Vous êtes sur la page 1sur 4

EntrE FlandrE

Et ChampagnE
CadrEs politiquEs,
éConomiquEs Et rEligiEux,
1150-1250

Jean-François Nieus

Fig. 1
légende à venir
(détail), voir p. xx.

Fig. 2
légende à venir
voir p. xx.

001_208_Flandre.indd 12-13 14/01/13 11:54


l ’ art e nt re f landre et c ham pag ne E nt re F landre et C ham pag ne

l
es scansions traditionnelles de l’histoire de l’occi- le comté de Flandre, habilement gouverné depuis 1128 par GUELDRE
dent médiéval, celles des grands manuels, laissent les comtes de la maison d’alsace, est l’une des plus solides

se
eu
le siècle qui s’écoule entre 1150 et 1250 un peu au principautés d’occident2. thierry d’alsace (1128-1168) et Manche

Rhi
t
milieu du gué, entre la in d’un âge féodal « classique » et un son ils philippe (1168-1191) musellent l’aristocratie du pays,

au
c
Es

n
FLANDRE
« bas » moyen Âge déjà tourné vers d’autres horizons1. C’est parviennent à canaliser les aspirations des grandes villes tout GUINES
BRABANT LOOZ
JULIERS Cologne
qu’il existe en efet un « moment 1200 », temps de ruptures, en favorisant vigoureusement leur essor économique, et BOULOGNE Thérouanne
LIMBOURG
Liège
de mutations et de précipitations qui se prolonge dans le développent une administration performante. philippe porte Tournai
T
S -POL (ARTOIS)
xiiie siècle, tant dans les arts que dans le champ politique, la puissance lamande à son apogée dans les années 1160- Arras HAINAUT
NAMUR
(HESDIN)
socio-économique ou religieux. il est d’autant moins aisé 1180 ; il sera le tuteur du jeune roi philippe auguste. À sa
PONTHIEU
de camper ce moment en peu de pages que l’étude du mort, c’est sa sœur, mariée à l’héritier du comté de hainaut, Cambrai

lle
passé médiéval de l’espace ici considéré – un axe Flandre- le futur Baudouin Vi (et ix de Flandre), qui recueille son

o se
LUXEMBOURG
M
Champagne grossi de ses lancs mosan et « français » – se héritage. ainsi se réalise l’union personnelle de la Flandre NORMANDIE Amiens (VERMANDOIS)

partage depuis le xixe siècle entre l’historiographie natio- et du hainaut, qui se maintiendra vaille que vaille jusqu’en Noyon Laon CHINY
Trèves

nale française et celle, plus belge et allemande, dédiée au 1280, non sans avoir suscité de graves dissensions dynastiques Beauvais
RETHEL
Soissons
secteur lamand-lotharingien, autrement dit aux « pays-Bas et politiques. après la disparition de Baudouin en orient,
méridionaux ». l’indiscutable cohérence historique de cet en 1204, ses illes Jeanne et marguerite « de Constantinople » Reims
Senlis Verdun
espace nous invite cependant à l’exercice. – nées de son épouse marie de Champagne – recueillent la Se
ine Metz
Fig. 3
les principautés à la in du
double principauté et la dirigent tour à tour (1205-1244 et Paris Meaux Châlons
xiie siècle (carte simpliiée)
1244-1278) dans des circonstances diiciles. Jeanne, à peine BAR d’après l’Atlas d’histoire
apogée des principautés devenue majeure, devra faire face aux conséquences désas- CHAMPAGNE
Toul Hayt, 31e éd., sous
la dir. de Ch. patart, Bruxelles,
et airmation de la royauté treuses de la bataille de Bouvines (1214), tandis que sa cadette Chartres
DOMAINE
ROYAL VAU-
DEMONT 2006, p. 55 (carte modiié).

Me u se
sera confrontée dans les années 1240-1250 à la « querelle Troyes
Sens
la vieille frontière occidentale du saint Empire romain des avesnes et des dampierre », cette lutte fratricide pour

Se
i LORRAINE limite occidentale

ne
germanique, en partie calquée sur l’Escaut et le cours la succession lamande et hainuyère, engagée entre les ils BLOIS de l’Empire
Orléans
seigneurie épiscopale
supérieur de la meuse, fracture toujours l’espace politique nés de ses deux mariages successifs. le net déclin politique Langres
Enclaves
Auxerre
aux xiie et xiiie siècles (ig. 3). À l’ouest s’étend l’ancienne de la Flandre dans la première moitié du xiiie siècle ne L NEVERS e LOOZ Comté ou duché
ôn
Francie occidentale, où cohabitent – pour les régions compromet cependant pas son dynamisme institutionnel,
100 km
Sa Cité épiscopale

oir
BOURGOGNE

e
septentrionales qui nous intéressent ici – le domaine royal ni d’ailleurs sa prospérité économique.
capétien, historiquement centré sur paris et orléans, et quoique formée beaucoup plus tardivement, la principauté
les constructions princières qui enserrent celui-ci, en champenoise connaît une évolution assez similaire entre le du comte dans les années 1170. menacée par la mort de ses à jeu égal avec les grands potentats lotharingiens et de relayer
particulier le duché de normandie, le comté de Flandre milieu du xiie et le milieu du xiiie siècle3. lorsqu’il choisit deux ils croisés, son œuvre est toutefois préservée grâce à l’action des souverains germaniques dans la région. raoul de
et le comté de Champagne. À l’est, les créations impériales de prendre pour part d’héritage les comtés qui constituent la l’habileté de la comtesse Blanche de navarre (« régente » de Zähringen (1167-1191), soutien indéfectible de Frédéric ier
du xe siècle, haute et Basse-lotharingie, se sont dissoutes Champagne et la Brie, henri ier le libéral (1152-1181) – qui 1201 à 1222), qui parvient, avec l’appui intéressé de philippe Barberousse, est le dernier vrai représentant de cette église
en une mosaïque de principautés qui entretiennent une se dira toujours comte de troyes, « capitale » de ses états – auguste, à assurer la transmission de la Champagne au jeune impériale mise à mal par la réforme grégorienne. À partir
relation distante avec les souverains hohenstaufen. la partie devient le premier ils aîné de la maison de Blois à les préférer thibaud iV le Chansonnier (1222-1253). Celui-ci deviendra d’hugues de pierrepont (1200-1229), tandis que l’inluence
septentrionale, dont le titre est passé aux comtes de louvain, ainsi aux possessions ligériennes de la famille. Cette préséance également roi de navarre en 1234, mais continuera à œuvrer pontiicale devient prépondérante dans les élections épisco-
mués en ducs de Brabant, comprend notamment les comtés nouvelle du territoire champenois est due tant à sa position au renforcement intérieur du pouvoir comtal champenois. pales, la stature princière des prélats liégeois s’érode. ils perdent
de hainaut, de namur et de luxembourg, ainsi que les stratégique entre le royaume capétien et le saint Empire Contrairement aux deux précédentes, la « principauté épisco- leur emprise sur l’aristocratie de l’espace mosan et voient leur
seigneuries épiscopales de Cambrai et liège. de la haute- qu’au lancement réussi des célèbres foires qui viviient depuis pale » de liège, comme aiment à l’appeler les historiens du pays juridiction se replier sur les terres de l’évêché4.
lotharingie dérive le duché de lorraine, concurrencé peu son économie. s’il n’est pas le fondateur de la princi- mosan, amorce déjà son déclin politique après 1150. l’énorme mais plus encore que la consolidation des pouvoirs
toutefois par les comtés de Bar(-le-duc), de Vaudémont et pauté, henri ier en est l’organisateur, comme en témoignent patrimoine acquis par les « princes-évêques » au temps où se princiers, le fait politique déterminant de la période 1150-
d’autres encore, de même que par les imposants temporels les Feoda Campanie, une grande enquête administrative dans constituait le système de l’église impériale – dont les villes 1250 reste la montée en puissance des Capétiens, qui, dans
épiscopaux de Verdun, metz et toul. laquelle furent inscrits les noms de plus de deux mille vassaux de huy et dinant sur la meuse – leur avait permis de jouer l’espace considéré, annexent d’importants territoires et

14 15

001_208_Flandre.indd 14-15 14/01/13 11:54


l ’ art e nt re f landre et c ham pag ne E nt re F landre et C ham pag ne

renforcent durablement leur inluence sur les grands iefs. celui des artisans et des marchands, acteurs du renouveau
philippe auguste (1180-1223), on le sait, arrache aux comtes économique qui accompagne l’urbanisation. signalés dans

Me u
Mer du Nord
se
de Flandre le Vermandois, l’amiénois et surtout l’artois, les bourgs naissants aux xe et xie siècles, bientôt organisés
qui sera érigé en comté en 1237 pour robert, le frère en associations d’entraide – confréries, guildes, hanses –, les Bruges Anvers
Dixmude
cadet de louis ix (1226-1270). il s’immisce également seconds acquièrent après 1150 une emprise indiscutable sur la Calais Torhout Gand
Malines
Poperinghe
dans les afaires lamandes et champenoises à la faveur des ville ; dans les grands centres, le pouvoir princier mandate des Ypres
Bruxelles Louvain Cologne
St-Omer Messines
gouvernements féminins que ces comtés connaissent après prévôts chargés de leurs afaires et de l’exercice de la justice E s caut

Rh
in
Lille
12005. au milieu du siècle, saint louis pourra ainsi se faire commerciale. Cette airmation de la bourgeoisie citadine Montreuil
Orchies
Tournai Nivelles Liège
Valenciennes Huy
l’arbitre de la dispute entre les avesnes et les dampierre. – et, en son sein, d’un patriciat oligarchique – va de pair avec Manche Hesdin Arras Douai

un processus d’émancipation de la tutelle seigneuriale, tôt Abbeville So


mm Cambrai
Maubeuge
Avesne
amorcé dans ce nord urbanisé, terre de « communes » par

e l le
e
Péronne

os
Amiens M
Croissance urbaine excellence. après le castrum épiscopal de huy, dès 1066, une St-Quentin
Aubenton
Harfleur se
et intensiication des échanges vingtaine de cités gagnent une forme d’autonomie entre Rouen Beauvais
Oi
A i sn e
1090 et 1130 ; leurs « lois » servent ensuite de modèle pour les ein Compiègne

S
e
Caen Soissons
des quatre grands pôles que le médiéviste robert Fossier, afranchissements qui se négocient dans le plat pays jusqu’à Louviers Pontoise Senlis Reims
Metz
récemment disparu, voyait se dessiner sur la carte écono- une date avancée du xiiie siècle9. Bernay Meulan St-Denis
Marne

mique de l’occident entre le début du xiie et le début du le regain de l’économie monétaire, très net au milieu Paris Châlons
Fig. 4
Lagny les foires de Champagne
xiiie siècle, le premier et le plus important correspond, du xiie siècle, et l’activation des réseaux d’échanges font
Provins Aube St-Dizier et leur arrière-pays
grosso modo, à l’espace qui nous retient, augmenté du partie du même tableau. les grandes foires s’organisent et Chartres d’après J.-C. Cassard,
Étampes

M
bassin de londres et de la rhénanie moyenne6. Cet espace rayonnent de plus en plus loin. En Flandre, celles d’Ypres, ur

Me u s e
l’Âge d’or capétien, 1180-

e
h e

t
Troyes 1328, paris, 2011, p. 256.
englobe des zones de forte productivité agricole et dis- Bruges, torhout, lille et messines forment un cycle très
Bar-sur-Aube
pose en abondance de matières premières fondamentales : couru. l’Île-de-France a celle du lendit. mais les plus Orléans
Foire de Champagne

Se
ine
minerais, bois, cuirs et laines, lin et chanvre... une industrie brillantes sont celles de Champagne, dont un récent bilan Loi Auxerre Langres Foire de Flandre
drapière de premier ordre s’y est développée, portée par historiographique a redit « l’importance extraordinaire […] Ville de la « hanse des

re
Semur xVii villes » (23 villes)
ces conditions optimales, auxquelles s’ajoutent un essor pour le développement de l’Europe aux xiie-xive siècles10 » Saô
ne
Ville dont les mesures
démographique et un développement urbain sans égal. (ig. 4). Ce cycle de réunions internationales au calendrier sont acceptées aux foires
100 km
Certes, le phénomène est général au moyen Âge central : après parfaitement coordonné, marque d’un « très haut degré de Besançon de Champagne en 1284
une longue phase de repli, les villes connaissent une nouvelle planiication qu’on ne retrouvait dans aucune autre région de
ère de progrès, qu’il s’agisse d’antiques cités épiscopales revi- foires », a vu le jour dans la première moitié du xiie siècle et
gorées ou d’agglomérations plus récentes formées à partir s’est cristallisé autour de six dates avant la in du siècle.tout les marchands de la Flandre et de la France du nord, bien- Les ordres religieux,
d’un noyau non urbain – château le plus souvent, monastère au long de l’année, les marchands venus de toute l’Europe tôt regroupés dans la « hanse des xVii villes », furent les entre tradition et renouveau
ou marché quelquefois7. nos régions septentrionales se dis- convergent successivement vers lagny, Bar-sur-aube, puis premiers acteurs de ce commerce à longue distance, auquel
tinguent néanmoins par une impressionnante concentration provins et troyes – deux fois dans l’une et l’autre ville, en ils apportaient leurs draps de laine, la laine anglaise et les au milieu du xiie siècle, l’église d’occident, confortée
de grandes villes, qui représenteront environ un tiers de toutes alternance –, sous la protection des comtes qui supervisent fourrures de la Baltique. mais ils ont été très vite rejoints dans sa primauté idéologique au sortir de la réforme
celles de l’occident à l’issue du xiiie siècle. derrière paris et l’ensemble du processus. au temps de leur apogée, entre par leurs collègues italiens, en premier lieu des piémontais grégorienne, mais troublée par un foisonnement d’expé-
ses cent ou deux cent mille habitants supposés à cette époque, 1180 et 1280, les foires de Champagne constituent la plaque déjà entrés en relation avec la Flandre et l’artois ; ces italiens riences spirituelles parfois divergentes, et confrontée aux
ce sont bien sûr les villes drapières de la Flandre et de l’artois tournante du commerce international, stratégiquement font la longue route vers la Champagne en nombre croissant changements de la société – puissance accrue du roi et
qui atteignent des records démographiques (Ypres, gand, situées pour canaliser les échanges entre l’Europe du nord après le milieu du xiie siècle, chargés de produits de luxe des princes, complexité urbaine –, tend à se raidir. sous
Bruges, lille, saint-omer,arras, douai), matérialisés par des et l’espace méditerranéen. progressivement, elles se proilent tels que cuirs ins, épices, colorants, soies et tissus de coton. le contrôle attentif de la papauté, elle engage un processus
enceintes sans cesse élargies8 ; encore leur succès ne doit-il pas aussi comme la plus importante place bancaire, le commerce plus tard apparaissent aussi des négociants venus du saint d’institutionnalisation qui se traduit notamment par un
éclipser la réussite d’autres centres importants, comme liège, de l’argent et du crédit y devenant une activité à part entière Empire, comme ces grisains marchans (drapiers) de liège cités soutien appuyé au développement des « ordres » religieux13.
Valenciennes ou reims, ni celle des nombreuses localités au xiiie siècle – ainsi voit-on les comtes de Flandre recourir en 126512, et bien d’autres, qui proposent à la vente des draps l’organisation des constellations monastiques et canoniales
moyennes qui se développent aussi. Ce succès est avant tout massivement aux prêteurs juifs et italiens présents sur place11. de huy, des dinanderies mosanes, des épées de Cologne… qui partagent une même observance en ordres régentés

16 17

001_208_Flandre.indd 16-17 14/01/13 11:54


l ’ art e nt re f landre et c ham pag ne E nt re F landre et C ham pag ne

par des structures internes est la grande nouveauté de décroître en même temps que s’impose le modèle de vie lieu de sépulture. C’est surtout à partir de la maison mère évolution. les premiers ordres mendiants, nouvellement créés
cette période, comme le sont après 1200 l’apparition des ascétique promu par le fougueux Bernard de Clairvaux. champenoise de Clairvaux qu’il a essaimé vers le nord, dans le sud de l’Europe, également16. les Frères mineurs, ou
mendiants et le regain de la vie régulière féminine. Entre 1150 et 1250, l’ordre cistercien est l’une des plus où la plupart des fondations importantes sont antérieures Franciscains, fondés en 1209 par François d’assise, arrivent
l’ordre par excellence est bien sûr celui de Cîteaux. prestigieuses institutions religieuses de la chrétienté ; il à la mort de Bernard en 1153 (ig. 5). pour les abbayes à paris et Valenciennes dès 1218, et colonisent ensuite les
le monachisme bénédictin traditionnel, dont relève exerce un énorme pouvoir d’attraction sur l’aristocratie cisterciennes du nord, l’« après-Bernard » est surtout une principales villes de la zone en une ou deux décennies.
la puissante congrégation de Cluny, voit son inluence laïque, qui le comble de dons et choisit ses églises pour période de consolidation patrimoniale au gré des donations, même rapidité et même vocation urbaine pour les Frères
qui restent massives jusqu’à la in du xiie siècle. prêcheurs, ou dominicains, fondés par le chanoine espagnol
il n’empêche que d’autres ordres nouveaux progressent en dominique de Caleruega en 1215 : ceux-ci sont à paris en
Ter Doest Camp même temps que celui de Cîteaux. dans les régions étudiées, 1218, à reims avant 1220, à lille en 1225, à gand en 1228,
Bruges
Baudeloo le succès des chanoines réguliers vivant sous la règle dite de à Valenciennes en 1233… les grandes cités accueillent plu-

se
t
au
Les Dunes E sc eu
Gand M saint augustin est évident. l’ordre de prémontré, du nom de sieurs couvents de mendiants, qui s’y installent avec l’aide
Clairmarais l’abbaye fondée dans le laonnois par le prédicateur norbert du pouvoir princier, des grandes familles et de la population
Manche Val-Dieu
Boulogne Villers de xanten en 1121, s’est essentiellement répandu dans le en général. un second phénomène marquant de la première

Rh
Cambron Liège

in
Lille Val St Lambert
Longvilliers nord de la France et dans l’espace lotharingien jusqu’à la moitié du xiiie siècle est l’épanouissement des communautés
Loos
Aulne in du xiie siècle. moins connu, l’ordre d’arrouaise, créé féminines, soutenu par les mêmes élites. C’est le seul biais,
Valloires
Cercamp à partir d’une communauté établie vers 1090 dans une ou presque, par lequel certains ordres traditionnels peuvent
Lieu-Dieu le Gard
Vaucelles
forêt du sud de l’artois, a connu une difusion compacte encore se targuer de croître. En Flandre et en hainaut, par
Foigny
en France du nord et en Flandre, avec une extension en exemple, on a dénombré plus de trente fondations de ce type

le
Bohéries

se l
Fourcarmont Vauclair o
M
Lannoy Bonnefontaine Champagne14. Comme Cîteaux, ces deux congrégations dans les années 1200-1240, huit ailiées à l’ordre canonial de
Signy
Beaubec
Beaupré Ourscamp
Élan Orval se réunissent chaque année en chapitre général et usent saint-Victor de paris et pas moins de vingt-cinq à l’ordre
Valroy
Rouen
Mortemer
Froidmont Châtillon d’un système de visite des « abbayes illes » par leur maison cistercien, en dépit de son hostilité oicielle envers ces
Igny Chéhéry Freistroff
Bonport Royaumont
Longpont
Reims mère. il convient aussi d’évoquer, un peu à part certes, deux ailiations à partir de 122817. le mouvement concomitant
Villers-Betnach
St Lazare la Chalade ordres militaires, les hospitaliers de saint-Jean de Jérusalem des béguines, initié dans le diocèse de liège par des « femmes
Se

i ND du Val Chaalis
ne

la Charmoye Montier-en-A.
St Benoît-en-W.
Stürzelbronn
et les templiers (créés, pour les seconds, par deux nobles religieuses » comme marie d’oignies, atteint Cambrai,
Breuil-B. Paris le Reclus
Dreux Isle-en-B. champenois et lamand, hugues de payns et godefroid de Valenciennes et gand dans les années 1230, et continue de
Cheminon Nancy
Jouy en B. Trois-Fontaines saint-omer), qui ont installé de nombreuses commanderies se propager dans les décennies suivantes18.
Clairlieu
Hte Seille
Vaux-de-Cernay Barbeau Preuilly Hte Fontaine
Beaupré dans nos régions comme un peu partout en occident15. Visant à esquisser des cadres, ces quelques pages trop rapides
Boulancourt Vaux-en-Ornois
Sellières Troyes
Baumgarten passé 1200, l’expansion de ces diférents ordres religieux ne pouvaient que suggérer, sans s’y étendre, l’existence d’in-
Fontainebleau
Me u se

Vauluisant s’arrête ou ralentit très fortement. la piété des élites – nobi- tenses échanges – dynastiques, diplomatiques, commerciaux,
Se

Cercanceaux i Larrivour la Crête


ne

Pairis Fig. 5
Cour Dieu Clairvaux liaires et, désormais, bourgeoises… – commence à se reporter techniques, intellectuels, religieux… – entre les régions qui
Orléans Molesme l’expansion de l’ordre
l’Aumône Fontaine-Jean
Les Éscharlis
Mores Morimond cistercien au xiie siècle vers d’autres modes de vie consacrée, au caractère caritatif ou abritaient les grands foyers artistiques placés au cœur de la
Pontigny Quincy
Loi
r la Charité Longuay d’après Histoire du pastoral plus airmé, et aussi moins déconnectés du monde présente exposition. les œuvres rassemblées sont autant de
Vaux-la-D. Clairefontaine christianisme des origines à urbain que les précédents. les hôpitaux bénéicient de cette produits et, pour nous, de témoins muets de ces échanges.
e

Fontenay Beaulieu
Bithaine nos jours, t. V : « apogée de
Reigny ne Lucelle
les Roches Auberive Cherlieu S aô
Lieu Croissant la papauté et expansion de
Olivet la Charité
Varennes Lorroy la chrétienté (1054-1274) »,
Bouras Bellevaux la Grâce-Dieu sous la dir. de a. Vauchez,
Barzelles Chalivoy Acey
la Bussière CÎTEAUX Buillon
paris, 1993, p. 386.
Le Landais Nevers
Fontmorigny 1. Citons, parmi la production de cet essai, on signalera aussi, 7. Verhulst 1999. 12. Brouwers 1910, p. 22-23.
Maizières Mt Ste-Marie Cîteaux et ses quatre récente, les volets médiévaux de la vaste Algemene geschiedenis der 8. des chifres de population 13. Vauchez 1999.
Rosières
la collection « histoire de France » Nederlanden (Blok et al. 1982). fantaisistes sont souvent avancés. 14. milis 1969.
Chalon Balerne Hauterive « illes »
Montheron (mazel 2010 et Cassard 2011), 2. nicholas 1992 ; Blockmans 1999. on se reportera aux pesées 15. Baudin et al. 2012.
La Ferté abbaye de molesme ou encore la Nouvelle histoire des 3. Bur 1975 ; Evergates 2007, p. 5-55. prudentes de Walter prevenier 16. delmaire 2009, p. 95-104.
Bonmont Hautcrêt abbaye cistercienne Capétiens (Barthélemy 2012), qui 4. demoulin et Kupper 2002, (1983). 17. delmaire 2009, p. 81-92 ; guyot-
100 km ou intégrée à l’ordre se referme sur le règne de philippe p. 17-33. 9. Fossier 1989. Bachy 2009, p. 117-122.
Chézery
cistercien auguste (1180-1223). au rang des 5. Baldwin 1991. 10. irsigler et reichert 2007, p. 89. 18. delmaire 2009, p. 107-115.
synthèses utilisées pour l’ensemble 6. Fossier 1982, p. 288-289. 11. Yante 2003, p. 35.

18 19

001_208_Flandre.indd 18-19 14/01/13 11:55

Vous aimerez peut-être aussi