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Université Hassan II de Casablanca Département de mathématiques

F.S.T. Mohammedia Année universitaire 2023 - 2024


MIP S1, M.112 : Analyse 2 I. AOUNIL

Résumé du chapitre 2 : Équations différentielles

1 Équations différentielles du premier ordre


Définition
Une équation différentielle du premier ordre est une relation entre une variable x, une fonction
dérivable y(x) et sa fonction dérivée y ′ (x) :
f (x, y(x), y ′ (x)) = 0 (1)
Résoudre ou intégrer une équation différentielle est déterminer toutes les fonctions dérivables f qui
vérifient la relation (1)
Exemple

1. y ′ = x; y ′ = x2 ; y ′ = x; y ′ = x1

2. y ′ = y; y ′ = −y 2 ; y ′ = y; y ′ = y1
3. y ′ + y + x = 0; xy ′ + y = cos x

y ′ − 3y 2 + 6x2 − 3x = −1; x2 y ′ + x y − 4x sin x = 0

1.1 Équations àvariables séparable


Définition
Une équation différentielle du premier ordre à variables séparables est une équation qui peut se
mettre sous la forme :
f (x)
y ′ (x) = (2)
g(y)
f (x)
ˆ Pour résoudre l’équation y ′ (x) = g(y)

ˆ On la transforme sous la forme g(y)y ′ (x) = f (x)


ˆ c’est à dire g(y)dy = f (x)dx
Z Z
ˆ On intégre : g(y) dy = f (x) dx

ˆ Si G est une primitive sde g et F une primitive de f alors on a : G(y) = F (x) + k où k est une
constante réelle.
ˆ les solutions de l’équation précédente sont les solutions de l’équation (2).
Remarque
L’équation y ′ (x) = fg(y)
(x)
, g est continue et ne s’annule pas sur un intervalle I. Sur cet intervalle
I, g garde un signe constant donc strictement positive ou strictement décroissante. G qui est une
primitive de g est alors strictement monotone sur I. Comme elle est continue elle est bijective et
admet donc une bijection réciproque. D’où y(x) = G−1 (F (x) + k)
Exemple
dy
1. y ′ = ay avec a ∈ IR ⇒ dx = ay ⇒ dy ax k
y = adx ⇒ ln |y| = ax + k ⇒ |y(x)| = Ke , avec K = e y
ne s’annulle pas donc garde un signe constant ⇒ y(x) = λeax , λ ∈ IR
2. y ′ = cos x
sin y avec sin y ̸= 0 par exemple y ∈]0, π[ ⇒ sin ydy = cos xdx ⇒ − cos y = sin x + k
⇒ y = arccos(−(sin x + k)), k est tel que sin x + k ∈] − 1, 1[

1
1.2 Équations linéaires
Définition
Une équation différentielle du premier ordre est linéaire si elle est de la forme :
a(x)y ′ + b(x)y = c(x) (E)
où a, b et c sont des fonctions données de la variable x.
l’équation a(x)y ′ + b(x)y = 0 (E0 ) est dite l’équation sans second membre associée à l’équation
(E).
Théorème
La solution générale de l’équation linéaire (E) est de la forme :
y(x) = y0 (x) + yp (x)
où
ˆ y0 est la solution générale de l’équation sans second membre (E0 )
ˆ yp est une solution particulière de l’équation avec second membre (E).
Remarque

1. L’équation (E0 ) sans second membre est une équation à variable séparables.
2. Toute la difficulté est de trouver une solution particulière de l’équation (E).

ˆ Soit à résoudre l’équation (1 + x2 )y ′ − xy = 1


ˆ On remarque que y = x est une solution particulière de cette équation.

ˆ (1 + x2 )y ′ − xy = 0 ⇒ yy = x
1+x2
⇒ ln y = 1
2 ln(1 + x2 ) + k

ˆ Donc y0 (x) = λ 1 + x2

ˆ D’où la solution générale de l’équation (E) est : y(x) = λ 1 + x2 + x

Méthode de la variation de la constante


Lorsque la solution particulière yp est difficile à deviner. Lagrange propose une méthode dite
de la variation de la constante. L’équation sans second membre admet une solution générale de la
forme y0 (x) = λy1 (x) On cherche une solution de (E) de la forme yp (x) = λ(x)y1 (x) On a alors
yp′ (x) = λ′ (x)y1 (x) + λ(x)yp′ (x) On remplace dans l’équation avec second membre On obtient alors
une équation différentielle d’inconnue λ(x)
Exemple
ˆ Soit à résoudre l’équation y ′ − 5y = 3x − 7
ˆ La solution générale de l’équation sans second membre y ′ − 5y = 0 est y0 = λe5x
ˆ On cherche une solution particulière de la forme yp (x) = λ(x)e5x
ˆ On a alors yp′ (x) = λ′ (x)e5x + λ(x)5.e5x

ˆ On injecte dans l’équation : λ′ (x)e5x + λ(x)5.e5x − 5λ(x)e5x = 3x − 7


ˆ d’où λ′ (x)e5x = 3x − 7 ⇒ λ′ (x) = e−5x (3x − 7)
ˆ λ(x) = −1
25 (15x − 32)e−5x
ˆ La solution générale de l’équation avec second membre est alors :
−1
y(x) = λe5x + (15x − 32)e−5x
25
2
1.3 Équations se ramenant à des équations linéaires
Équations de Bernoulli
Définition Ce sont des équations dont la forme générale est :

a(x)y ′ + b(x)y = c(x)y α (x)(α ̸= 1) (B)

ˆ Pour la résolution : a(x)y ′ + b(x)y = c(x)y α (x)

ˆ On se ramène à une équation linéaire du premier ordre en multipliant (B) par y −α .

ˆ On pose z = 1
y α−1

ˆ l’équation devient : 1
1−α a(x)z
′ + b(x)z = c(x)

ˆ qui est linéaire en z.

ˆ y ′ + 2xy + 2xy 2 = 0
y′
ˆ En divisant par y 2 on obtient y2
+ 2x
y + 2x = 0

ˆ On pose z = 1
y l’équation devient −z ′ + 2xz = −2x
2
ˆ la solution de l’équation sans second membre z ′ − 2xz = 0 est z = λex λ ∈ IR

ˆ la variation de la constante donne −1 comme solution particulière.

ˆ la solution est y(x) = 1


, λ ∈ IR
λex2 −1

Équations de Riccati
Définition Ce sont des équations dont la forme générale est :

y ′ + a(x)y + b(x)y 2 + c(x) = 0 (R)

ˆ On ne peut intégrer cette équation que si l’on connait une solution particulière.

ˆ On se ramène à une équation de Bernoulli en posant y(x) = yp (x) + z(x)


y
ˆ y′ + x − x3 y 2 + x = 0

ˆ Une solution particulière est y(x) = 1


x

ˆ On pose y = z + 1
x

ˆ L’équation devient z ′ = x3 z 2 + (2x2 − x1 )z qui est une équation de Bernoulli

ˆ On pose u = 1
z et l’équation devient u′ = (−2x2 + x1 )u − x3 qui est linéaire.
−2 3
ˆ La solution de cette équation est u(x) = −1
2 x + λxe 3
x

ˆ d’où la solution est y(x) = 1


x + 1
−2 3
−1
2
x+λxe 3 x

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2 Équations différentielles linéaires du second ordre
2.1 Équations différentielles à coefficients constants
On s’intéresse aux équations linéaires à coefficients constants qui sont de la forme ay ′′ + by ′ + cy =
f (x); a, b, c ∈ IR sont des constantes et f une fonction de x.
Théorème
La solution générale de l’équation linéaire (E) est de la forme : y(x) = y0 (x) + yp (x) où y0
est la solution générale de l’équation sans second membre (E0 ) et yp est une solution particulière de
l’équation avec second membre (E).
Définition
Soit ay ′′ + by ′ + cy = 0 (E0 ) une équation différentielle linéaire sans second membre l’équation
ar2 + br + c = 0 est dite l’équation caractéristique associée à (E0 ).
Proposition
Soit ∆ = b2 − 4ac le discriminant de l’équation caractéristique alors :

1. Si ∆ > 0; soient r1 , r2 les solutions réelles de l’équation caractéristique


alors la solution générale de (E0 ) est donnée par :

y = C1 er1 x + C2 er2 x ; C1 , C2 ∈ IR

2. Si ∆ = 0 soit r la solution double de l’équation caractéristique


alors la solution générale de (E0 ) est donnée par :

y = erx (C1 x + C2 ); C1 , C2 ∈ IR

3. Si ∆ < 0 Soient r1 = α + iβ; r2 = α − iβ les solutions complexes de l’équation caractéristique


alors la solution générale de (E0 ) est donnée par :

y = eαx (C1 cos(βx) + C2 sin(βx)); C1 , C2 ∈ IR

Exemple
1. y ′′ + 3y ′ + 2y = 0 yG (x) = ae−x + be−2x

2. y ′′ + 2y ′ + y = 0 yG (x) = ae−x + bxe−x

3. y ′′ − 2y ′ + 2y = 0 yG (x) = ex (a cos x + b sin x).

2.2 Solution particulière de l’équation avec second membre


Polynôme P (x) :
Soit (E) l’équation ay ′′ + by ′ + cy = f (x) on alors : Si f est un polynôme de degré n on peut
prendre comme solution particulière un polynôme de degré d tel que :


 n si c ̸= 0
d= n + 1 si c = 0, b ̸= 0

 n + 2 si c=b=0

1. y” + 3y ′ + 2y = 6x2 − 1 y(x) = ae−x + be−2x + 3x2 − 9x + 10

2. y” + 3y ′ = 18x2 − 1 y(x) = ae−3x + b + 2x3 − 2x2 + x

3. y” = 12x2 − 1 y(x) = ax + b + x4 − 21 x2

4
eαx P (x) :
Soit (E) l’équation ay ′′ + by ′ + cy = f (x) on alors : Si f (x) = P (x)eαx où P est un polynôme. on
cherche une solution particulière de la forme suivante : (Q étant un polynôme de même degré que P )

1. Q(x)eαx si α n’est pas solution de l’équation caractéristique.

2. xQ(x)eαx si α est racine simple de l’équation caractéristique.

3. x2 Q(x)eαx si α est racine double de l’équation caractéristique.

eαx [P1 (x) cos(βx) + P2 (x) sin(βx)] :


Soit (E) l’équation ay ′′ + by ′ + cy = f (x) on alors : Si f (x) = eαx [P1 (x) cos(βx) + P2 (x) sin(βx)]
avec P1 et P2 deux polynômes et α et β deux réels.
on cherche une solution particulière du type

1. eαx [Q1 (x) cos(βx) + Q2 (x) sin(βx)] avec deg(Q1 ) = deg(Q2 ) = max(deg(P1 ), deg(P2 )) si α + iβ
n’est pas solution de l’équation caractéristique.

2. xeαx [Q1 (x) cos(βx) + Q2 (x) sin(βx)] avec deg(Q1 ) = deg(Q2 ) = max(deg(P1 ), deg(P2 )) si α + iβ
est solution de l’équation caractéristique.

Exemple

1. y” − 2y ′ + 2y = 25(x sin x + cos x)

y(x) = aex sin x + bex cos x + (5x − 8) sin x + (10x + 19) cos x

2. y” − 2y ′ + 2y = sin x
y(x) = aex sin x + bex cos x + sin x + 2 cos x

3. y” − 6y ′ + 10y = 16ex (sin x + x cos x)

y(x) = ae3x sin x + be3x cos x + ex ((2x + 3) cos x − 2x sin x)

4. y” − 6y ′ + 10y = 16e3x (sin x + x cos x)

y(x) = ae3x sin x + be3x cos x + e3x (4x2 sin x − 4x cos x)

Cas général
Soit (E) l’équation ay ′′ + by ′ + cy = f (x) on alors :

ˆ Dans le cas général on utilise la méthode de la variation des constantes.

ˆ la solution générale de l’équation sans second membre est de la forme y = C1 y1 (x) + C2 y2 (x)

ˆ on considère C1 , C2 comme fonctions de x et on injecte y = C1 (x)y1 (x) + C2 (x)y2 (x) dans


l’équation (E).

ˆ Comme on cherche une solution particulière on impose la condition : C1′ (x)y1 (x)+C2′ (x)y2 (x) =
0

ˆ ceci simplifie les calculs et permet de trouver C1 (x) et C2 (x).

Exemple
1
y” + y = cos x y(x) = a cos x + b sin x + ln(cos x) cos x + x sin x, a, b ∈ IR

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