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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf

Faculté de Génie Mécanique Département de Génie Mécanique

THÈSE
En vue de l’obtention du

Diplôme de Doctorat en Sciences

Présenté et Soutenu par :


Hami Khelifa

Intitulé
Etude et modélisation des performances énergétiques d’un
bâtiment passif dans les milieux sahariens

Spécialité : Génie Mécanique


Option : Energétique

Le jury est composé de :

Pr, Imine Bachir Président USTO MB


Pr, Saim Rachid Examinateur UABB Tlemcen
Pr, Adjlout Lahouari Examinateur USTO MB
Pr, Nehari Driss Examinateur CU Ain Témouchent
Pr, Draoui Belkacem Directeur de thèse U Tahri Mohamed Béchar
Pr, Imine Omar Co-Directeur de thèse USTO MB

Année Universitaire : 2015 / 2016


Remerciements
La présente thèse a été effectuée au sein du Laboratoire d’Énergétique en Zones Arides
(ENERGARID), équipe de recherche : confort thermique des serres et des bâtiments et
n’aurait pas été possible sans le bienveillant soutien de certaines personnes. Et je ne suis pas
non plus capable de dire dans les mots qui conviennent, le rôle qu’elles ont pu jouer à mes
côtés pour en arriver là. Cependant, je voudrais les prier d’accueillir ici tous mes sentiments de
gratitude qui viennent du fond de mon cœur, en acceptant mes remerciements.

En premier lieu, je tiens à remercier mon directeur de thèse, monsieur DRAOUI


Belkacem, Professeur à l’Université Tahri Mohamed Béchar, pour la confiance qu'il m'a
accordée en acceptant d'encadrer ce travail de thèse, pour ses multiples conseils et pour toutes
les heures qu'il a consacrées à diriger cette recherche. J'aimerais également lui dire à quel point
j’ai apprécié sa grande disponibilité et son respect sans faille des délais serrés de relecture des
documents que je lui ai adressés. Enfin, j’ai été extrêmement sensible à ses qualités humaines
d'écoute et de compréhension tout au long de ce travail.

Je tiens à adresser mes vifs remerciements à mon co-directeur de thèse monsieur,


IMINE Omar, Professeur à l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed
Boudiaf, Pour l’honneur que vous me faites d’avoir accepté l'encadrement de cette thèse, les
plus grandes leçons ne sont pas tirées d’un livre mais d’un enseignant tel que vous. Merci
d’avoir eu le temps en m’aidant au cours des années de la formation école doctorale
« Simulation Numérique des Ecoulements des Fluides, SNEF » et de m’avoir accompagné
dans la maîtrise de mes connaissances sur la modélisation de la turbulence. Heureux que vous
ayez été mon professeur.

Je tiens à adresser mes vifs remerciements à monsieur IMINE Bachir, Professeur à


l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf, Pour l’honneur que
vous me faites de présider cette thèse, veuillez trouver ici l’expression de ma sincère
reconnaissance. Merci également de m’avoir laissé assister à vos consultations.

Je remercie également monsieur ADJLOUT Lahouari, Professeur à l’Université des


Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf, Pour l’honneur que vous me faites
de siéger parmi les membres du jury, veuillez trouver ici l’expression de ma sincère
reconnaissance. Merci également de m’avoir laissé assister à vos consultations. Que Monsieur
SAIM Rachid, Professeur à l’Université Abou Bekr Belkaid de Telemcen, et Monsieur
NEHARI Driss, Professeur au Centre Universitaire de Ain Témouchent, pour l’honneur que
vous me faites de faire partie de mon jury, veuillez trouver ici l’expression de ma sincère
reconnaissance.

Mes remerciements s’adressent également :

A Monsieur TOUHAMI Adelhamid, Directeur du Centre Universitaire de Tindouf, Un grand


merci pour votre accueil, disponibilité et gentillesse. A Monsieur HAMI Omar, Enseignant
chercheur à l’université Tahri Mohamed Béchar, Je tenais à vous remercier de m’avoir aidé
dans l’organisation de ma thèse et surtout la disponibilité car à chaque fois où je le sollicite il
répond favorable, merci. A Monsieur le Dr. Bouanini Mohamed, Enseignant chercheur à
l’université Tahri Mohamed Béchar, Je tiens à vous remercier des encouragements et du
soutien. A Monsieur YAHI Toufik et Monsieur ELAIDI Abdelkadar, enseignants chercheurs
au Centre Universitaire de Tindouf, Je vous remercie de vos soutiens respectifs.

Ces remerciements seraient incomplets si je ne cite pas mes collègues du Laboratoire


d’Énergétique en Zones Arides (ENERGARID), équipe de recherche : confort thermique des
serres et des bâtiments, pour leur soutien logistique et moral ainsi que pour la très bonne
ambiance que j'ai toujours trouvée.

Enfin, mes dernières pensées se tournent vers ma famille et ma Mère, pour leur soutien
incessant tout au long de mon parcours, en m'offrant les meilleures conditions afin d'en être là
aujourd'hui, merci Mère.

Merci à mes enfants, Nada, Monsif et Mouhsen.

Je ne peux terminer ces remerciements que par la personne avec qui je partage ma vie,
qui a toujours été présentée près de moi dans les bons et les mauvais moments.

Hami Khelifa
SOMMAIRE

Remerciements…………………………………………………………………………... I
Sommaire………………………………………………………………………………... II
Résumé…………………………………………………………………………………... V
Table des figures…………………………………………………………………............ VI
Liste des tableaux………………………………………………………………………... VIII
Nomenclature……………………………………………………………………………. XI
Introduction générale………………………………………………………………….. 10

Chapitre 1 : Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

1.1 Typologie de systèmes solaires passifs de façade……………………………............ 12


1.2 Les différents systèmes solaires passifs de façade…………………………………... 14
1.2.1 Le mur Trombe-Michel, solution solaire de chauffage passif………………. 14
1.2.2 Le Solar Wall………………………………………………………............... 15
1.2.3 Les cheminées solaires, solution de rafraichissement passive par
ventilation naturelle……………………………………………….................. 16
1.2.4 Les bardages………………………………………………….……................ 17
1.2.5 Les façades doubles peaux, pour le chauffage solaire passif
et ventilation………………………………………………………................. 19
1.3 Effet thermique et dynamique du couplage entre bâtiment et système de chauffage
passif de façade …………………………………………………………………….. 21
1.4 Conclusion……………………………………………………………………........... 23

Chapitre 2 : Etat de l’art et problématique

2.1 Introduction………………………………………………………………………….. 25
2.2 Convection naturelle le long d'une plaque plane…………………………………….. 25
2.2.1Zone et régime laminaire……………………………………………………... 26
2.2.2 Régime de transition…………………………………………………............. 27
2.2.3 Régime de turbulence………………………………………………………... 28
2.2.4 Détection de la transition sur une plaque plane……………………………… 28
2.2.5 Méthode de détection de la transition……………………………………….. 29
2.3 Convection naturelle en cavité différentiellement chauffée………………................. 30
2.4 Système de chauffage passif de façade couplé au bâtiment…………………............. 38
2.5 Approche numérique CFD du système de chauffage passif de façade
couplé au bâtiment…………………………………………………………………... 41
2.6 Conclusion……..………………………………………………………...................... 43

II
SOMMAIRE

Chapitre 3 : Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.1 Introduction…………………………………………………………………………. 46
3.2 Quelques notions de base sur le CFD……………………………………………….. 46
3.3 L'analyse d'un processus par le CFD………………………………………………... 47
3.4 Equations de la mécanique des fluides………………………………………............ 48
3.5 Décomposition statique……………………………………………………………… 49
3.5.1 Règles de Reynolds………………………………………………………….. 49
3.5.2 Les tensions de Reynolds……………………………………………………. 49
3.5.4 Equation de transport…………………….……………………...................... 50
3.6 Quelques notions de turbulence……………………………………………………... 50
3.7 Classification des écoulements………………………………………………............ 52
3.8 Définition des actions de pression et de frottement…………………………………. 53
3.9 Une brève présentation des modèles de turbulence…………………………………. 58
3.10 Procédures de la simulation CFD………………………………………………….. 63
3.10.1 Résolution des équations gouvernantes par la technique
des volumes finis…………………………………………………………………... 63
3.10.2 Discrétisation des équations de transport……………………………........... 68
3.10.3 Les critères de vérification de la solution numérique obtenue………. ……. 71
3.10.4 Notions du maillage…………………………………………………........... 73
3.10.5 Qualité du maillage…………………………………………………............ 74
3.10.6 Indépendance du maillage…………………………………………….......... 75

Chapitre 4 : Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de


l’enveloppe d’un bâtiment
76
4.1Introduction…………………………………………………………………………...
4.2 L’inertie thermique d’un bâtiment............................................................................... 76
4.3 Données de l’inertie thermique.................................................................................... 77
4.4 Procédures de simulation numérique………………………………………………... 78
4.5 Résultats et discussions………………………………………………………............ 80
4.5.1 Etablissement du régime périodique………………………………................ 80
4.5.2 Calcul du champ des températures………………………………................... 80

4.5.3 Influence des apports solaires sur l’ambiance intérieure du bâtiment………. 83


4.6 Conclusion………………………………………………………………………….... 84

III
SOMMAIRE

Chapitre 5 : Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au


climat saharien
85
5.1 Introduction…………………………………………………………………………..
5.2 Configuration étudiée………………………………………………………………... 85
5.2.1 Premier Cas 2D……………………………………………………………… 85
5.2.2 Deuxième Cas 3D……………………………………………………………. 86
5.3 Maillage……………………………………………………………………………... 87
5.3.1 Précautions à prendre………………………………………………............... 87
5.3.2 Maillage du modèle étudié cas 2D et 3D……………………………………. 88
5.4 Modèle mathématique……………………………………………………………….. 89
5.5 Résultats et discussions……………………………………………………………… 93
5.5.1 Profiles des conditions climatiques du site étudie…………………………... 93
5.5.2 Convergence de la solution numérique……………………………………... 94
5.5.2 Validations des résultats …………………………………………….............. 95
5.5.3 Indépendance du maillage…………………………………………………... 96
5.5.4 Vérification des valeurs de y+………………………………………………. 97
5.5.5 Observation et caractérisation d’un changement de régime proche de la 99
paroi chaude………………………………………………………………......
5.5.6 Paramètres dynamiques…………………………………………………….... 101
5.5.7 Paramètres thermiques………………………………………………............. 105
5.5.8 Paramètres de la turbulence………………………………………………….. 107
5.5.9 Décollement de la couche limite…………………………………………….. 111
5.5.10 Effet 3D de l’écoulement…………………………………………………... 112
5.5.11 Vitesse et température prés des parois chaude et froide……………………. 114
5.5.6 Conclusion……………………………………………………………………….... 117
Conclusion générale et perspective……………………………………………............ 119

Bibliographie……………………………………………………………………............ 123

Annexe…………………………………………………………………………………... 131
Annexe A : Gisement solaire …………………………………………………....... 131
Annexe B : Code du modèle de rayonnement solaire couplé par Fluent…………. 140
Annexe C : Diffusion des travaux réalisés durant cette thèse……………………... 146

IV
Résumé

Résumé
Dans le présent travail, des simulations en 2D et 3D sur l’écoulement dans un local couplé
par un système de chauffage passif de façade, type In-In (mur Trombe), ont été menées
numériquement afin de déterminer les champs de température et de vitesse sous l’influence de la
variation du nombre de Rayleigh modifié qui dépend lui-même des caractéristiques du fluide et
du flux de chaleur dû à l’ensoleillement. Le comportement des couches limites en convection
naturelle est analysé le long du mur Trombe dont nous avons chauffée périodiquement à flux
imposé. La modélisation thermique et dynamique du problème a été effectuée par un logiciel du
calcul CFD « Fluent », basé sur la méthode des volumes finis qui permet de modéliser à la fois
l’écoulement d’air et les transferts de chaleur dans le système étudié. Pour fermer l’ensemble
des équations de transport qu’expriment la conservation de la masse, de quantité de mouvement
et de l’énergie, le modèle de turbulence k-ε a été utilisé. Afin de tenir compte du fort gradient de
température et de vitesse près des parois, on a choisi un maillage structuré, serré près des parois
et un peu plus large ailleurs. Les résultats obtenus ont montrés que pour Grh < 4x108 le régime
d’écoulement est certain laminaire, alors que pour Grh > 109 le régime d’écoulement devient
turbulent.
Mots clé : Energétique du bâtiment, Chauffage passif, Convection naturelle, Transition laminaire
/turbulent, Modélisation CFD.

Abstract:
In the present work, simulations in 2D and 3D on the flow in a local coupled with a facade
of passive heating system type In-In (Trombe wall), were conducted numerically to determine
temperature fields and speed under the influence of the variation of the modified Rayleigh
number, which itself depends on the characteristics of the fluid and heat flow due to the
sunshine. The behaviour of boundary layers in natural convection is analysed along the Trombe
wall our heated periodically imposed flow. The thermal and dynamic modelling of the problem
was conducted by calculating CFD software "Fluent", based on the finite volume method to
model both the airflow and heat transfer in the system studied. To close the set of transport
equations expressed by the conservation of mass, momentum and energy, turbulence model k-ε
was used. To take account of the strong temperature gradient and velocity near the walls, we
chose a structured mesh tight near the walls and a little wider elsewhere. The results have shown
that for Grh < 4x108 flow regime is laminar some, while for Grh > 109 the flow regime becomes
turbulent.
Keywords: Energy building, Passive Heating, Natural convection, Laminar/Turbulent transition,
CFD Modelling.
v
Listes des figures

Chapitre 1
Figure 1.1: Illustration des quatre configurations étudiées pour la convection naturelle entre 13
deux plans chauffés, In-In, Out-In, In-Out, Out-Out……………………………………………
Figure 1.2: Mur Trombe du parc national Zion, Utah Etats Unis, étudié par Torcellini et Pless. 14
Figure 1.3: Illustration du Solar Wall…………………………………………………………... 16
Figure 1.4 : Cheminée solaire du lycée français de Damas, en Syrie par Yves Lion…………... 17
Figure 1.5 : Exemple des maisons du quartier Arrousets à Bayonne qui intègrent un bardage 18
pin maritime ventilé devant une isolation par l’extérieur………………………………………..
Figure 1.6 : Illustration d’une façade double peau : le bâtiment de l’Office 64 à Bayonne. 20
Archite cte P. Arotcharen………………………………………………………………………..
Figure 1.7 : Coupe d’un mur à recyclage……………………………………………………….. 21

Figure 1.8 : Fonctionnement d’un mur Trombe à recyclage…………………………………… 22


Chapitre 2
Figure 2.1: Développement de couches limites le long d'une plaque verticale isotherme: (a) 26
plaque chaude, (b) plaque froide………………………………………………………………...
Figure 2.2 : Evolution de la densité de flux locale convectée le long d'une plaque plane 27
verticale isotherme……………………………………………………………………………….
Figure 2.3 : évolution du coefficient de frottement en fonction du nombre de Rex……………. 29

Figure 2.4 : évolution du coefficient de frottement (à gauche) et du coefficient de convection 30


(à droite) en fonction du Reynolds………………………………………………………………
Figure 2.5 : Représentation schématique de l’écoulement pour un nombre de Rayleigh égal à 31
1,5×109…………………………………………………………………………………………...
Figure 2.6 : Profils de température à gauche et lignes de courant droite pour chaque Rayleigh 33
(a) Ra= 6 ,4x108 (b) Ra= 6 ,4x108 (c) Ra= 6 ,4x108………………………………………………
Figure 2.7 : Isothermes à gauche et lignes de courant à droite (RaH = 5×1010) DNS (au dessus) 34
et modèle local (en dessous)……………………………………………………………………..
Figure 2.8 : Profils de vitesse à mi-largeur à RaH = 1,58×109 (−·− modèle de Smagorynsky; 35
---- modèle dynamique; ○ expérimentale………………………………………………………..
Figure 2.9 : Lignes de courant de l’écoulement moyen pour (RaH = 1,58×109)………………... 35

Figure 2.10 : Comparaison de vitesse moyenne horizontale, de vitesse moyenne verticale et


de température moyenne dans le plan vertical médian à proximité de la paroi chaude pour 36
deux rapports de forme transverse……………………………………………………………….
Figure 2.11 : Modèle d’étude…………………………………………………………………… 37

Figure 2.12 : Champs de température instantané de la gauche vers la droite (RaH = 6,4×108; 37
2×109; 1010 ; 3×1010 ; 1011)………………………………………………………………………
Figure 2.13 : Mur Trombe classique……………………………………………………………. 39

Figure 2.14 : Mur Trombe composite…………………………………………………………... 40

VI
Listes des figures

Figure 2.15 : Valeurs du nombre de Grashof le long d'un mur Trombe………………………... 45

Chapitre 3
Figure 3.1 : Exemple d'un écoulement non décollé autour d'un profil d'aile…………………… 52

Figure 3.2 : Exemple d'un écoulement décollé autour d'un cylindre carré (champ de vitesse 52
moyenne)………………………………………………………………………………………...
Figure 3.3 : Deux types de décollement de couche limite……………………………………… 53

Figure 3.4 : Coefficient de pression autour d’un cylindre circulaire.(○, Re =105 ; 54


Δ, Re = 36 105)…………………………………………………………………………………...
Figure 3.5 : Coefficient de friction autour d’un cylindre circulaire à Re=36 105………………. 55

Figure 3.6 : Le cycle de vie de l'énergie turbulente…………………………………………….. 56

Figure 3.7 : La structure de la couche limite turbulente………………………………………... 56

Figure 3.8 : Les fluctuations de la composante u de la vitesse en régime permanent (à gauche) 59


et en régime transitoire (à droite)………………………………………………………………...
Figure 3.9 : Comparaison entre l'écoulement instantané et l'écoulement moyen………………. 60

Figure 3.10 : Schéma représentatif de l'algorithme SIMPLE…………………………………... 67

Figure 3.11 : Volume de contrôle pour un écoulement bidimensionnel………………………... 68

Figure 3.12 : Volume d’intégration de l’équation de continuité………………………………... 69

Figure 3.13 : Types de maillage utilisé par "FLUENT"………………………………………... 73

Figure 3.14 : Traitement près des parois dans le "FLUENT"…………………………………... 75

Chapitre 4
Figure 4.1 : La conception bioclimatique………………………………………………………. 67

Figure 4.2 : Variation du flux solaire moyen hivernal (cas de Béchar)………………………… 68

Figure 4.3 : Modèle physique…………………………………………………………………... 69

Figure 4.4 : Evolution du champ des températures – (cas e = 40 cm) (Etablissement du régime
81
périodique)……………………………………………………………………………………….

Figure 4.5 : Evolution du champ des températures – (cas e =10 cm) (Etablissement du régime 81
périodique)……………………………………………………………………………………….
Figure 4.6 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 82
paroi, (cas - e = 10 cm)…………………………………………………………………………..
Figure 4.7 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 82
paroi, (cas - e = 20 cm)…………………………………………………………………………..
Figure 4.8 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 83
paroi, (cas - e = 40 cm)…………………………………………………………………………..

VII
Listes des figures

Figure 4.9 : Evolution dans le temps de la chaleur (emmagasinée / restituée) en fonction des
apports solaires hivernaux pour les trois types de construction………………………………… 84

Chapitre 5
Figure 5.1 : Configuration étudiée cas : 2D…………………………………………………….. 85

Figure 5.2 Configuration étudiée cas : 3D……………………………………………………… 86

Figure 5.3 maillage du modèle étudié, Cas 2D…………………………………………………. 88

Figure 5.4 Qualité du maillage au niveau des ouvertures hautes et basses……………………. 88

Figure 5.5 maillage du modèle étudié, Cas 3D…………………………………………………. 89

Figure 5.6 Conditions climatique de la zone étudiée, a gauche le rayonnement solaire et a


94
droite la température extérieure (hivernale)……………………………………………………..

Figure 5.7 Stabilité de la solution numérique…………………………………………………... 94

Figure 5 .8 Observation expérimentale [78] et numérique (présent travail) du nombre de 95


Grashof local le long du mur Trombe……………………………………………………………
Figure 5.9 Validation des résultats de simulation avec réf. [118], Grashof en fonction de
96
Nulsset moyen…………………………………………………………………………………...

Figure 5.10 Distance des cellules proche de la paroi chaude…………………………………... 97

Figure 5.11 Vitesse u au plan vertical au milieu du local………………………………………. 98

Figure 5.12 Nulsset sur la paroi chaude et froide………………………………………………. 98

Figure 5.13 Évolution de y+ le long de la paroi chaude et froide pour le modèle k-ε
99
« standard »………………………………………………………………………………………

Figure 5.14 Valeurs du nombre de Grashof local le long du mur Trombe……………………... 99

Figure 5.15 Zones et régime de l’écoulement proche de la couche limite chaude


100
(Laminaire - Transitoire)………………………………………………………………………...

Figure 5.16 Zones et régime de l’écoulement proche de la couche limite chaude


(Transitoire - Turbulente)……………………………………………………………………….. 100

Figure 5.17 Coefficient de frottement et de pression au niveau de la paroi chaude en fonction


101
des heures d’ensoleillement……………………………………………………………………...

Figure 5.18 Champ de Pression moyenne, cas 3D……………………………………………... 102

Figure 5.19 Champ de Vitesse résultante, cas 3D……………………………………………… 103

Figure 5.20 Vitesse U, au milieu de l’enceinte…………………………………………... 103

VIII
Listes des figures

Figure 5.21 Vitesse au niveau de l’ouverture a)basse et b) haute………………………………. 104

Figure 5.22 Profile des températures en fonction du temps……………………………………. 105

Figure 5.23 Champ de température, cas 3D et 2D……………………………………………… 106

Figure 5.24 Nombre de Nulsset de la paroi chaude…………………………………………….. 107

Figure 5.25 Coefficient d’échange au niveau de la paroi chaude (Mur Trombe)………………. 108

Figure 5.26 Energie cinétique turbulente, cas 2D et 3D………………………………………... 109

Figure 5.27 Intensité turbulente, cas 2D et 3D…………………………………………………. 110

Figure 5.28 Dissipation de l’énergie turbulente, cas 2D et 3D…………………………………. 112

Figure 5.29 Décollement de la couche limite (ouverture haute du système)……………. 112

Figure 5.30 Effet 3D de l’écoulement, a) énergie cinétique turbulent, b) intensité turbulente… 113

Figure 5.31 Effet 3D de l’écoulement, a),b) et c) : vitesses aux niveaux des plans médianes
114
(X, Y et Z) ; d) : vitesse résultante au niveau des plans aux milieux……………………………

Figure 5.32 Profile de Vitesse à gauche et Température à droite proche de la chaude et froide
115
en fonction de la hauteur h………………………………………………………………………

Figure 5.33 Profile de Vitesse à gauche et Température à droite proche de la chaude et froide 115
en fonction de l’ensoleillement…………………………………………………………………..

Figure 5.34 Évolution de la température et de la composante verticale de la vitesse à l’altitude 116


Y= 1.50m, dans la couche limite chaude………………………………………………………...

Figure 5.35 distribution de la température à la paroi froide pour Y = 1,50…………………….. 117

IX
Liste des Tableaux

Tableau 2.1 : Valeurs de C……………………………………………………………... 27


Tableau 4.1 : Comparaison des performances d’inertie thermique d’une paroi de 20cm 77
d’épaisseur [99]…………………………………………………………………………..
Tableau 4.2: Propriétés physique du matériau choisi pour la simulation………………. 79
Tableau 5.1 : Validation des résultats de simulation avec réf. [78], pour h = 2m……… 95
Tableau 5.2 : Nulsset pour différent corrélations de la réf. [118]………………………. 96
Tableau 5.3 : Maillages utilisés………………………………………………………… 96

X
Nomenclature

a diffusivité thermique (m2/s)


Cp chaleur spécifique (J/kg.K)
D coefficient de diffusion (m2 .s-1)
D* flux solaire Diffusé (w/m²)
S* flux solaire Direct (w/m²)
e épaisseur du mur (m)
fi forces volumiques (kg.m s-2)
I profondeur du local étudié (m)
J largeur du local étudié (m)
k énergie cinétique turbulente (m2 .s-2)
P la période (s)
p pression (Pa)
P'i fluctuation de la pression (Pa)
̅ pression moyenne (Pa)
H hauteur de la cavité (m)
h hauteur du mur Trombe (m)
hi hauteur de l’ouverture basse (m)
ho hauteur de l’ouverture haute (m)
hc coefficient des changes covectifs (w/m.K )
t temps (s)
T température (°C)
T'i fluctuation de la température (°C)
̅ température moyenne (°C)
Tex température extérieure (°C)
Tin température intérieur (°C)
Tmoy température moyenne (°C)
ui composante de vitesse (m.s-1)
u'i fluctuation de la composante de vitesse (m.s-1)
u+ vitesse de la couche limite
uτ vitesse caractéristique de frottement : √
y+ distance a la paroi : y+ =yuτ / ν

Symboles grecs

k, λ conductivité thermique (W/m.K)


 masse volumique (kg/m3)
 la constante de temps (s)
 la chaleur accumulée (W /m2)
α diffusivité thermique du fluide (m2 .s-1)
αt diffusivité thermique turbulente (m2 .s-1)

X
Nomenclature

β délitation cubique (K-1)


δ épaisseur de la lame d’air (m)
δij symbole de Kronecker
ε taux de dissipation de l’énergie cinétique de turbulence
flux de chaleur dû a l’ensoleillement (w/m2)
τw contrainte de cassement
μ viscosité dynamique (m2 .s-2)
ν viscosité cinématique (m2 .s-2)
Г coefficient du terme convectif
η rondement thermique du système

Indices / Exposants

ER énergie renouvelable
moy moyenne
max maximale
min minimale
mil milieu
in intérieur
ex extérieur
s solaire
o haute
b basse
w mur

Nombres adimensionnelles
Re nombre de Reynolds
Ret nombre de Reynolds turbulent
RaH nombre de Rayleigh à la hauteur H de la plaque
Raδ nombre de Rayleigh à la profondeur δ de la lame d’air
Gr nombre de Grashof
Grz nombre de Grashof local
Pr nombre de Prandtl caractérisant le fluide
Prt nombre de Prandtl caractérisant l’écoulement
Nuloc nombre de Nusselt local
̅̅̅̅ nombre de Nusselt moyenne

XI
• Introduction générale
Introduction générale

Introduction générale
La problématique énergétique dans le secteur du bâtiment est un des enjeux majeurs
du développement durable, car ce secteur compte parmi les plus gros consommateurs
d’énergie de nos jours avec environ 45% de la dépense énergétique globale [22]. A cet effet,
la maitrise des échanges de chaleur dans l’habitat et la qualité des ambiances intérieures
deviennent des paramètres importants pour rationaliser la consommation de l’énergie dans les
bâtiments. En effet, pour déterminer la consommation d’énergie dans les locaux d’habitation
et y caractériser l’ambiance thermique perçue par les occupants, la conduction, le
rayonnement puis la convection doivent être pris en compte de façon précise. Les transferts de
chaleur au sein d’un habitacle sont principalement dus aux effets couplés de convection
naturelle et du rayonnement, bien que la contribution de ce dernier ait été pendant longtemps
ignorée.

Les phénomènes de convection naturelle ont fait et continuent de faire l’objet de


nombreuses activités de recherche. Ce type d’écoulement qui s’observe au-dessus d’une
source de chaleur, à l’intérieur d’un habitat (autour d’un réfrigérateur, au-dessus d’un
radiateur, etc...), autour de notre corps... est omniprésent dans la vie quotidienne et dans la
quasi-totalité des processus industriels. On note cependant que dans le contexte de l’habitat,
où le nombre de Rayleigh est généralement élevé (Ra > 109), les expérimentations sont rares
et les calculs peu nombreux. Il y a donc nécessité d’une part, de faire un effort pour mettre en
place un dispositif expérimental soigné pour explorer et mieux appréhender les écoulements
de convection naturelle turbulents qui se développent au sein d’une pièce d’habitation et
d’autre part de mettre au point des outils numériques capables de prédire de manière réaliste
(prise en compte des différents modes de transfert) les mouvements d’air à l’intérieur des
bâtiments.

Nous abordons dans cette thèse une modélisation numérique de l’effet de l’inertie
thermique de l’enveloppe sur l’ambiance intérieur du bâtiment d’une part et d’autre part une
modélisation sur l’écoulement dans une enceinte 3D de type habitat, couplée par un système
de chauffage passif de façade adapté au climat saharien qui est caractérisés par des nombres
de Rayleigh >109.

Dont le principe objectif était :

10
Introduction générale

 de développer un modèle numérique d’un système de chauffage passif de façade type


In-In (mur Trombe) couplé au bâtiment, de capacités prédictives dans le contexte de
la thermique de l’habitat passif.
Le présent travail se répartit en Cinq chapitres résumés ci-dessous :

 dans le premier chapitre, nous présentons les différents systèmes solaires passifs de
façade, en précisant à quelle catégorie de la typologie ici définie, ils appartiennent.
Nous centrons la présentation sur la chronologie du développement de ces systèmes et
sur la recherche associée. L’objectif est de voir quelle était la motivation de ces
études, comment la performance de ces systèmes était étudiée, et les moyens mis en
place.

 le deuxième chapitre consiste en une revue bibliographique sur les principales


thématiques abordées par les chercheurs, en convection naturelle le long d’une plaque
plane verticale et en cavité différentiellement chauffée. Ce chapitre pose également la
problématique de cette thèse.

 les méthodes numériques utilisées dans cette thèse sont présentées en détail dans le
troisième chapitre. Il s’agit d’implémenter au code du champ CFD (Fluent), un modèle
de rayonnement solaire de LUI&JORDAN comme une condition à la limite, sous la
forme UDF (User Define Function).

 une étude numérique détaillée sur la modélisation de l’effet énergétique de


l’enveloppe du bâtiment sur l’ambiance intérieur est présentée dans le quatrième
chapitre. Afin de bien comprendre les phénomènes mis en jeu, nous allons, dans un
premier temps, étudié les paramètres qui influent sur l’établissement du régime
périodique, la deuxième partie est consacré au calcul du champ des températures du
système en fonction de types de construction ( lourde, moyenne et légère), dans la
troisième et dernière partie de ce chapitre, nous effectuons une étude comparative
entre la chaleur instantanée transmise au travers le mur et la chaleur restituée au local.

 le dernier chapitre est consacré à la description de l’environnement du locale étudie


(géométrie, métrologie) en vue d’examiner rigoureusement les écoulements au sein
d’une configuration 2D et 3D de type habitat passif. Le modèle physique est une
cavité de 3m de hauteur, de 4 m de largeur et de 5 m de profondeur couplée par un
système de chauffage passif de façade, d’une lame d’aire de 0.20 m et d’un mur
Trombe de 2.60 m, adapté au climat saharien, cas de la ville de Béchar.

11
• Chronologie du
développement des systèmes
solaires passifs de façade
Chapitre 1
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

1.1 Typologie de systèmes solaires passifs de façade

Les systèmes solaires passifs de façade correspondent à des systèmes ou dispositions


constructives situés en façades de bâtiment, dont le fonctionnement s’appuie sur l’énergie
solaire et dont l’objectif est d’assurer un rôle de chauffage, rafraichissement ou ventilation
(au sens de renouvellement d’air) pour le bâtiment [1]. Le terme passif indique que le
fonctionnement ne repose pas sur une autre source d’énergie.

Le fonctionnement de la plupart de ces systèmes s’appuie sur un mouvement de convection


naturelle de l’air, ce qui se traduit par un transport d’énergie. Dans cette étude, nous nous
intéresserons à ces systèmes. Ils appartiennent à l’enveloppe thermique du bâtiment, et sont
constitués d’un élément vertical que nous appellerons parement, placé devant l’enveloppe
structurelle du bâtiment (mur ou vitrage).

Les systèmes passifs de façade mettant en jeu un phénomène de convection naturelle


peuvent être regroupés en quatre catégories. L’écoulement de l’air se fait entre deux
ouvertures : une en partie basse, et l‘autre en partie haute. Les ouvertures basses et hautes
peuvent alors se faire vers l’intérieur (c’est-à-dire vers le bâtiment) ou l’extérieur définissant
ainsi 4 cas.

Afin d’associer les systèmes solaires passifs de façade à ces catégories, nous les nommons
sous les formes In–In, In–Out, Out–In, et Out–Out représentés sur la figure 1.1. In correspond
à une connexion avec le bâtiment, et Out avec l’extérieur. Le premier terme correspond à
l’ouverture basse, et le second à l’ouverture haute. Nous présentons ici ces configurations de
manière simple dans le cas d’un apport solaire dans la lame d’air.

 In–In : l’air chauffé dans la lame d’air, entraine un mouvement de convection, depuis
le bas vers le haut. L’air neuf qui provient du bâtiment, entre en partie basse de la
cavité, il est chauffé par convection avec les parois de la cavité, et en ressort vers le
bâtiment. L’énergie récupérée par le passage, permet le chauffage passif du bâtiment.
Il n’y a pas de renouvellement d’air pour le bâtiment.

 Out–In : De la même manière, l’air chauffé dans la cavité entraine un écoulement


ascendant. L’air neuf, provient de l’extérieur, et est chauffé dans la lame d’air. Il
estalors «aspiré» vers l’intérieur du bâtiment. Il y a donc renouvellement d’air du
bâtiment, avec de l’air qui est préchauffé par son passage dans la lame d’air.

12
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

 In–Out : Dans ce cas, l’air chauffé dans la lame d’air entraine un écoulement de
l’intérieur vers l’extérieur. L’air du bâtiment, entre en partie basse et est évacué vers
l’extérieur en partie haute. Complété par une autre entrée d’air pour le bâtiment, ce
système permet le renouvellement d’air passif du bâtiment, c’est-à-dire de la
ventilation naturelle.

 Out–Out : L’air extérieur entre en partie basse, s’échauffe dans la lame d’air et ressort
vers l’extérieur. Le passage de l’air permet l’évacuation d’une partie de l’énergie
solaire incidente, et limite ainsi les apports de chaleur vers le bâtiment.

Figure 1.1: Illustration des quatre configurations étudiées pour la convection naturelle entre
deux plans chauffés, In-In, Out-In, In-Out, Out-Out [1]

Dans la suite, nous présentons les différents systèmes solaires passifs de façade, en
précisant à quelle catégorie de la typologie ici définie, ils appartiennent. Nous centrons la
présentation sur la chronologie du développement de ces systèmes et sur la recherche
associée. L’objectif est de voir quelle était la motivation de ces études, comment la
performance de ces systèmes était étudiée, et les moyens mis en place.

13
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

1.2 Les différents systèmes solaires passifs de façade

1.2.1 Le mur Trombe-Michel, solution solaire de chauffage passif

L’idée du mur Trombe-Michel, du nom de ses inventeurs, Félix Trombe et Jacques Michel
[2], a été proposée dans les années 1950. Elle repose sur l’exploitation du phénomène de
tirage thermique pour chauffer une pièce. Il s’agit de capter l’énergie solaire incidente et
ensuite de la redistribuer dans le bâtiment associé.

Le mur Trombe est constitué d’une paroi vitrée placée devant un mur épais à forte inertie
et faiblement isolé dont la face extérieure est souvent peinte en noir. Des clapets en parties
hautes et basses permettent de fermer les entrées et sorties d’air et d’ainsi de possiblement
complètement fermer la lame d’air. La figure 1.2 montre un exemple de mur Trombe.

Le fonctionnement du mur Trombe est différencié en été et en hiver. En hiver, le


rayonnement solaire incident est absorbé par la face extérieure du mur, l’effet de serre permet
l’accumulation de chaleur. L’air chauffé en se dilatant induit une circulation naturelle depuis
l’ouverture basse vers l’ouverture haute. Cette circulation permet de récupérer la chaleur
stockée et ainsi de chauffer passivement la pièce associée. Le mur correspond ainsi au cas In-
In sur la figure 1.1.

Figure 1.2: Mur Trombe du parc national Zion, Utah Etats Unis, étudié par Torcellini et
Pless [3]

L’hiver en l’absence de rayonnement incident les clapets bas et hauts doivent être fermés
de telle manière à limiter la convection et ainsi les transferts de chaleur.

14
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

En été, en présence de soleil, les clapets sont fermés pour limiter les apports de chaleur.
Les études sur les performances du mur trombe ont commencé à la fin des années 1960.
Elles se sont notamment basées sur le cas de l’immeuble de démonstration construit à Odeillo
par Félix Trombe [2], ingénieur du CNRS et Jacques Michel, architecte.

Akbari et Borgers [4] étudient la convection naturelle laminaire qui prend place pour un
cas de mur trombe en 1979, avant d’en étudier le caractère turbulent (1984) qui se développe
à partir d’une certaine hauteur.

Bureket Habeb [5] évaluent le débit de l’écoulement de l’air dans un mur trombe en
fonction de différents paramètres. Il trouve que l’épaisseur de la lame d’air n’a pas d’impact
sur l’efficacité.

Torcellini et Pless [3] évaluent la performance d’un mur trombe installé sur une petite
maison dans l’Utah, aux Etats Unis. La puissance maximale atteinte est de 89 W/m², et
l’efficacité moyenne, définie comme le rapport entre la chaleur donnée au bâtiment, et
l’énergie solaire incidente est de 13%.

Un travail de compilation de différentes études sur le mur Trombe, présentant un certain


nombre d’installation de mur Trombe et leurs performances a été réalisée par Saadatian et al
[6]. Ils en concluent les enjeux et les opportunités associés au développement de ce type de
système solaire passif.

1.2.2 Le Solar Wall

En 1975, le brevet pour le «Solar Wall system» est déposé par Schoenfelder [1]. Le Solar
Wall est un collecteur métallique qui permet de «capter l’énergie solaire et de la convertir en
chaleur pour le chauffage» (figure 1.3). La plaque extérieure peut être opaque et alors le plus
souvent métallique et percée Le rayonnement solaire incident sur cette plaque métallique
extérieure, induit un échauffement de l’air situé derrière et ainsi un mouvement de convection
naturelle. Selon la typologie définie, c’est un système Out-In, selon la typologie de la figure
1.1.

Plusieurs évolutions du Solar Wall ont abouti à des systèmes de ventilation mécanique
pour favoriser l’écoulement ascendant dans la lame d’air. L’entreprise Solar wall
commercialise cette solution, dont on retrouve quelques cas d’installation en France, le plus
souvent sur des bâtiments ayant de grandes façades opaques comme des supermarchés.

15
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Leon et Kumar [7], présentent un modèle de Solar Wall et analysent les performances en
faisant notamment varier la porosité et le coefficient d’absorption du collecteur métallique.
L’application envisagée est le séchage de produits alimentaires en Asie, comme alternative
aux collecteurs en verre, au prix plus élevé.

Figure 1.3: Illustration du Solar Wall [1]

1.2.3 Les cheminées solaires, solution de rafraichissement passive par ventilation


naturelle
Les cheminées solaires sont un autre type de système s’appuyant sur le phénomène de
tirage thermique. L’objectif de ces systèmes est de favoriser la ventilation naturelle en été,
c’est-à-dire le renouvellement d’air et le rafraichissement du bâtiment sans assistance
mécanique. L’entrée d’air se fait vers l’intérieur, et la sortie vers l’extérieur, c’est un système
de type In-Out (figure 1.1). La figure 1.4 illustre un cas de cheminée solaire placé sur la
toiture.

En été, en présence d’apports solaires, la chaleur absorbée derrière le vitrage induit un


écoulement de l’air intérieur du bâtiment vers l’extérieur (figure 1.1, cas In-Out), la différence
de pression d’air dans le bâtiment est équilibré par une entrée d’air qui se fait en un autre
point, le plus souvent en partie basse, et en un point «frais».

Les géométries de ces solutions sont variées, les capteurs solaires peuvent être inclinés.
Hamdy et Fikry [8] réalisent une étude numérique pour des solutions de cheminée solaire
inclinées, et conclut qu’un angle de 60° maximise le débit et ainsi la performance de la
ventilation naturelle pour la région étudiée (Egypte).

16
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Figure 1.4 : Cheminée solaire du lycée français de Damas, en Syrie par Yves Lion [1]

Bansal et al. [9] proposent un modèle pour une cheminée solaire destinée à améliorer la
ventilation naturelle d’un bâtiment. Hirunlabh et al. [10] étudient l’efficacité d’un mur solaire
métallique pour la ventilation naturelle d’une maison, et déterminent l’épaisseur de lame d’air
qui maximise le débit d’évacuation d’air. Ong [11] développe un modèle mathématique de
cheminée solaire pour étudier la performance en fonction du flux solaire incident pour des
épaisseurs de lame d’air de 10, 20 et 30 cm. Les vitesses d’air mesurées sont entre 0,25 et
0,4m/s.

Le débit de renouvellement d’air de 150 m3/h a été mesuré par Mathur et al. [12], pour une
cheminée solaire verticale de 1m de haut, une épaisseur de lame d’air de 0,35m, un flux
d’énergie solaire incident de 700 W/m² [12]

1.2.4 Les bardages

Les bardages sont des revêtements de mur extérieur. Le bois est souvent utilisé, mais ils
peuvent aussi être métalliques ou en terre cuite. L’élément de bardage est posé sur des liteaux,
qui délimitent alors une lame d’air. Plusieurs configurations de liteaux sont possibles : posés à
l’horizontal, vertical ou croisés.

17
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Figure 1.5 : Exemple des maisons du quartier Arrousets à Bayonne qui intègrent un bardage
pin maritime ventilé devant une isolation par l’extérieur [1]

Straube et Finch [13] ont réalisé une chronologie des différents travaux sur l’efficacité du
séchage des bardages. Mayer et Künzel [14] ont présenté des résultats sur l’efficacité de la
convection naturelle derrière bardage pour le séchage. Des séries de mesures de vitesse d’air
dans la lame d’air derrière de grands panneaux de façades ventilées sur un bâtiment de trois
étages ont été réalisées. Les deux forces qui agissent sur le débit de renouvellement d’air sont
la différence de pression due au vent et l’écoulement induit par l’énergie solaire absorbée. Des
vitesses d'air ont été mesurées entre 0,05 et 0,15 m/s lorsque la vitesse du vent était de 1 à 3
m/s. Ils ont montré que la direction du vent influence plus la vitesse d’écoulement que la
vitesse du vent. De ces expérimentations, ils ont conclu qu’une épaisseur de lame d’air de 20
mm était suffisante pour assurer le séchage.

Plus récemment, Mitogo Eseng [15] analyse le comportement thermique de deux bardages
bois en pin. Il analyse les performances dans les cas où la lame d’air est ouverte et fermée.
L’attention est notamment portée sur l’impact de l’épaisseur du bardage et de la lame d’air sur
la capacité à évacuer la chaleur.

Falk et al. [16] ont réalisé des mesures sur un mur orienté sud pour bardages fixés sur
liteaux horizontaux ou verticaux. Les liteaux horizontaux empêchent l’effet de tirage vertical.
Le renouvellement d’air est alors diminué de près de 70%, et repose sur l’effet du vent. Dans
le cas de liteaux verticaux, le débit associé au vent est irrégulier et ne dépend pas de l’angle
d’incidence du vent. Quand l’écoulement ascendant induit par le rayonnement solaire est bien
développé, l’influence du vent est alors nulle, ce qui rend plus facile la prédiction du débit de
renouvellement d’air.

18
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Pour le cas d’un bardage ajouré, l’écoulement n’est plus seulement ascendant, l’air entre et
sort de la lame d’air sur toute la hauteur du mur. Des expériences en laboratoire menées par
Sanjuan et al. [17], ont permis d’identifier cet écoulement horizontal mesuré par la
vélocimétrie laser. Des modèles numériques ont par la suite été développés pour permettre
d’analyser l’écoulement qui prend place par Sanjuan et al. [18].

Labat et al. [19] considèrent le cas d’un bardage bois posé sur des liteaux verticaux. Le
bardage est ajouré, un espace de 8mm est laissé entre les lames. L’écoulement est étudié
notamment par CFD (Computational Fluid Dynamics –Mécanique des Fluides Numérique), et
une corrélation établie pour prédire l’évolution de la vitesse d’écoulement ascendant dans la
lame d’air en fonction de la hauteur. Cette corrélation pour l’écoulement derrière le bardage
est ensuite intégrée dans un modèle à l’échelle du bâtiment, fournissant de bons résultats.

De ces travaux, on remarque que la plupart se concentre sur une étude fine de l’écoulement
dans la lame d’air mais étudie peu l’impact que le bardage a sur le comportement du bâtiment.
Nous n’avons pas trouvé d’études proposant une modélisation simple des bardages permettant
leur intégration dans un modèle de simulation thermique dynamique.

1.2.5 Les façades doubles peaux, pour chauffage solaire passif et ventilation

Une façade double peau est une façade simple traditionnelle doublée à l'extérieur par une
façade essentiellement vitrée, comme on peut le voir sur la figure 1.6. L'objectif d'une telle
façade est multiple : diminuer les déperditions thermiques par l’enveloppe, créer une isolation
phonique, apporter un effet architectural. La double peau permet alors par effet de serre de
générer un écoulement, qui peut être utilisé soit pour chauffer le bâtiment (en hiver) soit pour
le rafraichissement du bâtiment par ventilation naturelle (en été) [1].

La zone double peau est généralement une zone inoccupée qui se trouve à environ 1m de la
façade du bâtiment. Cette distance entre les deux peaux, visible sur la figure 1.6, se justifie
notamment par la nécessité d’accès pour l’entretien des façades.

Il faut remarquer que les ouvertures de la lame d’air peuvent être multiples, et être aussi
bien orientées vers l’intérieur que l’extérieur. Ainsi, selon son fonctionnement, la façade
double peau peut appartenir à différentes catégories de la typologie définie des systèmes
solaires passifs de façade et illustrée dans la figure 1.1 [1]

19
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Tout d’abord, la lame d’air peut être complètement fermée. Ce peut être le cas en hiver, de
telle manière à bénéficier des apports transmis par les deux couches de vitrage vers le
bâtiment, et de limiter les pertes par conduction de par la température élevée dans la double
peau.

Ensuite, le cas In-In, peut être réalisé en hiver, par l’ouverture de fenêtre de l’enveloppe
structurelle vers la double peau. En présence d’apports solaires potentiels, l’ouverture des
fenêtres permet le mélange de l’air du bâtiment avec l’air de la double peau.

Figure 1.6 : Illustration d’une façade double peau : le bâtiment de l’Office 64 à Bayonne.
Archite cte P. Arotcharen [1].

Le cas Out-In, est lui aussi envisageable, de telle manière à préchauffer l’air dans la double
peau avant qu’il n’entre dans le bâtiment par des fenêtres ouvertes.

En été, de manière à éviter les apports de chaleur solaire, on favorise l’évacuation de la


chaleur par transport convectif en en ouvrant vers l’extérieur en parties basse et haute. C’est le
cas Out-Out, illustré sur la figure 1.1 [1].

Hensen et al. [20] étudient la pertinence de façades double peaux et particulièrement le


fonctionnement Out-Out l’été, pour la construction de nouveaux bâtiments tertiaires. Ils
utilisent deux types d’approche de modélisation, la première utilisant un réseau de bilans
d’énergie et de masse, et la deuxième basée sur des simulations par CFD. Ils concluent que

20
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

pour l’aide à la conception la première est la plus adaptée car plus rapide à mettre en œuvre
mais que l’approche CFD peut être utile pour des études plus avancées.

Gratia et De Herde [21] utilisent le logiciel TAS pour étudier l’impact d’une telle double
peau sur le comportement thermique du bâtiment, et notamment évaluer l’efficacité de la
ventilation naturelle nocturne (cas In-Out) comme solution de rafraichissement.

L’application des modèles s’est élargie par la suite, Stec et al. [22] proposent un modèle de
double peau prenant en compte l’impact de plantes placées entre les deux peaux. Dans une
autre étude, Stec et al. [22] travaillent sur l’intégration de la double peau avec les systèmes
HVAC (Chauffage, Ventilation, Climatisation), du bâtiment associé. Ainsi, les réductions de
consommation d’énergie générées grâce à la double peau peuvent contrebalancer les coûts
énergétiques de sa mise en œuvre.

1.3 Effet thermique et dynamique du couplage entre bâtiment et système de


chauffage passif de façade
Les dispositifs du type mur Trombe type (In-In) et leurs variantes ont fait l’objet de
nombreuses études (Duffie, Sfeir, Mazria, Breton, Zalewski et Zalewski et al.)
[23,24,25,26,27,28] et ont prouvé leur efficacité en tant que système de chauffage passif. Par
extension, d’autres dispositions faisant appel aux mêmes principes tels que les cheminées
solaires (solar chimney) font aussi l’objet de nombreuses publications Buzzoni [29], Raman
[30], Ong [31] et Awbi [32].

Figure 1.7 : Coupe d’un mur à recyclage, Sfeir et al.[33]

21
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Les principes physiques mis en jeu sont simples et rappelés sur la figure 1.8 Le flux solaire
traversant le vitrage est absorbé par une paroi verticale dite absorbeur ou mur stockeur et
piégé par effet de serre. Ce mur stockeur présente des ouvertures (appelées, orifices ou encore
clapets). L’échauffement de cette paroi et de la lame d’air déclenche un mouvement de l’air
intérieur aspiré par l’ouverture basse, chauffé au travers du mur trombe et réintroduit au
niveau de l’ouverture haute. Ce système transfère ainsi de l’énergie à la pièce via les apports
enthalpiques sensibles liés aux débits d’air et par conduction via la paroi. La nuit, ainsi que
sur la figure ci-dessous, les clapets sont fermés.

Figure 1.8 : Fonctionnement d’un mur Trombe à recyclage, Mazria [34]

Par comparaison avec un vitrage conduisant à des apports directs, ce système permet tout
d’abord de minimiser la surchauffe du local pendant les heures où le rayonnement solaire est
intense et de limiter les pertes par journée d’hiver peu ensoleillée. De plus, s’il est vrai qu’une
partie moindre de l’énergie est transmise à la pièce dans le cas du mur Trombe (en raison des
pertes à travers le vitrage qui sont alors plus importantes, le gradient thermique étant plus
élevé), cette énergie stockée peut être déstockée de façon contrôlée selon la stratégie
d’ouverture des clapets. Par exemple, dans le cas d’une pièce du type d’une chambre
(utilisation nocturne), il est possible de fermer les clapets la journée et de les ouvrir la nuit
pour bénéficier d’un apport de chaleur la nuit, sous réserve des pertes par conduction via le
vitrage pendant la journée. L’épaisseur du mur stockeur permet aussi, compte tenu de l’inertie
de la paroi, de bénéficier du déphasage temporel (par ex, de 2.6 h à 5.1 h lorsque l’épaisseur
du mur passe de 10 à 20 cm) [35].

Parmi les variantes des murs Trombe, il est tout d’abord possible de distinguer les murs
présentant des ouies de ventilation (dits murs à recyclage) de ceux n’en présentant pas. La
nature du mur accumulateur (eau, béton, terre, matériau à changement de phase), son
épaisseur (15 à 40 cm), la présence ou non d’une couche isolante, le choix de la couverture
vitrée (simple vitrage, double vitrage, double vitrage faiblement émissif, ...) sont autant de

22
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

paramètres influents sur le comportement de ce système particulier. De surcroît, la conception


est très liée au climat du lieu où sera implanté ce dispositif [35].

Certaines indications quant à des solutions techniques et au fonctionnement de ce type de


mur sont données par Mazria [34]. Certains aspects tels que l’épaisseur du mur stockeur,
l’influence des orifices et l’effet sur la régulation de température intérieure sont indiqués. Au
terme d’une analyse de sensibilité basée sur des plans d’expérience factoriels à deux niveaux,
Zalewski (Zalewski 1996, 1997, 2002) [27,28, 36] montre l’importance des paramètres que
sont l’émissivité de la face externe du vitrage, le type de couverture (simple ou double
vitrage) ou encore l’absorptivité de la surface absorbante. Compte tenu de notre volonté
d’expérimenter numériquement un système de chauffage passif de façade type In-In (mur
Trombe ventilé) adapté au climat saharien. Les grandeurs usuellement utilisées lors de
l’analyse du fonctionnement d’un mur trombe sont multiples :
 la puissance transmise par apport enthalpique sensible (via les débits à travers les
ouvertures),
 la puissance transmise par conduction (via le mur stockeur).
 la puissance totale (la somme des deux précédentes).
 la Fraction de Gains Solaires (FGS), définie comme étant le rapport des gains (via
le mur Trombe) à la charge sensible de référence du local (définie pour une
consigne à 22°C), ce pour une période donnée.
 l’efficacité (rapport de l’énergie totale transmise par le mur à l’ensoleillement reçu
par une paroi Nord dans le même temps).

Bien que le FGS fasse référence à des principes actifs de chauffage, il permet de comparer
cet indicateur global (car intégré sur une durée de chauffage) aux résultats d’autres
installations.

1.4 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre, un certain nombre de systèmes solaires passifs de
façade, et nous avons construit une typologie simple afin de mieux les définir. Les
performances de tous ces systèmes reposent sur les transferts de la chaleur dans la lame d’air.
En effet, pour tous ces systèmes il s’agit de maximiser l’évacuation de chaleur dans la lame
d’air.

23
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade

Les études ici relevées se sont concentrées sur la maximisation de la performance de ces
systèmes. Peu abordent l’intégration de ces systèmes dans des plateformes de simulation
thermique dynamique de bâtiment ou dans des codes de champs CFD. Pourtant, le
comportement du bâtiment est fortement lié aux performances de ces systèmes.

Ensuite, les études ont surtout porté sur les systèmes pour lesquels il y a une interaction
directe avec le bâtiment, c’est à dire en lien avec l’air intérieur du bâtiment, donc les cas In-
In, In-Out, et Out-In. Le cas des systèmes dits Out-Out est moins abordé. Quand il l’est, c’est
surtout pour étudier la capacité à sécher les matériaux constitutifs du mur.

24
• Etat de l’art et problématique

Chapitre 2
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

2.1 Introduction

Dans ce chapitre, nous passons en revue quelques thématiques ayant retenu l’attention de
la communauté scientifique internationale depuis plus de trois décennies. Après ce rapide tour
d’horizon, nous allons exposer la problématique de cette thèse.

D'une manière générale, le couplage des différentes équations « équation de quantité de


mouvement, de l'énergie,… », rend l'étude de la convection naturelle très délicate.

Toutefois, on note que des notions introduites en convection naturelle peuvent être prises
en compte. Ainsi, on distingue trois régimes d'écoulement [38]: le régime laminaire,
transitoire et turbulent. D'autre part, deux séries de problèmes ont été étudiées:

 Convection naturelle le long d'une plaque plane verticale, (mur Trombe chauffé).
 Convection naturelle dans un local (cavité) 2D et 3D, couplé par un système de
chauffage passif de façade type In-In (système de Trombe).

Dans cette partie, nous exposerons quelques résultats pour des géométries couramment
rencontrées en habitat: cas de la plaque plane et des cavités "rectangulaires", 2D et 3D.

2.2 Convection naturelle le long d'une plaque plane


De tous les problèmes, c'est celui de la convection le long d'une plaque plane soumise soit
à une densité de flux constante soit à une température constante qui a fait l'objet des travaux
les plus importants, aussi bien théoriques qu'expérimentaux [39,40,41].

De ces études, il ressort que la plupart des auteurs, dans cette forme d'écoulement, évaluent
l'échange convectif sur tout le long de la plaque au nombre de Nusselt (Nu) par une relation
de la forme :

(2.1)

(2.2)

Raz : est égal au nombre de Rayleigh à la hauteur z de la plaque,


: le nombre de Nusselt local,
C et D : étant des constantes liées au régime d'écoulement,
Pr : le nombre de Prandtl caractérisant le fluide,
: le nombre de Grashof local.

25
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.1: Développement de couches limites le long d'une plaque verticale isotherme: (a)
plaque chaude, (b) plaque froide.[38]

Pour ce type de problème, ils choisissent comme grandeurs de référence la hauteur de la


plaque, et la température du fluide loin de celle-ci, là où la vitesse peut être considérée comme
nulle.

Sous la formulation (2.2), des auteurs comme S. Ostrach [42], Sparrow, Gregg et Eckert
[43] ont, dans leurs travaux, traduit l'influence du fluide (à travers le nombre de Prandtl) sur
les échanges thermiques paroi-gaz. L'équation (2.1) a par contre été souvent utilisée pour
évaluer les transferts locaux en fonction des régimes et zones d'écoulement classés suivant les
valeurs du nombre de Rayleigh.

Cette classification délimite trois zones d'écoulement en fonction de RaZ. En outre, l'on
peut remarquer que si la limite entre régime laminaire et régime transitoire est assez bien
définie, celle entre le transitoire et le turbulent est encore mal connue [44].

2.2.1 Zone et régime laminaire


En régime laminaire, les filets de fluide restent parallèles entre eux et l'écoulement est
caractérisé par sa grande stabilité.

Pour ce cas simple, le transfert, évalué théoriquement par méthodes numériques ou


analytiques, puis vérifié expérimentalement [45,46], est donné par une expression du type :

(2.3)

26
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

C étant une constante dont la valeur varie suivant les auteurs; le tableau (2.1) illustre quelques
valeurs de C relevées dans la référence :

Tableau 2.1 : Valeurs de C [40,47]


Auteurs Valeurs de C

ECKERT 0.405

SACADURA 0.520

EDE 0.39

JALURIA 0.44

Figure 2.2 : Echange thermique locale pour une couche limite d’air (Pr=0.7) sur une plaque
plane verticale [38]

2.2.2 Régime de transition


C'est le passage du laminaire au turbulent. Il se caractérise par l'apparition de légères
déformations des filets fluides, témoins de fluctuations thermiques de forte amplitude. Les
tentatives, très nombreuses, d'étude de caractérisation de cette zone, posent encore de grandes
difficultés car l'approche expérimentale est très délicate.

Eckert et Soehngen [47], à partir d'une étude par interférométrie avancent que ce régime
est atteint dès que le nombre de Rayleigh vaut 3 108; résultat qui est par ailleurs confirmé par
Brich [38] et par les travaux de synthèse effectués par Sparrow et Lloyd [48] dans l'air.

27
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Dans le cas de l'eau, les expériences de Vliet et de Ross [49] indiquent que la transition
est atteinte pour des Ra compris entre 1010 et 1012.

2.2.3 Régime de turbulence

Dans la zone de turbulence, le mouvement du fluide est désordonné et chaotique (fig 2.1)
[38]. Le coefficient d'échange dépend très peu de la cote z et sa valeur reste pratiquement
constante (fig 2.2).

Le Nusselt local est estimé à la puissance un tiers du nombre de Rayleigh :

(2.4)
Comme dans le cas laminaire, pour cette formulation, on note selon les auteurs, une
dispersion de la constante C.

Le développement des techniques d'analyse numérique permet de mieux modéliser les


phénomènes de convection naturelle à partir des équations de base, pour des conditions aux
limites simples telles le cas de la plaque plane isotherme plongée dans un milieu fluide. Des
schémas numériques existent et permettent la simulation des équations de Navier et Stockes.

Cependant ces derniers ne peuvent plus être utilisés dès lors que les écoulements
deviennent turbulents [40].

Dans le cas des cavités, des hypothèses complémentaires et donc des équations
supplémentaires sont à prendre en compte dans les résolutions et les problèmes se revèlent
vite très compliqués [38]. C'est certainement une des raisons pour lesquelles les résultats des
plaques planes ont longtemps servi d'élément de comparaison pour des écoulements de
convection naturelle dans les espaces clos (cavités).

2.2.4 Détection de la transition sur une plaque plane

La figure 2.3 décrit l’évolution du coefficient de frottement en fonction du nombre de


Reynolds sur une plaque plane.
Il faut tout d’abord définir le nombre de Reynolds :

(2.5)

 : vitesse de l’écoulement général (non perturbe) (m /s),


 : distance au bord d’attaque de la plaque plane (m),
 : viscosité cinématique du fluide (m2/s).

28
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.3 : évolution du coefficient de frottement en fonction du nombre de Rex [98]

Le nombre de Reynolds caractérise le régime d’écoulement en présence dans la couche


limite. Lorsque la distance au bord d’attaque augmente, le nombre de Reynolds va augmenter
et pour une valeur dite critique, la transition laminaire/turbulent apparait. Pour un objet donne,
cette transition intervient toujours pour un même nombre de Reynolds critique (Figure 2.3
droite verticale en pointille) [98].

Tout d’abord, à faible distance du bord d’attaque, la couche limite est laminaire. Puis,
lorsque la distance au bord d’attaque augmente, le passage au régime turbulent engendre une
augmentation importante du coefficient de frottement qui va ensuite diminuer, après la zone
de transition, en s’éloignant du bord d’attaque.

Cette figure permet de constater que, pour une valeur de xN donnée (au-delà de la zone de
transition), le coefficient de frottement est bien plus élève dans la couche limite turbulente (il
vaut CT) qu’il ne le serait si la couche limite restait laminaire (il vaudrait CL).

2.2.5 Méthode de détection de la transition

Le principe général de cette méthode de détection se base sur une analogie thermique [98].
L’évolution du coefficient de transfert de chaleur est identique à l’évolution du coefficient
de frottement en fonction du nombre de Reynolds comme on peut le voir sur la figure 2.4.
Le coefficient de transfert de chaleur (h) est plus important dans une couche limite
turbulente que dans une couche limite laminaire.

29
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.4 : évolution du coefficient de frottement (à gauche) et du coefficient de convection


(à droite) en fonction du Reynolds x [98].

2.3 La convection naturelle en cavité différentiellement chauffée

Le problème de convection naturelle dans les cavités différentiellement chauffées a été


posé au milieu du siècle par Batchelor [51] qui fut le premier, à définir les régimes de
conduction et de couches limites. Il examine en détail les cas des faibles nombres de Rayleigh
(Ra < 10) et fait une analyse qualitative pour des valeurs élevées du nombre de Rayleigh. On
peut retenir de cette étude que d’une manière générale, lorsqu’on soumet les parois verticales
d’une cavité remplie d’air à un écart de température constant, l’écoulement engendré dépend
de plusieurs paramètres dont les principaux comme par exemple :

o le nombre de Rayleigh : (2.6)

o le nombre de Prandtl : (2.7)

o le rapport de forme vertical : (2.8)

Cette classe d’écoulement est caractérisée par une mise en mouvement inéluctable du
fluide contenu dans la cavité, sous l’effet du gradient thermique généré par l’écart de
température des deux parois en vis-à-vis.

Le cheminement principal du fluide est le suivant : il monte au niveau de la paroi chaude,


rejoint la paroi froide en longeant le plafond (jet pariétal), puis, redescend au niveau de la
paroi froide, puis enfin, rejoint la paroi chaude par le plancher. De plus, suivant les conditions
limites imposées, il se peut que des zones de recirculation apparaissent comme le montre la
figure 2.5 On peut également observer sur cette figure le développement des couches limites

30
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

le long des parois chaude et froide, ainsi que la transition vers la turbulence ou même la
turbulence pleinement développée suivant les cas (RaH grand).

Xin [50] désigne la cavité différentiellement chauffée comme étant une enceinte
parallélépipédique fermée dont deux parois verticales opposées sont soumises à un écart de
température constant, les autres parois adiabatiques et le rapport de forme vertical est compris
entre 0,5 et 10 (au-dessus c’est une fente et en dessous c’est une cavité allongée).

Figure 2.5 : Représentation schématique de l’écoulement pour un nombre de Rayleigh égal à


1,5×109 [53]

Une fois le régime laminaire et la transition vers la turbulence abordés, il convient de


s’intéresser au régime turbulent caractérisé par des valeurs élevées du nombre de Rayleigh
(Ra > 109). En effet dans une cavité différentiellement chauffée de hauteur H, de largeur et
de profondeur D, si l’écart de température entre les parois verticales est constant alors,
l’écoulement généré dépend de la géométrie (rapport de forme vertical), du fluide (nombre de
Prandtl), de l’écart de température, de la taille de la cavité et des conditions aux limites
thermiques sur les parois horizontales et/ou latérales. Il en résulte une très grande diversité des
écoulements obtenus par le nombre important de combinaisons possibles. Pour notre cas
d’étude, le fluide est de l’air (Pr = 0,71) et l’écart de température doit être inférieur à 28,6 °C
(limite de validité de l’approximation de Boussinesq selon Gray et Giorgini [54]).

Ainsi on obtient expérimentalement une valeur élevée du nombre de Rayleigh en


augmentant par exemple la hauteur de la cavité, ce qui rend alors très difficile le contrôle des
conditions aux limites. Toutefois, le dispositif expérimental réalisé par l’équipe de
F.PENOT,Mergui [52] autour des années 1990 qui consiste en une cavité carrée
différentiellement chauffée (H=0,94m; = 0,94m; D=0,30m) et permettant d’atteindre les

31
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

valeurs de Rayleigh de l’ordre de 1,7×109(∆T=20 °C), constitue jusqu’ à ce jour une base de
données pour la validation des codes numériques. Dans cette maquette, un effort particulier
est fait pour obtenir les conditions adiabatiques sur les parois horizontales, avant et arrière et
l’écart de température entre les parois actives est fixé de sorte que l’approximation de
Boussinesq soit respectée. Ce dispositif a été ensuite modifié par Salat [53] dans le but
d’améliorer les conditions d’adiabaticité sur les parois passives et d’entreprendre ainsi
l’investigation de la convection naturelle en régime faiblement turbulent (RaH
=1,5×109; ∆T=15 °C; H=1m; =1m; D=0,32m). Il observe le long des parois verticales deux
couches limites, laminaires dans leur première moitié et turbulentes ensuite. Il relève dans les
couches limites une fréquence de l’ordre de 1 Hz caractéristiques des ondes progressives. La
couche limite dynamique présente une épaisseur de 4,4 cm contre 2,8 cm pour la couche
limite thermique. La vitesse maximale dans les couches limites avoisine 0,20 m/s. Une
analyse en fréquence des signaux de température fait ressortir la présence des ondes de gravité
dans le cœur de la cavité caractérisées par une fréquence d’environ 0,06 Hz, soit une période
autour de 16 s. L’intensité de turbulence est estimée à 5%.

Pour le cas de parois haute et basse proches des conditions parfaitement conductrices, et
non plus adiabatiques comme la configuration précédente, les travaux expérimentaux de Tian
et Karayiannis [55] sur une cavité carrée de 0,75 m×0,75 m×1,50 m et avec un écart de
température de 40°C (soit RaH de1,58×109) ont également retenu notre attention. Les
investigations expérimentales menées par ces auteurs ont conduit à d’importants résultats. La
couche limite thermique fait 3,8 cm d’épaisseur contre 7,5 cm pour la couche limite
dynamique. On retrouve une couche limite beaucoup plus épaisse que celle de la cavité de
Salat [53]. La vitesse verticale maximale est de l’ordre de 0,23 m/s. Après une analyse
spectrale du champ de fluctuation de température dans la couche limite froide, on décèle la
présence de plusieurs fréquences caractéristiques dont un pic à 0,21 Hz situé à proximité du
lieu où on a enregistré le maximum de fluctuation de température. A la frontière de la couche
limite, une seule fréquence de 0,13 Hz émerge. L’intensité de turbulence dans cette cavité
avoisine 8%, plus élevée que dans le cas des conditions aux limites quasi adiabatiques.

Breton [56] se sert du dispositif expérimental utilisé par Yguel [57] (H=2,5m; = 3,1m; D
= 3,1m) pour étudier la stabilité des écoulements de convection naturelle dans une cavité à
haut nombre de Rayleigh. Des visualisations effectuées par cet auteur révèlent le caractère
stable de l’écoulement de couche limite laminaire près de la paroi verticale, même pour les
nombres de Grashof de l’ordre de 1011. Cependant, cet écoulement stable reste très fragile; en

32
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

effet une modification minime des conditions aux limites entraine une forte déstabilisation des
écoulements près des parois, conduisant à une augmentation importante des densités de flux
locales.

Quelques années plus tard, Mustapha [58] s’intéresse plus en détail à la couche limite le
long de la paroi active dans cette même cavité. Une visualisation de l'écoulement et une
analyse spectrale des fluctuations de température montrent l'apparition et la disparition de
cellules de recirculation et de fortes fluctuations thermiques ; De plus, Mustapha [58] vérifie
que la similitude établie entre la cellule à échelle réelle et une maquette à échelle réduite est
conservée dans le cas des écoulements le long d'une paroi non isotherme verticale dans une
cavité dont le nombre de Rayleigh basé sur la hauteur est voisin de 1011.

Du point de vue de la simulation numérique, on assiste aujourd’hui à l’émergence de


plusieurs méthodes de calculs pour caractériser les écoulements turbulents de convection
naturelle Xin et Le Quéré [59], Trias et al [60] pour la DNS et Peng et Davidson [61]. Sergent
[62], Sergentet et al [63] et Ezzouhri et al [65] pour la LES.

Xin et Le Quéré [59] effectuent des calculs (DNS-Spectral) de la convection naturelle


turbulente (RaH ~ 1010) en cavité bidimensionnelle remplie d’air de rapport de forme vertical 4
(figure 2.5). Les parois horizontales sont adiabatiques et celles verticales sont isothermes. Pour
cette configuration, les auteurs trouvent que les couches limites verticales sont laminaires sur
un peu plus de la moitié de la cavité avant de devenir turbulentes après une rapide transition.
Ils relèvent une excitation entretenue du cœur qui oscille à la fréquence de Brunt-Väisälä. Le
cœur de la cavité reste généralement stratifié avec un paramètre de starification supérieur à 1.
Une loi de transfert de chaleur est établie : Nu =0,32xRaH1/4.

Figure 2.6 : Profils de température à gauche et lignes de courant droite pour chaque
Rayleigh (a) Ra= 6 ,4x108 (b) Ra= 6 ,4x108 (c) Ra= 6 ,4x108 [59]

33
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.7 : Isothermes à gauche et lignes de courant à droite (RaH = 5×1010) DNS (au-
dessus) et modèle local (en dessous) [63]

Sergent et al [63] ont développé un modèle mixte de diffusivité de sous maille pour la LES
qui permet de simuler la convection naturelle 2D en cavité carrée pour un nombre de Rayleigh
de 5×1010. Ce modèle est en bon accord avec les résultats DNS et a montré sa pertinence dans
différentes configurations Sergent [64] et Salat [53].

Peng et Davidson [61], par une approche de modèle dynamique pour la LES-3D, décrivent
l’écoulement dans une cavité carrée différentiellement chauffée (RaH =1,5×109; ∆T = 40 °C;
H = 0,75m; = 0,75m; D = 1,50m) dotée des conditions purement conductrices sur des parois
horizontales (les profils utilisés sont ceux mesurés par Tian [55]) et des conditions
périodiques sur des parois avant et arrière. Ils trouvent un mouvement de faible amplitude
dans le cœur, même si expérimentalement on a tendance à affirmer après visualisation que
c’est une zone de "repos". Sur la figure 2.7, on relève une accélération de l’écoulement au
plancher par rapport au plafond. La figure 2.9 fait ressortir plusieurs zones de recirculation au
voisinage des parois verticales et dans les quatre coins. Quand le Rayleigh augmente, les
zones de recirculation en proche parois verticales s’amplifient et leur interaction avec le cœur
de la cavité devient plus forte.

34
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.8 : Profils de vitesse à mi-largeur à RaH = 1,58×109 (−·− modèle de Smagorynsky;
---- modèle dynamique; ○ expérimentale) [61]

Figure 2.9 : Lignes de courant de l’écoulement moyen pour (RaH = 1,58×109) [61]

35
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.10 : Comparaison de vitesse moyenne horizontale, de vitesse moyenne verticale et


de température moyenne dans le plan vertical médian à proximité de la paroi chaude pour
deux rapports de forme transverse. [53]

Salat [53] réalise une étude numérique 3D par une approche DNS pour caractériser
l’écoulement de convection naturelle dans la cavité expérimentale du LET de rapport de
forme vertical égal à 1, pour un nombre de Rayleigh basé sur la hauteur de 1,5×10 9. En
effectuant l’étude pour deux rapports de forme transverse (0,33 et 1), il met en évidence la
bidimensionnalité de l’écoulement moyen. En effet, on observe une très bonne concordance
entre les profils de vitesse et de température comme nous le montre la figure 2.10. La
sensibilité des résultats au rapport de forme transverse est relativement faible. Pour une
configuration proche, Soria [60] montre aussi que les principaux effets 3D sont seulement
visibles dans les coins si l’on ne s’intéresse qu’aux grandeurs moyennes.

Tout récemment Trias et al [66], par une approche DNS-3D ont caractérisé dans le détail,
l’écoulement de convection naturelle en cavité à très haut nombre de Rayleigh (~1011) (figure
2.11). Les conditions aux limites adiabatiques sont imposées sur les parois horizontales tandis
que les faces avant et arrière sont soumises à des conditions périodiques. La figure 2.12
montre que la couche limite reste laminaire et se dégrade progressivement à partir du lieu où
de grosses structures sont éjectées vers le cœur. Ils mettent en évidence la présence des ondes
progressives de type Tollmien-Schlichting qui déstabilise d’avantage les couches limites,
générant ainsi une transition précoce vers la turbulence. Le transfert de chaleur obéit à la loi

36
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

0,275
Nu = 0,182×RaH , beaucoup plus proche d’une corrélation en RaH1/4. Les auteurs
retrouvent un cœur en mouvement avec des isothermes qui oscillent caractérisant les ondes de
gravité dans la partie centrale de la cavité. Trias et al [66] concluent que les structures éjectées
sont assez grosses pour exciter et entretenir les ondes de gravité au cœur de la cavité. De plus,
il est établit que le tiers de la dissipation totale d’énergie est dû aux fluctuations turbulentes.

Figure 2.11 : Modèle étudie par [66]

Figure 2.12 : Champs de température instantané de la gauche vers la droite (RaH = 6,4×108;
2×109; 1010 ; 3×1010 ; 1011) issus de [66]

Si la mise en œuvre d’un dispositif expérimental pour appréhender les régimes


d’écoulement faiblement turbulents (RaH ~109) et même plus sévères (RaH ~1011) reste très
complexe, l’avènement des ordinateurs puissants vers la fin des années 80 a permis aux
numériciens de commencer à simuler cette gamme d’écoulement. La parution de plusieurs
papiers récents, qui traitent numériquement des écoulements turbulents de convection
naturelle témoigne d’avantage de la nécessité de disposer d’une expérience de référence pour

37
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

les régimes plus sévères. De plus, le manque de données sur le couplage convection naturelle
rayonnement exige plus que jamais de développer des modèles numériques plus réalistes
(prise en compte de tous les modes de transfert de chaleur pendant les mouvements de
convection naturelle) pour une confrontation plus pertinente avec les résultats expérimentaux.

Si nous disposons à ce jour des résultats numériques et expérimentaux relatifs aux régimes
laminaire et de transition vers la turbulence Winters [67], Chikhaoui [67], Jones et Briggs [69]
si quelques investigations expérimentales ont été effectuées pour des écoulements faiblement
turbulents (RaH ~ 109) Mergui et Penot [52], Tian et Karayiannis [66] et Salat [53], très peu
d’expériences de grandes dimensions, générant un régime d’écoulement pleinement turbulent
ont été réalisées [70]. Ce type d'écoulement est très souvent rencontré dans des applications
courantes. On note cependant que dans le cas de cavité, style pièce d'habitation où le nombre
de Rayleigh est généralement élevé (de l'ordre de 1010), les expérimentations sont peu
nombreuses et les calculs inexistants. Il y a donc nécessité de faire un effort de recherche sur
ce mode de transfert thermique.

2.4 Système de chauffage passif de façade couplé au bâtiment


Les recherches sur les applications de la thermique solaire dans l’habitat ont été menées sur
divers dispositifs parmi lesquels, figure en bonne place le mur TROMBE qui est une réponse
assez pertinente à la problématique de l’isolation thermique par l’extérieur [97]. Le mur
TROMBE ou mur TROMBE-MICHEL, qui a été conçu par le professeur Félix TROMBE et
l’architecte Jacques MICHEL, est un mur capteur qui permet de collecter et de stocker
l’énergie solaire et donc de contribuer au confort thermique dans l’édifice.

Les travaux successifs sur ce mur permettent actuellement de le diviser en deux types : le
mur TROMBE – MICHEL classique et le mur TROMBE – MICHEL composite. Nous
décrivons ci-après ces deux murs :
Principe de fonctionnement du mur TROMBE – MICHEL classique :
Il est composé, Figure 2.13, d’un bloc massif de matière à forte inertie (béton, pierre, etc.)
installé à courte distance de la vitre. Dans le cas du phénomène de thermo-circulation, le mur
massif absorbe le flux solaire à travers la vitre pour créer un effet de serre et ainsi, chauffer
l’air dans le canal entre la vitre et le mur, Shen et al.[97]. Le mur transfère une partie du flux à
l’intérieur du bâtiment par conduction.

38
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.13 : Mur Trombe classique [97]

L’échauffement de l’air dans le contact avec ce mur induit une circulation naturelle : l’air
est admis par l’orifice inférieur du mur et retourne vers l’intérieur du bâtiment par l’orifice
supérieur. La circulation de l’air transmet une partie du flux solaire chaud. Un phénomène
inverse de thermosiphon est observé pendant les journées couvertes, la nuit et en hiver. En
effet, quand le mur devient plus froid que la température à l’intérieur de l’habitation, la
circulation de l’air se produit d’elle-même à partir de l’orifice supérieur vers l’orifice inférieur
et l’habitation se refroidit. Pour résoudre ce problème, nous pouvons, par exemple, améliorer
ce mur capteur, en augmentant l’absorption du mur stockeur en le peignant en noir tout
simplement.

À partir du concept de base du mur TROMBE, on peut utiliser des technologies de pointe
comme des doubles vitrages à faible émissivité thermique pour augmenter le rendement du
mur. On peut rendre active cette technologie passive par l’ajout de ventilation motorisé sur les
clapets de circulation d’air donc, les orifices peuvent être ouverts ou dans le cas contraire
fermés. On voit aussi des développements autour de ce qui est dénommé « façade
bioclimatique » permettant de tirer parti tant de l’ensoleillement que de la lumière et ainsi
créer des architectures très solarisées.

39
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Figure 2.14 : Mur Trombe composite [97]

Principe de fonctionnement du mur TROMBE – MICHEL composite :


Le fonctionnement de la variante composite du mur est similaire à celui du mur classique,
Shen et al.[97]. Mais pour éviter les déperditions de chaleur pendant la période froide due à la
petite résistance thermique du mur massif, nous pouvons utiliser le mur composite. Celui-ci a
un mur isolant derrière le mur massif (Figure 2.14). L’énergie thermique peut être transférée à
partir du canal entre la vitre et le mur massif vers l’intérieur par conduction.

Cette énergie peut ensuite être transmise par convection en utilisant la thermo-circulation
de l’air entre la paroi de forte inertie et le mur isolant. Pendant la nuit ou les journées
couvertes, les orifices du mur isolant sont fermés. Grâce à la grande résistance thermique,
seulement une petite partie du flux thermique part de l’intérieur vers l’extérieur.

Ces systèmes passifs solaires jouent un rôle croissant dans la réduction de la climatisation
mécanique, chauffage et charges de ventilation dans les édifices modernes. Les façades
solaires telles que les bardages, le mur TROMBE – MICHEL et les cheminées solaires
dépendent de la convection naturelle pour induire les flux d’air requis, Ryan et Burek [92] .
Alors que la convection naturelle est largement étudiée ses applications spécifiques,
spécialement les systèmes de grande échelle telles que les façades solaires, ne sont pas
complètement comprises, et ainsi leurs performances exactes sont rarement prédites avec
précision.

40
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

2.5 Approche numérique CFD du système de chauffage passif de façade


couplé au bâtiment
L’approche numérique consiste en l’utilisation des équations de Navier-Stokes sous
certaines hypothèses simplificatrices, afin de déterminer la vitesse d’écoulement de l’air entre
deux plaques chauffées asymétriquement. Les équations de conservation de la masse, de la
quantité de mouvement et de l’énergie sont ainsi utilisées.

Deux approches numériques ont été utilisées depuis les premiers modèles numériques des
années 1960. La première, utilisée par Aung et al. [71] et Kaiser et al. [72] s’appuie sur
l’approximation de Boussinesq en considérant tous les paramètres physiques constants,
exceptée la densité volumique. La réécriture des équations de Navier-Stokes fournit alors un
problème dont les solutions peuvent être calculées numériquement relativement simplement.

La deuxième considère les équations de Navier-Stokes avec des paramètres non constants,
comme le font Kaiser et al. [72] et Gan [73,74]. Cette méthode est rendue possible par le
développement des outils de calcul informatique, et les techniques de résolution de la CFD.

Plusieurs chercheurs ont mené des études numériques sur le mur TROMBE et ont
développé des modèles qui reconnaissaient la nature particulière des murs TROMBE avec un
canal de chauffage asymétrique et des déperditions thermiques qui avaient lieu à travers la
vitre, Burek et al. [91]. Ong [93] a développé un modèle thermique simplifié basé sur les
propriétés de l’épaisseur du canal et sur le flux thermique. D’autres réseaux thermiques et
modèles simplifiés ont été développés pour prédire les performances diurnes de la cheminée
solaire ou du mur TROMBE en particulier, Balocco [94]. Pour sa part Gan [73] a étudié le
mouvement d'air dans une pièce ventilée naturellement par l'utilisation d'une cheminée solaire
ou mur TROMBE pour le refroidissement des bâtiments en été.

Bouchair [95] a montré qu'il existe une longueur optimale de cheminée / largeur écart de
débit d'air maximum. Si la cheminée est trop grande, il se produit une circulation d’air inverse
donc, un débit descendant de l'air par l'intermédiaire du centre du conduit. Bansal et al. [96] a
développé le modèle mathématique pour prédire la vitesse de l’air dans une cheminée solaire
à partir de la prédiction des températures de l’absorbeur, de l’air dans le canal d’écoulement et
de la plaque de verre. La validation expérimentale du modèle a été faite en utilisant une
cheminée solaire ayant un absorbeur de 1m de hauteur. Les travaux réalisés avec trois
combinaisons différentes de lame d'air et de dimensions de l'entrée de l'air dans la cheminée
ont montré un bon accord entre résultats observés et ceux calculés. La petite taille de la

41
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

cheminée solaire analysée a ouvert des possibilités d’utiliser les fenêtres comme cheminées
solaires, à partir de vitesses d'écoulement de plus de 0,24 m/s.

Pour Aung et al. [71] le terme moteur considéré est soit la différence de température entre
la température de surface des plaques et la température de l’air extérieur, soit les flux de
chaleur au niveau des plaques à l’interface entre le solide et l’air. Le nombre de Grashof est
alors défini en conséquence. De la même façon, des études de CFD considèrent comme
conditions à la limite de la lame d’air soit des températures fixes comme le font Chami et
Zoughaib [75], soit des flux comme Gan [76].

Ensuite, le nombre de Nusselt et le débit sont calculés pour différents nombres de Rayleigh
et de rapports de forme. Des corrélations, pour le coefficient de convection et la vitesse d’air
moyenne, sont ensuite proposées. Aung et al. [71] réalisent un certain nombre de calculs pour
des nombres de Rayleigh et débits choisis. Ils constatent alors des relations asymptotiques
entre nombre de Rayleigh et nombre de Reynolds, et nombre de Rayleigh d’une part et
nombre de Nusselt.

Zamora et Kaiser [77] étudient l’écoulement (laminaire et turbulent) dans une cheminée
solaire pour différents nombres de Rayleigh et différents rapports de forme, en utilisant un
code numérique. Des corrélations donnant la valeur de rapport de forme qui maximise le
nombre de Nusselt, pour de valeurs de nombre de Rayleigh comprises entre 105 et 1012 ont été
établies. Plus le nombre de Rayleigh est élevé, plus le rapport de forme doit être faible pour
maximiser les échanges convectifs. Le débit maximal n’est pas atteint pour la valeur
maximale du Nusselt, ce qui s’explique par le fait qu’en régime turbulent, des inversions
d’écoulement prennent place, favorisant les échanges convectifs mais pas le renouvellement
d’air.
Gan [76] étudie les cheminées solaires, et fournit des expressions générales permettant de
calculer d’une part le nombre de Nusselt en fonction du rapport de forme et du nombre de
Rayleigh, et d’autre part le nombre de Reynolds en fonction du nombre de Rayleigh et du
nombre de Nusselt, permettant ainsi d’obtenir le débit. Il décompose ces relations sur les
intervalles sur lesquelles elles sont valables. Il faut noter que ces relations sont valables pour
des flux allant de 100 à 1000 W/m², et pour des répartitions variées des flux entre les deux
faces de la cavité.

Ces méthodes ont pour avantage une description fine de tout l’écoulement dans la lame
d’air, elles permettent aussi d’analyser la nature de l’écoulement de manière locale et

42
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

notamment sa possible hétérogénéité le long du canal. Mais ces résultats sont établis pour des
configurations et des entrées spécifiques, limitant de ce fait leur exploitation pour la
modélisation des échanges dans des configurations réelles du système de chauffage passif de
façade couplé au bâtiment.

2.6 Conclusion
Cette brève revue bibliographique montre que la convection naturelle reste une
préoccupation des chercheurs en thermique de l’habitacle. Aussi bien numériquement,
analytiquement qu'expérimentalement, de nombreux auteurs ont essayé d'aborder les
différents problèmes.

Ainsi, dans le cas de la plaque plane, des lois ont pu être dégagées, traduisant les
phénomènes observés. Pour les trois régimes d'écoulement, des corrélations Nu = f(Ra) ont pu
être trouvées et vérifiées expérimentalement, même si quelques fois, il s'avère difficile de
délimiter les différentes zones.

Dans le cas des cavités différentièllement chauffées, on a pu définir des conditions où le


transfert de chaleur s'opère soit par conduction, soit en régime de couches limites séparées où
apparaissent des zones pariétales à fort gradient et une zone centrale stratifiée en température.

A grand nombre de Rayleigh, peu de travaux sont développés. On note cependant quelques
expérimentations dans des géométries "simples", travaux dont les conclusions donnent des
résultats globaux sur le transfert thermique aux parois.

En régime laminaire stationnaire, des modèles numériques sont disponibles et permettent de


mieux représenter les configurations. Seulement, ces modèles atteignent la limite de leurs
possibilités dès que le nombre de Rayleigh est supérieur à 107.

Des modèles plus performants à plus haut Rayleigh sont actuellement développés et
permettent de prendre en compte la turbulence. Seulement, ces approches manquent dans leur
mise en œuvre, de validations expérimentales, surtout en thermique de l'habitat où le nombre
Rayleigh est très élevé (109 à 1011) et où des difficultés expérimentales certaines, existent [80].
Pour toutes ces raisons, la convection naturelle en cavité style pièce d'habitation reste un sujet
de particulière préoccupation.

Les transferts de chaleur convectifs qui prennent place à l’échelle de la cavité d’un système
solaire passif de façade sont de deux types. D’abord les échanges par transport convectif
correspondant à l’énergie transportée par l’air dans son écoulement vertical, et sont donc
43
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

associés au débit de renouvellement d’air. Ensuite, les échanges convectifs entre les surfaces
de la cavité et l’air qui sont caractérisés par un coefficient de convection. Ces données sont
représentées sur la figure 2.1 On remarque aussi, comme précisé sur la figure, que le profil de
l’écoulement est de forme parabolique, mais par simplification on considère une vitesse
moyenne, qui est alors directement liée au débit de renouvellement d’air.

Pour la convection naturelle entre deux plaques verticales chauffées asymétriquement,


l’écoulement dépend essentiellement de la forme de la cavité, de la chaleur totale fournie à
l’air, et de sa distribution, Aung et al. [71]. Les nombres adimensionnés caractéristiques sont
ceux de Rayleigh, de Prandtl et le rapport de forme de la cavité (rapport entre épaisseur et
hauteur de la lame d’air). Ici, on peut considérer que le nombre de Prandtl est constant pour
l’air et égale à 0,71. Le nombre de Rayleigh caractérise le transfert au sein du fluide, c'est-à-
dire le type d’écoulement. Inférieur à une première valeur limite, le transfert est
essentiellement conductif, au-delà, c’est la convection qui domine, l’écoulement étant
laminaire et enfin, au-delà d’une autre valeur critique, il y a écoulement turbulent.

Le nombre de Rayleigh se calcule à partir du nombre de Grashof. Pour la convection


naturelle, qui prend place entre deux plaques verticales, associé à un mouvement de
renouvellement d’air sur toute la hauteur h, comme sur la figure 2.15, le nombre de Rayleigh
est donné par [78] :

(2.9)

Les échanges convectifs à l’interface mur Trombe-air sont décrits par le nombre de
Nusselt, qui est défini par [78] :

(2.10)

Dans le cas de la thermo-circulation normale, comme dans notre cas, le flux d'air dans le
système, peut être considéré comme un flux de convection naturelle entre deux plaques
parallèles verticales. À condition que le rapport (s/h), satisfait l'équation (2.11). Les deux
plaques parallèles verticales peuvent être considérées comme un "grand canal" et l'effet de la
perturbation de l'écoulement d'air le long d'une plaque sur l'autre peut être négligeable, ce
critère de transition laminaire/turbulent, peut être déterminé par rapport a une plaque verticale
unique [78].

44
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique

Critères de validité de transition laminaire/turbulent par rapporta un système de chauffage


passif de façade type mur Trombe, équation (2.11) [78] :

ou (2.11)

Dans notre cas : ;



et

Donc : pour notre cas, le critère (2.11) est systématiquement validé, et la perturbation de
l’écoulement de l’air au niveau du vitrage est négligeable par rapport à la paroi chaude (mur
Trombe).

Figure 2.15 Valeurs du nombre de Grashof le long d'un mur Trombe [78]

45
• Modélisation de la
turbulence en vue d’une
application à la CFD
Chapitre 3
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.1 Introduction

La simulation numérique peut être d’un grand secours pour la recherche, le calcul
analytique demeurant ici très peu efficace [79]. Il serait toutefois imprudent de considérer
cette approche comme étant l’unique voie à emprunter, en effet la modélisation des
écoulements vient plutôt en complément des essais sur site ou sur maquette.

Lors d’une étude, la CFD intervient souvent en amont lors de la conception et évite alors
aux constructeurs de fabriquer de nombreux et surtout coûteux prototypes. Elle peut alors être
caractérisée de “prototypage virtuel”. En effet, un des principaux avantages du calcul
numérique est la possibilité de faire varier les paramètres géométriques, dynamiques ou
thermophysiques du problème traité en évitant la répétition d’expériences longues et lourdes à
gérer. Ensuite, plus en aval de l’étude, elle peut être utile à l’analyse d’avaries décelées sur
des équipements ou pour améliorer leur performance [79].

3.2 Quelques notions de base sur le CFD

Le CFD (« Computational Fluid Dynamics ») est une branche de la mécanique des fluides
qui utilise des méthodes numériques et des algorithmes pour analyser et résoudre des
problèmes qui impliquent des fluides en mouvement. Bref, les équations différentielles qui
gouvernent le transport de la masse, de la quantité de mouvement, des variables turbulentes et
de l'énergie sont résolues numériquement.

De nos jours, le CFD est un outil très puissant, utilisé souvent dans plusieurs domaines
industriels et de recherche. Dans certaines conditions, il peut compléter et même remplacer
des investigations expérimentales.

Dans le cas des problèmes dont le modèle mathématique n'est pas suffisamment développé
encore (il contient des approximations, des incertitudes - par exemple les modèles RANS de
turbulence), le CFD peut être utilisé seulement après une validation expérimentale. Cette
comparaison est nécessaire pour établir le degré d'agrément entre les résultats numériques et
la réalité.
Comparativement avec les investigations expérimentales, le CFD offre une série
d'avantages :
 Coût réduit, surtout quand le modèle numérique remplace un modèle physique de
grande dimension ou très compliqué.

46
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

 Vitesse : une simulation numérique peut être très rapide. Plusieurs configurations d'un
modèle peuvent être étudiées et comparées dans un seul jour. Une investigation
expérimentale prendrait beaucoup plus de temps.
 Des informations complètes: toutes les variables d'un problème (vitesses,
températures, pression, etc.) sont disponibles partout dans le domaine de calcul, alors
que, dans le cas d'une expérience, il y a plusieurs endroits inaccessibles pour des
instruments de mesure. Habileté de simuler des conditions difficiles à atteindre par des
expériences: des modèles de très petite ou très grande taille, des températures très
élevées ou très basses, des processus très lents ou très rapides.
 Possibilité d'idéaliser : dans certaines simulations on veut se concentrer sur quelques
paramètres essentiaux et éliminer d'autres qui ne sont pas pertinents.

3.3 L'analyse d'un processus par le CFD


L'analyse d'un problème par le CFD suppose plusieurs étapes :
 Le prétraitement :

 La définition de la géométrie d'intérêt : le domaine de calcul.


 La génération du maillage : la subdivision du domaine de calcul dans
plusieurs sous-domaines (cellules, volumes ou éléments - selon la méthode
de discrétisation).
 La sélection des phénomènes physiques qui doivent être modélisés.
 La définition des propriétés physiques des fluides et des solides.
 La spécification des conditions aux limites dans les sous-domaines situés
aux frontières du domaine de calcul.

 La résolution du problème :

 On établit les plus importants phénomènes physiques qui ont lieu dans le
domaine de calcul et on écrit les équations différentielles qui les décrivent.
 Ces équations différentielles sont ensuite transformées dans des équations
algébriques linéaires.
 Le système d'équations algébriques est résolu.
 II existe plusieurs techniques numériques de discrétisation et de résolution
de ce système d'équations. Les plus importantes sont les différences finies,
les éléments finis et les volumes finis.

47
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

 Le post-traitement :
 L'analyse des résultats.
 Les variables sont disponibles dans tous les sous-domaines de calcul.

Dans ce qui suit, nous allons insister davantage sur la technique des volumes finis parce
que les simulations pour ce projet de doctorat seront effectuées avec le code numérique Fluent
qui utilise cette méthode.

3.4 Equations gouvernantes


La mécanique des fluides est régie au plan macroscopique par les équations de Navier-
Stokes issues des principes de conservation habituels de la mécanique : conservation de la
masse et de la quantité de mouvement. Dans le contexte aérodynamique et du vent à basse
altitude, ces équations se simplifient :
• les vitesses rencontrées sont largement inférieures à la vitesse du son et la masse
volumique de l'air est supposée constante. C'est l'hypothèse d'incompressibilité ;
• la température de l'air est constante ;
• l'air est un gaz léger dont le poids propre est négligé devant les autres forces.

Ces équations sont complétées par une loi de comportement du fluide. L'air sera considéré
comme un fluide newtonien. Cette loi de comportement suppose une relation linéaire entre les
contraintes de cisaillement et le gradient de vitesse, via la viscosité µ qui traduit les effets de
frottement interne au fluide. Toutes ces hypothèses permettent d’obtenir les équations de
l'aérodynamique basse vitesse.

Les équations de Navier-Stokes sont réduites alors à l'équation de continuité et de la


quantité de mouvement.

Dans le cas où le bilan d’énergie n’intervient pas (fluide en écoulement incompressible, par
exemple), l’écoulement est régi par l’équation de continuité (bilan de masse) :

( ) (3.1)

La loi de conservation de quantité de mouvement traduite par les équations de Navier


Stokes exprime tout simplement la loi fondamentale de la dynamique à un fluide Newtonien.

Les équations de quantité de mouvement écrites suivants xi (i =1, 2,3) sont :

( ) (3.2)

48
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.5 Décomposition statique

Pour résoudre ce système une approche statique est utilisée. Les grandeurs caractéristiques
instantanées de l’écoulement turbulent seront décomposées selon les règles de Reynolds
comme suit : le premier représente le mouvement d’ensemble et le second le mouvement
fluctuant, soient :

avec :
avec : (3.3a)

En général : la quantité f(x, t) est décomposée en deux parties distinctes :

(3.3b)

: est la partie moyenne,


: est la partie fluctuante.
Remarque : la partie fluctuante est centrée :

3.5.1 Règles de Reynolds

En utilisant les règles dites « règles de Reynolds Hinze (1975) qui sont les suivants:

(3.4)

3.5.2 Les tensions de Reynolds


Le formalisme des règles de Reynolds conduit en prenant la moyenne de chaque équation
aux équations de Reynolds.

( ) ( ) ( ) ( ) ( ( )) (3.5)

49
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

On moyenne ensuite ces équations et après calcul, on retrouve l’équation de continuité et


celle de chaque celle de Navier-Stokes moyenné.

3.5.3 Equation de continuité :(conservation de la masse)

(3.6)

3.5.4 Equation de transport de quantité de mouvement

( ) ( ) (3.7)

Avec :

 Terme convectif : ( )

 Effet de la pression :

 Contrainte visqueuse :

 Contrainte de Reynolds : ( )

Les équations de Reynolds moyennées obtenues font apparaître un nombre d’inconnues

Supplémentaire ( ) d’où la nécessité d’un modèle de turbulence afin de fermer le système

d’équation à résoudre.

3.6 Quelques notions de turbulence


L'écoulement turbulent est caractérisé par des fluctuations rapides et aléatoires des vitesses
des particules. Générés par ces fluctuations, des tourbillons apparaissent et disparaissent dans
la masse du fluide. La parution initiale de la turbulence est déterminée par les instabilités dues
aux gradients de vitesse dans l'écoulement, instabilités amplifiées avec l'augmentation du
nombre de Reynolds.

Par rapport à un écoulement laminaire, les fluctuations fournissent un mécanisme


supplémentaire pour le transfert d'énergie et de quantité de mouvement. Dans le régime
laminaire d'écoulement, les particules se déplacent de manière ordonnée en suivant les lignes
de courant et le transfert d'énergie et de quantité de mouvement entre les lignes de courant est
assuré par la diffusion moléculaire. Dans le cas de l'écoulement turbulent, les fluctuations
entraînent le mouvement aléatoire des particules, des échanges entre différentes couches de

50
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

fluide et assurent le transport de masse, quantité de mouvement et de chaleur plus vite que par
la diffusion moléculaire. Le transfert thermique et le transfert de masse sont beaucoup plus
grands que dans le régime laminaire.

La turbulence est un processus en cascade. Elle est générée dans le noyau turbulent (la
couche extérieure - voir le paragraphe suivant) où les plus grands tourbillons apparaissent.
Ces tourbillons sont beaucoup plus énergétiques et efficaces dans le transfert des propriétés
que les tourbillons de petite taille et ils ont d'habitude une durée de vie plus élevée. Par
convection et diffusion (causées par le mouvement du fluide, par la diffusion moléculaire et
par les fluctuations de vitesses et de pression), l'énergie de ces tourbillons est transférée à
d'autres, plus petits. Dans certains cas, les tourbillons se transforment : leur taille peut
augmenter ou diminuer en temps. Dans le processus continu de transfert de l'énergie
turbulente, la base de la chaîne est constituée des plus petits tourbillons (en général près des
parois), qui dissipent sous forme de chaleur l'énergie turbulente reçue.

Le nombre de Reynolds Re constitue le paramètre déterminant pour l'effet d'échelle. Il


représente physiquement le rapport des forces d'inertie et des forces visqueuses exercées sur
une particule fluide, soit :

(3.8)

 : vitesse de l’écoulement général (non perturbe) (m /s)


 : distance au bord d’attaque de la plaque plane (m)
 : viscosité cinématique du fluide (m2/s)

Pour mesurer un effort sur une structure, respecter l'analogie de Reynolds revient ainsi à
respecter la proportion entre les forces de cisaillement liées à la viscosité, et les forces de
pression résultant de la vitesse du fluide. De fait, l'analogie de Reynolds introduit la similitude
sur les couches limites où s'exercent notamment les efforts de viscosité et d'autres
phénomènes plus complexes comme les décollements. Il permet en quelque sorte de garantir
que les efforts mesurés sur une maquette pourront s'extrapoler à la structure réelle.
L’intensité de turbulence Iu est le rapport entre la moyenne quadratique des fluctuations
de la vitesse u et la vitesse moyenne de référence Uref. L’intensité est généralement donnée en
pourcentage.

(3.9)

51
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Avec : ∫ ( )
On définit de manière identique les intensités de turbulence pour les composantes v et w de
la vitesse.
3.7 Classification des écoulements
Les écoulements autour des structures se classent en deux catégories principales qui sont
conditionnées par la forme générale des structures : profilées ou non profilées.

Figure 3.1 : Exemple d'un écoulement non décollé autour d'un profil d'aile [79]

Une structure profilée se caractérise par des formes arrondies, sans arrête vive, et une
dimension longitudinale très supérieure à son épaisseur transversale. Le bord de fuite, qui est
la partie arrière, est formé de manière à produire une terminaison sans surface perpendiculaire
à l'axe longitudinal. L'archétype en est le profil d'aile d'avion à faible incidence. L'écoulement
autour des parois et dans le sillage reste peu perturbé par la présence de la structure comme
schématisé figure 3.1. On dit dans ce cas que l'écoulement est non décollé, c'est à dire que la
vitesse du fluide au voisinage des parois tend à leur rester globalement parallèle.

Figure 3.2 : Exemple d'un écoulement décollé autour d'un cylindre carré (champ de
vitesse moyenne). [79]
Dans le cas des structures soumises au vent, les formes ne sont a priori pas spécialement
dessinées selon des critères liés aux écoulements. Elles comportent souvent des arêtes vives et
leur forme générale s'éloigne du profil d'aile idéal. En particulier, le bord de fuite comporte un
culot produisant un sillage important comme schématisé figure 3.2. Au voisinage des parois,
la vitesse peut subir de très fortes perturbations jusqu'à présenter une inversion de sens sous la

52
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

forme de tourbillons. On dit dans ce cas que la couche limite est décollée parce que
l'écoulement principal ne semble plus adhérer à la paroi.

Cette notion de décollement est fondamentale pour appréhender certains phénomènes tels
que le détachement de tourbillons ou bien le décrochage. On peut classer les décollements de
couche limite en deux catégories, selon que la paroi est à surface courbe ou bien à arêtes vives
(figure 3.3). Pour les parois arrondies, le point de décollement est situé à une position qui est
souvent instable dans le temps et l'espace.

Figure 3.3 : Deux types de décollement de couche limite [79]

Dans le cas d'une forme anguleuse, le décollement va au contraire se produire


invariablement sur l'arrête. Notons aussi qu’une imperfection de surface placée sur une forme
courbe agit comme une arrête en fixant le point de décollement sur cette imperfection.

En résumé, on peut donc classer les structures en deux catégories aérodynamiques assez
distinctes :
• les formes profilées, autour desquelles les écoulements restent attachés, mais qui sont
exceptionnelles dans le domaine des structures soumises au vent et sont principalement
utilisées en aéronautique.
• les structures non profilées qui produisent à leur voisinage des écoulements très perturbés
à cause des décollements. Elles représentent la très grande majorité des ouvrages d’art et
de génie civil.

3.8 Définition des actions de pression et de frottement


L'action de la pression s'effectue en vertu du principe de Cauchy selon la normale à la
paroi et proportionnellement à la pression statique p. L'effort élémentaire de pression dF
exercé sur un élément de surface ds de vecteur normal unitaire N s'écrit simplement :

53
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ (3.10)

Le signe moins est conventionnel et dépend du sens choisi pour le vecteur ⃗ . En pratique
la pression est rendue adimensionnelle. Comme elle dépend de la vitesse de l'écoulement, on a
coutume de la présenter sous la forme d'un coefficient de pression noté CP donné par :

(3.11)

Les valeurs de référence utilisées sont des grandeurs moyennes généralement prélevées à
l'amont de la maquette par exemple à l'aide d'un tube de Prandtl. La pression de référence
choisie en pratique est souvent la pression statique en amont. Ainsi, un coefficient de pression
ne pourra jamais avoir une valeur supérieure à 1 car en appliquant le théorème de Bernoulli en
stationnaire, la valeur maximale possible de P est la pression d'arrêt P0 ce qui donne bien un
coefficient au maximum égal à 1.

A l’arrière d’une structure non profilée, le coefficient de pression est négatif, sans borne
inférieure en théorie. La traînée de ce type de structure est principalement occasionnée par
cette forte dépression que l’on appelle l’effet de culot.

Le coefficient de pression est un paramètre relativement indépendant de la vitesse de


l'écoulement lié uniquement à la géométrie de la structure. Mais il peut dépendre du nombre
de Reynolds à cause notamment des variations de position des points de décollement et de
recollement de couche limite sur les structures non profilées. C’est le cas sur un cylindre
circulaire comme illustré figure 3.4.

Figure 3.4 : Coefficient de pression autour d’un cylindre circulaire.


○, Re =105 ; Δ, Re = 36 105 [79]

54
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

L'action de la pression ne représente pas la totalité de l'effort exercé localement par l’air
sur la surface d’une paroi solide. En effet, l'écoulement d'un fluide visqueux produit une
couche limite caractérisée par un gradient de vitesse à la paroi. Ce gradient est selon
l'hypothèse d'un fluide newtonien linéaire avec les contraintes de cisaillement qui en
découlent. Il s'ajoute donc à l'effort de pression, normal à la paroi, un terme de frottement,
tangentiel qui est dû à la viscosité du fluide. On définit ainsi le coefficient de frottement par :

(3.12)

Où τw est la contrainte tangentielle à la paroi. En pratique pour les structures non profilées,
ce terme de frottement est négligeable devant l'action de la pression. L’ordre de grandeur des
coefficients de frottement est de 10-2, à comparer à 1 pour des coefficients de pression (cf.
figure 3.5).

Figure 3.5 : Coefficient de friction autour d’un cylindre circulaire à Re=36 105 [79]

Les écoulements turbulents à la proximité des parois solides sont composées de deux zones
principales : la couche intérieure et la couche extérieure appelée aussi « noyau turbulent ». A
son tour, la couche intérieure a une structure stratifiée Çengel et al. [83]; elle comprend trois
sous-couches : laminaire, tampon et logarithmique.

55
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Figure 3.6 : Le cycle de vie de l'énergie turbulente [79]

L'écoulement est complètement dominé par la viscosité du fluide dans la sous-couche


laminaire et dévient graduellement turbulent dans les autres deux sous-couches. Dans la sous-
couche intermédiaire (sous-couche tampon), les effets de la viscosité et de la turbulence ont
approximativement le même poids et vers l'extrémité supérieure de la sous-couche
logarithmique, l'écoulement devient complètement turbulent, inaffecté par la viscosité.

Figure 3.7 : La structure de la couche limite turbulente [79]

Des relations entre la vitesse et la distance par rapport a la paroi (« wall laws ») ont été
établies pour ces régions Çengel et al.[83]:

 Sous-couche laminaire : u+ = y+ (3.13)

56
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

 Sous-couche logarithmique : (3.14)

Où :

 u+ = - vitesse adimensionnelle

 u - vitesse locale du fluide

 √

 - contrainte de cisaillement à la paroi


 ρ - densité du fluide

 - distance adimensionnelle par rapport à la paroi

 y - distance par rapport à la paroi


 v - viscosité cinématique du fluide

 Couche extérieure :
En s’éloignant de la paroi l’écoulement devient moins sensible à la viscosité moléculaire
du fluide et ne dépendra plus directement de celle-ci. En fait il fut établit que la déviation de
la vitesse de l’écoulement est fonction de la distance à la paroi et de l’épaisseur de la couche
limite turbulente :
umax  u  y  1  y 
   A
u   (3.15)
Avec :
A : est une constante
 : étant l’épaisseur de la couche limite.
Cette dernière équation est appelée "loi déficitaire" ou encore "loi de sillage". Elle est

valable à partir de y  500 .
Sur la (figure 3.7), le profil semi-logarithmique de vitesse illustre les différentes zones
décrites ci-dessus.
En termes de distance adimensionnelle y+ Fluent [82], les limites approximatives des
couches présentées sont:

 Sous-couche laminaire : y+ < 1... 5


 Sous-couche tampon : y+ < 30
 Sous-couche logarithmique : y+ < 300

57
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.9 Une brève présentation des modèles de turbulence


Les modèles de turbulence peuvent être groupés en deux catégories, selon la manière de
calcul des quantités turbulentes : les simulations numériques directes (DNS) et les modèles
RANS (« Reynolds Averaged Navier-Stokes Equations »).

Les approches DNS sont des modèles pour simuler les écoulements turbulents en temps et
espace directement. Ils représentent les plus précises méthodes de simulation : les équations
de Navier-Stokes sont résolues sans approximer les quantités turbulentes par une somme entre
la moyenne temporelle et des fluctuations. En fait, par une simulation directe on évite toute
approximation, sauf la discrétisation numérique du domaine d'écoulement, dont les erreurs
peuvent être estimées et calculées. On obtient ainsi tous les détails possibles de l'écoulement,
en temps et espace. Les résultats obtenus sont équivalents à une expérience dans un
laboratoire et, en plus, par une technique non-intrusive Ferziger et Peric [84], Wilcox [85].
L'inconvénient de ces modèles est qu'ils demandent une énorme puissance de calcul,
inaccessible surtout pour des géométries grandes et compliquées. Pour cette raison, des
modèles hybrides (combinaisons entre des méthodes DNS et RANS) ont été développées, par
exemple les modèles LES (« Large Eddy Simulation ») ou DES (« Detached Eddy Simulation
»). Ils représentent un compromis -sont moins précis que DNS, mais plus précis que les
modèles RANS.

Les approches RANS consistent d'une résolution des équations gouvernantes en termes de
variables moyennes et en modélisant les quantités turbulentes. Selon le degré d'approximation
de ces quantités, il existe : des modèles algébriques, des modèles à une équation par exemple
Spalart-Allmaras), des modèles à deux équations (par exemple k-ε, k-ω, etc.), des modèles à
quatre équations (v2-f), des modèles à sept équations (RSM - Reynolds Stress Models). Dans
ce travail on va considérer seulement des modèles RANS. Ils présentent l'avantage d'être plus
économiques de point de vue des ressources de calcul, mais moins précis que la DNS, parce
que tous ont certains termes modélisés (approximés). Pour illustrer, on mentionne que le
nombre de nœuds de calcul du domaine devrait être proportionnel à Re9/4 Hoffmann et
Chiang, 2000[86], et le nombre de pas temporels est proportionnel à Re3/4 Pope [87]. Pour un
nombre de Reynolds de 2000,
Dans un écoulement turbulent, les vitesses, la température, la pression locales (et la densité
locale dans le cas des fluides compressibles) subissent en temps des fluctuations autour de
leurs valeurs moyennes. Par la suite, les tourbillons paraissent et disparaissent et à chaque
instant de temps, la structure de l'écoulement est différente, mais autour d'une structure

58
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

moyenne, stable. Ce principe est illustré dans la figure 3.8. L'idée derrière les modèles RANS
est de « capter » cet écoulement moyen, en faisant une approche statistique. Ainsi, cet
écoulement fluctuant est équivalent (en termes d'effets : forces exercées, quantité de chaleur
transférée, pertes de pression, etc.) à un écoulement moyen où les fluctuations ne sont pas «
visibles », mais leurs effets se font ressentir (forces exercées, quantité de chaleur transférée,
pertes de pression, etc.). Une illustration suggestive est présentée dans la figure 3.8 Iaccarino
[88].

En régime permanent, ces quantités moyennes sont obtenues en considérant la moyenne


temporelle sur un intervalle de temps T suffisamment ample. En régime transitoire on doit
appeler à la moyenne d'ensemble, qui est en fait une moyenne arithmétique des valeurs de la
quantité respective (pour un certain moment de temps) obtenues en répétant la même
expérience dans des conditions similaires.

Cette approximation peut fournir des informations adéquates et suffisantes sur les
écoulements turbulents, en évitant de prédire les effets de chaque et de tous les tourbillons.
Pour des applications industrielles et, dans certains cas, pour la recherche, les quantités
moyennes fournies par les modèles RANS sont satisfaisantes.

Figure 3.8 : Les fluctuations de la composante u de la vitesse en régime permanent (à


gauche) et en régime transitoire (à droite). [79]

59
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Figure 3.9 : Comparaison entre l'écoulement instantané et l'écoulement moyen [79]

Dans un écoulement turbulent, toute propriété ( fluctue en temps autour de sa moyenne et


peut être définie comme la somme de la valeur moyenne et de la fluctuation.

̅ ́ (3.16)

En remplaçant, dans les équations de continuité et de conservation de la quantité de


mouvement pour le régime laminaire, les variables définies avec l'équation (3.16), la
moyenne des fluctuations est nulle, mais la moyenne des carrés des fluctuations et les produits
de ces fluctuations ne sont pas nuls.

Les équations obtenues sont similaires aux équations de conservation de la quantité de


mouvement pour le régime laminaire, à l'exception de six termes supplémentaires, qui
s'appellent « les contraintes de cisaillement de Reynolds » :

̅̅̅̅, ̅̅̅̅, ̅̅̅̅̅, ̅̅̅̅̅̅̅, ̅̅̅̅̅̅̅, ̅̅̅̅̅̅̅ (3.17)

Si on fait le bilan, le système d’équations gouvernantes est formé de quatre équations


(l'équation de continuité et trois équations de conservation de la quantité de mouvement) et
dix inconnues : ̅ , ̅ , ̅, ̅ et les six contraintes de Reynolds. Cela s'appelle « le problème de
fermeture ». Il faut donc trouver des relations pour calculer les six termes supplémentaires.
Boussinesq (1877), en se basant sur l'analyse dimensionnelle, a suggéré que les contraintes
de Reynolds soient calculées avec des relations similaires à celles utilisées pour les
contraintes de cisaillement en régime laminaire, de forme :

̅̅̅ ̅̅̅
̅̅̅̅̅̅̅ ( ) (3.18)

60
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

La viscosité turbulente (« eddy viscosity ») est un scalaire, une constante de


proportionnalité entre les contraintes de cisaillement de Reynolds et le taux de déformation.
Par rapport à la viscosité dynamique moléculaire µ, qui est une propriété physique du fluide et
peut être mesurée, la viscosité turbulente est une propriété de l'écoulement et doit être
modélisée. Elle dépend des conditions d'écoulement et varie avec la position dans le fluide.

L'approximation de Boussinesq est utilisée dans tous les modèles RANS, sauf les modèles
RSM. En exprimant les six inconnues qui forment le tenseur des contraintes de Reynolds à
l'aide de cette approximation, le problème est réduit à déterminer une seule inconnue qui est la
viscosité turbulente. Le système d'équations gouvernantes devient ainsi un système de quatre
équations à cinq inconnues. Pour pouvoir le résoudre, il faut déterminer . Dépendamment
du modèle de turbulence RANS choisi, la viscosité turbulente est exprimée en fonction d'une
ou plusieurs autres paramètres qui peuvent être :
 une longueur lmix (« mixing length ») pour les modèles algébriques
 une viscosité cinématique modifiée pour le modèle à une équation Spalart-Allmaras
 l'énergie cinétique turbulente k et le taux de dissipation de l'énergie cinétique
turbulente ε pour le modèle à deux équations k-ε
 l'énergie cinétique turbulente k et le taux de dissipation de l'énergie cinétique
turbulente spécifique ω pour le modèle à deux équations k-ω

Dans le cas du modèle RSM, il y a une équation pour chaque contrainte de cisaillement de
Reynolds. Toutefois, dans ces équations, certains termes sont modélisés.
En général, tous les modèles RANS « souffrent » de plusieurs problèmes, parce que la
modélisation de certains termes fait appel à des « artifices » de calcul et à des hypothèses
irréalistes, par exemple l'hypothèse de l'isotropie de la viscosité turbulente.

Dans le cas particulier des modèles k-ε et RSM, les équations de turbulence sont valables
juste dans le noyau turbulent. Elles ne sont pas valides et ne peuvent pas être intégrées
jusqu'aux parois sans un traitement spécial. Dans cette région, le système d'équations
différentielles gouvernantes devient instable numériquement parce que plusieurs termes des
équations tendent vers zéro, mais à différents taux de décroissance Hoffmann et Chiang [86],
Davidson [89]. Ce problème peut être traité de deux manières différentes : soit en utilisant des
modèles de faible nombre de Reynolds (« Low-Re models »), soit des fonctions de paroi («
Wall functions »).

61
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Les modèles « Low-Re » font appel à des fonctions d'amortissement (« damping functions
») pour "atténuer" certains termes dans les équations de k et ε dont le comportement ne
coïncide pas avec celui théorique. C'est-à-dire, on compare les équations exactes et
modélisées et on « aide » certains termes des équations modélisées à se comporter comme
dans les équations exactes. Certains auteurs, par exemple Ciofalo et al. [90], ont trouvé qu'ils
n'étaient pas capables de prédire les paramètres de l'écoulement dans la géométrie complexe
des canaux étroits et ondulés et présentent également l'inconvénient de demander beaucoup de
ressources de calcul et d'être instables dans la convergence.

Dans ce travail nous allons utiliser l’un de ces fonctions de paroi adaptée au cas étudié. Ces
fonctions représentent une collection de lois semi-empiriques pour les inconnues du système
d'équations gouvernantes du problème étudié : les vitesses moyennes, la température dans le
cas d'un problème avec transfert de chaleur et pour les quantités turbulentes (par exemple k et
ε). Ces lois sont basées sur la théorie de la couche limite. En fait, par cette méthode, les
équations pour l'écoulement, pour le transfert de chaleur et pour la turbulence sont intégrées
jusqu'à une distance y = yp (le point P se trouve dans la sous-couche logarithmique) par
rapport à la paroi. Les régions de faible nombre de Reynolds 0 < y < yp (les sous-couches
laminaire et tampon) ne font pas partie du domaine de calcul. Pour trouver les valeurs des
variables dans le point P, on suppose des profils pour ces variables, par exemple une
corrélation logarithmique pour les vitesses.

Si on utilise les fonctions de paroi, le maillage ne peut pas être raffiné aléatoirement près
des parois, les centroïds des mailles immédiatement voisines doivent être situés dans la sous-
couche logarithmique (30 < y+ < 300). Les fonctions standard conduisent à des résultats
acceptables pour un grand nombre de problèmes, mais elles ne sont pas recommandées dans
certaines conditions d'écoulement, qui s'éloignent des suppositions faites au cours du
développement du modèle, à savoir : des gradients de pression forts ou opposés à
l'écoulement, s'il y a du décollement et rattachement de la couche limite, des écoulements
tridimensionnels complexes (par exemple rotationnels), des écoulements turbulents à faible
nombre de Reynolds, etc.

A part les "standard wall functions", il existe plusieurs types de fonctions de la paroi
comme les fonctions de la paroi de non-équilibre (« non-equilibrium wall functions -
NEWF») et le traitement de la paroi amélioré (« enhanced wall treatment - EWT»).

62
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Les NEWF ont été conçues pour améliorer les résultats des fonctions standard, qui ne
donnent pas de bons résultats pour les phénomènes qu'on vient de mentionner. Leur utilisation
mène à des améliorations, particulièrement au niveau du coefficient de frottement et du
nombre de Nusselt pour des écoulements complexes qui impliquent du décollement et
rattachement de la couche limite ou s'il y a des gradients de pression forts ou opposés à
l'écoulement Fluent [82].

Le EWT représente une méthode plus complexe, qui consiste dans l'utilisation d'un modèle
de turbulence à deux zones et l'application des fonctions de la paroi améliorées. Ainsi, le
domaine de calcul est divisé en deux zones : une zone affectée par viscosité (à la proximité de
la paroi) et une autre zone - le noyau turbulent. La séparation dans deux zones peut être basée
sur le nombre de Re local ou sur la distance adimensionnelle y+. Cette séparation est
adaptative et dynamique: c'est-à-dire la taille et la forme des régions se modifient (s'adaptent)
pour chaque problème et, pour le même problème, durant les itérations, en fonction des
conditions d'écoulement. Deux modèles de turbulence seront utilisés : par exemple, dans le
cas de l'utilisation du modèle k-ε, le modèle k-ε complet sera utilisé pour la région turbulente
externe et un modèle simplifié (typiquement un modèle à une seule équation) dans la région à
proximité de la paroi. Les fonctions de la paroi améliorées consistent de la fusion graduelle
(en fonction de la distance par rapport à la paroi) entre les lois pour les sous-couches
laminaire et logarithmique (équations (3.13) et (3.14). L'expression de la loi est en fait une
somme de deux termes pondérés en fonction de la distance, un pour laminaire et un terme
turbulent. Ce traitement de la paroi a été conçu pour des géométries compliquées où
l'épaisseur de la couche limite varie considérablement et il peut être appliqué pour tout
maillage : fins (y+ < 1 ...5), grossiers (30 < y+ < 300). Il doit aussi ne pas donner des erreurs
excessives pour des maillages de faible qualité (trop grossiers et intermédiaires (5 < y+ < 30))
Fluent [82]. Il est recommandé pour des écoulements à faible nombre de Reynolds et / ou qui
impliquent des phénomènes complexes à la proximité des parois.

3.10 Procédures de la simulation CFD

3.10.1 Résolution des équations gouvernantes par la technique des volumes finis
Le premier pas dans l'application de la méthode des volumes finis est de créer le maillage
du domaine, c'est-à-dire de diviser le domaine de calcul en plusieurs volumes de petite taille,
qui entourent les nœuds du maillage.

63
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Pour un problème d'écoulement de fluide et transfert de chaleur, les équations


différentielles gouvernantes sont celles de la conservation de la masse, de la conservation de
quantité de mouvement, de l'énergie et les équations de transport pour les quantités
turbulentes. Pour chaque inconnue (propriété) Φ, l'équation gouvernante respective peut être
écrite sous la forme suivante
Patankar [80], Versteeg et Malalasekera [81]:

( )
( ⃗) ( ) (3.19)

Dans cette équation, les termes représentent :


 Φ - inconnue (propriété) de l'équation par exemple les composantes du vecteur de
vitesse selon les axes X, Y, Z pour les équations de conservation de la quantité de
mouvement ou la température pour l'équation de l'énergie).
 ρ - la densité du fluide ;
 ⃗ - le vecteur de vitesse.
 Г - le coefficient de diffusion pour l'équation respective (par exemple la viscosité
dynamique pour les équations de conservation de la quantité de mouvement ou la
conductivité thermique pour l'équation de l'énergie).
 SΦ - terme source.

L'idée principale derrière cette méthode est de résoudre toutes ces équations différentielles
en les transformant dans un système d'équations algébriques linéaires, une pour chaque
volume fini. La procédure de transformation des équations consiste dans une intégration
suivie d'une transformation en différences finies. On obtient, dans le cas le plus complexe
(tridimensionnel et en régime transitoire), des expressions dans lesquelles la valeur d'une
variable Φ dans un nœud P dépend des valeurs de Φ dans les nœuds immédiatement voisins.
La forme contractée de ces expressions est :

∑ (3.20)

Où:
 ap, anv - les coefficients des termes Φ dans le nœud P, respectivement dans les nœuds
voisins (indice « nv »). Ce sont des constantes dont l'expression mathématique dépend
des propriétés physiques du fluide, des dimensions géométriques des volumes, de la
position des centroïds des volumes par rapport aux faces des volumes, etc.

64
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

 bs - un terme source qui tient compte de la génération de la propriété Φ dans le volume


respectif.
Les expressions des coefficients ai dépendent du problème particulier étudié : elles sont
différentes par exemple pour des équations qui incluent des termes de diffusion et convection
de Φ par rapport à des équations qui incluent seulement le phénomène de diffusion. Pour un
problème qui implique seulement de la diffusion, une formulation centrée des coefficients ai
est acceptable : c'est-à-dire on peut considérer que tous les nœuds voisins influencent
également le nœud central P. Par contre, pour des problèmes de convection, la valeur d'une
propriété Φ dans un nœud P n'est pas influencée avec le même poids par tous les nœuds
voisins, les plus grands poids doivent appartenir aux nœuds situés en amont et la formulation
centrée peut mener à des résultats irréalistes et, parfois, même à la divergence de la solution.

Pour ce genre de problèmes complexes, qui impliquent de la diffusion et de la convection,


il existe plusieurs schémas pour écrire ces coefficients, parmi lesquels :

 Le schéma décentré en amont (« upwind ») de premier ou deuxième ordre.


 Le schéma en loi de puissance (« power law »).
 Le schéma hybride.
 Le schéma QUICK ("Quadratic Upstream Interpolation for Convective Kinetics").

Ces schémas ont de différents degrés de précision et on a observé que chacun est
approprié pour certains types de maillages et d'écoulements, Fluent [82].
Les équations du système 3.19 sont couplées, c'est-à-dire les mêmes inconnues
paraissent dans plusieurs équations et les équations doivent être résolues simultanément. Ce
système est apparemment prêt à être résolu : on a n équations et n inconnues.

Certains auteurs Patankar [80], Versteeg et Malalasekera [81], ont montré que la
principale difficulté dans la résolution de ce système est le fait qu'il n'existe pas d'équation
pour calculer directement la pression. La pression est incluse dans les termes source des
équations de quantité de mouvement. C'est à cause de cela qu'on parle du couplage pression-
vitesse.
Pour traiter ce couplage, plusieurs algorithmes ont été développés, parmi lesquels on
cite SIMPLE, SIMPLER, SIMPLEC, PISO, etc. Tous les algorithmes de couplage pression-
vitesse consistent de certaines procédures itératives (plusieurs pas de calcul sont répétés
jusqu'à ce que les variables tendent vers leurs valeurs finales).

65
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Pour exemplifier, on présente ici le schéma de l'algorithme SIMPLE (« Semi-Implicit


Method for Pressure-Linked Equations »), qui a été développé par Patankar et Spalding [80], :

1. Supposer un champ de pression initial p*


2. Résoudre les équations discrétisées de conservation de la quantité de mouvement
pour obtenir u*, v* et w*
3. Calculer une correction p"
4. Calculer le champ de pression corrigé p = p*+ p " et les vitesses corrigées u, v et w
(u = u*+ u"; v = v*+ v"; w = w*+ w"). Les corrections u", v" et w" sont calculées à
partir du champ de pression corrigé.
5. Résoudre les autres équations de transport pour les propriétés Φ (si elles
influencent l'écoulement ; sinon - on les calcule après avoir obtenu le champ de
vitesses)
6. Retourner au pas 2, en considérant la pression obtenue p comme nouvelle pression
supposée (p* = p)

66
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Hypothèse de départ:

Propriétés physiques du fluide

Résolution des équations discrétisées de la quantité


de mouvement

Résolution de l'équation de correction de la pression (à


partir de l'équation de conservation de la masse)

Correction des pressions et des vitesses

Résolution des autres équations de


transport (turbulence,…)

Non Convergenc
e

Oui

FIN

Figure 3.10 : Schéma représentatif de l'algorithme SIMPLE

67
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.10.2 Discrétisation des équations de transport


Les équations précédentes peuvent être écrites sous la forme généralisée suivante
(Patankar, [80]) :

    
x j
  u j       S
x j  x j 
(3.21)

ou encore :

        
 U    V     W               S (3.22)
x y z x  x  y  x  z  x 

Considérons le volume de contrôle sur la figure (3.11).

W w P e E

s
Volume de contrôle

S
y

Figure 3.11 : Volume de contrôle pour un écoulement bidimensionnel.

L’intégration de l’équation (3.22) sur le volume de contrôle de la figure (3.11) donne :

J e  J w  J n  J s   S dV (3.23)
V

où les indices e , w , n , s , indiquent que les quantités correspondantes sont évaluées aux faces

est, ouest, nord et sud du volume de contrôle, respectivement, et les quantités J e , J w , J n et

J s sont les flux totaux intégrés sur les faces du volume de contrôle, où leurs expressions sont

donnés par:

68
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

n
     , e 
J e    U     dy   U e e  E  P   yns
s
x e  xEP 

n
    , w 
J w    U     dy   U  w w  P  W  yns
s
x  w  xWP  (3.24)

e
    , e 
J n    V     dx   V n n  N  P  xew
w
y e  xNP 
e
     , n 
J s    V     dx   U  s s  P  S  xew
w
y  s  xPS 

La tâche la plus difficile dans l'évaluation de J e , J w , J n et J s est celle de

l’approximation des quantités e , w , n et s .

W P E

S
y

x
Figure 3.12 : Volume d’intégration de l’équation de continuité.

De la même façon, l’intégration de l’équation de continuité sur le volume de contrôle de la


figure (3.12) conduit à :

Fe  Fw  Fn  Fs  0 (3.25)

Où : Fe , Fw , Fn et Fs sont les flux de masse de l’écoulement à travers les faces du volume de


contrôle définis par :

69
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

Fe   U e yns
Fw   U  w yns
(3.26)
Fn   V n yew
Fs   U  s yew

L’intégration du terme source est obtenue en supposant que S est uniforme sur le

volume de contrôle.

 S dV  S
V
U  S PP (3.27)

Effectuons l’opération [(3.24) – (3.26).ϕp] et remplaçons le terme source par son


expression (3.27) dans l’équation (3.23), après quelques manipulations, on obtient :

 J w  FwP    J n  FnP    J s  FsP   SU  SPP (3.28)

On utilise de nouvelles notations D ( D représente la diffusion) définies par :

e
De  y
 xe ns
w
Dw  y
 xw ns
(3.29)

Dn  n xew
 yn
s
Ds  x
 ys ew
L’équation discrétisée complète peut alors s’écrire sous la forme :

aPP  aEE  aW W  aNN  aSS  b (3.30)


Cette équation peut être réarrangée comme suit :

aPP  
iN , S , E, W
aii  b (3.31)

70
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

où :
(| |) ⟦ ⟧

(| |) ⟦ ⟧

(| |) ⟦ ⟧

(| |) ⟦ ⟧

(3.32)

Pi est le nombre de Peclet défini pour les différentes faces par :

Fe Fw Fn Fs
Pe  ; Pw  ; Pn  ; Ps  (3.33)
De Dw Dn Ds

La fonction A  P  est choisie en fonction du schéma de discrétisation désiré.

3.10.3 Les critères de vérification de la solution numérique obtenue


La convergence d'un problème signifie que les variables impliquées ne changent plus
significativement, quel que soit le nombre d'itérations qui suit. Dans toute simulation
numérique, on établit des critères de convergence en termes de résidus. En général, on définit
un résidu pour chaque variable qui exige une équation dans le système d'équations
gouvernantes du problème.

Le résidu norme (« scaled residual ») pour une variable Φ est défini par l'équation 3.3. Si
on analyse l'équation 3.2, à partir de laquelle cette expression a été développée, on observe
qu'en fait le résidu est le rapport entre la somme du changement des valeurs de la variable Φ
entre deux itérations successives dans tous les nœuds du domaine et la somme des valeurs de
la variable Φ dans tout le domaine.

∑ [∑ ]
(3.34)
∑ [ ]

En général, des valeurs réduites des résidus nous indiquent que la solution change très
lentement avec le nombre d'itérations, ce qui pourrait être un indicateur de la convergence
(surtout une convergence qualitative, c'est-à-dire les principaux traits de l'écoulement sont
établis). Pourtant, dans certains cas, des résidus faibles ne signifient pas que la solution a
convergé, il faut également vérifier la conservation globale de certaines quantités (par

71
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

exemple la masse et l'énergie), parce que la convergence d'un problème signifie non
seulement la convergence qualitative, mais aussi une convergence quantitative, c'est-à-dire la
conservation de toutes les quantités doit être satisfaite dans tous les volumes du domaine. Par
la suite, la conservation globale (pour tout le domaine de calcul) de ces quantités doit être
satisfaite. Une autre possibilité de vérifier la convergence est de montrer que la solution
obtenue ne dépend pas des conditions initiales.

La première étape dans la résolution correcte d'un problème est la génération d'un maillage
adéquat. Chaque simulation demande certaines caractéristiques du maillage à la proximité des
parois, dépendamment des conditions aux limites, de la géométrie et du traitement de la paroi
choisi. Pour la même géométrie, il n'y a pas de maillage universel, pour tous les modèles,
laminaires et turbulents. Dépendamment du type d'écoulement rencontré, le maillage doit
posséder une certaine finesse non seulement au voisinage des parois, mais aussi dans le reste
du domaine, surtout dans les endroits où il y a des gradients forts des variables. Pour un
problème donné, on peut parler d'une optimisation du maillage, surtout dans les régions
éloignées des parois, parce que, en général, les résultats deviennent de plus en plus précis,
avec l'augmentation du nombre de nœuds. De l'autre côté, le temps de calcul croît également
avec le nombre de nœuds. Un optimum peut être trouvé en considérant le fait qu'à partir d'une
certaine densité de nœuds, les résultats ne changent plus significativement avec
l'augmentation du nombre de nœuds.

Pour un problème donné, il faut s'assurer que pour chaque maillage testé les coordonnées
+
y des centroïds des volumes de la première couche à côté les parois sont situées dans les
intervalles indiqués pour chaque modèle de turbulence. On doit également s'assurer d'avoir un
nombre suffisant de points dans chaque des sous-couches suivantes dans la direction vers
l'extérieur de la couche limite. Ensuite, la densité de nœuds dans le domaine doit être
augmentée jusqu'à ce qu'on observe qu'il n'y a plus de changement significatif au niveau des
variables les plus importantes pour le problème considéré. Il faut souligner que le raffinement
du maillage est l'outil principal dans le CFD pour augmenter la précision des simulations. Son
choix est très important, un maillage mal généré peut mener à la divergence du processus
itératif ou à une solution convergée, mais qui n'a pas de sens de point de vue physique.

L'utilisation du CFD doit être accompagnée d'une vérification pour prouver que la solution
obtenue en utilisant un modèle numérique est physiquement acceptable. On peut comparer les
résultats numériques avec :

72
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

 une solution analytique, si elle existe


 des résultats expérimentaux, pour observer la concordance
 d'autres solutions numériques existantes dans la littérature (déjà validées)

3.10.4 Notions du maillage


Le code de calcul "FLUENT" dans sa version 6.2 traites plusieurs types de maillages
structurés, non-structurés ou hybrides. Un maillage structuré est généralement composé de
mailles quadrilatérales en deux dimensions (2D ou maillage surfacique) et hexaédriques en
trois dimensions (3D ou maillage volumique), tandis qu’un maillage non-structuré va être
composé de mailles quadrilatérales ou triangulaires en 2D et hexaédriques ou tétraédriques en
3D. Dans un maillage hybride les mailles proches des parois sont des quadrilatères en 2D et
des hexaèdres en 3D et les mailles du reste du domaine sont des triangles en 2D et des
tétraèdres en 3D. En proche paroi, il est nécessaire d’avoir des mailles les plus petites
possibles pour bien modéliser les écoulements à cet endroit, cette particularité est d’autant
plus importante en régime turbulent, on l’appelle (l’inflation). En 3D, les mailles qui font les
liaisons entre les hexaèdres et les tétraèdres sont des prismes ou des pyramides. La figure 3.13
représente les différents types de maillage utilisé par notre code.

Figure 3.13 : Types de maillage utilisé par "FLUENT"[82]

73
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.10.5 Qualité du maillage


Avant de poursuivre et de simuler des écoulements avec un maillage, il est nécessaire de
s’assurer de sa qualité. Ce dernier joue un rôle important dans la précision et la stabilité du
calcul numérique.

Sous "GAMBIT", la mesure de l’obliquité équiangle est normalisée comme suit [82] :

q  q q  q 
max  max e , e min  (3.35)
 180  qe qe 
où :

q max : le plus grand angle de la face ou de la cellule.

q min : le plus petit angle de la face ou de la cellule.

q e : angle d’une face ou cellule parfaitement régulière (60° pour un triangle), (90° pour un

carré). Notons que par définition 0  qe  1.


Pour que le maillage soit bien précis il est souhaitable de prend en considération la
variation de tailles entre deux cellules adjacentes n’excède pas 20%. Le maillage doit être
réalisé de sorte à minimiser la diffusion de l’erreur numérique.

3.10.6 Indépendance du maillage


Il est tout d’abord important de rappeler que le maillage peut être modifié dans la phase
de simulation à l’aide du code "FLUENT". On peut par exemple, faire une adaptation de
maillage à l’aide de l’option (adapt), selon divers critères permettant de définir des régions à
l’intérieur du domaine de calcul. L’adaptation n’est toutefois permise que sur la base d’une
première solution pour l’écoulement. L’indépendance du maillage a été réalisée en utilisant un
raffinement de solution adaptatif, puisque des cellules peuvent être rajoutées là où elles sont
nécessaires dans la grille après obtention des résultats de simulation. Le maillage initial a été
adapté en mettant plus de cellules dans les régions où le gradient de vitesse est plus élevé
qu’un niveau choisi. Ce processus a été répété jusqu’à ce que les résultats soient devenus
indépendants du maillage. En effet, il existe une manière pratique dans "FLUENT", qui
consiste en la surveillance de la valeur moyenne de certaines variables. Quand cette valeur
cesse de changer, on cesse les itérations sans devoir attendre jusqu’à la convergence itérative,
on adapte ensuite le maillage et on relance les itérations. La solution peut être considérée
indépendante du maillage quand la valeur moyenne cesse de changer entre les adaptations
[82].

74
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD

3.10.7 Traitement près des parois


Dans le code de calcul "FLUENT", il existe deux approches pour modéliser l’écoulement
près des parois (figure 3.14), l’une se base sur des formules semi empirique dites fonction de
paroi pour lier la couche complètement turbulente et la paroi sans compte tenir les autres
couches, l’autre consiste à raffiner le maillage de tel sorte que la distance entre le premier
nœud et la paroi soit inférieur à l’épaisseur de la couche visqueuse.

Région complètement
Couche Proche
de la paroi

turbulente

Approche de la fonction de paroi Approche du traitement près des parois

Figure 3.14 : Traitement près des parois dans le "FLUENT"[82]

75
• Modélisation du chauffage
passif par l’inertie thermique
de l’enveloppe d’un bâtiment
Chapitre 4
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

4.1 Introduction
Le moyen de réduire la consommation d’énergie d’un bâtiment tout en améliorant son
confort thermique est de choisir lors de la construction un matériau à forte inertie thermique.

L’inertie thermique est la propriété des matériaux de construction denses et lourds de


stocker l’énergie thermique pour la restituer ensuite progressivement. Plus l’inertie thermique
d’un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement. Les paramètres
déterminant l’inertie thermique d’un matériau de construction sont les suivants :

 La capacité thermique : C’est la faculté d’un matériau à absorber et à stocker de


l’énergie. Un matériau stocke d’autant plus d’énergie que sa capacité thermique est
grande.
 La conductivité thermique : C’est la propriété d’un matériau à transmettre plus ou
moins facilement de la chaleur d’un point à un autre de sa masse. Plus un matériau
stock ou déstocke de la chaleur rapidement, plus sa conductivité thermique est grande.
La sensation de froid est plus importante lorsque l’on touche un mur en béton que l’on
touche un panneau de bois car, dans le premier cas, la chaleur de la main transite
rapidement au travers du béton alors que dans le second cas, elle ne s’évacue que très
lentement vers le bois.
 La surface d’échange : L’importance de l’inertie dépend également de la grandeur de
la surface d’échange. Par exemple, à dimensions égales, un mur de refend intérieur a
deux fois plus de surface d’échange utile qu’un mur en contact avec l’extérieur.

4.2 L’inertie thermique d’un bâtiment


L’inertie thermique d’un bâtiment est sa à stocker puis, à restituer la chaleur de manière
diffuse. C’est-à-dire à résister aux variations thermiques extérieures, alternances de périodes
chaudes et froides sur des rythmes courts (entre le jour et la nuit) et sur des périodes longues
(rythmes saisonniers).

Quand l’inertie d’un bâtiment est forte, il se réchauffe et se refroidit lentement. Lors des
périodes de surchauffe (comme en été), l’inertie du bâtiment est une source de confort en
permettant de maintenir des températures fraîches à l’intérieur. Pour cela, il faut protéger du
rayonnement direct et ventiler la nuit les parois. On bénéficie alors d’une réserve de fraîcheur
pour les heures ensoleillées. De la même manière, l’énergie du chauffage en hiver ou des

76
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

apports solaires sont emmagasinés dans les murs. Cette particularité est exploitée par les
poêles de masse [99].

Figure 4.1 : La conception bioclimatique. [99]

4.3 Données de l’inertie thermique


Les propriétés nécessaires à l’inertie thermique sont la masse et la capacité thermique.
L’inertie thermique s’exprime en wattheure par mètre carré Kelvin Wh/m².K

L’inertie thermique d’une paroi se calcule par l’addition de l’inertie de ces composants
[99] :
I = (ρC matériau 1 x épaisseur du matériau 1) + (ρC matériau 2 x épaisseur du matériau 2)
+ (…)

Tableau 4.1 : Comparaison des performances d’inertie thermique d’une paroi de 20cm
d’épaisseur [99]

Type de matériau ρ Masse Capacité Épaisseur de Inertie de la paroi


volumique du thermique ρC la paroi
matériau
Unité kg/m³ Wh/m³.K m Wh/m².K
Mur en terre crue 1770 /1900 785 0.20 I = 157
monolithique
Mur en brique de 650 / 800 202 0.20 I= 40.4
terre cuite creuse
Parpaing de 850 / 950 250 0.20 I= 50
ciment

D’après ces données, les performances de la terre crue en inertie thermique sont 3 fois
supérieur à celle d’un mur en brique creuse ou d’un mur en parpaing de ciment.
Ses capacités thermiques se rapprochent d’autres matériaux monolithiques tels que le béton de
ciment. La valeur d’inertie est très proche voire supérieure pour le béton de ciment, car il

77
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

possède des constituants très semblables mais plus dense. La terre crue est donc l’un des
matériaux qui procure le plus de confort thermique par inertie.
4.4 Procédures de simulation numérique de l’inertie thermique d’un mur
Considérons un mur plan exposé en plein sud constitué d’un matériau homogène et
isotrope dont les dimensions latérales sont grandes devant son épaisseur e (cf. figure 4. 3). La
distribution initiale des températures est supposée uniforme ; sa face x = 0 est brusquement
mise en contact avec une variation du flux de chaleur (4.1) dû à l'ensoleillement hivernal (Moi
de janvier) de la zone sud-ouest Algérien figure 4.2, le ciel est considéré comme serein c.-à-d.
l'insolation directe relative est comprise entre 80 et 100 %, la face x = e est supposée
maintenue à une température Tin.
s(t) = 550. sin (π.t / 36000) = flux solaire (W/m²) (4.1)
Le temps (t) : étant exprimé en (s).
s : le flux solaire incident sur le mur en (W/m²)
36000 (s) = 10 (h) : le temps de l’ensoleillement. Ce qui correspond à la durée de jour en
hiver de la zone sud-ouest.

Figure 4.2 : Variation du flux solaire moyen hivernal (cas de Béchar)

La distribution instantanée des températures, T(x,y,t),est solution du système équations


différentiels (4.2). ( étant le domaine d’étude, dans le cas général c’est (x, y  ) :

78
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

    2  2 
  a   2  2 
 t  x y 
 0, H , t 
en  x  0  k   (4.2)
 x S

en  x  e  e, H , t   in



a  t  0  ( x, y,0)  0C

  t 
 S
 550  sin 
 36000 
; 0  t  36000 (4.3)

 S
0; 36000  t  86400 (4.4)

k
Où a  est la diffusivité thermique ; ρ, C et k sont respectivement la masse volumique,
 C
la chaleur spécifique et la conductivité thermique du matériau.

Tableau 4.2: Propriétés physique du matériau choisi pour la simulation


Béton plein
3
ρ (kg/m ) k (w/m.k) C (j/kg.k)
2150 1.65 1008

La durée de la simulation est d’une semaine. La résolution du système d’équations (4.2)


muni des conditions aux limites et initiales est discrétisée à l’aide de la méthode des volumes
finis, selon le schéma numérique du 1er ordre-implicite. Les équations du système algébrique
obtenues, ont été résolues par la méthode itérative de gauss-seidel.

s

Tin

Figure 4.3 : Modèle physique étudie

79
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

Afin de bien comprendre les phénomènes mis en jeu, nous allons, dans un premier temps,
étudié les paramètres qui influent sur l’établissement du régime périodique, la deuxième partie
est consacré au calcul du champ des températures du système en fonction de types de
construction ( lourde, moyenne et légère), dans la troisième et dernière partie de ce travail,
nous effectuons une étude comparative entre la chaleur instantanée transmise au travers le
mur et la chaleur restituée au local.

4.5 Résultats et discussions


4.5.1 Etablissement du régime périodique
L’évolution du champ des températures pour un type de construction lourde (cf. e ≥ 40 cm)
représentés dans figure 4.4, comporte deux phases successives, la phase transitoire qui dépend
fortement de l’état initial du système et la phase de régime périodique établi, indépendante de
l’état initial du système. La durée du régime transitoire dépend de la constante de temps  qui
est par définition la constante fondamentale du système thermique. Elle permet de prédire la
durée des phénomènes transitoires dont le système peut être le siège (on a montré que  ne
dépend que des caractéristiques physique du système (k, , C), de sa configuration et de ses
liaisons thermique (internes ou externes). En effet, on considère généralement qu’à partir de t
≥ 3 (cf. figure 4.4) les caractéristiques du champ thermique (amplitude et phase) n’évoluent
plus et sont indépendantes de l’état initial. L’importance relative de ces deux phases dépend
de la période P, si P   comme dans le cas d’une construction légère (cf. e  10 cm) figure
4.5, le régime périodique s’établit presque immédiatement et on peut négliger la phase
transitoire, au contraire si P   cette dernière s’étend sur plusieurs périodes.

4.5.2 Calcul du champ des températures


Les résultats de simulation représentée dans figure 4.6, figure 4.7 et figure 4.8 montrent
l’influence de l'ensoleillement sur les trois types de la construction (lourde, moyenne et
légère), la température de la face extérieure augmente par l’augmentation de l’épaisseur. La
température initiale de la paroi est de 0°C. La durée de la simulation est d’une semaine.
Lorsque le régime devient établi, la variation de cette température est aussi périodique,
amortie (stockée) et déphasée (retardée). La température de la face extérieure de la paroi
lourde est plus élevée et plus amortie que les autres parois (moyenne et légère). Par exemple
pour la paroi lourde, dans le régime périodique établi, la température de la face extérieure
varie de 21.23°C à 56.01°C, la température au milieu de la paroi varie de 14.96°C à 22.02°C.
Donc, l’amplitude du régime quasi stationnaire est de 17.39°C, (l’amplitude de la température

80
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

de la face extérieure du régime quasi stationnaire est calculée suivant: (Tmoy = (Tmax – Tmin)
/ 2). Pour le déphasage (retard), sa valeur est de 7h10min par rapport aux apports solaires
disponibles.

Figure 4.4 : Evolution du champ des températures – (cas e = 40 cm) (Etablissement du


régime périodique)

Figure 4.5 : Evolution du champ des températures – (cas e =10 cm) (Etablissement du
régime périodique)

81
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

Figure 4.6 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la


paroi, (cas - e = 10 cm)

Figure 4.7 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la


paroi, (cas - e = 20 cm)

82
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

Figure 4.8 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la


paroi, (cas - e = 40 cm)

4.5.3 Influence des apports solaires sur l’ambiance intérieure


Figure 4.9 représente l’évolution dans le temps de l'apport de chaleur dû à l'ensoleillement
dans le local avec ou sans inertie thermique : comparaison entre la chaleur instantanée
transmise au travers le mur et la chaleur restituée au local. Lorsque le régime devient établi, la
variation de cette chaleur (emmagasinée / restituée) est aussi périodique, amortie (stockée) et
déphasée (retardée). Par exemple pour la paroi lourde, dans le régime périodique établi, la
chaleur emmagasinée et restituée a l’intérieur du locale varie de 136.61 W/m² à 177.73 W/m²,
l’amplitude du régime quasi stationnaire est de 20.56 W/m², (l’amplitude de la chaleur
(emmagasinée / restituée) du régime quasi stationnaire est calculée suivant: (moy = (max –
min) / 2). Pour le déphasage (retard) de la chaleur (emmagasinée / restituée) par rapports
aux apports solaires, sa valeur est de 14h 28min pour la construction lourde, 9h 25min pour la
construction moyenne et 6h 46min pour la construction légère.

83
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment

Figure 4.9 : Evolution dans le temps de la chaleur (emmagasinée / restituée) en fonction des
apports solaires hivernaux pour les trois types de construction

4.6 Conclusion
Les résultats de simulation représentés dans ce chapitre 4, nous ont permis de voir
l’influence des différents paramètres sur la température de la surface extérieure et au milieu
de la paroi étudiée pour les trois types de construction (légère, moyenne et lourde) et de voir
ainsi l’évolution dans le temps de la chaleur restituée dans le local avec ou sans inertie
thermique. Pour que ce phénomène d'accumulation / restitution de chaleur soit possible, il faut
d'une part, favoriser l'utilisation des matériaux de construction lourds pour assurer
l'accumulation et d'autre part, garantir le contact entre ceux-ci et l'air frais de ventilation pour
évacuer la chaleur accumulée. Donc le but de la ventilation nocturne est de décharger au
maximum, durant la nuit, la chaleur accumulée dans le matériau du bâtiment et de permettre
une forte absorption de chaleur durant la journée. La construction légère est mal adapté au
climat de la zone étudiée par contre on assiste à une bon adaptation au climat pour la
construction lourde. Les résultats obtenus pour la zone du sud-ouest Algérien, cas de Béchar
utilisant un matériau lourd (inertie thermique) orienté en plein sud pour assurer un chauffage
passif du bâtiment, semblent intéressants d’appliquer un tel système.

84
• Modélisation d’un système de
chauffage passif de façade
adapté au climat saharien
Chapitre 5
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.1 Introduction
Dans ce qui suit, seront décrits la construction de la géométrie de chaque cas étudié, la
génération de son maillage ainsi que l’incorporation des conditions aux limites telles qu’elles
ont été élaborées dans « Gambit » et le solveur « Fluent ».

Les options de génération de maillage de GAMBIT offrent une flexibilité de choix. La


géométrie peut être décomposé en plusieurs parties pour générer un maillage structuré, sinon
GAMBIT génère automatique un maillage non structure adapté au type de géométrie
construite. Les défauts sont détectés à l’aide de son interface comportant plusieurs fenêtres
d’outils de création, génération, vérification du maillage du modèle étudié et l’incorporation
des conditions aux limites.

Dans le présent travail, GAMBIT offre cette possibilité de définir le couplage du système
de chauffage passif de façade et la pièce habitacle, créer un volume représentant le domaine
d’étude et générer son maillage.

5.2 Configurations étudiées

Les deux configurations géométriques traitées sont présentées ci-dessous :

5.2.1 Premier Cas : 2D L

ho
𝛗𝐒 Mur Trombe

g
Vitrage h H

Z hi

X δ e
Figure : 5.1 Configuration étudiée cas : 2D.

85
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.2.2 Deuxième Cas : 3D

ho H
φS Mur Trombe
g
Vitrag h
e

Z hi
Y J

X L
δ e
Figure 5.2 : Configuration étudiée cas : 3D.

Avec :
L = 5m ; H = 3m ; J = 4m ; h = 2.60m ;
δ = 0.20m ; e = 0.30m ; hi = 0.20m ; ho = 0.20m.

Notre modèle sert à décrire:


 Le phénomène physique de ‘la convection naturelle dans un local chauffé par un mur
Trombe ventilé’.
 Le fonctionnement d’un système de ‘chauffage passif par la technique d’un mur
Trombe ventilé’.
 Le comportement d’un système naturel de ‘chauffage passif par la technique d’un mur
Trombe ventilé’.
 Développer et optimiser un système de ‘chauffage passif par la technique d’un mur
Trombe ventilé’.

5.2.3 Principe de fonctionnement

L’air au contact de ce mur s’échauffe figure 5.2, s’élève, et pénètre dans le local à travers
des orifices en partie haut du mur. L’air intérieur, plus froid, est dégagé naturellement par les
orifices inférieurs. Ce parcours est appelé ‘thermocirculation’. Le chauffage du local est
obtenu principalement par convection sur la face interne du mur qui restitue la chaleur stockée
avec un certain déphasage, alors qu’un chauffage instantané est possible grâce à la

86
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

‘thermocirculation’. Des clapets sont placés devant les orifices inférieurs pour éviter une
circulation inverse la nuit.

5.2.4 Conditions théoriques

 Orientation du local en plein sud et en plein solaire (orientation optimale).


 Masse suffisante pour les murs et les dalles (inertie thermique).
 Isolation thermique des parois (pour éviter les pertes thermique).
 Disponibilités des protections solaires naturelles ou artificielles (pour éviter la
surchauffe).

5.3 Maillage
5.3.1 Précautions à prendre
Comme nous l’avons déjà souligné dans le chapitre 2, le nombre de Rayleigh est élevé
( ) et l’écoulement est transitoire entre laminaire / turbulent le long du mur Trombe.
On va donc utiliser un modèle de turbulence, les solutions sont plus dépendantes du maillage
et une attention particulière doit être portée sur la vérification a posteriori de la finesse du
maillage près des parois afin de s’assurer que tous les phénomènes sont capturés.

FLUENT propose trois méthodes pour traiter la turbulence près des parois : les fonctions
standard de parois (Standard Wall-Functions), les fonctions de parois non-équilibrées (Non-
equilibrium wall-function) et un traitement amélioré des lois de parois (Enhanced wall
treatment) [103].

Dans chacun de ces cas, une vérification a posteriori doit être faite afin de vérifier le
maillage.

Cela se fait en regardant les valeurs que prend y+ :

 Pour les Standard ou Non-equilibrium wall functions, il faut que chaque centre de
cellules soit situé dans la région log c'est-à-dire 30 < y+ < 300. Il est préférable de
s’approcher de la limite inférieure : y+ ∼30. Les équations adimensionnelles de la
vitesse et de la température sont exprimées par [103]:

(5.1)

* + (5.2)

Avec : (pour l’air), , P : est une fonction de Prandtl et le nombre


de Prandtl turbulent

87
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

 Dans tous les cas, il faut éviter un maillage trop fin car les lois de parois ne sont plus
valides dans la sous-couche visqueuse. Il est également préférable d’éviter la couche
"tampon" (buffer layer) c'est-à-dire y+ = 5∼30.

 Lorsqu’on utilise un traitement amélioré des parois (Enhanced wall treatment) avec
l’intention de résoudre la sous-couche laminaire, il est important d’avoir y+ de l’ordre
de (y+∼1). Cependant une valeur plus grande est acceptable tant qu’elle reste dans la
sous-couche visqueuse (y+ < 4 ou 5) [103].
(5.3)
(5.4)
 Spalding (1961) [117], a développé une équation (5.5), qui couvrira toute la gamme de
y+ en fonction de la vitesse adimensionnelle u+ (y compris la zone tampon).

* + (5.5)

Avec : ,

5.3.2 Maillage du modèle étudié cas 2D et 3D


Les constatations de la modélisation en bidimensionnelle (2D) ont été utilisées pour passer
ensuite à une modélisation en tridimensionnelle (3D) avec : (L = 5m ; H = 3m ; J = 4m ; h =
2.60m), tout en respectant les vraie dimensions du système étudie afin de mieux s’approcher
de la réalité et de cerner physiquement ce processus de chauffage passif du bâtiment.

Figure 5.3 : maillage du modèle étudié, Cas 2D.

Figure 5.4 : Qualité du maillage au niveau des ouvertures hautes et basses.

88
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.5 : maillage du modèle étudié, Cas 3D.

5.4 Modèle mathématique


5. 4.1Hypothèses simplificatrices
De façon à obtenir un modèle mathématique pour le phénomène physique étudie, on
adopte les hypothèses suivantes :
 L’écoulement est bidimensionnel (2D) dans le 1er cas et tridimensionnel (3D) pour le
2éme cas,
 Le fluide est newtonien et incompressible,
 Le régime de l’écoulement est instationnaire,
 L’écoulement engendré est transitoire entre laminaire/turbulent le long du mur
Trombe (paroi chaude),
 le transfert de chaleur par rayonnement est négligeable,
 Les propriétés physiques du fluide sont constantes hormis la masse volumique qui
obéit à l’approximation de Boussinesq dans le terme de la poussée d’Archimède.

5. 4.2 Critères de validité de l’approximation de Boussinesq


Gray et Giorgini [105] ont établi des critères de validité de l’approximation de Boussinesq.
Ces critères sont exprimés par les équations (5.6a), (5.6b) et (5.6c) avec h la hauteur de la
paroi et la différence de température entre la paroi et l’air ambiant, .
Les trois critères sont systématiquement validés dans le domaine du bâtiment [106].

 (5.6a)
 (5.6b)
 (5.6c)

89
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Pour notre cas :


 (5.7a)
 (5.7b)

 (5.7c)

Donc : les trois critères (5.7a), (5.7b) et (5.7c) sont systématiquement validés pour le
cas étudie.

5.4.3 Critères de validité de la transition laminaire/turbulent le long du mur


Trombe
Les critères de validité de la transition laminaire/turbulent dans le canal ou le long du
mur Trombe est donné par l’équation (5.7d) [78] :

ou (5.7d)

Dans notre cas : ;



et

Donc : pour notre cas, le critère (5.7d) est systématiquement validé, et la perturbation de
l’écoulement de l’air au niveau du vitrage est négligeable par rapport à la paroi chaude (mur
Trombe).

5.4.4 Equations du problème


Les équations qui régissent le problème traité, sont celles des écoulements turbulents et
incompressibles écrites en décomposition de Reynolds pour la vitesse, la pression et la
température, en une composante moyenne et un terme de fluctuation :
 (5.8)
 (5.9)
 (5.10)
Et exprimant respectivement la conservation de la masse, de la quantité de mouvement et
de l’énergie :

90
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

(5.11)

[ ( ) ] (5.12)

i = 1, 2, 3

( ) (5.13)

Avec:
̅ (5.14)

Les tensions de Reynolds et le flux de chaleur turbulent qui apparaissent


respectivement dans les équations (5.12) et (5.13) sont exprimés en fonction des champs
dynamiques et thermiques moyens comme suit [100] :

( ) (5.15)

(5.16)

Où : (xi, t) représente une viscosité cinématique turbulente.

 (5.17)

 , (pour l’air) [101] (5.18)

Pour fermer l’ensemble des équations de transport (5.11), (5.12) et (5.13), le modèle de

turbulence k-ε, (5.19) et (5.20) a été utilisé. Ce modèle a l’avantage de ne pas nécessiter des

temps de calcul très importants surtout pour des cas aussi simples que celui que nous
étudions.

Nous allons donc employer ce modèle de turbulence avec un traitement amélioré des lois
de parois (Enhanced wall treatment), avec l’intention de résoudre la sous-couche laminaire, il
est important d’avoir y+ de l’ordre (y+∼1). Cependant une valeur plus grande est acceptable
tant qu’elle reste dans la sous-couche visqueuse (y+ < 4 ou 5).

91
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Les deux équations modélisées de l’énergie cinétique turbulente k, et sa dissipation ε sont


décrites par les équations de transport suivantes: [101, 104]

a) Equation de l’énergie cinétique turbulente :

[( ) ] ( ) (5.19)

b) Equation de la dissipation :

[( ) ] ( ) (5.20)

Les constantes appelées standards du modèle k-ε prennent pour valeurs : [102]

, , , ,

Les équations de transport (5.11), (5.12), (5.13), (5.19) et (5.20) sont discrétisées par la
méthode des volumes de contrôle et résolues par l’algorithme SIMPLE, Patankar [80]. Afin
de réaliser un compromis entre le temps de calcul et la précision des résultats de la simulation,
une étude d’optimisation a été faite sur l’influence des pas d’espace et du temps (condition de
Courant-Friedrichs-Lewy (1928) ou condition CFL. Elle est nécessaire et suffisante pour
assurer la stabilité). Cette étude a conduit au choix d’un maillage structuré sériée près des
parois, ou y+ est adaptée par Fluent. On estime que la convergence est atteinte lorsque les
écarts relatifs sur toutes les variables calculées, aux différents nœuds du maillage, deviennent
inférieurs à 10-4 entre deux itérations successives.

5.4.5 Conditions initiales et aux limites

à:t=0

 Condition de l’adhérence sur les parois : (u,v,w) = (0,0,0) ;


 Le contact entre le mur Trombe (w) et l’air (f), est supposé parfait au niveau de la lame
d’air ;

Donc :

(interface)

92
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

 L’estimation du rayonnement solaire globale est exprimée par le modèle de


LUI&JORDAN [108] (Annexe A et B):

; i=90° : (pour le mur Trombe) (5.21)


[ ]

[ ] [ ]

 Pour : (paroi froide) ;


 Les autres surfaces sont adiabatiques: .
 Pour le modèle k-ε, l’équation de l’énergie cinétique turbulente k est résolue sur tout
le domaine avec une condition imposée sur les parois est :
n : c’est la coordonnée locale normale à la paroi.

5.5 Résultats et discussions


5.5.1 Profiles des conditions climatiques du site étudie

De par sa situation géophysique, la zone étudiée dans cette thèse, a un gisement solaire
considérable d’une capacité de 20 000 MW, avec plus de 3 000 h/an d'ensoleillement et d’un
potentiel moyen 5.5 kWh/m²/jour. (Annexe A).
L’étude du rayonnement solaire s'avère nécessaire pour le choix du meilleur site en vue
d'une installation d'un système de captation solaire. Le rayonnement reçu par le système de
chauffage passif de façade, figure 5.2, dépend également du niveau d’ensoleillement du site
considéré et de son orientation par rapport au soleil. Ce système solaire reçoit le maximum
d’énergie lorsqu’il est orienté vers le sud et est incliné selon un angle pratiquement égal à la
latitude du lieu. Pour que le rayonnement solaire soit perpendiculaire au niveau du captage
solaire, et afin d'optimiser tout le système de chauffage passif, il est nécessaire de recourir à la
technique de poursuite du soleil.

L’énergie solaire représentée dans la figure 5.6 est exprimée par la relation : (5.21).

Géophysique de la ville de Béchar : zone retenue dans cette thèse.


 Latitude : 31°62' N,
 Longitude : -2°23' W,

93
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

 Altitude : 773m,
 Albédo : 0.2

(a) (b)

Figure 5.6 : Condition climatique de la zone étudiée (cas de Béchar), (a) le rayonnement
solaire (cas d’un ciel clair) ; (b) la température extérieure (hivernale).

5.5.2 Convergence et stabilité de la solution numérique


L’évolution de la vitesse u de l’écoulement d’air au milieu du local étudié (zone de
stratification thermique sous l’effet des forces volumiques, notons ici que dans cette région les
vitesses sont négligeables), représentée dans la figure 5.7, comporte deux phases successives,
la phase transitoire qui dépend fortement de l’état initial du système ou la solution numérique
est instable et la phase de régime établi, indépendante de l’état initial du système (conditions
initiales), ou notre solution numérique est stable.

Figure 5.7 : Stabilité de la solution numérique.

94
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.5. 3 Validations des résultats


Le problème de la convection naturelle entraînée de la flottabilité dans les systèmes de
chauffage passif de façade couplé au bâtiment, a été largement utilisé par les chercheurs dans
le domaine de la thermique du bâtiment comme un cas de test pour la validation des méthodes
de calcul [78]. Ce même problème est ici utilisé pour tester le présent procédé. Les résultats
de la présente méthode pour le nombre de Grashof local Grh en fonction de la hauteur h par
rapport aux réf. [78] sont représentés sur la figure 5.8.
Grh est défini par la relation suivante (5.22):

(5.22)

Figure 5.8 : Observation expérimentale [78] et numérique (présent travail) du nombre de


Grashof local le long du mur Trombe

Tableau 5.1 : Validation des résultats de simulation avec la Réf. [78].

Modèle Zone Laminaire Zone Transitoire Zone Turbulente

Expérimental h < 0.7 m 0.7 m < h < 0.8 m h > 0.8 m


[78]
Présent travail h < 0.67 m 0.67 m < h < 0.8 m h > 0.8 m

Tableau 5.2 : Nulsset pour différent corrélations de la réf. [118].


Nulsset
7
Grh 10 108 109 1010
Erreur Erreur Erreur Erreur
(%) (%) (%) (%)
Présent travail 24.91 // 53.26 // 113.86 // 243.42 //

95
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

ARHARAE 23.90 4.23 51.07 4.29 109.19 4.28 233.45 4.27


Cibs 24.30 2.51 51.95 2.52 111.10 2.48 237.44 2.52
Ferris 25.32 1.62 54.13 1.61 115.72 1.61 247.41 1.61
Dans le tableau 5.1 sont représentés les caractéristiques d’échange de l’écoulement le
long du mur Trombe (h, Grh), en vue d’une validation entre l’expérimentale de la Réf. [78] et
le présent travail, on remarque que l’écoulement est certaine laminaire dans la zone (h <
0.67m et Grh < 4×108), transitoire dans la zone (0.67m < h < 0.8m et 4×108 < Grh < 109), et
turbulente dans la zone (h > 0.8m et Grh >109).

Le tableau 5.2 représente les valeurs de Nulsset moyen en fonction de Grashof local, ces
résultats sont en bonnes accord d’une façon générale, les valeurs obtenues par Ferris [118]
sont les plus proches aux résultats du présent travail.

La figure 5.9 représente un bon accord général est constaté entre l’expérience réf. [118] et
les simulations du présent travail, avec cependant une petite différence au niveau du
maximum et du minimum de Nulsset en fonction de Grashof local. L’erreur est exprimée par :

é
| | (5.23)

Figure 5.9 : Validation des résultats de simulation avec la Réf. [118], Grashof en fonction de
Nulsset moyen.

5.5.4 Indépendance du maillage


Pour s’assurer une solution indépendante du maillage, trois grilles sont créées et notées
M1, M2 et M3. Leurs tailles sont représentées sur le Tableau 5.3. La grille M3 correspondant
à un maillage fin est constituée de mailles structurées.

96
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Tableau 5.3 : Maillages utilisés pour la simulation (2D)

Maillage Taille Type 1ère Maille


M1 41616 cellules structuré 0.0036
M2 62592 cellules // 0.002
M3 104556 cellules // 0.001

La figure 5.10 représente la position de la 1ère maille dans les trois grilles étudiées proches
de la paroi chaude, on remarque que pour une taille de 104556 cellules (M3), la 1ère maille
est de 0.001m, pour une taille de 62592 cellules (M2), la 1ère maille est de 0.002m et pour
une taille de 41616 cellules (M1), la 1ère maille est de 0.0036m.

Figure 5.10 : Distance des cellules proche de la paroi chaude

97
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.11 : Vitesse u au plan vertical au milieu du local.


Il apparaît d’après la figure 5.11 et 5.12, que la solution obtenue est indépendante du
maillage, puisqu’on constate l’existence d’une différence faible dans l’évolution de la vitesse
au plan vertical au milieu du local d’une part et d’autre part les valeurs du nombre de Nulsset
sur la paroi chaude et froide. On note toutefois que la grille M3 donne des valeurs légèrement
plus importantes par rapport aux deux autres. Dans les simulations qui suivent nous
utiliserons exclusivement la grille M3.

Figure 5.12 : Nulsset sur la paroi chaude et froide.

5.5.5 Vérification des valeurs de y+


Afin de vérifier que notre calcul "tient bien la route", il est important d’avoir y+ de l’ordre
de (y+∼1). Cependant une valeur plus grande est acceptable tant qu’elle reste dans la sous-
couche visqueuse (y+ < 4 ou 5) [107]. Les résultats suivants (figures 5.13) qui confirment
bien que nous sommes dans cette fourchette-là. Notons que nous avons dû effectuer une
adaptation du maillage pour diminuer les valeurs de y+ puisque notre maillage n’était pas
assez fin près des parois. Ceci se fait dans le menu Fluent (Adapt : Yplus/Ystar).

Les valeurs de y+ sont exprimées près de la paroi chaude et de la paroi froide par la

relation (5.23) suivante : (5.23)

avec : √ ;

 Pour la couche limite chaude.


 Pour la couche limite froide.

98
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.13 : Évolution de y+ le long de la paroi chaude et froide pour le modèle k -ε


« standard ».

5.5.6 Observation et caractérisation d’un changement de régime proche de la


paroi chaude (mur Trombe)

Les figures 5.14, 5.15 et 5.16 représentes l’observation et la caractérisation d’un


changement de régime de l’écoulement proche de la paroi chaude (mur Trombe), h = 2.60m :
 La zone laminaire est caractérisée par : (h < 0.67m, 1.75×107 < Grh < 4×108).
 La zone transitoire est caractérisée par : (0.67m < h < 0.8m, 4×108 < Grh < 1×109).
 La zone turbulente est caractérisée par : (h > 0.8m, 1×109 < Grh < 1.25×1011).

Figure 5.14 : Valeurs du nombre de Grashof local le long du mur Trombe, h = 2.60m

99
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.15 : Zones et régime de l’écoulement proche de la couche limite chaude


(Laminaire - Transitoire).

Figure 5.16 : Zones et régime de l’écoulement proche de la couche limite chaude


(Transitoire - Turbulente).

Les figures 5.14, 5.15 et 5.16 représentent l’évolution de nombre de Grashof local le long
du mur Trombe, on remarque un changement de régime d’écoulement au niveau de la couche
limite chaude. Les résultats obtenus ont montrés que pour Grh < 4x108 le régime
d’écoulement est certain laminaire avec (h < 0.67m), alors que pour Grh > 109 le régime
d’écoulement devient turbulent avec (h > 0.8m). Pour la zone transitoire (0.67m < h < 0.8m).

5.5. 7 Paramètres dynamiques

Pratiquement la pression est rendue adimensionnelle. Comme elle dépend de la vitesse de


l'écoulement, elle est présentée sous la forme d'un coefficient de pression noté CP donné par :

(5.24)

100
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Le coefficient de pression est un paramètre relativement indépendant de la vitesse de


l'écoulement, il est lié uniquement à la géométrie de la structure (figure 5.17 (b)).
L'action de la pression ne représente pas la totalité de l'effort exercé localement par l’air
sur la surface du mur. En effet, l'écoulement d’air, produit une couche limite caractérisée par
un gradient de vitesse à la paroi. Ce gradient est selon l'hypothèse d'un fluide newtonien
linéaire avec les contraintes de cisaillement qui en découlent. Il s'ajoute donc à l'effort de
pression, normal à la paroi, un terme de frottement, tangentiel qui est dû à la viscosité de l’air.
On définit ainsi le coefficient de frottement par :

(5.25)

Où τw est la contrainte tangentielle à la paroi.


Pratiquement pour notre cas la structure de l’écoulement est non profilée grasse à la
présence des ouvertures dans le système de chauffage passif étudié, donc ce terme de
frottement est négligeable devant l'action de la pression. L’ordre de grandeur des coefficients
de frottement est de 10-4, à comparer à 10-2 pour des coefficients de pression (cf. figure 5.17).

(a) (b)

Figure 5.17 : Coefficient (a) de frottement et (b) de pression, au niveau de la paroi chaude
en fonction l’ensoleillement.

5.5.7.1 Champ de pression moyenne


Le champ de pression moyenne dans les plans X, Y et Z, est représenté dans la figure 5.18.
Par l’effet de la thermo-circulation, les valeurs maximales sont aux niveaux des ouvertures
hautes, zone de soufflage de l’air chaude et aux niveaux des ouvertures basses, zone
d’aspiration de l’air froid, la pression moyenne est négligeable au niveau de la zone de
stratification, notons ici que dans cette région les vitesses sont très faibles.

101
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.18 : Champ de Pression moyenne, cas 3D, plan X, Y et Z.

5.5.7.2 Champ de Vitesse résultante

La figure 5.19 présente les contours des vitesses résultantes dans la direction de
l’écoulement aux niveaux des plans X, Y et Z (cas 3D) où il est clair que l’écoulement est
fortement accéléré dans la zone chaude (lame d’aire) et dans la zone froide. Les valeurs
maximales sont observées au niveau de la couche limite chaude et froide.

102
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.19 : Champ de Vitesse résultante, plans X, Y et Z, cas 3D

Figure 5.20 : Vitesse U, au milieu du local.

103
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

La figure 5.20 représente l’évolution de la vitesse U suivant la hauteur au milieu du local,


on remarque qu’il existe trois régions, la première est situé en haut (zone de soufflage de l’air
chaud), la deuxième est situé en bas (zone d’aspiration de l’air froid) et la troisième une zone
de stratification thermique sous l’effet des forces volumiques, notons ici que dans cette région
les vitesses sont négligeables.

a) b)

Figure 5.21 : Vitesse au niveau de l’ouverture a)basse et b) haute.

La figure 5.21 représente l’évolution de la vitesse aux milieux des ouvertures hautes et
basses, on remarque un dévalement de la vitesse sous forme parabolique aux niveaux
des ouvertures basses dû à l’effet du canal (zone d’aspiration de l’air froide), et un
décollement aux niveaux des ouvertures hautes (zone de refoulement de l’air chaude)
dû au détachement de la couche limite chaude.

5.5.8 Paramètres thermiques


La figure.5.22 montre d’une part l’influence de l’ensoleillement sur la température de la
surface gauche de mur Trombe, remarquons que l’évolution de la température au niveau de
cette surface augmente lorsque le flux solaire augmente et elle diminue lorsque le flux solaire
diminue. Ce résultat obtenu montre qu’il y a un gain thermique au niveau de cette surface et
d’autre part montrent l’importance du chauffage passive au cours du temps au niveau de la
zone d’occupation, la température de la zone d’occupation augmente par l’effet de la
thermocirculation et l’effet de l’inertie thermique joue le rôle de stockage pour chauffer le
local après les heures de l’ensoleillement.

104
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.22 : Profile des températures en fonction du temps.

5.5.8.1 Champ de température

105
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.23 : Champ de température, cas 2D et 3D.

Le champ des températures simulées à l’intérieur de l’enceinte ont été tracés sur la figure
5.23. On remarque également que l’air injecté est plus chaud. La température au niveau du
plafond de l’enceinte est ainsi plus importante. La répartition de la chaleur semble plus
homogène, et plus stratifiée. Ce résultat confirme les observations faites par [53-61-63]. On
observe même des zones froides en bas de l’enceinte qui pénètre par l’ouverture inférieure.

5.5.8.2 Transfert thermique

5.5.8.2.1 Nombre de Nulsset moyen


On remarque que ce nombre atteint son maximum figure 5.24, lorsque le premier contact
entre le fluide et la paroi chaude est réalisé, à cette étape, l’échange thermique devient
important. Ensuite, il diminue progressivement jusqu’à atteindre une valeur minimale puisque
la différence de température entre le fluide et la paroi chaude commence à chuter, ce qui
engendre un flux de chaleur faible.

106
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.24 : Nombre de Nulsset de la paroi chaude.

5.5.8.2.2 Coefficient d’échange thermique


On remarque dans la figure 5.25, que ce coefficient d’échange thermique hc atteint son
maximum 10 (W.m-2.K-1), lorsque le premier contact entre le fluide et la paroi chaude est
réalisé, à cette étape, l’échange thermique devient important. Ensuite, il diminue
progressivement jusqu’à atteindre une valeur minimale puisque la différence de température
entre le fluide et la paroi chaude commence à chuter, ce qui engendre un flux de chaleur
faible.

Figure 5.25 : Coefficient d’échange au niveau de la paroi chaude (Mur Trombe).

107
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.5.9 Paramètres de la turbulence

La production de l’énergie cinétique turbulente et son taux de dissipation ε (qui


représentent les termes source dans l’équation de k) au niveau des cellules des parois sont
calculés sur la base de l’hypothèse de l’équilibre local qui exige l’égalité entre la production
de k et son taux de dissipation.

5.5.9.1 Champ d’énergie cinétique turbulente

La Figure 5.26, illustre le champ de l’énergie cinétique turbulente dans le domaine


d’étude. A l’entrée l’énergie cinétique turbulente est simplement dissipée par l’effet de
viscosité, donc il y a un équilibre entre le flux convectif et le taux de dissipation dans
l’équation de transport de k, puisqu’il n’y a ni mécanisme de production (pas de gradient de
vitesse), ni mécanisme de diffusion (pas de gradient de k). Cependant là où les gradients de
vitesse sont importants, une production de turbulence élevée est observée surtout au niveau
des couches limites sur la paroi chaude et froide. En allant loin des parois, il y a
essentiellement décroissance de la turbulence, le mécanisme de production étant de plus en
plus faible.

108
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.26 : Energie cinétique turbulente, cas 2D et 3D.

5.5.9.2 Champ de l’intensité turbulente

La figure 5.27 montre les contours de l’intensité de la turbulence suivant la direction de


l’écoulement, les fortes valeurs sont observées dans la zone chaude (lame d’aire), dans la zone
froide et aux niveaux des ouvertures hautes et basses, le taux de turbulence rapporté à la
vitesse moyenne atteint dans ces zones 1.4 %, on remarque bien que les plus importantes
fluctuations de vitesse sont accrochées à ces zones qui produisent les plus fortes contraintes
turbulentes.

109
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.27 : Intensité turbulente, cas 2D et 3D

5.5.9.3 Champ de la dissipation d’énergie cinétique turbulente

Les plus grands taux de dissipation d’énergie se fait proche de la surface chaude et froide à
où il existe plus de turbulence (figure5.28). Le taux de dissipation diminue rapidement dans la
couche de mélange et est nul en dehors de la couche limite. À noter que la dissipation se fait
par atténuation des plus petites fluctuations par la viscosité moléculaire qui transforme
l’énergie cinétique des fluctuations en chaleur. Les plus petites fluctuations puisent leur
énergie dans les plus grandes. Rappelons que ce processus s’appelle « cascade d’énergie ».

110
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.28 : Dissipation de l’énergie turbulente, cas 2D et 3D

111
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.5.10 Décollement de la couche limite

La viscosité ralentit l’écoulement en particulier près de la paroi. Le Gradient de pression


positif contribue à ralentir l’écoulement, ce ralentissement peut aller jusqu’à l’annulation de
la vitesse près de la paroi puis à son inversion : c’est le cas de décollement de la couche limite
observé au niveau de l’ouverture haute, figure (5.29).

Sens de l’écoulement

Sens inverse

Point de décollement

Figure 5.29 : Décollement de la couche limite (ouverture haute du système).

5.5.11 Effet 3D de l’écoulement


Les champs de l’intensité turbulente et l’énergie cinétique turbulente est représenté sur les
Figures 5.30. En sortie, nous remarquons que l’écoulement est quasiment plan, et présente une
symétrie par rapport au centre de l’enceinte. Les minima se décalent légèrement du côté
gauche et droite du local créant ainsi une légère dissymétrie des profils. On note un léger effet
3D, sur les profils des plans 1/4 (gauche) et 4/4 (droite) du côté de l’ouverture supérieure de
l’enceinte. Ceci parait dû à l’interaction entre le panache et l’air frais dans qui pénètre dans
l’enceinte par l’ouverture inferieur. Dans ce cas les profils des plans 1/4 et 4/4 sont également
déformés par rapport au plan en centre du local.

112
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

4/4 4/4
a) b)

1/4 1/4

Figure 5.30 : Effet 3D de l’écoulement, a) énergie cinétique turbulente, b) intensité


turbulente

La figures 5.31 présente les contours de vitesse dans la direction de l’écoulement au


niveaux des plans médianes (X, Y et Z) où il est clair que l’écoulement est fortement accéléré
dans la zone chaude (lame d’aire) et la zone froide. Il est évident que les ouvertures hautes et
basses par sa présences dans le canal réduit la section de passage provoquant une forte
accélération de l’écoulement.

a) b)

c) d)

Figure 5.31 : Effet 3D de l’écoulement, a),b) et c) : vitesses aux niveaux des plans médianes
(X, Y et Z) ; d) : vitesse résultante au niveau des plans aux milieux.

113
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

C’est au niveau de l’ouverture supérieure et sur les parois chaude et froide que les profils
de vitesse se différencient le plus et que les effets 3D sont les plus visibles figure 5.31. Les
vitesses passent par un maximum en haut de l’ouverture supérieure. Les vitesses négatives
caractérisant une entrée d’air frais à travers l’ouverture inférieure, les vitesses sont en majorité
négatives dans l’ouverture base et positives dans le de l’ouverture haute. Cela signifie qu’il
existe simultanément un écoulement d’air frais qui pénètre dans l’enceinte par le bas et un
écoulement de l’air chaud sortant par le haut, donc c’est le cas du chauffage passif par la
thermocirculation.

5.5.11 Vitesse et température près des parois chaude et froide


Cette section cherche à décrire les évolutions des différents profils des vitesses et des
températures, en fonction de la hauteur de la paroi chaude et froide.

a)

b)

Figure 5.32 : Profile de la Vitesse et de la Température, proche de la paroi : a)chaude et


b)froide, en fonction de la hauteur h

114
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Les évolutions des différents profils des vitesses et des températures, en fonction des
heures d’ensoleillement dans, qu’elle s’appuie sur les résultats numériques durant lesquelles
les simulations ont été faites près de la paroi chaude et froide. Sont représentés sur la figure
5.33. L'étude des écoulements au voisinage des parois, figures 5.32 et 5.33, est nécessaire
pour la détermination des échanges thermiques par convection entre le mur Trombe et l’air
qui l'entoure. Loin de la surface chaude, l’air à une vitesse moyenne Vm et une température
moyenne Tm. Au voisinage immédiat de la surface, la température d’air est très voisine de
celle de la surface. La vitesse de l’air est quasiment nulle.

a) b)

Figure 5.33 : Profile de :a) Vitesse et b) Température, proche de la paroi chaude en fonction
de l’ensoleillement.

Au voisinage de la surface chaude, se développent les couches limites dynamiques et


thermique, dans lesquelles on observe les variations de la vitesse et de la température. La
superposition des profils de température et de la composante verticale de vitesse V, donnée
sur la figure 5.34, à la cote Y = 1.50m, montre que la couche limite thermique est 3 fois moins
épaisse que la couche limite dynamique. Cette grande différence n’est sûrement pas un effet
attribué à la viscosité de l’air. Ce n’est probablement pas dû non plus à l’écoulement inverse
de bordure de couche limite qui s’écoule à la température du vitrage. Il y a homogénéisation
de la température dans la zone externe de la couche limite dynamique du fait du brassage
turbulent.

115
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

Figure 5.34 : Évolution de la température et de la composante verticale de la vitesse à


l’altitude Y= 1.50m, dans la couche limite chaude.

On constate, en effet, sur les profils de vitesse, que c’est seulement en très proche paroi (<
1 mm) que celle-ci est négligeable. De même, c’est seulement dans les 2 derniers millimètres
au voisinage de la paroi que les profils de température sont linéaires. Dans ce cas, les profils
de température en proche paroi sont bien linéaires (fig. 5.35). La température tend vers la
température de paroi (322 K dans le cas présent pour Y = 1.50m, côté chaude). Sur la figure
sont également superposées les valeurs minimale et maximale de la température. Elles
donnent une bonne idée des fluctuations de température rencontrées. Logiquement, plus on est
proche de la paroi, plus les fluctuations de température diminuent.

Figure 5.35 : Distribution de la température à la paroi chaude.

116
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien

5.12 Conclusion du chapitre


Dans ce chapitre 5, des simulations en 2D et 3D sur l’écoulement dans un local couplé
par un système de chauffage passif de façade, type In-In (mur Trombe), ont été menées
numériquement afin de déterminer les champs de température et de vitesse sous l’influence de
la variation du nombre de Rayleigh modifié qui dépend lui-même des caractéristiques du
fluide et du flux de chaleur dû à l’ensoleillement. Le comportement des couches limites en
convection naturelle est analysé le long de mur Trombe dont nous avons chauffée
périodiquement à flux imposé et au niveau des parois latérales de la cavité. La modélisation
thermique et dynamique du problème a été effectuée par un logiciel de calcul CFD « Fluent »,
basé sur la méthode des volumes finis qui permet de modéliser à la fois l’écoulement du
fluide et les transferts de chaleur. Pour fermer l’ensemble des équations de transport
qu’expriment la conservation de la masse, de quantité de mouvement et de l’énergie, le
modèle de turbulence k-ε a été utilisé. Afin de tenir compte du fort gradient de température et
de vitesse près des parois, on a choisi un maillage structuré, serré près des parois et un peu
plus large ailleurs. Les résultats obtenus ont montrés que pour Grh < 4x108 le régime
d’écoulement est certain laminaire, alors que pour Grh > 109 le régime d’écoulement devient
turbulent. La zone de proche paroi sert de moteur à l’écoulement, la quasi-totalité de l’énergie
thermique injectée à la paroi reste confinée dans cette zone et sert à accélérer le fluide. La
zone de stratification, pratiquement isotherme, est entraînée par la zone de proche paroi et
ralentie avec la hauteur par conservation du débit. L’écoulement avant la transition est donc
un écoulement cisaillé et les fluctuations de vitesse augmentent avec le cisaillement dans le
canal. Une compétition s’installe alors entre le chauffage en paroi qui tend à augmenter le
cisaillement et le mélange turbulent, créé par le cisaillement, qui tend à uniformiser
l’écoulement et donc à réduire le cisaillement. Lorsque ce mélange turbulent devient
suffisamment important, un changement de régime d’écoulement se produit, c’est la zone de
brassage. Dans cette zone, située après la transition, l’écoulement est mélangé, homogénéisé
par le mélange turbulent, le cisaillement diminue et le centre du canal se réchauffe. Les
fluctuations de vitesse ne sont donc plus alimentées par le cisaillement mais directement par
le flux de chaleur turbulent. En effet, une analyse des termes de production d’énergie
cinétique turbulente montre une compétition entre la production d’origine visqueuse qui
domine en entrée de canal et celle d’origine thermique qui croît avant la transition et domine
après. Cette analyse du comportement permet de proposer une explication de la forme des
courbes de comportement (figure 5.9) donnant le nombre de Nusselt local en fonction du
nombre de Grashof local le long du mur Trombe.
117
• Conclusion générale
Conclusion générale

Conclusion générale
L’intégration d’un système de chauffage passif de façade au bâtiment en configuration de
type In-In (mur Trombe), nécessite une bonne compréhension des couplages entre les
différents phénomènes physiques intervenant dans ce type de système. Cette compréhension
passe par un travail de recherche en amont sur chaque phénomène. Cette thèse est consacrée à
l’étude de la convection naturelle dans ce système sans prendre en compte le rayonnement
entre les parois.

Nous avons présenté dans le premier chapitre, un certain nombre de systèmes solaires
passifs de façade, et nous avons construit une typologie simple afin de mieux les définir. Les
performances de tous ces systèmes reposent sur les transferts de la chaleur dans la lame d’air.
En effet, pour tous ces systèmes il s’agit de maximiser l’évacuation de chaleur dans la lame
d’air. Les études ici relevées se sont concentrées sur la maximisation de la performance de ces
systèmes. Peu abordent l’intégration de ces systèmes dans des plateformes de simulation
thermique dynamique de bâtiment ou dans des codes de champs CFD. Pourtant, le
comportement du bâtiment est fortement lié aux performances de ces systèmes. Ensuite, les
études ont surtout porté sur les systèmes pour lesquels il y a une interaction directe avec le
bâtiment, c’est à dire en lien avec l’air intérieur du bâtiment, donc les cas In-In, In-Out, et
Out-In. Le cas des systèmes dits Out-Out est moins abordé. Quand il l’est, c’est surtout pour
étudier la capacité à sécher les matériaux constitutifs du mur.

Afin de simplifier le problème, le système de chauffage passif de façade est modélisé par
un canal vertical menu d’un mur Trombe couplé avec une pièce habitacle. La revue
bibliographique du chapitre 2 a mis en évidence plusieurs manques sur l’étude de la
convection naturelle dans ce type de système:

 peu d’études fournissent des mesures de vitesse et de température dans le canal ;


 la majorité des études couvre de faibles nombres de Rayleigh (Ra < 105) et il manque
des données expérimentales en régime turbulent à grands nombres de Rayleigh (Ra >
109) ;
 trop peu d’études s’intéressent aux couplages dynamique-thermique (notamment à
cause d’un manque de mesures de vitesse) ;
 le couplage entre convection et rayonnement reste encore mal compris.

118
Conclusion générale

L’analyse de la revue bibliographique, montre que la convection naturelle reste une


préoccupation des chercheurs en thermique de l’habitacle. Aussi bien numériquement,
analytiquement qu'expérimentalement, de nombreux auteurs ont essayé d'aborder les
différents problèmes.

Ainsi, dans le cas de la plaque plane, des lois ont pu être dégagées, traduisant les
phénomènes observés. Pour les trois régimes d'écoulement, des corrélations Nu = f(Ra) ont pu
être trouvées et vérifiées expérimentalement, même si quelques fois, il s'avère difficile de
délimiter les différentes zones.

Dans le cas des cavités différentièllement chauffées, on a pu définir des conditions où le


transfert de chaleur s'opère soit par conduction, soit en régime de couches limites séparées où
apparaissent des zones pariétales à fort gradient et une zone centrale stratifiée en température.

A grand nombre de Rayleigh, peu de travaux sont développés. On note cependant quelques
expérimentations dans des géométries "simples", travaux dont les conclusions donnent des
résultats globaux sur le transfert thermique aux parois.

En régime laminaire stationnaire, des modèles numériques sont disponibles et permettent de


mieux représenter les configurations. Seulement, ces modèles atteignent la limite de leurs
possibilités dès que le nombre de Rayleigh est supérieur à 107.

Des modèles plus performants à plus haut Rayleigh sont actuellement développés et
permettent de prendre en compte la turbulence. Seulement, ces approches manquent dans leur
mise en œuvre, de validations expérimentales, surtout en thermique de l'habitat où le nombre
Rayleigh est très élevé (109 à 1011) et où des difficultés expérimentales certaines, existent.
Pour toutes ces raisons, la convection naturelle en cavité style pièce d'habitation reste un sujet
de particulière préoccupation.

Les transferts de chaleur convectifs qui prennent place à l’échelle de la cavité d’un système
solaire passif de façade, sont de deux types. D’abord les échanges par transport convectif
correspondant à l’énergie transportée par l’air dans son écoulement vertical, et sont donc
associés au débit de renouvellement d’air. Ensuite, les échanges convectifs entre les surfaces
de la cavité et l’air qui sont caractérisés par un coefficient de convection.

Les résultats de simulation représentés dans le chapitre 4, nous ont permis de voir
l’influence des différents paramètres sur la température de la surface extérieure et au milieu
de la paroi étudiée pour les trois types de construction (légère, moyenne et lourde) et de voir

119
Conclusion générale

ainsi l’évolution dans le temps de la chaleur restituée dans le local avec ou sans inertie
thermique. Pour que ce phénomène d'accumulation / restitution de chaleur soit possible, il faut
d'une part, favoriser l'utilisation des matériaux de construction lourds pour assurer
l'accumulation et d'autre part, garantir le contact entre ceux-ci et l'air frais de ventilation pour
évacuer la chaleur accumulée. Donc le but de la ventilation nocturne est de décharger au
maximum, durant la nuit, la chaleur accumulée dans le matériau du bâtiment et de permettre
une forte absorption de chaleur durant la journée. La construction légère est mal adapté au
climat de la zone étudiée par contre on assiste à une bon adaptation au climat pour la
construction lourde. Les résultats obtenus pour la zone du sud-ouest Algérien, cas de Béchar
utilisant un matériau lourd (inertie thermique) orienté en plein sud pour assurer un chauffage
passif du bâtiment, semblent intéressants d’appliquer un tel système.

Le dernier chapitre a été consacré à la présentation et à l’exploitation des résultats obtenus


lors des simulations en 2D et 3D. Elles ont été faites avec une condition de chauffage dû à
l’ensoleillement par des nombres de Grashof modifiés (Grh) compris entre 107 et 1011. Les
profils de vitesse et de la température moyenne ont été présentés et analysés. L’étude de ces
profils en fonction de la hauteur dans le canal a permis de mettre en évidence un changement
de régime d’écoulement. Ce changement de régime est caractérisé par l’augmentation du
transfert convectif. Trois zones ont été définies le long de la paroi chaude (mur Trombe) : une
zone laminaire, une transitoire et une zone turbulente.

La zone de proche paroi sert de moteur à l’écoulement, la quasi-totalité de l’énergie


thermique injectée à la paroi reste confinée dans cette zone et sert à accélérer le fluide. La
zone neutre (zone de stratification), pratiquement isotherme, est entraînée par la zone de
proche paroi et ralentie avec la hauteur par conservation du débit. L’écoulement avant la
transition est donc un écoulement cisaillé et les fluctuations de vitesse augmentent avec le
cisaillement dans le canal. Une compétition s’installe alors entre le chauffage en paroi qui
tend à augmenter le cisaillement et le mélange turbulent, créé par le cisaillement, qui tend à
uniformiser l’écoulement et donc à réduire le cisaillement. Lorsque ce mélange turbulent
devient suffisamment important, un changement de régime d’écoulement se produit, c’est la
zone de brassage. Dans cette zone, située après la transition, l’écoulement est mélangé,
homogénéisé par le mélange turbulent, le cisaillement diminue et le centre du canal se
réchauffe. Les fluctuations de vitesse ne sont donc plus alimentées par le cisaillement mais
directement par le flux de chaleur turbulent. En effet, une analyse des termes de production
d’énergie cinétique turbulente montre une compétition entre la production d’origine visqueuse

120
Conclusion générale

qui domine en entrée de canal et celle d’origine thermique qui croît avant la transition et
domine après. Cette analyse du comportement permet de proposer une explication de la forme
des courbes de comportement donnant le nombre de Nusselt local en fonction du nombre de
Grashof local le long du canal. Cette conclusion ouvre des perspectives pour la caractérisation
de l’écoulement dans ce type systèmes.

Perspectives
Cette étude sur la convection naturelle en système de chauffage passif, a permis de
caractériser l’écoulement dans le canal avec une condition de chauffage dû à l’ensoleillement.
Cette caractérisation a mis en évidence un changement de régime qui se traduit par une
augmentation du transfert convectif dans le canal. Certaines améliorations devront cependant
être apportées : le système de réglage de la géométrie devra être revu pour améliorer la
précision sur la largeur du canal.

Ces résultats devront être complétés par une analyse temporelle plus approfondie,
notamment en cherchant à améliorer l’étude de la sensibilité de la transition de régime
d’écoulement et en analysant leur évolution le long de la hauteur.

Par la suite, d’autres configurations de chauffage, plus proches de notre application (type :
Out-In et In-Out) devront être étudiées et l’influence des transferts de chaleur par
rayonnement devra être caractérisée en croisant les résultats avec ceux obtenus
expérimentalement. Le couplage convection-conduction pourra aussi être étudié avec le
changement des matériaux constituant la paroi du système (mur Trombe).

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129
• Annexes
Annexes

Annexe A : Gisement solaire

A.1 Introduction
L’énergie solaire est la plus dominante de toutes les énergies renouvelables, elle est
l’une des plus facilement exploitables. Comme la plus part des énergies douces, elle donne à
l’usager la possibilité de subvenir sans intermédiaire à une partir de ses besoins. La
connaissance de la position du soleil dans le ciel à tout instant et en tout lieu est nécessaire
pour l’étude de l’énergie interceptée. Les heures du lever et du coucher ainsi que la trajectoire
du soleil dans le ciel au cours d’une journée permettent d’évaluer certaines grandeurs telles
que la durée maximale d’insolation, l’irradiation globale.
Dans cette partie nous allons définir certaines grandeurs solaires à savoir :
- Les grandeurs astronomiques.
- Les grandeurs géographiques.
- Le rayonnement solaire hors atmosphère.
- Le rayonnement direct, diffus et global.

A.2 Le soleil

Le soleil est la seule étoile du système solaire et la plus proche de la terre, sa lumière
met environ 8 mn à nous atteindre.
L’astre soleil est de constitution gazeuse, de forme sphérique de 14x105 km de diamètre,
sa masse est de l’ordre de 2x1030 kg. Il est constitué principalement de 80% d’hydrogène, de
19% d’hélium, le 1% restant est un mélange de plus de 100 éléments. Il est situé à une
distance de la terre égale à environ 150 millions de km. Sa luminosité totale, c'est-à-dire la
puissance qu’il émet sous forme de photons, est à peu près égale à 4x1026 w.
Seule une partie est interceptée par la terre, elle est de l’ordre de 1,7x1017 w. Elle nous
parvient essentiellement sous forme d’ondes électromagnétiques ; 30% de cette puissance est
réfléchie vers l’espace, 47% est absorbée et 23% est utilisée comme source d’énergie pour le
cycle d’évaporation-précipitation de l’atmosphère [109], [110].

A.3 La constante solaire

La valeur du rayonnement solaire "IC", reçu par une surface perpendiculaire aux rayons
solaires placée à la limite supérieure de l'atmosphère terrestre (soit à environ 80 Km
d'altitude) varie au cours de l'année avec la distance Terre/Soleil. Sa valeur moyenne "I0"
appelée constante solaire est de l'ordre de 1354 W.m-2. En première approximation, on peut

130
Annexes

calculer la valeur de "IC" en fonction du numéro du jour de l'année "nj" par la relation
suivante [111] :

IC = I0x[1+ 0.033 × cos (0.984 × nj)] (A.1)

A.4 Le mouvement de la terre

Dans son mouvement autour du soleil, la terre décrit une ellipse dont le soleil est l’un de
ses foyers, la révolution complète s’effectue en une période de 365,25 jours. Le plan de cette
ellipse est appelé l’écliptique [109].
C’est au solstice d’hiver (21 décembre) que la terre est la plus proche du soleil : 147 millions
de km. Au 22 juin la distance terre-soleil vaut 152 millions de km, c’est le jour ou la terre est
la plus éloignée, c’est le solstice d’été. Le 21 mars et le 21 septembre sont appelés
respectivement équinoxes de printemps et équinoxe d’automne. Aux équinoxes le jour et la
nuit sont égaux [109].
En plus de sa rotation autour du soleil, la terre tourne également sur elle-même autour
d’un axe appelé l’axe des pôles. Cette rotation s’effectue en une journée. Le plan
perpendiculaire à l’axe des pôles et passant par le centre de la terre est appelé l’équateur.
L’axe des pôles n’est pas perpendiculaire à l’écliptique, ils font entre eux un angle appelé
inclinaison égale à 23°27’ [109].

Figure A.1 : Le mouvement de la terre autour du soleil [109]

131
Annexes

A.5 La sphère céleste


La sphère céleste est une sphère imaginaire d’un diamètre immense, qui admet pour
centre la terre, et pour rayon la distance (terre – soleil). On considère que tous les objets
visibles dans le ciel se trouvent sur la surface de la sphère céleste. On peut résumer les
différentes Caractéristiques sur la sphère elle-même comme c’est indiqué sur la figure (A.2).

Figure A.2 : La sphère céleste [109]

La direction des objets peut être quantifiée de façon précise à l’aide d’un système de
coordonnées célestes.
A.6 Les coordonnées célestes
A.6.1 Les coordonnées géographiques
La Terre est pratiquement une sphère qui tourne autour d’un axe passant par le pôle
Nord, et le pôle Sud.
Tout point sur la terre est caractérisé par sa latitude et sa longitude. Ces deux grandeurs
représentent les coordonnées géographiques de ce point, Ainsi que par son altitude. Figure
(A.3)
 La longitude (L) : c’est l’angle formé par le méridien de Greenwich et le méridien du
lieu considéré. La longitude est comprise entre -180° (vers l’ouest) et +180° (vers
l’est). Comme la terre met 24 heures pour faire un tour sur elle-même (360°), chaque
heure représente 15° d’écart de longitude et donc, chaque degré de longitude
représente 4 minutes.

132
Annexes

 La latitude ( ) : la latitude d’un lieu à la surface de la terre est l’angle entre


l’équateur et le rayon de la terre passant par le lieu considéré. Elle est comptée
positivement de 0 à +90° vers le nord et négativement de 0 à -90° vers le sud.

Figure A.3 : Les coordonnées géographiques [109]

A.6.2 Les coordonnées horaires

Les coordonnées horaires dont le repère sont données par l’axe des pôles et le plan de
l’équateur, le méridien du lieu étant pris comme origine. Chaque point de l’espace est repéré
par sa déclinaison et son angle horaire [112].Figure(A.5)

 La déclinaison ( ) :c'est l'angle fait par le plan de l'équateur avec celui de


l’écliptique. Elle varie au cours de l'année de +23°27' à -23°27'et détermine l'inégalité
des durées des jours, elle vaut 0 aux équinoxes. est donnée par la relation suivante :

= 23.45° Sin ( ) (A.2)

j : Le numéro du jour dans l'année compté à partir du premier janvier.

133
Annexes

Figure A.4 : La déclinaison du soleil en fonction des jours [112]

 L’angle horaire ( ) : C’est l’angle compris entre la méridienne origine passant par le
sud et la projection du soleil sur le plan équatorial, il mesure la course du soleil dans le
ciel. Il est donné par la relation suivante :

ω = 15 (TSV - 12) (A.3)


TSV : temps solaire vrai

Il vaut 0° à midi solaire, ensuite chaque heure correspond à une variation de 15°, car la
période de la terre dans sa rotation sur elle-même est égale à 24h. Compté
négativement le matin lorsque le soleil est vers l’est et positivement le soir.

134
Annexes

Figure A.5 : les coordonnées horaires [112]

A.6.3 Les coordonnées horizontales


Le repère horizontal est formé par le plan de l’horizon astronomique et la verticale du
lieu [113].
Dans ce repère les coordonnées du soleil sont :
 La hauteur du soleil (h) : La hauteur du soleil est l'angle formé par la direction du
soleil et sa projection sur le plan horizontal. Il est particulièrement égal à 0° au lever et
au coucher astronomiques du soleil, sa valeur est maximale à midi, en temps solaire
vrai. L’expression de la hauteur du soleil est donnée par :

Sin (h) = sin ( ).sin ( ) + cos ( ).cos ( ).cos ( ) (A.4)


: Latitude du lieu.
: La déclinaison du soleil.
ω: L’angle horaire.
 L’azimut (a) : C’est l’angle compris entre la projection de la direction du soleil sur le
plan horizontal et le sud. L’azimut est compté positivement vers l’ouest et
négativement vers l’est. Il est donné par la relation suivante :

Sin (a) = (A.5)

135
Annexes

Figure A.6 : Les coordonnées horizontales [113]

A.7 Les temps solaires


A.7.1 Le Temps Solaire Vrai (T.S.V)
Le temps solaire vrai, en un instant et un lieu donné, est l’angle horaire du soleil . Il
est donné sous la forme suivante [114] :
ω
TSV = 12 + (A.6)

A.7.2 Le Temps Solaire Moyen (T.S.M)


Le temps solaire moyen est appelé parfois temps local, Il est donné par la relation
suivante [114] :
TSM = TSV –Et (A.7)
Et = 9.87 sin* +-7.53 cos* +-1.5 sin* + (A.8)

 Et: est l'équation du temps exprimée en minutes.


 N: est le numéro du jour dans l'année.

A.8 Rayonnement solaire


L’énergie reçue au niveau du sol est plus faible que 1354 w/m2 (la constante solaire) car
l’atmosphère absorbe une partie du rayonnement solaire (environ 15%) et la réémet dans
toutes les directions sous forme de rayonnement diffus. L’atmosphère réfléchi une autre partie
du rayonnement solaire vers l’espace (environ 6%). Le rayonnement global au niveau du sol
se définit donc comme la somme du rayonnement direct et du rayonnement diffus figure(A.7)
L’énergie reçue par une surface dépend en outre de la saison, de la latitude, des conditions
météorologiques, du relief, de la pollution, de l’orientation de la surface considérée, etc.

136
Annexes

A.8.1 Rayonnement direct


Le rayonnement direct est la lumière parvenant directement du soleil par ciel clair.
A.8.2 Rayonnement diffus
Le rayonnement diffus est le rayonnement émis par des obstacles (nuages, sol,
bâtiments) et provient de toutes les directions. La part du rayonnement diffus n’est pas
négligeable et peut atteindre 50% du rayonnement global (selon la situation géographique du
lieu). Le rayonnement global sur la terre et sa part de rayonnement diffus varie au cours de
l’année.

A.8.3 Rayonnement global


Le rayonnement global est la somme des rayonnements diffus et direct.

Figure A.7 : Les composants du rayonnement solaire [114]

A.9 Gisement solaire du site étudié


Le gisement solaire est un ensemble de données décrivant l’évolution du rayonnement
solaire disponible au cours d’une période donnée. Il est utilisé pour simuler le fonctionnement
d’un système énergétique solaire et faire un dimensionnement le plus exact possible compte
tenu de la demande à satisfaire.
De par sa situation géographique, la zone étudiée dans cette thèse, à un gisement solaire
considérable d’une capacité de 20 000 MW, avec plus de 3 000 h/an d'ensoleillement et d’un
potentiel moyen 5.5kWh/m²/jour comme le montre la figure (A.8):

137
Annexes

Figure A.8 : Carte du monde de l’ensoleillent moyen annuel [114]

A. 10 Conclusion
L’étude du rayonnement solaire s'avère nécessaire pour le choix du meilleur site en vue
d'une installation d'un système de captation solaire. Le rayonnement reçu par le système de
chauffage passif de façade, dépend également du niveau d’ensoleillement du site considéré
et de son orientation par rapport au soleil. Ce système solaire reçoit le maximum d’énergie
lorsqu’il est orienté vers le sud et est incliné selon un angle pratiquement égal à la latitude du
lieu. Pour que le rayonnement solaire soit perpendiculaire au niveau du captage solaire, et afin
d'optimiser tout le système de chauffage passif, il est nécessaire de recourir à la technique de
poursuite du soleil.

138
Annexes

Annexe B.1 : Code du modèle de rayonnement solaire couplé par Fluent (UDF)
#define PI 3.14592654
#define coe (PI/180.)
#include "udf.h"
real d,w,h,fi=31.61,TSV,s,a;
real
ww,dd,TSVC,heur,min,temps,i,Gh,ii,gama,Si,alb,Dh,Dii,Rd,Rs,Rg,G,Gv1,Gv2,GHH,ET,Tin,Tex,Tm,
Tg;
int n,j=3,m=2,k,L;
DEFINE_PROFILE(Temperature_de_vitrage,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=90.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);

139
Annexes

//**********************************************************
if (temps>-(ww/15.)+13.+(ET/60.) &&
temps<(ww/15.)+13.+(ET/60.)&&(Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
Gv1=0;
}
Tex=(-0.0080*pow( temps,3)+0.25935*pow( temps,2)-1.7251*temps+6.9712)+273.15;
Tin=-0.05*Gv1/30 + Tm;
//if (Tin>=Tex )
{
Tg=(0.05*Gv1/30)+Tex;
Tm=pow(((Gv1/(2.80*0.9*5.67e-08))+pow(Tg,4)),(1/4.));
}
if (Gv1>=0 &&Tin>=Tex )
{
Tin=Tin;
}
else
{
Tin=Tex;
}
//***********************************
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Tin;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le vitrage** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Tin=%lf\t\t Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Tin-
273.15,Gv1);
}
//**********************************************************************plan Verticale
DEFINE_PROFILE(F_S_V,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);

140
Annexes

//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);

ii=90.0;
gama=(a-180.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
Gv1=0;
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Gv1;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le plan Vertical nord** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Gv1);
}
//***********************************************plan Horizontale
DEFINE_PROFILE(F_S_H,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)

141
Annexes

{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=0.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
GHH=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
GHH=0;
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =GHH;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le plan horizontale** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t GHH=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,GHH);
}
//***********************************mur tramb
DEFINE_PROFILE(F_M_TRB,thread,position)

142
Annexes

{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=90.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii*0.7;
}
else
{
Gv1=0;
}
//**************************************************************
Tex=(-0.0080*pow( temps,3)+0.25935*pow( temps,2)-1.7251*temps+6.9712)+273.15;

143
Annexes

Tin=-0.05*Gv1/30 + Tm;
//if (Tin>=Tex )
{
Tg=(0.05*Gv1/30)+Tex;
Tm=pow(((Gv1/(2.80*0.9*5.67e-08))+pow(Tg,4)),(1/4.));
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Tm;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température mur tromb** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Tm=%lf\t\t Tin=%lf\t\t
Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Tm-273.15,Tin-273.15,Gv1);
}
DEFINE_PROPERTY(Mass_Volumique, c, t)
{
real rho;
real Tempi;
real presion;
presion = RP_Get_Real ("operating-pressure");
//presion =C_P(c,t)+101325;
Tempi = C_T(c,t);
rho = presion/(Tempi*287.233308);
//printf("r=%lf t=%lf p=%lf\n",rho,Tempi,presion);
return rho;
}

144
Annexes

Annexe B.2 : Organigramme du couplage « UDF – CFD »

Début

N=0

Calculer : UDF(0)

Calculer : CFD(0)

Lire : s, S

N=N+s

Calculer : UDF(N)

Calculer : CFD(N)

Calculer : R

Non
−4
𝑅 < 0

Oui

Résultats : UDF(N)

Résultats : CFD(N)

Oui
N≤𝑆

Non

Fin

145
Annexes

Annexe C : Diffusion des travaux réalisés durant cette thèse


[1] Hami. K, Draoui. B, Hami. O, "Modélisation d’un système de chauffage passif dans la
région de Béchar", Revue des Energies Renouvelables, 13, 2, pp. 355-368, 2010.
http://www.cder.dz/download/Art13-2_15.pdf
[2] Hami. K, Draoui. B, Hami. O, Belloufa. L, "Modeling of a Heating Passive System",
International Review of Mechanical Engineering, 4, 4, pp. 376-380, 2010.
http://www.praiseworthyprize.org/latest_issues/IREME-latest/IREME_vol_4_n_4.
html#Modeling_of_a_Heating_Passive_System
[3] Hami. K, Draoui. B, Hami. O, "The thermal performances of a solar wall", Energy, 39, pp.
11-16, 2012. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0360544211006761
[4] Hami. K, Draoui. B, Hami. O, Imine. O, "Modélisation de l’effet énergétique de
l’enveloppe d’un bâtiment sur l’ambiance intérieur", Revue des Energies Renouvelables
SIENR’12, Ghardaïa, pp. 319 – 324, 2012. http://www.cder.dz/download/sienr2012_41.pdf
[5] Bensafi. M, Kaid. NE, Hami. K, Abdeldjabar. M, Hasnat. M, Draoui. B, "Modeling the
Energy Effect of a Passive Heating System Provided With a Trombe Wall", International
Journal of Engineering Science Invention, 3, 7, pp. 66-71, 2014.
http://ijesi.org/papers/Vol(3)7/Version-2/L0372066071.pdf
[6] Hami Khelifa, "Modélisation de l’effet énergétique d’un bâtiment passif", Editions
Universitaires Européennes, 2015, p.104. https://www.editions-ue.com
[7] Hami. K, Draoui. B, Imine. O, Hami. O, "Thermal fluid modeling of a passive heating
system", Journal of Renewable and Sustainable Energy, 8, 1, pp. 1-16, 2016.
Doi: 10.1063/1.4942542

Notre profiles de recherche sur sites internet :


1. https://scholar.google.com/citations?user=UkwFDlYAAAAJ&hl=fr
2. https://www.researchgate.net/profile/K_Hami

146

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