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Abderrazak Chakor 18 décembre 2021 Équations différentielles Notes

Équations differéntielles
I un intervalle non vide et non réduit à un point de R
K désigne le corps K =R ou C
I - I- Généralités
1. 1. Équation différentielle d’ordre n sur un intervalle I

Définition 1.1
On appelle équation différentielle d’ordre n d’inconnu la foncion y toute équa-
tion liant y et ses dérivées succéssives y (k) , 0 ≤ k ≤ n soit de la forme
f (y, y 0 , ..., y (n) ) = 0

Définition 1.2
On appelle solution de l’équation différentielle f (y, y 0 , ..., y (n) ) = 0 tout couple
(I, ϕ) tel que ϕ n fois dérivable sur I et ∀t ∈ I; f (ϕ(t), ϕ0 (t), ..., ϕ(n) (t)) = 0

Exemples 1.1
i π πh
—  y 0 = 1 + y 2 dont ( − , , tan) est une solution
2 2
—  2xy 00 − y 0 + y = 2 dont (]−∞, +∞[ , x 7−→ 2) est une solution
—  y 00 − y 0 = 2ex dont (]−∞, +∞[ , x 7−→ 2xex ) est une solution

Définition 1.3
Une solution (I, ϕ) de l’équation différentielle f (y, y 0 , ..., y (n) ) = 0 est dite
maximale si
I⊂J
 
J =I
pour tout couple (J, ψ) solution tel que on a
ψ/I = ϕ ψ=ϕ
c’est à dire ϕ n’a pas de prolongemnt qu’elle même

Définition 1.4 Équation linéaire d’ordre n


On appelle équation différentielle d’ordre n d’inconnu la foncion
y toute équation liant y et ses dérivées succéssives y (k) , 0 ≤ k ≤ n
de la forme :an y (n) + an−1 y (n−1) + ... + a1 y 0 + a0 y = f où a0 , a1 , ..., an , f
sont des fonctions données
II - II- Equations linéaires du premier ordre
2. 1. Résolution de l’équation différentielle y 0 = ay où an C

Théorème 2.1
L’ensemble de solution de l’équation différentielle :y 0 = ay où a ∈ C est Cψ où
ψ : t 7−→ exp(at)

Proposition 2.1 Caractérisation de la fonction t 7−→


exp(at) où a ∈ C La fonction t 7−→ exp(at) est la seule fonction
définie sur R solution de équation différentielle y 0 = ay vérifiant
y(0) = 1

Exercice 2.1 Autre caractérisation des fonctions t 7−→


exp(at) où a ∈ C
Màntrer que les seules fonctions non nulles dérivables sur R à
valeurs dans C vérifiant ∀t, u ∈ R; f (t + u) = f (t)f (u)) sont Les
fonctions t 7−→ exp(at) où a ∈ C

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2. 2. Résolution de l’équation différentielle y 0 = a(x)y où
a est une fonction continue sur I

Proposition 2.2

Si A est une primitive de a sur I.


L’ensemble des solutions de équation différentielle y 0 = a(x)y est la droite vecto-
rielle engendrée par ψ : x 7−→ eA(x)

Exercice 2.2
Résoudre les équations différentielles :
4
1 y 0 = xy I=R 4 y0 = .y 1∈
/I
x−1
2
2 y0 = 1∈
.y
/I 5 y 0 = cotan(x).y
I =]0, π[
x−1
−π π
3 y 0 = tan(x).y
I =] , [ 6 y 0 = ex .y I=R
2 2
2. 3. Résolution de l’équation différentielle y 0 −a(x)y = f (x)
(E) où a et f sont des fonctions continues sur I

Définition 2.1
(H) : y 0 − a(x)y = 0 s’appelle l’équation homogène associée à (E)
(E) : y 0 − a(x)y = f (x) est alors dite l’équation avec second membre

Proposition 2.3 Structure de l’ensemle des solutions


Si A est une primitive de a sur I et ψ : x 7−→ eA(x) et λ une
f
primitive de Alors
ψ
1. ϕ1 = λψ est une solution particulière de (E)
2. L’ensemble des solutions de équation différentielle (E) est
alors la droite affine ϕ1 + Kψ
Proposition 2.4 Avec condition initiale :
Pour tout couple (x0 , y0 ) de I ×K il existe une et une seule solution
y de
l’équation différentielle y 0 − a(x)y = f (x) vérifiant y(x0 ) = y0

Corollaire 2.1 D’interêt théorique La forme éxplicite


des solution de l’ équation différentielle y 0 − a(x)y = f (x) est en
fonction de a et f est :   R  
t
y(x) = µ exp (x0 xa(t)dt)+ x0 x f (t) exp − x0 a(u)du dt exp (x0 xa(t)dt)
ou encore   R 
t
y(x) = µ exp (x0 xa(t)dt) + x0 x f (t) exp − x a(u)du dt

Exercice 2.3
Résoudre les équations différentielles :
3 1
— l’équation différentielle :y 0 − y = √ , α, ω ∈ R∗ , sur ]0, +∞[.
2x 2 x
— y 0 + y = cos(ωx), y(0) = 0
— y 0 + αy = sin(ωx), y(0) = 0
— (x2 + 1)y 0 (x) + xy(x) = 5
2. 4. Résolution de l’équation différentielle
(E) : a(x)y 0 (x) + b(x)y(x) = f (x) où a ,b et f sont des fonctions
continues sur I
Méthode On commence par résoudre (E) sur des sous-intervalles J de I sur
lesquels a ne s’annule pas.
En suite on essai de voir si c’est possible de construire des solutions sur des intervalles
plus grands grâce au résultat suivant :

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Théorème 2.2 de raccordement des solutions :


Pour −∞ ≤ a < b < c ≤ +∞
1
Si (]a, b[, y(
1 ) et (]b, c[, y2 ) sont des solution de classe C de (E)
lim y1 (x) = lim y2 (x) = λ ∈ R
x→b− x→b+
et que :
lim− y10 (x) = lim+ y20 (x) = µ ∈ R
x→b x→b
Alors par théorème de(prolongement en une fonction de classe
y1 (x) si a < x < b
C 1 la fonction y : x 7−→ λ si x = b est une solution de
y2 (x) si b < x < c
classe C 1 de (E) sur ]a, c[ et on a en particulier y 0 (b) = µ

Exercice 2.4
— Résoudre l’équation différentielle :xy 0 (x) − y(x) = x2 cos x
— Résoudre l’équation différentielle :x2 y 0 (x) + xy(x) = 1
2. 5. Résolution de l’équation différentielle y 0 + ay = f (x)
(E) dans le cas où f (x) = P (x)eαx , P ∈ C[X] et a, α ∈ C
On cherche une solution particulière de la forme Q(x)eαx où Q ∈ C[X]. Précise-
ment on a :
Proposition 2.5

Si α + a = 0 6= 0 il existe une solution particulière unique de la forme Q(x)eαx


tel que deg(Q) =deg(P )
Si α + a = 0 il existe une solution particulière unique de la forme xQ(x)eαx
tel que deg(Q) =deg(P )
Preuve: x 7−→ Q(x)eαx est solution ⇔ Q0 + (a + α)Q = P .
Si α + a = 0 6= 0 φ : Cn [X] −→ Cn [X] est un isomorphisme
L 7−→ L0 + (a + α)L
d’espaces vectoriels (conserve le dgré)
Si α + a = 0 φ : XCn [X] −→ Cn [X] est un isomorphisme d’espaces
L 7−→ L0
vectoriels
Exercice 2.5
Donner une solution particulière de (E) dans chacun des cas suivants :
1. y 0 (x) − y(x) = x2 ex
2. y 0 (x) + y(x) = x2 ex
3. y 0 (x) + y(x) = xex − x2 e−x
4. y 0 (x) + iy(x) = x cos(x) − sin(x)
III - III-Équations différentielles linéaires du second ordre
à coèfficients constants
3. 1. Définitions
Il s’agit des équations différentielle (E) :ay 00 (x) + by 0 (x) + cy(x) = f (x) où
(a, b, c) ∈ K∗ × K × K et f continue sur I
dont l’èquation homogène est (H) : ay 00 + by 0 + cy = 0

Proposition 3.1

Si ϕ1 est une solution particuliére de (E) alors


la solution générale de (E) est la somme d’une solution particulière de (E) et la
solution générale de (H)
3. 2. Résolution l’équation homogène associée
(H) :ay 00 + by 0 + cy = 0

Proposition 3.2 Si K = C Soient SH l’ensemble des


solutions de (H) et α et β les racines complexes de l’équation
caractéristique associée ar2 + br + c = 0
1. Si α 6= β alors SH est le plan vectoriel sur C engendré par :
ψ1 : x −
7 → exp(αx) et ψ2 : x 7−→ exp(βx)
c’est à dire SH = K.ψ1 + K.ψ2
2. Si α = β alors SH est le plan vectoriel sur C engendré par :
ψ1 : x 7−→ exp(αx) et ψ2 : x 7−→ x exp(αx) 3

c’est à dire SH = K.ψ1 + K.ψ2


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Preuve:
−b c
Comme α + β = et α.β =
a a
b c
(E) ⇔ y 00 + y 0 + y = 0
a a
⇔ y 00 − (α + β)y 0 + αβy = 0
0
⇔ (y 0 − αy) − β (y 0 − αy) = 0
⇔ z = y 0 − αy et z 0 − βz = 0
⇔ z = λeβx et λ ∈ C
⇔ y 0 − αy = λeβx et λ ∈ C
Ce qui renvoit au paragraphe déja fait !
Pour λ ∈ C fixé,une solution particulière de y 0 − αy = λeβx est donnée par
v : x 7→ µ(x)eαx avec µ0 (x) = λe(β−α)x
1. si α = β, on prend µ(x) = λx et y(x) = (δ + λx)eαx δ, λ décrivent C
λ λ
2. si α 6= β, on prend µ(x) = e(β−α)x donc v(x) = eβx
β−α β−α
λ λ
et alors et y(x) = δeαx + eβx δ, décrivent C
β−α β−α

Proposition 3.3 K = R Soient SH l’ensemble des solutions de (H)


et α et β les racines complexes de l’équation caractéristique ar2 +br+c = 0
1. Si 4 > 0 , α, β sont réelles distinctes alors SH est le plan vectoriel
sur R engendré par ϕ1 : x 7−→ exp(αx) et ϕ2 : x 7−→ exp(βx)
c’est à dire SH = R.ϕ1 + R.ϕ2
2. Si 4 = 0,α = β est réelle alors SH est le plan vectoriel sur R
engendré par ϕ1 : x 7−→ exp(αx) et ϕ2 : x 7−→ x exp(αx)
SH = R.ϕ1 + R.ϕ2
3. Si 4 < 0,α, β sont complexes non réelles conjuguées
si α = p + iq, β = p − iq avec (p, q ∈ R) alors SH est le plan
vectoriel sur R engendré par ϕ1 : x 7−→ exp(px) cos(qx) et ϕ2 : x 7−→
exp(px) sin(qx)
SH = R.ϕ1 + R.ϕ2

Preuve: du 3
sur C ∀x ∈ R, y(x) = λeαx + µeαx , λ, µ ∈ C
∀x ∈ R, y(x) ∈ R ⇔ λeαx + µeαx = λe−αx + µeαx ⇔ µ = λ
le cas échéant
∀x ∈ R, y(x) = 2 <e(λeαx ) = 2 <e(λ) <e(eαx ) − 2 =m(λ) =m(eαx )
∀x ∈ R, y(x) = 2 <e(λ)epx cos(qx) − 2 =m(λ)epx sin(qx)
<e(λ), =m(λ) décrivent R cqfd

Proposition 3.4 Condition initiale


Pour tout couple (x0 , α, β) de I × K × K il existe une unique solution y
de (H) : ay 00 + by 0 + cy = 0 vérifiant (y(x0 ), y 0 (x0 )) = (α, β)

3. 3. Résolution de l’équation différentielle (E) :ay 00 +by 0 +cy = f (x)


(a, b, c) ∈ C∗ × C × C dans le cas où f (x) = P (x)eαx ; P ∈ C[X] et α ∈ C∗

Théorème 3.1
Si m ∈ [[0, 2]] est l’ordre de multiplicité de α en tant que racine du
polynôme R = aX 2 + bX + c avec a 6= 0
Alors ∀P ∈ K[X], ∃!Q ∈ K[X] tel que deg(Q) = deg(P ) et ϕ : x 7−→ xm Q(x)eαx
soit solution particulière de l’équation différentielle ay 00 +by 0 +cy = P (x)eαx
Preuve: On vérifie que :
R00 (α) 00
x 7−→ Qeαx est solution de ⇔ R(α)Q + R0 (α)Q0 + Q = P
 00  2
R (α)
=a Ainsi φ : X m Cn [X] −→ Cn [X]
2 R00 (α) 00
Q 7−→ R(α)Q + R0 (α)Q0 + Q
2
est un isomorphisme d’espaces vectoriels(transforme une base en une
base)

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3. 4. Opérateur de dérivation et x 7→ f (x) exp(αx) en
exercice

Exercice 3.1
+∞
D∞
−→ D∞ ak X k ∈ C[X]
P
On considère D: . Pour R =
0
7−→ D(f ) = f
f k=0
+∞
ak Dk
P
polynôme on pose R(D) =
( k=0
D0 = I = Id
avec Dk est défini par . Pour α ∈ C, g : x 7→ exp(αx)
Dk+1 = D ◦ Dk
P R(k) (α)
+∞
1. Montrer que R(X + α) = Xk
k=0 k!
2. ∀n ∈ N, Dn (f.g) = (D + α.I) (f ).g n

3. Déduire que : ∀n ∈ N, f ∈ D∞ ,
+∞ (k) 
P R (α) k
R(D) (f.g) = R(D + α.I)(f ).g = D (f ) .g
k=0 k!
4. Application :
— On considère l’équation différentielle linéaire :
(E) : ay 00 + by 0 + cy = P (x) exp(x) où P ∈ C[X] fixé dont
l’équation caractéristique est R(X) = aX 2 + bX + c = 0 , a 6= 0
Soit g : x 7→ Q(x). exp(αx)où Q ∈ C[X]
Montrer que
g est solution de (E) ⇔ R(D+α.I)(Q) = P
R00 (α) 00
⇔ R(α)Q + R0 (α)Q0 + Q =P
2
— On conclut alors que
si m ∈ [[0, 2]] est la mutiplicité de α en tant que racine de R
alors g est solution de (E) ⇔ Q = X m L avec deg(L) =deg(P )
et que de telle solution est unique
On rappelle que
m = 0 ⇔ R(α) 6= 0
m = 1 ⇔ R(α) = 0 et R0 (α) 6= 0
m = 1 ⇔ R(α) = R0 (α) = 0 et R00 (α) 6= 0

Exercice 3.2
Résoudre les équations différentielles
1. ω ∈ R,y 00 − ω 2 y = 0
2. y 00 (x) + y 0 (x) + y(x) = x2 e−x
3. y 00 (x) − 2y 0 (x) + y(x) = ex
4. y 00 (x) + y(x) = x3 eix
5. y 00 (x) + y(x) = x3 cos x
3. 5. Principe de superposition des solutions

Proposition 3.5
n
(E) : ay 00 + by 0 + cy =
P
fk où les f1 , ..., fk sont continues sur I
k=1
Si pour tout k ∈ [[1, n]] , y0,k est une solution particulière de l’équation (Ek ) :
ay 00 + by 0 + cy = fk
Pn
alors y0 = y0,k est une solution particulière de (E)
k=1

Exercice 3.3
Résoudre sur R
1. y 00 (x) + 2y(x) = x + 2xe−2x + cos(x)
2. y 00 (x) + 2y 0 (x) = x + 2xe−2x + cos(x)

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3. 6. Recherche d’une solution particulière de l’équation
différentielle (E) :ay 00 + by 0 + cy = f (x) par la méthode de
variations des constantes.

Proposition 3.6

Si (ψ1 , ψ2 ) une base de l’ensemble des solutions de l’équation homogène associée


(H) : ay 00 + by 0 + cy = 0
Il existe une solution de la forme z = λψ1 + µψ2 avec λ, µ sont de classe C 1 en
imposant de plus la condition :λ0 ψ1 + µ0 ψ2 = 0
f
z est solution de (E)⇔ λ0 ψ10 + µ0 ψ20 =
 0 a0
 λ ψ1 + µ ψ2 = 0
la résolution du système (S)
 λ0 ψ10 + µ0 ψ20 = f
a
sur I donne λ et µ a des constantes additives près

Remarque 3.1

Pour x ∈ I le déterminant du (S) est la fonction φ(x) = (ψ1 ψ20 − ψ10 ψ2 )(x) ne
s’annule jamais.  
0 −b
En effet vérifier que aφ = −bφ donc φ(t) = α exp t ).
a
On a alors
soit α 6= 0 c’est terminé
soit α = 0 alors (ψ1 , ψ2 ) liée ce qui est absurde

Remarque 3.2

Les calculs directs montre aussi que pour tout x le déterminant du (S) qui est
φ(x) = (h1 h02 − h01 h2 )(x) ne s’annule jamais

Exercice 3.4
Résoudre l’équation différentielle :y 00 (x) − 3y 0 (x) + 2y(x) = sin(x)

Exercice 3.5
Résoudre sur R les équations différentielles ;
1. y 00 + y 0 + y = cos(x)e−x
2. y 00 + y 0 + y = cos2 (x)e−x
3. y 00 − 3y 0 + 2y = sin(x)

End

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