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Hanène KOUBÂA 1

Université De Sfax A.U : 2021-2022


Institut Supérieur d’Informatique Section :P-PIIM 1
et de Multimédia
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Equations différentielles

Dans ce chapitre I désigne un intervalle de R et K désigne R ou C.

1 Equations différentielles linéaires du premier ordre


1.1 Introduction
Définition.
1. Soient a et f deux fonctions définies et continues sur un même intervalle I et à valeurs
dans K. On appelle une équation différentielle linéaire du premier ordre toute équation de
la forme :
(E) : y 0 + a(x)y = f (x)
f (x) est appelée le second membre de l’équation (E). Si f (x) = 0, l’équation est appelée
équation linéaire homogène.
2. On dit que y : I −→ K est solution sur I de (E) si et seulement si :
a) y est une fonction dérivable sur I.
b) ∀x ∈ I, y 0 (x) + a(x)y(x) = f (x).
3. Le graphe d’une solution y est dit courbe intégrale de (E).
Remarque.
Résoudre l’équation différentielle (E), consiste à déterminer l’ensemble des solutions sur I à
valeurs dans K de E.

1.2 Résolution d’une équation homogène


Théorème.
Soient a une fonction continue sur un intervalle I à valeurs dans K et A une primitive de a
sur I. Alors les solutions de l’équation :
(H) : y 0 + a(x)y = 0
sont les fonctions définies sur I à valeurs dans K par
yH (x) = λe−A(x) , λ ∈ K
Exemple 1.

(H) : y 0 + 2y = 0, où I = R
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Les solutions de H sont les fonctions yH définies sur R par

yH (x) = λe−2x , λ ∈ K

Exemple 2.

(H) : y 0 + xy = 0, I = R
2
a(x) = x est définie et continue sur I = R, A(x) = x2 est une primitive de a(x) = x. Donc
les solutions de (H) sont les fonctions yH définies sur R par
x2
yH (x) = λe− 2 , λ ∈ K

Exemple 3.
2
(H) : y 0 + y = 0, I =] − 1, +∞[
x+1
2
a(x) = est définie et continue sur I =] − 1, +∞[ et A(x) = 2 ln(x + 1) est une primitive
x+1
de a(x) sur I. Alors les solutions de (H) sont les fonctions définies sur I =] − 1, +∞[ par
λ
yH (x) = λe−2 ln(x+1) = , λ∈K
(x + 1)2
Exemple 4.
3
(H) : y 0 + y = 0, I = R
x2 +1
3
a(x) = 2 est définie et continue sur R, et A(x) = 3 arctan(x) est une primitive de a(x)
x +1
sur

R. Alors les solutions de (H) sont les fonctions définies sur R par

yH (x) = λe−3 arctan(x) , λ ∈ K

Exercice 1 :
Résoudre dans R l’équation suivante :
1
(H) : y 0 − y = 0, I = R
cosh x

1.3 Résolution d’une équations différentielles linéaires


Théorème.
Soient a et f deux fonctions définies continues sur le même intervalle I à valeurs dans K. Les
solutions de l’équation
(E) : y 0 + a(x)y = f (x)
est l’ensemble des fonctions y à valeurs dans K :

y(x) = λe−A(x) + yp (x), x ∈ I, λ ∈ K


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avec A une primitive de a sur I et yp une solution particulière de l équation (E).

Exemple.

(E) : y 0 + 2y = 1, I = R
A(x) = 2x est une primitive de a(x) sur I. Alors yH (x) = λe−2x , λ ∈ K.
yp (x) = 12 est une solution particulière de (E).

1
y(x) = λe−2x + , λ ∈ K.
2
Théorème
Soit x0 ∈ I, y0 ∈ K. On considère l’équation différentielle

(E) : y 0 + a(x)y = f (x)

vérifiant y(x0 ) = y0 ; Alors il existe une unique solution y de l’équation (E)

Méthode de la variation de la constante.

Théorème
Soit A une primitive de a sur I et B une primitive de f eA . Alors l’ensemble des solutions de
l’équation
(E) : y 0 + a(x)y = f (x)
est donné par
y(x) = (B(x) + λ)e−A(x) , λ ∈ K, x ∈ I.
Exemple 1.
2
(E) : y 0 + y = 1, y(1) = 2, I =]0, +∞[
x
2
a(x) = x
est continue sur I =]0, +∞[ et A(x) = 2 ln(x) est une primitive de a sur I =]0, +∞[.
D’ou
λ
yH (x) = λe−2 ln(x) = , λ∈K
x2
On cherche ensuite une solution particulière de (E), sous la forme
yp (x) = λ(x)
x2
, et qui vérifie (E) c-à-d yp0 (x) + x2 yp (x) = 1 =⇒ λ0 (x) = x2 =⇒ λ(x) = 13 x3 . par
suite

x3 1
y(x) = (λ + ) , λ∈K
3 x2
y(1) = 2 signifie λ = 53 .
5 x3 1
y(x) = ( + ) 2 .
3 3 x
Exercice 2 :
Résoudre chacune des équations différentielles suivantes sur l’intervalle indiqué.
0
1) y − y tan x = cos1 x sur ] − π2 , π2 [ ; y(0) = 1 ;
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0 2
2) y + 2xy = ex−x sur R ; y(0) = 2
0
3) (1 + x)y + y = (1 + x) sin(x) sur ] − 1, +∞[ ; y(1) = 2.
0
4) xy + y = arctan(x) sur ]0, +∞[.
p
0 h(x) 1 + cosh(x) sinh(x)
5) y − y= , avec h(x) = sur R.
2 cosh(x) 1 + cosh(x)

1.4 Principe de superposition


Théorème
Soit l’équation différentielle (E) : y 0 + a(x)y = f (x)
Xn
Lorsque f (x) = fi et yp,1 , ...., yp,n des solutions particulières respectivement des équations
i=1
n
X
avec second membres f1 ,...,fn , alors yp (x) = yp,i (x) est une solution particulière de (E).
i=1
Exemple 1
0
Résoudre : (E) : y + y = 2 + sin(x), y(0) = 2, I = R.

Exemple 2
0
Résoudre : (E) : y − 2xy = sinh(x) − 2x cosh(x), y(0) = 2, I = R.

Exercice 3 :
0
Soit l’équation différentielle (E) : (x + iy)y + y = 1 + 2x arctan(x).
1. Montrer que ∀x ∈ R,
1 x
cos(arctan(x)) = √ , et sin(arctan(x)) = √ .
1 + x2 1 + x2
2. Montrer que la solution homogène de (E) est donnée par
λ
yH (x) = , λ ∈ C.
1 − ix
0
3. (a) Donner une solution particulière de (E1 ) : (x + iy)y + y = 1.
0
(b) Donner une solution particulière de (E2 ) : (x + i)y + y = 2x arctan(x).

(c) Déduire une solution particulière de (E).

4. Donner l’ensemble des solutions de (E).


Exercice 4 :
On considère l’équation différentielle
0 √ √
(E) : (1 − x2 )y − 2(1 + x)y = 1 − x2 y, ∀x ∈] − 1, 1[.
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p
Soit z(x) = y(x), ∀x ∈] − 1, 1[, et y une solution non nulle de (E).

1. Montrer que z est une solution de l’équation différentielles


0 √
(E1 ) : 2(1 − x2 )z − 2(1 + x)z = 1 − x2 , ∀x ∈] − 1, 1[
1 √
2. Montrer que z(x) = (arcsin x + 1 − x2 + λ), ∀λ ∈ K, ∀x ∈] − 1, 1[.
2(1 − x)
3. En déduire toutes les solutions de l’équation (E).

2 Equations différentielles linéaires du second ordre à co-


efficients constants
2.1 Introduction
Définitions.
1. Soient (a, b) ∈ K2 et f une fonction continue sur I à valeurs dans K. On appelle équation
différentielle du second ordre à coefficients constants une équation de la forme

(E) : y 00 + ay 0 + by = f (x)

2. Une fonction y : I −→ K est une solution de (E) si :


(a) y est une fonction deux fois dérivable sur I,
00 0
(b) ∀x ∈ I, y (x) + ay (x) + by(x) = f (x).
3. Si f = 0, l’équation (E) est dite sans second membre (ou homogène).

2.2 Résolution de l’équation sans second membre


Soit
(H) : y 00 + ay 0 + by = 0, (a, b) ∈ K2
Définition.
L’équation (Ec ) : r2 + ar + b = 0, r ∈ C est dite équation caractéristique associée à l’équa-
tion différentielle (E) où r ∈ C.
On notera SH (K) = {y : I −→ K, tel que y est solution de (H)}.
Théorème.(solutions complexes de (H))
Soient (a, b) ∈ C2 , (Ec ) : r2 + ar + b = 0 et 4 le discriminant de (Ec ).

1. Si 4 =
6 0, (Ec ) admet deux racines complexes distinctes r1 et r2 , alors,

SH (C) = {x 7−→ λer1 x + µer2 x , λ, µ ∈ C}

2. Si 4 = 0, (Ec ) admet une racine complexe double r, alors,

SH (C) = {x 7−→ (λx + µ)erx , λ, µ ∈ C}


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Théorème.(solutions réelles de (H))


Soient (a, b) ∈ R2 , (Ec ) : r2 + ar + b = 0.

1. Si 4 > 0, (Ec ) admet deux racines réelles distinctes r1 et r2 , les solutions de (H) sont :

SH (R) = {x 7−→ λer1 x + µer2 x , λ, µ ∈ R}

2. Si 4 = 0, (Ec ) admet une racine réelle double r, les solutions sont :

SH (R) = {x 7−→ (λx + µ)erx , λ, µ ∈ R}

3. Si 4 < 0, (Ec ) admet deux racines complexes conjuguées et de la forme r + is et r − is


(r, s ∈ R), les solutions sont :

SH (R) = {x 7−→ (λ cos(sx) + µ sin(sx))erx , λ, µ ∈ R.}

Applications
Déterminer lorsqu’il est possible les solutions réelles et complexes de chacune des équations
suivantes :
Exemple 1.
y 00 + 2y 0 + y = 0,
Exemple 2.
y 00 + 4y 0 − 5y = 0
Exemple 3.
y 00 + y 0 + y = 0
Exemple 4.
y 00 − iy 0 + 2y = 0.

2.3 Résolution de l’équation avec second membre


Le but de cette partie est de résoudre l’équation :

(E) : y 00 + ay 0 + by = f (x)

où a, b des constants complexes et f : I −→ K continue.


Théorème.
Les solutions de l’équation
(E) : y 0 + a(x)y = f (x)
est l’ensemble des fonctions y à valeurs dans K :

y(x) = yH (x) + yp (x), x ∈ I,

avec yH solutions de l’équation (H) : y 00 + ay 0 + by = 0 et yp une solution particulière de


l’équation (E).
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Théorème.( problème de Cauchy)


Soit x0 ∈ I et (y0 , y1 ) ∈ K2 .
L’équation (E) : y 00 + ay 0 + by = f (x) admet une unique solution y telle que y(x0 ) = y0 et
y 0 (x0 ) = y1 .
Exemple.
Résoudre l’équation
0
(E) : y 00 + 2y 0 + y = 2, y(0) = 0, y (0) = −1.

Théorème.
On considère l’équation

(E) : y 00 + ay 0 + by = ceαx , c ∈ K∗ , α ∈ K

et l’équation caractéristique

(Ec ) : r2 + ar + b = 0, r ∈ C

Alors
1. Si α n’est pas racine de l’équation (Ec ) , on cherche une solution particulière yp sous
la forme :
yp (x) = γeαx , γ ∈ K∗ .
2. Si α est une racine simple de l’équation (Ec ), on cherche une solution particulière yp
sous la forme :
yp (x) = γxeαx , γ ∈ K∗ .
3. Si α est une racine double de l’équation (Ec ), on cherche une solution particulière yp
sous la forme :
yp (x) = γx2 eαx , γ ∈ K∗ .
Exemple 1
Résoudre l’équation :
0
(E) : y 00 + 2y = 2ex , y(0) = 32 , y (0) = 0.

Théorème.
Si f (x) = ni=1 fi (x). Soit yi,p une solution particulière de
P

(Ei ) : y 00 + ay 0 + by = fi (x), i = 1, ..., n


Pn
Alors yp = i=1 yi,p est une solution particulière de

(E) : y 00 + ay 0 + by = f (x)

Exemple.
00 0
y + 4y = 3 cos 2x − sin 2x, y(0) = 1, y (0) = 2.
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Exercice 5 :
Résoudre les équations différentielles suivantes :
00 0 0
1) y − 3y + 2y = e2x , y(0) = 2, y (0) = 2.
00 0
2) y − 2y + 2y = cosh x.
00 0
3) y − 2y + 2y = sin(x)ex .

Exercice 6 :
Soit l’équation différentielle
00 0 x
(E) : y + 2y + y = e−x .
1 + x2
1. a) Déterminer l’équation (E1 ) vérifier par la fonction z = ex y.
b) Résoudre (E1 ).
0
2. En déduire la solution de (E) vérifiant les conditions de Cauchy : y(0) = 0 et y (0) = 12 .

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