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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Hassiba Benbouali de Chlef

Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie


Département Eau, Environnement et
Développement durable

Spécialité: L 3 Ecologie et environnement

Cours Taxonomie
2019-2020
Présenté par: Mme: SENOUCI F.
Email: senoucifatima55@yahoo.fr

Année Universitaire: 2020/2021


Semestre : 6
Unité d’enseignement méthodologie1(UEM 3.2.1) :
Matière 1: Taxonomie
Crédits : 2
Coefficient: 2
Objectifs de l’enseignement:
Acquisition de connaissances sur la structure, la morphologie, l’anatomie et la répartition de la végétation et de
la biodiversité.
Connaissances préalables recommandées:
Notions fondamentales sur la botanique et la biologie végétale.
Contenu de la matière :
Introduction
Chapitre I. Principes de la taxonomie
Chapitre II. Structure générale des spermaphytes
Chapitre III. Origine et photogénèse des Spermaphytes
Chapitre IV. Botanique appliquée
Chapitre V. Application à l’analyse de la flore
Mode d’évaluation :
Contrôle continu et Examen semestriel

Références : (Livres et polycopiés, sites internet, etc) :


- Quezel, P.; Santa, S., 1962- 1963, Nouvelle flore d’Algérie et des régions désertiques méridionales.
Vol I et II, Ed.CNRS., Paris. 1239p.
- Fitter R, Fitter A & Blamey M., 2002, Guide des fleurs sauvages, Ed. Delachaux et Niestlé, 352p.
- Jean-Prost P., 1979, La Botanique, ses applications agricoles, Ed. J.B. Baillière, 328p.
- Reisigl H., Danesch O & Danesch E., 1997, Flore méditerranéenne, Ed Payot lausanne, 144p.
- Des Abbayes, H., 1978, Précis de botanique. 2e Ed. Masson. 722p.
- Birot P., 1960, Cours de biogéographie. Paris, coll. Les cours de la Sorbonne, 171 p.
- Lacoste A, & Salanon R., 2001 - Eléments de biogéographie et d'écologie, 2e Ed. Nathan, 318 p
- Elhai H., 1968, Biogéographie, Ed. Armand Colin Paris, 406 p.
Principes de la taxonomie
Différentiation

La systématique est l‘étude de la diversité et de la différenciation des organismes vivants et des relations
qui existent entre eux. Elle conduit a la reconnaissance de taxons.

• La taxonomie (du Grec, taxis : placement et nomos : loi), est l‘étude des principes présidant a la
classification et a la désignation (par application des règles de la nomenclature) des êtres vivants en utilisant
des taxons et en accordant une importance particulière a la morphologie des individus.

• La classification est le processus d'organisation hierarchique des taxons.

• La nomenclature est la désignation des taxons par des termes appelés noms, reflétant une classification et
établis, pour la botanique, en conformité avec le Code International de la Nomenclature Botanique.
Les méthodes d’investigation

1/ Les méthodes morphologiques


• Anatomie:
• Palynologie : étude des grains de pollen
• Paléontologie : recherche de l’origine des végétaux actuels parmi les végétaux fossiles
• Ontogénie : étude de développement depuis le sac embryonnaire jusqu’à la plante
entièrement constituée

2/ Les méthodes biologiques


La taxonomie expérimentale la cytologie et la cytogénétique.
Cytologie : caractères de la cellule, comme le nombre de chromosomes

3/ Les méthodes biochimiques


4/ Les méthodes biogéographiques
Géographie botanique : permet de rapprocher entre-elles des espèces polymorphes (dont la
forme varie avec le lieu où elles poussent)
Les classifications modernes

Classification phylogénétique ou cladistique

Basée sur :
caractères morphologiques
caractères anatomiques
caractères cytologiques
caractères moléculaires (ARN, ADN, protéines )

Principe :
constitutions de clades, regroupant l’ancêtre commun et ses descendants formation d’arbres dont les
branches se séparent à la faveur d’innovation évolutives
comparaison des acides aminés et de l’ARN pour constituer des clades ou taxons monophylétiques
(ayant le même ancêtre commun)
mise en évidence des groupes polyphylétiques (dérivant de 2 ou plusieurs ancêtres)
Les classifications modernes

Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, une nouvelle


classification proposée parWhittaker et Margulis subdivise le
monde des vivants en 5 règnes, dont celui des Plantae ou des
végétaux au sens strict du terme, et qui regroupe 300 000
espèces.
Classification de Whittaker et Margulis 1978

Les 5 règnes du monde vivant


Classification des êtres vivants actuels (d’après Whittaker & Margulis)
Le système de classification

L'espèce est l'unité de base de la hiérarchie du vivant


Tableau des unités systématiques
Règne des Plantae ou des végétaux

Ce règne regroupe 3 phylums :

1. phylum des Bryophytes (Mousses),


2. phylum des Ptéridophytes (Fougères) et
3. le phylum des Spermaphytes (Plantes à graines).
Caractères communs :

Trois caractères ont permis de regrouper ces 3 phylums dans le règne des Plantae

• Caractères morphologiques : Basé sur l’appareil végétatif appelé cormus qui est différencié
en tige, racine et feuilles. Les 3 phylums présentant un cormus sont appelés Cormophytes.

• Structure des organes reproducteurs: Les spores enfermées dans des sporanges (ange du
grec aggos : vase ou urne) et les gamètes dans des gamétanges sont protégés par une assise
de cellules protectrices. Ces 3 phylums sont dits Angyophytes ou Archégoniates car le
gamétange femelle est un archégone, qui présente une structure en forme de bouteille.

• Mode de nutrition : Les 3 phylums sont tous autotrophes car ils sont chlorophylliens,
capables de synthétiser leur propre matière organique.
Caractères distinctifs :

On va se baser sur 3 critères principaux:

1. Le développement du cormus. (un cormus constitué d’une tige, feuilles et


racine. Les plantes possédant les trois sont des cormophytes).

2. La présence ou l’absence des tissus conducteurs. (système vasculaire)

3. Type de gamie: cryptogamie ou phanérogamie.


Crypto = caché , gamie = reproduction (l’absence des fleurs).
Phanéros = visible , gamie = reproduction (présence des fleurs)
1. Bryophytes :

du grec bruon = mousse et phytos =végétal,

- Cormus rudimentaire : tige, feuilles, sans racines


- Avasculaires : sans tissus conducteurs
Des cellules appelées rhizoïdes jouent le rôle de fixation. La sève circule
grâce à des cellules : hydroïdes (cellules allongées à paroi mince dont
les parois transversales sont partiellement résorbées pour permettre le
passage de la sève).
- Cryptogames : ils ne possèdent pas de fleurs, les organes
reproducteurs sont peu ou pas visibles (reproduction dans l’eau)
2. Ptéridophytes :
- Cormus vrai : tige, feuilles et racines
- Vasculaires : présence de tissus conducteurs
Ce phylum est plus évolué que celui des Bryophytes
avec l’apparition des racines et des tissus conducteurs
- Cryptogames
3. Spermaphytes:

Du grec: sperma = graine et phyte =


plante

- Cormus vrai : tige, feuilles et racines plus complexes


- Vasculaires : présence de tissus conducteurs
- Phanérogames : les organes reproducteurs sont visibles, ce sont
les fleurs (la reproduction se déroule en milieu aérien)
Après la fécondation, l’ovule se transforme en graine
(Spermaphytes) qui permet la conservation de l’espèce. Grâce à
cette capacité de former les graines, ce phylum est le plus évolué.
Ces végétaux sont très nombreux et très diversifiés.
3. Spermaphytes:

 Le phylum des Spermaphytes est subdivisé en deux sous embranchements ou


deux sous phylums:

1. Les Gymnospermes 2. Les Angiospermes


3.1. Gymnospermes
 (Gymnos : nu ; sperma : graine)
 à graines nues, directement accessibles
 La plupart des gymnospermes sont des conifères.
 se sont des végétaux qui portent des cônes.
 Les organes sexuels sont groupés dans des cônes unisexués soit mâle soit femelle mais généralement
par un même pied dite. (Espèce monoïque).
 Se sont des plantes ligneuses à feuilles réduites à aiguilles ou écailles, très résistants à la sécheresse
et au froid.
 exemple : les Pins (Pinus)
les Sapins(Abies)
les Genévriers (Juniperus),
les Cyprès(Chamaecyperis),
les Thuyas (Thuja),
le cèdre (Cedrus).
3.2. Angiospermes

 Regroupe les plantes à fleurs


 à graines enfermées dans une cavité close = Ovaire
 Ils représentent la plus grande partie des espèces végétales terrestres,
avec de 250 000 à 300 000 espèces
 Le S/E des Angiospermes est subdivisé en deux classes :

Classe des Monocotylédones : embryon présente un seul cotylédon


Classe des Dicotylédones : embryon à deux cotylédons.
Résumé des caractères évolutifs des plantae

Phylum Appareil Système Appareil Classification


végétatif vasculaire reproducteur

Bryophytes Imparfait Absent Caché Cryptogames


Présence de Conduction Ou peu visible Végétaux inferieurs
rhizoïdes assurée par
hydroïdes
Ptéridophytes Parfait Apparition Caché
Vrai cormus d’un système Ou peu visible
vasculaire Absence de
fleur
Spermaphytes parfait parfait Apparent= Phanérogames
Vrai cormus, la fleur Végétaux supérieurs
racine bien L’ovule devient
développée graine
La nomenclature binomiale
Mise au point de la nomenclature botanique binomiale ( ou binomiale ou binaire) :
Toutes les espèces nommées par 2 termes
Le nom du genre: écriture de l’initial en majuscule .
Le nom de l’espèce: écriture de l’initial en minuscule.
Ces noms sont écrits en italique ou en soulignés,
Exemple: Pinus halepensis ou Pinus halepensis
Binôme suivi toujours du nom complet ou abrégé du 1er descripteur ( en écriture normale).
•Départ de la nomenclature botanique scientifique: 01 mai 1753
Exemple de classification

Classification de chêne liège

 Domaine: eucaryotes
 Règne: plantae
 Embranchement : spermaphytes
 S/E: angiospermes
 Classe: dicotylédones
 Ordre: Fagales
 Famille: Fagaceae Quercus suber
 Genre: Quercus
 Espèce: Quercus suber
Structure générale des spermaphytes
Notions générales sur l’appareil végétatif
Les différentes formes de la feuille

Feuille simple

Feuille composée
Critères morphologiques

1) La Position de la feuille
2) Les formes de tige
3) Fleur

Inflorescence : C’est l’ensemble des fleurs groupées sur un rameau, chacun des rameaux de l'axe
principal ou rachis, qui soutient une fleur, est appelé pédicelle.
Coupe schématique d’une fleur
L’identification des plantes:

Nom d’espèce donne souvent une information

• Sur la forme de certaines parties (Fleur, Feuille, tige, racine, Pédoncule…)


• Sur l’odeur (agréable, déplaisante)
• Sur la couleur (feuille, fleur, fruit)
• Sur le toucher ( douloureux, agréable)
• Sur l’origine géographique (pays, altitude……..)
• Sur l’utilisation ( officinale, culinaire…………)
Caractères généraux de quelques familles très répondues
en Algérie:

Asteraceae
 Asteraceae (Composées): famille la plus nombreuses du règne
végétal.
 Feuilles : radicales et alternes.
 Fleurs : à deux aspects ; soit en forme de tube à 3 ou 5 pétales
soudés, soit à corolle ligulée ressemblant à des pétales, la ligule est
formée de 3 à 5 pétales soudés.
 Inflorescence: Capitule
 Fruits : akènes pourvus quelquefois d’une aigrette de soie aidant à la
dispersion par le vent.
Fabaceae

 Feuilles : composées ; pennées ou palmées à disposition alternes.


 Fleurs : irrégulières, calice à 5 sépales soudés, corolle à 5 pétales
inégaux (2 ailles libres sur les côtés, les 2 pétales soudées formant la
carène inférieur et 1 étendard), 10 étamines.
 Inflorescence : fleurs disposées en grappes sur les tiges, quelquefois
contractées en capitule comme pour les trèfles.
 Fruits : gousses content les graines.
 Exemple : pois, fèves, lentilles
Poaceae

 Feuilles : Distiques à nervure parallèles.


 Tige : creuse et cylindrique séparé par des noeuds, par des
diaphragmes, porte le nom de chaume.
 Inflorescence : L’inflorescence élémentaire des Poacées est l’épillet :
 Fleurs : Toujours de dimension très réduite, et entourée de deux
bractées (ou feuille modifies) (3+3) T+ (3+3) E+ 3 C.
 Fruits : caryopse (akène dont l’enveloppe est intimement soudée au
tégument de la graine).
 Exemple : Blé, Orge, Alfa….
Apiaceae

Feuilles : très découpées à dispositions alternes.


Fleurs : petite calice à 5 sépales, corolle à 5 pétales libres, 5 étamines,
groupées en ombelle (Ombelle simple ou O. composées).
Fruits : akènes
Exemple : carotte , fenouil
Lamiaceae

• Feuilles : aromatiques, simples, opposées décussée sur une tige quadrangulaire


(carré).
• Inflorescence : grappe en étages.
• Fleurs: irrégulières, calice persistant, en forme de cloche à 5 dents, 5 sépales soudés,
corolle monopétale (5 pétales soudées) en forme d’entonnoir à 2 lèvres, l’inferieur étant
trilobée, 4 étamines.
• Fruits : tétrakène (4 akènes).
• Exemple : Thym, Menthe, Lavande, Romarin….
Travail à faire

Pour chaque Taxon (voir liste) , indiquez les informations suivantes:


 Nom scientifique
 Famille
 Description générale:
✓ Forme de feuille
✓ Insertion de la feuille
✓ Forme de tige
✓ Fleur (pétales + symétrie)
✓ Type d’inflorescence
Application à l’analyse de la flore
Notion de richesse floristique, biodiversité

L’Algérie de par sa position géographique, de sa structure édaphique, de


son histoire géologique présente une grande diversité floristique et
écosystémique. Elle occupe la septième position de point de vue richesse
en nombre de taxons dans les pays méditerranéens. Cette flore
comportant 3139 espèces végétales réparties dans près de 150 familles et
totalisant 3744 taxons d’après Quézel & Santa (1962-63), est désormais
évaluée à 4449 taxons dont 3951 natifs de l’Afrique du Nord (Dobignard &
Chatelain, 2010-13).
Flore endémique de l’Algérie

Tableau : Richesse floristique et endémisme spécifique d’Algérie

Auteur Richesse floristique Endémisme


spécifique
Quézel et santa
3139 250
(1962-63)
Quézel (1964) 2840 (Sahara exclu) 240
Quézel et Bounaga
3100 247
(1975)
Molinier (1971) - 700
U.I.C.N (1955) 3200 600
Ozenda (1977) 650 (Sahara central et 162 endémique au
septentrional) Sahara
Quézel (1978) - 250
Quézel et Medail
3150 256
(1995)
Mesure de la richesse spécifique

 La détermination de la richesse floristique est un thème central en écologie des communautés.

 La Richesse spécifique S est représentée par le nombre total ou moyen d’espèces recensées par unité de
surface.

 L’indice de Margalef (IDMg) est calculé à partir de la formule suivante :

𝑺−𝟏
𝑰𝑫𝑴𝒈 =
𝑳𝑵(𝑵)
 L’indice de Menhinick (IDMn) est calculé selon la formule suivante :

𝑺
𝑰𝑫𝑴𝒏 =
𝑵

 Avec S : nombre d'espèces et N : nombre d'individus.

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