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PROJET TUTORE

Marie Thérèse Alexandrine Malou


Fatoumata Ndiaye
Remplacement des farines de Oumy Banjunu Sonko

poissons par de la farine


d’invertébrés combinée à de
la farine végétale
Introduction
Depuis des millénaires, l’homme pratique l’aquaculture (-2000 av. J.C).D’abord à des buts
d’alimentation et de divertissement, elle s’est étendue plusieurs siècles plus tard, vers les
années 1970, pour constituer une alternative à la surpêche. Si au début l’objectif visé était en
voie d’être atteint, quelques décennies plus tard force est de constater que l’aquaculture loin
d’alléger la surpêche se constitue plutôt en parasite à cause notamment des farines de
poissons qu’elle utilise pour l’alimentation des sujets d’élevage. Ainsi face à la demande
croissante de l’aquaculture et à la stagnation prévisible de la production des farines issues de
la pêche, il est apparu nécessaire de réduire voire de supprimer la proportion de farine de
poisson dans les aliments des élevages aquacoles. C’est pourquoi la recherche est aujourd’hui
orientée vers d’autres sources protéiques pour remplacer ces farines, en particulier par la
formulation d’un autre type d’aliment obtenue par combinaison de farine d’invertébrés et
végétale tout en cherchant à conserver les qualités nutritionnelles et organoleptiques des
poissons.

I. La farine de poisson : avantages et inconvénients


La farine de poisson est une farine animale produite à partir de poissons obtenue par
séparation de la phase liquide (eau et lipides, extraite par cuisson/pressage) et des protéines,
puis par broyage et séchage. Ainsi bien qu’elle soit très utile pour l’alimentation des poissons
elle présente certaines limites.

A. Avantages
La farine de poisson est riche en protéines animales (lysine, méthionine), en vitamine A et
contient des facteurs de croissance. Elle est également facile à digérer par les espèces et est
appétible.

B. Inconvénients
Les limites que présentent les farines de poisson sont nombreuses. En effet ces farines sont
faites à partir de petits poissons sauvages tout en bas de la chaîne alimentaire : les sardines,
les anchois, les sprats, les maquereaux. Non seulement, ils ont un rôle important dans les
écosystèmes marins mais, dans 90 % des cas, ils sont aussi consommés par les

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humains. Autrement dit, l’aquaculture met sous pression un peu plus encore les réserves
halieutiques mondiales. Elle ne résout donc pas le problème de la surpêche et de la disparition
des espèces. De plus la farine de poisson est de plus en plus couteuse et du point de vue
alimentaire elle expose les poissons à des risques de contamination bactérienne si l’aliment
est mal stérilisé ; elle a également une durée de conservation limitée.

II. Processus de fabrication de la farine d’invertébrés


Le choix qui s’est porté sur la farine d’invertébrés n’est pas fortuit. En effet cette farine se
place en première place quant au remplacement de la farine de poisson du fait notamment de
leur forte teneur en protéines et d’un profil favorable en acides aminés ainsi qu’une grande
digestibilité de l’ordre de 90% pour les espèces marines. Les insectes sont également une
importante source de matières grasses. Womeni et al. (2009) ont étudié la teneur et la
composition des huiles extraites de différents invertébrés. Leurs huiles sont riches en acides
gras polyinsaturés et contiennent fréquemment les acides essentiels linoléiques et α-
linoléique. De plus, les vitamines qui sont essentielles pour stimuler les processus
métaboliques et renforcer les fonctions du système immunitaire ainsi que des minéraux tels
que le fer et le zinc, sont présentes dans la plupart des invertébrés comestibles (Bukkens
(2005) et Oonincx et al. 2010). Intégrer 10 à 50% de farine d’invertébrés dans l’alimentation
de poissons, mêmes marins, ne devrait pas modifier leur profil d’acides gras ni nuire à leurs
qualités nutritionnelles, recherchées pour la santé des consommateurs.

Toutefois il nous faudra connaitre et étudier les espèces d’invertébrés à élever afin de
formuler une farine de qualité quasi-complète quant aux besoins nutritionnels de l’espèce.

A. Elevage d’invertébrés

Les invertébrés sont élevés dans un espace réservé à cet effet (c.-à-d. une ferme d’élevage)
où les conditions de vie des insectes, leur régime alimentaire et la qualité de leurs aliments
sont contrôlés ainsi que la qualité des substrats d’élevage pour éviter la bioaccumulation de
produits toxiques chez les insectes (pesticides, polluants organiques persistants, métaux
lourds).Plusieurs types d’élevages existent en rapport avec la diversité des insectes existants.

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Les espèces ont été choisies en fonction des valeurs nutritionnelles (particulièrement la teneur
en protéines et en lipides) au sein de leur organisme. Celles-ci dépendent principalement :

 De l’alimentation des élevages


 Du stade de vie ou ont été faites les mesures
 De la méthode utilisée pour connaitre la composition

Parmi les espèces les plus prometteuses pour la production d’aliments pour les animaux, il
faut citer les mouches soldat noires, les asticots de la mouche domestique, les vers à soie et
les vers de farine. Les sauterelles et les termites sont aussi des insectes prometteurs, mais
dans une moindre mesure. Certains insectes (Diptères) offrent un profil en acides aminés
proche de celui des poissons, celui des Coléoptères et des Orthoptères étant plus proche du
profil du soja. Le tableau suivant permet de prendre connaissance des propriétés
nutritionnelles de quelques invertébrés, en comparaison à celles du poisson :

Poissons 65-72 9-13.3 5.8-27.9 0 0 4240-4970

B. Formulation de la farine

Les besoins du tilapia Oreochromis niloticus en stade de grossissement en termes de


protéines sont de 32%. Mélanger des sources de protéines issues de différents insectes

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permettrait de pallier les carences en acides aminés essentiels pour couvrir l’ensemble des
besoins des poissons élevés. Ainsi pour combler certains manquements en quelques acides
aminés (méthionine et lysine qui sont limitant le plus souvent) et obtenir une farine riche à
20% en protéines (les teneurs restantes de macromolécules étant complétées par la farine
végétale) cette dernière sera préparée à partir d’un mélange de larves de Tenebrio molitor (ver
de farine) et de grillons. La teneur en protéine du grillon est de l’ordre de 60% et de 47 à 60%
pour la larve de ténébrion ; pour les lipides ces valeurs sont respectivement 22% et 37.2%.

Besoin du Teneur du ver a Teneur du


tilapia farine larve de grillon
Tenebrio (g /100g)
molitor
(g/100g)
Arginine 4.2 2.55 4.45
Histidine 1.72 1.55 1.5
Isoleucine 3.11 2.47 2.5
Leucine 3.39 5.22 4.5
Lysine 5.12 2.68 3.5

Méthionine 3.21 1.05 1.5


+cystine
Phénylalanine 3.75 1.73 2.46

Thréonine 3.75 2.02 2.4

Tryptophane 1.00 0.39 0.5

Valine 2.8 2.89 3.5

Avec la Méthode du Carré de Pearson, il nous sera possible de déterminer les quantités
de farines d’insectes qu’il faudra apporter au régime (voire IV.)

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III. Processus de fabrication de la farine végétale
Les matières premières d’origine végétale sont nombreuses. Moins adaptées aux
besoins des poissons, elles n’ont pas les mêmes valeurs nutritionnelles et la même
appétence que la farine de poisson, de plus elles présentent des propriétés anti-
nutritionnelles qui entravent une bonne digestion des poissons mais aussi provoquent
généralement de l'anorexie et un ralentissement de la croissance. Bien qu’elles soient
pourvues de pouvoir liant favorisant la cohérence des granulés, leurs propriétés
d’intégration dans les aliments composés sont différentes.

Dans le cadre de notre projet, le soja est apparu comme une matière première de choix
quant à la formulation d’une farine de qualité. En effet comparée aux autres farines elle
renferme une bonne teneur en protéines de l’ordre de 45% et présente un bon profil en
acides aminés essentiels (sauf méthionine), de plus elle renferme moins de facteurs
antinutritionnels.

Cependant outre les protéines , les poissons requièrent pour leur développement et leur
croissance , des vitamines , des minéraux et des acides gras longs polyinsaturés et le
plus souvent de la série n-3 (dits oméga3,constituant des membranes cellulaires) , or les
poissons ont de très faible capacité à les synthétiser à partir d’autre éléments lipidiques
précurseurs comme l’acide linoléique abondant dans les huile végétales.
L’aliment doit donc contenir ces acides gras essentiels qui représentent 1% de la ration
de cycle d’élevage. Ils peuvent être apportés par l’huile de poisson si celle si est
incorporé en quantité dans le régime, dans le cas contraire l’huile de poisson peut être
totalement remplacée par un mélange d’huiles végétales alimentaires.

Neutralisation des propriétés anti-nutritionnelles


La présence de facteurs antinutritionnels endogènes dans les denrées d’origine végétale,
limite l’utilisation dans les produits composés pour les poissons.
Leur présence dans les aliments non traités provoque généralement de l’anorexie,
ralentit la croissance et baisse le coefficient de transformation de la nourriture quand
leur concentration dans le régime est élevée.

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Notre étude portant sur la farine de soja il semble indispensable de présenter ces
différents facteur antinutritionnels : acide pythique, allergènes, saponines,
phytoœstrogènes, facteurs de flatulence, inhibiteurs de protéinase,lectines, facteur anti
vitamine D  B12 E  A .Ces derniers ont des effets néfastes chez le poissons tels que :la
digestibilité du phosphore et des protéines, des problèmes de digestion, de
métabolisme, d’absorption et d’entéropathie ; de même qu’ils agissent sur les appareils
reproductif et immunitaire.
De ce fait pour lutter contre les facteurs antinutritionnels de la farine de soja, celles-ci
doivent être traitées par la chaleur à forte pression (extrusion) et /ou débarrassées de
l’enveloppe des graines (le pelliculage), par gélatinisation ou encore par trempage.
Toutefois, ces différents procédés peuvent induire des pertes de certaines propriétés
importantes de la matière premières. Ainsi celles-ci peuvent être compensées lors d’un
mélange de plusieurs ingrédients dans la formulation, adaptée selon l’espèce de poisson
ciblée.

Teneur en % Farine de Farine de


de la matière poisson Soja
sèche
Protéines 71.5 46
Lipides 8.0 0.9
Amidons - 2.7
Fibres 1.2 23.3

IV. L’aliment final


L’aliment final obtenu sera formulé selon des proportions différentes de farine
végétale et de farine d’insectes avec des parts plus grandes de farine d’invertébrés
pour sa plus grande digestibilité et son meilleur profil en acides aminés. De plus le
tilapia Oreochromis niloticus est connu pour son grand degré d'opportunisme et son
régime alimentaire est souvent plus proche de celui des poissons omnivores-
détritivores que des herbivores stricts (Bowen, 1982). 

A. Formulation de l’aliment
En passant toujours par la méthode du carré de Pearson et pour un aliment contenant
32% de protéines, il faut mesurer 36.13 kg de farines d’invertébrés et 63.87 kg de
farine de soja.

Besoin du Teneur du ver Teneur du Teneur du


tilapia a farine (larve grillon tourteau

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de Tenebrio) en de soja en
molitor en différents différents
différents AAE AAE
AAE (g/100g) (g/100g) (g/100g)
Arginine 4.2 2.55 4.45 4.0
Histidine 1.72 1.55 1.5 1.4
Isoleucine 3.11 2.47 2.5 2.9
Leucine 3.39 5.22 4.5 4.2
Lysine 5.12 2.68 3.5 2.5

Méthionine 3.21 1.05 1.5 0.8


+cystine
Phénylalanine 3.75 1.73 2.46 3.0

Thréonine 3.75 2.02 2.4 2.2

Tryptophane 1.00 0.39 0.5 0.8

Valine 2.8 2.89 3.5 3.0

B. Phases de test de l’aliment


Dans des élevages de truites et de tilapias, l’introduction de la farine d’invertébrés (non
combinée à de la farine végétale) s’est traduite par une accélération de la croissance des
individus dans la phase de grossissement. Aussi des essais d’alimentation de certaines
espèces de poisson ont montré que les aliments dans lesquels 25 et 50 pour cent de la
farine de poisson étaient remplacés par de la farine d’acridiens donnaient d’aussi bons
résultats que l’aliment témoin contenant 100 pour cent de farine de poisson. Tous les
paramètres de croissance mesurés chez les poissons étudiés étaient supérieurs avec
les aliments contenant des farines d’acridiens, à ceux obtenus avec les aliments
disponibles sur le marché. Ceci montre que les acridiens pourraient remplacer avec
succès les farines conventionnelles de poisson. Des cailles japonaises (Coturnix
japonica japonica) ont été nourries avec différents aliments dans lesquels des farines
d’Oxya remplaçaient graduellement les farines de poisson. Pour une série de
paramètres de croissance, les meilleurs résultats ont été obtenus avec des aliments
dans lesquels 50 pour cent des farines de poisson ont été remplacés par des farines

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d’Oxya. De plus, la fécondité (c.-à-d. le nombre d’œufs pondus par femelle) était
significativement supérieure, comparée au traitement témoin.

C. Production de l’aliment
La technique à utiliser pour la fabrication des régimes alimentaires dépend du type
d’aliment à produire. Ainsi pour des tilapias en phase de grossissement l’aliment
produit se présentera ainsi sous forme de granulés. Sa fabrication se déroulera
en plusieurs étapes :
 Les matières premières sont réceptionnées (farines d’invertébrés, de soja…)
 Elles sont ensuite dosées en fonction des qualités nutritionnelles désirées,
broyées puis brassées pour obtenir un mélange homogène (blending).En effet,
durant la fabrication des particules de taille uniforme, la ségrégation des
ingrédients doit être minimisé et le mélange doit fournir des granulés de
composition similaire. On mélange les ingrédients secs d’abord (farines,
minéraux, vitamines) et on y ajoute les ingrédients liquides (eau, huiles)
 C’est seulement alors que l’on peut procéder à la fabrication de granulés
proprement dite qui se définit comme une conversion du mélange homogène
d’ingrédients en une forme durable ayant des caractéristiques physiques
souhaitables pour l’alimentation. Différentes procédures sont nécessaires :

 La granulation : elle comporte deux étapes que sont le conditionnement(le


mélange sec et froid est chauffé et humidifié afin de faciliter la
compression) et la compression (elle consiste à comprimer dans un orifice
le mélange chaud à un point tel qu’il ressort ensuite sous forme de
granulés).L’appareil majoritairement utilisé est une presse a filière
tournante ; à la sortie des canaux de la filière se trouvent des couteaux
fixes qui ont pour rôle de trancher les cylindres extrudés des canaux à

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longueur régulière. Cette technologie étant quelque peu couteuse on peut
utiliser en alternative des granulateurs simples.
 On laisse ensuite refroidir le produit fini (la fabrication des granulés
nécessite une température élevée pouvant atteindre100°C.) ; après
refroidissement, la densité des granules généralement obtenue est
d’environ 0,25 - 0,3 g.cm-3 ce qui permet aux granulés de flotter ou de
couler lentement
 Le séchage (coating) permet de déshydrater le granulé
 L’enrobage consiste en l’apport de matières grasses complémentaires
(huiles) sur le granulé fini
 Le tamisage des granulés pour enlever les particules
 Le conditionnement vient après.

Le produit fini ainsi obtenu doit être stocké dans un endroit à l’abri des processus de
détérioration (oxydation, les dommages microbiens, changements chimiques…) qui
sont accélérés par des facteurs environnementaux tels que la chaleur et l’humidité. Un
stockage optimal devrait s’effectuer à un niveau d’humidité relative de 75%.

Conclusion
L’aboutissement de notre projet nous a permis de nous faire un réel aperçu quant à
l’impact qu’aurait la formulation d’un nouveau type d’aliment à base de farines
végétale et d’invertébrés sur les élevages. Si les farines végétales étaient déjà
répertoriées au registre des « farines à haut taux de facteurs antinutritionnels », les
farines d’invertébrés ,elles, présentent un autre frein assez discuté qu’est la teneur
globale élevée en lipides et la présence de chitine , réputée pour sa non ou faible
digestibilité. Des moyens chimiques de traitement existent mais augmentent le coût de
production d’une farine à base d’insectes, ce qui va à l’encontre des objectifs lucratifs
de l’aquaculture. Néanmoins des travaux de recherche sont en cours sur ce sujet. Ceci
pourrait dès lors révolutionner l’aquaculture et ainsi permettre d’atteindre l’objectif
premier qu’était l’allègement de la surpêche et la disparition de centaines d’espèces.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
 Aquatrop.cirad.fr/encyclopedie/especes_d_interet_aquacole/tilapia/
l_alimentation_du_tilapia_du_nil
 Bowen S.H. 1982. Feeding digestion and growth Qualitative considération.
PULLIN R.S.V and LOWE Mc CONNELL R.H. (eds). ln : The biology and culture
of tilapias. ICLARM conf. Proc. Manila, Philippines.7: 141- 156.
 Bukkens, S.G.F. 1997. The nutritional value of edible insects. Ecology of Food and
Nutrition, 36: 287–319.
 D. Vallod Avec la collaboration de G. Le Reste. Insectes et aliment pour
l’aquaculture AquaTechna Journée technique sur les résidus organiques et la
production d’insectes pour la chaîne alimentaire 29 juin 2017
 Edible insects - future prospects for food and feed security, 2013. FAO Forestry
Paper No. 171
 Médale F., Le Boucher R., Dupont-Nivet M., Quillet E., Aubin J., Panserat S.,
2013. Des aliments à base de végétaux pour les poissons d’élevage. INRA Prod.
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 Oonincx, D.G.A.B., van Itterbeeck, J., Heetkamp, M. J. W., van den Brand, H., van
Loon, J. & van Huis, A. 2010. An exploration on greenhouse gas and ammonia
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 Rapport ONG février 2017 (« Le côté obscur de l’aquaculture »)
 Womeni, H.M., Linder, M., Tiencheu, B., Mbiapo, F.T., Villeneuve, P., Fanni, J. &
Parmentier, M. 2009. Oils of insects and larvae consumed in Africa: potential
sources of polyunsaturated fatty acids. OCL – Oléagineux, Corps Gras, Lipides,
16(4): 230–235.

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 Yves Harache /Ifremer
 www.20minutes.fr/planete/2218403-20180210-aquaculture-farine-insecte-nourrir-
poissons-coup-double-environnemental
 www.entomo.farm/farine-insecte-proteine/alimentation-poissons-elevage-
pisciculture
 www.fao.org
 www.fao.org/fileadmin/user_upload/affris/docs/NileTilapiaFrenchTables/
NileTilapiaFrTab2.pdf.
 www.wikipédia.com

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