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MATHEMATIQUES FINANCIERES

Licence fondamentale
Filière : Sciences Economiques et Gestion
Semestre 4 – Tous les groupes

Pr. Khalid BENMLIH – Pr. Issam DEBBAGH – Pr. Nouredine GUEHAIRE

Année universitaire 2020 – 2021


SOMMAIRE

Chapitre 1 : Capitalisation et actualisation.


I. Notion d’intérêt
II. Système d’intérêt simple
III. Système d’intérêt composé

Chapitre 2 : Les annuités


I. Généralités
II. Les annuités constantes
1. Annuités de début de période
2. Annuités de fin de période
3. Calcul du nombre d’annuités : cas d’une valeur non entière.
4. Calcul du taux d’intérêt : méthode de l’interpolation linéaire.
5. Taux annuel effectif global (TAEG)

Chapitre 3 : Les emprunts indivis.


I. Formules générales et tableau d’amortissement
II. Modes de remboursement particuliers
1. Remboursement in fine (en bloc)
2. Remboursemenet par annuités constantes
3. Remboursement par amortissements constants

Références bibliographiques

[1] - Mathématiques financières, M. Boissonade & D. Fredon, Dunod, 2016

[2] - Mini Manuel de Mathématiques financières, B. Legros, Dunod, 2011


K. Benmlih Mathématiques financières 2

CHAPITRE 1

Capitalisation et Actualisation des valeurs

I. Notion d’intérêt.
II. Système d’intrêt simple
1. Définition
2. Formule fondamentale de capitalisation
3. Actualisation des valeurs
4. Escompte commercial
5. Equivalence de capitaux à intérêt simple
III. Système d’intérêt composé
1. Définition
2. Formule fondamentale de capitalisation
3. Taux proportionnel et taux équivalent
4. Valeur actuelle
5. Equivalence de capitaux et échéance moyenne.
Chapitre 1 Capitalisation et actualisation des valeurs 3

I. Notion d’intérêt.
Dans le monde de la finance, un service prêt est rémunéré par une sorte de loyer qu’on
appelle l’intérêt :

Cfinal = Cinitial + I

Il est souvent calculé moyenant un pourcentage périodique dit taux d’intérêt. On parle alors de
taux d’intérêt annuel, mensuel, ... etc

Exemple : Considérons un placement de 15 000 DH à un taux d’intérêt périodique de 6%. On


veut calculer le capital final après trois périodes de placement.
On a le capital initial : C0 = 15 000 DH, le taux périodique est i = 6/100 = 0, 06 et la durée
de placement n = 3 périodes.

A la fin de la 1 ère période : C1 = 15000 + (0, 06 · 15000) = 15900 DH


A la fin de la 2e période : C2 = 15900 + (0, 06 · 15000) = 16800 DH
ou bien C2 = 15900 + (0, 06 · 15900) = 16854 DH ;
A la fin de la 3e période :
- Pour le 1er procédé, on aura C3 = 16800 + (0, 06 · 15000) = 17700 DH ;
- Pour le 2e procédé, on aura C3 = 16854 + (0, 06 · 16854) = 17865, 24 DH .

Le 1er procédé de calcul d’intérêt s’appelle le système d’intérêt simple et le second le système
d’intérêt composé.

II. Système d’intérêt simple.

1. DÉFINITION. — On dit qu’un capital est placé à intérêt simple lorsque l’intérêt perçu est
proportionnel à la durée du placement.

Explication : si on note par I1 l’intérêt pour 1 période, l’intérêt total pour n périodes est n · I1 .

Remarque. L’intérêt simple est généralement utilisé pour les opérations financir̀es à court
terme, c.à.d. dont le durée ne dépasse pas 1 an, et est versé à l’issue du placement.
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2. Formule fondamentale de capitalisation


On note par Co le capital initialement placé ; i le taux d’intérêt annuel ; n la durée de
placement exprimée en années et Cn le capital final (ou la valeur acquise) après n années de
placement.
L’intérêt pour une année est I1 = iC0 . Ainsi l’intérêt pour la durée de n années est par
définition de l’intérêt simple In = nI1 = inC0 . Par conséquent Cn := C0 + In = C0 + inC0 ou
encore

Cn = C0 (1 + in).

La date 0 est appelée date placement et la date n la date d’évaluation.

Exemple : On a plac une somme de 17 500 DH le 10.10.2020 à un taux d’intérêt annuel de 5%.
Quelle sera sa valeur acquise à la date du 05 mai 2021 ?
Réponse On a

Cf = C0 (1 + in)

C0 = 17500 et i = 0, 05. Notons par nj = nombre de jours de capitalisation :

Règles de calcul de la durée en jours :


* L’année financière est fixée à 360 jours ;
* Un mois compte 30 jours sauf lorsque les dates de placement et d’évaluation sont bien
connues. Dans ce cas on néglige la date initiale et on compte chaque mois par son nombre
de jours exact ;
* Pour le mois de février, si le numéro de l’année concernée est divisible par 4, le mois de
février compte 29 jours. On l’appelle année bisexstile. Sinon, l’année est ordinaire et son
mois de février compte 28 jours.

De ce fait, nj = (31 − 10) + 30 + 31 + 31 + 28 + 31 + 30 + 5 = 207. Par conséquent

207 
Cf = C0 1 + (0, 05 · ) = 18003, 13 DH
360
Chapitre 1 Capitalisation et actualisation des valeurs 5

3. Actualisation des valeurs.


C’est l’opération inverse de la capitalisation, qui consiste à déterminer la valeur à la date
d’aujourd’hui d’une somme Cn qui ne sera disponible que dans n périodes. Cette valeur notée
C0 s’appelle la valeur actuelle de la somme Cn .
Selon la formule fondamentale de capitalisation, on a Cn = C0 (1 + in). ce qui donne :

Cn
C0 =
1 + in

Cette formule s’appelle la valeur actuelle rationnelle.


Cependant, dans la pratique, on utilise souvent une autre formule de la valeur actuelle, différente
mais proche de la valeur actuelle rationnelle, à savoir

C0 = Cn (1 − in)

Cette formule, dite la valeur actuelle commerciale est utilisée essentiellement dans les opérations
d’escompte à intérêt simple. (voir plus loin)
Remarque : La valeur actuelle commerciale est une approximation de la valeur actuelle ra-
1 1
tionnelle. En effet, comme en général 0 < in < 1 assez petit, on peut écrire ≃ .
1 + in 1 − in
Exemple Calculer et comparer les valeurs actuelles, commerciale et rationnelle, à la date du
25.02.2021 au taux d’intérêt annuel de 4% de la somme 25 000 DH disponible le 17.08.2021.

Réponse Calculons d’abord le nombre de jours entre les deux dates : nj = (28 − 25) + 31 +
30 + 31 + 30 + 31 + 17 = 173.
25 000
* Valeur actuelle rationnelle : C0 = = 24 528, 51 DH
1 + (0, 04 · 173
360 )
173
* Valeur actuelle commerciale : C0 = 25 000(1 − (0, 04 · )) = 24 519, 44 DH
360

4. Escompte commercial

Un fournisseur vend à un client une marchandise pour une somme de N , livrable le 01.03.2021
mais payable le 20.9.2021. Le paiement est garanti par un papier signé par le client, appelé ”effet
de commerce”, qui doit contenir les mentions suivantes :
- Le nom du créancier (le fournisseur) ;
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- Le nom du débiteur (le client) ;


- Le montant de la dette, appelé le nominal (N ) ;
- La date de paiement, appelée l’échéance (20.9.2021).

Si, avant l’échéance, le créancier a besoin de fonds, il peut vendre cet effet de commerce à sa
banque (on dit qu’il négocie l’effet ou qu’il le remet à l’escompte). Le fournisseur recevra ainsi
le nominal N diminué de divers prélèvements dont le total constitue l’Agio. La somme nette
encaissée, dite valeur escomptée qu’on note par VE s’écrit :

VE = N − Agio.

Pour le calcul des agios, on définit d’abord l’escompte commercial comme l’intérêt , calculé à
nj
un taux d’escompte i, perçu par une somme égale à la valeur nominale N pour la durée n =
360
séparant les deux dates de négociation et d’échéance. i.e.

N i nj
E = N in = .
360

Enfin, l’agio est calculé comme la somme de l’escompte et des différentes commissions en parallèle
(commission de courrier, jour de banque nb , · · ·) :

N i nj
Agio = + commissions
360

Remarque : Lorsqu’on ne tient pas compte des commissions, agio = E et par suite la valeur
nette escomptée VE est exactement égale à la valeur actuelle commerciale. En effet,

nj nj
VE = N − agios = N − E = N − N i = N (1 − i ) = Valeur actuelle commerciale.
360 360

Exemple :
Un effet de commerce de nominal 23 000 DH et échéant le 20.9.2021 est remis à l’escompte
le 11.04.2021 aux conditions suivantes :
- Taux d’escompte : 9.3%
- Commission : 11 DH
- Compter 2 jours de banque supplémentaires.
Chapitre 1 Capitalisation et actualisation des valeurs 7

Calculer la valeur escomptée.

Réponse : Calculons d’abord


 
162 + 2
Agio = 23 000 · 0, 093 · + 11 = 985, 43 DH
360

Par conséquent, la valeur escomptée est

VE = N − Agio = 22014, 57 DH

5. Equivalence de capitaux à intérêt simple

DÉFINITION. — Deux capitaux sont équivalents à une date déterminée ”de ” si à cette même
date leurs valeurs actuelles commerciales sont égales.

Exemple : On considère un effet de commerce de nominal 20 000 DH et échéant le 20.08.2021.


A la date du 11.04.2021 et on a désiré le remplacer par un autre effet équivalent échéant le
10.10.2021. Déterminer sa valeur nominale si le taux d’intérêt est de 9% par an.

Réponse : Le nominal N2 du nouvel effet de commerce sera donc calculé par la relation :

nj2 nj1
N2 (1 − i ) = N1 (1 − i )
360 360

où nj représente la durée en jours séparant l’échéance à la date d’équivalence 11.04.2021.

Or nj1 = 131 et nj2 = 182. On aura donc


131
20 000(1 − 0, 09 )
N2 = 360
182
(1 − 0, 09 )
360
= 20 267, 16 DH

III. Système d’intérêt composé.

1. Définition
On dit qu’un capital est placé à intérêt composé lorsque à l’issue de chaque période de
placement, les intérêts s’ajoutent au capital et produisent eux-mêmes des intérêts. (principe de
”capitalisation des intérêts”).
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⋆ En général, l’intérêt composé est utilisé pour les placements à moyen ou long terme (c.à.d.
dont le durée dépasse 1 an) .

2. Formule fondamentale de capitalisation


On note par :
C0 : Capital initial, placé à la date origine 0
i : Taux d’intérêt par période de capitalisation des intérêts
n : la durée de placement
Cn : la valeur acquise à la date n

a) Cas où la durée n est un nombre entier en périodes de capitalisation

A l’aide de la formule du terme général d’une suite géométrique, on vérifie aisément la formule
fondamentale suivante :

Cn = C0 (1 + i)n

b) Cas où la durée n ̸∈ N


⋆ Solution commerciale : Cn = C0 (1 + i)n , où n peut prendre des valeurs non entières.
⋆ Solution rationnelle : Cn = C0 (1 + i)p (1 + iα), où p est le plus grand entier naturel inferieur
à n et α le reste de la durée. (n = p + α)

Exemple : supposons que les intérêts sont capitalisés annuellement et que la durée est de 50
mois.
50
- Solution commerciale : Cn = C0 (1 + i) 12
2
- Solution rationnelle : Cn = C0 (1 + i)4 (1 + i 12 ).
2
En effet, 50 mois = 4 ans et 2 mois. Donc p = 4 années et α = 12 année.

3. Taux proportionnel et taux équivalent


Dans la pratique, le taux d’intérêt affiché est annuel alors que les intérêts sont capitalisés par
rapport à une fraction d’année (mensuellement, trimestriellement, ...). Le taux dans la formule
fondamentale doit être exprimé en période. Dans ce cas, on peut envisager deux taux à savoir
le taux proportionnel ou le taux équivalent.
Exemple : On place un montant de 18 000 DH au taux annuel de 6% pendant 39 mois. Nous
voulons calculer le capital constitué sachant que les intérêts sont capitalisés mensuellement.
Chapitre 1 Capitalisation et actualisation des valeurs 9

Réponse : Comme les intérêts sont capitalisés mensuellement, on utlisera la formule de


l’intérêt composé Cn = C0 (1 + i)n avec i et n exprimés en mois. La durée est donc n = 39. Pour
ce qui est du taux mensuel, on distingue deux cas :
⋆ Taux mensuel proportionnel au taux annuel. Comme 1an = 12 mois, il est égal à i/12 =
0, 06/12 = 0, 005. Par conséquent : Cf = 18 000(1 + 0, 005)39 = 21 864, 97 DH .
√ √
⋆ Taux mensuel équivalent au taux annuel. On le note i12 = 12 1 + i − 1 = 12 1 + i − 1 =
0, 004867.... Par conséquent : Cf = 18 000(1 + i12 )39 = 21 752, 87 DH .

Généralisation : Soit i un taux d’intérêt annuel. On suppose que les intérêts sont capitalisés
par période fixe telle que 1 an = k périodes. Le taux qui sera utilisé dans la formule est l’un des
deux suivants :
• Taux proportionnel, égal à i/k.

• Taux équivalent : ik = k 1 + i − 1.

Remarque : On montre que le taux proportionnel est plus grand que le taux équivalent et par
suite gènère plus d’intérêt.

4. Valeur actuelle
La recherche de la valeur actuelle est l’opération inverse de la capitalisation.
Comme Cn = C0 (1 + i)n , on déduit la formule d’acutalisation suivante

C0 = Cn (1 + i)−n

5. Equivalence de capitaux et échéance moyenne

DÉFINITION. — Deux capitaux sont équivalents à intérêt composé si à une même date quel-
conque leurs valeurs actuelles ou acquises sont égales.

Exemple : Un commerçant est endetté des deux effets suivants :


N1 = 35 000 échéant dans 2 ans,
N2 = 27 000 échéant dans 5 ans.
Il obtient la possibilité de les remplacer aujourd’hui par un effet unique équivalent au taux
d’intérêt de 8, 7% par an.
K. Benmlih Mathématiques financières 10

1. Calculer le nominal du nouvel effet s’il son échéance est dans 4 ans.
2. Déterminer la date d’échéance du nouvel effet si son nominal est de N3 = 62 000 DH .

Réponse : L’équivalence se traduit par :

Vald (N3 ) = Vald (N1 ) + Vald (N2 )

où Vald signifie la valeur à la date d’équivalence d, à choisir convenablement selon les cas.

1. En prenant la date 4 pour date d’équivalence, on obtient :

N3 = N1 (1 + i)2 + N2 (1 + i)−1

= 35 000(1, 087)2 + 27 000(1, 087)−1

= 66 193, 92 DH

2. Ici on suppose que N3 = 62 000 DH . Ceci veut dire avant tout que l’échéance est bien
avant 4 ans puisque le nominal ici est inférieur à celui de la 1ère question.
A la date d’aujourd’hui, et en notant par n (en année) l’échéance du nouvel effet, la relation de
l’équivalence s’écrit :

N3 (1 + i)−n = N1 (1 + i)−2 + N2 (1 + i)−5

ce qui donne
35 000(1, 087)−2 + 27 000(1, 087)−5
(1, 087)−n = = 0, 76473
62 000

En appliquant la fonction logarithme (néperien), on obtient

ln(1, 087)−n = ln 0, 76473

Selon la relation connue ln ax = x ln a, pour tout a > 0, on aura

−n ln 1, 087 = ln 0, 76473

ou encore
ln 0, 76473
n=− = 3, 21538 ans
ln 1, 087
Chapitre 1 Capitalisation et actualisation des valeurs 11

En conclusion, l’échéance du nouvel effet est dans 3 ans 2 mois 18 jours.

Remarquons finalement que dans la 2ème question, le nominal du nouvel effet de commerce
est exactement égale à la somme des deux autres nominaux : N3 = N1 + N2 . Dans ce cas,
l’échéance calculée s’appelle ”l’échéance moyenne” des deux effets.

DEFINITION. — On appelle échéance moyenne d’une suite d’effets de commerce de nominaux


N1 , N2 , · · · , Np , l’échéance de l’effet unique équivalent de nominal N = N1 + N2 + · · · + Np .
CHAPITRE 2

Les annuités

I. Généralités
II. Les annuités constantes
1. Annuités de début de période
2. Annuités de fin de période
3. Calcul du nombre d’annuités : cas d’une valeur non entière
4. Calcul du taux d’intérêt
4.1 Méthode de l’interpolation linéaire et application
4.2 Taux annuel effectif global (TAEG)
Chapitre 2 Les annuités 13

I. Généralités.

DÉFINITION. — On appelle annuités toute suite de règlements effectués à des intervalles de


temps égaux. L’intervalle de temps commun s’appelle la période des annuités. Il peut être le
mois, le semestre ... On parle alors respectivement de mensualités, de semestrialités, ...

• Dans la pratique, les annuités servent à constituer un capital (annuités de placement ou


de capitalisation) ou à rembourser ou amortir un emprunt (annuités de remboursement ou
d’amortissement).

• Selon leurs montants, les annuités peuvent constituer une suite constante ou variable.

• Les annuités sont dites :


∗ de début de période lorsque la date origine coı̈ncide avec la date du premier versement,
∗ de fin de période (ou à terme échu) lorsque la date origine précède la date du premier
versement d’une période.

II. Les annuités constantes

Dans ce paragraphe, nous désignerons par :


a : montant commun des annuités,
i : taux d’intérêt par période des annuités,
n : nombre des versements (n ∈ N∗ ),
V0 : la valeur actuelle des annuités (à la date 0),
Vn : la valeur acquise des annuités (à la date n).

1. Annuités constantes de début de période

• Valeur actuelle V0d :


V0d = a + a(1 + i)−1 + a(1 + i)−2 + · · · a(1 + i)−(n−1)

= la somme des n premiers termes d’une suite géométrique


de 1er terme a et de raison (1 + i)−1

1 − ((1 + i)−1 )n
=a ·
1 − (1 + i)−1

1 − (1 + i)−n
=a ·
i
1+i
K. Benmlih Mathématiques financières 14

Ce qui entraine :
1 − (1 + i)−n
V0d = a(1 + i) ·
i

• Valeur acquise Vnd :

D’une manière similaire, en écrivant Vnd = a(1 + i)n + a(1 + i)n−1 + a(1 + i)n−2 + · · · a(1 + i),
on montre que :
(1 + i)n − 1
Vnd = a(1 + i) ·
i

Remarque : Ces deux valeurs sont liées par la relation simple Vnd = V0d (1 + i)n .

Exemple 1. On place une suite de 16 annuités de début de période, de montant commun


23 000 DH et au taux de 7%. Calculer le capital constitué.

d
Réponse 1. Il est clair que le capital constitué est Cf = V16 .

Par conséquent,
(1 + i)n − 1
Cf = a(1 + i) = 686 325 DH .
i

2. Annuités constantes de fin de période.

D’une façon analogue, on montre les deux formules suivantes :

• Valeur actuelle V0f :

1 − (1 + i)−n
V0f = a · .
i

• Valeur acquise Vnf :


(1 + i)n − 1
Vnf = a · .
i

REMARQUE. — Ces deux valeurs sont également liées par la relation Vnf = V0f (1 + i)n .

Exemple 2. Un particulier s’engage à rembourser un crédit ordinaire de 110 000 DH par le


versement de 40 mensualités constantes de fin de période. Sachant que le taux d’intérêt annuel
proportionnel est de 9, 6%, calculer le montant de la mensualité de remboursement.
Chapitre 2 Les annuités 15

Réponse 2. On a : montant emprunté S0 = 110 000, taux mensuel i = 0, 096/12 = 0, 008 et


nombre de mensualités n = 40.

La règle de remboursement se traduit par la notion d’équivalence suivante :

Montant reçu ⇔ Montant versé

S0 ⇔ {a, a, · · · , a}
| {z }
40

A la date 0, on obtient
1 − (1 + i)−n
S0 = V0f =a
i

Donc
iS0
a= = 3224, 32 DH
1 − (1 + i)−n

Remarque fondamentale. — Dans la pratique, pour distinguer les annuités de début de période
de celles de fin de période, on procède de la manière suivante :
• Si on veut calculer une valeur actuelle V0 , on s’interesse uniquement à la première période et
à la première annuité :
- si la première annuité est placée au début de la 1ère période, il s’agit de V0d ;
- si la première annuité est placée à la fin de la 1ère période, il s’agit de V0f .
• Si on veut calculer une valeur acquise Vn , on s’interesse uniquement à la dernière période et
la dernière annuité :
- si la dernière annuité est placée au début de la dernière période, il s’agit de Vnd ;
- si la dernière annuité est placée à la fin de la dernière période, il s’agit de Vnf .

Exercice. On avait placé mensuellement, du 1er octobre 2017 au 1er février 2020 inclus, une
même somme de 2 800 DH au taux annuel proportionnel de 6%.
1. Calculer le capital constitué au 01.03.2020.
2. Même question au 1er juin 2020.
K. Benmlih Mathématiques financières 16

Réponse. Les données : a = 2800 et i = 0, 06/12 = 0, 005. Le nombre de règlements est


n = 29 car |{z}
03 + |{z}
12 + |{z}
12 + |{z}
02 = 29.
2017 2018 2019 2020
1. Sur l’axe du temps, on vérifie que le dernier règlement est situé au début de la dernière
période. Donc
(1, 005)29 − 1
Cf = Vnd = 2800(1, 005) · = 87 584, 05 DH
0, 005

2. D’une manière directe, il ne s’agit ni de début de période ni de fin de période. On peut donc


calculer le capital final en deux étapes.
D’abord on calcule Vnd (ce qui est déjà fait dans la question 1), puis on capitalise le résultat
obtenu à la date voulue. Donc

Cf = Vnd (1 + i)3 = 88 904, 39 DH

3. Calcul du nombre d’annuités : cas d’une valeur non entière


Dans le cas du calcul de n, connaissant a, i et V0 (ou Vn ), il arrive souvent que les calculs ne
donnent pas un nombre entier naturel ce qui contredit la définition du nombre n. Le problème
tel qu’il est posé est mathématiquement impossible. Cependant, on peut résoudre le problème
en modifiant ”legèrement” l’énoncé.
Pour ce faire, nous proposons dans la suite, via un exemple simple, deux types de solutions.

Exemple 3. Combien de semestrialités de début de période, de 3 960 DH chacune, doit-on


placer au taux semestriel de 2, 5% pour constituer un capital de 75 240 DH ?

Réponse 3. On écrit
(1, 025)n − 1
75240 = 3960(1, 025) ·
0, 025

75240 · 0, 025
(1, 025)n = + 1 = 1, 46341 · · ·
3960(1, 025)

ln 1, 46341
Ce qui donne n = = 15, 42 ̸∈ N !
ln 1, 025
Considérons les entiers les plus proches : 15 < 15, 42 < 16.

Deux solutions sont envisageables :


Chapitre 2 Les annuités 17

• Solution 1 : On prend n = 15
Les 14 premières semestrialités égales, de montant commun a = 3960 DH et la 15ème égale
à a′ = a + α telle que à la date 16 (une période après le dernier règlement (annuités de début
de période) :

Cf = V al16 {a, a, · · · , a, (a + α)} = V al16 {a, a, · · · , a} + V al16 (α)


| {z } | {z }
14 15

(1, 025)15 − 1
d
75240 = V15 + α(1 + i)1 = 3960(1, 025) · + α(1, 025)
0, 025

Ce qui donne α = 2 394, 45 et par conséquent a′ = 6 354, 45 DH .

Conclusion, pour constituer le capital de 75 240 DH , on peut placer 14 semestrialités de


montant commun 3960 DH suivie d’une 15ème égale à a′ = 6 354, 45 DH .

• Solution 2 : On prend n = 15 ou n = 16 puis on recalcule le montant de l’annuité constante a.


- Si on prend n = 15, on écrit

(1, 025)15 − 1
75240 = a(1, 025) ·
0, 025

On aura donc a = 4 093, 53 DH .

- ou bien on prend n = 16, la relation

(1, 025)16 − 1
75240 = a(1, 025) ·
0, 025

donne a = 3 787, 62 DH .

Conclusion, pour constituer le capital de 75 240 DH , on peut :


- soit placer 15 semestrialits constantes : a = 4 093, 53 DH , (> 3 960),
- soit placer 16 semestrialits constantes : a = 3 787, 62 DH , (< 3 960).
K. Benmlih Mathématiques financières 18

4. Calcul du taux d’intérêt


Lorsqu’on cherche à calculer le taux d’intérêt à partir d’une équation liée à l’une des formules
ci-dessus, en V0 ou en Vn , le problème se ramène à une résolution difficile d’une équation de
type :

f (i) = b

Dans ce cas, on utilise une méthode d’approximation qui donne une valeur proche de la solution
exacte. La plus simple de ces méthodes est ”l’interpolation linéaire”.

4.1 Méthode de l’interpolation linéaire et application

Exemple 4. Un capital de 352 800 DH a été constitué par 15 annuités constantes de fin de


période, égales à 18 000 DH chacune. Quel a été le taux de placement ?

Réponse 4. On a
(1 + i)15 − 1 35 280
= = 19, 6.
i 1 800

Le calcul de la valeur de i se fait en 2 étapes. On déterminera successivement :

- un encadrement de i le plus étroit possible : i1 < i < i2 (la difference (i2 − i1 ) très petite) ;
i − i1 b − f (i1 )
- une valeur approchée de i par la formule de l’interpolation linéaire : ≃ .
i2 − i1 f (i2 ) − f (i1 )

⋆ Pour la première étape, on peut utiliser la table financière (ou encore une approche de
tâtonnement).
(1 + i)n − 1
La table financière 3 concerne la formule f (i) = = b.
i
Ici on a n = 15 et b = 19, 6. Ainsi, en lisant sur la ligne n = 15 de la table financière 3, on relève
les deux valeurs proches de b = 19, 6, à savoir

19, 295681 < 19, 6 < 19, 655654

avec 19, 295681 = f (3, 50) et 19, 655654 = f (3, 75). (ici 3,50 signifie un taux de 3, 50%).
Cela nous permet de conclure dans un premier temps que la valeur exacte du taux vérifie :

3, 50 < i < 3, 75
Chapitre 2 Les annuités 19

⋆ Dans une 2ème étape, on cherche une valeur approchée de i par la formule de l’interpolation
linéaire qu’on peut présenter de la manière suivante :

3, 50 −→ 19, 295681

i −→ 19, 6

3, 75 −→ 19, 655654

On écrit ensuite la formule

i − 3, 50 19, 6 − 19, 295681



3, 75 − 3, 50 19, 655654 − 19, 295681

Ce qui implique que i ≃ 3, 71.

En conclusion, le taux de placement est d’environ 3, 71%.

4.2 Taux annuel effectif global (TAEG).

DÉFINITION. — Le taux annuel effectif global est le taux annuel réel (pour l’emprunteur) calculé
en tenant compte de tous les frais supportés par l’emprunteur (frais de dossier, d’assurance, · · ·).
C’est un taux annuel, proportionnel au taux périodique lorsque la fréquence de remboursement
n’est pas l’année.

Exemple 5. Calculer le TAEG pour un crédit ordinaire de 60 000 DH, contracté aux condi-
tions suivantes :
- remboursement par 36 mensualités constantes de fin de période,
- taux d’intérêt annuel 9% TTC,
- frais de dossier et d’assurance de F = 950 DH, payables le jour du prêt.

Réponse 5. Calculons d’abord l’annuité de remboursement. On a :

1 − (1 + i)−n
S0 = a · (⋆)
i

iS0
a=
1 − (1 + i)−n

où S0 = 60 000 DH, i = 0, 0075 (mensuel proportionnel) et n = 36.


K. Benmlih Mathématiques financières 20

Ce qui donne a = 1 907, 98 DH.


Cependant, en retranchant le montant des frais de la somme empruntée, l’emprunteur ne
reçoit en réalité que la somme S0 − F = 59 050 DH. En reportant ceci dans l’équation (⋆), on
obtient l’équation vérifiée par le taux réel mensuel im donnée par :

1 − (1 + im )−36
59 050 = 1 907, 98 ·
im

1 − (1 + im )−36 59 050
= = 30, 949...
im 1 907, 98

Par tâtonnement, on peut vérifier que 0, 008 < im < 0, 0085.

Ensuite, la formule de l’interpolation linéaire donne im ≃ 0, 008411907.

Conclusion : TAEG = 12 · im ≃ 10, 09%.


CHAPITRE 3

Les emprunts indivis

I. Formules générales et tableau d’amortissement


1. Introduction
2. Formules générales
3. Tableau d’amortissement
II. Modes de Remboursement particuliers
1. Remboursement in fine (en bloc)
2. Remboursemenet par annuités constantes
3. Remboursement par amortissements constants
Chapitre 3 Khalid Benmlih 22

I. Formules générales et tableau d’amortissement


1. Introduction
• Un emprunt indivis (ou ordinaire) est un emprunt contracté auprès d’un seul prêteur.
L’emprunteur verse au prêteur des intérêts, à intervalles réguliers, sur le capital détenu au cours
de la période écoulée et rembourse le capital emprunté soit en une seule fois à la dérnière échéance
(remboursement en bloc) soit en plusieurs fois selon un rythme à prévoir.

• Pour la simplicité du raisonnement, nous supposons dans la suite que la période est l’année
et que les annuités de remboursement sont de fin de période.

• Il importe de signaler que pour garantir que le montant de la dette n’augmente pas par la
suite, une condition doit être remplie, indṕendemment du mode de remboursement, à savoir :

(ak − iSk−1 ) ≥ 0, ∀k

En effet, si l’emprunt initial S0 a été contracté au taux périodique i, alors la nouvelle dette
immédiatement après règlement de la 1ère annuité a1 est S1 = S0 (1 + i) − a1 = S0 − (a1 − iS0 ).
Donc, S1 ≤ S0 implique que (a1 − iS0 ) ≥ 0.
D’une manière générale, un raisonnement similaire pour les périodes suivantes k ≥ 1 aboutit à
(ak − iSk−1 ) ≥ 0.
Par définition , le terme positif (ak − iSk−1 ) s’appelle l’amortissement contenu dans l’annuité
ak et se note par Mk .
On a donc, pour tout k : ak = iSk−1 + Mk , ou encore

ak = Ik + Mk
|{z} |{z} |{z}
annuité intérêt amortissement

2. Formules générales

On désigne par :
S0 : capital emprunté (à la date origine),
i : taux d’intérêt par période,
n : nombre d’annuités de remboursement (payables aux dates 1, 2, · · · , n),
ak : montant de la k e annuité (versée à la fin de la k e période),
Chapitre 3 Emprunts indivis 23

Sk : capital restant à rembourser (ou dette vivante) juste après le versement de ak ,


Ik : montant des intérêts correspondants à la période k,
Mk : amortissement contenu dans l’annuité ak .

On conclut immédiatement d’après ces définitions que

a k = I k + Mk ,

Ik = iSk−1 ,

Sk = Sk−1 (1 + i) − ak = Sk−1 − Mk ,

Sn = 0,

S 0 = M 1 + M 2 + · · · + Mn .

Par ailleurs, on peut montrer les relations principales suivantes :

• Relation entre le capital dû (Sk ) et les amortissements (Mk )


Le capital dû (Sk ) est égal à la somme des amortissements restants :

Sk = S0 − (M1 + M2 + · · · + Mk ) = Mk+1 + Mk+2 + · · · + Mn (R1)

• Relation entre le capital dû (Sk ) et les annuités (ak )


Le capital dû (Sk ) est égal à la valeur actuelle à la date k des annuités restantes :

Sk = ak+1 (1 + i)−1 + ak+2 (1 + i)−2 + · · · + an (1 + i)−(n−k) (R2)

• Relation entre annuités (ak ) et les amortissements (Mk )


On montre que

ak+1 − ak = Mk+1 − Mk (1 + i), ∀k ∈ N∗ (R3)

3. Tableau d’amortissement

Le tableau d’amortissement est une forme de présentation de l’évolution du remboursement


de l’emprunt au fil des périodes.
Chapitre 3 Khalid Benmlih 24

période Capital restant dû en Intérêt Amortissement Annuité Capital restant dû en
k début de période (Sk−1 ) (Ik ) (Mk ) (ak ) fin de période (Sk )

1 S0 I1 M1 a1 S1
2 S1 I2 M2 a2 S2
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
n Sn−1 In Mn an Sn = 0

X
n
DÉFINITION. — On appelle coût global d’un crédit le montant : Cg = ( a k ) − S0 .
k=1

X
n
Il est à noter que le coût global d’un crédit est aussi égal à : Cg = Ik .
k=1
Il peut constituer un critère, parmi d’autres, de comparaison entre différentes offres de crédit.

II. Modes de Remboursement particuliers

1. Remboursement in fine (en bloc)

Soit S0 un emprunt ordinaire, remboursable au taux périodique i par n annuités de fin de


période. Dans ce modèle, aucun amortissement n’est effectué avant la dernière periode. Plus
précisément, l’emprunteur paye périodiquement l’intérêt du capital emprunté et rembourse en
une seule fois et à la fin de la dernière période, le capital emprunté.

Autrement dit

a1 = a2 = · · · = an−1 = iS0 et an = iS0 + S0

Exemple Un emprunt indivis de 823 000 DH est remboursable in fine à 7% par 9 règlements
semestriels. On établit aisément le tableau d’amortissement suivant :

k Sk−1 Ik Mk ak Sk
1 823000 28805 0 28805 823000
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
8 823000 28805 0 28805 823000
9 823000 28805 823000 851805 0
Chapitre 3 Emprunts indivis 25

2. Remboursemenet par annuités constantes

Ici on a ak = a, ∀k ∈ {1, · · · , n}.


En reportant ceci dans les différentes relations générales (R1), (R2) et (R3) établies précédemment,
on déduit les résultats de la proposition suivante :

PROPOSITION 1. — Lorsque les annuités de remboursement sont constantes, on a :


1 − (1 + i)−n 1 − (1 + i)−(n−k)
1) S0 = a · et plus généralement Sk = a · , ∀k ∈ {0, · · · , n} ;
i i
2) Le premier amortissement : M1 = a(1 + i)−n ;
3) Les autres amortissements : Mk+1 = Mk (1 + i) ∀k. Cela signifie que les amortissements
sont en suite géométrique de raison q = (1 + i) et de 1er terme M1 . Par conséquent :
Mk = M1 (1 + i)k−1 , ∀k ≥ 1.
(1 + i)n − 1 (1 + i)k − 1
4) S0 = M1 · et plus généralement Sk = S0 − M1 · , ∀k ∈ {0, · · · , n}.
i i

Exemple : Un particulier emprunte 750 000 DH, au taux annuel 6%, remboursable par 62
mensualités constantes dont la 1ère sera réglée 1 mois après la date de l’emprunt.
1. Etablir les 1ère, 2e et 30e lignes du tableau d’amortissement.
2. Calculer le capital restant d immédiatement après la 40e mensualité.
0, 06
Réponse S0 = 750 000, i = = 0, 005, ak = a et n = 62.
12
1 − (1 + i)−n
1. Selon la proposition 1, on a S0 = a · . D’où l’annuité constante se calcule par :
i

iS0
a= = 14 098, 47
1 − (1, 005)−62

k Sk−1 Ik Mk ak Sk
1 750000 3750 10348, 47 14098, 47 739651, 53
2 739651, 53 3698, 26 10400, 21 14098, 47 729251, 32
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
30 427910, 08 2139, 55 11958, 92 14098, 47 415951, 16

Justification (les formules) :


Chapitre 3 Khalid Benmlih 26

⋆ 1ère ligne : I1 = iS0 ; M1 = a − I1 et S1 = S0 − M1 .


⋆ 2e ligne : I2 = iS1 ; M2 = a − I2 et S2 = S1 − M2 .
⋆ 30e ligne : On sait, selon la proposition 1, que lorsque les annuités sont constantes, les
amortissements sont en suite géométrique de raison q = (1 + i). Donc, M30 = M1 (1 + i)30−1 ;
I30
I30 = a − M30 ; S29 = et S30 = S29 − M30 . (On pouvait aussi commencer par calculer
i
1 − (1 + i)−(62−29)
S29 = a · , puis continuer similairement à la ligne 2).
i

2. On sait qu’en cas de remboursement par annuits constantes, on a :

1 − (1, 005)−(62−40)
S40 = a · = 293 023, 43 DH
0, 005

3. Remboursement par amortissements constants

Ici on a Mk = M, ∀k ∈ {1, · · · , n}.

PROPOSITION 2. — Lorsque les amortissements sont constants, on a :


1) S0 = nM et plus généralement Sk = S0 − kM = (n − k)M, ∀k ∈ {0, · · · , n} ;
2) La première annuité : a1 = M1 (1 + in) ;
3) Les autres annuités : ak+1 = ak − iM ∀k. Cela signifie que les annuités sont en suite
arithmétrique de raison r = −iM et de 1er terme a1 . Par conséquent : ak = a1 + (k −
1)r, ∀k ∈ {1, · · · , n} où r = −iM .

Exemple : Un emprunt ordinaire de 612 000 DH est contracté contre 36 versements trimestriels,
au taux de 8% par an. Sachant que le remboursement a lieu par amortissements constants, dresser
les 1ère, 2e et 15e lignes du tableau d’amortissement.

0, 08
Réponse On a S0 = 612000, n = 36, i = = 0, 02 et Mk = M .
4
612000
Selon la relation S0 = nM , on obtient M = = 17000.
36
Chapitre 3 Emprunts indivis 27

k Sk−1 Ik Mk ak Sk
1 612000 12240 17000 29240 595000
2 595000 11900 17000 28900 578000
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
15 374000 7480 17000 24480 357000

Justification (les formules) :


⋆ 1ère ligne : I1 = iS0 ; a1 = I1 + M et S1 = S0 − M1 .
⋆ 2e ligne : I2 = iS1 ; a2 = I2 + M et S2 = S1 − M2 .
⋆ 15e ligne : On sait, d’après la proposition 2, que lorsque les amortissements sont con-
stants, les annuités sont en suite arithmétrique de raison r = −iM = −340. Donc, a15 =
I15
a1 + (15 − 1)r ; I15 = a15 − M ; S14 = et S15 = S14 − M . (On pouvait aussi commencer par
i
calculer S14 = (36 − 14)M , puis continuer similairement à la ligne 2).

• En bref, à retenir :

- Remb. in fine ⇒ Mk = 0 (∀ 1 ≤ k ≤ n − 1) et Mn = S0

- Remb. par annuités constantes ⇒ (Mk )k suite géométrique de raison q = (1 + i)

- Remb. par amortissements const. ⇒ (ak )k suite arithmétique de raison r = −iM

REMARQUE. — Lorsque le taux d’intérêt annoncé est un taux annuel alors que la fréquence
de remboursement est une fraction d’année (le mois, le trimestre, · · ·), les sociétés de crédit
utilisent souvent un taux périodique proportionnel.

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