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PTSI CORRIGE du DEVOIR LIBRE N°3 22-23

Exercice 1
On considère sur ℝ∗ l’équation (E) : 4𝑥𝑦 (𝑥) + 2𝑦 (𝑥) − 𝑦(𝑥) = 𝑒 √
1. Résoudre sur ℝ∗ l’équation (F) : 𝑧 (𝑡) − 𝑧(𝑡) = 𝑒
2. Soit 𝑦 une fonction deux fois dérivable sur ℝ∗ . On pose, pour tout 𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧(𝑡) = 𝑦(𝑡 ).
a) Justifier que 𝑧 est deux fois dérivable sur ℝ∗ , puis calculer 𝑧′ et 𝑧′′ en fonction de 𝑦 et de ses
dérivées.
b) Montrer que 𝑦 est solution de (E) sur ℝ∗ si et seulement si 𝑧 est solution sur ℝ∗ de l’équation
(F).
c) Résoudre (E).

Correction de l’exercice 1
1. (1) (F) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants.
(2) Son équation caractéristique est : 𝑟 − 1 = 0, qui équivaut à 𝑟 = 1 ou 𝑟 = −1.
Les solutions de l’équation homogène associée sont donc les fonctions : 𝑡 ↦ 𝜆𝑒 + 𝜇𝑒 , avec
(𝜆, 𝜇) ∈ ℝ .
(3) 1 est racine simple de l’équation caractéristique, on pose donc : 𝑧 : 𝑡 ↦ 𝛼𝑡𝑒 avec 𝛼 ∈ ℝ.
𝑧 est deux fois dérivables sur ℝ∗ , comme produit de deux fonctions deux fois dérivables, et :
∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧 (𝑡) = 𝛼(𝑡 + 1)𝑒 𝑧 (𝑡) = 𝛼(𝑡 + 2)𝑒
𝑧 solution de (F) sur ℝ∗ ⇔ ∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝛼(𝑡 + 2)𝑒 − 𝛼𝑡𝑒 = 𝑒
⇔ 𝛼=
Ainsi, 𝑡 ↦ 𝑒 est une solution de (F).
(4) Finalement, les solutions de (F) sur ℝ∗ sont les fonctions :
ℝ∗ → ℝ
𝑡 ↦ 𝜆𝑒 + 𝜇𝑒 + 𝑒 où (𝜆, 𝜇) ∈ ℝ .

2. a) z est deux fois dérivable sur ℝ∗ comme composée de fonctions 2 fois dérivables, et pour
tout 𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧 (𝑡) = 2𝑡𝑦 (𝑡 ) 𝑧 (𝑡) = 2𝑦 (𝑡 ) + 4𝑡 𝑦 (𝑡 )
b) 𝑦 est solution de (E) ⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ∗ , 4𝑥𝑦′′(𝑥) + 2𝑦′(𝑥) − 𝑦(𝑥) = 𝑒 √
⇔ ∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 4𝑡 𝑦′′(𝑡 ) + 2𝑦′(𝑡 ) − 𝑦(𝑡 ) = 𝑒 √
car 𝑡 ↦ 𝑡 est bijective de ℝ∗ dans ℝ∗ .
⇔ ∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 4𝑡 𝑦′′(𝑡 ) + 2𝑦′(𝑡 ) − 𝑦(𝑡 ) = 𝑒 | |

⇔ ∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧 (𝑡) − 𝑧(𝑡) = 𝑒
Ainsi, y est solution de (E) sur ℝ∗ si et seulement si z est solution de (F) sur ℝ∗ .

c) Pour tout 𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧(𝑡) = 𝑦(𝑡 ) donc, pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗ , 𝑦(𝑥) = 𝑧(√𝑥)


𝑦 est solution de (E) ⇔ z est solution de (F) sur ℝ∗ .
⇔ ∃(𝜆, 𝜇) ∈ ℝ , ∀𝑡 ∈ ℝ∗ , 𝑧(𝑡) = 𝑒 + 𝜆𝑒 + 𝜇𝑒

⇔ ∃(𝜆, 𝜇) ∈ ℝ , ∀𝑥 ∈ ℝ∗ , 𝑦(𝑥) = 𝑒 √ + 𝜆𝑒 √ + 𝜇𝑒 √

car 𝑥 ↦ √𝑥 est bijective de ℝ∗ dans ℝ∗ .

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Ainsi, les solutions de (E) sur ℝ∗ sont les fonctions :
ℝ∗ → ℝ

𝑥 ↦ 𝜆𝑒 √ + 𝜇𝑒 √ + 𝑒√ où (𝜆, 𝜇) ∈ ℝ .

Exercice 2
On considère sur ℝ l’équation (E) : (1 + 𝑒 )𝑦 (𝑥) + 𝑦 (𝑥) − 𝑒 𝑦(𝑥) = 0.
On pose une fonction 𝑦: ℝ → ℝ deux fois dérivable.
1. On pose 𝑧 = 𝑦 + 𝑦.
Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 1 homogène (F) telle que :
𝑦 est solution de (E) sur ℝ ⇔ 𝑧 est solution de (F) sur ℝ
Indication : on pourra remarquer que le coefficient 1 devant 𝑦′(𝑥) peut se réécrire 1 + 𝑒 − 𝑒 .
2. Résoudre (F).
3. Déterminer des solutions particulières des équations différentielles (𝐺 ) ∶ 𝑦 (𝑥) + 𝑦(𝑥) = 1 et
(𝐺 ) ∶ 𝑦 (𝑥) + 𝑦(𝑥) = 𝑒 .
4. En déduire l’ensemble des solutions de (E).

Correction de l’exercice 2
1. Comme 𝑦 est deux fois dérivable, 𝑦 et 𝑦′ sont dérivables, donc par somme 𝑧 est dérivable et
𝑧 = 𝑦 + 𝑦′. On a :
𝑦 est solution de (E) sur ℝ ⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, (1 + 𝑒 )𝑦 (𝑥) + 𝑦 (𝑥) − 𝑒 𝑦(𝑥) = 0
⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, (1 + 𝑒 )𝑦 (𝑥) + (1 + 𝑒 )𝑦 (𝑥) − 𝑒 𝑦′(𝑥) − 𝑒 𝑦(𝑥) = 0
⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, (1 + 𝑒 ) 𝑦 (𝑥) − 𝑦 (𝑥) − 𝑒 𝑦 (𝑥) − 𝑦(𝑥) = 0
⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, (1 + 𝑒 )𝑧′(𝑥) − 𝑒 𝑧(𝑥) = 0
⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑧′(𝑥) − 𝑧(𝑥) = 0

⇔ 𝑧 est solution sur ℝ de (F) : 𝑧′(𝑥) − 𝑧(𝑥) = 0

2. Une primitive de 𝑥 ↦ − sur ℝ est 𝑥 ↦ − ln(1 + 𝑒 ), car pour tout 𝑥 ∈ ℝ, 1 + 𝑒 > 0.


𝑒 ( )
)= 1+𝑒
Les solutions de (F) sont donc les fonctions de la forme 𝑥 ↦ 𝜆(1 + 𝑒 ) avec 𝜆 ∈ ℝ

3. (𝐺 ) admet comme solution particulière 𝑦 : 𝑥 ↦ 1


En effet 𝑦 est dérivable et pour tout 𝑥 ∈ ℝ, 𝑦 (𝑥) + 𝑦 (𝑥) = 0 + 1 = 1
(𝐺 ) admet comme solution particulière 𝑦 : 𝑥 ↦
En effet 𝑦 est dérivable et pour tout 𝑥 ∈ ℝ, 𝑦 (𝑥) + 𝑦 (𝑥) = + =𝑒

4. D’après les questions 1 et 2 :


𝑦 est solution de (E) sur ℝ ⇔ ∃𝜆 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑧(𝑥) = 𝜆 + 𝜆𝑒
⇔ ∃𝜆 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑦 (𝑥) + 𝑦(𝑥) = 𝜆 + 𝜆𝑒
⇔ ∃𝜆 ∈ ℝ, 𝑦 solution sur ℝ de (𝐸 ): 𝑦′𝑥) + 𝑦(𝑥) = 𝜆 + 𝜆𝑒
Soit 𝜆 fixé dans ℝ.
(𝐸 ) est une équation différentielle linéaire d’ordre 1.

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Les solutions de l’équation homogène associée : 𝑦′𝑥) + 𝑦(𝑥) = 0 sont les fonctions :
𝑥 ↦ 𝜇𝑒 avec 𝜇 ∈ ℝ.
D’après le principe de superposition des solutions, 𝜆𝑦 + 𝜆𝑦 est une solution particulière de
(𝐸 ).
L’ensemble des solutions de (𝐸 ) sur ℝ est donc : 𝑥 ↦ 𝜇𝑒 +𝜆+𝜆 | 𝜇∈ℝ ;
Finalement, l’ensemble des solutions de (E) sur ℝ est :
𝑥 ↦ 𝜇𝑒 +𝜆+𝜆 | (𝜆, 𝜇) ∈ ℝ

Exercice 3
A. Définition géométrique du nombre d’or
Soit deux réels strictement positifs 𝑎 et 𝑏 tels que : < 𝑏 < 𝑎.
Soit un rectangle de longueur 𝑎 et de largeur 𝑏. On pose : 𝜑 = .
On inscrit, sur un côté du rectangle un carré de côté 𝑏. Cela laisse apparaître un rectangle. On suppose
que la proportion du nouveau rectangle est la même que pour le rectangle initial.
1. Montrer que 𝜑 − 𝜑 − 1 = 0. Un schéma, accompagnant le raisonnement, sera fortement
apprécié !
2. En déduire la valeur de 𝜑.

Correction de l’exercice 3, partie A


1. On note 𝑏′ et 𝑎′ la largeur et la longueur du 2ème rectangle.
Les mesures des côtés de ce rectangle sont 𝑏 et 𝑎 − 𝑏
Or : 𝑏 > donc −𝑏 < − d’où : 𝑎 − 𝑏 < et donc 𝑎 − 𝑏 < 𝑏.
Ainsi : 𝑏 = 𝑎 − 𝑏 et 𝑎 = 𝑏.
𝑏 𝑏 =𝑎−𝑏

𝑎
= = =

Or, par hypothèse =𝜑


D’où : 𝜑 = ce qui équivaut à 𝜑 − 𝜑 − 1 = 0.
2. 𝑥 − 𝑥 − 1 a pour discriminant ∆= 5
√ √
Les solutions de l’équation 𝑥 − 𝑥 − 1 = 0 sont donc : et

𝜑 est l’une de ces racines et 𝜑 > 0 donc 𝜑 =

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B. Une suite convergente vers 𝝋
𝜑 vérifie 𝜑 = 𝜑 + 1 ce que s’écrit encore : 𝜑 = 1 + .
On peut alors écrire : 𝜑 = 1 + 𝜑 =1+ 𝜑 =1+

Ce qui suggère l’écriture « infinie » : 𝜑 = 1 +


L’écriture de 𝜑 comme une écriture infinie de fractions étagées s’appelle développement en fraction
continue.
Nous allons formaliser cette écriture. Pour cela on note 𝑓 : ℝ∗ → ℝ
𝑥 ↦1+
On considère alors la suite (𝑢 ) définie par : 𝑢 = 1 et pour tout n dans ℕ, 𝑢 = 𝑓(𝑢 ).
3. a) Montrer que, pour tout 𝑛 ∈ ℕ, 𝑢 existe, 𝑢 > 0 et 𝑢 ∈ ℚ.
b) Calculer 𝑢 , 𝑢 , 𝑢 , 𝑢 , 𝑢 .
4. Déterminer les variations de 𝑓.
5. On pose : ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑣 = 𝑢 . Exprimer, à l’aide de 𝑓, 𝑣 en fonction de 𝑣 .
6. En déduire, par récurrence, que la suite (𝑣 ) est croissante et majorée par 𝜑.
7. Montrer que la suite (𝑣 ) converge vers 𝜑.
8. En déduire que la suite (𝑢 ) converge vers 𝜑.
9. Conclure et donner un encadrement de 𝜑 à l’aide des éléments de la suite (𝑢 ).

Correction de l’exercice 3, partie B


3. Pour 𝑛 ∈ ℕ, 𝑃(𝑛): "𝑢 existe, 𝑢 > 0 et 𝑢 ∈ ℚ"
 P(0) est vraie.
 Soit n un entier fixé pour lequel P(n) est supposée vraie.
𝑢 > 0 donc existe et > 0. Donc 𝑢 existe et 𝑢 =1+ > 0.
De plus : 𝑢 ∈ ℚ donc ∈ ℚ, d’où : 𝑢 =1+ ∈ ℚ.
Ainsi P(n+1) est vraie.
 On a donc montré par récurrence que, pour tout n ∈ ℕ, 𝑢 existe, 𝑢 > 0 et 𝑢 ∈ ℚ.

3 5 8 13
𝑢 = 2, 𝑢 = , 𝑢 = , 𝑢 = , 𝑢 = .
2 3 5 8
4. 𝑓 est dérivable sur ℝ∗ et pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗ , 𝑓 (𝑥) = − < 0.
𝑓 est donc strictement décroissante sur ℝ∗ .
5. Soit 𝑛 ∈ ℕ. 𝑣 =𝑢 = 𝑓(𝑢 ) = 𝑓 𝑓(𝑢 ) = 𝑓o𝑓(𝑣 ) donc 𝑣 = 𝑓o𝑓(𝑣 )
6. On pose, pour 𝑛 ∈ ℕ, 𝑃(𝑛): « 𝑣 ≤ 𝑣 ≤ 𝜑 ».
 𝑢 = 1 𝑒𝑡 𝑢 = . On a bien : 𝑣 ≤ 𝑣 .
√ √
De plus : 𝜑 − 𝑣 = − = >0
Ainsi : 𝑣 ≤ 𝑣 ≤ 𝜑 donc P(0) est vraie.
 Soit n un entier fixé pour lequel P(n) est supposée vraie.
0<𝑣 ≤𝑣 ≤ 𝜑 et 𝑓 est donc strictement décroissante sur ℝ∗ donc 𝑓(𝑣 ) ≥
𝑓(𝑣 ) ≥ 𝑓(𝜑)
En utilisant à nouveau la décroissance de 𝑓 : 𝑓 𝑓(𝑣 ) ≤ 𝑓(𝑓(𝑣 )) ≤ 𝑓(𝑓(𝜑))
Or : 𝑓(𝜑) = 𝜑 donc 𝑓 𝑓(𝜑) = 𝜑
Finalement : 𝑣 ≤𝑣 ≤𝜑
Ainsi, P(n+1) est vraie.
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 On a montré par récurrence que P(n) est vraie pour tout entier naturel n.
Finalement, on a montré que la suite (𝑣 ) est croissante et majorée par 𝜑
7. (𝑣 ) est croissante et majorée donc (𝑣 ) converge vers un réel L avec 𝐿 ≥ 𝑣 > 0
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑣 = 𝑓 𝑜 𝑓(𝑣 )
lim 𝑣 = 𝐿 donc lim 𝑣 =𝐿
→ →
lim 𝑣 = 𝐿 et 𝑓 𝑜 𝑓 est continue en L, donc 𝑓 𝑜 𝑓(𝑣 ) ⎯⎯⎯ 𝑓𝑜𝑓(𝐿)
→ →
Finalement, 𝑓𝑜𝑓(𝐿) = 𝐿 (par unicité de la limite).
Ce qui est équivalent à 1 + =𝐿 ⇔ 2+ =𝐿+1

⇔ 𝐿 −𝐿−1 = 0
L > 0 et L est solution de l’équation 𝑥 − 𝑥 − 1 = 0 donc : 𝐿 = 𝜑

8. ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑢 = 𝑓(𝑢 )
(𝑢 ) converge vers 𝜑 et 𝑓 est continue en 𝜑 donc (𝑢 ) converge vers 𝑓(𝜑). Or : 𝑓(𝜑) =
𝜑.
Donc la suite (𝑢 ) converge vers 𝜑.

9. Les suites extraites de rangs pairs et impairs convergent vers une même limite 𝜑.
Donc la suite (𝑢 ) converge vers 𝜑.
De plus, d’après 6, pour tout n, 𝑢 ≤ 𝜑.
Donc : 𝑓(𝑢 ) ≥ 𝑓(𝜑) car 𝑓 est décroissante sur ℝ∗ . D’où : 𝑢 ≥ 𝜑.
Finalement, pour tout n entier naturel, 𝑢 ≤ 𝜑 ≤ 𝑢 .

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