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Burkina Faso

Unité-Progrès-Justice
-*-*-*-*-*-
UNIVERSITE AUBE NOUVELLE (U-AUBEN)

Licence 1 Tronc commun :BIO, FMQA


Année académique: 2023-2024

ZOOLOGIE:
ETUDE DES INVERTEBRES

Oualyou W. S. OUERMI
Chercheur en alimentation
et nutrition animale
MESRSI/CNRST/INERA/DPA
Objectifs du cours

 Définition et Bases de la classification zoologique

 Description des protozoaires

 Classification des protozoaires

 Importances des protozoaires dans l’alimentation des ruminants


Introduction
 C’est quoi la zoologie
zoo : animal ; logos : science

Science qui étudie les animaux : la diversité, la structure, le comportement, la reproduction,


le développement, l’origine, la répartition, et les rapports des animaux avec leur
environnement.

Elle fait appel à de nombreuses disciplines telles que :

la morphologie: l'aspect externe, la forme


l’anatomie: l’organisation interne
l’histologie: la structure des organes interne
l’écologie: les milieux fréquentés
l’éthologie: les comportements
etc.
Introduction

L’objet d’étude de la zoologie est l’animal. L’animal est un être vivant constitué d’une ou plusieurs
cellules. Il naît, grandit, se multiplie et meurt. Il se définit par opposition aux végétaux.

 Les végétaux possèdent des pigments assimilateurs leur permettant de synthétiser leurs
substances nutritives, pour cela ils sont qualifiés d’autotrophes par opposition aux animaux qui
sont hétérotrophes, dépourvus de pigments chlorophylliens, obligés de ce fait de trouver les
matières organiques dont ils besoin en se nourrissant d’autres animaux ou de plantes.

 La plupart des plantes sont fixées au sol, réagissent lentement à l’action du milieu et peuvent
avoir une croissance indéfinie. Les animaux sont en général doués de mouvement. Grâce à leur
système nerveux, ils réagissent immédiatement aux excitations du milieu, leur croissance ralentit,
puis cesse à l’âge adulte. Les cellules animales ne sont entourées que d’une seule membrane
très fine, la plupart des cellules végétales possèdent en plus une membrane épaisse pecto-
cellulosique.
Introduction

Animaux VS Végétaux

Animaux Végétaux

Hétérotrophes Autotrophes

doués de mouvement, réagissent fixées au sol, réagissent lentement à l’action du


immédiatement aux excitations du milieu, leur milieu et peuvent avoir une croissance indéfinie
croissance ralentit, puis cesse à l’âge adulte

Cellules entourées d’une seule membrane très cellules possédant en plus une membrane
fine épaisse pecto-cellulosique
Introduction
 Selon le groupe animal étudié des champs disciplinaires spécialisés sont apparus durant
le XIXe siècle. Les principales sont :
Nom de la science Groupe animal
l'entomologie insectes
ornithologie oiseaux
herpétologie reptiles
ichtyologie poissons
mammalogie mammifères
ophiologie serpents
malacologie mollusques
arachnologie arachnides
carcinologie crustacés

L’étude des animaux est faite à travers la classification : c’est l’ensemble de méthodes permettant
de classer les êtres vivants.
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 Introduction :
Les êtres vivants forment un ensemble d’individus très nombreux et très divers dans la nature. Pour
faciliter leur étude, il a été indispensable de rassembler dans un même groupe ceux qui présentent
certaines ressemblances ou certaines affinités, ce qui a permis aux classificateurs dont Linné est le
plus célèbre de fonder la science des classifications ou taxonomie.
 La taxonomie
Grec « taxis » = ordre, arrangement et « nomos » = loi
C’est la branche de la biologie qui traite de la classification, de la mise au point des lois de la
classification sur la base de connaissances systématiques. Elle est basée sur le regroupement des
espèces qui partagent certaines similitudes anatomiques et qui proviennent d’une même lignée
évolutive. La taxonomie comprend : la classification, la nomenclature et l'identification des
spécimens.
 La nomenclature est la branche de la taxonomie qui s'occupe d'attribuer des noms aux unités
taxonomiques, selon des règles strictes (Code international).

 L’identification (ou la détermination) est la mise en pratique de la taxonomie pour trouver


l'identité d'un échantillon biologique et reconnaitre son appartenance à un taxon déjà décrit.
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I- La classification
 Classer: établir des regroupements entre des objets sur la base d’un critère donné, afin de
former des ensembles qui reflètent une cause sous-jacente.
Le règne animal comprend une multitude d’êtres vivants :morphologie, anatomie interne,
histologie, biochimie, …) différentes. Au 16ème siècle, chacune de ces formes est appelée par une
longue phrase décrivant son aspect extérieur.
Carl Von Linné (naturaliste suédois, 1707-1778): initiateur taxonomie et de la nomenclature
binomiale.
 ⇒ Nomme et ordonne les animaux et plantes en utilisant les ressemblances morphologiques et
les différences sans liens évolutifs (ouvrage Systema naturae)

 ⇒ Il divise le monde en 3 règnes: minéral, animal, vegetal

 ⇒ Il introduit la Nomenclature binominale (binomiale):


ex. Homo sapiens (Genre espèce)

 ⇒ Il introduit la classification hiérarchique


Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I- La classification
 Classer: établir des regroupements entre des objets sur la base d’un critère donné, afin de
former des ensembles qui reflètent une cause sous-jacente.
Le règne animal comprend une multitude d’êtres vivants :morphologie, anatomie interne,
histologie, biochimie, …) différentes. Au 16ème siècle, chacune de ces formes est appelée par une
longue phrase décrivant son aspect extérieur.
Carl Von Linné (naturaliste suédois, 1707-1778): initiateur taxonomie et de la nomenclature
binomiale.
 ⇒ Nomme et ordonne les animaux et plantes en utilisant les ressemblances morphologiques et
les différences sans liens évolutifs (ouvrage Systema naturae)
 ⇒ Il divise le monde en 3 règnes: minéral, animal, vegetal

 ⇒ Il introduit la Nomenclature binominale (binomiale):


ex. Homo sapiens (Genre espèce)

 ⇒ Il introduit la classification hiérarchique


Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I- La classification
La classification actuelle du règne animal se base surtout sur les recherches en embryologie et en
paléontologie.
La classification résulte de l’application de plusieurs méthodes, elle se base sur 2 éléments
importants : les critères de classification et les catégories de classification.
I.1- Les critères de classification
La classification traditionnelle est fondée sur des critères multiples :
 Observation : elle peut être microscopique ou macroscopique, elle permet de distinguer les
différences morphologiques (biologiques, phénotypiques, physiologiques).
 Développement embryonnaire : il concerne les différents stades de développement
embryonnaire du taxon (segmentation, gastrulation…etc.).
 Origine embryonnaire : il concerne le développement des feuillets embryonnaires au cours du
stade de la gastrulation chez le taxon.
Dans de nombreux cas, le critère est la présence d'un caractère, s'opposant à son absence,
considérée comme primitive (par exemple vertébrés et invertébrés).
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I.2- Les catégories de la classification
Ces catégories ont été initiées par Carl Von Linné qui a mis en évidence une hiérarchie fixe de
catégories appelées les rangs de taxon.
L’unité zoologique ou première catégorie c’est l’espèce qui regroupe les individus identiques.
Earnst Mayer (1981) a donné la définition suivante de l’espèce : « Les espèces sont des groupes de
populations naturelles interfécondes qui sont reproductivement isolées d’autres groupes
semblables ».

Une espèce se reconnaît par 4 critères :


(i) Fécondité interne (intra spécifique) et stérilité externe (inter spécifique);
(ii) Morphologie interne et externe,
(iii) Physiologie : biochimique (odeurs, secrétions,…) et biophysique (réaction aux conditions du
milieu);
(iv) Ecologie et distribution.
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I.2- Les catégories de la classification
L’ensemble d’espèces à caractères communs forment une catégorie supérieure à l’espèce
appelée genre. Ainsi, à chaque ensemble de catégories (taxons ou taxa) correspond un niveau
supérieur
(∑ espèces = genre, ∑ genres = famille, ∑ familles = ordre, ∑ ordres = classe, ∑ classes =
embranchement, ∑ embranchements = règne).

 Remarque : pour chaque catégorie, il existe des sous et des supers catégories, les sous
catégories se placent sous la catégorie, alors que les supers catégories se placent avant les
catégories
Ex : super classe → classe → sous classe.
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 I.2- Les catégories de la classification

Des suffixes par défaut sont mis en place à partir du taxon de la superfamille (tableau 2)
Tableau 2 : Tableau des terminaisons

Rang hiérarchique Suffixe latinisé


Embranchement a
Classe ea
Ordre ida
Super-famille oidea
Famille idae
Sous-famille inae
Tribu ini
Sous tribu ina
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 II-La nomenclature zoologique :
 A priori le nom commun ou nom vernaculaire (nom officiel d’un être vivant dans une langue
donnée) de l’organisme étudié devrait suffire, mais ce n’est pas si simple.
 Dénominations régionales : en français c’est « âne », en anglais « donkey », en allemand « esel »,
en mooré « boanga », en dioula …
Comment s’y retrouver Nomenclature Binomiale par Linné au 18e Siècle
(Ane: Equus asinus)
 La nomenclature zoologique désigne l'ensemble des règles permettant de nommer les taxons
(comme les espèces) animaux. Cette nomenclature zoologique est définie par un organisme, la
Commission internationale de nomenclature zoologique (ICZN)
 L’espèce est dénommée par un binôme de noms latins : le genre commençant par une
majuscule et l’espèce entièrement en minuscules (Linné 1758, Systema naturae). Ces deux noms
sont généralement suivis du nom ou des initiales de l’auteur qui a le premier décrit l'espèce sous
ce nom et de la date de nomination.
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 II-La nomenclature zoologique :
Exemple :
 Domaine → Eucaryote
 Règne →Animal
 Embranchement → Vertébrés
 Classe →Mammifères
 Ordre →Primates
 Famille →Hominidés
 Genre →Homo
 Espèce → Homo sapiens (Linné, 1758)
Chapitre I : les bases de la classification zoologique
 Protozoaires VS Métazoaires
Le règne des animaux est divisé en 2 sous règnes : les protozoaires et les métazoaires.
Les protozoaires (du grec, protos : premier, zoo :animal) sont des animaux unicellulaires.
L'apparente simplicité des Protozoaires est trompeuse. En fait, la cellule unique des Protozoaires est
plus complexe que la cellule animale typique. Toutes les fonctions nécessaires à la vie animale sont
remplies par cette cellule unique. Ce sont les organelles de cette cellule qui remplissent le rôle des
tissus et organes des animaux plus complexe
Les métazoaires (Méta = plusieurs ou avancé et zoo :animal) sont des animaux pluricellulaires dont
le développement commence généralement par une cellule fécondée. Lors de son
développement embryonnaire cette cellule se divise en un nombre variable de cellules disposées
en feuillets pourvus de différenciations (ontogenèse = de l’œuf à la formation d’ébauches
d’organes) liées à des fonctions différentes (contraction, locomotion, digestion, sensibilité,
reproduction, …). Chaque groupe de cellules ainsi formé se spécialise pour donner la formation
d’organes et d’appareils (Organogenèse = différenciation d’organes).
Chapitre II : Description des protozoaires
 I- Généralités sur les protozoaires
Les protozoaires (animaux primitifs) furent observés pour la première fois il y a 300 ans. Ce sont des
organismes unicellulaires, microscopiques, hétérotrophes (dépourvus de chlorophylle) et mobiles au
moins à un stade de leur développement.
Ils représentent aujourd’hui un sous-règne animal et comprennent 5 embranchements :
 les Rhizoflagellés (flagellés et rhizopodes)

 les Actiniopodes,

 les Sporozoaires (Apicomplexa)

 les Cnidosporidies

 les Ciliés
Chapitre II : Description des protozoaires
 I-1. Caractéristiques des protozoaires
Les protozoaires sont caractérisés par :
 leur morphologie est extrêmement variable : des formes très simples à des formes hautement
complexes ;
 ils sont pour la plupart microscopiques mais leur taille varie de quelques micromètres (plasmodium) à
quelques millimètres (grégarines) ;
 le noyau et le cytoplasme sont également variés ; ils sont uni ou plurinucléés. la partie centrale du
cytoplasme ou endoplasme est souvent distinguée de la partie périphérique appelé ectoplasme ;
 divers modes de vie sont représentés : libre, parasite, commensal, mutualisme à habitat aquatique ou
terrestre. Certains sont coloniaux et d’autres possèdent des stades pluricellulaires dabs leurs cycles de
développement ;
 la locomotion se fait par des pseudopodes, des cils, des flagelles et des mouvements cellulaires
directs ;
 la reproduction est souvent asexuée par fission binaire ou par bourgeonnement. Elle peut être
également sexuée par conjugaison ou par syngamie (union d’un gamète mâle et femelle pour former
un œuf) ;
 la digestion s’effectue dans les vacuoles digestives ou phagosomes ;
 l’excrétion s’effectue grâce aux vacuoles contractiles
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.2- Distribution des protozoaires et importance écologique
Malgré la simplicité de leur organisation, la structure protozoaire est réussie car la vie protozoaire est
présente sous tous les climats et dans tous les habitats. On peut les trouver :
 A l’état libre (en milieu aqueux ou humide).
 Comme parasite (maladie).
 Comme symbiote.
Les protozoaires jouent un rôle écologique important dans les milieux aquatiques et les sols. Les
protozoaires libres participent à l'épuration des milieux, dépolluent les eaux en surface, fixent l'azote aux
sols, et consomment les microbes de plus petite taille. D'autres protozoaires causent également de
nombreux problèmes aux organismes (parasites).
 Parasites bénéfiques (vie en symbiose)
Trichonympha (Trichonympha grandis), qui vit dans le tube digestif des termites, participe à la digestion
du bois ingéré grâce à son activité enzymatique.
 Parasites pathogènes
Leishmania, transmise par un petit moustique, déclenche des ulcères chez l'Homme, cutanés ou
organiques.
Trichomonas vaginalis infecte le vagin des femmes et s'installe dans son utérus. Lorsqu'un homme est
contaminé par voie sexuelle, ce parasite s'installe dans sa prostate.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.3-Morphologie et structure des protozoaires
Les protozoaires ont une taille comprise entre 1 et 3000μm (1 μm = 10-6m). Les plus petits sont les
sporozoaires ainsi que certains parasites intracellulaires. Les plus grands sont les amibes qui peuvent
atteindre jusqu’à 5mm.
Les protozoaires possèdent tous les constituants classiques de la cellule eucaryote (organites
spécifiques) : cytoplasme, noyau avec membrane nucléaire, mitochondries, vacuole digestive,
réticulum endoplasmique, et lysosomes. Ils sont entourés par une membrane d’épaisseur variable.
Chapitre II : Description des protozoaires
II.4- La locomotion
Le mouvement orienté permet la recherche de nourriture, d’un abri, d’un nouvel habitat, d’un
partenaire sexuel. On trouve trois types d’appareils locomoteurs : les pseudopodes, les cils et
flagelles.
 II.4.1- Les pseudopodes
Les pseudopodes (pseudo = faux et podos = pied) constituent le principal moyen de locomotion
des amibes mais sont présents chez tous les animaux. Le déplacement des amibes est lent (2cm/H).
Chez l’homme par exemple, la plupart des mécanismes de défense contre les agents infectieux se
fait grâce aux mouvements amiboïdes des leucocytes (globules blancs GB).
Les pseudopodes sont des extensions cytoplasmiques temporaires pour la locomotion et la capture
des proies. En général, des pseudopodes se rétractent pendant que d’autres se forment.
La formation du pseudopode résulte de l’existence de courants cytoplasmiques. Juste sous la
membrane (ectoplasme ou encore plasmagel) , on a une zone claire où l’on trouve un
endoplasme granuleux ou plasmasol qui est plus fluide que le plasmagel.
La plasmagel applique une pression constante sur le plasmasol. Si en un point de la cellule, le
plasmagel est insuffisant, le plasmasol va faire irruption et envahir le pseudopode en extension.
Quand le plasmasol atteint l’extrémité du tube, il fait demi-tour et se transforme en plasmagel. Très
rapidement, à l’extrémité du plasmasol se forme une couche rétentrice qui arrête le mouvement.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.4.1- Les pseudopodes

La plasmagel applique une pression constante sur le plasmasol. Si en un point de la cellule, le


plasmagel est insuffisant, le plasmasol va faire irruption et envahir le pseudopode en extension.
Quand le plasmasol atteint l’extrémité du tube, il fait demi-tour et se transforme en plasmagel. Très
rapidement, à l’extrémité du plasmasol se forme une couche rétentrice qui arrête le mouvement.
Chapitre II : Description des protozoaires
 Chez les protozoaires, les pseudopodes existent sous diverses formes :
 les lobopodes sont des pseudopodes larges contenant ectoplasme et endoplasme (genre
Limax) ;
 les filipodes sont des extensions fines souvent ramifiées ne contenant que l’ectoplasme (genre
Euglypha) ;
 les réticulopodes sont des pseudopodes semblables aux filipodes qui se rejoignent pour former
un réseau en forme de filet (genre Globigerina) ;
 les axopodes sont des pseudopodes contenant des filaments axiaux longs et fins contenant des
microtubules arrangés en spirale où se meuvent parfois des portions de cytoplasme. Les
axopodes peuvent s’allonger ou se rétracter, permettant à l’organisme de se déplacer en se
roulant tel un ballon.
Les cils et flagelles sont permanents, en positon fixe. Selon les cas, on les trouve sur toute la
surface du corps ou localisés. Ils ne sont efficaces qu’en milieu fluide.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.4.2- Les Flagelles
La locomotion par flagelles caractérise les flagellés mais elle est aussi présente chez les spores et les
microgamètes. Chez les flagellés, elle persiste chez les adultes. Les autres formes les perdent (cils
et/ou flagelles) si elles s’enkystent.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.4.2- Les Flagelles
La contraction du flagelle est une ondulation qui commence à la base et qui progresse vers
l’extrémité. En général, le déplacement se fait flagelle en avant, et la cellule semble tractée par
son flagelle : c’est un mouvement de tractelle. Si l’onde d’ondulation va de l’extrémité vers la
base, la cellule est alors poussée et c’est un mouvement de pulselle que l’on observe (cas des
spermatozoïdes).

En orientant le flagelle, il y a changement de direction. Les flagelles permettent aussi un


déplacement en latéral. L’onde de courbure peut être plane ou tridimensionnelle. Dans le denier
cas, le flagelle fonctionne comme une hélice, mais provoque la rotation du corps autour de son
axe.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.4. 3- Les cils
Les cils se présentent sous forme de rangées, à la surface du corps.
Ils ont deux phases, effective et de recouvrement. Quand il y a
synchronie, tous les cils battent en même temps. Le plus souvent,
le mouvement des cils est synchronisé avec les ondes locomotrices
qui parcourent le corps : c’est la « métachronie ». Les cils battent
selon une séquence qui commence en un point et se propage sur le
reste de la surface comme une vague. L’onde locomotrice
améliore l’efficacité du cil. La surface est légèrement oblique
par rapport au corps et l’onde parcourt un trajet en spirale autour
de la cellule. Les ciliaires se déplacent en s’enroulant autour d’un
axe. Les paramécies se déplacent à 60cm/H.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.5- La respiration et la circulation
La majorité des protozoaires est aérobie (les anaérobies sont indépendants de l’O2). Les
protozoaires aérobies n’ont pas d’organites spécialisés pour la respiration . Il y a diffusion d’O2 par la
paroi cellulaire. La pellicule doit donc être perméable, ce qui empêche les Protozoaires de
coloniser les milieux terrestres à moins que l'air soit continuellement saturé d'humidité.
Les cils et flagelles, par leurs battements, favorisent les échanges.
La circulation est assurée par les courants cytoplasmiques ; le transport étant favorisé par les
déformations de la cellule.
II.6- La nutrition
Chez les protozoaires hétérotrophes, on distingue les phagotrophes (se nourrissent par
phagocytose) et les osmotrophes (se nourrissent par absorption de petites molécules dissoutes).
Chapitre II : Description des protozoaires
 a) La nutrition des phagotrophes (phagotrophie) ou nutrition holozoïques: Prédation
les protozoaires capturent leurs nutriments ou leurs proies par des pseudopodes (amibes),par
succion (Didinium) ou par action combinée de flagelles et d’une collerette (Codosiga). La proie est
ingérable en n’importe quel point du corps. Les pseudopodes servent à capturer la proie. Il y a
ensuite libération de substance toxique pour immobiliser la proie, puis, mise en place d’une
vacuole digestive. Les particules à digérer sont contenues dans les vacuoles alimentaires ou
phagosomes. Les lysosomes contenant des enzymes fusionnent alors avec les phagosomes dont le
volume diminue au fur et à mesure que les produits digérés gagnent le cytoplasme. On dit que la
phagotrophie se résume en quatre phases : 1) l’approche par chimiotactisme, 2) l’accolement du
nutriment, puis son 3) englobement et formation de la vacuole digestive et enfin 4) digestion
intracellulaire des aliments grâce aux enzymes.
Chez certains protozoaires (ciliés, flagellés et sporozoaires) le site de phagocytose est une sorte de
"bouche" appelée cytosome. Ils possèdent également une structure d’expulsion de déchets
appelée cytopyge ou cytoprocte. Par exemple les paramécies ont une « bouche » (le cytostome),
située au fond d’un entonnoir cilié (le cytopharynx). L’entonnoir est garni de cils qui, en battant,
dirigent les proies vers la bouche. Le cytopharynx a un grand nombre de trichocystes qui paralysent
les proies. Ces dernières sont ensuite amenées dans la vacuole digestive.
Les protozoaires pratiquant la prédation sont très mobiles. Par exemple, une amibe peut attraper
une paramécie : plusieurs lobopodes participent à la prédation.
Chapitre II : Description des protozoaires
 a) La nutrition des phagotrophes (phagotrophie) ou nutrition holozoïques: Prédation

Figure: la Phagocitose
Chapitre II : Description des protozoaires
 b) la nutrition des osmotrophes (osmotrophie) ou nutrition saprozoïque. L’osmotrophie
est un mode d’alimentation qui consiste à se nourrir à partir de substances dissoutes. La nutrition
des organismes osmotrophes est assurée par échange transmembranaire c’est-à-dire par
diffusion d’ions ou de petites molécules au travers de la membrane cytoplasmique. Elle se fait
par pinocytose ou par diffusion.
Certaines molécules importantes telles que le glucose et les amino-acides seraient fournies par
diffusion facilitée et transport actif (endocytose).
Chapitre II : Description des protozoaires
 Remarque : les kystes
La forme de résistance des protozoaires est représentée par le kyste. Le milieu aquatique est
l’habitat naturel des protozoaires, mais lorsque les conditions du milieu sont défavorables (pH très
acide ou très basique, dessication, etc., les protozoaires échappent à la mort en s’enkystant. Au
moment de s’enkyster, le protozoaire perd ses cils, flagelles et enclaves paraplasmiques. Les kystes
sont de forme sphérique et entourés d’une membrane très épaisse et peu perméable qui les isole
du milieu extérieur. Le kyste correspond à une forme de vie ralentie. La dissémination des kystes se
fait par le vent, l’eau, les oiseaux, etc. Lorsque le kyste retrouve des conditions favorables, il
reconstitue ses organites et reprend une vie active.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.7- Excrétion et osmorégulation
Des vacuoles contractiles qui se remplissent de liquide et se vident par intermittence, sont de
complexité variable. Souvent appelées vésicules d’expulsion d’eau, elles jouent un rôle dans
l’osmorégulation. Chez les protozoaires vivant en eau fraîche, elles sont beaucoup plus actives
chez les endosymbiotes pour qui le milieu extérieur est plus isosmotique (a la même pression
osmotique).
L’excrétion des déchets du métabolisme se fait généralement par fusion progressive de petites
vacuoles qui s’accolent à la membrane plasmique pour vider leur contenu à l’extérieur. Chez
certains ciliés (paramecium), les vacuoles contractiles ont une position fixe et se contractent par
alternance.
II.8- Reproduction
La reproduction apparaît comme une source cruciale dans le développement d’un individu et
constitue un lien entre les générations successives. Ce processus vital présente deux modalités
essentielles : la reproduction asexuée ou agamogamie c’est-à-dire la multiplication sans
l’intervention des gamètes ; et la reproduction sexuée ou gamogamie qui se réalise par la fusion
des gamètes.
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.8.1- Reproduction asexuée
C’est le mode le plus répandu chez les protozoaires, surtout quand les conditions du milieu sont
défavorables. Certains protozoaires ne pratiquent que cette méthode de multiplication.
Elle correspond à une multiplication de l’individu comportant une ou plusieurs mitoses. On distingue
plusieurs modalités : la schizogonie ; la scissiparité et le bourgeonnement.
La schizogonie est une division multiple du noyau ou caryocinèses successives avant la
plasmotomie au cours de laquelle le cytoplasme se découpe en autant de territoires que de
noyaux fils correspondants. Les éléments uninucléés qui en résultent sont appelés schizozoïtes ou
schizozoïdes ou encore mérozoites. Ce type de multiplication asexué se rencontre chez les
sporozoaires, les amibes, foraminifères, flagellés ; etc. Dans le cycle de développement de ces
organismes, la schizogonie est souvent combinée avec la reproduction sexuée.
Chapitre II : Description des protozoaires

La scissiparité ou fission : résulte d’une seule mitose


conduisant à la séparation de l’individu parental en
deux individus fils à 2n chromosomes. La fission peut
être non orientée (comme chez les amibes [animaux
sans forme précise]), longitudinale chez les flagellés
(Trypanosoma) ou transversale chez les paramécies
(ciliés).
Séparation/fission avec plan de séparation
A : irrégulier (Amoeba)
B : longitudinale (Euglena)
C : transverse (Paramecium)
Chapitre II : Description des protozoaires
Le bourgeonnement ou gemmiparité : Un ou plusieurs bourgeons apparaissent à la surface

de l'organisme parental et entrainent un noyau puis se détachent et reforment chacun un individu
complet.

Quelle que soit la forme de reproduction asexuée, il intervient souvent la mitose. Il existe deux types de
mitose : l’orthomitose (en 4 phases) et la pleuromitose (en 3 phases).
La multiplication asexuée n’implique qu’un seul parent : tous les descendants seront donc identiques. Il
existe alors un risque si le milieu est modifié (devient défavorable).
Chapitre II : Description des protozoaires
 II.8.2- Reproduction sexuée
La reproduction sexuée est une multiplication des protozoaires à partir des gamètes. Il y a formation de
cellules spécialisées (les gamètes) qui s’uniront en donnant un œuf (le zygote).
Elle présente des modalités variées :
Les gamètes sont formés au cours de la méiose ou réduction chromatique. On distingue deux phases au
cours de la méiose : ce sont la phase réductionnelle et la phase équationnelle. Ainsi, la cellule parentale
à 2n chr (chromosome) donne deux cellules à n chr, qui à leur tour sont divisées pour donner en tout
quatre cellules à n chr. Ainsi, la garniture chromosomique des gamètes passe de 2n à n chromosomes. Il y
a deux types de gamètes : les gamètes males et les gamètes femelles. L’union des gamètes ou
fécondation aboutit à la formation d’un œuf ou zygote ou copula qui est à 2n chromosomes.
Lorsque les gamètes sont de même taille, la fécondation est qualifiée d’isogamie. Par contre si les
gamètes sont de taille différente, les gamètes femelles sont de plus grande taille et leur forme
fécondation s’appelle anisogamie, c’est le cas de tous les métazoaires.
On observe deux modalités de fusion des gamètes chez les protozoaires : la syngamie et la conjugaison. Il
y a syngamie lorsque les deux gamètes s’unissent directement sans passer par des éléments
intermédiaires. On parle de conjugaison lorsque les gamètes sont produits par des gamontes qui
échangent les gamètes au niveau des micronucléi puis les conjugants se séparent et la fécondation a
lieu au sein de chaque conjuguant (Ex : les Ciliés). Enfin lorsque la syngamie concerne des gamètes
provenant du même individu on parle d’automixie.
La reproduction sexuée assure une variabilité génétique de la population et donc, augmente la
résistance de l’espèce aux conditions du milieu.
Chapitre II : Description des protozoaires

Reproduction sexuée VS Reproduction asexuée


La différence biologique majeure entre la reproduction asexuée et celle sexuée est
que la reproduction sexuée crée une variation génétique de l’œuf qui en résulte. La combinaison
du matériel génétique des gamètes résulte en un œuf qui est différent de chaque parent et
contient une nouvelle combinaisons de caractères. Cela peut améliorer la capacité de l’espèce à
survivre à des changements environnementaux ou à se reproduire dans de nouveaux habitats. La
seule variation génétique qui peut subvenir lors d’une reproduction asexuée provient de mutations
Chapitre III : Classification des protozoaires
 Classification des protozoaires
Ils représentent aujourd’hui un sous-règne animal et comprennent 5 embranchements :
 les Rhizoflagellés (flagellés et rhizopodes)
 les Actinopodes,
 les Sporozoaires (Apicomplexa)
 les Cnidosporidies
 les Ciliés
Une autre classification rajoute les Actniopodes aux flagellés et rhizopodes pour former un seul
embranchement (les Sarcomastigophores) ; on obtient alors 4 embranchements au lieu de 5 :
 les Sarcomastigophores (flagellés, rhizopodes et Actinopodes)
 les Apicomplexa (Sporozoaires)
 les Cnidosporidies (Myxosporidés, Actinosporidés & microsporidies)
 les Ciliés ou ciliophores ou infusoires
Dans tous les cas, on distingue des protozoaires libres et des protozoaires parasites.
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 II.1- L’embranchement des Rhizoflagellés ou Sarcomastigophores
 II.1.1-Sous embranchement des Flagellés (Mastigophora)
Ce sont des protozoaires munis, pendant au moins une partie de leur cycle, d’un ou de plusieurs
flagelles locomoteurs. La reproduction sexuée est rare chez les flagellés.
Selon leur affinité, on divise les flagellés en 2 groupes distincts :
 Les Phytoflagellés (Phytomastigophorea) : Organismes libres possédant typiquement des
chloroplastes.
 Les Zooflagellés (Zoomastigophorea) : Organismes à symétrie axiale. Ils peuvent être libres, vivant
en symbiose ou sévissant en parasites redoutables.
Chez les flagellés on distingue trois classes : la classe des protomonadines, la classe des
polymastigines et la classe des Opalines.
a-La classe des protomonadines comprend deux ordres : l’ordre des choanoflagellés et l’ordre des
tripanosomidés. C’est dans l’ordre des tripanosomidés que se range le genre tripanosoma avec
différentes espèces Trypanosoma responsable de maladies chez leurs hôtes.
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 Etude de quelques espèces types (ordre des Trypanosomidés, Famille des
Trypanosomatidés)
 Genre Trypanosoma

 Corps fusiforme, contourné en vrilles, 1 seul flagelle inséré sur le blépharoplaste (blepharis = cil,
plastos = modelé)

 Flagelle relié au corps par une membrane ondulante et n’est libre qu’à l’extrémité antérieure

 Parasites dixènes vivant dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien de divers vertébrés


auxquels ils sont inoculés par des invertébrés piqueurs hématophages (sangsues, insectes)
provoquant des Trypanosomoses

 Multiplication par division binaire longitudinale


Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires

Principales espèces connues : Trypanosoma


gambiense

C’est l’agent de la trypanosomose ou maladie


du sommeil. Il est long de 15 à 30 µm. Son cycle
de développement passe par deux hôtes : un
vertébré (homme ou bétail) et un invertébré
(mouche tsé-tsé) ; le parasite est transmis a
l’homme par la mouche tsé-tsé : Glossina
palpalis transmet Trypanosoma gambiense
tandis que Glossina morsitans transmet
Trypanosoma rhodesiense

Trypanosoma gambiense
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 Chez l’homme le parasite se multiplie par scissiparité dans les ganglions lymphatiques
pendant 10 à 15 jours avant de gagner le plasma sanguin (fièvre, tachycardie, œdème) puis le
liquide céphalorachidien caractériser par des trouble nerveux (somnolence diurne, agitation
nocturne, méningite, trouble psychique, affaiblissement et amaigrissement) le traitement
efficace de cette maladie doit intervenir avant le passage du trypanosome dans le liquide
céphalo-rachidien.

Chez la mouche tsé-Tsé (glossine) l’infestation a lieu au cours de la piqure d’un homme parasite ou
d’un bovin malade. Le trypanosome se multiplie dans intestin et prennent la forme épimastigote
pendent 10 à12 jours. Ces parasites vont ensuite dans les glandes salivaires ou ils recouvrent la
forme infectieuse appelée trypamastigote (métatrypanomes) qui s’engage dans la trompe de la
glossine. La mouche est infectieuse 18 jours après la prise de sang. Les tsé-tsé mâles ou femelles
sont hématophages
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 Cycle de vie de Trypanosoma gambiense
 1. Lorsqu’une mouche tsé-tsé infectée pique une personne (ou un animal), elle injecte les
protozoaires (sous une forme immature appelée trypomastigotes) dans la peau. Les protozoaires
se déplacent dans le système lymphatique et la circulation sanguine.
 2. À l’intérieur de la personne, ils se transforment et migrent vers les organes et les tissus dans tout
l’organisme, y compris la lymphe et le liquide céphalorachidien.
 3. Les protozoaires se multiplient dans la circulation sanguine et dans les autres liquides
biologiques.
 4. Ils circulent dans le sang.
 5. Une mouche ingère les protozoaires lorsqu’elle pique une personne infectée.
 6. À l’intérieur de la mouche, les protozoaires se transforment et se multiplient.
 7–8. Les protozoaires migrent jusqu’aux glandes salivaires, se multiplient et se transforment pour
prendre la forme immature qui est injectée lorsque la mouche pique une personne.
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires

Le trypanosome de la maladie de chagas sévit en Amérique du sud. Trypanosoma cruzi est


responsable de cette maladie. Le vecteur est un insecte hémiptère (Réduvidae) qui contamine les
enfants en déposant des déjections sur leur peau.
On rencontre aussi d’autres trypanosomes responsables de maladies animales :
 Trypanosoma brucei : agent du Nagana transmise aux équidés et bovidés par une Glossine.
 Trypanosoma evansi : agent du Surra (équidés) et du Débab (Camélidés) transmis par un
diptère
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 Genre Leishmania
 parasites hétéroxènes transmis par le Phlébotome provoquant des Leishmanioses.
 Les Leishmania possèdent 2 hôtes différents. Elles présentent deux formes morphologiques
caractéristiques au cours de leur cycle de vie : une forme dite promastigote que l’on retrouve au
niveau du vecteur (forme exocellulaire flagellée) et une forme dite amastigote qui se développe au
niveau des macrophages chez l’hôte mammifère (sans flagelle).

Figure: formes de Leishmania promastigote


et amastigotes ;
Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
 Genre Leishmania
Les leishmania mesure 2 à 3 µm et parasitent certaines cellules notamment les leucocytes et provoquent
des maladies appelée leishmaniose qui peuvent se traduire en par des affection de la peau (leishmaniose
cutanée) et des viscères comme la rate, le foie (leishmaniose viscérale). Ces parasitoses sont causées par
différences espèces, à savoir, Leishmania braziliensis, L. infantum, L. tropica et L. aethiopica

 Figure. Manifestations de leishmanioses : cutanée, muco-cutanée et viscérale


Chapitre III : Généralités et classification des protozoaires
Chapitre III : Classification des protozoaires
 b- La classe des polymatigines
comprend des flagellés qui diffèrent des
protomonadines par leur taille plus grande, la
présence d’un axostyle et la multiplication par
pleuromitose. Cette classe comprend trois ordres.
Ordre des trichomonadines, ordre des hypermastigines,
ordre des diplozoaires.
 L’ordre des trichomonadines (thrichomonadida)
renferme des organisme flagellés complexes de
forme souvent ovale, parasites, portant 3 à 6
flagelles et pourvus d’un axostyle. Exemples :
Trichomonas intestinalis, T. vaginalis.
- La trichomonose uro-génitale est une IST (Infection
Sexuellement Transmissible).
- Elle est fréquemment associée à d'autres pathogènes
(levures, bactéries ou virus).
- Les manifestations cliniques sont souvent bruyantes
chez la femme.
- Le traitement du ou des partenaires même
asymptomatiques est obligatoire
Chapitre III : Classification des protozoaires
 L’ordre des hypermastigines sont de grande taille (environ 75µm) et possédent de
nombreuse flagelles. Ils ont de très grands chromosomes qui se prêtent a des études
cytologiques. On les trouve dans le tube digestif de certains insectes (Blattes,Termites). Exemple
triconympha.
Chapitre III : Classification des protozoaires
L’ordre des diplozoaires (ou Diplomonadida) est caractérisé par le nombre double des
organites cellulaires(noyau, parabasal, blépharoplaste) disposé de manière symétrique. Exemple :
Giardia intestinalis (Lamblia intestinalis). La forme kystique possède 4 noyaux. C’est un protozoaire
pathogène qui provoque la lambloise ou giardiose intestinale qui est une forme d’hernie intestinale.
Il mesure 10 à 20 µ de long sur 6 à 10 µ de large. La forme mobile se trouve dans les selles molles
c’est le trophozoïte, tandis que le kyste est présent dans les selles refroidies et dures.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 c- La classe des opalines
constituée d’organismes parasites vivant dans
l’intestin de certains vertébrés a sang-froid telle que
la grenouille. Exemple : Opalina ranarum. Ils se
présentent sous la forme d’une masse plurinucléaire
dépourvue de centrosome mais possédant de très
nombreux flagelles. Ils peuvent se multiplier par voie
asexuée et par voie sexué. Le cycle de
développement est diplobiontique. La multiplication
sexuée coïncide avec la reproduction des
grenouilles. L’opaline se fragmente pour donner des
individus contenant peu de noyaux (5 noyaux).
Ces individus s’enkystent et les kystes sont rejetés
dans l’eau avec les excréments. Les kystes sont
ingérés par les têtards et qui s’ouvrent dans leur tube
digestif. Là se produit la méiose puis la fécondation
par anisogamie et l’œuf obtenu se développe pour
donner une nouvelle opaline.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1.2- Sous embranchement des Rhizopodes
L’ensemble des rhizopodes est représenté par les Amibes et leurs proches parents. Ils figurent
parmi les Protozoaires les plus simples. Ils sont tous unicellulaires et possèdent des pseudopodes
pour se déplacer et se nourrir. Ses pseudopodes peuvent s’étendre de n’importe quel point de la
surface cellulaire.
Les Rhizopodes comprennent 2 classes : la classe des amoebiens et la classe des foramifères.
A-La classe des foramifères
90% des Foraminifères identifiés sont fossiles, retrouvés en grand nombres dans les sédiments marins.
Le reste est exclusivement marins, libres ou fixés dans le sable ou aux rochers et aux Algues.
Certaines familles de Foraminifères sont abondant également dans le plancton.
Le protoplasme des Foraminifères est protégé par une coquille appelée « test » (du latin testa, «
récipient arrondi »). Le test est initialement composé de matière organique, progressivement
minéralisée. Ces matières sont soit sécrétées par l'animal, soit empruntées au milieu et soudées
entre elles.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1.2- Sous embranchement des Rhizopodes
A-La classe des foramifères

Figure: Différentes coquilles des Foraminifères


Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1.2- Sous embranchement des Rhizopodes
B-La classe des amoebiens
L’Amibe ne possède de flagelle à aucun stade de son développement. La cellule de l’Amibe
hautement déformable utilise plutôt les pseudopodes. Lors de déplacement, le corps cellulaire
s’écoule dans le pseudopode; ce dernier s’allonge et avance (pseudopode locomoteur). Pour
capturer la particule de nourriture, le pseudopode s’ancre l’extrémité pour entourer la proie
formant une vacuole digestive « phagocytose ».

Figure: Nutirtion chez l’amibe


Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1.2- Sous embranchement des Rhizopodes
B-La classe des amoebiens
On note souvent chez les Rhizopodes, la présence d’une coquille (thèque, ou encore test) externe.
Selon la présence ou l’absence de la coquille, on distingue deux ordres : l’ordre des
Gymnamoebiens ou Amibes nues et l’ordre des Thécamoebiens ou Amibes à thèque.

Figure : A gauche : Amibe nue, A droite : Amibe à thèque avec Pseudopode sortant par l’orifice
Chapitre III : Classification des protozoaires
 L’ordre des Gymnamoebiens ou amoebiens nus sont entourés par le plasmalemme
Exemple :
 Chaos diffluens (ex Amoeba proteus) : Espèce de grande taille (300 à 500 μm de long), l'amibe
protée (ou Chaos diffluens) mène une vie libre dans les mares, à la surface de la vase ou sur les
feuilles mortes. Elle s'y nourrit de débris végétaux ou de petits animaux capturés par
phagocytose.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 Entamoeba dysenteriae: qui existe sous 2
formes : histolitica et minuta. La variété histolitica est
hématophage et pathogène ; elle se nourrit de
globules rouges. Elle émet sans cesse des
pseudopodes qui provoquent des ulcérations de
l’estomac. En cas d’infestation massive, elle peut se
localiser aussi dans le foie, les poumons et même le
cerveau. Elle est responsable de la dysenterie
amibienne. Elle peut donner des kystes que l’on
trouve dans les selles durcies des malades, dans l’eau
et les aliments souillés. On trouve des amibes actives
(trophozoïtes) dans les selles récemment émises et les
kystes dans les selles anciennes et refroidies. La
variété minuta vit dans la lumière intestinale du gros
intestin, elle n’est pas hématophage et se nourrit des
débris
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1. 3- Sous embranchement des Actinopodes
Le terme actinopode (« Actino », rayon et « poda », pieds) fait référence aux pseudopodes minces
appelés axopodes qui rayonnent les individus de cet ensemble. Les axopodes augmentent la
surface cellulaire en contact avec l'eau qui l'entoure, favorisent la flottaison et permettent à la
cellule de se nourrir. De petits Protistes et d'autres microorganismes restent pris entre les axopodes et
sont phagocytés par la mince couche de cytoplasme. La cyclose (courant cytoplasmique)
transporte ensuite la proie à l'intérieur de la cellule. La plupart des actinopodes sont des
composants du plancton.
La plupart des Actinopodes possèdent un squelette externe (Calcaire ou silice ) très élaboré et
complexes, le plus souvent d'apparence hérissés d’axopodes et de filopodes.
Les actinopodes comprennent 3 Classes : les acanthaires, les radiolaires et les Héliozoaires.
 Les Acanthaires et les radiolaires vivent en mer et possèdent plusieurs noyaux. Leur ectoplasme
contient des algues unicellulaires symbiontes : les Zooxanthelles.
 Les Héliozoaires sont uninucléés et vivent dans les eaux douces. La plupart des Héliozoaires
("Animaux en forme de soleil") vivent en eau douce, tandis que les Radiolaires sont surtout
marins.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.1. 3- Sous embranchement des Actinopodes

Figure. A gauche : Ultrastructure d’un Actinopode : A droite : Observation microscopique


Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.2-L’embranchement des Sporozoaires ou Apicomplexe
Ils se caractérisent par la présence d’un complexe apical typique chez les stades infectieux appelé
sporozoïtes, servant à la pénétration dans la cellule hôte.
La cellule possède des organites spéciaux tels que les rhoptries :
organites en forme de masse qui s’insèrent dans un anneau
hélicoïdal à hélices serrées appelé le conoïde. Les rhoptries
contiennent des enzymes protéolytiques qui permettent au
sporozoaire de s’enfoncer dans la celle hôte.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.2-L’embranchement des Sporozoaires ou Apicomplexe
Les membres de l'embranchement des Apicomplexe, qu'on appelait autrefois Sporozoaires, sont
tous des protozoaires parasites obligatoires, monoxènes ou hétéroxènes (besoin d’un ou plusieurs
hôtes durant le cycle de vie), dépourvus d’organites locomoteurs à l’état adulte. La locomotion est
assurée par flexion et ondulation de la cellule.
Deux cycles de reproduction, sexuée et asexuée. Ils se nourrissent par absorption des substances
dissoutes dans l’organisme hôte.
On les rencontre les Apicomplexe dans les cellules épithéliales du tube digestif des vertébrés ou
d’invertébrés et dans des globules rouges. Leur structure est très simple et ils sont peu mobiles. Ils ne
présentent pas de pseudopodes ni de flagelles.
On distingue plusieurs classes, parmi lesquels la Classe des Perkinsea et la Classe des Sporozoeas
2.1- Classe Perkinsea:
C’est un petit groupe parasite des huîtres
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.2-L’embranchement des Sporozoaires ou Apicomplexe
 2.2- La Classe des Sporozoeas.
2 Sous-classes : celle des Grégarinia et celle des Coccidia.
2.2.1. Sous- Classe des Grégarinia (gregis = groupe) :
 Parasites d’invertébrés : Annélides et arthropodes
 Mobiles et de grande taille 10mm à l’état végétatif
 Parasites monoxènes du tube digestif ou de la cavité générale
 Ils sont intracellulaire au début de leur croissance
 Nutrition osmotrophe, présence de réserve glucidiques.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.2-L’embranchement des Sporozoaires ou Apicomplexe
La Classe des Sporozoeas: Sous- Classe des Grégarinia (gregis = groupe) :
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.2-L’embranchement des Sporozoaires ou Apicomplexe
 2.2- La Classe des Sporozoeas.
2.2.2. Sous- Classe des Coccidia (coccos = grains) :
 Parasites de petite ou moyenne taille à l’état végétatif.
 Souvent parasites intracellulaires de vertébrés et d’invertébrés.
 Reproduction : il y a alternance entre une phase asexuée (schizogonie) et une sexuée
(gamogonie); les 2 phases peuvent s’effectuer chez 1 ou 2 hôtes distincts.
 Nutrition : osmotrophes

On distingue l’ordre des coccidies monoxènes et celui des hétéroxènes


Chapitre III : Classification des protozoaires
Ordre des Eucoccidida ou Coccidies monoxènes :
Ce sont des sporozoaires de taille moyenne ou petite, endoparasite monoxènes des vertébrés et
invertébrés .
Ex: Eimeria stiedae agent de la coccidiose hépatique du lapin
D’une taille de 25μm, il vit dans l’épithélium des canaux biliaires du lapin donne la coccidiose
hépatique
 Forme aiguë : hépatomégalie très marquée
: "maladie du gros ventre", présence de nodules
blanchâtres, visibles à la surface du foie,
pouvant confluer.
 Forme chronique : pas d'hépatomégalie,
présence de nodules blancs, mesurant jusqu'à
5 mm de diamètre, quelquefois très durs, dus à
l'hyperplasie des canaux biliaires.
Chapitre III : Classification des protozoaires
Ordre des Eucoccidida ou Coccidies monoxènes :
Ex: Toxoplasma gondii :
 Toxoplasma gondii est responsable de la toxoplasmose. C’est un protozoaire parasite qui
parasite tous les animaux homéothermes, ces derniers constituant les hôtes intermédiaires. Les
félidés, notamment les chats, en sont les hôtes définitifs. Ceux-ci émettent dans leurs fèces un
grand nombre d’oocystes qui, après sporulation, maintiennent leur pouvoir infectieux pendant
plusieurs mois dans l’eau et le sol
 La transmission à l’homme se fait par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par les oocystes
(provenant généralement du chat), ou en consommant de la viande peu cuite contenant des
kystes tissulaires. La toxoplasmose y est en général asymptomatique. Les formes sévères sont
observées chez la femme enceinte et les immunodéprimés.
 La contamination des animaux d’élevage est également causée par les oocystes émis par les
félidés. La toxoplasmose est une maladie d’intérêt vétérinaire : car elle affecte les animaux
d’élevage (bovins et ovins) et représente une cause importante d’avortements. Les pertes qui
en découlent sont potentiellement lourdes pour un pays à vocation agropastorale comme le
Burkina Faso
Chapitre III : Classification des protozoaires
Ordre des Eucoccidida ou Coccidies monoxènes :
Chapitre III : Classification des protozoaires
Ordre des Haemosporida ou (Coccidies hétéroxènes, hémosporidies, coccidies
sanguinicoles) :
Ce sont des parasites dixènes effectuant leur schizogonie dans les globules rouges d’un vertébré
notamment l’homme et leur gamogonie dans le tube digestif d’un insecte vecteur (moustique). Les
especes les plus connues sont celles qui causent chez l’homme les diverses formes de paludisme ou
malaria qui est une maladie caractérise par des accès périodiques de fièvre (fièvres paludéennes
ou fièvres intermittentes)
 Esp1 : Plasmodium vivax agent de la fièvre tierce bénigne dont les accès sont séparés par 48
heures
 Esp2 : Plasmodium malariae agent de la fièvre quatre bénigne dont les accès sont séparés par
72 heures
 Esp3 : Plasmodium falciparum agent de la fièvre quotidienne qui se manifeste toute l’année
dans les pays tropicaux et seulement en été et en automne dans les zones tempérées (fièvres
estivo-automnales). C’est la forme du paludisme la plus dangereuse et l’accès de fièvre est
journalier; Il a pour hôtes l’homme et le moustique (Anophèle femelle)
Chapitre III : Classification des protozoaires
Ordre des Haemosporida ou (Coccidies hétéroxènes, hémosporidies, coccidies
sanguinicoles) :
Chez l’homme:
Les sporozoïtes sont injectés dans le tissu sous cutané lors de la piqûre de l'anophèle femelle ils
passent dans le sang et le foie. chaque sporozoïte pénètre dans un hépatocyte où se déroule une
schizogonie hépatique ou exo érythrocytaire L'hépatocyte parasité éclate et libère les mérozoites
qui pénètrent dans la circulation, Chaque mérozoite va pénétrer dans une hématie où va se
dérouler un cycle de reproduction asexuée : schizogonie érythrocytaire ou endo-érythrocytaire
suivie d'une différenciation sexuelle. Les gamétocytes restent en attente dans leurs hématies;
Chez l’anophèle:
Au cours de la piqûre, l'anophèle ingère des hématies parasitées, seuls les gamétocytes évolueront
dans l'intestin. la fécondation aboutit à la formation d'oocystes qui subiront la sporogonie: A
maturité, les oocystes éclatent et les sporozoïtes sont libérés .La majorité d'entre eux se concentre
dans les glandes salivaires. Lors de la piqûre d'un humain, l'anophèle injectera plusieurs dizaines à
plusieurs centaines de sporozoïtes.
Chapitre III : Classification des protozoaires
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II. 3-L’embranchement des Cnidosporidies(ou Myxospora)
Ce sont des protozoaires parasites de l’intestin et des muscles d’invertébrés et de poissons. Ils sont
caractérisés par la présence de spores pluricellulaires. Une spore comprend : Une enveloppe
formée d’une ou de plusieurs cellules valvaires, un germe amiboïde a 2 noyaux et une a 3 cellules
dites capsules polaires renfermant chacune un filament enroulé en spirale. La multiplication des
Cnidosporidies s’effectue par scissiparité ou par schizogonie. Leur cycle de développement
commence par un germe amiboïde (sporoplasme) qui s’accroît pour donner de grands sacs
plurinucléés (plasmodes) contenant des spores complexes à l’origine de tumeurs chez l’hôte.
On compte 3 classes (Microsporidies, Myxosporidies, Actinimyxidies).
 La classe des Microsporidies présente une seule spore polaire, ce sont des parasites des insectes.
Exemple : Nosema apis provoque la nosémose ou dysenterie de l’abeille.
 La classe des Myxosporidies possède deux capsules polaires. Ce sont des parasites de poissons
exemple : Myxobolus (taches blanches sur les nageoires des poissons).
 La classe des Actinomyxidies possède 3 capsules polaires et sont des parasites des Annélides
Oligochètes.
Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.4-L’embranchement des Ciliés (ou Ciliophora)
C’est un groupe homogène qui possèdent tous des cils vibratiles.

Figure: différents types de ciliatures


chez les Ciliés

Figure: Quelques types de ciliatures chez les


Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.4-L’embranchement des Ciliés (ou Ciliophora)
Ils sont caractérisés par une grande taille, la présence
d’organites spéciaux telles les vacuoles, deux noyaux
d’inégale taille : macronucléus et micronucléus et
absence de pseudopodes. Les Ciliés vivent dans les eaux
douces stagnantes riches en matières organiques car ils
se nourrissent de bactéries. On les trouve aisément dans
les infusions de foin d’où leur nom d’infusoires. Une seule
espèce est parasite de l’homme c’est Balantidium coli
(cause une indigestion balantidiose). La reproduction
peut être asexuée(scissiparité) ou sexuée (conjugaison).
Exemple : Paramecium caudatum.

Structure d'une paramécie


Chapitre III : Classification des protozoaires
 II.4-L’embranchement des Ciliés (ou Ciliophora)

Figure. A gauche : reproduction asexuée « Scissiparité » ; A droite : reproduction sexuée «


Conjugaison » chez Paramecium
Classification des protozoaires

Structure d'une paramécie


Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

Introduction
Le rumen, grâce à la flore microbienne, joue un rôle indispensable chez les ruminants. Ces
microorganismes permettent à travers une fermentation anaérobique, de transformer les fourrages
indigestes, les sous-produits alimentaires et l'azote non protéique, non comestibles par les humains, en
aliments de haute qualité (viande et lait).
La flore microbienne du rumen est l'écosystème intestinal le plus diversifié du règne animal. Elle
comporte des bactéries, des champignons, des Archaea et des protozoaires. Ces différents
microorganismes interagissent pour assurer la dégradation des aliments ingérés par les ruminants,
composés principalement de polymères glucidiques.
Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

I- Importance des microbes chez les ruminants

 I.1-Fourniture de l’énergie
Chez le ruminant, les aliments ingérés subissent dans le rumen une fermentation microbienne
importante. La majeure partie (60 à 90%) des glucides de la ration, y compris les parois végétales y
sont fermentées. Ces parois végétales qui sont les composantes essentielles des fourrages pauvres
sont partiellement dégradées par les microbes grâce à une enzyme cellulolytique (cellulase) qu'ils
sécrètent et que ne possède pas l'animal hôte. La fermentation des glucides conduit à la production
de l’énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) utilisée par les microbes pour leurs besoins
d’entretien et de multiplication. Les produits terminaux de ce processus de fermentation sont les
AGV, constitués essentiellement d’acide acétique, acide propionique et acide butyrique dont les
proportions dépendent de la nature des glucides alimentaires. Ces AGV fournissent environ 70 à 80%
de l’énergie totale absorbée chez les ruminants et constituent pour eux la principale source
d’énergie
Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

I- Importance des microbes chez les ruminants

 I.2 -Fourniture de Protéines


Les matières azotées (protéiques et non protéiques) ingérées par l'animal sont soumises à l'action
protéolytique des micro-organismes (bactéries, protozoaires et champignons) du rumen. Les
protéines sont attaquées par les protéases des bactéries et protozoaires et il en résulte une
production de polypeptides qui après hydrolyse vont donner des oligopeptides, des tripeptides, des
dipeptides et des acides aminés. Les matières azotées non protéiques, telles que l'urée, qui peuvent
être ajoutées à la ration sont dissoutes en totalité et hydrolysées en ammoniac.
Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

II- Les protozoaires impliqués dans la digestion chez les ruminants

 II.1 -Protozoaires ciliés


Ce sont les protozoaires les plus importants par leur nombre et leur influence sur la digestion.
Leur concentration est de 105 à 108 cellules par ml et de taille de 50 à 300μm. Ils sont présents
à l'état libre ou sont fixés aux particules végétales et peuvent ingérer les bactéries.
Les protozoaires ciliés comprennent deux groupes:
- Les holotriches : ils fermentent les sucres solubles, les fructosanes ainsi que les grains
d’amidon de petite taille et ils stockent l’excédent sous forme d’amylopectine.
- Les entodiniomorphes : ils participent également dans la dégradation de la cellulose,
l’hémicellulose, et les substances pectiques. Les ciliées ont aussi une activité protéolytique.
Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

II- Les protozoaires impliqués dans la digestion chez les ruminants

 II.2 – Les Protozoaires flagellés


Leur concentration est plus faible, 103 à 104 cellule/ml. Ce sont des organismes pouvant
ingérer des bactéries. Bien que les protozoaires produisent des enzymes qui participent
directement à la digestion, leur présence n’est pas indispensable à la vie des ruminants. Leur
culture sur milieu synthétique est particulièrement difficile du fait de leurs exigences
nutritionnelles et de leur sensibilité au changement physico-chimique du milieu.
La fonction cellulolytique a été observée chez plusieurs espèces de protozoaire cilié.
Cependant la production de la cellulase par des bactéries intra-cellulaires n'est pas à exclure.
Les activités hémicellulolytiques et pectinolytiques sont observées chez une dizaine d’espèce:
10% de l'activité protéolytique et 30 à 40% de la fonction lipolytique sont assurées par les
protozoaires ciliés.
Chapitre IV : Les microorganismes dans la nutrition des
ruminants

II- Les protozoaires impliqués dans la digestion chez les ruminants
 II.3 –Rôle des Protozoaires
Ils ont diverses activités :
 Les protozoaires cellulolytiques et hémicellulolytiques digèrent les particules végétales.
 Différents protozoaires ont un rôle positif dans la dégradation de l’amidon
(mais moins rapide que celui des bactéries).
 D’autres protozoaires peuvent consommer l’acide lactique, limitant ainsi les
risques d’acidose.
 Certains types de protozoaires sont capables d’éliminer l’oxygène de telle sorte qu’ils ont un effet
stabilisant sur l’anaérobiose.
Cependant, la plupart d’entre eux dégradent les protéines très efficacement et libèrent de
l’ammoniac. Ainsi, ils utilisent une partie des protéines qui représentent près de 25 % des protéines
microbiennes disponibles pour l’animal. Les protozoaires ciliés produisent de grande quantité
d’hydrogène, qui est un substrat pour les méthanogènes. Les espèces ciliées sont des prédateurs
pour d’autres micro- organismes du rumen. En effet, une seule cellule protozoaire peut avaler jusqu’à
plusieurs milliers de bactéries en une heure, de sorte qu’ils jouent un rôle très important dans la
stabilité de la population microbienne du rumen.

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