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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES


BP. 117 Kinshasa XI

Notes de cours :

ZOOLOGIE GENERALE

Enseigné par :

Pr Albert TSHINYAMA, MSc., Ph.D.


Doctorat en Sciences Animales,
Master of Science en Santé Animale Tropicale
(Contrôle des maladies animales),
Master en Productions animales,
Ingénieur Agro-Zootechnicien

Année académique 2022-2023

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CHAPITRE I. INTRODUCTION DE LA ZOOLOGIE

1.1 BREF APERÇU DU MONDE ANIMAL

Depuis la nuit de temps, la diversité des animaux est incroyable, car leur taille peut varier de
0,1 mm à quelques dizaines de mètres et leur durée de vie varie de quelques jours à un siècle.
La grande diversité du monde vivant a conduit l’homme à réaliser des classements, tout
d’abord sur des critères d’utilité (comestible, dangereux…), puis dans le but de retrouver
l’ordre de la nature. On retrouve les animaux dans tous les habitats, allant de la vase aux pics
de plus hautes montagnes. En dépit de ces différences, les animaux ont plusieurs choses en
commun : ils proviennent vraisemblablement d’un même ancêtre, ils ont fondamentalement
les mêmes besoins et font face aux mêmes contraintes imposées par le milieu.

Il existe actuellement plus de 1.500.000 espèces animales connues. On estime que les espèces
vivant actuellement, mais qui n'ont pas encore été recensées, sont 5 à 30 fois plus nombreuses
que les espèces connues. Le nombre d'espèces qui ont vécu sur la terre mais qui ont
maintenant disparu est fort probablement beaucoup plus grand que celui des espèces vivant
aujourd'hui.

Les animaux se retrouvent dans 3 principaux habitats : le milieu terrestre, le milieu marin et le
milieu d’eau douce. Le milieu terreste est l’environnement le plus hostile à la vie animale.
L’eau y est rare et les animaux doivent éviter la dessication. La gravité s’y fait sentir
beaucoup plus qu’en milieu aquatique, et les structures de support doivent par conséquent
contrer l’effet de la gravité. La température fluctue beaucoup plus qu’en milieu marin et plus
qu’en milieu dulcicole. Concernant le milieu marin, la vie a fait son apparition dans les
océans qui recouvrent près de ¾ de la surface terrestre. Tous les embranchements
d’invertébrés ont colonisé le milieu marin. L’eau de mer a une densité similaire à celle des
animaux, ce qui facilite leur flottaison. La température des océans est relativement stable. La
pression osmotique de l’eau de mer est semblable à celle des liquides internes (isotoniques
chez les invertébrés et hypotoniques chez les vertébrés), il est donc possible de libérer les
gamètes dans le milieu ambiant. Enfin, pour le milieu d’eau douce, autrement appelé milieu
dulcicole, il se pose principalement des problèmes osmotiques aux animaux qui doivent
retenir leurs sels et constamment éliminer l’eau qui pénètre dans leurs cellules. Les gamètes et
les embryons doivent donc être maintenus dans un milieu tamponné. La température fluctue
plus qu’en milieu marin.

1.2 DEFINITION ET DOMAINES DE LA ZOOLOGIE

Le mot zoologie est composé de deux termes grecs, "zoo" (zoion), qui veut dire animal et
"logos" qui signifie étude. La zoologie est donc étymologiquement une science qui étudie les
animaux ou le monde animal : la diversité, la structure, le comportement, la reproduction, le
développement, l’origine, la repartition et les rapports des animaux avec leur environnement.

La zoologie étudie les animaux en faisant appel à différentes disciplines telles que :
- l’anatomie : étude et description des structures du corps des animaux ;
- la morphologie : description des formes de l’animal ;
- la physiologie: étude du fonctionnement du corps de l’animal ;
- la cytologie qui étudie la cellule, l’unité fondamentale de structure et de physiologie ;
- l’histologie : l’étude des tissus constitués par les cellules ;
- la génétique : l’étude de la transmission des caractères des parents aux descendants ;

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- l’écologie : étude de l’animal en relation avec les interactions dans son environnement ;
- l’éthologie : l’étude du comportement animal.

Les animaux peuvent également être étudiés à travers les disciplines appellées sciences
taxonomiques dont chacune étudie un groupe donné d’animaux. Il s’agit notamment de :
- l’entomologie qui étudie les insectes ;
- l’acarologie ou étude des acariens (tiques et autres) ;
- l’arachnologie, l’étude des arachnides ;
- la carcinologie, l’étude des crustacés ;
- l’ichtyologie, l’étude des poissons ;
- l’herpétologie, l’étude des reptiles et amphibiens ;
- l’ophiologie ; l’étude de serpents ;
- l’ornithologie qui étudie les oiseaux ;
- la mammalogie, l’étude des mammifères.

En outre, la zoologie constitue l’une de deux parties de la biologie, l’autre étant la botanique
qui étudie les plantes. Concernant en effet, les limites entre les animaux et les végétaux, la
séparation du monde vivant en règne animal et règne végétal a été admise depuis l’antiquité.
Elle a été codifiée au 18ème siècle par le naturaliste suédois Carl Linné. Pour définir les
animaux, il est classique de les opposer aux végétaux en utilisant 2 critères : la mobilité et la
nutrition. Les animaux sont mobiles ou présentent une motilité (battement des cils ou
flagelles) lorsqu’ils sont fixés. Leur autonomie nutritive est moindre que celle des végétaux.
Etant Hététotrophes, les animaux exigent un apport d’éléments organiques qu’ils ne peuvent
synthétiser. Par contre, les végétaux sont immobiles et autotrophes, c’est-à-dire capables de
synthétiser les molécules organiques à partir d’éléments minéraux. L’énergie nécessitée par
cette transformation est apportée par la lumière captée par les pigments chlorophylliens
assimilateurs, qui transforment cette énergie lumineuse en énergie chimique réalisant ainsi la
photosynthèse.

1.3 TERMINOLOGIE APPLICABLE A LA ZOOLOGIE

Pour la bonne compréhension de la zoologie, il convient de maîtriser certains concepts de la


terminologie associés au comportement des animaux. Il s’agit par exemple de :

Le commensalisme : l’association d’organismes d’espèces différentes profitable pour l’un


d’eux (commensale) et sans danger pour l’autre.

Le parasitisme : la vie d’un organisme animal ou végétal (parasite) aux dépens d’un autre
(hôte) lui portant préjudice mais sans le détruire (à la différence d’un prédateur). On distingue
le parasite externe (ectoparasite) et le parasite interne (endoparasite).

La symbiose : l’association durable et réciproquement profitable entre 2 organismes vivants.

Les parazoaires : organismes métazoaires avec plusieurs types cellulaires non encore
groupés en tissus (Spongiaires 5.000 espèces).

Les métazoaires : organismes formés de cellules groupées en tissus. Parmi les protozoaires,
on distingue :
- Les diploblastiques : métazoaires avec 2 feuillets embryonnaires (ecto-endoderme),
symétrie typiquement radiaire (Cnidaires 9.000 espèces).

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- Les triploblastiques : métazoaires avec 3 feuillets embryonnaires (ecto-endo et
mésoderme), symétrie bilatérale. Parmi les triploblastiques, on distingue :
- Acœlomates : le mésoderme forme un tissu de remplissage entre le tube digestif et la
paroi du corps (Plathelminthes 12.000 espèces).

- Pseudocœlomates : la cavité générale est un reste de blastocœle et ne constitue pas une


vraie cavité cœlomique (Némathelminthes 12.000 espèces).

- Cœlomates : le mésoderme se creuse de cavité cœlomique, le système nerveux est


ventral (Hyponeuriens) (Annélides, Mollusques, Arthropodes). Parmi les cœlomates, on
distingue :
o Les Protostomiens : bouche formée à partir du blastopore ou sur son emplacement.

o Les Deutérostomiens : anus formé à partir du blastopore ou sur son emplacement.

Hyponeuriens : système nerveux est ventral.

Epithélioneuriens : système nerveux en réseau en partie incorporé dans l’ectoderme,


symétrie secondairement radiaire (Echinodermes 6.000 espèces)

Epineuriens : système nerveux dorsal par rapport au tube digestif, préseence d’une corde
dorsale entre le système nerveux et le tube digestif (Cordés 472.000 espèces).

1.4 LES OBJECTIFS DU COURS

Le présent cours de Zoologie Générale, vise à familiariser les étudiants avec les divers
concepts appropriés afin de les rendre capables de :
- Comprendre la limite entre les animaux et les végétaux ;
- Décrire et reconnaître les différents grands groupes d’animaux ;
- Connaître les grandes lignes de l’anatomie et de la physiologie du corps de ces animaux ;
- Connaître les concepts de la systématique (classification) des animaux et placer un animal
dans une catégorie taxonomique (classe et ordre) ;
- Connaître (sommairement) la biologie et l’écologie des grands groupes d’animaux ;
- Se rendre compte des contraintes imposées par le milieu terrestre par rapport au milieu
marie et ducicole ;
- Maîtriser les modes de reproduction et de développement des animaux ;
- Prendre conscience de l’importance économique des grands groupes d’animaux pour les
humains, afin de participer à la conservation et protection des espèces menacées ou en
danger de disparition.

Le but principal est de préparer les étudiants à mieux comprendre les cours dispensés dans les
promotions supérieures, qui sont basés sur l’application directe de la Zoologie, tels que
l’entomologie, la nématologie, la défense des végétaux, la zootechnie, la parasitologie
animale, etc.

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1.5 EVOLUTION DE LA ZOOLOGIE : RELATION DE LA ZOOLOGIE AVEC
D’AUTRES SCIENCES

En ce qui concerne la relation entre la zoologie et d’autres sciences, il faut noter que les
sciences physiques ont beaucoup contribué au développement de la biologie en général et de
la zoologie en particulier.

La chimie (biochimie) a jeté la lumière sur la configuration et la nature chimique, et sur le


rôle des différentes substances qui composent la cellule (protéine, lipides, hydrates de
carbone, etc.) ainsi que sur les diverses réactions chimiques qui assurent le métabolisme, base
de la vie cellulaire. C’est grâce aux principes physiques (optique) de la réflexion de la
lumière que le microscope (optique) avait été conçu. Cet appareil qui permet de réaliser des
observations plus détaillées des microstructures, est à la base des grandes découvertes qui
avaient révolutionné la biologie.

La géologie et la paléontologie informent le zoologiste sur l’histoire de la Terre et, par


conséquent, sur le passé lointain des animaux. Ainsi, la théorie de l’évolution géologique,
proposée en 1785 par James Hutton et relancée en 1831 par Charles Lyell dans son ouvrage
intitulé Principes de Géologie, avait beaucoup inspiré Charles Darwin dans la conception de
sa théorie sur l’évolution (organique) des espèces. En effet, il est admis aujourd’hui que
l’évolution géologïque est parallèle à la bioévolution ou évolution organique graduelle.
L’évolution géologique explique que l’âge de la Terre est d’environ 4,5 milliards d’années.
Cet âge rend ainsi possible toute compréhension du concept de l’évolution.

L’application des principes de la mathématique (statistique) a permis de mesurer et


quantifier certains phénomènes biologiques pour une explication plus aisée. La mathématique
et la biologie ont donné naissance à une science, la biométrie ou mesure de la vie.

La biologie (zoologie) appliquée a pour objet l’application des sciences biologiques pour le
développement et le bien-être de l’homme. Les applications de la biologie sont
essentiellement centrées dans la biotechnologie, notamment dans le domaine de la médecine
humaine, la médecine vétérinaire, l’agriculture et de l’industrie.

1.6 LA CELLULE ANIMALE

1.6.1 La cellule, unité fondamentale de structure et de fonctionnement

La théorie cellulaire : Après l’invention du microscope par A. Leeuwenhoek au 17ème siècle,


plusieurs études furent menées sur la microstructure des organismes. Par exemple, Robert
Hooke présenta en 1665, les résultats de ses recherches sur la structure du liège et conclut que
le liège est constitué des espaces libres qu’il appela cellules. Les idées sur ce qui sera la
théorie cellulaire commencèrent à germer depuis le début du 19ème siècle. En effet, en 1909
déjà, Lamarck formula ses idées à ce sujet en ces termes : « personne ne peut avoir la vie si
ses parties constituantes ne sont pas un tissu cellulaire ou ne sont pas formées par un tissu
cellulaire ». Cependant, la théorie cellulaire ne fut énoncée clairement que plus tard par deux
chercheurs allemands, après de nombreuses études sur la microstructure des organismes. Il
s’agit du botaniste M. Scheiden qui publia les résultats de ses recherches 1838 et zoologiste T.
Schwann dont les résultats furent publiés un an plus tard.

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La théorie cellulaire stipule que « tous les êtres vivants sont composés de cellules ». La cellule
est donc l’unité fondamentale de tout être vivant, c’est-à-dire l’unité structurelle (anatomique)
et de fonctionnement (physiologique) de tout être vivant. Un corollaire à cette théorie fut
énoncé par un autre chercheur allemand, Rudolf Virchow, en 1858 en ces termes : « toutes les
cellules vivantes dérivent d’autres cellules vivantes préexistantes » (en latin : omnis cellula e
cellula). C’est la théorie de biogenèse de Virchow: « la vie provient de la vie ». Cette théorie
est considérée comme une négation de la génération spontanée, c’est-à-dire la création des
cellules à partir de la matière non vivante. La doctrine de la génération spontanée était très
répandue avant que Louis Pasteur démontra le contraire dans une expérience classique.
Toutefois, le principe de la biogenèse a été modifié en théorie actuelle de la génération
spontanée qui stipule que « la génération spontanée de la vie à partir de la matiêre non
vivante n’a pas eu lieu sous les présentes conditions, mais elle a probablement eu lieu sous
les conditions qui avaient existé sur la Terre primitive au commencement de la vie ».

1.6.2 La cellule animale

1) Structure de la cellule animale

Des observations au microscope sur une cellule animale révèlent que :


 la cellule est enveloppée par une membrane et ;
 composée de deux régions distinctes : le cytoplasme et le noyau. L’ensemble de la
substance vivante contenue dans le cytoplasme et dans le noyau s’appelle protoplasme.

Nous décrivons ci-après les différentes parties d’une cellule animale.

a) La membrane plasmique

 Rôle de la membrane plasmique : la membrane plasmique, encore appelée membrane


physiologique, joue plusieurs rôles, notamment :
 Elle sépare le contenu cellulaire (cytoplasme) du milieu extérieur (à la cellule) ;
 Enveloppe la cellule et lui donne de la rigidité mécanique et la forme, et lui assure de
la protection ;
 Contrôle les substances qui peuvent entrer et sortir de la cellule.

Cette dernière propriété physiologique de la membrane plasmique est importante car elle
permet à cette structure de contrôler les mouvements des différentes substances telles que
celles requises pour le fonctionnement de la cellule (le glucose par exemple) et celles qui
doivent être éliminées de la cellule (déchets métaboliques comme le C02).

 Structure de la membrane plasmique :

Selon des recherches, la membrane plasmique est constituée par une double couche de lipides
et contient de la protéine. On croyait que la protéine formait une couche continue qui couvre
les deux côtés de la membrane. Mais on sait aujourd’hui que la protéine se présente sous la
forme des globules disposés ça et là en une mosaïque : c’est la disposition en mosaïque des
molécules de protéine. En outre, on pense que cette membrane est de consistance plutôt fluide
que huileuse comme on le croyait jadis. On observe aussi des mouvements de lipides et de
protéines dans la membrane.

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 Mouvements à travers la membrane plasmique :

Les mouvements des substances à travers la membrane se font d’une façon passive par
diffusion, qui est le mouvement des particules, molécules ou ions, d’une région où leur
concentration est la plus élevée vers une autre région où la concentration de ces particules est
plus basse. C’est donc un mouvement qui se fait selon un gradient de concentration et qui
continue jusqu’à ce qu’un équilibre s’établisse. Rappelons ici que le mouvement des
molécules d’eau d’une région de forte concentration vers une région de faible concentration à
traver une membrane semi-perméable est appelé osmose. Ces mouvements des substances
peuvent aussi se faire par un transport actif. C’est un phénomène très important pour le
maintien de la vie. Le transport est actif parce qu’il se fait selon un gradient de concentration
et il requiert de l’energie.

b) Le cytoplasme

C’est la région de la cellule située entre la membrane plasmique et le noyau. Le cytoplasme


est hétérogène et comprend une matrice fluide appe1ée cytosole et qui contient plusieurs
inclusions dispersées. Les principales inclusions observées dans le cytosole sont :
- Le noyau ;
- Le réticulum endoplasmique ;
- L’appareil de Golgi ;
- Les mitochondries ;
- Les lysosomes ;
- Les peroxysomes ;
- Les vacuoles ;
- Les centrioles ;
- Les flagelles et les cils.

Nous allons décrire brièvement chacune de ces inclusions dans les paragraphes ci- dessous.

b1) Le noyau

C’est l’inclusion la plus grande dans la plupart des cellules animales. Il est constitué d’une
masse amorphe et granuleuse connue sous le nom de nucléoplasme, et enveloppée par une
membrane, la membrane nucléaire, à travers laquelle se font des échanges (gazeux, nutritifs,
etc.) entre le cytoplasme et le nucléoplasme. Le noyau est le centre contrôle de la cellule : il
dirige les activités métaboliques de la cellule qui, à leur tour, gouvernent les processus vitaux.
En outre, le noyau joue un rôle fondamental dans la reproduction de la cellule et contient
d’autres structures notamment les chromosomes et les nucléoles :
 La membrane nucléaire : elle entoure le noyau d’une façon discontinue (elle est percée
par des pores).

 Les chromosomes : ce sont des structures allongées et filamenteuses contenues dans le


noyau, mais qui ne sont visibles nettement que dans une cellule en division, En dehors de
ce processus de la division cellulaire, les chromosomes se présentent dans le noyau sous
la forme des grains d’acide désoxyribose nucléique (ADN) qui constituent ce que l’on
appelle la chromatine. Les grains de chromatine sont aussi appelés chromomères et
constituent les unités fondamentales de l’hérédité ou gènes. Un gène (connu jadis sous le
nom de facteur de Mendel) est une unité héréditaire située à une place spécifique ou locus
sur un chromosome et qui détermine un caractère particulier d’un organisme.

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Les chromosomes sont composés de protéines et d’acides nucléiques contenus dans une
matrice. A son tour, la substance appelée acide nucléique est composée d’une molécule de
sucre avec cinq atomes de carbone (pentose), d’une base azotée (purine ou pyrimidine) et
d’un groupe phosphate. Ces trois constituants attachés ensemble forment une entité appelée
nucléotide ; un polymère de nucléotides constitue l’acide nucléique. Selon le cas, le sucre de
l’acide nucléique peut être :
 Le désoxyribose : l’acide nucléique est alors appelé acide désoxyribonucléique (ADN),
qui existe dans le noyau seulement et est le matériel génétique ;

 Le ribose : l’acide correspondant est l’acide ribonucléique (ARN), qui est présent dans
les nucléoles et dans le cytoplasme. Il est plus abondant dans les cellules des tissus où se
fait la synthèse des protéines.

b2) Les nucléoles

Les nucléoles se présentent sous la forme de structures ovales, et il y a un ou plusieurs


nucléoles dans le noyau. Le nucléole est composé de protéine et d’ARN. La présence de
beaucoup d’ARN dans le nucléole fait penser à l’intervention de cette structure dans la
synthèse des protéines, qui a lieu dans le cytoplasme.
b3) Le réticulum endoplasmique (RE) : il est encore appelé ergastoplasme.

Nature du RE :
 Il est constitué par un système complexe de membranes qui forme un réseau dans le
cytoplasme et qui est présent dans toutes les cellules nucléées ;
 Le RE est très développé dans les cellules excrétrices (exemple les cellules du pancréas
exocrine) ; il est peu développé chez les Protozoahs. Parfois, le RE porte à la surface de la
membrane, des granules riches en en acide ribonucléique et appelés ribosomes : c’est le
RE rugueux. Les ribosomes se présentent comme des cavités tubulaires et sont
manufacturés dans les nucléoles ;
 On observe dans certaines parties de certaines cellules, le RE sans ribosomes, c’est le RE
lisse (exemple dans l’estomac, le foie, certaines glandes).

Fonctions du réticulum endoplasmique :


 Transport intercellulaire des différentes substances (protéines, lipides, stéroïdes) via les
canaux du RE, entre les diverses régions du cytoplasme et celles du noyau (exemple
protéines synthétisées dans le noyau mais utilisées ailleurs dans la cellule) ;
 Synthèse des protéines (les ribosomes du RE sont des sites pour la synthèse des
protéines) ;
 Synthèse de certaines autres substances (le RE servirait de surface synthétisante pour la
cellule, exemple la synthèse des lipides et stéroïdes).

b4) L’appareil de Golgi

Nature :
 Un «appareil » découvert pour la première fois en 1895 par l’italien Camille Golgi dans
le cerveau des vertébrés, et qui fut nommé appareil de Golgi ;
 Aussi appelé le corps de Golgi ;

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 C’est un système de vésicules délimitées par des membranes et arrangées parallèlement
les unes aux autres ;
 Il est situé naturellement dans le cytoplasme ;

Rôles :
Les corps de Golgi jouent un rôle important dans la sécrétion ; leurs fonctions sont :
 Stockage des produits de sécrétion ;
 Emballage des produits de sécrétion qui sont ainsi enfermés dans les vésicules produites
par l’appareil (avant d’être utilisés, voir lysosomes) ;
 Synthèse des polysaccharides, dans certains cas, à partir des sucres simples (ces
polysaccharides peuvent s’attacher aux protéines pour former des glycoprotéines et des
mucopolysaccharides, qui sont emballés avant d’être sécrétés ou déposés comme couche
de mucus sur certaines cellules (cellules de la paroi du système digestif, et « respiratoire »
et substance collante, gluante de certains animaux.

b5) Les mitochondries

Nature :
Les initochondries sont des structures de forme variable (granules, filaments, bâtonnets) qui
sont dispersées dans la matrice du cytoplasme. Elles sont généralement en forme de saucisson
d’environ 10 µm de diamètre et 2,5 µm de longueur. Elles possèdent une double membrane
séparée par un espace très fin rempli de fluide et dont la paroi externe est lisse tandis que la
paroi interne porte des plis dirigés vers l’intérieur de la mitochondrie. Ces plis sont appelés
crête (ou la surface nécessaire pour la production de l’ADN. A l’instar de la membrane
plasmique, les membranes de mitochondries sont semi-perméables ; elles sont formées de
couches alternantes de protéines et de lipides. Une cellule typique contient environ 1.000
mitochondries, d’autres en contiennent plus. On constate que les mitochonbries sont très
nombreuses dans la partie de la cellule où il y a une demande de l’énergie (exemple à la base
de la queue des spermatozoïdes et dans les muscles de vol des insectes).

Fonction :
Les mitochondries sont des organites très importants associés au système respiratoire de la
cellule. Leur fonction principale est la production de l’énergie requise pour diverses
fonctions cellulaires. Certaines de ces fonctions ou activités se passent dans la matrice de la
mitochondrie, d’autres dans la membrane interne.

b6) Les lysosomes

Nature :
Ce sont des corpuscules enveloppés dans des membranes et qui sont (on pense) produits par
l’appareil de Golgi.

Fonctions :
Ce sont des vésicules de stockage pour plusieurs enzymes digestives fortes ou hydrolytiques ;
ils protègent ainsi le système digestif et le reste de la cellule ou de l’organisme contre l’action
(hydrolyse) de ces enzymes. En effet, la membrane de lysosomes (qui n’est pas double) est
imperméable au mouvement des enzymes digestives vers l’extérieur et résiste contre l’action
de ces enzymes. Les lysosomes interviennent notamment dans la digestion des substances qui
entrent dans la cellule par phagocytose ou encore par pinocytose. Une autre activité exercée
est la destruction des organites usés de la cellule ou des cellules et tissus à remplacer.

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b7) Les peroxysomes

Ce sont des corpuscules qui sont présents dans certaines cellules (du foie et du rein, par
exemple) ; ils contiennent des enzymes oxydatives fortes qui catalysent les réactions
d’oxydation par désamination (élimination du groupe amine -NH2) des acides aminés.

b8) Les vacuoles

Nature :
Les vacuoles sont des espaces remplis de fluide, enveloppés par des membranes et qui sont
présents tant dans les cellules animales que végétales. Elles sont généralement plus
développées dans une cellule végétale que dans une cellule animale.

Fonction :
La fonction principale des vacuoles est le stockage de substances, mais on observe une
spécialisation des vacuoles chez certains animaux ; ainsi on peut distinguer les vacuoles
contractiles (pulsatives) qui se forment chez certains Protozoaires (amibe) pour éliminer un
excédent d’eau et des déchets ; les vacuoles alimentaires qui sont des « chambres » ou
endroits contenant des réserves alimentaires ; les vacuoles digestives : vacuoles (alimentaires)
qui ont reçu les enzymes digestives et qui servent ainsi de siège pour la digestion des aliments
(exemple chez l’amibe).

b9) Les centrioles

Petits corpuscules cylindriques situés hors, mais près du noyau de la cellule, les centrioles
sont présents dans la plupart des cellules animales. Cependant, ils sont généralement absents
dans les cellules des plantes supérieures. Les centrioles sont au nombre de deux, sont près l’un
de l’autre et sont orientés l’un par rapport à l’autre selon un angle droit. Les centrioles jouent
un rôle très important lors de la division cellulaire.

b10) Les flagelles et cils

Ce sont des filaments plus ou moins longs que portent certaines cellules (Protozoaires
flagellés), attachés sur la surface libre de cellules. Ces filaments sont appelés flagelles
lorsqu’ils sont longs (environ 100 µm) et cils lorsqu’ils sont courts (5-10 µm). Ils
interviennent comme organe de locomotion chez les animaux qui les portent (Trypanosomes).
A la base d’un cil ou d’un flagelle, on observe le corps basal à partir duquel les fibrilles
(fibres) pénètrent dans le cytoplasme.

2) Composition chimique de la cellule animale : les éléments chimiques de la vie

L’analyse chimique révèle que la cellule est composée de plusieurs éléments dont elle a
besoin pour un fonctionnement normal :
L’eau
Une cellule contient environ 80 % d’eau par rapport à son poids ; l’eau constitue ainsi le
principal et meilleur solvant du corps des êtres vivants, et est appelée solvant universel, car
presque toutes les substances sont solubles dans l’eau. A cause de ses excellentes propriétés
de solvant et de sa capacité de produire l’ionisation des substances en solution, l’eau joue un
rôle important dans les réactions chimiques. Du point de vue physique, l’eau joue également
un rôle important en tant que milieu de transport des substances à travers les différentes
parties du corps des organismes.

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Les constituants inorganiques
Plusieurs substances inorganiques sont présentes dans la cellule en concentrations plus ou
moins importantes. Ce sont notamment des ions sodium, potassium, calcium, magnésium
chlore, sulfate et phosphate. Ils interviennent dans divers processus biologiques.
Les substances organiques, ce sont essentiellement :
 Des sucres ou hydrates de carbone (exemple le glucose) utilisés comme combustibles
dans les phénomènes métaboliques (production de l’énergie, etc.) ;

 Des graisses ou lipides, qui sont des substances de réserve utilisées seulement quand il y
a épuisement des réserves de sucres et après leur transformation en sucre ;

 Des protéines utilisées pour répondre à plusieurs besoins de la cellule.

3) La physiologie cellulaire
La physiologie est l’étude des fonctions biologiques. La physiologie cellulaire est l’étude du
fonctionnement des parties d’une cellule.

1.6.3 Niveaux d’organisation biologique ou cellulaire des organismes

Un organisme, plante ou animal, peut être constitué par une seule cellule ou par plusieurs
cellules. Dans le premier cas, l’organisation, c’est-à-dire l’organisme lui-même est
unicellulaire. C’est le cas des Protozoaires pour les animaux et des Algues et de I’Euglene
pour les vegetaux. Maigré cette organisation relativement tres simple d’un animal
unicellulaire, toutes les fonctions vitales sont exercées par l’animal. Ce sont l’irritabilité, la
nutrition et assimilation, la circulation, l’échange gazeux et la respiration, l’excrétion et
I’osmorégulation, la locomotion et reproduction.
L’une des propriétés fondamentales de l’animal unicellulaire est le fait qu’il n’est pas
programmé pour la mort. En effet, si le milieu dans lequel il vit est maintenu constamment
favorable, l’unicellulaire ne meurt pas ; il est potentiellement immortel.
Dans le second cas, l’organisation est pluricellulaire ou multicellulaire. Le corps de
l’organisme est constitué par plusieurs cellules, parfois par un grand nombre de cellules.
Selon le niveau d’évolution de l’animal, les cellules se différencient en tissus, organes et
systèmes. Les diverses fonctions vitales de l’animal sont réparties entre les groupes de
cellules d’autant plus spécialisées que le niveau d’évolution de l’animal est situé plus haut sur
l’échelle zoologique. Un animal possédant une telle organisation multicellulaire est appelé
Métazoaire. Un avantage de cette organisation est la division du travail, c’est-à-dire que
chaque cellule joue un rôle en fonction d’un tout.
Un groupe de cellules généralement identiques et exerçant une même fonction forment un
tissu, tandis que l’ensemble de tissus, pas nécessairement similaires mais groupés pour
constituer une unité anatomique et physiologique constitue un organe. Un système d’organes
ou un système est un groupe d’organes qui interagissent et coopèrent pour former un
complexe fonctionnel.
Les tissus, et par conséquent les cellules qui les constituent, peuvent être groupés d’après leur
position dans le corps de l’animal, leur origine embryonnaire, et les fonctions qu ils exercent.
Selon la fonction exercée, on distingue notamment :
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 Les tissus épithéliaux ou de recouvrement qui jouent un rôle de protection ;
 Les tissus conjonctifs, squelettiques ou de soutien ;
 Les tissus musculaires doués d’une grande capacité de contraction et assurent les
mouvements ;
 Les tissus nerveux assurent la coordination des différentes fonctions du corps, et ;
 Les tissus reproducteurs pour le maintien et la propagation de l’espèce.

Chapitre 2. CLASSIFICATION DES ANIMAUX : LES DIVERS GROUPES


D’ANIMAUX

2.1 Principes de la classification des animaux

La classification des êtres vivants est une partie de la science appelée systématique. La
systématique comprend l’étude des relations évolutives entre les groupes d’animaux
(phylogénie), la description, l’identification, la classification et l’application correcte des
règles de la nomenclature.
Il y existe entre 1.500.000 et 2.000.000 espèces animales connues. Pour pouvoir les
reconnaître plus aisément, il faut les grouper en catégories, il faut les classer. L’idée de classer
les organismes date du début du Monde et vient de l’Eternel (Genèse 2: 19-20). La
classification doit être naturelle, c’est-à-dire basée sur les relations évolutives ou
phylogéniques qui existent les différents groupes d’organismes. En d’autres termes, elle doit
être basée sur les structures homologues et non sur les structures analogues. En effet, les
similarités fondamentales des structures homologues démontrent une origine commune, un
ancêtre commun, alors que les structures analogues dénotent seulement une ressemblance
artficielle entre elles (qui provient d’une évolution convergente).
Selon cette approche phylogénique (évolutive), la classification doit donc montrer et utiliser
les relations qui existent entre les différents groupes faisant l’objet de la classification. Cette
approche est aussi appelée « cladistique » : formant des branches à partir d’un ancêtre
commun. Voir taxonomie ou classification numérique par opposition à l’approche ci-dessus
(l’approche numérique emploie un grand nombre de caractères d’égale importance et non
basés sur une évolution ancestrale).
La science de la classification biologique s’appelle taxonomie. C’est l’étude théorique de la
classification y compris ses principes, procédures et règles. Les différentes unités de
classification sont des catégories taxonomiques, dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle la
hiérarchie taxonomique. Les principales catégories taxonomiques sont, de la plus élevée à la
plus petite : le règne, l’embranchement, la classe, l’ordre, la famille, le genre et l’espèce. Il
y a des catégories intermédiaires entre ces différentes unités, par exemple le sous-
embranchement, la super-classe, la sous-classe, la super-famille, la sous- famille, le super-
ordre, le sous-ordre, etc. La nomenclature est la partie de la taxonomie qui permet de
nommer les organismes et groupes d’organismes avec toutes les règles et procédures à suivre.
Les règles à suivre pour nommer un aimal sont contenues dans un ouvrage intitulé le Code
Internationale de 1a Nomenclature Zoologique. Certaines de ces règles disent par exemple
que tout organisme doit porter un nom commun et un nom scientifique. En ce qui concerne le
nom scientifique, il doit être formé en suivant le système binomial de nomenclature établi par
Carl Linné (un naturaliste suédois et le père de la taxonomie moderne). Le système binomial
fut publié en 1758 dans Systema Naturae. Selon ce système, pour nommer un organisme, on

12
doit lui donner deux noms (binomial), un nom du genre et l’autre de l’espèce. Les deux noms
sont latinisés et soulignés (séparément) ou écrits en italique. Par exemple, la mouche
domestique (nom commun) est connue sous le nom scientifique de Musca domestica et
l’abeille Apis mellifera ; l’amibe que nous avons étudiée est connue scientifiquement comme
Amoeba proteus (ou Amoeba proteus) ; le tilapia du Nil, c’est Oreochromis niloticus
(Linnaeus, 1758) ; l’homme, c’est Homo sapiens (Linné, 1758), dont la paranthèse exprime le
nom de l’auteur et la date de la première description.
Par ailleurs, dans la classification des organismes, les caractères utilisés pour la distinction ne
sont pas tous de la même importance. Certains sont dominateurs et permettent de définir de
grands groupes. D’autres sont dits subordonnés et permettent de scinder les grands groupes
en groupes inférieurs (voir figure suivante). Par exemple, pour classer les vertébrés :
1. Caractère dominateur :
- Possession des vertèbres = Vertébrés
2. Caractères subordonnés :
- Possession d’écailles + nageoires = Poissons
- Peau sèche + écailles = Reptiles
- Peau humide et nue = Batraciens
- Plumes + ailes = Oiseaux
- Poils + mamelles = Mammifères

II y a plusieurs opinions sur la classification des animaux, notamment à cause de la façon dont
chaque systématicien interprète les données phylogéniques. Au niveau du Règne déjà, les
opinions divergent quant au nombre de Règnes qui doivent être établis. Ainsi, les différents
systèmes de classification ont proposé respectivement deux, trois, quatre et cinq règnes. Dans
ce cours, nous suivrons le système de l’américain Robert Withaker qui est le plus
universellement accepté. Ce système reconnaît cinq règnes, selon deux critères de
disciimination (a) la nature de la cellule ét (b) le mode de nutrition :
 Procaryotes : êtres unicellulaires sans membrane nucléaire ni organites (bactéries -
Cyanophytes) ;
 Protistes (Protoctistes) ou Eucaryotes : êtres unicellulaires possédant divers modes de
nutrition) ;
 Champignons : eucaryotes multicellulaires avec nutrition hétérotrophe par absorption, ils
sont saprophytes ; parois cellulaire avec chitine ;
 Règne Végétal : eucaryotes multicellulaires, possédant une nutrition autotrophe ; parois
cellulaires cellulosiques (algues rouges – végétaux supérieurs) ;
 Regne Animal : eucaryotes multicellulaires avec nutrition heterotrophe par ingestion ;
pas de membrane cellulaire cellulosique (éponges – vertébrés) ;
Deux règnes, les Protistes et les Animaux, contiennent les organismes faisant l’objet de ce
cours. N.B. Les virus ne sont pas classes par ce systeme.

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2.2 Le règne des protistes (Protoctistes)

Ce Regne contient des organismes qui presentent des caracteristiques des plantes ou des
animaux. On groupe dans le sous-règne des Phytoflagellés, tous les protistes de nature
végétale ne concernant pas ce cours, mais qui font l’objet du cours de Botanique. Les Protistes
de nature animale forment le sous-règne des Protozoraires qui est étudié en Zoologie.

Sous-règne des Protozoaires

a) Caractéristiques essentielles

Les Protozoaires sont des animaux microscopiques unicellulaires, c’est-à-dire leur corps
formé d’une seule cellule n’est pas composé de tissus ni d’organes. Ils sont incapables
d’effectuer la photosynthèse et sont hétérotrophes, se nourrissant de proies vivantes (autres
organismes unicellulaires minuscules, petits métazoaires : éponges, etc.) ; ils vivent en milieu
humide et se reproduisent par voie asexuée et sexuée. Les Protozoaires sont généralement très
mobiles et utilisent différentes structures pour leur locomotion (flagelles, cils, pseudopodes).

b) Classification

Selon l’organe de locomotion utilisé par l’animal, le Sous-règne des Protozoaires est
subdivisé en plusieurs embranchements. Ce qui est considéré comme embranchement dans ce
cours est placé au rang de sous-embranchement ou super-classe par certains autres auteurs.

2.2.1 Embranchement des Flagellés (Sarcomastigophores ou Mastigophores)

 L’organe principal de locomotion de l’adulte est le flagelle (= mastigophore) ;


 Le flagelle est inséré sur un grain dérivé du centrosome appelé blepharoplaste (= grain
basal) ;

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 Ils sont les plus primitifs de tous les Protozoaires ;
 Cet embranchement comprend des formes végétales et animales ; nous ne considérons
que la classe qui contient les animaux.

Classe des Zooflagellés (Zoomastigophores) : les flagelles sont incolores (contrairement aux
flagelles colorés des Phytoflagellés).

 Ordre des Rhizoflagellés (Rhizomastigida) : Flagellés amiboïdes, portant un ou plusieurs


flagelles ;
 Ordre des Choanoflagellés (Choanoflagellida) : Ils portent un seul flagelle entouré par
une collerette ; ils vivent en eau douce. Ils sont considérés comme des ancêtres possibles
des Spongiaires ;
 Ordre des Trichomonadines (Trichomonadida) : ce sont des symbiotes munis de 4-6
flageîles ; l’ordre contient un genre important, Trichomonas ;
 Ordre des Hypermastides (Hypermastida) : ils portent beaucoup de flagelles et sont
symbiotes dans l’intestin des termites et des cancrelats ; Ils digèrent et rendent
assimilable par les termites, la cellulose ingérée par ces insectes ;
 Ordre des Kinetoplastides (Kinetoplastida ou Trypanosomides) : ils possèdent
généralement un flagelle, mais peuvent en avoir jusqu’à quatre ; deux genres importants :
Leishmania et Trypanosoma. Le genre Leptomonas a une importance relative.
 Ordre des Diplomonadides (Diplomonadida) : flagelles bilatéralement symétriques ;
principalement parasites; exemple Giadia.

Super-classe des Opalines (Opalinata) : les membres de cette super-classe sont plurinuclées
et portent plusieurs flagelles. Ils sont parasites des vertébrés à sang froid (batraciens, poissons,
reptiles), exemple, Opalina.

2.2.2 Embranchement des Sarcodines (= Sarcodina)

a) Super-classe des Rhizopodes

 Ce sont des amibes ou des Protozoaires amiboïdes.


 Le pseudopode est l’organe de locomotion chez l’adulte ; les pseudopodes sont de
diverses forrnes ;
 Ils ont plus d’affinités avec les Flagellés qu’avec d’autres Protozoaires.

Classe des Lobosiens : ils possèdent des pseudopodes épais (extrémité arrondie) ou fins mais
pas rayonnants appelés lobopodes et possédant ectoplasme et endoplasme ; ils ne possèdent
pas de stades flagellés.
 Sous-classe des Amibiens nus (Gymnamibiens) : pas de coque (coquille) externe ; pas de
stade flagellé ; exemple Arnoeba sp., Entamoeba sp. ;
 Sous-classe des Thécamibiens ou Amibiens testacés : le corps est renfermé dans une
coque rigide munie d’une ouverture par laquelle passent les pseudopodes ; la coque est à
base de calcaire ou de silice ; ils sont libres (non parasitaires)
Classe des Hétéroblastes : ce sont des amibiens nus possédant des stades flagellés.

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Classe des Filoses : amibes possédant des filopodes (pseudopodes fins et clairs).
Classe des Granuloréticuloses : ils ont des réticulopodes (pseudopodes fins, branchés
interconnectés) granulaires délicats.
 Ordre des Foraminifères (Foraminiferida) : ils sont marins et la coque est formée de
particules minérales étrangères ou de carbonate de calcium sécrété par l’animal.

b) Super-classe des Actinopodes

Ils possedent des pseudopodes ou actinopodes et filopodes fins et rayonnant à partir d‘un
corps sphérique ; ce sont des animaux flottants ou fixés. La région interne est entourée par une
capsule centrale avec une paroi membraneuse (une caractéristique de ces animaux,
collectivement appelés Radiolaires).
On distingue quatre classes dont trois possédant une capsule centrale, les Radiolaires), une
classe dont les membres sont sans capsule centrale, la classe des Héliozoaires :
 Acantharides (Acanthaires) : radiolaires à capsule centrale non perforée; squelette
radiaire composé de sulfate de strontium ; ils sont marins ;
 Polycystines : radiolaires dont le corps est constitué pur une capsule centrale perforée
(membrane capsulaire perforée) et un squelette siliceux ; ces radiolaircs sont tous marins ;
 Phaeodares : radiolaires à squelette siliceux, mais la membrane capsulaire contient trois
grands pores : ils sont marins ;
 Héliozoaires : ils n’ont pas de capsule centrale ; ils sont nus, sans squelette ou ont un
squelette siliceux. Les Héliozoaires sont sphériques ou ovoïdes et vivent essentiellement
dans l’eau douce.

2.2.3 Embranchement des Ciliophores (Ciliés ou Infusoires)

 Les cils vibratiles constituent l’organe de locomotion chez les membres adultes de cet
embranchement ;
 Deux caractéritiques distinguent les membres de cet embranchement : 1) deux moyaux
dimorphes, (un gros, végétatif, et un plus petit, pour la reproduction ; 2) la présence d’une
espèce de “bouche” cellulaire ou cytostome. Le corps est couvert de cils vibratiles qui
produisent des mouvements constants permettant la nage et l’apport d’aliments à la
“bouche”.
L’embranchement est subdivisé en trois classes dont celle des Oligohymenophores à laquelle
appartient la Paramécie (Paramecium sp.), avec un appareil oral généralement bien
développé, et des organites composés ciliés.

2.2.4. Embranchement des Sporozoaires

 Cet embranchement groupe les Protozoaires dépourvus de tout organe de locomotion ;


 Le stade infectieux est constitué par des spores ;
 Les spores n’ont pas de filaments polaires ;
 Ils sont tous parasites ;
 Groupés dans trois classes

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Classe des Grégarinomorphes (Grégarines) :

 Les trophozoïtes (stade d’alimentation) murs sont gros et occupent l’intestin et les
cavités du corps de l’hôte ;
 Ce sont des parasites d’Invertébrés (système digestif et cavités génitales, etc.), depuis les
vers jusqu’aux arthropodes ;
 Ils se reproduisent asexuellement et sexuellement
Classe des Coccidiomorphes (Coccidies) :

 Les trophozoïtes murs sont petits et intracellulaires ;


 Ce sont des parasites des vertébrés et se multiplient par schizogamie ;
 Exemples, les membres des genres Plasmodium, Toxoplasma, Eimeria
Classe des Hémosporidies (Piroplasmes) :

 Ce sont des parasites des globules rouges du sang des vertébrés, transmis par des tiques ;
 Ils ne forment pas de spores ni de gamètes ;
 Exemples les membres des genres Babesia, Piroplasma et Theileria

2.2.5 Embranchement des Myxosporidies :

 Comme les Sporozoaires, ils sont dépourvus de l’organe de locomotion (parasites) ;


 Elles forment des spores qui portent un filament polaire enroulé ;
 Les spores se développent à partir de plusieurs noyaux et sont enfermées dans deux ou
trois capsules ;
 Ils sont amiboïdes et parasites extracellulaires des vertébrés, surtout des poissons

2.2.6. Embranchement des Microsporidies:

 Protozoaires très petits dépourvus de tout organe de locomotion (parasites) ;


 Les spores sont très petites, ont un seul filament polaire et sont développées à partir d’un
seul noyau ;
 Les spores sont enfermées dans une seule capsuIe ;
 Ils sont parasites intracellulaires des muscles, de l’épithélium intestinal et de certains
autres tissus des hôtes dont principalement les insectes ;
 Exemple, le genre Nosema (Nosema sp., parasite du ver à soie)
N.B. Ces deux derniers embranchements étaient jadis réunis dans le même embranchement
des Cnidosporidies.

2.3 Le règne animal

On place dans ce règne, des organismes appelés Métazoaires, c’est-à-dire des animaux
multicellulaires qui possèdent des caractéristiques générales suivantes :
 Une coordination nerveuse ;
 Mobiles en grande majorité ;
 Hétérotrophes (ingestion) et ;

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 A développement essentiellement sexué (à partir d’embryons) et les gamètes ne sont
jamais formés dans des structures unicellulaires, mais plutôt dans des organes sexuels
multicellulaires
Comme on le voit, cette définition sépare nettement les Protozoaires (placés dans le Règne
des Protistes) des Métazoaires qui sont dans le Règne animal. Selon le degré de spécialisation
des tissus et la présence ou l’absence d’organes, les Métazoaires sont subdivises en sous-
regnes : les Parazoaires et les Eumétazoaires.

2.3.1 Le sous-règne des Parazoaires

Ce sont des Métazoaires dont les tissus sont pauvrement définis et qui ne possèdent pas
d’organes. Ils sont groupés dans deux embranchements :
1) Embranchement des Spongiaires (Porifères)

a) Caractéristiques essentielles

Les Spongiaires sont des animaux multicellulaires (=Métazoaires), mais leur organisation
cellulaire est la plus simple (primitive) parmi les métazoaires : le corps n’est pas composé de
vrais tissus ni d’organes. Toutefois, ces animaux sont des métazoaires car ils montrent une
différenciation cellulaire, subissent une gamétogénèse et sont attachés, fixés aux substrats,
exerçant très peu de mouvements (simples contractions du corps) à l’état adulte. C’est à cause
de ces faits que les anciens naturalistes (dont Aristote) considérèrent les Spongiaires comme
des plantes.
La nature animale n’était établie qu’en 1765 lorsque les courants d’eau internes furent
observés. Ces courants assurent l’alimentation de l’animal. Notons cependant que la larve
ciliée est nageuse et fait beaucoup de mouvements. Il y a environ 150 espèces seulement (sur
les 5.000 espèces décrites) qui sont dulçaquicoles, la grande majorité des espèces étant
marines. Ils vivent sur les rochers, coquilles, coraux, bois ou autres substrats submergés. La
hauteur des spongiaires varie entre celle d’un grain de riz et plus ou moins 60 cm.

b) Classification

La classification des Eponges est très difficile parce que ces animaux offrent très peu de
caractères (anatomiques) taxonomiques. Toutefois, selon la nature chimique des spicules
(éléments squelettiques logés dans la paroi du corps), on distingue trois classes :
 Classe des Eponges calcaires : squelette composé de spicules calcaires ;
 Classe des Desmosponges : contiennent des spicules siliceux et des fibres cornées
(spongine) ou ne possèdent pas de squelette ;
 Classe des Hexactinellides : squelette composé de spicules siliceux à trois axes.
Les Eponges sont aussi classifiées selon le degré de développement atteint par la structure du
corps. On distingue les types :
 Ascon : ce sont des éponges simples, avec la paroi du corps de structure simple, telle que
décrite dans le chapitre 3 ;

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 Sycon : éponges plus complexes, la paroi du corps est pliée et forme des chambres
vibratiles dans lesquelles sont concentrés des choanocytes. Le reste de la cavité est
tapissée de cellules appelées pinacocytes ; Exemple, le genre Sycon ;
 Leucon : chambres vibratiles petites et communiquent avec la cavité centrale par des
canaux exhalants, qui éliminent l’eau (qui entre par les canaux inhalants) ; exemple le
genre Leucandra.

2) Embranchement des Placozoaires


Les Placozoaires sont des animaux microscopiques, aplatis et marins. Le corps est composé
d’une couche dorsale et d’une autre ventrale semblables à un épithélium et renfermant des
cellules diffuses qui ressemblent à un parenchyme. Une seule espèce est décrite pour cet
embranchement. Il s’agit de Trichoplax adhaerens.

2.3.2 Le sous-règne des Eumétazoaires

1) Embranchement des Cnidaires

a) Caractéristiques essentielles

Jadis on plaçait ensemble dans le même groupe des coelentérés, deux types d’animaux, les
uns étant diploblastiques et munis de cellules à nématoblastes et les autres triploblastiques,
dépourvus de nématocytes mais portant des colloblastes (cellules adhésives logées dans
l’épiderme des tentacules). Actuellement, le premier groupe constitue l’embranchement des
Coelentérés ou Cnidaires et le second groupe, le petit embranchement des Cténaires.
Les Cnidaires (Coelentérés) sont des métazoaires diploblastiques (ectoderme et endoderme
couvrant la paroi de la cavité gastrovasculaire), acoelomates, à symétrie radiaire, aquatiques
et strictement carnivores. L’animal existe généralement sous deux formes :
 Une forme attachée à un substrat et appelée polype, qui est cylindrique et dont une région
du corps porte la bouche entourée par une couronne de tentacules ;

 Une forme libre, nageuse dont le corps ressemble à une cloche ou à un parapluie ; c’est la
méduse.
Bien que cet embranchement soit séparé des Cténaires, les uns et les autres possèdent certains
traits communs :
 Symétrie radiaire et présence de tentacules ;
 Présences des couches de tissus bien définis, mais pas d’organes internes distincts ;
 Absence de tête et de système nerveux central ;
 Système digestif composé d’une cavité digestive (gastrovasculaire) munie d’une seule
ouverture ; il n’y a pas d’anus.
L’embranchement des Cnidaires est subdivisé en trois classes : les Hydrozoaires, les
Siphonophores et les Anthozoaires.
b) Classification

1. Classe des Hydrozoaires

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Elle renferme ces Cnidaires qui ressemblent (forme, aspect) à l’hydre que nous allons décrire
dans le chapitre 4. Il existe des formes solitaires, avec un stade sédentaire, fixé et qui ont alors
l’aspect de l’hydre, stade appelé polype. Il n’y a pas de stade dit méduse dans le cycle de vie ;
c’est le cas de l’hydre d’eau douce. Par contre, il y a dans la classe, d’autres formes qui sont
coloniales (vivent en colonie) et qui passent par les deux stades polype et méduse ; le stade
méduse est libre, nageur et ressemble à une cloche. Exemple, Obelia.
Chez la méduse, la bouche se prolonge sur une sorte de trompe, le manubrium et l’animal a
la forme d’une cloche appelée ombrelle (le corps de la cloche). Comme le polype, la méduse
est aussi carnivore. Une colonie d’Obelia possède deux types de polypes : les polypes
“alimentaires” qui portent des tentacules et des nématocytes, et les polypes reproducteurs qui
n’ont pas de tentacules.

2. Classe des Siphonophores


Ces Cnidaires sont caractérisés par le fait que le stade méduse constitue la phase dominante
du cycle de vie. Ce stade est complexe, possédant un système gastrovaculaire de canaux
remplis d’eau. Le stade polype est limité au stade larvaire. Exemple, Aurelia.

3. Classe des Anthozoaires


Les membres de cette classe, qui sont tous marins, ne présentent plus aucune trace du stade
méduse dans leur cycle vital. Ils constituent le groupe le plus évolué des Cnidaires. En effet,
la structure du corps des anthozoaires est plus complexe que celle de l’hydre et la structure
d’alimentation comprend un stomodeum ou pharynx tubulaire qui conduit à la cavité
gastrovasculaire. Cette dernière est subdivisée en plusieurs chambres par des cloisons ou
septa. La mésoglée est aussi plus épaisse que celle des autres classes et contient un tissu
conjonctif fibreux. Exemple : l’anémone de mer ; les coraux (animaux coloniaux semblables
aux anémones de mer et qui sécrètent un squelette calcaire).
2) Embranchement des Cténaires (Cténophores)

Ce sont des animaux triploblastiques et presque transparents dont le plan du corps ressemble
à celui d’une méduse. Des observations récentes ont permis de constater que la mésoglée et
les muscles de ces animaux sont dérivés de certains micromères issus de la région orale de
l’embryon pendant la gastrulation ; ces micromères représentent le mésoderme (d’où la
nature triploblastique de ces animaux). Le corps est sphérique ou ovoïde et divisé en huit
rangées de palettes formées par des cils et qui constituent l’organe de locomotion.
La cavité gastrovasculaire est un système de canaux ; la mésoglée est épaisse comme celle des
anthozoaires, mais contient de vraies cellules musculaires (au lieu de cellules myoépithéliales
des cnidaires). Les cténaires sont carnivores dont les proies (copépodes, etc.) sont attrapées
par les colloblastes. C’est un petit embranchement d’environ 50 espèces et qui n’a pas
d’importance économique.
3) Embranchement des Plathelminthes (Vers plats ou platodes)

a) Caractéristiques essentielles

Les platodes représentent un groupe très diversifié d’invertébrés marins, dulçaquicoles et


terrestres, et qui partagent certains traits communs :

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 Ils sont triploblastiques : un troisième feuillet (couche) cellulaire appelé mésoderme, se
forme entre l’ectoderme et l’endoderme. Par rapport aux Cnidaires, nous pouvons dire
que topographiquement, le mésoderme remplace la mésoglée de ces derniers. Notons que
tous les animaux situés au-dessus des platodes sur « l’échelle zoologique » sont
triploblastiques ;
 Ils sont aplatis dorso-ventralement, d’où le qualificatif de vers plats ; ils ont l’aspect
d’une feuille (Fig. 2-3) ;
 Ils ne sont pas segmentés ;
 Les platodes possèdent une symétrie bilatérale, qui entraîne une différentiation
antéropostérieure du corps. En d’autres termes, nous commençons à observer à ce niveau
de l’échelle zoologique, la formation d’une région antérieure céphalique ou tête et d’une
extrémité postérieure, appelée queue. Ceci aboutit à la formation d’une face dorsale et
d’une face ventrale;
 Ils sont acœlomates, c’est-à-dire ils ne possèdent pas de cavité du corps (cœlome) entre
Ia paroi du corps et les organes internes, cet espace est rempli par le mésoderme diffus et
forme un tissu de remplissage interviscéral, le parenchyme, mais qui participe à
l’organogenèse : ses cellules peuvent se différentier, le moment venu, en toute sorte de
cellules (par exemple lors de la régénération) ;
 Leur système digestif, lorsqu’il existe, n’a qu’une seule ouverture, la bouche ; l’anus est
absent ;
 Beaucoup de membres de ce groupe ont subi de grandes adaptations morphologiques à
cause du parasitisme : ils n’ont pas de systèmes circulatoires et d’échange gazeux; ils
n’ont pas de squelette.

b) Classification

L’embranchement des Platodes est subdivisé en trois classes par certains auteurs et en cinq
classes selon d’autres. Nous considérons trois classes dans ce cours.

1. Classe des Turbellariés


Les Turbellariés sont de petits vers non segmentés, d’aspect foliacé et généralement ciliés à la
face ventrale. La classe est subdivisée en sous-classes des :
• Archoophores: elle groupe des ordres qui contiennent des Turbellariés ayant un niveau
d’organisation primitif. Dans l’ordre des Acoeles, par exemple, les membres sont dépourvus
de cavité digestive (intestin) et de protonéphridies. Ce sont de petits vers marins mesurant
environ 2 mm de long. L’ordre des Polyclades représente des vers marins de 3-20 mm
L’intestin est allongé et porte de nombreux diverticules avec beaucoup de branches. Ils
portent de nombreux yeux ; ce sont des vers marins de 3-20 mm de long.
• Néoophores: cette sous-classe contient des ordres dont les membres possèdent une
organisation plus avancée. L’ordre des Temnocéphales renferme des parasites des crustacés,
des mollusques et des tortues. Un sous-ordre, les Triclades, contient des Turbellariés plus ou
moins grands, marins, dulçaquicoles et terrestres. L’intestin est subdivisé en trois branches.
Les espèces d’eau douce sont connues sous le nom de planaires. Exemple, le genre Dugesia.

2. Classe des Trématodes

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Les Trématodes sont des vers aplatis, de forme foliacée ou allongée et étroite, Ils sont tous
parasites et sont connus sous le nom de douves. L’adaptation au parasitisme a fait subir à ces
vers des modifications structurelles importantes, notamment :
 Le corps est couvert par une cuticule très résistante a l‘action des enzymes ;
 Ils possèdent des suçoirs en forme de ventouses ou de crochets, qui constituent les
dispositifs d’attache à l’hôte ;
 La quasi totalité du volume du corps est occupée par les organes de reproduction (deux
ou plusieurs testicules, un ovaire, un utérus long et enroulé pour le stockage des œufs et
des glandes à vitellus).
La bouche est terminale ou sub-terminale et s’ouvre au centre d’une ventouse, La cavité
gastrovasculaire est composée de deux branches, mais elle n’est pas ramifiée comme chez
certains turbellariés. Ils ne portent pas de cils à l’état adulte. Il y a deux sous-classes (ou
ordres pour certains auteurs) qui nous intéressent pour leur importance économique :
Sous-classe des Monogènes : ce sont des Trématodes qui n’ont qu un seul hôte dans leur
cycle vital. Ils parasitent des poissons marins et d’eau douce, des amphibiens, des reptiles et
mollusques céphalopodes.
Sous-classe des Digènes (Digéniens) : cette sous-classe contient beaucoup de platodes
parasites du bétail et de l’homme (environ 6.000 espèces de digènes décrites).
- Ils passent par deux à quatre hôtes dans leur développement ; l’hôte du ver adulte est
appelé hôte primaire, tandis que les autres hôtes (un à trois) requis pour le développement
du ver sont des hôtes intermédiaires ;
- Les organes adhésifs sont constitués par deux gros suçoirs, un suçoir oral situé autour de la
bouche, et l’autre appelé acetabulum, est placé au milieu ou à la partie postérieure du
corps ;
- La grande majorité de digènes sont des endoparasites dont les vertébrés constituent les
hôtes primaires et les invertébrés, principalement les mollusques, les hôtes intermédiaires ;
- Leur cycle de vie est relativement complexe : de l’œuf enveloppé dans une coquille munie
d’un opercule, le ver passe par quatre stades de développement (miracidium, sporocyte,
rédie, et cercaire ; les cercaires perdent leur queue, s’enkystent et deviennent des
métacercaires). Le dernier stade constitue le stade infestant de l’hôte final et se transforme
en adulte dans l’hôte approprié ;
- Exemples, Fasciola hepatica et Schistosoma sp.

3. Classe des Cestodes

Les membres de cette classe sont les plus spécialisés des platodes. Ils ont les traits Suivants:
- Comme chez les trématodes, le corps est couvert par une cuticule résistante ;
- Ils se distinguent de deux autres classes par l’absence du système digestif (ces vers
baignent dans l’intestin de l’hôte où ils absorbent, par diffusion active à travers la surface
du corps, des substances alimentaires digérées) ;
- L’adulte n’est pas cilié ;

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- La tête est représentée par une petite structure appelée scolex et qui porte des suçoirs et
crochets pour leur attachement à l’intestin de l’hôte ;
- Derrière la tête se trouve le cou, après lequel s’étend le reste du corps qui a la forme d’un
ruban plus ou moins long, le strobile ;
- Le strobile est divisé, par des constrictions transverses, en segments appelés proglottis.
Chaque proglottis est un appareil reproducteur complet contenant les organes
reproducteurs mâles et femelles. Les Cestodes sont hermaphrodites protandriques ; les
proglottis plus antérieurs produisent les spermatozoïdes qui pénètrent dans le pore génital
et fertilisent les oeufs. Un proglottis peut contenir plus de 100.000 oeufs (soit 600 millions
oeufs/ver/an) ;
Après la maturité sexuelle du proglottis, les organes sexuels dégénèrent sauf l’utérus, et le
proglottis se détache du ver et passe dans les excréments de l’hôte ; de nouveaux proglottis se
forment derrière le cou.
Si un hôte approprié mange une nourriture contaminée avec les excréments, ses enzymes
digèrent la coque des oeufs libérant ainsi les embryons qui passent dans les vaisseaux
sanguins à travers la paroi de l‘intestin. Les embryons gagnent ensuite les muscles où ils
s’enkystent. L’homme s’infeste en mangeant de la viande de l’hôte intermédiaire (vache,
porc, poisson, selon l’espèce) mal cuite. Les kystes ainsi avalés par l’homme sont digérés et
libèrent les jeunes vers qui recommence le cycle.
La classe des Cestodes est subdivisée en deux sous-classes :
• Sous-classe des Cestodaires : ils présentent des similarités avec les Trématodes. Le corps
est foliacé, non segmenté et dépourvu de scolex et de strobile ; ils possèdent un seul système
reproducteur hermaphrodite et non un système par segment. Cependant, l’absence du système
digestif et la présence d’une larve ciliée semblable à celle de la plupart des Cestodes rubanés
les placent dans la classe des Cestodes. Les Cestodaires sont des parasites des poissons.
• Sous-classe des Eucestodes : ce sont des Cestodes rubanés au corps aplati, souvent
segmenté; ils sont toujours pourvus à l’extrémité antérieure d’un organe de fixation ou scolex.
Le cycle de vie est hétérotypique avec un ou deux hôtes. Exemple, Taenia sp.
4) Embranchement des Némertiens (ou Rhynchocoeles)

Les némertiens sont des vers acoelomates possédant un tube digestif complet et un système
circulatoire clos. Ils se caractérisent par une trompe ou proboscis dévaginable et contenu, au
repos, dans une cavité tubulaire appelée rhynchocoele. Les Némertiens sont presque tous
marins, mais certaines formes vivent dans l’eau douce et dans la terre humide. Selon les
espèces, le développement est direct ou indirect ; dans le dernier cas, le ver passe par un stade
larvaire cilié appelé pilidium. Les Némertiens n’ont pas d’importance économique.

5) Embranchement des Rotifères

Comme les trois autres embranchements ci-dessous, les rotifères sont des vers
pseudocoelomates. Ils sont ainsi appelés à cause de la couronne ciliée qui entoure la bouche et
qui, lorsqu’elle vibre, donne l’impression d’une roue rotative. Le corps est allongé, presque
cylindrique, généralement transparent et a la forme d’un sac. L’extrémité postérieure est
fourchue en un pied portant un à quatre “orteils”. La locomotion du ver est assurée par le pied

23
ou par les mouvements de la couronne ciliée. Les mouvements de la couronne entraînent aussi
les substances alimentaires dans la bouche qui s’ouvre dans un pharynx musculeux. Les
Rotifères sont carnivores. Ils sont dioïques et se reproduisent sexuellement, mais les cas de
parthénogenèse sont connus. Les plus grands Rotifères mesurent 3 mm de long.

6) Embranchement des Gastérotriches

Cet embranchement groupe des vers microscopiques caractérisés par une bande de cils
vibratiles située le long de la face ventrale, d’où l’origine de leur nom. Ils sont marins ou
dulçaquicoles. Comme les Rotiféres, les Gastérotriches n’ont pas d’importance économique.
7) Embranchement des Kinorhynques (ou Echinodères)

Les Kinorhynques ou Echinodères sont de petits animaux vermiformes, marins et qui


mesurent au maximum 1 mm de long ; ils ressemblent aux crustacés. Le corps est couvert par
une cuticule divisée en plaques dont celles du tronc qui portent des épines courbées qui ont
donné le nom à l’embranchement. L’extrémité postérieure est fourchue et la face ventrale de
la partie antérieure porte une paire de tubes adhésifs. Ces animaux se nourrissent de micro-
organismes contenus dans la boue. Ils n’ont pas d’importance économique.

8) Embranchement des Némathelminthes (Vers ronds)

a) Caractéristiques essentielles

- Les vers ronds ou nématodes sont des vers qui possèdent les caractéristiques essentielles
suivantes :
- Le corps est rond, c’est-à-dire parfaitement cylindrique en section transversale ; il est effilé
aux deux extrémités ;
- Les nématodes sont des pseudocoelomates : la cavité du corps est un pseudocoelome (une
cavité d’origine mésodermique mais pas complètement entourée par le mésoderme)
spacieux, rempli de fluide ; le fluide pseudocoelomique et la cuticule forment un squelette
hydrostatique qui maintient la forme du corps et joue un rôle important dans la locomotion
du ver; le pseudocoelome ne contient pas des cellules libres (circulantes), mais il peut
contenir des cellules fixées par exemple contre la paroi de l’intestin à la partie intérieure
des muscles ;
- Le corps est enveloppé dans une cuticule dure et élastique, composée essentiellement de
glycogène ;

- L’endoderme est uni-stratifié et composé de nombreuses cellules muqueuses et réceptrices


sensorielles ;
- Des masses de muscles longitudinaux arrangées en quatre champs sont logées sous la
couche épidermique ; il n’y a pas de muscles circulaires. L’absence de muscles circulaires
et la présence de la cuticule limitent les mouvements du corps.

b) Classification

L’embranchement des Nématodes ou vers ronds est divisé en classes sur base de la présence
ou de l’absence des phasmides (une paire d’organes de sens située de part et d’autre de

24
l’anus). On distingue ainsi deux classes qui contiennent un total de 14 ordres : tous les
Nématodes qui possèdent les phasmides sont placés dans la classe des Secernentea ou
Phasmida, tandis que ceux qui sont dépourvus de phasmides constituent la classe des
Adenophorea ou Aphasmida. Nous donnons ci-dessous quelques ordres qui revêtent une
importance agricole, médicale ou vétérinaire :
 La classe des Aphasmida contient l’ordre des Trichinellida avec le genre Trichuris ;
 La classe des Phasmida renferme plusieurs ordres dont les ordres des :
- Tylenchida : contient la majorité des nématodes phytophages ; exemple les genres
Meloidogyne, Heterodera, etc. ;
- Strongylida : nématodes hématophages tels que les Ancylostomes ;
- Ascarida : exemple l’ascaris.

9) Embranchement des Mollusques

a) Caractéristiques essentielles

Les Mollusques sont des métazoaires coelomates, protostomiens à symétrie bilatérale. Le


corps est mou, offrant un aspect non segmenté et composé de trois grandes régions :
 La tête porte la bouche et les organes se sens ;
 Le pied : gros, ventral et musculeux, il peut être évaginé de la coquille et est utilisé
comme organe de locomotion ;
 La masse viscérale : dorsale et enveloppée par une membrane complexe, le manteau,
qui sécrète une coquille calcaire. Un pli libre du manteau détermine avec le corps un
espace plus ou moins clos appelé la cavité palléale, dans laquelle sont logées les
branchies (ou cténidies), qui sont des organes d’échange gazeux.
Le coelome, généralement réduit mais jamais absent, comprend trois paires de vésicules : les
cavités péricardiques, les cavités coelomiques proprement dites et les cavités génitales. Le
sang contient un pigment respiratoire à base de cuivre appelé l’hémocyanine. Le
développement passe fondamentalement par une larve du type trochophore.

b) Classification

L’embranchement des Mollusques est divisé en sept classes, selon la nature/subdivision de la


coquille en plaques et la nature du pied :
1) Classe des Aplacophores : mollusques sans coquille ; la tête n’est pas bien développée et
ils sont vermiformes ;
2) Classe des Monoplacophores : c’est la seule classe de l’embranchement dont les membres
présentent une segmentation métamérique ; ce sont des mollusques archaïques marins dont
beaucoup de représentants ont disparu. La coquille est unique et conique, et la radula est
présente et logée dans le pharynx. Le seul genre de l’embranchement a été découvert en 1956
; il s’agit du genre Neopilina ;

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3) Classe des Polyplacophores (ou Amphineures) : la coquille est divisée transversalement
en plusieurs unités ou plaques. Ils sont marins. Exemple, le chiton dont la coquille est divisée
en huit plaques calcaires ; on observe des spicules sur le côté du corps ;
4) Classe des Gastéropodes : ils sont caractérisés par un pied locomoteur gros et aplati. En
outre, les Gastéropodes subissent, pendant leur développement, une torsion ou rotation du
corps (de 180° dans le sens des aiguilles de la montre) qui entraîne un changement de la
situation de beaucoup d’organes : ceux qui étaient à droite sont passés à gauche et vice versa.
Certains organes de gauche se sont atrophiés ou ont disparu (branchies, osphradie). Cette
torsion fait aussi que la coquille se développe en spiral (coquille hélicoïdale). Une coquille
spirale asymétrique qui constitue un refuge protecteur portatif. Les Gastéropodes possèdent la
radula. Exemple, l’escargot géant d’Afrique, Achatiria weynsi.
5) Classe des Pélécypodes (Bivalves ou Lamellibranches) : ils sont comprimés latéralement
et leur coquille est divisée en deux moitiés (en deux valves) d’où le nom de bivalves donné à
l’embranchement. Les branchies sont en forme de lame (lame branchiale), d’où le second nom
de lamellibranches. Les Lamellibranches ont une tête et un pied généralement réduits.
Exemple le huitre.
6) Classe des Céphalopodes : les membres de cette classe ont un pied incorporé dans la tête
(d’où le nom de l’embranchement) et les bords du pied sont transformés en appendices péri-
oraux qui entourent la tête. La coquille est interne et réduite ou même absente. Les
Céphalopodes portent huit à dix tentacules munies de suçoirs ; ils sont actifs et possèdent des
organes de sens et des nerfs bien développés. Exemple, Octopus ou pieuvre ; il n’a plus de
coquille et porte huit tentacules ; le cerveau est bien développé et l’animal fait l’objet de
beaucoup d’études surtout pour la physiologie du système nerveux. Un autre exemple : la
sèche (Sepia sp.), qui porte 10 tentacules et une coquille réduite.
7) Classe des Scaphopodes : coquille tubulaire, allongée et cylindrique, en forme de défense
(trompe) d’éléphant et ouverte à chaque extrémité. L’ouverture la plus grande et antérieure
contient le pied conique et la région buccale. Les tentaculesn adhésives entourent la bouche et
sont utilisées pour l’alimentation. L’eau entre et sort par la petite ouverture postérieure de la
coquille. Les branchies sont absentes.

10) Embranchement des Annélides

a) Caractéristiques essentielles

Les Annélides ou vers annélides sont des vertébrés qui présentent les caractéristiques
générales suivantes :
- Segmentation métamérique : le corps des annélides est divisé en une série d’anneaux ou
segments appelés métamères. La métamérisation débute dans le mésoderme et ces
métamères sont ainsi présents sur presque toutes les structures et tous les systèmes des
annélides. Extérieurement, la segmentation est indiquée par des constrictions qui ont donné
le nom d’annélide à ces vers. Les segments successifs sont séparés par des cloisons ou
septa, aussi appelées dissépiments ;
- Ils sont des coelomates : la cavité formée entre la paroi du corps et le système digestif
(cavité du corps) est entourée entièrement par le mésoderme : c’est donc un vrai coelome
qui est empli d’un fluide. Toutefois, le coelome est réduit chez beaucoup d’annélides ;
- Ils possèdent une symétrie bilatérale ;

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- Leur système digestif est complet ;
- L’appareil circulatoire est clos et contient un pigment porteur d’oxygène (exemple
hémoglobine) ;
- L’excrétion et l’osmorégulation se font par des néphridies ;
- Le système nerveux comprend un cerveau et une chaîne ventrale constituée d’une paire de
ganglions par segment ;
- Le développement passe, chez les formes les plus primitives, par une larve du type
trochophore.

b) Classification

L’embranchement est ainsi divisé en trois classes sur la base de la présence/absence et le


nombre de soies chitineuses portées sur chaque segment :
 Classe des Polychètes : les vers de cette classe possèdent plusieurs soies chitineuses
portées sur des expansions latérales du corps appelées parapodes. Ils sont marins et
portent une paire d’antennes. Les sexes sont séparés et le développement passe par une
larve trochophore. Exemple : Nereis, un annélide carnivore dont la tête est bien
développée ;
 Classe des Oligochètes : ils ont peu de soies qui, du reste, ne sont pas portées sur des
parapodes. La tête est réduite ; ils sont hermaphrodites. Exemple : le ver de terre
(Lumbricus terrestris), il porte quatre paires de soies par segment ;
 Classe des Achètes ou Hirudinés : ce sont des sangsues. Les achètes ne possèdent pas de
soies ni de parapodes ; par contre, ils portent des suçoirs ou ventouses a l’extrémité
antérieure et postérieure du corps. Ils vivent en eau douce ou dans la mer et certaines
formes sont ectoparasites de vertébrés. Exemple : la sangsue médicinale, Hirudo
rnedicinalis, qui porte un suçoir antérieur et des dents tranchantes.

11) Embranchement des Onychophores

Les onychophores représentent un groupe d’invertébrés qui n’ont qu’un intérêt biologique.
Nous donnons ci-dessous les caractéristiques essentielles.
Les onychophores sont de petits animaux en forme de chenilles, au corps plus ou moins
cylindrique et mesurant 1,4 cm à 15 cm de longueur. Ils sont terrestres et vivent en régions
tropicales et régions tempérées australes ; ils n’existent pas au nord du Tropique de Cancer.
Le genre Peripatus est bien répandu mais en République Démocratique du Congo on a le
genre Mesoperipatus.
Ces invertébrés possèdent des caractères communs d’une part avec les annélides et d’autre
part avec les arthropodes :
 Une paire d’antennes articulées, situées à la partie antérieure du corps ;
 Une bouche ventrale portant des mandibules et des papilles orales ; les mandibules sont
des appendices segmentaires modifiés ;

27
 Et 14 - 43 paires de pattes coniques ou parapodes, selon l’espèce ; chaque patte porte des
griffes ;
 Cuticule chitineuse qui couvre la surface du corps et qui est renouvelée par des mues ;
mais cette cuticule est fine, flexible et très perméable ;
 Le système digestif est complet, comprenant la bouche, le pharynx, l’oesophage,
l’intestin et l’anus ; les onychophores sont prédateurs. Les glandes salivaires produisent
des sécrétions qui sont introduites dans le corps de la proie dont les tissus sont digérés et
ensuite sucés par l’animal. La digestion et l’absorption ont lieu dans l’intestin ;
 Comme chez les arthropodes, le système circulatoire a un coeur tubulaire ouvert aux deux
extrémités et muni d’ostioles ; le coeur pompe le sang dans la cavité du corps, un
hémocèle ;
 L’excrétion et I’osmorégulation sont assurées par des néphridies à néphrostome cilié ; il y
a une paire de néphridies par segments ;
 L’échange gazeux se fait par des trachées et par des stigmates ;
 Le système nerveux comprend un cerveau gros et situé au niveau du pharynx, et une paire
de cordons nerveux ventraux connectés par des commissures ;
 Les sexes sont séparés ; le système reproducteur mâle porte une paire de testicules
allongés, non fusionnés mais débouchant dans un tube commun qui s’ouvre par un
gonophore. Les spermatozoïdes ne sont pas libérés individuellement mais sont enfermés
dans une enveloppe chitineuse et forment des paquets appelés spermatophores. Les
onychophores sont ovipares, ovovivipares ou vivipares.

12) Embranchement des Arthropodes

a) Caractéristiques essentielles

Les arthropodes constituent un grand groupe d’invertébrés très diversifié. Et généralement


nombreux que n’importe quel autre groupe animal. En dépit de leur grande diversité, les
arthropodes possèdent plusieurs caractéristiques essentielles communes :
 Les arthropodes sont des métazoaires à symétrie bilatérale et protostomiens ;
 Leur corps est métamérisé, c’est-à-dire constitué de segments dont chacun porte une
paire d’appendices également articulés ; certains appendices sont modifiés pour des fins
alimentaires ; la métamérisation chez l’adulte peut être réduite (arachnides) ou perdue
(crabes, mites ou acariens) ;
 L’épiderme est composé de la cuticule tégumentaire chitineuse (la chitine est un
polysaccharide azoté ou polyacétylglucosamine), qui forme le squelette externe ou
exosquelette ;
 Le muscle est du type strié, attaché à la cuticule ;
 Ils sont coelomates et le coelome est réduit, existant seulement dans les organes
excréteurs et dans les gonades (gonoductes) ; la cavité du corps est, par conséquent, un
hémocèle ;
 Ils ne possèdent jamais de cils vibratiles ;

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 Le système circulatoire est lacunaire, ouvert avec un coeur muni d’ostioles ;
 L’excrétion se fait généralement par les tubes de Malpighi ;
 Le système nerveux est du type annélide ou hyponeurien (système nerveux central
constitué par un cerveau dorsal (ganglions cérébraux) connecté à une chaîne ventrale des
ganglions segmentaires pairs) ; parmi les organes de sens, on observe généralement les
yeux composés ;
 Les sexes sont généralement séparés et le développement est entrecoupé de mues.
Les arthropodes constituent l’embranchement le plus important du règne animal, car cet
embranchement renferme, plus de trois fois, le nombre de toutes les espèces animales
connues. En outre, les membres de cet embranchement causent énormement de dégâts et
transmettent de nombreuses maladies aux cultures, aux animaux domestiques et à l’homme.

b) Classification

L’embranchement est divisé en trois sous-embranchements dont chacun est subdivisé en


classes, etc. :

Sous-embranchement des Trilobitomorphes

Les trilobites sont des arthropodes fossiles, qui furent abondants au Cambrien et disparus à la
fin de l’Ere Paléozoïque ; c’est le groupe d’arthropodes le plus primitif. Il y a plus de 3.900
espèces décrites à partir des fossiles. Les trilobites mesuraient généralement 3-10 cm de long.
Le corps, aplati et ovale, est divisé transversalement en trois parties : le céphalon, le thorax
et le pygidium ; le corps est aussi divisé longitudinalement en trois lobes, d’où le nom de
Trilobites. Ces arthropodes portaient une paire d’antennes.

Sous-embranchement des Chélicérates

Les Chélicérates sont des arthropodes dont la première paire d’appendices pré-oraux est
transformée en structures pour l’alimentation ; les pièces buccales appelées chélicères, les
chélicères se terminent par une petite pince et remplacent les antennes. La deuxième paire
d’appendices est modifiée en structures adaptées à diverses fonctions (préhension, sensorielle)
selon les classe, et appelées pédipalpes.
Le corps est généralement divisé en deux régions : le céphalothorax ou prosome, formé par la
fusion de la tête et du thorax, et l’abdomen ou opisthosome (qui peut être subdivisé en
préabdomen ou mésosome et postabdomen ou métasome) ; il se termine par un telson. Le
céphalothorax porte les chélicères, les pédipalpes et quatre paires de pattes. Le sous-
embranchement est divisé en deux classes :
Classe des Mérostomes :
Ce sont des chélicérates primitifs, aquatiques et dont le céphalothorax est large. Exemple, la
Limule (marin, avec une large carapace protectrice et des yeux composés développés) ;
Classe des arachnides :
Le corps est divisé en deux régions, le céphalothorax (ou prosome) et l’opisthosome
(abdomen). Le prosome porte des yeux simples et six paires d’appendices dont la première
paire préorale constituent les chélicères, la deuxième paire forme les pédipalpes ou pattes-
mâchoires et les quatre autres paires forment les pattes locomotrices à l’état adulte. Ils sont

29
carnivores et généralement terrestres. La digestion des aliments a lieu en dehors du corps
de l’animal à l’aide des pédipalpes et des chélicères, l’animal saisit la proie dans laquelle il
injecte des enzymes sécrétées par le mésenteron ; le contenu de la proie est liquéfié et est
avalé ensuite par l’arachnide. Les glandes coxales et les tubes de Ma!pighi constituent les
organes d’excrétion. La classe comprend trois ordres (qui sont élevés au rang de classe par
certains auteurs) :
Ordre des Scorpionides : ce sont des scorpions. L’abdomen est très long et se termine par un
telson transformé en une structure en forme de pince et en une structure pour piquer ou
aiguillon (stylet) renfermant une glande à venin. Le venin est neurotoxique et, pour certaines
espèces, peut être fatal pour l’homme. Les scorpions sont ovovivipares ;
Ordre des Aranéides ou Araignées : l’abdomen est globuleux et non segmenté
(extérieurement) ; il est connecté au prosome par un pédicelle étroit et son extrémité porte des
structures qui sont en contact avec les glandes à soie ou filières. La soie est utilisée pour
construire des toiles que l’animal emploie pour attraper des proies. Certaines espèces
d’araignées possèdent des yeux bien développés pour la chasse et, de ce fait, ne construisent
pas de toiles. Les chélicères sont munis de glandes à venin (uniques aux araignées). En
général le venin des araignées n’est pas toxique à l’homme, mais certaines espèces possèdent
un venin dangereux pour l’homme. C’est le cas de la « Veuve noire ». Les pédipalpes du mâle
sont modifiés en une structure pour la copulation. Les araignées sont prédatrices
principalement des insectes.
Ordre des Acariens (Acari) : chez les membres de cet ordre on constate la disparition de la
séparation entre le céphalothorax et I’abdomen et de la segmentation qui n’existe plus qu’au
niveau des appendices buccaux et des pattes. Les pattes ont des griffes ou des ventouses. Chez
les espèces parasites des animaux, le céphalothorax peut se prolonger en un rostre suceur. Les
acariens possèdent trois paires de pattes au stade larvaire et quatre paires aux stades nymphal
et adulte. L’abdomen porte deux stigmates dont la position varie et est utilisée en
systématique. On distingue dans cet ordre les mites ou acariens et les tiques.
Les acariens sont petits mesurant 1 mm de long ou moins en moyenne. Les tiques sont plus
grandes mesurent jusqu’à 3cm de long. Chez les tiques le corps n’est apparemment pas divisé
et il y a perte de la segmentation de l’abdomen qui a d’ailleurs fusionné avec le prosome, ce
qui fait que le corps est couvert par une seule carapace cornée. La région céphalique porte des
pièces buccales et cette région est, de ce fait, appelée capitulum ou gnathosome. La face
ventrale est couverte par des plaques. L’ordre des Acari se subdivise en trois sous-ordre
selon la position de la paire des stiqmates sur I’abdomen :
Sous-ordre des Métastigmates : les membres de ce sous-ordre possèdent une paire de
stigmates située derrière la troisième ou la quatrième paire des coxa. Ce sont les tiques dont
on distingue les tiques dures ou Ixodides comme les genres Ixodes et Dermacentor, et les
tiques molles comme les genres Argas et Ornithodoros.
Sous-ordre des Prostigmates (ou Trombidiformes) : la paire des stigmates est située près des
pièces buccales. Ce sont les acariens. Exemples : les tétranyques (Tetranychidae) et les mites
à galles (Eriophyidae).
Sous-ordre des Astigmates (ou Sarcoptiformes) : ils n’ont pas de système trachéen (pas de
stigmates). Exemples, les acariens des produits stockés et les acariens à scabies (Sarcopidae).

Sous-embranchement des Crustacés

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Les crustacés constituent le seul grand groupe d’arthropodes aquatiques. La grande majorité
d’entre eux sont restés marins ou d’eau douce ; très peu d’espèces sont devenues
complètement terrestres. Ils sont les plus primitifs d’arthropodes vivants. Le corps, couvert
entièrement ou partiellement par une carapace calcaire, comprend un céphalothorax de 14
segments et un abdomen de six segments terminés par un telson qui porte l’anus. Les
crustacés possèdent deux paires d’antennes (dont une paire d’antennules équivalant aux
antennes d’insectes) et une paire d’yeux composés pédonculés. Les pièces buccales sont
constituées par une paire de mandibules broyeuses, deux paires de maxilles et trois paires de
pattes thoraciques qui servent dans l’alimentation et qui sont appelées maxillipèdes. Le sous-
embranchement comprend deux classes :
 Classe des Malacostracés : c’est la classe la plus importante du sous-embranchement du
point de vue du nombre d’espèces ; elle renferme environ les ¾ de tous les crustacés.
L’ordre des Décapodes dans cette classe compte plus de 8.500 espèces déjà décrites (les
¾ de tous les crustacés). L’ordre contient aussi les plus grands crustacés ; ce sont les
crabes, les crevettes et les langoustes (écrevisses) ;
 Classe des Copépodes : les membres de cette classe constituent la majeure partie des
aliments pour les animaux marins. Le genre Cyclops est dans la classe des Copépodes.

Sous-embranchement des Mandibulates

Les Mandibulates possèdent une paire de mandibules et une paire d’antennes. L’excrétion
se fait par les trachées ou par les tubes de Malplghi. Ils sont primitivement terrestres et se
répartissent en cinq classes (les Myriapodes jadis groupés en une seule classe sont
actuellement répartis en quatre classes) :
• Classe des Symphyles (Symphyla) :

Ils mesurent 1-18 mm de long. Possèdent 12 segments qui portent des pattes couvertes par 15-
24 plaques tergales. Le dernier segment porte une paire de cerques ; le tronc se termine par un
telson. L’orifice génital est situé sur le 4ème segment. Ils se déplacent très rapidement.
• Classe des Pauropodes :

Les membres de cette classe mesurent 0,5-1,5 mm de longueur. Le corps est mou et ils vivent
sous la litière et dans le sol. Le corps porte 11 segments dont 9 portent des pattes et le
deuxième au neuvième segment sont couverts de plaques tergales. Les mandibules sont
adaptées pour percer et broyer. Ils sont généralement détrituphages ou se nourrissent de
champignons, mais certaines espèces sont prédatrices. L’orifice génital est situé sur le 3ème
segment.
• Classe des Chilopodes : ce sont des mandibulates dont le corps est allongé et comprend
deux régions, la tête et le tronc (ou corps). L’orifice génital s’ouvre l’extrémité postérieure
du corps. On observe sous les mandibules, une première paire de maxilles qui forment la
lèvre inférieure et une deuxième paire de maxilles qui couvrent la première paire. Les autres
appendices buccaux sont couverts par une paire de griffes à poison. Les chilopodes sont
carnivores (prédateurs). Ils portent une paire de pattes par segment, avec un total de 31 à 170
(ou 181) paires de pattes. Exemple, la scolopendre (Scolopandra sp.).
• Classe des Diplopodes : ce sont les mille-pattes au corps allongé comprenant une tête et un
tronc. Le tégument est dur, imprégné de sels de calcium (comme chez les crustacés). Les

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segments du tronc sont doubles (formés par la fusion de deux somites) et sont appelés des
diplosegments. Le nombre des segments varie entre 11 et plus de 100. Chaque diplosegment
porte deux paires de pattes d’où le nom de Diplopodes. Contrairement aux chilopodes,
l’orifice génital s’ouvre sur 3ème segment du corps. Les Diplopodes sont lucifuges,
Exemple, les Iules.
• Classe des Hexapodes ou Insectes : les insectes représentent un groupe très diversifié
d’arthropodes. Ils se distinguent des autres arthropodes, notamment par un corps segmenté
portant des appendices paires également segmentés, les segments du corps sont groupés en
trois régions : la tête, le thorax et l’abdomen, par la présence, à l’état adulte, de trois paires
de pattes (Hexapodes) et généralement d’une ou de deux paires d’ailes. Les insectes sont les
seuls invertébrés ailés.
La classe des Insectes est divisée en deux sous-classes sur la base de la présence ou l’absence
d’ailes. Les deux sous-classes comprennent une trentaine d’ordres dont nous décrivons
brièvement les plus importants du point de vue agricole et médicale. Le cours d’Entomologie
générale dispensé en G3 fournira de plus amples détails sur ces ordres.
A. Sous-classe des Aptérygotes : ce sont des insectes qui sont primitivement aptères, c’est à-
dire dépourvus d’ailes. La sous-classe contient quatre ordres : Protoures, Diploures,
Collemboles et Thysanoures. Les trois premiers ordres contiennent de très petits insectes
dont les détails seront donnés dans le cours d’Entomologie générale en 3ème Graduat.
Quant aux Thysanoures, ils possèdent des pièces buccales du type broyeur et le corps est
généralement couvert d’écailles. Les yeux composés et les ocelles sont généralement présents;
les antennes sont filiformes. L’abdomen se termine par deux structures appelées cerques ; les
cerques et le filament médian (situé entre eux) sont longs. Ce sont les “poissons d’argent”
dont certaines espèces sont domestiques et préfèrent vivre cachés entre de vieux livres
(Lepisma sp., Thermobia sp.).
B. Sous-classe des Ptérygotes : les membres de cette sous-classe possèdent des ailes ; toute
absence d’ailes à l’état adulte est une perte secondaire. La sous-classe contient environ 24
ordres qui feront l’objet d’un chapitre du cours d’Entomologie générale.

13) Embranchement des Echinodermes

a) Caractéristiques essentielles

Les Echinodermes sont des invertébrés deutérostomiens, coelomates, épithélioneuriens


(système nerveux intimement associé à l’épiderme) et exclusivement marins. Ils présentent les
caracteristiques suivantes :
Le corps présente une symétrie radiaire généralement pentaradiaire, mais qui est une
acquisition secondaire parce que les ancêtres (les plus vieux fossiles) et les larves des
échinodermes modernes ont une symétrie bilatérale.
Leur squelette interne est composé des structures calcaires, des plaques ou des spicules et
porte des projections qui donnent à la surface du corps un aspect épineux, d’où le nom
d’échinoderme (ou peau épineuse) ;
L’organisation du corps est basée sur un système des canaux coelomiques qui est, outre les
appendices à la surface du corps, le caractère le plus distinctif des échinodermes. Ce système

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appelé système des ambulacres ou hydrocoele, communique avec l’eau de mer par un
orifice, le pore aquifère.

b) Classification

L’embranchement des Echinodermes est actuellement divisé en quatre sous-embranchements,


dont trois sont brièvement décrits ci-dessous (le quatrième est constitué des fossiles). Il s’agit
des sous-embranchements des Crinozoaires, Astérozoaires et Echinozoaires.
• Sous-embranchement des Crinozoaires : ce sont des échinodermes à thèque globuleuse ou
en forme d’une tasse, et munis de branchioles ou de bras. Ils sont attachés à un substrat et la
surface orale est dirigée vers le haut. On distingue plusieurs classes notamment les classes des
Crinoidés, Cystidés (actuellement divisée en deux classes: Rhombifères et Diploporites) et
des Blastoidés.
• Sous-embranchement des Astérozoaires : échinodermes libres (pas attachés) en forme
d’étoile. Ce sous-embranchement ne contient qu’une seule classe, celle des Stelleroïdés
(subdivisée en trois sous-classes dont celle des Astéridés qui contient les étoiles de mer et
celle des Ophiuridés représentée par les Echinodermes appelés “étoiles serpents”, étoiles
paniers”, etc.).
• Sous-embranchement des Echinozoaires : ce sont des échinodermes globuleux, dépourvus
de bras (ou de branchioles) et généralement libres. Le sous-embranchement comprend
plusieurs classes dont celles des Holothurides, des Edrioastéroïdes et des Echinides.

14) Embranchement des Chordés

a) Caracteristiques essentielles

Les Chordés représentent un groupe d’animaux qui sont des métazoaires coelomates,
bilatéralement symétriques, deutérostomiens et épineuriens (à système nerveux dorsal)
caractérisés notamment par :
- La présence, au moins pendant le développement embryonnaire, d’une notochorde
(notocorde) ou corde dorsale, une structure en forme d’une baguette et flexible qui
supporte le corps et qui s’étend le long du corps et sous le tube nerveux ;
- Les fentes branchiales, à un stade de leur développement, qui percent les parois
pharyngiennes ;
- Le tube nerveux (système nerveux tubulaire) dorsal creux.

b) Classification

L’embranchement des Chordés comprend trois sous-embranchements, les Urochordés, les


Céphalochordés et les Vertébrés. Un groupe de vers marins jadis considérés comme chordés
ont été placés dans un embranchement séparé, celui des Hémichordés parce que la structure
considérée comme une chorde chez ces animaux n’est pas de même nature que la notochorde
des vrais chordés. Le terme Protochordés est parfois utilisé pour désigner ensemble les
hémichordés, urochordés et céphalochordés.).
Sous-embranchement des Urochordés ou Tuniciers :

33
Les Urochordés ne présentent les caractéristiques des chordés qu’au stade larvaire, qui
ressemble à un têtard. La notochorde est limitée à la zone caudale et disparaît chez l’adulte.
Les adultes portent une tunique contenant de la cellulose. Ainsi sont-ils appelés Tuniciers. On
distingue trois classes :
 La classe des Larvacés ou Appendiculaires : représente de petits animaux transparents et
nageurs, munis d’un corps et d’une longue queue. Les adultes sont néoténiques (d’où le
nom de Larvacés) et ont gardé quelques caractéristiques larvaires (la notochorde). Le
corps ressemble à un têtard larvaire d’Ascidies. Ils ne possèdent plus que deux fentes
branchiales seulement. L’animal est renfermé dans une coque sécrétée par l’épiderme,
mais il n’y a pas de tunique de cellulose. Les battements ondulatoires de la queue
provoquent un courant d’eau qui envoie les organismes planctoniques vers la bouche de
l’animal. Les Larvacés sont les plus primitifs des Tuniciers ; ils sont ovipares et les œufs
sont pondus dans l’eau ; le développement passe par un stade larvaire.
 La classe des Thaliacés : les membres de cette classe sont transparents, pélagiques ou
planctoniques et libres ; ils sont dépourvus de la chorde dorsale à l’état adulte.
 La classe des Ascidies : ce sont les Tuniciers sacciformes à l’état adulte ; ils sont les plus
typiques et les plus communs des Tuniciers. Les Ascidies sont marins, attachés aux
roches, aux coquilles, etc. La larve et urochordée, se fixe à un substrat et subit la
métamorphose en perdant toute la région caudale. Le corps de l’adulte porte deux
ouvertures, le siphon buccal antérieur et le siphon cloacal ; il est enveloppé par une
tunique lisse ou rugueuse qui peut être nue ou couverte de débris divers.
Sous-embranchement des Céphalochordés ou acraniens:

La notochorde s’étend de la tête vers la région caudale et persiste chez l’adulte. Ce sont de
petits animaux pisciformes et communément appelés amphioxus. Le sous-embranchement
comprend une seule famille des Branchiostomidae qui contient deux genres, Branchiostoma
(Amphioxus) et Asymmetron dont les espèces habitent les mers chaudes (Atlantique, Océan
Indien, etc.).
Sous-embranchement des Vertébrés

La notochorde est transformée en une colonne vertébrale. Si l’on considère que les poissons
constituent deux classes, on peut subdiviser le sous-embranchement des Vertébrés en sept
grands groupes dont chacun a rang de classe : les Agnathes (ou Cyclostomes), les
Elasmobranchiomorphes (poissons cartilagineux), les Ostéichthyens (poissons osseux), les
Batraciens (ou Amphibiens), les Reptiles, les Oiseaux et les mammifères.
1. Classe des Agnathes ou Cyclostomes :

Cette classe contient les vertébrés pisciformes, dépourvus des mâchoires, possédant une
bouche suçante arrondie avec une langue râpeuse. Les téguments comprennent un corps mou,
non couvert d’écailles. Le squelette est rudimentaire : cartilagineux et ne porte aucune trace
d’os ; la corde dorsale persiste à l’état adulte ; les nageoires paires sont absentes.
Le système digestif est complet : il commence par la bouche et se termine par l’anus. La
bouche dépourvue de mâchoires est adaptée pour la succion (bouche-ventouse) ; la cavité
buccale sans dents porte, chez l’adulte, une langue râpeuse, une structure gratteuse qui
remplace les mâchoires. Le pharynx se présente comme un segment court situé entre la
bouche et l’oesophage. Ce dernier est un simple tube couvert par un épithélium qui porte

34
beaucoup de cellules à mucus ; il assure le transport des éléments nutritifs de la bouche et
pharynx jusqu’à l’intestin. II n’y a pas d’estornac. L’intestin est muni d’une valvule spirale
et débouche dans un rectum qui se termine par un anus. Il est le siège de la digestion et de
l’absorption.
Une excroissance (endodermique) glandulaire de l’intestin constitue le pancréas qui est le
siège principal de synthèse des enzymes digestives, qui sont dévèrsées dans la partie
antérieure de l’intestin. L’endoderme de l’intestin forme aussi une autre structure, le foie, dont
le rôle principal est le stockage des éléments nutritifs (hydrates de carbone : sucres simples,
glycogène).
Le pancréas sécrète aussi la bile dans l’intestin ; les sels biliaires aident l’enzyme
pancréatique dans le catabolisme et l’absorption des graisses. L’adulte, grâce à son disque
adhésif formé par la bouche, s’attache aux poissons-hôtes pour râper la chair et sucer le sang.
Il vit en semi-ectoparasite sur les vrais poissons. La bouche-ventouse permet aussi à l’animal
de s’attacher aux pierres. La larve vit dans l’eau douce ; elle est dépourvue de la langue
râpeuse et elle n’est pas prédatrice, mais s’alimente à l’aide des cirres buccaux comme
l’amphioxus.
Le système circulatoire des cyclostomes, comme celui de beaucoup d’autres animaux, est
constitué par le cœur qui envoie le sang, dans les artères, aux branchies (ou poumons) et aux
divers tissus du corps. Le système d’échanges gazeux est constitué par des branchies dont les
passages ne sont pas constitués par des fentes mais par des poches sphériques. L’animal ne
possède qu’une seule narine situee sur le sommet de la tête. Après une métamorphose, la larve
devient adulte et descend dans la mer, mais il peut aussi passer sa vie dans l’eau douce. La
lamproie est le représentant typique de la classe. Les Osracodermes, vertébrés sans mâhoires,
sont des représentants anciens des Agnates.
Super-classe des Poissons (ou Fisces)

Les poissons et les autres vertébrés que nous allons voir sont dits Gnathostomes (avec une
bouche possédant des mâchoires) par opposition aux Agnathes. Les poissons sont des
métazoaires aquatiques caractérisés notamment par :
- La présence des mâchoires ;
- Un corps couvert d’écailles ;
- La présence des nageoires paires (une paire de nageoires pectorales et une de nageoires
pelviennes) et des nageoires impaires (une nageoire dorsale et une caudale) ;
- Des branchies pour l’échange gazeux ;
- L’oeuf sans amnios.
La classification des poissons n’est pas aisée. Certains systématiciens groupent les poissons
vivants dans deux sous-classes : les Chondrostéens et les Osteichtéens qui sont
respectivement les poissons cartilagineux et les poissons osseux. Plusieurs autres
systématiciens (dont Romer et Parsons, 1977) placent tous les poissons dans la Super-classe
des poissons ou Pisces et élèvent les deux sous-classes ci-dessus au rang de classe. Dans ces
notes, nous suivons la classification de ces deux auteurs.
2. Classe des Elasrnobranchiomorphes :
Ce sont des poissons cartilagineux, c’est-à-dire leur squelette est resté cartilagineux (non
osseux). La classe contient aussi des poissons archaïques osseux apparentés. Il n’y a pas de
vessie natatoire.
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a) Sous-classe dès Placodermes : Poissons cuirassés, tous dévoniens.

Les Placodermes constituent une classe des poissons cuiracés qui avaient apparu au Silurien et
dérivés des Agnathes. Ils furent très abondants au Dévonien mais ont disparu au Permien (il y
a environ 230 millions d’années). Les placodermes possédaient des mâchoires attachées au
crâne, un fait qui avait entraîné une révolution, par rapport aux agnathes, dans le mode
d’alimentation et de vie de ces vertébrés (beaucoup des représentants du groupe étaient
devenus des prédateurs féroces). Les mâchoires s’étaient développées à partir des éléments
squelettiques pharyngiens qui supportaient les branchies (comparées avec les mâchoires des
arthropodes).
b) Sous-classe des Chondrichthyens : Poissons cartilagineux.

• Infraclasse des Elasmobranches ou Sélaciens : mâchoire supérieure libre, non soudée au


crâne ; les branchies possèdent des ouvertures externes séparées. Ce sont des carnassiers.
Exemples : requin, raie, torpille. On pense que les Sélaciens dérivent des Placodermes.
• Infraclasse des Holocéphales : la mâchoire supérieure est soudée au crâne ; branchies
couvertes par un opercule. Le représentant actuel le plus important est la Chimère.
3) Classe des Ostéichthyens :

Ce sont des Poissons osseux. Les poissons osseux actuels sont groupes en deux sous-classes :
1) Sous-classe des Actinoptérygiens : les nageoires sont soutenues par des rayons ossifiés.

 Superordre des Chondrostéens : poissons primitifs à queue hétérocerque et possédant un


squelette partiellement ossifié ; la corde dorsale persistante. Les formes actuelles sont
représentées par le Polypterus sp. et l’esturgeon est le représentant actuel le plus important.
 Superordre des Holostéens : ces poissons présentent des caractères communs aux
Crossoptérygiens et aux Téléostéens. On observe un reste de la valvule spirale dans
l’intestin. Deux genres vivants sont localisés en Amérique du nord et centrale.
 Superordre des Téléostéens : ils dérivent des Holostéens. Le crâne et la colonne
vertébrale sont ossiflés entièrement et la queue est homocerque. Ils ne possèdent pas de
valvule spirale dans l’intestin. C’est le groupe de poissons le plus important représentant
environ 96 % de la faune ichthyologique actuelle de mer et d’eau douce. La subdivision de
ce superordre en ordres (6 à 50 ordres selon les auteurs) est très compliquée. Exemples :
capitaine (Lates sp.), morue, perche, tilapia, etc.
2) Sous-classe des Sarcoptérygiens (ou Choanichthyes) : les nageoires sont soutenues par
des rayons charnus. La sous-classe est subdivisée en deux ordres :
 Ordre des Crossoptérygiens : machoire superieure libre, poissons predateurs dont le
sous-ordre des Coelacanthiformes contient des formes marines bizarres ou reliques. Les
anciens poissons à nageoires lobées, longtemps considérés comme éteints depuis 75 ans,
mais en 1939 quelques spécimens étaient trouvés dans les eaux profondes de la côte sud-
est de l’Afrique. Ils appartiennent au seul genre vivant Latimeria. Ces poissons sont
intéressants car ils ont des poumons et des nageoires pectorales et pelviennes dont les bases
sont grandes et charnues qui constituent deux adaptations pour la vie sur terre (nageoires
semblables aux pattes qui seraient utilisées pour se mouvoir dans le sable et la boue). On

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pense qu’un groupe de ces anciens poissons à nageoires lobées auraient donné naissance
aux premiers Amphibiens vers la fin du Dévonien.
 Ordre des Dipneustes : poissons à poumons et d’eau douce qui vivent dans les marécages
sans oxygène. La mâchoire supérieure est soudée au crâne et la queue est hétérocerque et
diphycerque. Ils comprennent cinq espèces (une espèce en Australie, trois en Afrique et
une en Amérique du sud).
4. Classe des Amphibiens ou Batraciens

Les Amphibiens sont des vertébrés qui ont primitivement deux paires de membres pour
marcher (Tétrapodes) ; les membres portent 5 doigts. Les batraciens mènent une vie double,
que et terrestre, aquatique et terrestre : la larve ou têtard possède des branchies externes et est
aquatique. Elle ne possede pas de membres pairs, mais les nageoires dorsales et caudales
seulement qui sont de simples replis de la peau, non soutenues par des rayons. La peau est
nue. L’adulte a des poumons et est terrestre. Sa peau est nue, couverte par une simple cuticule
(la couche superficielle cornée est mince) ; elle est richement pourvue de glandes muqueuses
qui assurent l’humidité et la souplesse de la peau. Il n’y a pas d’écailles ni de griffes.
La classe des Amphibiens comprend trois ordres qui représentent toutes les formes actuelles
de la sous-classe des Lissamphibia :
 L’ordre des Apodes : Batraciens sans pattes et serpentiformes. Ils vivent dans le sol où ils
creusent comme les lombrics. Les yeux et les oreilles sont atrophiés et la région caudale
devient peu importante et peut meme disparaitre totalement rendant ainsi l’anus terminal.
Les embryons portent des branchies externes qui leur permettent de respirer l’air dissous
dans les liquides ovalaires. Ils vivent en zones tropicales ou équatoriales de l’Afrique,
Amérique du sud et de l’Inde. Certaines espèces mesurent jusqu’à 1 m de longueur.
 L’ordre des Anoures : Amphibiens dépourvus de la queue : ce sont les grenouilles et les
crapauds. Les pattes postérieures sont sauteuses. Les métamorphoses sont importantes. Le
crapeau (Bufo bufo) est nocturne et chasseur ; il peut jeûner jusqu'à 1 mois.
 L’ordre des Urodèles : Amphibiens possédant une queue bien développée, comprimée
latéralement. Les têtards portent des branchies externes, l’adulte possède des poumons. Les
métamorphoses sont simples ou graduelles. Exemple, la salamandre.

5. Classe des Reptiles


Les reptiles sont des vertébrés amniotes caractérisés par une peau sèche, couverte d’écailles et
la présence des poumons pour l’échange gazeux. La fertilisation est interne et l’oeuf est
enfermé dans une coquille et est pondu sur terre (oeuf “cléidoïque”). Quelques espèces de
reptiles sont vivipares.
Les reptiles sont des vertébrés que l’on croît être les descendants des amphibiens. Ils sont les
premiers vertébrés entièrement terrestres. Ils ont trouvé la solution au problème de
reproduction avec un œuf amniotique qui constitue le trait principal qui distingue les reptiles
des amphibîens. L’oeuf contient un vitellus (jaune) abondant pour le jeune animal d’éclore à
un stade plus avancé et avec des dimensions plus grandes que chez les animaux aquatiques. .
Selon l’évolution des ouvertures dans le plafond du crâne, les fosses temporales, on groupe
tous les reptiles vivants dans deux sous-classes comme indiqué ci-dessous :

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a) Sous-classe des Anapsidas : reptiles sans fosses temporales, le plafond du crâne est solide.
L’ordre des Testudinata ou Chéloniens contient les formes actuelles de la sous-classe. Ce
sont des tortues, avec un corps enveloppé dans une carapace.
b) Sous-classe des Diapsida : reptiles possédant généralement deux paires des fosses
temporales, une paire de chaque côté du crâne :

Super-ordre des Lepidosauria :


1) Ordre des Squamata : corps couvert d’écaille épidermiques osseuses.

 Sous-ordre des Lacertilia : ce sont des lézards et des caméléons (les caméléons ont des
pattes préhensiles et une langue très érectile, traits qui montrent qu’ils ont suivi une ligne
évolutive différente par rapport aux autres reptiles).
 Sous-ordre des Serpentes : seprents descendants des lézards. Ils ont suivi une réduction
et généralement une perte complète des membres et leur locomotion est assurée par une
ondulation du corps et de la queue aidée par des écailles qui forment des projections et
qui empêchent le glissement en arrière. Les parties du crâne et la disposition des
mâchoires sont modifiées pour assurer une flexibilité qui permet aux serpents
d’avaler des proies entières. Plusieurs genres ont développé des glandes à venin ; ces
serpents sont généralement petits et les crochets inoffensifs sont logés dans le fond de la
bouche : ils sont peu dangereux pour l’homme et autres grands animaux, Par contre,
d’autres serpents possèdent des crochets très développés et des venins très puissants et
variés qui attaquent le système nerveux ou entraînent la destruction des tissus.
2) Ordre des Crocodiliens (crocodiles et aligators) (Parfois placés dans une Sous-classe,
celle des Archosauria) ; contient les seuls survivants de l’ordre (ou de la sous-classe), dont
les membres furent des reptiles terrestres les plus dominants du Mésozoïque (225 à 65
millions d’années) et duquel descendent les oiseaux. Les crocodiliens sont quadrupèdes et
amphibiens ; ils présentent plusieurs traits communs avec les oiseaux.

6. Classe des Oiseaux

Ce sont des vertébrés amniotes et endothermiques. Ils présentent beaucoup de similitudes


avec les reptiles, mais les écailles sont transformées en plumes, qui couvrent le corps, et les
membres supérieurs transformés en ailes. Ainsi, les oiseaux marchent sur deux pattes. Leur
adaptation bipède rappelle celle de leurs consanguins, les dinosaures.
Les machoires sont dépourvues de dents qui sont remplacées par un bec corné. Le bec sert à
rassembler de la nourriture et est de structure variée ; chez le perroquet le bec est puissant et
permet de casser des noix ; chez les pics (piverts), le bec est devenu un organe de perforation
(écorce des arbres).
Dans la sous-classe des Archaeopteryx (l’ancêtre des oiseaux du dépôt du Jurassique
supérieur, environ 136 millions d’années), les dents étaient encore présentes, les ailes avec
des doigts portant des griffes et la queue était du type reptile. Chez les oiseaux, le sternum du
thorax est élargi et sert de point d’attache des muscles de vol. Les oiseaux possèdent un
cloaque ; ils sont ovipares avec un oeuf “cléidoïque” bien développé. Ils volent, nagent ou
courent ; certains ont perdu la capacité de voler.

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La classe des oiseaux comprend deux sous-classes : les Archéornithes, qui représentent les
oiseaux fossiles (Archaeopteryx sp. du Jurassique avec un squelette reptilien et avec des
plumes), et les Néornithes qui contiennent les oiseaux modernes avec un squelette moderne.
La sous-classe des Néornithes est subdivisée en deux super-ordres qui contiennent des
oiseaux vivants :
 Super-ordre des Paléognates (ou Ratites) : ils possèdent généralement des ailes réduites,
un squelette primitif, et ont perdu la capacité de voler. Ce sont des oiseaux marcheurs.
Exemples : Autruche (Struthio camelus camelus) et le kiwi.
 Super-ordre des Néognates : contient tous les autres oiseaux classés dans un grand
nombre d’ordres avec des formes et moeurs très variees, mais presque similaires quant à
leurs caractéristiques anatomiques. Les ordres les plus importants sont brièvement décrits
ci-dessous :
1) L’ordre des Sphenisciforrnes : les pingouins (Spheniscus sp.), oiseaux qui ont perdu
complètement la capacité de voler et sont très adaptés pour la vie aquatique et nagent
aussi bien que les poissons. Ils vivent sur les côtes des mers de l’hémisphere sud ;
beaucoup se nourrissent de poissons.
2) L’ordre des Pélicaniformes : pélicans (Pelecanus sp.), etc.; beaucoup d’espèces sont
des oiseaux marins et bons voiliers.
3) L’ordre des Ciconiiformes : hérons et autres ; plusieurs espèces vivent dans les parties
chaudes des différents continents ; ils se réproduisent en colonies dans la brousse près
des marécages ; ils se nourrissent d’insectes aquatiques et de petits vertébrés. Le pique-
boeuf (Bubulcus ibis), qui appartient à cet ordre, vit en Afrique et en Asie du sud-est,
Ces oiseaux se perchent sur la tête et le dos de bovins d’où ils ramassent des insectes et
tiques parasites. Parfois ils accompagnent de grands animaux sauvages tels que les
éléphants et les buffles et les avertissent de tout danger en volant subitement.
Le héron commun (Ardea cinerea) vit en Europe centrale mais aussi dans certaines
parties de l’Afrique. Cet ordre contient aussi un oiseau bien connu, le Marabou
(Leptaptilus crumeniferus) qui habite les parties chaudes de l’Afrique. Il a une poche
nue sous la gorge et se nourrit de déchets et charogne mais peut aussi chasser de petits
animaux sur la terre et dans l’eau. Une autre espèce, Ibis ibis, vit près de l’eau en
Afrique centrale. Le flamant appartient aussi à cet ordre.
4) L’ordre des Anseriformes : cygnes (Cygnus sp.), oies et canards. Les pattes sont
palmées.
5) L’ordre des Falconiformes : oiseàux de proie avec un bec fort et crochu adapté pour
déchirer la chair. Presque tous carnivores et sont d’excellents voiliers : vautours et
aigles.
6) L’ordre Galliformes : contient environ 200 espèces d’oiseaux dc chasse, de grandeur
moyenne et adaptés à la vie terrestre. Exemples :
- La pintade (Numido meleagris) qui vit en Afrique au sud, du Sahara. Les pintades
vivent en familles d’environ 20 oiseaux et plusieurs familles peuvent co-habiter et
former de grandes troupes à la lisière forestière. L’élevage de ces oiseaux était jadis
florissant mais a fortement diminué ;

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- Le dindon (Meleagris gallopava) vit en troupe dans les forêts de l’est des Etats-Unis
et de l’Amérique centrale ;
- Toutefois, l’espèce la plus connue de cet ordre et même de la classe est la poule
(GalIus gallus domestica), l’un des animaux domestiques les plus importants ; cette
espèce est élevée et améliorée par l’homme depuis plus de 4000 ans. Cet oiseau est
élevé pour ses oeufs (une bonne poule peut pondre jusqu’à 300 oeufs/an) et pour sa
chair. La perdrix (Perdix perdix) vit en Europe et aussi en Afrique.

7) L’ordre des Columbiformes : la lamille des Columbidae de cet ordre contient environ
300 espèces d’oiseaux communément appelés pigeons et qui ont une distribution
presque cosmopolite sauf les régions arctiques et antarctiques. La plupart des pigeons
sont granivores. Une des espèces sauvages européennes, Columba livia, est l’ancêtre de
toutes les variétés des pigeons domestiques. Les tourterelles appartiennent à cet ordre.
8) L’ordre des Psittaciformes : ce sont les perroquets. L’ordre renferme environ 100
genres qui contiennent plus de 600 espèces. Les perroquets habitent les régions
tropicales et subtropicales essentiellement dans les parties forestières. Ils se nourrissent
de fruits et de tout autre aliment végétal. Le bec est spécialement formé pour casser les
noix. Les perroquets sont élevés dans beaucoup de pays et sont reconnus pour leur
capacité d’imitation du langage humain.
9) L’ordre des Strigiformes: les hiboux. Leur distribution est presque cosmopolite. Les
hiboux sont des rapaces et d’excellents chasseurs : ils sont nocturnes, possèdent une
vision parfaite, la capacité de voler sans bruit et de tourner la tête à 270 degrés, et
possèdent des griffes fortes et tranchantes. Ils se nourrissent de rongeurs et d’autres
petits vertébrés. Les hiboux furent jadis considérés comme un symbole de la mort et
associés à l’idée de mauvais esprits et de la malchance ; ils furent ainsi tués en masse.
Actuellement, ils sont protégés dans beaucoup de pays. Les coucous appartiennent aussi
à cet ordre.
10) L’ordre des Caprimulgiformes : oiseaux nocturnes ou crepusculaires qui se
nourrissent d’insectes. Le bec est très large, court et entouré par des poils raides. Le
corps est couvert de plumes légères comme celles des hiboux. Le nid est construit à
même le sol.
11) L’ordre des Apodiformes : ces oiseaux se nourrissent de nectar des fleurs et de petits
insectes et araignées ; ils ont un bec spécialisé, parfois recourbé comme une pince avec
une longue langue qui leur permet de sucer le nectar. Ils peuvent planer dans l’air et le
battement des leurs ailes produit un son caractéristique. Ils construisent de petits nids en
forme de panier dans les arbres ou parmi les plantes.
12) L’ordre des Piciformes : les oiseaux d’une des famille (Picidae) possèdent des pattes
adaptées pour grimper aux arbres : deux orteils dirigés vers l’avant et deux autres en
arrière ; ils ont un bec fort en forme de ciseaux qui leur permet de faire des trous dans
les arbres. Les toucans appartiennent à cet ordre.
13) L’ordre des Passeriformes : c’est un grand ordre qui contient plus de 5.000 espèces
qui constituent environ les trois-cinquièmes de tous les oiseaux. Ils construisent de jolis
nids en forme de panier, parmi des roseaux (exemple les moineaux).

7. Classe des Mammifères

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Les mammifères sont des descendants de reptiles (par la sous-classe des Synapsida). Ils sont
primitivement tétrapodes et se caractérisent essentiellement par les faits suivants :
 Corps couvert de poils et possédant de nombreuses glandes : sudoripares, sébacées et
mammaires ;
 Jeunes nourris avec le lait produit par les glandes mammaires ; soins et entraînement des
jeunes par les parents ;
 Vertébrés endothermiques (les poils assurent une température corporelle constante) ;
 Vertébrés amniotes, avec une longue période pour le développement et la formation d’un
système nerveux délicat et d’autres mécanismes avant de libérer les jeunes dans le
monde;
 Dents différenciées en trois types : incisives, canines et moIaires ;
 Doigts terminés par des ongles, des griffes ou des sabots ;
 Oreille externe porte généralement un pavillon.
Selon le mode de reproduction et l’état de développement du jeune à la naissance, la classe
des mammifères est subdivisée en trois sous-classes : Protothériens (Monotrèmes),
Métathériens (Marsupiaux) et Euthériens.
1) La sous-classe des Protothériens ou Monotrèmes : elle contient des mammifères
primitifs et ovipares qui vivent en Australie. Ils produisent une forme modiflee de lait pour
nourrir les jeunes. Exemple : platypus à bec de canard (Ornithorhynchus anatinus) qui vit en
Australie
2) La sous-classe des Métathériens ou Marsupiaux : mammifères à poche (ou à
marsupium). Le placenta est simple, non allantoïque et, par conséquent, les jeunes naissent
très petits et continuent leur développement dans la poche maternelle où ils sont nourris par le
lait. Exemples : le kangourou (animal herbivore vivant en Australie) et l’opossum, animal
primitif, carnivore, présent seulement dans le continent américain.
3) La sous-classe des Euthériens : ce sont des mammifères placentaires ou de vrais
mammifères avec un placenta allantoïque, complexe et bien développé (connexion nutritive
efficace entre la mère et l’embryon) ; ils n’ont pas de marsupium. Les jeunes naissent à un
stade de développement plus avancé. La sous-classe comprend dix ordres :
1. Ordre des Insectivores : Euthériens primitifs, généralement petits et qui se nourrissent
d’insectes. Exemple la musaraigne et le potamogale (ou fausse-loutre) ;
2. Ordre des Rongeurs : ils possèdent une paire d’incisives à la machoire supérieure ; ces
dents taillées en biseau ont une croissance continue qui oblige ces animaux à ronger
constamment des objets (végétaux, papier) pour assurer l’usure de dents. Ce sont les
écureuils, rats, souris, cobayes (cochons d’Inde), porcs-épics, aulacode, etc. ;
3. Ordre des logomorphes : ils rongent, mais ne sont pas apparentés à l’ordre des
Rongeurs; ils ont deux paires d’incisives à la machoire supérieure, l’une derrière
d’autre; ce sont les lapins et lièvres ;
4. Ordre des Carnivores : vrais carnivores : chats, civettes, hyènes, chiens, lion, etc. ;
5. Ordre des Périssodactyles : ongulés (pieds terminés par des ongles/doigt dont les
extrémités sont entourées par des sabots) avec un nombre impair de doigts ; ce sont les
chevaux, rhinocéros, tapirs, etc. ;

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6. Ordre des Artiodactyles : ongulés (doigts transformés en sabots) avec un nombre pair
de doigIs. On distingue deux sous-ordres :
- Sous-ordre des Suina avec un estomac simple : porc, sanglier, hippopotame, et ;
- Sous-ordre des Ruminants possédant un estomac complexe : chameaux, chèvres,
moutons, antilopes, girafes, etc. ;
7. Ordre des Cétacés : ce sont les baleines. Mammifères au corps pisciforme, sans
revêtement pileux et qui ne quittent jamais l’habitat aquatique ;
8. Ordre des Pachydermes : peau épaisse avec des poils rars, ils portent une longue
trompe nasale. Ce sont les éléphants dont l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) ;
9. Ordre des Chiroptères : vrais mammifères volants. Ils sont placés dans deux sous-
ordres :
- Celui des Mégachiroptères qui contient les grands chiroptères qui se nourrissent de
fruits (ravageurs) (appelés aussi « chiens-volants » : la forme de la tête rappelle celle du
chien) et les vampires (Desmodus sp.), hématophages ; et ;
- Celui des Microchiroptères, petits chiroptères qui sont les chauves-souris
(insectivores)
10. Ordre des Primates : rnains et pieds terminés par cinq doigts munis d’ongles plates ;
ils sont ordinairenent arboricoles ; le pouce et le gros orteil sont généralement
opposables (aux autres doigts et orteils) ; les mamefles sont pectorales. L’ordre est
subdivisé en trois sous-ordres :
(1)Sous-ordre des Lémuriens (petits animaux arboricoles, exemple le galago) ;
(2)Sous-ordre des Platyrrhiniens : narines ouvertes sur le côté. Ce sont les singes du
Nouveau-Monde (Amérique du sud) ;
(3)Sous-ordre des Catarrhiniens : narines ouvertes vers le bas ; présence des callosités
fessières (épaississements de la peau). Ce sous-ordre comprend deux groupes : (a) les
singes de l’Ancien-Monde et (b) les Anthropomorphes : primates de grande taille,
dépourvus de queue, et callosités fessières réduites ou absentes : orang-outan,
gorille, chimpanzé et homme.

42
Chapitre 3. CLASSIFICATION ET RÔLE DE QUELQUES ESPECES ANIMALES A
BUT ZOOTECHNIQUE

3.1 Classe des oiseaux

Cette classe est représentée par plusieurs ordres dont 3 sont plus exploités zootechniquement,
à savoir : les Galliformes, les Ansériformes et les Collumbiformes.

3.1.1 Ordre des Galliformes

Cet ordre comprend la majorité des oiseaux de la basse-cours. Il est représenté respectivement
par les genres ou espèces suivantes (Fig XX) :
a. Gallus domesticus (poule domestique)
b. Meleagris domesticus (dindon)
c. Numida Meleagris domesticus (pintade)
d. Pavo cristatus domesticus (Paon)

Figure XX. Poulet domestique, Dindon, Pintade et Paon

Concernant la poule commune, il existe plusieurs races améliorées les plus couramment
élevées en climat tropical et à travers le monde :
- Rhode Island Red (RIR) : rouge foncé, adulte 2,5 à 3 kg, bonne pondeuse 200 œufs/an,
mauvaise couveuse en saison chaude, rustique et s’acclimate bien en zone tropicale ;
- Leghorn blanche : blanc, 1,5 à 2,8 kg, bonne pondeuse 250 œufs/an, mauvaise couveuse,
rustique et s’acclimate bien en climat tropical ; Leghorn rouge aussi ;
- Sussex Light : blanc à camaill noir, 2,5 à 3 kg, mixte (chair et pondeuse 140 oeufs/an),
excellente couveuse, assez sensible aux climats chauds et humides ;
- Bleue de Hollande : plumes noires barrées de blanc, race rustique, la poule pond 200 œufs
par an mais ils sont petits ;
- New Hampshire : couleur rousse, pattes jaunes, la poule pèse 2,5 à 3 kg, bonne pondeuse
et rustique ;
- Australorp : couleur grise, pattes noires, s’acclimate bien au climat chaud et sec, bonne
pour la ponte et la chair ;
- Wyandotte blanche : blanc, pattes jaunes, crête aplatie, la poule pèse 2,5 kg. C’est une
race rustique, bonne pondeuse 200 œufs par an ;
- Cornish blanche : blanc, petite pondeuse 100 à 150 œufs/an, muscles puissants et bien
développés, race utilisée souvent dans la production de poulets hydrides ;
- Plymouth Rock Barrée : plumage zébré de gris et de blanc, adulte 3 à 4 kg, bonne
pondeuse, bonne conformation et bonne qualité de viande

43
3.1.2 Ordre des Ansériformes

Cet ordre comprend les palmipèdes qui sont de moyenne et parfois de grande taille, menant
une vie aquatique sur les lacs, les marécages et les étangs. Il est représenté par les genres ou
espèces suivantes (Fig XX) :
a. Anas platyrhynchos (canard commun)
b. Anas boschas (canard sauvage)
c. Cairina moschata (canard de Barbarie)
d. Anser cinereus (oie sauvage)
e. Cynopsis cignoides (cygne)

Figure YY. Canard commun (Colvert ou Mallard), Canard de Barbarie, Oie sauvage et Cygne

Le canard commun ne présente pas de dymorphisme sexuel très marqué. Les 2 premiers
genres précités, Anas, auraient donné plusieurs races de canard dont les plus communes sont
les suivantes :
- Canard de Pékin : plumage blanc, pattes et bec jaunes, adulte 3 à 4 kg, bonne production
de chair ;
- Canard kaki campbell : plumage beige (kaki), adulte 3,5 à 4 kg, bonne pondeuse 200 à
300 œufs/an ;
- Canard de Rouen : mâle gris-clair avec un col vert, la femelle gris-brunâtre et peut pondre
90 œufs/an.

3.1.3 Ordre des Collumbiformes

Cet ordre comprend les volailles ailées à muscles pectoraux bien développés qui leur
permettent d’effectuer des vols parfois lointains. Exemple : Collumba livia (pigeon
domestique).

3.2 Classe des Mammifères

3.2.1 Ordre des Artiodactyles

Cet ordre comprend les animaux à doigts fendus. On y retrouve 2 sous-ordres importants : le
sous-ordre des non-ruminants et le sous-ordre des ruminants.

a) Sous-ordre des non-ruminants

Le sous-ordre des non ruminants est représenté par la famille des suidés, avec la sous-famille
les suinées. Le genre le plus important, c’est le genre Sus, dont :
a. Sus domesticus (porc domestique) ;

44
b. Sus scrofa ferus (sanglier sauvage) ;
c. Sus mediterraneus (porc de la région méditerranéenne).

Il existe d’autres genres de la famille des Suidés, tels que :


- Le genre Potamocherus (porc de rivière ou potamochère)
- Le genre Phacocherus (porc africain à barbes ou phacochère)
- Le genre Porcula (porc nain)

Figure YY. Porc domestique, Sanglier sauvage, Potamochère et Phacochère

Les races améliorées de porc…

b) Sous ordre des ruminants

Les familles les plus importantes appartenant à ces sous-ordres sont :

b.1. Famille des Camélidés : ce sont des animaux de haute altitude.

 Genre Camelus (chameau, dromadaire)


 Genre Lama
 Genre Alpaca
 Genre Vicunia

Figure YY. Chameau, Dromadaire

b.2. Famille des bovidés : Cette famille comprend les animaux avec les cornes creuses. Elle
comprend les sous familles ci-après : sous famille des bovins et la sous famille des
caprinés.

1. Sous famille des bovinés

Tribu de Bovini : cette tribu comprend 2 genres importants à savoir

45
 Genre Bos
 Genre Bubalus

1. GENRE BOS

Comprend 4 sous genres à savoir


 Sous genre Bos
 Sous genre Bison
 Sous genre Bibos
 Sous genre Paephagus

1.1. Bos bos : comme espèce, nous avons :

- Bosbostaurus (taurin)
- Bosboszébu (zébu)
- Bosbosacutifrons (+)
- Bosbospronigenius (Aurochs +)
- Bosbosnamadicus (urus +)
- Bosbosbrachyoceros = longifrons (+)

1.2. Bos bison : comme espèce, nous avons :

- Bosbisonbonasus (Européen)
- Bosbisonbison (Amérique)

1.3. Bos bibos : comme espèce, nous avons :

- Bosbibosgaurus (gaur)
- Bosbibosbanteng (balinèse)
- Bosbibosfrontalis (gayal)
- Bosbibossondaïcus (banteng)

1.4. Bos paephagus :

- Bospaephagusgrunniens (yak)

2. GENRE BUBALUS

Comme espèce, nous avons :


- Bubalusbubalis (buffle d’eau d’Asie)
- Bubalusmindarinsis
- Bubalusdepressicornis

b. Sous famille des Caprinés

a) Tribu des caprini

46
Genre Capre
- Caprahircus (chèvre domestique)
- Capracaucasica (forme domestique)
- Capraibex (forme domestique)

Genre Ovis
- Ovisaries (mouton domestique)
- Ovisvigneisarkar (forme de steppe)
- Ovismussimon (mouflon)
- Ovisammon (arg)

3.2.1.1 Ordre des Périssodactyles

Cet ordre présente les animaux à ongles non fendus où doigts non fendus. Il y a 3
familles importantes : les tapiridées, les rhinocérotidés et les équidés.

De ces 3 familles, la famille des équidés est la plus importante en élevage. Au


sein de la famille des équidés, la sous famille des équinées représente le plus grand nombre
dans l’élevage. Dans cette sous famille des équinées, le genre Equus est plus important.

 Equuscabalus (cheval domestique)


 Equusassinus (l’âne)
 Equusmullus (mulet)
 Equuszebra (zèbre)

3.2.1.2 Ordre des Carnivores

Il y a 3 familles importantes, à savoir :


 La famille des Félidées
 La famille des Canidées
 La famille des Mustelidées

Les genres les plus importants sont : Canis pour les canidées, et felis pour les
felidées.

Genre Canis
 Canisfamiliaris (chien domestique
 Canislupus (loup)
 Canisaureus (chacal)

Genre Felis
 Feliscatus (chat)

3.2.1.3 Ordre des Lagomorphes

47
Comprend 2 familles importantes à savoir : la famille des Léporidées et celle des
Cavidées.

La famille des Léporidées comprend une sous famille importante dans l’élevage
qui est la sous famille des Léporinées qui comprend les genres Lepus et Oryctolagus.
Genre Lepus : plusieurs espèces qui sont toutes les espèces des lièvres sauvages.
Genre Oryctolagus : représenté par une espèce domestique qui est Oryctolaguscuniculus
(lapin).

La famille Cavidées quant à elle, est représentée par le genre Cavia avec une
espèce domestique Caviacobaye.

3.3 ORIGINE DES ANIMAUX DOMESTIQUE

D’une façon générale, toutes les espèces d’animaux domestique proviennent


d’espèces d’animaux sauvages ; certains ancêtres de nos animaux domestiques vivent
encore jusqu’à présent ; d’autres encore sont en voie de disparition. Cela pour ainsi dire que
les animaux domestiques ne proviennent pas tous des espèces d’animaux sauvages actuels.
Les animaux sauvages actuels, ainsi que nos animaux domestiques correspondants ont une
origine commune. La période de l’évolution de l’état sauvage à l’état domestique se situe
dans la nuit des temps, ainsi qu’il n’existe des données directes démontrant des modes,
causes, place et le moment où le phénomène de l’évolution a eu lieu.

Par conséquent, l’étude de l’origine des animaux domestiques n’est basée que
sur les méthodes indirectes. D’une façon générale, il y a 2 méthodes indirectes utilisées pour
l’étude de l’origine des animaux domestiques à savoir :
 La méthode de l’anatomie comparative
 La méthode physiologique.

La méthode d’anatomie comparative étudie les particularités anatomiques en


comparant les animaux domestiques aux animaux sauvages apparentés ou avec des fossiles
des formes sauvages disparus. Exemple : études des crânes pour voir l’évolution et la
parenté du taurin.

La méthode physiologique utilise l’étude comparative de certaines fonctions


physiologiques des animaux sauvages encore vivants et des animaux domestiques
correspondants. Elle sert à établir un certain degré de parenté entre espèces des animaux
domestiques et formes sauvages correspondant encore vivantes actuellement.

Parmi les méthodes physiologiques, nous pouvons citer :


 L’hybridation accouplement des formes sauvages avec la forme domestique ;
 Particularité sérologique : il s’agit du développement des anti-corps ;
 Génétique : Exemple : étude de nombre de bras des chromosomes.

48
Les résultats de ces études ont démontré que les diverses espèces de nos
animaux domestiques peuvent avoir soit une seule origine : on parlera d’origine
MONOPHYLETIQUE ; de 2 ou plusieurs origines : on parlera de l’origine POLYPHYLETIQUE

3.3.1 Origine des oiseaux de la basse-cour

3.3.1.1 La poule

La poule domestique (Gallusdomesticus) trouve son origine dans l’espèce


GallusBankiva qui est une poule sauvage dans la forêt des Indes, d’après Lush (1965).

D’autres auteurs pensent que c’est l’espèce Gallusgallus qui est une poule
sauvage avec ses varietés Gallusgallusmorghi (poul sauvage de l’Inde) et Gallusgallusgallus
(poule sauvage de Birmanie), qui ont contribué à la formation de la poule domestique.

D’autres espèces des poules sauvages sont aussi connues telles que :
GallusLafayetti (poule du Siri-Lanka), Gallussonnerati (poule grise), Gallusvarius (poule noire
ou verte).

3.3.1.2 Le Canard

Beaucoup d’auteurs pensent que la plupart des canards domestiques


proviennent de même ancêtre sauvage est Anasplatyrynchos. Mais la race appelée canard
musqué ou Barbané proviendrait de canard sauvage américain qui est Caïrinamoschata.

3.3.1.3 Le Dindon

Meleagris domestique est considérée avoir une origine monophylétique avec


comme ancêtre sauvage le Meleagrismexicana qui est le dindon sauvage Américain.

3.3.1.4 La Pintate (Num Meleagris domestica)

A uneoriginemonophylétique avec comme un seul ancêtre le Numidameleagris.

3.3.1.5 Le Paon domestique (pavo cristatus domestica)

A uneoriginemonophylétique avec comme ancêtre le Pavocristatus de l’Inde et


du Siri-Lanka et le Pavomuticus de l’Est de Java.

3.3.2 Les mammifères

3.3.2.1 Le Chien

49
Certains auteurs pensent que le chien domestique (Canisfamiliaris) a une origine
monophylétique avec comme seul ancêtre le loup ; mais d’autres auteurs pensent plutôt que
le chien a une origine diphylétique avec comme ancêtre le loup et le chacal.

3.3.2.2 Le porcin

Le porc domestique ou Sus domestique a une origine diphylétique. Il proviendrait


de deux porcs sauvages à savoir : le Susscrofaferus (sanglier Européen) et le Susvittatus (porc
Asiatique).

Le Sus scrofaferus vit encore en Europe et en Afrique du Nord. De même le


Susvittatus se trouve encore dans le Nord de la Chine. Le Susscrofaferus a donné naissance
aux porcs domestiques de races Européennes, tandis que le Susvittatus a donné naissance
aux porcs domestiques de race chinoise.

D’autres auteurs pensent aussi qu’il y a une 3ème forme sauvage qui a donné
naissance au porc domestique du type méditerranéen (Susmediterraneus) ; ce type
méditerranéen semble-t-il aurait donné naissance aux races de porcs ibériques (Espagne,
Portugal) et aux races de porcs d’Italie.

3.3.2.3 Le mouton

L’origine et la classification du mouton se heurte à beaucoup de confusions par


manque de concordance. Toutefois, nous pouvons retenir que d’après certains auteurs, le
mouton a une origine polyphylétique ; il proviendrait de 2 grands groupes sauvages à savoir :
le groupe moufloniforme et le groupe argaliforme.

a) Groupe moufloniforme

Ce groupe comprend 2 espèces importantes qui sont : Ovismoussimon (mouflon)


et Ovisvigneiarcar (arcar).

Le mouflon vit dans les îles de lamer méditerranée, au Sud de l’Asie Mineure. Il
semble avoir donné naissance aux moutons à queue courte au Nord de l’Europe.

L’arcar se rencontre dans l’Asie Centrale tel qu’en Iran. On croit qu’il est à l’origine
des moutons à queue longue tel que le Mérinos et semblerait aussi avoir donné naissance
aux moutons à queue avec dépôt de graisse, tels que le Karakul.

b) Groupe argaliforme

Ce groupe comprend 3 espèces importantes à savoir : Ovisammon appelé aussi


Ovisargalipallas (argal), Ovispalei et Ovisnivicola.

50
Ovisammon vit dans les montagnes d’Asie par groupe de 30 à 50 bêtes. On pense
que l’argal est à l’origine des moutons à cuisse grasse.

3.3.2.4 La Chèvre

La chèvre domestique (Caprahircus) est considérée par certains auteurs comme


ayant polyphylétique, tandis que d’autres auteurs pensent que la chèvre a une origine
monophylétique.

3.3.2.5 Le Bovin

D’après certains auteurs, Bosacutifrons est l’ancêtre de l’aurochs (Bosprinigenius)


qui habitait les forêts de l’Asie de l’Ouest, du Nord de l’Afrique et d’Europe. Le Bosacutifrons
serait aussi l’ancêtre de l’urus (Bosnamadicus) trouvé en Inde et dans d’autres parties de
l’Asie. Tous ces animaux sont déjà éteints ou restés à l’état fossile.

L’aurochs a survécu jusqu’à la période historique ; et l’histoire nous indique que


le dernier Aurochs a été tué dans la forêt de la Pologne vers le 17ème s.

L’urus (Bosnamadicus) est considérécomme l’ancêtre de Bosbrachyoceros (ou


longifrons et de Bostaurus et Bosindicus).

D’autres auteurs pensent plutôt que c’est le Bosprinigenius (Aurochs) qui est
l’ancêtre de Bostaurus et de Bosindicus.

L’origine des sous genres Bibos est peu connue. Ces animaux ressemblent au
zébu par la présence de bosse, mais la structure des os de leurs crânes est différente.

Le Bibos semble-t-il se croiser bien avec le zébu et que seuls les descendants
femelles sont fertiles. Quant au Bosindicus, on distingue 2 groupes à savoir :

 Ceux qui possèdent une bosse thoracique à structuremusculo-adipeuse : ce sont les zébus
et,
 Ceux qui possèdent une bosse cervico-thoracique ou cervicale a structure musculaire ; ce
sont les Sanga en Afrique.

Quant aux Sanga, ils présentent une bosse soit cervico-thoracique ou cervicale
selon le degré de sang de Bos taurus par rapport au Bos zébu.

3.3.2.6 Le Buffle

Les buffles sont souvent partagés entre 2 grands groupes à savoir : le buffle
Asiatique et le buffle Africain. Chacun de ces groupes a plusieurs espèces. La forme
domestique est du groupe Asiatique, c’est le Bubalusbubalis ; son ancêtre pourrait être le
Bubaluspalacindicus. Le buffle Africain ne se trouve que sous forme sauvage et il est très

51
différent de Bubalus Asiatique ; c’est pourquoi certains auteurs les classent dans le genre
Syncerus.

52
CHAPITRE 3. STRUCTURE, PHYSIOLOGIE, BIOLOGIE ET IMPORTANCE
ECONOMIQUE DES PRINCIPAUX GROUPES D’ANIMAUX

Pour vivre et perpétuer l’espèce, l’animal doit exercer un certain nombre de fonctions vitales
qui sont :
 La nutrition : acquisition des aliments, leur digestion et absorption afin d’assurer la
production de l’énergie requise pour plusieurs autres fonctions de l’organisme ;
 La circulation, à travers le corps de l’animal jusqu’aux cellules individuelles (ou à partir
des cellules), des substances digérées, des déchets métaboliques, les hormones, etc. ;
 L’excrétion : le physiologiste français, Claude Bernard, disait : “La fixité du milieu
interne est la condition de la vie libre” (la vie dans les milieux divers). Ceci veut dire que
l’animal doit garder son milieu interne uniforme avec toutes les propriétés requises pour
se maintenir en vie. Le métabolisme des protéines aboutit à la formation de l’azote (ou
des composés azotés toxiques) comme produit final. L’excrétion de l’azote devient
problème crucial pour l’animal. D’autre part, tout excès d’eau doit être éliminé du corps
de l’animal pour maintenir son milieu interne constant. Le rôle de l’excrétion est
l’élimination des déchets azotés, de l’excès d’eau et éventuellement, de maintenir la
balance eau-sel de l’organisme en dépit des changements du milieu externe. Ce rôle
est donc de maintenir le milieu interne de l’animal uniforme ;
 L’échange gazeux : apport d’oxygène et élimination du dioxyde de carbone ;
 L’irritabilité/Ia coordination des activités on appelle irritabilité, la capacité du
protoplasme à répondre à un stimulus. Toute irritablite ou reaction à un stimulus exige
trois composantes :
- Réception du stimulus : il faut la présence du protoplasme qui doit détecter le stimulus ;
- Conduction du stimulus : c’est la tendance du changement produit dans le cytoplasme
(par le stimulus) de se répandre à partir du point d’origine ;
- Réponse par un effecteur (exemple cellule musculaire) au stimulus : coordination de
toutes les activités du corps par le tissu nerveux (coordination hormonale).
 La reproduction : pour le maintien et la dispersion de l’espèce ;
 La locomotion : le déplacement de l’animal, pour la recherche des aliments, éviter des
ennemis ou une autre raison.
13 Chordés
12 Echinodermes
11 Arthropodes
10 Onychophores
COMPLEXITE

9 Annélides
8 Mollusques
7 Nématodes
6 ‡ Vers
5 Platodes
4 Cténaires
3 Cnidaires
2 Spongiaires
1 Protozoaires
Figure : Concept de l’échelle zoologique

53
Chaque animal possède une organisation subcellulaire ou cellulaire (selon son niveau
d’évolution) qui lui permet d’exercer toutes ces fonctions. Si chez les unicellulaires, ces
fonctions sont accomplies par des organites subcellulaires, chez les métazoaires, on observe
des structures parfois très complexes, d’autant plus complexes que l’animal est plus haut sur
une “échelle zoologique” (voir figure précedente). Dans ce chapitre, nous passerons en revue
les grands groupes d’animaux pour étudier l’anatomie (structure) et le fonctionnement
(physiologie) des entités qui exercent chacune des fonctions énumérées ci-dessus.

3.1 LES PROTOZOAIRES

3.1.1 Description du protozoaire type : l’AMIBE

Structure du corps

Bien que l’amibe (Amoeba proteus) n’ait pas une forme permanente, on constate qu’il
possède une extrémité antérieure et une extrémité postérieure, lorsqu’elle est en mouvement.
Dans la cellule amibienne, on distingue deux régions différentes :
 Une zone superficielle mince, claire et dépourvue d’inclusions (= hyaloplasme) appelée
ectoplasme (ou cytoplasme cortical gélatineux) ;
 Une autre zone interne contenant le noyau et différentes autres inclusions
(granuloplasme) ou endoplasme (plus fluide).
Les principales inclusions sont : le noyau, la vacuole contractile (pulsative) qui apparaît par
intermittence et qui constitue l’organe d’excrétion, la vacuole alimentaire (phagocytaire) ou
phagosome. En plus, la cellule amibienne contient des grains ou gouttelettes de substances de
réserve (graisses, sucres) et des grains d’excrétion (urates, oxalates de calcium).
Physiologie :
Dans le paragraphe suivant, nous décrivons le fonctionnement des différents organites de
l’amibe qui permettent à cet animal d’exercer les diverses fonctions vitales.

1) Nutrition et digestion

L’amibe ne possède pas une structure organisée et permanente qui assure l’acquisition des
aliments et leur digestion. Un organite, la vacuole alimentaire (ou phagosome) se forme
lorsque l’animal enveloppe une proie avec ses pseudopodes. En effet, lorsqu’une proie se
trouve à proximité de l’amibe, celle-ci émet des extensions cytoplasmiques ou pseudopodes
qui entourent ainsi la proie ; celle-ci entre dans la cellule amibienne par phagocytose. D’autre
part, l’amibe peut aussi capturer des gouttelettes de liquide par le phénomène connu sous le
nom de pinocytose. Les substances alimentaires ainsi capturées sont contenues dans un
phagosome. Le réticulum endoplasmique synthétise les enzymes digestives qui sont ensuite
enveloppées par le corps de Golgi et forment les lysosomes. Les lysosomes fusionnent avec
un phagosome en libérant les enzymes digestives qu’ils contiennent. La vacuole alimentaire
qui a reçu ces enzymes et dans laquelle se passent la digestion devient une vacuole digestive.
Après la digestion, la vacuole digestive se dirige vers une région spécialisée (partie
postérieure) de l’animal appelée pore anal ; elle s’y attache et se rompt en expulsant le reste
de matériel non digéré. La digestion est, naturellement, intracellulaire.

54
2) Circulation des substances

Le rôle du système circulatoire est d’assurer le transport des diverses substances (éléments
nutritifs, déchets, hormones, etc.) depuis les systèmes d’acquisition, de synthèse ou
d’élimination, jusqu’aux cellules individuelles, à travers le corps de l’animal.
L’amibe ne possède pas une structure permanente pour cette activité ; la circulation des
diverses substances à travers la cellule amibienne s’effectue par diffusion. Cependant, ce
processus est très lent et le transport prendrait du temps s’il dependait uniquement de la
diffusion. Aussi, la diffusion est-elle complétée par d’autres mécanismes de transport tels que:
- Vacuoles digestives dont les mouvements à travers le cytoplasme assurent le transport et la
distribution des produits de digestion et des déchets ;
- Le réticulum endoplasmique qui assure le transport intercellulaire pour certaines
substances ;
- Le cytoplasme dont les mouvements provoquent un flux massif dans la cellule.
3) Echange gazeux (à ne pas confondre avec la “respiration”)

La respiration cellulaire est le processus par lequel les substances alimentaires sont
chimiquement subdivisées dans la cellule pour libérer de l’énergie, du C02, de l’eau (en
présence de l’oxygène), ou de l’énergie, du C02 et de l’alcool (en l’absence de l’oxygène).
L’échange gazeux, par contre, consiste à apporter l’oxygène (obtenu à partir de l’eau ou de
l’air environnant) dans le corps et à éliminer le C02 du corps de l’animal. Chez les animaux
unicellulaires, la cellule est en contact direct avec le milieu environnant humide. Chez
l’amibe, l’échange gazeux se fait par simple diffusion à travers la membrane cytoplasmique.
La structure très simple du corps de l’animal permet cette diffusion.

4) Excrétion et osmorégulation

Chez l’amibe l’excrétion se fait par des vacuoles pulsatives qui apparaissent par intermittence.
Ces organites d’excrétion drainent le liquide qui tend à envahir la cellule par osmose. Dans
une première phase, la vacuole se remplit d’eau et devient plus grosse. Ensuite, l’organite se
contracte et le contenu de la cellule est rejeté en dehors de celle-ci. Cependant, il n’y a pas de
preuve que chez l’amibe cette vacuole excrète des déchets azotés.

5) Irritabilité et coordination

Comme pour les autres fonctions, l’irritabilité et la coordination des activités chez l’amibe
sont exercées par des organites spécialisés. En effet, plusieurs protozoaires possèdent des
taches oculaires et des soies sensorielles ; ils possèdent souvent des effecteurs spécialisés
comme les cils, flagelles et fibrilles contractiles. Vu l’organisation unicellulaire de l’amibe,
cet animal ne possède pas une structure que l’on peut appeler « système nerveux ».

6) Reproduction

La reproduction assure le maintien et la dispersion del’epèce. Chez les animaux supérieurs, le


système reproducteur a pour rôle la formation et le stockage des gamètes mâles et femelles
ainsi que de servir le siège de la fécondation et du développement du jeune animal (embryon).

55
Les protozoaires ne possèdent pas de système reproducteur au sens anatomique. Chez A.
proteus, la reproduction sexuée est inconnue, l’animal se reproduisant asexuellement
(agamogonie) par division binaire ou scissiparité qui produit deux cellules filles identiques.
Cependant, beaucoup d’autres protozoaires se reproduisent par la voie sexuée. Lors de la
reproduction asexuée, la cellule amibienne peut subir une division multiple ou schizogonie au
cours de laquelle le noyau se divise plusieurs fois et le cytoplasme se découpe aussi ; il y a
formation de plusieurs individus unicellulaires appelés schizozoïtes. Lorsqu’une division de
la cellule amibienne donne deux cellules filles de dimensions différentes, le phénomène est dit
bourgeonnement.

7) Locomotion

L’espèce sous étude (A. proteus) se déplace en émettant des extensions cytoplasmiques, les
pseudopodes. D’autres groupes de protozoaires possèdent différents moyens de locomotion ;
certains d’autres n’en possèdent même pas (voir chapitre 3.). Il y a deux types de
pseudopodes: les lobopodes et les filopodes. Les lobopodes qui sont spécifiques à la plupart
des amibes, sont relativement gros, généralement tubulaires, avec des extrémités plus ou
moins arrondies ; ils sont composés de l’ectoplasme et de l’endoplasme. A proteus possède
des lobopodes. Les plus petites amibes utilisent des filopodes qui sont plus fins, avec des
extrémités pointues et sont composées seulement d’ectoplasme. Il est à noter que les
conditions environnementales peuvent causer des variations considérables dans la forme des
pseudopodes.
Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer la formation des pseudopodes et le
déplacement de l’amibe. Toutes les théories, dont la théorie de contraction frontale, font appel
à un mouvement vers l’avant qui commence dans la masse centrale du cytoplasme
(endoplasme).

3.1.2 Biologie et importance économique des protozoaires

Dans l’Embranchement des Flagellés, les trypanosomes (Trypanosoma) sont des parasites
importants du sang et tissus des vertébrés. Ce sont des cellules allongées, rubanées ou
foliacées, fusiformes et légèrement incurvées. Elles portent deux granules, l’antérieur situé en
arrière du noyau est le blépharoplaste ; le postérieur est appelé corps basal. Le flagelle sort du
corps en ondulant vers l’avant, il est relié le long du corps par la membrane ondulante. T.
brucei garnbiense et T. brucei rhodesiense sont des agents causaux de la maladie du sommeil
(africaine) chez l’homme, tandis que T. brucei brucei, T. congolense et T. vivax causent la
maladie chez le bétail. Les trypanosomes sont transmis par les tsé-tsé (Glossina sp.) ; ils
envahissent le cerveau et provoquent la trypanosomiase (maladie du sommeil) qui se
caractérise notamment par un amaigrissement sévère et une léthargie suivis de la mort.
Les Leishmania sont des protozoaires de petite taille, 2-6 µm de long. Le genre renferme deux
parasites importants transmis par les insectes diptères (Phlebotomus) ; L. donovani cause une
maladie connue sous le nom de leishmaniose viscérale (ou kala-azar) caractérisée par une
fièvre et l’hypertrophie de la rate et du foie (cirrhose de foie). Une autre espèce, L. tropica,
provoque des ulcères sur les surfaces découvertes du corps.
Parasites des cavités, les Trichomonas attaquent les insectes, les mollusques, les poissons, les
amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Trichomonas vaginalis vit dans les
voies génitales de la femme qui en est le réservoir (et l’homme le porteur). Les giardias sont
des parasites dont Giardia intestinalis qui vit dans le duodénum de l’homme et cause des
troubles intestinaux.

56
Les Leptomonas parasitent les nématodes, les mollusques, les insectes et certaines vertébrés
ainsi que les plantes à latex et le caféier ; ce sont des formes de petite taille et sans flagelle
transmises par des punaises via la salive.
Chez les rhizopodes, dans l’ordre des amibiens nus, Entamoeba histolytica vit en parasite
dans le gros intestin de l’homme où il attaque les muqueuses intestinales et provoque des
ulcérations et des abcès ; il cause l’amibiase (dysenterie). Ce parasite émet des kystes de
dissémination qui sont évacués avec les excréments.
Les Foraminifères forment des dépôts de craie et de marbre par accumulation de leur
squelette. La pierre qui avait servi à la construction de la grande pyramide de Giseh en
Egypte est composée de squelette des Foraminifères anciens, les Nummulites. Les radiolaires
forment des roches qui peuvent aussi être exploitées.
L’Embranchement des Ciliés contient quelques classes dont les membres n’ont pas
d’importance économique. Toutefois, la paramécie (Paramecium), une cellule de grande taille
(visible à l’oeil nu, 1/3 de mm), revêt une importance biologique notamment à cause de
l’existence sur un côté d’une espèce de système digestif et à cause de son mode de
reproduction. Le sillon oral situé sur un côté du corps porte l’ouverture buccale qui conduit à
un vestibule au fond duquel se trouve le cytostome ou bouche ; la bouche s’ouvre dans un
canal appelé cytopharynx et qui s’étend dans l’endoplasme. Les cils du sillon oral provoquent
des mouvements qui amènent les substances alimentaires vers la région orale ; les substances
alimentaires sont ensuite envoyées dans les vacuoles alimentaires.
La paramécie possède un appareil nucléaire composé de deux noyaux : un gros noyau ou
macronucléus, qui contrôle la vie végétative (métabolisme normal) de la cellule, et un petit
noyau appelé micronucléus qui intervient seulement dans la reproduction et la formation du
macronucléus. La reproduction asexuée se fait par division binaire transversale, lorsque le
milieu dans lequel vit l’animal est favorable (propre et nutritif). La reproduction sexuée se fait
par un processus particulier, la conjugaison, dans un milieu défavorable. Deux paramécies
s’accolent et il se produit des échanges du matériel nucléaire suivis par des phénomènes
complexes de reproduction.
Dans l’Embranchement des Sporozoaires, certaines espèces de coccidies causent des
maladies graves chez les oiseaux domestiques (volailles). Plusieurs espèces de coccidies
appartenant au genre Eimeria parasitent l’épithélium intestinal des ruminants où elles causent
des lésions et endommagent ainsi la muqueuse. Les animaux infectés souffrent notamment de
diarrhée, qui peut être accompagnée de sang, et accusent des retards de croissance. En outre,
quatre espèces dans le genre Plasmodium causent la malaria (paludisme) ; il s’agit de P.
falciparum, P. malariae, P. ovale et P. vivax, toutes transmises par les moustiques. Les
toxoplasmes.
Dans la classe des piroplasmes, Theileria parva est l’agent causal d’une maladie très grave,
East-Coast Fever ou la fièvre de la côte de l’est, qui attaque le gros bétail en Afrique de l’est
et dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Cette maladie (théileriose)
atteint parfois un taux de mortalité de 90 % ; le parasite est transmis par une tique,
Rhipicephalus appendiculatus. En outre, Babesia sp. attaque la chèvre, le mouton, le chien et
le cheval, tandis que B. canis cause le jaunissement chez le chien.
Dans l’Embranchement des Cnidosporidies, les myxosporidies attaquent les poissons et
peuvent causer des pertes dans les étangs de pisciculture. Quant aux microsporidies, Nosema
bombicis cause la maladie du ver à soie. Cette microsporidie qui fut déjà étudiée par Pasteur

57
en 1870, attaque aussi l’abeille. Certaines espèces de Nosema sont utilisées en lutte biologique
contre certains insectes.

3.2 LES SPONGIAIRES (Eponges ou Porifères)

3.2.1 Description du Spongiaire type

Structure du corps

Les spongiaires possèdent une structure du corps spécialisée basée sur un système de canaux
d’eau. Il n’y a pas de cavité du corps qui pourrait être située entre les cellules, pas de cavité
interne remplie de fluide comme le sang. Il n’y a donc pas d’espaces intercellulaires fermés en
une seule “chambre”. La forme la plus simple, la plus primitive dans l’organisation des
Spongiaires est le stade Ascon (éponge ou type asconoïde). Le squelette est constitué par une
couche gélatineuse ou contenant des éléments isolés appelés spicules et des cellules
amiboïdes, les amibocytes et scléroblastes, dispersées et mobiles.
Les sciéroblastes sécrètent les spicules. On observe ensuite, vers l’intérieur de l’animal, une
couche de cellules qui recouvrent une cavité ou cavité gastrique ; ce sont des cellules à
collerette et flagellées appelées choanocytes. La cavité ou atrium (ou spongocoele),
communique avec l’extérieur par un large orifice, l’oscule (osculum), qui est
physiologiquement un anus. La paroi du corps est creusée de nombreux pores inhalants d’où
le nom de Porifères donné à cet embranchement.

Physiologie

1) Système digestif : Nutrition

Les porifères n’ont pas de système digestif spécialisé. Les battements des cils des choanocytes
provoquent des courants d’eau (courants de nutrition) qui pénètrent dans l’atrium via les pores
inhalants. Les particules alimentaires sont phagocytées par les choanocytes et amibocytes. La
digestion est intracellulaire et se passe principalement dans les vacuoles des amibocytes. Les
déchets issus de la digestion sont éliminés via l’oscule par les courants d’eau.
2) Système circulatoire

Il n’y a pas de système circulatoire spécialisé, le transport de diverses substances étant assuré
par les courants d’eau.

3) Système d’échange gazeux

Les éponges ne possèdent pas une structure spécialisée pour l’échange gazeux ; cet échange
est assuré par simple diffusion vu l’organisation relativement simple du corps de l’animal et
le fait que l’animal est aquatique.

4) Système excréteur et osmorégulation

Les vacuoles contractiles de la plupart des cellules constituent l’organe osmorégulateur


principal des spongiaires.

58
5) Système endocrine

Ce système constitue le mécanisme chimique qui assure, en complémentarité avec le système


nerveux, la coordination des fonctions vitales des animaux (ce même mécanisme existe aussi
chez les végétaux). Le contrôle des activités qui est plus lent que celui assuré par le
mécanisme nerveux, se fait par des substances chimiques appelées hormones synthétisées et
sécrétées par le système endocrine. Le système endocrine est absent chez les spongiaires, mais
il y a des substances messagères qui assurent la coordination chimique des activités.

6) Système nerveux

Le système nerveux est absent ; les réactions du corps sont, de ce fait, locales. La coordination
dépend essentiellement de la transmission des substances messagères par diffusion dans le
mésophyle, par des amibocytes qui y circulent. L’absence du système nerveux entraîne la non
céphalisation du corps de l’animal, c’est-à-dire l’absence d’une région céphalique, antérieure
et d’une région postérieure, une caractéristique spécifique aux spongiaires. En conséquence,
l’animal possède une symétrie radiaire (primitive). Quelques groupes d’éponges ont une
forme irrégulière.

7) Système reproducteur

Il n’y a pas un système reproducteur spécialisé. On distingue des espèces hermaphrodites et


des espèces dioïques. Les espèces hermaphrodites produisent des oeufs et des spermatozoïdes
à des moments différents. Les gamètes mâles sont issus des choanocytes et archéocytes : les
choanocytes par exemple perdent leurs collerettes et flagelles et forment des spermatozoïdes.
Les ovules se forment dans le mésophyle et sont fécondés sur place. Chez les espèces
dioïques, les spermatozoïdes quittent une éponge avec les courants d’eau et pénètrent dans
une autre éponge ; le spermatozoïde est alors porté sur un choanocyte qui le transporte sur un
oeuf. Le zygote donne une larve nageuse massive appelée parenchymula.

3.2.2. Biologie et importance économique des Spongiaires

Le squelette fibreux des Desmosponges nettoyé devient doux et est utilisé comme éponge de
toilette.

3.3 LES CNIDAIRES (Coelentérés)

3.3.1 Description du Cnidaire type : l’hydre d’eau douce

Structure du corps

Le corps de l’hydre d’eau douce (Hydra sp.), en forme de sac, est constitué par deux feuillets
ou couches de cellules (d’une seule cellule d’épaisseur) d’où le qualificatif de diploblastiques
pour ces animaux. Les deux couches sont séparées par une masse acellulaire. La couche
extérieure s’appelle ectoderme, le feuillet interne endoderme et la couche intermédiaire,
mésoglée. La grande partie du corps de l’animal est occupée par une cavité centrale
(attention, elle ne dérive pas du mésoderme! Voir coelome plus loin). Chaque couche
renferme quelques cellules :

59
 L’ectoderme ou épiderme : il renferme plusieurs types de cellules :

 Cellules myo-épithéliales qui sont des cellules de recouvrement et de protection contenant


les éléments contractiles (fibrilles musculaires d’origine ectoplasmique ; il n’y a pas de
cellules musculaires indépendantes spécialisées uniquement pour la contraction ;

 Cellules sensorielles ;
 Cnidocytes ou nématocytes appelées aussi cellules à nématocystes, cellules spécifiques
aux, et caractéristiques des cnidaires. Elles sont présentes dans l’épiderme (ectoderme)
mais particulièrement abondantes dans les tentacules. Un nématocyste est constitué d’un fil
enroulé en spiral, portant des épines et logé dans une capsule. Le nématocyste est un
organe de défense et d’attaque utilisé par l’animal pour injecter du poison dans une proie
afin de la paralyser ;
 Cellules interstitielles ou cellules de remplacement, à caractère embryonnaire qui se
différencient en l’un ou l’autre type selon le besoin (elles peuvent donner des gamètes, des
nématocystes, ou d’autres structures somatiques).

 L’endoderme ou gastroderme : délimite et tapisse la cavité gastrovasculaire. Il contient :

 Les cellules myo-épithéliales portant des flagelles, vacuoles et fibrilles musculaires


(éléments contractiles qui tapissent la paroi de la cavité centrale ou gastrovasculaire). Ces
cellules musculaires nutritives portent des pseudopodes qui enveloppent des particules
alimentaires qu’elles digèrent dans leurs vacuoles ;
 Les cellules gastrodermiques ou glandulaires, qui sécrètent les enzymes digestives ;
 Les cellules nerveuses.

 La mésoglée :

 La couche peu développée située entre l’ectoderme et l’endoderme ; elle est non cellulaire,
mais peut contenir des’cellules telles que les protoneurones d’association unissant les
cellules nerveuses de l’ectoderme à celles de l’endoderme, et les arnibocytes ;

 La nesoglée peut être une membrane fIne non cellulaire ou une substance épaisse,
gélatineuse contenant ou pas des amibocytes. Elle ressemble donc à un tissu conjonctif.
Dans la cavité centrale ou cavité gastrovasculaire, baignent plusieurs types de cellules dont
les cellules glandulaires à enzymes et les cellules nutritives. La cavité gastrovasculaire a une
seule ouverture, la bouche.
Par son disque pédieux (ou basal), l’animal vit collé, à une extrémité, sur une plante au fond
de l’eau ; il est ouvert de l’autre extrémité par la bouche.

1) Système digestif

Structure et physiologie :

Le système digestif de l’hydre est simple et est constitué essentiellement par la bouche et la
cavité gastrovasculaire avec ses différentes cellules. La bouche est portée par une
excroissance conique appelée hypostome et dont la base est entourée par une couronne de
tentacules. La cavité gastrovasculaire continue dans les tentacules. L’hydre, à l’instar de la
60
plupart des Cnidaires, est carnivore et se nourrit des petites proies principalement des
crustacés.
Les proies sont paralysées à l’aide des nématocystes et sont saisies par les tentacules qui les
introduisent dans la bouche. Le mucus sécrété par des cellules aide l’animal à avaler
facilement la proie. Les aliments passent ainsi dans la cavité centrale où ils sont digérés par
les enzymes sécrétées par les cellules glandulaires. C’est la digestion extracellulaire. Ensuite,
les éléments nutritifs plus fins issus de la première digestion sont phagocytés par les cellules
nutritives qui les digèrent dans leurs vacuoles : c’est la digestion intracellulaire. Pourquoi
l’hydre d’eau douce a-t-elle besoin d’une double digestion ?

2) Système circulatoire

L’Hydre d’eau douce ne possède pas une structure spécialisée que nous pouvons qualifier de
système circulatoire. Le gros de la circulation se fait par diffusion et l’animal possède des
adaptations compensatoires qui suppléent la diffusion. Comme nous venons de voir ci-haut, la
paroi du corps (= colonne) de l’hydre est constituée par deux feuillets ou couches de cellules
seulement. Cette simple structure permet aux cellules de deux couches d’être en contact direct
avec l’eau contenant de l’oxygène dissout qui est aspiré dans la cavité gastrovasculaire. Outre
l’oxygène, les différentes autres substances circulent et peuvent ainsi être absorbées
directement par les cellules. Les déchets non absorbés sont déversés dans la cavité et éliminés
via la bouche.

3) Système d’échange gazeux

Comme les cellules de l’ectoderme, celles de l’endoderme sont aussi baignées par l’eau du
milieu qui est aspirée dans la cavité gastrovasculaire. Cette structure relativement simple
permet à la difusion d’assurer des échanges gazeux.

4) Système excréteur

A cause de son niveau simple d’organisation, l’hydre n’a pas pu avoir la possibilité
anatomique pour développer des systèmes tels que l’ont fait les animaux supérieurs. La
structure simple permet à l’hydre d’excréter les déchets azotés (ammoniac) et autres travers la
paroi du corps et de les libérer ainsi dans le milieu ambiant. L’animal élimine l’excès d’eau,
via la bouche, par des contractions de la cavité gastravasculaire. Cette cavité agit
physioloqiquernent comme une vacuole contractile geante.

5) Système endocrine

L’Hydre d’eau douce possède un système endocrine relativement bien développé. L’unité
fondamentale du système endocrine est la cellule nerveuse ou neurone. Les neurones
constituent un tissu fondamentalement nerveux. Toutefois, le neurone du système a perdu la
fonction de conduction de l’influx nerveux (voir système nerveux) pour se spécialiser dans la
sécrétion des hormones (des substances chimiques messagères) Ces neurones ainsi
spécialisés sont appelés cellules neurosécrétrices.
Outre les cellules neurosécrétrices, le système endocrine peut comprendre des structures
glandulaires ou glandes endocrines, qui sécrètent aussi des hormones. Le système endocrine
des invertebres est moins organisé que celui des vertébrés : il n’y a pas de glandes endocrines

61
chez les invertébrés où le système existe ; les neurosecrétions sont les seuls coordonnateurs
hormonaux. Les insectes et les mollusques céphalopodes font exception.
Chez l’hydre, le système endocrine est constitué par des cellules neurosécrétrices dispersées
dans le réseau nerveux épidermique, surtout dans l’hypostome et à la base des tentacules. Ces
cellules sont aussi présentes dans le gastroderme (=endoderme).
Les mécanismes endocrines ont été mis en évidence chez l’hydre notamment pour la
croissance, la régénération et le développement de la sexualité. Ceci veut dire que ces
phenomenes sont contrôlés par des hormones.
En ce qui concerne la croissance, l’hydre possède une région de croissance située vers la base
de l’hypostome et dans laquelle, il y a une prolifération cellulaire active (région
méristérnatique). Dans cette région, on observe beaucoup de cellules nerveuses portant de
longs axones qui s’élargissent en vésicules contenant des gouttelettes du matériel de
neurosécrétion. La présence des cellules neurosécrétrices est presque exclusivement observée
dans la zone de croissance.
Chez l’hydre (Hydra pseudoligactis), une preuve de l’action d’une hormone de croissance est
fournie par un développement excessif de la tête et des tentacules observé lorsqu’on traite un
morceau de corps de l’animal (colonne), prélevé entre l’hypostome et la base, avec un extrait
de la région de croissance. Les extraits provenant des autres parties du corps ne provoquent
pas ce développement excessif.
Les cellules interstitielles peuvent produire des cellules nerveuses, des nématoblastes ou
autres structures somatiques, de même qu’elles peuvent donner des gamètes. La nature de la
structure formée est influencée par la présence de l’hormone de croissance.
En conclusion, l’hormone de croissance produite par les cellules neurosécrétrices de la région
sous-hypostomale exerce deux fonctions :
- Elle induit la prolifération céllulaire et la croissance ;
- Elle dirige le développement des cellules interstitielles en structures somatiques.
Il a été observé que, chez l’hydre, les hormones interviennent aussi dans les adaptations
protectrices. En outre, certaines conditions environnementales (température, photopériode)
inhibent la croissance et stimulent la sexualité.

6) Système nerveux

Comme dit plus haut, l’unité anatomique et physiologique du système nerveux est la cellule
nerveuse ou neurone. Un neurone comprend une région renflée appelée corps cellulaire ou
soma, portant un noyau et un ou plusieurs longs filaments, les fibres nerveuses ou axones, qui
se terminent par des dendrites. On distingue trois types de neurones :
- Neurones sensoriels ou afférents: ils portent des cellules réceptrices ;
- Neurones moteurs ou efférents qui amènent le stimulus vers un effecteur ;
- Neurones d’association ou interneurones, qui unissent les deux types précédents de
neurones
Chez les animaux où le système nerveux est bien évolué, il comprend une partie centrale qui
est le système nerveux central. Les tendances évolutives du système nerveux sont notamment:

62
1. Une plus grande centralisation du système nerveux par la formation des cordons
longitudinaux par où passent toutes les autres voies entre les récepteurs et les effecteurs,
c’est le système nerveux central (SNC) ;
2. Un grand nombre de neurones d’association situés dans le SNC ; ce qui résulte en une
plus grande complexité des connections nerveuses dans le SNC ;
3. Une plus grande dominance de la région frontale des cordons longitudinaux qui entraîne
la fomation d’un cerveau qui devient de plus en plus dominant ;
4. Un plus grand nombre d’organes de sens.
L’hydre possède l’un de plus simples systèmes nerveux organisés. L’organisation de son
système nerveux a atteint le niveau de trois cellules séparées : une cellule receptrice, une
conductrice et une effectrice. Cependant, les cellules conductrices ne forment pas de voies
bien définies, mais s’anastomosent pour former un réseau nerveux. En conséquence, il n’y a
pas de coordination centrale ou centralisation du controle. En d’autres termes, il s’en suit que
la conduction est lente le long du système parce que le mouvement de l’influx nerveux se fait
dans toutes les directions. Une conséquence importante de cette structure est que les réponses
aux stimuli sont limitées aux contractions locales du corps (limites dans le comportement de
l’animal).
Il est à noter qu’il existe beaucoup d’autres coelentérés qui ont un système nerveux plus
complexe que celui de l’hydre d’eau douce. Il y a ici un certain degré de centralisation et la
conduction des influx nerveux est plus rapide que dans le cas du réseau nerveux de l’hydre.
D’une façon générale, les coelentérés n’ont pas évolué leur système nerveux plus loin que ce
niveau. Il semble que la symétrie radiaire de ces animaux limite la potentialité évolutive du
système nerveux.

7) Système reproducteur

L’hydre se reproduit par la voie asexuée et par la voie sexuée. La reproduction asexuée fait
par bourgeonnement : il se forme, vers la partie postérieure du corps, un gonflement de la
paroi qui comprend deux couches de cellules, c’est le bourgeon qui portera des tentacules. La
bouche se creuse ensuite vers le sommet et le bourgeon devient une petite hydre qui
communique avec l’hydre mère par la base ; la jeune hydre se détachera de l’hydre mère par
un étranglement à la base.
La reproduction sexuée se fait grâce, d’une part aux structures mâles ou testicules qui se
forment en-dessous des tentacules et, d’autre part aux ovaires formés au niveau du
bourgeonnement. Ce sont des cellules interstitielles qui se groupent et forment les testicules
ou les ovaires. Chaque ovaire ne produit qu’un seul oeuf, les autres cellules interstitielles
forment des agrégats qui constitueront de la nourriture pour la jeune hydre en développement.
Les spermatozoïdes sont libérés dans l’eau par la rupture de l’ectoderme et pénètrent dans les
oeufs (ovules) qui sont exposés suite également à la rupture de l’ectoderme.
Après fécondation, les oeufs s’entourent d’une coque grillagée de laquelle sortira une jeune
hydre. Le développement est direct, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de stade larvaire,
contrairement à la plupart des cnidaires marins dont le développement passe par la formation
d’une larve diploblastique ciliée appelée planula, qui est la méduse. L’hydre d’eau douce n’a
pas de stade médusoïde. Certaines cellules,dans une méduse mure subissent une méiose et
deviennent des spermatozoïdes ou des oeufs, qui sont libérés dans l’eau environnante pour la
fertilisation des individus du sexe opposé. Une larve, la planula, éclôt de l’oeuf,

3.3.2 Biologie et importance économique des Cnidaires

63
Les squelettes des coraux (cnidaires marins) morts s’accumulent et forment ce qu’on appelle
des récifs des coraux, structures rocheuses et calcaires tropicales. Les récifs des coraux se
forment au voisinage des rivages (eau claire, peu profonde : 10-60 cm, température minimum
moyenne supérieure à 20 °C). Il y a différents types de récifs :
- Les récifs barrières se forment en laissant un espace entre eux et la côte ; l’espace
s’appelle lagune ; un tel récif à la côte nord de l’Australie mesure 2.400 km de long ;
- Les récifs frangeants, sont accolés à la terre ferme, le long des côtes ;
- Les atolls : îles de récifs en forme d’anneaux circulaires ou ovales, circonscrivant une
lagune centrale appelée lagon.

En plus de leur intérêt biologique comme écosystèmes spéciaux hébergeant des associations
des plantes et d’animaux marins, les récifs peuvent causer des problèmes de navigation.
3.4 LES PLATHELMINTHES (Vers plats ou platodes)

3.4.1 Description du platode type

Nous choisissons la classe des Turbellariés et un représentant du groupe des TurbeIlariés


achoophores, les plus primftifs des plathélminthes et même des métazoaires triploblastiques à
symétrie bilatérale ; par exemple individu du genre Macrostomum dans le groupe des
Acoeles. C’est un genre qui contient de petits vers plats marins ou d’eau douce.

1) Structure du corps
Le tégument ou peau est composé essentiellement d’un ectoderme, d’une membrane basale et
d’un parenchyme, troisième feuillet diffus, un tissu de remplissage interviscéral.
L’ectoderme porte des cellules ciliees contenant des structures en forme de bâtonnets, les
rhabdites. Le rôle des rhabdites n’est pas encore clairement défini mais l’on sait que lorsque
ces structures sont libérées par l’animal et qu’elles entrent en contact avec l’eau, elles gonflent
et produisent une substance collante qui aide le ver notamment dans la capture des proies. Les
rhabdites produisent aussi un mucus que le ver utiliserait pour ramper plus facilement sur un
substrat.
La membrane basale est épaisse et sépare l’ectoderme du parenchyme. Ce dernier forme un
tissu de cellules conjonctives et comprend plusieurs couches de muscles (longitudinaux,
circulaires, etc.) et plusieurs types de cellules.

2) Le système digestif

Structure :

L’appareil digestif, incomplet, commence naturellement par la bouche, l’unique ouverture du


système. La bouche est située ventralement vers le milieu de la moitié antérieure du corps.
Après la bouche, on observe un pharynx, un simple tube cilié (mais le pharynx est très
complexe chez beaucoup d’autres turbellaries). Il n’y a pas de cavité intestinale chez les
Acoeles, mais plutôt des cellules syncytiales digestives, situées après le pharynx. La cavité
du pharynx renferme des glandes pharyngiennes qui produisent des enzymes digestives. On
observe aussi des cellules phagocytaires, qui complètent la digestion.
Physiologie :

64
Les Turbellariés sont carnivores ; ils ingèrent les proies entières (animaux minuscules :
protozoaires, rotifères, crustacés, mollusques, annélides) ou en sucent le contenu liquide. Les
proies sont capturées et avalées. Le processus de digestion se passe en deux phases : d’abord
les enzymes (protéolytiques) sécrétées par les cellules glandulaires assurent la digestion des
aliments ; c’est la digestion extracellulaire. Ensuite, les éléments nutritifs ainsi digérés sont
phagocytés par les cellules phagocytaires (digestives) qui les digèrent dans leurs vacuoles ;
c’est la digestion intracellulaire. Après absorption, les déchets alimentaires sont éliminés via
la bouche.

3) Systèmes circulatoire et d’échange gazeux

Ils sont absents. La circulation des substances et l’échange gazeux se font par diffusion pour
les petits Turbellariés au corps aplati et dont la distance entre le système digestif et le reste du
corps est relativement petite. Pour les Turbellariés plus gros, le système digestif est ramifié en
branches qui assurent la circulation par diffusion.

4) Système excreteur et osmoregulateur

Chez les Turbellariés autres que les Acoeles, le système excréteur et osmorégulateur est
constitué par une structure appelée protonéphridie à cellule-flamme d’origine ectodermique.
C’est une grosse cellule creuse dans la cavité de laquelle vibre un pinceau de cils agglutinés.
La cavité de la cellule à flamme communique avec un canal et les canaux de plusieurs cellules
à flamme convergent dans un pore excréteur ou néphridiopore. La flamme vibratile bat dans
la lumière (ou cavité) du canalicule et facilite le rejet des déchets éliminés par la cellule.
Cependant, on pense que la protonéphridie est plutôt osmorégulatrice que excrétrice ; en effet,
vu la faible grandeur et la forme des platodes, l’excrétion des déchets azotés (ammoniac) peut
se faire facilement à travers la surface du corps de ces vers. Les Acoeles n’ont pas de
protonéphridies et l’excrétion se fait à travers la surface du corps.

5) Système nerveux

Le système nerveux est plus développé que celui des cnidaires : il y a ici l’apparition des
gangIions. Toutefois, il est relativement peu développé par rapport aux animaux plus évolués
que les platodes. Il n’y a généralement qu’une paire de ganglions cérébroïdes unis par une
commissure transversale d’où partent deux ou trois paires de cordons nerveux longitudinaux.
Les organes de sens associés au système nerveux comprennent les yeux et les cils. Les yeux
sont généralement au nombre de deux, mais parfois quatre ou six chez certaines espèces. Les
platodes polyclades et les turbellariés terrestres possèdent plusieurs yeux. Les yeux sont des
organes photorécepteurs. Les cils sont des récepteurs distribués sur tout le corps mais surtout
sur les tentacules.

6) Système reproducteur

Les platodes se reproduisent asexuellement et sexuellement :

 Reproduction asexuée : elle se fait par une division transversale. Chez le groupe sous
examen (Acoeles), la division est transversale (du ver parental) et produit une chaîne
d’individus appelés zooïdes, qui se détachent de la chaîne lorsqu’ils sont mûrs et
deviennent des vers indépendants (méthode de reproduction appelée « paratomie »).
 Reproduction sexuée : les planaires sont généralement hermaphrodites simultanés, mais
avec beaucoup de précautions pour éviter l’autofécondation. L’appareil reproducteur mâle

65
est constitué par une paire de testicules desquels part un spermeducte qui communique
avec une vésicule séminale. La vésicule séminale passe dans le pénis bulbeux qui porte
des glandes (vésicules prostatiques) et qui est armé de stylets. Le pénis communique aussi
avec un canal qui s’ouvre dans un orifice, le gonopore mâle. La partie femelle du système
comprend une paire d’ovaires desquels part un oviducte et communique avec le bursa, un
centre de stockage de spermatozoïdes qui communique avec le vagin. Ce dernier s’ouvre
par le gonopore femelle situé devant le gonopore mâle et est entouré par des glandes à
“cément”. D’autres turbellariés possèdent plusieurs paires de testicules, beaucoup de
glandes prostatiques et de pénis et, chez la femelle, plusieurs paires d’ovaires. Le transfert
du sperme se fait par copulation et il est généralement réciproque. Il n’y a pas
d’autofécondation connue. En effet, le mouvement du sperme et du fluide séminal ne se
produit que pendant l’éjaculation qui, elle, ne se passe que lors de la copulation. Le
développement est direct en général, mais quelques polyclades donnent une larve nageuse
libre.

3.4.2 Biologie et importance économique des platodes

Tandis que les Turbellariés sont des vers libres, les classes des Trématodes et Cestodes
revêtent une grande importance en médecine vétérinaire et en ce qui concerne la santé
publique. En effet, dans la sous-classe des Digènes, la grande douve de foie, Fasciola
hepatica, un trématode en forme de feuille mesurant 30 mm x 30 mm, vit dans le foie et les
canaux biliaires des ruminants (bovins, caprins, ovins), des équidés, des porcins, des
léporidés, etc. Les miracidia ciliés pénètrent dans un gastéropode et se transforment en
sporocytes et finalement en cercaires, après plusieurs étapes de développement et de
multiplication asexuée, les cercaires (mobiles) sont rejetés par le gastéropode et au contact
avec la végétation, ils perdent leur queue et deviennent des métacercaires enkystés. L’hôte
final s’infeste par ingestion des herbages contaminés ou en buvant de l’eau contenant des
métacercaires.
Il existe d’autres espèces de douves de foie, par exemple Fasciola gigantica (plus grande que
F. hepatica) et Dicrocoelium dendriticum ; la dernière espèce est de petite taille (6-10 mm de
long et 1-3 mm de large) et le corps est allongé, c’est la petite douve de foie (Afrique du nord,
Europe, Asie, etc.). Les maladies causées par ces vers appelées fascioloses hépathobiliaires
peuvent être dévastatrices, surtout chez les ovins qui souffrent d’anémie et chez lesquels la
mort est rapide dans le cas de fasciolose aiguë.
Les schistosomes sont des trématodes sanguins (ou douve de sang), allongés et qui vivent
dans le système circulatoire de l’hôte. Les mâles, plus petits que les femelles (4-22 mm de
long), sont aplatis et portent les femelles (qui mesurent 12-28 mm de long) dans un canal
ventral spécial. Trois espèces de schistosomes attaquent le bétail en Afrique. Il s’agit de
Schistosoma bovis, S. mattheei et S. intercalatum. A l’instar des autres douves, le cycle
évolutif des schistosomes est hétéroxène, requérant un hôte intermédiaire, qui est un
gastéropode aquatique ou amphibie.
La ponte a lieu dans les petits vaisseaux sanguins de la paroi intestinale de l’hôte définitif et
les oeufs sont éliminés avec les fèces. Le développement subséquent est semblable à celui des
autres douves. La muqueuse intestinale peut être sérieusement endommagée (perforée par les
oeufs épineux) résultant en une diarrhée abondante parfois hémorragique et en une diminution
d’appétit. Une partie importante du foie peut être détruite et la fonction hépatique perturbée.
Une autre espèce de douve de sang, S. mansoni est l’agent causal de la maladie connue sous le
nom de schistosomiase ou bilharziose, chez l’homme en Afrique et en Amérique tropicale.

66
L’adulte vit dans les veines intestinales. La schistosomiase handicape ses hôtes et peut être
mortelle ; généralement un grand pourcentage de personnes sont infestées dans les zones
endémiques. Contrairement aux autres trématodes, les schistosomes sont dioïques. Les oeufs
se développent dans différents organes et les larves dans le poumon et le foie, ce qui cause des
problèmes parfois sérieux. L’homme est infesté lorsque les cercaires issues de miracidium
pénètrent dans la peau (à partir des cours d’eau).
En ce qui concerne les Eucestodes, les ténias sont des vers également très importants tant en
médecine humaine qu’en médecine vétérinaire. Le ténia de l’homme (ténia
specifiquel’homme) ou Taenia saginata, a l’homme comme hôte primaire. Lorsqu’il est
infesté, l’homme rejette dans le milieu extérieur, des segments ovigènes des ténias par les
fèces ou par une élimination active, les segments ovigènes étant capables de se mouvoir. Les
oeufs sont ingérés par l’hôte intermédiaire, un bovin, et les embryons que ces oeufs
contiennent se libèrent dans l’intestin grêle du bovin ; ils atteignent ensuite les muscles striés
pour leur développement. La cysticercose musculaire bovine est causée par Cysticercus bovis,
les larves vesiculaires (ressemblent aux petites vesicules ovoides) de T. saginata. Cette
maladie est généralement peu importante pour la santé de l’animal. Toutefois, la maladie
provoque des pertes à l’inspection des carcasses et constitue un problème sérieux de santé
publique.
Le ver solitaire, T. solium, revêt aussi une double importance tant pour les pertes enregistrées
lors de l’inspection de la viande que par ses conséquences sur la santé publique. En effet, le
ver adulte vit chez l’homme et les cysticerques chez le porc. Le ver possède quatre ventouses
circulaires et une double couronne de 25-50 crochets qui forment un petit rostre. Cinq ou six
(parfois une douzaine) proglottis se détachent du ver chaque jour, chacun pouvant contenir
6.000-72.000 oeufs embryonnés. Les oeufs ingérés par le porc se développent en embryons
sphériques munis de trois paires de crochets et sont, de ce fait, appelés embryons
hexacanthes ou oncosphères ; ils parasitent le porc.
Le ténia spécifique des espèces canines, T. ovis, a pour hôte primaire le chien tandis que les
ovins et les caprins servent d’hôtes intermédiaires. Les cysticerques, Cysticercus ovis, se
développent dans les muscles striés des hôtes intermédiaires et causent la cysticercose
musculaire ovine. Les ovins s’infestent en ingérant des herbes contaminées par les
cysticerques et le chien en mangeant la viande de moutons parasités. La cysticercose
musculaire ovine peut provoquer la mort de l’animal et cause des pertes à l’inspection des
carcasses. Cependant, elle n’est pas dangereuse pour la santé publique parce que T. ovis
n’infeste pas l’homme.
Il y a d’autres espèces de ténias telles que le ténia du chien, T. hydatigena, dont le ver adulte
parasite l’intestin grêle du chien tandis que les larves ou C. tenuicolis cause la cysticercose
abdominale des ruminants, qui normalement ne pose pas de problème sur la santé des
animaux, mais la migration des larves peut provoquer une destruction importante du tissu
hépatique. L’adulte du T. pisiformis parasite le chien et le chat, et la larve (C. pisiformis) a le
lapin pour hôte intermédiaire.
3.5 LES NEMATHELMINTHES (vers ronds)

3.5.1 Description du nématode type

Nous choisissons un nématode familier aux étudiants : l’ascaris (Ascaris lumbricoides),


parasite du système digestif de l’Homme.

67
1) Structure du corps (téguments et paroi du corps) :

Le corps est couvert par une cuticule épaisse, complexe, plus ou moins transparente, et
composée de collagène (un caractère unique aux nématodes) et organisée en trois couches
principales. La cuticule est une structure non vivante (non cellulaire) composée de plusieurs
couches :
- Couche lipide : une couche fine qui détermine la perméabilité de la cuticule ; elle contient de
petites quantités de kératine et une protéine tannée qui assurent la protection contre les
attaques notamment par des agents chimiques ;
- Couche de cortex : semble contenir des collagènes spécifiques à l’ascaris et appelés ascaro-
collagènes ; la cuticule de cette couche est disposée en anneaux ;
- Matrice : une couche élastique principale ; contient des protéines semblables aux albumens ;
- Couche fibreuse : ensemble avec la couche de matrice constituent les composantes
essentielles du squelette hydrostatique.
Sous la cuticule se trouve une couche vivante, c’est-à-dire cellulaire appelée épiderme ou
hypoderme. L’hypoderme s’épaissit et forme, en quatre endroits, des invaginations dans le
pseudocoelome : invaginations médio-dorsale, médio-ventrale et deux invaginations médio-
latérales ; elles constituent des cordons longitudinaux qui s’étendent le long du corps de
l’animal.
Une couche musculaire est logée entre l’hypoderme et la cavité du corps. Les cellules
musculaires sont du type myo-épithélial : elles ne sont pas mésodermiques. La couche
musculaire est composée uniquement de fibres longitudinales (lisses) ; les cellules
musculaires sont nombreuses et saillantes dans la cavité viscérale (pseudocoelome), l’ascaris
est ainsi dit polymyaire. Par contre, si les cellules musculaires sont très aplaties et peu
nombreuses (2 ou 3 entre chaque champ musculaire), le nématode est du type méromyaire
(exemple l’Ancylostome). Les quatre épaississements de l’hypoderme décrits ci-dessus
déterminent quatre espaces dans lesquels sont logés les fibres musculaires arrangées en quatre
bandes ou champs.

2) Système digestif

Structure et physiologie :

Le système digestif du nématode est complet. Il commence par une bouche terminale, c’est-à-
dire située à l’extrémité antérieure (céphalique) du corps ; elle est entourée par les lèvres et
s’ouvre dans la capsule buccale. Cette dernière se présente sous la forme de trois bourrelets
disposés en triangle. Un pharynx musculeux fait suite à la bouche et communique avec
l’intestin ; il est entouré par l’anneau nerveux et porte des glandes pharyngiennes qui sécrètent
des enzymes digestives. Le pharynx fonctionne comme une pompe, aspirant ainsi les aliments
de la bouche vers l’intestin. En effet, la pression plus ou moins élevée exercée dans la cavité
du corps requiert l’action d’une force pour remplir l’intestin. Le fluide pseudocoelomique et
la cuticule forment un système à haute pression qui constitue le squelette hydrostatique du
nématode.
Des muscles attachés à la cuticule de la lumière du pharynx assurent l’ouverture de la pompe
tandis que sa fermeture est assurée par l’élasticité du revêtement cuticulaire du pharynx. Le
pharynx se termine par le bulbe pharyngien. La valve pharyngino-intestinale, située entre le

68
pharynx et l’intestin, empêche le retour des aliments de l’intestin vers le pharynx, qui peut
être provoqué par la pression du fluide du pseudocoelome. La frequence de pompage chez
l’ascaris est de l’ordre de 20 tours/seconde soit environ 1 mm3 de substance alimentaire par
seconde. Chez d’autres nématodes, cette fréquence varie entre 2 et 24 tours/sec.
L’intestin est long et tubulaire, et s’étend le long du corps. Son épithélium est composé d’une
seule couche de cellules qui produisent aussi des enzymes digestives. Certaines cellules, sont
absorbantes. La digestion des aliments se passe dans la lumière de l’intestin. L’absorption
serait assurée à travers la paroi mince de l’intestin. A son extrémité postérieure, l’intestin se
modifie en un rectum court par lequel il débouche dans l’anus. Le rectum est couvert par la
cuticule et constitue un simple tube chez la femelle. Chez le mâle, par contre, le rectum est
une structure complexe : le système reproducteur s’ouvre dans le rectum qui forme ainsi un
cloaque. L’anus est une fente transversale située ventralement vers le bout de l’extrémité
postérieure.

3) Systèmes circulatoire et d’échange gazeux

Ils sont absents. La circulation se fait par des mouvements dans le corps, et l’échange gazeux
par diffusion à travers la membrane du corps.
4) Système excréteur :

Structure et physiologie :
Contrairement aux platodes, il n’y a pas de protonéphridies chez les némathélminthes.
L’excrétion se fait par une structure appelée système en H. Il est composé de deux canaux
(cellules excretrices) latéraux logés dans les cordons latéraux et qui communiquent par un
canal transversal (forme un H) duquel part un canal excréteur commun et court qui s’ouvre
par un pore excréteur situé ventralement, un peu en arrière de la bouche. L’ammoniac est le
déchet azoté principal. Cependant, très peu de ce produit est éliminé par la protonéphridie, la
majeure partie étant excrétée à travers la paroi du corps et éliminé via le système digestif
ensemble avec les matériels alimentaires non digérés. Le système serait donc essentiellement
osmorégulateur.

5) Système endocrine

Il est constitué par les cellules neurosécrétrices de certains ganglions. Plusieurs phénomènes
tels que la croissance, la formation de la cuticule, la mue, etc., sont contrôlés par des
hormones.

6) Système nerveux

Le système nerveux des nématodes, dont l’ascaris, comprend plusieurs ganglions par
comparaison à celui des platodes. Il est composé essentiellement :
 d’un anneau ganglionnaire (péri-pharyngien) qui représente le cerveau et qui porte des
nerfs antérieurs, lesquels innervent la bouche, les papilles et les amphides (organes de
sens, voir plus loin) ;
 des cordons nerveux longitudinaux : ils partent de l’anneau vers la région postérieure du
corps ; ils renferment des nerfs dorsaux, latéraux et ventraux qui innervent
respectivement la région dorsale, latérale et ventrale du corps ;

69
 d’autres ganglions situés le long des cordons nerveux longitudinaux dont le ganglion
anal ou ganglion caudal (peut être simple ou double), qui innerve la région caudale (anus)
Il existe un système nerveux syrnpathique pharyngien ou viscéral qui innerve les organes
internes et qui est compose de nerfs pharyngiens issus de l’anneau ganglionnaire et de nerfs
rectaux émis par le ganglion anal.
Les organes de sens associés au système nerveux sont :
- Papilles : organes sensoriels logés à la surface de la cuticule ;
- Amphides : invaginations cuticulaires de formes variées, surtout développées chez les
especes libres ; ce sont des chimiorécepteurs situés dans la région céphalique, un de
chaque côté de la tête ;
- Phasmides : qui sont des organes glandulo-sensoriels, une paire de glandes unicellulaires
munies d’un canal excréteur et s’ouvrant de part et d’autre de la queue. Ils sont
chimiorécepteurs et importants dans la systématique des nématodes.

7) Système reproducteur

Les nématodes sont dioïques : les sexes sont séparés. En ce qùi concerne le système
reproducteur male, la glande tesdticulaire est impaire est impaire et se présente sous la forme
d’un cordon pelotonné. Elle se referme vers son extrémité postérieure en une vésicule
séminale dans laquelle sont stockés les spermatozoïdes. Un canal éjaculateur muni de glandes
prostatiques connecte la vésicule séminale au rectum ; les glandes prostatiques produisent des
sécrétions adhésives utilisées dans la copulation. Comme dit plus haut, le rectum est modifié
en cloaque, qui contient souvent des structures appelées spicules et qui peuvent ressoriir du
cloaque ; les spicules interviennent également dans la copulation. On observe, de part et
d’autre du cloaque, une structure, la bourse copulatrice qui permet au nématode mâle de
tenir la femelle pendant l’accouplernent.
Contrairement au testicule, la glande femelle est paire, c’est-à-dire composée de deux ovaires
qui se présentent aussi comme des cordons pelotonnés et qui forment deux oviductes. Deux
utérus allongés s’unissent dans un vagin qui s’ouvre par une petite fente transversale et
ventrale.
Pendant la copulation, les muscles cloacaux facilitent le transfert des spermatozoïdes dans le
vagin où ils se meuvent grâce à leur mouvement amibien (ils ne possèdent pas de flagelles)
vers la partie supérieure de l’utérus où la fertilisation a lieu. Le zygote se développe dans une
coque protectrice. Le développement post-embryonnaire du ver passe par cinq stades larvaires
séparés par quatre mues. Le troisième stade (L3), qui peut être enfermé dans la cuticule de la
mue précédente, constitue la forme enkystée, résistante aux changements du milieu. C’est la
larve infectieuse chez les espèces parasites.

3.5.2 Biologie et importance économique des Nématodes

L’embranchement des Nématodes a une grande importance tant en ce qui concerne la santé
publique que l’agriculture et l’élevge. Parmi les Ascaridés, Ascaris lumbricoïdes parasite
l’homme, les bovins, le porc, le chien, le chat, le cheval, etc. Les Strongylidés sont
hématophages dont Ancylostoma duodenale vit en parasite dans l’intestin grêle de l’homme
où il broute la muqueuse intestinale. Un groupe de nématodes communément appelés filaires,
ont une grande importance en médecine. Par exemple, le ver de Guinée, Dracunculus

70
medinensis (filaire de Médine) parasite le tissu sous-cutané de l’homme. Un crustacé du genre
Cyclops sert d’hôte intermédiaire.
La filaire de Bancroft ou filaire nocturne, Wuchereria bancrofti attaque les vaisseaux
lymphatiques de l’homme. Enfin, les filaires des genres Stephanofilarfa, Onchocerca,
Parafilaria, etc., parasitent le bétail ou l’homme. Onchocerca sp. cause chez l’homme,
l’onchocercose, une maladie qui provoque la cécité (riveraine). Les filaires ont des cycles
hétéroxènes dont les insectes servent d’hôtes intermédiaires et assurent la transmission des
larves des vers. Un groupe spécial de nématodes, les nématodes à localisation oculaire, dont
les espèces du genre Thelazia, se logent dans le sac conjonctival ou dans le canal lacrymal des
bovins, caprins et ovins.
Chez le bétail, les nématodes gastro-intestinaux (Haemonchus, Ostertagia, Trichostrongylus,
Trichuris, etc.) peuvent causer des pertes aux éleveurs. Ce sont principalement les
trichostrongylidés qui sont les plus communs ; ce sont des nématodes monoxènes (se
développent sans l’intervention d’hôtes intermédiaires). La larve du troisième stade (L3),
enveloppée dans la dépouille larvaire du stade L2, est le stade infestant. Les animaux
domestiques s’infestent en mangeant les herbes contaminées avec les larves L3, qui pénètrent
dans la muqueuse de l’estomac ou de l’intestin grêle. Les larves L4 et les helminthes adultes
endommagent les muqueuses ou sucent le sang.
3.6 LES ANNELIDES (vers annélides)

3.6.1 Description de I’annélide type

Les membres du groupe d’Annélides appelé Polychètes sont considérés comme étant les plus
primitifs de ces vers. Toutefois, pour la description du groupe, on choisit généralement un
représentant du groupe des vers de terre, les Oligochètes. Ainsi, choisissons-nous le ver de
terre ou lombric (Lombricus terrestris), bien qu’il ne présente plus certaines des
caracteristiques de l’Annelide primitif.
En examinant extérieurement un spécimen de lombric, on observe la segmentation du corps
de l’animal marquée par des constrictions, et les trois régions du corps : la tête, la queue et la
région moyenne (segmentée) appelée soma, tronc ou corps. La tête porte un lobe charnu (pas
un segment), le prostomium, sous lequel est située la bouche ; il protège les nerfs de la région
buccale. Entre la tête et la queue, on constate une structure formée par six ou sept métamères
adjacents (33e-38e métamères) dont l’épiderme muni de glandes s’est épaissi ; c’est le
clitellum, qui se forme pendant, et intervient dans la reproduction du ver. La partie terminale
du corps, non segmentée est appelée pygidium et porte l’anus.

1) Structure du corps

La coupe transversale du lombric, indique que la paroi du corps est constituée, de l’extérieur
vers l’intérieur par :

 Une cuticule, mince, sécrétée par l’épiderme et creusée de sillons qui forment un réseau
donnant au ver son aspect irisé ;
 Un épiderme, qui est une couche d’une seule cellule d’épaisseur et composée de cellules
hautes sauf dans la région du clitellum ; beaucoup de cellules épidermiques sont
modifiées en glandes à mucus qui s’ouvrent vers l’extérieur par de nombreux pores
assurant ainsi la lubrification de la peau du ver. L’épiderme comprend aussi des cellules

71
de soutien et des cellules nerveuses sensorielles ; il est interrompu par le passage des
soies ;
 Une couche de fibreuses nerveuses fines qui représentent les branches des cellules
nerveuses ;
 Un derme : une couche de tissu conjonctif ;
 Deux couches musculaires dont l’externe est composée de muscles circulaires et l’interne
de muscles longitudinaux arrangés en sept blocs ;
 Un péritoine ou épithélium coelomique, une membrane qui recouvre la surface interne de
la paroi du corps.
Après cette membrane, on observe le coelome, une cavité spacieuse remplie de fluide et située
entre l’intestin et la paroi du corps. Le coelome est divisé par des cloisons ou septa (=
dissépiments) en plusieurs chambres segmentaires. Les septa sont perforés par un foramen
ventral par où passent le cordon nerveux et le vaisseau sanguin ventral ; le foramen est
entouré par un sphincter musculaire qui ferme l’ouverture du septum et isole ainsi le fluide
(coelomique) dans chaque chambre coelomique.

2) Systerne digestif

Il comprend deux ouvertures, la bouche et l’anus, entre lesquelles se situent les autres
différentes parties du système. Le système est rectiligne et de structure relativemênt simple ; il
comprend :

 La bouche, située sous le prostomium et s’ouvre dans une petite cavité buccale ;
 Le pharynx, dans lequel débouche la cavité buccale ; il est plus spacieux que la cavité
buccale et fonctionne comme une pompe ;
 L’œsophage : un tube étroit dans lequel s’ouvre le pharynx et est modifié en un jabot et
un gésier. Le jabot est une chambre de stockage des aliments et le gesier, très musculeux,
est utilisé pour broyer les particules alimentaires. On observe sur la paroi de l’oesophage,
des invaginations qui portent des glandes calcifères. Ces glandes ont pour rôle la
régulation ionique du système digestif (l’ion carbonate est fixé au Ca dans les glandes
calcifères et est excrété dans l’oesophage) ;
 L’intestin : il se présente sous forme d’un tube qui parcourt le reste du corps. Sa moitié
antérieure constitue le site principal de la sécrétion des enzymes digestives (cellulases,
chitinases, etc.) ainsi que de la digestion, tandis que la moitié postérieure est spécialisée
principalement pour absorption. Sur sa paroi interne, l’intestin forme des plis qui
constituent le typhlosolis, très développé chez le lombric. Enfin, une masse de cellules
entoure l’intestin (et le vaisseau dorsal du système circulatoire) et forme le tissu
chloragène qui joue un rôle similaire à celui joué par le foie chez les vertébrés ; il est le
centre principal de la synthèse et de stockage du glycogène et des graisses.
Physiologie :

Le ver de terre avale de la terre (humus) pendant qu’il avance dans le sol. Les substances
alimentaires ainsi avalées avec la terre passent dans le pharynx d’où elles sont pompées dans
l’oesophage puis dans l’intestin. Elles sont ensuite hydrolysées par les enzymes digestives
dans la moitié antérieure de l’intestin pour assurer leur digestion. Les éléments nutritifs issus
de la digestion sont absorbés par les cellules (absorbantes) de l’épithélium de la moitié
postérieure de l’intestin.

72
Notons ici que l’intestin le typhlosolis a pour rôle d’augmenter la surface absorbante de
l’intestin. Les glandes calcifères éliminent l’excè de calcium ingéré ensemble avec les
aliments et maintiennent ainsi constant le pH du sang et du fluide coelomique (elles contrôlent
le niveau du calcium et des ions carbonates). La digestion se passe dans la cavité (lumen) de
l’intestin, elle est donc extracellulaire. Les déchets métaboliques non digérés sont éliminés par
l’anus (défécation !).

3) Système circulatoire

Structure :

Chez le lombric, comme nous avons dit plus haut, le système circulaire est fermé et
vascularisé (formé de vaisseaux). Il est complexe et comprend :
 Trois vaisseaux sanguins longitudinaux dont deux vaisseaux principaux ; ils s’étendent tout
le long du corps de l’animal :
- Le vaisseau dorsal : situé au-dessus du système digestif, issu des capillaires dans la
région caudale ; le vaisseau dorsal est contractile, une propriété due aux ondes
péristaltiques qui se meuvent de la région postérieure vers la région antérieue du corps.
Le vaisseau dorsal se termine par des capillaires (vaisseaux microscopiques) dans la
région pharyngienne ;
- Le vaisseau ventral : il est situé en-dessous du système digestif et issu des capillaires
dans la région du pharynx ; il émet des branches (deux par segment) vers l’intestin et les
néphridies ;
- Le vaisseau subneural : situé sous le cordon nerveux, il est issu des capillaires dans la
région pharyngienne ; il forme des vaisseaux pariétaux (une paire par segment)
 Plusieurs plusieurs vaisseaux plus petits ou vaisseaux segmentaires dont :
- Deux paires de vaisseaux par segment, qui assurent la communication entre le système
digestif et le vaisseau dorsal et entre le système digestif et le vaisseau ventral ;
- Une paire de vaisseaux qui connectent le vaisseau dorsal à la paroi du corps et une autre
paire qui communique cette paroi au vaisseau ventral ;
- Le vaisseau nerveux latéral : vaisseau longitudinal qui dessert les nerfs segmentaux ;
- Une paire de vaisseaux transversaux par le segment, qui assurent la communication
entre le vaisseau dorsal et le vaisseau ventral. Dans les segments 7-11, les vaisseaux
transversaux s’élargissent et constituent des anses trarisversales qui portent le nom de
coeurs, contractiles et pompent le sang du vaisseau dorsal dans Ie vaisseau principal
ventral. Les coeurs sont munis de valves qui empêchent le retour du sang pompé (il y a
aussi des valves aux jonctions du vaisseau dorsal avec les vaisseaux fegmentaires).
Physiologie :

Le vaisseau principal dorsal est contractile et constitue la structure essentielle de pompage ;


il pompe le sang, vers la partie antérieure jusque dans les coeurs, sous l’action des
contractions musculaires du vaisseau dorsal, qui partent de la partie postérieure du corps. Les
coeurs pompent le sang dans le vaisseau ventral, c’esl.-à-dire du vaisseau dorsal dans le
vaisseau ventral. Le vaisseau ventral est le distributeur principal du corps ; il amène le sang
des coeurs vers les autres parties du corps (antérieure et postérieure).
Le retour du sang dans le vaisseau dorsal se fait des ceurs vers le vaisseau ventral et le reste
du corps. Le retour du sang des organes vers les coeurs via le vaisseau dorsal se fait par des
vaisseaux appelés veines. Les artères sont de petits vaisseaux qui amènent le sang vers les

73
organes. La circulation vers l’intestin est accomplie par l’artère intestinale, qui y amène le
sang venant du vaisseau ventral tandis que la veine intestinale transporte le sang de l’intestin
vers le vaisseau sanguin dorsal. La circulation vers la paroi du corps est assurée par l’artère
pariétale qui amène le sang du vaisseau ventral vers les cellules de la paroi du corps et par la
veine pariétale qui transporte le sang de la paroi vers le vaisseau dorsal. Le sang du lombric
est rougeâtre et renferme de l’hémoglobine dissout. Environ 40 % de l’oxygène utilisé par le
lombric est transporté par l’hémoglobine.

4) Système d’échange gazeux

Chez le ver de terre, il n’y a pas de système d’échange gazeux organisé en une structure
définie. Le corps est très richement vascularisé. En conséquence, l’échange gazeux est cutané.

5) Système excréteur et osmorégulateur

Structure :

Chez le lombric, le système excréteur et osmorégulateur est constitué par une structure bien
définie appelée néphridie. Une néphridie typique comprend :
- Un entonnoir cilié ou néphrostome, situé dans le segment qui précède celui qui contient
le reste de la néphridie ;
- Un tube en spiral qui passe à travers la membrane située entre deux segments ; le tube est
entouré par un réseau des vaisseaux sanguins ;
- Une vessie plus ou moins large qui s’ouvre à l’extérieur par un orifice qui porte le nom de
néphridiopore. Une telle néphridie est connue sous le nom de néphridie à
néphrostome.
Physiologie :

Le fonctionnement du système excréteur du lombric est relativement simple. Les déchets à


éliminer passent dans le fluide du corps et pénètrent par le néphrostome pour atteindre la
néphridie. Toutefois, une partie du matériel à éliminer est aussi collectée directement par les
spirales des tubes à partir du sang qui circule dans les capillaires. Les déchets et l’excès d’eau
s’accumulent ensuite dans la vessie de stockage et sort par le néphridiopore.
Le système circulatoire des annélides est clos. Chez les animaux possédant un tel type de
système circulatoire, les vaisseaux sanguins sont intimement associés au système excréteur. Il
s’effectue donc un échange direct du matériel entre le sang et le système excréteur. Le
système circulatorre joue donc un rôle complémentaire important dans l’excrétion.

6) Système endocrine

Structure :

Le système endocrine chez les vers annélides est constitué par des groupes des cellules
neurosécrétrices dispersés dans le cerveau et dans les ganglions de la chaîne nerveuse
ventrale. Il n’y a pas de glandes endocrines épithéliales ; tout contrôle hormonal provient donc
des neurosécrétions.
Physiologie :

74
Un des phénomènes contrôlés par les hormones est la régénération caudale, phénomène très
commun chez ce groupe d’invertébrés. En effet, le corps des annélides est mou, très
vulnérable aux attaques des prédateurs ou agents physiques. En conséquence, la capacité que
possèdent ces animaux de régénérer la partie perdue constitue un avantage du point de vuu de
l’évolution. Quelques espèces de vers de terre peuvent aussi régénérer la tête. En outre, il
existe des espèces dont l’un des 14 premiers segments peut régénérer un individu complet.
L’influence hormonale sur la régénération caudale a été bien établie chez L. terrestris ; on a
observé que le cerveau doit rester intact dans l’animal pendant 48 heures après amputation
caudale pour qu’il y ait régénération. Ce qui prouve que chez cet animal, le cerveau joue un
rôle dans le contrôle de ce phénomène.
Le phénomène de la régénération caudale a été étudié en détail chez un annélide primitif
(polychète), Nereis sp., mais l’on pense que le phénomène se produit de la même manière
chez les oligochètes (le groupe du lombric). Il se produit d’abord sur la plaie (amputation de
la queue) du ver un tissu appelé blastème, composé de mésoderme, entouré par l’ectoderme
et les cellules néoblastes. Le blastème produit les parties ectodermiques et mésodermiques des
segments régénérateurs, tandis que l’endoderme forme le tube digestif. Le blastème agit donc
comme une région originale de prolifération. On pense qu’une hormone de plaie, substance
non encore spécifiée, serait libérée par les tissus endommagés et jouerait un rôle important
dans la formation du blastème en activant les néoblastes et en assurant leur migration.
Certains aspects de la reproduction (vitellogenèse, gamétogenèse) et du métabolisme général
sont aussi sous l’influence du système endocrine chez les annélides. Chez Eisenia foetida, un
autre oligochète comme le lombric, la suppression du cerveau arrête le développement des
gonades et entraîne la disparition des structures telles que le clitellum, associées avec
l’accouplement et l’oviposition. Des études ont aussi montré que chez ce ver, la suppression
du cerveau inhibe la croissance et que l’implantation de l’extrait du cerveau dans un ver
normal provoque une accélération de la croissance.
En ce qui concerne le métabolisme, on a constaté que le cerveau de L. terrestris sécrète une
hormone hyperglycémique qui contrôle le niveau de glucose dans le corps de l’animal
(comme l’insuline du pancréas endocrine des vertébrés). Un lombric écervelé accuse une
réduction du niveau de glucose qui peut tendre vers zéro. Lorsqu’on ajoute un cerveau dans
un ver écervelé, le niveau de glucose redevient normal.

7) Système nerveux

Chez le lombric, comme chez les autres annélides, le système nerveux est caractérisé par une
centralisation de la coordination, c’est-à-dire par la formation d’un système nerveux central
qui est constitué d’une chaîne de ganglions fusionnés dans chaque segment (une paire de
ganglions fusionnés par segment) et unis par des commissures. La chaîne nerveuse est
ventrale et le ganglion logé dans la tête est plus gros que les ganglions segmentaires et
constitue le cerveau.
Du ganglion cérébroïde ou cerveau partent les deux nerfs du prostomium. Des nerfs issus de
chaque ganglion segmentaire desservent chaque segment. Deux nerfs latéraux issus de chaque
ganglion segmentaire innervent la région dorsale.
Les organes de sens associés au système nerveux sont principalement des photorécepteurs
logés dans l’épiderme ; ils sont surtout abondants dans la région antérieure du corps et dans le
segment terminal, mais absents à la face ventrale. On observe aussi des groupes de cellules

75
sensorielles, qui forment des projections sensorielles sur la cuticule (environ 700/mm2 sur le
prostomium) ; ce sont des chimiorécepteurs. Les oligochètes n’ont pas deux, contrairement
aux polychètes.

8) Système reproducteur

Le ver de terre, comme les autres oligochètes, est hermaphrodite. Son système reproducteur
est complexe et constitué de glandes génitales ou gonades et de canaux évacuateurs des
produits sexuels. Le système reproducteur mâle comprend :
- Deux paires de testicules situées dans le dixième et les onzièmes segments ;
- Une paire de spermiductes, dont un de chaque côté, se jettent dans un canal déférent
commun qui débouche à ‘extérieur dans le quinzième segment ;
- Trois paires de vésicules séminales logées dans les segments 9,11 et 12 et dans
lesquelles se font la maturation et te stockage des spermatozoïdes ;
- Un pénis placé devant te clitellum.
Chez la femefle, le système reproducteur comprend :
- Une paire d’ovaires logés dans le 13ème segment ;
- Une paire d’oviductes qui s’ouvrent sur le 14ème segment ;
- Une paire de réceptacles séminaux (= spermathèques) logés dans, et s’ouvrent sur les
segments 9 et 10. Les réceptacles séminaux reçoivent les spermatozoïdes ; comme les
ovisacs, ils sont formés par I’invagination du tégument dans les septa des segments
reproductifs.
Physiologie :

Les individus se placent en sens inverse pendant l’accouplement. Les glandes du clitellum de
chaque individu produisent des muqueuses qui forment une double ceinture de mucus ; ceci
permet aux deux individus de se maintenir ensemble. En outre, les soies situées sur les
segments 10, 11 et 26 et celles de la région du clitellum pénètrent dans le corps du partenaire
pour assurer ce maintien. La copulation peut durer deux à trois heures. Les ovules tombent
dans la cavité coelomique et sont recueillis par les trompes des oviductes ; la ponte n’a lieu
que s’il y a accouplement, elle est contrôlée par les ganglions cérébroïdes. Le sperme passe
dans les réceptacles séminaux.
La copulation résulte en une fécondation réciproque, les ovules étant fécondés à la sortie du
corps. Quelques jours après l’accouplement (et fécondation), les ovules sont enveloppés dans
un cocon sécrété par le clitellum. Ce dernier sécrète aussi de l’albumine qui servira de
nourriture pour le futur embryon. En effet, chez les oligochètes terrestres comme le lombric,
les oeufs sont petits et contiennent une quantité insuffisante d’albumine pour le
développement de l’embryon. Comme on le voit, les glandes du clitellum composées de trois
couches, exercent trois fonctions importantes : la couche superficielle sécrète le mucus, la
couche la plus profonde produit l’albumine et la couche intermédiaire forme le cocon,
Les Oligochètes déposent 1-20 oeufs par cocon, mais un oeuf seulement éclot chez L.
terrestris. Les oeufs sont déchargés dans le cocon par le gonopore femelle pendant que le
cocon avance vers la tête (en passant devant ce gonopore). De ta même manière, le sperme est
déposé dans le cocon pendant que le cocon passe devant le réceptacle séminal
(spermathèque). Le cocon glisse sur la tête du ver et ses extrémités se ferment.

76
Le développement, qui se passe dans le cocon, est direct : il n’y a pas de larve trochophore
chez le ver de terre. Cependant, chez les polychètes (annélides primitifs), le développement
passe toujours par la larve trochophore dont il sera question plus loin.

3.6.2 Biologie et importance économique des annélides

Les Hirudinés sont hématophages. Ils s’attachent au corps de l’hôte qu’ils percent pour sucer
le sang. Les sécrétions buccales injectées par ces vers contiennent un ferment (hirudine) qui
empêche la coagulation du sang.

3. 7 LES MOLLUSQUES

3.7.1 Description du mollusque type

Les Mollusques représentent un groupe d’animaux très diversifié. Cependant, malgré cette
grande diversité, ils possèdent un plan fondamental commun d’organisation. Nous
examinerons un représentant des mollusques les plus primitifs pour en déceler les
caractéristiques. II s’agit de membres de la classe des Polyplacophores, communément
appelés chitons.
1) Structure du corps (téguments) :

Les chitons sont de petits mollusques qui mesurent environ 3 cm, généralement 3-12 cm de
long ; ils possèdent des caractères les plus primitifs du groupe des mollusques et sont
caractérisés par des adaptations qui leur permettent de s’attacher aux substrats : roches,
coquilles, etc. Il s’agit notamment d’une sole pédieuse bien développée. Ils sont tous marins.
Le corps est bilatéralement symétrique, ovoïde et aplati dorso-ventralement. La face dorsale
est bombée et est couverte par une cuticule épaisse ; la facé ventrale est dépourvue de
cuticule. En outre, la face dorsale porte huit plaques coquillières, mobiles, composées de
calcaire et appelées cérames ; elles sont imbriquées les unes sur les autres de telle manière
qu’elles permettent à l’animal de se rouler en boule. Dans l’organisation générale du corps
d’un chiton, les plaques coquillières sont composées de plusieurs couches.
2) Système digestif

Structure :

Le système digestif du chiton et des mollusques en général est complet, comprenant deux
ouvertures, la bouche et l’anus. Les chitons sont généralement herbivores.
 La bouche, elle est ventrale, située à la partie antérieure du corps, c’est-à-dire dans la tête,
devant le pied. La bouche s’ouvre dans une cavité buccale ou massif buccal, encore
appelée bulbe buccal, couvert de chitine. Ce dernier reçoit des glandes salivaires qui y
débouchent par leurs conduits. Dans le fond de la cavité buccale s’observent d’abord un
long sac radulaire et une évagination plus ventrale qui constitue le sac subradulaire. Le sac
subradulaire contient une structure sensorielle suspendue sur le plafond de la cavité et
appelée organe subradulaire. Le sac (gaine) radulaire comprend une langue râpeuse,
musculeuse appelée radula. C’est une plaque de la région pharyngienne qui a durci et est
devenue dentée (armée de 17 dents chitineuses par rangée transversale). La radula
fonctionne comme un ruban denté roulant et sert à couper et à râper du matériel végétal.
Elle est continuellement régénérée à son extrémité postérieure. La radula s’articule sur une
base cartilagineuse élargie appelée odontophore, logée également dans le bulbe buccal et

77
qui s’évagine hors de la bouche, grâce aux muscles protracteurs et rétracteurs. La radula
roule sur l’odontophore pendant que les dents s’érigent. Lorsqu’elle n’est pas utilisée, la
radula est contenue dans une poche, la gaine radulaire (formée par l’évagination de la
paroi postérieure de la cavité buccale). Le nombre et la position des dents de la radula sont
utilisés en systématique des mollusques qui possèdent cet organe ;
 Le fond de la cavité buccale se prolonge en un court pharynx qui se prolonge en un
œsophage ;
 L’oesphage : il s’ouvre dans le fond du bulbe buccal et se dilate en un estomac à la partie
ostérieure. L’oesophage reçoit, à son début, les conduits d’une paire de grandes glandes
apeIées glandes pharyngiennes ou encore glandes à sucre (leur sécrétion verdâtre
transforme l’amidon en sucre) ;
 L’estomac : c’est une poche spacieuse munie d’une glande digestive volumineuse
(hépatopancréas ou diverticule digestive) ;
 L’intestin fait suite à l’estomac ; il est très long et tapissé d’un épithelium cilié. L’intestin
comprend deux régions, la région antérieure plus grosse est séparée de la partie postérieure
par un sphincter qui constitue la valve intestinale. L’intestin se termine dans un rectum qûi
aboutit dans l’anus ; ce dernier débouche dans la cavité palléale.
Physiologie :
Pour se nourrir, le chiton évagine d’abord l’organe subradulaire, qui est appliqué sur les
roches afin de détecter la présence de substances alimentaires. Ensuite, l’odontophore et la
radula sont évaginés sur le matériel végétal, la radula roulant alors sur l’odontophore d’avant
en arrière et d’arrière en avant. Elle coupe et en même temps ramasse les morceaux du végétal
coupés. La radula fonctionne donc comme une râpeuse et un collecteur. Le mucus sécrété par
les glandes salivaires, outre son rôle de lubrification de la radula, maintient les particules
alimentaires ensemble.
De la cavité buccale, les particules alimentaires passent dans l’oesophage où elles sont
mélangées avec l’amylase sécrétée par les glandes à sucre, avant d’atteindre l’estomac. Dans
l’estomac, la nourriture est mélangée avec les enzymes digestives (protéolytiques) sécrétées
par la glande digestive. La digestion, qui a lieu dans la glande digestive, dans l’estomac et dan
l’intestin, est presque entièrement extracellulaire. L’absorption a lieu dans l’estomac (glande
digestive) et dans l’intestin antérieur.
Les déchets alimentaires forment des pellettes fécales compactes qui passent dans la partie
postérieure de l’intestin (action des cils) pour être éliminées par l’anus et emportées par les
courants exhalants. La formation des pellettes compactes permet à l’animal d’éviter les
risques de contamination de a cavité palléale et des branchies.

3. Systeme circulatoire

Structure :

Le système circulatoire est ouvert c’est-à-dire une partie du système ne possède pas de
vaisseaux définis et le sang circule dans des espaces ouverts appelés sinus où il baigne
directement les tissus. Quant au vaisseau, il comprend une partie contractile, le cœur et une
portion conductrice ouverte au bout appelée aorte. Le coeur est composé d’un ventricule

78
médian et de deux oreillettes latérales. Il est logé dans une grande cavite péricardique située
sous les deux dernières plaques coquillières.
Physiologie :
Des sinus le sang passe dans le vaisseau puis dans les branchies où il est oxygéné et ensuite
dans le coeur (par l’oreillette) qui le pompe (via le ventricule) dans le vaisseau (aorte) et dans
le sinus. Le sang est chargé de l’hemocyanine.

4) Système d’échange gazeux

Structure :

Des structures appelées branchies assurent l’échange gazeux chez les chitons et chez d’autres
mollusques aquatiques. Les branchies sont des expansions tégumentaires en forme de peigne
double, constituées d’un long axe aplati et parcouru par les vaisseaux sanguins et de deux
rangées de filaments aplatis. Les branchies divisent la cavité palléale en deux chambres, une
inférieure et l’autre supérieure.
Physiologie :

Les échanges gazeux entre le sang et le milieu ambiant s’effectuent sur les filaments des
branchies. Le sang passe par les branchies avant de regagner le coeur (cfr. système
circulatoire). En effet, deux vaisseaux sanguins parcourent l’axe des branchies, un vaisseau
afférent apporte le sang dans les branchies et un vaiseau efférent draine les branchies. Le sang
diffuse, à travers les filaments, du vaisseau sanguin afférent, vers le vaisseau sanguin efférent.
L’eau, propulsée par les mouvements des cils situés sur les branchies, entre par la chambre
inférieure, baigne les branchies et sort par la chambre supérieure.
On observe à la base des branchies un organe sensoriel appelé osphradie (ou osphradium), un
épithélium sensoriel qui joue le rôle d’un organe chimiorécepteur et qui permet à l’animal de
déterminer la qualité des sédiments dans les courants d’eau (inhalants). (Des organes
invaginés se sont développés chez les mollusques terrestres pour assurer l’échange gazeux ; ce
sont des poumons).

5) Système excréteur et osmorégulateur

Structure et physiologie :

Chez les chitons, comme chez les autres mollusques, l’excrétion se fait par des néphridies à
néphrostome logées dans le massif viscéral. Ce sont deux grandes néphridies à néphrostome
(le néphrostome communique avec la cavité coelomique) qui s’étendent antérieurement sur
chaque côté du corps en formant des tubes en U. Chaque tube connecte avec la cavité
péricardique et le néphridiopore débouche dans la cavité palléale.
Les déchets métaboliques (azotés) et l’excès d’eau passent dans le coelome péricardique pour
former le fluide péricardique qui passe dans la néphridie via le néphrostome. L’urine ainsi
formée après réabsorption dans la néphridie passe dans la cavité palléale pour être évacuée
par les courants d’eau.

6) Système nerveux

Structure et physiologie :

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Le système nerveux des chitons est du type primitif : il comprend essentiellement un collier
nerveux péri-oesophagien duquel partent antérieurement des nerfs qui innervent la cavité
buccale et l’organe subradulaire. En outre, le collier émet postérieurement deux paires de gros
cordons nerveux : une paire de cordons pédieux, qui innervent les muscles du pied, et une
paire de cordons latéraux ou pleuro-viscéraux qui innervent le manteau, les organes
viscéraux et les esthètes (voir plus bas) de la coquille. Les organes de sens associés avec le
système nerveux sont principalement l’organe subradulaire et les esthètes.
Les esthètes sont des cellules du manteau dont de nombreuses terminaisons nerveuses sont
localisées sous la surface des plaques coquillières. La fonction des esthètes n’est pas
exactement connue (sécrétion !). Les chitons possèdent aussi des yeux coquilliers (ocelles
issus de la modification de certains esthètes). Les chitons sont dépourvus de tentacules,
d’yeux céphaiiques et de statocystes (structures sensorielles situées sur le pied de plusieurs
autres mollusques).

7) Systeme reproducteur

Structure et physiologie :

Les chitons sont généralement dioïques. Le système reproducteur est semblable chez les deux
sexes et est constitué par une gonade impaire située devant la cavité péricardique et munie de
deux gonoductes spéciaux qui s’ouvrent au-dehors par deux gonopores situés à chaque côté de
la cavité pailéale, devant le néphridiopore. Il n’y a pas de copulation et les gamètes sont
évacués dehors dans les gonoductes. La fertilisation des oeufs peut se passer dans l’eau et les
oeufs peuvent aussi se développer dans la cavité palléale de la femelle. Elle est favorisée par
le caractère grégaire des chitons. Certaines espècs sont vivipares.
De l’oeuf sort une larve nageuse appelée trochophore, caracterisee (comme chez les
annélides polychètes), par un pinceau apical de cils tres longs et par une couronne ciliée
préorale appelée prototroque, faite de deux rangées de grosses cellules. La larve
abandonnera la vie pélagique et se déplacera au fond de l’eau pour se métamorphoser en
adulte. Il n’y a pas de stade véliger chez les chitons (chez d’autres mollusques aquatiques, la
prototroque devient très puissante et fortement ciliée formant ainsi un vélum ; on peut aussi
voir apparaître dans la trochophore, le pied, la coquille et d’autres structures : c’est la larve
véligère).

3.7.2 Biologie et importance économique des mollusques

Les espèces de mollusques qui possèdent la radula sont phytophages ; à l’aide de cet organe,
elles mordillent les tissus végétaux tendres et causent ainsi des dégâts aux cultures. En outre,
les mollusques sont utilisés comme nourriture : l’escargot géant d’Afrique est beaucoup
consommé surtout en Afrique de l’ouest ; il fait déjà l’objet d’élevage dans certains pays
africains. Les bivalves, huîtres et moules sont des mets délicieux en Europe. Enfin, les
mollusques ont une importance particulière sur la santé publique lorsqu’ils servent d’hôtes
intermédiaires de parasites. Les céphalopodes ont un intérêt scientifique surtout pour les
études de la transmission nerveuse.

3.8 LES ARTHROPODES

3.8.1 Description de l’arthropode type : Insecte

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Les insectes constituant le sous-groupe des Arthropodes le plus nombreux, nous choisissons
un insecte comme représentant du groupe. Nous décrirons le cancrelat ou blatte (par exemple
la blatte d’Amérique, Periplaneta americana), un des insectes les plus primitifs et les plus
familiers.
1) Structure du corps :

Le corps du cancrelat (comme celui de tous les insectes) est segmenté et, contrairement aux
arthropodes autres que les insectes, les segments sont groupés en trois grandes régions qui
sont: la tête, le thorax et l’abdomen. Chacune de ces régions est spécialisée pour une
fonction ou un groupe de fonctions données. La tête porte le cerveau, les organes de sens et
les pièces buccales (appendices segmentaires modifiés pour des fins alimentaires), le thorax
est spécialisé pour la locomotion et l’abdomen contient essentiellement les organes du
système reproducteur. Chaque région porte ainsi des structures ou appendices dont la nature
dépend de sa spécialisation.
La tête porte les organes de sens et les pièces buccales. Les principaux organes de sens sont
une paire d’antennes, une paire des yeux composés et des yeux simples ou ocelles. Les
pièces buccales du cancrelat sont décrites dans la section relative au système digestif.
Le thorax est constitué de trois segments qui sont de la tête vers l’abdomen le prothorax, le
mésothorax et le métathorax. Spécialisé pour la locomotion, le thorax porte trois paires de
pattes à l’état adulte et généralement deux paires d’ailes, aussi à l’état adulte. Les insectes
sont les seuls invertébrés ailés. Les pattes, dont une paire est attachée à chaque segment
thoracique, servent fondamentalement pour la marche (pattes ambulatoires), comme chez le
cancrelat. La patte primitive est constituée par quatre parties principales qui sont, du point
d’attache au corps vers l’extrémité libre, le coxa, le trochanter (plus court que tous les autres
segments), le fémur, le tibia et le tarse.
Outre ces segments, la patte se termine par un ensemble de structures qui constituent le
prétarse. Ces structures peuvent être des griffes (ou ongles, comme chez le cancrelat), des
soies, des poils, etc., qui exercent des fonctions variées chez l’insecte. Les ailes se forment par
évagination du tégument et, comme dit plus haut, servent fondamentalement pour voler.
Lorsqu’elles existent, comme chez le cancrelat, les ailes sont portées sur le mésothorax et sur
le métathorax, une paire sur chacun de ces deux segments thoraciques.
L’abdomen contient les organes internes du système reproducteur (voir plus loin) et porte
extérieurement un ensemble de structures qui interviennent dans la reproduction et qui
constituent le genitalia (exemple l’ovipositeur). En outre, l’abdomen du cancrelat (comme
celui d’autres insectes primitifs) porte une paire d’autres structures appelées cerques et qui
semblent jouer un rôle sensoriel.
La paroi du corps est constituée par trois assises (couches) (hypoderme) et la membrane
basale, les deux premières couches ensemble constituant ce qu’on appèlle le tégument de
l’insecte. La cuticule est une couche non vivante (non cellulaire) composée elle-même de trois
couches principales qui sont, de l’extérieur du corps vers l’intérieur :
L’épicuticule : très mince, imperméable à l’eau, très résistante aux agents chimiques et
insoluble dans les solvants ordinaires ;
L’exocuticule : une couche rigide ; elle forme des plaques dures, cornées appelées sclérites,
qui assurent la rigidité du squelette ;

81
L’endocuticule : flexible et incolore, elle forme des zones membraneuses sur le tégument,
zones connues sous le nom de sutures et qui permettent les mouvements des différentes
parties du tégument
La cuticule, spécialement l’épicuticule permet à l’insecte de controler son economie en eau
afin déviter la dessiccation due à une perte d’eau par par évaporation. Le tégument assure
aussi de la protection à l’animal contre les pathogènes et contre les dégâts qui peuvent être
causés par les agents physiques. En outre, la cuticule sert de point d’attache des muscles du
corps de l’insecte.
L’épiderme est situé entre la cuticule et la membrane basale ; il est cellulaire, composé d’une
seule couche de cellules (épidermiques). Quelques cellules épidermiques se spécialisent pour
former des organes ou des glandes dermiques qui sécrètent la cuticule. Ces glandes produisent
aussi certaines sécrétions (odeur, sécrétions pour la défense, etc.).
La membrane basale est une couche cellulaire très fine. C’est une couche amorphe et
granulaire qui, d’un côté s’attache à l’épiderme et, de l’autre côté, sépare l’épiderme de la
cavité générale du corps.

2) Système digestif

Structure :

Le cancrelat (comme les autres insectes en général) possède un système digestif complet. Le
système s’ouvre par une bouche logée au fond d’une cavité, la cavité préorale, qui est formée
par un ensemble de structures que l’insecte utilise pour saisir et mâcher les aliments ; ce sont
des pièces buccales. La paire d’appendices du quatrième segment forme deux structures
solides très cornées, qui permettent à l’insecte de mâcher les aliments, ce sont des
mandibules ou mâchoires. Les deux appendices du 5ème métamère se soudent pour former
d’autres pièces appelées maxilles et qui aident les mandibules dans les mandibules dans la
manipulation des aliments dans la cavité buccale.
Quant aux appendices du sixième segment, ils se soudent aussi pour constituer le labium ou
lèvre inférieure, Notons qu’il y a d’autres pièces qui interviennent aussi dans la cavité
préorale : ce sont la lèvre supérieure ou Labrum et l’hypopharynx. Ce dernier est une sorte
de langue qui aide l’insecte à avaler les aliments. Les pièces buccales du cancrelat, telles que
nous venons de les décrire, appartiennent au type primitif ou type broyeur. Dans la cavité
buccale s’ouvre la glande salivaire dont les sécrétions ont pour rôle essentiel de lubrifier les
particules alimentaires pendant la mastication.
Le reste du système digestif comprend ainsi trois grandes régions : l’invagination ou la région
antérieure s’appelle stomodeum ou intestin antérieur, la section postérieure est le
proctodeum on intestin postérieur et la section centrale, la seule région du tube digestif non
couverte par la cuticule (pourquoi ?) porte le nom de mésenteron ou intestin moyen ou
encore estomac.
Au stomodeum sont associés respectivement la bouche, le pharynx, l’œophage, le jabot et le
gésier. Le pharynx est une petite chambre musculeuse qui communique avec œsophage ; ce
dernier est un simple tube plus ou moins droit qui conduit le bol alimentaire dans une
chambre plus grande, le jabot, L’intestin antérieur se termine par le gesier ou proventricule
qui, chez le cancrelat, est musculeux et porte de petites epines ou des dents. Une structure, la

82
valvule cardiaque, placée entre le stomodeum et le mésenteron empêche le retour des
aliments dans le stomodeum.
Le début de l’intestin moyen ou ventricule est indiqué par les digitations appelées caeca
gastriques, qui augmentent la surface de cette portion du système. L’épithélium du
mésenteron est constitué par des cellules qui sécrètent des enzymes digestives et qui absorbent
les produits de la digestion. Le mésenteron se termine par la valvule pylorique, qui empêche
le retour des aliments du proctodéum vers cette partie du système digestif.
Quant à l’intestin postérieur, il débute au point d’attache des structures appelées tubes de
Malpighi, qui sont des organes du système excréteur. Ce point est la jonction entre l’intestin
moyen et l’intestin postérieur ; il se présente sous la forme d’un renflement, le pylore, qui
contient les tubes de Malpighi. L’intestin postérieur se subdivise en une portion antérieure ou
iléon (ileum) et une partie postérieure plus grosse appelée colon qui s’élargit en un
renflement, le rectum, avant de se terminer par un anus.
Physiologie :

Le cancrelat (P. americana) est omnivore. A l’aide des pièces buccales, le cancrelat ingère les
aliments qui passent dans la cavité préorale où ils sont broyés et mâchés par les mandibules et
maxilles et lubriflés par les sécrétions des glandes salivaires avant d’être avalés par la bouche
jusque dans le pharynx. Le bol alimentaire passe le long de l’oesophage grâce aux ondes de
contractions musculaires ou péristaltiques. Le jabot joue le rôle d’une chambre de stockage
temporaire des aliments qui sont ensuite conduits dans le gésier où un broyage supplémentaire
des aliments peut avoir lieu. Du gésier ou proventricule, les aliments passent dans l’estomac
Le mésenteronn constitue le siège principal de la digestion. Ses cellules épithéliales et les
coeca gastriques sécrètent des enzymes digestives (carbohydrases, protéases et lipases).
L’absence du revêtement cuticulaire dans le mésenteron fait de cette partie du système
digestif le siège de l’absorption des produits de la digestion. Les déchets non digérés passent
dans l’intestin postérieur où ils sont déshydratés en pellettes et dessalés par les glandes
rectales avant d’être évacués par l’anus.
Dépourvu du revêtement cuticulaire, l’estomac est protégé, contre le dommage que pourraient
causer certains corps contenus dans les substances alimentaires, par une membrane qui
entoure le bol alimentaire tout au long de l’estomac. C’est la membrane péritrophique qui
est perméable aux enzymes digestives et aux produits de la digestion, mais imperméable à
certaines autres substances.

3) Système circulatoire

Structure :

Comme chez les mollusques, le système circulatoire des arthropodes est ouvert. Chez les
insectes, le système circulatoire est plus réduit que chez les autres arthropodes parce que les
insectes ne dépendent pas du sang pour le transport de l’oxygène dans le corps. Ils possèdent
un système trachéen bien développé pour l’échange gazeux (voir plus loin). Le système
circulatoire est constitué essentiellement par le vaisseau dorsal qui est la seule structure
fermée (incomplètement). Le vaisseau comprend une portion postérieure contractile ou coeur,
percé d’ouvertures appelées ostioles, et une portion antérieure conductrice et non contractile
ou aorte.

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En dehors du vaisseau, le sang, appelé hémolymphe chez les insectes, circule librement dans
la cavité du corps et dans les différents appendices. Chez le cancrelat (comme chez les autres
gros insectes), on observe des organes accessoires pulsatives (coeurs accessoires) situés à la
base des ailes, des pattes et des antennes, qui accélèrent la circulation de l’hémolymphe dans
ces structures.
Physiologie :

Les muscles du corps et les mouvements des ailes exercent une action de pompage de
l’hémolymphe dans la cavité du corps. L’hémolymphe entre dans le coeur par les ostioles.
Ensuite ces ostioles se ferment, le coeur se contracte et envoie l’hémolymphe dans l’aorte ; à
la sortie de l’aorte, l’hémolymphe passe dans les l’hémocèle pour baigner les organes qui y
sont logés. La circulation de l’hémolymphe dans les appendices est assurée par les organes
pulsatifs.

4) Système d’échange gazeux

Structure :

Ne dépendant plus du système circulatoire pour l’échange gazeux, les insectes (et les
arthropodes en général) ont développé un système d’échange gazeux très efficace appelé
système trachéen. Sauf chez quelques rares insectes, l’hémolymphe ne transporte pas de
l’oxygène. Le système est composé de tubes appelés trachées qui s’ouvrent à l’extérieur par
des orifices appelés stigmates, quet i se ramifient en tubes de plus en plus fins ou trachéoles.
Ces dernières pénètrent dans chaque cellule du corps. Un mécanisme spécial de fermeture des
stigmates (appareil d’occlusion) permet à l’insecte de contrôler le système quant au
mouvement des gaz. La paroi interne des trachées est recouverte par une cuticule qui forme
des structures en spirales, les taenidias, qui empêchent l’affaissement du système lorsque la
pression interne diminue,
Physiologie :

L’oxygene entre dans les trachees par les stigmates que l’insecte maintient fermes et qu’il
n’ouvre que pour admettre le passage des gaz. L’oxygène passe ensuite dans les trachéoles
pour être enfin amené dans les cellules où il assure la combustion des substances alimentaires.
Le gaz carbonique est éliminé par diffusion, des cellules jusqu’à l’extérieur via les stigmates.
Certains gros insectes peuvent ventiler les trachées par les contractions musculaires pour
assurer un apport important de l’oxygène (par exemple pendant le vol).

5) Système excréteur

Structure :

Les structures d’excrétion et d’osmorégulation chez les insectes portent le nom de tubes de
Malpighi qui, comme nous avons vu ci-dessus, sont attachés au système digestif entre le
mésenteron et le proctodeum. D’aspect relativement simple, les tubes de Malpighi offrent une
microstructure complexe lorsque observés au microscope électronique. La nature des cellules
qui tapissent le lumen des tubes est différente selon que ces cellules sont situées à la partie
distale (libre) du tube ou à la partie proximale. On observe aussi la présence de nombreuses
mitochondries (un besoin en énergie!) dans les cellules de la portion distale du tube.

84
Physiologie :

Les tubes de Malpighi baignent dans le fluide du corps, l’hémolymphe, et leur partie distale
est spécialisée pour l’excrétion. La membrane du tube de Malpighi est semi-perméable : elle
ne laisse passer que certaines substances et certains ions. Le fluide contenant les déchets
azotés à éliminer pénètre dans le tube par la portion distale et gagne la partie proximale d’où
les déchets azotés (acide urique), l’eau et les sels sont precipités dans le proctodeum ; ils
passent ensuite dans le rectum pour être évacués par l’anus. Le rectum possède une forte
capacité de réabsorption d’eau. En cénséquence, l’urine et les excréments sortent du rectum
sous la forme du matériel sec. La précipitation du fluide et matériel à éliminer dans le
tube est provoquée par un flux d’ions dans le tube (sodium) et hors du tube (potassium);
c’est un transport actif à travers la membrane et qui requiert de l’énergie (présence des
mitochondries !).

6) Système endocrine

Structure :

Comme signalé plus haut, les arthropodes (et les mollusques céphalopodes) sont les seuls
invertébrés qui possèdent des glandes endocrines épithéliales. Ces glandes en combinaison
avec des mécanismes neurosécréteurs bien développés, constituent un système endocrine
comparable à celui des vertébrés, du point de vue de leur structure et importance. Le
mécanisme endocrine des arthropodes, surtout ceux des insetes, sont les plus intensément
étudiés parmi ceux des invertébrés.
Le système endocrine du cancrelat comprend quatre composantes :
- Des groupes de cellules neurosécrétrices situés dans le cerveau ;
- Une paire de structures glandulaires, les corps cardiaques (corpora cardiaca) ;
- Une autre paire de glandes, les corps allates (corpora allata) ;
- Les glandes thoraciques
Il y a deux groupes majeurs de cellules neurosécrétrices dans le cerveau : les cellules
neurosécrétrices latérales et les cellules neurosécrétrices médianes. Ces derniières, localisées
dans la partie centrale du cerveau (la pars intercerebralis) constituent le groupe le plus
important. Les corpora allata et les glandes thoraciques sont des glandes endocrines
épithéliales formées par des invaginations ectodermiques embryonnaires dans la région
céphalique (région du premier et des deuxièmes maxillaires) et émigrées vers le thorax. Les
corpora allata sont connectés par des nerfs aux corpora cardiaca et au ganglion sous-
oesophagien (voir système nerveux). Les corpora cardiaca se développent comme
invaginations du stomodeum pendant l’embryogenèse ; ils sont intimement associés au
vaisseau sanguin dorsal.
Physiologie :

Les corpora cardiaca produisent leurs propres hormores, mais leur principale fonction chez la
plupart d’insectes est le stockage et la libération des hormones produites par le cerveau.
Plusieurs fonctions, notamment la croissance, la mue, la différenciation et le développement
sont sous le contrôle des hormones. Cependant, la croissance, la différenciation et le

85
développement sont rendus difficiles par la présence d’un exosquelette dure dont l’insecte
doit se débarrasser avant toute croissance et tout développement.
Nous allons étudier le contrôle hormonal du développement pour illustrer le fonctionnement
du système endocrine chez les insectes. Toutefois, avant de voir comment les hormones
contrôlent le développement des insectes, voyons certaines notions essentielles relatives à la
croissance des insectes.
Le processus par lequel l’insecte se débarrasse de sa vieille cuticule et synthétise une nouvelle
cuticule s’appelle mue. Les intervalles entre les mues (ou l’état de l’insecte entre les mues)
sont appelés stades, qui sont : larve (stade larvaire), pupe et adulte ou imago. (Notons que
beaucoup d’insectes comme le cancrelat ne passent pas par le stade pupal). Le changement
plus ou moins profond que subit l’insecte, d’une part entre le stade larvaire et le stade pupal et
d’autre part entre le stade pupal et le stade imaginal constitue la métamorphose.
Chez certains insectes, ce changement n’est pas perceptible : le jeune (larve) ressemble à
l’adulte, il n’y a pas de métamorphose. Ces insectes sont appelés les amétaboles. Chez
d’autres insectes, ce changement est graduel : le jeune insecte ne diffère de l’adulte que par la
présence des ailes chez l’adulte. La métamorphose est simple ou graduelle. Les insectes de
ce groupe sont des hémimétaboles (notre cancrelat appartient à ce groupe). Enfin, un
troisième groupe d’insectes subissent un changement très profond d’apparence ; ils subissent
une métamorphose complète. Ce sont des holométaboles.
Le contrôle du développement est effectué par l’action combinée de plusieurs hormones qui
sont nommées d’après leur fonction respective :
 L’hormone thoracotrophique : elle est sécrétée par le cerveau (d’où le nom d’hormone
cérébrale) et agit sur les glandes thoraciques ;
 L’ecdysone ou hormone de mue, de croissance ou de différenciation : provoque la mue
(ecdyse) ; elle est sécrétée par les glandes thoraciques ;
 L’hormone juvénile (= néoténine) : sécrétée par les corps allates, elle assure la rétention
des caractères juvéniles (larvaires) en agissant sur la cuticule.
Certaines figures illustrent le fonctionnement du mécanisme du contrôle hormonal du
développement chez les insectes. Sous l’influence du système nerveux, les cellules
neurosécrétrices sécrètent l’hormone cérébrale qui est stockée temporairement dans le corps
cardiaques avant d’être libérée dans l’hémolymphe et d’atteindre les glandes thoraciques
qu’elle active pour produire l’ecdysone (ou les ecdysones pour être plus précis). Ensuite,
l’ecdysone active les cellules épidermiques pour produire le fluide de mue. Les corps allates
sécrètent l’hormone juvénile. Une concentration relativement élevée d’hormone juvénile en
présence de l’ècdysone produit une mue larvaire (cuticule larvaire), tandis qu’une
concentration réduite de cette hormone provoque une mue pupale (formation d’une cuticule
de pupe). L’absence de l’hormone juvénile assure une mue imaginale, le passage de la pupe à
l’état adulte.

7) Système nerveux

Structure :

Les arthropodes possèdent un système nerveux très développé. Le tissu nerveux, constitué par
des cellules nerveuses ou neurones se développe tôt pendant l’embryogenèse et subit la
segmentation ; il forme des ganglions paires dans chaque segment, chaque paire de ganglions

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coordonnant ainsi les activités du segment dans lequel elle est logée. Le système nerveux des
insectes est composé de deux parties principales :
 Le système nerveux central : constitué par le cerveau, le ganglion sous-œusophagien et la
chaîne nerveuse ventrale :
Les trois paires antérieures de ganglions fusionnent et forment le ganglion
supraoesophagien qui est situé au-dessus du système digestif et constitue le cerveau. Les
quatrième, cinquième et sixième paires de ganglions fusionnent en un seul ganglion, le
ganglion sous-oesophagien logé sous le tube digestif au niveau de l’oesophage. La chaine
nerveuse centrale est constituée par un certain nombre de paire également fusionnés dont
trois paires logées dans le thorax appelées ganglions thoraciques et fondamentalement six
paires dans l’abdomen et forment les ganglions abdominaux.

Chaque segment thoracique et abdominal contient ainsi une paire de ganglions. Le dernier
ganglion abdominal porte le nom de ganglion caudal. Le cerveau inerve les yeux
composés, les yeux simples (ocelles), les antennes, et le ganglion frontal, le labrum et le
ganglion sous-oesophagien. Le ganglion sous-oesophagien coordonne les activités des
mandibules, maxilles et du labium. Ce ganglion innerve aussi l’hypopharynx et les glandes
salivaire.

 Le système nerveux viscéral : encore appelé système nerveux sympathique, il est lui-
même composé de trois systèmes différents :
- Le système stomodéal : constitué par le ganglion frontal et un ou deux nerfs récurrents
situés situé le long de la surface de stomodeum. Il est connecté au système nerveux
central par le tritocerebrum et contrôle les mouvements péristaltiques de la partie
antérieure du système digestif de même qu’il innerve le vaisseau sanguin dorsal ainsi que
les corps cardiaques et les corps allates ;
- Le système sympathique ventral : il est formé par les nerfs issus de ganglions de la
chaîne nerveuse ventrale ; il contrôle les stigmates ;
- Le Système sympathique caudal : issu du ganglion caudal de la chaîne ventrale, il
innerve les structures sexuelles et la parie postérieure du système digestif.
Les principales structures sensorielles associées au système nerveux sont les antenne, les yeux
composés et les yeux simples, ainsi que de nombreuses soies distribuées sur toute la surface
du corps de l’insecte, mais essentiellement sous les tarses.
Physiologie :
Comme dit plus haut, le rôle du système nerveux est de percevoir le stimulus dans le milieu
tant externe qu’interne de l’animal, les transmettre qu système nerveux central où
l’information qu’ils contiennent est décodée avant d’être transmise à un organe ou un système
qi doit réagir au stimulus et qui est appelé un effecteur.
La transmission nerveuse est un phénomène essentiellement électrique. Au repos, la
membrane de la fibre nerveuse (ou neurone) est caractérisée par une charge négative à
l’intérieur par rapport à l’extérieur. Cette situation est due à une distribution différentielle des
ions. En effet, le fluide extracellulaire est riche en ions sodium et pauvre en ions potassium,
tandis que le fluide intracellulaire est riche en ions potassium et pauvre en ions sodium et
contient beaucoup d’ions négatifs, acides organiques chargés et des protéines (dont le pH de
7,4 ; la plupart des protéines du cytoplasme ont une charge négative et ne sont pas

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diffusibles). Au repos, la membrane de la fibre nerveuse est donc polarisée. Il existe donc un
potentiel entre l’intérieur et l’extérieur de la membrane, c’est le potentiel de la membrane au
repos. Le maintien des concentrations des ions sodium et potassium telles que décrites est
assurée dans la cellule par un mécanisme de transport actif, la pompe sodium-potassium.
Cette pompe rend la membrane au repos presque imporméable aux ions sodium.
Cependant, lorsqu’un flux nerveux traverse la fibre, c’est-à-dire lorsque la fibre est excitée, sa
sélectivité est renversée. La portion de la membrane excitée devient plus perméable aux ions
sadium. Beaucoup d’ions sodium passent précipitamment à travers la membrane (dans le
fluide intracellulaire) et en même temps beaucoup d’ions potassium sortent précipitamment de
la fibre. En conséquence, la polarité de la membrane est renversée, l’intérieur de la région
affectée devenant positif et l’extérieur négatif.
Ensuite, par l’attraction des charges électriques des signes contraires, la portion excitée du
neurone stimule la zone adjacente qui subira aussi un renversement de la sélectivité de la
perméabilité aux ions suivi de celui de la polarité, et stimulera la région adjacente, ainsi de
suite. Le cycle rapide de changements de polarisation aux points successifs de la fibre
constitue l’influx nerveux. L’influx est régénéré de nouveau à chaque point adjacent au point
précédent de la fibre nerveuse et ce mécanisme assue son transport le long de l’axone.
La transmission de l’influx nerveux à la synapse requiert l’intervention d’un transmetteur
chimique. À la synapse, il existe un espace entre les terminaisons arborescentes de l’axone
d’un neurone et les dendrites (ou soma) du neurone suivant ou entre ces terminaisons et une
fibre (cellule) musculaire. Cet espace s’appelle vide ou espace synaptique. L’axone se
termine toujours par un renflement qui contient des vésicules synaptiques qui renferment la
substance chimique transmetrice de l’influx. La membrane du bout (renflement) terminal de
l’axone s’appelle membrane présynaptique, celle du neurone suivant (ou d’une cellule
musculaire) membrane postsynaptique. Sous l’action de l’influx nerveux arrivé à la
synapse, les vésicules synaptiques se déchirent et libèrent la substance transrnetrice qui
remplit le vide synaptique assurant ainsi la transmission de l’influx à travers la synapse.
La substance chimique transmetrice la plus communément rencontrée pour la transmission
entre deux neurones est l’acétylcholine (Ach). Après le passage de l’influx nerveux à travers
la synapse, l’Ach est immédiatement détruite par une enzyme, l’acétylcholinestérase (AchE).
Cette destruction de l’Ach est d’une importance critique car la présence continue du
transmetteur résulte en une excitation continue qui peut entraîner la perte du contrôle du
système nerveux et la mort de l’insecte (Voir Entomologie générale : insecticides
organophosphorés). Soit dit en passant que beaucoup de médicaments neurologiques agissent
sur la synapse en bloquant, par exemple, la synthèse de la substance transmetrice. En outre, la
toxine produite par le botulisme lors d’un empoisonnement alimentaire empêche la libération
de l’Ach par les vésicules synaptiques.

8) Système reproducteur

Structure :

Chez les insectes, les sexes sont généraIement séparés. L’appareil génital mâle comprend une
paire de testicules constitués par des tubes ou follicules testiculaires enfermés dans un sac.
Chaque follicule communique, par un canal efférent (vas efferens) au canal déferent (vas
deferens) qui connecte le testicule à un canal éjaculateur. Avant de déboucher dans le canal
éjaculateur, le canal déférent se dilate pour former une poche appelée vésicule séminale. Une
paire de glandes accessoires situées à la partie postérieure de la vésicule séminale produisent

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un fluide utilisé par l’insecte dans les différents aspects de la reproduction. Le canal
éjaculateur communique avec l’organe d’intromission, le pénis ou édéage, qui s’ouvre par un
orifice, le gonopore mâle.
Chez la femelle, les gonades sont constituées par deux ovaires qui, à l’instar des testicules,
sont composés de tubes ou ovarioles attachés au corps par leur filament terminal ou ligament
suspenseur. L’ovariole se prolonge par I’oviducte latéral dont le renflement antérieur
constitue le calyx, qui sert de stockage pour les oeufs. Les oviductes latéraux de deux ovaires
se rencontrent dans un oviducte commun (ou médian). Ce dernier débouche dans une
chambre génitale qui s’ouvre par le vagin. Deux glandes accessoires et un spermathèque
communiquent avec la chambre génitale. La chambre peut porter une diverticute appelée
bourse qui reçoit le sperme pendant la copulation. A la spermathèque est attachée la glande
spermathécale dont les sécrétions servent à certaines fins.
Physiologie :

Le système génital mâle a pour rôle la production des gamètes mâles et leur transfert dans
l’appareil génital femelle pendant la copulation. Les spermatozoïdes se forment dans les
follicules testiculaires et gagnent le canal éjaculateur via le canal déférent ; ils sont transférés,
en paquets appelés spermatophores (spermatozoïdes individuels chez les insectes plus
évolués) par l’édéage dans l’appareil femelle lors de la copulation. Chez la femelle, les
spermatozoïdes sont déposés dans la chambre génitale ou dans la bourse d’où ils passent (par
leurs propres mouvements ou par les ondes péristaltiques) dans la spermathèque où ils sont
stockés jusqu’à ce qu’un oeuf soit libéré.
L’oeuf (stade d’oocyte) passe, par péristaltisme, dans l’oviducte latéral, puis dans l’oviducte
commun jusqu’au pore de spermathèque où sont libérés les spermatozoïdes, dont un pénètre
alors dans l’oeuf par le micropyle. Après cette pénétration, l’oeuf continue de descendre le
long du système génital et est couvert par différentes substances produites par les glandes
accessoires. Il y a ensuite de l’oviposition. La femelle du cancrelat pond des oeufs en masses
dans un sac appelé oothèque.

3.8.2 Biologie et importance économique des arthropodes

 Les insectes
N.B. L’etude des insectes constitue le cours d’Entomologie générale dispensé en 3ème Graduat
et qui décrit en détail l’importance économique de différents ordres de la classe d’insectes.
Par conséquent un aperçu succinct seulement est donné ici :
 Insectes utiles :
Alimentation humaine : les chenilles sont une composante importante de l’alimentation
humaine et une source importante de revenus. Au Mexique par exemple, les chenilles d’une
certaine espèce de papillon sont mises en boîtes et exportées. Le grillon du tabac (“likelele”),
certains criquets et sauterelles, et les termites constituent de la nourriture et une source de
protéines pour l’homme. Dans certaines parties de l’Afrique, les termites sont vendus et
constituent ainsi une source de revenus. Les larves et les adultes de certaines espèces de
coléoptères sont vendus comme nourriture pour l’homme. Outre cette utilisation directe des
insectes comme nourriture, certains produits alimentaires dérivent des insectes : c’est le cas
du miel.

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Pollinisation des plantes : plusieurs espèces de plantes (entomophiles) dépendent des
insectes pour leur reproduction (exemple le manioc dont la pollinisation est assurée par des
abeilles) nuisibles à l’homme, aux cultures et aux animaux ;
Destruction des organismes nuisibles à l’homme, aux cultures et aux animaux domestiques
(Lutte biologique)
Aération du sol et contribution à la formation de la matière organique
 Insectes vecteurs de maladies :
Les poux : l’infestation par les poux s’appelle pédiculose. Les poux suceurs sont
hématophages et provoquent un prurit intense qui dérange l’hôte (homme et animaux
domestiques). Le “pou crabe” (Pthirus pubis) infeste la région pubienne de l’homme, qui peut
s’infester par des rapports sexuels ou en utilisant les toilettes publiques. Chez l’homme, une
espèce de Pediculus transmet le pathogène de la fièvre récurrente (Afrique de l’est). Plusieurs
espèces de poux (broyeurs) ont une importance vétérinaire (volaille, porc, etc.).
Les mouches (ordre des Diptères) revêtent une très grande importance médicale et
vétérinaire. En ce qui concerne la transmission des maladies, citons par exemple le vecteur
des protozoaires Leishmania sp., qui causent la leishmaniose dermale et viscérale (kala-azar)
et certaines espèces du genre Simulium qui transmettent le ver Onchocerca volvulus, agent
causal de l’onchocercose (une maladie qui cause ce qu’on appelle la cécité riveraine avec
plus de 20.000.000 de cas dans le monde). Quant aux moustiques, Culex pipiens est vecteur
du nématode Wuchereria bancrofti agent causal de la filariose lymphatique (éléphantiasis)
dans les zones urbaines, et Aedes aegypti, vecteur du virus de la fièvre jaune. Nous ne
pouvons pas oublier le fameux Anopheles gambiae qui transmet les protozoaires Plasmodium
sp. (falciparum, malariae, ovale et vivax) qui causent la malaria.
La mouche domestique (Musca domestica.) est vectrice mécanique des pathogènes
(Salmonella, Vibrio comma), tandis que les mouches tsé-tsé, Glossina sp., transmettent le
trypanosome, Trypanosoma brucei gambiense, agent causal de la trypanosomiase africaine ou
maladie du sommeil. Quant à la médecine vétérinaire, plusieurs espèces des genres (Lucilia
et Cochliomyia) (larves) infestent le bétail et constituent un problème pour l’élevage. Les
glossines transmettent aussi les trypanosomes au gros bétail (nagana).
Dans l’ordre des Coléoptères, nous citons, du point de vue médical, la Famille des
Staphylinidae qui contient des espèces capables de causer de la dermatite chez l’homme. Il
s’agit de Paederus sabaeus et Pachypaederus puncticollis qui éjectent un liquide caustique
appelé péderine et qui provoque la dermatite connue sous le nom d’Ekonda à Kinshasa où
une grande épidémie avait sévi en mai 1993.
 Insectes ravageurs des plantes et des produits stockés :
Les détails sur l’importance des insectes en agriculture seront donnés en 3ème Graduat et
surtout en premier grade dans le cours de Zoologie appliquée à l’agriculture. Retenons entre-
temps que plusieurs espèces de criquets et sauterelles, termites, coléoptères (charançons),
chenilles, etc., sont de grands ravageurs des cultures. Les produits stockés sont attaqués
essentiellement par deux ordres d’insectes, les Lépidoptères (chenilles) et les Coléoptères.
 Autres Arthropodes :

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Parmi les Chélicérates, les scorpions ont une importance médicale à cause de leurs piqûres.
Les araignées peuvent aussi avoir une importance médicale et sont, en outre, des prédateurs
(lutte biologique naturelle). Plusieurs espèces d’acariens sont phytophages : leurs chélicères
sont transformées en stylets utilisés pour percer les cellules végétales et en sucer le contenu.
D’autres espèces attaquent les produits stockés. Enfin, les tiques revêtent une très grande
importance. Elles sont hématophages et vectrices de nombreux agents pathogènes tels que les
protozoaires, les bactéries et les virus.
Dans la Famille des Ixodidae, Amblyomma variegatum transmet le virus de la fièvre
hémorragique Crimée-Congo ; Rhipicephalus sanguineus (tique du chien) transmet le
rickettsia de la fièvre boutonneuse chez l’homme. Boophilus sp., Ixodes sp. et R. sanguineus
transmettent des rickettsias (Anaplasma sp.) qui causent des maladies connues sous le nom
d’anaplasmoses et qui, chez les bovins, peuvent provoquer jusqu’à 30-50 % de mortalité. R.
appendiculatus est le vecteur du protozoaire Theileria parva, agent causal de “East Coast
Fever” qui provoque jusqu’à 90 % de mortalité chez les bovins en Afrique de l’Est. En
Afrique, l’Argaside Ornithodoros mumbata transmet à l’homme, le rickettsia Borrelia
recurrentis qui cause la fièvre récurrente. Les sarcoptides (Sarcoptes scabiei) provoquent la
galle chez l’homme. Parmi les Crustacés, les Décapodes ont une grande importance
économique dans l’alimentation humaine. Les crabes, langoustes, crevettes, etc. sont aussi
une source de revenu et de devises pour certains pays (Madagascar). Certaines espèces de
Copépodes sont d’importants hôtes intermédiaires des beaucoup de parasites.

3.9 LES ECHINODERMES

3.9.1 Description de l’échinoderme type

Nous choisissons un représentant de la classe des Astérides ou étoiles de mer qui sont les
Echinodermes les plus familiers.
1) Structure du corps :

Le corps des Astérides est pentagonal ou étoilé à cinq branches ou bras. Il est couvert par une
cuticule en-dessous de laquelle on trouve un épiderme recouvert par un épithélium composé
de cellules hautes, prismatiques. L’épiderme renferme aussi des cellules neurosécrétrices
effilées et des cellules glandulaires à mucus, qui produisent une couche muqueuse protectrice.
Sous l’épiderme on observe successivement, une couche de cellules nerveuses et une couche
épaisse de tissu conjonctif qui constitue derme.
Le squelette dermique qui dérive d’un mésenchyme bien développé, est composé de structures
de formes variées : spicules (structures calcaires isolées en forme de bâtonnets), plaques,
épines, etc. Sous le derme est logée une couche musculaire composée de fibres musculaires
lisses, circulaires externes et longitudinales internes. Les muscles longitudinaux, qui sont bien
développés à la face aborale, assurent les mouvements de bras. Le reste du mésenchyme
forme l’appareil sanguin ou hémal (lacunaire).
Le coelome est bien développé, spacieux et divisé en deux parties :
- Le coelome périviscéral, c’est la cavité générale qui entoure les organes internes
(viscères) et qui contient le fluide coelomique aqueux ;
- L’hydrocoele, la portion isolée du coelome dans laquelle se développe le système des
ambulacres, qui communique avec l’eau de mer par un pore aquifère.

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Le système vasculaire à eau est constitué par des canaux et des appendices de la paroi du
corps ; il est unique aux échinodermes. Ce système dérive entièrement du coelome et ses
canaux sont, de ce fait, recouverts par un épithélium cilié et sont remplis de fluide. Il est
utilisé comme moyen de locomotion. Les canaux internes du système communiquent avec
l’extérieur par une structure en forme de bouton appelée plaque madréporique, située à la
surface aborale et munie de nombreux trous.
Le système comprend essentiellement un canal annulaire d’où partent cinq canaux
radiaires qui constituent les cinq bras de l’animal. La face interne du canal annulaire forme
des paires de poches (quatre ou plus) appelées lés corps de Tiedemann (qui produiraient des
coelomocytes). En outre, de petits sacs musculaires allongés sont attachés à la face interne du
canal annulaire et suspendus dans le coelome; ils sont connus sous le nom de vésicules de
Poli.
Chacun de cinq canaux radiaires, porte sur toute sa longueur et de chaque côté, des canaux
latéraux qui pénètrent dans le coelome. Chaque canal latéral est muni d’une valve et se
termine par un bulbe ou ampoule, un petit sac musculaire qui débouche dans un podium. La
pointe des podia (ambulacres) est généralement aplatie et forme une ventouse. A l’instar de la
paroi du corps, le podium est couvert à l’extérieur par un épithélium cilié et à l’intérieur par
un péritoine ; entre les deux couches on observe une couche de tissu conjonctif et une couche
de muscles longitudinaux. Les contractions des muscles longitudinaux des podia assurent le
mouvement de ces derniers. Le système aquifère est rempli de fluide semblable à l’eau de
mer, sauf qu’il contient des coelomocytes (cellules spécialisées notamment dans le transport
des substances nutritives et des déchets), un peu de protéine et une concentration élevée
d’ions potassium.
Le système fonctionne comme un système hydrostatique pendant la locomotion. Lorsque
l’ampoule se contracte, la valve du canal latéral se ferme et l’eau est forcée dans le podium,
qui s’allonge. Au contact du podium avec un substrat, le centre de la ventouse terminale est
décollé, produisant ainsi un vacuum qui provoque l’adhésion de la ventouse au substrat ;
ensuite, les muscles longitudinaux du podium se contractent raccourcissant ainsi le podium et
forçant le fluide à retourner dans l’ampoule. Pendant le mouvement de l’animal, le podium
avance, saisit le substrat et recule ; en même temps, dans une section donnée d’un bras, la
plupart de podia (“tubes pédieux”) exercent la même action qui permet à l’animal d’avancer.
La pointe du podium produit une sécrétion abondante qui aide l’animal à se fixer aux
substrats. En plus de leur rôle dans la locomotion de l’animal, les podia interviennent
dans l’échange gazeux et dans la réception sensorielle.
2) Système digestif

Structure et physiologie

Le système digestif’ des Echinodermes est radiaire. La bouche est située au milieu d’une
membrane circulaire et musculaire pourvue d’un sphincter. Elle débouche dans un oesophage
court, qui s’ouvre dans un vaste estomac subdivisé par des constrictions horizontales en une
grande chambre orale (estomac cardiaque) et une petite chambre aborale aplatie ou estomac
pylorique (souvent en forme d’étoile). Chaqùe bras renferme deux caecums pyloriques ou
glandes digestives, composés d’une masse de cellules glandulaires suspendues dans le
coelome du bras. Sur toute sa longueur, le caecum est muni d’un canal longitudinal qui se
termine par des canalicules latéraux dans lesquels s’ouvrent des lobes sécréteurs, composés de
cellules sécrétrices, de cellules absorbantes et de cellules de stockage.

92
Le canal longitudinal débouche dans l’estomac pylorique dont le côté aboral communique
avec un intestin tubulaire qui s’ouvre par l’anus au milieu de la surface aborale du disque.
L’intestin porte de petites excroissances appelées caecums (caeca) rectaux. Tout le système
digestif est recouvert par un épithélium cilié dont les cils de caecums pyloriques produisent
des courants de fluide inhalants et exhalants.
Les astéroides sont carnivores se nourrissant de toutes sortes d’invertébrés, surtout des
escargots, bivalves, crustacés, polychètes, autres échinodermes, et poissons ainsi que les corps
d’animaux morts. La digestion est essentiellement extracellulaire par des enzymes digestives
produites par la paroi de l’estomac et par les caecums pyloriques. On pense que certaines
particules alimentaires pénètrent dans les caecums où elles seraient digérées
intracellulairement. Les caecums pyloriques seraient des sites d’absorption. Les produits de la
digestion sont stockés dans les cellules de caecums pyloriqùes ou peuvent être passés de
caecums vers le coelome pour distribution.

3) Système circulatoire

Le système sanguin vasculaire ou système hémal des échinodermes n’est pas développé et on
pense qu’il joue un rôle peu important dans la circulation. Le transport interne est assuré
essentiellement par le grand coelome rempli de fluide. Le péritoine coelomique est cilié et il y
a une circulation continue de fluide coelomique qui assure le transport.

4) Système d’échange gazeux

L’échange gazeux est assuré principalement par la surface des évaginations de la paroi du
corps appelées papules et par la surface des podia. Le péritoine cilié qui recouvre des papules
produit un courant interne de fluide coelomique et le revêtement épidermique extérieur,
également cilié, produit un courant d’eau sur les papules. Les podia jouent un rôle important
dans l’échange gazeux chez les astéroïdes dont le nombre de papules est réduit.

5) Système excréteur et osmorégulateur

L’élimination des déchets azotés (ammoniac) se fait par diffusion à travers les endroits de
faible épaisseur sur le corps, tels que, les podia et les papules. Certains déchets peuvent aussi
être éliminés par les cellules des caecums pyloriques. Les échinodermes sont incapables
d’osmorégulation. En effet, le fluide de leur corps est isosmotique par rapport à l’eau de mer
(animaux marins).

6) Système nerveux

Chez les astéroïdes, la plus grande partie du système nerveux est intimement associée avec
l’épiderme. Le centre nerveux se présente sous la forme d’un anneau nerveux pentagonal logé
sous l’épiderme du péristome. Cet anneau innerve l’oesophage et les parties internes du
péristome. En outre, un gros nerf radiaire, issu de chaque angle de l’anneau nerveux, s’étend
sur chaque bras, formant ainsi une masse en V ; il innerve les podia et les ampoules. En plus,
des fibres musculaires logées sous les nerfs radiaires innervent les muscles de podia, des
ampoules et de la paroi du cops. Les podia ne se meuvent pas “en unisson”, mais sont bien
coordonnés par le système nerveux. Il n’y a pas d’organes de sens spécialisés chez les
astéroïdes, sauf les taches oculaires ; les cellules sensorielles logées dans l’épiderme
constituent les principaux récepteurs sensoriels qui, pense-t-on, perçoivent la lumière et le
stimulus chimique, etc. Les cellules épidermiques sensorielles sont très nombreuses et sont
distribuées particulièrement sur les suçoirs (ventouses), les podia, les tentacules, etc.

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7) Système reproducteur

Les astéroïdes sont dioïques (sauf quelques exceptions). L’appareil reproducteur est composé
de dix gonades à raison de deux dans chaque bras. Les gonades sont constituées par une paroi
double, généralement en forme d’un amas de raisins. Chaque gonade est munie d’un gonopore
ou de quelques gonopores logés entre les bases des bras. Quelques espèces d’astéroïdes sont
hermaphrodites. Les gamètes mâles et femelles sont libérés, par les contractions de muscles
de la paroi des gonades, dans l’eau de mer où se passe la fécondation. A l’instar des autres
échinodermes, chez les astéroïdes la présence du sperme ou des oeufs dans l’eau de mer agit
jusqu’à 2.500.000 œufs/an (pendant la saison de reproduction).
La larve est d abord completement couverte de cils, mais ces derniers se localisent ensuite sur
des bandes locomotrices. Les bandes ciliées interviennent dans la locomotion et dans
l’alimentation : les cils attrapent les phytoplanctons et d’autres petites particules en
suspension, qui constituent le régime alimentaire de la larve. Pour devenir adulte, la larve
subit la métamorphose pendant laquelle son extrémité antérieure dégénère en une petite
structure que la larve utilise pour s’attacher aux substrats, tandis que l’extrémité postérieure
arrondie se developpe pour former le corps de l’adulte.
Les échinodermes n’ont generalement pas d’importance économique.
3.10 LES CHORDES (Cordés)

3.10.1 Description d’un type de Chordé primitif (Céphalochordé)

Nous choisirons le lancéolet ou Amphioxus. L’amphioxus (Branchiostoma lanceolatus) est


un petit animal d’environ 6 cm de long, transparent et en forme de poisson, qui vit en mer
dans le sable ou le gravier. L’animal reste enfoncé veticalernent, ne laissant que la tête hors
du sable. Le corps est aplati et pointu aux deux extrémités dont l’extrémité antérieure est
terminée par un rostre plus ou moins pointu sous lequel s’ouvre la bouche. Celle- ci est
grillagée par une sorte de plusieurs (12-15 paires) petites tentacules mobiles appelées cirres
buccaux. L’extrémité postérieure constitue la nageoire caudale et se termine par une queue
qui a la forme de fer de lance (queue lancéolée, d’où le nom de l’espèce). La queue
commence au niveau de l’anus qui est situé aux 2/3 du corps et devant lequel se trouve une
troisième ouverture propre à l’amphioxus, c’est l’atriopore. Un repli cutané forme la
nageoire dorsale qui s’étend jusqu’à la nageoire caudale ; la nageoire ventrale est courte.
1) Structure du corps (Téguments)

La peau est composée, comme chez les autres invertébrés, d’un ectoderme (épiderme),
épithélium simple à une seule couche de hautes cellules muqueuses, et d’un derme, tissu
conjonctif gélatino-fibreux qui entoure notamment la chorde et le tube nerveux. La peau est
est couverte de mucus.

2) Musculature

Les muscles sont du type strié et sont disposés métamériquement : la segmentation du corps
est surtout visible au niveau des muscles disposés en paquets arrangés en V. La musculature
comprend essentiellement les masses musculaires dorsales ou muscles latéro-dorsaux,
subdivisés par des cloisons conjonctives en unités appelées myotomes ou myomères, et les
muscles latéro-ventraux, disposés en deux bandes minces.

3) Notochorde
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La notochorde ou chorde dorsale s’étend du rostre à l’extrémité postérieure du corps ; les
cellules qui la composent sont fortement vacuolisées et disposées en pile les unes derrière les
autres comme un rouleau de pièces de monnaie ; elles sont enveloppées par une gaine
inextensible de tissu conjonctif (derme fibreux) et constituent ainsi une baguette turgescente
plus ou moins flexible.

4) Système digestif

Le système digestif est complet et essentiellement endodermique. La bouche s’ouvre à la face


ventrale du rostre et est entourée par une couronne de cirres buccaux, qui assurent une
filtration des substances alimentaires. Une cavité buccale ou stomodeum fait suite à la
bouche et débouche dans un pharynx complexe ; elle est séparée du pharynx par un
diaphragme ou vélum, qui complète la filtration commencée par les cirres buccaux. Le
pharynx est un long tube dont le plancher est constitué par une gouttière (ventrale) ciliée et
glandulaire appelée endostyle tandis que son plafond est parcouru par une autre gouttière
(épipharyngienne dorsale) ciliée. Après le pharynx, vient l’œsophage, large et portant à son
extrémité postérieure un long caecum (caecum hépatique). Comme l’œsophage et le caecum,
l’intestin est muni de cellules ciliées, vacuolées et granuleuses; il s’ouvre dehors par l’anus
muni d’un sphincter.

5) Système circulatoire

Structure :

Le système circulatoire de l’amphioxus est clos. On y distingue le système artériel et le


système veineux. Le système artériel est composé de deux vaisseaux principaux, vaisseau
dorsal et le vaisseau ventral. La portion antérieure du vaisseau dorsal, l‘aorte branchiale, est
contractile et forme le “coeur”; elle se termine par de petites branches qui irriguent la région
buccale. Les deux vaisseaux principaux communiquent par deux troncs longitudinaux placés
au-dessus de chaque série de fentes branchiales et qui sont appelés arcs aortiques. Ces
derniers s’étendent dorsalement et s’unissent à la partie postérieure en un vaisseau unique
impaire, l’aorte dorsale.
Le système veineux est constitué également par deux vaisseaux principaux, les veines
cardinales latérales et la veine sous-intestinale impaire. Les veines cardinales comprennent
les veines cardinales antérieures et postérieures, qui émettent les veines génitales à raison
d’une veine par gonade. Une veine transversale, appelée canal de Cuvier, est située à la
jonction des veines cardinales antérieures et postérieures d’un même côté et débouche dans un
large vaisseau courbé en U, c’est le sinus veineux contractile.

Physiologie

Le coeur pompe le sang dans une artère sous-branchiale d’où partent les vaisseaux branchiaux
afférents qui conduisent le sang dans les branchies où il se charge d’oxygène. Le sang est
repris par des vaisseaux efférents qui se jettent dans les arcs aortiques, qui irriguent vers
l’avant la région céphalique. Le sang artériel passe directement dans les vaisseaux veineux. Le
sang est collecté par la veine caudale et la veine sous-intestinale, respectivement au niveau de
la queue et de l’intestin. Il est propulsé dans les branchies par les veines, essentiellement par
le sinus veineux et est reçu par l’aorte dorsale qui le distribue aux organes. Le sang est un
liquide hyalin sans cellules sanguines.

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6) Système excréteur et osmorégulateur

Structure et physiologie :

Chez l’amphioxus, l’excrétion se fait par des organes appelés néphridies à solénocytes (ou
tubes néphridiens de Boveri), 90 paires distribuées le long de la paroi dorsale du pharynx.
Chaque tube néphridien est coudé et porte deux branches perpendiculaires, une supérieure
transversale et l’autre inférieure. Chaque branche est munie d’un orifice entouré de
nombreuses cellules pédonculées et d’un entonnoir qui s’ouvre dans le coelome dorsal.
L’entonnoir de la branche transversale porte de longs cils par lesquels la néphridie
communique avec la cavité péribranchiale. Les déchets à éliminer et l’excès d’eau sont
collectés par l’entonnoir et évacués par le tube.

7) Système nerveux

Le système nerveux se présente sous la forme d’un tube, la moelle épinière, situé au-dessus
de la chorde et qui émet à chaque paire de myotomes une paire de nerfs dorsaux. Il n’y a pas
de cerveau apparent chez l’amphioxus, qui ne possede qu’une vésicule cérébrale munie
d’une tache pigmentaire. La vesicule cérébrale émet les deux gros nerfs du rostre qui se
ramifient en plusieurs branches ; celles-ci pénètrent dans l’épiderme où elles forment de petits
ganglions pourvus de cellules bipolaires.
Les organes de sens comprennent notamment : (1) pour le tact, les cellules sensitives
distribuées dans, tout l’épiderme et qui forment des boutons sensoriels sur les cirres et le
vélum ; (2) pour la vue, la tache sombre située à l’extrémité antérieure de la vésicule
cérébrale, elle serait photoréceptrice ; (3) pour l’odorat, la fossette de Hatschek.

8) Système reproducteur

Les sexes sont séparés chez l’amphioxus ; les mâles sont semblables aux femelles. L’appareil
génital est constitué par 26 paires de gonades disposées latéro-ventralement le long de la
cavité pharyngienne. Quand les gamètes sont mûrs, ils sont libérés dans la cavité
péripharyngienne par la déchirure de la paroi des gonades et sont ensuite rejetés dans l’eau où
se fait la fécondation.
3.10.2 Description d’un vertébré type :

Le sous-embranchement des vertébrés étant composé de classes dont les représentants sont
de formes et de structures plus ou moins diverses, nous décrirons un représentant pour
chaque classe

A. Description d’un poisson type

Nous choisissons la perche (Perca sp.), un poisson téléostéen d’eau douce, pour décrire ce
groupe de vertébrés.

1) Structure du corps

La forme du corps est ovoïde allongée ou hydrodynamique qui facilite le déplacement de


l’animal dans l’eau. Les trois parties du corps qui caractérisent les vertébrés sont bien
distinctes. La tete qui est limitee en arriere par les fentes branchiales, porte une bouche

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terminale, une paire de narines qui ne communiquent pas avec la cavté buccale mais qui
jouent un rôle olfactif, deux yeux arrondi et dépourvus de paupières. En arrière de la tête et
d’une façon latérale, on observe des plaques osseuses couvertes par la peau et appelées
opercules et qui laissent vers l’arrière une fente appelée fente operculaire ou ouïe.
Le tronc commence au niveau des fentes branchiales et se termine à la papille anale.
L’épiderme recouvre les écailles et contient de nombreuses glandes qui sécrètent un mucus
qui rend le corps glissant. Le tronc porte une ligne qui s’étend de l’opercule jusqu’à la queue,
c’est la ligne latérale, un organe de sens particulier aux poissons. Il porte aussi des nageoires
dont on distingue deux types : les nageoires paires (nageoires pectorales et nageoires
abdominales) et les nageoires impaires (nageoire dorsale, nageoire caudale et nageoire
anale). Les nageoires pectorales correspondent aux membres antérieurs des vertébrés
tétrapodes et les nageoires abdominales aux membres postérieurs. Les nageoires sont
épineuses et leurs rayons sont formés d’une seule pièce pointue et rigide. La queue se termine
par la nageoire caudale formée de deux lobes égaux. Elle est dite homocerque (chez les
autres poissons, la queue peut êtré hétérocerque ou diphicerque).

2) Système digestif

Le système digestif de poissons est complet et occupe la plus grande partie de la cavité
générale du corps. Il est plié et se compose, outre la bouche, d’un pharynx, d’un oesophage,
d’un estomac, et d’un intestin sinueux (dont le début constitue le duodénum où débouchent les
canaux excréteurs du foie et du pancréas) qui débouche dans le cloaque (la papille anale),
L’oesophage est un simple conduit qui sert pour le transport des aliments vers l’estomac,
assuré essentiellement par des mouvements péristaltiques.
L’estomac est une chambre de stockage des aliments avant d’être acheminés vers l’intestin ; il
est aussi le siège du traitement physique des aliments (action des parois musculeuses dont les
contractions répétées pressent les aliments) et du début du traitement chimique des protéines.
L’extrémité antérieure de l’estomac près de l’oesophage et du cœur constitue la région
cardiaque tandis que la partie distale forme la région pylorique, et la partie médiane le
fundus. Le fundus contient beaucoup de glandes tubulaires qui sécrètent des enzymes
digestives, essentiellement la pepsine qui digère les protéines, mais aussi le HCI qui rend le
milieu acide requis pour l’action de la pepsine. L’intestin fait suite à l’estomac et est le siège
principal de la digestion et l’absorption des aliments. Il porte à son extrémité antérieure,
des caeca (caecums) pyloriques, poches dans lesquelles les aliments peuvent entrer et être
absorbés ; (il porte aussi une valvule spirale chez les Sélaciens).
Un foie volumineux et un pancréas sont associés au système digestif ; le foie porte une
vésicule biliaire où se concentre la bile (sels biliaires). Il n’y a pas de glandes salivaires chez
les poissons. Sur le côté dorsal du système, on observe une poche volumineuse remplie de gaz
(oxygène, gaz carbonique et azote), c’est la vessie natatoire qui joue un rôle essentiellement
hydrostatique.

2) Système circulatoire

Le système circulatoire des poissons est clos et constitué par un organe de pompage, le coeur
et par un ensemble de vaisseaux. Le coeur est un tube rectiligne composé de deux chambres
contractiles, une oreillette et un ventricule. Le ventricule continue en avant par un
renflement, le cône ou bulbe artériel (conus arteriosus) ; cette partie se prolonge en un
vaisseau appelé artère branchiale et qui forme, en pénétrant dans les branchies, des artères
branchiales afférentes. Ces dernières forment un réseau qui donne naissance aux artères

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branchiales efférentes qui débouchent dans un vaisseau dorsal ou aorte dorsale. Une petite
chambre ou sinus veineux (sinus venosus), un sac à paroi mince, communique avec
l’oreillette à sa partie antérieure et collecte le sang veineux. Le coeur est entouré par une
membrane, le péricarde, d’origine coelomique et logé dans la cavité péricardique, une
portion isolée du coelome.
En ce qui concerne les vaisseaux sanguins, chez les poissons comme chez les autres vertébrés
à échange gazeux branchial et l’amphioxus, on observe d’abord deux grands troncs médians,
l’aorte ventrale et l’aorte dorsale. L’aorte ventrale forme des paires de branches qui arquent
vers le dessus sur chaque côté du pharynx entre les fentes branchiales successives, ces
branches de l’aorte ventrale forment des arcs branchiaux, parcourus par des artères qui se
capillarisent en s’étalant sur les membranes des branchies.
Les artères branchiales afférentes pénètrent dans les branchies pour y amener du sang chargé
de gaz carbonique. Les artères qui pénètrent dans un même arc branchial constituent un arc
aortique. Le tronc dorsal médian appelé aorte dorsale, se bifurque, dans sa partie antérieure,
en une paire de vaisseaux qui passent le long de chaque côté de tête tandis que dans la partie
postérieure elle reste un tronc médian impaire qui se prolonge jusque dans la région caudale.
Les deux aortes sont unies par des paires d’arcs aortiques au niveau des branchies.
Chez les Cyclostomes et l’amphioxus, il y a plusieurs paires d’arcs aortiques qui sont
développés d’une façon identique, mais chez les Gnathostomes (vertébrés à mâchoires), il n’y
a potentiellement que six paires d’arcs aortiques (dont le développement dans l’embryon
commence de l’avant vers t’arrière de l’animal et les arcs sont numérotés selon les chiffres
romains et de l’avant vers l’arrière). Chez les poissons, six arcs aortiques sont
généralement développés dans l’embryon, tandis que chez l’adulte les quatre arcs
postérieurs (arcs III à VI) sont généralement retenus, tandis que les deux premiers arcs
peuvent être modifiés. L’arc aortique I présent dans l’embryon n’est jamais trouvé dans sa
forme normale chez les Gnathostomes adultes, sa portion afférente disparaît presque
universellement. L’arc II (et parfois le I) se transforme en éléments du système carotidien
(voir plus loin).
Des vaisseaux sanguins parcourent les arcs aortiques pour amener le sang chargé de gaz
carbonique vers les branchies, ce sont des artères brachiales afférentes qui se réduisent en
capillaires dans les branchies (une paire par branchie). Dans les branchies, ces vaisseaux
forment un réseau d’où partent des artères branchiales efférentes qui se réunissent pour former
l’aorte dorsale qui continue jusqu’à l’extrémité de la queue (en artère caudale).
Plusieurs veines de la région caudale se jettent dans les reins où elles se capillarisent et
forment le système porte-rénal; les veines sortent de reins par deux gros vaisseaux appelés
veines cardinales postérieures, qui se jettent au coeur par le sinus veineux. Le foie
communique avec le sinus veineux par une veine, la veine porte, qui se réduit en capillaires
dans le foie et forme le système porte-hépatique. Des veines cardinales antérieures
ramènent au sinus veineux, le sang de la partie antérieure du corps.
Mécanisme de circulation : le coeur du poisson n’est traversé que par du sang veineux ou
noir, pauvre en oxygène, que le ventricule pompe dans les branchies pour être oxygéné. Des
branchies, le sang passe dans l’aorte dorsale qui le distribue dans tous les organes du corps.
Ensuite, le sang qui a baigné les organes et tissus est collecté et ramené au coeur par système
veineux via le sinus veineux d’où il est pompé dans le ventricule par l’oreillette. Chez les
poissons, la culation est donc sirnple : le sang ne circule dans le cœur qu’une seule fois pour
chaque circuit complet du corps.

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Le sang doit donc passer par deux systèmes de capillaires, les capillaires des branchies et
celles du corps, avant de retourner au coeur. Les capillaires offrent une résistance
considérable au passage du sang et il y a en conséquence, une baisse de la pression sanguine
avant que le sang complète un circuit. Le poisson a essayé de résoudre cette difficulté en
développant des sinus plus ou moins grands qui offrent une résistance minimale au passage du
sang. Cependant, le problème du retour du sang au coeur reste sérieux et impose peut-être des
limites aux activités de beaucoup de poissons.

3) Système d’échange gazeux

L’échange gazeux se fait par des branchies qui sont logées dans la chambre branchiale.
Chacune de quatre branchies par côté est formée par deux lamelles membraneuses
rosées soutenues par un petit arc osseux ou arc branchiale. Dans chaque lamelle, se
ramifient des vaisseaux branchiaux afférerts et efférents, et les echanges gazeux se font à
travers les lamelles. L’eau qui baigne les branchies et qui intervient dans ces échanges entre
par le pharynx et ressort par les fentes branchiales ou par la fente operculaire (l’opercule se
soulève et s’abaisse constamment) selon qu’il s’agit d’un Sélacien ou d’un Téléostéen (carpe).
L’oxygène dissout dans l’eau se fixe sur l’hémoglobine qui assure son transport aux
cellules.

4) Système excréteur et osmorégulateur

Il est constitué par deux reins, organes allongés collés contre la face dorsale de la cavité
générale. Chaque rein est constitué par des tubes urinaires qui partent du coelome et
communiquent avec l’extérieur par un canal commun, le canal de Wolff, qui débouche dans
le cloaque. Les tubes présentent un renflement, la chambre néphritique, qui est en contact
avec des vaisseaux capillaires de l’aorte et forment le glomérule de Malpighi. Le sang se
débarrasse de ses déchets au niveau de reins.

Les reins sont au voisinage des organes génitaux, testicules et ovaires, Chez les Sélaciens
mâles, la partie antérieure des reins passe au service du testicule : les canaux urinifères
servent uniquement à l’évacuation du sperme. Chez les femelles, les ovaires restent
indépendants des reins; les ovaires communiquent avec le cloaque par un long tube,
l’oviducte ou canal de Müller. Chez les Téléostéens, les structures urinaires sont bien
séparées des organes génitaux et l’oviducte n’est pas l’homologue du canal de Müller et un
canal déférent part directement de chaque testicule.
5) Système nerveux

Le tube nerveux dorsal de l’embryon forme le système nerveux central du poisson adulte. Son
extrémité antérieure se renfle et s’étrangle en deux endroits pour donner trois vésicules dont
l’antérieure et la postérieure s’étranglent à leur tour et forment deux autres vésicules. Les cinq
vésicules ainsi formées constituent le cerveau et s’individualisent de l’avant en arrière, en
télencéphale, diencéphale, mésencéphale, métencéphale et myélencéphale ; l’ensemble de
ces cinq vésicules forment l’encéphale tandis que le reste du tube nerveux forme la moelle
épinière.
L’encéphale est allongé et étroit et porte, de l’avant vers l’arrière : les lobes olfactifs d’où
partent deux nerfs olfactifs qui innervent les narines ; deux corps striés arrondis ; deux lobes
optiques ou tubercules bijumeaux très développés ; un cervelet très développé et bulbe
rachidien qui est prolongé en arrière par la moelle épinière. Comme organes de sens, on

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observe des yeux volumineux, de chaque côté de l’encéphale, qui sont reliés aux lobes
optiques par un nerf optique. Les hémisphères cérébraux ne sont pas développés.

5) Système endocrine (voir mammifères)

6) Système reproducteur

Chez la perche, les sexes sont séparés mai il est difficile de disnguer extérieurement le mâle
de la femelle. Les testicules et les ovaires sont allonges et situés dorsalement par rapport au
système digestif. Chaque testicule a un canal déférent et les deux canaux déférents s’unissent
dans un canal impair qui aboutit à l’orifice génital situé entre l’anus et l’orifice urinaire ; la
papille anale est ainsi appelée papille anogénito-urinaire. Chaque ovaire communique avec
un oviducte et les deux oviductes se réunissent dans un canal impair qui aboutit entre l’anus et
l’orifice urinaire.
Les produits sexuels mûrs tombent dans la cavité coelomique et sont expulsés par le cloaque
(ou par des pores génitaux chez d’autres poissons). Chez tous les autres vertébrés, les ovules
tombent dans la cavité générale du corps et sont repris par le canal de Müller qui est devenu
un oviducte et dont le bout libre forme un entonnoir qui constitue la trompe de Fallope. Les
poissons sont ovipares et le développement est direct.

B. Description de l’Amphibien type : la grenouille

1) Structure du corps

La tête est aplatie et se rattache au tronc par un cou large et court. On observe sur la tête une
bouche très largement fendue, deux yeux saillants et globuleux et une paire de narines placées
en avant, au-dessus de la bouche. On observe aussi deux membranes arrondies et
superficielles qui constituent les tympans (qui recouvre l’oreille moyenne ; il n’y a pas
d’oreille externe). Un sac vocal s’observe de chaque côté de la tête chez la grenouille mâle
vivante, les sacs vocaux se gonflent avec l’air qui vient du poumon et amplifient le
croassement.
Le tronc porte les membres, deux antérieurs et deux postérieurs. Les membres antérieurs
sont courts avec une main qui porte quatre doigts apparents, un cinquième doigt, le pouce,
étant atrophié et recouvert par la peau. Le second doigt (“pouce”) porte, chez le mâle, des
callosités pendant la période de reproduction; elles jouent un rôle dans l’accouplement. Les
membres postérieurs sont plus puissants que les membres antérieurs ; leurs cuisse, jambe et
pied sont presque de la même longueur et sont repliés en Z au repos. Le pied est bien
développé, porte cinq doigts inégaux réunis par une membrane palmaire. Les membres
postérieurs sont adaptés au saut et à la nage.
La peau est constituée par un épiderme formé de plusieurs cellules superposées. Sous
l’épiderme on observe un derme plus épais renfermant des cellules pigmentaires, des
glandes à mucus et des vaisseaux sanguins.

2) Système digestif

Contrairement aux poissons, le système digestif des amphibiens et des autres vertébrés
s’allonge et fait de multiples tours, étant toujours plus long chez les herbivores et chez les
carnivores. Il est complet et commence par une bouche qui s’ouvre largement. La cavité
buccale laisse voir de petites dents logées sur le bord de la mâchoire supérieure et qui sont
appelées dents maxillaires, utilisées pour saisir seulement. Deux autres petites dents ou dents
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vomériennes se trouvent en avant des choanes (entrée et sortie de l’air). Elles sont pointées
vers l’intérieur et servent à empêcher que la proie s’échappe.
Les crapauds et les Anoures aglosses (sans glotte — pour le contrôle du passage de l’air de la
bouche vers les poumons et vice versa) n’ont pas de dents. Les dents sont presque inutilisées
car les batraciens adultes sont exclusivement chasseurs et happent leurs proies sans les
mâcher. La cavité buccale porte une langue bifide élastique et fixée sur le bord de la mâchoire
inférieure. Elle peut être projetée brusquement hors de la bouche pour capturer les proies. La
cavité buccale s’ouvre dans un large orifice oesophagien qui permet à l’animal d’avaler des
proies volumineuses. L’oesophage est aussi volumineux et débouche dans un estomac qui
communique avec le début de l’intestin, le duodénum, par un orifice appelé pylore. L’intestin
présente des circonvolutions et se termine en un rectum qui se dilate et forme une ampoule
rectale.
Au système digestif sont associées les deux glandes annexes, un foie volumineux et un
pancréas. Le foie est subdivisé en quatre lobes d’où sortent des canaux hépatiques qui se
réunissent en un canal cystique qui aboutit à la vésicule biliaire dont le sécrétions, la bile,
sont déversées dans le duodénum par le canal cholédoque. Le pancréas est aussi lobé et
communique avec le duodénum par le canal pancréatique. Le rectum se dilate en une ampoule
(où vivent des Flagellés, Ciliés, Nématodes, etc.) avant de déboucher dans un cloaque. Chez
les têtards d’Anoures, l’intestin est très long et s’enroule en spirales.

3) Système circulatoire

Le système circulatoire des amphibiens au stade de têtard rappelle celui des poissons, sauf
qu’il n’y a ici que quatre paires d’arcs aortiques qui partent du tronc ou cône arteriel. Placé au
centre de la cavité thoracique, le coeur des amphibiens se présente comme un simple tube
constitué par trois chambres contractiles, un ventricule et deux oreillettes ; il n’y a pas
subdivision du ventricule. Le sinus veineux se réduit chez les anoures.
Le système d’arcs aortiques des amphibiens adultes comprend les arcs III, IV et VI. L’arc III
forme des vaisseaux ou artères carotides (arcs carotidiens) qui irriguent la tête tandis que l’arc
IV forme les crosses aortiques, les deux crosses s’unissant en une aorte. Les artères carotides
et les crosses sortent du bulbe aortique situé entre les deux oreillettes et qui part du
ventricule. Quant à l’arc V, il persiste chez les Urodèles, mais s’atrophie ou est absent chez
les Anoures (absent aussi chez les Amniotes adultes). Ici l’arc VI devient indépendant des
autres arcs et irrigue les poumons en constituant l’arc pulmonaire (artères pulmonaires), et la
peau (artères cutanées).
Les systèmes porte-rénal et porte-hépatique s’observent aussi comme chez les poissons. En
effet, à sa partie antérieure, l’aorte donne deux artères, l’artère hépatique et l’artère
mésentérique qui amènent le sang respectivement au foie et au tube digestif. A la partie
postérieure, l’aorte forme, de chaque côté, quatre branches, les artères renales, qui pénètrent
dans chaque rein. Les veines du tronc aboutissent à la veine cave posterieure et celles de la
tête aux veines caves supérieures et les trois veines caves se rencontrent en un sinus veineux
qui débouche dans l’oreille droite.
Chez l’adulte (sans branchies) s’installe une double circulation: le sang passe par le coeur
deux fois pour chaque circuit complet dans le corps. La petite circulation, va au coeur aux
poumons et vice versa, l’autre, la grande circulation conduit le sang du coeur aux autres
viscères et vice versa. Le coeur est donc traversé par du sang artériel et du sang veineux (chez
le têtard, comme chez les poissons, le coeur reçoit du sang exclusivement veineux). Le sang

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de la grande ciràulation est ramené au coeur par le système veineux, porte-rénal et porte-
hépatique. Le sang qui vient des poumons passe dans les veines pulmonaires qui se déversent
dans l’oreillette gauche. La grenouille (adulte) a donc résolu le problème du retour du sang au
coeur et du mélange du sang en développant une double circulation et en divisant son
oreillette.
Toutefois, le ventricule et les conus arteriosus ne sont pas divisés. Il n’y a cependant pas de
mélange du sang désoxygéné avec le sang oxygéné : le premier est envoyé aux poumons et le
second aux organes. Les plis de la paroi du ventricule et la valve spirale dans les conus
artoriosus semblent empêcher le mélange de deux sangs.

4) Système d’échange gazeux

Chez les larves et les adultes d’urodèles pérennibranches, l’échange gazeux s’effectue par
des branchies externes, qui sortent des fentes branchiales en touffes filamenteuses. Les
adultes sauf (sauf les pérennibranches) ont une paire des poumons qui assurent cet échange.
En fermant la bouche et en soulevant la langue vers le plafond buccal, l’animal chasse l’air
par les narines; lorsque la langue s’abaisse, l’air entre par les narines et pénètre dans les
poumons. La peau est richement vascularisée et lorsqu’elle est humide, elle est perméable aux
gaz et joue ainsi un rôle important dans l’échange gazeux.

5) Système excréteur et osmorégulateur

Le rein constitue l’orgne excréteur et osmorégulateur chez les amphibiens. Avant la


disparition du pronéphros (rein antérieur et larvaire), le canal excréteur commun se divise
dans le sens de la longueur et forme deux canaux : un pronéphrotique, le canal de Müller et un
mésonéphrotique ou canal de Wolff. Le rein est allongé et rubané

6) Système nerveux

Les cinq régions qui constituent l’encéphale (voir poissons) se succèdent sans dominance très
marquée de l’une sur les autres. En avant se trouvent les bulbes olfactifs volumineux.
7) Système endocrine (voir les mammifères)

8) Système reproducteur

Comme chez les autres vertébrés, le système reproducteur des amphibiens comprend des
gonades : une paire de testicules chez le mâle et une paire d’ovaires chez la femelle, et des
gonoductes qui sont une paire de spermeductes et une paire d’oviductes. Le canal de Müller
devient un oviducte et reçoit, par son bout libre transformé en un entonnoir (trompe de
Fallope), les produits sexuels mûrs qui tombent dans la cavité coelomique. Le canal de Wolff
devient le canal déférént et reste aussi chez le mâle le canal urinaire. Le développement des
amphibiens est indirect : il passe par un stade larvaire appelé têtard.
C. Description d’un reptile type, le serpent (Couleuvre)

1) Téguments

Les tegurnents sont constitues par un epiderme et un derme. La couche cornée est bien
développée. Les téguments des reptiles se caractérisent par une pauvreté en glandes, ce qui
fait que la peau est sèche. Chez les lézards et les serpents la peau forme des papilles plates
imbriquées les unes sur les autres et recouvertes d’une couche cornée ; elles forment des

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écailles. La peau se desquame en une fois et ce phénomène constitue la mue. Le derme
contient des chromatophores qui peuvent se modifier sous l’influence de la lumière et
d’autres excitations (influence des systèmes nerveùx et endocrine) et produire ainsi une
variation de la coloration chez certains reptiles comme le caméléon. En outre, le derme peut
aussi s’ossifier et former ainsi des pièces osseuses comme la carapace des tortues et les
plaques ventrales des crocodiles.

2) Squelette

La colonne vertébrale débute par un atlas qui se soude à la vertèbre suivante, l’axis, dont il
forme l’apophyse odontoïde. Les régions cervicale, dorsale, lombaire sacrée et caudale sont
bien développées. Les deux vertèbres sacrées ne se soudent pas et donc ne forment pas un
véritable sacrum thoracique. Les serpents n’ont pas de sternum (une pièce impaire qui
ferme la cage en avant) et les côtes restent libres à leurs extrémités distales. Il apparaît ici des
ouvertures au niveau du crâne appelées fosses temporales qui sont au nombre de deux, une
de chaque côté, ou de quatre à raison de deux de chaque côté, d’où l’existence pense-t-on, de
deux lignes évolutives distinctes, l’une a donné les oiseaux et l’autre les mammifères. Les
reptiles actuels ont quatre fosses temporales (sauf chez les tortues où elles sont effacées).
Les membres et les ceintures sont composés de mêmes os que chez les batraciens, avec
quelques modifications : les membres des reptiles actuels sont généralement du type marcheur
et les membres sont déjetés sur les côtés et soulèvent à peine l’animal qui flotte, ou presque, le
sol par sa face ventrale, c’est une marche rampante d’où le nom de reptile. Une autre
modification par rapport aux batraciens est que les membres de certains lézards s’atrophient
ou disparaissent ; chez les serpents les membres et les ceintures disparaissent ; chez les boas
et pythons persistent les vestiges d’une ceinture pelvienne et de fémur terminés par des griffes
qui font saillies entre les écailles ventrales.

3) Système digestif

Le système digestif des reptiles présente la même organisation générale que celui des autres
vertébrés. Les dents existent chez tous les reptiles sauf chez les tortues qui ont un bec corné
d’origine épidermique. Selon les ordres, les dents sont implantées sur les os de la cavité
buccale ou se localisent sur les maxillaires supérieurs et sur une partie de la mâchoire
inférieure (crocodiles). Chez les serpents, certaines dents sont plus développees que les autres
et constituent les crochets qui servent à inoculer du venin. Les dents sont remplacées
plusieurs fois au cours de la vie de l’animal. Chez le crocodile, la musculature de la paroi de
l’estomac et son action physique sur les aliments sont concentrees dans le gésier.

4) Système circulatoire

Le coeur des reptiles est composé de quatre chambres, deux oreillettes complètement
cloisonnées et deux ventricules imparfaitement cloisonnés, sauf chez le crocodile où cette
cloison est complète. Le ventricule est divisé par une cloison incomplète en deux parties, une
portion droite et une autre gauche. La portion droite est la cavité pulmonaire d’où partent les
artères pulmonaires et la partie gauche qui est plus importante que l’autre est subdivisé en
deux compartiments par les lèvres des valvules auriculoventriculaires. L’arc aortique III
forme les carotides et l’arc IV qui persiste en sa totalité donne deux crosses aortiques qui
s’unissent dorsalement pour constituer l’aorte dorsale. Les deux crosses aortiques et le tronc
pulmonaire sortent séparément du ventricule. L’arc V disparaît tandis que l’arc VI donne les
artères pulmonaires.

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Le système veineux comprend un système porte-rénal sauf chez les crocodiles. Une ou deux
veines cavec supérieures amènent vers le coeur, le sang de la région antérieure du corps,
tandis que la veine cave inférieure conduit au coeur le sang qui vient de la région postérieure.
Ces veines s’unissent pour former le sinus veineux. Le mécanisme de circulation est
semblable à celui des batraciens adultes.

S) Système d’échange gazeux

L’échange gazeux s’effectue par des poumons. Un larynx cartilagineux s’ouvre dans le
plancher de la cavité buccale par une fente appelée glotte. Une longue trachée se bifurque en
deux bronches qui pénètrent dans les poumons où elles se ramifient en capillaires,
contrairement aux batraciens.

6) Système nerveux

Le système comprend deux hémisphères cérébraux bien développés et les tubercules


bijumeaux ; on observe dans les hémisphères une écorce grise et une substance blanche. Sous-
jacente, Le cervelet est plus développé que celui des batraciens, surtout le diencéphale dont
l’appareil pinéal qui prend uns structure d’un oeil. Les organes de sens comprennent (1) les
fosses nasales qui constituent l’appareil olfactif. Les fosses présentent une région antérieure
appelée vestibule et qui communique avec l’extérieur par des narines, et une région
postérieure qui s’ouvre en arrière du plafond buccal par les choanes et dans laquelle sont
localisées les cellules olfactives ; (2) l’oeil avec organes annexes : paupières et membranes
nyctitantes (ou troisième paupière). Les paupières sont devenues transparentes et se soudent
par leurs bords chez les serpents d’où la fixité du regard chez ces animaux ; (3) l’oreille
interne, mais cet organe diminue d’importance chez les Sauriens (lézards) et les Ophidiens
(serpents). Le tympan peut exister ou être absent ; lorsqu’il existe, il est à fleur de peau et est
mis en rapport avec l’oreille interne par un osselet appelé la columelle.
7) Système endocrine (voir mammifères)

8) Systèmes excréteur et reproducteur

Ces deux systèmes sont intimement associés et sont décrits ensemble. Le pronéphros n’est
pas fonctionnel, mais forment les conduits excréteurs. Le métanéphros est le rein définitif qui
se forme aux dépens des néphrotomes des trois derniers somites situés en avant du cloaque.
Chez l’adulte, les reins sont situés de part et d’autre de la colonne vertébrale. Chez les lézards
et les tortues, une vessie urinaire s’ouvre à la face ventrale du cloaque.
En ce qui concerne les testicules, les canaux de Wolff qui constituent les canaux déférents
évacuent le sperme. Comme chez les sélaciens et les batraciens, les canaux de Müller ou
oviductes évacuent les produits des ovaires. D’une façon générale, les reptiles mâles
possèdent un organe copulateur (pénis) ; les serpents et les lézards ont deux pénis qui
s’invaginent dans des poches situées à la base de la queue.

D. Description de l’oiseau type : le Pigeon

1) Téguments

La peau du pigeon est mince dépourvue de glandes, sauf les glandes uropygiennes qui
s’ouvrent à l’extrémité du croupion, à la base de la queue. Ces glandes sécrètent une
substance (sébum) grasse que l’oiseau utilise pour rendre ses plumes impermeables à l’eau.

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Les téguments comprennent un épiderme et un derme. Comme dit plus haut, la plume est la
production cutanée ou phanère la plus caractéristique des oiseaux. Les plumes proviennent
des papilles dermo-épidermiques, essentiellement de la couche génératrice de l’épiderme
appelée couche de Malpighi. Il existe deux types fondamentaux dc plumes : le duvet et les
pennes. Le duvet est le type le plus simple, qui est semblable à une courte tige avec un
sommet des filaments libres ou barbes. Le duvet est la seule plume qui couvre le corps de
l’oiseau à la naissance.
Les pennes ont un axe creux dans la partie proximale appelée hampe et plein dans sa partie
distale ou rachis. Ce dernier porte de part et d’autre des filaments parallèles entre eux et
appelés barbes, qui porte à leur tour des filamènts plus petits, les barbules ; les harbules
peuvent être unis par des crochets. On distingue trois types de pennes : les tectrices qui
couvrent le corps, les rémiges insérés sur les ailes, et les rectrices qui forment la queue.
La peau autour de chaque mâchoire s’épaissit et se durcit pour former un étui et les deux étuis
de deux mâchoires constituent le bec de l’oiseau. Les orteils se terminent par des griffes ; le
tarso-métatarse des mâles de plusieurs espèces porte une griffe cornée, puissante et aiguê
appelée ergot. Ls pieds sont couverts d’écailles peu saillantes et analogues à celles des
sauriens.
2) Le squelette

Le crâne s’articule avec la colonne vertébrale par un seul condyle occipital. Il se rétrécit et
s’allonge en avant pour former le squelette du bec. Les vertèbres sacrées sont fusionnées en
une seule pièce, le sacrum. Il y a beaucoup de vertèbres caudales qui s’unissent en un seul os,
le pygostyle, sur lequel s’insèrent les muscles des rectrices, Le sternum est très développé et
forme une carène médiane ou bréchet chez les Carinates, pour soutenir les puissants muscles
pectoraux.

3) Système digestif

Le système digestif des oiseaux est, en grandes lignes, différent de celui des autres vertébrés.
Il y a des variations au niveau de la langue. En effet, cette dernière peut être érectile,
commc’chez les canards et oies, et sert à capturer de petites proies aquatiques. La langue peut
aussi être pointue et former deux gouttières tubulaires qui sont enfoncées dans les fleurs pour
aspirer le nectar. Une des caractéristiques de ce système chez les oiseaux est que l’oesophage
présente, chez plusieurs espèces (les Gallinacés par exemple), une vaste dilatation, le jabot,
une chambre de stockage des aliments ingurgités. Au jabot fait suite un renflement appelé
ventricule succenturié dont la paroi glandulaire sécrète des sucs digestifs (enzymes).
Une troisième poche ou gésier est munie de parois musculeuses très épaisses qui broient les
aliments avalés en entier (la musculature de l’estomac des autres vertébrés est ici concentrée
dans le gésier). L’intestin est replié en circonvolutions, porte deux caecums et débouche dans
un rectum qui s’ouvre dans le cloaque. Les caecums augmentent la surface absorbante.

4) Système circulatoire

De forme conique, le coeur comprend quatre chambres, deux oreillettes et deux ventricules. Il
est logé vers le milieu de la cage thoracique. L’oreillette droite communique avec le
ventricule droit, et l’oreillette gauche avec le ventricule gauche. La séparation entre les
oreillettes et entre les ventricules est complète. L’arc aortique IV forme la seule crosse
aortique qui persiste, c’est la crosse droite qui part du ventricule gauche. L’oreillette et le

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ventricule gauches (coeur gauche) sont plus fortement musclés que les droits. Le sang artériel
est distribué dans tout le corps par le coeur gauche tandis que le coeur droit envoie le sang
uniquement dans les poumons.

5) Système d’échange gazeux

Comme chez les autres vertébrés terrestres, l’échange gazeux chez les oiseaux se fait par les
poumons. Outre ces organes, le système comprend les sacs aériens, le larynx, la trachée-artère
et le larynx chanteur ("syrynx"). Les poumons sont formés par deux évaginations du système
digestif embryonnaire qui s’entourent ensuite de mésenchyme. L’évagination endodermique
ou bronche forme des évaginations qui sont des bronches secondaires dont certaines se
ramifient dans les poumons. Les bronches non ramifiées dans les poumons traversent ces
derniers et s’ouvrent dans des dilatations appelées sacs aériens. Les poumons communiquent
avec l’extérieur par une longue trachée-artère dont l’orifice appelé glotte s’ouvre en arrière de
la langue. On observe en avant de la trachée, le larynx et au point de bifurcation des bronches,
le larynx chanteur (ou syrynx).
II y a neuf sacs aériens : un sac claviculaire entre les clavicules, deux sacs cervicaux dans la
région du cou, quatre sacs thoraciques et deux sacs abdominaux. Les sacs communiquent avec
des cavités logées dans certains os, surtout ceux des membres ou os pneumatiques. Les sacs
aériens et les os pneumatiques permettént un approvisionnement abondant en oxygène
pendant le vol. En effet, l’oiseau doit satisfaire aux besoins considérables en oxygène pendant
le vol, à cause de dépenses énergétiques élevées exigées pendant le vol.
Les battements des ailes et les mouvements des muscles du vol provoquent la dilatation et la
contraction des sacs aériens ; ceci provoque un appel d’air qui remplit les sacs aériens et qui
passe ensuite dans les poumons par les bronches. Les sacs aériens ne jouent pas un rôle dans
l’échange gazeux, mais permettent une ventilation des poumons. En outre, les sacs aériens
diminuent le poids spécifique de l’oiseau pour faciliter le vol. Toutefois, on pense que le rôle
essentiel des ces sacs est d’éviter, par la ventilation, le réchauffement excessif de l’animal
pendant le vol. Une circulation très active du sang assure au corps une température constante
élevée qui varie entre 40 et 45 °C.

6) Système excréteur et osmorégulateur

L’appareil urinaire est constitué par deux reins allongés et lobés, chacun étant surmonté par
une petite capsule surrénale. Ils communiquent avec le cloaque par des conduits ou uretères
par lesquelles l’urine, de consistance semi-solide, est déversée dans le cloaque. L’urine est
riche en acide urique et se mélange avec les excréments dans le cloaque pour former une
substance blanchâtre ou guano. II n’y a pas de vessie.

7) Système nerveux

L’encéphale est semblable à celui des reptiles surtout à celui de crocodile. Les hémisphères
cérébraux sont bien développés et se continuent en avant par des lobes olfactifs très petits. Le
cervelet est important, plus développé que chez les reptiles à cause du perfectionnement de
l’équilibre exigé par les mouvements du vol. Les lobes optiques ou tubercules bijumeaux sont
cachés partiellement par les hémisphères cérébraux et le cervelet. Il y a, en outre, l’épiphyse,
le bulbe rachidien et la moelle épinière située en arrière. Les organes de sens comprennent
deux yeux, les oreilles, les narines.

106
Les yeux sont placés latéralement, une situation qui rend la vision binoculaire impossible. Ils
sont hautement perfectionnés et caractérisés, comme chez les autres oiseaux, par la présence
d’un organe spécial, le peigne dont le rôle est encore obscur. Les pigeons ont une acuité
visuelle très développée due à la structure spéciale de la rétine de leurs yeux. Comme chez les
reptiles autres que les serpents, l’oreille des oiseaux comprend une oreille moyenne et une
oreille interne. Il n’y a pas de pavillon, mais il y a un tympan logé au fond d’une dépression
de la peau. Les narines s’ouvrent à la base de la mandibêle supérieure ; les fosses nasales sont
en communication avec la cavité buccale par deux orifices du palais, les choanes.

8) Système endocrine

Le système endocrine des oiseaux est en grande partie semblable à celui des autres vertébrés.
La sécrétion du “lait de pigeon”, par exemple, est stimulée par une hormone appelée
prolactine, produite par les glandes pituitaires (voir ci-dessous et mammifères).

9) Système reproducteur

Chez les pigeons comme chez les autres oiseaux, les sexes sont séparés, mais il est difficile de
distinguer le mâle de la femelle par manque de caractères sexuels secondaires extérieurs. Le
système reproducteur mâle est constitué par deux testicules ovoïdes situes à côté des reins et
dont chacun communique avec un canal déférent sinueux qui se renfle en une vésicule
séminale avant de se jeter dans le cloaque par l’orifice génital mâle. Contrairement au mâle,
le système femelle comprend une seule gonade, l’ovaire gauche, le droit étant atrophié. De
l’ovaire les oeufs sont conduits dans l’oviducte gauche par un large pavillon.
Les parois dc l’oviducte sécrètent de l’albumine ou blanc d’oeuf qui enveloppe les oeufs dans
les oviductes, et une coquille calcaire qui entoure les oeufs. L’oviducte débouche aussi dans le
cloaque.par I’orifice génital femelle. Après l’accoupement, la femelle d’un couple donne deux
oeufs desquels éclosent toujours un mâle et une femelle. A la naissance, les jeunes
(pigeonneaux) sont aveugles et dépourvus de plumes ; ils sont nourris par les parents qui leur
introduisent dans le bec, le “lait de pigeon”, une substance nutritive que sécrètent les parois
du jabot.

E. Description d’un mammifère type : le Lapin

1) Structure du corps

Le système tégumentaire ou peau du lapin, comme celui des autres mammifères est le
revêtement qui couvre tout le corps de ‘animal. La peau est constituée par deux parties
principales : l’épiderme et le derme.
L’épiderme est une structure essentiellement cellulaire qui dérive de l’ectoderme
embryonnaire ; il est plus superficiel et moins épais que le derme. Il forme un épithélium
continu sur tout le corps. Chez le lapin (et autres vertébrés terrestres), il se pose le problème
de perte d’eau à travers la peau ; ainsi, la partie extérieure de l’épiderme est constituée par des
cellules mortes (remplies de kératine) et la surface de la peau est sèche. Chez les mammifères,
l’épiderme comprend une portion inférieure ou basale dont les cellules sont vivantes et
forment une couche appelée stratum germinativum, et une portion superficielle dont les
cellules sont aplaties, mortes et cornées et forment le stratum corneum.
L’épithélium kératinisé forme des poils, qui sont l’équivalent des plumes chez les oiseaux. Il
forme chez certains autres mammifères, différents produits tels que les écailles de sur les

107
pattes et la queue du pangolin, les griffes, ongles et sabots, etc. L’épiderme contient aussi des
structures glandulaires, mais qui sont relativement rares chez les mammifères (et la peau est
sèche). Quelques glandes produisent de la cire dans l’oreille, de la sueur et une sécrétion
huileuse qui protège la peau ; les glandes mammaires, inactives chez le mâle, sécrètent le
lait pour les jeunes chez la femelle. Elles sont formées d’alvéoles renfermant des cellules
sécrétrices. Les tubes qui composent les alvéoles aboutissent à un canal principal qui
débouche à l’extérieur, dans un téton. Selon l’espèce de mammifères, les mamelles peuvent
être pectorales (Homme, singe, etc.), inguinales (ruminants, lapin) ou abdominales.
Le derme est la partie profonde de la peau, plus épaisse mais moins variée en structures que
l’épiderme. Il se présente généralement comme une masse de tissu conjonctif (structure
fibreuse) dérivé du mésoderme (mésenchyme embryonnaire). Le derme est séparé de
l’épithélium par une ligne nette appelée membrane basale. Comme l’épiderme, le derme
assure de la protection et la régulation de la température du corps. Le derme peut contenir des
fibres musculaires et des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il donne du cuir après un
traitement spécial (tannage).

2) Système digestif

Comme chez tous les mammifères, le système digestif du lapin est complet et la bouche porte
ds dents bien différentiées : une specialisation poussee des dents entraînees par la mastication.
On trouve des incisives, canines, prémolaires et molaires, et le nombre de dents et leur
disposition dans la bouche ou dentition est fonction du régime alimentaire du mammifère.
Les dents sont logées dans des alvéoles de la mâchoire et possèdent une (ces des incisives et
molaires) ou plusieurs racines (molaires). Chez le lapin (Rongeur), les incisives ont une racine
ouverte, en conséquence, la croissance de ces dents est continue. Les incisives du lapin (une
paire par mâchoire) sont taillées en biseau. La formule dentaire représente le nombre de
différents types de dents sur chaque demi- mâchoire : I.C.P.M / I.C.P.M.
Dans cette formule, les lettres I, C, P et M indiquent respectivement incisive, canine,
prémolaire et molaire. La formule dentaire du mammifère primitif est : 3.1.4.3 / 3.1.4.3.
L’intestin (y compris le duodénum partie antérieure) est relativement long et arrange en
circonvolutions. L’intestin grêle (iléon) communique avec un large caecum. Le gros intestin
(côlon) comprend à partir du caecum, le côlon ascendant, le côlon transversal et le côlon
descendant qui débouche dans le rectum. A l’instar des autres vertébrés, l’intestin est le siège
principal de la digestion et l’absorption. On observe chez certains autres groupes de vertébrés,
une certaine spécialisation des régions du système en fonction du regirne alimentaire. Chez
les ruminants, l’estomac est divisé en quatre poches : la panse, la caillette, le réseau (bonnet)
et le feuillet. La panse ou rumen est le prermier compartiment de l’estomac où les végétaux
broutés sont stockés avant mastication ; le réseau est la deuxième poche qui fait suite à la
panse, le feuillet (omasum) ou troisième compartiment de l’estomac et la caillette
(abomasum) qui est la quatrième poche qui sécrète le suc gastrique, c’est l’estomac
proprement dit.
Dans la panse et le réseau, les éléments végétaux sont transformés en une masse fluide par
l’addition de liquide ; cette masse est ensuite soumise à une fermentation dans le réseau par
les bactéries et les protozoaires qui y vivent (digestion de la cellulose). Les aliments sont
ensuite régurgités dans la cavité buccale pour être mâchés une fois encore, c’est la
rumination. Les aliments ainsi traités reviennent à l’estomac (sans passer par les deux
premières chambres) par le feuillet dont l’action physique (parois musculeuses) achève la
trituration, et qui les envoie dans la caillette.

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3) Système circulatoire

Les mammifères (lapin, Homme et autres) ont résolu le problème de pression sanguine et du
mélange de sang par une circulation double et par un coeur à quatre chambres complètement
cloisonnées qui assurent une séparation cornplèt de deux courants sanguins. L’oreillette droite
(OD) communique avec le ventricule droit (VD) et l’oreillette gauche (OG) avec le ventricule
gauche (VG). Le “coeur droit” est complètement séparé du “coeur gauche”. Des valves logées
entre l’OD et le VD, et entre l’OG et le VG empêchent le retour du sang pendant la
circulation. Ici, une seule crosse aortique, la gauche, persiste et part du ventricule gauche.
Le sang désoxygéné ne circule que dans le “coeur droit” et le “coeur gauche" ne pompe que
du sang oxygéné. Le sang oxygéné venant des poumons regagne le coeur par l’OG via les
veines pulmonaires. Cette chambre se contracte tandis que la valve (entre OG et VG) s’ouvre
et le sang est envoyé dans le VG qui le pompe dans la crosse aortique. Une partie de sang
passe dans les artères carotides vers la tête et l’autre continue dans la crosse et dans l’aorte
dorsale vers les autres parties du corps. Le sang désoxygéné venant de la partie antérieure (par
les veines caves antérieures) et de la partie postérieure (par les veines caves postérieures) du
corps entre dans le coeur par l’OD ; la pression y augmente, la valve s’ouvre et le sang coule
dans le VD qui se contracte pour pomper le sang dans l’artère pulmonaire qui l’achemine aux
poumons.

4) Système d’échange gazeux

L’organe principal d’échange gazeux est le poumon. Le système est constitué essentiellement
par le nez avec la cavité nasale, qui débouche dans une trachée par une structure, la glotte qui
permet l’entrée de l’air dans la trachée. La trachée-artère se bifurque et chaque branche ou
bronche qui se ramifie dans les poumons en petites poches appelées alvéoles. Les deux
poumons sont logés dans la cavité thoracique et entourés par les côtes, le sternum, le
diaphragme, etc. Le tout baigne dans la cavité pleurale qui contient le liquide pleural. Il y a
une association étroite entre ce système et le système circulatoire. En effet, de nombreux
vaisseaux sanguins (capillaires) sont en contact avec les alvéoles et interviennent dans
l’échange gazeux.
Les contractions du diaphragme et des muscles, et le mouvement des côtes assurent l’entrée
de l’air dans le système. La membrane entre le sang et les alvéoles est fine et permet la
diffusion de deux gaz à travers elle, par gradient de concentration de l’oxygène et du gaz
carbonique (passage de gaz des capillaires vers les alvéoles et vice verca).

5) Système excréteur et osmorégulateur

Chez le lapin comme chez les autres mammifères, ces deux fonctions sont exercées par un
meme systeme, le système urinaire qui est constitué essentiellement par le rein. Il y a deux
reins, un de chaque côté de l’abdomen. Le rein est constitué par des néphrons qui en sont des
unités fondamentales et qui produisent l’urine. Chaque néphron est composé d’une structure
sphérique, le corps de Malpighi, logée dans le cortex du rein. Le corps de Malpighi contient
un autre organe, la capsule de Browman, qui renferme un réseau de capillaires ou glomérule
et communique avec un long tube spiralé. De chaque rein, sort un canal dont la partie
antérieure (en contact avec le rein) est appelée le canal ou uretère communique avec la vessie
où est stockée l’urine. Le rein communique avec le système circulatoire par les veines et
artère rénales.

109
Les substances à éliminer sont enlevées du sang par la filtration de la partie liquide du sang ;
ce processus se passe dans le glomérule (vers l’espace de la capsule de Browman) et le liquide
passe ensuite dans le tube du néphron et est collecté dans le pelvis. Les substances utiles qui
peuvent être contenues dans le liquide sont réabsorbées dans le sang tandis que le liquide
contenant les déchets est secrété (à partir des capillaires) dans le tube pour passer dans la
vessie, via les deux uretères ; c’est l’urine. De la vessie l’urine est évacuée à l’extérieur par
l’urètre. Les mammifères excrètent les déchets azotés sous la forme d’urée.

6) Système nerveux

Chez le lapin, à l’instar des autres mammifères et comme chez I’amphioxus, le systeme
nerveux est tubulaire et résulte de l’enroulement d’une plaque neurale dorsale. On ne
rencontre les mêmes subdivisions de l’encéphale que chez les autres vertébrés. Le cervelet,
organe de coordination, de même que les hémisphères cérébraux se développent
considérablement ; les surfaces très grandes de ces derniers constituent un centre
d’association dominant et un siège de hautes facultés mentales. Les tubercules bijumeaux
deviennent des tubercules quadrijumeaux et l’importance des bulbes olfactifs est réduite. La
moelle épinière comprend les mêmes régions que chez l’&mphioxus. On observe autour du
canal médullaire, une substance grise en forme de H (en section) et enveloppée par la
substance blanche. Les fibres des neurones effecteurs, d’association et sensoriels font leur
connexion ”dans la substance grise".
Les yeux, le nez et les oreilles sont les organes de sens. Chez le lapin, le pavillon de l’oreille
externe est bien développé. Les cellules sensibles de l’oeil, du nez et de l’oreille sont logées
dans l’épithélium ; elles ont deux prolongements et sont dites bipolaires ; l’un des
prolongements, très court, est la terminaison sensible ou dendrite, l’autre, beaucoup plus long
est le filet nerveux ou axone qui se dirige vers l’encéphale avec le nerf sensible
correspondant. Dans la moelle grise, l’influx se propage grâce à des neurones multipolaires ou
neurones d’association desquels partent des filets nerveux qui se dirigent vers le cerveau où
s’effectuent la perception des sensations et la mémorisation.
Un neurone type est constitué par le corps cellulaire ou soma, qui contient un noyau entouré
par le cytoplasme. Du soma partent des filaments fins appelés dendrites, qui sont en
«contiguité» ou en contact synaptique avec d’autres neurones. Du soma sort aussi un filament,
une fibre nerveuse qui transmet l’influx nerveux à un effecteur : c’est l’axone. Malgré sa
forme spéciale, le neurone possède les mêmes constituants essenties que toute autre cellule
animale. Le cytoplasme de l’axone appelé axoplasme est continu avec celui du soma.
Des cellules accessoires appelées cellules de Schwann, forment une enveloppe (de
myéline/lipide) qui entoure l’axone. Entre deux cellules de Schwann, l’enveloppe de myéline
est absente et ces points constituent les noeuds de Ranvier. L’enveloppe de myéline a pour
rôle de protéger l’axone contre les changements extérieurs, et d’accélérer la transmission de
l’influx nerveux le long de l’axone. L’axone se termine par de fines branches appelées
terminaisons arborescentes, qui pénètrent dans les cellules concernées ou forment des
contacts synaptiques avec d’autres neurones, Le point où un neurone est en contiguité avec un
autre s’appelle synapse (avec un vide synaptique). Le long du système nerveux central on
observe des parties qui contiennent une collection de neurones ; ce sont des ganglions, les
ganglions peuvent aussi se présentent sous la forme d’un renflement associé à un nerf.
A l’instar du système nerveux des autres vertébrés, celui du lapin comprend deux parties
principales : (1) le système nerveux central (SNC) formé par le cerveau logé dans le crâne et
la môelle épinière logée dans la colonne vertébrale, et (2) le système nerveux périphérique

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qui consiste en de nombreux nerfs qui unissent le SNC aux recepteurs et aux effecteurs. Il y a
deux groupes de ces nerfs : les nerfs “épiniers” issus de la moelle epiniere, et les nerfs
crâniens connectés au cerveau (le système nerveux autonome est forme par une série de
fibres nerveuses issues du cerveau et de la moelle épinière, et qui passent dans les organes
concernés; il contrôle des actions involontaires telles que la circulation sanguine).

Fonctionnement du système nerveux

Rappelons que le schéma général du système nerveux (évolué, comme chez plusieurs
invertébrés et chez les vertébrés) comprend un neurone sensoriel qui communique avec une
cellule réceptrice (épidermique) d’une part, et avec un neurone moteur d’autre part ; la
communication entre les deux neurones est assurée par un neurone d’association. La cellule
réceptrice détecte les changements intervenus dans l’environnement (ou stimulus), le neurone
sensoriel conduit le stimulus (influx nerveux) vers le SNC, et le neurone moteur vers un
organe qui doit réagir au message contenu dans l’influx nerveux ; cet organe est appelé
effecteur et est généralement un muscle. Entre deux neurones se trouve une synapse (avec un
vide synaptique).
Le stimulus est transmis comme un phénomène électrique dont la base est ionique. En effet,
lorsque l’axone est au repos (lorsqu’il ne transmet pas d’influx nerveux), on constate qu’il y a
une différence de potentiel (électriue, d’environ 70 mV) entre l’intérieur et l’extérieur de
l’axone ; l’intérieur est négatif par rapport à l’extérieur. Cette situation dans laquelle se trouve
l’axone au repos s’appelle le potentiel au repos. Ceci montre que la membrane de l’axone est
polarisée (elle est capable de maintenir une différence de potentiel entre ses deux côtés).
Lorsque le stimulus passe dans l’axone, on constate que le potentiel au repos est
momentanément renversé, et l’intérieur devient positif par rapport à l’extérieur. Ce
changement soudain (1 milliseconde) du potentiel au repos constitue le potentiel d’action, et
la membrane a été dépolarisée.
Le phénomène électrique observé ci-haut s’explique par une différence de concentration
d’ions. Lorsque l’axone est au repos, les concentrations d’ions sont différentes à l’intérieur et
à l’extérieur de la membrane : il y a un excès d’ions potassium à l’intérieur et d’ions sodium à
l’extérieur de l’axone. Cette situation qui existe contrairement au principe de gradient de
concentration, est maintenue par le phénomène appelé pompe sodium- potassium, qui
pompe les ions sodium hors de l’axone et les ions potassium dans l’axone. Pour deux ions
potassium admis dans l’axone, trois ions sodium sont pompés hors de l’axone. En outre,
quelques ions potassium sortent encore et cette situation plus la présence dans l’axone des
ions organiques négatifs (auxquels la membrane est imperméable), crée le potentiel au repos.
Le passage du stimulus rend la membrane perméable aux ions sodium (environ 10 fois à
l’extérieur qu’à l’intérieur), qui pénètrent dans l’axone. Le résultat est la dépolarisation de la
membrane et le renversement du potentiel au repos, avec l’intérieur de l’axone devenu positif
par rapport à l’extérieur.
Le potentiel d’action doit être transmis le long de l’axone pour atteindre le SNC. Cette
transmission se fait selon la théorie des courants électriques locaux créés par l’attraction
des charges positives et négatives qui sont près les unes des autres de part et d’autre de la
membrane. Ces courants électriques dépolarisent la membrane de proche en proche assurant
ainsi la transmission du stimulus.
Transmission de l’influx nerveux à travers la synapse : lorsque l’influx nerveux arrive à la
synapse, il provoque la diffusion des ions calcium qui provoquent à leur tour le mouvement
de quelques vésicules synaptiques vers la membrane pré-synaptique ; ces vésicules libèrent

111
ainsi une substance neurotransmettrice dans le vide synaptique. La substance diffuse à travers
le vide synaptique jusqu’à la membrane postsynaptique, qui est alors dépolarisée : La
substance se combine aux récepteurs protéiques contenus dans la membrane post-
synaptique. Ceci permet l’ouverture des canaux protéiques de la membrane et par conséquent,
la diffusion des ions sodium dans le neurone post-synaptique. Une dépolarisation suffisante de
la membrane post-synaptique crée un potentiel d’action dans l‘axone du neurone post-
synaptique. L’une des substances neurotransmettrices les plus communes est l’acétylcholine.
Après la transmission de l’influx nerveux, l’acétylcholine doit est éliminée pour éviter une
dépolarisation continue de la membrane post-synaptique. Cette hydrolyse est assurée par
l’enzyme acétylcholinestérase.

7) Système endocrine

Chez les vertébrés, le système endocrine est bien dévelopé et est constitué essentiellement par
des glandes appelées glandes endocriniennes ; observe aussi quelques cellules sécrétrices
outre les glandes. Les glandes endocrines (= “sécrétion interne”) sécrètent des substances
chimiques appelées hormones, qui sont directement déversées dans le sang. Ces glandes,
localisées dans diverses parties du corps, sont dépourvues de conduits ou canaux, (car les
cellules qui ont connecté l’épithélium de la surface à la glande ont disparu pendant le
développement de la glande, contrairement aux glandes exocrines). En conséquence, leurs
hormohes sont versées directement dans le sang (dans les capillaires). Les hormones ou
messagers chimiques sont transportées à travers le corps et provoquent des réponses de la part
des organes spécifiques appelés organes cibles ; ces derniers peuvent être situés à une
distance plus ou moins grande de la glande sécrétrice.
Les principales glandes endocrines sont : le pancréas associé au système digestif au niveau de
l’intestin (le pancréas est à la fois exocrine : il sécrète les enzymes digestives, et endocrine : il
sécrète des hormones), les glandes thyroïdes et parathyroïdes (logées dans le cou, près de la
pomme d’Adam), les surrénales (glandes surrénales) (attachées à l’estomac), les glandes
pituitaires (associées étroitement avec le cerveau), les testicules et les ovaires. Il y a une
association très étroite entre le système endocrine et le système nerveux, et entre le système
endocrine et le système circulatoire. Les cellules sécrétrices des glandes endocrines sont
arrangées autour d’une série de follicules creux (qui constituent les glandes) et de nombreux
capillaires sont logés entre les follicules. Les hormones sont sécrétées dans les capillaires et
sont véhiculées ensuite dans tout le corps, vers les organes cibles.
D’une façon générale, la structure la plus essentielle ou l’organe endocrine principal est la
glande pituitaire encore appelée hypophyse (hypophysis cerebri) logée sous la région de
diencéphale du cerveau. Elle est présente chez la plus grande majorité des vertébrés (comme
une masse compacte de tissus) et est placée sous une autre glande, l’hypothalamus, qui
influence la production des hormones pituitaires (les cellules de l’hypothalamus sécrètent
certaines hormones pituitaires). La glande pituitaire produit neuf hormones différentes (et
d’autres hormones sont encore à identifier) qu’on trouve dans toutes les classes des vertébrés.
La thyroïde (glande thyroïde) dérive du pharynx et est observée chez tous les groupes de
vertébrés. Elle constitue une structure unique chez beaucoup de groupes de poissons, chez
quelques reptiles et chez les mammifères, mais elle est paire chez la plupart d’amphibiens, les
lézards et les oiseaux. La glande est riche en vaisseaux sanguins et est constituée par de
nombreux follicules sphériques unis ensemble par un tissu conjonctif. Elle produit des
hormones requises pour le maintien du métabolisme general des tissus. Chez les oiseaux et les
mammifères, le degré de l’activité métabolique necessaire pour maintenir la température du

112
corps est assuré par l’influence des hormones thyroïdes. Des canaux glandulaires et ciliés de
l’amphioxus et des Tuniciers (qui produisent des composés iodés et du mucus) ressemblent à
la glande thyroïde.
La thyroïde sécrète la thyroxine qui contrôle le métabolisme de base important pour la
croissance. Une insufflsance dans le fonctionnement de la thyroïde (hypothyroïdisme)
provoque une sous-production de l’hormone ; si ceci arrive pendant la croissance, il peut avoir
un arrêt du développement physique et mental (crétinisme). Par contre, une surproduction
(fonctionnement exagéré) de la thyroxine (hyperthyroïdisme) provoque le gonflement de la
thyroïde appelé goitre (exophthalmique).
La parathyroïde ou glande parathyroïde (à côté de la thyroïde chez l’adulte) produit
l’hormone parathyroïde appelée parathormone, qui contrôle le métabolisme du calcium du
phosphore dans le sang.
Les surrénales sont une paire de glandes qui coiffent les reins. La partie centrale de ces
glandes appelée médullosurrénale, sécrète une hormone, l’adrénaline, tandis que le cortex
ou corticosurrénale produit des hormones dont certaines contrôlent le métabolisme des
glucides et des protéines. L’adrénaline en combinaison avec l’action du système sympathique,
prépare le corps pour une situation d’urgence à venir : accélération du coeur, redistribution du
sang dans le corps, etc.
Les hormones essentielles sécrétées par le système endocrine des mammifères et leur fonction
sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Glandes Hormones Fonctions


Surrénales Adrénaline Prépare le corps pour une urgence en
augmentant la vitesse du métabolisme,
dirigeant le sang vers les organes vitaux, etc.
Androgènes Stimulent le développement des testicules et
des caractères sexuels secondaires mâles
Ovaires Oestogène Stimule le développement des ovaires et des
caractères sexuels secondaires femelles ;
Contrôle le cycle oestral et la grossesse
Progestérone Contrôle le cycle oestral et la grossesse
Pancréas Insuline Dimunue la concentration du sucre dans le
sang
Glucagon Augmente la concentration du sucre dans le
sang
Parathyroïde Parathormone Contrôle la concentration des ions Ca et
phosphates dans le sang
Pituitaire Hormone stimulante Stimule la glande thyroïde à sécréter la
de thyroïde thyroxine
Hormone de Stimule la croissance
croissance
Prolactine Stimule les mamelles à sécréter le lait
Hormone Provoque la réabsorption de l’eau dans les
antidiurique reins
Oxytocine Provoque la contraction de l’utérus pendant
l’accouchement
Testicules Androgènes Stimulent le développement des testicules et

113
des caractères sexuels secondaires mâles
Thyroïde Thyroxine Augmente la vitesse du métabolisme de base

Mode d’action des hormones

Le mécanisme par lequel les hormones incitent les cellules des organes cibles â répondre à un
stimulus fait appel à une substance similaire à l’ATP et contenue dans plusieurs cellules
animales ; c’est l’adénosine monophosphate cyclique (cyclic AMP : le groupe phosphate est
attaché à la partie adénosine de la molécule sous la forme d’un anneau). Cyclic AMP est
formé à partir de l’ATP par l’enzyme adénylate cyclase qui est dans la membrane plasmique
de la cellule. Le cyclic AMP est un second messager qui lie l’hormone avec la réponse de la
cellule. Deux modèles expliquent l’action des hormones.
Modèle 1 : Selon ce modèle, lorsqu’une hormone est en contact avec un organe cible, elle
s’attache à une protéine réceptrice spécifique, à la surface externe de la membrane plasmique
(sur la cellule). La protéine réceptrice étant associée avec une molécule d’adénylate cyclase,
cette action augmente l’activité de l’adenylate cyclase qui catalyse la conversion de l’ATP (se
trouvant à proximité de la partie supérieure de la membrane) en cyclic AMP, ce dernier active
une enzyme spécifique dans le cytoplasme, qui provoque la réponse appropriée dans la
cellule.
Modèle 2 : Quelques autres hormones telles que la thyroxine et les hormones stéroïdes
(progestérone) sont solubles dans les lipides et peuvent ainsi diffuser à travers la membrane
plasmique jusque dans la cellule. Dans le cytoplasme, la molécule d’hormone s’attache à une
protéine réceptrice spécifique qui l’amène dans le noyau où elle active, dans l’ADN, les gènes
appropriés. Ces gènes dirigent ensuite la synthèse des enzymes qui provoquent les réponses
appropriées.

8) Système reproducteur

La reproduction sexuée est unierselle chez les vertébrés (sauf quelques lézards qui se
reproduisent par parthénogenèse). Le système reproducteur du lapin, comme celui des autres
vertébrés, est composé essentiellement de glandes sexuelles ou gonades et des conduits
(gonoductes) pour le transport des gamètes depuis le lieu de synthèse vers les autre partiés ou
hors du corps de l’animal. Chez le mâle, les gonades sont une paire de testicules omposés de
tubes testiculaires dans lesquels se fait la synthèse des gamètes mâles (ou spermatozoïdes).
Chaque tube testiculaire est muni d’un petit canal et les canaux de tous les tubes se jettent
dans un canal appelé canal déférent dont la partie postérieure porte une digitation ou vésicule
séminale qui produit un liquide requis pour le mouvement des spermatozoïdes. Ces derniers
sont fabriqués (spermatogenèse) partir des cellules germinatives de l’épithélium des tubes
testiculaires. Le canal déférent porte certaines autres structures accessoires (prostate qui
produit un liquide clair) et communique avec l’organe copulateur ou pénis.
Chez la femelle, les gonades sont appelées ovaires, constitués aussi de tubes dont l’épithélium
germinatif produit des ovules. Les deux oviductes ou tubes de Fallope ont un pavillon appuyé
contre l’ovaire ; les deux tubes s’unissent en un renflement qui constitue l’utérus, site de
développement de l’embryon, qui s’ouvre dans le vagin. Chez les mammifères, l’ovule est
très petit et, de ce fait, le tube de Fallope ne possède pas de glandes qui produisent de
l’albumen comme chez les autres amniotes. Pendant la reproduction, l’épithélium de l’utérus
s’associe aux membranes extérieures de l’embryon et forment le placenta, qui assure
l’alimentation maternelle de l’embryon.
114
3.10.3 Biologie et importance économique des Chordés

L’amphioxus est vendu sur les marchés et consommé dans les régions côtières de la Chine.
Les poissons revêtent une très grande importance en alimentation humaine ; ils sont très
consommés à travers le monde. C’est une source de protéines animales très importante et
souvent moins chère que la viande. Dans notre pays, c’est pratiquement la seule source des
protéines animales pour des familles pauvres. Le chinchard, le fameux mpiodi (SardinelIa
sp.), est l’un des constituants majeurs du régime alimentaire des congolais. Les poissons sont
aussi vendus en boîtes, prêts à la consommation. En outre, ils constituent une source très
importante de revenus pour les pêcheurs et pour les vendeurs intermédiaires. Le caviar, est un
aliment spécial constitué des oeufs d’esturgeon.
Certaines espèces des batraciens (grenouilles) interviennent dans l’alimentation humaine. Le
crapaud est utilisé en lutte biologique. Quant aux reptiles, les crocodiles, les tortues, certains
lézards et même les serpents, sont des constituants importants du régime alimentaire de
l’homme à travers le monde. La peau de crocodile et de gros serpents est utilisée comme du
cuir. Les caméléons sont vendus pour les diverses couleurs qu’ils produisent et qui peuvent
servir de modèles par exemple dans la coloration des objets. Le crapaud contient du poison
dans ses pustules, mais les serpents constituent le groupe des reptiles le plus dangereux pour
l’homme, bien que les crocodiles soient aussi à craindre.
Parmi les oiseaux, la poule est le membre du groupe le plus connu quant à l’importance
économique de la classe. En effet, cet oiseau est élevé dans toutes les parties du monde à la
fois pour sa chair et pour ses oeufs qui interviennent dans l’alimentation humaine. Outre cette
importance comme source de protéines, la volaille constitue une source importante de revenus
pour les éleveurs. En plus de la poule, plusieurs oiseaux tels que le canard, le dindon, la
pintade, le pigeon, etc. font aussi l’objet d’un élevage important. Les oiseaux sauvages sont
chassés pour leur chair. Les perroquets et autres oiseaux sont utilisés comme animaux
domestiques élevés pour le plaisir. L’exportation des perroquets procure des devises. Malgré
ces avantages, plusieurs espèces d’oiseux constituent d’importants ravageurs des cultures. Le
groupe d’oiseaux appelés granivores causent de dégâts énormes au riz, sorgho et mil en se
nourrissant de grains.
Les mammifères sont très importants pour l’homme. Ce groupe d’animaux fournissent de la
viande tant en élevage qu’en tant que gibier. Certaines espèces du groupe fournissent aussi du
lait. La viande et le lait constituent une source importante de protéines. La peau de certains
mammifères est tannée et est utilisée comme du cuir qui sert à la fabrication de beaucoup de
produits tels que les ceintures, sacoches, etc. Les éléphants fournissent de l’ivoire. Pour les
éleveurs, outre la viande et le lait, les mammifères sont une source importante de revenus.
Beaucoup de mammifères sont utilisés comme bêtes de somme et pour la traction animale en
agriculture. Malgré leur utilité, beaucoup de mammifères sont des ravageurs importants des
cultures. Les rongeurs occasionnent des dégâts très importants aux cultures à cause
principalement de leur habitude de ronger tout ce qui peut l’être afin de répondre à la
croissance continue de leurs incisives. Beaucoup d’autres grands animaux (antilopes,
sangliers/phacochères, éléphants, singes, etc.) causent d’énormes dégâts aux cultures et en
forêts. Les bêtes sauvages (lions, etc.) constituent un danger pour l’homme.

3.10.4 questions de réflexion : évolution des membres chez les vertébrés

115
CHAPITRE 4. LE COMPORTEMENT DES ANIMAUX

Questions de réflexion

 Qu’est-ce que le comportement ?


 Pourquoi doit-on étudier et connaître le comportement des animaux ?
 Comment le comportement se manifeste-t-il chez un animal ?

4.1 Définition du comportement

 Selon une définition très simple, le comportement est ce qu’un animal fait et comment
il le fait.
 Cependant, dans son sens large, le comportement implique un processus complexe. «
C’est l’acte, l’action manifeste qu’un organisme fait pour s’ajuster à une circonstance
environnementale afin d’assurer sa survie. C’est aussi un moyen important par lequel des
individus deviennent intégrés dans des sociétés et communautés organisées et régulées »
(Odum, 1971).
 Selon une autre définition, le comportement comprend tous ces processus par lesquels
un animal perçoit le monde extérieur et l’état interne de son corps, et répond aux
changements qu’il perçoit. « Ce sont les manières par lesquelles un organisme ajuste à,
et interagit avec son environnement » (Matthews et Matthews, 1978).

4.2 Pourquoi doit-on étudier et connaître le comportement des animaux ?

Le comportement est un attribut essentiel des animaux, l’une des caractéristiques


fondamentales de la vie. En conséquence, la Zoologie qui est une partie de la biologie, la
science de la vie, et qui s’occupe des animaux, doit inclure des éléments du comportement des
animaux. C’est ainsi que le chapitre 4 est ajouté à cette nouvelle édition du syllabus. La
science ou l’étude du comportement s’appelle éthologie (un terme qui dérive du mot grec
ethos= coutumes).
Pourquoi connaître le comportement des animaux, par ex:
 En élevage : connaître la période de réceptivité (chaleurs) des femelles pour les
accouplements ou pour l’insémination artificielle ; connaître le comportement des
animaux domestiques pour identifier un animal malade afin de lui apporter des soins au
moment opportun. Les cris spécifiques d’une poule pondeuse peuvent indiquer les
besoins pour un nid ou un endroit spécial pour la ponte.
 Pour les animaux sauvages, connaître leur comportement afin d’éviter les dangers qu’ils
présentent pour les humains et les animaux domestiques.
 Pour la lutte contre les animaux ennemis des cultures : connaître leurs habitudes ou leur
comportement alimentaire, leur saisonnalité pour une lutte efficace ; etc.
 Pour les activités humaines, les chants d’un coq pendant certaines heures peuvent
chronométrer le réveil.
 Pour la conservation des espèces animales connaître les habitudes, la vie sociale, le
régime alimentaire, etc., pour mieux assurer leur protection et conservation.

116
4.3 Quelques caractéristiques du comportement

4.3.1 Le développement du comportement

L’une des définitions du comportement vue ci-dessus stipule que « Ce sont les manières par
lesquelles un organisme ajuste à, et interagit avec son environnement ». En effet,
l’environnement physique est hétérogène, composé de plusieurs faits ou évènements. Ainsi
donc les organismes doivent s’orienter proprement, correctement en termes de temps et
espace pour optimiser leur relation avec leur entourage. A cette fin, les organismes doivent
percevoir leur environnement, et ensuite évaluer leur relation avec ce qu’ils perçoivent, et si
nécessaire, modifier cette relation d’une manière appropriée par rapport à un but. Comment
est-ce que le comportement se développe-il ? Comment est-ce que le comportement d’un
animal devient si bien ajusté à son environnement ? Il existe deux voies fondamentales pour
cet ajustement :
a) Instinct : c’est la situation pour laquelle, l’animal peut naître avec des réponses correctes,
appropriées, incorporées dans le système nerveux comme partie de sa structure acquise ; ces
réponses aux exigences de l’environnement sont communément appelées « instinctives ». Le
comportement instinctif évolue graduellement et la sélection naturelle le modifie pour
permettre à l’animal de s’adapter à l’environnement selon la meilleure manière possible. Il
forme une sorte d’une mémoire de l’espèce transmise de chaque génération à sa progéniture.
b) Apprentissage : dans ce cas l’animal peut avoir la capacité pour modifier son
comportement en fonction de l’expérience. Il apprend à distinguer les réponses qui lui
donnent les meilleurs résultats et change son comportement en conséquence. Il y a trois types
d’apprentissage :
 Habituation : diminution ou réduction graduelle de la réponse aux stimuli insignifiants
par exposition répétée à ces stimuli (sans récompenses).
 Conditionnement (« Conditionning») : effet d’un stimulus qui est le résultat d’une
récompense, auquel l’animal n’était pas précédemment associé.
 Apprentissage par essai-et-erreur : l’animal essaie et s’il n’est pas récompensé, il laisse,
s’il est récompensé il répète.
Tous les animaux au-dessus du niveau des annélides (Chapitre 3) manifestent les deux modes
de comportement et chacun a ses propres avantages spéciaux. Par exemple, selon les études
faites sur les appels d’oiseaux, ces animaux manifestent un fort développement de deux types
de comportement. Un avantage de l’apprentissage par rapport à l’instinct est sa grande
potentialité pour le changement du comportement afin d’être en accord avec les circonstances
changeantes, surtout pour les animaux avec une longue vie.
L’hérédité peut altecter le comportement d’un animal. En effet, l’hérédité et l’apprentissage
sont fondamentaux pour déterminer le comportement d’un animal. La transmission culturelle
du comportement peut affecter son évolution car il peut changer les forces sélectives qui
actent sur les animaux. Un animal qui répond aux stimuli d’une manière plus appropriée a une
meilleure chance de survivre et de laisser une plus grande progéniture que les individus qui
répondent aux stimuli d’une manière moins appropriée. Ainsi, la sélection naturelle des
comportements (qui dicte tout ce qu’un animal fait) augmente les chances de survie et le
succès pour les individus d’une espèce. Les manifestations du comportement que l’on observe
aujourd’hui ont une longue histoire de développement évolutif (hérédité).

117
4.3.2 La motivation

Le dictionnaire «Le nouveau Petit Robert» (1993) définit la motivation en ces termes « Action
des forces (conscientes ou inconscientes) qui déterminent le comportement (sans aucune
considération morale) ». « Relation d’un acte aux motifs qui l’expliquent ou le justifient ». La
motivation est l’ensemble des caractéristiques du comportement orientées vers un but
particulier. Comme pour les autres caractéristiques du comportement, la motivation est basée
sur des stimuli qui produisent des réponses dans un animal.
Chez les vertébrés, le contrôle de la motivation ou la base physiologique de la motivation se
fait dans une zone ou partie du cerveau antérieur appelée l’hypothalamus (Voir chapitre 3). A
partir de ses connexion avec les autres parties du cerveau, son stock riche du sang et sa liaison
avec la glande pituitaire (glande endocrine qui contrôle tout le système hormonal du corps),
l’hypothalamus est bien adapté à la fois pour mesurer des changements dans le métabolisme
du corps et produire des activités qui peuvent rectifier ces changements.
La motivation agit de façon telle que le comportement d’un animal devient organisé de telle
manière qu’ïl accomplit un but spécifique (motivation spécifique). Ex. un chien privé de la
nourriture pendant plusieurs heures, se promène tout autour sans repos et est très hautement
responsif à l’odeur ou à la vue de la nourriture ou à tout autre stimulus, comme la vue d’une
assiette de nourriture, qu’il a appris à associer avec la nourriture. La motivation d’un animal
passe par différents états pour lesquels on peut observé trois phases ou étapes dans le
comportement d’un animal :
1. Une phase de recherche pour le but (généralement appelée de comportement appétitif =
en rapport avec la nourriture) ;
2. Comportement orienté autour du but une fois il est trouvé ;
3. Une phase de calme ou de quiétude qui suit l’accomplissement du but.

4.3.3 Filtration des stimuli

Comme nous avons vu dans le chapitre 3, les organes de sens transforment certaines
manifestations de l’environnement (couleur, son, odeur, etc.) en une série d’influx nerveux
qui sont transportés le long des fibres sensorielles (axones) jusqu’au cerveau qui, à son tour,
«traite» ces influx nerveux pour en décoder le message quls contiennent afin de permettre à
l’animal de répondre. Toutefois, il n’y a pas un cerveau d’un animal qui peut traiter plus
qu’une fraction de l’information potentielle qui vient des organes de sens.
En effet, pour le cerveau humain, par exemple, on a calculé qu’environ 3 millions de telles
fibres sensorielles entrent dans le cerveau pour y amener des influx nerveux. Si chaque fibre
peut être activée ou désactivée, alors il y a 23 millions de combinaisons possibles qui peuvent
percevoir les stimuli (stimuli-signes). Pour les traiter, le cerveau a 1010 neurones.
Evidemment, pas toutes les 23 millions de combinaisons de l’activité peuvent avoir lieu, et un
grand nombre de combinaisons peuvent ne pas avoir une signification ou importance et
peuvent être ignorées par le cerveau. Ainsi, il y a quelques moyens par lesquels le cerveau fait
l’économie dans le traitement de l’information sensorielle : l’un de ces moyens est la
filtration. Par exemple, les grenouilles dont le régime alimentaire est constitué essenuellement
par des mouches, ont une filtration visuelle (à la périphérie), c’est-à-dire, pendant que les
grenouilles mangent, elles répondent plus fortement aux petits objets sombres et circulaires
qui se meuvent près d’eux (dont les mouches) qu’aux mouvements de gros objets.

118
4.4 Les patterns fondamentaux, modèles ou manifestations du comportement

En observant un animal, on constate que son comportement s’exprime ou se manifeste par un


certain nombre d’activités. Il y a :
 Des activités qui ont généralement peu d’influence sur les autres membres de son espéce
ou sa population ; exemple : les activités de maintien (locomotion, alimentation, eLc.) et ;
 Des activités qui ont pour but de transmettre des informations à, et influencer les
tempéraments et les activités des autres animaux de la même espèce ; ce sont des acivilés
de communication.
Le comportement a une certaine spécificité. En effet, un comportement est constitué d’une
séquence d’actes moteurs, sous-tendus par des émotions, des motivations, des perceptions et
d’autres phénomènes cachés à l’observateur. Un comportement ainsi défini peut être bien
utilisé avec plusieurs fonctions. C’est l’observateur qui définit la fonction. Seul l’humain se
pose la question, raisonne, réfléchit et juge si le comportement sont utiles, adaptés, éthiques et
moraux, bons ou mauvais.
Selon les différentes manières de manifestation, le comportement peut être considéré comme
un complexe de six composantes dont l’importance varie selon le type de l’organisme : (1)
trojisme, (2) taxes, (3) refiexes, (4) instinct, (5) apprentissage, et (6) raisonnement.
4.4.1 Tropisme (tropos, du grec = tour, direction ou changement) :

C’est un terme réservé aux mouvements ou orientations dans les organismes comme les
plantes qui manquent le système nerveux, tandis que les cinq autres composantes sont
associées avec des animaux qui ont des systèmes nerveux sensoriels complexes. Chez les
animaux inférieurs, le tropisme est un comportement adaptatif qui existe en absence des
systèmes nerveux ; généralemnent il implique une partie plutôt que tout l’organisme, et des
hormones fournissent le principal mécanisme de coordination (Hydre d’eau douce).
4.4.2 Taxes (taxis : du grec = arrangement) :

Le taxis est toute orientation en mouvement ou stationnaire. L’arrangement ou ajustement


spatial est la capacité de changer la position dans l’environnement, qui est essentielle pour la
survie de presque tous les animaux d’où les différents mécanismes ou moyens de locomotion
utilisés par les animaux :
 Orienlation : l’orientation spatiale est le maintient autocontrôlé ou le changement de la
position du corps d’un organisme en rapport avec l’espace environnemental. Les kinésies
sont une réponse de locomotion d’un animal à un stimulus, en se dirigeant d’une manière
en relation avec l’environnement.
 Dispersion : un voyage adaptatif, un mouvement actif de masse qui a pour but de
déplacer des populations. La migration est l’une de formes de dispersion. II existe deux
hypothèses pour expliquer les migrations :
a. Réponse à un début des conditions défavorables de l’environnement ;
b. Changements endocrines qui interviennent en corrélation avec des effets
particuliers de l’environnement (surpopulation, déficience alimentaire, etc.)

4.4.3 Reflexes

119
Les reflexes sont des réponses relativement simples et essentïellement automatiques aux
stimuli. Selon le Concise science dictionary (1984), un réflexe est « une réponse automatique
et innée à un stimulus particulier, tel que le retrait de la main à partir d’un stimulus
douloureux comme le feu ». Une réponse reflexe est extrêmement rapide. Ceci parce que elle
est contrôlée par un simple circuit nerveux appelé arc reflexe, qui à sa plus simple structure
implique seulement un récepteur lié à un neurone sensoriel, qui est en synapse avec un
neurone moteur dans la corde épinière ou dans le cerveau (Chapitre 3). Comme l’instinct, le
reflexe n’est pas appris et il est inné. Toutefois, le reflexe n’est pas spécifique à une espèce.
Par exemple les refiexes de retrait de la main sont essentiellement les mêmes dans la
grenouille et dans l’homme.
4.4.4 Instinct (voir point 4.3.1)

4.4.5 Apprentissage (voir point 4.3.1)

4.4.6 Raisonnement

Le raisonnement implique la solution des problèmes et la formulation des concepts. Il devient


une composante majeure du comportement seulement chez les primates supérieurs et
l’homme.

4.5 Autres types ou manifestations de comportement

4.5.1 Le comportement de confit ou territorial

C’est le cas où deux tendances opposées l’une à l’autre chez un animal résultent en une
situation de conflits (conflits territoriaux). Le comportement territorial implique ce qu’on
appelle un «Home range», c’est-à-dire une zone bien définie d’activités normales dans
laquefle vivent la plupart des vertébrés et invertébrés supérieurs pendant toutes leurs vies.
C’est la zone dans laquelle l’animal cherche la nourriture, les partenaires pour la reproduction,
élève les jeunes, etc. Si toute ou une partie de cette zone est défendue activement, la portion
ainsi défendue est appelée un territoire. Exemples les mâles défendent un territoire au début
de la saison de reproduction ; beaucoup de poissons, lézards, oiseaux, mammifères et
quelques insectes comme les criquets et libellules ont un comportement territorial.
Chez certaines espèces animales, un individu (ou une paire) ou un groupe familial défend une
telle zone contre l’intrusion par tout autre individu. Cette situation résulte naturellemént en un
cloisonnement de la population, fréquemment en relation directe avec les ressources
(spécialement le stock alimentaire) de l’environnement autre que le simple espace physique.
Exemple les populations du singe « hurleur » (Alouata villosa) qui habitent les forêts de basse
altitude des tropiques du Nouveau-Monde. Un petit groupe de la population de ces singes se
déplace comme une unité, en réservant une portion du territoire contre tout autre groupe. Ceci
est fait par un « hurlement » commun très tôt dans les heures matinales, qui met en garde
d’autres groupes de leur présence près d’un territoire défendu.
L’isolation territoriale peut résulter en une dispersion des populations qui peut avoir des
avantages dont :
1. Réduction de la compétition interindividuelle ;
2. Conservation de l’énergie qui devrait être dépensée pour la lutte antagoniste si tous les
individus étaient pris ensemble ;
3. Prévention de la surpopulation et de l’épuisement du stock alimentaire.

120
4.5.2 Le comportement alimentaire

Il s’agit de la nature des éléments qui constituent le régime alimentaire et on distingue


généralement le comportement :
- Herbivore ou phytophage ;
- Carnivore (prédateurs, parasites, parasitoïdes) ;
- Détrituphage.
Il en résulte une chaîne constante d’évènements dont on peut distinguer cinq phases majeurs :
1) Localisation de l’habitat de la nourriture (par recherche active ou attente pour attraper par
pièges, etc.) ;
2) Découverte de la nourriture ;
3) Reconnaissance de la nourriture ;
4) Acceptation de la nourriture ;
5) Convenance de la nourriture.
Cette chaîne peur impliquer tous les sens, mais les systèmes sensoriels chimiques
prédominent. Les deux premiers liens requièrent une dépense d’énergie, parfois une quantité
considérable.

4.5.3 Le comportement social

Il s’agit d’une organisation sociale qui implique des populations et non des individus. Cette
organisation définit la nature des interactions entre les membres d’une espèce. Il est aussi
valide de considérer que toute interaction entre un individu d’une espèce et une autre est un
comportement social. Cependant, l’agrégation qui est un groupement ou groupes d’animaux
pour par exemple la présence d’une source commune de nourriture, ne constitue pas une
société (ex. une masse de drosophiles). Les interactions comportementales à l’intérieur d’un
groupe offrent aux individus de nombreux avantages dont ne bénéficient pas les organismes
isolés, solitaires. Par exemple, un groupe d’animaux trouve certains aliments plus
efficacement que des individus isolés. La vie en groupe offre également aux animaux deux
types efficaces de défense contre les prédateurs : la défense commune et une détection des
agresseurs plus rapide et plus efficace.

4.6 La communication chez les animaux

La communication, qui peut avoir lieu entre les animaux d’une même espèce ou entre les
membres d’espèces différentes, est un aspect très important du comportement animal.
Communiquer, c’est partager l’information codée sous la forme des signaux. Au sens plus
large, la communication est tout signal sensoriel qui produit un changement de comportement
dans un animal. Ce signe peut venir non seulement d’un animal, mais aussi d’une plante ou
d’un objet inanimé. Les systèmes de communication interspécifique ont comme fonctions : la
connaissance d’espèce et de sexe, l’identification des populations et des individus, l’alarme, et
la coordination sociale.

4.6.1 Stimulus et communication

121
Pendant le processus de communication, les stimuli peuvent affecter le comportement de
plusieurs manières : on peut distinguer généralement trois catégories d’effets. Les stimuli
peuvent :
a) Provoquer, réveiller une réponse, qui devient de plus en plus forte avec une stimulation
continue ;
b) Motiver, pour produire une réponse ;
c) Orienter l’animal pendant qu’il répond au stimulus
L’orientation constitue les mécanismes par lesquels les animaux répondent aux qualités
physiques fondamentales de leur environnement. Ainsi, l’animal perçoit la lumière, la gravité,
les courants d’air et d’eau, etc., il se positionne de manière à être en relation correcte avec ces
éléments.

4.6.2 Types de communication

Les différents mécanismes ou types de communication sont classifiés comme suit, en termes
des canaux de transmission et de réception des signaux : la communication chez les animaux
peut donc être :
- Visuelle ;
- Acoustique ;
- Chimique ;
- Tactique (mécanique) ou ;
- Electrique (pas connue parmi les insectes).
1) Communication visuelle :

Elle se fait par des signaux ou messages visuels. Par exemple : la danse des abeilles, la
production de la lumière par des organismes vivants, surtout chez les coléoptères ou
bioluminescence (luciférine + luciférase pour produire une lumière froide). La réception de la
lumière ou perception des stimuli visuels se fait par des yeux dont les yeux composés pour les
insectes. Les fonctions de la communication visuelle :
- Agrégation et dispersion
- Alarme
- Signaux sexuels.
2) Communication acoustique :

Communication auditoire : production des sons et réception des sons. Les fonctions des sons :
- Congrégation ;
- Signaux sexuels ;
- Dérangement, alarme et agrégation (défense/protestation) ;
- Sons sociaux.

3) Communication chimique

Mécanismes :
- Odeurs produites par des exocrines (chez les insectes).

122
- Récepteurs : deux types différents de systèmes de réception chimique : goût et odorat
(gustation et olfaction chez les vertébrés) ;
- Organes chimiosensoriels = sensilles

123
Types de communication chimique :
 Phéromones (du grec pherein = porter et horman = exciter) : une phéromone est une
substance sécrétée par un animal qui affecte le comportement d’autres animaux de la
même espèce. Deux groupes fonctionnels d’hormones selon leur mode d’influence :
1. Phéromones « releasers » : stimulent une réponse de comportement immédiate dictée
totalement par le système nerveux ; sont spécialement importantes pour l’attraction
sexuelle et alarme.
2. Phéromones « primers» : actent pour altérer physiologiquement les systèmes
endocrine et reproducteur de l’animal récepteur, le porgrammant pour un mode de
réponse altérée.
 Substances chimiques émises par une espèce et affectent les individus d’autres espèces ou
allélochimiques. Deux groupes :
- Allomones : agents chimiques qui donnent l’avantage adaptatif à l’organisme qui est les
envoie ;
- Kairomones valeur adaptative pour l’organisme qui les reçoit.
Ce sont donc des serniochimiques : substances chimiques qui produites par un organisme
incitent des réponses dans un autre organisme.
Les fonctions de la communication chimique :
- Stimulation sexuelle ;
- Assemblement et agrégation ; rassemblement : situation dont les membres d’une espèce se
groupent avant une certaine activité ; efforts conjoints ; ex. exploiter une source
alimentaire ; Alarme et alerte ;
- Identification : reconnaissance des individus de la même espèce, ex : pour la copulation
(aussi comme ennemis) ;
- Phéromones «funéraires» permettent aux insectes sociaux (abeilles, guêpes, fourmis) de
transporter les corps des individus morts de leurs nids et les abandonnent : manière/aspect
du comportement « nécrophore » ;
- Langage (et lexique).
L’utilisation des phérormones peut être très complexe pour certains animaux. Le chat, par
exemple, sécrète toute une gamme de phérormones. En effet, on identifie différentes
phérormones chez le chat :
 Phérormones d’alarme : les sécrétions des glandes anales et la transpiration des
coussinets en cas de stress communiquent la peur du chat émétteur à d’autres et
conditionnent les lieux ;
 Phérormones d’identification des partenaires sociaux et de l’espace familier : le
frottement des joues, du cou et du dos, marque d’une phérormone de familiariser les
chats, les humains, les chiens amis, et les autres individus et objets familiers ;
 Phérormones territoriales : le marquage urin aire et les griffades : marquent des
phérormones excitatrices de certains éléments du domaine vital et des zones de
croisement et d’isolement ;
 Phérormones d’attachement et d’apaisement : émises par la mère et le chaton pour lier les
membres de la famille ;

124
 Phérormones sexuelles : émises dans les sécrétions sexuelles et les urines pour la
communication sexuelle et la rapprochement des partenaires.

125
4) Communication tactique (mécanique)
- Communication mécanique (mécano-communication).
- C’est la perception dc toute distorsion mécanique du corps. Mécano-réception = Entendre
et toucher. Communication tactile/ « mécanique » : sur un intervalle (distance) réduit : ex,
les antennes d’un cancrelat.

5) Communication électrique
Elle est utilisée par certains animaux, mais pas connue parmi les insectes.

4.6.3 Communication et stratégies de défense pour la survie

Beaucoup d’animaux envoient des messages pour assurer leur protection contre leurs
ennemis. Il s’agit essentiellement des stratégies ou messages de défense pour la survie :
 Crypties : «je ne suis pas ici», exemple par la coloration ;
 Défense aposématique : «je suis dangereux» : coloration voyante, éclatante qui indique
des capacités spéciales de défense ; structures ou comportement ;
 Mimétisme : «je suis quelqu’un d’autre» : ressemblance d’un organisme (le mimique) à un
autre organisme (le modèle), souvent pour la coloration, les formes ou le comportement. Il
existe deux types de mimétisme :
- Mimétisme bétesian : situation par laquelle une espèce palatable (non protégée) prend
l’apparence similaire à celle d’une espèce non palatable, venimeuse ou protégée ;
- Mimétisme mûllérien : cas pour lequel un groupe d’insectes tous différents et non
palatables ou protégés ressemblent l’une à l’autre.
La communication exige que les deux êtres vivants se translettent quelque chose qui semble
compréhensible, comme une information. Pour savoir si quelque chose est transmis, il faut
que le récepteur manifeste une réponse ; cette réponse sera généralement comportementale et
observable ; cependant, la réponse peut aussi être hormonale et on n’en verra les signes que
des jours ou des semaines plus tard. Enfin, pour être compris et retenu, il faut que le message
soit crédible (exemple, vocalisation accompagnée d’une posture haute).
Un autre point qui est d’importance, est que le signal – ce quelque chose qui est transmis –
peut être émis volontairement ou involontairement ; de même la perception et les réponses
peuvent être volontaires ou involontaires.
Pour préciser davantage, la communication peut être ciblée, c’est-à-dire être dirigée
intentionnellement vers un ou plusieurs récepteurs, ou diffuse, c’est-à-dire distribuée à tout
individu qui pourra la capter.

126
CHAPITRE 5. QUELQUES APPLICATIONS DE LA ZOOLOGIE

Dans les chapitres précédents, nous avons donné quelques détails sur l’importance
économique des divers groupes d’animaux, en ce qui concerne l’utilité de ces animaux pour le
bien-être de l’homme mais aussi le danger que certains d’entre eux puissent constituer pour
l’homme. Le chapitre 4 vise à faire connaître aux étudiants quelques espèces de la faune du
pays, afin de prendre conscience pour une participation à la protection de celles qui sont en
danger de disparition. Le chapitre 4 donne aussi quelques details sur la biotechnologie
animale, considérée comme un aspect de l’application de la zoologie pour le bien-être de
l’homme.

5.1 Connaissance et protection des espèces animales

5.1.1 Quelques espèces de la faune congolaise

Les forêts, les savanes et les eaux de la RD-Congo recèlent une faune exceptionnellement
riche en espèces dont certaines sont endémiques au pays. En ce qui concerne les eaux douces
par exemple, la RD-Congo renferme une faune parmi les plus riches du monde. Nous passons
en revue certaines espèces animales en donnant quelques caractéristiques de chacune.

A. Les mammifères

1) L’okapi (Okapia johnstoni)

On dit de cet animal que son corps est composé de parties empruntées de plusieurs autres
animaux : il a la tête d’une girafe, le cou et le corps d’un cheval, les pattes robustes d’une
antilope et les rayures qui viendraient d’un zèbre. Il vit exclusivement à l’est de la RD-Congo
dans les forêts denses inexploitées ou leurs environs, surtout entre la rivière Uélé et le Fleuve-
Congo. L’okapi est timide et solitaire, et les couples ne se forment que durant la période de
réceptivité des femelles. Il mange surtout des feuillages ; cette espèce est menacée par le
braconnage, les conflits socio-politiques et les guerres.

2) Le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni)

Il y a cinq espèces vivant en Afrique et Asie et qui sont toutes menacées d’extinction. Dans
les années 1980-1990, il ne restait qu’une quinzaine de ces animaux dans le parc national de
la Garamba au nord-est de la RD-Congo, près de la frontière avec le Soudan.

127
3) Les Primates

a. Les galagos

Ce sont les primates les plus primitifs (au moins 22 millions d’années), endémiques à
l’Afrique avec 16 à 18 espèces connues dans les forêts africaines. Ils sont nocturnes, ont de
grands yeux, les oreilles bien développées, la queue longue, et les membres postérieurs
puissants permettant à ces animaux de courir et de sauter avec agilité. Exemple : le galago à
queue épaisse (Otolemur crassicaudatuss).
b. Chimpanzé (Pan troglodytes)

Le chimpanzé est essentiellement arboricole, mais se déplace au sol en s’appuyant sur les
articulations des doigts. Il habite les massifs forestiers et vit en groupes de 15 à plus de 100
individus, composés de jeunes et enfants, plusieurs femelles et mâles en âge de procréer.
Plusieurs familles se réunissent en bandes plus importantes. Son régime alimentaire est
principalement végétarien : fruits, feuilles tendres, fleurs et bourgeons ; ce régime est parfois
complété par de la nourriture d’origine animale. Il s’agit de la viande provenant des animaux
qu’ils ont attrapés eux-mêmes (rongeurs et autres singes plus petits qui sont attrapés par les
pattes derrières et tués en frappant leur tête contre une grosse branche ou contre le sol), et des
insectes, oeufs, etc. Le chimpanzé utilise des outils pour se procurer de la nourriture : les
proies sont tuées à coup de pierres ou de bâtons, et utilise aussi les bâtons pour déterrer des
colonies d’insectes.
Le chimpanzé nain, chimpanzé pygmée ou Bonobo (Pan paniscus) vit exclusivement en RD-
Congo ; c’est l’un de plus proches parents de l’homme. Il n’est pas plus petit que les autres
espèces de chimpanzés, mais il est plus élancé. Le bonobo habite le Parc national de la
Salonga (établi en 1970 et désigné par l’UNESCO comme biens du patrimoine mondial, pour
protéger le chimpanzé pygmée). Son régime alimentaire est composé surtout des fruits et des
graines, mais aussi des feuilles, bourgeons et tiges. Il mange aussi des insectes, des iules,
escargots et de petits rongeurs. Les bonobos vivent en bandes ndviduelIes de 5-15 animaux,
mais plusieurs bandes forment des communautés de plus ou moins 120 individus pouvant
exploiter un territoire de plus ou moins 500 hectares. Les populations des bonobos se
réduisent rapidement à cause de l’appauvrissement des populations humaines de la cuvette du
Congo par manque d’activités pouvant produire des ressources alternatives.

c. Les gorilles

Il existe trois formes (sous-espèces) de gorille en Afrique :


- Le gorille de plaine occidental ou de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla) ; il vit à l’ouest du
fleuve Congo et de l’Oubangui ; une petite population existerait dans l’Uélé, mais la forme
existe en populations plus importantes au Congo-Brazza, Cameroun, Nigeria, République
Centre Africaine, Guinée Equatoriale et au Gabon.
- Le gorille de plaine oriental (Gorilla gorilla graueri) ; cette forme ne s’observe plus qu’à
l’Est de la RD-Congo, dans le parc national de la Maiko et le parc national de Kahuzi-Biega
(où la population était estimée à 4.000 vers 2004). Il est plus noir que la forme précédente et
est la plus imposante de trois sous-espèces (mâle, 200 kg et 1,80 m dressé ; femelle : 110 kg et
1,40 m). Le mâle est communément appélle « dos argenté », à cause de sa selle argentée aux

128
poils courts du bas de son dos. Sa population dans le parc national de Kahuzi-Biega est
réduite à cause des guerres.
- Le gorille de montagne (Gorilla gorilla beringe) ; il est un peu plus petit que les autres
formes, caractérisé par un long pelage noir et le casque imposant des mâles. Il vit dans le parc
de la Virunga en RD-Congo, au Rwanda et en Ouganda. C’est l’un des primates les plus
menacés du monde par les fermiers qui défrichent la forêt et par le braconnage (cendriers
fabriqués avec les mains de gorilles).
Les gorilles vivent principalement en forêts (forêt de plaines que de montagne) et en familles
conduites par un mâle adulte, qui défend aussi la famille en protégeant surtout les jeunes. Un
groupe peut compter 6 à 37 membres et tout groupe de gorilles obéit à un système
hiérarchique. Le régime alimentaire des gorilles est essentiellement végétarien, mais il est
aussi complété par des insectes (fourmis et termites). Le gorille de plaine occidental préfère
les fruits, tandis que le gorille de plaine orientale surtout des feuilles, racines, tiges moelle des
plantes herbacées, des lianes, du bambou. On n’a jamais vu des gorilles en liberté manger de
la viande.
d. Les colobes (Colobus sp.)

Ces singes apparentés aux cercopithèques, sont caractérisés par de longs bras terminés par de
longues mains aux doigts effilés dépourvus de pouce ou avec un pouce fortement réduit. Leur
queue est plus longue que le corps et elle est recouverte par de très longs poils, qui la rendent
apparemment très épaisse. Trois caractéristiques les distinguent des cercopithèques : (1)
pouces absents ou fortement réduits, (2) absence d’abajoues et (3) comme chez les ruminants,
présence d’un estomac à trois ou quatre chambres qui abritent une flore bactérienne pour
digérer la cellulose. Leur mode de vie est essentiellement arboricole, et ils se déplacent très
rarement au sol.
Les colobes sont sédentaires et défendent un territoire de 10-100 ha selon la grandeur du
groupe ; ils empruntent toujours les mêmes itinéraires et passent la nuit dans les mêmes
arbres. Le régime alimentaire est très spécifique et composé de jeunes feuilles vertes,
bourgeons, et occasionnellement des fruits, écorces ou des insectes. II existe quatre espèces de
colobes en Afrique centrale dont le colobe d’Angola (Colobus angolensis), qui habite aussi le
nord-est de la RD-Congo, en bandes de 15 individus ou plus et dans la canopée de la forêt. Le
colobe d’Angola est noir et porte de longues touffes de poils blancs aux joues et aux épaules.
e. Les babouins ou cynocéphales (Papio sp.)

Les babouins possèdent de grandes callosités fessières et la queue est plus courte que le corps;
le museau est allongé et semblable à celui d’un chien. Ils vivent en savane ou dans de petites
forêts, en bandes de plusieurs dizaines ou centaines d’individus et comprenant plusieurs mâles
adultes. Les femelles s’accouplent généralement avec plusieurs partenaires et portent le petit
sur le dos. Les babouins possèdent une remarquable faculté d’adaptation : on les trouve de la
savane ouverte aux forêts de montagne, ce qui leur permet de diversifier leur nourriture.
Quant au régime alimentaire, les babouins sont de parfaits omnivores : ils se nourrissent
d’herbes, de feuilles, pollen, fleurs, fruits, tubercules, oignons, rhizomes, insectes, oeufs, etc.,
en plus de la viande des proies qu’ils chassent (lapins, petits cercopithèques, bébés de petites
antilopes). Ils peuvent piller des plantations de maïs, sorgho, banane, canne à sucre, en
détruisant plus qu’ils ne mangent. Ces singes possèdent de petites poches, appelées abajoues,
à l’intérieur des joues qui leur permettent de faire des provisions alimentaires qui seront

129
mâchées plus tard. « Lorsqu’une bande pille une plantation, quelques individus grimpent aux
arbres pour monter la garde et prévenir leurs congénères de l’approche d’un danger ».
f. Les cercopfthèques (Cercopithecus sp.)

Ce sont des singes à longue queue et à pouce bien développé, et sont agiles bondissant d’une
branche à une autre de hauts arbres de la forêt. Ils constituent un grand groupe endémique en
Afrique (12 espèces en Afrique centrale) et représenté par la plupart des singes rencontrés en
forêt. Une paire de callosités fessières non velues s’observent sous la queue et sur lesquelles
repose le poids du corps lorsque l’animal est assis. Ils possèdent des abajoues et se nourrissent
de fruits, de graines, de fleurs, de bourgeons, d’insectes, d’oeufs et de jeunes oiseaux. II y a
plusieurs espèces et formes de cercopithèques, dont celles appelées « Mones» (C. pogonias et
C. wolfî) (couleur du ventre et du côté interne des membres claire et nettement délimitée de la
couleur foncée du dos, et le cercopithèque de Brazza (C. neglectus (barbe blanche et un
diadème rougeâtre, avec le pelage du corps gris verdâtre). Le cercopithèque à tête de hibou
(C. hamlyni) dont une forme de haute altitude qui préfère les fourrées de bambous, C. h.
kahuziensis).

4) L’éléphant africain (Loxodonta africana)

Cet animal est caractérisé par sa trompe, un nez énorme qui lui permet de respirer de l’air,
aspirer de l’eau, saisir et porter à la bouche sa nourriture. Une paire d’énormes dents incisives
supérieures sortent de la bouche de deux côtés de la trompe et sont transformées en défenses
qui constituent l’ivoire. Les oreilles sont énormes et constamment balancées notamment pour
ventiler son cou. L’éléphant est un animal intelligent et peut être apprivoisé pour être utilisé
pour les travaux des champs et le transport.

130
L’ivoire est une matière très précieuse qui, avec la commercialisation de la viande, explique la
récrudescence du braconnage qui a réduit considérablement les populations de pachyderme en
Afrique y compris la RD-Congo. Les éléphants se nourrissent principalement de feuillages, de
pousses d’arbres, de fruits, de branches feuillues et de touffes d’herbes. Cependant, ils ne
dédaignent pas les plantes cultivées et entrent facilement en conflit avec l’homme. Les
éléphants de forêt visitent les clairières, notamment pour se baigner et s’abreuver.

5) Le léopard ou la panthère (Panthera pardus)

C’est un animal national (emblerne) de la RD-Congo. Il est solitaire et nocturne, et vit dans la
savane et la forêt oùl e gibier est abondant. Le pelage est orné de rosettes noires sur un fond
fauve et rend l’animal peu visible à distance, ce qui augmente le danger qu’il constitue pour
tout homme non armé. Le léopard est plus dangereux que le lion car il grimpe souvent aux
arbres d’où il peut aisément sauter sur une antilope, un chien ou même sur un homme qui
passe au-dessous de son abri. Ainsi, les accidents causés à l’homme sont plus fréquents que
ceux qu’on attribue à la férocité du lion. « Ses griffes et ses crocs sont des armes aussi
redoutables qu’une tête de lance ou la lame d’un couteau ». Le léopard peut pénétrer dans les
étables et même dans les demeures humaines. Cependant, il ne s’approche pas du feu et de la
lumière d’une lame.
Son régirne alimentaire est d’origine animale et les proies sont constituées par les antilopes,
sangliers, singes, lièvres, etc. Il lâche difficilement la proie qu’il a saisie, même lorsqu’il est
surpris par des hommes armés. A défaut de grosses proies, il s’attaque aux oiseaux, aux
grenouilles et aux poissons. Il préfère la chair des chèvres, des moutons et des chiens. Cette
espèce devient de plus en plus rare dans plusieurs régions à cause de la chasse, sa peau
magnifique étant très prisée.
6) Le lion (Panthera leo)

Le lion est le plus grand et plus puissant des carnivores africains. Le mâle porte autour de la
tête, sur le cou et sur le devant du dos une crinière. Comme les autres membres de sa famille
(félidés), il possède des griffes rétractiles, courbées et aiguës qui constituent des armes
redoutables. Ces griffes ne s’usent pas pendant la locomotion. A l’aide de leurs griffes et de
leurs crocs, les membres de la famille capturent et tuent leurs proies, en rornpant le cou de
leurs victimes. L’odorat très fin et les yeux voyant même dans l’obscunté, permettent aux
félins de trouver et de poursuivre leurs proies en pleine nuit. Les lions s’abreuvent la nuit, le
jour il dort caché dans des buissons ou à l’ombre des arbres de la savane, qui est son habitat
préféré. Le lion a une force énorme, il peut entraîner loin une vache qu’il a tuée ; il est hardi et
ne craint que le feu dont il n’ose pas s’approcher.

131
7) La mangouste (Herpestes sp.)

Ce carnivore a une immunité innée contre le venin des serpents qui lui permet d’attaquer ces
reptiles. Le régime alimentaire est constitué par les rats, oiseaux, grenouilles, sauterelles, et
certains fruits. La mangouste vit par petits groupes, dans des terriers et est active
essentiellement pendant le jour.
8) Le pangolin commun (Phataginus tricuspis)

Ce mammifère insectivore est caractérisé par son corps couvert de larges écailles cornées,
sauf la face ventrale (couverte de poils comme chez tous les mammifères), et des pattes
antérieures munies de puissantes griffes qui lui permettent d’ouvrir des termitières ou
d’arracher l’écorce des branches pour capturer les insectes qui rongent le bois. Le pangolin
nest dépourvu de dents, son régime alimentaire étant constitué presque exclusivement de
fourmis et de termites que l’animal capture à l’aide de sa langue gluante et longue. Il y a trois
espèces de pangolins qui habitent les forêts en Afrique centrale, mais on peut aussi les trouver
dans des champs. Les pangolins font l’objet d’une chasse effrénée, et on pense que ces
animaux sont en danger de disparition.
9) La civette (Civettictis civetta/Viverra civetta)

Elle est caractérisée par un museau pointu et un pelage gris tacheté de noir comme chez le
chat, mais possède une crête de longs poils qui se dressent sur son dos, du cou à la queue. Une
autre caractéristique est la présence des glandes odorantes sur le ventre, près des parties
génitales et dont la sécrétion est utilisée dans la fabrication de parfums (on avait songé à
élever les civettes dans ce but). Carnassier et sanguinaire, elle chasse la nuit et les proies sont
principalement de petits invertébrés ; des végétaux s’ajoutent à ce régime.
10) L’hyène (Crocuta crocuta)

Cet animal est caractérisé par un dos incliné vers l’arrière, un gros nez et des oreilles
arrondies. L’hyène se nourrit plus de charognes que de proies tuées par elle-même, mais elle
peut s’attaquer aux jeunes antilopes, au petit bétail et même aux enfants endormis sans une
surveillance. Lâche de nature, elle n’osera jamais disputer une proie à un animal plus grand et
plus fort qu’elle. Elle digère les os aussi bien que le reste du corps des animaux qu’elle
dévore. A cause de l’arrière-train plus bas que le devant du corps, l’hyène a des difficultes
pour monter des pentes, ainsi elle se tient dans la savane ou sur les plaines herbeuses.
11) Le chacal (Canis aductus)

Il ressemble au chien par la forme du corps et par les habitudes (même famille). Trop faible
pour attaquer de grands animaux herbivores et pas assez rapide pour capturer de petites proies
comme le lièvre, le chacal se contente de charognes, mais n’ose pas les disputer ni à l’hyène
ni aux vautours. Le chacal est timide et peureux, et ne présente pas de danger ni pour le bétail
ni pour l’homme. Il se contente de sauterelles, de termites, etc., auxquelles il ajoute de la
nourriture d’origine végétale : certains tubercules et des fruits.

132
12) Les porcins

a) Le phacochère, sanglier ou cochon sauvage (Phacochoerus porcus)

C’est le cochon de la savane et des plaines herbeuses ; Le phacochère se distingue des autres
porcins (potamochère, hylochère et cochon domestique) par la forme tronquée de ses oreilles,
par la largeur énorme de son front et par la position très reculée de ses yeux. Il se nourrit
principalement d’herbes, mais il peut, en pliant les membres antérieurs et s’appuyant alors sur
l’articulation du poignet, déterrer au moyen de ses défenses courbées, des racines des buissons
et des tubercules, ainsi que des larves d’insectes, etc.
b) Le potamochère, animal ou sanglier « rouge » (Potamochoerus porcus)

Il est communément appelé le sanglier des rivières et est rencontré le plus souvent dans les
galeries forestières des cours d’eau (ou dans les forêts humides le long des cours d’eau) et
parfois dans les endroits marécageux. Les oreilles présentent une longue pointe terminée par
un pinceau (poils), la tête porte des marques claires et le pelage est généralement de couleur
rouille (animal ou sanglier « rouge »), mais cette coloration peut varier selon les régions et les

133
individus. Ainsi, on rencontre les individus jaunes, oranges, bruns ou brun foncé. Les
potamochères vivent en petits groupes de 5-10 individus, mais des bandes de plus de 40
individus sont parfois observées. Bien qu’il soit essentiellement omnivore, le potamochère se
nourrit en premier lieu de racines et de tubercules extraits à l’aide de son groin solide. Il
s’introduit souvent dans les plantations, détruisant au moyen de son groin toutes sortes de
bulbes, de légume, etc.

13) Les antilopes

1. Les grandes antilopes

a) L’antilope rouanne ou osanne (Hippotragus equinus) : c’est un grand animal qui mesure
1,40 m de hauteur au garrot ; les cornes sont puissantes et courbées vers l’arrière chez les
deux sexes. Il porte une grande tache noire qui orne la tête à la manière d’un masque, et une
crinière sur le cou et sur la partie antérieure du dos. L’antilope rouanne a l’allure d’un cheval
(port de la tête, crinière et le galop rapide comme chez le cheval) d’où le nom de « antilope-
cheval » qui lui est donné. Elle vit en petits troupeaux de quelques individus dont un mâle
adulte, et de préférence dans les savanes et sur les hauts plateaux (notamment dans le Parc
national de la Garamba). Le soir, les troupeaux se rendent vers un point d’eau pour
s’abreuver. Lorsqu’elle est blessée, elle devient dangereuse et peut s’attaquer au chasseur.
b) Le defassa ou waterbok/waterbuk (Kobus ilIiposiprymnus, K. defassa) : il mesure 1,20 m
au garrot et l’arrière du corps (fesses) est blanc. Seuls les mâles ont des cornes qui ont une
double courbure (d’abord en arrière, puis recourbées vers le haut. Le defassa vit près de l’eau
(waterbock) et en petits troupeaux constitués d’un mâle adulte, de plusieurs femelles et des
jeunes. Des populations plus ou moins importantes vivent dans le parc de la Garamba, au
Katanga, etc. Une sécrétion des glandes produit une odeur de mouton, qui est caractéristique
de cette antilope.
c) Le guib ou antilope harnachée (Tragelaphus sylvicultor)

Caractéristique : cornes du mâle sont ornées d’une crête ou carène tournant autour de la corne
comme une plante grimpante autour d’un tronc d’arbre ; des lignes blanches descendent du
dos vers le ventre, sur le flanc du corps. Le guib vit par couples en forêt, surtout dans les
régions arides, déboisées ou éloignées des cours d’eau. On le rencontre souvent la nuit dans
les plantations et aime une nourriture succulente. Cette antilope est présente dans le parc
National de la Garamba.

134
2. Les petites antilopes ou cephalophes (Cephalophus sp.)

Il existe 16 ou 17 especes de cephalophes en Afrique dont huit ou neuf habitent les forêts de
l’Afrique centrale. Les céphalophes sont diurnes et leur présence n’est souvent trahie que par
les empreintes de leurs sabots. Les céphalophes sont souvent nommés «plongeurs» : ces
petites antilopes font des bonds au-dessus de l’herbe, puis retomber et disparaître dans celle-ci
comme un oiseau aquatique qui plonge dans l’eau. Ils ont une touffe (crête) de longs poils
entre les cornes, ces dernières étant courtes et presque droites.
1) Le céphalophe des plaines : comme ce nom l’indique, le céphalophe de plaines vit dans
les plaines herbeuses, plutôt que dans les forêts. On le rencontre souvent tout près des
plantations et même des habitations humaines. Elle vit solitaire ou, à certaines époques de
l’année, par couples.
2) Le céphalophe marron : un groupe de quelques trois espèces appelées aussi céphalophes
« rouges ». Le céphalophe marron est une antilope des endroits boisés, qui se cache à l’ombre
des arbres et des buissons pendant les heures chaudes de la journée.
3) Le céphalophe «bleu» ou Mboloko (C. monticola) est diurne et habite toutes sortes de
forêts ; c’est le plus commun des céphalophes de forêt et son régime alimentaire est constitué
principalement de fruits, mais se nourrit aussi de feuilles. Les populations de cette espèce sont
réduites sensiblement par la chasse, sauf dans de petites galeries forestières très isolées.

135
14) Le buffle d’Afrique (Syncerus caffer)

Le buffle est le plus puissant de tous les ruminants africains. On rencontre le buffle noir dans
la savane ; cette forme est plus grande et les cornes sont énormes, dirigées vers les côtés, puis
se recourbant en haut. Dans la forêt ou près de la lisière on trouve le buffle rouge, plus petit et
à cornes dont les pointes sont dirigées en arrière, Les buffles des forêts denses sont devenus
très rares en RD-Congo.
15) La girafe du nord (Giraffa camelopardalis)

Elle vit essentiellement dans le Parc national de Garamba.


16) Le zèbre (Equus burchelIi)

Le pelage est unique parmi les mammifères : lignes foncées, presque noires sur un fond blanc
ou fauve clair ; ces lignes foncées et claires alternantes descendent du dos vers le ventre. Elles
sont horizontales sur les cuisses et les extrémités ; une crinière sur la tête présente aussi la
même alternance des raies foncées et claires. Le zèbre vit en troupeaux dans les plaines
herbeuses.

17) Les rongeurs

a) Le porc-épic (Histrix cristata) : le corps est couvert par de longs piquants hérissables et
présentant de larges anneaux blancs et noirs alternants, et qui sont plus gros et longs vers la
queue. Ces piquants protègent l’animal contre ces ennemis naturels, qui ne peuvent pas
l’aborder par derrière (défense à reculons). Il est nocturne et visite souvent les champs où li
déterre les bulbes et racines, et peut ainsi causer des dégâts parfois imoortants.

136
b) Ls écureuils (Funisciurus sp.) : il existe 17 espèces d’écureuils dans les forêts d’Afrique
centrale ; ils sont diurnes et font des nids de branches, d’autres espèces vivent dans des cavités
naturelles ; ils se nourrissent de fruits et graines, d’où le rôle important joué dans la dispersion
des essences. Une famille (Anomaluridés) contient des écureuils volants, qui sont nocturnes
ou crépusculaires et capables de planer d’un arbre à l’autre. Les écureuils possèdent des dents
fortes et sont ainsi capables de manger des écorces et peuvent «tailler» les branches qui les
gênent sur leur parcours, pouvant ainsi causer des dégâts aux essences forestières.
c) Le rat de Gambie (Cricetomys gambianus) : ce rat nocturne est élevé pour sa chair ; c’est
le plus grand rats de la RD-Congo. Les oreilles sont rondes, assez grandes par rapport à la
tête. Une bonne partie de la queue est foncée, tandis que vers la pointe la queue est blanche.
d) Le rat rayé (Lemniscomys striatus) : ce petit rat se diérencie des autres rats notamment par
son pelage strié ou rayé. Il est crépusculaire, et peut causer des dégâts importants aux cultures.
d) L’aulacode (Thryonomys swinderianus) : il est trapu, le pelage constitué de poils assez
longs, rigides, aplatis et bien collés au corps. Les oreilles sont petites, plates et nues ; la queue
est courte, presque de même longueur que la tête. L’aulacode habite la savane humide et est
essentiellement nocturne ; il cause des dégâts aux différentes cultures. A cause de sa chair
appréciée, il fait l’objet d’une chasse intense et d’empoisonnement, mais aussi d’un élevage à
plus ou moins grande échelle.

137
18) L’hippopotame (Hipopotarnus amphibius)

L’hippopotame est un mammifère semi-aquatique : il est dans l’eau le jour, la nuit hors de
l’eau pour brouter l’herbe. Sa peau est épaisse, presque sans poils comme celle de l’éléphant.
Les canines sont transformées en défenses ; il se nourrit de végétaux tant aquatiques que
terrestres.
19) Le lamantin (Tricliechus senegalensis)

Mammifère aquatique, il est parfois appelé «sirène» (il est possible qu’il soit à l’origine de la
légende des sirènes), et il a l’éléphant comme le plus proche parent. Il se nourrit de plantes
aquatiques. Chassé à l’excès pour sa chaire et sa peau, le lamantin est menacé de disparition.
Les populations de lamantins vivent dans l’estuaire du fleuve Congo où le gouvernement veut
créer un parc national marin pour protéger le lamantin et les mangroves à palétuviers.

20) Les chauves-souris ou chiroptères

Ce sont de vrais mammifères votants dont les membres sont transformés en ailes et qui jouent
un rôle biologique important. Il y a deux groupes de chiroptères
a) Les grandes chauves-souris ou Mégachiroptères : elles appartiennent toutes à une seule
famille (Pteropodidae) et sont strictement limités à l’ancien monde. Elles se nourrissent
exclusivement de fruits et de fleurs dont elles ne consomment que le jus ou le nectar, et la
nourriture est localisée grâce à leur vue et à leur odorat très développés. Les grandes chauves-
souris sont des pollinisateurs très efficaces et contribuent aussi à la reforestation d’espaces
défrichés en disséminant les graines crachées.
Elles dorment le jour cachées sur les branches des arbres, mais certaines espèces, telles que la
roussette Roussettus aegyptiacus, habitent les cavernes ou les grottes. Cette dernière espèce a
développé un système primitif d’écholocalisation basé sur des claquements de la langue. Les

138
grandes chauves-souris vivent en petits groupes de quelques individus, d’autres espèces
vivent en grands groupes de plusieurs dizaines ou même centaines de milliers d’individus, qui
se dispersent à nuit tombante, sur de grands territoires à la recherche de la nourriture. Elles
peuvent alors être très nuisibles aux pIanations. La grande roussette (Eidolon helvum), par
exemple, peut causer des dégâts sur certaines cultures.
b) Les petites chauves-souris ou Microchiroptères : elles dériveraient d’insectivores et
appartiennent à plusieurs familles. Ces microchiroptères sont tous insectivores, et il n’y a pas
de mangeurs de sang comme les vampires (qui vivent en Amérique du sud), ni d’espèces
carnivores dans la faune africaine.

B. Les oiseaux

1. Le paon congolais (Afropavo congensis)

C’est le seul faisant indigène de l’Afrique, qu’on trouve uniquement en RD-Congo. Ce bel
oiseau fut découvert grâce à une seule plume de la coiffure d’un pygmée de la forêt d’Ituri. La
femelle couve les oeufs, mais c’est le mâle qui s’occupe des petits, qu’il protège sous ses ailes
pendant la nuit. C’est une espèce strictement protégée par la loi congolaise (Appendix de
CITES) et ne peut être capturée qu’avec un permis spécial. Cependant, cette espèce est
menacée par la chasse, notamment parce que ses plumes sont un élément décoratif de grande
valeur pour certaines cultures tribales.
2. Le perroquet gris africain (Psittacus erithacus)

Il est caractérisé par un corps gris et une queue écarlate (rougeâtre). C’est le plus doué des
perroquets pour l’imitation de la parole d’où c’est un des perroquets les plus chers parmi ceux
trouvés sur le marché. Son habitat naturel est constitué par les forêts humides de la RD-Congo
et de l’Afrique de l’est. C’est une espèce protégée, mais de l’Appendix II de CITES.

3. Le pique-boeuf

C’est un oiseau au plumage jaune brunâtre qui visite le bétail et les antilopes ; ces oiseaux
circulent aisément sur toutes les parties du corps des ruminants, y compris sur le ventre, pour
examiner tous les replis de la peau de leurs hôtes. Ils se nourrissent de tiques et rendent ainsi
un service important aux ruminants. En outre, leur envol brusque alerte l’antilope d’un danger
imminent.

139
C. Les poissons

«Les eaux douces de la RD-Congo recèlent une des faunes aquatiques les plus riches du
monde entier». Nous nous limitons à signaler quelques poissons qui montrent certaines
particularités.
1. Le poisson aveugle (Caecobarbus sp.) : ce poisson habite les grottes de Mbanza-Ngungu.
2. Les protoptères (Protopterus sp.)

Ce sont des poissons de forme cylindrique pouvant atteindre 1 m ou plus de longueur. Ils ont
comme particularité le fait que les nageoires dorsale et anale confluent en arriere et forment
une nageoire caudale filamenteuse, et les nageoires paires pectorales et ventrales ne
ressemblent pas aux nageoires ordinaires des poissons : elles sont très longues et ont la forme
de fines lanières. Une autre caractéristique est l’existence des poumons, en plus des branchies,
qui permettent à ces poissons de sortir de l’eau pour avaler de l’air à la surface de l’eau ; ainsi,
ils peuvent vivre dans leurs logis sans se nourrir pendant plusieurs mois de la saison sèche.
3. Les pôlyptères (Polypterus congicus)

Les polyptères sont ainsi appelés à cause de leurs nombreuses nageoires dorsales qui portent
chacune une épine à bords tranchants. La tête est entourée d’une carapace, le poisson étant
très ossifié extérieurement. Les polyptères sont très voraces et se nourrissent de plusieurs
sortes de proies.
4. Les silures

Ce sont des poissons sans écailles (peau nue) parfois appelés « poissons-chats » à cause de
leurs barbillons qui ressemblent à la barbe d’un chat. Ils peuvent vivre dans les eaux très mal
aérées, dans les fonds boueux en saison sèche, et peuvent ramper la nuit dans les herbes
humides (existence d’un organe de respiration accessoire placé de part et d’autre de la tête).
Parmi de nombreuses espèces on peut citer
a) Claries angolensis : est un poisson très commun dans la Cuvette centrale ; leurs nageoires
dorsale, caudale et anale sont presque confluentes en arrière.
b) Le poisson électrique (Malapterurus electricus) : un poisson lourd et gras, sans nageoire
dorsale rayonnée, avec un corps orné de taches noires irrégulières. L’organe électrique est

140
constitué par la peau épaissie à travers toute la longueur du corps du poisson et fonctionne
comme une pile électrique ; il donne des charges électriques qui peuvent atteindre 100 volts.
Après un usage répété, l’organe se décharge et le poisson doit se reposer pour le recharger.

D. Les reptiles

A l’instar d’autres groupes d’animaux, la faune reptilienne de la RD-Congo est très riche.
1. Les ophidiéns : en ce qui concerne les ophidiens (serpents), nous citons les pythons, dont
le python de Seba (Python sebae) qui est le plus grand des serpents africains et qui peut
atteindre 7 m de long. Ce sont les seuls serpents qui présentent des rudiments des membres
postérieurs, sous la forme de petites griffes placées de chaque côté de la fente anale. Il faudra
aussi mentionner les typhlops, serpents fouisseurs qui passent la plus grande partie de leur
existence sous terre. Les typhlops sont généralement de petite taille, la tête n’est pas distincte
du tronc et ressemble à l’extrémité de la queue d’où le nom de « serpent à deux têtes ».
2. Le caméléon (Chaemeleon vulgaris) : ce reptile est caractérisé par quelques particularités
par rapport aux autres lézards : (1) les membres ont des doigts et orteils répartis en groupes de
trois et de deux, sont opposables et forment une pince qui permet au reptilé de saisir
facilement les branches des arbres sur lesquels il vit ; (2) la queue est longue et préhensile ;
(3) la langue est cylindrique, très extensible et l’animal la projette avec précision par exemple

141
sur un insecte qu’il veut capturer ; (4) les yeux sont relativement gros, extrêmement mobiles
et se meuvent indépendamment l’un de l’autre (bon atout pour la chasse contre les proies) ;
(5) le derme contient des cellules spéciales (chromatophores) qui permettent au caméléon de
changer très rapidement la coloration de sa peau, sous l’influence de certains facteurs (par
exemple pour imiter la couleur de l’environnement dans lequel il se trouve).
Le crocodile (Crocodilus/Crocodylus spp) : le corps de ce reptile est couvert par une carapace
d’écailles épidermiques ; il y a trois espèces de crocodiles qui vivent dans les eaux de la RD-
Congo : (1) le crocodile du Nil (crocodile à large museau) (Crocodylus niloticus), espèce la
plus répandue, qui peut atteindre plus de 5 m de longueur et s’attaque à l’homme. Il sort de
l’eau pour dormir et se chauffer au soleil sur la terre ferme (toujours au même endroit) ou
pour y déposer des oeufs ; (2) le faux-gavial ou crocodile « mangeur de poissons » (C.
cataphractus), a une taille plus petite, un museau étroit et allongé, très commun dans des
cours d’eau en forêt ; (3) le « petit crocodile de forêt » (Osteolaemus tetraspi), mesùrant
moins de 2 m de longueur et répandu surtout dans les régions marécageuses et les petits
ruisseaux.

4.1.2 Conservation et protection de la faune

A cause de nombreux avantages que l’homme tire des animaux sauvages, et pour une
utilisation durable de la faune, un besoin se fait sentir pour la conservation de cette faune.
L’évolution du processus de conservation et de protection de la faune en RD-Congo en
particulier et en Afrique en général est passée par plusieurs étapes.

142
²1) Epoque précoloniale

Elle part du XIXème siècle pendant lequel, l’homme dépendait de la chasse et de la pêche
comme sources de protéines pour les populations forestières d’Afrique centrale. On pense que
pendant cette époque, il n’y a pas eu, ou il y a eu peu d’impact profond et durable sur la faune
à cause de :
- la densité des populations
humaines trop faible ;
- manque d’équipement sophistiqué
de chasse et de pêche (filets et armes à feu) ;
- fait que beaucoup de populations
avaient désigné des espèces animales à ne pas tuer ni consommer ;
- fait que beaucoup de forêts étaient
des lieux funéraires et des forêts sacrées.

2) Epoque coloniale

Elle est caractérisée par une rupture entre l’homme et la nature provoquée par l’arrivée des
Européens en Afrique. En effet, à partir de 1850, on assiste à l’utilisation des armes à feu qui
va faciliter la collecte de l’ivoire, cet or blanc, une véritable devise forte qui «arrondissait les
honoraires des fonctionnaires coloniaux» (Vande weghe, 2004, p. 283). La chasse fut ainsi
organisée par lês colons et était devenue un « sport noble» réservé aux étrangers, non pas
seulement pour l’ivoire mais aussi pour la viande. Parfois la chasse était interdite aux
autochtones, et des réserves de chasse furent créées « ar les pouvoirs coloniaux pour
soustraire de vastes portions du territoire à l’emprise des autochtones ».

3) Création des parcs nationaux et des réserves de faune


L’idée de créer de grands parcs nationaux au Congo naquit en 1919 suite à un voyage du roi
des Belges Albert 1er effectué aux Etats-Unis, au cours duquel il visita le Parc National de
Yellowstone. Ainsi fut créé le Parc National Albert, renommé Parc National des Virunga en
1969, le premier parc national d’Afrique. D’autres parcs et réserves de faune furent créés
ensuite :
• 1938 : Parc national de la
Garamba ;
• 1939 : Parc national de l’Upemba ;
• 1970 : Deux grands parcs
nationaux de forêt, la Salonga et la Maïko ;
• 1970 : Parc national de Kahuzi-
Biega ;
• 1992 : Réserve de Faune des
Okapis (1,37 millions d’hectares en pleine forêt de l’Ituri), et la Réserve Naturelle des
Mangroves à Moanda (Bas-Congo)

Malheureusement, les parcs et autres aires protégées deviennent les sites des affrontements
pendant les guerres et conflits armés. Entre 1996 et 2004, « plus de 100 gardes furent tués au
Parc National des Virunga » (Vande weghe, 2004, p. 289) ; d’autres gardes ont fui. En outre,
la faune est souvent massacrée pour la viande et pour l’ivoire ou pour le simple plaisir de tuer.

143
Vande weghe (2004) affirme que « les dégâts engendrés par les flots de refugiés sont plus
profonds et plus permanents. C’est le cas de la guerre du Rwanda avec l’afflux de 1,2 millions
de refugiés dans la région de Bukavu et de Goma en 1994. Des bandes de refugiés armés
chassèrent la faune pour la vendre dans les camps. Avec la guerre qui débuta en 1996 en RD-
Congo, la dégradation des parcs nationaux du Kivu prit des proportions plus alarmantes. Une
grande partie de ces parcs tomba aux mains des rebelles et les trois quarts de gorilles du Parc
National du Kahuzi-Biega furent probablement exterminés ».

4) Les conventions

Plusieurs rencontres internationales sont organisées et des conventions signées pour exprimer
la volonté de conserver la nature en général et faune en particulier. Ci-dessous quelques unes
de ces conventions :
 Convention de Londres de 1933
traitant de la conservation de la faune et de la flore à l’état naturel.
 Convention d’Alger ou Convention
africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles ; signée en 1968
à Alger par les nouveaux Etats africains. C’est un cadre général pour la protection et la
gestion des ressources naturelles, qui définissait des concepts et établissait des
prescriptions qui devaint être reprises dans les ‘textes nationaux, comme dans la
Convention de Londres susmentionnée. Malheureusement, la Convention d’Alger
n’avait pas produit des résultats escomptés, car elle n’avait pas été dotée d’un
secrétariat permanent, ni d’un budget, ni même des moyens de mise en oeuvre. En
définitive, elle avait reçu une attention très limitée de la par de l’OUA.
 Convention sur le patrimoine
mondial naturel et culturel de 1972.
 Convention de Washington sur le
commerce international des espèces en danger ou CITES (Convention on International
Trade of Endagered Species) de 1973.
 Convention de Bonn sur les
espèces migratrices de 1979.
 Convention de Rio sur la diversité
biologique de 1992.
Toutes ces conventions ont eu des problèmes d’application : par exemple, aucun
gouvernement n’a été capable d’enrayer le trafic de l’ivoire (malgré la convention de
Washington) ; dans plusieurs pays, il y a eu même une récrudescence de ce trafic.

5) Un aperçu sur les efforts de conservation et protection de la faune en RD-Congo


Outre sa participation dans les forums internationaux sur la biodiversité et la conservation de
la faune, la RD-Congo a pris des initiatives louables de protection de la faune, er collaboration
avec divers partenaires. II s’agit notamment de :

a) Le Jardin Zoologique de Kinshasa

La création du Jardin Zoologique à Kinshasa intervint après la Société de Botanique et de


Zoologie congolaise créée en 1935 et dont le but poursuivi était d’instruire le public sur la
flore et la faune congolaise, et de l’intéresser à la conservation de la nature. Le Jardin
Zoologique de Kinshasa fut inauguré le 17 janvier 1938, mais l’idée de créer un jardin
zoologique à Kinshasa commença avec M. Fernand de Bock en 1933. Le jardin servit de lieu

144
de transit pour tous tous les animaux capturés à l’intérieur du pays et destinés aux jardins
zooIogiques des villes de la métropolé. Actuellement, ce jardin ne contient que quelques
animaux, généralement mal entretenus.

b) Création de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) tire ses origines des années
1925 avec la création par décret royal du Parc Albert, l’actuel Parc National des Virunga.
C’est le premier parc national à être créé au Congo et en Afrique, dans le but de protéger plus
particulièrement le gorille de montagne. On y découvrit par la suite, le gorille de plaines de
l’est. Ce premier parc fut géré par l’Institut des Parcs Nationaux du Congo Belge (IPNB), créé
en 1934. Autres parcs créés et gérés par IPNB sont : Parc National de la Garamba, créé en
1938 et Parc National de l’Upemba créé en 1939. Après l’indépendance en 1960, le Ministère
de l’Agriculture eut la responsabilité de gérer les trois parcs.
Cette institution (IPNB) avait connu plusieurs changements de noms :
- 1934 : IPNB ;
- 1967 : Institut des Parcs Nationaux
du Congo (IPNC) ;
- 1972 : Institut National pour la
Conservation de la Nature (INCN) ;
- 1975 : Institut Zaïrois pour la
Conservation de la Nature (IZCN) ;
- 1997 : Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature (ICCN).
Outre la création des parcs nationaux et d’une institution (ICCN) pour la gestion de ces parcs,
la RD-Congo, bénéficie de l’appui de certains donateurs, à travers de vastes programmes,
pour la conservation de la faune notamment dans les sites du Patrimoine mondial : Parcs
Nationaux de la Salonga, de la Garamba, des Virunga et du Kahuzi-Biega, et la Réserve de
Faune des Okapis. Des partenaires techniques tels que le Fonds Mondial pour la Nature
(WWWF) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) travaillent avec
ICCN pour protéger la faune en RD-Congo.

c) Le Programme “Man and Biosphere” (MAB)


La RD-Congo participe à cet important programme initié par l’UNESCO au cours des années
1970 et qui implique quatre autres pays : Ouganda, Gabon, Cameroun et le Congo. C’est un
programme scientifique international qui a pour objectif la création d’un réseau de réserves de
la biosphère et comprend de la recherche, du suivi, de la formation et de I’éducation, ainsi que
des actions directes de conservation. En RD-Congo, le programme est mis en œuvre dans la
Réserve de Biosphère de Luki (Bas-Congo) et à Yangambi (Province Orientale).
d) Réserve de Kimwenza, le Sanctuaire « Lola ya Bonobo », pour la protection de bonohos
(financement extérieur dont celui de l’USAID).

6. Aperçu sur la biotechnologie animale


6.1 Biotechnologie et biotechnologie animale

La biotechnologie peut être définie comme « l’apport de la connaissance scientifique dans les
processus de préparation par lesquels des produit commercialisables sont faits à partir des

145
phénomènes biologiques ». Les produits commercialisables d’origine animale sont des
produits cellulaires, des composés protéiniques, qui sont des enzymes, des hormones et des
vaccins animaux. Ils sont utilisés de plusieurs manières et dans plusieurs domaines pour
assurer le bien-être des humains.

6.2 Quelques domaines d’application de la biotechnologie animale

1) Traitement des maladies : La glande mammaire de vache ou du buffle (et d’autres


mammifères) peut produire des protéines, des lipides et des sucres spécifiques. Avec le génie
génétique, Ingénierie génétique (Genetic engineering) spécialement la technologie dé l’ADN
recombinant (voir cours de génétique végétale et ingénierie génétique Ir1), on peut ainsi
assurer la production des protéines spécifiques qui peuvent être utilisées pour le traitement de
certaines maladies.
Exemple : traitement du diabète sucré : l’insuline humaine en production depuis les années
1980 sert au traitement du diabète. Mais avant l’ingénierie génétique, la maladie se traitait
uniquement avec l’insuline de vache (insuline bovine) ou de porc (insuline porcine).
Cependant, l’injection de deux types d’insuline (différentes de l’insuline humaine par trois
acides aminés et un acide aminé, respectivement) dans une personne diabétique, on peut
provoquer des réactions secondaires ; en plus, il y a les risques de contamination de l’insuline
à partir des animaux contaminés avec des virus par exemple ; il y a aussi les objections
éthiques à l’utilisation de l’insuline animale. Pour remédier à cette situation, l’insuline
humaine synthétique est produite avec l’ingénierie génétique : le gène.qui code pour l’insuline
humaine est transféré dans le microorganisme (bactéries ou levures) qui se multiplie et produit
l’insuline humaine, et le produit est ensuite collecté et purifié ; il peut ensuite être injectée
dans les personnes diabétiques.
2) Augmentation de la production de viande : avec l’ingénierie génétique, on peut assurer
la croissance des muscles (le muscle, c’est la viande) en transférant des gènes étrangers dans
le génome du bétail et modifier ainsi, par ce processus, des traits de production animale en ce
qui concerne la quantité de viande. Certaines hormones stéroïdes telles que la «bovine
somatotrophin» (BST) et la testostérone sont utilisées pour stimuler la croissance des muscles
chez le gros bétail pour des bénéfices commerciaux.
3) Stimulation de la production du lait et changement de la composition de lait :
l’injection de BST (produit par ingénierie génétique) peut augmenter la production de lait par
10-15 % ou plus chez la vache, sans une augmentation correspondante dans la consommation
des aliments. En outre, par le transfert des gènes étrangers dans le génome du bétail on peut
modifier la composition de lait, en ajoutant de nouvelles protéines dans le lait.
N.B. Les effets indésirables sur les vaches et les effets secondaires à long terme chez les
humains ne sont pas bien connus.
4) Augmentation et amélioration génétique du cheptel : les hormones (par exemple les
hormones d’origine placentaire) sont isolées et purifiées, et injectées dans des animaux hôtes
(donneurs) pour stimuler leurs ovaires et provoquer ainsi une grande augmentation du taux
d’ovulation (superovulation ou production d’un grand nombre d’ovules, à l’aide des
gonadotrophines pour les vaches). Ces ovules peuvent être collectés des animaux donneurs et
transférés dans des animaux récepteurs (à faible taux de reproduction), qui produiront un plus
grand nombre de petits (insémination artificielle et transfert d’embryons dans les mères
adoptives).

146
4) Reproduction en captivité des espèces en danger : la technique décrite ci-dessus peut
servir pour la production des embryons qui peuvent être transférés dans des animaux
récepteurs en captivité pour assurer la reproduction des espèces en danger.
5) Augmentation de la production de laine : la production de laine par les moutons dépend
de la disponibilité des acides aminés contenant du souffre. Il y a des méthodes qui permettent
d’augmenter la disponibilité en acides aminés au mouton pour augmenter la quantité de laine ;
une des méthodes est l’utilisation de la technologie de l’ADN recombinant pour produire les
animaux capables de synthétiser des acides aminés soufrés.
6) Production des vaccins : les belges faisaient l’élevage des chimpanzés au Centre de Lindi
pour la production des vaccins contre la poliomyélite. Les tissus des reins de ces animaux
étaient cultivés à cette fin.
7) Cultures des cellules d’insectes : la technologie de la culture des cellules d’insectes est
largement utilisée pour produire des protéines recombinantes et des insecticides viraux
améliorés. On utilise les baculovirus (infectant exclusivement des invertébrés mais pas les
vertébrés ni les plantes) dont les virus de polyhédrose nucléaire (NPV) qui ont de l’ADN
circulaire et sont des pathogènes naturels des cellules de lépidoptères ; ils peuvent être
cultivés in vitro.

Références bibliographiques

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