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Faculteit Letteren & Wijsbegeerte

Frauke Knockaert

L’attitude des Flamands vis-à-vis du


néerlandais de la Belgique. Une analyse
sociolinguistique

Masterproef voorgedragen tot het behalen van de graad van

Master in de Meertalige Communicatie

2015

Promotor Prof. Dr. Gert De Sutter


Vakgroep Vertalen Tolken Communicatie
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Remerciements

En préambule à ce travail, je souhaiterais adresser mes remerciements les plus sincères aux
personnes qui m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire.

Je tiens d’abord à remercier mon directeur de mémoire, Prof. Gert De Sutter, pour sa
disponibilité et l’aide précieuse qu’il m’a apportée chaque fois que j’en avais besoin. Je le
remercie aussi pour son aide grâce à laquelle j’ai pu avoir une bonne vue d’ensemble de
toutes les données du sondage. Je tiens aussi à remercier madame Griet Theeten pour relire
une partie de mon mémoire et pour me signaler les fautes de langage dans ce mémoire.

Je remercie toute ma famille pour leur présence et leurs encouragements pendant les moments
les plus difficiles de ces quatre années d’études. D’une manière plus personnelle, je remercie
vivement ma mère et ma sœur, d’avoir préparé des desserts délicieux quand mon travail
n’avançait pas très bien ; mon père, de m’avoir conduite chaque dimanche à Gand ; mon frère
pour l’aide informatique.

J’adresse mes remerciements les plus sincères à mon petit ami Davy pour sa patience et son
soutien permanent. Il croit en moi, et il m’encourage à repousser mes limites et à tenter
l’impossible.

Je remercie également Hélène et Renaud pour leur aide et leurs conseils. Leurs commentaires
constructifs ainsi que le temps qu’ils ont consacré à mon travail ont été essentiels à la réussite
de ce mémoire

Enfin, je ne peux pas finir cette section sans remercier tous mes amis qui ont rempli le
sondage et qui l’ont envoyé à leurs amis et leurs familles. Sans eux, ce mémoire n’aurait
jamais vu le jour.

Merci à toutes et à tous.


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Table des matières

1 Introduction ......................................................................................................................... 6
2 Le néerlandais standard ....................................................................................................... 7
2.1. Le néerlandais comme une langue pluricentrique ....................................................... 8
2.2. Le néerlandais des Pays-Bas et le néerlandais de la Belgique : d’une histoire
commune vers deux langues « différentes » .......................................................................... 8
2.3. Le langage standard : des définitions ........................................................................ 14
2.4. La méthode de travail des deux bureaux de conseil linguistique .............................. 16
2.4.1. Taaladvies.net ..................................................................................................... 17
2.4.2. L’ANS ................................................................................................................ 19
2.5. L’étude du Standaard ................................................................................................ 20
2.5.1. Méthodologie ..................................................................................................... 20
2.5.2. Résultats et conclusions ..................................................................................... 23
3 Méthodologie .................................................................................................................... 24
3.1. Le sondage ................................................................................................................. 24
3.1.1. L’introduction..................................................................................................... 24
3.1.2. Les phrases sondées ........................................................................................... 25
3.1.3. Les phrases qui servent de remplissage .............................................................. 25
3.2. Hypothèses................................................................................................................. 26
3.3. La composition socio-géographique des personnes interrogées ................................ 26
3.3.1. Le sexe et le groupe d’âge .................................................................................. 27
3.3.2. La répartition géographique ............................................................................... 27
3.3.3. Les études et l’emploi ........................................................................................ 28
3.3.4. Les professionnels de langue face aux sondés sans formation linguistique ....... 28
4 Résultats ............................................................................................................................ 30
4.1. Résultats généraux de cette étude .............................................................................. 30
4.2. Comparaison entre les résultats du Standaard et cette étude .................................... 31
4.2.1. Les éléments lexicaux ........................................................................................ 32
4.2.2. Les éléments grammaticaux ............................................................................... 34
4.2.3. Conclusion .......................................................................................................... 36
4.3. Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude et les sondés sans
formation linguistique........................................................................................................... 36
4.3.1. Les éléments lexicaux ........................................................................................ 36
5

4.3.2. Les éléments grammaticaux ............................................................................... 44


4.3.3. Conclusion .......................................................................................................... 49
5 Conclusion ........................................................................................................................ 50
6 Références ......................................................................................................................... 54
7 Liste des tableaux .............................................................................................................. 56
8 Liste des diagrammes ........................................................................................................ 58
9 Annexes............................................................................................................................. 59
6

1 INTRODUCTION

« Préférez-vous le langage standard, le néerlandais des Pays-Bas ou le néerlandais de la


Belgique ? ». Voilà la question que le journal belge néerlandophone De Standaard a posée à
tous ses lecteurs en 2014, en étroite collaboration avec Radio 1, la KU Leuven et l’Union de la
Langue néerlandaise1. Le néerlandais des Pays-Bas et le néerlandais de la Belgique ont déjà
fait couler beaucoup d’encre, allant des différences quant à la prononciation jusqu’à des mots,
des constructions grammaticales et des locutions fréquemment utilisés par les habitants des
Pays-Bas, mais utilisés à peine par les Belges néerlandophones, ou vice versa. De Standaard
apporte une nouvelle étude à ce domaine en examinant l’attitude des professionnels de langue
– des personnes qui s’occupent de la langue dans leur vie professionnelle – vis-à-vis des mots
et des constructions typiquement néerlandais ou belges. Plus particulièrement, les sondés
devaient indiquer s’ils acceptaient les éléments lexicaux et grammaticaux comme appartenant
au langage standard et s’ils les utiliseraient dans un contexte formel. De Standaard a analysé
les résultats de 3226 professionnels de langue et a conclu qu’il serait mieux si les bureaux de
conseil linguistique tendraient compte de l’usage actuel du néerlandais vu que les
professionnels de langue ont accepté plus de mots et de constructions belges que les bureaux
de conseil linguistique. Néanmoins, le journal n’a pas prêté attention à l’attitude de « l'homme
de la rue », bien qu’il soit intéressant de savoir son opinion aussi, vu que la plupart des
professionnels de langue connaissent toutes les règles linguistiques, là où les personnes sans
formation linguistique nous pouvons donner une impression du langage actuel en Belgique.
Voilà pourquoi cette enquête approfondira la question de l’attitude vis-à-vis du néerlandais de
la Belgique, et examinera l’attitude de « l'homme de la rue » et des professionnels de langue
vis-à-vis des mots et des constructions lexicaux et grammaticaux belges. Toutefois, étant
donné l’étendue limitée, cette étude se concentrera seulement sur les constructions
typiquement belges, et n’analyse pas l’attitude vis-à-vis des mots utilisés surtout par les
Néerlandais.

Pour pouvoir examiner cette attitude, nous avons utilisé un sondage diffusé par courriel
électronique et par les médias sociaux. Vu que nous ne voulions pas dévoiler le but de
l’enquête – à savoir l’attitude des Flamands envers le néerlandais de la Belgique – nous avons
indiqué qu’il s’agissait d’une étude sur les connaissances linguistiques générales. À côté des
questions démographiques, les personnes interrogées devaient évaluer 30 phrases, en
indiquant « Oui, cette phrase est correcte » ou « Non, cette phrase n’est pas correcte ». 19 de

1
Dans la suite de l’étude, cette enquête sera désignée par la dénomination « étude du Standaard ».
7

ces phrases contenaient des mots ou des constructions typiquement belges et étaient reprises
directement du test du Standaard. Les 11 autres phrases servaient de remplissage afin de
déguiser l’objectif du test du Standaard et contenaient entre autres des fautes d’orthographe et
des verbes conjugués incorrectement. 153 personnes ont rempli ce sondage.

Comme évoqué plus haut, les Belges néerlandophones et les Néerlandais utilisent des
variantes différentes du néerlandais, à savoir le néerlandais de la Belgique et le néerlandais
des Pays-Bas. Le second chapitre de cette étude présente brièvement l’histoire de la Flandre et
des Pays-Bas et montre comment il est possible que ces deux territoires aient développé
chacun une propre langue (2.1 et 2.2). Ensuite, le paragraphe 2.3 énumère quelques
définitions du langage standard et le paragraphe 2.4 présente la méthode de travail des deux
bureaux de conseil linguistique, à savoir Taaladvies.net et l’Algemene Nederlandse
Spraakkunst (ANS), vu que ce sont ces deux organisations qui stipulent quels éléments
lexicaux et grammaticaux font partie du langage standard. Le chapitre 3 expose la
méthodologie de cette étude et commente brièvement les hypothèses (3.1). Après ce
paragraphe, la section 3.2 traite la structure et le contenu du sondage et la section 3.3 dévoile
la composition socio-géographique des personnes interrogées. Le chapitre suivant montre les
résultats généraux du sondage sans déjà subdiviser les données. Par la suite, une comparaison
entre ces résultats et les résultats de l’enquête de De Standaard se trouve à la section 4.2,
suivie d’une analyse des différences internes : y a-t-il des différences entre les professionnels
de langue de cette étude d’une part et les personnes sans formation linguistique d’autre part en
ce qui concerne l’attitude ? Le chapitre 4 montre aussi les réponses divergentes des étudiants
de langues d’une part et de la population active qui s’occupe de la langue dans sa vie
professionnelle d’autre part.

2 LE NÉERLANDAIS STANDARD

Ce chapitre parlera d’abord de l’état actuel du néerlandais, suivi d’une explication des raisons
pour lesquelles le néerlandais est une langue pluricentrique. Le langage standard est la norme,
mais la section 2.2 montrera différentes définitions de ce langage standard. Ensuite, la section
2.3 expliquera brièvement le fonctionnement des deux bureaux de conseil linguistique qui
déterminent quels mots appartiennent à ce langage standard, et la dernière section discutera de
l’étude du Standaard.
8

2.1. Le néerlandais comme une langue pluricentrique

Les Pays-Bas et la Flandre ont la même langue principale, à savoir le néerlandais, mais le
néerlandais des Pays-Bas et celui de la Flandre connaissent aussi quelques différences
importantes. Kloss (1978) est le premier scientifique qui définit le néerlandais comme une
langue pluricentrique en se basant sur la définition de Stewart (1968) concernant des langues
polycentriques et monocentriques. Selon ce dernier, une langue connaît une standardisation
monocentrique quand il n’existe qu’une norme utilisée par tous les locuteurs ; une langue est
polycentrique quand plusieurs normes d’une certaine langue sont diffusées en même temps
depuis plusieurs centres. Kloss (1978) approfondit cette classification en créant une
distinction entre les langues bicentriques (avec deux centres où naît la langue), les langues
pluricentriques (plus d’un centre) et les langues multicentriques (au moins trois centres où naît
la langue). L’Union de la Langue néerlandaise s’inspire pour sa politique officielle de 2010
aussi de l’idée que le néerlandais est une langue pluricentrique, en considérant la Flandre, les
Pays-Bas et le Suriname comme les trois centres où la langue néerlandaise s’est développée
au même moment.

Au chapitre suivant, nous examinerons comment il est possible que les Pays-Bas et la Flandre,
qui faisaient à l’origine partie du même territoire, aient développé chacun une variante du
néerlandais.

2.2. Le néerlandais des Pays-Bas et le néerlandais de la Belgique : d’une histoire commune


vers deux langues « différentes » 2

En général, nous pouvons dire qu’au Moyen Age, les Pays-Bas historiques ne sont qu’une
mosaïque de petits comtés et de duchés. Au XIIIe siècle, la langue néerlandaise est déjà
présente – dans les régions néerlandophones – dans l’administration et les textes officiels.
Néanmoins, le comté de Flandre dépend du roi français, de sorte que le français reste la
langue la plus importante et la plus courante.

Cependant, les Pays-Bas historiques passent au XIVe siècle sous la domination


bourguignonne. Les ducs – francophones – s’installent à Bruxelles, et le français devient la
langue véhiculaire pour tout ce qui a à voir avec l’administration. En outre, le français est
considéré comme étant la langue de prestige pour la haute noblesse. En 1477, le territoire des
Pays-Bas historiques passe à la Maison des Habsbourg d’Autriche.
2
Ce chapitre est basé en grande partie sur les articles « Het Nederlands in België » et « De standaardisering van
het Nederlands in België », récupérés du site de l’université de Berlin http://neon.niederlandistik.fu-
berlin.de/nl/nedling/taalgeschiedenis/
9

Au XVIe siècle, les Pays-Bas sont divisés en 17 provinces, de manière que leur unité
politique, à cette époque-là à la fois néerlandophones et francophones, se fortifie. Toutefois,
en 1585, ces dix-sept provinces éclatent en deux parties suite à l’indépendance proclamée par
les provinces du Nord. Les provinces du Sud par contre se rendent à l’Espagne. Ce
développement historique est le point critique dans la poursuite du développement de la
langue néerlandaise : au nord, la langue peut se développer d’une manière naturelle vers un
langage standard, lorsque le sud luttera encore des siècles pour l’usage du néerlandais au lieu
du français.

En 1714, le sud se rend à l’Autriche et se francise encore plus, bien que le pouvoir autrichien
n’ait jamais imposé la langue française comme langue officielle. La raison principale de cette
francisation est le statut européen du français : dans toute l’Europe, le français est considéré
comme étant une langue de prestige, une langue pour la noblesse. C’est aussi la raison pour
laquelle la couche supérieure de la population flamande s’exprime en cette langue.

La place du français est encore renforcée quand, en 1794, la France réussit à reconquérir les
Pays-Bas du Sud sur les Autrichiens. Suivant l’idée d’« une république, un peuple, une
langue », les reconquérants mènent une politique de francisation : dans toutes les provinces, le
français devient la seule langue tolérée pour la vie publique, dont la juridiction et
l’enseignement font partie aussi. Néanmoins, à cause d’un enseignement mal organisé et un
illettrisme largement répandu, les directives et les règles établies concernant le bon usage du
français n’atteignent pas la classe sociale inférieure. La politique de francisation ne réussit pas
donc entièrement, mais le néerlandais est de plus en plus entrelardé de mots et d’expressions
françaises. Actuellement, ces mots sont dénommés des gallicismes.

À la fin du XVIIIe siècle, Napoléon Bonaparte fait des efforts supplémentaires pour franciser
la classe moyenne aisée – à côté de la classe supérieure – au moyen de l’enseignement et de la
culture. Grâce à l’essor économique, la classe moyenne est devenue plus importante et elle
veut se distinguer des gens « normaux » qui n’utilisent qu’un parler régional. Par conséquent,
le français gagne encore plus de terrain en Flandre et un fossé social apparaît entre la classe
sociale supérieure francophone et la classe sociale inférieure néerlandophone.

En 1815, l’occupation française s’arrête, et les quinze ans suivants, le sud et le nord se rallient
temporairement sous le roi Guillaume Ier. Tout comme ses prédécesseurs, Guillaume Ier
mène une politique de langue qui fait partie de sa vision d’« une république, un peuple, une
langue », mais avec cette différence que cette fois-ci, c’est une politique de langue en faveur
10

du néerlandais. En 1819, le néerlandais est proclamé langue officielle dans la Flandre


occidentale, la Flandre orientale et dans les provinces d’Anvers et du Limbourg. Le Brabant
devient officiellement bilingue en 1923. La politique de langue a comme conséquence que le
néerlandais devient obligatoire pour entre autres l’administration et la juridiction, deux
domaines très importants qui étaient à l’origine francophones. En outre, le roi Guillaume Ier
œuvre pour une néerlandisation totale du système de l’enseignement : il exige que chaque
école publique ait un professeur de néerlandais et que les universités de Gand, Louvain,
Bruxelles et Liège disposent d’une chaire de néerlandais. De plus, les professeurs des Pays-
Bas du nord viennent en Flandre pour enseigner la langue et la littérature néerlandaises. À
côté de l’introduction du néerlandais dans la vie publique, Guillaume Ier veut aussi changer
l’opinion publique de sorte que les habitants considèrent le néerlandais comme étant la
nouvelle langue de prestige. Malgré tous ses efforts, la majorité des habitants reste
francophone. De plus, les décisions de Guillaume Ier connaissent beaucoup de résistance,
surtout de la part de la classe sociale supérieure, qui se sent attaquée et qui considère le
néerlandais comme une menace pour la langue supérieure française et la culture afférente.
Convaincue du fait que la politique de langue attaque la liberté individuelle, la classe
moyenne aisée se retourne aussi contre Guillaume Ier, qui ne peut qu’autoriser – après
beaucoup de protestation - de nouveau le français dans les provinces flamandes pour certains
aspects de l’administration et de la juridiction.

En 1830, la Belgique devient une monarchie, et un an plus tard, la liberté linguistique est
ancrée dans la constitution belge. En théorie, la liberté linguistique permet l’usage de toutes
les langues en Belgique, et personne ne peut être poursuivi en justice parce qu’on (ne) parle
(pas) une certaine langue. Hendrickx (2011, p.132) signale néanmoins que le français reste la
langue véhiculaire en Belgique, de sorte qu’elle est considérée également comme appartenant
au langage standard. Une des raisons de l’usage fréquent du français est le fait que ce soient
surtout les provinces francophones du Sud qui connaissent un essor économique au XIXe
siècle, grâce à la sidérurgie et l’exploitation minière. Le fait que le néerlandais devienne de
nouveau une langue inférieure, n’est pas considéré comme étant un problème par la
population néerlandophone qui vit à la campagne et qui continue à utiliser un parler régional
pour communiquer avec les autres habitants. De plus, cette partie de la population entre
rarement en contact avec le gouvernement de sorte qu’elle n’entre pas non plus en contact
avec le français. Pietersen (1976, p.65) résume cette situation dans les deux premières phases
qu’elle distingue dans l’évolution de la langue en Belgique, à savoir 1) la bourgeoisie parle
11

français et la classe sociale inférieure parle un dialecte, et 2) le français reste aussi plus tard
une langue de prestige.

Néanmoins, l’opposition à la supériorité de la langue française se fortifie : une minorité de la


classe moyenne – surtout des professeurs, des écrivains, des scientifiques et des prêtres –
s’insurge contre la domination revenue du français, et quelques intellectuels flamands fondent
le mouvement flamand entre 1934 et 1940. Cette organisation reçoit le soutien d’une nouvelle
classe sociale moyenne qui s’insurge à la fois contre la noblesse francophone et le peuple qui
utilise un parler régional (Hendrickx, p.132). Initialement, les fondateurs du mouvement
flamand ont en vue la sensibilisation à la population du passé culturel – et surtout littéraire –
riche de Flandre. Peu après la fondation, l’organisation devient une association plutôt
politique, vu qu’elle pousse activement pour que la langue néerlandaise reçoive plus de droits.
C’est cette phase que Pietersen (1976, p.65) décrit comme la troisième phase dans l’évolution
de la langue en Belgique, c’est-à-dire, le français et le néerlandais deviennent équivalents.
Pietersen (1976, p.44) mentionne aussi que la langue autochtone est souvent idéologisée pour
s’insurger ainsi contre d’autres nationalités. En remplaçant les « nationalités » par « la langue
française », on pourrait dire que c’est certainement le cas ici, étant donné que les nationalistes
flamands ont fourni la richesse culturelle de la Flandre – et plus tard le problème linguistique
– pour pouvoir échapper à la dominance de la langue française.

Le mouvement flamand lutte pour l’usage du néerlandais, mais en même temps, le problème
se pose que la Flandre ne connaît pas encore une langue unitaire néerlandaise bien
développée. Tout le monde utilise son propre parler régional, et la langue écrite archaïque
n’est utilisée que pour des occasions formelles ou officielles.

Plus de soixante ans après la fondation du mouvement flamand, le néerlandais devient en


1989 une des trois langues officielles de la Belgique, mais la décision continue à provoquer
un sentiment de mécontentement, vu que le « Schoon Vlaams » régional utilisé dans
l’enseignement et l’administration ne contrebalance pas suffisamment le français, la langue de
prestige et de culture qui a mené jusqu’à ce moment-là la politique (Hendrickx, p. 132).

Dans le mécontentement, deux groupes sont diamétralement opposés : d’une part les
particularistes, qui veulent créer un propre langage standard de Flandre, et d’autre part les
intégrationnistes, qui ont pour but se joindre le plus de possible au langage standard du Nord.
12

Pour les particularistes, le ressort le plus important pour vouloir créer un nouveau langage
standard, le langage standard de Flandre, est l’influence protestante du Nord, vu que cette
religion s’oppose directement à la vision catholique des particularistes.

Les intégrationnistes se trouvent opposés aux particularistes. Ils veulent – comme nous l’
avons décrit ci-dessus –se joindre au langage standard du Nord. Leur idée fondamentale est
que le Nord et le Sud doivent se réunir dans une unité de langue pour pouvoir contrebalancer
le français. Finalement, ce sont ces intégrationnistes qui ont gagné le débat de plusieurs
années : on a créé un langage standard orienté sur le néerlandais du Pays-Bas. Jusqu’à
aujourd’hui, les utilisateurs d’un dictionnaire néerlandophone peuvent remarquer que la
rédaction considère souvent le néerlandais de la Belgique comme « autre » ou « spécial »,
lorsque les mots typiquement néerlandais du Pays-Bas sont considérés comme la norme. De
Caluwe (2009) insiste aussi sur le fait suivant :

… in de taalpolitieke context van het integrationisme was het niet meer dan normaal
dat in de woordenboeken de Noord-Nederlandse standaardtaal als dé standaardtaal
werd beschreven, en dat typisch Vlaamse woorden (...) een label kregen (p. 90).

[… dans le contexte de politique linguistique de l’intégrationnisme, il n’était plus que


normal que le néerlandais standard du nord fût décrit dans les dictionnaires comme le
langage standard par excellence, et que les mots typiquement flamands (…) aient été
étiquetés (traduction FK)].

Après la décision d’introduire un langage standard orienté vers la langue du Nord, des
Néerlandais, de multiples tentatives ont été faites pour laisser les Flamands entrer en contact
avec la langue des Pay-Bas, et pour les convaincre d’utiliser cette même langue. Le
gouvernement de la Belgique dirige la planification linguistique pour promouvoir le dit
« Algemeen Beschaafd Nederlands », et on pourvoit à des moyens pour apprendre plus
facilement cette « langue nouvelle », comme des manuels et des livres pour utiliser dans les
cours. De plus, les médias prêtent aussi attention au « Algemeen Beschaafd Nederlands » ; la
radiotélévision nationale BRT3 s’impose une tâche éducative (Hendrickx, 2011, p. 133) et
joue un rôle pédagogique sur le plan culturel, mais aussi – et certainement – sur le plan
linguistique : elle télédiffuse des programmes avec l’aide desquels les Flamands peuvent
apprendre le néerlandais correct. Selon Hendrickx (2011, p.133) il est évident que la

3
Belgische Radio- en Televisieomroep
13

radiotélévision choisisse la variété standard du néerlandais, vu qu’elle sert d’exemple, mais il


remarque aussi que les objectifs culturels ont été probablement les plus importants : la langue
est un des facteurs qui peuvent réunir des gens, et qui plus est, cette langue doit recevoir le
même prestige que le français. Néanmoins, cette tâche d’apprendre un néerlandais correct aux
Flamands s’avère plus difficile qu’on avait pensé, parce que beaucoup de Flamands – et entre
eux les présentateurs des programmes de télévision – ne maîtrisent pas encore la
prononciation du langage standard.

Malgré tous les efforts de la radiotélévision publique, les Flamands ne s’adaptent pas
entièrement à la langue de leurs voisins du nord. Une des raisons possibles est le fait que les
Flamands aient tenté de garder leur caractère propre, surtout après que les communautés
linguistiques sont devenues autonomes en 1971. Hendrickx (2011, p.133) ajoute encore que la
radiotélévision BRT devient le symbole par excellence de cette autonomie.

Néanmoins, dans les années soixante et soixante-dix, le Grand-Néerlandisme fait aussi son
apparition. Il est centré sur l’idée que les possibilités de Flandre augmenteront par une
adhésion aux Pays-Bas sur le plan linguistique (Hendrickx, 2011, p.133). De plus, en 1973, le
gouvernement belge décide d’utiliser officiellement le terme « le néerlandais » pour
dénommer la langue officielle de la Flandre, et de ne pas utiliser « le flamand ». Ainsi, la
Flandre est devenue une partie « officielle » de la néerlandophonie en perspective d’une
collaboration intensive en ce qui concerne la normalisation du langage standard. Cependant,
jusqu’à aujourd’hui, les habitants des Pays-Bas et de la Belgique ne s’expriment pas dans
exactement la même langue, et il ne le feront probablement jamais.

Une des raisons les plus importantes pour lesquelles la Flandre et les Pays-Bas semblent aller
leur chemin est le fait que la pensée grand-néerlandaise disparaisse déjà au milieu des années
soixante-dix ; la Flandre ne prête plus attention à l’économie culturelle – qui est déjà acquise
– mais à l’autonomie politique et socio-économique (Hendrickx, 2011, p.133). La Flandre
remplace la Wallonie comme région dominante dans le domaine de l’économie et de la
politique, et elle devient de plus en plus autonome (De Caluwe, 2009, p.90). Ce changement
mène à une nouvelle conscience flamande, et surtout à une conscience langagière, et à la fin
des années soixante-dix, la radiotélévision publique met fin aux programmes linguistiques
(De Caluwe, 2009, p.90). De plus, en conséquence de la commercialisation des médias – aussi
à la fin des années soixante-dix –, les Flamands ont plus de choix et ils préfèrent des
programmes d’amusement (Devoldere, interviewé dans Comer, 2014, p.59). Hendrickx
14

(2011, p.134) résume que la BRT met fin à toutes les coproductions des Pays-Bas et qu’elle
prête de nouveau attention à la culture flamande, mais toutefois, la radiotélévision publique
continue à utiliser le langage standard pour ses nouveaux programmes.

En résumé, le langage standard de la Flandre reste orienté jusqu’à 1980 vers la norme
linguistique du néerlandais des Pays-Bas, mais à partir de 1980, la situation change (De
Caluwe, 2013). Selon Devoldere (interviewé dans Comer, 2014, p.59), l’origine de ce
changement est à trouver dans le mouvement de mai 68, où on mettait en question la
normalisation en général.

Dans les années quatre-vingt-dix, Berode, ancien conseiller linguistique à la BRT, accepte le
flamand dans les programmes de la radiotélévision, après qu’il conçoit que « overdreven
repressiviteit tegen de eigen variant tot psychologische repressiviteit leidt » [(la) repressivité
exagérée contre le propre variant mène à une repressivité psychologique (traduction FK)] (cité
dans Hendrickx, 2011, p.134). Il assouplit les règles et il donne les coudées franches à la
variation. De plus, Berode déclare que le néerlandais dans les programmes de la BRT ne doit
pas être une copie exacte du néerlandais du nord, mais que certains mots et expressions du
néerlandais de la Belgique sont aussi tolérés. Hendrickx (2011, p. 134) le voit comme un
moment charnière pour la politique linguistique de la radiotélévision publique vu que la
politique puriste fait place à une politique consultative.

2.3. Le langage standard : des définitions

Comme l’indiquent De Schryver et De Saedeleer (2014, p.34), il n’existe pas une définition
du langage standard acceptée par tout le monde ; chaque bureau de conseil linguistique utilise
sa propre définition. Smakman (2012) distingue deux visions sur le langage standard, à savoir
l’approche exclusive et l’approche inclusive. Il définit l’approche exclusive du langage
standard de la manière suivante :

the language for the happy people. It’s the highly homogeneous language in which
variation is limited and deviations highly conspicuous (…) that has found its way into
schoolbooks and language handbooks (p.51).

Toutefois, il insiste sur le fait que cette approche exclusive soit remplacée peu à peu par une
vision inclusive, selon laquelle on considère la langue de la majorité comme étant du langage
standard. Il la définit de la manière suivante :
15

It is spoken in situations where people with various backgrounds come together and need
to communicate effectively and impartially (...). The inclusive standard language is widely
embraced and seems to represent a practical view which is applicable in day-to-day
communication (p.51).

De plus, Smakman met l’accent sur le fait que ces deux approches ne soient pas de catégories
absolues, mais « les deux extrêmes d’un continu » (2012, p.51).

Le dictionnaire Van Dale définit le langage standard comme « une forme linguistique qui sert
comme modèle ou norme » (Van Dale, 2005). L’ANS – Algemene Nederlandse Spraakkunst
– ou la Grammaire Générale du néerlandais utilise une définition plus étendue pour le langage
standard : « De Nederlandse standaardtaal is een taal waarin geen elementen of structuren
voorkomen die duidelijk opvallen als niet-algemeen. » [Le néerlandais standard est une
langue dans laquelle on ne retrouve pas d’éléments ou de structures qui sont clairement
marqués comme non-généraux. (traduction FK)]. Ces éléments ou structures peuvent être des
phénomènes agrammaticaux, mais aussi des variantes purement temporelles ou régionales.

Taaladvies.net considère le langage standard comme l’une des variations linguistiques qu’on
peut utiliser dans certaines situations spécifiques, à côté des régiolectes et des sociolectes. Le
site définit la variation linguistique de la manière suivante :

taalsystemen die genoeg overeenkomst vertonen om tot één taal – in ruime zin – te
worden gerekend, maar genoeg verschillen om van elkaar onderscheiden te kunnen
worden.

[des systèmes linguistiques qui présentent assez d’analogie pour être comptés parmi
une langue – au sens large –, mais qui diffèrent assez que pour pouvoir être distingués
l’un de l’autre. (traduction FK)]

Selon Van Dale, la variation linguistique consiste en « een aan sociale en situationele
omstandigheden aangepaste gebruikswijze van een taal, gekenmerkt door het voorkomen van
varianten » [un mode d’emploi d’une langue, adapté aux conditions sociales et situationnelles,
caractérisée par la présence des variantes. (traduction FK)].

Concrètement, Taaladvies.net considère le néerlandais utilisé dans le domaine public comme


étant du néerlandais standard. Selon l’organisation, ce domaine spécifique s’étend sur les
secteurs les plus importants de la vie publique, comme l’administration, la juridiction,
16

l’enseignement et les médias. Cependant, Taaladvies.net signale qu’il existe aussi de la


variation dans un langage standard, et que « dé standaardtaal als een objectief gegeven
vaststaande norm dus niet bestaat » [le langage standard comme une norme fixe et objective
n’existe pas (traduction FK)]. De plus, Taaladvies.net ajoute encore que

de standaardtaal is geen geconstrueerde taal, maar een levende taalvariëteit die vanzelf
tot stand komt door een samenspel van maatschappelijke factoren en die gesproken en
geschreven wordt door [...] de spraakmakende gemeente.

[le langage standard n’est pas une langue construite, mais une variété linguistique
vivante qui se réalise spontanément par une collaboration entre des facteurs sociaux, et
qui est prononcée et écrite par (…) le beau monde. (traduction FK)]

L’organisation ajoute encore que ce « beau monde » ne désigne pas une majorité de la
population, mais qu’il s’agit de « een niet duidelijk af te bakenen groep gezaghebbende
schrijvers en sprekers die in de publieke, sociaal-culturele sector een belangrijke rol spelen »
[un groupe difficile à délimiter qui se compose d’écrivains autorisés et d’orateurs qui jouent
un rôle important dans le secteur public et socio-culturel (traduction FK)]. Comme De
Schryver et De Saedeleer (2014, p.34) le résument, la définition utilisée par Taaladvies.net
appartient à l’approche inclusive du langage standard. De Schryver (2014) indique aussi que
c’est le groupe démographique qui a déjà obtenu du statut, qui fait autorité dans une
communauté linguistique naturelle.

Les définitions ci-dessus indiquent qu’il est difficile de déterminer « le langage standard ».
Quand même, en Belgique et aux Pays-Bas, il y a quelques organisations qui établissent une
distinction entre les mots qui appartiennent à ce langue standard et des mots qui sont
considérés comme étant du langage régional. Dans la section suivante, nous allons
approfondir le fonctionnement de Taaladvies.net et de l’ANS, les deux organisations qui ont
été consultées lors de l’enquête du journal belge De Standaard.

2.4. La méthode de travail des deux bureaux de conseil linguistique

Cette section approfondira la méthode de travail des deux bureaux de conseil linguistique, à
savoir Taaladvies.net et l’ANS, vu que notre sondage contient des mots et des constructions
belges qui ne sont pas considérés comme étant du langage standard par ces organisations.
17

2.4.1. Taaladvies.net

Taaladvies.net, le site géré par l’Union de la Langue néerlandaise qui formule des
recommandations pour l’utilisation correcte du néerlandais, répond à des questions concernant
la langue ou l’orthographe des mots. Particulièrement en Flandre, c’est le bureau de conseil
linguistique de la communauté flamande qui met en pratique la politique de l’Union de la
Langue néerlandaise en utilisant le Taaltelefoon (littéralement le « téléphone linguistique »).
Ce service s’occupe de toutes les questions sur la langue néerlandaise (De Schryver et De
Saedeleer, 2014, p.34), mais une tâche importante consiste à déterminer si une certaine
variante fait partie du langage standard ou pas. Pour pouvoir répondre à cette question, les
employés essayent de donner d’une manière systématique une description réaliste de l’usage
du langage standard. Comme nous l’avons déjà décrit et conclu dans le paragraphe 2.3, LA
définition du langage standard n’existe pas. Voilà pourquoi Taaltelefoon utilise – à côté des
dénominations « langage standard » et « pas de langage standard » - aussi une catégorie
restante, dans laquelle on a établi des variétés linguistiques dont il n’est pas – encore – clair si
elles font partie du langage standard. Hendrickx (2009, p.101) insiste sur le fait que ce soit un
choix bien étudié de l’organisation de ne pas parler de « néerlandais des Pays-Bas » et
« néerlandais de la Belgique », mais d’utiliser respectivement les termes « langage standard
aux Pays-Bas » et « langage standard en Belgique ». La raison pour laquelle Taaladvies utilise
ces termes est le fait que l’Union de la Langue néerlandaise considère dans sa politique le
néerlandais comme étant une langue pluricentrique avec la Flandre, les Pays-Bas et le
Suriname comme les trois centres originaux de la langue, comme nous l’avons décrit dans le
paragraphe 2.1.

Concrètement, Taaladvies.net utilise cinq catégories pour classifier l’usage du langage


standard :

1. Le langage standard : des variétés qui sont considérées comme étant du langage
standard dans la région linguistique entière, ou des mots liés à la culture d’un des deux
pays dont l’autre pays ne dispose pas d’un mot ;

2. le langage standard en Belgique : des variétés qui font partie du langage standard en
Belgique, mais pas aux Pays-Bas ;

3. le langage standard aux Pays-Bas : des variétés qui font partie du langage standard aux
Pays-Bas, mais pas en Belgique ;
18

4. statut vague : des variétés dont on n’a pas encore décidé s’ils font partie du langage
standard (en Belgique, aux Pays-Bas ou dans toute la région linguistique). Sur son site
web, Taaladvies.net montre toujours d’autres variétés qui font partie du langage
standard ;

5. pas de langage standard : des variétés qui n’appartiennent pas au langage standard.

Taaladvies.net utilise une méthodologie fixe pour pouvoir classifier des mots dans une des
catégories décrites ci-dessus. Le facteur le plus important est leur usage dans la réalité, et pour
l’examiner, Taaladvies.net se sert de trois corpus, à savoir Google, un corpus des journaux
belges et un corpus des journaux néerlandais. Par l’intermédiaire de ces canaux,
Taaladvies.net essaie d’examiner le lieu exact où on utilise une variante d’un certain mot ou
d’une certaine construction grammaticale.

Toutefois, le processus décrit ci-dessus ne suffit pas pour déterminer si un mot fait partie du
langage standard. Voilà pourquoi Taaladvies.net consulte à côté des corpus aussi un forum
des locuteurs du langage standard belges et néerlandais. Parmi eux se trouvent des
présentateurs des programmes de télévision et de radio, des journalistes et des auteurs, mais
aussi des professeurs. Ce panel doit relire des textes, rédigés par Taaladvies.net, dans lesquels
figurent des variétés douteuses, et indiquer les mots vagues ou non-connus. De plus, le forum
réécrit aussi les textes, pourvus d’un mot d’explication.

Grâce à l’aide du forum, et en combinaison avec les résultats des corpus consultés,
Taaladvies.net décide si un mot ou une construction grammaticale fait partie du langage
standard, ou plus particulièrement du néerlandais des Pays-Bas ou du néerlandais de la
Belgique. Toutefois, si le panel n’arrive pas à un jugement unanime, Taaladvies.net classifie
ces mots dans la catégorie « statut vague ».

Cependant, De Schryver et De Saedeleer (2014, p.34) adressent une critique à la méthode de


travail de Taaladvies.net. Ils mettent l’accent sur le fait que la vision inclusive qu’utilise
l’organisation soit moins inclusive qu’elle ne veut le croire. Selon De Schryver et De
Saedeleer (2014), certaines variantes flamandes font en fait partie du langage standard, parce
qu’elles sont utilisées par la majorité de la population. Caluwé et Verreycken (2012) ajoutent
que la majorité du panel se compose de professionnels de langue flamands, définis par De
Schryver (2014) de la manière suivante:
19

de mensen bij uitstek (…) die de traditioneel geïnspireerde voorschriften kennen en


vaak in die traditie zijn opgeleid

[les gens par excellence (…) qui maîtrisent les prescriptions traditionnelles inspirées
(par la langue du nord), et qui sont formés souvent avec cette tradition (traduction FK].

De Schryver et De Saedeleer (2014) concluent que

hen bevragen over de aanvaardbaarheid van traditioneel ‘foute’ Vlaamse varianten dus
op zijn minst zal leiden tot bestendiging van het exclusieve beleid (p.34)

[les consulter au sujet de l’acceptabilité de traditionnelles variantes flamandes


« fautives » mènera au moins à une continuation du régime exclusif (traduction FK)]

et De Schryver (2014) estime que les 35 membres du forum ne sont pas représentatifs des
attentes d’autres locuteurs du néerlandais. De plus, il insiste sur le fait que les conseils
concernant le néerlandais de la Belgique soient probablement beaucoup plus classiques que
Taaladvies veut, et que probablement beaucoup plus de variétés flamandes devraient faire
partie du langage standard.

2.4.2. L’ANS

L’ANS – abréviation de Algemene Nederlandse Spraakkunst – se définit comme « de tot


dusver uitvoerigste beschrijving van de grammaticale aspecten van het hedendaagse
Nederlands die gericht is op een breed publiek » [la description la plus détaillée des aspects
grammaticaux du néerlandais contemporain jusqu’à présent, orientée vers un large public
(traduction FK)].

Dans les années soixante, le besoin d’une grammaire pratique devient de plus en plus grand
aux Pays-Bas. En Belgique aussi, on en avait besoin, vu qu’on utilise surtout des dialectes
comme langue véhiculaire. En 1984, la première « Grammaire néerlandais Général » paraît, et
en 1997, l’ANS lance une version révisée sur le marché.

Le but principal de l’ANS est formulé de la manière suivante :

een zo volledig mogelijke beschrijving geven van de grammaticale aspecten van het
hedendaagse Nederlands met het doel de gebruiker een praktisch hulpmiddel te
verschaffen aan de hand waarvan hij zich een oordeel kan vormen over de
grammaticaliteit en de aanvaardbaarheid van diverse vormen van taalgebruik (ANS).
20

[donner une description la plus complète possible des aspects grammaticaux du


néerlandais contemporain afin de fournir à l’utilisateur un outil pratique avec lequel il
peut se faire une opinion sur la grammaticalité et l’acceptabilité de diverses formes du
langage (traduction FK)]

De plus, l’organisation spécifie que « de gebruiker voor wie de ANS bedoeld is, [...] een
spreker van de standaardtaal kan zijn die zijn eigen taalgebruik of dat van anderen wil toetsen
aan de geboden beschrijving » [le destinataire de l’ANS (…) peut être un locuteur du langage
standard qui désire confronter son propre usage ou celui des autres à la description fournie
(traduction FK)].

De ce qui précède il résulte que l’ANS n’a pas pour but d’expliquer de A à Z la grammaire
complète du néerlandais, mais d’aider des locuteurs natifs ou des personnes d’origine
étrangère qui maîtrisent déjà le néerlandais ; l’œuvre n’est pas du tout orientée vers des
professionnels de langue. En outre, l’ANS met l’accent sur sa méthode descriptive, qu’elle
résume de la manière suivante : « (…) niet voorschrijft hoe iets moet, maar dat ze de vormen
en constructies die in het taalgebruik voorkomen, registreert en bespreekt » [qu’elle n’impose
pas la méthode correcte, mais qu’elle registre et discute des formes et des constructions
présentes dans l’usage (traduction FK)].

La révision de 1997 a prêté plus d’attention à la dénomination « régional ». À partir de ce


moment-là, l’organisation n’utilise que ce terme pour dénommer des mots qui n’appartiennent
pas au langage standard. En outre, l’ANS essaie d’ajouter chaque fois s’il s’agit d’une variété
régionale du sud ou du nord. Dans cette étude, nous avons utilisé la version révisée de 1997.

2.5. L’étude du Standaard

2.5.1. Méthodologie

Notre étude suit en grandes lignes celle que le journal flamand De Standaard a réalisée en
2004 – en étroite collaboration avec Radio 1, la KU Leuven et l’Union de la Langue
néerlandaise – auprès de quelque 3000 professionnels de langue. C’était un choix réfléchi
d’interroger ce groupe, parce que – comme nous l’avons décrit dans la section 2.4.1 – ils sont
souvent considérés comme les gens qui déterminent la norme (De Schryver, 2014),
contrairement à la vision où la majorité des locuteurs la détermine. L’enquête du Standaard se
compose de 50 phrases randomisées (voir annexe 1) présentées aux 3226 professionnels de
langue. Ces phrases mesurent le taux d’acceptation des 34 éléments linguistiques et des
21

16 éléments grammaticaux, dont 40 mots ou constructions typiquement flamands.


Taaladvies.net et l’ANS avaient refusé de considérer 33 de ces mots comme étant des
éléments du langage standard. Les sondés devaient indiquer s’ils trouvaient les phrases
présentées acceptables ou pas dans un contexte formel comme le journal ou les actualités.

Après la clôture de l’enquête, De Standaard a désélectionné tous les sondés qui ne s’occupent
pas de la langue dans leur vie professionnelle et ceux qui n’habitent pas en Flandres.
Finalement, les résultats de 3226 sondés ont été analysés.

Les éléments que De Standaard a présentés à ses sondés peuvent être classifiés en sept
catégories, détaillées ci-dessous. La forme correcte des mots ou des constructions se trouve
entre parenthèses ; la deuxième colonne montre le taux de professionnels de langue qui
utiliseraient la phrase dans un contexte formel.

1. Des éléments lexicaux qui sont considérés comme étant du néerlandais de la Belgique, mais
qui ne sont pas acceptés par Taaladvies.net comme appartenant au langage standard;

eraan houden (er prijs op stellen) 77,8 %


meerkost (meerkosten) 77,4 %
omhaling (collecte) 76,2 %
zich verwachten aan iets (iets verwachten) 75 %
allergisch zijn aan iets (voor iets) 73,1 %
gekwetst aan zijn hand (gewond) 72,5 %
gekend (bekend) 70,5 %
bijhebben (bij zich hebben) 65,3 %
op punt stellen (afwerken) 63,2 %
beroep doen op (een beroep doen op) 62,6 %
op het eerste zicht (gezicht) 61,7 %
vuilbak (vuilnisbak) 55,8 %
bedeling (bezorging, distributie) 54,9 %
toekomen (aankomen, arriveren) 52,4 %
de vergadering gaat door (vindt plaats) 50,5 %
komaf maken met (een einde maken aan) 47,4 %
een verhuis (verhuizing) 46,5 %
omwille van omstandigheden (wegens) 43,3 %
22

mutualiteit (ziekenfonds) 42,7 %


genieten van ondersteuning (ondersteuning genieten) 40,3 %
tien na zes (over) 36,9 %

2. des éléments grammaticaux considérés comme étant du néerlandais de la Belgique, mais


qui ne sont pas acceptés par l’ANS comme appartenant au langage standard ;

Toen ze wou beginnen werken (beginnen te) 66,7 %


Ze waren die dag met vier (vieren) 63,4 %
Telkens ze antwoordde (telkens als) 61,8 %
vier maand geleden (maanden) 60,2 %
Ze had hem een computer gekocht (voor hem) 53,9 %
Niettegenstaande het kritiek regende (niettegenstaande dat) 53,8 %
Moest ze mij om raad gevraagd hebben (als ze mij…) 52,2 %
Ze zullen er nog veel moeten aan werken. (aan moeten werken) 52 %
het volgend agendapunt (volgende) 47,1 %
Ze gaan dat plan nooit kunnen goedkeuren (zullen) 45 %
Van zodra de vlucht verdween (zodra) 39,8 %
zo’n dagen (zulke, dergelijke) 39,1 %

3. des éléments lexicaux qui sont considérés comme étant du néerlandais de la Belgique, et
qui sont acceptés par Taaladvies.net comme appartenant au langage standard ;

op vraag van (op verzoek van) 87,5 %


de duimen leggen (het onderspit delven) 76,7 %
solden (koopjes) 45,8 %

4. des éléments lexicaux qui sont considérés comme étant du néerlandais de la Belgique, mais
dont Taaladvies.net n’a pas – encore – formulé des conseils généraux ;

eraan kunnen (erbij kunnen) 56,5 %


autostrade (snelweg) 48,4 %
23

5. des éléments grammaticaux qui sont considérés comme étant du néerlandais de la Belgique,
et qui sont acceptés par l’ANS comme appartenant au langage standard ;

Ze ervaarden (ervoeren) 63,1 %


Als hij dat echt zou gezegd hebben (gezegd zou hebben) 53,3 %

6. des éléments lexicaux qui appartiennent au néerlandais standard, mais qui sont en fait
(plutôt) néerlandais des Pays-Bas ;

suède laarsjes 80,2 %


presentiegeld 64,6 %
contributie 63,6 %
recycling 54,6 %
ergens een hard hoofd in hebben 28,6 %
inwonertal 22,4 %
jus d'orange 20,7 %
een occasion 5,9 %

7. des éléments grammaticaux qui appartiennent au néerlandais standard, mais qui sont en fait
(plutôt) néerlandais des Pays-Bas.

dat ze hem op had mogen bellen (had mogen opbellen) 14,8 %


dat ze op reis hadden zullen gaan (hadden moeten gaan, zouden gaan) 3,2 %

2.5.2. Résultats et conclusions

Comme nous l’avons déjà indiqué à la section 2.2, la radiotélévision belge BRT a décidé dans
les années quatre-vingt-dix d’assouplir les règles en ce qui concerne le néerlandais de la
Belgique dans les programmes de télévision. L’étude du journal De Standaard montre aussi
que la norme du néerlandais du nord continue à perdre du terrain auprès des professionnels de
langue. Les résultats dévoilent même que les éléments lexicaux et grammaticaux typiquement
néerlandais sont à peine acceptés, là où l’insertion des éléments flamands est toujours plus
tolérée.
24

De Schryver (2014) insiste sur le fait que les professionnels de langue acceptent plus de la
moitié des constructions que l’ANS ne considère pas comme appartenant au langage standard.
Voilà pourquoi il conclut que certaines expressions devraient faire partie du langage standard.

3 MÉTHODOLOGIE

Contrairement à l’enquête du Standaard – qui est orientée uniquement vers les professionnels
de langue – nous allons examiner aussi l’attitude de « l'homme de la rue » vis-à-vis du
néerlandais de la Belgique. Toutefois, notre corpus ne contient pas seulement de constructions
lexicales et grammaticales typiquement belges, mais aussi des erreurs grammaticales et
lexicales qui servent de remplissage. Nous n’allons pas analyser les résultats de ces dernières
phrases, mais elles doivent détourner l’attention de notre but principal, à savoir connaître
l’opinion concernant les éléments du langage belge. Nous avons créé un sondage en ligne, qui
a été envoyé par e-mail et par Facebook. Ce chapitre donnera d’abord plus d’informations
quant au sondage, et formulera ensuite les hypothèses. La section suivante discutera des
résultats du sondage.

3.1. Le sondage

Le sondage se compose de trois parties, à savoir une introduction avec toutes les instructions,
une partie avec des questions démographiques (le sexe, l’âge, le domicile, les études et
l’emploi), et une partie avec toutes les phrases.

L’enquête compte 30 phrases ; 19 phrases possèdent une erreur du langage standard, 5 phrases
possèdent une autre erreur grammaticale ou lexicale et 6 phrases sont correctes. Les sondés
ont chaque fois le choix entre « Oui, cette phrase est correcte » et « Non, cette phrase n’est
pas correcte ».

Nous avons diffusé l’enquête en ligne le 19 mars 2015 et nous l’avons close le 14 avril 2015.
204 personnes ont rempli l’enquête, mais nous avons négligé les enquêtes non terminées,
donc finalement, nous avons analysé les données des 153 personnes interrogées.

3.1.1. L’introduction

Le texte d’introduction – dont vous trouvez la version complète en annexe 2 – a spécifié que
le sondage se composait de cinq phrases démographiques et de 30 phrases où les sondés
avaient le choix entre « Oui, cette phrase est correcte » et « Non, cette phrase n’est pas
25

correcte ». Les personnes interrogées savaient d’avance qu’il était impossible de laisser une
question sans réponse, et que les données servaient à rédiger un mémoire qui traitait des
connaissances linguistiques auprès des Flamands. Néanmoins, l’introduction n’a pas
mentionné le but spécifique, à savoir leur attitude vis-à-vis du néerlandais de la Belgique,
mais a signalé seulement que les phrases pouvaient être fautives à cause d’entre autres des
fautes d’orthographe et des erreurs grammaticales ou lexicales. Finalement, l’introduction a
indiqué que les personnes ne pouvaient pas consulter des ouvrages de référence ou des sites
web..

3.1.2. Les phrases sondées

Vu que nous avons intégré – à côté des éléments lexicaux et grammaticaux typiquement
belges – aussi d’autres éléments dans notre enquête afin de déguiser l’objectif du
questionnaire, il était impossible d’utiliser toutes les 50 phrases de l’enquête du journal De
Standaard. Voilà pourquoi nous avons fait une sélection.

Premièrement, nous n’avons utilisé que des mots des deux premières catégories, à savoir les
éléments lexicaux et grammaticaux considérés comme étant du néerlandais de la Belgique,
mais qui ne sont pas acceptés par respectivement Taaladvies.net et l’ANS comme étant du
langage standard. C’était un choix bien réfléchi, comme nous voulions examiner l’attitude de
« l'homme de la rue » vis-à-vis des mots belges qui sont utilisés fréquemment en Belgique,
mais que Taaladvies.net ou l’ANS n’acceptent pas.

Ensuite, dans ces deux catégories, nous avons sélectionné tous les éléments lexicaux et
grammaticaux acceptés par plus de 60 % des professionnels de langue du Standaard . De plus,
nous avons sélectionné dans ces deux catégories aussi les deux éléments qui n’étaient pas du
tout acceptés par ces professionnels. Au total, nous disposions donc de 13 éléments lexicaux
et de 6 éléments grammaticaux. Les annexes 3 et 4 montrent ces 19 éléments, accompagnés
de la raison pour laquelle Taaladvies.net ou l’ANS ne les acceptent pas.

3.1.3. Les phrases qui servent de remplissage

À côté des 19 phrases énumérées ci-dessus, nous avons introduit aussi 11 autres phrases afin
de déguiser l’objectif du questionnaire, à savoir leur appréciation des mots belges. Cinq
phrases contenaient des erreurs, nommément des fautes d’orthographe, des adjectifs qui
étaient conjugués d’une manière incorrecte, des pléonasmes et des prépositions fautives après
une comparaison. Les six autres phrases étaient correctes. Les phrases fautives sont basées sur
26

la liste des 6000 fautes d’orthographe les plus fréquentes de www.woorden.org, sur les
questions de linguistique du site Taaladvies.net et du site web de la radiotélévision publique
VRT. L’annexe 5 contient ces 11 phrases, les formes correctes sont mentionnées entre
parenthèses.

3.2. Hypothèses

L’étude du journal De Standaard a dévoilé que les professionnels de langue du Standaard


acceptent plus de mots comme appartenant au langage standard que des bureaux de conseil
linguistique comme l’ANS et Taaladvies.net. Contrairement à l’étude du Standaard, cette
étude a sondé l’opinion de 153 personnes quant aux mots et aux constructions néerlandais de
la Belgique. Toutefois, l’enquête nous ne sonde pas l’acceptabilité de certaines constructions
lexicales et grammaticales, mais nous demandons aux sondés si les constructions sont
correctes. Voici nos hypothèses :

1) Tous les sondés de cette étude seront plus sévères quant à l’acceptation des éléments
grammaticaux et lexicaux que les professionnels de langue du Standaard, vu que la
façon de formuler la question est plus stricte. Nos sondés doivent indiquer si les
phrases sont correctes, là où les professionnels de langue du Standaard ont jugé
l’acceptabilité de ces phrases.

2) Les personnes qui n’ont pas suivi d’études des langues ou qui ne s’occupent pas de la
langue dans leur vie professionnelle, accepteront plus de formes que les professionnels
de langue de cette étude.

3) Parmi les professionnels de langue de cette étude, les étudiants rejetteront plus
d’éléments lexicaux et grammaticaux que la population active, vu que les listes
contenant des erreurs linguistiques sont encore présentes à la mémoire.

3.3. La composition socio-géographique des personnes interrogées

Avant que les sondés pussent indiquer si les phrases étaient correctes ou non, ils devaient
indiquer leur sexe, leur âge, leur domicile et leurs études et/ou emploi. Nous avons utilisé plus
tard ces données pour pouvoir faire une division entre tous les résultats ; nous allons comparer
nos résultats aux résultats de l’enquête du Standaard, et de plus, nous allons comparer aussi
les différences entre les personnes interrogées de cette étude.
27

Dans ce paragraphe, nous discuterons des résultats des questions socio-géographiques ; dans
l’annexe 6 se trouve une vue générale de toutes les données rédigée dans un tableau.

3.3.1. Le sexe et le groupe d’âge

47 hommes (31 %) et 106 femmes (69 %) ont participé à l’enquête.

Comme le dévoile le tableau 1 ci-dessous, deux sondés appartiennent au groupe d’âge de 12 à


14 ans, ce qui correspond à 1 % du total. 9 garçons et filles de quinze et seize ans (6 %) ont
rempli l’enquête aussi, à côté de 10 jeunes de dix-sept et dix-huit ans (7 %). Les jeunes entre
19 et 29 ans sont mieux représentés : ils représentent 39 % du total (59 sondés). 26 personnes
appartiennent à la catégorie de 30 jusqu’à 39 ans (17 %) et 22 participants (14 %) de la
catégorie 40-49 ans ont répondu à toutes les questions. De plus, 17 personnes (11 %) entre 50
et 59 ans ont participé. Les catégories 60-70 ans et 70-79 ans contiennent chacune 4 sondés
qui représentent par groupe 3 % du total.

Réponse Nombre %
-12 0 0%
12-14 2 1%
15-16 9 6%
17-18 10 7%
19-29 59 39 %
30-39 26 17 %
40-49 22 14 %
50-59 17 11 %
60-69 4 3%
70-79 4 3%
+80 0 0%
Total 153 100 %
Tableau 1 - L'âge des personnes interrogées

3.3.2. La répartition géographique

À côté du sexe et de l’âge, nous avons demandé aussi où les sondés habitent. Le tableau 2
démontre que 94 d’entre eux (61 %) habitent en Flandre orientale, 38 d’entre eux (25 %)
habitent en Flandre occidentale et 16 sondés habitent en Brabant flamand (10 %). De plus, un
Anversois et un Limbourgeois ont rempli aussi le sondage. 2 sondés (1 %) ont indiqué habiter
à Bruxelles, et 1 sondé a choisi l’option « autre », à côté des possibilités « la Wallonie » et
« les Pays-Bas ». Cette personne a rempli le sondage entièrement, donc nous avons intégré ce
sondé dans l’analyse des résultats.
28

Réponse Nombre %
Flandre
38 25 %
occidental
Flandre oriental 94 61 %
Anvers 1 1%
Limbourg 1 1%
Brabant flamand 16 10 %
Bruxelles 2 1%
Wallonie 0 0%
Pays-Bas 0 0%
Autres pays 1 1%
Total 153 100 %
Tableau 2 - La répartition géographique des personnes interrogées

3.3.3. Les études et l’emploi

Comme l’indiquent déjà les résultats des groupes d’âge, le tableau 3 montre que plus de la
moitié des sondés sont employeurs ou employés (53 % ou 81 sondés). 40 % de toutes les
personnes interrogées sont des étudiants (61 personnes). 2 sondés (1 %) sont des demandeurs
d’emploi, et 9 pensionnés (6 %) ont participé aussi à cette étude.

Réponse Nombre %
Étudiants 61 40 %
Demandeur
2 1%
d’emploi
Employeur /
81 53 %
employé
En retraite 9 6%
Total 153 100 %
Tableau 3 - Le métier des personnes interrogées

3.3.4. Les professionnels de langue face aux sondés sans formation linguistique

Les deux dernières questions de la partie générale sondent les études et la profession des
personnes interrogées. Nous avons subdivisé les sondés en deux sous-catégories : les
professionnels de langue d’une part et les autres personnes qui n’ont pas suivi d’études des
langues ou qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle d’autre part.

Nous avons compté tous les professeurs parmi les professionnels de langue, même s’ils
étaient des professeurs de maths par exemple. Toute classification d’autres personnes
interrogées est basée sur la description de leur métier.
29

Contrairement aux professeurs, nous avons fait une distinction parmi les étudiants de
l’enseignement secondaire. Ceux qui suivent une formation orientée vers du latin, des langues
vivantes et « secrétariat » ont été regroupés dans la catégorie des professionnels de langue, les
étudiants qui suivent une orientation de mathématiques, sciences, commerces ou des fonctions
sociales ont été regroupés dans l’autre catégorie.

Comme le dévoile le tableau 4, 64 des 153 sondés ont suivi/suivent une orientation où la
langue joue un rôle important, ou ils travaillent dans une branche où la langue néerlandaise est
omniprésente et importante pour leur fonction. Ce chiffre équivaut à un 42 % du total. Les 89
autres personnes (58 %) n’ont pas suivi d’études linguistiques ou ils ne s’occupent pas de la
langue dans leur vie professionnelle.

Réponse Nombre %
Professionnels
64 42 %
de langue
Sondés sans
formation 89 58 %
linguistique
Total 153 100 %
Tableau 4 - La formation des personnes interrogées

Finalement, nous avons subdivisé le groupe des professionnels de langue en deux autres
catégories, à savoir les étudiants et la population active. Une personne du groupe des
professionnels de langue était à la retraite, mais nous l’avons intégrée dans les résultats de la
population active, vu qu’elle a entre 50 et 59 ans. Le tableau 5 démontre qu’au total, la
catégorie des professionnels de langue se compose de 28 étudiants (44 %) et de 36 personnes
de la population active (55 %).

Réponse Nombre %
Étudiants 28 44 %
Demandeur
0 0%
d’emploi
Employeur /
35 55 %
employé
En retraite 1 2%
Total 64 100 %
Tableau 5 – Le métier des professionnels de langue de cette étude
30

4 RÉSULTATS

Ce paragraphe consiste en trois subdivisions. La première partie traite les résultats généraux
de cette étude, sans entrer dans les différences entre les professionnels de langue d’une part et
ceux qui n’ont pas suivi d’études des langues ou qui ne s’occupent pas de la langue dans leur
vie professionnelle d’autre part. La section suivante montre une comparaison entre les
résultats de cette étude et ceux du journal De Standaard, et le troisième paragraphe expose les
différences entre les professionnels de langue de cette étude et ceux qui n’ont pas suivi
d’études des langues ou qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle.

4.1. Résultats généraux de cette étude

Ce paragraphe explique les résultats généraux de l’enquête, sans entrer dans les détails.
Premièrement, nous discuterons des éléments lexicaux, et ensuite, nous parlerons des
éléments grammaticaux.

Lors de l’enquête, les sondés devaient évaluer 13 phrases contenant un élément lexical
considéré par Taaladvies.net ou par l’ANS comme étant du langage régional. Le tableau 6
montre que 4 de ces phrases (31 %) étaient réprouvées aussi par les personnes interrogées,
mais les sondés ont considéré les 9 autres phrases (69 %) comme étant du langage correct,
malgré les conseils des deux bureaux de conseil linguistique. Les 13 phrases étaient
considérées comme correctes par une moyenne de 57 %.

Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële ondersteuning. 80 %


De financiële meerkost van de politiehervorming moet aanvaardbaar zijn voor de
69 %
gemeenten.
Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op punt te stellen. 69 %
De naam van zijn opvolger is nog niet gekend. 66 %
De betogers verwachtten zich niet aan waterkanonnen en zeker niet aan traangas. 64 %
Meer dan 100 scholen doen beroep op een incassobureau omdat ouders de
63 %
schoolrekening van hun kinderen niet meer kunnen betalen.
Bij een val op het podium van Werchter raakte de bassist van Metallica gekwetst aan
61 %
zijn hand.
Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik een boete. 56 %
Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen in Peru. 54 %
De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS lijkt op het eerste zicht geen
48 %
minpunten te hebben.
Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te verbieden waar iemand allergisch aan
41 %
is.
31

De vergadering werd geschorst tot tien na zes. 35 %


De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn spreektijd respecteert, dus u zult uw
31 %
toespraak korter moeten maken.
Tableau 6 - Le taux d'acceptation des personnes interrogées en ce qui concerne les éléments
lexicaux

Le tableau 7 montre le taux d’acceptation pour les 6 éléments grammaticaux. Un tiers de ces
éléments était désapprouvé par les personnes interrogées, les 4 autres phrases (66 %) étaient
considérées comme étant du néerlandais correct. En moyenne, les phrases étaient approuvées
par 53 % des sondés.

Bien que la moyenne des éléments lexicaux d’une part et celle des éléments grammaticaux
d’autre part ne diffère presque pas, les deux tableaux montrent des différences significatives :
la déviation standard des éléments lexicaux est de 14,45 là où celle des éléments
grammaticaux est de 8,94. Ces chiffres dévoilent que les avis sont plus partagés quant aux
éléments lexicaux qu’aux éléments grammaticaux, ce qui est clair aussi dans les tableaux : le
maximum du tableau 6 est de 80 % et le minimum est de 31 %, donc il y a une différence de
près de 50 %, là où le maximum du tableau 7 est de 65 % et le minimum est de 42 %, ce qui
fait une différence de 23 %.

Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij haar. 65 %


Hoeveel leden er waren? Ze waren die dag met vier. 60 %
Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca zich echt voelen 55 %
Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden er extra verkeersleiders aan het
54 %
werk gezet.
Ik stelde die vraag vier maand geleden al. 44 %
Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie, viel de elektriciteit uit. 42 %
Tableau 7 - Le taux d'acceptation des personnes interrogées en ce qui concerne les éléments
grammaticaux

4.2. Comparaison entre les résultats du Standaard et cette étude

Dans ce paragraphe, nous comparons les résultats du journal De Standaard aux résultats
généraux de notre propre enquête. Nous n’allons pas encore approfondir la question des
différences entre les catégories de notre enquête, nous allons les analyser dans la section 4.3.
Premièrement, nous analysons les résultats des éléments lexicaux, et dans la deuxième partie,
nous décrirons les résultats concernant les éléments grammaticaux.
32

4.2.1. Les éléments lexicaux

Dans ce paragraphe, nous analysons les résultats des éléments lexicaux. Nous avons subdivisé
les phrases en trois catégories, selon le taux d’acceptation des professionnels de langue du
Standaard. Catégorie 1 contient toutes les phrases acceptées par plus de 70 % de ces
professionnels comme étant du langage standard, catégorie 2 contient toutes les phrases
acceptées par 60 % jusqu’à 70 % des professionnels de langue du Standaard, et la dernière
catégorie contient les deux phrases qui n’étaient pas du tout acceptées par ces professionnels ;
moins de 50 % les ont acceptées.

Catégorie 1

La première catégorie (le tableau 8) se compose de 7 phrases acceptées par plus de 70 % des
professionnels de langue sondés par De Standaard. Le taux d’acceptation diffère
fondamentalement de celui de notre propre enquête. Aucune de ces sept phrases n’était
considérée par plus de 70 % de nos sondés comme étant du néerlandais correct ; cinq phrases
étaient acceptées par 50 % jusqu’à 70 %. Les deux autres phrases n’étaient pas considérées
par notre panel comme appartenant au langage standard.

Il est frappant que la phrase acceptée par le taux le plus haut des professionnels de langue du
Standaard (77,8 %) ne soit pas du tout considérée comme étant du néerlandais correct par les
sondés de cette étude ; seulement 31 % acceptent cette phrase. Dans le paragraphe 4.3.1, nous
allons aborder les différences dans nos propres résultats.

Professionnels Personnes
de langue du interrogées de
Standaard cette étude
De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn spreektijd
77,8 % 31 %
respecteert, dus u zult uw toespraak korter moeten maken.
De financiële meerkost van de politiehervorming moet
77,4 % 69 %
aanvaardbaar zijn voor de gemeenten.
Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen in Peru. 76,2 % 54 %
De betogers verwachtten zich niet aan waterkanonnen en
75 % 64 %
zeker niet aan traangas.
Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te verbieden
73,1 % 41 %
waar iemand allergisch aan is.
Bij een val op het podium van Werchter raakte de bassist
72,5 % 61 %
van Metallica gekwetst aan zijn hand.
De naam van zijn opvolger is nog niet gekend. 70,5 % 66 %
Tableau 8 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des professionnels de langue du
Standaard
33

Catégorie 2

Cette catégorie contient les quatre phrases acceptées par 60 % jusqu’à 70 % des
professionnels de langue du Standaard. Contrairement aux résultats de la première catégorie,
le tableau 9 dévoile que la deuxième catégorie ne contient guère de différences entre les
résultats de ces professionnels de langue et les résultats de notre propre étude. Les différences
fluctuent entre le 0,4 % et le 13,7 %. Il n’y a qu’une phrase qui a été désapprouvée par la
majorité des sondés (52 %) comme étant du néerlandais correct, ce qui signifie une différence
de 13,7 % avec les résultats des professionnels de langue du Standaard. Néanmoins, on doit
prêter attention au fait que cette phrase était la pire de cette catégorie, et la première phrase
connaît une différence de 9,3 %, donc la phrase précédente ne montre pas une différence si
grande.

Professionnels Personnes
de langue du interrogées de
Standaard cette étude
Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik een
65,3 % 56 %
boete.
Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op punt te
63,2 % 69 %
stellen.
Meer dan 100 scholen doen beroep op een incassobureau
omdat ouders de schoolrekening van hun kinderen niet meer 62,6 % 63 %
kunnen betalen.
De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS lijkt op
61,7 % 48 %
het eerste zicht geen minpunten te hebben.
Tableau 9 - Les éléments lexicaux acceptés par 60 % - 70 % des professionnels de langue du
Standaard

Catégorie 3

La troisième catégorie se compose de deux phrases qui n’étaient pas considérées par les
professionnels de langue du Standaard comme appartenant au langage standard. De nouveau,
le tableau 10 montre un contraste saisissant – comme dans la catégorie 1 – entre les résultats
du Standaard et nos propres résultats. La phrase désapprouvée par la plupart des
professionnels de langue du Standaard (73,1 %) est évaluée encore plus sévèrement par notre
panel (35 % l’acceptait), mais l’autre phrase, acceptée par 40,3 % des professionnels de
langue est considérée par 80 % de nos sondés comme étant du néerlandais correct. Ce qui
rend ce résultat encore plus frappant est le fait qu’en général, nos sondés aient évalué les
34

phrases d’une manière plus sévère vu qu’ils devaient répondre si la phrase était du néerlandais
correct, et pas s’ils accepteraient la phrase dans un contexte officiel.

Professionnels Personnes
de langue du interrogées de
Standaard cette étude
Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële
40,3 % 80 %
ondersteuning.
De vergadering werd geschorst tot tien na zes. 36,9 % 35 %
Tableau 10 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des professionnels de
langue du Standaard

4.2.2. Les éléments grammaticaux

Comme pour les éléments lexicaux, nous allons analyser d’abord les résultats généraux en ce
qui concerne les éléments grammaticaux, et faire une comparaison entre les résultats du
Standaard et les résultats de notre propre étude. Il est important de ne pas perdre de vu que la
façon de formuler la question n’était pas identique : De Standaard demandait aux sondés s’ils
accepteraient les phrases, là où nous avons demandé plus spécifiquement si les phrases étaient
correctes. Nous avons subdivisé les résultats en catégories, mais cette fois, il y en a seulement
deux, vu qu’aucun élément lexical n’est accepté par plus de 70 % des professionnels de
langue du Standaard. La première catégorie contient les phrases acceptées par 60 %
jusqu’à 70 % des sondés du journal De Standaard, la deuxième catégorie se compose de deux
phrases désapprouvées par ces sondés. Dans le paragraphe 4.3.2, nous examinerons les
résultats et les différences internes.

Catégorie 1

Cette catégorie contient les quatre phrases considérées et acceptées comme étant du langage
standard par 60 % jusqu’à 70 % des sondés du Standaard. Le tableau 11 ci-dessous montre
que deux phrases ont une évaluation quasi comparable : la construction grammaticale
« met + numéral » où manque le suffixe –en, est acceptée par 63,4 % des professionnels de
langue et est considérée comme étant du néerlandais correct par 60 % de nos personnes
interrogées. De plus, la construction où « telkens » a été utilisé comme conjonction, pas suivi
de « als » est acceptée par 61,8 % des professionnels de langue du Standaard et considérée
comme étant du langage correct par 65 % de nos sondés. Il est remarquable que ce
pourcentage soit plus élevé que celui des professionnels de langue, si nous tenons compte du
fait que notre façon de formuler la question était plus stricte.
35

Néanmoins, le tableau montre aussi qu’il y a une divergence entre les résultats des deux autres
phrases. Si les professionnels de langue les acceptent, nos sondées n’ont pas considéré ces
phrases comme appartenant au langage standard. Plus particulièrement, il s’agit des
constructions « beginnen + infinitif » sans le mot « te » (42 % de nos personnes interrogées
l’acceptent), et la construction où le substantif « maand », précédé d’un numéral, devrait être
écrite au pluriel selon l’ANS ; 44 % des participants de cette enquête ont approuvé cette
construction.

Il est remarquable que la construction grammaticale acceptée par le taux de professionnels de


langue le plus élevé, soit acceptée en même temps par le taux de nos sondés le plus bas.

Professionnels Personnes
de langue du interrogées de
Standaard cette étude
Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie, viel de
66,7 % 42 %
elektriciteit uit.
Hoeveel leden er waren? Ze waren die dag met vier. 63,4 % 60 %
Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij haar. 61,8 % 65 %
Ik stelde die vraag vier maand geleden al. 60,2 % 44 %
Tableau 11 - Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des professionnels de
langue du Standaard

Catégorie 2

La deuxième catégorie contient les deux phrases que la plupart des professionnels de langue
du Standaard n’utiliseraient pas dans un contexte officiel. Le tableau 12 dévoile que les
phrases n’étaient acceptées que par respectivement 39,8 % et 39,1 %. Il est frappant que nos
sondés aient été plus indulgents lors de leur évaluation de ces deux phrases. Les constructions
grammaticales « van zodra » au lieu de « zodra » et « op zo’n dagen » au lieu de « op zulke
dagen » étaient considérées respectivement par 54 % et 55 % comme étant du néerlandais
correct.

Professionnels Personnes
de langue du interrogées de
Standaard cette étude
Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden er extra
39,8 % 54 %
verkeersleiders aan het werk gezet.
Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca zich
39,1 % 55 %
echt voelen
Tableau 12 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50% des professionnels de
langue du Standaard
36

4.2.3. Conclusion

De ce qui précède, il résulte que tous les éléments lexicaux et grammaticaux acceptés par plus
de 70 % des professionnels de langue du Standaard ont été évalués plus sévèrement par les
personnes interrogées. Plus exactement, une moyenne de 53 % a considéré ces phrases
comme étant du néerlandais correct. Les quatre phrases acceptées par 60 jusqu’à 70 % des
professionnels de langue du Standaard ont été cotées d’une manière quasi égale par nos
sondés. Cependant, l’analyse des résultats démontre qu’une des phrases désapprouvées par les
professionnels de langue du Standaard a été considérée comme étant du langage correct par
quatre cinquièmes des personnes interrogées, alors que ces dernières n’ont pas considéré
l’autre construction lexicale comme appartenant au langage standard. Finalement, les
constructions grammaticales désapprouvées par les professionnels de langue du Standaard ont
été acceptées par plus de la moitié de nos sondés.

4.3. Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude et les sondés sans
formation linguistique

Cette partie traite les résultats divergents dans notre propre étude, et les compare aussi aux
résultats de l’enquête du Standaard. Dans la partie générale du sondage, les sondés ont dû
remplir leurs études et – éventuellement – leur profession. Chaque personne qui a suivi ou qui
suit des études des langues et les personnes qui s’occupent de la langue dans leur vie
professionnelle ont été classées comme professionnel de langue. Les autres personnes
interrogées ont été classées dans la catégorie « non langue ». Dans les paragraphes suivants,
nous examinerons spécifiquement les différences entre ces deux catégories.

4.3.1. Les éléments lexicaux

Ce paragraphe compare l’opinion des deux catégories de sondés, à savoir les professionnels
de langue d’une part et les personnes qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie
professionnelle d’autre part, concernant les éléments lexicaux présentés dans l’enquête.

Les résultats sont subdivisés en trois catégories qui dépendent des résultats des sondés qui
n’ont pas suivi d’études des langues ou qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie
professionnelle. La première catégorie se compose de tous les éléments lexicaux acceptés par
moins de la moitié des personnes sans formation linguistique comme étant du néerlandais
correct ; la deuxième catégorie se compose de tous les éléments lexicaux acceptés par 50 %
jusqu’à 70 % de ce groupe, et la dernière catégorie renferme tous les éléments lexicaux
acceptés par plus de 70 % de ces sondés comme étant du langage standard.
37

Catégorie 1

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn
spreektijd respecteert, dus u zult uw toespraak korter 38 % 20 % 77,8 %
moeten maken.
Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te
44 % 38 % 73,1 %
verbieden waar iemand allergisch aan is.
De vergadering werd geschorst tot tien na zes. 47 % 17 % 36,9 %
Tableau 13 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans formation
linguistique

La première catégorie contient les trois éléments lexicaux désapprouvés par plus de la moitié
des personnes sans formation linguistique comme étant du néerlandais correct. Le tableau 13
ci-dessus montre que tous les professionnels de langue de cette étude ont désapprouvé aussi
ces éléments, et ils ont même été plus sévères. Ainsi, par exemple, 38 % des sondés sans
formation linguistique ont accepté l’élément « aan iets houden », là où seulement 20 % des
professionnels de langue l’ont accepté. Le fait que la phrase semble assez (ou trop) formelle,
pourrait expliquer ce pourcentage faible. La construction « allergisch zijn aan iets » n’a pas
non plus été considérée comme étant du langage standard par la majorité : 44 % des sondés
sans formation linguistique et 38 % des professionnels de langue de cette étude l’ont
considérée comme étant du néerlandais correct. Cependant, la différence avec les résultats de
l’étude du Standaard est frappante : non moins de 77,8 % des professionnels de langue du
journal ont accepté la construction « aan iets houden » comme appartenant au langage
standard, la construction « allergisch zijn aan iets » a été approuvée par 73,1 %.

Aucun groupe n’a accepté le troisième élément « tien na zes », mais le diagramme 1 montre
des différences énormes entre les groupes. Les professionnels de langue de cette étude étaient
les plus sévères : 17 % ont considéré cette construction comme étant du langage correct, là où
47 % des sondés sans formation linguistique l’ont considérée correcte. La construction fautive
« tien na zes » est utilisée fréquemment dans la vie quotidienne, donc cette construction ne
paraît pas du tout étrange, ce qui peut expliquer le fait que presque la moitié des personnes
sans formation linguistique pense que c’était correct. Le fait que plus de 80 % des
professionnels de langue de cette étude aient désapprouvé cette forme ne soit pas étonnant, vu
38

que ces personnes ont dû étudier des listes du genre « on ne dit pas … mais on dit … »
contentant des erreurs fréquentes, comme « tien na zes ». Les professionnels de langue du
Standaard ont été moins sévères (36,9 % ont accepté « tien na zes »), mais c’est logique, étant
donné qu’ils devaient décider si les constructions étaient acceptables, là où nos sondés
devaient évaluer la justesse linguistique.

90
80
70
60
50
40
Sondés sans formation
30 linguistique
20 Professionnels de langue de
10 cette étude
0 Professionnels de langue du
De voorzitter houdt Het is niet de De vergadering werd Standaard
eraan dat iedere bedoeling alle geschorst tot tien na
spreker zijn voedingsstoffen te zes.
spreektijd verbieden waar
respecteert, dus u iemand allergisch
zult uw toespraak aan is.
korter moeten
maken.

Diagramme 1 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique

Le tableau 14 ci-dessous montre aussi les résultats des étudiants de langues d’une part et de la
population active qui a suivi des études des langues ou qui s’occupe de la langue dans sa vie
professionnelle d’autre part. Ces résultats sont quasi égaux pour deux des trois phrases, mais
le tableau dévoile une différence de plus de 20 % pour la dernière phrase. La construction
lexicale « tien over zes » a été considérée comme étant du langage correct par 29 % des
étudiants, là où seulement 8 % de la population active trouvaient que cette construction était
correcte. Les étudiants étaient un peu plus sévères pour la construction « allergisch zijn
aan iets », acceptée par 36 % des sondés, que la population active dont 39 % l’ont acceptée.
Toutefois, ces étudiants ont été moins sévères que la population active quant à la construction
« eraan houden » : 21 % des étudiants ont considéré cette phrase comme correcte, contre 19 %
de la population active.
39

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn
spreektijd respecteert, dus u zult uw toespraak korter 6 21 % 7 19 %
moeten maken.
Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te
10 36 % 14 39 %
verbieden waar iemand allergisch aan is.
De vergadering werd geschorst tot tien na zes. 8 29 % 3 8%
Tableau 14 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans formation
linguistique

Catégorie 2

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen
56 % 50 % 76,2 %
in Peru.
De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS
58 % 33 % 61,7 %
lijkt op het eerste zicht geen minpunten te hebben.
Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik
61 % 39 % 65,3 %
een boete.
De betogers verwachtten zich niet aan
69 % 58 % 75 %
waterkanonnen en zeker niet aan traangas.
Tableau 15 - Les éléments lexicaux acceptés par 50 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique

La deuxième catégorie renferme les quatre phrases considérées comme étant du néerlandais
correct par 50 % jusqu’à 70 % des personnes sans formation linguistique. Le tableau 15 ci-
dessus montre que le taux d’acceptation des professionnels de langue du Standaard était pour
toutes ces phrases plus élevé que les résultats de notre propre étude, et révèle que les
professionnels de langue de cette étude étaient les plus sévères, comme l’ont déjà dévoilé les
résultats de la première catégorie. Le graphique ci-dessous montre que les éléments lexicaux
« omhaling » et « zich verwachten aan » ont été évalués quasi égaux : 56 % des personnes
sans formation linguistique ont accepté « omhaling », ce qui est 6 % de plus que les
professionnels de langue de cette étude ; « zich verwachten aan » a été considéré comme étant
du néerlandais correct par 69 % des sondés sans formation linguistique et par 58 % de ces
professionnels de langue.
40

Néanmoins, le diagramme 2 montre une différence plus grande entre les personnes sans
formation linguistique et les professionnels de langue de cette étude d’une part, et une autre
différence entre les résultats de ces professionnels de langue et ceux des professionnels de
langue du Standaard d’autre part. L’élément lexical « op het eerste gezicht » a été considéré
comme étant du langage correct par 58 % des personnes sans formation linguistique, là où
seulement un tiers des professionnels de langue de cette étude l’a accepté. De plus, 61 % des
personnes sans formation linguistique ont accepté la forme « bijhebben », là où 61 % des
professionnels de langue de cette étude l’ont désapprouvée. Le tableau et le graphique
montrent aussi que les résultats des personnes sans formation linguistique et ceux des
professionnels de langue du Standaard sont quasi égaux pour ces deux éléments. La différente
façon de formuler la question peut être la raison de grandes différences entre les
professionnels de langue de cette étude d’une part et les professionnels de langue du
Standaard d’autre part. Là où nous avons demandé aux sondés d’évaluer si les phrases étaient
correctes, De Standaard voulait savoir si les phrases étaient acceptables. Vu qu’une grande
partie des professionnels de langue de cette étude a étudié des formes incorrectes belges, il est
logique que ces sondés aient reconnu ces formes et qu’ils les aient indiqué comme incorrectes.

90
80
70
60
50
40 Sondés sans formation
30 linguistique
20
10 Professionnels de langue
0 de cette étude
Professionnels de langue
du Standaard

Diagramme 2 - Les éléments lexicaux acceptés par 50 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique

Le tableau 16 ci-dessous démontre les opinions divergentes des professionnels de langue de


cette étude – mis à part 1 construction lexicale – quant à la pureté des phrases. La construction
« zich verwachten aan iets » a été acceptée par 57 % des étudiants et par 58 % de la
41

population active qui s’occupe de la langue dans sa vie professionnelle, les autres résultats
varient plus. Le tableau révèle que les étudiants ont reconnu moins de phrases incorrectes
parmi les 3 autres phrases que la population active : la construction « op het eerste gezicht » a
été accepté par 43 % des étudiants, là où trois quarts de la population active l’ont
désapprouvée, et le verbe « bijhebben » a été accepté par respectivement 54 % et 44 %.
Néanmoins, moins de la moitié des étudiants (43 %) a considéré le substantif « omhaling »
comme étant du langage correct, contre 56 % de la population active.

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen
12 43 % 20 56 %
in Peru.
De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS
12 43 % 9 25 %
lijkt op het eerste zicht geen minpunten te hebben.
Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik
15 54 % 16 44 %
een boete.
De betogers verwachtten zich niet aan
16 57 % 21 58 %
waterkanonnen en zeker niet aan traangas.
Tableau 16 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux acceptés par 50 – 70 % des sondés sans formation linguistique

Catégorie 3

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
Bij een val op het podium van Werchter raakte de
71 % 47 % 72,5 %
bassist van Metallica gekwetst aan zijn hand.
Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op
72 % 65 % 63,2 %
punt te stellen.
De financiële meerkost van de politiehervorming
74 % 54 % 77,4 %
moet aanvaardbaar zijn voor de gemeenten.
De naam van zijn opvolger is nog niet gekend. 74 % 54 % 70,5 %
Meer dan 100 scholen doen beroep op een
incassobureau omdat ouders de schoolrekening van 74 % 47 % 62,6 %
hun kinderen niet meer kunnen betalen.
Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële
94 % 61 % 40,3 %
ondersteuning.
Tableau 17 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique
42

La troisième catégorie (tableau 17) contient les six phrases considérées comme étant du
néerlandais correct par plus de 70 % des sondés sans formation linguistique. Le diagramme 3
ci-dessous dévoile qu’il n’y a pas de différences énormes entre les résultats de ces personnes
d’une part et ceux des professionnels de langue du Standaard d’autre part, mis à part la
construction « genieten van ondersteuning », où il y a une différence de près de 50 %. 94 %
des personnes sans formation linguistique l’ont considérée comme étant du néerlandais
correct, là où seulement 40,3 % des sondés du Standaard l’accepteraient dans un contexte
officiel. 61 % des professionnels de langue de cette enquête ont répondu que c’est une phrase
correcte. Le taux de pourcentage très élevé des personnes sans formation linguistique peut
être expliqué par le fait que la construction « genieten van iets » soit une construction
fréquemment utilisée dans la vie quotidienne, et en plus elle n’est pas fautive. En
conséquence, cette phrase ne paraît pas étrange pour la majorité de la population
néerlandophone. Cependant, la forme correcte « van iets genieten » signifie « s’amuser à
(faire) quelque chose », là où « iets genieten » signifie entre autres « bénéficier de quelque
chose », donc l’expression correcte dépend du contexte. De plus, « genieten van iets » est
beaucoup plus fréquent que « iets genieten ». Voilà pourquoi il est plus difficile à déterminer
si la phrase est correcte.

Le tableau 17 et le diagramme 3 montrent que les sondés sans formation linguistique et les
professionnels de langue de cette étude ont répondu d’une manière différente à trois de ces six
phrases. La phrase traitée ci-dessus (« genieten van iets ») en fait partie. La deuxième phrase
contient l’élément lexical « gekwetst » et a été considérée comme étant du néerlandais correct
par 71 % des personnes sans formation linguistique . Les professionnels de langue de cette
enquête ont été plus sévères : 47 % d’entre eux pensaient que c’était une phrase correcte. La
dernière phrase où il y a une grande différence, contient la construction « beroep doen op ».
De nouveau, 47 % des personnes sans formation linguistique l’ont acceptée, contre 74 % des
professionnels de langue de ce sondage. Il y a deux raisons possibles pour ces différences
assez grandes. Avant tout, l’élément lexical « beroep doen op », sans l’article indéfini « een »
est une construction qui est présente dans la plupart des listes d’erreurs linguistiques, de genre
« on ne dit pas … mais on dit … ». Probablement, beaucoup de professionnels de langue de
cette étude ont reconnu la construction et ont indiqué qu’elle n’appartient pas au néerlandais
correct. Deuxièmement, le nombre « 100 » était écrit en chiffres, alors que la majorité des
manuels et des grammaires se prononcent en faveur d’une orthographe en lettres pour les
centaines. Voilà pourquoi il est possible qu’une partie des professionnels de langue de cette
43

étude ait désapprouvé cette phrase. En conclusion, on pourrait dire qu’il y a en fait deux
constructions douteuses dans une phrase.

100
90
80
70
60
50
40 Sondés sans formation
30 linguistique
20
10 Professionnels de lanuge
0 de cette étude
Professionnels de langue
du Standaard

Diagramme 3 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique

Le tableau 18 ci-dessous démontre les résultats des étudiants de langues d’une part et de la
population active qui s’occupe de la langue dans sa vie professionnelle d’autre part. En
général, les étudiants ont été plus sévères que les professionnels. Les résultats ne sont pas
vraiment divergents, à l’exception de la phrase contenant la construction « gekend zijn ».
Selon 61 % des étudiants la construction n’appartient pas au néerlandais correct, alors que 69
% de la population active l’ont considérée comme étant du langage correct, ce qui fait une
différence de 33 %. Néanmoins, la population active était plus sévère quant à la construction
« genieten van iets » : 58 % l’ont considérée correcte contre 64 % des étudiants.

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
Bij een val op het podium van Werchter raakte de
12 43 % 18 50 %
bassist van Metallica gekwetst aan zijn hand.
Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op punt
18 64 % 23 66 %
te stellen.
De financiële meerkost van de politiehervorming moet
18 64 % 22 61 %
aanvaardbaar zijn voor de gemeenten.
De naam van zijn opvolger is nog niet gekend. 10 36 % 24 69 %
Meer dan 100 scholen doen beroep op een
incassobureau omdat ouders de schoolrekening van 13 46 % 17 47 %
hun kinderen niet meer kunnen betalen.
44

Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële


18 64 % 21 58 %
ondersteuning.
Tableau 18 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique

4.3.2. Les éléments grammaticaux

Ce paragraphe traite les différences remarquées pour les éléments grammaticaux de notre
enquête. Le paragraphe est subdivisé en trois catégories, de la même manière que nous
l’avons fait pour les éléments lexicaux. La première catégorie se compose de tous les
éléments lexicaux acceptés par moins de la moitié des personnes sans formation
linguistique comme étant du néerlandais correct ; la deuxième catégorie se compose de tous
les éléments lexicaux acceptés par 50 % jusqu’à 70 % de ce même groupe, et la dernière
catégorie renferme tous les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % de ces personnes
comme appartenant au langage standard.

Catégorie 1

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
Ik stelde die vraag vier maand geleden al. 47 % 39 % 60,2 %
Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie,
49 % 31 % 66,7 %
viel de elektriciteit uit.

Tableau 19 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique

Cette première catégorie contient les deux éléments lexicaux désapprouvés par plus de la
moitié des personnes sans formation linguistique. La construction « numéral + ‘maand’ », où
« maand » est écrit au singulier, a été acceptée par 47 % de ce groupe, ce qui signifie une
différence de 8 % en comparaison aux résultats des professionnels de langue de ce sondage,
où 39 % ont accepté cette construction. Le tableau 19 ci-dessus montre qu’il y a une
différence plus grande dans les résultats de la deuxième phrase, où la construction
« beginnen + infinitif », sans le mot « te », est acceptée par presque la moitié des personnes
sans formation linguistique (49 %). Cependant, un peu moins d’un tiers des professionnels de
45

langue de cette étude (31 %) ont considéré cette phrase comme étant du néerlandais correct,
ce qui signifie une différence de 18 %.

De plus, le diagramme 4 révèle que deux phrases ont été désapprouvées par toutes les
personnes interrogées, indépendant de leurs études ou de leur emploi, mais en même temps,
plus de 60 % des professionnels de langue du Standaard accepteraient ces phrases dans un
contexte officiel.

80
70
60
50
Sondés sans formation
40 linguistique
30 Professionnels de lanuge
20 de cette étude

10 Professionnels de langue
du Standaard
0
Ik stelde die vraag vier Toen ze wou beginnen
maand geleden al. werken aan haar
presentatie, viel de
elektriciteit uit.

Diagramme 4 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique

Le tableau 20 ci-dessous révèle les résultats presque identiques des étudiants de langue d’une
part et de la population active qui s’occupe de la langue dans sa vie professionnelle d’autre
part. La construction « numéral + maand » a été désapprouvée deux fois par 61 %, la
construction « beginnen + infinitif » a été désapprouvée aussi par près de deux tiers des
sondés : 32 % des étudiants l’ont considérée comme étant du langage correct à côté de 31 %
de la population active.

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
Ik stelde die vraag vier maand geleden al. 11 39 % 14 39 %
Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie,
9 32 % 11 31 %
viel de elektriciteit uit.
Tableau 20 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique
46

Catégorie 2

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
Hoeveel leden er waren? Ze waren die dag met vier. 65 % 53 % 63,4 %
Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca
66 % 39 % 39,1 %
zich echt voelen
Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij
70 % 59 % 61,8 %
haar.
Tableau 21 - Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique

La deuxième catégorie se compose de trois phrases acceptées comme étant du néerlandais


correct par 60 % jusqu’à 70 % de toutes les personnes sans formation linguistique. Comme le
dévoile le tableau 21, les résultats des trois groupes, à savoir les personnes sans formation
linguistique, les professionnels de langue de cette enquête et les professionnels de langue du
Standaard, sont ressemblants, à l’exception de la phrase qui renferme la construction
grammaticale « op zo’n dagen ». Moins de la moitié (39 %) des professionnels de langue de
ce sondage l’a considérée comme étant du langage correct, comme l’ont également fait les
professionnels de langue du Standaard (39,1 %). Cependant, malgré ces résultats
ressemblants, selon deux tiers des personnes sans formation linguistique, cette phrase est
correcte, comme le dévoile le diagramme 5. Une explication possible est le fait que la
construction « zo’n + substantif » existe mais qu’on ne peut l’utiliser que devant un mot au
singulier. Vu que c’est une construction fréquemment utilisée, il est logique qu’il soit plus
difficile de la reconnaître comme fautive.

La construction grammaticale « met + numéral » a été considérée comme étant du langage


standard par 65 % des personnes sans formation linguistique, contre 53 % des professionnels
de langue de cette enquête et 63,4 % des sondés du Standaard. Les trois groupes ont
également accepté la construction où le mot « telkens » est utilisé comme conjonction sans le
mot qui devrait suivre, à savoir « als ». 70 % des personnes sans formation linguistique et 59
% des professionnels de langue de cette étude l’ont considérée comme étant du néerlandais
correct, 61,8 % des professionnels de langue du Standaard utiliseraient cette construction
dans un contexte officiel.
47

80
70
60
50
40
30 Sondés sans formation
20 linguistique
10 Professionnels de langue
0 de cette étude
Professionnels de langue
du Standaard

Diagramme 5- Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des sondés sans


formation linguistique

Le tableau 22 ci-dessous montre les résultats des étudiants de langue d’une part et ceux de la
population active qui s’occupe de la langue dans sa vie professionnelle d’autre part. Parmi les
trois phrases de cette catégorie, deux phrases ont été évaluées plus sévèrement par les
étudiants que par la population active. Les résultats de la troisième phrase, contenant la
construction « telkens » utilisée comme conjonction, ne divergent guère : 61 % des étudiants
l’ont acceptée à côté de 58 % de la population active. Le tableau révèle aussi que 46 % des
étudiants ont considéré la construction « met + numéral » comme étant du langage correct,
contre 58 % de la population active, mais la différence la plus grande a à voir avec la
construction « op zo’n dagen ». Selon trois quarts des étudiants cette construction est fautive,
alors que la moitié de la population active l’a considérée comme une phrase correcte.

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
Hoeveel leden er waren? Ze waren die dag met vier. 13 46 % 21 58 %
Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca
7 25 % 18 50 %
zich echt voelen
Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij
17 61 % 21 58 %
haar.
Tableau 22 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments grammaticaux acceptés par 60 % – 70 % des sondés sans formation
linguistique
48

Catégorie 3

Sondés
Profession- Profession-
sans
nels de nels de
formation
langue de langue du
linguisti-
cette étude Standaard
que
Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden
71 % 30 % 39,8 %
er extra verkeersleiders aan het werk gezet.
Tableau 23 – L’élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique

La dernière catégorie montre la phrase évaluée comme étant du néerlandais correct par plus
de 70 % des personnes sans formation linguistique ; le tableau 23 montre que 71 % de ces
sondés ont considéré la construction « van zodra » comme étant du langage correct.
Cependant, le diagramme 6 montre une différence énorme entre ces résultats et les résultats
des deux autres groupes. À peine 30 % des professionnels de langue de cette étude ont accepté
cette phrase et 39,8 % des sondés du Standaard accepteraient cette construction dans un
contexte formel.

Il est frappant que cette phrase soit l’une des deux phrases sélectionnées qui n’étaient pas du
tout acceptées par les professionnels de langue du Standaard, mais en même temps, elle a
obtenu le taux de pourcentage le plus haut des personnes interrogées sans formation
linguistique.
49

80
70
60
50 Sondés sans formation
40 linguistique
Professionnels de langue
30
de cette étude
20 Professionnels de langue
10 du Standaard

0
Van zodra de vlucht van de radar verdween,
werden er extra verkeersleiders aan het werk
gezet.

Diagramme 6 - L'élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique

La construction « van zodra » a été acceptée par 30 % des professionnels de langue de ce


sondage, mais le tableau 24 démontre qu’il y a des différences internes dans ce groupe, et plus
particulièrement entre les étudiants et la population active. Selon un cinquième des étudiants
(21 %), la phrase ne contient pas d’erreurs linguistiques, là où 36 % de la population active
partagent cette opinion.

Étudiants Population active


Nombre % Nombre %
Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden er
6 21 % 13 36 %
extra verkeersleiders aan het werk gezet.
Tableau 24 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne l’élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique

4.3.3. Conclusion

La comparaison faite entre les professionnels de langue de cette étude, les personnes qui ne
s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle et les professionnels de langue du
Standaard a révélé que, en ce qui concerne les éléments lexicaux, les professionnels de langue
de cette étude ont été les plus sévères, alors que les professionnels de langue du Standaard ont
accepté le plus de phrases. Il est remarquable que la construction « genieten van iets », dans le
sens d’obtenir quelque chose, ait été acceptée par 94 % des personnes qui ne s’occupent pas
50

de la langue dans leur vie professionnelle contre 40 % des professionnels de langue du


Standaard.

Quant aux éléments grammaticaux, les professionnels de langue de ce sondage restent les
personnes interrogées les plus sévères, mais contrairement aux éléments lexicaux, les
professionnels de langue du Standaard ont accepté moins de phrases que les personnes qui ne
s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle. Toutefois, les résultats de ces deux
groupes ne diffèrent pas énormément, mis à part les constructions « op zo’n dagen » et « van
zodra » acceptées par respectivement 66 % et 71 % des personnes sans formation linguistique,
mais désapprouvées deux fois par 39 % des professionnels de langue du Standaard.

En outre, les résultats ne montrent pas de différence énorme entre les étudiants de langues et
la population active qui appartient aux professionnels de langue. 6 des 13 phrases contenant
des éléments lexicaux ont été acceptées par plus d’étudiants que des personnes de la
population active, mais les taux d’acceptation ne diffèrent guère. Cependant, une de ces six
phrases montre une différence plus grande : 29 % des étudiants ont accepté la forme « tien na
zes », là où seulement 8 % de la population active l’ont considérée comme étant du langage
correct. La construction « gekend zijn » par contre a été acceptée par 36 % des étudiants
contre 69 % de la population active. Les résultats des éléments grammaticaux ne montrent pas
de différences énormes entre les étudiants et la population active : 2 phrases ont été acceptées
par plus d’étudiants, 3 phrases ont été acceptées par plus de personnes de la population active
et 1 phrase a été acceptée par 39 % de chaque groupe. Il n’y avait qu’une différence plus
grande, à savoir la construction « op zo’n dagen » qui a été désapprouvée par trois quarts des
étudiants contre 50 % de la population active.

5 CONCLUSION

Cette étude a examiné l’attitude des Flamands vis-à-vis des éléments lexicaux et
grammaticaux qui ne sont pas considérés par des bureaux-conseil linguistiques comme étant
du néerlandais de la Belgique. L’étude est basée sur une enquête du journal De Standaard, qui
avait sondé l’opinion de 3226 professionnels de langue sur des éléments que n’appartiennent
pas au langage standard selon des bureaux de conseil linguistique. Néanmoins, ces
professionnels de langue devaient aussi évaluer des mots qui appartiennent au néerlandais des
Pays-Bas, alors que notre étude se limite aux constructions du néerlandais de la Belgique.
51

Les personnes interrogées par notre sondage ont approuvé 9 des 13 éléments lexicaux belges
(69 %) et 4 des 6 éléments grammaticaux (66 %) belges. Le taux d’acceptation moyen était
respectivement de 57% et de 53%, mais les avis étaient plus partagés quant aux éléments
lexicaux qu’aux éléments grammaticaux. Plus particulièrement, le taux d’acceptation le plus
élevé des éléments lexicaux est de 80% et le minimum est de 31%, là où les constructions
grammaticales étaient acceptées par un maximum de 65% et par un minimum de 42%.

Une comparaison entre ces résultats et les résultats du sondage du Standaard a révélé que les
personnes interrogées de cette étude ont évalué d’une manière beaucoup plus sévère les
éléments lexicaux et grammaticaux acceptés par plus de 70% des professionnels de langue du
Standaard. Plus exactement, une moyenne de 53% a approuvé ces phrases. Il est frappant que
les deux constructions grammaticales désapprouvées par les professionnels de langue du
Standaard, à savoir « van zodra » et « op zo’n dagen » aient été acceptées par plus de la
moitié des sondés. De plus, une des constructions lexicales désapprouvées par les
professionnels de langue du Standaard a été acceptée par quatre cinquièmes des personnes
interrogées, alors qu’elles n’ont pas considéré l’autre phrase comme appartenant au
néerlandais correct.

De ce qui précède, il résulte que la première hypothèse, notamment « tous les sondés de cette
étude seront plus sévères quant à l’acceptation des éléments grammaticaux et lexicaux que les
professionnels de langue du Standaard » est confirmée partiellement. L’hypothèse est
infirmée en ce qui concerne les constructions grammaticales, vu que tous les professionnels
de langue du Standaard les ont désapprouvées alors que plus de la moitié des sondés les a
acceptées.

Néanmoins, on ne peut pas perdre de vue que la façon de formuler la question n’était pas la
même que celle du Standaard et qu’il y a une différence subtile entre l’acceptabilité d’une
phrase et la justesse linguistique. Il est possible que les personnes interrogées aient
désapprouvé une phrase, alors qu’elles l’accepteraient dans un contexte formel bien qu’elles
sachent que la construction n’appartient pas au langage standard.

La deuxième hypothèse, notamment « les personnes qui n’ont pas suivi d’études des langues
ou qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle, accepteront plus de
formes que les professionnels de langue de cette étude » est également confirmée. En ce qui
concerne les éléments grammaticaux, la différence entre toutes les professionnels de langue
52

de cette étude – donc les étudiants et la population active – d’une part et les professionnels de
langue du Standaard d’autre part est minime.

Cependant, la dernière hypothèse (« Parmi les professionnels de langue de cette étude, les
étudiants rejetteront plus d’éléments lexicaux et grammaticaux que la population active ») est
infirmée. L’analyse a dévoilé qu’il y a des différences entre les professionnels de langue de
cette enquête, mais il est impossible de conclure que les étudiants ont désapprouvé plus
d’éléments lexicaux et grammaticaux que la population active. Parmi les 13 phrases contenant
des éléments lexicaux, il y en a 6 qui ont été acceptées par plus d’étudiants que sondés de la
population active, mais le taux d’acceptation ne diffère guère, mis à part la construction
« tien na zes » qui a été acceptée par 29% des étudiants contre 8% de la population active, et
la construction « gekend zijn » qui a été acceptée par 36% des étudiants contre 69% de la
population active. De plus, parmi les 6 phrases contenant des constructions grammaticales, 1
phrase a été acceptée deux fois par 39%, 2 phrases ont été acceptées par plus d’étudiants et 3
phrases ont été approuvées par plus d’employés et d’employeurs, bien que les taux de
pourcentages ne varient pas énormément, mis à part une construction. « op zo’n dagen » a été
désapprouvé par trois quarts des étudiants, alors que la moitié de la population active l’a
accepté.

Bref, cette étude a montré que les bureaux de conseil linguistique considèrent beaucoup moins
de mots et de constructions comme étant du langage standard que font les habitants de la
Belgique néerlandophone. De ce qui précède, il résulte que le néerlandais de la Belgique n’est
pas du tout considéré de peu de valeur par les Belges. De Standaard avait conclu aussi que les
bureaux de conseil linguistique sont trop sévères, mais les taux d’acceptation de ces deux
études ne sont pas similaires ; en général, les sondés du Standaard ont accepté plus
d’éléments. De plus, notre étude a dévoilé que les professionnels de langue de notre sondage
acceptent moins d’éléments du néerlandais de la Belgique que les personnes sans formation
linguistique ou ceux qui ne s’occupent pas de la langue dans leur vie professionnelle. Voilà
pourquoi il pourrait utile d’examiner à grande échelle l’attitude des Belges néerlandophones
vis-à-vis du néerlandais de la Belgique sans se limiter aux professionnels de langue, afin
d’obtenir un résultat plus représentatif.

De plus, cette étude n’a pas examiné les différences entre les provinces à cause d’un nombre
trop bas de sondés originaires d’Anvers, du Limbourg et du Brabant flamand, donc ce champ
53

d’étude reste à développer. D’autres études pourraient chercher à évaluer les différences
d’attitude selon la répartition géographique.
54

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56

7 LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 - L'âge des personnes interrogées ............................................................................ 27


Tableau 2 - La répartition géographique des personnes interrogées ........................................ 28
Tableau 3 - Le métier des personnes interrogées ..................................................................... 28
Tableau 4 - La formation des personnes interrogées ................................................................ 29
Tableau 5 – Le métier des professionnels de langue de cette étude ......................................... 29
Tableau 6 - Le taux d'acceptation des personnes interrogées en ce qui concerne les éléments
lexicaux .................................................................................................................................... 31
Tableau 7 - Le taux d'acceptation des personnes interrogées en ce qui concerne les éléments
grammaticaux ........................................................................................................................... 31
Tableau 8 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des professionnels de langue du
Standaard ................................................................................................................................. 32
Tableau 9 - Les éléments lexicaux acceptés par 60 % - 70 % des professionnels de langue du
Standaard ................................................................................................................................. 33
Tableau 10 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des professionnels de
langue du Standaard................................................................................................................. 34
Tableau 11 - Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des professionnels de
langue du Standaard................................................................................................................. 35
Tableau 12 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50% des professionnels de
langue du Standaard................................................................................................................. 35
Tableau 13 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 37
Tableau 14 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 39
Tableau 15 - Les éléments lexicaux acceptés par 50 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 39
Tableau 16 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux acceptés par 50 – 70 % des sondés sans formation linguistique
.................................................................................................................................................. 41
Tableau 17 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 41
Tableau 18 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 44
Tableau 19 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique .............................................................................................................. 44
Tableau 20 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique .............................................................................................................. 45
Tableau 21 - Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 46
57

Tableau 22 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui


concerne les éléments grammaticaux acceptés par 60 % – 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 47
Tableau 23 – L’élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 48
Tableau 24 - Comparaison entre les professionnels de langue de cette étude en ce qui
concerne l’élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 49
58

8 LISTE DES DIAGRAMMES

Diagramme 1 - Les éléments lexicaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique .............................................................................................................. 38
Diagramme 2 - Les éléments lexicaux acceptés par 50 % - 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 40
Diagramme 3 - Les éléments lexicaux acceptés par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 43
Diagramme 4 - Les éléments grammaticaux désapprouvés par plus de 50 % des sondés sans
formation linguistique .............................................................................................................. 45
Diagramme 5- Les éléments grammaticaux acceptés par 60 % - 70 % des sondés sans
formation linguistique .............................................................................................................. 47
Diagramme 6 - L'élément grammatical accepté par plus de 70 % des sondés sans formation
linguistique ............................................................................................................................... 49
59

9 ANNEXES

Annexe 1 : Les phrases sondées par De Standaard ................................................................. 60


Annexe 2 : Introduction du sondage ........................................................................................ 63
Annexe 3 : Les éléments lexicaux du sondage ......................................................................... 64
Annexe 4 : Les éléments grammaticaux du sondage ............................................................... 67
Annexe 5 : Les phrases du sondage qui servaient de remplissage ........................................... 68
Annexe 6 : Vue d’ensemble des données démographiques ..................................................... 69
60

Annexe 1 : Les phrases sondées par De Standaard

1. De financiële meerkost van de politiehervorming moet aanvaardbaar zijn voor de


gemeenten.

2. Het secretariaat uitte kritiek op de gratis bedeling van het tijdschrift.

3. De naam van zijn opvolger is nog niet gekend.

4. We wilden komaf maken met de verspilling van energie.

5. Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële ondersteuning.

6. Mevrouw, de brief waarover het gaat, is pas eind augustus bij ons toegekomen.

7. De vergadering werd geschorst tot tien na zes.

8. De commissievergadering gaat door op de tweede verdieping, in de Van Dyckzaal,


helemaal op het einde van de gang.

9. Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen in Peru.

10. Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik een boete.

11. Meer dan 1.000 scholen doen beroep op een incassobureau omdat ouders de
schoolrekening van hun kinderen niet meer kunnen betalen.

12. De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn spreektijd respecteert, dus u zult uw
toespraak korter moeten maken.

13. Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te verbieden waar iemand allergisch aan
is.

14. De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS lijkt op het eerste zicht geen


minpunten te hebben.

15. Veel huurders kunnen, omwille van omstandigheden als het verlies van werk of ziekte,
hun huur niet meer betalen.

16. Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op punt te stellen.
61

17. De betogers verwachtten zich niet aan waterkanonnen en zeker niet aan traangas.

18. Bij een val op het podium van Werchter raakte de bassist van Metallica gekwetst aan
zijn hand.

19. Bij een verhuis komt heel wat kijken.

20. De mutualiteit pleit voor een verplichte registratie van ingrepen met heupprothesen in
een nationaal heupregister.

21. Uit een studie van de supermarktketen blijkt dat twee derde van de verpakte sla in de
vuilbak belandt.

22. Kent u de nieuwe wetgeving voor de solden al?

23. De wandelaar probeerde zijn hoed uit het water te vissen, maar hij kon er niet aan.

24. Anderlecht moest opnieuw de duimen leggen tegen Zulte-Waregem.

25. Toen de autostrade pas in gebruik was genomen, kon men af en toe nog een boer met
zijn koeien zien oversteken.

26. Op vraag van de ombudsman werd een onderzoekscommissie opgericht.

27. De oppositie stelde voor om het presentiegeld voor gemeenteraadsleden af te schaffen.

28. Die schoenenzaak is gespecialiseerd in suède laarsjes.

29. De meerderheid wil dat leraren..., maar de oppositie heeft er een hard hoofd in.

30. Wie zijn contributie niet betaalde, werd geschorst.

31. Het inwonertal van de binnenstad blijft dalen.

32. Wat doet u met uw geld: koopt u een nieuwe auto of toch liever een occasion?

33. De frisdrankenproducent waarschuwde vanochtend voor explosiegevaar van zijn


flessen jus d'orange.

34. Veertig gemeenten die wegwerpluiers inzamelen voor recycling, zitten met een
probleem.

35. Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij haar.


62

36. Toen verzocht hij de voorzitter over te gaan naar het volgend agendapunt.

37. Ik stelde die vraag vier maand geleden al.

38. Hoeveel leden er waren? Ze waren die dag met vier.

39. Niettegenstaande het kritiek regende, kwam hij niet op zijn beslissing terug.

40. Daarom gaan ze dat plan nooit kunnen goedkeuren.

41. Zijn moeder had hem net een nieuwe computer gekocht.

42. Hun dialect klinkt niet goed. De acteurs zullen er nog veel moeten aan werken.

43. Moest ze mij om raad gevraagd hebben, dan had ik haar zeker geholpen.

44. Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie, viel de elektriciteit uit.

45. Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca zich echt voelen.

46. Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden er extra verkeersleiders aan het
werk gezet.

47. Als hij dat echt zou gezegd hebben, zat hij nu in de gevangenis.

48. Ze ervaarden dat sollicitatiegesprek als een echte vernedering.

49. De redactie vernam dat de koning en de koningin op reis hadden zullen gaan.

50. De premier vond dat ze hem op had mogen bellen.


63

Annexe 2 : Introduction du sondage

Bedankt dat u eventjes tijd wilt vrijmaken om deze enquête in te vullen. Het invullen zal
maximum 15 minuten duren. Naast de zes inleidende vragen over onder andere leeftijd en
beroep bevat de enquête 30 vragen waarbij u telkens kunt kiezen tussen "Ja, dit is correct
Nederlands" en "Nee, dit is geen correct Nederlands". Bij elke vraag is een antwoord
verplicht.

Deze enquête hoort bij een onderzoek dat we aan de Universiteit van Gent voeren, in functie
van mijn masterproef over de Nederlandse taalkennis bij Vlamingen.

Belangrijk:

U blijft anoniem tijdens deze enquête.


Deze enquête bevat 30 zinnen waar er al dan niet taalfouten in staan. Dit kunnen onder andere
schrijffouten zijn, grammaticale fouten, lexicale fouten, ... . Bij elke zin kunt u aanduiden of
de zin volgens u correct Nederlands is of niet.

Het is niet de bedoeling dat u naslagwerken of sites raadpleegt om het juiste antwoord te
vinden.
Als u merkt dat u van links naar rechts moet scrollen om de vragen en/of antwoorden volledig
te kunnen lezen, kunt u best de zoominstellingen van uw internetbrowser aanpassen.

Frauke Knockaert
Master Meertalige Communicatie - Universiteit Gent
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Annexe 3 : Les éléments lexicaux du sondage

- De financiële meerkost van de politiehervorming moet aanvaardbaar zijn voor de


gemeenten.
o Le mot « kost » en singulier n’est utilisé que dans un contexte d’entretien
(« aan de kost komen ») ou de nourriture (« zware kost »). On utilise le pluriel
pour des choses qu’on doit payer. La forme correcte est : De financiële
meerkosten (…).

- De naam van zijn opvolger is nog niet gekend.


o « Gekend » est un calque du mot français « connu ». Dans le contexte de « être
public » on utilise le mot « bekend ». La forme correcte est : (…) nog niet
bekend.

- Kansarme gezinnen genieten van tijdelijke financiële ondersteuning.


o La signification de « genieten van iets » est « savourer de quelque chose ou se
complaire ». Si on veut dire « recevoir de l’aide » on doit supprimer la
préposition « van ». La forme correcte est : Kansarme gezinnen genieten
tijdelijke (…).

- De vergadering werd geschorst tot tien na zes.


o Pour indiquer une détermination de l’heure exacte, on utilise toujours la
préposition « over ». La forme correcte est : (…) tien over zes.

- Morgen is er een omhaling voor onze missionarissen in Peru.


o Le mot « omhaling » n’est pas accepté comme étant du langage standard.
Taaladvies.net donne deux synonymes corrects, à savoir « geldinzameling » et
« collecte ».

- Omdat ik mijn treinabonnement niet bijhad, kreeg ik een boete.


o Taaladvies.net classifie le verbe « bijhebben » dans la catégorie « statut
vague ». L’organisation conseille d’utiliser la forme « bij zich hebben ».
65

- Meer dan 100 scholen doen beroep op een incassobureau omdat ouders de
schoolrekening van hun kinderen niet meer kunnen betalen.
o « Beroep doen op iets of iemand » est un gallicisme, un calque de l’expression
française « faire appel à ». La forme correcte est : (…) doen een beroep op
(…).

- De voorzitter houdt eraan dat iedere spreker zijn spreektijd respecteert dus u zult uw
toespraak korter moeten maken.
o « Eraan houden iets te doen » est un calque de l’expression française « tenir à
faire quelque chose ». Des alternatives correctes sont : « iets gepast vinden »,
« iets niet willen nalaten » ou « ergens op staan ».

- Het is niet de bedoeling alle voedingsstoffen te verbieden waar iemand allergisch aan
is.
o Le mot « allergisch » est toujours suivi par la préposition « voor », donc
« allergisch zijn aan iets » ne fait pas partie du langage correct.

- De energiecentrale in de Mojavewoestijn in de VS lijkt op het eerst zicht geen


minpunten te hebben.
o La signification de « zicht » est « la possibilité de voir (quelque chose) »,
comme dans l’expression « er is land in zicht ». La forme correcte est : (…) op
het eerste gezicht (…).

- Het heeft veel tijd gekost om deze taalenquête op punt te stellen.


o Taaladvies.net rejette la construction « op punt stellen » comme étant du
langage standard, mais elle donne ces alternatives correctes : « bijwerken »,
« preciseren », « nader uitwerken », « in orde brengen ».

- De betogers verwachtten zich niet aan waterkanonnen en zeker niet aan traangas.
o L’expression « zich verwachten aan iets » est considérée comme un calque de
l’expression française « s’attendre à quelque chose ». Le verbe non pronominal
n’appartient pas au langage standard, donc la phrase correcte est : De betogers
verwachtten geen waterkanonnen en zeker geen traangas.
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- Bij een val op het podium van Werchter raakte de bassist van Metallica gekwetst aan
zijn hand.
o Le verbe « kwetsen » fait partie du langage standard, mais on l’utilise
seulement pour dénommer le fait de froisser, insulter ou blesser quelqu’un
d’une manière psychique. S’il s’agit d’une douleur physique, on utilise les
mots « gewond », « verwond » ou « geblesseerd ».
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Annexe 4 : Les éléments grammaticaux du sondage

- Telkens ze antwoordde op een vraag, onderbrak hij haar.

o L’ANS n’accepte pas le mot « telkens » comme conjonction, sans le mot « als ».
La phrase correcte est : Telkens als ze (…).

- Ik stelde die vraag vier maand geleden al.

o Après un nombre ordinal plus grand qu’un, des mots comme « dag », « week » et
« maand » doivent être écrits toujours au pluriel. La phrase correcte est : (…) vier
maanden geleden al.

- Hoeveel leden er waren ? Ze waren die dag met vier.

o L’ANS n’accepte pas la construction « met vier », vu que dans la construction


« met + numéral », le numéral doit être écrit toujours avec le suffixe –en. La
phrase correcte est : (…) met vieren.

- Toen ze wou beginnen werken aan haar presentatie, viel de elektriciteit uit.

o La construction « beginnen + infinitif » a toujours besoin de « te » entre les deux


parties. La phrase correcte est : Toen ze wou beginnen te werken (…).

- Op zo’n dagen laat het personeelstekort in de horeca zich echt voelen.

o « Zo’n » est une abbréviation de la construction « zo een », suivie d’un mot au


singulier. Si un mot au pluriel suit, on doit remplacer « zo’n » par « zulke ». La
phrase correcte est : « Op zulke dagen (…).

- Van zodra de vlucht van de radar verdween, werden er extra verkeersleiders aan het werk
gezet.

o « Van zodra » est considéré par l’ANS comme étant du langage régional. La forme
du langage standard n’utilise pas le mot « van ». La phrase correcte est : Zodra de
vlucht van de radar verdween (…).
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Annexe 5 : Les phrases du sondage qui servaient de remplissage

a) Les phrases incorrectes

- De regering waarschuwde dat water en electriciteit fors duurder zouden


worden. (elektriciteit)
- Slaapdronken had hij zijn t-shirt binnenstebuiten aangetrokken. (T-shirt)
- Vergrootte pupillen kunnen een teken zijn van drugsinname. (vergrote)
- Na deze cursus zullen de studenten in staat zijn om een goede sollicitatiebrief
te kunnen schrijven. (in staat zijn te schrijven / kunnen schrijven)
- Mijn vriend, die ik vorig jaar op een festival leerde kennen, is even oud als mij.
(als ik)

b) Kes phrases correctes

- De abonnees van de kwaliteitskrant waren niet te spreken over de prijsstijging.


- Monniken bidden meerdere keren per dag, wat vreemd kan overkomen bij
buitenstaanders.
- De professor betrapte de student toen die aan het sms’en was.
- De teleurstelling na het moeilijke examen was nog maar nauwelijks weggeëbd
of de studente kreeg alweer een nieuwe tegenslag te verduren.
- Na het dreigtelefoontje werd het kleuterschooltje onmiddellijk geëvacueerd.
- Recent onderzoek wees uit dat alzheimerpatiënten vaak rustiger worden door
klassieke muziek.
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Annexe 6 : Vue d’ensemble des données démographiques

Sexe Âge Répartition géographique Métier Formation


Nom- % Nom- % Nom- % Nom- % Nom- %
bre bre bre bre bre
m 47 31 % -12 Flandre Formation 64 42 %
0 0% 38 25 % Étudiant 61 40 %
occidental linguistique
f 106 69 % 12-14 Pas de 89 58 %
Flandre Postulant
2 1% 94 61 % 2 1% formation
oriental d’emploi
linguistique
15-16 Employeur /
9 6% Anvers 1 1% 81 53 %
employé
17-18 10 7% Limbourg 1 1% En retraite 9 6%
19-29 Brabant
59 39 % 16 10 %
flamand
30-39 26 17 % Bruxelles 2 1%
40-49 22 14 % Wallonie 0 0%
50-59 17 11 % Pays-Bas 0 0%
60-69 4 3% autre 1 1%
70-79 4 3%
+80 0 0%
70

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