Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Si l’ordre le plus élevé de la fonction dérivée est n, on dit que l’équation différentielle est d’ordre
n.
Exemple 0.1. Les expressions F (x, y, y 0 ) = 0 et F (x, y, y 0 , y 00 ) = 0 sont des équations différentielle
d’ordre 1 et 2 respectivement.
Exemple 0.2.
1. (1 + x2 )y 0 − xy 2 + 1 − x = 0 est une équation différentielle d’ordre 1
2. (1 + x2 )y 00 y 0 − 2xy 2 + y 0 = 0 est une équation différentielle d’ordre 2.
3. y 5 + 2xy 2 + y 0 − xy (3) + x2 = 0 est une équation différentielle d’ordre 3.
Définition 0.2. Intégrer l’équation différentielle (0.1), c’est trouver une fonction y = ϕ(x)
vérifiant (0.1). Dans ce cas, y = ϕ(x) est appelé une intégrale ou une solution de (0.1).
Exemple 0.3. Les équations différentielles suivantes sont du premier ordre et sont à variables
séparables :
2
x + yy 0 = 0, (1 + x2 )y 0 − (1 + y 2 ) = 0, y 2 + y 0 x = y, y 3 y 0 e−x = x2 .
Théorème 0.1. Si les fonctions P et Q sont continues, l’équation (0.2) admet pour intégrales les
solutions en y de l’équation
F (x) = G(y) + c, (0.3)
où F (x) et G(y) sont des primitives quelconques de P (x) et Q(y) respectivement, et c une constante
arbitraire.
Démonstration. La preuve est simple. Il suffit de remarquer que d(F (x) − G(y)) = 0.
1 1 0
tour n’est rien d’autre que 1+x 2 − 1+y 2 y = 0. L’équation des courbes intégrales est alors
Remarque 0.1. Il n’est pas toujours possible dans une équation à variables séparées de donner
la forme explicite de la fonction y en fonction de x.
z 0 x + z = f (z) (0.5)
qui est une équation à variables séparables que l’on peut écrire sous la forme
1 z0
= . (0.6)
x f (z) − z
Si z est une solution de l’équation (0.6), alors y : x 7→ xz est solution de l’équation (0.4).
2
y
0 y2
0 2
Exemple 0.5. Soit à intégrer l’équation xy (2y − x) = y . On a : y = 2
= yx .
x(2y − x) 2x − 1
y dy z2 dx 2z − 1
Posons z = . Alors = ; d’où =− 2 .
x dx 2z − 1 x z −z
dy z2
1. Si z = 0 ou z = 1, l’équation dx = 2z−1 est vérifiée : les droites y = 0 et y = x sont solutions
(passant par l’origine) de l’équation.
2. Supposons z(z − 1) 6= 0, alors l’équation dx x
= − 2z−1
z 2 −z
s’intègre sous la forme ln |x| =
− ln |z − z| + c. D’où x = z2 −z avec c1 une constante non nulle. Comme z = xy , on a alors
2 c1
y(y − x) = c1 x. Ainsi, une solution de l’équation est une fonction y de la variable x telle
que y(y − x) = λx avec λ un réel quelconque puisque pour λ = 0, on retrouve y = 0 et
y = x.
Théorème 0.2. Supposons connue une solution particulière yp de l’équation générale (0.7) ; alors
la solution générale de l’équation (0.7) est donnée par
Exemple 0.6. Donner un exemple d’application pour montrer les différentes étapes de la résolution.
y 0 + xy = x, y 0 + y = 2ex + 4 sin x.
Définition 0.6. On appelle équation de Bernoulli, toute équation différentielle du premier ordre
(non linéaire) pouvant se ramener sous la forme
y 0 (x) + p(x)y(x) = q(x)[y(x)]α , (0.18)
avec α ∈ R \ {0, 1}.
Remarque 0.3.
1. Si α = 0 on a une équation différentielle linéaire avec second membre : y 0 + p(x)y = q(x).
2. Si α = 1, on a une équation différentielle linéaire sans second membre y 0 +[p(x)−q(x)]y = 0.
Pour résoudre les équations de type Bernoulli, on procède à un changement de variable pour
obtenir une équation différentielle linéaire d’ordre 1, de la manière suivante :
y 0 (x)
α
1. on divise l’équation de Bernoulli par [y(x)] et on obtient α
+ p(x)[y(x)]1−α = q(x) ;
[y(x)]
2. on fait le changement de variable suivant : z(x) = [y(x)]1−α ; il suit que z 0 (x) = (1 −
y 0 (x)
α) ;
[y(x)]α
3. on reporte ces transformations dans l’équation de départ et on obtient :
z 0 (x) + (1 − α)p(x)z(x) = (1 − α)q(x). (0.19)
Exemple 0.7.
1. Soit à intégrer l’équation y 0 − 2xy = −2xy 2 . C’est une équation de Bernoulli avec α = 2.
1 1 z 0 (x)
On pose alors z = y 1−α = , c’est-à-dire y(x) = et donc y 0 (x) = − . En
y z(x) [z(x)]2
remplaçant dans l’équation on obtient, toute simplification faite, z 0 (x) + 2xz(x) = 2x. La
2
solution générale de cette dernière équation est z(x) = 1 + µex (µ ∈ R) et par conséquent
1
la solution de l’équation de départ est y(x) = .
1 + µex2
4 √ 4
2. Considérons l’équation y 0 = y + x y. Elle s’écrit y 0 − y = x[y(x)]1/2 et est donc une
x x
1
équation de Bernoulli avec α = . Posant y(x) = u(x)v(x), on a y 0 (x) = u0 (x)v(x) +
2
4u(x)v(x) p
u(x)v 0 (x). L’équation peut donc s’écrire : u0 (x)v(x) + u(x)v 0 (x) − = x u(x)v(x)
x
soit
4 p
v(x)[u0 (x) − u(x)] + u(x)v 0 (x) = x u(x)v(x).
x
4
On cherche la solution y(x) = u(x)v(x) telle que u0 (x) − u(x) = 0, c’est-à-dire u(x) = x4 .
x
4 4 0 3
p v 0 (x) 1
En remplaçant u(x) par x on obtient : x v (x) = x v(x) soit 3/2
= . On déduit
[v(x)] x
2 2
1 1
que v(x) = ln |x| + µ et par conséquent y(x) = x4 ln |x| + µ , µ ∈ R.
2 2
2 ex
3. Examinons maintenant l’équation y 0 (x) + y(x) = p . C’est une équation de Bernoulli
x y(x)
1 1
avec α = − . On pose alors z(x) = [y(x)]1−(− 2 ) = [y(x)]3/2 et après transformation on
2
2 2
obtient l’équation différentielle satisfaite par z : z 0 (x) + z(x) = ex .
3 x
Définition 0.7. On appelle équation différentielle de Riccati, toute équation différentielle (non
linéaire) du premier ordre pouvant se ramener sous la forme
On peut ramener une équation de Riccati à une équation de Bernoulli via la démarche suivante :
• chercher une solution particulière y0 de l’équation de Riccati ;
• faire le changement de variable z(x) = y(x) − y0 (x) pour aboutir à une équation de Ber-
noulli :
z 0 (x) + A(x)z(x) = b(x)[z(x)]2 ,
1
Remarque 0.4. On peut directement poser z(x) = et transformer l’équation de
y(x) − y0 (x)
Riccati en une équation différentielle linéaire du premier ordre en z :
ay 00 + by 0 + cy = d(x), (0.22)
où a, b, c sont des constantes telles que a 6= 0 et d(x) est une fonction continue. On appelle
équation sans second membre ou équation homogène associée à (0.22), l’équation
ay 00 + by 0 + cy = 0. (0.23)
Exemple 0.8. Les fonctions y1 (x) = sin x et y2 (x) = cos x sont des solutions linéairement
indépendantes de l’équation y 00 + y = 0 ; donc la solution générale de l’équation est y = λ sin x +
µ cos x, où λ et µ sont des réels quelconques.
ar2 + br + c = 0. (0.24)
L’équation (0.24) est appelé l’équation caracteristique de (0.22). On a les cas suivants.
1. Si l’équation caracteristique (0.24) admet deux solutions réelles distinctes r1 et r2 , alors la
solution générale de l’équation homogène est
y = (a + bx)er0 x , (0.26)
Pour trouver une solution particulière de (0.22), on peut utiliser les méthodes suivantes.
• Variations des constantes
On connait la solution générale αy1 + βy2 de (0.23) et on cherche une solution particulière de
(0.23) sous la forme yp = α(x)y1 (x) + β(x)y2 (x), où α et β sont des fonctions à déterminer. On
montre alors que les fonctions α et β satisfont
1
α 0 y1 + β 0 y2 = 0 et α0 y10 + β 0 y20 = d(x) (0.28)
a
Exemple 0.10. Résoudre l’équation différentielle y 00 + y 0 − 2y = cos(2x)e3x .
Exemple 0.12.
1. On considère l’équation y 00 − 2y 0 + 5y = cos x + 3 sin x. Ici ϕ(r) = r2 − 2r + 5 et ϕ(i) =
4 − 2i 6= 0. On a une solution particulière de la forme yp (x) = p cos x + q sin x. Il suit donc
que yp0 (x) = q cos x − p sin x et yp00 (x) = −p cos x − q sin x. Dès lors, yp00 (x) − 2yp0 (x) + 5yp (x) =
cos x + 3 sin x donne
a[z 00 (x) + 2mz 0 (x) + m2 z(x)]emx + b(z 0 (x) + mz(x))emx + cz(x)emx = λemx . (0.31)
Il suit que
λ = az 00 (x) + (2ma + b)z 0 (x) + (am2 + bm + c)z(x). (0.32)
En posant ϕ(r) = ar2 + br + c on a ϕ0 (r) = 2ar + b et on déduit que
3. Si ϕ(m) 6= 0 alors z est une constante ; ce qui implique que z 00 (x) = z 0 (x) = 0 et donc
λ
z(x) = . La solution particulière de l’équation dans ce cas est
ϕ(m)
λ
yp (x) = emx . (0.36)
am2 + bm + c
Exemple 0.13.
1. y 00 − 3y 0 + 2y = 4e3x . Une équation caractéristique de l’équation homogène (équation sans
second membre) associée est r2 − 3r + 2 = 0. On pose donc ϕ(r) = r2 − 3r + 2 et on a
ϕ(3) = 2 6= 0. L’équation admet alors une solution particulière de la forme yp (x) = 24 e3x =
2e3x .
2. y 00 − 3y 0 + 2y = 2ex . Ici ϕ(r) = r2 − 3r + 2 et ϕ(1) = 0. On calcule alors ϕ0 (r) et ϕ0 (1) :
ϕ0 (r) = 2r − 3 et ϕ0 (1) = −1 6= 0. L’équation admet une solution particulière de la forme
yp (x) = −2xex .
• Cas où d(x) a la forme d(x) = P (x)emx , avec P un polynôme
On admet que l’équation admet une solution particulière de la forme yp (x) = u(x)emx où u est
un polynôme. On montre dans ces conditions que u vérifie l’équation différentielle
au00 (x) + u0 (x)ϕ0 (m) + u(x)ϕ(m) = P (x), (0.37)
où ϕ(r) = ar2 + br + c.
1. Si ϕ(m) 6= 0 alors deg(u) = deg(P ).
2. Si ϕ(m) = 0 et ϕ0 (m) 6= 0 alors deg(u) = 1 + deg(P ).
3. Si ϕ(m) = ϕ0 (m) = 0 alors deg(u) = 2 + deg(P ).
Exemple 0.14. On se propose de résoudre l’équation y 00 + y = (2x2 + 1)ex .
• Cas où d(x) est sous la forme d(x) = d1 (x) + d2 (x)
Dans ce cas, on procède par superposition : on cherche une solution particulière y1 de l’équation
ay 00 + by 0 + cy = d1 (x) et une solution particulière y2 de l’équation ay 00 + by 0 + cy = d2 (x). Une
solution particulière de l’équation ay 00 + by 0 + cy = d1 (x) + d2 (x) est alors y1 + y2 .
Exemple 0.15. Résoudre les équations différentielles suivantes
(1) y 00 + 2y 0 + 3y = x2 + 2 + sin x + 5e2x ;
(2) y 00 + y = sin x + cos(3x) ;
(3) y 00 − 2y 0 + 5y = e−x + sin x.
L’équation sans second membre associée à l’équation (1) est y 00 +2y 0 +3y = 0. On déduit l’équation
√ √
caractéristique r2 + 2r + 3 = 0 dont les solutions sont r1 = −1 + i 2 et r2 = −1 − i 2. Par
conséquent la solution générale de l’équation y 00 + 2y 0 + 3y = 0 est
√ √
yH (x) = e−x [A cos(x 2) + B sin(x 2)],
avec A et B des constantes réelles.
p00 (x) + 2p0 (x) + 3p(x) = x2 + 2 ⇔ 3ax2 + (4a + 3b)x + (2a + 2b + 3c) = x2 + 2.
yp00 (x) + 2yp0 (x) + 3yp (x) = sin x ⇔ (2p + 2q) sin x + (−2p + 2q) sin x = sin x.