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République Algérienne Démocratique populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de recherche scientifique

Université Chikh El Arbi Tebessi

Département de l’architecture

Première année licence

Les axes romains (decumanus


maximus ,cardo maximus)

Réalisé par : Encadré par :

MOKHNACHI Aya Dr.TOUMI Fahmi


Introdction :
L'Empire romain était vaste et complexe, et il y avait plusieurs axes importants qui ont
façonné son développement et son expansion. Voici quelques-uns des principaux axes
romains :
Decumanus maximus :
Etymologie
L'origine du mot decumanus est probablement en rapport avec le nombre dix (decem en latin),
sans que l'on puisse être certain de la raison de cette dérivation1.
Une explication habituelle est que le decumanus forme avec le cardo un X, qui est la figure
du chiffre 10 en latin. C'est l'explication donnée par les Gromatici veteres (voir articles Cardo
maximus et Arpenteur romain).
Caractéristique
Le decumanus était souvent plus large et plus important que les autres voies, et il était
généralement bordé de bâtiments importants tels que des temples, des marchés et des forums.
Il était souvent pavé et pouvait être utilisé pour les défilés militaires, les processions
religieuses et autres événements publics. Le decumanus et le cardo ont été utilisés dans la
plupart des villes romaines, ainsi que dans les colonies et les forts romains. Ils étaient conçus
pour faciliter la circulation et la communication dans la ville, ainsi que pour symboliser la
puissance et l'organisation de l'Empire romain.En centuriation romaine, un decumanus est une
voie orientée d'est en ouest, dans une ville, un camp ou une colonie romaines.
Le decumanus principal est le decumanus maximus, qui relie normalement la Porta
Praetoria (la plus proche de l'ennemi dans un camp romain) à la porta decumana (la plus
éloignée).
Suivant un plan hippodamien, le decumanus maximus et l'axe qui lui est perpendiculaire,
le cardo maximus, sont les axes principaux qui structurent tout camp romain et, en principe,
toute fondation de colonie romaine. Ce schéma d'urbanisation, qui se diffuse dans tout
l'Empire romain, trouverait son origine dans les rites du bornage étrusque2,3. En pratique,
l'orientation selon les points cardinaux pouvait être plus ou moins exacte, l'orthogonalité des
axes étant plus systématiquement respectée.
Le forum, cœur de la vie économique de la ville, est normalement situé à l'intersection
du cardo maximus et du decumanus maximus (la groma), ou à proximité immédiate.

1. Pierre Grimal, Les Villes romaines, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? »


(no 657), 1990, 7e éd. (1re éd. 1954) (ISBN 2-13-043368-5), p. 18.
2.  [PDF] Dominique Briquel, « Rome comme ville étrusque » [archive], Université de Caen, 2004.
Exemple :

 Croatie : Split : le palais de Dioclétien répond au système urbanistique romain,


le decumanus maximus reliant la porte d'Argent à l'ouest à la porte de Fer à l'est4.
 Espagne : Barcino (Barcelone) : le decumanus maximus débutait à la porte romaine en
face de l'actuelle Plaça Nova5.
 France : Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) : le decumanus a été identifié sous la place de
l'Archevêché.
o Augustodurum (Bayeux) : le decumanus maximus correspond à l'actuelle Grand-rue.
o Burdigala (Bordeaux) : le decumanus correspond aux actuelles rues de la Porte-
Dijeaux et Saint-Rémi ; son extrémité occidentale est marquée par la porte Dijeaux.
o Lutèce (Paris) : bien que le tracé ne soit pas très net, le decumanus correspondrait à
l'actuelle rue Soufflot.
o Metz : le decumanus correspond à l'actuelle en Fournirue.
o Nice : le decumanus du site de Cemenelum est visible sur les vestiges mis au jour sur
la colline de Cimiez.
o Orléans : le decumanus correspond à l'axe formé par la rue de Bourgogne.
o Poitiers : la Grand'rue suit le tracé du decumanus gallo-romain.
o Reims : le decumanus correspond à l'axe formé par la rue de Vesle (en passant par
l'avenue Jean-Jaurès, la place Cérès et la place Royale).
o Strasbourg : le decumanus correspond aux rues des Hallebardes et des Juifs6.
o Toulouse : le decumanus correspond à un axe parallèle à l'actuelle rue de
Metz passant par la rue de la Croix Baragnon.
 Italie : Aoste : le decumanus correspond à l'axe formé par la via Porta Pretoria, la via
Jean-Baptiste de Tillier et la via Édouard Aubert.
o Naples : le decumanus maximus est l'un des axes urbains qui traverse, depuis l'époque
gréco-romaine, le centre historique.
 Jordanie :
o Gadara (Umm Qeis) : le decumanus est toujours existant sur environ un kilomètre7.
 Syrie :
o Damas : la via Recta s'étend sur 1 500 m et relie les portes est et ouest.
o Palmyre : le decumanus maximus.
 Liban :
o Beyrouth : la rue Weygand, orientée d'est en ouest, suit toujours l'ancien decumanus
maximus7.
3.  Brice Gruet, La Rue à Rome, miroir de la ville. Entre l'émotion et la norme, Paris, Presses Paris
Sorbonne, 2006, 557 p. (ISBN 2-84050-416-2, lire en ligne [archive]).

4.  (en) C. M. Hogan, « Diocletian's Palace » [archive], The Megalithic Portal.

5.  (en) William E. Mierse, Temples and Towns in Roman Iberia : the social and architectural dynamics of
sanctuary designs from the third century B.C. to the third century A.D., Berkeley (Calif.), University of
California Press, 1999, 346 p. (ISBN 0-520-20377-1).

6.  « Histoire de Strasbourg : quand Strasbourg était Argentorate » [archive], B&S Éditions.

7.  Revenir plus haut en :a et b (en) Ivan Mannheim, Syria & Lebanon Handbook : The Travel Guide, Footprint Travel
Guides, 2000, 404 p. (ISBN 1-900949-69-5)
Cardo maximus
Le cardo maximus est la voie d'axe nord-sud la plus importante d'une ville romaine (des
termes latins cardo pour « pivot » ou « gond de porte », employé en termes d'orientation
géographique pour désigner l’axe nord-sud autour duquel semble pivoter la voûte
céleste1 et maximus pour « le plus grand » : superlatif de magnus). Dans la centuriation
romaine, le cardo maximus était l'axe nord-sud qui structurait la cité dès sa création. Ensuite,
le cardo était une des voies principales au cœur de la vie économique et sociale de la ville. À
la croisée du cardo et du decumanus (axe est-ouest) d'une cité, on trouvait généralement
le forum.
À noter que dans l'expression « points cardinaux », l'adjectif « cardinal » provient
étymologiquement du mot cardo, avec toujours cette notion de pivo
Cardo de jérusalem :
Un exemple de cardo est celui de l'antique Jérusalem. Après la répression de la révolte juive
de 70 par les troupes de Titus, l'empereur Hadrien entreprit la reconstruction de Jérusalem sur
le modèle romain en la renommant Ælia Capitolina, et les nouveaux plans de la ville
incorporaient un cardo avec colonnades allant du nord au sud. Ce cardo fait encore
aujourd'hui partie de la ville de Jérusalem. La partie sud, byzantine, a été restaurée après
la guerre des Six Jours.
La mosaïque de Madaba, plus vieille représentation cartographique de la Terre sainte et en
particulier de Jérusalem, donne une représentation schématique de la ville, vue du ciel, les
bâtiments couchés sur le flanc afin de présenter leur façade, avec pour axe le cardo.
Cardo de vlobilis :
La ville de Volubilis se situant en hauteur, le cardo n'était pas aussi droit et perpendiculaire au
decumanus que les habituels. Il tournait légèrement en courbe.
Cardo de besançon :
Le cardo maximus de Vesontio correspond à l'actuelle Grande Rue de Besançon. Cette
antique voie romaine qui reliait Rome à Langres via Milan, Orbe et Pontarlier, descendait de
la colline du mont Saint-Étienne, traversait la porte Noire, arc de triomphe érigé en l'honneur
de Marc Aurèle et débouchait sur le vieux pont romain de Battant. Un cardo secondaire se
trouvait au niveau de l'actuelle rue des Granges. Perpendiculairement au cardo maximus, le
decumanus de Besançon correspondait aux actuelles rues de la Préfecture et Bersot. Au
carrefour du cardo maximus et du decumanus se trouvait le forum.
Cardo de bordeaux :
Créé en 52 av. J.-C., le cardo de Burdigala est formé par la longue rue Sainte-Catherine.
Le decumanus est constitué par les rues Porte-Dijeaux et Saint-Rémi.
Cardo de  Augustonemetum (Clermont-Ferrand):
Le cardo maximus de Augustonemetum (Clermont-Ferrand) correspond aux rues Rabanesse,
Vercingétorix et Ballainvilliers9.
Cardo de Metz :
Le cardo maximus de Divodurum Mediomatricorum était la via Scarponensis (qui a laissé son
nom à la rue Serpenoise), voie menant à Scarponne (Dieulouard), au nord de Nancy.
Cet axe romain nord-sud correspond aux actuelles rues des Trinitaires, Taison, rue
Serpenoise, avenue Robert-Schumann, avenue du Général-Leclerc, rue de Verdun, etc.
Cardo de paris :
Le cardo maximus de Paris, ou plus exactement de Lutèce, était l'axe nord-sud qui descendait
la pente sud de la montagne Sainte-Geneviève (mons Lucotitius) par l'actuelle rue Saint-
Jacques. Il était bordé d'une série de bâtiments antiques étagés parmi lesquels, au bas de la
colline, les thermes de Cluny. Le cardo maximus franchissait ensuite une première fois
la Seine par le Petit-Pont, traversait l'île de la Cité par la rue de la Cité, puis enjambait une
seconde fois le fleuve par le pont Notre-Dame, pour emprunter un double cardo constitué par
la rue Saint-Martin.
L'autre cardo de Paris est celui correspondant au boulevard Saint-Michel, sur la rive gauche,
et la rue Saint-Denis, sur la rive droite.
Un troisième cardo sur la rive gauche suivait la rue Valette.
Au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, ces deux premiers cardo encadraient le
bâtiment central de la Lutèce romaine : le forum10.
Cardo de Reims :
Le cardo de la ville gallo-romaine de Reims passait par ce qui est grossièrement aujourd'hui
l'axe formé par l'avenue de Laon jusqu'à Saint-Remi, il reliait la porte de Mars avec la porte
Bazée (rue de l'Université).
Au XVIIIe siècle, la construction de la place Royale à la croisée des deux axes romains
(cardo et decumanus) a engendré un glissement du cardo. Aujourd'hui, il est donc divisé en
deux parties, la première est toujours formée par l'avenue de Laon jusqu'à la place Royale, et
la deuxième par la rue Chanzy et la rue Gambetta.
Cardo de Toulouse :Le cardo maximus11 de Toulouse est une voie qui traverse la ville de la
porte nord, la Porterie retrouvée sous la place du Capitole, par les rues Saint-Rome, des
Changes, des Filatiers et Pharaon pour aboutir, au sud, à la place du Salin et la porte
Narbonnaise. Ce cardo est le premier axe devenu piéton à Toulouse au milieu des années
198012.

8.Pierre Grimal, Les Villes romaines, PUF, coll. « Que sais-je ? », no 657, 1954 ;


1990, 7e édition (ISBN 2130433685), p. 18.

9.↑ http://www.augustonemetum.fr/News/Info-70/La-voirie.html [archive]

10. Présentation de Lutèce sur Paris, ville antique [archive].

11. archeo-rome.com [archive].

12. « Piétonnisation du centre de Toulouse : stop ou encore ? » [archive], sur La


Dépêche [archive], 2014 (consulté le 16 février 2017).

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