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THÈSE
En vue de l’obtention du
Intitulé
Etude et modélisation des performances énergétiques d’un
bâtiment passif dans les milieux sahariens
Enfin, mes dernières pensées se tournent vers ma famille et ma Mère, pour leur soutien
incessant tout au long de mon parcours, en m'offrant les meilleures conditions afin d'en être là
aujourd'hui, merci Mère.
Je ne peux terminer ces remerciements que par la personne avec qui je partage ma vie,
qui a toujours été présentée près de moi dans les bons et les mauvais moments.
Hami Khelifa
SOMMAIRE
Remerciements…………………………………………………………………………... I
Sommaire………………………………………………………………………………... II
Résumé…………………………………………………………………………………... V
Table des figures…………………………………………………………………............ VI
Liste des tableaux………………………………………………………………………... VIII
Nomenclature……………………………………………………………………………. XI
Introduction générale………………………………………………………………….. 10
2.1 Introduction………………………………………………………………………….. 25
2.2 Convection naturelle le long d'une plaque plane…………………………………….. 25
2.2.1Zone et régime laminaire……………………………………………………... 26
2.2.2 Régime de transition…………………………………………………............. 27
2.2.3 Régime de turbulence………………………………………………………... 28
2.2.4 Détection de la transition sur une plaque plane……………………………… 28
2.2.5 Méthode de détection de la transition……………………………………….. 29
2.3 Convection naturelle en cavité différentiellement chauffée………………................. 30
2.4 Système de chauffage passif de façade couplé au bâtiment…………………............. 38
2.5 Approche numérique CFD du système de chauffage passif de façade
couplé au bâtiment…………………………………………………………………... 41
2.6 Conclusion……..………………………………………………………...................... 43
II
SOMMAIRE
3.1 Introduction…………………………………………………………………………. 46
3.2 Quelques notions de base sur le CFD……………………………………………….. 46
3.3 L'analyse d'un processus par le CFD………………………………………………... 47
3.4 Equations de la mécanique des fluides………………………………………............ 48
3.5 Décomposition statique……………………………………………………………… 49
3.5.1 Règles de Reynolds………………………………………………………….. 49
3.5.2 Les tensions de Reynolds……………………………………………………. 49
3.5.4 Equation de transport…………………….……………………...................... 50
3.6 Quelques notions de turbulence……………………………………………………... 50
3.7 Classification des écoulements………………………………………………............ 52
3.8 Définition des actions de pression et de frottement…………………………………. 53
3.9 Une brève présentation des modèles de turbulence…………………………………. 58
3.10 Procédures de la simulation CFD………………………………………………….. 63
3.10.1 Résolution des équations gouvernantes par la technique
des volumes finis…………………………………………………………………... 63
3.10.2 Discrétisation des équations de transport……………………………........... 68
3.10.3 Les critères de vérification de la solution numérique obtenue………. ……. 71
3.10.4 Notions du maillage…………………………………………………........... 73
3.10.5 Qualité du maillage…………………………………………………............ 74
3.10.6 Indépendance du maillage…………………………………………….......... 75
III
SOMMAIRE
Bibliographie……………………………………………………………………............ 123
Annexe…………………………………………………………………………………... 131
Annexe A : Gisement solaire …………………………………………………....... 131
Annexe B : Code du modèle de rayonnement solaire couplé par Fluent…………. 140
Annexe C : Diffusion des travaux réalisés durant cette thèse……………………... 146
IV
Résumé
Résumé
Dans le présent travail, des simulations en 2D et 3D sur l’écoulement dans un local couplé
par un système de chauffage passif de façade, type In-In (mur Trombe), ont été menées
numériquement afin de déterminer les champs de température et de vitesse sous l’influence de la
variation du nombre de Rayleigh modifié qui dépend lui-même des caractéristiques du fluide et
du flux de chaleur dû à l’ensoleillement. Le comportement des couches limites en convection
naturelle est analysé le long du mur Trombe dont nous avons chauffée périodiquement à flux
imposé. La modélisation thermique et dynamique du problème a été effectuée par un logiciel du
calcul CFD « Fluent », basé sur la méthode des volumes finis qui permet de modéliser à la fois
l’écoulement d’air et les transferts de chaleur dans le système étudié. Pour fermer l’ensemble
des équations de transport qu’expriment la conservation de la masse, de quantité de mouvement
et de l’énergie, le modèle de turbulence k-ε a été utilisé. Afin de tenir compte du fort gradient de
température et de vitesse près des parois, on a choisi un maillage structuré, serré près des parois
et un peu plus large ailleurs. Les résultats obtenus ont montrés que pour Grh < 4x108 le régime
d’écoulement est certain laminaire, alors que pour Grh > 109 le régime d’écoulement devient
turbulent.
Mots clé : Energétique du bâtiment, Chauffage passif, Convection naturelle, Transition laminaire
/turbulent, Modélisation CFD.
Abstract:
In the present work, simulations in 2D and 3D on the flow in a local coupled with a facade
of passive heating system type In-In (Trombe wall), were conducted numerically to determine
temperature fields and speed under the influence of the variation of the modified Rayleigh
number, which itself depends on the characteristics of the fluid and heat flow due to the
sunshine. The behaviour of boundary layers in natural convection is analysed along the Trombe
wall our heated periodically imposed flow. The thermal and dynamic modelling of the problem
was conducted by calculating CFD software "Fluent", based on the finite volume method to
model both the airflow and heat transfer in the system studied. To close the set of transport
equations expressed by the conservation of mass, momentum and energy, turbulence model k-ε
was used. To take account of the strong temperature gradient and velocity near the walls, we
chose a structured mesh tight near the walls and a little wider elsewhere. The results have shown
that for Grh < 4x108 flow regime is laminar some, while for Grh > 109 the flow regime becomes
turbulent.
Keywords: Energy building, Passive Heating, Natural convection, Laminar/Turbulent transition,
CFD Modelling.
v
Listes des figures
Chapitre 1
Figure 1.1: Illustration des quatre configurations étudiées pour la convection naturelle entre 13
deux plans chauffés, In-In, Out-In, In-Out, Out-Out……………………………………………
Figure 1.2: Mur Trombe du parc national Zion, Utah Etats Unis, étudié par Torcellini et Pless. 14
Figure 1.3: Illustration du Solar Wall…………………………………………………………... 16
Figure 1.4 : Cheminée solaire du lycée français de Damas, en Syrie par Yves Lion…………... 17
Figure 1.5 : Exemple des maisons du quartier Arrousets à Bayonne qui intègrent un bardage 18
pin maritime ventilé devant une isolation par l’extérieur………………………………………..
Figure 1.6 : Illustration d’une façade double peau : le bâtiment de l’Office 64 à Bayonne. 20
Archite cte P. Arotcharen………………………………………………………………………..
Figure 1.7 : Coupe d’un mur à recyclage……………………………………………………….. 21
Figure 2.12 : Champs de température instantané de la gauche vers la droite (RaH = 6,4×108; 37
2×109; 1010 ; 3×1010 ; 1011)………………………………………………………………………
Figure 2.13 : Mur Trombe classique……………………………………………………………. 39
VI
Listes des figures
Chapitre 3
Figure 3.1 : Exemple d'un écoulement non décollé autour d'un profil d'aile…………………… 52
Figure 3.2 : Exemple d'un écoulement décollé autour d'un cylindre carré (champ de vitesse 52
moyenne)………………………………………………………………………………………...
Figure 3.3 : Deux types de décollement de couche limite……………………………………… 53
Chapitre 4
Figure 4.1 : La conception bioclimatique………………………………………………………. 67
Figure 4.4 : Evolution du champ des températures – (cas e = 40 cm) (Etablissement du régime
81
périodique)……………………………………………………………………………………….
Figure 4.5 : Evolution du champ des températures – (cas e =10 cm) (Etablissement du régime 81
périodique)……………………………………………………………………………………….
Figure 4.6 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 82
paroi, (cas - e = 10 cm)…………………………………………………………………………..
Figure 4.7 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 82
paroi, (cas - e = 20 cm)…………………………………………………………………………..
Figure 4.8 : Variation temporaire de la température de surface extérieure et au milieu de la 83
paroi, (cas - e = 40 cm)…………………………………………………………………………..
VII
Listes des figures
Figure 4.9 : Evolution dans le temps de la chaleur (emmagasinée / restituée) en fonction des
apports solaires hivernaux pour les trois types de construction………………………………… 84
Chapitre 5
Figure 5.1 : Configuration étudiée cas : 2D…………………………………………………….. 85
Figure 5.13 Évolution de y+ le long de la paroi chaude et froide pour le modèle k-ε
99
« standard »………………………………………………………………………………………
VIII
Listes des figures
Figure 5.25 Coefficient d’échange au niveau de la paroi chaude (Mur Trombe)………………. 108
Figure 5.30 Effet 3D de l’écoulement, a) énergie cinétique turbulent, b) intensité turbulente… 113
Figure 5.31 Effet 3D de l’écoulement, a),b) et c) : vitesses aux niveaux des plans médianes
114
(X, Y et Z) ; d) : vitesse résultante au niveau des plans aux milieux……………………………
Figure 5.32 Profile de Vitesse à gauche et Température à droite proche de la chaude et froide
115
en fonction de la hauteur h………………………………………………………………………
Figure 5.33 Profile de Vitesse à gauche et Température à droite proche de la chaude et froide 115
en fonction de l’ensoleillement…………………………………………………………………..
IX
Liste des Tableaux
X
Nomenclature
Symboles grecs
X
Nomenclature
Indices / Exposants
ER énergie renouvelable
moy moyenne
max maximale
min minimale
mil milieu
in intérieur
ex extérieur
s solaire
o haute
b basse
w mur
Nombres adimensionnelles
Re nombre de Reynolds
Ret nombre de Reynolds turbulent
RaH nombre de Rayleigh à la hauteur H de la plaque
Raδ nombre de Rayleigh à la profondeur δ de la lame d’air
Gr nombre de Grashof
Grz nombre de Grashof local
Pr nombre de Prandtl caractérisant le fluide
Prt nombre de Prandtl caractérisant l’écoulement
Nuloc nombre de Nusselt local
̅̅̅̅ nombre de Nusselt moyenne
XI
• Introduction générale
Introduction générale
Introduction générale
La problématique énergétique dans le secteur du bâtiment est un des enjeux majeurs
du développement durable, car ce secteur compte parmi les plus gros consommateurs
d’énergie de nos jours avec environ 45% de la dépense énergétique globale [22]. A cet effet,
la maitrise des échanges de chaleur dans l’habitat et la qualité des ambiances intérieures
deviennent des paramètres importants pour rationaliser la consommation de l’énergie dans les
bâtiments. En effet, pour déterminer la consommation d’énergie dans les locaux d’habitation
et y caractériser l’ambiance thermique perçue par les occupants, la conduction, le
rayonnement puis la convection doivent être pris en compte de façon précise. Les transferts de
chaleur au sein d’un habitacle sont principalement dus aux effets couplés de convection
naturelle et du rayonnement, bien que la contribution de ce dernier ait été pendant longtemps
ignorée.
Nous abordons dans cette thèse une modélisation numérique de l’effet de l’inertie
thermique de l’enveloppe sur l’ambiance intérieur du bâtiment d’une part et d’autre part une
modélisation sur l’écoulement dans une enceinte 3D de type habitat, couplée par un système
de chauffage passif de façade adapté au climat saharien qui est caractérisés par des nombres
de Rayleigh >109.
10
Introduction générale
dans le premier chapitre, nous présentons les différents systèmes solaires passifs de
façade, en précisant à quelle catégorie de la typologie ici définie, ils appartiennent.
Nous centrons la présentation sur la chronologie du développement de ces systèmes et
sur la recherche associée. L’objectif est de voir quelle était la motivation de ces
études, comment la performance de ces systèmes était étudiée, et les moyens mis en
place.
les méthodes numériques utilisées dans cette thèse sont présentées en détail dans le
troisième chapitre. Il s’agit d’implémenter au code du champ CFD (Fluent), un modèle
de rayonnement solaire de LUI&JORDAN comme une condition à la limite, sous la
forme UDF (User Define Function).
11
• Chronologie du
développement des systèmes
solaires passifs de façade
Chapitre 1
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Afin d’associer les systèmes solaires passifs de façade à ces catégories, nous les nommons
sous les formes In–In, In–Out, Out–In, et Out–Out représentés sur la figure 1.1. In correspond
à une connexion avec le bâtiment, et Out avec l’extérieur. Le premier terme correspond à
l’ouverture basse, et le second à l’ouverture haute. Nous présentons ici ces configurations de
manière simple dans le cas d’un apport solaire dans la lame d’air.
In–In : l’air chauffé dans la lame d’air, entraine un mouvement de convection, depuis
le bas vers le haut. L’air neuf qui provient du bâtiment, entre en partie basse de la
cavité, il est chauffé par convection avec les parois de la cavité, et en ressort vers le
bâtiment. L’énergie récupérée par le passage, permet le chauffage passif du bâtiment.
Il n’y a pas de renouvellement d’air pour le bâtiment.
12
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
In–Out : Dans ce cas, l’air chauffé dans la lame d’air entraine un écoulement de
l’intérieur vers l’extérieur. L’air du bâtiment, entre en partie basse et est évacué vers
l’extérieur en partie haute. Complété par une autre entrée d’air pour le bâtiment, ce
système permet le renouvellement d’air passif du bâtiment, c’est-à-dire de la
ventilation naturelle.
Out–Out : L’air extérieur entre en partie basse, s’échauffe dans la lame d’air et ressort
vers l’extérieur. Le passage de l’air permet l’évacuation d’une partie de l’énergie
solaire incidente, et limite ainsi les apports de chaleur vers le bâtiment.
Figure 1.1: Illustration des quatre configurations étudiées pour la convection naturelle entre
deux plans chauffés, In-In, Out-In, In-Out, Out-Out [1]
Dans la suite, nous présentons les différents systèmes solaires passifs de façade, en
précisant à quelle catégorie de la typologie ici définie, ils appartiennent. Nous centrons la
présentation sur la chronologie du développement de ces systèmes et sur la recherche
associée. L’objectif est de voir quelle était la motivation de ces études, comment la
performance de ces systèmes était étudiée, et les moyens mis en place.
13
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
L’idée du mur Trombe-Michel, du nom de ses inventeurs, Félix Trombe et Jacques Michel
[2], a été proposée dans les années 1950. Elle repose sur l’exploitation du phénomène de
tirage thermique pour chauffer une pièce. Il s’agit de capter l’énergie solaire incidente et
ensuite de la redistribuer dans le bâtiment associé.
Le mur Trombe est constitué d’une paroi vitrée placée devant un mur épais à forte inertie
et faiblement isolé dont la face extérieure est souvent peinte en noir. Des clapets en parties
hautes et basses permettent de fermer les entrées et sorties d’air et d’ainsi de possiblement
complètement fermer la lame d’air. La figure 1.2 montre un exemple de mur Trombe.
Figure 1.2: Mur Trombe du parc national Zion, Utah Etats Unis, étudié par Torcellini et
Pless [3]
L’hiver en l’absence de rayonnement incident les clapets bas et hauts doivent être fermés
de telle manière à limiter la convection et ainsi les transferts de chaleur.
14
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
En été, en présence de soleil, les clapets sont fermés pour limiter les apports de chaleur.
Les études sur les performances du mur trombe ont commencé à la fin des années 1960.
Elles se sont notamment basées sur le cas de l’immeuble de démonstration construit à Odeillo
par Félix Trombe [2], ingénieur du CNRS et Jacques Michel, architecte.
Akbari et Borgers [4] étudient la convection naturelle laminaire qui prend place pour un
cas de mur trombe en 1979, avant d’en étudier le caractère turbulent (1984) qui se développe
à partir d’une certaine hauteur.
Bureket Habeb [5] évaluent le débit de l’écoulement de l’air dans un mur trombe en
fonction de différents paramètres. Il trouve que l’épaisseur de la lame d’air n’a pas d’impact
sur l’efficacité.
Torcellini et Pless [3] évaluent la performance d’un mur trombe installé sur une petite
maison dans l’Utah, aux Etats Unis. La puissance maximale atteinte est de 89 W/m², et
l’efficacité moyenne, définie comme le rapport entre la chaleur donnée au bâtiment, et
l’énergie solaire incidente est de 13%.
En 1975, le brevet pour le «Solar Wall system» est déposé par Schoenfelder [1]. Le Solar
Wall est un collecteur métallique qui permet de «capter l’énergie solaire et de la convertir en
chaleur pour le chauffage» (figure 1.3). La plaque extérieure peut être opaque et alors le plus
souvent métallique et percée Le rayonnement solaire incident sur cette plaque métallique
extérieure, induit un échauffement de l’air situé derrière et ainsi un mouvement de convection
naturelle. Selon la typologie définie, c’est un système Out-In, selon la typologie de la figure
1.1.
Plusieurs évolutions du Solar Wall ont abouti à des systèmes de ventilation mécanique
pour favoriser l’écoulement ascendant dans la lame d’air. L’entreprise Solar wall
commercialise cette solution, dont on retrouve quelques cas d’installation en France, le plus
souvent sur des bâtiments ayant de grandes façades opaques comme des supermarchés.
15
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Leon et Kumar [7], présentent un modèle de Solar Wall et analysent les performances en
faisant notamment varier la porosité et le coefficient d’absorption du collecteur métallique.
L’application envisagée est le séchage de produits alimentaires en Asie, comme alternative
aux collecteurs en verre, au prix plus élevé.
Les géométries de ces solutions sont variées, les capteurs solaires peuvent être inclinés.
Hamdy et Fikry [8] réalisent une étude numérique pour des solutions de cheminée solaire
inclinées, et conclut qu’un angle de 60° maximise le débit et ainsi la performance de la
ventilation naturelle pour la région étudiée (Egypte).
16
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Figure 1.4 : Cheminée solaire du lycée français de Damas, en Syrie par Yves Lion [1]
Bansal et al. [9] proposent un modèle pour une cheminée solaire destinée à améliorer la
ventilation naturelle d’un bâtiment. Hirunlabh et al. [10] étudient l’efficacité d’un mur solaire
métallique pour la ventilation naturelle d’une maison, et déterminent l’épaisseur de lame d’air
qui maximise le débit d’évacuation d’air. Ong [11] développe un modèle mathématique de
cheminée solaire pour étudier la performance en fonction du flux solaire incident pour des
épaisseurs de lame d’air de 10, 20 et 30 cm. Les vitesses d’air mesurées sont entre 0,25 et
0,4m/s.
Le débit de renouvellement d’air de 150 m3/h a été mesuré par Mathur et al. [12], pour une
cheminée solaire verticale de 1m de haut, une épaisseur de lame d’air de 0,35m, un flux
d’énergie solaire incident de 700 W/m² [12]
Les bardages sont des revêtements de mur extérieur. Le bois est souvent utilisé, mais ils
peuvent aussi être métalliques ou en terre cuite. L’élément de bardage est posé sur des liteaux,
qui délimitent alors une lame d’air. Plusieurs configurations de liteaux sont possibles : posés à
l’horizontal, vertical ou croisés.
17
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Figure 1.5 : Exemple des maisons du quartier Arrousets à Bayonne qui intègrent un bardage
pin maritime ventilé devant une isolation par l’extérieur [1]
Straube et Finch [13] ont réalisé une chronologie des différents travaux sur l’efficacité du
séchage des bardages. Mayer et Künzel [14] ont présenté des résultats sur l’efficacité de la
convection naturelle derrière bardage pour le séchage. Des séries de mesures de vitesse d’air
dans la lame d’air derrière de grands panneaux de façades ventilées sur un bâtiment de trois
étages ont été réalisées. Les deux forces qui agissent sur le débit de renouvellement d’air sont
la différence de pression due au vent et l’écoulement induit par l’énergie solaire absorbée. Des
vitesses d'air ont été mesurées entre 0,05 et 0,15 m/s lorsque la vitesse du vent était de 1 à 3
m/s. Ils ont montré que la direction du vent influence plus la vitesse d’écoulement que la
vitesse du vent. De ces expérimentations, ils ont conclu qu’une épaisseur de lame d’air de 20
mm était suffisante pour assurer le séchage.
Plus récemment, Mitogo Eseng [15] analyse le comportement thermique de deux bardages
bois en pin. Il analyse les performances dans les cas où la lame d’air est ouverte et fermée.
L’attention est notamment portée sur l’impact de l’épaisseur du bardage et de la lame d’air sur
la capacité à évacuer la chaleur.
Falk et al. [16] ont réalisé des mesures sur un mur orienté sud pour bardages fixés sur
liteaux horizontaux ou verticaux. Les liteaux horizontaux empêchent l’effet de tirage vertical.
Le renouvellement d’air est alors diminué de près de 70%, et repose sur l’effet du vent. Dans
le cas de liteaux verticaux, le débit associé au vent est irrégulier et ne dépend pas de l’angle
d’incidence du vent. Quand l’écoulement ascendant induit par le rayonnement solaire est bien
développé, l’influence du vent est alors nulle, ce qui rend plus facile la prédiction du débit de
renouvellement d’air.
18
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Pour le cas d’un bardage ajouré, l’écoulement n’est plus seulement ascendant, l’air entre et
sort de la lame d’air sur toute la hauteur du mur. Des expériences en laboratoire menées par
Sanjuan et al. [17], ont permis d’identifier cet écoulement horizontal mesuré par la
vélocimétrie laser. Des modèles numériques ont par la suite été développés pour permettre
d’analyser l’écoulement qui prend place par Sanjuan et al. [18].
Labat et al. [19] considèrent le cas d’un bardage bois posé sur des liteaux verticaux. Le
bardage est ajouré, un espace de 8mm est laissé entre les lames. L’écoulement est étudié
notamment par CFD (Computational Fluid Dynamics –Mécanique des Fluides Numérique), et
une corrélation établie pour prédire l’évolution de la vitesse d’écoulement ascendant dans la
lame d’air en fonction de la hauteur. Cette corrélation pour l’écoulement derrière le bardage
est ensuite intégrée dans un modèle à l’échelle du bâtiment, fournissant de bons résultats.
De ces travaux, on remarque que la plupart se concentre sur une étude fine de l’écoulement
dans la lame d’air mais étudie peu l’impact que le bardage a sur le comportement du bâtiment.
Nous n’avons pas trouvé d’études proposant une modélisation simple des bardages permettant
leur intégration dans un modèle de simulation thermique dynamique.
1.2.5 Les façades doubles peaux, pour chauffage solaire passif et ventilation
Une façade double peau est une façade simple traditionnelle doublée à l'extérieur par une
façade essentiellement vitrée, comme on peut le voir sur la figure 1.6. L'objectif d'une telle
façade est multiple : diminuer les déperditions thermiques par l’enveloppe, créer une isolation
phonique, apporter un effet architectural. La double peau permet alors par effet de serre de
générer un écoulement, qui peut être utilisé soit pour chauffer le bâtiment (en hiver) soit pour
le rafraichissement du bâtiment par ventilation naturelle (en été) [1].
La zone double peau est généralement une zone inoccupée qui se trouve à environ 1m de la
façade du bâtiment. Cette distance entre les deux peaux, visible sur la figure 1.6, se justifie
notamment par la nécessité d’accès pour l’entretien des façades.
Il faut remarquer que les ouvertures de la lame d’air peuvent être multiples, et être aussi
bien orientées vers l’intérieur que l’extérieur. Ainsi, selon son fonctionnement, la façade
double peau peut appartenir à différentes catégories de la typologie définie des systèmes
solaires passifs de façade et illustrée dans la figure 1.1 [1]
19
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Tout d’abord, la lame d’air peut être complètement fermée. Ce peut être le cas en hiver, de
telle manière à bénéficier des apports transmis par les deux couches de vitrage vers le
bâtiment, et de limiter les pertes par conduction de par la température élevée dans la double
peau.
Ensuite, le cas In-In, peut être réalisé en hiver, par l’ouverture de fenêtre de l’enveloppe
structurelle vers la double peau. En présence d’apports solaires potentiels, l’ouverture des
fenêtres permet le mélange de l’air du bâtiment avec l’air de la double peau.
Figure 1.6 : Illustration d’une façade double peau : le bâtiment de l’Office 64 à Bayonne.
Archite cte P. Arotcharen [1].
Le cas Out-In, est lui aussi envisageable, de telle manière à préchauffer l’air dans la double
peau avant qu’il n’entre dans le bâtiment par des fenêtres ouvertes.
20
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
pour l’aide à la conception la première est la plus adaptée car plus rapide à mettre en œuvre
mais que l’approche CFD peut être utile pour des études plus avancées.
Gratia et De Herde [21] utilisent le logiciel TAS pour étudier l’impact d’une telle double
peau sur le comportement thermique du bâtiment, et notamment évaluer l’efficacité de la
ventilation naturelle nocturne (cas In-Out) comme solution de rafraichissement.
L’application des modèles s’est élargie par la suite, Stec et al. [22] proposent un modèle de
double peau prenant en compte l’impact de plantes placées entre les deux peaux. Dans une
autre étude, Stec et al. [22] travaillent sur l’intégration de la double peau avec les systèmes
HVAC (Chauffage, Ventilation, Climatisation), du bâtiment associé. Ainsi, les réductions de
consommation d’énergie générées grâce à la double peau peuvent contrebalancer les coûts
énergétiques de sa mise en œuvre.
21
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Les principes physiques mis en jeu sont simples et rappelés sur la figure 1.8 Le flux solaire
traversant le vitrage est absorbé par une paroi verticale dite absorbeur ou mur stockeur et
piégé par effet de serre. Ce mur stockeur présente des ouvertures (appelées, orifices ou encore
clapets). L’échauffement de cette paroi et de la lame d’air déclenche un mouvement de l’air
intérieur aspiré par l’ouverture basse, chauffé au travers du mur trombe et réintroduit au
niveau de l’ouverture haute. Ce système transfère ainsi de l’énergie à la pièce via les apports
enthalpiques sensibles liés aux débits d’air et par conduction via la paroi. La nuit, ainsi que
sur la figure ci-dessous, les clapets sont fermés.
Par comparaison avec un vitrage conduisant à des apports directs, ce système permet tout
d’abord de minimiser la surchauffe du local pendant les heures où le rayonnement solaire est
intense et de limiter les pertes par journée d’hiver peu ensoleillée. De plus, s’il est vrai qu’une
partie moindre de l’énergie est transmise à la pièce dans le cas du mur Trombe (en raison des
pertes à travers le vitrage qui sont alors plus importantes, le gradient thermique étant plus
élevé), cette énergie stockée peut être déstockée de façon contrôlée selon la stratégie
d’ouverture des clapets. Par exemple, dans le cas d’une pièce du type d’une chambre
(utilisation nocturne), il est possible de fermer les clapets la journée et de les ouvrir la nuit
pour bénéficier d’un apport de chaleur la nuit, sous réserve des pertes par conduction via le
vitrage pendant la journée. L’épaisseur du mur stockeur permet aussi, compte tenu de l’inertie
de la paroi, de bénéficier du déphasage temporel (par ex, de 2.6 h à 5.1 h lorsque l’épaisseur
du mur passe de 10 à 20 cm) [35].
Parmi les variantes des murs Trombe, il est tout d’abord possible de distinguer les murs
présentant des ouies de ventilation (dits murs à recyclage) de ceux n’en présentant pas. La
nature du mur accumulateur (eau, béton, terre, matériau à changement de phase), son
épaisseur (15 à 40 cm), la présence ou non d’une couche isolante, le choix de la couverture
vitrée (simple vitrage, double vitrage, double vitrage faiblement émissif, ...) sont autant de
22
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Bien que le FGS fasse référence à des principes actifs de chauffage, il permet de comparer
cet indicateur global (car intégré sur une durée de chauffage) aux résultats d’autres
installations.
1.4 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre, un certain nombre de systèmes solaires passifs de
façade, et nous avons construit une typologie simple afin de mieux les définir. Les
performances de tous ces systèmes reposent sur les transferts de la chaleur dans la lame d’air.
En effet, pour tous ces systèmes il s’agit de maximiser l’évacuation de chaleur dans la lame
d’air.
23
CHAPITRE 1 Chronologie du développement des systèmes solaires passifs de façade
Les études ici relevées se sont concentrées sur la maximisation de la performance de ces
systèmes. Peu abordent l’intégration de ces systèmes dans des plateformes de simulation
thermique dynamique de bâtiment ou dans des codes de champs CFD. Pourtant, le
comportement du bâtiment est fortement lié aux performances de ces systèmes.
Ensuite, les études ont surtout porté sur les systèmes pour lesquels il y a une interaction
directe avec le bâtiment, c’est à dire en lien avec l’air intérieur du bâtiment, donc les cas In-
In, In-Out, et Out-In. Le cas des systèmes dits Out-Out est moins abordé. Quand il l’est, c’est
surtout pour étudier la capacité à sécher les matériaux constitutifs du mur.
24
• Etat de l’art et problématique
Chapitre 2
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous passons en revue quelques thématiques ayant retenu l’attention de
la communauté scientifique internationale depuis plus de trois décennies. Après ce rapide tour
d’horizon, nous allons exposer la problématique de cette thèse.
Toutefois, on note que des notions introduites en convection naturelle peuvent être prises
en compte. Ainsi, on distingue trois régimes d'écoulement [38]: le régime laminaire,
transitoire et turbulent. D'autre part, deux séries de problèmes ont été étudiées:
Convection naturelle le long d'une plaque plane verticale, (mur Trombe chauffé).
Convection naturelle dans un local (cavité) 2D et 3D, couplé par un système de
chauffage passif de façade type In-In (système de Trombe).
Dans cette partie, nous exposerons quelques résultats pour des géométries couramment
rencontrées en habitat: cas de la plaque plane et des cavités "rectangulaires", 2D et 3D.
De ces études, il ressort que la plupart des auteurs, dans cette forme d'écoulement, évaluent
l'échange convectif sur tout le long de la plaque au nombre de Nusselt (Nu) par une relation
de la forme :
(2.1)
(2.2)
25
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Figure 2.1: Développement de couches limites le long d'une plaque verticale isotherme: (a)
plaque chaude, (b) plaque froide.[38]
Sous la formulation (2.2), des auteurs comme S. Ostrach [42], Sparrow, Gregg et Eckert
[43] ont, dans leurs travaux, traduit l'influence du fluide (à travers le nombre de Prandtl) sur
les échanges thermiques paroi-gaz. L'équation (2.1) a par contre été souvent utilisée pour
évaluer les transferts locaux en fonction des régimes et zones d'écoulement classés suivant les
valeurs du nombre de Rayleigh.
Cette classification délimite trois zones d'écoulement en fonction de RaZ. En outre, l'on
peut remarquer que si la limite entre régime laminaire et régime transitoire est assez bien
définie, celle entre le transitoire et le turbulent est encore mal connue [44].
(2.3)
26
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
C étant une constante dont la valeur varie suivant les auteurs; le tableau (2.1) illustre quelques
valeurs de C relevées dans la référence :
ECKERT 0.405
SACADURA 0.520
EDE 0.39
JALURIA 0.44
Figure 2.2 : Echange thermique locale pour une couche limite d’air (Pr=0.7) sur une plaque
plane verticale [38]
Eckert et Soehngen [47], à partir d'une étude par interférométrie avancent que ce régime
est atteint dès que le nombre de Rayleigh vaut 3 108; résultat qui est par ailleurs confirmé par
Brich [38] et par les travaux de synthèse effectués par Sparrow et Lloyd [48] dans l'air.
27
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Dans le cas de l'eau, les expériences de Vliet et de Ross [49] indiquent que la transition
est atteinte pour des Ra compris entre 1010 et 1012.
Dans la zone de turbulence, le mouvement du fluide est désordonné et chaotique (fig 2.1)
[38]. Le coefficient d'échange dépend très peu de la cote z et sa valeur reste pratiquement
constante (fig 2.2).
(2.4)
Comme dans le cas laminaire, pour cette formulation, on note selon les auteurs, une
dispersion de la constante C.
Cependant ces derniers ne peuvent plus être utilisés dès lors que les écoulements
deviennent turbulents [40].
Dans le cas des cavités, des hypothèses complémentaires et donc des équations
supplémentaires sont à prendre en compte dans les résolutions et les problèmes se revèlent
vite très compliqués [38]. C'est certainement une des raisons pour lesquelles les résultats des
plaques planes ont longtemps servi d'élément de comparaison pour des écoulements de
convection naturelle dans les espaces clos (cavités).
(2.5)
28
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Tout d’abord, à faible distance du bord d’attaque, la couche limite est laminaire. Puis,
lorsque la distance au bord d’attaque augmente, le passage au régime turbulent engendre une
augmentation importante du coefficient de frottement qui va ensuite diminuer, après la zone
de transition, en s’éloignant du bord d’attaque.
Cette figure permet de constater que, pour une valeur de xN donnée (au-delà de la zone de
transition), le coefficient de frottement est bien plus élève dans la couche limite turbulente (il
vaut CT) qu’il ne le serait si la couche limite restait laminaire (il vaudrait CL).
Le principe général de cette méthode de détection se base sur une analogie thermique [98].
L’évolution du coefficient de transfert de chaleur est identique à l’évolution du coefficient
de frottement en fonction du nombre de Reynolds comme on peut le voir sur la figure 2.4.
Le coefficient de transfert de chaleur (h) est plus important dans une couche limite
turbulente que dans une couche limite laminaire.
29
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Cette classe d’écoulement est caractérisée par une mise en mouvement inéluctable du
fluide contenu dans la cavité, sous l’effet du gradient thermique généré par l’écart de
température des deux parois en vis-à-vis.
30
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
le long des parois chaude et froide, ainsi que la transition vers la turbulence ou même la
turbulence pleinement développée suivant les cas (RaH grand).
Xin [50] désigne la cavité différentiellement chauffée comme étant une enceinte
parallélépipédique fermée dont deux parois verticales opposées sont soumises à un écart de
température constant, les autres parois adiabatiques et le rapport de forme vertical est compris
entre 0,5 et 10 (au-dessus c’est une fente et en dessous c’est une cavité allongée).
31
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
valeurs de Rayleigh de l’ordre de 1,7×109(∆T=20 °C), constitue jusqu’ à ce jour une base de
données pour la validation des codes numériques. Dans cette maquette, un effort particulier
est fait pour obtenir les conditions adiabatiques sur les parois horizontales, avant et arrière et
l’écart de température entre les parois actives est fixé de sorte que l’approximation de
Boussinesq soit respectée. Ce dispositif a été ensuite modifié par Salat [53] dans le but
d’améliorer les conditions d’adiabaticité sur les parois passives et d’entreprendre ainsi
l’investigation de la convection naturelle en régime faiblement turbulent (RaH
=1,5×109; ∆T=15 °C; H=1m; =1m; D=0,32m). Il observe le long des parois verticales deux
couches limites, laminaires dans leur première moitié et turbulentes ensuite. Il relève dans les
couches limites une fréquence de l’ordre de 1 Hz caractéristiques des ondes progressives. La
couche limite dynamique présente une épaisseur de 4,4 cm contre 2,8 cm pour la couche
limite thermique. La vitesse maximale dans les couches limites avoisine 0,20 m/s. Une
analyse en fréquence des signaux de température fait ressortir la présence des ondes de gravité
dans le cœur de la cavité caractérisées par une fréquence d’environ 0,06 Hz, soit une période
autour de 16 s. L’intensité de turbulence est estimée à 5%.
Pour le cas de parois haute et basse proches des conditions parfaitement conductrices, et
non plus adiabatiques comme la configuration précédente, les travaux expérimentaux de Tian
et Karayiannis [55] sur une cavité carrée de 0,75 m×0,75 m×1,50 m et avec un écart de
température de 40°C (soit RaH de1,58×109) ont également retenu notre attention. Les
investigations expérimentales menées par ces auteurs ont conduit à d’importants résultats. La
couche limite thermique fait 3,8 cm d’épaisseur contre 7,5 cm pour la couche limite
dynamique. On retrouve une couche limite beaucoup plus épaisse que celle de la cavité de
Salat [53]. La vitesse verticale maximale est de l’ordre de 0,23 m/s. Après une analyse
spectrale du champ de fluctuation de température dans la couche limite froide, on décèle la
présence de plusieurs fréquences caractéristiques dont un pic à 0,21 Hz situé à proximité du
lieu où on a enregistré le maximum de fluctuation de température. A la frontière de la couche
limite, une seule fréquence de 0,13 Hz émerge. L’intensité de turbulence dans cette cavité
avoisine 8%, plus élevée que dans le cas des conditions aux limites quasi adiabatiques.
Breton [56] se sert du dispositif expérimental utilisé par Yguel [57] (H=2,5m; = 3,1m; D
= 3,1m) pour étudier la stabilité des écoulements de convection naturelle dans une cavité à
haut nombre de Rayleigh. Des visualisations effectuées par cet auteur révèlent le caractère
stable de l’écoulement de couche limite laminaire près de la paroi verticale, même pour les
nombres de Grashof de l’ordre de 1011. Cependant, cet écoulement stable reste très fragile; en
32
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
effet une modification minime des conditions aux limites entraine une forte déstabilisation des
écoulements près des parois, conduisant à une augmentation importante des densités de flux
locales.
Quelques années plus tard, Mustapha [58] s’intéresse plus en détail à la couche limite le
long de la paroi active dans cette même cavité. Une visualisation de l'écoulement et une
analyse spectrale des fluctuations de température montrent l'apparition et la disparition de
cellules de recirculation et de fortes fluctuations thermiques ; De plus, Mustapha [58] vérifie
que la similitude établie entre la cellule à échelle réelle et une maquette à échelle réduite est
conservée dans le cas des écoulements le long d'une paroi non isotherme verticale dans une
cavité dont le nombre de Rayleigh basé sur la hauteur est voisin de 1011.
Figure 2.6 : Profils de température à gauche et lignes de courant droite pour chaque
Rayleigh (a) Ra= 6 ,4x108 (b) Ra= 6 ,4x108 (c) Ra= 6 ,4x108 [59]
33
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Figure 2.7 : Isothermes à gauche et lignes de courant à droite (RaH = 5×1010) DNS (au-
dessus) et modèle local (en dessous) [63]
Sergent et al [63] ont développé un modèle mixte de diffusivité de sous maille pour la LES
qui permet de simuler la convection naturelle 2D en cavité carrée pour un nombre de Rayleigh
de 5×1010. Ce modèle est en bon accord avec les résultats DNS et a montré sa pertinence dans
différentes configurations Sergent [64] et Salat [53].
Peng et Davidson [61], par une approche de modèle dynamique pour la LES-3D, décrivent
l’écoulement dans une cavité carrée différentiellement chauffée (RaH =1,5×109; ∆T = 40 °C;
H = 0,75m; = 0,75m; D = 1,50m) dotée des conditions purement conductrices sur des parois
horizontales (les profils utilisés sont ceux mesurés par Tian [55]) et des conditions
périodiques sur des parois avant et arrière. Ils trouvent un mouvement de faible amplitude
dans le cœur, même si expérimentalement on a tendance à affirmer après visualisation que
c’est une zone de "repos". Sur la figure 2.7, on relève une accélération de l’écoulement au
plancher par rapport au plafond. La figure 2.9 fait ressortir plusieurs zones de recirculation au
voisinage des parois verticales et dans les quatre coins. Quand le Rayleigh augmente, les
zones de recirculation en proche parois verticales s’amplifient et leur interaction avec le cœur
de la cavité devient plus forte.
34
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Figure 2.8 : Profils de vitesse à mi-largeur à RaH = 1,58×109 (−·− modèle de Smagorynsky;
---- modèle dynamique; ○ expérimentale) [61]
Figure 2.9 : Lignes de courant de l’écoulement moyen pour (RaH = 1,58×109) [61]
35
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Salat [53] réalise une étude numérique 3D par une approche DNS pour caractériser
l’écoulement de convection naturelle dans la cavité expérimentale du LET de rapport de
forme vertical égal à 1, pour un nombre de Rayleigh basé sur la hauteur de 1,5×10 9. En
effectuant l’étude pour deux rapports de forme transverse (0,33 et 1), il met en évidence la
bidimensionnalité de l’écoulement moyen. En effet, on observe une très bonne concordance
entre les profils de vitesse et de température comme nous le montre la figure 2.10. La
sensibilité des résultats au rapport de forme transverse est relativement faible. Pour une
configuration proche, Soria [60] montre aussi que les principaux effets 3D sont seulement
visibles dans les coins si l’on ne s’intéresse qu’aux grandeurs moyennes.
Tout récemment Trias et al [66], par une approche DNS-3D ont caractérisé dans le détail,
l’écoulement de convection naturelle en cavité à très haut nombre de Rayleigh (~1011) (figure
2.11). Les conditions aux limites adiabatiques sont imposées sur les parois horizontales tandis
que les faces avant et arrière sont soumises à des conditions périodiques. La figure 2.12
montre que la couche limite reste laminaire et se dégrade progressivement à partir du lieu où
de grosses structures sont éjectées vers le cœur. Ils mettent en évidence la présence des ondes
progressives de type Tollmien-Schlichting qui déstabilise d’avantage les couches limites,
générant ainsi une transition précoce vers la turbulence. Le transfert de chaleur obéit à la loi
36
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
0,275
Nu = 0,182×RaH , beaucoup plus proche d’une corrélation en RaH1/4. Les auteurs
retrouvent un cœur en mouvement avec des isothermes qui oscillent caractérisant les ondes de
gravité dans la partie centrale de la cavité. Trias et al [66] concluent que les structures éjectées
sont assez grosses pour exciter et entretenir les ondes de gravité au cœur de la cavité. De plus,
il est établit que le tiers de la dissipation totale d’énergie est dû aux fluctuations turbulentes.
Figure 2.12 : Champs de température instantané de la gauche vers la droite (RaH = 6,4×108;
2×109; 1010 ; 3×1010 ; 1011) issus de [66]
37
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
les régimes plus sévères. De plus, le manque de données sur le couplage convection naturelle
rayonnement exige plus que jamais de développer des modèles numériques plus réalistes
(prise en compte de tous les modes de transfert de chaleur pendant les mouvements de
convection naturelle) pour une confrontation plus pertinente avec les résultats expérimentaux.
Si nous disposons à ce jour des résultats numériques et expérimentaux relatifs aux régimes
laminaire et de transition vers la turbulence Winters [67], Chikhaoui [67], Jones et Briggs [69]
si quelques investigations expérimentales ont été effectuées pour des écoulements faiblement
turbulents (RaH ~ 109) Mergui et Penot [52], Tian et Karayiannis [66] et Salat [53], très peu
d’expériences de grandes dimensions, générant un régime d’écoulement pleinement turbulent
ont été réalisées [70]. Ce type d'écoulement est très souvent rencontré dans des applications
courantes. On note cependant que dans le cas de cavité, style pièce d'habitation où le nombre
de Rayleigh est généralement élevé (de l'ordre de 1010), les expérimentations sont peu
nombreuses et les calculs inexistants. Il y a donc nécessité de faire un effort de recherche sur
ce mode de transfert thermique.
Les travaux successifs sur ce mur permettent actuellement de le diviser en deux types : le
mur TROMBE – MICHEL classique et le mur TROMBE – MICHEL composite. Nous
décrivons ci-après ces deux murs :
Principe de fonctionnement du mur TROMBE – MICHEL classique :
Il est composé, Figure 2.13, d’un bloc massif de matière à forte inertie (béton, pierre, etc.)
installé à courte distance de la vitre. Dans le cas du phénomène de thermo-circulation, le mur
massif absorbe le flux solaire à travers la vitre pour créer un effet de serre et ainsi, chauffer
l’air dans le canal entre la vitre et le mur, Shen et al.[97]. Le mur transfère une partie du flux à
l’intérieur du bâtiment par conduction.
38
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
L’échauffement de l’air dans le contact avec ce mur induit une circulation naturelle : l’air
est admis par l’orifice inférieur du mur et retourne vers l’intérieur du bâtiment par l’orifice
supérieur. La circulation de l’air transmet une partie du flux solaire chaud. Un phénomène
inverse de thermosiphon est observé pendant les journées couvertes, la nuit et en hiver. En
effet, quand le mur devient plus froid que la température à l’intérieur de l’habitation, la
circulation de l’air se produit d’elle-même à partir de l’orifice supérieur vers l’orifice inférieur
et l’habitation se refroidit. Pour résoudre ce problème, nous pouvons, par exemple, améliorer
ce mur capteur, en augmentant l’absorption du mur stockeur en le peignant en noir tout
simplement.
À partir du concept de base du mur TROMBE, on peut utiliser des technologies de pointe
comme des doubles vitrages à faible émissivité thermique pour augmenter le rendement du
mur. On peut rendre active cette technologie passive par l’ajout de ventilation motorisé sur les
clapets de circulation d’air donc, les orifices peuvent être ouverts ou dans le cas contraire
fermés. On voit aussi des développements autour de ce qui est dénommé « façade
bioclimatique » permettant de tirer parti tant de l’ensoleillement que de la lumière et ainsi
créer des architectures très solarisées.
39
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Cette énergie peut ensuite être transmise par convection en utilisant la thermo-circulation
de l’air entre la paroi de forte inertie et le mur isolant. Pendant la nuit ou les journées
couvertes, les orifices du mur isolant sont fermés. Grâce à la grande résistance thermique,
seulement une petite partie du flux thermique part de l’intérieur vers l’extérieur.
Ces systèmes passifs solaires jouent un rôle croissant dans la réduction de la climatisation
mécanique, chauffage et charges de ventilation dans les édifices modernes. Les façades
solaires telles que les bardages, le mur TROMBE – MICHEL et les cheminées solaires
dépendent de la convection naturelle pour induire les flux d’air requis, Ryan et Burek [92] .
Alors que la convection naturelle est largement étudiée ses applications spécifiques,
spécialement les systèmes de grande échelle telles que les façades solaires, ne sont pas
complètement comprises, et ainsi leurs performances exactes sont rarement prédites avec
précision.
40
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
Deux approches numériques ont été utilisées depuis les premiers modèles numériques des
années 1960. La première, utilisée par Aung et al. [71] et Kaiser et al. [72] s’appuie sur
l’approximation de Boussinesq en considérant tous les paramètres physiques constants,
exceptée la densité volumique. La réécriture des équations de Navier-Stokes fournit alors un
problème dont les solutions peuvent être calculées numériquement relativement simplement.
La deuxième considère les équations de Navier-Stokes avec des paramètres non constants,
comme le font Kaiser et al. [72] et Gan [73,74]. Cette méthode est rendue possible par le
développement des outils de calcul informatique, et les techniques de résolution de la CFD.
Plusieurs chercheurs ont mené des études numériques sur le mur TROMBE et ont
développé des modèles qui reconnaissaient la nature particulière des murs TROMBE avec un
canal de chauffage asymétrique et des déperditions thermiques qui avaient lieu à travers la
vitre, Burek et al. [91]. Ong [93] a développé un modèle thermique simplifié basé sur les
propriétés de l’épaisseur du canal et sur le flux thermique. D’autres réseaux thermiques et
modèles simplifiés ont été développés pour prédire les performances diurnes de la cheminée
solaire ou du mur TROMBE en particulier, Balocco [94]. Pour sa part Gan [73] a étudié le
mouvement d'air dans une pièce ventilée naturellement par l'utilisation d'une cheminée solaire
ou mur TROMBE pour le refroidissement des bâtiments en été.
Bouchair [95] a montré qu'il existe une longueur optimale de cheminée / largeur écart de
débit d'air maximum. Si la cheminée est trop grande, il se produit une circulation d’air inverse
donc, un débit descendant de l'air par l'intermédiaire du centre du conduit. Bansal et al. [96] a
développé le modèle mathématique pour prédire la vitesse de l’air dans une cheminée solaire
à partir de la prédiction des températures de l’absorbeur, de l’air dans le canal d’écoulement et
de la plaque de verre. La validation expérimentale du modèle a été faite en utilisant une
cheminée solaire ayant un absorbeur de 1m de hauteur. Les travaux réalisés avec trois
combinaisons différentes de lame d'air et de dimensions de l'entrée de l'air dans la cheminée
ont montré un bon accord entre résultats observés et ceux calculés. La petite taille de la
41
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
cheminée solaire analysée a ouvert des possibilités d’utiliser les fenêtres comme cheminées
solaires, à partir de vitesses d'écoulement de plus de 0,24 m/s.
Pour Aung et al. [71] le terme moteur considéré est soit la différence de température entre
la température de surface des plaques et la température de l’air extérieur, soit les flux de
chaleur au niveau des plaques à l’interface entre le solide et l’air. Le nombre de Grashof est
alors défini en conséquence. De la même façon, des études de CFD considèrent comme
conditions à la limite de la lame d’air soit des températures fixes comme le font Chami et
Zoughaib [75], soit des flux comme Gan [76].
Ensuite, le nombre de Nusselt et le débit sont calculés pour différents nombres de Rayleigh
et de rapports de forme. Des corrélations, pour le coefficient de convection et la vitesse d’air
moyenne, sont ensuite proposées. Aung et al. [71] réalisent un certain nombre de calculs pour
des nombres de Rayleigh et débits choisis. Ils constatent alors des relations asymptotiques
entre nombre de Rayleigh et nombre de Reynolds, et nombre de Rayleigh d’une part et
nombre de Nusselt.
Zamora et Kaiser [77] étudient l’écoulement (laminaire et turbulent) dans une cheminée
solaire pour différents nombres de Rayleigh et différents rapports de forme, en utilisant un
code numérique. Des corrélations donnant la valeur de rapport de forme qui maximise le
nombre de Nusselt, pour de valeurs de nombre de Rayleigh comprises entre 105 et 1012 ont été
établies. Plus le nombre de Rayleigh est élevé, plus le rapport de forme doit être faible pour
maximiser les échanges convectifs. Le débit maximal n’est pas atteint pour la valeur
maximale du Nusselt, ce qui s’explique par le fait qu’en régime turbulent, des inversions
d’écoulement prennent place, favorisant les échanges convectifs mais pas le renouvellement
d’air.
Gan [76] étudie les cheminées solaires, et fournit des expressions générales permettant de
calculer d’une part le nombre de Nusselt en fonction du rapport de forme et du nombre de
Rayleigh, et d’autre part le nombre de Reynolds en fonction du nombre de Rayleigh et du
nombre de Nusselt, permettant ainsi d’obtenir le débit. Il décompose ces relations sur les
intervalles sur lesquelles elles sont valables. Il faut noter que ces relations sont valables pour
des flux allant de 100 à 1000 W/m², et pour des répartitions variées des flux entre les deux
faces de la cavité.
Ces méthodes ont pour avantage une description fine de tout l’écoulement dans la lame
d’air, elles permettent aussi d’analyser la nature de l’écoulement de manière locale et
42
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
notamment sa possible hétérogénéité le long du canal. Mais ces résultats sont établis pour des
configurations et des entrées spécifiques, limitant de ce fait leur exploitation pour la
modélisation des échanges dans des configurations réelles du système de chauffage passif de
façade couplé au bâtiment.
2.6 Conclusion
Cette brève revue bibliographique montre que la convection naturelle reste une
préoccupation des chercheurs en thermique de l’habitacle. Aussi bien numériquement,
analytiquement qu'expérimentalement, de nombreux auteurs ont essayé d'aborder les
différents problèmes.
Ainsi, dans le cas de la plaque plane, des lois ont pu être dégagées, traduisant les
phénomènes observés. Pour les trois régimes d'écoulement, des corrélations Nu = f(Ra) ont pu
être trouvées et vérifiées expérimentalement, même si quelques fois, il s'avère difficile de
délimiter les différentes zones.
A grand nombre de Rayleigh, peu de travaux sont développés. On note cependant quelques
expérimentations dans des géométries "simples", travaux dont les conclusions donnent des
résultats globaux sur le transfert thermique aux parois.
Des modèles plus performants à plus haut Rayleigh sont actuellement développés et
permettent de prendre en compte la turbulence. Seulement, ces approches manquent dans leur
mise en œuvre, de validations expérimentales, surtout en thermique de l'habitat où le nombre
Rayleigh est très élevé (109 à 1011) et où des difficultés expérimentales certaines, existent [80].
Pour toutes ces raisons, la convection naturelle en cavité style pièce d'habitation reste un sujet
de particulière préoccupation.
Les transferts de chaleur convectifs qui prennent place à l’échelle de la cavité d’un système
solaire passif de façade sont de deux types. D’abord les échanges par transport convectif
correspondant à l’énergie transportée par l’air dans son écoulement vertical, et sont donc
43
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
associés au débit de renouvellement d’air. Ensuite, les échanges convectifs entre les surfaces
de la cavité et l’air qui sont caractérisés par un coefficient de convection. Ces données sont
représentées sur la figure 2.1 On remarque aussi, comme précisé sur la figure, que le profil de
l’écoulement est de forme parabolique, mais par simplification on considère une vitesse
moyenne, qui est alors directement liée au débit de renouvellement d’air.
(2.9)
Les échanges convectifs à l’interface mur Trombe-air sont décrits par le nombre de
Nusselt, qui est défini par [78] :
(2.10)
Dans le cas de la thermo-circulation normale, comme dans notre cas, le flux d'air dans le
système, peut être considéré comme un flux de convection naturelle entre deux plaques
parallèles verticales. À condition que le rapport (s/h), satisfait l'équation (2.11). Les deux
plaques parallèles verticales peuvent être considérées comme un "grand canal" et l'effet de la
perturbation de l'écoulement d'air le long d'une plaque sur l'autre peut être négligeable, ce
critère de transition laminaire/turbulent, peut être déterminé par rapport a une plaque verticale
unique [78].
44
CHAPITRE 2 Etat de l’art et problématique
ou (2.11)
<
et
<
Donc : pour notre cas, le critère (2.11) est systématiquement validé, et la perturbation de
l’écoulement de l’air au niveau du vitrage est négligeable par rapport à la paroi chaude (mur
Trombe).
Figure 2.15 Valeurs du nombre de Grashof le long d'un mur Trombe [78]
45
• Modélisation de la
turbulence en vue d’une
application à la CFD
Chapitre 3
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
3.1 Introduction
La simulation numérique peut être d’un grand secours pour la recherche, le calcul
analytique demeurant ici très peu efficace [79]. Il serait toutefois imprudent de considérer
cette approche comme étant l’unique voie à emprunter, en effet la modélisation des
écoulements vient plutôt en complément des essais sur site ou sur maquette.
Lors d’une étude, la CFD intervient souvent en amont lors de la conception et évite alors
aux constructeurs de fabriquer de nombreux et surtout coûteux prototypes. Elle peut alors être
caractérisée de “prototypage virtuel”. En effet, un des principaux avantages du calcul
numérique est la possibilité de faire varier les paramètres géométriques, dynamiques ou
thermophysiques du problème traité en évitant la répétition d’expériences longues et lourdes à
gérer. Ensuite, plus en aval de l’étude, elle peut être utile à l’analyse d’avaries décelées sur
des équipements ou pour améliorer leur performance [79].
Le CFD (« Computational Fluid Dynamics ») est une branche de la mécanique des fluides
qui utilise des méthodes numériques et des algorithmes pour analyser et résoudre des
problèmes qui impliquent des fluides en mouvement. Bref, les équations différentielles qui
gouvernent le transport de la masse, de la quantité de mouvement, des variables turbulentes et
de l'énergie sont résolues numériquement.
De nos jours, le CFD est un outil très puissant, utilisé souvent dans plusieurs domaines
industriels et de recherche. Dans certaines conditions, il peut compléter et même remplacer
des investigations expérimentales.
Dans le cas des problèmes dont le modèle mathématique n'est pas suffisamment développé
encore (il contient des approximations, des incertitudes - par exemple les modèles RANS de
turbulence), le CFD peut être utilisé seulement après une validation expérimentale. Cette
comparaison est nécessaire pour établir le degré d'agrément entre les résultats numériques et
la réalité.
Comparativement avec les investigations expérimentales, le CFD offre une série
d'avantages :
Coût réduit, surtout quand le modèle numérique remplace un modèle physique de
grande dimension ou très compliqué.
46
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Vitesse : une simulation numérique peut être très rapide. Plusieurs configurations d'un
modèle peuvent être étudiées et comparées dans un seul jour. Une investigation
expérimentale prendrait beaucoup plus de temps.
Des informations complètes: toutes les variables d'un problème (vitesses,
températures, pression, etc.) sont disponibles partout dans le domaine de calcul, alors
que, dans le cas d'une expérience, il y a plusieurs endroits inaccessibles pour des
instruments de mesure. Habileté de simuler des conditions difficiles à atteindre par des
expériences: des modèles de très petite ou très grande taille, des températures très
élevées ou très basses, des processus très lents ou très rapides.
Possibilité d'idéaliser : dans certaines simulations on veut se concentrer sur quelques
paramètres essentiaux et éliminer d'autres qui ne sont pas pertinents.
La résolution du problème :
On établit les plus importants phénomènes physiques qui ont lieu dans le
domaine de calcul et on écrit les équations différentielles qui les décrivent.
Ces équations différentielles sont ensuite transformées dans des équations
algébriques linéaires.
Le système d'équations algébriques est résolu.
II existe plusieurs techniques numériques de discrétisation et de résolution
de ce système d'équations. Les plus importantes sont les différences finies,
les éléments finis et les volumes finis.
47
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Le post-traitement :
L'analyse des résultats.
Les variables sont disponibles dans tous les sous-domaines de calcul.
Dans ce qui suit, nous allons insister davantage sur la technique des volumes finis parce
que les simulations pour ce projet de doctorat seront effectuées avec le code numérique Fluent
qui utilise cette méthode.
Ces équations sont complétées par une loi de comportement du fluide. L'air sera considéré
comme un fluide newtonien. Cette loi de comportement suppose une relation linéaire entre les
contraintes de cisaillement et le gradient de vitesse, via la viscosité µ qui traduit les effets de
frottement interne au fluide. Toutes ces hypothèses permettent d’obtenir les équations de
l'aérodynamique basse vitesse.
Dans le cas où le bilan d’énergie n’intervient pas (fluide en écoulement incompressible, par
exemple), l’écoulement est régi par l’équation de continuité (bilan de masse) :
( ) (3.1)
( ) (3.2)
48
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Pour résoudre ce système une approche statique est utilisée. Les grandeurs caractéristiques
instantanées de l’écoulement turbulent seront décomposées selon les règles de Reynolds
comme suit : le premier représente le mouvement d’ensemble et le second le mouvement
fluctuant, soient :
avec :
avec : (3.3a)
(3.3b)
En utilisant les règles dites « règles de Reynolds Hinze (1975) qui sont les suivants:
(3.4)
( ) ( ) ( ) ( ) ( ( )) (3.5)
49
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
(3.6)
( ) ( ) (3.7)
Avec :
Terme convectif : ( )
Effet de la pression :
Contrainte visqueuse :
Contrainte de Reynolds : ( )
d’équation à résoudre.
50
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
fluide et assurent le transport de masse, quantité de mouvement et de chaleur plus vite que par
la diffusion moléculaire. Le transfert thermique et le transfert de masse sont beaucoup plus
grands que dans le régime laminaire.
La turbulence est un processus en cascade. Elle est générée dans le noyau turbulent (la
couche extérieure - voir le paragraphe suivant) où les plus grands tourbillons apparaissent.
Ces tourbillons sont beaucoup plus énergétiques et efficaces dans le transfert des propriétés
que les tourbillons de petite taille et ils ont d'habitude une durée de vie plus élevée. Par
convection et diffusion (causées par le mouvement du fluide, par la diffusion moléculaire et
par les fluctuations de vitesses et de pression), l'énergie de ces tourbillons est transférée à
d'autres, plus petits. Dans certains cas, les tourbillons se transforment : leur taille peut
augmenter ou diminuer en temps. Dans le processus continu de transfert de l'énergie
turbulente, la base de la chaîne est constituée des plus petits tourbillons (en général près des
parois), qui dissipent sous forme de chaleur l'énergie turbulente reçue.
(3.8)
Pour mesurer un effort sur une structure, respecter l'analogie de Reynolds revient ainsi à
respecter la proportion entre les forces de cisaillement liées à la viscosité, et les forces de
pression résultant de la vitesse du fluide. De fait, l'analogie de Reynolds introduit la similitude
sur les couches limites où s'exercent notamment les efforts de viscosité et d'autres
phénomènes plus complexes comme les décollements. Il permet en quelque sorte de garantir
que les efforts mesurés sur une maquette pourront s'extrapoler à la structure réelle.
L’intensité de turbulence Iu est le rapport entre la moyenne quadratique des fluctuations
de la vitesse u et la vitesse moyenne de référence Uref. L’intensité est généralement donnée en
pourcentage.
(3.9)
51
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Avec : ∫ ( )
On définit de manière identique les intensités de turbulence pour les composantes v et w de
la vitesse.
3.7 Classification des écoulements
Les écoulements autour des structures se classent en deux catégories principales qui sont
conditionnées par la forme générale des structures : profilées ou non profilées.
Figure 3.1 : Exemple d'un écoulement non décollé autour d'un profil d'aile [79]
Une structure profilée se caractérise par des formes arrondies, sans arrête vive, et une
dimension longitudinale très supérieure à son épaisseur transversale. Le bord de fuite, qui est
la partie arrière, est formé de manière à produire une terminaison sans surface perpendiculaire
à l'axe longitudinal. L'archétype en est le profil d'aile d'avion à faible incidence. L'écoulement
autour des parois et dans le sillage reste peu perturbé par la présence de la structure comme
schématisé figure 3.1. On dit dans ce cas que l'écoulement est non décollé, c'est à dire que la
vitesse du fluide au voisinage des parois tend à leur rester globalement parallèle.
Figure 3.2 : Exemple d'un écoulement décollé autour d'un cylindre carré (champ de
vitesse moyenne). [79]
Dans le cas des structures soumises au vent, les formes ne sont a priori pas spécialement
dessinées selon des critères liés aux écoulements. Elles comportent souvent des arêtes vives et
leur forme générale s'éloigne du profil d'aile idéal. En particulier, le bord de fuite comporte un
culot produisant un sillage important comme schématisé figure 3.2. Au voisinage des parois,
la vitesse peut subir de très fortes perturbations jusqu'à présenter une inversion de sens sous la
52
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
forme de tourbillons. On dit dans ce cas que la couche limite est décollée parce que
l'écoulement principal ne semble plus adhérer à la paroi.
Cette notion de décollement est fondamentale pour appréhender certains phénomènes tels
que le détachement de tourbillons ou bien le décrochage. On peut classer les décollements de
couche limite en deux catégories, selon que la paroi est à surface courbe ou bien à arêtes vives
(figure 3.3). Pour les parois arrondies, le point de décollement est situé à une position qui est
souvent instable dans le temps et l'espace.
En résumé, on peut donc classer les structures en deux catégories aérodynamiques assez
distinctes :
• les formes profilées, autour desquelles les écoulements restent attachés, mais qui sont
exceptionnelles dans le domaine des structures soumises au vent et sont principalement
utilisées en aéronautique.
• les structures non profilées qui produisent à leur voisinage des écoulements très perturbés
à cause des décollements. Elles représentent la très grande majorité des ouvrages d’art et
de génie civil.
53
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ (3.10)
Le signe moins est conventionnel et dépend du sens choisi pour le vecteur ⃗ . En pratique
la pression est rendue adimensionnelle. Comme elle dépend de la vitesse de l'écoulement, on a
coutume de la présenter sous la forme d'un coefficient de pression noté CP donné par :
(3.11)
Les valeurs de référence utilisées sont des grandeurs moyennes généralement prélevées à
l'amont de la maquette par exemple à l'aide d'un tube de Prandtl. La pression de référence
choisie en pratique est souvent la pression statique en amont. Ainsi, un coefficient de pression
ne pourra jamais avoir une valeur supérieure à 1 car en appliquant le théorème de Bernoulli en
stationnaire, la valeur maximale possible de P est la pression d'arrêt P0 ce qui donne bien un
coefficient au maximum égal à 1.
A l’arrière d’une structure non profilée, le coefficient de pression est négatif, sans borne
inférieure en théorie. La traînée de ce type de structure est principalement occasionnée par
cette forte dépression que l’on appelle l’effet de culot.
54
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
L'action de la pression ne représente pas la totalité de l'effort exercé localement par l’air
sur la surface d’une paroi solide. En effet, l'écoulement d'un fluide visqueux produit une
couche limite caractérisée par un gradient de vitesse à la paroi. Ce gradient est selon
l'hypothèse d'un fluide newtonien linéaire avec les contraintes de cisaillement qui en
découlent. Il s'ajoute donc à l'effort de pression, normal à la paroi, un terme de frottement,
tangentiel qui est dû à la viscosité du fluide. On définit ainsi le coefficient de frottement par :
(3.12)
Où τw est la contrainte tangentielle à la paroi. En pratique pour les structures non profilées,
ce terme de frottement est négligeable devant l'action de la pression. L’ordre de grandeur des
coefficients de frottement est de 10-2, à comparer à 1 pour des coefficients de pression (cf.
figure 3.5).
Figure 3.5 : Coefficient de friction autour d’un cylindre circulaire à Re=36 105 [79]
Les écoulements turbulents à la proximité des parois solides sont composées de deux zones
principales : la couche intérieure et la couche extérieure appelée aussi « noyau turbulent ». A
son tour, la couche intérieure a une structure stratifiée Çengel et al. [83]; elle comprend trois
sous-couches : laminaire, tampon et logarithmique.
55
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Des relations entre la vitesse et la distance par rapport a la paroi (« wall laws ») ont été
établies pour ces régions Çengel et al.[83]:
56
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Où :
u+ = - vitesse adimensionnelle
√
Couche extérieure :
En s’éloignant de la paroi l’écoulement devient moins sensible à la viscosité moléculaire
du fluide et ne dépendra plus directement de celle-ci. En fait il fut établit que la déviation de
la vitesse de l’écoulement est fonction de la distance à la paroi et de l’épaisseur de la couche
limite turbulente :
umax u y 1 y
A
u (3.15)
Avec :
A : est une constante
: étant l’épaisseur de la couche limite.
Cette dernière équation est appelée "loi déficitaire" ou encore "loi de sillage". Elle est
valable à partir de y 500 .
Sur la (figure 3.7), le profil semi-logarithmique de vitesse illustre les différentes zones
décrites ci-dessus.
En termes de distance adimensionnelle y+ Fluent [82], les limites approximatives des
couches présentées sont:
57
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Les approches DNS sont des modèles pour simuler les écoulements turbulents en temps et
espace directement. Ils représentent les plus précises méthodes de simulation : les équations
de Navier-Stokes sont résolues sans approximer les quantités turbulentes par une somme entre
la moyenne temporelle et des fluctuations. En fait, par une simulation directe on évite toute
approximation, sauf la discrétisation numérique du domaine d'écoulement, dont les erreurs
peuvent être estimées et calculées. On obtient ainsi tous les détails possibles de l'écoulement,
en temps et espace. Les résultats obtenus sont équivalents à une expérience dans un
laboratoire et, en plus, par une technique non-intrusive Ferziger et Peric [84], Wilcox [85].
L'inconvénient de ces modèles est qu'ils demandent une énorme puissance de calcul,
inaccessible surtout pour des géométries grandes et compliquées. Pour cette raison, des
modèles hybrides (combinaisons entre des méthodes DNS et RANS) ont été développées, par
exemple les modèles LES (« Large Eddy Simulation ») ou DES (« Detached Eddy Simulation
»). Ils représentent un compromis -sont moins précis que DNS, mais plus précis que les
modèles RANS.
Les approches RANS consistent d'une résolution des équations gouvernantes en termes de
variables moyennes et en modélisant les quantités turbulentes. Selon le degré d'approximation
de ces quantités, il existe : des modèles algébriques, des modèles à une équation par exemple
Spalart-Allmaras), des modèles à deux équations (par exemple k-ε, k-ω, etc.), des modèles à
quatre équations (v2-f), des modèles à sept équations (RSM - Reynolds Stress Models). Dans
ce travail on va considérer seulement des modèles RANS. Ils présentent l'avantage d'être plus
économiques de point de vue des ressources de calcul, mais moins précis que la DNS, parce
que tous ont certains termes modélisés (approximés). Pour illustrer, on mentionne que le
nombre de nœuds de calcul du domaine devrait être proportionnel à Re9/4 Hoffmann et
Chiang, 2000[86], et le nombre de pas temporels est proportionnel à Re3/4 Pope [87]. Pour un
nombre de Reynolds de 2000,
Dans un écoulement turbulent, les vitesses, la température, la pression locales (et la densité
locale dans le cas des fluides compressibles) subissent en temps des fluctuations autour de
leurs valeurs moyennes. Par la suite, les tourbillons paraissent et disparaissent et à chaque
instant de temps, la structure de l'écoulement est différente, mais autour d'une structure
58
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
moyenne, stable. Ce principe est illustré dans la figure 3.8. L'idée derrière les modèles RANS
est de « capter » cet écoulement moyen, en faisant une approche statistique. Ainsi, cet
écoulement fluctuant est équivalent (en termes d'effets : forces exercées, quantité de chaleur
transférée, pertes de pression, etc.) à un écoulement moyen où les fluctuations ne sont pas «
visibles », mais leurs effets se font ressentir (forces exercées, quantité de chaleur transférée,
pertes de pression, etc.). Une illustration suggestive est présentée dans la figure 3.8 Iaccarino
[88].
Cette approximation peut fournir des informations adéquates et suffisantes sur les
écoulements turbulents, en évitant de prédire les effets de chaque et de tous les tourbillons.
Pour des applications industrielles et, dans certains cas, pour la recherche, les quantités
moyennes fournies par les modèles RANS sont satisfaisantes.
59
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
̅ ́ (3.16)
̅̅̅ ̅̅̅
̅̅̅̅̅̅̅ ( ) (3.18)
60
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
L'approximation de Boussinesq est utilisée dans tous les modèles RANS, sauf les modèles
RSM. En exprimant les six inconnues qui forment le tenseur des contraintes de Reynolds à
l'aide de cette approximation, le problème est réduit à déterminer une seule inconnue qui est la
viscosité turbulente. Le système d'équations gouvernantes devient ainsi un système de quatre
équations à cinq inconnues. Pour pouvoir le résoudre, il faut déterminer . Dépendamment
du modèle de turbulence RANS choisi, la viscosité turbulente est exprimée en fonction d'une
ou plusieurs autres paramètres qui peuvent être :
une longueur lmix (« mixing length ») pour les modèles algébriques
une viscosité cinématique modifiée pour le modèle à une équation Spalart-Allmaras
l'énergie cinétique turbulente k et le taux de dissipation de l'énergie cinétique
turbulente ε pour le modèle à deux équations k-ε
l'énergie cinétique turbulente k et le taux de dissipation de l'énergie cinétique
turbulente spécifique ω pour le modèle à deux équations k-ω
Dans le cas du modèle RSM, il y a une équation pour chaque contrainte de cisaillement de
Reynolds. Toutefois, dans ces équations, certains termes sont modélisés.
En général, tous les modèles RANS « souffrent » de plusieurs problèmes, parce que la
modélisation de certains termes fait appel à des « artifices » de calcul et à des hypothèses
irréalistes, par exemple l'hypothèse de l'isotropie de la viscosité turbulente.
Dans le cas particulier des modèles k-ε et RSM, les équations de turbulence sont valables
juste dans le noyau turbulent. Elles ne sont pas valides et ne peuvent pas être intégrées
jusqu'aux parois sans un traitement spécial. Dans cette région, le système d'équations
différentielles gouvernantes devient instable numériquement parce que plusieurs termes des
équations tendent vers zéro, mais à différents taux de décroissance Hoffmann et Chiang [86],
Davidson [89]. Ce problème peut être traité de deux manières différentes : soit en utilisant des
modèles de faible nombre de Reynolds (« Low-Re models »), soit des fonctions de paroi («
Wall functions »).
61
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Les modèles « Low-Re » font appel à des fonctions d'amortissement (« damping functions
») pour "atténuer" certains termes dans les équations de k et ε dont le comportement ne
coïncide pas avec celui théorique. C'est-à-dire, on compare les équations exactes et
modélisées et on « aide » certains termes des équations modélisées à se comporter comme
dans les équations exactes. Certains auteurs, par exemple Ciofalo et al. [90], ont trouvé qu'ils
n'étaient pas capables de prédire les paramètres de l'écoulement dans la géométrie complexe
des canaux étroits et ondulés et présentent également l'inconvénient de demander beaucoup de
ressources de calcul et d'être instables dans la convergence.
Dans ce travail nous allons utiliser l’un de ces fonctions de paroi adaptée au cas étudié. Ces
fonctions représentent une collection de lois semi-empiriques pour les inconnues du système
d'équations gouvernantes du problème étudié : les vitesses moyennes, la température dans le
cas d'un problème avec transfert de chaleur et pour les quantités turbulentes (par exemple k et
ε). Ces lois sont basées sur la théorie de la couche limite. En fait, par cette méthode, les
équations pour l'écoulement, pour le transfert de chaleur et pour la turbulence sont intégrées
jusqu'à une distance y = yp (le point P se trouve dans la sous-couche logarithmique) par
rapport à la paroi. Les régions de faible nombre de Reynolds 0 < y < yp (les sous-couches
laminaire et tampon) ne font pas partie du domaine de calcul. Pour trouver les valeurs des
variables dans le point P, on suppose des profils pour ces variables, par exemple une
corrélation logarithmique pour les vitesses.
Si on utilise les fonctions de paroi, le maillage ne peut pas être raffiné aléatoirement près
des parois, les centroïds des mailles immédiatement voisines doivent être situés dans la sous-
couche logarithmique (30 < y+ < 300). Les fonctions standard conduisent à des résultats
acceptables pour un grand nombre de problèmes, mais elles ne sont pas recommandées dans
certaines conditions d'écoulement, qui s'éloignent des suppositions faites au cours du
développement du modèle, à savoir : des gradients de pression forts ou opposés à
l'écoulement, s'il y a du décollement et rattachement de la couche limite, des écoulements
tridimensionnels complexes (par exemple rotationnels), des écoulements turbulents à faible
nombre de Reynolds, etc.
A part les "standard wall functions", il existe plusieurs types de fonctions de la paroi
comme les fonctions de la paroi de non-équilibre (« non-equilibrium wall functions -
NEWF») et le traitement de la paroi amélioré (« enhanced wall treatment - EWT»).
62
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Les NEWF ont été conçues pour améliorer les résultats des fonctions standard, qui ne
donnent pas de bons résultats pour les phénomènes qu'on vient de mentionner. Leur utilisation
mène à des améliorations, particulièrement au niveau du coefficient de frottement et du
nombre de Nusselt pour des écoulements complexes qui impliquent du décollement et
rattachement de la couche limite ou s'il y a des gradients de pression forts ou opposés à
l'écoulement Fluent [82].
Le EWT représente une méthode plus complexe, qui consiste dans l'utilisation d'un modèle
de turbulence à deux zones et l'application des fonctions de la paroi améliorées. Ainsi, le
domaine de calcul est divisé en deux zones : une zone affectée par viscosité (à la proximité de
la paroi) et une autre zone - le noyau turbulent. La séparation dans deux zones peut être basée
sur le nombre de Re local ou sur la distance adimensionnelle y+. Cette séparation est
adaptative et dynamique: c'est-à-dire la taille et la forme des régions se modifient (s'adaptent)
pour chaque problème et, pour le même problème, durant les itérations, en fonction des
conditions d'écoulement. Deux modèles de turbulence seront utilisés : par exemple, dans le
cas de l'utilisation du modèle k-ε, le modèle k-ε complet sera utilisé pour la région turbulente
externe et un modèle simplifié (typiquement un modèle à une seule équation) dans la région à
proximité de la paroi. Les fonctions de la paroi améliorées consistent de la fusion graduelle
(en fonction de la distance par rapport à la paroi) entre les lois pour les sous-couches
laminaire et logarithmique (équations (3.13) et (3.14). L'expression de la loi est en fait une
somme de deux termes pondérés en fonction de la distance, un pour laminaire et un terme
turbulent. Ce traitement de la paroi a été conçu pour des géométries compliquées où
l'épaisseur de la couche limite varie considérablement et il peut être appliqué pour tout
maillage : fins (y+ < 1 ...5), grossiers (30 < y+ < 300). Il doit aussi ne pas donner des erreurs
excessives pour des maillages de faible qualité (trop grossiers et intermédiaires (5 < y+ < 30))
Fluent [82]. Il est recommandé pour des écoulements à faible nombre de Reynolds et / ou qui
impliquent des phénomènes complexes à la proximité des parois.
3.10.1 Résolution des équations gouvernantes par la technique des volumes finis
Le premier pas dans l'application de la méthode des volumes finis est de créer le maillage
du domaine, c'est-à-dire de diviser le domaine de calcul en plusieurs volumes de petite taille,
qui entourent les nœuds du maillage.
63
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
( )
( ⃗) ( ) (3.19)
L'idée principale derrière cette méthode est de résoudre toutes ces équations différentielles
en les transformant dans un système d'équations algébriques linéaires, une pour chaque
volume fini. La procédure de transformation des équations consiste dans une intégration
suivie d'une transformation en différences finies. On obtient, dans le cas le plus complexe
(tridimensionnel et en régime transitoire), des expressions dans lesquelles la valeur d'une
variable Φ dans un nœud P dépend des valeurs de Φ dans les nœuds immédiatement voisins.
La forme contractée de ces expressions est :
∑ (3.20)
Où:
ap, anv - les coefficients des termes Φ dans le nœud P, respectivement dans les nœuds
voisins (indice « nv »). Ce sont des constantes dont l'expression mathématique dépend
des propriétés physiques du fluide, des dimensions géométriques des volumes, de la
position des centroïds des volumes par rapport aux faces des volumes, etc.
64
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Ces schémas ont de différents degrés de précision et on a observé que chacun est
approprié pour certains types de maillages et d'écoulements, Fluent [82].
Les équations du système 3.19 sont couplées, c'est-à-dire les mêmes inconnues
paraissent dans plusieurs équations et les équations doivent être résolues simultanément. Ce
système est apparemment prêt à être résolu : on a n équations et n inconnues.
Certains auteurs Patankar [80], Versteeg et Malalasekera [81], ont montré que la
principale difficulté dans la résolution de ce système est le fait qu'il n'existe pas d'équation
pour calculer directement la pression. La pression est incluse dans les termes source des
équations de quantité de mouvement. C'est à cause de cela qu'on parle du couplage pression-
vitesse.
Pour traiter ce couplage, plusieurs algorithmes ont été développés, parmi lesquels on
cite SIMPLE, SIMPLER, SIMPLEC, PISO, etc. Tous les algorithmes de couplage pression-
vitesse consistent de certaines procédures itératives (plusieurs pas de calcul sont répétés
jusqu'à ce que les variables tendent vers leurs valeurs finales).
65
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
66
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Hypothèse de départ:
Non Convergenc
e
Oui
FIN
67
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
x j
u j S
x j x j
(3.21)
ou encore :
U V W S (3.22)
x y z x x y x z x
W w P e E
s
Volume de contrôle
S
y
J e J w J n J s S dV (3.23)
V
où les indices e , w , n , s , indiquent que les quantités correspondantes sont évaluées aux faces
J s sont les flux totaux intégrés sur les faces du volume de contrôle, où leurs expressions sont
donnés par:
68
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
n
, e
J e U dy U e e E P yns
s
x e xEP
n
, w
J w U dy U w w P W yns
s
x w xWP (3.24)
e
, e
J n V dx V n n N P xew
w
y e xNP
e
, n
J s V dx U s s P S xew
w
y s xPS
W P E
S
y
x
Figure 3.12 : Volume d’intégration de l’équation de continuité.
Fe Fw Fn Fs 0 (3.25)
69
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Fe U e yns
Fw U w yns
(3.26)
Fn V n yew
Fs U s yew
L’intégration du terme source est obtenue en supposant que S est uniforme sur le
volume de contrôle.
S dV S
V
U S PP (3.27)
e
De y
xe ns
w
Dw y
xw ns
(3.29)
Dn n xew
yn
s
Ds x
ys ew
L’équation discrétisée complète peut alors s’écrire sous la forme :
aPP
iN , S , E, W
aii b (3.31)
70
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
où :
(| |) ⟦ ⟧
(| |) ⟦ ⟧
(| |) ⟦ ⟧
(| |) ⟦ ⟧
(3.32)
Fe Fw Fn Fs
Pe ; Pw ; Pn ; Ps (3.33)
De Dw Dn Ds
Le résidu norme (« scaled residual ») pour une variable Φ est défini par l'équation 3.3. Si
on analyse l'équation 3.2, à partir de laquelle cette expression a été développée, on observe
qu'en fait le résidu est le rapport entre la somme du changement des valeurs de la variable Φ
entre deux itérations successives dans tous les nœuds du domaine et la somme des valeurs de
la variable Φ dans tout le domaine.
∑ [∑ ]
(3.34)
∑ [ ]
En général, des valeurs réduites des résidus nous indiquent que la solution change très
lentement avec le nombre d'itérations, ce qui pourrait être un indicateur de la convergence
(surtout une convergence qualitative, c'est-à-dire les principaux traits de l'écoulement sont
établis). Pourtant, dans certains cas, des résidus faibles ne signifient pas que la solution a
convergé, il faut également vérifier la conservation globale de certaines quantités (par
71
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
exemple la masse et l'énergie), parce que la convergence d'un problème signifie non
seulement la convergence qualitative, mais aussi une convergence quantitative, c'est-à-dire la
conservation de toutes les quantités doit être satisfaite dans tous les volumes du domaine. Par
la suite, la conservation globale (pour tout le domaine de calcul) de ces quantités doit être
satisfaite. Une autre possibilité de vérifier la convergence est de montrer que la solution
obtenue ne dépend pas des conditions initiales.
La première étape dans la résolution correcte d'un problème est la génération d'un maillage
adéquat. Chaque simulation demande certaines caractéristiques du maillage à la proximité des
parois, dépendamment des conditions aux limites, de la géométrie et du traitement de la paroi
choisi. Pour la même géométrie, il n'y a pas de maillage universel, pour tous les modèles,
laminaires et turbulents. Dépendamment du type d'écoulement rencontré, le maillage doit
posséder une certaine finesse non seulement au voisinage des parois, mais aussi dans le reste
du domaine, surtout dans les endroits où il y a des gradients forts des variables. Pour un
problème donné, on peut parler d'une optimisation du maillage, surtout dans les régions
éloignées des parois, parce que, en général, les résultats deviennent de plus en plus précis,
avec l'augmentation du nombre de nœuds. De l'autre côté, le temps de calcul croît également
avec le nombre de nœuds. Un optimum peut être trouvé en considérant le fait qu'à partir d'une
certaine densité de nœuds, les résultats ne changent plus significativement avec
l'augmentation du nombre de nœuds.
Pour un problème donné, il faut s'assurer que pour chaque maillage testé les coordonnées
+
y des centroïds des volumes de la première couche à côté les parois sont situées dans les
intervalles indiqués pour chaque modèle de turbulence. On doit également s'assurer d'avoir un
nombre suffisant de points dans chaque des sous-couches suivantes dans la direction vers
l'extérieur de la couche limite. Ensuite, la densité de nœuds dans le domaine doit être
augmentée jusqu'à ce qu'on observe qu'il n'y a plus de changement significatif au niveau des
variables les plus importantes pour le problème considéré. Il faut souligner que le raffinement
du maillage est l'outil principal dans le CFD pour augmenter la précision des simulations. Son
choix est très important, un maillage mal généré peut mener à la divergence du processus
itératif ou à une solution convergée, mais qui n'a pas de sens de point de vue physique.
L'utilisation du CFD doit être accompagnée d'une vérification pour prouver que la solution
obtenue en utilisant un modèle numérique est physiquement acceptable. On peut comparer les
résultats numériques avec :
72
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
73
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Sous "GAMBIT", la mesure de l’obliquité équiangle est normalisée comme suit [82] :
q q q q
max max e , e min (3.35)
180 qe qe
où :
q e : angle d’une face ou cellule parfaitement régulière (60° pour un triangle), (90° pour un
74
CHAPITRE 3 Modélisation de la turbulence en vue d’une application à la CFD
Région complètement
Couche Proche
de la paroi
turbulente
75
• Modélisation du chauffage
passif par l’inertie thermique
de l’enveloppe d’un bâtiment
Chapitre 4
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
4.1 Introduction
Le moyen de réduire la consommation d’énergie d’un bâtiment tout en améliorant son
confort thermique est de choisir lors de la construction un matériau à forte inertie thermique.
Quand l’inertie d’un bâtiment est forte, il se réchauffe et se refroidit lentement. Lors des
périodes de surchauffe (comme en été), l’inertie du bâtiment est une source de confort en
permettant de maintenir des températures fraîches à l’intérieur. Pour cela, il faut protéger du
rayonnement direct et ventiler la nuit les parois. On bénéficie alors d’une réserve de fraîcheur
pour les heures ensoleillées. De la même manière, l’énergie du chauffage en hiver ou des
76
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
apports solaires sont emmagasinés dans les murs. Cette particularité est exploitée par les
poêles de masse [99].
L’inertie thermique d’une paroi se calcule par l’addition de l’inertie de ces composants
[99] :
I = (ρC matériau 1 x épaisseur du matériau 1) + (ρC matériau 2 x épaisseur du matériau 2)
+ (…)
Tableau 4.1 : Comparaison des performances d’inertie thermique d’une paroi de 20cm
d’épaisseur [99]
D’après ces données, les performances de la terre crue en inertie thermique sont 3 fois
supérieur à celle d’un mur en brique creuse ou d’un mur en parpaing de ciment.
Ses capacités thermiques se rapprochent d’autres matériaux monolithiques tels que le béton de
ciment. La valeur d’inertie est très proche voire supérieure pour le béton de ciment, car il
77
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
possède des constituants très semblables mais plus dense. La terre crue est donc l’un des
matériaux qui procure le plus de confort thermique par inertie.
4.4 Procédures de simulation numérique de l’inertie thermique d’un mur
Considérons un mur plan exposé en plein sud constitué d’un matériau homogène et
isotrope dont les dimensions latérales sont grandes devant son épaisseur e (cf. figure 4. 3). La
distribution initiale des températures est supposée uniforme ; sa face x = 0 est brusquement
mise en contact avec une variation du flux de chaleur (4.1) dû à l'ensoleillement hivernal (Moi
de janvier) de la zone sud-ouest Algérien figure 4.2, le ciel est considéré comme serein c.-à-d.
l'insolation directe relative est comprise entre 80 et 100 %, la face x = e est supposée
maintenue à une température Tin.
s(t) = 550. sin (π.t / 36000) = flux solaire (W/m²) (4.1)
Le temps (t) : étant exprimé en (s).
s : le flux solaire incident sur le mur en (W/m²)
36000 (s) = 10 (h) : le temps de l’ensoleillement. Ce qui correspond à la durée de jour en
hiver de la zone sud-ouest.
78
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
2 2
a 2 2
t x y
0, H , t
en x 0 k (4.2)
x S
t
S
550 sin
36000
; 0 t 36000 (4.3)
S
0; 36000 t 86400 (4.4)
k
Où a est la diffusivité thermique ; ρ, C et k sont respectivement la masse volumique,
C
la chaleur spécifique et la conductivité thermique du matériau.
s
Tin
79
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
Afin de bien comprendre les phénomènes mis en jeu, nous allons, dans un premier temps,
étudié les paramètres qui influent sur l’établissement du régime périodique, la deuxième partie
est consacré au calcul du champ des températures du système en fonction de types de
construction ( lourde, moyenne et légère), dans la troisième et dernière partie de ce travail,
nous effectuons une étude comparative entre la chaleur instantanée transmise au travers le
mur et la chaleur restituée au local.
80
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
de la face extérieure du régime quasi stationnaire est calculée suivant: (Tmoy = (Tmax – Tmin)
/ 2). Pour le déphasage (retard), sa valeur est de 7h10min par rapport aux apports solaires
disponibles.
Figure 4.5 : Evolution du champ des températures – (cas e =10 cm) (Etablissement du
régime périodique)
81
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
82
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
83
CHAPITRE 4 Modélisation du chauffage passif par l’inertie thermique de l’enveloppe d’un bâtiment
Figure 4.9 : Evolution dans le temps de la chaleur (emmagasinée / restituée) en fonction des
apports solaires hivernaux pour les trois types de construction
4.6 Conclusion
Les résultats de simulation représentés dans ce chapitre 4, nous ont permis de voir
l’influence des différents paramètres sur la température de la surface extérieure et au milieu
de la paroi étudiée pour les trois types de construction (légère, moyenne et lourde) et de voir
ainsi l’évolution dans le temps de la chaleur restituée dans le local avec ou sans inertie
thermique. Pour que ce phénomène d'accumulation / restitution de chaleur soit possible, il faut
d'une part, favoriser l'utilisation des matériaux de construction lourds pour assurer
l'accumulation et d'autre part, garantir le contact entre ceux-ci et l'air frais de ventilation pour
évacuer la chaleur accumulée. Donc le but de la ventilation nocturne est de décharger au
maximum, durant la nuit, la chaleur accumulée dans le matériau du bâtiment et de permettre
une forte absorption de chaleur durant la journée. La construction légère est mal adapté au
climat de la zone étudiée par contre on assiste à une bon adaptation au climat pour la
construction lourde. Les résultats obtenus pour la zone du sud-ouest Algérien, cas de Béchar
utilisant un matériau lourd (inertie thermique) orienté en plein sud pour assurer un chauffage
passif du bâtiment, semblent intéressants d’appliquer un tel système.
84
• Modélisation d’un système de
chauffage passif de façade
adapté au climat saharien
Chapitre 5
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
5.1 Introduction
Dans ce qui suit, seront décrits la construction de la géométrie de chaque cas étudié, la
génération de son maillage ainsi que l’incorporation des conditions aux limites telles qu’elles
ont été élaborées dans « Gambit » et le solveur « Fluent ».
Dans le présent travail, GAMBIT offre cette possibilité de définir le couplage du système
de chauffage passif de façade et la pièce habitacle, créer un volume représentant le domaine
d’étude et générer son maillage.
ho
𝛗𝐒 Mur Trombe
g
Vitrage h H
Z hi
X δ e
Figure : 5.1 Configuration étudiée cas : 2D.
85
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
ho H
φS Mur Trombe
g
Vitrag h
e
Z hi
Y J
X L
δ e
Figure 5.2 : Configuration étudiée cas : 3D.
Avec :
L = 5m ; H = 3m ; J = 4m ; h = 2.60m ;
δ = 0.20m ; e = 0.30m ; hi = 0.20m ; ho = 0.20m.
L’air au contact de ce mur s’échauffe figure 5.2, s’élève, et pénètre dans le local à travers
des orifices en partie haut du mur. L’air intérieur, plus froid, est dégagé naturellement par les
orifices inférieurs. Ce parcours est appelé ‘thermocirculation’. Le chauffage du local est
obtenu principalement par convection sur la face interne du mur qui restitue la chaleur stockée
avec un certain déphasage, alors qu’un chauffage instantané est possible grâce à la
86
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
‘thermocirculation’. Des clapets sont placés devant les orifices inférieurs pour éviter une
circulation inverse la nuit.
5.3 Maillage
5.3.1 Précautions à prendre
Comme nous l’avons déjà souligné dans le chapitre 2, le nombre de Rayleigh est élevé
( ) et l’écoulement est transitoire entre laminaire / turbulent le long du mur Trombe.
On va donc utiliser un modèle de turbulence, les solutions sont plus dépendantes du maillage
et une attention particulière doit être portée sur la vérification a posteriori de la finesse du
maillage près des parois afin de s’assurer que tous les phénomènes sont capturés.
FLUENT propose trois méthodes pour traiter la turbulence près des parois : les fonctions
standard de parois (Standard Wall-Functions), les fonctions de parois non-équilibrées (Non-
equilibrium wall-function) et un traitement amélioré des lois de parois (Enhanced wall
treatment) [103].
Dans chacun de ces cas, une vérification a posteriori doit être faite afin de vérifier le
maillage.
Pour les Standard ou Non-equilibrium wall functions, il faut que chaque centre de
cellules soit situé dans la région log c'est-à-dire 30 < y+ < 300. Il est préférable de
s’approcher de la limite inférieure : y+ ∼30. Les équations adimensionnelles de la
vitesse et de la température sont exprimées par [103]:
(5.1)
* + (5.2)
87
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Dans tous les cas, il faut éviter un maillage trop fin car les lois de parois ne sont plus
valides dans la sous-couche visqueuse. Il est également préférable d’éviter la couche
"tampon" (buffer layer) c'est-à-dire y+ = 5∼30.
Lorsqu’on utilise un traitement amélioré des parois (Enhanced wall treatment) avec
l’intention de résoudre la sous-couche laminaire, il est important d’avoir y+ de l’ordre
de (y+∼1). Cependant une valeur plus grande est acceptable tant qu’elle reste dans la
sous-couche visqueuse (y+ < 4 ou 5) [103].
(5.3)
(5.4)
Spalding (1961) [117], a développé une équation (5.5), qui couvrira toute la gamme de
y+ en fonction de la vitesse adimensionnelle u+ (y compris la zone tampon).
* + (5.5)
Avec : ,
88
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
(5.6a)
(5.6b)
(5.6c)
89
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
(5.7c)
Donc : les trois critères (5.7a), (5.7b) et (5.7c) sont systématiquement validés pour le
cas étudie.
ou (5.7d)
<
et
<
Donc : pour notre cas, le critère (5.7d) est systématiquement validé, et la perturbation de
l’écoulement de l’air au niveau du vitrage est négligeable par rapport à la paroi chaude (mur
Trombe).
90
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
(5.11)
[ ( ) ] (5.12)
i = 1, 2, 3
( ) (5.13)
Avec:
̅ (5.14)
( ) (5.15)
(5.16)
(5.17)
Pour fermer l’ensemble des équations de transport (5.11), (5.12) et (5.13), le modèle de
turbulence k-ε, (5.19) et (5.20) a été utilisé. Ce modèle a l’avantage de ne pas nécessiter des
temps de calcul très importants surtout pour des cas aussi simples que celui que nous
étudions.
Nous allons donc employer ce modèle de turbulence avec un traitement amélioré des lois
de parois (Enhanced wall treatment), avec l’intention de résoudre la sous-couche laminaire, il
est important d’avoir y+ de l’ordre (y+∼1). Cependant une valeur plus grande est acceptable
tant qu’elle reste dans la sous-couche visqueuse (y+ < 4 ou 5).
91
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
[( ) ] ( ) (5.19)
b) Equation de la dissipation :
[( ) ] ( ) (5.20)
Les constantes appelées standards du modèle k-ε prennent pour valeurs : [102]
, , , ,
Les équations de transport (5.11), (5.12), (5.13), (5.19) et (5.20) sont discrétisées par la
méthode des volumes de contrôle et résolues par l’algorithme SIMPLE, Patankar [80]. Afin
de réaliser un compromis entre le temps de calcul et la précision des résultats de la simulation,
une étude d’optimisation a été faite sur l’influence des pas d’espace et du temps (condition de
Courant-Friedrichs-Lewy (1928) ou condition CFL. Elle est nécessaire et suffisante pour
assurer la stabilité). Cette étude a conduit au choix d’un maillage structuré sériée près des
parois, ou y+ est adaptée par Fluent. On estime que la convergence est atteinte lorsque les
écarts relatifs sur toutes les variables calculées, aux différents nœuds du maillage, deviennent
inférieurs à 10-4 entre deux itérations successives.
à:t=0
Donc :
(interface)
92
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
[ ] [ ]
De par sa situation géophysique, la zone étudiée dans cette thèse, a un gisement solaire
considérable d’une capacité de 20 000 MW, avec plus de 3 000 h/an d'ensoleillement et d’un
potentiel moyen 5.5 kWh/m²/jour. (Annexe A).
L’étude du rayonnement solaire s'avère nécessaire pour le choix du meilleur site en vue
d'une installation d'un système de captation solaire. Le rayonnement reçu par le système de
chauffage passif de façade, figure 5.2, dépend également du niveau d’ensoleillement du site
considéré et de son orientation par rapport au soleil. Ce système solaire reçoit le maximum
d’énergie lorsqu’il est orienté vers le sud et est incliné selon un angle pratiquement égal à la
latitude du lieu. Pour que le rayonnement solaire soit perpendiculaire au niveau du captage
solaire, et afin d'optimiser tout le système de chauffage passif, il est nécessaire de recourir à la
technique de poursuite du soleil.
L’énergie solaire représentée dans la figure 5.6 est exprimée par la relation : (5.21).
93
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Altitude : 773m,
Albédo : 0.2
(a) (b)
Figure 5.6 : Condition climatique de la zone étudiée (cas de Béchar), (a) le rayonnement
solaire (cas d’un ciel clair) ; (b) la température extérieure (hivernale).
94
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
(5.22)
95
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Le tableau 5.2 représente les valeurs de Nulsset moyen en fonction de Grashof local, ces
résultats sont en bonnes accord d’une façon générale, les valeurs obtenues par Ferris [118]
sont les plus proches aux résultats du présent travail.
La figure 5.9 représente un bon accord général est constaté entre l’expérience réf. [118] et
les simulations du présent travail, avec cependant une petite différence au niveau du
maximum et du minimum de Nulsset en fonction de Grashof local. L’erreur est exprimée par :
é
| | (5.23)
Figure 5.9 : Validation des résultats de simulation avec la Réf. [118], Grashof en fonction de
Nulsset moyen.
96
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
La figure 5.10 représente la position de la 1ère maille dans les trois grilles étudiées proches
de la paroi chaude, on remarque que pour une taille de 104556 cellules (M3), la 1ère maille
est de 0.001m, pour une taille de 62592 cellules (M2), la 1ère maille est de 0.002m et pour
une taille de 41616 cellules (M1), la 1ère maille est de 0.0036m.
97
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Les valeurs de y+ sont exprimées près de la paroi chaude et de la paroi froide par la
avec : √ ;
98
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Figure 5.14 : Valeurs du nombre de Grashof local le long du mur Trombe, h = 2.60m
99
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Les figures 5.14, 5.15 et 5.16 représentent l’évolution de nombre de Grashof local le long
du mur Trombe, on remarque un changement de régime d’écoulement au niveau de la couche
limite chaude. Les résultats obtenus ont montrés que pour Grh < 4x108 le régime
d’écoulement est certain laminaire avec (h < 0.67m), alors que pour Grh > 109 le régime
d’écoulement devient turbulent avec (h > 0.8m). Pour la zone transitoire (0.67m < h < 0.8m).
(5.24)
100
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
(5.25)
(a) (b)
Figure 5.17 : Coefficient (a) de frottement et (b) de pression, au niveau de la paroi chaude
en fonction l’ensoleillement.
101
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
La figure 5.19 présente les contours des vitesses résultantes dans la direction de
l’écoulement aux niveaux des plans X, Y et Z (cas 3D) où il est clair que l’écoulement est
fortement accéléré dans la zone chaude (lame d’aire) et dans la zone froide. Les valeurs
maximales sont observées au niveau de la couche limite chaude et froide.
102
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
103
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
a) b)
La figure 5.21 représente l’évolution de la vitesse aux milieux des ouvertures hautes et
basses, on remarque un dévalement de la vitesse sous forme parabolique aux niveaux
des ouvertures basses dû à l’effet du canal (zone d’aspiration de l’air froide), et un
décollement aux niveaux des ouvertures hautes (zone de refoulement de l’air chaude)
dû au détachement de la couche limite chaude.
104
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
105
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Le champ des températures simulées à l’intérieur de l’enceinte ont été tracés sur la figure
5.23. On remarque également que l’air injecté est plus chaud. La température au niveau du
plafond de l’enceinte est ainsi plus importante. La répartition de la chaleur semble plus
homogène, et plus stratifiée. Ce résultat confirme les observations faites par [53-61-63]. On
observe même des zones froides en bas de l’enceinte qui pénètre par l’ouverture inférieure.
106
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
107
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
108
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
109
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Les plus grands taux de dissipation d’énergie se fait proche de la surface chaude et froide à
où il existe plus de turbulence (figure5.28). Le taux de dissipation diminue rapidement dans la
couche de mélange et est nul en dehors de la couche limite. À noter que la dissipation se fait
par atténuation des plus petites fluctuations par la viscosité moléculaire qui transforme
l’énergie cinétique des fluctuations en chaleur. Les plus petites fluctuations puisent leur
énergie dans les plus grandes. Rappelons que ce processus s’appelle « cascade d’énergie ».
110
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
111
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Sens de l’écoulement
Sens inverse
Point de décollement
112
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
4/4 4/4
a) b)
1/4 1/4
a) b)
c) d)
Figure 5.31 : Effet 3D de l’écoulement, a),b) et c) : vitesses aux niveaux des plans médianes
(X, Y et Z) ; d) : vitesse résultante au niveau des plans aux milieux.
113
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
C’est au niveau de l’ouverture supérieure et sur les parois chaude et froide que les profils
de vitesse se différencient le plus et que les effets 3D sont les plus visibles figure 5.31. Les
vitesses passent par un maximum en haut de l’ouverture supérieure. Les vitesses négatives
caractérisant une entrée d’air frais à travers l’ouverture inférieure, les vitesses sont en majorité
négatives dans l’ouverture base et positives dans le de l’ouverture haute. Cela signifie qu’il
existe simultanément un écoulement d’air frais qui pénètre dans l’enceinte par le bas et un
écoulement de l’air chaud sortant par le haut, donc c’est le cas du chauffage passif par la
thermocirculation.
a)
b)
114
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Les évolutions des différents profils des vitesses et des températures, en fonction des
heures d’ensoleillement dans, qu’elle s’appuie sur les résultats numériques durant lesquelles
les simulations ont été faites près de la paroi chaude et froide. Sont représentés sur la figure
5.33. L'étude des écoulements au voisinage des parois, figures 5.32 et 5.33, est nécessaire
pour la détermination des échanges thermiques par convection entre le mur Trombe et l’air
qui l'entoure. Loin de la surface chaude, l’air à une vitesse moyenne Vm et une température
moyenne Tm. Au voisinage immédiat de la surface, la température d’air est très voisine de
celle de la surface. La vitesse de l’air est quasiment nulle.
a) b)
Figure 5.33 : Profile de :a) Vitesse et b) Température, proche de la paroi chaude en fonction
de l’ensoleillement.
115
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
On constate, en effet, sur les profils de vitesse, que c’est seulement en très proche paroi (<
1 mm) que celle-ci est négligeable. De même, c’est seulement dans les 2 derniers millimètres
au voisinage de la paroi que les profils de température sont linéaires. Dans ce cas, les profils
de température en proche paroi sont bien linéaires (fig. 5.35). La température tend vers la
température de paroi (322 K dans le cas présent pour Y = 1.50m, côté chaude). Sur la figure
sont également superposées les valeurs minimale et maximale de la température. Elles
donnent une bonne idée des fluctuations de température rencontrées. Logiquement, plus on est
proche de la paroi, plus les fluctuations de température diminuent.
116
CHAPITRE 5 Modélisation d’un système de chauffage passif de façade adapté au climat saharien
Conclusion générale
L’intégration d’un système de chauffage passif de façade au bâtiment en configuration de
type In-In (mur Trombe), nécessite une bonne compréhension des couplages entre les
différents phénomènes physiques intervenant dans ce type de système. Cette compréhension
passe par un travail de recherche en amont sur chaque phénomène. Cette thèse est consacrée à
l’étude de la convection naturelle dans ce système sans prendre en compte le rayonnement
entre les parois.
Nous avons présenté dans le premier chapitre, un certain nombre de systèmes solaires
passifs de façade, et nous avons construit une typologie simple afin de mieux les définir. Les
performances de tous ces systèmes reposent sur les transferts de la chaleur dans la lame d’air.
En effet, pour tous ces systèmes il s’agit de maximiser l’évacuation de chaleur dans la lame
d’air. Les études ici relevées se sont concentrées sur la maximisation de la performance de ces
systèmes. Peu abordent l’intégration de ces systèmes dans des plateformes de simulation
thermique dynamique de bâtiment ou dans des codes de champs CFD. Pourtant, le
comportement du bâtiment est fortement lié aux performances de ces systèmes. Ensuite, les
études ont surtout porté sur les systèmes pour lesquels il y a une interaction directe avec le
bâtiment, c’est à dire en lien avec l’air intérieur du bâtiment, donc les cas In-In, In-Out, et
Out-In. Le cas des systèmes dits Out-Out est moins abordé. Quand il l’est, c’est surtout pour
étudier la capacité à sécher les matériaux constitutifs du mur.
Afin de simplifier le problème, le système de chauffage passif de façade est modélisé par
un canal vertical menu d’un mur Trombe couplé avec une pièce habitacle. La revue
bibliographique du chapitre 2 a mis en évidence plusieurs manques sur l’étude de la
convection naturelle dans ce type de système:
118
Conclusion générale
Ainsi, dans le cas de la plaque plane, des lois ont pu être dégagées, traduisant les
phénomènes observés. Pour les trois régimes d'écoulement, des corrélations Nu = f(Ra) ont pu
être trouvées et vérifiées expérimentalement, même si quelques fois, il s'avère difficile de
délimiter les différentes zones.
A grand nombre de Rayleigh, peu de travaux sont développés. On note cependant quelques
expérimentations dans des géométries "simples", travaux dont les conclusions donnent des
résultats globaux sur le transfert thermique aux parois.
Des modèles plus performants à plus haut Rayleigh sont actuellement développés et
permettent de prendre en compte la turbulence. Seulement, ces approches manquent dans leur
mise en œuvre, de validations expérimentales, surtout en thermique de l'habitat où le nombre
Rayleigh est très élevé (109 à 1011) et où des difficultés expérimentales certaines, existent.
Pour toutes ces raisons, la convection naturelle en cavité style pièce d'habitation reste un sujet
de particulière préoccupation.
Les transferts de chaleur convectifs qui prennent place à l’échelle de la cavité d’un système
solaire passif de façade, sont de deux types. D’abord les échanges par transport convectif
correspondant à l’énergie transportée par l’air dans son écoulement vertical, et sont donc
associés au débit de renouvellement d’air. Ensuite, les échanges convectifs entre les surfaces
de la cavité et l’air qui sont caractérisés par un coefficient de convection.
Les résultats de simulation représentés dans le chapitre 4, nous ont permis de voir
l’influence des différents paramètres sur la température de la surface extérieure et au milieu
de la paroi étudiée pour les trois types de construction (légère, moyenne et lourde) et de voir
119
Conclusion générale
ainsi l’évolution dans le temps de la chaleur restituée dans le local avec ou sans inertie
thermique. Pour que ce phénomène d'accumulation / restitution de chaleur soit possible, il faut
d'une part, favoriser l'utilisation des matériaux de construction lourds pour assurer
l'accumulation et d'autre part, garantir le contact entre ceux-ci et l'air frais de ventilation pour
évacuer la chaleur accumulée. Donc le but de la ventilation nocturne est de décharger au
maximum, durant la nuit, la chaleur accumulée dans le matériau du bâtiment et de permettre
une forte absorption de chaleur durant la journée. La construction légère est mal adapté au
climat de la zone étudiée par contre on assiste à une bon adaptation au climat pour la
construction lourde. Les résultats obtenus pour la zone du sud-ouest Algérien, cas de Béchar
utilisant un matériau lourd (inertie thermique) orienté en plein sud pour assurer un chauffage
passif du bâtiment, semblent intéressants d’appliquer un tel système.
120
Conclusion générale
qui domine en entrée de canal et celle d’origine thermique qui croît avant la transition et
domine après. Cette analyse du comportement permet de proposer une explication de la forme
des courbes de comportement donnant le nombre de Nusselt local en fonction du nombre de
Grashof local le long du canal. Cette conclusion ouvre des perspectives pour la caractérisation
de l’écoulement dans ce type systèmes.
Perspectives
Cette étude sur la convection naturelle en système de chauffage passif, a permis de
caractériser l’écoulement dans le canal avec une condition de chauffage dû à l’ensoleillement.
Cette caractérisation a mis en évidence un changement de régime qui se traduit par une
augmentation du transfert convectif dans le canal. Certaines améliorations devront cependant
être apportées : le système de réglage de la géométrie devra être revu pour améliorer la
précision sur la largeur du canal.
Ces résultats devront être complétés par une analyse temporelle plus approfondie,
notamment en cherchant à améliorer l’étude de la sensibilité de la transition de régime
d’écoulement et en analysant leur évolution le long de la hauteur.
Par la suite, d’autres configurations de chauffage, plus proches de notre application (type :
Out-In et In-Out) devront être étudiées et l’influence des transferts de chaleur par
rayonnement devra être caractérisée en croisant les résultats avec ceux obtenus
expérimentalement. Le couplage convection-conduction pourra aussi être étudié avec le
changement des matériaux constituant la paroi du système (mur Trombe).
121
• Bibliographie
Bibliographie
Bibliographie
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129
• Annexes
Annexes
A.1 Introduction
L’énergie solaire est la plus dominante de toutes les énergies renouvelables, elle est
l’une des plus facilement exploitables. Comme la plus part des énergies douces, elle donne à
l’usager la possibilité de subvenir sans intermédiaire à une partir de ses besoins. La
connaissance de la position du soleil dans le ciel à tout instant et en tout lieu est nécessaire
pour l’étude de l’énergie interceptée. Les heures du lever et du coucher ainsi que la trajectoire
du soleil dans le ciel au cours d’une journée permettent d’évaluer certaines grandeurs telles
que la durée maximale d’insolation, l’irradiation globale.
Dans cette partie nous allons définir certaines grandeurs solaires à savoir :
- Les grandeurs astronomiques.
- Les grandeurs géographiques.
- Le rayonnement solaire hors atmosphère.
- Le rayonnement direct, diffus et global.
A.2 Le soleil
Le soleil est la seule étoile du système solaire et la plus proche de la terre, sa lumière
met environ 8 mn à nous atteindre.
L’astre soleil est de constitution gazeuse, de forme sphérique de 14x105 km de diamètre,
sa masse est de l’ordre de 2x1030 kg. Il est constitué principalement de 80% d’hydrogène, de
19% d’hélium, le 1% restant est un mélange de plus de 100 éléments. Il est situé à une
distance de la terre égale à environ 150 millions de km. Sa luminosité totale, c'est-à-dire la
puissance qu’il émet sous forme de photons, est à peu près égale à 4x1026 w.
Seule une partie est interceptée par la terre, elle est de l’ordre de 1,7x1017 w. Elle nous
parvient essentiellement sous forme d’ondes électromagnétiques ; 30% de cette puissance est
réfléchie vers l’espace, 47% est absorbée et 23% est utilisée comme source d’énergie pour le
cycle d’évaporation-précipitation de l’atmosphère [109], [110].
La valeur du rayonnement solaire "IC", reçu par une surface perpendiculaire aux rayons
solaires placée à la limite supérieure de l'atmosphère terrestre (soit à environ 80 Km
d'altitude) varie au cours de l'année avec la distance Terre/Soleil. Sa valeur moyenne "I0"
appelée constante solaire est de l'ordre de 1354 W.m-2. En première approximation, on peut
130
Annexes
calculer la valeur de "IC" en fonction du numéro du jour de l'année "nj" par la relation
suivante [111] :
Dans son mouvement autour du soleil, la terre décrit une ellipse dont le soleil est l’un de
ses foyers, la révolution complète s’effectue en une période de 365,25 jours. Le plan de cette
ellipse est appelé l’écliptique [109].
C’est au solstice d’hiver (21 décembre) que la terre est la plus proche du soleil : 147 millions
de km. Au 22 juin la distance terre-soleil vaut 152 millions de km, c’est le jour ou la terre est
la plus éloignée, c’est le solstice d’été. Le 21 mars et le 21 septembre sont appelés
respectivement équinoxes de printemps et équinoxe d’automne. Aux équinoxes le jour et la
nuit sont égaux [109].
En plus de sa rotation autour du soleil, la terre tourne également sur elle-même autour
d’un axe appelé l’axe des pôles. Cette rotation s’effectue en une journée. Le plan
perpendiculaire à l’axe des pôles et passant par le centre de la terre est appelé l’équateur.
L’axe des pôles n’est pas perpendiculaire à l’écliptique, ils font entre eux un angle appelé
inclinaison égale à 23°27’ [109].
131
Annexes
La direction des objets peut être quantifiée de façon précise à l’aide d’un système de
coordonnées célestes.
A.6 Les coordonnées célestes
A.6.1 Les coordonnées géographiques
La Terre est pratiquement une sphère qui tourne autour d’un axe passant par le pôle
Nord, et le pôle Sud.
Tout point sur la terre est caractérisé par sa latitude et sa longitude. Ces deux grandeurs
représentent les coordonnées géographiques de ce point, Ainsi que par son altitude. Figure
(A.3)
La longitude (L) : c’est l’angle formé par le méridien de Greenwich et le méridien du
lieu considéré. La longitude est comprise entre -180° (vers l’ouest) et +180° (vers
l’est). Comme la terre met 24 heures pour faire un tour sur elle-même (360°), chaque
heure représente 15° d’écart de longitude et donc, chaque degré de longitude
représente 4 minutes.
132
Annexes
Les coordonnées horaires dont le repère sont données par l’axe des pôles et le plan de
l’équateur, le méridien du lieu étant pris comme origine. Chaque point de l’espace est repéré
par sa déclinaison et son angle horaire [112].Figure(A.5)
133
Annexes
L’angle horaire ( ) : C’est l’angle compris entre la méridienne origine passant par le
sud et la projection du soleil sur le plan équatorial, il mesure la course du soleil dans le
ciel. Il est donné par la relation suivante :
Il vaut 0° à midi solaire, ensuite chaque heure correspond à une variation de 15°, car la
période de la terre dans sa rotation sur elle-même est égale à 24h. Compté
négativement le matin lorsque le soleil est vers l’est et positivement le soir.
134
Annexes
135
Annexes
136
Annexes
137
Annexes
A. 10 Conclusion
L’étude du rayonnement solaire s'avère nécessaire pour le choix du meilleur site en vue
d'une installation d'un système de captation solaire. Le rayonnement reçu par le système de
chauffage passif de façade, dépend également du niveau d’ensoleillement du site considéré
et de son orientation par rapport au soleil. Ce système solaire reçoit le maximum d’énergie
lorsqu’il est orienté vers le sud et est incliné selon un angle pratiquement égal à la latitude du
lieu. Pour que le rayonnement solaire soit perpendiculaire au niveau du captage solaire, et afin
d'optimiser tout le système de chauffage passif, il est nécessaire de recourir à la technique de
poursuite du soleil.
138
Annexes
Annexe B.1 : Code du modèle de rayonnement solaire couplé par Fluent (UDF)
#define PI 3.14592654
#define coe (PI/180.)
#include "udf.h"
real d,w,h,fi=31.61,TSV,s,a;
real
ww,dd,TSVC,heur,min,temps,i,Gh,ii,gama,Si,alb,Dh,Dii,Rd,Rs,Rg,G,Gv1,Gv2,GHH,ET,Tin,Tex,Tm,
Tg;
int n,j=3,m=2,k,L;
DEFINE_PROFILE(Temperature_de_vitrage,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=90.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
139
Annexes
//**********************************************************
if (temps>-(ww/15.)+13.+(ET/60.) &&
temps<(ww/15.)+13.+(ET/60.)&&(Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
Gv1=0;
}
Tex=(-0.0080*pow( temps,3)+0.25935*pow( temps,2)-1.7251*temps+6.9712)+273.15;
Tin=-0.05*Gv1/30 + Tm;
//if (Tin>=Tex )
{
Tg=(0.05*Gv1/30)+Tex;
Tm=pow(((Gv1/(2.80*0.9*5.67e-08))+pow(Tg,4)),(1/4.));
}
if (Gv1>=0 &&Tin>=Tex )
{
Tin=Tin;
}
else
{
Tin=Tex;
}
//***********************************
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Tin;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le vitrage** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Tin=%lf\t\t Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Tin-
273.15,Gv1);
}
//**********************************************************************plan Verticale
DEFINE_PROFILE(F_S_V,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
140
Annexes
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=90.0;
gama=(a-180.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
Gv1=0;
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Gv1;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le plan Vertical nord** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Gv1);
}
//***********************************************plan Horizontale
DEFINE_PROFILE(F_S_H,thread,position)
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
141
Annexes
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=0.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
GHH=Rs*Si+Rd*Dii;
}
else
{
GHH=0;
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =GHH;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température sur le plan horizontale** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t GHH=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,GHH);
}
//***********************************mur tramb
DEFINE_PROFILE(F_M_TRB,thread,position)
142
Annexes
{
face_t f;
real t=CURRENT_TIME;
begin_f_loop(f,thread)
{
//*********************************************
s=j+31*(m-1);
if (m<3)
{
n=s;
}
else
{
k=(0.4*m+2.3);
s=s-k;
n=s;
}
d=23.45*sin(((360./365.)*(n-81))*coe);
//Ec=433.3*(1+0.033*cos((360./365.)*(n-3)*coe));
ww=(1./coe)*acos(-tan(fi*coe)*tan(d*coe));
dd=2.*ww/15.;
ET=229.18*(0.000075+0.001868*cos(coe*(360./365.)*(n-1))-0.032077*sin(coe*(360./365.)*(n-1))-
0.014615*cos(2*coe*(360./365.)*(n-1))-0.04089*sin(2*coe*(360./365.)*(n-1)));
//TSVC=-(ww/15.)+12.;
TSVC=-(ww/15.)+13.+(ET/60.);
min=t/3600.;
temps=TSVC+min;
//w=((temps)-12)*15;
w=((temps)-13+(ET/60.))*15;
h=(1/coe)*asin(cos(d*coe)*cos(w*coe)*cos(fi*coe)+sin(d*coe)*sin(fi*coe));
a=(1/coe)*asin((cos(d*coe)*sin(w*coe))/(cos(h*coe)));
//**************************************************************
i=1210*exp(-1/(6.*sin((h+1.)*coe)));
Gh=1130*pow(sin(h*coe),1.15);
ii=90.0;
gama=(a-0.0);
Si=i*sin(h*coe);
alb=0.2;
Dh=Gh-i*sin(h*coe);
Dii=Dh*((1+cos(ii*coe))/2)+alb*Gh*((1-cos(ii*coe))/2);
//**********************************************************
Rd=((1+cos(ii*coe))*0.5)+((1-cos(ii*coe))*0.5)*alb*(Gh/Dh);
Rs=(sin(ii*coe)*cos(gama*coe)/tan(h*coe))+cos(ii*coe);
Rg=(Si/Gh)*(Rs-((1+cos(ii*coe))*0.5))+((1+cos(ii*coe))*0.5)+alb*((1-cos(ii*coe))*0.5);
//**********************************************************
if((Rs*Si+Rd*Dii>0)&&(Rs*Si+Rd*Dii>Rd*Dii))
{
Gv1=Rs*Si+Rd*Dii*0.7;
}
else
{
Gv1=0;
}
//**************************************************************
Tex=(-0.0080*pow( temps,3)+0.25935*pow( temps,2)-1.7251*temps+6.9712)+273.15;
143
Annexes
Tin=-0.05*Gv1/30 + Tm;
//if (Tin>=Tex )
{
Tg=(0.05*Gv1/30)+Tex;
Tm=pow(((Gv1/(2.80*0.9*5.67e-08))+pow(Tg,4)),(1/4.));
}
//**************************************************************
F_PROFILE(f,thread,position) =Tm;
//*********************************************
}
end_f_loop(f,thread)
printf("\n\n **la température mur tromb** \n\n ");
printf("\t\ttemps=%lf\t\t d=%lf\t\t t=%lf\t\t Dd=%lf\t\t Tm=%lf\t\t Tin=%lf\t\t
Gv1=%lf\t\t\n",temps,d,t,dd,Tm-273.15,Tin-273.15,Gv1);
}
DEFINE_PROPERTY(Mass_Volumique, c, t)
{
real rho;
real Tempi;
real presion;
presion = RP_Get_Real ("operating-pressure");
//presion =C_P(c,t)+101325;
Tempi = C_T(c,t);
rho = presion/(Tempi*287.233308);
//printf("r=%lf t=%lf p=%lf\n",rho,Tempi,presion);
return rho;
}
144
Annexes
Début
N=0
Calculer : UDF(0)
Calculer : CFD(0)
Lire : s, S
N=N+s
Calculer : UDF(N)
Calculer : CFD(N)
Calculer : R
Non
−4
𝑅 < 0
Oui
Résultats : UDF(N)
Résultats : CFD(N)
Oui
N≤𝑆
Non
Fin
145
Annexes
146