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UNIVERSITE GASTON BERGER

UFR des Sciences Agronomiques, de l’Aquaculture et des Technologies


Alimentaires (S2ATA)
Section Aquaculture

Effets de la substitution de la farine de maïs (Zea


mays) par du tourteau de Touloucouna (Carapa
procera) sur la croissance et la survie de
Oreochromis niloticus

Rapport de fin de stage de fin d’études pour l’obtention


du diplôme de Licence en Sciences Agronomiques
(Option : Aquaculture)

Par

Mlle Fatoumata Ndiaye

Encadrement
Monsieur Farokh Niass (UGB)
Monsieur Jean Fall (IUPA)

Année universitaire : 2019-2020


DEDICACES

Par ALLAH le Tout-Miséricordieux

Au Seigneur de l’Univers et à son prophète Mohammad (Paix et Salut sur


Lui).
Aucune supplication aucune déclaration n’est assez expressive pour dire toute la gratitude
que je ressens. Je ne peux assez Vous remercier pour tous les bienfaits dans ma vie. Mon
amour pour Vous est insondable et gouverne tous mes actes. Puisse-t-il toujours en être ainsi.

A mes parents
Papi et Mamie, vous qui avez mis tant d’ardeur et d’amour à m’inculquer de nobles valeurs
et à façonner la personne que je suis aujourd’hui. A mon père mon pilier, cette merveilleuse
personne qui toujours me soutient et à ma mère cette femme admirable et inspirante, je ne
saurai vous exprimer tout mon amour et ma reconnaissance. Je vous dois la vie, je vous dois
tout.

A mes frères et sœurs


Mohamed, Seydina, Demba, Marieme, Papi, Matou et Ami, ma vie aurait été bien
monotome sans vous. Votre réconfort et surtout votre présence m’aide à avancer dans ce
monde. Vous êtes ma famille, ma motivation et ma lumière au bout du tunnel.

A ma deuxième Maman
« Mère », comme je t’appelle affectueusement, tu es certainement l’une des personnes qui
croit le plus en moi. Tata Mamou, ta fille te dit Merci pour tous les efforts consentis pour
son bien-être et sa réussite. Une maman comme toi est une bénédiction.

A mes amis, ma deuxième famille


Aicha, Aissatou, Bintou, Amet, Demba et Mbagnick pour toutes ces années de bonheur, de
tristesse et de soutien mutuel je vous suis profondément reconnaissante. Les souvenirs des
rires que vous avez créés et des larmes que vous avez effacées de mon visage restent gravés
dans mon cœur.

ii
REMERCIEMENTS

Ce travail n’aurait certainement pas pu être achevé sans le concours de personnes spéciales à
qui je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes sincères remerciements :

A Monsieur Jean Fall, professeur à l’IUPA pour sa disponibilité, sa présence sur le terrain et
ses précieux conseils. Vous m’avez marqué par votre rigueur et votre engagement.

A Modou Sow, mon mentor à la générosité incontestée. Ce stage n’aurait assurément pas pu
se faire sans ton implication, ton aide et ta dévotion. Mille merci car un seul ne suffirait pas.

A Monsieur Farokh Niass, mon professeur encadreur à l’UGB, vous êtes un exemple de
bonté et de disponibilité. Merci pour toutes ces fois ou vous m’avez encadré, merci pour la
formation de qualité.

Aux étudiants de l’IUPA pour leur chaleureux accueil et les conseils prodigués : Awa Diop
Mbengue, Soukeyna Sarr, Codou Diop, Selemane Thiaw, Ibrahima Goudiaby, Seydou
Bâ, Paul Ndour. Je vous adresse à tous un grand Merci.

iii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ANA : Agence Nationale de l'Aquaculture
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
°C : Degrés Celsius
CCM : CarboxyMetylCellulose
g : Gramme
GPma : Gain de Poids moyen absolu
GPmf : Gain de Poids moyen final
GPMmr : Gain de Poids Moyen relatif
IUPA : Institut Universitaire de Pêche et d'Aquaculture
Kg : Kilogramme
O2 : Dioxygène
pH : Potentiel Hydrogene
Pmf : Poids Moyen final
Pmi : Poids Moyen
R1 : Régime 1
R2 : Régime 2
R3 : Régime 3
TCA : Taux de Conversion Alimentaire
TCS : Taux de Croissance Spécifique
TS : Taux de Survie
UCAD : Université Cheikh Anta Diop
UGB : Université Gaston Berger

iv
Liste des figures et tableaux

FIGURE I  : FRUIT DE CARAPA PROCERA...........................................................................................5


FIGURE II  : VALEURS NUTRITIONNELLES DU TOURTEAU DE CARAPA PROCERA.....................................5
FIGURE   III : REPRÉSENTATION EN 3D DE LA SERRE PISCICOLE DE L’I.U.P.A.......................................7
FIGURE IV  : MATÉRIEL BIOLOGIQUE................................................................................................7
FIGURE V  : MATÉRIEL D’ÉLEVAGE ET DE CONTRÔLE..........................................................................8
FIGURE VI : MATÉRIEL DE MESURE.................................................................................................9
FIGURE VII  : MATÉRIEL DE FABRICATION D’ALIMENT........................................................................9
FIGURE VIII : VARIATION DU TAUX DE SURVIE(%) SELON LES DIFFÉRENTS RÉGIMES...........................14

TABLEAU I  : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE OREOCHROMIS NILOTICUS.................................10


TABLEAU II  : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE ZEA MAYS.......................................................12
TABLEAU III: COMPOSITION CHIMIQUE DU MAÏS EN % MS (Zea mays L.) (Anonyme 1, 2005)......13
TABLEAU IV  : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE CARAPA PROCERA...........................................14
Tableau V : Composition alimentaire des différents régimes...............................................20
TABLEAU   VI: R ELEVÉ DES VALEURS DE LA TEMPÉRATURE DURANT L’EXPÉRIENCE..............................22
TABLEAU VII  : RELEVÉ DES VALEURS DE PH..................................................................................22
TABLEAU VIII  : PARAMÈTRES DE CROISSANCE, D’EFFICACITÉ ALIMENTAIRE ET DE SURVIE DURANT
L’ EXPÉRIENCE ..............................................................................................................................23

v
RESUME
Cette étude évalue les effets de la substitution de la farine de Zea mays par le tourteau de
Carapa procera sur la croissance et la survie de Oreochromis niloticus. Trois régimes furent
élaborés : un régime témoin R1, deux régimes expérimentaux R2 et R3 contenant
respectivement 50% et 100% de tourteau de Carapa. Pour chaque régime, un triplicata a été
utilisé avec 15 alevins d’un poids moyen de 0.3g dans chaque bac. Les individus ont été
nourris avec une ration égale à 15 % de la biomasse. Divers paramètres ont été étudiés à
savoir le Gain de Poids moyen absolu (Gpma), le Gain de Poids moyen relatif (GPmr), le
Taux de Croissance Spécifique (TCS), le Taux de Conversion Alimentaire (TCA), le Taux de
Survie (TS). Les valeurs obtenues suggèrent que le tourteau de Carapa n’a pas d’effets
notables sur le poids des individus et sur l’amélioration du taux de survie, l’aliment témoin
présentant les meilleurs résultats. Certains auteurs (BAYALA B. et al, 2019) traitent, en effet,
d’une certaine toxicité du Carapa qu’il serait intéressant de mieux étudiée.
Mots-clés : Oreochromis niloticus, Zea mays, Carapa procera

vi
SOMMAIRE

DEDICACES.........................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS..............................................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES......................................................................................iv
Liste des figures et tableaux...............................................................................................v
RESUME............................................................................................................................vi
SOMMAIRE.......................................................................................................................vii
INTRODUCTION..................................................................................................................0
CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE..............................................................................1
I.1. Présentation de l’espèce de poisson Oreochromis niloticus......................................................1
I.1.1. Taxonomie de O.niloticus....................................................................................................1
I.1.2. Caractéristiques biologiques de O.niloticus........................................................................2
I.1.3. Exigences écologiques et nutritionnelles de O. niloticus....................................................2
I.1.3. Quelques chiffres sur l’élevage de O.niloticus au Sénégal et dans le monde.....................2
I.2. Présentation de l’espece végétale Zea mays..............................................................................2
I.2.1. Taxonomie de Zea mays......................................................................................................2
I.2.2. Valeurs nutritionnelles de Zea mays et contribution dans l’alimentation aquacole..........3
I.2.3. Utilisation du mais au Sénégal.............................................................................................4
I.3. Présentation de l’espèce végétale Carapa procera....................................................................4
I.3.1. Taxonomie de Carapa procera............................................................................................4
I.3.2. Caractères phénotypiques et chimiques de Carapa procera..............................................5
I.3.3. Utilisation du Carapa procera au Sénégal...........................................................................6
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES.............................................................................6
II.1. Présentation du milieu d’étude.................................................................................................6
II.2. Matériel.....................................................................................................................................6
II.2.1. Matériel biologique............................................................................................................6
II.2.2. Matériel d’élevage et de contrôle et matériel de mesure.................................................7
II.2.3.Matériel de fabrication d’aliment.......................................................................................8
II.3 Méthodes....................................................................................................................................9
II.3.1. Approvisionnement et transformation des matières premières.......................................9
II.3.2. Analyse biochimique des matières premières...................................................................9

vii
II.3.3. Méthode de formulation des aliments.............................................................................10
II.3.4. Processus de fabrication des aliments.............................................................................10
II.3.6. Conditions et méthodes d’élevage...................................................................................11
II.3.7. Paramètres de croissance, d’efficacité alimentaire et de croissance..............................11
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS.......................................................................12
III.1. Résultats.................................................................................................................................12
III.1.1. Synthèse des données relatives à la température et au pH de l’eau..............................12
III.1.2. Taux de survie, de croissance et efficacité alimentaire des différents régimes proposés
.....................................................................................................................................................13
III.2.Discussions...............................................................................................................................15
III.2.1. Température et pH..........................................................................................................15
III.2.1. Paramètres de croissance, d’efficacité alimentaire et de survie....................................15
CONCLUSION....................................................................................................................17
Références bibliographiques............................................................................................18
Webographie...................................................................................................................19

viii
INTRODUCTION

Avec ses 718 km de côte, le Sénégal possède l’un des littoraux les plus poissonneux au
monde. Toutefois, depuis une cinquantaine d’années, les pêcheries mondiales enregistrent des
baisses notoires quant au volume de leurs captures et la situation nationale ne fait pas
exception à la règle. Dans un pays où le poisson représente pour la population 70 % des
apports nutritionnels en protéines d’origine animale (rapport ISS 2016), il importe de
développer le secteur de l’aquaculture pour combler la déficience des pêches de captures ;
mais également afin de participer à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à la
réduction de la pauvreté.
La Banque mondiale dans un rapport publié en 2014 (Fish to 2030 : Prospects for fisheries
and aquaculture ; 2014) prédit qu’en 2030, 62% du poisson consommé sera issu de
l’aquaculture. Les frais d’alimentation contribuant à hauteur de 50-60% aux coûts de
production (Balarin et Haller, 1983), le développement de ce secteur passe irrémédiablement
par l’utilisation d’un aliment de qualité et de coût abordable.
Le maïs, qui est une matière première grandement utilisée dans l’industrie aquacole pour la
fabrication d’aliments est une denrée rare au Sénégal. L’autosuffisance alimentaire n’est pas
atteinte et l’aquaculture se constitue en concurrent direct quant à la consommation humaine.
Cette situation exacerbe la cherté de l’aliment pour poisson et il est urgent de trouver une
ressource alternative. Les études se sont alors tournées vers le Carapa procera, plante à
valoriser et endogène du Sud du pays (Casamance) dont le tourteau est inutilisé et abandonné
dans la nature.
C’est dans ce contexte et après analyses de toutes ces situations que s’est posé la
problématique à l’origine de ce mémoire : à quel pourcentage le tourteau de Carapa procera
pourrait remplacer la farine de maïs dans la formulation d’un aliment disponible, performant
et peu couteux ?
La présente étude se veut d’apporter sa contribution quant à la possibilité d’intégrer le
tourteau de Touloucouna dans la liste des matières premières à utiliser dans l’aquaculture afin
d’optimiser la croissance et la survie de l’espèce Oreochromis niloticus.

ix
Elle se décline en trois parties principales :

 Chapitre I: il fait état de la synthèse bibliographique sur le thème abordé et traite de la


littérature concernant Oreochromis niloticus, Zea mays et Carapa procera
 Chapitre II : dans lequel, nous listerons l’ensemble du matériel et les méthodes utilisés
au cours de cette expérience
 Chapitre III : les résultats et discussions autour du sujet traité seront dressés au cours
de ce dernier chapitre.

CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

I.1. Présentation de l’espèce de poisson Oreochromis niloticus


I.1.1. Taxonomie de O.niloticus
Oreochromis appartient à la sous famille des tilapias et à la famille des Cichlides. Tilapia est
un nom générique qui regroupe plusieurs espèces de poissons appartenant à trois genres :
Oreochromis, Sarotherodon et Tilapia. Le tableau ci-dessous détaille sa classification
taxonomique :
TABLEAU I : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE OREOCHROMIS NILOTICUS
Classification
Animalia
Règne

Embranchement Chordata

Sous-embr. Vertebrata

Super-classe Osteichthyes

Classe Actinopterygii

Ordre Perciformes

Famille Cichlidae

Genre Oreochromis

Espèce Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758)

I.1.2. Caractéristiques biologiques de O.niloticus


Le tilapia du Nil est un poisson au corps comprimé, pas très allongé et aux écailles cycloïdes.
Il a une teinte grisâtre qui vire au rouge vers la fin des nageoires dorsale et anale, son dos est
vert-olive. Sa ligne latérale est discontinue et la nageoire caudale est tronquée. Il est aisément
reconnaissable grâce à des rayures verticales régulières et noires qui sont présentes sur sa
nageoire caudale. On remarque 19 à 26 branchiospines sur la partie inférieure du premier

x
arc branchial (Lévêque et al., 1992; Paugy et al., 2004). Avec une reproduction facile,
Oreochromis niloticus présente une croissance rapide en fonction des conditions du milieu et
peut atteindre un poids maximal de 5 kg. Il peut avoir une longévité de plus de 10 ans.

I.1.3. Exigences écologiques et nutritionnelles de O. niloticus


Le tilapia du Nil est une espèce eurytope c’est-à-dire qu’elle peut s’adapter à une large
gamme de variations écologiques. Elle préfère cependant vivre dans une eau peu profonde.
Les températures optimales pour de bonnes performances de croissance sont situées entre 24
et 26°C. Il peut toutefois survivre pendant plusieurs heures à des températures extrêmes de
7 °C et 41 °C. La salinité requise de l’eau avoisine les 11.5g/l (Mashaii et al, 2016) et le pH
compris entre 8 et 11. Il peut vivre dans une eau à teneur très faible en oxygène (0.1mg/l)
(Lacroix, 2004).
Oreochromis niloticus est un poisson omnivore et essentiellement brouteur mais son
l’alimentation en milieu naturel est principalement composée de phytoplancton et de
périphyton. Ils consomment par ailleurs de petits invertébrés, des animaux de la faune
benthique ainsi que les détritus et les films bactériens liés aux détritus.

I.1.3. Quelques chiffres sur l’élevage de O.niloticus au Sénégal et dans le


monde
La production aquacole du tilapia du Nil a débuté en 1983 au Sénégal. Restée longtemps en
deçà du cap des 100 tonnes, elle se chiffre en 1999 à 105 tonnes. Entre 2000 et 2003, elle
expérimente toutefois une chute avant de grimper à 160 tonnes/an et à 1095 tonnes en 2014
(ANA, 2015). A l’échelle mondiale, la production mondiale en 2017 était de l’ordre de 6.5
millions de tonnes. Les plus grands producteurs de Oreochromis niloticus sont : la Chine
(47,6%), l’Egypte (16,5%), l’Indonésie (12,5%) et la Thaïlande (10,3%). Ces pourcentages
sont fonction de la production mondiale.

I.2. Présentation de l’espece végétale Zea mays


I.2.1. Taxonomie de Zea mays
Originaire du Mexique, le maïs ou Zea mays est une plante herbacée tropicale annuelle de la
famille des Poacées (graminées). Son nom générique, Zea, vient du grec, zeia, qui désignait
dans l’Antiquité une sorte de blé. Ce nom lui a été attribué par Linné en 1753 qui créa un
nouveau genre pour cette plante très différente des autres graminées connues à l’époque.
Cette plante constitue la seule espèce du genre Zea. Elle est toutefois subdivisée en quatre
sous-espèces, le maïs et trois téosintes annuelles.

TABLEAU II : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE ZEA MAYS


Règne Plantae

Classe Liliopsida

Ordre Cyperales

xi
Famille Poaceae

Genre Zea

Espèce Zea mays


L., 1753

I.2.2. Valeurs nutritionnelles de Zea mays et contribution dans


l’alimentation aquacole
Plante pouvant avoir différentes tailles allant de 40 cm à 6 m, le maïs a longtemps été cultivé
dans le but de servir dans l’alimentation autant humaine qu’animale. En effet, ses deux
composants chimiques les plus importants, l’amidon et les protéines, en font une matière
première de choix. Le maïs peut constituer un fourrage sous différentes formes.
TABLEAU III: COMPOSITION CHIMIQUE DU MAÏS EN % MATIÈRE SÈCHE (MS) (Zea mays L.) (Anonyme
1, 2005)

Matière 86.42
sèche

Protéines 9.57
brutes

Matières 4.38
grasses

Cendres 1.43
brutes

Calcium 0.050

Phosphore 0.30

Potassium 0.37

Magnésium 0.12

Amidon 73.35

I.2.3. Utilisation du mais au Sénégal


Les céréales sont des produits à consommation importante au Sénégal. Le maïs, est de ce fait,
fortement cultivé dans le sud du pays et dans le bassin arachidier. Ce qui n’empêche pas sa
production à l'échelle nationale de demeurer faible et insuffisante à satisfaire la demande

xii
locale. Cette situation pousse l’Etat sénégalais à importer de grandes quantités pour
l’alimentation humaine, qui peine malgré tout à être satisfaite. Ainsi, l’industrie de
l’alimentation animale qui se pose en concurrent, ne dispose pas des quantités voulues de
cette matière première.

C’est dans ce contexte que des études ont été menées afin de soulager la pression sur le maïs
sans pour autant altérer la qualité de l’aliment proposé. Avec un taux de protéines de 7. 98%,
le tourteau de Carapa s’est constitué comme une bonne alternative quant à ce problème.

I.3. Présentation de l’espèce végétale Carapa procera


I.3.1. Taxonomie de Carapa procera
Le Carapa procera mieux connu sous le nom de Touloucouna au Sénégal est une espèce
d’arbre appartenant à la famille des Méliacées. Le genre Carapa a été décrit pour la première
fois par Aublet en 1775 dans Neotropics. La plante se retrouve en Amérique, en Afrique mais
également en Asie. En Afrique, on peut la rencontrer dans la zone occidentale et équatoriale,
du Sénégal à l’Angola. Dans ces régions elle peut porter d’autres appellations tels que : Gobi,
Ala ou encore Agogo.

TABLEAU IV : CLASSIFICATION PHYLOGÉNÉTIQUE DE CARAPA PROCERA

Classification
Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Rosidae

Ordre Sapindales

Famille Meliaceae

Genre Carapa

xiii
FIGURE I  : FRUIT DE CARAPA PROCERA
DC. 1824 Classification phylogénétique

I.3.2. Caractères phénotypiques et chimiques de Carapa procera


Il existe très peu d’études concernant le Carapa procera. Pourtant cette plante oléagineuse est
utilisée dans de nombreux domaines tels que l’alimentation, la cosmétique ou la médecine
thérapeutique. Ce grand végétal qui peut atteindre 45 mètres de hauteur possède un tronc
droit et cylindrique au diamètre compris entre 40 et 60cm. D’ordinaire, les premières
branches cylindriques apparaissent dès que l’arbre atteint 20m de hauteur. Ces dernières sont
dotées d’écorces grisâtres et lisses sur des arbres juvéniles alors que sur les arbres les plus
matures elles sont facilement détachables. Les feuilles de Carapa procera peuvent être
longues de 80 cm environ avec des folioles de 6 à 18 cm. A la maturité ou quintessence, les
capsules de Carapa procera s’ouvrent en 5 valves contenant chacune 10 graines brunes.

Cette plante oléagineuse est bien entendu riche en matières grasses (36.3%) et glucides
(cellulose 45.5%; hémicellulose:13.5% et lignine : 32,5%). Toutefois elle est un moins riches
en protéines (7.98)

FIGURE II  : VALEURS NUTRITIONNELLES DU TOURTEAU DE CARAPA PROCERA

xiv
I.3.3. Utilisation du Carapa procera au Sénégal
Au Sénégal, l’arbre se retrouve principalement voire uniquement dans la zone Sud du pays
(Casamance). Il est donc évident qu’elle ne représente pas une ressource en abondance.
Cependant, le tourteau qui est inutilisé par les agriculteurs est rejeté dans la nature en tant que
déchet. C’est donc dans un souci de préservation de l’environnement et de valorisation de
cette plante que le tourteau a été utilisé et incorporée dans un aliment pour poisson.

CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES

II.1. Présentation du milieu d’étude


Notre expérience a été entièrement menée à la station aquacole de l’Institut Universitaire de
Pêche et d’Aquaculture (IUPA), située à l’intérieur de l’Université Cheikh Anta Diop
(UCAD) au sein du département de biologie animale, entre le jardin botanique et le restaurant
de la Faculté des sciences.
C’est une serre de 331 m2 abritant 12 bassins en fibres de verres ayant une capacité de
remplissage de 1.2 m3, un bassin en ciment recouvert d’une bâche et un autre en béton de
capacités respectives 20 m3 et 25 m3. L’élevage s’y fait en système ouvert.
L’approvisionnement en eau se fait à partir du robinet. Cette eau est ensuite envoyée dans un
réservoir de 2 m3 et une cuve de 10 m3. Cette eau est déchlorée et décantée avant d’être
distribuée dans toute la station au moyen d’une pompe. La vidange des bassins se fait au
moyen des vannes que possède chaque bassin. Toutes les eaux se mélange au niveau du canal
d’évacuation avant de rejoindre les égouts.

FIGURE   III : REPRÉSENTATION EN 3D DE LA SERRE PISCICOLE DE L’I.U.P.A


II.2. Matériel
II.2.1. Matériel biologique
Dans le cadre de notre étude, trois éléments ont été utilisés : les alevins de Oreochromis
niloticus, le tourteau de Carapa procera et la farine de Zea mays.
 Les alevins de Oreochromis niloticus : pour les besoins de notre expérience, 135
larves d’Oreochromis niloticus ont été utilisées. Elles ont été réparties équitablement

xv
dans 9 bacs soit un nombre de 15 dans chaque contenant. La biomasse a également été
homogène avec un poids total de 0.3 g dans chaque bac d’élevage.
 Le tourteau de Carapa procera : il s’agit d’un résidu solide sous forme de poudre
obtenue après traitement des graines de Carapa pour obtenir l’huile de cette plante. Le
tourteau est de couleur marron foncé et d’odeur légèrement forte. C’est une farine très
riche en matière (36.3%) grasse mais légèrement faible au niveau de la teneur en
protéines (7.98%).
 La farine de Zea mays : la farine de maïs est obtenue après mouture ou broyage des
grains de maïs et est de couleur jaune clair. Elle a été utilisée pour sa teneur en
matière grasse et protéines (Figure 3).

Alevins de Oreochromis niloticus Tourteau de Carapa procera Farine de Zea mays

FIGURE IV  : MATÉRIEL BIOLOGIQUE

II.2.2. Matériel d’élevage et de contrôle et matériel de mesure


 Matériel d’élevage et de contrôle
Il s’agit de tout le matériel utilisé pour l’élevage des alevins tout au long du cycle.

 Les bacs : il s’agit de bacs en plastique avec couvercle et ayant une capacité de
remplissage de 40 L. Pour les besoins de l’expérience, 9 bacs ont été utilisés et
remplis à moitié soit par 20 L d’eau.
 La pompe à air et les diffuseurs : une quinzaine de diffuseurs (bulleurs) a été
nécessaire pour oxygéner l’eau de nos bacs. Ils sont alimentés par un compresseur
d’air.
 Le seau et le tamis: le seau servait à puiser de l’eau dans les réservoirs et le tamis à
empêcher les particules indésirables de se retrouver dans le milieu d’étude.
 Le tuyau et les épuisettes : le tuyau servait au siphonage de l’eau des bacs d’élevage
et les épuisettes à la manipulation des poissons
 Les tuyaux en plastique et la pompe à eau : ils sont utilisés pour faire des raccords
depuis la pompe à eau et servant au remplissage des bacs d’élevage et réservoirs.
 Les réservoirs, bacs en fibres de verres et bassines : l’eau y était stockée pendant
24 heures afin de servir au processus de déchloration.

xvi
Bacs Pompe à air et diffuseurs Seau, tamis, tuyau et
épuisette

Tuyaux en plastique Pompe à eau Bacs en fibre de verre et


bassines

FIGURE V  : MATÉRIEL D’ÉLEVAGE ET DE CONTRÔLE

 Matériel de mesure

 Les balances électronique et digitale : de précision respectives 0.1g et 0.01g elles


ont permis de peser les alevins, les ingrédients utiles à la fabrication des aliments ainsi
que la ration journalière à donner à nos sujets d’élevage.
 Le pH-mètre et l’appareil multiparamétrique : servant à relever les paramètres
physico-chimiques de l’eau d’élevage deux fois par jour.

Balance digitale Balance électronique Appareil


multiparamétrique
et pH mètre

FIGURE VI : MATÉRIEL DE MESURE

xvii
II.2.3.Matériel de fabrication d’aliment
Pour la fabrication des trois types d’aliments, plusieurs ingrédients d’origines diverses ont été
utilisés.
 Les ingrédients
 Origine animale : la farine de poisson et de volaille, l’huile de poisson
 Origine végétale : la farine de maïs, la farine basse de riz, le tourteau de Carapa,
l’huile de soja, le « Lalo » ou feuilles pilées du Baobab Adansonia digitata utilisé
comme liant
 des vitamines, des minéraux, des levures, du CMC

 La balance électronique : elle a servi à la pesée des différents ingrédients


nécessaires à la fabrication des trois différents aliments.
 Les bassines : qui ont servi de contenant pour le mélange des divers ingrédients.
 Le hachoir manuel : il a servi à la fabrication d’aliments sous la forme de filaments
de diamètre 2 mm.
 Les nattes de séchage : sur lesquelles les aliments ont été étalés pendant deux jours.

Balance électronique Bassines Hachoir manuel Nattes de séchage


FIGURE VII  : MATÉRIEL DE FABRICATION D’ALIMENT

II.3 Méthodes
II.3.1. Approvisionnement et transformation des matières premières
Les principales farines (poisson, volaille, maïs…) et huiles utilisées dans notre étude ont été
obtenues sur le marché local. Cependant, l’approvisionnement en vitamines et minéraux s’est
fait au niveau de l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA). Quant à la matière première
principale de l’expérience, le tourteau de Carapa procera, il a pu être trouvé dans la région
sud du pays, en Casamance, principale voire unique zone de sa culture.
Pour en faire de la farine, il a fallu presser au maximum le produit et le filtrer afin d’éliminer
l’eau et l’huile qu’il contenait avant de sécher la pâte restante 3 jours durant. La poudre ainsi
obtenue a ensuite été pilée et tamisée afin d’éliminer grumeaux et particules indésirables.

II.3.2. Analyse biochimique des matières premières


Afin de constituer des régimes équilibrés répondant aux besoins du tilapia, les matières
premières utilisées ont été analysées en vue de déterminer leurs teneurs en protéines, matières
grasses et fibres entre autres. Dans le cadre de notre étude, seul le tourteau de Carapa a été
xviii
analysé au laboratoire, les autres produits étant déjà fichés dans notre base de données (farine
de poisson, de volaille, de riz…)

II.3.3. Méthode de formulation des aliments


Plusieurs méthodes existent afin de formuler un aliment pour poisson (tâtonnement, Carré de
Pearson…), mais celle qui a servi pour notre étude est la méthode du tâtonnement. Comme
son nom l’indique, le principe de cette méthode consiste à essayer aléatoirement des quantités
des constituants souhaités de l’aliment et ensuite de vérifier si le niveau protéique ou
énergétique est satisfaisant. Au cas contraire, il faudra modifier les valeurs déjà fixées, pour
obtenir la teneur souhaitée en protéines ou en lipides, sans dépasser les besoins du poisson
par rapport à ces éléments nutritifs.

Tableau V : Composition alimentaire des différents régimes (en %)

Ingrédient Régime Régim Régime


  s (g) 1 e2 3
Farine de
28 28 28
poisson
Farine de
25 25 25
volaille
Farine de
15 7,5 0
maïs
Tourteau de
0 7,5 15
Touloucouna
Farine basse
20 20,5 21
de riz
Levure 2 2 2
Liant 2 2 2
CMC 3 4,5 4
Huile de
1 0 0
poisson
Huile
1 0 0
végétale
Vitamines 1,5 1,5 1,5
Minéraux 1,5 1,5 1,5
Total 100 100 100

II.3.4. Processus de fabrication des aliments


Après la formulation de l’aliment qui renseigne sur les quantités de chaque composant à
apporter, l’étape suivante est la fabrication. La quantité élaborée pour chaque régime est de 1
kg. Cette étape comporte elle-même plusieurs phases :

xix
 Le pesage et le tamisage des farines : après avoir pesé les quantités de matières
premières nécessaires, il s’agira d’épurer chaque farine en la séparant de ses
grosses particules et autres indésirables à l’aide d’un tamis fin.
 Le mélange : il faudra mixer de manière homogène tous les composants de
l’aliment. Les huiles sont les derniers constituants à être rajoutés au mélange avant
que de l’eau ne soit versée sur le tout afin de le compacter.
 La transformation proprement dite : un hachoir manuel est utilisé pour transformer
la pâte obtenue en long filaments semblables à des spaghettis. C’est un procédé
simple qui consiste à introduire le mélange dans la bouche du hachoir et de
recueillir les filaments dans une bassine après quelques tours de manivelle.
 Le séchage : le produit transformé ressort humide de la machine et nécessite donc
deux à trois jours de séchage au soleil. Cela facilite l’utilisation et une meilleure
conservation en prévenant l’apparition éventuelle de moisissure sur l’aliment.
 La mouture des granulés : cette dernière phase consiste à réduire l’aliment sec
entier en poudre afin que les sujets d’élevages (alevins) puissent se nourrir
convenablement.

II.3.6. Conditions et méthodes d’élevage


A chaque régime alimentaire, correspondait un triplicata de bacs d’élevage, soit 9 bacs
empoissonnés avec 135 alevins en tout. Chaque contenant était rempli avec 15 alevins de
biomasse totale 0.3 g. Les sujets d’élevage étaient nourris trois fois par jour à des heures bien
précises (9 H – 13 H – 17 H) avec une quantité égale à 15% de leur biomasse. Cependant,
cette quantité qui était de 20% de la biomasse la première semaine a été revue à la baisse
suite aux restes d’aliments observés dans le milieu d’élevage.
Les paramètres tels que le pH, l’oxygène dissous et la température étaient relevés
quotidiennement deux fois par jour (matin et soir) avant le siphonage des bacs et
l’alimentation des alevins.
A une fréquence de deux semaines, avaient lieu des pesées de contrôle afin de vérifier
l’efficacité de l’aliment sur la croissance des tilapias. Pour cela une balance électronique de
précision 0.1g était utilisée. La ration alimentaire pouvait potentiellement changer suite à ces
contrôles, mais les 15 % ont été maintenus tout au long de l’expérience.
Il importe toutefois de noter que les sujets morts au cours de l’expérience étaient pesés et leur
poids était ôté de la biomasse totale du bac, ce qui occasionnait des changements dans la
quantité d’aliment distribuée.

II.3.7. Paramètres de croissance, d’efficacité alimentaire et de croissance


 Le Gain de Poids moyen absolu (GPma en g)
GPma(g)= poids moyen final−poids moyen initial

 Le Gain de Poids moyen relatif (GPmr en %)


poids moyen final – poids moyeninitial
GPmr (%)= × 100
poidsmoyen initial

xx
 Le Taux de Croissance Spécifique (TCS en%/jour)

ln ( poids moyen final )−ln ( poids moyen initial )


TCS ( % / jour ) = x 100
dur é e de( jours)

 Le Taux de Conversion Alimentaire (TCA)


'
quantit é d aliment distribu é e/ poisson
TCA=
Gain de poids

 Le Taux de Survie (TS en %)

nombre de poissons final


TS ( % )= ×100
nombre de poissons initial

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

III.1. Résultats
III.1.1. Synthèse des données relatives à la température et au pH de l’eau

TABLEAU  VI: RELEVÉ DES VALEURS DE LA TEMPÉRATURE DURANT L’EXPÉRIENCE

 
 
  Régime 1 Régime 2 Régime3

Moyenne Température (°C) 27,52 27,49 27,54

Température minimale (°C) 21,6 21,8 22

Température maximale (°C) 36,2 35,8 36,2

Le tableau VI renseigne sur les valeurs moyennes, minimales et maximales de la température


au cours de l’expérience. On constate que les trois régimes ont sensiblement les mêmes

xxi
valeurs. La plus petite température (21.6°C) a été obtenue avec le régime 1 et la plus grande
(36.2) a été constatée avec les deux régimes 1 et 3. Les moyennes de températures variaient
de 27.49 à 27.54°C.

TABLEAU VII : RELEVÉ DES VALEURS DE PH

 
 
  Régime 1 Régime 2 Régime3

Moyenne pH 8,8 8,8 8,8

pH minimal 7,8 7,8 7,9

pH maximal 9,2 9,3 9,3

Les valeurs de pH durant l’expérience sont consignées dans le tableau VII. On constate que
les moyennes des trois régimes sont égales (8.8). Le pH minimal est obtenu avec le régime 1
et est de 7.8 tandis que le maximal se situe à 9.3 (régime 3).
III.1.2. Taux de survie, de croissance et efficacité alimentaire des différents
régimes proposés

Variation du taux de survie (%) selon les


différents régimes
90
80
80
70 73.3 75.5

60 66.6 65.8 66.6


62.1
57.7 57.7
50
40
30
20
10
0
J15 J30 J45

Régime 1 Régime 2 Régime 3

FIGURE VIII : VARIATION DU TAUX DE SURVIE(%) SELON LES DIFFÉRENTS RÉGIMES

La figure ci-dessus fait état de la variation du taux de survie des trois régimes au cours de
l’expérience. Les relevés étaient faits chaque quinzaine, après 14 jours d’alimentation. On
constate que la tendance du début de l’expérience est maintenue jusqu’à la fin : le régime

xxii
1(Témoin) enregistre un meilleur taux de survie final (66.6%), suivi par le Régime 3 (100%
Carapa) (62.1%) et le régime 2 (50% Carapa) obtient le plus faible taux de survie (57.7%).

TABLEAU VIII : PARAMÈTRES DE CROISSANCE , D’EFFICACITÉ ALIMENTAIRE ET DE SURVIE DURANT


L’ EXPÉRIENCE

  Régimes

Paramètres R1 (Témoin) R2 (50% Carapa) R3 (100% Carapa)

Pmf(g) 0,32±0,05a 0,24±0,06ab 0,21±0,01b

GPma (g) 0,3±0,05a 0,22±0,06ab 0,19±0,01b

TCS (%/j) 9,83±0,63a 8,73±0,96ab 8,36±0,24b

TCA 1,27±0,1a 1,46±0,25a 1,45±0,14a

GPmr (%) 1483,33±275,37a 1080,56±312,73ab 941,66±72,16b


TS(%) 66,67 57,77 62,22

Les données consignées dans le tableau VIII sont relatives aux paramètres de croissance
d’efficacité alimentaire et de survie au cours de l’expérience. Ils ont été obtenus grâce à Excel
et au logiciel Statistical Analysis System (SAS-PC).
Le Poids moyen initial de chaque bac était de 0.3 g. Cependant, le Poids moyen final le plus
important est observé avec les individus soumis au R1 (0.32g) suivi du R2 (0.24g) puis du R3
(0.21g).
Cet ordre est également respecté avec les Gain de Poids moyen absolu et relatif. Pour ces
deux paramètres et pour R1, R2, R3, les valeurs obtenues sont respectivement 0.3g et
1483.33%, 0.22g et 1080.56%, 0.19g et 941.66%.
Toutefois, le TCA présente des résultats légèrement différents. En effet, l’aliment 1 obtient le
meilleur TCA avec 1.27 suivi de l’aliment 3 (1.45) et enfin l’aliment 2 avec 1.46.
Les individus du R1 obtiennent un meilleur TCS, puis ceux du R2 et enfin le R3 obtient la
plus petite valeur. Les résultats sont respectivement 9.83, 8.73, 8.36.
Pour ce qui est du Taux de Survie, le R2 présente la valeur la plus faible (57.7%), suivi du R3
(62.22%) et le R1 obtient le meilleur résultat (66.67%).

xxiii
III.2.Discussions

III.2.1. Température et pH

 Température
Les moyennes de température enregistrées au cours de l’étude varient de 27.49 à 27.54°C.
Ces températures entre dans la fourchette de températures optimales décrites par LWANBA
et al. (2015) pour une bonne croissance de Oreochromis niloticus. En effet, selon ces auteurs
les températures idéales seraient comprises entre 27 et 31° C.

 pH
Les valeurs du pH observées dans les bacs d’études étaient comprises entre 7.8 et 9.3, pour
une moyenne globale de 8.8. Selon FAYE et al. (2018), il serait favorable d’élever le sujet
expérimental à un pH égal à 7,66 ± 0,13. Les mortalités observées peuvent être imputées à la
grande différence observées entre nos résultats et ceux de ces auteurs. Toutefois, plus de la
moitié des alevins étudiés ont pu tolérer ces valeurs de pH, soulignant ainsi la grande
adaptabilité de Oreochromis niloticus aux variations des valeurs physico-chimiques de son
environnement.

III.2.1. Paramètres de croissance, d’efficacité alimentaire et de survie

 Le Gain de Poids moyen absolu (GPma en g)

Le régime 3 au taux de 100% de substitution a expérimenté le plus faible gain de poids


moyen absolu (0.19g) suivi de R2 (0.22g) et de R1 (0.3g). La substitution de la farine de Zea
mays par le tourteau de Carapa procera n’aurait ainsi pas d’effet notoire sur le gain de poids
du sujet d’élevage, à l’instar des graines de cet arbre. En effet, selon BAYALA et al. (2019)
les extraits hydro-alcooliques de graines de C. procera n’ont pas d’effet significatif sur le
poids des animaux. Cependant, ces extraits ainsi que le 17-βestradiol auraient provoqué une
augmentation significative du poids de l’utérus. Ce qui suggèrerait que le Carapa procera
contiendrait divers métabolites secondaires, qui peuvent avoir une activité ostrogénique.

 Le Gain de Poids moyen relatif (GPmr en %)


Les valeurs du Gain de Poids moyen relatif obtenues avec cette étude sont respectivement
1483,33%, 1080,56%, 941,66% pour R1, R2 et R3. Ces résultats indiquent que pris sur une
même période déterminée, le régime 1 propose une meilleure croissance pondérale que R2 et
R3. Ceci suggèrerait que Carapa procera, même sur court terme, n’aurait pas d’effets
stimulant la prise de poids chez les individus étudiés. Cela rejoint plus haut les conclusions de
BAYALA et al. (2019).

xxiv
 Le Taux de Croissance Spécifique (TCS en%/jour)
Le régime 1 a obtenu le plus haut taux de croissance spécifique (9,83 %/j) talonné par le
régime 2 (8,73% /j) et enfin le régime 3 (8,36%/j). Ces résultats démontrent que le tourteau
de Carapa procera n’a pas eu de grande incidence sur le gain de poids journalier des
individus étudiés. Ils peuvent s’expliquer par la richesse du Carapa procera en glucides et
qui conduit à un retard de croissance. En effet, il a été démontré que les glucides dans
l’alimentation conduisent généralement à une limitation de l’utilisation digestive. Et selon
PANSERAT et al. (2020) Oncorhynchus miskiss (truite arc-en-ciel), est considérée comme
mauvaise utilisatrice des glucides, avec une hyperglycémie postprandiale prolongée et une
baisse de croissance suite à un apport élevé en glucides (supérieur à 25-30 %).

 Le Taux de Conversion Alimentaire (TCA)


D’après cette étude, le régime qui a permis au mieux de convertir l’aliment en poids vif est le
régime 1 avec 1.27 comme valeur de TCA. Il est suivi par l’aliment 3 (1.45) et ensuite par le
régime 3 avec 1.46 pour TCA. Ainsi, il semblerait que le tourteau de Carapa procera n’ai pas
été facilement assimilable et transformé en gain de masse par les alevins. Ces résultats
peuvent être expliqués par la richesse en cellulose et fibres des régimes contenant du tourteau
de Carapa procera. En effet, PANSERAT et al. (2020) expliquent qu’un niveau élevé de
glucides et de fibres alimentaires rendraient généralement un aliment moins digestible et
donc plus difficile à convertir en poids vif.

 Le Taux de Survie (TS en %)


Les performances de survies les plus élevées ont été observées avec le régime témoin R1,
suivi de R3 et de R2 (respectivement 66.6%, 57.7%, 62.1%). Ces résultats sont en phase avec
ceux de BAYALA et al. (2019) qui décrivent une certaine toxicité des extraits de graines de
Carapa procera. En effet, elles auraient des effets légèrement toxiques et montrent un effet
létal contre les larves de crustacés par des tests in vitro. Les graines de Carapa procera à
usage thérapeutique doivent être utilisées avec prudence en raison de leur faible toxicité.
L'extrait contient probablement des substances toxiques qui pourraient traverser la barrière
intestinale et passer dans le sang et causer des dommages aux organes vitaux, c'est le cas des
tanins qui peuvent facilement s'infiltrer dans le sang et les tissus corporels lorsqu'ils sont
consommés en excès.

xxv
CONCLUSION

L’aquaculture est une activité longtemps pratiquée par l’homme. Cependant, les recherches et
avancées ne s’arrêtent jamais et sont en constante progression. Ces dernières décennies, elle a
fait l’objet d’un intérêt croissant car se constituant comme alternative à la surpêche C’est
ainsi que cette étude a été menée afin de servir de contribution à un travail en pleine
expansion.

Il ressort au terme de cette étude que le Carapa procera n’aurait pas d’effets notables sur la
croissance et la survie de Oreochromis niloticus en comparaison à l’aliment témoin. Le
régime 1 a, en effet, obtenu de meilleurs résultats concernant le Gain de Poids moyen absolu
et relatif, le Taux de Croissance Spécifique, le Taux de Conversion Alimentaire et le Taux de
Survie. Le régime 2 a également présenté de meilleures valeurs de ces paramètres que le
régime 3, excepté celles concernant le Taux de Conversion Alimentaire et le Taux de Survie.
Ainsi, on comprend que le tourteau de Carapa peut être substitué totalement au maïs et
obtenir de bons taux de survie et de conversion alimentaire, toutefois que la croissance sera
légèrement inférieure. Toutefois, des réajustements peuvent être faits avec les autres
composantes et une formulation de qualité peut être atteinte
Concernant la farine de poisson, le logiciel SAS nous indique que le remplacement de la
farine de poisson peut être effectué par le tourteau de Carapa à hauteur de 50% sans poser de
soucis quelconque ; aucune remarque n’ayant été faite au-delà de ce pourcentage.

Cependant, il serait intéressant d’étudier les effets de Carapa procera sur la fonction de
reproduction de Orechromis niloticus. En effet, les flavonoïdes contenus dans la plante
agiraient sur le récepteur des œstrogènes et induiraient une prolifération des cellules de
l'endomètre provoquant ainsi une augmentation du poids utérin ( Kouakou et al. (2008) et
Benneteau-Pelissero (2010)). L’approvisionnement en alevins en quantité et en qualité étant
l’une des plus grandes problématiques de l’aquaculture, des études plus poussées sur cet effet
de Carapa procera serait grandement bénéfique.

xxvi
Références bibliographiques

 AMOUSSOU T. O., TOGUYENI A., IMOROU T. I., CHIKOU A. et YOUSSAO


I. A. K. 2016. Caractéristiques biologiques et zootechniques des tilapias africains
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 BAYALA B., SOW B., MILLOGO V., OUATTARA Y. et TAMBOURA H. H.
2019. Toxicity, cytotoxicity and biological activities of seeds of Carapa procera (DC),
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 GUEVARA Nonviho. 2015. Valorisation chimique de la biomasse oléagineuse
d’origine béninoise : Lophira lanceolata et Carapa procera.
 LWAMBA B. J., KATIM M. A. M. A., KIWAYA A. T., IPUNGU L. R.,
NYONGOMBE U. N. 2015. Variations de la température de l’eau des étangs en
période froide à Lubumbashi (R.D. Congo) et implications pour la production des
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 MALUMBA K., Paul.2000. Une approche programmatique dans la formulation des
aliments complets pour volaille.
 Organisations des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture Rome. Le maïs
dans la nutrition humaine.
 PANSERAT S., KAUSHIK S. 2020. Régulation nutritionnelle du métabolisme
glucidique chez les poissons : exemple de la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus
mykiss), faible utilisatrice des glucides alimentaires.
 Situation Economique et Sociale du Sénégal Ed. 2016

xxvii
Webographie
 https://ctbg.cirad.fr/content/download/1062/5651/file/Carapa.pdf
 http://www.ambsencanada.org/formulaires/Tilapia.pdf
 http://www.fao.org/fi/static-media/MeetingDocuments/TiLV/dec2018/p13.pdf

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