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BCPST 1 - Mathématiques Jeudi 15 mai 2008

Chapitre 21 : Equations différentielles

1 Equations différentielles linéaires du premier ordre

1.1 Introduction

On considère I un intervalle de R, a et b des fonctions continues sur I à valeurs dans R ou C. Le but


est d’étudier l’équation différentielle

y ′ + ay = b (E)
Cette équation est une équation différentielle linéaire normalisée du premier ordre.
Définition 1.
On dit que u est solution sur I de l’équation différentielle (E) si :
. u est une fonction dérivable sur I.
. ∀t ∈ I, u′ (t) + a(t)u(t) = b(t).
. Parfois, on peut avoir à étudier une équation différentielle du type αy ′ + βy = γ où α est une fonction
qui n’est pas constante égale à 1. Dans ce cas, si la fonction α ne s’annule pas sur l’intervalle I, on
divise tous les membres de l’équation par α(x) pour se ramener à une équation normalisée.
Dans la suite, on s’intéressera uniquement à ces équations normalisées.

– L’équation (E) est appelée l’équation générale, ou encore l’équation avec second membre.

– L’équation y ′ + ay = 0 (H) est appelée l’équation homogène, ou encore l’équation sans


second membre.

Théorème 1.
La solution générale de l’équation (E) est la somme d’une solution particulière de (E) et
de la solution générale de l’équation homogène (H) associée.

Ceci donne une méthode pour résoudre une équation différentielle linéaire du premier ordre :
1. On commence par normaliser pour se ramener à une équation du type de (E).
2. Ensuite on résout l’équation homogène (H).
3. Puis on cherche une solution particulière de (E).

1.2 Résolution de l’équation homogène

Théorème 2.
Soit (H) l’équation : y ′ + ay = 0. Soit I un intervalle sur lequel a est continue. Soit A une primitive
de a sur I.
L’ensemble des solutions de (H) est l’ensemble des fonctions de la forme

x 7→ y(x) = C exp − A(x) (C étant une constante réelle. )

. Exemple 1.

1
1.3 Recherche d’une solution particulière

Il est tout à fait possible qu’il y ait une solution évidente. Il n’y a alors plus rien à faire. Sinon, si a
est une constante on dispose de ’recettes’, dans le cas général on dispose de la ’méthode de la variation
de la constante’.
1. Recettes dans le cas où a est une constante (non nulle).
Tout dépend du second terme b :
(a) b(x) = P (x) (avec P polynôme de degré d).
On cherche alors une solution particulière Q sous la forme d’un polynôme de degré d (i.e.
de même degré que P ).

(b) b(x) = α exp(kx).


On cherche alors une solution particulière y sous la forme y(x) = β exp(kx).

(c) b(x) = P (x) exp(kx) (avec P polynôme de degré d).


On cherche alors une solution particulière y sous la forme y(x) = Q(x) exp(kx) avec Q
polynôme de degré d + 1.

(d) b(x) = α cos(ωx) + β sin(ωx).


On cherche alors une solution particulière y sous la forme y(x) = λ1 cos(ωx) + λ2 sin(ωx).

2. Méthode de la variation de la constante.



On appelle A une primitive de a sur I. On sait que la fonction y0 (x) = exp − A(x) est solution
de l’équation homogène y ′ + ay = 0.

On pose y(x) = λ(x) y0 (x) = λ(x) exp − A(x) où λ est une fonction à déterminer.
′ ′ ′
On remarque que y (x) = λ (x) y0 (x) + λ(x) y0 (x). Ainsi :
y est solution de (E) ⇔ ∀x ∈ I, y ′ (x) + a(x)y(x) = b(x)

⇔ ∀x ∈ I, λ′ (x) y0 (x) + λ(x) y0′ (x) + a(x)y0 (x) = b(x)
⇔ ∀x ∈ I, λ′ (x) y0 (x) = b(x) (car y0′ + ay0 = 0)

⇔ ∀x ∈ I, λ′ (x) exp − A(x) = b(x)

⇔ ∀x ∈ I, λ′ (x) = b(x) exp A(x)

⇔ λ est une primitive sur I de x 7→ b(x) exp A(x)
Il ne reste plus qu’à calculer cette primitive pour trouver λ, puis la solution particulière y(x) = λ(x) y0 (x).

1.4 Bilan

Pour résoudre (E) : y ′ + ay = b la stratégie est la suivante :



1. On résout (H) : y ′ + ay = 0. On trouve une solution u définie par u(x) = exp − A(x) , où A
est une primitive de a sur I.
2. En utilisant les recettes ou la méthode de la variation de la constante, on trouve une solution
particulière de (E), appelée y0 .
3. Toute solution y de (E) est alors de la forme :
∀x ∈ I, y(x) = y0 (x) + Cu(x)
avec C une constante réelle.
. Exemple 2.

2
BCPST 1 - Mathématiques Lundi 19 mai 2008

2 Equations différentielles linéaires du second ordre à coefficients


constants

2.1 Introduction

On considère a, b, c des constantes réelles ou complexes (avec a 6= 0) et d une fonction continue sur
R.
On veut étudier l’équation différentielle du second ordre, linéaire, à coefficients constants :

ay ′′ + by ′ + cy = d (E)

On asssocie à (E) l’équation homogène (H), appelée aussi équation sans second membre :

ay ′′ + by ′ + cy = 0 (H)

Théorème 3.
La solution générale de l’équation (E) est la somme d’une solution particulière de (E) et
de la solution générale de l’équation homogène (H) associée.

Comme pour les équations d’ordre 1, on a une méthode de résolution de (E) :


D’abord on résout l’équation homogène (H). Puis on cherche une solution particulière de (E).

2.2 Résolution de l’équation homogène

On veut résoudre (H) : ay ′′ + by ′ + cy = 0,


Définition 2.
L’équation caractéristique associée à (H) est l’équation : (∗) ax2 + bx + c = 0 .

On distingue trois cas selon le signe du discriminant ∆ = b2 − 4ac :


1. ∆ > 0.
(∗) a deux solutions réelles r1 et r2 . Alors y est solution de (H) si et seulement s’il existe deux
réels λ1 et λ2 tels que :

∀x ∈ R, y(x) = λ1 exp(r1 x) + λ2 exp(r2 x) .



Autrement dit, SH = Vect f1 , f2 avec f1 : x 7→ exp(r1 x) et f2 : x 7→ exp(r2 x).

2. ∆ = 0.
(∗) a une unique solution réelle r. Alors y est solution de (H) si et seulement s’il existe deux
réels λ1 et λ2 tels que :

∀x ∈ R, y(x) = λ1 exp(rx) + λ2 x exp(rx) .



Autrement dit, SH = Vect g1 , g2 avec g1 : x 7→ exp(rx) et g2 : x 7→ x exp(rx).

3
3. ∆ < 0.
(∗) a deux racines complexes conjuguées z1 = r + iω et z2 = r − iω. Alors y est solution de (H)
si et seulement s’il existe deux réels λ1 et λ2 tels que :

∀x ∈ R, y(x) = λ1 cos(ωx) exp(rx) + λ2 sin(ωx) exp(rx) .



Autrement dit, SH = Vect h1 , h2 avec h1 : x 7→ cos(ωx) exp(rx) et h2 : x 7→ sin(ωx) exp(rx).

L’écriture de y peut ici se transformer sous la forme : y(x) = α cos(ωx − θ)erx .

. Remarque : Dans tous les cas, l’ensemble des solutions de l’équation homogène est un espace vectoriel
de dimension 2.

. Exemple 3.

2.3 Recherche d’une solution particulière

On commence par regarder s’il y a une solution évidente à (E) : ay ′′ + by ′ + cy = d.


Sinon, selon le terme d, on applique les recettes suivantes :

1. ay ′′ (x) + by ′ (x) + cy(x) = P (x) exp(kx) (P polynôme de degré n)


On cherche alors une solution particulière y sous la forme y(x) = Q(x) exp(kx) avec Q un
polynôme tel que :
. degré (Q)=degré(P ) si k n’est pas racine de (∗) : ax2 + bx + c = 0
. degré (Q)=degré(P ) + 1 si k est racine simple de (∗).
. degré (Q)=degré(P ) + 2 si k est racine double de (∗).

2. ay ′′ (x) + ω 2 y(x) = m1 cos(αx) + m2 sin(αx) (avec ω 6= ±α).


On cherche alors une solution particulière y sous la forme y(x) = λ1 cos(αx) + λ2 sin(αx).

2.4 Bilan

Pour résoudre (E) : ay ′′ + by ′ + cy = d on adopte la stratégie suivante :


1. On résout (H) : ay ′′ +by ′ +cy = 0. On trouve une base de solutions constituée de deux fonctions
u1 et u2 .
2. On trouve une solution particulière de (E), appelée y0 .
3. Toute solution y de (E) est alors de la forme :

∀x ∈ R, y(x) = y0 (x) + λ1 u1 (x) + λ2 u2 (x)

avec λ1 et λ2 deux réels.

. Exemple 4.

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