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La botanique est la science qui étudie les végétaux. Jusqu’à il y a plus d’un siècle, la
botanique était une branche de la médecine réservée principalement aux médecins qui se
servaient des plantes à des fins médicales. Aujourd’hui, cependant, c’est une discipline avec
de nombreux domaines d’études: La morphologie végétale étudie la forme des plantes. La
physiologie végétale étudie comment les plantes fonctionnent, c’est-à-dire comment elles
croissent et se développent. La cytologie et l’histologie étudient la structure et le
fonctionnement des cellules et les cycles de développement. L’anatomie végétale étudie leur
structure interne. La taxonomie et la systématique des plantes interviennent pour leur donner
un nom et les classer, ainsi que pour étudier les relations entre elles. La génétique et l’étude
de l’hérédité et de la variation. La biologie moléculaire étudie la structure et la fonction des
molécules biologiques. La botanique économique est l’étude de l’utilisation des plantes par
l’homme dans le passé, le présent et l’avenir (Biotechnologies végétales, horticulture,
agronomie, pharmacologie et phytochimie, sylviculture, phytopathologie……). L’écologie
étudie les relations entre les organismes et leur environnement. La paléobotanique étudie la
biologie et l’évolution des plantes fossiles.
1. Qu’est-ce qu’un végétal?
Une erreur commune est de restreindre les végétaux aux seules plantes terrestres. Il
existe pourtant d’autres végétaux fixes ou libres, visibles à l’œil nu ou microscopiques.
Historiquement, les végétaux ont été définis comme des organismes incapables de se déplacer
activement car dépourvus de système nerveux. Depuis, au regard des différentes disciplines
de la biologie : biologie cellulaire, écologie et phylogénie, le concept de végétal a
considérablement évolué. A l’échelle cellulaire, ils se caractérisent par la présence de paroi;
vacuole et de plastes. A l’échelle moléculaire par la cellulose; les pigments (chlorophylle,
caroténoïdes, phycobilines) et l’amidon. Les végétaux occupent au sein des écosystèmes une
fonction particulière qui découle de leur autotrophie (capacité à fabriquer sa propre matière
organique carbonée à partir d’éléments minéraux et d’une source d’énergie). L’ensemble de
ces caractéristiques ne convient pas, cependant, à toutes les plantes et il existe de très
nombreuses exceptions et variantes. Les végétaux dans leur ensemble sont donc bien difficiles
voire impossible à définir quel que soit le domaine d’étude.
Un végétal peut être défini scientifiquement comme un être vivant caractérisé
généralement par:
- Type cellulaire: procaryote ou eucaryote unicellulaire ou pluricellulaire ;
- Pigmentation: Chlorophylle a et autres pigments accessoires (phycobilines,
caroténoïdes, xanthophylles);
- Organites et ultrastructure propre de la cellule: paroi glucidique, plastes variés,
grandes vacuoles;
- Paroi cellulaire: composée principalement de cellulose
- Nature des réserves: amidon
- Mode de nutrition: Photosynthétique, autotrophie
- Reproduction: sexuée et asexuée ;
- Cycle de développement: avec alternance de générations (deux formes d’adultes :
gamétophyte et sporophyte).
- Croissance: indéterminée ou déterminée
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- Appareil végétatif: généralement immobile chez les plantes (fixés par des racines au
substrat).
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naturel homogène ils ne sont pas « monophylétique » (appartenant à un seul phylum ou une
« seule tribu ») c’est-à-dire ils ne sont pas tous issus d’un seul et même ancêtre commun.
-Végétaux procaryotes :
Cyanobactéries : procaryotes ave Chlorophylle a.
Bactéries photosynthétiques : procaryotes avec bactériochlorophylle.
- Végétaux eucaryotes : subdivisés en deux grands groupes selon le type de
l’appareil végétatif.
Thallophytes: végétaux dont l’appareil végétatif est un thalle : C’est
un appareil végétatif d’organisation «simple» peu différencié.
Morphologiquement, il ne comporte pas de tige feuillée ni de racines.
Anatomiquement, il comporte un petit nombre de types cellulaires
différents et donc pas de tissus au sens strict. Il peut se présenter sous
des formes très variées allant de l'état unicellulaire jusqu'à des
structures complexes.
Thallophytes chlorophylliens = algues
Thallophytes non chlorophylliens = champignons
Cryptogames
Thallophytes constitués par une symbiose entre
une algue et un champignon = lichens
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3.2. Nomenclature binômiale
Chaque espèce, depuis Linné, est désignée par deux mots latins; c'est ce que l'on appelle
la nomenclature binômiale. Le premier est le nom de genre, le second le nom d'espèce. Ex :
Nerium oleander L.
De plus, pour être complet, le nom d'espèce est suivi par le nom, symboliquement
abrégé (par ex. : L., pour Linné), du premier botaniste qui l'a nommée.
4. Cycle de développement des cormophytes
L’alternance méiose-fécondation introduit un cycle dans le développement d’un
organisme végétal caractérisé par une alternance de phases chromosomiques Haplophase
(phase à n) et diplophase (phase à 2n).
Le cycle de développement des cormophytes est toujours un cycle digénétique avec
alternance de deux générations: une génération haploïde (n), issue de la méiose, appelée
gamétophyte produisant des gamètes dans des gamétanges et une génération diploïde (2n),
issue de la fécondation, appelée sporophyte produisant des spores dans des sporanges.
4
Cycle de développement d’une angiosperme hermaphrodite
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ORGANISATION DE L’APPAREIL VEGETATIF DES SPERMAPHYTES
Objectif :
- Savoir décrire et reconnaître les différentes parties qui composent l’appareil végétatif
des spermaphytes, puis les nommer correctement. Il est donc indispensable d’utiliser un
vocabulaire commun à tous.
- Dégager les caractères adaptatifs au milieu de vie.
Du point de vue de sa morphologie externe un végétal typique est constitué de trois
organes différents: tige, feuille et racine.
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- Tiges grimpantes qui s’élèvent
au dessus du sol en s’accrochant à
un support grâce à des
modifications de la tige (ex : vrilles
et crochets).
Vigne
Garance
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1.1.2. Les tiges souterraines
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1.2.1. Position et organisation des bourgeons végétatifs (Figure 2).
Un bourgeon végétatif est formé par le point végétatif entouré par les feuilles qu’il a
formé. Selon sa position sur la tige on distingue :
Bourgeons terminaux ou apicaux situés à l’extrémité de la tige
b. Bourgeons écailleux: Ces bourgeons sont protégés par des écailles qui sont
des feuilles modifiées, dures, brunâtres et recouvertes d’une cuticule épaisse. Elles ont aussi
des poils qui emprisonnent l’air mettant ainsi les tissus fragiles (points végétatifs et ébauches
foliaires) à l’abri des écarts thermiques et des attaques des parasites. Ce type de bourgeon
caractérise les plantes vivaces (Ex: Figuier).
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Figue 3 : Coupe longitudinale du point végétatif d’une spermaphyte (théorie de
Plantefol).
1.3. Croissance de la tige
La croissance en longueur de la tige est assurée par l’activité du bourgeon terminal alors
que la croissance en épaisseur est mise en place par l’activité de méristèmes secondaires.
1.3.1. Croissance en longueur :
La croissance en longueur de la tige est due à deux phénomènes :
a. La multiplication des cellules méristématiques ou mérèse qui a lieu dans le point
végétatif qui termine la tige (croissance terminale). Elle aboutit à la formation
d’une tige embryonnaire portant les ébauches foliaires et des entre nœuds très
courts La croissance terminale est indéfinie.
b. L’allongement des cellules méristématiques dans le sens longitudinal ou auxèse.
Cet allongement est localisé au niveau des entre-nœuds (croissance intercalaire);
il est toujours extrêmement réduit au niveau des nœuds. La croissance
intercalaire est définie
1.3.2. Croissance en épaisseur
Chez les gymnospermes et les dicotylédones ligneuses, le diamètre de la tige continue à
s’accroitre dans les régions qui ne s’allongent plus grâce à l’activité de deux méristèmes
latéraux: le cambium et le phellogène.
1.3.3. Ramification de la tige
Chez les tiges ligneuses qui sont vivaces, le mode de ramification est très complexe et
on distingue :
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a. Ramification terminale ou
dichotomique. Elle résulte d’une
division par bipartition du point végétatif
du bourgeon terminal. Chacun des deux
bourgeons formés assure la croissance
d’un rameau. La taille des rameaux
formés est soit égale c’est la
ramification dichotomique isotone ou
inégale c’est la ramification
dichotomique anisotone. Ce type de
ramification est archaïque et caractérise
essentiellement les ptéridophytes elle est
rare chez les angiospermes (ex Dracaena
draco).
* Ramification sympodique
Le bourgeon terminal qui a conduit la croissance de la plante pendant une année, se
dessèche et meurt. Deux cas peuvent se présenter :
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Deux bourgeons axillaires subapicaux se
développent. Les rameaux provenant du
développement de ces deux bourgeons sont
inégaux = Sympode dichasiale (ex le lilas,
olivier.)
2. Feuille
2.1. Feuille des angiospermes
La morphologie foliaire typique se rencontre chez les dicotylédones à feuilles simples.
Une feuille complète est formée de 3 parties :
a) La base foliaire: elle sert de point d’insertion de la feuille sur la tige. Dans
certains cas, on observe à la base des feuilles des stipules dont la forme et la taille
varient suivant les espèces (ex: rosier, luzerne, petit pois). Chez les graminées, on
observe une lame membraneuse insérée à la limite de la gaine et du limbe appelée
ligule (ex Maïs, blé). On distingue trois types de bases foliaires :
1- Simple
2 et 3- Embrassantes : la base foliaire entoure partiellement la tige
4- Engainante : la base de la feuille entoure complètement la tige
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Feuilles simples
palmatiséqué
Feuilles composées
Composé pédalé
Principaux types de nervation
1: Parallèle : les nervures sont parallèles entre elles 3: Palmée : Les nervures divergent du même point
2: Pennée : Les nervures secondaires sont obliques/ 4: Pédalée : 3 nervures rayonnantes les autres sont des
nervure principale. nervures latérales et orientées ver le bas.
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Figure 4 : Les principales formes, découpures et nervations du limbe
Chez les Dicotylédones, on rencontre tous les types de limbes et tous les types de
nervations. La nervation parallèle est cependant très rare.
Chez les Monocotylédones, Les feuilles ont des caractères tout à fait propres : limbe
entier, nervation parallèle, absence de pétiole, base foliaire engainante avec présence de ligule
(ex Maïs) ou embrassante (ex tulipe). Cas particulier: Palmier Dattier ⇒ limbe composé de
folioles; Canna ⇒ nervation pennée; Palmier doum ⇒ nervation palmée.
Feuilles à limbe penné (Ex: Cycas) Feuilles à limbe lobé (Ex: Ginkgo biloba)
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Une feuille est insérée isolément sur chaque nœud. Les principaux types de dispositions
alternes sont :
Alterne distique : Les feuilles sont disposées sur deux lignes génératrices
opposées. Elles sont disposées alternativement sur l’une et l’autre de ces deux
génératrices. Dans ce cas toutes les feuilles sont disposées sur un même plan.
Cette disposition est fréquente chez les monocotylédones et rare chez les
dicotylédones.
Alterne quinconciale: Les feuilles sont disposées sur plusieurs lignes
génératrices donc sur plusieurs plans. Leur disposition est cependant ordonnée.
Elle se fait selon une ligne spirale appelée spirale génératrice.
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Formation de l’initium foliaire Formation du primordium foliaire
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Les étapes de la formation des feuilles peuvent être résumées comme suit :
Initium foliaire: C’est un épaississement latéral qui apparait suite aux premières
divisions dans les deux ou trois assises les plus externes de l’anneau initial.
Primordium foliaire : masse pluricellulaire homogène formée à la suite de
divisions successives dans l’initium foliaire qui augmente de taille.
Ebauche foliaire : Caractérisée par la différenciation de l’ébauche de tissus
conducteurs au niveau des tissus méristématiques.
Feuille adulte : résulte du développement de l’ébauche foliaire.
Les épines de certaines espèces sont des feuilles transformées, assurant une défense
contre les herbivores (ex. Epine vinette).
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Les feuilles succulentes
contiennent des réserves en eau,
adaptation à la vie en milieu sec (ex.
Aloès)
Dionée
3. Racine:
Organe généralement souterrain dont le rôle est de fixer la plante au sol et d’absorber
l’eau et les sels minéraux.
3.1. Organisation générale (Figure 8)
Une racine présente plusieurs zones bien distinctes qui sont :
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3.1.1. La coiffe
Située à l’extrémité terminale des racines, qu’elles soient principales ou secondaires.
C’est un tissu fragile, qui protège le méristème apical et se régénère sans cesse en s’exfoliant
vers l’extérieur et se renouvelant de l’intérieur. Elle joue un rôle dans la pénétration du sol
puisqu’elle produit un mucus qui lubrifie la progression de la racine dans celui-ci. Elle est
parfois absente chez certaines espèces comme le marronnier (Aesculus hippocastanum).
3.1.2. Point végétatif radiculaire
Il assure la formation des tissus primaires de la racine par la production permanente de
nouvelles cellules.
*
Fonctionnement du point végétatif d’une gymnosperme
21
Chez les dicotylédones
- L’étage inférieur produit la coiffe et
l’assise pilifère
- L’étage moyen produit l’écorce
- L’étage supérieur sera à l’origine du
cylindre central
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Le système racinaire fasciculé :
Racines à rôle mécanique : Chez certaines plantes, les racines se transforment en vrilles
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(certaines orchidées) en crampons (lierre), en racines échasses (mangrove) ou en racines
contreforts.
Racine respiratoires ou
pneumatophores :
Ce sont des racines secondaires qui
ont un géotropisme négatif. Ces
racines aériennes permettent une
absorption d’O2 atmosphérique en sol
inondé anoxique.
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Figure 9: Ramification latérale d’une racine latérale d’une spermaphyte
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ANATOMIE DE L’APPAREIL VEGETATIF DES SPERMAPHYTES
GENERALITES :
L’anatomie (ana- = au travers ; -tomie = coupe) est l’étude de la structure interne de la
plante. L’histologie ( histos = tissu; logos = science ) est l’étude des tissus. Un tissu est formé
par un ensemble de cellules ayant la même origine et le même rôle.
La cellule végétale se distingue de la cellule animale par trois caractéristiques
cytologiques majeures : la paroi, les plastes et la vacuole (Figure 10).
Figure 10: Différences entre une cellule végétale et une cellule animale
La paroi assure le maintien et définit la taille et la forme de la cellule végétale. En
absence de cette paroi, la cellule végétale gonflerait excessivement par suite de l'absorption de
l'eau puis éclaterait. Elle est essentiellement composée de polymères glucidiques (cellulose et
pectine), de protéines pariétales et éventuellement d’autres composés de nature phénolique
(lignine et subérine). La paroi est constituée de trois parties:
Paroi primaire : de nature pecto-cellulosique, n’existe que dans les cellules
juvéniles. Elle est extensible, ce qui permet la croissance cellulaire (élongation) ;
Paroi secondaire : Elle apparait lors de la différenciation cellulaire. Elle est
constituée de cellulose et d’hémicellulose et elle est enrichie en composés
phénoliques: lignine (pour renforcer la rigidité), cutine et subérine (pour
renforcer l’imperméabilisation).
Lamelle moyenne : La partie la plus externe de la paroi et elle est commune à
deux cellules contigües. Formée la première, elle est constituée principalement
de matière pectiques.
MERISTEMES
Les méristèmes sont des tissus formés par un ensemble de cellules jeunes et
indifférenciées, qui se multiplient activement et rapidement. Ils sont à l’origine de tous les
autres tissus de la plante. Il existe deux types de méristèmes :
.1. Les méristèmes primaires (Figure 11)
Ils sont localisés à l’extrémité (apex) des racines et des points végétatifs des bourgeons
(terminal et axillaire). Ils assurent la croissance en longueur des tiges et des racines. Dans les
feuilles ces méristèmes disparaissent tôt.
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Figure 11: Localisation des méristèmes apicaux caulinaire et racinaire
Ces méristèmes primaires en fonctionnant vont donner des tissus primaires (voir TD)
pour les différencier des tissus secondaires qui apparaissent chez certaines plantes
ultérieurement.
.2. Méristèmes secondaires
Se forment dans les tissus primaires à l’intérieur des feuilles et des parties âgées des
racines et des tiges et ils forment les tissus secondaires. Au niveau des racines et des tiges, ils
assurent la croissance en épaisseur. A l’exception des ptéridophytes et de la plupart des
monocotylédones, les méristèmes secondaires existent chez toutes les autres spermaphytes. Ils
sont au nombre de deux:
2.2.1. Assise libéro-ligneuse ou cambium :
Localisation
Dans la racine, des arcs cambiaux apparaissent d’abord sur la face interne du phloème.
D’autres arcs cambiaux se différencient par la suite sur la face externe du xylème. En se
rejoignant ces deux types d’arcs donnent un pachyte continu et étoilé qui devient rapidement
circulaire (Figure 12).
Dans la tige: Le cambium se forme d’abord entre le xylème primaire et le phloème
primaire (arcs cambiaux intrafasciculaires). Plus tard, il apparait entre les faisceaux criblo-
vasculaires (arcs interfasciculaires). Les deux types d’arcs se rejoignent et forment un anneau
continu et circulaire, le pachyte qui peut être continu ou discontinu (Figure 13).
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Figure 12: Schémas montrant la formation des zones génératrices et la mise en place de la structure
secondaire dans une racine
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Dans la feuille, il se forme uniquement des arcs intrafasciculaires du cambium (Figure
14).
Figure 14: Représentation conventionnelle de la coupe transversale du limbe d’une feuille d’une
dicotylédone (Houx : Ilex aquifolium)
-Organisation
Le cambium est formé de deux types de cellules:
Les cellules fusiformes allongées qui sont à l'origine des éléments orientés
longitudinalement dans l'organe (les vaisseaux du xylème secondaire, les tubes criblés du
phloème secondaire, les fibres et le parenchyme ligneux ou libérien).
Les cellules courtes ou initiales des rayons sont à l'origine du système transversal
(rayons ligneux et libériens) (Figure 15).
30
Figure 16 : Organisation générale d’un bois homoxylé
31
Figure 17 : Organisation générale d’un bois hétéroxylé
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c- Les rayons libero-ligneux
Les rayons ont le même rôle de réserve que le parenchyme. C'est essentiellement à leur
niveau que se stockent les produits de la photosynthèse. Ils favorisent aussi les liens et les
échanges transversaux entre le bois et le liber ce qui donne à l'arbre une certaine élasticité et
le rend plus résistant aux différentes causes de déformations (vent, neige…) (Figure 16).
2.2.2. Assise subéro-phellodermique ou phellogène
Il apparaît après le cambium. L'accroissement diamétral qui résulte de la formation des
tissus conducteurs secondaires provoque l'éclatement des tissus externes. Ces derniers sont
remplacés par de nouveaux tissus protecteurs secondaires formés par le phellogène. En
principe, ce dernier n’existe pas dans la tige et la racine des dicotylédones herbacées, ni dans
les feuilles d’une manière générale.
Localisation
Dans la tige, la première assise subéro-phellodermique apparaît à une profondeur
variable. Le phellogène peut être circulaire et continu ou en forme de petits arcs contigus
(Figure 13). Le plus souvent, plusieurs arcs apparaissent en position de plus en plus profonde.
Le premier phellogène peut rester fonctionnel pendant toute la vie de la plante. Il peut aussi
être remplacé par d’autres assises génératrices qui se forment successivement dans des
niveaux de plus en plus profonds (cas du chêne liège).
Dans la racine, l'origine du phellogène est généralement profonde (péricycle). Il peut se
former également au milieu de l'écorce ou superficiellement sous l'assise pilifère.
Les tissus formés par le phellogène
a- Le liège ou suber
Le liège est formé de cellules mortes jointives aplaties radialement. Leur subérification
entraîne leur imperméabilité totale à l'air et à l'eau. Pour la respiration des tissus sous-jacents,
il se forme des lenticelles qui sont des zones de liège à cellules dissociées (Figure 18). Le
liège assure la protection de la plante contre le froid, la sécheresse et l'attaque des parasites.
Figure 18 : lenticelle
b. Le phelloderme ou parenchyme secondaire
Il peut être chlorophyllien ou de réserve. Il est souvent peu développé. Chez les
Euphorbes succulentes, il joue le rôle de parenchyme aquifère.
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STRUCTURE ANATOMIQUE DES SPERMAPHYTES
La structure primaire est définie par la disposition des tissus primaires qui sont le
résultat du fonctionnement des méristèmes apicaux (primaires) caulinaires et radiculaires.
La structure secondaire est définie par l’activité des méristèmes secondaires qui
produisent les tissus secondaires responsables de la croissance en épaisseur des organes. Les
ptéridophytes actuelles, la plupart des monocotylédones et quelques dicotylédones (certaines
Renonculacées) ne présentent pas de tissus secondaires. Ils conservent pendant toute leur vie
une structure primaire. Lorsque les deux méristèmes secondaires existent, ce sont les
formations libéro-ligneuses qui apparaissent les premières.
.1. Structure primaire de la racine
Sur une coupe transversale faite au niveau de la zone pilifère on observe:
- une assise pilifère
- une écorce
- un cylindre central
L’assise pilifère est la couche de cellules la plus externe. Les cellules ont une paroi
mince cellulosique et sont souvent prolongées par des poils absorbants. L’écorce est
constituée d’un parenchyme non chlorophyllien contenant souvent d’abondantes réserves. La
couche cellulaire la plus profonde qui est en contact avec le cylindre central est l’endoderme
remarquable par la constitution de ses parois (subérification en bande de Caspary ou en fer à
cheval).Le cylindre central ou stèle est limité à l’extérieur par le péricycle dont les cellules
alternent avec les cellules de l’endoderme. A l’intérieur, on trouve les tissus conducteurs et la
moelle.
Caractères communs aux spermaphytes
Symétrie axiale.
Rhizoderme présent.
Ecorce généralement non chlorophyllienne et plus développée que le cylindre central.
Endoderme net.
Péricycle présent.
Xylème et phloème sont alternes et disposés sur un seul cercle.
Xylème et phloème à différenciation centripète.
Ramification endogène.
34
Figure 19 Structures primaires de la racine d’une monocotylédone (A) et d’une dicotylédone (B) en coupe transversale
35
-Caractères propres aux monocotylédones
Subéroïde selon le niveau.
Endoderme en fer à cheval ou en U avec des cellules de passage.
Péricycle plus ou moins sclérifié avec l’âge.
Plus souvent plus de 8 massifs de phloème ou de xylème (Figure 19).
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Figure 20 : Structures primaires de la tige d’une dicotylédone (A) et d’une monocotylédone (B) en coupe transversale
37
3-Principales différences entre la structure anatomique d'une racine et celle d’une tige
Racine Tige
Le cylindre central est plus petit que Le cylindre central est plus grand que
l’écorce. l’écorce.
Le xylème primaire est à différenciation Le xylème primaire est à
centripète. différenciation centrifuge.
Les faisceaux de xylème alternent avec les Les faisceaux de xylème sont
faisceaux de phloème. superposés aux faisceaux de phloème.
La limite entre l’écorce et le cylindre
La limite est nette entre l’écorce et le
central n’est pas toujours nette
cylindre central (présence d’un endoderme et
(généralement absence de l’endoderme et
d’un péricycle).
du péricycle).
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Au niveau du pétiole, les tissus conducteurs sont formés par un ou plusieurs faisceaux
de type caulinaire ou par un anneau continu (le xylème est interne, le phloème est externe)
noyés dans un parenchyme généralement homogène, peu chlorophyllien à cellules
isodiamétriques jointives et soutenu par le collenchyme et le sclérenchyme.
Figure 22: Coupe transversale du limbe d’une feuille d’une monocotylédone (Muguet :
Convalaria majalis)
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Caractères propres aux gymnospermes
Cas des feuilles en aiguilles
L’épiderme est très cutinisé et constitué de cellules à paroi très épaisse. Il est doublé à
l’intérieur de cellules à paroi lignifiée formant l’hypoderme.
Le mésophylle est formé d’un parenchyme homogène, à l’intérieur duquel se trouvent
des canaux sécréteurs qui sont les canaux résinifères.
Les stomates sont profondément enfouies dans le mésophylle.
Le système vasculaire est formé de deux faisceaux criblo-vasculaires. Ces faisceaux
sont entourés par un tissu de transfusion au tour duquel il y existe une gaine protectrice qui le
sépare du mésophylle (Figure 23).
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