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Féverole
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Les graines de féverole, lupin et de pois ont notamment pour le pois et la féverole, sont
une valeur énergétique comparable à celles relativement faibles. A partir des résultats de
des céréales. Pour la féverole et le pois, cette travaux récents concernant la dégradabilité
caractéristique est le résultat d’une teneur en des protéines dans le
amidon (38 à 45 %) proche de celle des rumen, l’UNIP-ITCF a
céréales associée à une faible proportion de réévalué les valeurs
constituants pariétaux. Une teneur en PDIE par rapport aux
matières grasses élevée explique la forte valeurs INRA de 1988.
Pois
valeur énergétique du Dans le cas du lupin,
lupin, pour lequel l’augmentation est particulièrement
l’absence d’amidon est importante : près de 100 %. Les nouvelles
compensée par une valeurs proposées récemment par l’INRA ne
forte proportion de nous semblent pas en accord avec les résultats
Lupin glucides pariétaux de production obtenus dans nos essais, c’est
digestibles. pourquoi les valeurs PDI proposées dans le
tableau 1 restent celles de l’UNIP-ITCF.
Ces trois protéagineux sont assez bien
pourvus en phosphore et pauvres en calcium. L’existence de composés antinutritionnels, à
l’état de traces, tels que tanins, alcaloïdes,
Leurs teneurs en matières azotées facteurs antitrypsiques et autres
totales (MAT) sont inférieures de 25 glucosides, parfois évoquée,
à 55 % à celles du tourteau de soja. n’entraîne pas de risques
Le lupin est le plus riche avec près de d’apparition de troubles sanitaires
35 % de MAT contre à peine plus de ou de limitation de l’ingestion et des
Févérole
20 % pour le pois. Les valeurs PDIE, performances.
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Les essais conduits par l’INRA et l’ITOVIC à (80% - 20%) a été testé sur des chèvres
Lusignan sur l'utilisation de ces deux laitières en phase descendante de lactation
protéagineux en remplacement du soja sont (4ème au 8ème mois) en complément d’une
relativement anciens (1985 et 1986). ration constituée de 2/3 d’ensilage de maïs et
de 1/3 d’ensilage d’herbe (graminées). Les
Une phase de tests conduite en 1985 au cours performances moyennes (quantité de lait et
de laquelle étaient contrôlées les conditions composition, reprise d’état) se sont révélées
de mise en œuvre de ces aliments (graines comparables entre les lots complémentés avec
broyées/entières, limites d’apports…) a du tourteau de soja, de la féverole ou du pois.
précédé la réalisation des essais comparatifs L'utilisation de la féverole ou du pois n'a pas
au tourteau de soja de l’année 1986. eu d'incidence sur les quantités globales de
matière sèche ingérées (tableau 2).
L'emploi de 0,8 kg de graines de féverole ou
de pois distribuées entières en remplacement
d’un mélange d’orge et de tourteau de soja
L’ensilage de maïs était le principal constituant de la ration de base (50 à 100 %).
En concordance avec la pratique de complémentation en usage dans les troupeaux caprins, les
niveaux d’apports protéiques étaient déterminés en complémentation unique par lot de
manière à couvrir les besoins protéiques de 100 % des chèvres constituant les lots (entre 120 à
130 % des apports recommandés pour l’animal moyen ou 100 à 110 g de PDIE par kg de MS).
Compte tenu des particularités nutritionnelles des caprins : fort recyclage de l’azote par la
salive, les niveaux de complémentation protéique ont été déterminés sur la base des PDIE.
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Les essais conduits par l’INRA et l’ITOVIC à Lusignan, au Lycée Agricole de Melle et en
réseaux d’élevages en Poitou-Charentes et Vendée sur l'utilisation du lupin en remplacement
du soja sont relativement anciens (1980 et 1986).
Une phase de tests conduite en 1980 et 1981 pour le lupin cru et en 1984 pour le lupin
extrudé au cours de laquelle étaient contrôlées les conditions de mise en œuvre de ces
aliments (graines broyées/entières, limites d’apports…) a précédé la réalisation des essais
comparatifs au tourteau de soja.
En complément des essais en stations, des essais comparatifs en élevages commerciaux ont
permis de vérifier dans les conditions d’élevage les résultats obtenus en station et ont validé
les pratiques en découlant.
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Tableau 4 : Comparaison soja-lupin cru : Chèvres laitières 55 kg de poids vif (alpines chamoisées)
Variabilité Variabilité Différences
Soja Lupin
Inter élevage Inter élevage lot lupin – lot soja
Complémentation (kg sec) 0,83 (0,6 à 1,1) 0,89 (0,7 à 1,2)
Tourteau de soja (%) 44 (30 à 53)
Lupin cru (%) 83 (70 à 100)
Lait brut (kg) 2,8 (2,8 à 3,1) 2,6 (2,8 à 3,3) (- 0,2 à + 0,1)
Taux butyreux (g/kg) 31,0 (29 à 37) 32,1 (29 à 38) (- 0,3 à + 2,4)
Taux protéique (g/kg) 26,5 (25 à 28) 26,3 (25 à 27,6) (- 0,5 à + 1,7)
Ingéré total (kg sec) 2,8 (2,3 à 3,4) 2,7 (2 à 3,4)
Moyenne essais 1983/1986 – Poitou-Charentes et Vendée
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Lupin
• Mode de distribution et afin d’éviter d’éventuels troubles digestifs
Comme pour la féverole et le pois, les graines (défaunation partielle du rumen, baisse
de lupin peuvent/doivent être distribuées d‘ingestion…) le taux de matières grasses de
entières sans broyage. Il est possible de la ration devra rester inférieur à 3,5 %,
distribuer les graines broyées mais il particulièrement lorsque la graine de lupin
conviendra d’en limiter les quantités sera distribuée après broyage.
distribuées (cf. suite).
A partir des résultats de nos essais, les
• Limites d’incorporation dans la équivalences suivantes peuvent être
ration retenues :
Des refus individuels et des troubles digestifs
ont été observés lorsque les quantités de 1 kg de lupin cru (entier/broyé)
graines distribuées dépassaient 1,0 kg brut
pour la graine de lupin distribuée entière et = 0,35 kg de tourteau de soja
0,5 kg brut pour lupin broyé ou extrudé, ceci + 0,65 kg de céréales
avec des fractionnements d’apports journaliers
de 0,3 kg par repas. = 1,0 kg d’un concentré de production
Comme dans tous les cas d’apports de à 22 à 24 % de MAT
matières grasses alimentaires non protégées
Pour la féverole, le pois et le lupin, il convient impérativement d’assurer une transition minimale
d’une semaine à quinze jours, particulièrement lorsque les quantités distribuées seront proches
des limites d’incorporation ci-dessus. Le contrôle périodique des niveaux d’apports et d’ingestion
de ces aliments concentrés permettra de réagir rapidement à une éventuelle apparition de refus.
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Pour juger du résultat obtenu par le broyage ou l'aplatissage, on utilisera un tamis à maille carrée
de 1 mm de côté ; plus de 50 % de l'échantillon restant sur le tamis, est le signe que les particules
obtenues sont suffisamment grossières.
Le broyage peut être effectué à l'avance ; les graines broyées se conservant en cellule pendant 2
mois sans problème particulier sous réserve que leur taux de MS soit supérieur à 85 % et que
l'humidité ne pénètre pas dans le tas. En cas de mouture fine, des effets de "voûte" peuvent
apparaître au cours de la consommation de la cellule, avec du pois en particulier. Le lupin,
grossièrement broyé ou aplati, se conserve également en tas sans modifications apparentes à
condition d'être correctement abrité et sur une surface en béton.
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L'extrusion du lupin
Le lupin, protéagineux à plus forte teneur en MAT, est intéressant à utiliser dans des rations exigeantes
en protéines complémentaires ou pour des animaux à forte production. Sa forte teneur en protéines
dégradables dans le rumen, liée à une solubilité élevée de l'azote, l'empêche d'être utilisé comme source
unique substituable aux tourteaux d'oléagineux. Le procédé technologique de l'extrusion permet de
réduire la dégradation protéique dans le rumen. Il consiste en une cuisson préalable (de 50 à 150 °C sur
une durée de quelques minutes à plus d'une heure) suivie de l'application d'une pression mécanique par
vis caractérisée par une température (110 à 195 °C sur une durée de l'ordre de la minute à une
hygrométrie définie) et une énergie mécanique spécifique. Il y a autant de "traitements" d'extrusion que
de combinaisons entre ces différents facteurs les définissant. L'aliment extrudé est ensuite
éventuellement broyé, séché et aggloméré.
La valeur nutritive du lupin extrudé issue de plusieurs essais en in vitro et in vivo, évaluée après différents
types de "traitements", est rassemblée ci-après. Selon la température, l'extrusion améliore de 10 à 32 %
la valeur PDIN et de 25 à 194 % la valeur PDIE par rapport à celles du lupin cru utilisé dans chaque
essai :
- lupin extrudé 150 °C 1,10 UFL 233 g PDIN 152 g PDIE,
- lupin extrudé 162 °C 1,10 UFL 217 g PDIN 156 g PDIE,
- lupin extrudé 195 °C 1,10 UFL 260 g PDIN 217 g PDIE.
En pratique, les fabricants d'aliments appliquent une extrusion à température modérée (110 -
120 °C) pour des raisons économiques.
La largeur et la hauteur du tas sont calculées pour assurer un avancement minimum de 10 cm par jour ;
1m3 pèse 750 à 800 kg. Les grains broyés sont étalés à la sortie du broyeur, à la pelle, sur une bâche
neuve posée sur un sol plat. Le tassement se fait au pied, voire au godet en fin de tas. Les pans de la
bâche sont repliés sur le tas de façon à se recouvrir ; une seconde bâche est posée sur le dessus du tas ;
lestée par des sacs de sable ou de graviers. Un cordon de chaux est épandu autour du tas pour éloigner
les rongeurs, à surveiller voire renouveler en cours de stockage. Le chargement correct du front
d'attaque et l'avancement suffisant empêchent les pertes à la reprise.
En cas de récolte au-delà de 18 % d'humidité, il est possible de les conserver par inertage en ajoutant
400 g d'acide formique par quintal de grain à 70 - 80 % de MS. Les expériences de conservation de ce
type, encore peu nombreuses, sur pois et lupin ont été concluantes avec une bonne étanchéité du tas.
Rédacteur : C. BROQUA
Coordination / Relecture : J. SEEGERS – E. CARAMELLE-HOLTZ
Mise en page : F. BENOIT
Décembre 2002