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EDO du premier ordre à variables séparables

Lorsque l’équation est de la forme


f(y(x))y0 (x) = g(x)
où f et g sont des fonctions données dont on connaît des primitives F et G, on a

F (y(x)) = G(x) + C où C ∈ R,

et si F possède une fonction réciproque F −1 , on en déduit

y(x) = F −1 (G(x) + C ),

relation qui donne toutes les solutions de l’équation. Cette solution générale dépend de la constante d’intégration C .
Astuce (Astuce mnémotechnique) En pratique, étant donné que y0 (x) = dy/ dx, on peut écrire l’équation f(y(x))y0 (x) =
g(x) sous la forme
f(y) dy = g(x) dx,
puis intégrer formellement les deux membres
Z Z
f(y) dy = g(x) dx,

pour obtenir F (y) = G(x) + C et exprimer y en fonction de x.

Exemple 14 On veut résoudre l’équation différentielle y0 (x) = xy(x) sur des intervalles à préciser. Il s’agit d’une
EDO du premier ordre à variables séparables :
? Recherche des solutions constantes. Si y(x) = A pour tout x alors y0 (x) = 0 pour tout x et l’EDO devient
0 = xA pour tout x. Par conséquent A = 0 : la fonction y(x) = 0 pour tout x est l’unique solution constante de
l’EDO.
? Recherche des solutions non constantes. La fonction y(x) = 0 pour tout x étant solution, toute autre solution
x 7→ y(x) sera donc non nulle. On peut alors diviser l’EDO par y et procéder formellement comme suit :
Z Z
y0 (x) 1 x2
=x =⇒ dy = x dx =⇒ ln |y| = + C avec C ∈ R.
y(x) y 2

Ainsi, toute solution non nulle est de la forme


2
y(x) = Dex /2
avec D ∈ R∗ .
Fiche Équations différentielles d’ordre 1

Table des matières


Définitions

Résolution de l’équation homogène.

Méthode de variation de la constante.

Structure de l’ensemble des solutions.

Solutions particulières pour l’équation à coefficients constants


Second membre polynômial
Second membre exponentiel
Second membre trigonométrique

Définitions
Une équation différentielle linéaire du premier ordre se présente sous la forme

α (x) y 0 (x) + β (x) y (x) = f (x) (1)

où α (x) et β (x) sont deux fonctions continues définies sur un intervalle non vide I ⊂ R, appelées coefficients
de l’équation (1) et une fonction f (x) continue sur I, appelée second membre de l’équation. On supposera
toujours que le coefficient α (x) ne s’annule pas sur l’intervalle I.

Exemples : Les équations suivantes sont autant d’équations différentielles linéaires du premier ordre
1. y 0 (x) − 3y (x) = sin (x) − 2 cos (4x)
2. x2 y 0 (x) − (x + 1) y (x) = x exp (x)
3. − cos (x) y 0 (x) + sin (x) y (x) = 1
4. 2y 0 (x) + x2 y (x) = 3x2 − 1
Dans ces exemples, les coefficients et les seconds membres sont des fonctions continues et définies sur R
tout entier, mais pour que la condition de non nullité du coefficient α (x) soit réalisée, il faut se limiter à
 Ici on aura I = R pour les exemples 1. et 4., et I = ]−∞, 0[ ou I = ]0, +∞[ pour
un intervalle convenable.
l’exemple 2, enfin I = − π2 + kπ, π2 + kπ pour l’exemple 3, avec k ∈ Z.

Solutions : Résoudre l’équation (1) consiste à trouver toutes les fonctions dérivables y (x) définies sur I qui
vérifient la relation (1) en tout point de I. Ces fonctions s’appellent solutions de cette équation sur l’intervalle
I.
Linéarité : On constate que la partie gauche de l’équation est une combinaison linéaire de la fonction
inconnue y (x) et de sa dérivée première y 0 (x), c’est la raison pour laquelle on dit qu’il s’agit d’une équation
linéaire. Les coefficients α (x) et β (x) de cette combinaison linéaire dépendent du point x, on parle donc
d’équation à coefficients variables. Lorsqu’α et β sont deux constantes, on dit que l’équation est à coefficients
constants.

Attention.
Il existe aussi des équations différentielles non-linéaires, telles que
1. y 0 (x) + 2y 3 (x) = x
2. y 0 (x) sin (y (x)) = 2
2
3. y 0 (x) + y 2 (x) = 1
Ce cours n’aborde pas du tout la résolution de ces équations non-linéaires. Voyez vous en quoi elles
diffèrent de la forme (1) indiquée plus haut ?

Forme normalisée : Puisque le coefficient α ne s’annule pas, on peut tirer de (1) l’expression de y 0 en
fonction de y, à savoir
y 0 (x) = a (x) y (x) + b (x) (2)
où on a posé

β (x) f (x)
a (x) = − et b (x) =
α (x) α (x)
Ce sont deux fonctions de x continues sur l’intervalle I. Dans la suite, on suppose que l’équation a été mise
sous la forme normalisée (2). Dans le cas des exemples indiqués plus haut, l’équation devient dans chaque cas
1. y 0 (x) = 3y (x) + sin (x) − 2 cos (4x)
x
2. y 0 (x) = x1 + x12 y (x) + ex


3. y 0 (x) = tan (x) y (x) − 1


cos(x)
x2
4. y 0 (x) = 2 y (x) + 32 x2 − 1
2

Équation homogène : Par définition, l’équation homogène associée à l’équation (2) est l’équation sans
second membre (ou avec second membre nul) :

y 0 (x) = a (x) y (x) (3)

Résolution de l’équation homogène.


Soit y (x) une solution de l’équation homogène (3) et soit A (x) une primitive de la fonction continue a (x) sur
l’intervalle I. Posons z (x) = y (x) e−A(x) . On peut alors calculer
0
 
z 0 (x) = y (x) e−A(x) = y 0 (x) e−A(x) − A0 (x) y (x) e−A(x) = (y 0 (x) − a (x) y (x)) e−A(x) = 0

La fonction z (x) est de dérivée nulle sur I, donc c’est une constante C, et il en résulte que

y (x) = z (x) eA(x) = CeA(x)

On en déduit le

Théorème.
Toute solution de l’équation homogène (3) est de la forme

y (x) = CeA(x) (4)

où A (x) est une primitive de la fonction a (x) sur l’intervalle I et C est une constante réelle quelconque.
On dit que l’expression (4) est la solution générale de (3). On peut remarquer qu’une solution de (3) ne
peut s’annuler que si la constante C est nulle, autrement dit la seule solution de l’équation homogène
qui s’annule en un point de l’intervalle I est la fonction nulle.

Exemple 1. L’équation homogène

y 0 (x) = −4y (x)


a pour solution générale

y (x) = Ce−4x , C∈R


En effet dans ce cas, on a
Z Z
a (x) = −4 =⇒ A (x) = a (x) dx = −4 dx = −4x

Exemple 2. L’équation homogène


 
3
y 0 (x) = 2x + y (x)
x
a pour solution générale
3
y (x) = C|x| exp x2 ,

C∈R
En effet, on a
Z  
3 3
a (x) = 2x + =⇒ A (x) = 2x + dx = x2 + 3ln |x|
x x
donc
2 2 2 3
y (x) = Cex +3ln|x|
= Cex e3ln|x| = Cex |x|
On remarque qu’en primitivant a (x) pour trouver A (x), il n’est pas utile ici d’ajouter une constante
d’intégration : n’importe qu’elle primitive de a (x) convient.

Méthode de variation de la constante.


Cette méthode consiste à chercher une solution de l’équation avec second membre en s’aidant de la forme de
la solution de l’équation sans second membre. Plus précisément, on cherche une solution de (2) qui soit de la
forme

y (x) = C (x) eA(x)


où A (x) est toujours une primitive de a (x), mais C (x) est une nouvelle fonction inconnue au lieu d’être une
constante réelle comme dans la solution de l’équation homogène. Le calcul montre alors que

y 0 (x) = a (x) y (x) + C 0 (x) eA(x)


et pour que y satisfasse (2), il faut et il suffit donc que C 0 (x) = b (x) e−A(x) .
Il en résulte le théorème suivant :

Théorème.
Toute solution de l’équation inhomogène (2) est de la forme

y (x) = C (x) eA(x) (5)

où A (x) est une primitive de la fonction a (x) sur l’intervalle I et C (x) est une primitive quelconque
définie à une constante additive près de b (x) e−A(x) . C’est à dire que
Z
C (x) = b (x) e−A(x) dx

Exemple 1. Soit l’équation


−2x
y 0 (x) = y (x) + x3 (6)
1 + x2
On a ici
−2x
a (x) = et b (x) = x3
1 + x2
On en déduit
−2x
Z
dx = −ln 1 + x2

A (x) = 2
1+x
donc
2 −1 1
eA(x) = e−ln(1+x ) = 1 + x2 =
1 + x2
donc
1
e−A(x) = = 1 + x2
eA(x)
et

x4 x6
Z Z
b (x) e−A(x) dx = x3 1 + x2 dx =

C (x) = + + C0
4 6
ou C0 est une constante d’intégration arbitraire. On en déduit la solution générale de l’équation (6)
 4
x6

x 1
y (x) = C (x) eA(x) = + + C0
4 6 1 + x2
On remarquera que dans le calcul de C (x), il faut ajouter une constante d’intégration C0 pour obtenir toutes
les solutions de (2), sinon on n’obtient qu’une solution, ce qu’on appelle une solution particulière dans la
C0
terminologie de la théorie des équations différentielles. Le terme 1+x 2 ci dessus est lui même une solution de

l’équation homogène associée à (6). C’est un fait général, comme le souligne le paragraphe suivant.

Structure de l’ensemble des solutions.


On a le théorème suivant concernant les solutions de l’équation (2)

Théorème.

1. Si yp (x) est une solution particulière de (2), la solution générale s’obtient en ajoutant à yp (x) un
terme C0 eA(x) qui est solution de l’équation homogène, où C0 est une constante réelle quelconque.
2. Les courbes représentatives des solutions de (2) sur l’intervalle I forme une famille de courbes
qui ne se coupent pas.
3. Si on se donne un point x0 ∈ I et une valeur u ∈ R, il existe exactement une de ces courbes qui
passe par le point (x0 , u) du plan. C’est la courbe d’une unique solution de l’équation (2) vérifiant
y (x0 ) = u.
Problème de Cauchy : Le problème de trouver une solution de (2) qui vérifie la condition

y (x0 ) = u
s’appelle problème de Cauchy pour l’équation (2), ou problème aux données initiales. Le théorème précédent
affirme qu’il y a exactement une solution pour ce problème. Cette solution s’obtient le plus souvent en
déterminant la solution générale de (2) et en utilisant la donnée initiale pour déterminer la constante C0 .

Exemple : Soit à déterminer la solution du problème de Cauchy suivant


( 2
y 0 (x) = − y (x) + x2
x (7)
y (1) = 3
On vérifie facilement que cette équation différentielle admet la solution particulière

x3
yp (x) = (8)
5
En effet, ceci entraine y 0 p (x) + 2yp (x) /x = 3x2 /5 + 2x2 /5 = x2 On a ici
2 −2 1
a (x) = − =⇒ A (x) = −2ln |x| =⇒ eA(x) = e−2ln|x| = |x| = 2
x x
La solution générale de l’équation s’obtient en ajoutant à la solution particulière la solution générale de
l’équation homogène, c’est à dire que

x3 1
y (x) =+ C0 2 C0 ∈ R
5 x
Pour trouver l’unique solution du problème de Cauchy, on prend maintenant en compte la donnée au point
x = 1, c’est à dire

13 1
3 = y (1) = + C0 2
5 1
Il en résulte la valeur de c0
1 14
C0 = 3 − =
5 5
et l’unique solution est donc

x3 14
y (x) =+ 2
5 5x
On peut se demander comment on a trouvé la solution particulière (8). On a parfois la chance d’intuiter une
solution particulière mais la méthode générale pour en obtenir une reste la variation de la constante. Il y a
quand même des types d’équations pour lesquelles on connait a priori la forme d’une solution particulière.
C’est l’objet du paragraphe suivant.

Solutions particulières pour l’équation à coefficients constants


Lorsque le coefficient a est une constante (on a alors A (x) = ax), on peut faire un catalogue de solutions
particulières pour certains second membres.

Second membre polynômial


Théorème.
Si Pn (x) est un polynôme de degré n et si a ∈ R, l’équation

y 0 (x) = ay (x) + Pn (x)


admet une solution particulière de la forme

Qn (x) si a 6= 0
y (x) =
xQn (x) si a = 0
où Qn (x) est un polynôme de degré n.

Exemple L’équation
y 0 (x) = 10y (x) + x2 − 3x + 1 (9)
admet une solution particulière qui est un polynôme de degré 2. Pour le trouver, on écrit la forme de la
solution

y (x) = a0 + a1 x + a2 x2
on calcule la dérivée

y 0 (x) = a1 + 2a2 x
et on substitue ces valeurs dans l’équation (9). Cela donne

a1 + 2a2 x = 10 a0 + a1 x + a2 x2 + x2 − 3x + 1


On identifie ensuite les termes en x2 ou x et les termes constants à gauche et à droite de cette relation. Cela
donne

 0 = 10a2 + 1
2a2 = 10a1 − 3
a1 = 10a0 + 1

Ce système se résout simplement, la première relation donne a2 , ensuite la seconde donne a1 et la dernière
donne alors a0 . Concrètement,


 a2 = −1/10
 a1 = (2a2 + 3) /10


= 28/100 = 7/25
a = (a1 − 1) /10

0



= −72/1000 = −9/125

La solution particulière polynômiale est donc


9 7 1
yp (x) = − + x − x2
125 25 10
La solution générale de (9) s’obtient en rajoutant la solution de l’équation homogène, donc
9 7 1
y (x) = − + x − x2 + C0 e10x , C0 ∈ R
125 25 10

Second membre exponentiel


Théorème.
Si a, k, λ ∈ R, l’équation

y 0 (x) = ay (x) + λekx


admet une solution particulière de la forme

µekx

si a 6= k
y (x) =
µxekx si a = k
où µ ∈ R.
Exemple L’équation
y 0 (x) = −7y (x) + 3e4x (10)
admet une solution particulière de la forme

yp (x) = µe4x
Pour la trouver, on calcule

y 0 p (x) = 4µe4x
et on substitue ces valeurs dans (10). Cela donne

4µe4x = −7µe4x + 3e4x


On peut tout diviser par e4x qui est non nul, et il reste

4µ = −7µ + 3
Il en résulte que µ = 3/11 et la solution particulière cherchée est alors
3 4x
yp (x) = e
11
La solution générale de l’équation est donc
3 4x
y (x) = e + C0 e−7x C0 ∈ R
11

Second membre trigonométrique


Théorème.
Si a, I, J, ω ∈ R, l’équation

y 0 (x) = ay (x) + I cos (ωx) + J sin (ωx)


admet une solution particulière de la forme

y (x) = K cos (ωx) + L sin (ωx)


où K, L ∈ R.

Exemple L’équation

y 0 (x) = 3y (x) − 7 sin (4x) (11)


admet une solution particulière de la forme

yp (x) = K cos (4x) + L sin (4x)


Pour la trouver, on calcule

y 0 p (x) = −4K sin (4x) + 4L cos (4x)


On substitue dans l’équation (11), ce qui donne

−4K sin (4x) + 4L cos (4x) = 3 (K cos (4x) + L sin (4x)) − 7 sin (4x)
On identifie les coefficients du sinus à gauche avec les coefficients du sinus à droite, et de même pour le cosinus.
Il en résulte un système de deux équations aux deux inconnues K et L
  
−4K = 3L − 7 −4K −3L = −7 K = 28/25
⇐⇒ ⇐⇒
4L = 3K −3K +4L = 0 L = 21/25
D’où la solution particulière
28 21
yp (x) = cos (4x) + sin (4x)
25 25
et la solution générale
28 21
y (x) = cos (4x) + sin (4x) + C0 e3x C0 ∈ R
25 25
EDO de Bernoulli
Elles sont du premier ordre et de la forme

u(x)y0 (x) + v(x)y(x) = w(x)(y(x))α , α ∈ R \ { 0; 1 }

où u, v et w sont des fonctions données, continues sur un intervalle I ⊂ R. Pour la résolution, on se place sur
un intervalle J ⊂ I tel que la fonction u ne s’annule pas sur J et on définit une nouvelle fonction x 7→ z comme
z(x) = (y(x))1−α . L’EDO initiale est alors équivalente à l’EDO linéaire du premier ordre suivante :

u(x)z 0 (x) + (1 − α)v(x)z(x) = (1 − α)w(x),

i.e.
a(x)z 0 (x) + b(x)z(x) = g(x),
avec a(x) = u(x), b(x) = (1 − α)v(x) et g(x) = 1 − α)w(x).
Exemple 17 On se propose de résoudre l’équation différentielle
1 1
y0 (x) + y(x) = (x − 1)y3 (x).
2 2
Il s’agit d’une équation différentielle de Bernoulli. Comme u(x) = 1 pour tout x ∈ R, on cherche sa solution
générale sur R.
? Réduction à une EDO linéaire du premier ordre : si on pose z(x) = 1/y2 (x) elle se réécrit

z 0 (x) − z(x) = 1 − x.

Notons que z(x) = 1/y2 (x) impose z(x) > 0 pour tout x ∈ R.
? Résolution de l’équation homogène associée : zH0 (x) − zH (x) = 0.
z 0 (x)
zH (x) = 0 est solution et on sait que les autres solutions ne s’annulent pas sur R. On peut donc écrire zHH (x) = 1,
d’où |zH (x)| = Dex pour tout x ∈ R avec D > 0, ce qui conduit à la solution générale sur R de l’équation
homogène
zH (x) = C ex avec C ∈ R.
? Recherche d’une solution particulière (méthode de Lagrange).
Considérons une nouvelle fonction inconnue K (x) telle que zP (x) = K (x)zH (x) = K (x)ex soit solution de
zP0 (x) − zP (x) = 1 − x. On calcule zP0 (x) = (K 0 (x) + K (x))ex et on le reporte dans l’EDO ; on obtient
 0  1−x
K (x) + K (x) ex − K (x)ex = 1 − x =⇒ K 0 (x) = .
ex
On en déduit Z Z
K (x) = (1 − x)e−x dx = −(1 − x)e−x − e−x dx = xe−x

et donc
zP (x) = x.
La solution générale est donc

z(x) = zH (x) + zP (x) = C ex + x avec C ∈ R

et on conclut
1
y(x) = √ .
x + C ex
Notons que y n’est définie que si x + C ex > 0.
Exemples d’EDO d’ordre 2
EDO linéaires du second ordre à coefficients constants
Une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants est de la forme

ay00 (x) + by0 (x) + cy(x) = g(x)

où a, b et c sont des constantes données (a 6= 0) et g est une application continue sur un intervalle I de R.
Toute solution y d’un EDO linéaire du second ordre à coefficients constants dépend de deux constantes arbitraires
C1 et C2 et est de la forme yH (x)+yP (x) où yP est une solution particulière de l’EDO et yH est la solution générale
de l’équation homogène associée (c’est-à-dire de l’EDO ay00 (x) + by0 (x) + cy(x) = 0). On doit donc résoudre deux
problèmes : chercher d’abord la solution générale de l’équation homogène et ensuite une solution particulière de
l’équation complète.
? Résolution de l’équation homogène associée.
On introduit le polynôme caractéristique p(λ) = aλ2 + bλ + c. Soit ∆ = b2 − 4ac, alors
? si ∆ > 0 on a
√ √
λ1 x λ2 x −b − ∆ −b + ∆
yH (x) = C1 e + C2 e , C1 , C2 ∈ R, λ1 = , λ2 = ;
2a 2a
? si ∆ = 0 on a
b
yH (x) = (C1 + C2 x)eλx , C1 , C2 ∈ R, λ=− ;
2a
? si ∆ < 0 on a
p
σx b |∆|
yH (x) = e (C1 cos(ωx) + C2 sin(ωx)), C1 , C2 ∈ R, σ =− , ω= ,
2a 2a
qu’en physique souvent on réécrit comme
q
C1 C2
yH (x, A, φ) = Aeσ x cos(ωx − φ), A= C12 + C22 , cos(φ) = , sin(φ) = .
A A
? Recherche d’une solution particulière.
Si g(x) = pn (x)eµx cos(θx) ou g(x) = pn (x)eµx sin(θx) alors

yP (x) = x m eµx (q1,n (x) cos(θx) + q2,n (x) sin(θx))

où pn , q1,n et q2,n sont des polynômes de degré n et on a


? si ∆ > 0 et θ = 0 et µ = λ1 ou µ = λ2 alors m = 1 ;
? si ∆ = 0 et θ = 0 et µ = λ alors m = 2 ;
? si ∆ < 0 et θ = ω et µ = σ alors m = 1 ;
? sinon m = 0.

Attention Cette solution particulière peut être une solution «évidente». Le résultat suivant peut alors être
utile dans la quête d’une solution évidente :
Proposition 3 (principe de superposition) Soient a, b, et c trois réels et g1 , g2 , . . . , gn n applications continues
sur
Pn un intervalle I de R. Si yk est une solution particulière de l’EDO ay00 (x)Pn+ by (x) + cy(x) = gk (x) alors
0

k=1 yk est une solution particulière de l’EDO ay (x) + by (x) + cy(x) =


00 0
k=1 gk (x).

L’intégrale générale est donc


y(x) = yH (x) + yP (x).
Exemple 18 Soit m un paramètre qui dépend du polynôme caractéristique.
? Si g(x) = cos(5x) ou g(x) = sin(5x) alors n = 0, µ = 0 et θ = 5 donc on cherchera yP sous la forme
yP (x) = x m (A cos(5x) + B sin(5x)).
? Si g(x) = e2x sin(5x) alors n = 0, µ = 2 et θ = 5 donc on cherchera yP sous la forme yP (x) = x m e2x (A cos(5x)+
B sin(5x)).
? Si g(x) = x cos(5x) ou g(x) = x sin(5x) alors n = 1, µ = 0 et θ = 5 donc on cherchera yP sous la forme
yP (x) = x m ((Ax + B) cos(5x) + (C x + D) sin(5x)).
? Si g(x) = x alors n = 1, µ = 0 et θ = 0 donc on cherchera yP sous la forme yP (x) = x m (Ax + B).
? Si g(x) = xe3x alors n = 1, µ = 3 et θ = 0 donc on cherchera yP sous la forme yP (x) = x m e3x (Ax + B).
? Si g(x) = e2x alors n = 0, µ = 2 et θ = 0 donc on cherchera yP sous la forme Ax m e2x .

Exemple 19 On veut calculer toutes les solutions de l’EDO

y00 (x) + y(x) = 3 cos(x).

Il s’agit d’une EDO linéaire du second ordre à coefficients constants.


? Recherche de l’intégrale générale de l’équation homogène.
L’équation caractéristique λ2 + 1 = 0 a discriminant ∆ = −4. On a σ = 0 et ω = 1. Donc l’intégrale générale
de l’équation homogène est
yH (x) = c1 cos(x) + c2 sin(x), c1 , c2 ∈ R.
? Recherche d’un intégrale particulier de l’équation complète.
Puisque µ = σ = 0, on cherche l’intégrale particulier sous la forme

yP (x) = x α cos(x) + β sin(x) .

On a alors

y0P (x) = (α + βx) cos(x) + (β − αx) sin(x),


y00P (x) = (2β − αx) cos(x) − (2α + βx) sin(x).

On les remplace dans l’équation :

y00P (x) + yP (x) = 3 cos(x) =⇒ (2β − αx) cos(x) − (2α + βx) sin(x) + x(α cos(x) + β sin(x)) = 3 cos(x)

d’où α = 0 et β = 23 .
L’intégrale générale de l’EDO assignée est donc
3
y(x) = yH (x) + yP (x) = c1 cos(x) + c2 sin(x) + x cos(x), c1 , c2 ∈ R.
2

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