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Les suites, gé né ralité s

I. Qu’est-ce qu’une suite ?


1) Notations et définitions
Définitions : une suite numérique, notée 𝑢 ou (𝑢 ), est une fonction définie sur une partie de 𝑢ℕ∶:ℕ → ℝ
𝑛 → 𝑢(𝑛)
 On appelle les images 𝑢(𝑛) les termes de la suite, et on les note en général 𝑢 .
 Les antécédents 𝑛, qui sont des nombres entiers, sont appelés les rangs, ou les indices, de ces termes.
Intuitivement, une suite est donc une liste infinie de nombres réels numérotés dans un ordre précis.
Si la suite est définie à partir de 0, alors le premier terme, de rang 0, est noté 𝑢 . Puis c’est le terme de rang
1 : 𝑢 , puis 𝑢 et de manière générale, le terme de rang 𝑛 : 𝑢 Le terme suivant est le terme de rang n+1
noté 𝑢
Exemple : la liste 5 ; 10 ; 15 ; 20 ; … est une suite (𝑢 ) dont le terme de rang 0 est 𝑢 = 5, puis 𝑢 = 10,
𝑢 = 15, etc.

2) Modes de génération d’une suite


Définir une suite consiste à expliciter un procédé permettant de déterminer tous les termes de la suite.
Il y a deux procédés usuels pour définir une suite :

 Par une formule explicite : 𝒖𝒏 = 𝒇(𝒏) permettant d’exprimer directement 𝒖𝒏 en fonction de 𝒏


Exemple 1 : la liste 1 ; 4 ; 9 ; 16 ; … est une suite (𝑢 ) avec 𝑢 = 1, puis 𝑢 = 4, 𝑢 = 9, etc
La suite peut être définie pour tout entier naturel 𝑛 ≥ 1 par 𝑢 = 𝑓(𝑛) = 𝑛² avec 𝑓(𝑥) = 𝑥²
Remarque : une formule explicite permet de calculer directement un terme voulu : 𝑢 = 13 = 169
Exemple 2 : 𝑢 = 𝑛² − 2𝑛 − 1 = 𝑓(𝑛). C’est une expression en fonction de 𝑛.
On appelle aussi cela le terme général de la suite.
Alors 𝑢 = 𝑓(0) = 0 − 2 × 0 − 1 = −1; 𝑢 = 𝑓(1) = −2 ; 𝑢 = −1
𝑢 = 13 − 2 × 13 − 1 = 142

 Par une relation de récurrence :


Cela signifie que l’on nous donne un terme initial et un procédé pour calculer chaque terme à partir du (ou
des) précédent(s). Le mot récurrence vient du latin recurrere qui signifie "revenir en arrière".
Exemple 3 : On
compte le nombre
d’allumettes
nécessaires pour
construire des
rectangles à partir de carrés de côté une allumette
On obtient une suite (𝑢 ) telle que 𝑢 = 4 ; 𝑢 = 7; 𝑢 = 10; 𝑢 = 13 …
La suite (𝑢 ) des allumettes peut être définie pour tout entier naturel 𝑛 ≥ 1 par 𝑢 = 4 et 𝑢 =𝑢 +3
Exemple 4 de la pyramide : Des lycéens essayent de reproduire une maquette de la pyramide
de Khéops avec des canettes, en construisant le maximum d’étages. Pour pouvoir ajouter des
étages au fur et à mesure, ils construisent leur pyramide « à l’envers », en partant de 1 canette.
Si on connaît le nombre de canettes dans une pyramide à 𝑛 étages, noté 𝑢 , on peut dire que le
nombre 𝑢 de canettes au total dans une pyramide à 𝑛 + 1 étages est 𝑢 = 𝑢 + (𝑛 + 1)²
En effet, au 𝑛 + 1-ième étage, il y a 𝑛 + 1 canettes sur le côté, donc l’étage est composé de
(𝑛 + 1)² canettes. Cette relation nous permet de calculer les termes « de proche en proche » : 𝑢 = 1 ; 𝑢 =
1 + 2² = 5 ; 𝑢 = 5 + 3 = 14 ; …
Remarque : Lorsqu’une suite est définie par récurrence, il faut connaître le terme précédent pour calculer un
terme donné. Pour calculer 𝑢 , il faut au préalable calculer 𝑢 , puis 𝑢 etc….
Exemple : 𝑢 = 𝑛² − 2𝑛 − 1
II. Représentation graphique
 Lorsqu’une suite est définie par une formule explicite 𝒖𝒏 = 𝒇(𝒏) :
On peut la représenter par un nuage de points de coordonnées (𝑛; 𝑢 ), où 𝑛 ∈ ℕ.
(comme la courbe d’une fonction, sans relier les points). Voir l’exemple ci-contre
𝑢 = −1; 𝑢 = −2 ; 𝑢 = −1; 𝑢 = 2; 𝑢 = 7

 Lorsque la suite est définie par une relation de récurrence du type 𝒖𝒏 𝟏 = 𝒇(𝒖𝒏 ) :
Un autre type de représentation permet de conjecturer le comportement de la suite.
Exemple 5 : (𝑢 ) est la suite définie par 𝑢 = −3 et pour tout ∈ ℕ, 𝑢 =− + 2.
On remarque que 𝑢 = 𝑓(𝑢 ), où 𝑓(𝑥) = − + 2
 On trace la courbe représentative de 𝑓, ainsi que la droite 𝑑 d’équation 𝑦 = 𝑥.
 On va placer tous les termes de la suite sur l’axe des abscisses. On y place déjà u .
 On construit le point A (u ; u ) à l’aide de la relation 𝑢 = 𝑓(𝑢 ).
 On reporte u sur l’axe des abscisses par symétrie par rapport à 𝑑.
 On recommence le procédé pour obtenir u , puis u , u , etc.
III. Sens de variation
Définitions :
On dit que la suite (𝑢 ) est croissante si pour tout 𝑛 ∈ ℕ, 𝒖𝒏 𝟏 ≥ 𝒖𝒏 (chaque terme est plus grand que celui d’avant)
On dit qu’une suite est décroissante si pour tout 𝑛 ∈ ℕ, 𝒖𝒏 𝟏 ≤ 𝒖𝒏 (chaque terme est plus petit que celui d’avant)

Remarque : pour montrer qu’une suite (𝑢 ) est croissante (respectivement décroissante), on peut montrer que
𝒖
𝒖𝒏 𝟏 − 𝒖𝒏 ≥ 𝟎 (respectivement ≤ 0) ou encore, si 𝒖𝒏 > 𝟎, que 𝒖𝒏 𝟏 ≥ 𝟏 (respectivement ≤ 1).
𝒏

Exemple 6 : étudier le sens de variation de la suite (𝑢 ) définie par 𝑢 = 5𝑛 + 1.


𝑢 − 𝑢 = [5(𝑛 + 1) + 1] − [5𝑛 + 1] = 5𝑛 + 5 + 1 − 5𝑛 − 1 = 5 > 0 𝑑𝑜𝑛𝑐 (𝑢 )est croissante ……………
Exemple 7 : démontrer que la suite (𝑣 ) définie sur ℕ* par 𝑣 = ( )
est décroissante.

1×𝑛 1 × (𝑛 + 2) 𝑛 − (𝑛 + 2) −2
𝑣 −𝑣 = − = = <0
(𝑛 + 1)(𝑛 + 2) × 𝑛 𝑛(𝑛 + 1) × (𝑛 + 2 𝑛(𝑛 + 1)(𝑛 + 2) 𝑛(𝑛 + 1)(𝑛 + 2)
( )
Autre méthode : =( )( )
÷ ( )
=( )( )
× = <1

Propriété : soit une suite (𝑢 ) définie par une formule explicite 𝒖𝒏 = 𝒇(𝒏).
Si 𝑓 est une fonction croissante sur [0 ; +∞[, alors la suite (𝑢 ) est croissante
Si 𝑓 est une fonction décroissante sur [0 ; +∞[, alors (𝑢 ) est décroissante.
Dans l’exemple 6, 𝑢 = 𝑓(𝑛) où 𝑓 est la fonction affine de coef directeur positif
C’est une fonction croissante sur [0 ; +∞[, donc (𝑢 ) est croissante

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