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1.1. Définitions
𝑢𝑛 ≤ 𝑀 pour tout 𝑛 ∈ ℕ.
En d’autre terme, tous les termes de (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ sont inférieurs au nombre 𝑀.
𝑢𝑛 ≥ 𝑚 pour tout 𝑛 ∈ ℕ.
En d’autre terme, tous les termes de (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ sont supérieurs au nombre 𝑚.
∎ Une suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est dite bornée par les deux nombres 𝑀 𝑒𝑡 𝑚 si :
𝑚 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑀 pour tout 𝑛 ∈ ℕ.
En d’autre terme, (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est bornée si elle est majorée et minorée à la fois.
i. 𝑢𝑛 = 𝑛2 . On a 𝑢𝑛 ≥ 0 pour tout 𝑛. Donc (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est une suite minorée par 0,
mais n’est pas majorée. Donc (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est non bornée.
1 𝑛+1 1 1
ii. 𝑢𝑛 = (− ) . On a 𝑢𝑛 ≥ − et 𝑢𝑛 ≤ , pour tout 𝑛. Donc (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est une
2 2 4
1 1
suite minorée par − et majorée par . Donc (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est bornée.
2 4
1.2. Convergence et divergence des suites :
∎ La suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est dite convergente vers la limite 𝒍 si pour tout nombre réel
𝜺 positif il existe un entier 𝑁 tel que l’inégalité |𝑢𝑛 − 𝑙| < 𝜀 soit vérifiée par tous
les termes 𝑢𝑛 qui vient après le terme 𝑢𝑁 . Et on écrit lim 𝑢𝑛 = 𝑙.
∎ On dit que la suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est divergente si elle n’est pas convergente. En
d’autre terme, une suite est divergente si lim 𝑢𝑛 = ±∞ ou lim 𝑢𝑛 n’existe pas.
Exemple. Exemples des suites convergentes et divergentes :
𝑛
i. Si 𝑢𝑛 = , alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ converge vers 1.
𝑛−1
ii. Si 𝑢𝑛 = 𝑛, alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers +∞.
iii. Si 𝑢𝑛 = −𝑛2 , alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers −∞.
Remarque.
Pour pouvoir calculer la limite d’une suite il faut connaitre avant tout la limite de
certaines suites importantes. Rappelons que dans le cas des suites, il y a qu’une
seule limite à calculer à savoir 𝑛 → +∞.
∎𝑢𝑛 = 𝑎𝑛 , 𝑎 ∈ ℝ ∶
+∞, 𝑠𝑖 𝑎 > 1
1, 𝑠𝑖 𝑎 = 1
lim 𝑢𝑛 = lim 𝑎𝑛 = {
0, 𝑠𝑖 − 1 < 𝑎 < 1
′
𝑛 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠, 𝑠𝑖 𝑎 ≤ −1
7 𝑛 3 𝑛
Par exemple : lim 𝑒 𝑛 = +∞, lim ( ) = +∞, lim (− ) = 0, lim(−1)𝑛 𝑛′ 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠.
3 5
∎𝑢𝑛 = 𝑛𝛼 𝑎𝑛 , 𝛼 > 0, 𝑎 ∈ ℝ ∶
+∞, 𝑠𝑖 𝑎 > 1
+∞, 𝑠𝑖 𝑎 = 1
lim 𝑢𝑛 = lim 𝑛𝛼 𝑎𝑛 = {
0, 𝑠𝑖 − 1 < 𝑎 < 1
′
𝑛 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠, 𝑠𝑖 𝑎 ≤ −1
5 𝑛 2 𝑛
Par exemple : lim 𝑛2 ( ) = +∞, lim √𝑛 (− ) = 0, lim 𝑛(−1)𝑛 𝑛′ 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠.
2 3
𝑎𝑛
∎𝑢𝑛 = 𝛼 , 𝛼 > 0, 𝑎 ∈ ℝ ∶
𝑛
𝑎𝑛 +∞, 𝑠𝑖 𝑎 > 1
lim 𝑢𝑛 = lim 𝛼 = { 0, 𝑠𝑖 − 1 ≤ 𝑎 ≤ 1
𝑛 𝑛′ 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠, 𝑠𝑖 𝑎 < −1
𝑒𝑛 (−1)𝑛 (−3)𝑛
Par exemple : lim = +∞, lim = 0, lim 𝑛′ 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠.
𝑛3 √𝑛 𝑛
1.3.3. Limites de suites particulières : Soit la suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ telle que :
1. Si (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est croissante et majorée, alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est convergente.
2. Si (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est croissante et non majorée, alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers +∞.
3. Si (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est décroissante et minorée, alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est convergente.
4. Si (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est décroissante et non minorée, alors (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers −∞.
Soient les suites (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ , (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑤𝑛 )𝑛∈ℕ telles que :
i. 𝑣𝑛 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑤𝑛 pour tout 𝑛 ∈ ℕ. ((𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est encadré par (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑤𝑛 )𝑛∈ℕ )
ii. lim 𝑣𝑛 = lim 𝑤𝑛 = 𝑙. ((𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑤𝑛 )𝑛∈ℕ convergent vers la même limite 𝑙.)
Définition. Deux suites (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ sont dites adjacentes si elles
vérifient les deux conditions suivantes :
Exemple. Appliquons le critère des suites adjacentes à (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ telles
1 1 1 1
que : 𝑢𝑛 = 1 + + + ⋯ + , 𝑣𝑛 = 𝑢𝑛 + .
1! 2! 𝑛! 𝑛!
Donc,
1
𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = ≥ 0.
(𝑛 + 1)!
D’où (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est croissante. Montrons alors (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ est décroissante.
Pour cela, on a :
1
𝑣𝑛+1 = 𝑢𝑛+1 + .
(𝑛 + 1)!
Donc,
1 1
𝑣𝑛+1 − 𝑣𝑛 = (𝑢𝑛+1 + ) − (𝑢𝑛 + ).
(𝑛 + 1)! 𝑛!
Ceci nous amène à :
1 1 1 1 1
𝑣𝑛+1 − 𝑣𝑛 = (𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 ) + ( − )= +( − ).
(𝑛 + 1)! 𝑛! (𝑛 + 1)! (𝑛 + 1)! 𝑛!
Ce qui nous donne :
2 1 𝑛−1
𝑣𝑛+1 − 𝑣𝑛 = − =− <0
(𝑛 + 1)! 𝑛! (𝑛 + 1)!
1
D’où (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ est décroissante. Comme 𝑣𝑛 − 𝑢𝑛 = , on a : lim(𝑣𝑛 − 𝑢𝑛 ) = 0.Par
𝑛!
consequent (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ et (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ sont adjacentes et donc, elles convergent vers la
même limite 𝑙.
Définition. Une suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est dite arithmétique si, pour tout 𝑛 ∈ ℕ:
𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 + 𝑟
Ou bien
𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = 𝑟
Où 𝑟 est une constante appelée la raison de la suite.
1. Expression de 𝒖𝒏 en fonction de 𝒏:
Soit (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ une suite arithmétique de raison 𝑟 et de premier terme 𝑢0 , alors :
𝑢𝑛 = 𝑢0 + 𝑛𝑟
∎ Comme conséquence, on a : Toute suite arithmétique est déterminée par son
1er terme et sa raison ou par deux de ses termes.
Définition. Une suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est dite géométrique si, pour tout 𝑛 ∈ ℕ:
𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑛 × 𝑞
Ou bien
𝑢𝑛+1 / 𝑢𝑛 = 𝑞
Où 𝑞 est une constante appelée la raison de la suite.
2𝑛+1
∎ Par exemple, si 𝑢𝑛 = 2𝑛 . On a : 𝑢𝑛+1 / 𝑢𝑛 = = 2. D’où (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ est
2𝑛
géométrique et de raison 𝑞 = 2.
1. Expression de 𝒖𝒏 en fonction de 𝒏:
Soit (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ une suite géométrique de raison 𝑞 et de premier terme 𝑢0 , alors :
𝑢𝑛 = 𝑢0 × 𝑞 𝑛
∎ Comme conséquence, on a : Toute suite géométrique est déterminée par son
1er terme et sa raison ou par deux de ses termes.
𝑒𝑟
1 − (𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛)𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠
𝑆=1 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒 ×
1 − 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛
Ainsi, si : 𝑆 = 𝑢0 + 𝑢1 + ⋯ + 𝑢𝑛 , on a :
1 + 𝑞𝑛
𝑆 = 𝑢0 + 𝑢1 + ⋯ + 𝑢𝑛 = 𝑢0
1−𝑞
𝑛
1−𝑎2
Exercice. Soit la suite (𝑢𝑛 ) telle que 𝑢𝑛 = ( ) , 𝑎 ∈ ℝ.
1+𝑎2
Dans ce chapitre nous présentons les trois outils essentiels à l’étude des
fonctions– la limite, la dérivée et l’intégral – et leurs applications pour résoudre
les différents problèmes liés aux fonctions, à savoir : la recherche des
asymptotes, le sens de variation, l’équation de la tangente, les extremums, les
points d’inflexion, le domaine de convexité, le calcul des aires… Ainsi dans ce
chapitre, on s’est réduit à développer seulement les notions et les outils
nécessaire pour cette étude. Aussi dans cette étude, on s’intéresse seulement
aux fonctions élémentaires de types : la fonction puissance, la fonction
exponentielle, la fonction logarithme népérien, la fonction polynomiale, la fonction
rationnelle et irrationnelle… Chaque notions et théorèmes introduits dans ce
chapitre est accompagné par des exemples d’applications. Comme la dérivée est
l’outil par excellence dans l’étude d’une fonction, on s’est étendu longuement sur
les techniques de dérivations des différentes fonctions. Nous terminons ce
chapitre par le calcul des intégrales et leurs applications au calcul des aires.
1. Fonction. Une fonction 𝑓 définie sur une partie 𝒟𝑓 de ℝ à valeurs dans ℝ est
une loi, à chaque nombre 𝑥 dans 𝒟𝑓 , associe un unique nombre 𝑓(𝑥). On la note :
𝑓: 𝒟𝑓 ⟶ ℝ, 𝑥 ⟼ 𝑓(𝑥)
𝑥 2 +2
Où 𝒟𝑓 est le domaine de définition de 𝑓. Comme exemple de fonctions : .
𝑥
]𝑎, 𝑏[ = {𝑥 ∈ ℝ; 𝑎 < 𝑥 < 𝑏} L’intervalle ouvert borné (ne contient pas les extrémités).
∎ Fonction Racine Carrée : 𝑓(𝑥) = √𝑥, est définie sur [0, +∞[.
4. Parité.
Exemple.
La fonction 𝑓(𝑥) = 𝑥 2 est croissante sur [0, +∞[, et décroissante sur ]−∞, 0].
2.2.1. Définitions.
Soit 𝑥0 un point appartenant à l’intervalle 𝐼. On dit que 𝒇 admet une limite finie 𝒍
en 𝒙𝟎 , et on note lim 𝑓(𝑥) = 𝑙, si :
𝑥→𝑥0
Intuitivement, cette définition nous dit qu’on peut approcher autant qu’on
veut la valeur 𝑙 par 𝑓(𝑥) pourvu qu’on permet à 𝑥, tout en restant diffèrent
de 𝑥0 , de s’approcher de plus en plus de 𝑥0 .
Cette définition n’est pas opérationnelle, c’est-à-dire elle ne montre pas
comment calculer ou trouver la limite 𝑙. Généralement, la définition de la
limite est utilisé pour prouver si un nombre donné 𝑙 est la limite ou pas d’une
fonction 𝑓.
La limite en 𝑥0 peut exister même si 𝑓 n’est pas définie en 𝑥0 . Par exemple,
𝑥 2 −1 𝑥 2 −1
on a : lim = 2 alors que 𝑓(𝑥) = n’est pas définie en 𝑥0 = 1. Aussi
𝑥→1 𝑥−1 𝑥−1
même si 𝑓 est définie en 𝑥0 , on peut avoir lim 𝑓(𝑥) ≠ 𝑓(𝑥0 ). Par exemple, si on
𝑥→𝑥0
considère la fonction 𝑓 telle que :
𝑥 + 1 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 1
𝑓(𝑥) = {
−1 𝑠𝑖 𝑥 = 1
Alors, on a : lim 𝑓(𝑥) = 2, et 𝑓(1) = −1. Ainsi : lim 𝑓(𝑥) ≠ 𝑓(1).
𝑥→1 𝑥→1
Si une fonction admet une limite 𝑙 en 𝑥0 , cette limite est unique.
Quand on calcule une limite, on a affaire à des fonctions qui s’écrit comme somme
(+), produit(×), rapport (÷) ou composition d’autres fonctions, les fonctions
usuelles. Ceci nous amène à introduire les limites de ces fonctions usuelles et à
donner les règles pour calculer la limite de la somme, produit, rapport ou
composition de deux fonctions.
La Fonction Puissance 𝒙𝜶 , 𝜶 ∈ ℝ.
1
Si 𝛼 > 0 : lim 𝑥 𝛼 = +∞. Par exemple, lim 𝑥 2 = lim √𝑥 = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→+∞
1 1
Si 𝛼 < 0 : lim 𝑥 𝛼 = lim = 0. Par exemple, lim 𝑥 −1 = lim = 0.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥 −𝛼 𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥
La Fonction Exponentielle 𝒆𝒙 :
𝑒 𝑥 −1
∎ lim 𝑒 𝑥 = +∞ ∎ lim 𝑒 𝑥 = 0 ∎ lim = 1.
𝑥→+∞ 𝑥→−∞ 𝑥→0 𝑥
La Fonction Logarithme 𝐥𝐧 𝒙 :
ln 𝑥
∎ lim ln 𝑥 = +∞ ∎ lim+ ln 𝑥 = −∞ ∎ lim = 1.
𝑥→+∞ 𝑥→0 𝑥→1 𝑥−1
Dans cette section, on s’intéresse aux règles de calculs d’une limite d’une
fonction qui s’écrit comme combinaison par opérations algébriques d’autre
fonctions. Dans tout ce qui suit 𝑥0 peut désigner un nombre réel ou ±∞.
Quotient :
lim 𝑓(𝑥) 𝑙 𝑙 +∞(resp. −∞) +∞(resp. −∞)
𝑥→𝑥0
lim 𝑔(𝑥) 𝑙′ ≠ 0 ±∞ 𝑙′ > 0 𝑙′ < 0
𝑥→𝑥0
𝑓(𝑥) 𝑙 0 +∞(resp. −∞) −∞(resp. +∞)
lim ( )
𝑥→𝑥0 𝑔(𝑥) 𝑙′
3. La Fonction Polynôme :
La fonction polynôme a même limite en +∞ (ou −∞) que son monôme de plus
haut degré, c’est-à-dire : lim (𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0 ) = lim 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 .
𝑥→±∞ 𝑥→±∞
4. La Fonction Rationnelle :
𝑃(𝑥)
La fonction Rationnelle est une fonction de la forme : 𝑓(𝑥) = où 𝑃(𝑥) et
𝑄(𝑥)
𝑄(𝑥) sont des fonctions polynômes. En d’autre terme :
𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0
𝑓(𝑥) =
𝑏𝑚 𝑥 𝑚 + 𝑏𝑚−1 𝑥 𝑚−1 + ⋯ + 𝑏1 𝑥 + 𝑏0
Une fonction rationnelle a même limite en +∞ (ou −∞) que le quotient de ses
monômes de plus haut degré (celui du numérateur et du dénominateur), c’est-
𝑎 𝑥 𝑛 +𝑎 𝑥 𝑛−1 +⋯+𝑎 𝑥+𝑎0 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 𝑎𝑛
à-dire : lim ( 𝑛 𝑚 𝑛−1 𝑚−1 1
) = lim = lim 𝑥 𝑛−𝑚
𝑥→±∞ 𝑏 𝑥 +𝑏𝑚 𝑥 +⋯+𝑏
𝑚−1 1 𝑥+𝑏0 𝑥→±∞ 𝑏𝑚 𝑥𝑚 𝑏𝑚 𝑥→±∞
Par exemple :
−3𝑥 2 −3𝑥 2 −𝑥 2 −𝑥 2 −1
∎ lim ( 2 ) = lim = −3 ∎ lim ( 4 ) = lim = lim = 0.
𝑥→+∞ 𝑥 −2𝑥+1 𝑥→+∞ 𝑥2 2𝑥 −𝑥+1
𝑥→−∞ 𝑥→+∞ 2𝑥 4 𝑥→−∞ 2𝑥 2
5. Fonctions Composées
lim 𝑢(𝑥) = 𝑎 et lim 𝑓(𝑥) = 𝑏 (𝑥0 , 𝑎 et 𝑏 peuvent être finis ou infinis ). Alors,
𝑥→𝑥0 𝑥→𝑎
lim 𝑓(𝑢(𝑥)) = 𝑏
𝑥→𝑥0
1 1
1
Par exemple, On calcule lim+ 𝑒 𝑥 . On a lim+ = +∞, lim 𝑒 𝑥 = +∞, alors lim+ 𝑒 𝑥 = 0.
𝑥→0 𝑥→0 𝑥 𝑥→+∞ 𝑥→0
Une Droite Asymptote à une courbe est une droite telle que, lorsque 𝑥 ou 𝑓(𝑥)
tend vers ∞, la distance de la courbe à la droite tend vers 0.
Les asymptotes sont à rechercher lorsque 𝑥 ou 𝑓(𝑥) tend vers l'infini.
Il existe trois asymptotes : Asymptote Verticale, Asymptote Horizontale et
Asymptote Oblique.
Dans tout ce qui suit 𝐶𝑓 désigne la courbe représentative de 𝑓.
∎ Asymptote Verticale.
Exemple.
Exemple.
𝑓(𝑥) = 𝑒 𝑥 + 1. On a:
d’équation 𝑦 = 1. Graphe de 𝑓: 𝑥 ↦ 𝑒 𝑥 + 1
∎ Asymptote Oblique.
Exemple.
𝑥 2 +1
𝑓(𝑥) = . La droite d’équation 𝑦 = 𝑥 est
𝑥
𝑥 2 +1
Graphe de 𝑓: 𝑥 ↦
Remarque.
𝑥
Exemple.
𝑥𝑒 𝑥
Soit la fonction 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓(𝑥) = . On se propose de chercher
𝑒 𝑥 +1
d’éventuels asymptotes obliques. Pour cela, il suffit de vérifier les trois
conditions ci-dessus. On a:
𝑥𝑒 𝑥 𝑥𝑒 𝑥 𝑥
∎ lim 𝑓(𝑥) = lim = lim = lim = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑒 𝑥 +1 𝑥→+∞ 𝑒 𝑥 (1+1⁄𝑒 𝑥 ) 𝑥→+∞ (1+1⁄𝑒 𝑥 )
𝑓(𝑥) 𝑥𝑒 𝑥 𝑒𝑥
∎ lim = lim = lim = 1 = 𝑎, avec 𝑎 ≠ 0.
𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ 𝑥(𝑒 𝑥 +1) 𝑥→+∞ 𝑒 𝑥 +1
𝑥𝑒 𝑥 −𝑥
∎ lim (𝑓(𝑥) − 𝑥) = lim ( 𝑥 − 𝑥) = lim = 0 = 𝑏, avec 𝑏 ≠ ∞.
𝑥→+∞ 𝑒 +1 𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑒 𝑥 +1
2.4. La Continuité :
Dans cette section, nous intéressons à deux propriétés des fonctions continues,
qui jouent un rôle très important dans l’étude d’une fonction, à savoir :
Définition.
∎ En particulier :
La fonction Polynôme 𝑓(𝑥) = 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0 est continue sur ℝ.
𝑃(𝑥)
La fonctions Rationnelle 𝑓(𝑥) = (où 𝑃(𝑥) et 𝑄(𝑥) sont des fonctions
𝑄(𝑥)
polynômes) est continue en tout point où le polynôme 𝑄(𝑥) ne s’annule pas.
∎ Théorème (TVA) :
𝑓(𝑐) = 0
𝑓(𝑏) > 0
𝑓(𝑎) < 0
Exemple.
Soit la fonction 𝑓 tel que 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 2𝑥 − 3. Vérifions qu’il existe 𝑐 ∈ ]1,2[ tel
que 𝑓(𝑐) = 0. On a 𝑓 est définie et continue sur ℝ et 𝑓(1) = −4 et 𝑓(2) = 1, donc
qu’il existe 𝑐 ∈ ]1,2[ tel que 𝑓(𝑐) = 0.
∎ Corollaire.
Alors : soit 𝑓(𝑥) > 0, pour tout 𝑥 ∈ 𝐼 ou soit 𝑓(𝑥) < 0, pour tout 𝑥 ∈ 𝐼.
∎ Une fonction 𝑓 change de signe aux points sur lesquels n’est pas définie et
aux points qui l’annulent. En d’autre terme, Le signe d’une fonction 𝑓 dépend de
la position de 𝑥 par rapport aux bornes de son domaine de définition et les
points qui l’annulent.
Exemple.
𝑥 2 +1
Si 𝑓(𝑥) = : on a 𝒟𝑓 = ]−∞, 1[ ∪ ]1, +∞[ et 𝑓(𝑥) ≠ 0 ∀𝑥 ∈ 𝒟𝑓 .
𝑥−1
1
Alors, le signe de 𝑓 sur 𝒟𝑓 est : soit 𝑥0 = 0 ∈ ]−∞, 1[ et 𝑓(𝑥0 ) = 𝑓(0) = = −1.
−1
Donc, le signe de 𝑓 sur ]−∞, 1[ égale au signe de 𝑓(𝑥0 ) = −1, c’est-à-dire
négative. De même sur ]1, +∞[, on trouve le signe de 𝑓 égale au signe de
𝑓(𝑥0 ) = 𝑓(2) = 5, c’est-à-dire positive.
Exemple.
4(𝑥−1)
Déterminons le signe de 𝑓(𝑥) = . On suit les étapes ci-dessus :
𝑥 2⁄3
4(𝑥−1)
On a 𝑓 est définie si et seulement si > 0. Du tableau ci-dessus on déduit
𝑥 2⁄3
que 𝑓 est définit si et seulement si 𝑥 ∈ ]1, +∞[. Ce qui signifie que le domaine de
définition est 𝒟𝑓 = ]1, +∞[.
2.5. La Dérivée :
La dérivée est l’outil le plus important dans l’étude de fonction. Elle nous permet
de déterminer : l’équation de la tangente à la courbe, la levée des formes
d’indéterminations, le sens de variation, les extremums, les domaines de
convexités, les points d’inflexion…
Avant d’en arriver aux applications, nous donnons les règles de calculs de la
dérivée des différentes fonctions élémentaires. Nous commençons tout d’abord
par donner certaines notions sur la dérivée.
2.5.1. Définitions :
∎ La Dérivée en un Point :
𝑓(𝑥)−𝑓(𝑥0 )
On dit que 𝑓 est dérivable au point 𝑥0 si lim existe.
𝑥→𝑥0 𝑥−𝑥0
Exemples.
3 3 3
𝑓(𝑥)−𝑓(0) √𝑥 − √0 √𝑥 𝑥 1⁄3 1
En effet, on a lim = lim = lim = lim = lim = +∞.
𝑥→0 𝑥−0 𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥 2⁄3
∎ La Fonction dérivée :
𝟏 ′ −𝜶 1 ′ −𝛼
La dérivée : ( 𝜶 ) = 𝜶+𝟏. En effet, ( 𝛼) = (𝑥 −𝛼 )′ = −𝛼𝑥 −𝛼−1 = 𝛼+1.
𝒙 𝒙 𝑥 𝑥
La dérivée : (𝒆𝒙 )′ = 𝒆𝒙 .
Une fonction composée est une fonction de la forme : 𝒇(𝒖(𝒙)), où 𝑓(𝑥) est une
fonction usuelle, 𝑢(𝑥) une autre fonction telle que 𝑢(𝑥) ≠ 𝑥.
En d’autre terme, une fonction composée est une fonction obtenue en
remplaçant, dans la fonction usuelle 𝑓(𝑥), la variable 𝑥 par une autre fonction
𝑢(𝑥) différente de 𝑥.
Sa Dérivée. La formule de dérivation d’une fonction composée est :
′
[𝑓(𝑢(𝑥))] = 𝑢′(𝑥)𝑓′(𝑢(𝑥))
Cas Particuliers :
′ 𝑢′ (𝑥)
(√𝑢(𝑥)) = .
2√𝑢(𝑥)
′ 2𝑥+1
Par exemple, (√𝑥 2 + 𝑥 + 1) = .
2√𝑥 2 +𝑥+1
′ 2𝑥
(√𝑥 2 + 1) = 2 2⁄3.
3
3(𝑥 +1)
′
1 −𝛼𝑢′ (𝑥)
( 𝛼 ) = 𝛼+1 .
(𝑢(𝑥)) (𝑢(𝑥))
2
1 ′ − (2𝑥) −4𝑥 1 ′ −1
Par exemple ∎ ((𝑥 2 ) = 3
= ∎( ) = .
+1)2⁄3 (𝑥 2 +1)5⁄3 3(𝑥 2 +1)5⁄3 𝑥 𝑥2
𝑢′ (𝑥)
(ln 𝑢(𝑥))′ = .
𝑢(𝑥)
′ 𝑥
′ 1+
(𝑥+√𝑥 2 +1) 1
Par exemple ∎(ln(𝑥 + √𝑥 2 + 1)) = .
√𝑥2 +1
= =
𝑥+√𝑥 2 +1 𝑥+√𝑥 2 +1 √𝑥 2 +1
2 +𝑥) ′
𝑒 𝑢(𝑥) 𝑢′(𝑥)𝑒 𝑢(𝑥) (𝑒 −(𝑥 ) = −(2𝑥 + 1)𝑒 −(𝑥
2 +𝑥)
𝑢′(𝑥) 3𝑥 2 + 1
ln 𝑢(𝑥) (ln(𝑥 3 + 𝑥))′ =
𝑢(𝑥) 𝑥3 + 𝑥
∎ Operations sur les Dérivées :
′
𝑥 2 +1 2𝑥(𝑥 3 +𝑥)−(𝑥 2 +1)(3𝑥 2 +1) −3𝑥 4 +2𝑥 3 −4𝑥 2 +2𝑥−1
Par exemple : ( ) = = .
𝑥 3 +𝑥 (𝑥 3 +𝑥)2 (𝑥 3 +𝑥)2
Dans cette section, nous allons voir les différentes applications de la dérivée,
à savoir : à déterminer les intervalles de croissance et de décroissance, les
extremums, les intervalles de concavité, les points d’inflexion, …
1. Point Critique.
1. 𝑓 ′ (𝑥0 ) = 0, ou
Théorème.
Soit 𝑓 une fonction continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[, alors :
Si 𝑓 ′ (𝑥) ≥ 0, pour tout 𝑥 dans ]𝑎, 𝑏[, alors 𝑓 est croissante sur [𝑎, 𝑏].
Si 𝑓 ′ (𝑥) ≤ 0, pour tout 𝑥 dans ]𝑎, 𝑏[, alors 𝑓 est décroissante sur [𝑎, 𝑏].
Si 𝑓 ′ (𝑥) = 0, pour tout 𝑥 dans ]𝑎, 𝑏[, alors 𝑓 est constante sur [𝑎, 𝑏].
Si 𝑓′(𝑥) > 0, pour tout 𝑥 dans ]𝑎, 𝑏[, alors 𝑓 est strictement croissante.
Si 𝑓 ′ (𝑥) < 0, pour tout 𝑥 dans ]𝑎, 𝑏[, alors 𝑓 est strictement décroissante.
Remarque.
Où 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 12𝑥 − 5 et 𝒟𝑓 = ℝ.
𝑓′ + − +
∀𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏]
Maximum local
𝑓(𝑐) ≤ 𝑓(𝑥)
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑐
Minimum local
𝑓(𝑏) ≤ 𝑓(𝑥)
∀𝑥 ∈ 𝐼𝑏 ∩ [𝑎, 𝑏]
Minimum Global
Dans ce qui suit, on donne la démarche à suivre pour déterminer les extremums
d’une fonction. Dans le premier cas, on fait la cherche des extremums sur le
domaine de définition tout entier. Dans le deuxième cas, on restreint la
recherche des extremums sur un intervalle fermé borné.
2. La Recherche D’Extremums Locaux sur le Domaine de Définition de 𝒇:
Le problème qui se pose est de déterminer, parmi tous les points du domaine de
définition de 𝑓, un point qui sera un extremum local. La détermination des
extremums se fait en deux étapes :
La 1ere étape consiste à déterminer quels sont les points candidats aux
extremums.
La 2eme étape consiste à faire passer un test aux points candidats. Ce test
permet de donner quel point est un extremum et celui qui ne l’est pas.
Les points candidats aux extremums sont déterminés par le théorème suivant :
Théorème.
∎ Le théorème nous assure que les seuls points candidats aux extremums sont
les points critiques de 𝑓, a savoir :
Le théorème suivant nous donne le test à faire passer aux points critiques pour
distinguer ceux qui sont des extremums et ceux qui ne le sont pas. De plus le
théorème nous donne la nature de chaque extremum : maximum ou minimum.
Max Global
𝑓′ non définie
Max Local
N’est pas un
Extremum
N’est pas un
Extremum
Min Global
𝑥 = 1 ou 𝑥 = 3.
𝑓′ + − +
Du tableau, 𝑓′ passe du signe (+) au signe (−) au point 𝑥 = 1. Donc 𝑓 admet un
7
maximum local en 𝑥 = 1, sa valeur 𝑓(1) = . Aussi, 𝑓′ passe du signe (−) au signe
3
(+) au point 𝑥 = 3. Donc 𝑓 admet un minimum local en 𝑥 = 3, sa valeur 𝑓(3) = 1.
Maximum
Local
𝑓 ′ (𝑥) > 0
Graphe de 𝑓 Graphe de 𝑓
𝑓(𝑥) = (3𝑥 − 1)3 𝑓(𝑥) = 3√𝑥
Ce deuxième test permet seulement de tester les points critiques qui annulent
la première dérivée, c’est-à-dire : 𝑥 ∈ 𝒟𝑓 , 𝑓 ′ (𝑥) = 0. Le théorème suivant montre
comment appliquer ce deuxième test.
𝑓 ′ (𝑥 ) = 3𝑥 2 − 18𝑥 − 48.
3𝑥 2 − 18𝑥 − 48 = 0.
En factorisant, on obtient :
Remarques.
Soit 𝑓 une fonction continue sur [𝑎, 𝑏]. Alors 𝑓 admet un minimum global 𝑚 et un
maximum global 𝑀. En d’autre terme : Il existe deux nombres 𝑥1 et 𝑥2 dans [𝑎, 𝑏]
tels que, 𝑓(𝑥1 ) = 𝑚, 𝑓(𝑥2 ) = 𝑀 et 𝑚 ≤ 𝑓(𝑥) ≤ 𝑀 pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏].
Nous avons vu, dans les sections précédentes, comment la première dérivée peut
nous aider à déterminer où la fonction 𝑓 est croissante, où elle est décroissante,
et quel point critique de 𝑓 est un maximum local ou un minimum local. Dans cette
section, nous allons voir que la deuxième dérivée nous donne des informations sur
la courbure (concavité ) de la courbe de 𝑓, et les points où la courbe change de
courbure.
1. Concavité :
Une fonction 𝑓 est dite convexe sur l’intervalle ouvert 𝐼 si la fonction dérivée
𝑓 ′ est croissante sur l’intervalle 𝐼.
Une fonction 𝑓 est dite concave sur l’intervalle ouvert 𝐼 si la fonction dérivée
𝑓 ′ est décroissante sur l’intervalle 𝐼.
3. Point d’inflexion :
Les points candidats aux points d’inflexion sont déterminés par ce théorème :
Théorème.
Si (𝑐, 𝑓(𝑐)) est un point d’inflexion, alors 𝑓 ′′ (𝑐) = 0 ou 𝑓 ′′ (𝑐) est indéfinie.
∎ Le théorème nous assure que les seuls points candidats aux points d’inflexion
sont les points qui annulent 𝑓 ′′ et les points sur les quels 𝑓 ′′ est indéfinie.
∎ Donc, pour chercher les points d’inflexion, il faut commencer par déterminer
les points candidats aux points d’inflexion.
Le théorème suivant nous donne le test à faire passer aux points candidats pour
distinguer ceux qui sont des points d’inflexion et ceux qui ne le sont pas.
Soit 𝑓 une fonction deux fois dérivables sur un intervalle ouvert 𝐼. Et soit 𝑐 ∈ 𝐼,
tel que 𝑓 ′′ (𝑐) = 0 ou 𝑓 ′′ (𝑐) est indéfinie. Alors,
𝑓′′ + − +
Du tableau, on déduit :
Points
d’inflexion
Dans cette section, on va voir comment lever les formes indéterminées du type :
0 ∞
, , 0∞, + ∞ − ∞.
0 ∞
0 ∞
1. Formes indéterminées. et :
0 ∞
La règle pour lever ce type d’indétermination est la Règle de l’Hôpital :
Règle de l’Hôpital.
Supposons que 𝑓 et 𝑔 deux fonctions dérivables et 𝑔(𝑥) ≠ 0 pour tout 𝑥 proche
de 𝑥0 (sauf peut être en 𝑥0 ). Supposons que
lim 𝑓(𝑥) = 0 et lim 𝑔(𝑥) = 0.
𝑥→𝑥0 𝑥→𝑥0
Ou bien
lim 𝑓(𝑥) = ∞ et lim 𝑔(𝑥) = ∞.
𝑥→𝑥0 𝑥→𝑥0
𝑓′ (𝑥) 𝑓(𝑥) 𝑓′ (𝑥)
Si lim ′ (𝑥)
= 𝑙 (ou = ∞), alors lim = lim = 𝑙 (ou = ∞).
𝑥→𝑥0 𝑔 𝑥→𝑥0 𝑔(𝑥) 𝑥→𝑥0 𝑔′ (𝑥)
Remarque.
est une forme indéterminée du type 0∞. Dans ce cas, on écrit le produit 𝑓𝑔
comme un quotient :
𝑓 𝑔
ou 𝑓𝑔 = 𝑓𝑔 =
1⁄𝑔 1⁄𝑓
0 ∞
Ceci transforme 0∞ en une forme indéterminée du type ou donc on peut
0 ∞
appliquer l’Hôpital.
Exemple. Calculons la limite suivante : lim+ 𝑥 ln 𝑥.
𝑥→0
On a lim+𝑥 = 0 et lim+ ln 𝑥 = −∞. Donc lim+ 𝑥 ln 𝑥 est une indéterminée de la
𝑥→0 𝑥→0 𝑥→0
1
forme 0∞. En Ecrivant 𝑥 = 1⁄(1⁄𝑥 ), on a lim+ = +∞, donc la règle de l’Hôpital
𝑥→0 𝑥
nous donne :
ln 𝑥 1 ⁄𝑥
lim+ 𝑥 ln 𝑥 = lim+ = lim+ = lim (−𝑥) = 0
𝑥→0 𝑥→0 1⁄𝑥 𝑥→0 −1⁄𝑥 2 𝑥→0+
3. Formes indéterminées. +∞ − ∞ (ou − ∞ + ∞):
Après avoir définie l’intégrale des fonctions continues et donnée ces différentes
propriétés, on s’attèle aux méthodes de calculs des intégrales.
Intégrale Définie.
Fonction en escalier.
Intégrale Indéfinie.
Les fonctions Primitives
Théorème Fondamental du Calcul Intégrale.
Définition - Subdivision.
Soit 𝑓: [𝑎, 𝑏] → ℝ. On dit que 𝑓 est une fonction en escalier s’il existe une
subdivision (𝑥0 , 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 ) et des nombres réels 𝑐1 , 𝑐2 , … , 𝑐𝑛 tels que :
Autrement dit 𝑓 est une fonction constante sur chacun des sous-intervalles de
la subdivision.
Par exemple, une fonction constante sur [𝑎, 𝑏] est une fonction en escalier, il
suffit de considérer la subdivision (𝑥0 , 𝑥1 ) telle que 𝑎 = 𝑥0 < 𝑥1 = 𝑏.
Remarque.
Géométriquement, 𝑐𝑖 (𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1 ) est l’aire du rectangle limité par l’axe (Ox), les
droites d’équation 𝑥 = 𝑥𝑖−1 et 𝑥 = 𝑥𝑖 et la droite d’équation 𝑦 = 𝑐𝑖 , affectée
du signe + si ce rectangle est au-dessus de (Ox) et du signe − dans le cas
contraire.
L’intégrale d’une fonction en escalier est l’aire de la partie située au-dessus de
l’axe des abscisses (ici en rouge) moins l’aire de la partie située en-dessous (en
bleu).
2. Intégrale Définies des Foncions Continues :
Soit 𝑓 une fonction continue sur un intervalle fermé et borné [𝑎, 𝑏], et soit
(𝑥0 , 𝑥1 , … , 𝑥𝑛 ) une subdivision de [𝑎, 𝑏], c’est-à-dire 𝑎 = 𝑥0 < 𝑥1 < ⋯ < 𝑥𝑛 = 𝑏,
telle que pour tout 𝑖 ∈ {1, … , 𝑛} :
𝑏−𝑎
𝑥𝑖 = 𝑎 + 𝑖 ( )
𝑛
Et soit 𝜑𝑛 une fonction en escalier telle que pour tout 𝑖 ∈ {1, … , 𝑛} :
∀𝑥 ∈ ]𝑥𝑖−1 , 𝑥𝑖 [ 𝜑𝑛 (𝑥) = 𝑐𝑖 = 𝑓(𝑥𝑖 )
Ainsi, l’intégrale de 𝜑𝑛 sur [𝑎, 𝑏] est
𝑏 𝑛
𝑏 𝑛
∫ 𝜑6 (𝑥)𝑑𝑥
𝑏 6 𝑎
𝑏−𝑎
Δ𝑥 =
6
𝑏−𝑎
Δ𝑥 =
6
Propriétés de l’intégrale définie d’une fonction continue.
𝑏 𝑎
1. Ordre d’intégration : ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = − ∫𝑏 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 C’est une définition
𝑎
2. Intervalle [𝑎, 𝑎] : ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 0 C’est une définition
𝑏 𝑏
3. Multiplication par 𝑘 : ∫𝑎 𝑘𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 𝑘 ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 Pour tout 𝑘 ∈ ℝ
𝑏 𝑏 𝑏
4. Somme et différence : ∫𝑎 (𝑓(𝑥) ± 𝑔(𝑥))𝑑𝑥 = ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ± ∫𝑎 𝑔(𝑥)𝑑𝑥
𝑏 𝑐 𝑐
5. Relation de Chasles : ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 + ∫𝑏 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝑏
6. Inégalités de la moyenne : min 𝑓 . (𝑏 − 𝑎) ≤ ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≤ max 𝑓 . (𝑏 − 𝑎)
𝑏 𝑏
7. Positivité : 𝑓(𝑥) ≥ 𝑔(𝑥) sur [𝑎, 𝑏] ⟹ ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≥ ∫𝑎 𝑔(𝑥)𝑑𝑥
𝑏
𝑓(𝑥) ≥ 0 sur [𝑎, 𝑏] ⟹ ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 ≥ 0 Cas particulier
Définition – Primitive.
On remarque aisément que si 𝑓 admet une primitive, celle-ci n’est pas unique.
Ainsi, dans l’exemple précèdent, on peut prendre comme primitive les fonctions
1 1 1
suivantes : 𝐹(𝑥) = 𝑥 3 − 2; 𝐹(𝑥) = 𝑥 3 + 5 ou plus généralement 𝐹(𝑥) = 𝑥 3 + 𝐶
3 3 3
1 ′
(où 𝐶 est une constante). En effet, ( 𝑥 3 + 𝐶) = 𝑥 2 .
3
∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = 𝐹(𝑥) + 𝐶
∫ 5𝑥 4 𝑑𝑥 = 𝑥 5 + 𝐶.
Supposons que 𝐹(𝑥) et 𝐺(𝑥) sont les primitives des fonctions 𝑓(𝑥) et 𝑔(𝑥)
respectivement, et que 𝛼 est une constante. Alors :
𝑥 𝛼+1
𝑥 𝛼 , 𝛼 ≠ −1 +𝐶 coth(𝑥) ln(sh(𝑥)) + C
𝛼+1
1 1
ln|𝑥| + 𝐶 th(𝑥) + 𝐶
𝑥 ch2 (𝑥)
1
𝑒𝑥 𝑒𝑥 + 𝐶 −coth(𝑥) + 𝐶
sh2 (𝑥)
𝑎𝑥 1
𝑎 𝑥 , 𝑎 > 0, 𝑎 ≠ 1 +𝐶 arcsin(𝑥) + 𝐶
ln𝑎 √1 − 𝑥 2
1 𝑥
𝑠𝑖𝑛 (𝑥) −𝑐𝑜 𝑠(𝑥) + 𝐶 ,𝑎 > 0 arcsin ( )+𝐶
√𝑎2 − 𝑥 2 𝑎
1
𝑐𝑜𝑠(𝑥) 𝑠𝑖 𝑛(𝑥) + 𝐶 ln (𝑥 + √1 + 𝑥 2 ) + 𝐶
√1 + 𝑥 2
1
tan(𝑥) −ln|cos(𝑥)| + 𝐶 ,𝑎 ≠ 0 ln (𝑥 + √𝑎2 + 𝑥 2 ) + 𝐶
√𝑎2 + 𝑥 2
1
cotan(𝑥) ln|𝑠𝑖𝑛(𝑥)| + 𝐶 ln |𝑥 + √𝑥 2 − 1| + 𝐶
√𝑥 2 −1
1 1
tan(𝑥) + 𝐶 ,𝑎 ≠ 0 ln |𝑥 + √𝑥 2 − 𝑎2 | + 𝐶
𝑐𝑜𝑠 2 𝑥 √𝑥 2 − 𝑎2
1 1
− cotan(𝑥) + 𝐶 ,𝑏 ≠ 0 ln |𝑥 + √𝑥 2 + 𝑏| + 𝐶
𝑠𝑖𝑛2 𝑥 √𝑥 2 + 𝑏
1
sh(𝑥) ch(𝑥) + 𝐶 2
arctg(𝑥) + 𝐶
𝑥 +1
1 1 𝑥
ch(𝑥) sh(𝑥) + 𝐶 ,𝑎 ≠ 0 arctg ( ) + 𝐶
𝑥 2 + 𝑎2 𝑎 𝑎
1 1 𝑥+𝑎
th(𝑥) ln(ch(𝑥)) + 𝐶 ,𝑎 ≠ 0 ln | |+𝐶
𝑎 − 𝑥2
2 2𝑎 𝑥−𝑎
Nous développons ici les méthodes d’intégration des fonctions dont on ne sait
pas calculer directement la primitive.
∫ 𝑓(𝑔(𝑥)) 𝑔′ (𝑥)𝑑𝑥
∫ 𝑢(𝑥)𝑣 ′ (𝑥)𝑑𝑥
En intégrant, on trouve
Ou bien
∫ 𝑢(𝑥)𝑣 ′ (𝑥)𝑑𝑥 = 𝑢(𝑥)𝑣(𝑥) − ∫ 𝑢′ (𝑥)𝑣(𝑥)𝑑𝑥
∫ 𝑥 2 𝑒 𝑥 𝑑𝑥
∫ 𝑥 2 𝑒 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑥 2 𝑒 𝑥 − 2 ∫ 𝑥𝑒 𝑥 𝑑𝑥
∫ 𝑥𝑒 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑥𝑒 𝑥 − ∫ 𝑒 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑥𝑒 𝑥 − 𝑒 𝑥 + 𝐶
Finalement,
∫ 𝑥 2 𝑒 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑥 2 𝑒 𝑥 − 2(𝑥𝑒 𝑥 − 𝑒 𝑥 ) + 𝐶 = (𝑥 2 − 2𝑥 + 2)𝑒 𝑥 + 𝐶
Dans cette section, nous allons voir comment utiliser la primitive pour calculer
𝑏
l’intégrale définie ∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥. Ce lien entre la primitive et l’intégrale définie
𝑏
∫𝑎 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 est donné par ce qu’on appelle Le Théorème Fondamental du Calcul
Intégral.
Soit 𝑓 une fonction continue sur l’intervalle [𝑎, 𝑏] et 𝐹 une primitive quelconque
de 𝑓 sur [𝑎, 𝑏]. Alors :
𝑏
Soit 𝑓 une fonction continue sur l’intervalle [𝑎, 𝑏]. Alors la fonction
𝑥
𝐹(𝑥) = ∫ 𝑓(𝑡)𝑑𝑡
𝑎
est continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[, et sa dérivée :
𝑥 ′
′ (𝑥)
𝐹 = (∫ 𝑓(𝑡)𝑑𝑡) = 𝑓(𝑥)
𝑎
𝐺(𝑥) = ∫ 𝑒 𝑡 𝑑𝑡
0
Donc, 𝐺 ′ (𝑥)
= 𝑒 . De plus 𝐹(𝑥) = 𝐺(√𝑥). Ainsi,
𝑥
′ ′ 1
𝐹 ′ (𝑥) = (𝐺(√𝑥)) = (√𝑥) 𝐺 ′ (√𝑥) = 𝑒 √𝑥
2 √𝑥
1. Calcul de l’intégrale définie par le changement de variable.
∫ 𝑓(𝑔(𝑥)) 𝑔′ (𝑥)𝑑𝑥
𝑎
∫ 𝑥 √𝑥 2 + 1 𝑑𝑥
0
∫ 𝑢(𝑥)𝑣 ′ (𝑥)𝑑𝑥
𝑎
Alors
𝑏 𝑏
∫ 𝑥𝑒 −𝑥 𝑑𝑥 = [−𝑥𝑒 −𝑥 ]13 − ∫ −𝑒 −𝑥 𝑑𝑥
1 1
= 2(𝑒 −1 − 𝑒 −3 )
3 1 1
∎ ∫1 𝑥 ln 𝑥. Posons 𝑢(𝑥) = ln 𝑥 et 𝑣 ′ (𝑥) = 𝑒 −𝑥 𝑥, donc 𝑢′ (𝑥) = et 𝑣(𝑥) = 𝑥 2 . Alors
𝑥 2
3 3
3 3
1 2 1 1 2 1 2 3
∫ 𝑥 ln 𝑥 = [ 𝑥 ln 𝑥] − ∫ 𝑥𝑑𝑥 = [ 𝑥 ln 𝑥] − [ 𝑥 ]
2 2 2 2 1 4 1
1 1
9 9 1 9
= ( ln 3 − 0) − ( − ) = ln 3 − 2
2 4 4 2
2.7.4. Applications de L’intégrale Définie :
Définition de L’aire.
Soit 𝑓 est une fonction continue sur [𝑎, 𝑏]. Alors, l’aire 𝑨 délimitée par la courbe
𝑓, l’axe 𝑂𝑥 et les droites verticales 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏 est donné par
𝐴 = ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝑎
𝐴 = − ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥
𝑎
1 1
= [ (43 ) + 4] − [ (03 ) + 0]
3 3
1 76
= 64 + 4 =
3 3 Aire 𝐴
∎ Cas 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 3𝑥 2 − 2 sur [−1,2]. On détermine le signe de 𝑓.
𝐴 = − ∫(𝑥 3 − 3𝑥 2 − 2)𝑑𝑥
−1
2
= ∫−1(−𝑥 3 + 3𝑥 2 + 2)𝑑𝑥
1 2
= [− 𝑥 4 + 𝑥 3 + 2𝑥]
4 −1
1 1
= [− (24 ) + 23 + 2(2)] − [− (−1)4 + (−1)3 + 2(−1)]
4 4
27
=
4
𝐴 = ∫(𝑥 3 − 𝑥) 𝑑𝑥 − ∫(𝑥 3 − 𝑥) 𝑑𝑥
−1 0
0 1
= ∫(𝑥 3 − 𝑥) 𝑑𝑥 + ∫(−𝑥 3 + 𝑥) 𝑑𝑥
−1 0
1 4 1 2 0 1 4 1 2 1
= [ 𝑥 − 𝑥 ] + [− 𝑥 + 𝑥 ]
4 2 −1 4 2 0
1 1 1 1 1
= [0 − ( − )] + [(− + ) − 0] =
4 2 4 2 2
2. L’Aire entre deux courbes :
Soit 𝑓 et 𝑔 deux fonctions continues sur l’intervalle [𝑎, 𝑏]. Supposons que :
𝑓(𝑥) ≥ 𝑔(𝑥) pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏]. Alors l’aire délimitée supérieurement par 𝑓 et
inférieurement par 𝑔 et par les droites verticales 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏 est
𝑏
𝐴 = ∫(𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥
𝑎
Par définition,
2
𝐴 = ∫((𝑥 + 6) − 𝑥 2 ) 𝑑𝑥
0
1 2 1 3 2 34 34
= [ 𝑥 + 6𝑥 − 𝑥 ] = −0=
2 3 0 3 3
Notons que les bornes de l’intégrale sont les abscisses des points
d’intersections entre les deux courbes. En mettant 𝑓(𝑥) = 𝑔(𝑥), on a
3 − 𝑥 = 𝑥 2 − 9 ou 𝑥 2 + 𝑥 − 12 = (𝑥 − 3)(𝑥 + 4) = 0