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EC MAJEURE

BOTANIQUE ET MYCOLOGIE

Licence sciences de la vie


Semestre 4

AIRAUD Mickael
Année 2022-2023
Plan du cours (12h) ajustements possibles.
Chapitre 1 : biologie des organismes fongiques (4,5 h) + séance TEA (1,5h)
cycles biologiques de champignons.
Chapitre 2 (CM en distanciel et classe inversée) les lichens (1,5 h) + TP
durant semaine « immersion » sur ile d’Aix.
Chapitre 3 : les interactions trophiques interspécifiques chez les plantes
(3h) : mycorhizes, nodosités fixatrices d’N, parasitisme + séance TEA
(1,5h)
Chapitre 4 : biologie et écologie des plantes ligneuses (4,5h)

TP (2 fois 3h = 6h)
TEA (3 × 1,5h)
Observation et étude de
Travail en accompagnement sur les modèles en laboratoire et en
cycles biologiques des champignons +
milieu naturel
flux d’azote dans les plantes et les
Oral naturaliste
écosystèmes + quizz TEA.
MODALITES d’EVALUATION

0.70*E1 + 0.30*CC

E1 : examen terminal sous la forme d’un écrit


de synthèse (cf méthodologie outils 3)
CC :
• QUIZZ en ligne TEA (13 avril) sur le cours
• QUIZZ en ligne sur les échantillons biologiques
observés durant Immersion et en TP (courant mai après
les TP)
CHAPITRE 1
biologie des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentation des champignons, SYSTÉMATIQUE TRADITIONNELLE ET


MODERNE DES CHAMPIGNONS

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure du thalle

III. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES


A. Rappels : deux modes de reproduction
B. Reproduction sexuée
C. Reproduction asexuée

Conclusion
Introduction

Très souvent, quand on pense


CHAMPIGNON, on visualise…
Moisissure sur orange levure mycose
roquefort

Les champignons :
Diversité de formes, de
tailles, d’interactions…
Lichens sur l’écorce d’un
Rouille sur Blé arbre

Carpophores de bolets mycorhizes Vesse de loup géante


Introduction

Organismes fongiques = Fungi = champignons = mycètes

Environ 100000 espèces répertoriées.

Estimation probable : 1 500 000 espèces

nouvelles espèces chaque année grâce à l’écologie


moléculaire, outil ADN environnemental : exploitation des
métagénomes des sols, océans…
As-t-on raison de traiter des champignons
en biologie végétale ?…
Quelques points historiques de la classification des champignons
Échelles des êtres héritée
d’Aristote : vision linéaire
et dirigée, hiérarchisation
des taxons par rangs et
degré de complexité,
continuum non
vivant/vivant…

Champignons : inférieurs à
des plantes mais supérieurs
aux coraux !
Champignons
dans le règne
végétal ! La
nature
végétale
demeure…
Un vocabulaire ancien rapprochant les champignons de la
botanique…et pourtant…

➢En fonction de leur taille :


« micromycetes » (champignons microscopiques)
« macromycetes » (champignons macroscopiques)

➢Appareil végétatif et reproducteur : pas de tige, racine,


feuille : structure simple en thalle = « thallophytes »

➢Pas de fleurs, présence de spores : « cryptogames »

« thallophytes cryptogames » : attention aucune valeur


dans la systématique phylogénétique.
champignons : leur
propre règne !
Classifications affinées par la suite au 20e siècle faisant émerger
de nouveaux taxons.
Haeckel (1894) Whittaker Woese (1977) Woese (1990) Cavalier-Smith (2004)
Trois règnes (1969) Six règnes Trois domaines Deux empires et six règnes
Cinq règnes
ANIMAL ANIMAL ANIMAL ANIMAL

CHAMPIGNON CHAMPIGNON CHAMPIGNON


EUCARYOTE
VEGETAL EUCARYOTE
VEGETAL VEGETAL VEGETAL

PROTISTE PROTISTE CHROMISTE

PROTISTE ARCHEOBACTERIE ARCHEE PROTOZOAIRE


MONERE PROCARYOTE
EUBACTERIE EUBACTERIE PROCARYOTE BACTERIES

Avec l'avènement de la biologie moléculaire, la classification des organismes vivants a été


révisée et modifiée. On utilise maintenant de plus en plus une classification dite
phylogénétique (définie sur la base d'homologies de l'ADN).
3 domaines du
vivant :
•Bactéries
•Archées
•Eucaryotes

Les champignons
font partie des
Eucaryotes...
Limite d’étude des exemples dans le cadre de ce cours :
➢Eumycètes (champignons vrais, lignée du clade des Opisthocontes)
➢Oomycètes (lignée du clade des Straménopiles ou Hétérocontes)
On évoquera les champignons amiboïdes : Myxomycètes, Acrasiomycètes, Plasmodiophoromycètes

Champignons =
groupe
polyphylétique

Le type d’organisation « champignon » est apparu à 2 reprises


= convergence morphologique
BIKONTES
Rappel… DIAPHORETICKES
ARCHAEPLASTIDES = PLANTAE

HACROBIES

SAR
RHIZARIENS

ALVEOLATES

Formes
STRAMENOPILES « champignons »

Racine
discutée
EXCAVATES

Formes
AMEOBOZOAIRES « champignons »

OPISTOKONTES Formes
« champignons »
AMORPHEA = UNIKONTES

Phylogénie simplifiée des Eucaryotes montrant les 8 principales lignées


« champignons » = groupe polyphylétique (donc artificiel) regroupant des
organismes ayant une même stratégie trophique et présentant des caractères
communs apparus plusieurs fois dans l’évolution ; vie hétérotrophe à l’état
filamenteux la plupart du temps.

4 caractères fondamentaux (ex-« règne fongique ») =


CHAMPIGNONS s.l
1- Organismes eucaryotes avec une paroi cellulaire
2- Mode de vie hétérotrophe
3- Appareil végétatif ramifié, diffus et tubulaire
4- Reproduction par des spores

+ 3 caractères supplémentaires (CHAMPIGNONS « VRAIS » ou


Eumycètes)
5- nutrition par absorption
6- spores non flagellées (exceptionnellement uniflagellées)
7- paroi cellulaire chitineuse
Phylogénie simplifiée des Eumycetes

Source : Marc-André Selosse & Guy Durrieu (2004) Une classification mycologique phylogénétique francophone (en 2003), Acta
Botanica Gallica, 151:1, 73-102, DOI: 10.1080/12538078.2004.10516022
Phylogénie plus détaillée des Eumycetes

Pour information
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure du thalle
B1. structure fondamentale : notion de mycélium et d’hyphes
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications
B3. agrégations de filaments mycéliens
II. MODE DE NUTRITION DES ORGANISMES FONGIQUES

III. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES

IV. SYSTÉMATIQUE TRADITIONNELLE ET MODERNE DES CHAMPIGNONS

Conclusion
Un modèle de champignon unicellulaire : les levures
(ex Saccharomyces cerevisiae)
La cellule fongique : une cellule à structure eucaryote

Cellule présentant une compartimentation = division des tâches cellulaires


(information, métabolisme, stockage)
La cellule fongique : une cellule à structure eucaryote
➢Noyau : ➢petit (difficilement observable au microscope).

➢Entre 3 et 40 chromosomes différents.


➢Pendant la mitose, l'enveloppe nucléaire reste intacte,
contrairement aux plantes et aux animaux.

➢ploïdie variable : n, 2n, (n+n) = hétérocaryon ou dicaryon


➢Nombre de noyau par cellule peut varier (en fonction stade
du cycle biologique)
Structure coenocytique : 1 cellule étirée à plusieurs
noyaux (caryodiérèse sans cytodiérèse) observable chez
certains champignons
ex Saprolegnia (Oomycete)

Schéma d’un mycélium coenocytique


Poisson d’aquarium parasité par
un champignon du genre
Saprolegnia
➢Mitochondries :

Variations en fonction des lignées


Chez les Eumycètes : mitochondries à crêtes lamellaires,
Chez les Oomycètes : mitochondries à crêtes tubulaires.
➢Vacuole:
composition : ions divers, eau, enzymes,…
centrale, repoussant le cytoplasme en périphérie
Rôle dans l’équilibre osmotique, hydrique, stockage de composés…
Mycolaminarine (réserve glucidique) des Oomycetes

➢Cytoplasme:
réserves : de nature diverse mais le plus souvent :
• glycogène (et non AMIDON !) chez les Eumycetes
• inclusions lipidiques dans le cytoplasme

Composés polypeptidiques cycliques toxiques


parfois mortels !
Ex : phalloidïnes et aminitines

Structure chimique
de la phalloïdine

Action biochimique de la phalloïdine sur les filaments d’actine

Source : Karine Frénal, Dominique Soldati-Favre, M&S2013 The glideosome, a unique


machinery that assists the Apicomplexa in gliding into host cells
Imagerie cellulaire : utilisation de la phalloïdine marquée par un fluorochrome
➢Paroi:
Composition chimique : différences en fonction des lignées

❑80 % polyssacharidique,
❑3 à 20 % de protéines : glycoprotéines du type mannoprotéines
❑1 à 10 % de sels minéraux, enzymes lytiques, lipides, pigments
(mélanine essentiellement)

▪Eumycetes : callose, hémicellulose, et chitine


▪Oomycetes et Chytridiomycetes : cellulose à la place de la chitine

Homopolymères linéraires

Association en microfibrilles

Liaison en β1-4
Attention aux différences entre Eumycetes et Oomycetes.
Pour info
Rôles de la paroi
Impose la morphologie du filament : pas d’épaississement secondaire,
filament s’allongeant par croissance apicale + ramifications.

Barrière protectrice contre micro-organismes (virus, bactéries), milieu


extérieur

Remarque : certains champignons (autrefois qualifiés d’inférieurs = myxomycètes,


plasmodiophoromycètes) sont dépourvus de paroi = thalle amiboïde ou plasmodial
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure végétative
B1. Organisation morphofonctionnelle fondamentale : hyphes, siphons et mycélium B2.
Croissance apicale des filaments et ramifications
B3. agrégations de filaments mycéliens
II. MODE DE NUTRITION DES ORGANISMES FONGIQUES

III. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES

IV. SYSTÉMATIQUE TRADITIONNELLE ET MODERNE DES CHAMPIGNONS

Conclusion
I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure végétative
B1. Organisation morphofonctionnelle fondamentale : hyphes, siphons et mycélium

types d’organisation :
➢Unicellulaire (ex : levures)
➢pluricellulaire filamenteux (ex : agarics)

3e type : plasmode pour les


champignons amiboïdes (limite de
notre chapitre)
Plasmode = masse cytoplasmique molle, déformable sans paroi cellulaire et
multinucléée
➢unicellulaire
Rond, ovoïde (4-6 x 6-8 µm)
2 modes de multiplication

Sous certaines conditions, cellules ne se détachant pas : formation d’un


pseudo-mycélium

dimorphisme du
mycélium en fonction
conditions Cellules mobiles : zoospores
environnementales
➢pluricellulaire
MYCÉLIUM visible à l’oeil nu avec aspect filamenteux.

thalle filamenteux (et circulaire)


d’ Aspergillus flavus

filaments mycéliens : petits filaments cylindriques très


ramifiés,
délimités par une paroi. Ils mesurent entre 2 et 10 μm
de diamètre.
NON SIPHONS

Oomycètes, Chytridiomycètes et
Zygomycètes (autrefois appelés Champi <)
Groupe polyphylétique = SIPHOMYCETES

CLOISONNEMENT du
mycélium filamenteux

synapomorphie
OUI HYPHES

Ascomycetes et Basidiomycetes (autrefois


appelés Champi >)
Groupe monophylétique = SEPTOMYCETES
FIN CM 1 – 5/01
Différents pores entre les articles

Dans les hyphes en extension, les cloisons


possèdent des pores permettant le passage
d'organites, ce sont des cloisons primaires.

Par contre, les cloisons des parties vieillissantes


ne sont pas perforées, ce sont des cloisons
secondaires.
Paroi à pores simples
➢ Les parois ne contiennent qu'un seul pore,
régulé par des corps de Woronin.
➢ Interruption du passage de molécules en
s'interposant devant le pore.
➢ Communs chez les Ascomycètes.
➢ Importance en cas de lésions des filaments
dolipore caractéristique entre deux
cellules d’un hyphe de Basidiomycete

Paroi à dolipores
➢ Les dolipores sont régulés par des
parenthésomes. Extensions de réticulums
endoplasmiques, de forme plate, recouvrant ou non
le dolipore.
➢ Communs chez les Basidiomycètes.
schémas simplifiés
des pores au nivea
des cloisons
pariétales entre
cellules fongiques
d’Ascomycetes et
de Basidiomycetes

h = hyphe d'ascomycète h = hyphe de basidiomycète


c = cloisons c = cloisons
p = pore de communication d = dolipore
w = corps de Woronin p = parenthésome
Schéma cloison Ascomycete Schéma cloison Basidiomycete
Diversité des appareils fongiques : un résumé en figure

État unicellulaire ou pluricellulaire


CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure végétative
B1. structure fondamentale
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications
B3. agrégations de filaments mycéliens
II. MODE DE NUTRITION DES ORGANISMES FONGIQUES

III. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES

IV. SYSTÉMATIQUE TRADITIONNELLE ET MODERNE DES CHAMPIGNONS

Conclusion
I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure végétative
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications

Croissance parfois très élevée : > 4 mm / min


I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure du thalle
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications

Image d’extrémités d’hyphes de Neurospora crassa (Ascomycete) prises en


microscopie confocale avec deux fluorochromes :
• en vert, GFP nucléaire,
• en rouge FM4-64 spécifiques des membranes biologiques (plasmalemmes,
vésicules…)

Observations ?
I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure végétative
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications

Image d’extrémités d’hyphes


de Neurospora crassa prises
en microscopie confocale
avec FM4-64 spécifiques des
membranes biologiques
(plasmalemmes, vésicules…)

Les noyaux ne sont pas


colorés et appraissent en
sombre.

Observations ?
I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure végétative
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications
I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
B. Structure végétative
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications

A connaitre et
savoir
reproduire

EXODIGESTION

Macromolécules
(cellulose, lignines,
protéines…)

monomères

ABSORBOTROPHIE

Schéma de l’apex d’un filament mycélien montrant la


croissance et le mode de nutrition absorbotrophe
Pour info

spitzenkorper

Spitzenkörper = structure dynamique de l’extrémité apicale


d’un filament mycélien
accumulation de vésicules d’exocytose au niveau apical
responsables de la croissance de l’apex.
Apport d’enzymes de synthèse pariétale, de lyse pariétale,
activateurs, polymères.

Bien visibles chez AscoM/BasidioM moins chez


Oomycetes/zygomycetes
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure végétative
B1. structure fondamentale
B2. Croissance apicale des filaments et ramifications
B3. variations morphologiques et agrégations de filaments mycéliens
II. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES

Conclusion
Le mycélium peut se différencier : émergence de
structures aux fonctions variées
Filaments du mycélium : isolés, indifférenciés, inorganisés ou bien filaments
différenciés

➢Différenciation monohyphales

Filaments isolés différenciés (au niveau paroi): formation de vésicules (cas des
mycorhizes), épaississements terminaux (organes pectinés), haustorium (=
suçoirs) et appressorium pour les espèces parasites…
Cas des « champignons carnivores »

Les boucles-pièges des champignons nématophages :


Prédation (carnivorie?) ou saprophytisme ?

Piège, mort par épuisement, décomposition…


Utilisation en lutte biologique (nématicide)
https://hal.science/hal-01207811/file/C17Cayrol.pdf
Le mycélium peut se différencier : émergence de
structures aux fonctions variées
➢Différenciation multihyphales
Dans certains groupes, anastomoses (= connexion physique de cellules) de
filaments mycéliens et spécialisations : formation de pseudo-tissus (= faux tissus)
à structure dense ou lâche (+/- méatifères) = PLECTENCHYMES au sens large

Attention : Plectenchymes végétatifs (rhizomorphes, thalle des lichens cf chap 2) mais aussi
dans la formation d’appareils reproducteurs (sporophores ex pied des Basidiomycètes).
Le mycélium peut se différencier : émergence de
structures aux fonctions variées
➢Différenciation multihyphales

Degré de complexité des formes d’association


variable. On distingue :
➢Les stromas
➢Cordons et rhizomorphes
➢Sclérotes
➢Carpophores et autres fructifications
multihyphales (appareils conidiogènes,
ascocarpes…)
➢Les stromas (mycéliens)
Massifs +/- compacts de filaments réunis

PROSENCHYME : réseau très lâche de filaments mycéliens.


PLECTENCHYME : réseau très serré de filaments mycéliens
➢Cordons et rhizomorphes
Cordons = agrégations d'hyphes parallèles que l'on trouve sous les
écorces d'arbres ou dans l'humus.

Rhizomorphes = cordons à extrémité conique, ramifiés à organisation


plus complexe (zone corticale et zone interne lacuneuse)
Croissance avec tropismes, elles permettent au mycète de rechercher
et absorber plus de nutriments.
➢Cordons et rhizomorphes

Section d’un rhizomorphe d’armillaire


Source : Selosse 2012.
➢Sclérotes :
Amas globoïde, forme de vie latente, résistante aux conditions
environnementales

Formé d’un mycélium rigide (riche en anthocyanes et en alcaloïdes


très souvent)

Ergot de seigle Claviceps purpurea (Ascomycetes)

Responsable de l’ergotisme ou mal des ardents ou feu de saint Antoine :


vasoconstriction périphérique, extrémités gangrénés, troubles psychiques…
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques
Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


II. LE SAPROPHYTISME : SE NOURRIR EN DECOMPOSANT
II. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES

Conclusion

Les substances nécessaires à la croissance fongique


peuvent être acquises sur des substrats morts
(saprophytisme), tués par le champignon
(nécrotrophie de certains parasites) ou vivants
(biotrophie de certains parasites et des mutualistes).
Il faut en particulier mentionner les champignons
lichénisés et de rares cas de prédation (champignons
piégeant des nématodes ou tuant des insectes
parasités)

Baeospora myosura sur un cône d’Epicea


Croissance centrifuge par allongement et
ramification des éléments existants :

Brulé : exemple d’appauvrissement des sols +


substances allélopathiques inhibitrices par le
mycélium.
Rond de sorcière : optimisation de la reproduction
sexuée en périphérie

Rond de sorcière « Brulé » autour d’un chêne dans une truffière


Rôle des décomposeurs dans le cycle de l’azote (cf séance 2 TEA)
Suivant la nature du substrat décomposé par le mycélium on distingue :

Ex : saprotrophes coprophiles :
décomposition des excréments

- Ex saprotrophes lignicoles
-décomposent le bois mort
(souches, branches, brindilles) :
importance en milieu forestier.
ligninolyse et cellulolyse du bois : verrou écologique pour les Eumycetes

Exemples de
macromolécules
attaquées : cellulose
et lignines
Saprophytes lignicoles :
Pourriture blanche = fibreuse (ligninolyse essentiellement)
Pourriture brune = cubique (cellulolyse essentiellement)
Pourriture alvéolaire (coexistence des 2 mécanismes)

pourriture cubique pourriture blanche


D'après http://www.uoguelph.ca/~gbarron/MISC2007/jun2007.htm D'après http://www.world-of-fungi.org
FIN CM 2 – 19/01
Biodisponibilité des monomères et de la biomasse
mycélienne à la base du réseau trophique du sol
(corrélation EC écologie des sols)

Importance du BRF : Bois Raméal Fragmenté dans les


restaurations d’humus des sols fragilisés (ET de la
macro/microfaune en + des bactéries…)
Contrairement à l'autotrophie et la phagotrophie,
saprotrophie = sécrétions d’enzymes favorisant
un environnement riche en nutriments

(le risque : apporter le couvert aux voisinage !) .

COMPÉTITIONS INTENSES
entre organismes saprophytes.
Régulations concernant la compétition
interspécifique :

➢Spécificité et efficacité des systèmes enzymatiques qui permettent à


certains organismes de digérer des matières particulièrement
récalcitrantes (comme la lignine du bois)

➢l'efficacité des systèmes de transports

➢mécanismes d'antagonisme (=antibiose) vis à vis de compétiteurs :

1) production de métabolites secondaires toxiques ou répulsifs


(antibiotiques, alcaloïdes, poisons divers),

2) présence de mécanismes d'interférence provoqués par le contact


avec les compétiteurs tels que l'interférence hyphale des
champignons Eumycètes : avantage sélectif par la capacité à résister.

(gènes de détoxication : laccases, peroxydase, oxygénase, hydrolases...):


Les lignes noires sont les zones d'interactions entre des souches
différentes de champignons dégradant le bois. La couleur provient de
l'actions d'enzymes de type peroxydases/laccases et d’épaississement de
la paroi (mort cellulaire localisée)
Les interactions hyphales sont déterminées par des incompatibilités entre
les hyphes entrainant des phénomènes de mort cellulaire.

figure extraite de la thèse de THIERRY BARDIN 2020 (ÉTUDES DE MOTIFS DE SIGNALISATION AMYLOÏDE DES BACTÉRIES AUX CHAMPIGNONS FILAMENTEUX, s. d.)
Autres modes de vie chez les champignons nécessitant une interaction avec
un partenaire :

Champignons phytoparasites et
défenses des plantes associées…cf L3
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

I. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES


FONGIQUES (séance TEA)
A -Deux modalités de reproduction
III. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES
FONGIQUES
A. Deux modalités de reproduction

Repro asexuée ou végétative = pas de brassage génétique


+ : allocation énergétique faible, colonisation rapide sur
milieu stable, production massive de spores,
- : fragilité des clones face à l’instabilité du milieu,
compétition :

Repro sexuée = brassage génétique organisé autour de


deux évènements cellulaires interdépendants : Meiöse et
fécondation
+ : sélection de variants résistants si changement du milieu
- : coût énergétique, production parfois plus réduite.
Les mycètes ont la capacité de se reproduire de manière sexuée ou
asexuée.

Lors de leur stade sexué, on dit que le mycète est téléomorphe. Les
spores sont produites par méïose, ce sont des méïospores.

Lors de leurs stade asexué, on dit que le mycète est anamorphe. Les
spores sont produite par mitose, ce sont des mitospores.

Parfois seul un stade


est connu. Ex ancien
groupe des
« deutéromycetes » ou
« fungi imperfecti » :
Penicillium sp, Ex Aspergillus niger : Forme
anamorphe asexuée connue mais
Aspergillus sp… pas la forme téléomorphe sexuée
Elle est assurée par la production de spores
asexuées ou mitospores
(méïospores dans la Repro sexuée)

Toutes les spores asexuées sont capables de


redonner un thalle identique = mycélium identique
sur une très grande surface

Recombinaisons somatiques ???


CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

I. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES


FONGIQUES (séance TEA)
A - Modalités de reproduction
B – Diversité des structures de reproduction des champignons
Structures de sporulation pour la
reproduction asexuée.

= CONIDIES

Appareils
conidiogènes

Attention reproduction asexuée pas toujours dépendante de spores : stolon et


fragmentation du mycélium = forme de multiplication végétative.
Structures de sporulation pour la
reproduction sexuée

Très grande diversité de carpophores


visibles à l’œil et parfois seulement à la
loupe…
➢Carpophores (ou sporophores):
Ex classique chez les BASIDIOMYCETES :
Partie visible que l’on nomme classiquement
« champignon » avec variétés comestibles et
dangereuses.

Constitué d’un PIED + CHAPEAU = filaments mycéliens


agglomérés
(Amanites : ANNEAU + VOLVE à la base du pied)

Mis en place au cours de la reproduction sexuée des


champignons à BASIDES (formation de meiospores
appelées BASIDIOSPORES).
Formation des Basides chez les Basidiomycètes
Basides = exemple de meiosporocystes
Diversité de
fructifications
chez les
Basidiomycètes
Exemple de critère de reconnaissance chez les
Basidiomycetes :
la forme du chapeau
Diversité de la forme des carpophores chez les Basidiomycètes.
Très grande diversité : vocabulaire très fourni Cf guide sur les champignons
Mycodb.fr
https ://www.mycoquebec.org/Glossaire/glossaire.php (Octobre 2020)
Une rencontre naturaliste qui a de l’odeur ! Phallus impudicus
Les Phallales, comme le Phallus impudique, sont initialement enveloppés de voiles protecteurs (figure 37a), qui
persistent en volve à la fin du développement (figure 37c). La masse sporale est totalement exposée à maturité. Il
n'y a dans ce cas pas de stérigmates (figure 37b) ni d'éjection sporale ("statismospores", à opposer aux
ballitospores). En revanche, l'émission d'amines malodorantes (cadavérine, putrescéine) attire des insectes qui
participent à une dissémination entomochore des spores.
AUTRES DIFFÉRENCIATIONS MULTIHYPHALES
organe de fructification sexuée des Ascomycetes : ASCOCARPES
➢ APOTHECIES : ascocarpe en forme de coupe

Sarcoscypha coccinea (SCOP.:FR.) LAMBOTTE


➢ APOTHECIES : ascocarpe en forme de coupe

Coupe anatomique d’une apothécie à différents grossissements

Asques et ascospores.
A gauche : coupe anatomique montrant les différentes couches dans une apothécie.
Au milieu : coupe dans une pézize (Peziza coccinea). Large hyménium formé par la
juxtaposition d’un très grand nombre d’asques, aset de paraphyses. (× 120).
A droite : détail montrant paraphyses, paraphyse (par) et asques (asq), asques à 8
ascospores. (× 800)
➢ APOTHECIES : ascocarpe en forme de coupe

Hyménium : asques + paraphyses

plectenchyme

Schéma d’une apothécie vue en coupe transversale


➢ APOTHECIES : ascocarpe en forme de coupe

Très fréquent chez les


lichens
Cf TP et type d’apothécie chez les
lichens :
• lécanorine
• lécidéine
➢ PERITHECES : ascocarpe en forme d'urne ou de bouteille présentant à
son sommet une ouverture : l'ostiole

Périthèce de Monographella
cucumerina. Plusieurs asques contenant
des ascospores bicellulaires hyalines
sont visibles.
Site : ephytia-INRA
➢ PERITHECES : ascocarpe en forme d'urne ou de bouteille présentant à
son sommet une ouverture : l'ostiole

Périthèce de Monographella cucumerina. Plusieurs asques


contenant des ascospores bicellulaires hyalines sont visibles.
Site : ephytia-INRA

ostiole
asques
ascospores
paraphyses

Stroma mycélien

Schéma d’un périthèce vu en coupe transversale


➢ CLEISTHOTHECE : ascocarpe clos (éclatement pour libérer les asques)
NB : Sordaria, un
modèle
d’Ascomycete
haploïde pour
expliquer le
brassage
interchromosomique
au cours de la
méïose
Cléistothèces
éclatés libérant les
asques…
PYCNIDE : appareil conidiogène (reproduction asexuée)
ressemblant à un périthèce

0.5 mm

Aspect au microscope photonique d'un groupe de pycnides de Phoma


cucurbitacearum (forme anamorphe de Didymella bryoniae), pourriture
noire de Cucurbitaceae. On distingue bien leur ostiole.
PYCNIDE : appareil conidiogène (reproduction asexuée)
ressemblant à un périthèce

Aspect au microscope photonique d'un groupe de pycnides de


Phoma cucurbitacearum se mélanisant progressivement. On
distingue bien leur ostiole.

ostiole

pycnospores (un exemple de


Cortex conidies)
Hyphes sporifères
(conidiogènes)

Schéma d’une pycnide vue en coupe transversale


Un cas particulier : la truffe Tuber sp, Ascomycete à sporocarpe
endogée (=souterrain)

Coupe transversale faisant apparaitre la gléba ou chair avec des veines


fertiles sombres riches en asques et des veines blanches stériles.
Le péridium est le revêtement (couleur, ornementation variable)
CHAPITRE 1
biologie et systématique des organismes fongiques

Introduction : généralités, présentations des champignons

I. ORGANISATION DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF


A. Cytologie et biochimie
B. Structure du thalle

II. MODE DE REPRODUCTION ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES ORGANISMES FONGIQUES


A. Rappels : deux modes de reproduction
B. Reproduction asexuée
C. Reproduction sexuée

Conclusion
champignons : groupe polyphyletique

Appareil végétatif : mycélium en général = filaments ;


croissance apicale

Type trophique : chimiohétérotrophie (comme les


Métazoaires) ; exodigestion et absorbotrophie
(contrainte liée à la paroi)

Reproduction :
sous forme de spores asexuées ou sexuées ;
diversité des formes de reproduction cf TEA.

Intérêt évolutif, agroalimentaire, pharmaceutique…

Nombreuses interactions aussi : parasitisme et


symbiose…chapitres suivants.
FIN

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