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Analyse sur l’adhésion de la RDC dans East African Community 

:
Opportunités et Menaces
(Kinshasa, le 10 Septembre 2022)

1. Introduction

La République Démocratique du Congo a adhéré à East Africa Community et déposé


les outils de ratification au mois de juillet 2022, rendant ainsi la RDC membre effectif
de la communauté. Au niveau interne, il se pose encore des questions autour des
enjeux de l’intégration de la RDC dans le EAC par les acteurs de la Société civile et
les opérateurs économiques.
Ces questions soulèvent des préoccupations pertinentes sur les challenges et les
opportunités de l’entrée de la RDC dans l’EAC pour les opérateurs économiques de
la RDC mais aussi à toute la communauté. Il s’avère clairement que cette intégration
n’a pas été précédée d’une consultation préalable interne.
Jusque maintenant, le commun des citoyens congolais attendent se rassurer des
contours des enjeux de cette intégration afin d’envisager les mécanismes existants
pour en tirer bénéfice.

2. Position de la RDC

De par sa situation géographique, la RDC est le seul pays en Afrique qui partage ses
partenaires avec 9 autres Etats voisins 
Cet immense territoire est à la fois un atout au plan externe et un handicap au plan
interne. Comme atout, la RDC a l’avantage précisément d’être au cœur de l’Afrique
et donc à la croisée de plusieurs influences et possibilités de rayonnement vers
différentes régions du continent.
Comme handicap, le pays est un espace écarté entre trois ensembles économiques
non intégrés entre eux mais adossés à des mouvances d’échanges extérieures
( SADEC, EAC, CEAC).
East African Community s’est transformée en Union douanière en Janvier 2005 et se
trouve à l’étape du Marché Commun qui permet la libre circulation des capitaux ainsi
que le droit d’établissement.

Par Mr Patient BASHOMBE MATABISHI de la Société civile de la RDC


La RDC est un Immense territoire au cœur de l’Afrique qui lui donne la possibilité
d’être le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière comme passage obligé de
l’intégration et de la renaissance africaine ;
Volume important de sa solution avec plus de 105 millions d’habitants qui fait d’elle
le plus vaste marché susceptible d’attirer les investissements dans la région ;
Ressources naturelles immenses attirent les investisseurs et la convoitise de tout
bord .

3. Quelles Opportunités offre l’East African Community à la RDC ?

- Possibilité d’accroitre les échanges avec l’EAC par la libre circulation et l’accès aux
ports de MOMBASSA et de DAR-ES-SALAM.
- Possibilité d’attirer les investisseurs de l’Afrique de l’Est ;
- Possibilité pour les entreprises congolaises de fusionner avec leurs homologues de
l’EAC ;
- Possibilité de promouvoir la paix et la croissance à travers la promotion du
commerce et de l’investissement ;
- Possibilité de promouvoir la diversification de l’économie congolaise ;

Ces opportunités risquent d’être limitées par le Déficit infrastructurel en RDC sur le
plan de Transport, de l’Energie, de la Télécommunication, et le manque de
production en quantité industrielle, On ne produit presque pas.
L’Inexistence d’un marché unique qui ne favorise pas le commerce à l’intérieur de la
RDC  et la Persistance des obstacles tarifaires et procédures douanières ennuyeuses
etc sont des faiblesses supplémentaires.

4. Quelles Menaces représente l’East African Community par rapport à la


RDC ?
La menace majeure d’intégration optimale de la RDC à l’EAC demeure la guerre à
l’Est qui implique les groupes d’armés étrangers et nationaux, ainsi que les Etats
voisins et les sociétés multinationales. Le dernier rapport du Groupe d’experts de
l’ONU est éloquent a ce sujet.

L’enjeu de l’intégration de la RDC à l’EAC devrait être la croissance économique à


travers la promotion de la paix, du commerce et de l’investissement.
Malheureusement, au lendemain de cette adhésion, il s’est remarqué clairement que
certains membres de la Communauté des États d'Afrique de l'Est notamment le

Par Mr Patient BASHOMBE MATABISHI de la Société civile de la RDC


Rwanda s’activent pour déstabiliser et faire la guerre contre la République
démocratique du Congo. Ce qui pose le défi du développement des infrastructures, de
l’amélioration du climat des Affaires et du renforcement des forces de défense et de
sécurité.

5. Puisque nous y sommes déjà, QUE FAIRE ?

Il nous semble opportun de peaufiner urgemment les stratégies internes susceptibles


d’assurer une intégration plus rationnelle et résiliente, celle qui permette aux
opérateurs économiques et peuple congolais de tirer bénéfices de cette intégration sur
le plan Sécuritaire, économique et la coopération socioculturelle.

Il faudra alors :
➢ Vulgariser les accords par toutes les parties prenantes et Sensibiliser la
population à vivre ensemble,
➢ Amener la Communauté à condamner les auteurs de l’insécurité dans la région,
➢ Développer les infrastructures de base notamment en matière de tourisme, de
transport et de communication pour assurer une intégration interne,
➢ Mettre en place les institutions financières appropriées (banques
d’investissements) pour accompagner l’intégration,
➢ Préconiser l’harmonisation normative en vue de la certification des produits
congolais d’exportation,
➢ Inciter la Banque Centrale ainsi que les institutions financières à pratiquer des
taux d’intérêt modérés (attractifs),
➢ Adapter le cadre juridique interne en matière de NTIC et du numérique
➢ Instaurer une fiscalité et une parafiscalité incitatives pour un climat des affaires
assaini et la compétitivité des produits congolais,
➢ Renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption par la fusion des trois
régies financières et une bonne administration de la justice…

Sur le plan régional, la RDC devra réadapter sa politique en négociant en position de


force et non de faiblesse dans la suite de la mise en œuvre de son intégration. Il faut
qu’Elle affirme sa grandeur.
S’agissant des organes administratifs, judiciaires et législatifs de l’Esat African
Community qui doivent accueillir les représentants congolais pour garantir les

Par Mr Patient BASHOMBE MATABISHI de la Société civile de la RDC


intérêts de la RDC, le pays devra quitter la naïveté et défendre son territoire et ses
citoyens quoi qu’il en coute.

Sur le plan sécuritaire, la RDC devrait être conscient en faisant la part entre ses alliés
stratégiques au sein la Communauté tels le Burundi, la Tanzanie, dans une certaine
mesure le Kenya et le Sud Soudan. Aussi, elle doit envisager des attitudes
particulières envers les autres pays suspects ou agresseurs. Quoi qu’il en soit, il est
possible de construire la paix par l’économie dans l’approche BUSINESS FOR
PEACE.
Chaque année, la RDC devrait évaluer les avantages ou les désavantages de cette
intégration. Au bout de 3 ou 5 ans, la RDC devrait de décider de son retrait ou de son
maintient définitif de la communauté.

6.Conclusion

En conclusion, il nous semble que si les opérateurs économiques congolais ne se


mettent pas à niveau par rapport à ce nouveau contexte, nombreux risquent de
disparaître devant cette ruée des capitaux, des productions et d’investissements
gigantesques de la région à la conquête des débouchés en RDC. Ils doivent savoir
qu’est ce qu’ils veulent réellement, travailler sur leur résilience et définir des
possibilités d’ouvertures et de coopération économiques. Les autorités congolaises à
leur niveau, doivent quitter l’inattention en anticipant par la définition des
programmes et politiques de protection des opérateurs congolais devant les
investissements étrangers.

Par Mr Patient BASHOMBE MATABISHI


Coordonnateur Nationale de la Plate forme
de la Société civile DYCOD -RDC
Mail : maitre.bashombe@gmail.com
Tel : +243 812929999

Par Mr Patient BASHOMBE MATABISHI de la Société civile de la RDC

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