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Chapitre 3: ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU 2ÈME ORDRE

HOMOGÈNES

Jusqu’à présent, nous avons considéré des équations différentielles du premier ordre, nous allons à présent
aborder les équations linéaires du second ordre que nous écrivons sous la forme canonique suivante:

y"+ p ( x). y '+ q ( x). y = r ( x)

Si r ( x) ≠ 0 , l’équation est dite non-homogène.

Si r ( x) = 0 , l’équation est dite homogène.

EXEMPLES :

y"+4 y = e x sin x : est une équation non-homogène.

(1 − x 2 ) y"−2 xy '+6 y = 0 : est une équation homogène.

x( y" y + ( y ') ) + 2 y ' y = 0 :


2
est une équation homogène mais non-linéaire.

Trouver la solution à ce type d’équation, c’est trouver une fonction yh(x) qui vérifie l’équation dans un certain
intervalle de x .

Contrairement aux équations du premier ordre, il n’y pas de solution générale toute faite. Par exemple, on peut
dire que la fonction exponentielle a été inventée pour justement résoudre l’équation du premier ordre. Pour les
équations différentielles du second ordre, il n’y pas de fonction attitrée qui permette d’exprimer la solution générale,
seulement un emprunt de la fonction exponentielle dans certains cas simples que nous sommes obligés de nous
restreindre (cas des coefficients constants dans les équations homogènes et non-homogènes). Nous commençons donc
par le cas simple.

3.1. Résolution des équations homogènes : le principe de superposition des


solutions

THÉORÈME :

Dans une équation différentielle linéaire et homogène, toute combinaison linéaire des solutions de l’équation
est aussi solution de l’équation

DÉMONSTRATION :

Soit y1 et y 2 , deux solutions qui satisfont l’équation homogène :

y"+ p ( x). y '+ q ( x). y = 0

et soit y = C1 y1 + C2 y2 , une combinaison linéaire de y1 et de y 2 . (donc C1 et C 2 sont des constantes).


Il s’ensuit que les dérivées première et seconde sont :

y ' = C1 y1 '+C 2 y 2 '


y" = C1 y1 "+C 2 y 2 "

et alors :

y"+ p( x). y '+ q ( x). y = (C1 y1 + C 2 y 2 )"+ p( x)(C1 y1 + C 2 y 2 )'+ q( x)(C1 y1 + C 2 y 2 )


= C1 y1 "+C 2 y 2 "+ p( x)[C1 y1 '+C 2 y 2 '] + q( x)[C1 y1 + C 2 y 2 ]
= C1 y1 "+ p( x)[C1 y1 '] + q( x)[C1 y1 ] + C 2 y 2 "+ p( x)[C 2 y 2 '] + q( x)[C 2 y 2 ]
= C1 [ y1 "+ p( x) y1 '+ q( x) y1 ] + C 2 [ y 2 "+ p( x) y 2 '+ q( x) y 2 ]
= C1 [0] + C 2 [0]

Donc :

y"+ p ( x). y '+ q ( x). y = 0

NB: Ce théorème ne s’applique pas dans le cas d’une équation non-homogène ou non-linéaire!!!

EXEMPLE : CAS D’UNE ÉQUATION HOMOGÈNE

Soit à savoir si une combinaison linéaire des solutions de y"− y = 0 est aussi solution de la même équation.

SOLUTION :

On peut tester que y1 = e + x est une solution de cette équation, mais que y 2 = e − x est aussi une solution.
+x −x
Voyons à présent si y 3 = −3e + 8e est une solution :

y3 ' = −3e + x − 8e − x
y3 " = −3e + x + 8e − x

et :

y3 "− y 3 = (−3e + x − 8e − x ) − (−3e + x − 8e − x ) = 0

+x
donc y 3 = −3e + 8e − x est aussi une solution de y"− y = 0 .

EXEMPLE : CAS D’UNE ÉQUATION NON-HOMOGÈNE:

Soit à vérifier si une combinaison linéaire des solutions de y"+ y = 1 est aussi solution de la même équation.
SOLUTION :

On pourra vérifier que y1 = (1 + cos x) est une solution et que y 2 = (1 + sin x) est aussi une solution. Par
contre y 3 = −2(1 + cos x ) ou y 4 = (1 + cos x ) + (1 + sin x ) ne sont pas solutions.

À compléter par l’étudiant en développant la dérivée première puis seconde et réintroduire dans l’équation.

EXEMPLE : CAS D’UNE ÉQUATION NON-LINÉAIRE

Soit à savoir si une combinaison linéaire des solutions de l’équation non linéaire suivante y" y − xy ' = 0 est
aussi solution de la même équation.

SOLUTION :

On pourra vérifier que y1 = x 2 et y 2 = 1 sont tous deux solutions de l’équation y" y − xy ' = 0 , par contre
2 2
il n’en est pas de même avec y 3 = − x ou y 4 = 1 + x .

À compléter par l’étudiant en développant les dérivées de y 3 ou y 4 et réintroduire dans l’équation.

3.2. Problème avec conditions initiales

Équation du 1er ordre : Une condition initiale suffit pour trouver la solution particulière.

Équation du 2ème ordre : Deux conditions initiales sont nécessaires pour obtenir la solution particulière.

Dans le cas d’un équation homogène, la solution homogène est aussi la solution générale, donc :

y g = y h = C1 y1 + C 2 y 2 .

Pour obtenir la solution particulière, nous devons fixer les 2 constantes C1 et C 2 à partir de :

 y (x 0 ) = k 0

y'(x 0) = k1

EXEMPLE :

 y"−y = 0

Soit à trouver la solution de l’équation avec conditions initiales suivantes :  y(0) = 5
 y' (0) = 3

SOLUTION :

Nous savons déjà les deux solutions de l’équation homogène, d’où la solution générale :

y g = y h = C1e x + C 2 e − x

Recherchons la solution particulière, pour cela, introduisons les 2 conditions initiales pour fixer les constantes
C1 et C 2 .

 y ( 0) = 5 C1e ( 0) + C 2 e − ( 0) = 5 C1 + C 2 = 5  C1 = 4
 ⇒  (0) ⇒  ⇒ 
 y ' ( 0) = 3 C1e − C 2 e − ( 0) = 3 C1 − C 2 = 3 C 2 = 1

d’où la solution particulière :

y p = 4ex + e−x

REMARQUE :

On remarquera que y1 et y 2 sont 2 solutions indépendantes. Si par exemple on avait pris comme paire de
solutions :

 y1 = e x

 y 2 = ke x

alors y g = y h = C1e x + C 2 e − x n’est pas assez générale pour déterminer les constantes C1 et C 2 .

3.3. Définition : LA SOLUTION GÉNÉRALE

Une solution générale de l’équation homogène : y"+ p ( x ). y '+ q ( x ). y = 0 est une combinaison linéaire de 2
formes solutions y1 et y 2 linéairement indépendantes. C’est à dire qu’on doit avoir :

k1 y1 + k2 y2 = 0 ⇒ k1 = k2 = 0 .

3.4. Définition : LA SOLUTION PARTICULIÈRE

Une solution particulière est obtenue lorsque les constantes d’intégration C1 et C 2 ont été résolues grâce aux
conditions initiales.

3.5. Définition : BASE DE SOLUTION

Une base de solution est un jeu de solutions linéairement indépendantes.


EXEMPLES :

On peut voir que y1 = e + x et y 2 = e − x forment une base de solutions pour l’équation : y"− y = 0 .

De même on pourra voir que y1 = cos x et y 2 = sin x forment une base de solutions pour : y"+ y = 0 , car
y1
on a ≠ Cte sur tout le domaine de définition de x .
y2

3.6. Comment obtenir la base de solution, lorsqu’une seule des deux solutions
est connue : réduction de l’ordre

Voici une méthode d’intérêt pratique lorsque nous avons réussi à obtenir une seule des deux solutions qui
forme le base de solution de l’équation du second ordre. C’est la méthode de réduction de l’ordre de Lagrange1.

Supposons que nous ayons réussi à obtenir d’une quelconque façon la solution y1 . Pour obtenir la solution
y2 , nous allons poser y2 = u.y1 , où u est bien sûr est une fonction (expliquez donc pourquoi elle ne peut être
qu’une constante) que nous allons essayer de déterminer.

Soit donc :

y2 = u.y1

en dérivant une première fois:

y'2 = u'.y1 + u.y'1

Une seconde fois :

y' '2 = u' '.y1 + 2u'.y'1+u.y' '1

De sorte qu’en les substituant dans l’équation homogène y"+ p ( x ). y '+ q ( x ). y = 0 :

(u' '.y1 + 2u'.y'1+u.y' '1 ) + p(x).(u'.y1 + u.y'1 ) + q(x).(u.y1) = 0

Comme y1 est connu, on peut regrouper les termes en fonction de la nouvelle variable u à résoudre :

 
u' '.[ y1 ] + u'.[2y'1+p(x).y1 ] + u. y' '1+p(x).y'1+q(x).y1  = 0
  
=0


Mais, puisque y1 est solution de cette même équation, nous avons donc une expression simplifiée :

u' '.[ y1 ] + u'.[2y'1+p(x).y1 ] = 0

c’est aussi en divisant par y1 :

2y'1+p(x).y1
u' '+u' =0
y1

et finalement nous nous retrouvons à résoudre un équation du premier ordre en U = u' :

 2y' +p(x).y1 
U'+ 1 U = 0
 y1 

Cette équation est résolue par séparation des variables :

dU = − 2y'1 + p(x) dx ⇒ ln U = −2 ln y − p(x)dx


U  y1 
1 ∫
et en prenant les exponentielles :

U = 12 e ∫
− p(x)dx

y1

d’où l’expression pour la seconde solution :

 − p(x)dx 
y2 = y1.  12 e ∫
∫ dx

 y1 
EXEMPLE : TROUVER LA DEUXIÈME SOLUTION PAR RÉDUCTION DE L’ORDRE

Soit l’équation suivante, dont une solution évident est y1 = x :

x2 y' '−xy'+y = 0

SOLUTION :

Premièrement il faut mettre l’équation sous la forme canonique souhaitée, en divisant les 2 membres de
2
l’équation par x pour bien identifier le coefficient p(x) :

y' '− 1 y'+ 12 y = 0


x x

donc p(x) = − 1 ⇒ − ∫ p(x)dx = ln x , de sorte que :


x
U(x) = 12 e ∫
− p(x)dx
= 12 eln x = 1
y1 x x

et finalement la solution y2 recherchée est :


 − p(x)dx 
y2 = y1.  12 e ∫
∫ dx = x. dx = x. ln x
 ∫
y
 1  x
EXERCICES

Fausses équations du second ordre: Les équations suivantes, par un changement de variable approprié, se
ramènent en fait à une équation du premier ordre. Réduire alors les équations suivantes à une équation du premier
ordre et donner la solution générale:

1. xy"−2 y ' = 0

2. y"+3 y ' = 0

3. y" = 2 y '

4. xy"+2 y ' = y ' 2

5. yy"+ y ' 2 = 0

6. yy"− y ' 2 = 0

7. y"+ y ' 2 = 0

8. y"+ y '3 cos y = 0

9. y"+e 2 y y '3 = 0

10. y"+ (1 + y −1 ) y ' 2 = 0

dy dz dy dz
Note: Pour certaines équations, il faut poser y ' ( x) = z ( x) = ⇒ y" ( x) = z ' ( x) = . = .z ( x) ,
dx dy dx dy
ce qui permet de se ramener à une équation en z ( y ) , et où y devient la nouvelle variable indépendante.
I. ÉQUATIONS LINÉAIRES HOMOGÈNES DE 2ÈME ORDRE À
COEFFICIENTS CONSTANTS

Lorsque nous avons une équation de la forme suivante :

y"+ay'+by = 0

où a et b sont des scalaires, on parle d’une équation différentielle (parce que la devinette comporte les
dérivées de la fonction), linéaire (parce que la devinette est une combinaison linéaire de la fonction et de ses
dérivées), du second ordre (parce que la plus haute dérivée est d’ordre 2) homogène (le second membre est nul) et à
coefficients constants. Pour résoudre une telle équation, on peut se rappeler que pour l’équation similaire du premier
ordre ( y '+ky = 0 ) on avait comme forme générale de la solution : y = e − kx . Il suffit donc d’essayer la forme de
solution suivante :

y = eλx

Ce qui donne :

 y = eλx
 λx
 y' = λe
 2 λx
 y' ' = λ e

De sorte que l’équation devient :

y' '+ay'+by = 0 ⇒ (λ2eλ.x) + a(λeλ.x) + b(eλ.x) = 0

L’équation de départ s’est transformée en équation dite caractéristique ou auxiliaire :

(λ2 + aλ + b)eλ.x = 0 ⇒ 2
λ aλ+
+
 b=0
équation caractéristique

Ainsi, grâce l’introduction de la forme exponentielle, en lieu de résoudre une équation différentielle, on a
transposé le problème en une équation ordinaire linéaire. Les racines de cette équation caractéristique ou auxiliaire
étant :

 −a+ a 2 − 4 .b
λ1 =
2
λ + aλ + b = 0 ⇒  2

λ = −a− a2 − 4.b
 2 2

de sorte qu’on obtient des fonctions solutions qui sont :

 − a + a 2 − 4.b
 y1 = eλ1.x = e 2

 − a − a 2 − 4.b
 y2 = eλ2.x = e 2
I.1. Discussion des cas pour les racines de l’équation caractéristique

Cas 1 : (a2 − 4b) > 0 :

Dans ce cas, le discriminant est positif, de sorte la racine carrée est un réel, et les racines λ 1 , λ 2 sont alors
deux réels distincts ( ∈ R ), et la solution générale de l’équation homogène est formée par la combinaison linéaire des
deux fonctions solutions y1 et y2 qui sont indépendantes :

yh = C1 y1 + C2 y2 = C1eλ1x + C2eλ2 x avec λ1 ≠ λ2

Généralement les composants physiques font en sorte que les racines caractéristiques λ1 et λ2 sont toutes les 2
négatives. Néanmoins à cause de différentes conditions initiales, on a les cas de figure suivants selon le signe de C1
et de C2 .

C1 < 0 < C2

0 < C1 < C 2

C 2 < 0 < C1

EXEMPLE :

 y' '−y = 0

Soit à résoudre l’équation homogène avec conditions initiales suivante :  y(0) = 5
 y' (0) = −3

SOLUTION :

1) Dresser l’équation caractéristique associée :

λ .x
Sachant qu’en introduisant la forme exponentielle y = e nous obtenons une équation caractéristique qui a
une forme semblable à l’équation différentielle de départ, il suffira pour dresser rapidement l’équation
caractéristique, de remplacer y par λ et la puissance de chaque dérivée par le même facteur d’exposant :

(équation homogène de départ) y"−y = 0 } ⇒ {λ2


− λ0 = 0 (équation caractéristique associée)
2) Trouver les racines de l’équation caractéristique :

λ = +1
λ2 − 1 = 0 ⇒  1
λ2 = −1

3) Exprimer la solution générale de l’équation homogène :

yh = C1eλ1x + C2eλ2 x = C1ex + C2e−x

4) Introduire les condition initiales pour fixer les constantes :

−1(0)
 y(0) = C1e + C2e
1(0)
 y(0) = 5 C1 + C2 = 5 C1 = 1
 ⇒  ⇒  ⇒ 
 y' (0) = −3 1(0)
 y' (0) = (1)C1e + (−1)C2e −1(0)
C1 − C2 = −3 C2 = 4

5) Exprimer la solution particulière :

y p = 1e x + 4e−x

Cas 2 : (a2 − 4b) = 0 :

Dans ce cas on obtient une racine double pour l’équation caractéristique : λ1 = λ2 = −a et une seule forme de
2
−a x
solution y1 = e 2 . Afin de trouver la deuxième forme, on applique la méthode de la variation de la constante
(variation des paramètres). On pose donc :

y2(x) = u(x).y1(x)

de sorte que :

 y2 = u.y1

 y'2 = u'.y1 + u.y'1
 y' ' = u' '.y + 2.u'.y' +u.y' '
 2 1 1 1

et en remettant ces expressions dans l’équation homogène de départ :

(u' '.y1 + 2.u'.y'1+u.y' '1 ) + a.(u'.y1 + u.y'1 ) + b(u.y1) = 0

et en regroupant en fonction de u :

u' '.(y1) + u'.(2y'1+a.y1) + u.(y' '1+a.y'1+b.y1) = 0


   
=0 =0

Or le coefficient de u ' est nul car :

−a x
2.y'1 = −a.e 2 = −a.y1
Et le coefficient de u aussi est nul car y1 est une forme de la solution. De sorte que finalement on a :

u' '. y = 0 ⇒ u' ' = 0 ⇒ u' = Cte. ⇒ u = k1x + ko


1 
≠ 0, car forme exponentielle

On a donc la deuxième forme de solution :

y2(x) = (k1x + k0)y1(x)

Et la forme générale de la solution est alors :

~ ~ −a x
yh = C1 y1 + C2 y2 = (C1 + C2 x)e 2 avec λ1 = λ2 = − a
2

EXEMPLE :

 y' '+8y'+16y = 0

Soit à résoudre l’équation homogène avec conditions initiales suivante :  y(0) = 3
 y' (0) = 1

SOLUTION :

1) Écrire l’équation caractéristique associée :

2 1 0
y' '+8y'+16y = 0 ⇒ λ
 λ
+ 8 λ
+ 16
 =0

équation homogène de départ équation caractéristique associée

2) Trouver les racines de l’équation caractéristique :

 ∆2 = (8)2 − 4.(16).(1) = 0
2 
λ + 8.λ + 16 = 0 ⇒  − (8)
λ1 = λ2 = 2 = −4

3) Exprimer la solution générale de l’équation homogène :

−a x
yh = (C1 + C2 x)e 2 = (C1 + C2 x)e−4x

4) Fixer les coefficients à partir des conditions initiales :

 y(0) = 3  y(0) = (C1 + C2(0))e−4(0)


 ⇒ 
 y' (0) = 1  y' (0) = (0 + C2)e−4(0) + −4(C1 + C2(0))e−4(0)
 C1 = 3 C = 3
⇒  ⇒  1
 − 4.C1 + C2 = 1 C2 = 13

5) Exprimer la solution particulière :


y p = (3 + 13x).e−4x

Cas 3 : (a2 − 4b) < 0 :

Comme on ne peut prendre la racine carrée d’une quantité négative dans le domaine des réels, on introduit
alors les nombres complexes. Ainsi, on sait que :

(iω)2 = −ω 2
(−iω)2 = −ω 2

où le i représente le vecteur unitaire sur l’axe des imaginaires. Il suffit alors de poser :

∆2 = −4ω 2⇒∆ = ∆2 = − 4ω 2
soit ∆=±2iω

et les racines de l’équation caractéristique s’écrivent :

 λ = − a + iω
 1 2

a
λ2 = − − iω
 2

et la solution générale de l’équation homogène :

(− a + iω).x (− a − iω).x
yh = C1e 2 + C2e 2

yh est à présent une solution dans le domaine des complexes. Lorsque les conditions initiales sont observables
dans le monde physique, alors on obtient une solution particulière y p dans le domaine des réels. C’est ce qu’on veut
deviner en exprimant autrement la solution générale :

− a .x
yh = e 2 (C e+ iω.x + C2e−iω.x)
1

comme :

e+iω.x = cos ωx + i. sin ωx


e−iω.x = cos ωx − i.sin ωx

alors :

− a .x
yh = e 2 [C1(cosωx + i.sin ωx) + C2(cosωx − i.sin ωx) ]
− a .x
=e 2 [
(C1 + C2) cos ωx + i.(C1 − C2).sin ωx) ]
a
− .x
= e 2 (A cosωx + B sin ωx)

Les constantes A et B seront déterminées par les conditions initiales.


EXEMPLE :

 y' '−2y'+10y = 0

Soit à résoudre l’équation homogène avec conditions initiales suivante :  y(0) = 1
 y' (0) = 5

SOLUTION :

1) Écrire l’équation caractéristique associée :

(équation homogène de départ) y"−2y'+10y = 0 } ⇒ {λ 2


− 2λ1 + 10λ0 = 0 (équation caractéristique associée)

2) Trouver les racines de l’équation caractéristique :

 2 2
 ∆ = (−2) − 4.(10).(1) = −36
 − (−2) + − 36
λ2 − 2.λ + 10 = 0 ⇒ λ1 = = 1 + 3i
2

 − (−2) − − 36
λ2 = 2
= 1 − 3i

3) Exprimer la solution générale de l’équation homogène :

− ax
yh = e 2 (A cos ωx + B sin ωx) = e x(A cos 3x + B sin 3x)

4) Fixer les coefficients à partir des conditions initiales :

 y(0) = 1  e(0)(A cos 3(0) + B sin 3(0)) = 1


 ⇒ 
 y' (0) = 5 1e(0)(A cos 3(0) + B sin 3(0)) + e(0)(−3A sin 3(0) + 3B cos 3(0)) = 5

A = 1  A = 1
⇒  ⇒  4
 A + 3B = 5  B = 3

5) Exprimer la solution particulière :

y p = ex(cos 3x + 4 sin 3x)


3

REMARQUE :

Au lieu d’exprimer la somme d’un cosinus et d’un sinus, on exprime la solution sous la forme d’un seul
cosinus avec déphasage en posant comme suit :

1 = r cosθ
 42 5
 r = (1) + 3 = 3
2
()
4

⇒  ⇒
3
(
y p = 5 e x cos 3x − 53o )
 3 = r sin θ θ = arctan 3  ≈ 53o
4

 1
EXERCICES

Trouver la solution générale pour chacune des équations homogènes à coefficients constants suivantes:

1. y"+3y'+2y = 0 .

2. y"+2y'+y = 0 .

3. y"−6y'+9y = 0 .

4. y" = 2y'+5y .

5. y"+6y'+9y = 0 .

6. y"+1,02.y'+3,51.y = 0 .

Trouver la solution particulière pour chacune des équations homogènes, à coefficients constants, et avec
conditions initiales suivantes:

 y' '−16y = 0

7.  y(0) = 1 .
 y' (0) = 20

 y' '−4y'+4y = 0

8.  y(0) = 2 .
 y' (0) = 0

 y' '+2 2 y'+2y = 0



9.  y(0) = 1 .

 y' (0) = 2

5y' '+16y'+12,8.y = 0

10.  y(0) = 0 .
 y' (0) = −2,3

II. LES ÉQUATIONS D’EULER-CAUCHY

Les équations différentielles à coefficients constants permettent de trouver la solution de l’équation sans
passer par l’intégration. Lorsque les coefficients sont non-constants, certaines équations sont aussi susceptibles de
nous alléger le travail. Par exemple la forme de l’équation d’Euler1-Cauchy2 :

x 2 y ' '+ axy '+by = 0 a, b étant des constantes.

Dès lors, il suffit d’introduire la forme de solution suivante : y = x m . De sorte que :

y = xm
y ' = mx m−1
y ' ' = m ( m − 1) x m−2

et l’équation devient :

( x 2 ) m ( m − 1) x m−2 + ( ax ) mx m−1 + (b) x m = 0

et en mettant x m en facteur, on se retrouve avec une équation réduite :

m ( m − 1) + ax + b = 0

Il s’agit donc de résoudre une équation du second degré ordinaire en m :

m 2 + ( a − 1) m + b = 0

Il y a trois cas possibles selon la valeur des constantes a et b .

II.1. cas 1 : (a −1)2 > 4b :

 1 − a + (a − 1) 2 − 4b
m1 =
 2
On a alors 2 racines réelles m1 et m2 : 
 1 − a − (a − 1) 2 − 4b
m2 =
 2

et la forme de la solution est alors :

1−a + ( a −1)2 − 4b 1− a − ( a −1)2 −4b


y g ( x) = C1 x m1
+ C2 x m2
= C1 x 2 + C2 x 2
II.2. cas 2 : (a −1)2 = 4b :

Dans ce cas on a 1 racine réelle double m1 = m2 . La première forme de solution sera donnée par :

1− a
y1 = x m1 = x 2

Pour trouver la deuxième forme solution, nous allons appliquer la méthode de la variation de la constante. Soit
donc :

y 2 ( x) = u ( x) y1 ( x)

 y 2 = u. y1

de sorte que :  y '2 = u ' y1 + uy '1
 y ' ' = u ' ' y + 2u ' y ' +uy ' '
 2 1 1 1

et en réinjectant ces expressions dans l’équation de départ :

x 2 (u ' ' y1 + 2u ' y '1 +uy ' '1 ) + ax(u ' y1 + uy '1 ) + b(u. y1 ) = 0

et en regroupant en fonction de la variable u : = y1

x 2u ' ' ( y1 ) + xu ' (2 xy '1 + ay1 ) + u ( y ' '1 + ay '1 +by1 ) = 0


 
≠0 =0

Or le coefficient de u est nul puisque y1 est une forme solution de l’équation d’Euler-Cauchy. Par contre le
coefficient de u ' est non nul :

(1− a ) (1−a ) (1− a )


(1 − a)
2 xy '1 + ay1 = 2 x x 2 + ax 2 =x 2 = y1
2

Il s’agit de résoudre en bout de ligne, l’équation suivante où u est l’inconnue :

 x u ' '+ xu ' = 0


2
( x 2 y1 )u ' '+( xy1 )u ' = 0 ⇔ 
sur le domaine où y1 est non - nul

La solution pour u est donc :

u'' 1 1
x 2u ' '+ xu ' = 0 ⇒ =− ⇒ ln u ' = − ln x ⇒ u ' = ⇒ u = ln x + c
u' x x

à la condition qu’on soit dans le domaine des x ≥ 0 (sinon on n’aurait pas de solution dans le domaine des
réels). Finalement la deuxième forme de solution est :

1− a
y 2 ( x) = y1 ( x) ln x = x 2 ln x

et la solution générale est :


1− a
y g ( x) = C1 x m1
+ C2 x m2
= (C1 + C 2 ln x ) x 2

II.3. cas 3 : (a −1)2 < 4b :

Dans ce cas on a 2 racines complexes conjuguées m1 et m2 :

Mu
 1 − a + i 4b − (a − 1) 2
m1 = = µ + iν
 2 Nu

 1 − a − i 4b − (a − 1) 2
 2
m = = µ − iν
 2

et la solution générale s’écrit :

1−a  4b −( a −1)2 4b −( a −1)2 


y g ( x) = C1 x m1
+ C2 x m2
=

x 2  C1 x
+i
2 + C2 x
−i
2
 µ
( +iν
 = x C1 x + C2 x
−iν
)
 
 

Or les propriétés sur les exposants et les logarithmes sont telles que : exposant

x = ln( y ) y = ex

Base népérienne(naturelle)

exposant

x = logα ( y ) y =αx

Base alpha

 x + iν = e ln( x+ iν ) = e + iν ln( x )
On peut donc écrire que :  − iν
 x −iν = e ln( x ) = e −iν ln( x )

et la solution générale pourra s’écrire sous la forme :

( ) (
y g ( x) = x µ C1 x + iν + C 2 x −iν = x µ C1e + iν ln( x ) + C 2 e −iν ln( x ) )
Or on sait combiner les exponentielles complexes pour former les cosinus et les sinus, de sorte que :

y g ( x) = x µ [C1 (cos(ν ln x) + i sin(ν ln x) ) + C 2 (cos(ν ln x) − i sin(ν ln x) )]

soit :

y g ( x) = x µ [A cos(ν ln x) + B sin(ν ln x)]


APPLICATION : POTENTIEL ENTRE 2 SPHÈRES CONCENTRIQUES

Soit à considérer 2 sphères métalliques concentriques l’une ayant un rayon r1 = 4 cm et l’autre r2 = 8 cm . La


sphère intérieure est portée au potentiel de V (r1 ) = 110 Volts , tandis que la sphère extérieure est reliée au potentiel
de la terre ( V (r2 ) = 0 Volts ). On veut connaître le potentiel en tout point dans l’espace compris entre ces 2 sphères
métalliques.

INDICATIONS:
Vous verrez, dans un cours de physique électromagnétique, que le potentiel en tout point de l’espace vide de
charges (ce qui est le cas entre les 2 sphères métalliques) doit satisfaire l’équation de Laplace, exprimée ici en
cordonnées sphériques:

1 ∂  2 ∂V  1 ∂  ∂V  1 ∂  ∂V 
∇ 2V = r + 2  sin θ + 2 2  =0
r ∂r  ∂r  r sin θ ∂θ 
2
∂θ  r sin θ ∂φ  ∂φ 

Or pour le cas des sphères concentriques, la symétrie fait que le potentiel n’a pas de dépendance angulaire
θ ou φ . Donc notre équation de Laplace se réduit à:

1 ∂  2 ∂V 
∇ 2V = r =0
r 2 ∂r  ∂r 

SOLUTION :
1) Mise sous la forme de l’équation d’Euler-Cauchy:

1 ∂  2 ∂V  1 2  ∂ 2V  1  ∂V 
=  + 2r 
Il suffit d’effectuer le développement de la dérivée: r r
r 2 ∂r  ∂r  r 2  ∂r 2  r 2  ∂r  = 0

Puisqu’il s’agit d’une équation où les coefficients ne sont pas tous des constantes. De plus, ces coefficients
respectent la forme d’Euler-Cauchy, ce qui nous permet de le mettre sous forme canonique appropriée pour la
résoudre :
 ∂ 2V  2  ∂V 
 + 
 r  ∂r  = 0 ⇒ r y ' '+2ry '+0. y = 0
2
 ∂r 2
 

2) Trouver les racines de l’équation auxiliaire:

L’équation auxiliaire associée étant :

m 2 + (a − 1)m + b = 0 ⇒ m 2 + (2 − 1)m + 0 = 0

alors les racines sont:

m1 = 0

m2 = −1

3) Exprimer la solution générale:

Puisque les racines sont réelles, nous tombons dans le premier cas, d’où l’expression de la solution générale
correspondante :

y g ( x) = C1 x m1 + C2 x m2 ⇒ Vg (r ) = C1r 0 + C 2 r −1

4) Fixer les constantes à partir des conditions initiales:

V (r = 0.04) = 110 C1 (0.04) 0 + C2 (0.04) −1 = 110 C1 = −110


 ⇒  ⇒ 
V (r = 0.08) = 0 −
C1 (0.08) + C2 (0.08) = 0
0 1
C2 = 8.8

d’où la solution particulière:

8.8
V p (r ) = −110 + Volts (avec r en mètres)
r
EXERCICES
Trouver la solution générale pour les équations suivantes:

1. xy ' '+4 y ' = 0 .

2. x 2 y ' '+ xy '− y = 0 .

3. x 2 y ' '+3xy '+6 y = 0 .

4. x 2 y ' '+9 xy '+16 y = 0 .

Trouver la solution particulière pour les équations suivantes avec conditions initiales:

 x 2 y ' '+4 xy '+4 y = 0



5.  y (1) = 2 .
 y ' (1) = 4

10 x 2 y ' '+46 xy '+32,4 y = 0



6.  y (1) = 0 .
 y ' (1) = 2

 x 2 y ' '+ xy'+0,01y = 0



7.  y (1) = 2 .
 y ' (1) = 0,1

Ramener les équations à la forme d’Euler-Cauchy et les résoudre :

8. 2(3z + 1)2 y ' '+21(3 z + 1) y '+18 y = 0 .

9. ( z − 3) 2 y ' '+6( z − 3) y '+9 y = 0 .


III. APPLICATION DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU SECOND
ORDRE AUX SYSTÈMES MÉCANIQUES

Plusieurs systèmes physiques comportant au moins deux éléments dits réactifs (ne pouvant se réduire à un
simple élément réactif : soit qu’il y ait deux types d’éléments réactifs différents, soit deux de même type mais non-
adjacents, soit qu’il y ait deux de même type mais reliés par un noeud ayant au moins trois branches), sont décrits par
une équation du second ordre.

III.1. Table de correspondance électrique-mécanique

Cette table montre la correspondance entre les éléments mécaniques et les éléments électriques. Ceux qui sont
plus à l’aise en électrique doivent se servir de cette table pour convertir les significations mécaniques en homologues
électriques et vice-versa pour ceux qui se sentent plus à l’aise en mécanique.

Type d’élément Équation d’élément Équivalent


Dénomination Symbole Graphique
passif électrique
Proportionnel Amortisseur
b 1 v(t) = R.i(t)
(P) V (t ) = .F (t )
Passif-dissipatif F b

V(t)

Intégral Masse
m
(I)
Passif-réactif
v2 F
v1 m ∫
V(t) = 1 F(t).dt
C ∫
v(t) = 1 i(t).dt

V(t)

Dérivé Ressort
(D) v2 k v1 V (t ) =
1 dF (t )
v(t) = L.
di(t)
Passif-réactif F k dt dt

V(t)

Dans les équations éléments mécaniques de translation, V(t) représente la différence de vitesse entre les 2
points d’un élément, alors que dans les circuits électriques v ( t ) représente la différence de potentiel (d.d.p) entre les
bornes d’un élément. Il est à noter que dans le cas de la masse, l’autre borne v1 est tout simplement la vitesse du
référentiel dans lequel on observe le mouvement de la masse. C’est pourquoi la ligne de liaison au référentiel est en
pointillé1.
EXEMPLE : OSCILLATIONS LIBRES D’UN SYSTÈME MASSE-RESSORT

Soit à considérer un système masse-ressort suspendu à référentiel en état d’apesanteur (soumis à aucun champ
de gravitation). On veut alors connaître la position instantanée de la masse par rapport au référentiel auquel est
suspendu le ressort.

SOLUTION :

1) Mise en équation :

Le mouvement de la masse d’inertie (on considère les éléments comme idéaux, c’est à dire que le ressort ne
comporte aucune masse et que toute la masse est concentrée…dans l’élément de masse) dépend de la somme
vectorielle des forces appliquées dessus. Dans notre problème il y aurait 2 forces, la force de gravitation appliquée
par un champ (de gravitation) et la force de rappel du ressort :

 F1 = mg g
D’où les équations d’élément:  et la loi des nœuds (loi de Kirchoff pour les courants) :
 F2 = −ky

∑F = 0
i
i ⇒ F1 + F2 = mg g − ky = miγ

Ici F1 constitue le second membre, car :

d2y
mi + ky = F1 = mg g
dt 2

Et si l’on considère que le système masse-ressort est plongé dans un milieu d’apesanteur (absence de champ
de gravitation), nous obtenons alors une équation homogène :

mi y' '+ky = 0

2) Résolution de l’équation :

Mettons l’équation sous la forme canonique reconnaissable et formulons son équation caractéristique associée :

y' '+ k y = 0 ⇒ λ2 + 0.λ1 + k λ0 = 0


mi mi
Et les solutions de l’équation caractéristique sont :

 k
 − 0 + i.2
mi
λ1 = = +i k = +iω0
 2 mi
∆ = (0) − 4k
2 2
⇒ 
mi
 − 0 − i.2 k
 mi
 λ2 = = −i k = −iω0
 2 mi

3) Exprimer la solution générale :

− ax
yg = yh = e 2 ( A cosωx + B sin ωx ) ⇒ yg (t) = e0.t( A cosω0t + B sin ω0t )

4) Expression de la solution spécifique :

Il y a deux possibilités pour la solution spécifique : ou bien le système masse-ressort était originellement au repos,
c’est à dire à position originelle et vitesse originelle nulles ( y(0) = 0 et y' (0) = 0 ), dès lors il y restera indéfiniment.
Car :

 y(0) = 0  e(0)( A cosω0(0) + B sin ω0(0) ) = 0


 ⇒ 
 y'(0) = 0 e(0)( A cosω0(0) + B sin ω0(0) ) + e(0)(− ω0 A sin ω0(0) + ω0 B cosω0(0) ) = 0
 A=0 A = 0
⇒  ⇒ 
 A + ω 0 B = 0 B = 0

Ou bien le système était déjà en mouvement ( y(0) ≠ 0 ou y' (0) ≠ 0 ) et alors il y restera indéfiniment en oscillation
sinusoïdale puisqu’alors :

 y(0) ≠ 0  A≠0  A≠0


 ⇒  ⇒ 
 ou y'(0) ≠ 0  ou A + ω0 B ≠ 0 ou B ≠ 0

5) Graphique récapitulatif :
REMARQUE : PASSAGE DE Acosω0t + Bsinω0t À C cosω0t −θ( ) :

C = A2 + B 2
 A = C cosθ 
Il suffit de poser : 
 B = C sin θ
⇒ 
( )
θ = arctan B
A

Puisque : C cosθ cosω 0t + C sinθ sinω 0t = C cos(ω 0t −θ )

Cette absence de y' implique


CONSTATATION :
qu’il s’agit d’un système non-
Lorsque : amorti.

y' '+0.y'+by = 0

EXEMPLE : SYSTÈME MÉCANIQUE AVEC AMORTISSEMENT :

En réalité, comme le système masse-ressort est en contact avec l’air, il y a un frottement. De sorte que
l’énergie va se dissiper au fur et à mesure par chauffage de l’air environnant.

Pour accentuer cette perte, on peut remplacer ce frottement minime par un frottement visqueux. Ce qui nous
donne tout simplement l’ensemble amortisseur pour voitures.

Or dans un amortisseur, la force de frottement est proportionnelle à la vitesse relative entre les 2 bornes :

dy(t)
F3 = b.V(t) = b.
dt

et dans un milieu neutre:

F1 + F2 + F3 = 0 (équation homogène)

alors que dans un milieu sous influence de la gravitation, on aura :

F1 + F2 + F3 = Fg (équation non-homogène)
SOLUTION :

1) Mise en équation :

d2y dy
Dans ce cas-ci, nous avons : mi + b + ky = 0
dt 2 dt

2) Résolution de l’équation :

Mettons cette équation sous la forme canonique et dressons son équation caractéristique associée :

y' '+ b y'+ k y = 0 ⇒ λ2 + b λ1 + k λ0 = 0


mi mi mi mi

 −b+ b2 − 4kmi
2 λ1 =
   2mi
et les racines caractéristiques sont : ∆2 =  b  − 4k ⇒ 
 mi  mi
 −b− b2 − 4kmi
λ2 = 2mi

Il y a quatre situations possibles :

Cas 1 : ∆2 > 0 ⇒ b2 > 4kmi : Le système est alors sur-amorti, et il y a 2 racines réelles λ1 et λ2 .

Cas 2 : ∆2 = 0 ⇒ b2 = 4kmi : Le système est amorti critique, et il y a une racine double λ1 .

Cas 3 : ∆2 < 0 ⇒ b2 < 4kmi : Le système est sous-amorti, et il y a 2 racines complexes conjugées λ1 et λ1 .

Cas 4 : b = 0 : Le système est non-amorti et il y a 2 racines imaginaires purs.

ÉTUDE DU CAS 1 : SYSTÈME SUR-AMORTI

 b
α = 2m
 i
En posant :  , nous avons l’expression générale de la solution sous la forme:
 b 2 − 4kmi
β = 2mi

y g (t ) = C1eλ1t + C2eλ2t = C1e − (α + β )t + C2e − (α − β )t


ÉTUDE DU CAS 2 : AMORTISSEMENT CRITIQUE

Nous avons alors l’expression suivante pour solution :

y g (t ) = C1eλ1t + C2teλ1t = (C1 + C2t )e −αt

C’est celle qui permet la décroissance la moins rapide :

ÉTUDE DU CAS 3 : SYSTÈME SOUS-AMORTI (OSCILLATIONS AMORTIES)

Dans ce cas, on peut réécrire les racines caractéristiques par :

λ1 = −α + iω * 4kmi − b 2
 avec ω * =
λ2 = −α − iω * 2mi

et la solution générale s’exprime par :

(
y g (t ) = e −αt C1e + iω *t + C2e + iω *t )
= e −αt ( A cos ω * t + B sin ω * t )
= Ce −αt cos(ω * t − θ )

ÉTUDE DU CAS 4 : SYSTÈME NON-AMORTI

C’est que le cas que nous avions vu au début sans la constante d’amortissement b (ou désignée c selon
certains auteurs) :
(
y g (t ) = C1e + iω 0t + C2e + iω 0t )
= ( A cos ω 0t + B sin ω 0t )
= C cos(ω 0t − θ )

C’est une sinusoïde pure avec déphasage :


EXERCICES

Faire tracer les courbes de réponses suivantes avec MapleV pour au moins trois jeux distinctifs de valeurs
pour (C1,C2 ) :

1. y g (t ) = C1eλ1t + C2eλ2t = C1e − (α + β )t + C2e − (α − β )t

2. y g (t ) = C1eλ1t + C2teλ1t = (C1 + C2t )e −αt

3. ( )
y g (t ) = e −αt C1e + iω *t + C2e + iω *t = e −αt ( A cos ω * t + B sin ω * t ) = Ce −αt cos(ω * t − θ ) .

4. ( )
y g (t ) = e0.t C1e+ iω 0t + C2e +iω 0t = ( A cos ω 0t + B sin ω 0t ) = C cos(ω 0t − θ )

Note: c'est à vous de choisir les valeurs pour (λ1, λ2 ) dans chaque cas, pour montrer les courbes modèles.

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