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INSTITUT SUPERIEUR TECHNIQUE

ACADEMIE DES BEAUX-ARTS


KINSHASA

à l’usage des étudiants de G2 AI


NZEYIDIO KISSITA Raymond
Master en Arts Plastiques
Licencié en Sociologie et Anthropologie
Chef de Travaux

2021-2022

1
LES COURANTS ARCHITECTURAUX MEDIEVAUX

INTRODUCTION

L’histoire de l’architecture occidentale concerne la production


architecturale de civilisations occidentales de l’empire romain du 6è s. à
la fin de la période gothique vers le 12è s.

Nous focaliserons notre réflexion sur l’étude des architectures


romaine, romane et gothique qui ont marqué l’histoire de l’architecture
du monde occidental.

CHAPITRE I. ARCHITECTURE ROMAINE

1. Présentation de l’Empire romain

Fondé en 753 av. J.-C. par Romulus


et Remus, l’Empire Romain a été
une colonie grecque.
C’est au IIè siècle ap. J.-C., sous le
règne de l’Empereur Hadrien, que
l’empire atteint son extension
maximale en occupant toute la côte
méditerranéenne y compris les
côtes nord du continent africain.

Figure 1. La louve allaitant Romulus et Remus

Au Ve siècle, les provinces de l’Empire Romain d’Occident


étaient rendues dépassé par les taxes élevées pour entretenir l’armée et la
bureaucratie, aussi bien que par les pillages causés par la guerre civile et
les invasions barbares.

Le partage de l’Empire en deux zones eu lieu en 395, l’une


principalement hellénisée dominée par Constantinople, l’autre
essentiellement romanisée mais où le poids de Rome continuait de
décroître, était devenu une réalité à la fois politique et culturelle.

2
Dans un premier temps, la
politique de conciliation avec
les envahisseurs, nommés à
la tête de l’armée et de l’État,
porta ses fruits dans les deux
parties de l’Empire ; les
Barbares, de plus en plus
nombreux, étaient admis à la
cour des empereurs.

Figure 2. Carte de l'Empire romain

Le dernier empereur d’Occident, Romulus Augustule (475-476),


fut déposé par le mercenaire Odoacre, chef des Hérules, proclamé roi
d’Italie par ses troupes en 476.

L’Art romain

L’art romain se développe à Rome et dans tout l’empire du IIè


siècle av. J.-C. jusqu’au début du IVè siècle ap. J.-C. Il fallait plus de trois
siècles avant que cet art ne se dégage des arts grecs et de s’exprimer aux
travers des formes et des structures qu’il fait rayonner pendant plusieurs
siècles.

L’art romain est reproduit à travers la totalité de cet immense


empire, il regroupe une telle diversité que nous pourrions parler d’arts
romains* au pluriel.

L’art romain, dans le domaine de l’architecture, celui de la


sculpture ou des arts décoratifs, répond à des principes de base qui
n’évoluent pas sensiblement sur le plan technique au cours de son
développement stylistique.

Ainsi, à l’origine des différents domaines de la création


artistique, c’est un profond attachement à la propagande, un goût
inaliénable pour le grandiose qui, systématiquement, apparait.

3
S’il s’inspire très largement de l’art grec, à tel point qu’on a pu
parfois parler d’art gréco-romain, l’art romain cherche avant toute chose
à être utile et grandiose.

a. L’architecture romaine

L’architecture romaine affirme son identité propre à partir du


IIè siècle av. J.-C. en mettant au point la technique du blocage qui
consiste à préparer un mortier dur dans lequel sont mêlés des morceaux
des pierres. Ce matériau malléable constitue la structure de tout édifice
romain. Petit à petit, les architectes en étudient toutes les qualités
techniques.

Ainsi, le blocage permet d’élaboration et la vulgarisation des


formes de plus en plus complexes : l’arc, la voûte et enfin la coupole. Ces
trois éléments deviennent caractéristiques de l’architecture romaine.

Etant donné que l’art romain a hérité quelques éléments de la


culture grecque, en architecture particulièrement, il a ajouté aux trois
ordres architecturaux grec, deux autres ordres à savoir, l’ordre Toscane
et l’ordre Composite.

Figure 4. Schéma d'une arcade romaine Figure 3. Construction d'une arcade

4
Figure 5 . Basilique Ste Sophie avec ses arcades et sa gigantesque coupole.

L’art romain, plus que l’art grec, est à l’origine de la découverte


du monde antique à la Renaissance. La grandeur romaine, visible dans
son architecture, hante la conscience de l’Occident jusqu’à ce que l’Italie
croie la ressusciter en la transformant profondément en réalité.

Le Panthéon1, symbole de la perfection antique, s’impose comme


le modèle à surpasser. La floraison étonnante de coupoles de la Rome
classique et baroque est le somptueux écho de sa perfection inaugurale.

Figure 7. Le Panthéon d'Hadrien (118-128 ap. J;-C.) Figure 6. L'Empereur Hadrien

1
Le Panthéon, Edifice romaine à ne pas confondre avec le Parthénon qui est grec.

5
L’architecture romaine se caractérise par l’exploitation des arcs,
des couvertures en voûte et l’incorporation des sculptures et des
peintures dans des édifices religieux.

Types d’architecture

 Architecture Civile

Cette architecture répond à deux impératifs majeurs : d’une


part, un souci d’exigence pratique et, d’autre part, mêler un aspect
grandiose et monumental.

Les trois formes de l’architecture civile romaine sont :


- les thermes, sont, quant à eux, une invention typiquement
romaine. Lieu de bain et de rencontre, ils tiennent une place primordiale
dans la vie quotidienne.

Figure 8 et 9. Les thermes romains

- le théâtre, issu du concept grec de gradins appuyé sur


une colline

6
- l’amphithéâtre, invention
proprement romaine, est
conçu peu avant le début de
notre ère, pour des jeux du
cirque et les combats de
gladiateurs.

Figure 9. Le Colisée de Rome. 72-80 ap. J.-C.

 Architecture domestique

Cette architecture, luxueusement décorée, témoigne d’un art de


vivre très raffiné. Ces maisons, reprenant le schéma des habitations de la
Grèce hellénistique2 s’organisent autour d’un atrium et d’un péristyle.

 Architecture religieuse

Dans l’empire romain, l’architecture religieuse représente non


seulement la puissance du Dieu mais aussi, à partir d’Auguste, celle de
l’Empereur. D’ailleurs, bien souvent consacré au culte de l’empereur
divinisé, le temple est érigé sur un haut podium qui lui assure une
position dominante. Sa décoration, sobre à l’extérieur, est
particulièrement luxuriante à l’intérieur.

Figure 10. Basilique St Marc, Venise Figure 11. Basilique St Vital, Italie

2
Hellénistique : Période de la civilisation grecque qui va de la mort d’Alexandre à la conquête romaine,
et Hellénique ce qui est relatif à la Grèce.

7
Au IIè siècle ap. J.-C., les
innovations architecturales
réalisées dans le domaine civil,
gagnent l’architecture
religieuse qui adopte des
formes plus originales. On
voit alors apparaitre des
temples circulaires sous
coupole, dont le Panthéon
d’Hadrien.

Figure 12. Intérieur du Panthéon d'Hadrien

Déjà à l’époque de l’Empereur Constantin, la colonne qui était un


élément fondamental dans l’architecture romaine encore sous l’influence grecque,
perd son importance chez les romains et finit par y être réduite à une fonction
purement décorative.

Il y a encore à émettre des jugements contrasté sur l’architecture d’une


période où les romains, en contact avec la culture grecque n’ont toujours pas réussi à
l’assimiler selon leur génie propre. Cela reste encore perceptible dans les vestiges de
cette transition culturelle.

Questionnaires

1. Parlez brièvement de caractéristiques de l’architecture romaine ?


2. Quels sont les différents types d’architecture dans l’empire romain ?
3. Quels sont les édifices emblématiques de l’empire romain ?

8
CHAPITRE II. ART BYZANTIN

Dans ce chapitre, il est question de faire un survol sur les


réalisations artistiques de l’empire byzantin sous l’empereur Constantin.

Il s’agit de la production artistique et architecturale qui


concerne l’Empire Romain d’Orient dont la capitale était l’ancienne ville
de Byzance devenue Constantinople, du nom de l’empereur romain
Constantin en 330 ap. J.-C.

Naissance de l’Empire Byzantin (476-1453)

Empire Byzantin ou Empire Romain


d’Orient, empire médiéval chrétien,
correspondant à la partie orientale de
l’antique Empire romain disparu au Ve
siècle. Il s’est développé depuis sa
capitale, Constantinople (aujourd’hui
Istanbul, en Turquie), qui est tombée
sous le joug ottoman le 29 mai 1453.

En 330 ap. J.-C. l’empereur Constantin


(Fig. Ci-contre) avait choisi pour établir
sa nouvelle capitale, le site de
Constantinople (Byzance) pour sa
situation géographique très favorable,

passage obligé de la mer Noire à la mer Egée et sa position clef aux


confins des mondes occidental et oriental.

Point de rencontre de trois grandes civilisations à savoir


grecque, romaine et orientale, l’empire byzantin est un creuset culturel
particulièrement fécond et original.

En outre, sa position centrale assure la richesse de l’empire, qui


se trouve à la croisée des routes commerciales du monde méditerrané.

9
Cependant, la splendeur de
Constantinople fait d’elle un objet
de convoitise.
Aussi, s’il est le point de
convergence de toutes les voies de
commerce, l’empire byzantin est
aussi le point de convergence des
toutes les tentatives d’expansion des
civilisations voisines notamment
arabe au sud, latine à l’ouest,
bulgare au nord et perse à l’est.

a. Caractères généraux de son art et de son architecture

Bien que la conquête turque ait fait de ravages considérables


dans Constantinople au XVè s., il a subsisté suffisamment des témoins de
l’art byzantin qui nous permettraient de le connaitre et de l’apprécier.
L’art et l’architecture byzantins se sont plus développés pour
rendre gloire à l’empereur et à l’Eglise chrétienne d’Orient (Orthodoxe)3.
En général, l’art et l’architecture byzantin sont dominés par
l’expression de la grandeur la qualité sacrée et solennelle des icônes dont
l’origine artistique remonte à la Mésopotamie et à l’Egypte depuis le
IIIème siècle ap. J.-C.
L’art sacré était davantage rattaché aux rites de l’ancien empire
d’orient, et visibles dans les fresques chrétiennes des premiers
monastères de la Haute Egypte.
L’art byzantin est resté longtemps rattaché à la culture grecque
qu’il continua à garder comme source d’inspiration. Toutefois,
l’expression classique fut abandonnée au profit du caractère
transcendantal de la foi orthodoxe.

3
RELIGION Qui professe l'orthodoxie.
Qui est conforme au dogme, à la doctrine d'une religion par opposition à hérétique.
Églises orthodoxes : Églises chrétiennes orientales, séparées de Rome depuis 1054, mais restées fidèles
à la doctrine définie par le concile de Chalcédoine (451).
Complément encyclopédique
Rassemblées sous la primauté d'honneur du patriarche œcuménique de Constantinople, les Églises
orthodoxes comprennent notamment les trois anciens patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche et de
Jérusalem, les patriarcats plus récents de Géorgie, de Bulgarie, de Serbie, de Russie et de Roumanie,
ainsi que les Églises autocéphales de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de la République
tchèque et de Slovaquie.

10
L’art Paléochrétien des IIIè et IVè s. s’était contenté de
reprendre le style et les formes du paganisme classique dont la plus
typique avait une présence physique tangible.
Avec le succès du christianisme, les artistes s’efforcent de faire
allusion au caractère spirituel des saints.

L’âge d’or de l’art et de l’architecture


byzantins du Vè siècle de post-antique
correspondit avec la souveraineté de
Justinien (527-565) (Fig. ci-contre)
bâtisseur et protecteur des arts.
Les activités artistiques ont été
dérangées par les mouvements
iconoclastes intervenus entre 726-843)
qui a eu comme conséquences la
destruction des œuvres d’art
figuratives et la réduction du contenu
permis aux formes ornementales ou
aux symboles comme la croix etc.

Le pillage de Constantinople par les croisades franques en 1024


était peut-être un coup plus grave, mais il a était suivi d’une éclosion en
retard impressionnante de l’art byzantin.
Pour plus de mille ans, jusqu’à la conquête de Constantinople
par les turcs en 1453 ap. J.-C. l’art byzantin a maintenu une position très
conservatrice, les phases principale de son développement surgissent
d’un fond marqué par un attachement aux principes classiques.

Son architecture

L’architecture byzantine a pour berceau l’empire byzantin et il


est d’usage de réserver ce terme aux monuments élevés à partir du règne
de Justinien.

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Ce style s’est diffusé en
Europe méditerranéenne comme
la Grèce (Thessalonique), Italie
(Ravenne et Venise), Sicile
(Monreale et Cefallu) et a inspiré
les réalisations en Europe
occidentale. Les premiers
monuments de l’Islam en ont
également reçus son influence.

Fig. 1. Basilique Ste Sophie Fig. 2. Coupe de la Basilique

Le monument inaugural est la basilique Ste Sophie à


Constantinople, qui est à la fois l’archétype du style byzantin et sa plus
prestigieuse réalisation.
Ste Sophie du grec Hagia Sophia qui signifie « sagesse divine »
est une ancienne église chrétienne de Constantinople du VIè s. devenue
une mosquée au XVè s. sous l’influence du Sultan Mehemed II.
Elle est construite en 532 ap. J-C. sur la péninsule historique
d’Istanbul puis détruite à deux reprises par des incendies.
Depuis 1935, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée. Son
esplanade est à la mesure de la célébrité de Byzance. Cette basilique fut
dédiée au Christ, sagesse de Dieu » selon la tradition théologique
chrétienne.

12
Fig.2 et3. Plans de la Basilique Sainte Sophie

Rebâtie sur les cendres de la basilique, Ste Sophie fut


inaugurée après moins de six années de chantier en 537 ap. J.-C. par
l’empereur Justinien qui la consacra à la sagesse divine.
Pour habiller les murs et dresser les colonnes, Justinien fit venir
des provinces de l’Empire une grande variété de marbres dont les
marbres blancs de Marmara, le marbre vert de l’ile d’Eubée, le marbre
rose des carrières de Synnada et le marbre jaune d’Afrique.
Le vaste chantier fut confié à deux architectes grecs : Anthémius
de Tralles et Isidore de Milet, celui-ci dirigea en son temps l’Académie
Platonicienne d’Athènes, vont se baser sur les principes orientaux de la
construction.
Ils s’inspirèrent également du Panthéon romain et de l’art
chrétien primitifs de l’Occident.
Certaines colonnes et ornements furent récupérés dans les
temples de Diane à Ephèse, d’Athènes et d’Osiris en Egypte.
Dans une architecture unique, Ste Sophie a servi de source
d’inspiration pour les mosquées Ottomanes et elle est toujours le
symbole de l’islam triomphant.
La nef de 70 m de côté est coiffée de la plus grande coupole du
monde. La face interne de l’immense coupole centrale de plus de 30 m de
diamètre, comporte 40 nervures maçonnées et décorées de motifs
géométriques.

13
Sur la circonférence, une couronne des
40 fenêtres renforce l’effet aérien de
cette structure qui semble flotter au-
dessus de la salle de prière. Une
calligraphie en or sur fond noir
entoure un soleil figuré au centre. Ce
sont deux demi-coupoles qui
soutiennent la coupole principale. Le
bâtiment fait 56 m de haut.

Figure 13. Coupole de la Basilique Ste Sophie et ses


40 fenêtres.

Ste Sophie est transformée en mosquée dès la prise de la ville


par les Ottomans (turcs) en 1453. Les mosaïques sont ensuite recouvertes
d’une couche de peinture. Les turcs transformèrent la basilique en
mosquée et lui ajoutèrent minarets, fontaines et autres mausolées.
Elle possède aussi un mihrab4 couvert de magnifique faïence
et quatre immenses panneaux ronds en peau de chameau sur laquelle est
calligraphiée en lettre d’or arabes les noms sacrés des quatre premiers
successeurs de Mahomet : Abu Bakr, Umar, Othman et Ali.
Dans l’architecture byzantine, les chapiteaux portent des motifs
sur les faces qui sont des véritables dentelles ciselées dans le marbre
blancs. Ce type de chapiteau se retrouve dans tout le bassin
méditerranéen et témoigne de l’influence de Constantinople.
Ste Sophie a été restaurée au XIXè siècle, et en 1935, elle fut
transformée en musée pour constituer plus tard, la 8è merveille du
monde. Tout récemment en 2020, le président Erdogan de Turquis l’a
inaugurée dans sa nouvelle configuration de mosquée.
L’architecture byzantine est caractérisée par les coupoles sur
pendentifs en briques. Les extérieurs sont enduits sobrement, alors que
les intérieurs sont décorés des mosaïques aux couleurs vives et des
lambris des panneaux de marqueterie de marbre.

4 Niche de prière indiquant la direction de la Mecque

14
Le triomphe du christianisme et de l’église oriente cette
architecture au service de l’Eglise. C’est une architecture
purement théologienne.

Il est également un art impérial, cela rentre dans son caractère


religieux, car l’empereur souverain oriental depuis Constantin, est
considéré comme une incarnation de la divinité, son représentant sur la
terre.
Le goût du décor, la passion de l’ornement, remplacent la
recherche de la forme. Pour l’art grec, un objet pouvait être beau par sa
forme seule, il serait laid si sa forme n’était pas harmonieuse.

Ce sens manque absolument à l’architecte byzantin qui


recherche avant tout le luxe et l’aspect décoratif.
On résume tous ces divers caractères en disant que l’art
byzantin est l’art chrétien d’orient car il commence avec le triomphe de
l’Eglise au IV è siècle.

Figure 15.Mausolée de Galla Placidia


Figure 14.Monastère de St Naum (Grèce)

Questionnaire
1. Résumer l’historique et la description de la basilique Ste Sophie ?
2. Comment l’art paléochrétien est-il devenu l’art de l’empire byzantin ?
3. Présenter en quelques mots, les caractéristiques de l’art byzantin ?

15
CHAPITRE III. LES ARTS ROMAN ET GOTHIQUE

Dans ce chapitre nous allons parler des arts romans et gothique


pour autant que les arts de ces deux civilisations présentent les mêmes
caractéristiques dans lesquelles nous pouvons percevoir une petite
nuance qui fait leur différence, et du fait l’art gothique est une émanation
de l’art roman.

1. Art roman
Généralités

L’art roman5 signifie l’art réalisé pendant la période qui s‘étend


du début du Xe siècle jusqu’à la seconde moitié du XIIe siècle, entre l’art
préroman et l’art gothique. Il a été évoqué par l’archéologue français
Charles de Gerville en 1818 et a commencé à être utilisé dans l’usage
courant à partir de 1835.

Il concerne l’architecture des édifices religieux (Eglises,


cathédrale, abbayes etc.) avec des sculptures associées (statues colonnes
et chapiteaux), les vitraux, les peintures (fresques illustrations des livres
et parchemins), et les mosaïques.

La principale caractéristique de l’art roman, précurseur de l’art


gothique est que toute sa créativité et son originalité ont reçu l’influence
de la religion chrétienne.

On reconnait essentiellement le style roman par sa forme


extérieure massive, la présence des voutes en pierre, la forme arrondie
des ouvertures (arcs), des édifices en hauteur, des clochers carrés ou
polygonaux, la présence des nombreuses sculptures incorporées.

5Le terme roman se dit des langues dérivées du latin vulgaire (catalan, espagnol, français, italien, portugais,
occitan, roumain, sarde, etc.).

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a. Principales périodes de l’art roman

Premier âge roman

Cette appellation désigne l’ensemble des expériences et


réalisations nouvelles qui s’effectuent dès la fin du XIe siècle dans le
reste de l’Orient.

L’architecture

Le premier art roman débute en Lombardie et s’étend aux


régions voisines. Le foyer de la première architecture romane se situe
dans la partie méridionale (sud) de l’ancien empire carolingien de l’Italie
du nord et la partie septentrionale (nord) de l’Espagne en passant par le
sud de la France.

Les édifices du premier art roman présentent un plan simple


(une à trois nefs terminées par une abside) qui tends à se compliquer au
cours du XIe siècle.

Son domaine d’expression est essentiellement religieux avec


notamment l’adoption du plan basilical pour les églises (Fig.1)

Fig. 1 Plan basilical des églises romanes Fig.2. Cathédrale impériale de Spire
1027-1106

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Qu’il s’agisse de grandes églises, de cathédrales monastiques ou
de sanctuaires, les plans sont très variés. Si le plan basilical orienté (croix
latine tournée vers l’Est) est le plus courant, il connaît de multiples
variations.

Le plan en croix grecque est fréquent en Italie, tandis que le


Saint Empire romain germanique, préfère les églises à nef simple,
souvent remarquablement décorées, où les trésors d’ivoire et de bronze
répondent à la richesse des décors sculptés.

Cependant, la première préoccupation des constructeurs se


porte sur le mode de couvrement. On tente de remplacer la charpente en
bois propices aux incendies par le voutement en pierres qui s’applique
alors dans la construction des églises.

Les nombreux incendies qui ravagent les édifices plus anciens


sont l’occasion d’une reconstruction mettant en pratique les progrès
réalisés dans la construction appareillée.

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Tous ces lieux se couvrent de voûtes, dont l’ampleur et la
hauteur sont alors conditionnées par le couvrement de charpente,
système hérité des basiliques antiques.

C’est précisément pour échapper aux incendies des charpentes


que différentes voûtes en pierre (voûtes d’arêtes, voûtes d’ogives, en
berceau, coupoles) sont alors créées avec leurs contrebutements.

Le second âge roman XIe – XIIe siècle

La richesse de l’Eglise rejaillie dans les multiples chantiers de


construction d’Europe.

Le départ de cette nouvelle phase commence avec la


construction en 1088 de la troisième abbatiale de Cluny (Fig. ci-dessus),
dont on dit qu’elle fut la plus grande église de la chrétienté.

19
A partir du dernier tiers du XI e siècle, l‘architecture romane
entre dans sa phase de maturité. Plusieurs générations d’architectes ont
acquis une grande maîtrise dans l’exploitation des matériaux ainsi que
dans les techniques architecturales.

Le savoir-faire des maçons et des charpentiers se transmet au


sein de confréries ou d’associations de métiers. Les cathédrales, les
basiliques ou les grands couvents devaient donner au modeste pécheur
ici-bas un avant-goût du paradis céleste.

De là, on peut comprendre l’importance de la décoration dans


les églises romanes, véritables livres de pierre participant à l’exaltation
de la foi. Les sculptures, les fresques et plus tard les vitraux s’étaient
chargés d’une vocation évangélique en faveur d’une population en
grande partie analphabète.

Les façades reçoivent en effet, une attention particulière comme


l’illustre la basilique romane Notre-Dame-la-Grande.

Fig.1. Basilique Notre Dame la Grande de Poitiers (Bâtiment du XIè siècle)

La croyance aux reliques et les progrès des pèlerinages qui


prennent, à partir du XIe siècle, une grande importance, constituent
l’autre facteur indispensable de l’expansion de l’architecture romane.

Sur les routes empruntées par les pèlerins, certaines abbayes


deviennent par conséquent des relais et d’étapes qui accueillent une
foule de plus en plus nombreuse, attirée par les reliques saintes
qu’enferment ces lieux de culte et de dévotion.

20
Les églises de pèlerinage se multipliant, il devient donc
impératif de trouver des solutions aux problèmes engendrés par la
circulation des pèlerins si nombreux.

Par conséquent, les églises de pèlerinage seront construites en


monumentalité. Ce sont des grands édifices conçus pour accueillir un
grand nombre de fidèles. Les imposantes Nefs conduisent au chœur
autour duquel on aménage un déambulatoire qui fait le tour de l’autel
qui contient les saintes reliques.

De l’autre côté, le déambulatoire s’ouvre sur les absidioles où


sont aménagées des petites chapelles dites « rayonnantes », qui
accueillent les dévotions des pèlerins.

Les façades des églises seront décorées avec beaucoup de soins,


notamment les portraits qui accueillent les fidèles. Le dessus des portes
est constitué par le tympan, un espace en demi-cercle, richement
ornementé de scènes religieuses notamment le jugement dernier.

L’architecture romane est un art particulièrement religieux dont


les constructions obéissent en majorité à des plans dit centrés ou des
plans dit basilicaux construit à la forme de la croix romane.

On y trouve les éléments suivants :

- Le Tympan, très simple sur les premiers édifices romans, cet


éléments devient de plus en plus décoré à la fois pour magnifier la
maison de Dieu et participer à l’éducation religieuse en reprenant des
scènes des livres liturgiques ;
- La Nef à plusieurs travées, avec la voute dite plein cintre, en berceau
brisée, voute d’arêtes, voute à file de coupole (coupole
hémisphérique) ;
- Un transept en général simple avec ou non des chapelles séparées, on
trouve cependant des églises sans transept dans le cas des
constructions les plus humbles ou avec deux transepts ;
- Un chœur ;
- Une abside avec des chapelles appelées également chapelle absidiales,
et une voute en cul-de-four (voute en quart sphérique) ;
- Le chevet En architecture religieuse, le chevet désigne généralement
l’extrémité du chœur d’une église du côté du maitre-autel, sanctuaire

21
de l’église, parce que dans les édifices au plan en croix latine, le
chevet correspond à la partie de la croix sur laquelle le Christ crucifié
posa sa tête.

Fig.2. Tympan abbatiale Sainte Foy de Conques

C’est l’extrémité vue de l’extérieur de l’église du côté du


maitre-autel. Il comprend l’ensemble de murs, fenêtres et toitures du
chœur, du déambulatoire s’il y en a un et, éventuellement des chapelles
rayonnantes.

Parmi les premiers chevets à


déambulatoire et à chapelles rayonnantes,
aux environs de l’an mil, figurent ceux
de la cathédrale de Clermont (Fig. ci-
contre) connue seulement par des fouilles
et ceux de St Philibert de Tournus.

Dans les deux cas, un couloir semi-


circulaire relie des chapelles de plan
carré.
- La voûte, avec la génération de la
vouûe dans la seconde moitié du XIe
siècle, les colonnes ou piliers engagées
dans le noyau de la pile composée
permettent de continuer les différents
arcs jusqu’au son.

Pour l’élévation, la pile composée implique une nouvelle


conception de l’espace, puisque la colonne montant de fond du côté du

22
haut vaisseau permet de diviser le mur en travée clairement
matérialisées.

Dans les édifices voutés, la colonne divisant la paroi en travées


correspond aux arcs doubleaux (Fig. ci-dessous) soutenant le berceau,
conférant alors à l’édifice une division cellulaire, caractériel de la
conception spatiale romane.

Une autre nouveauté dans l’architecture romane est l’adoption


d’un niveau supplémentaire entre les grandes arcades et les fenêtres
hautes. Celui-ci peut avoir uniquement un rôle décoratif, comme les

23
ouvertures sous comble et les arcatures aveugles, avec des tribunes
voûtés permettant de contrebuter la voûte du vaisseau central de la Nef.

Un de grands apports de l’architecture romane est, à


l’intersection des bras du transept et de la Nef, la croisée régulière,
limitée par quatre puissants piliers cruciformes et voûtée d’une coupole
sur trompe.

Le plus souvent, seul le chevet est voûté, alors que la Nef


demeure charpentée. C’est essentiellement dans la seconde moitié du
siècle que le voûtement s’étend à l’ensemble du monument.

Pour la Nef centrale, à part quelques expériences ou l’architecte


utilise une série des berceaux transversaux par rapport aux murs. La
solution la plus utilisée est le berceau continu, parfois épaulé par des
collatéraux qui montent pratiquement aussi haut contrebutés par des
tribunes voutés en demi-berceau.

- Pour les façades, les architectes romans continuent parfois la


tradition paléochrétienne en utilisant un simple mur écran, mais
réalisant également des nouveaux types en simplifiant les massifs
occidentaux des édifices carolingiens.
- L’un des plus fréquents est la Tour-porche ou clocher-porche,
intégré dans un corps de bâtiment, se situant à l’entrée proche du
bâtiment.
Enfin, à chaque espace correspond un type des voutes
déterminée :

- Pour la Nef centrale, les bras du transept et le déambulatoire,


voute en berceau ;
- Pour les bas-côtés, voute d’arêtes ;
- Pour les tribunes, Demi-berceau ;
- Pour les absidioles, absides et coupole sur croisé du transept, Cul-
de-four.
Extérieurement, la silhouette du monument se caractérise par
une superposition des masses que domine la tour de croisée.

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LES VITRAUX

Les plus anciens fragments connus des vitraux semblent dater


du Xe siècle. Les plus anciens personnages peints sont les cinq prophètes
du vitrail d’Augsbourg (Allemagne), datés de la fin du XIe siècle.
La cathédrale d’Augsbourg
comporte également parmi ses
plus hauts vitraux un certain
nombre d’ouvrages datés du
début du XIIe siècle. Les cinq
prophètes d’Augsbourg sont
aussi datés de la fin du XIème
siècle. Le vitrail sur la gauche
représente le prophète Daniel.

On peut constater que, même si le visage reste assez rigide, la


réalisation de l’ensemble démontre une maîtrise déjà importante.

Les couleurs utilisées simplifient grandement la lecture de


l’image. Ces sont les plus vieux vitraux monumentaux encore situés à
leur emplacement d’origine même si le vitrail représentant Moise n’est
plus un original mais un ouvrage du XVIème siècle.

D’autres exemples présentent un personnage d’Adam creusant,


et un autre de ses fils parmi les ancêtres du Christ. Adam est représenté
d’une façon hautement naturelle et vivante, tandis que le portrait de Seth
son fils, les vêtements sont utilisés à des fins plus décoratives comme
dans les meilleures sculptures sur pierres de l’époque.

Les artistes du vitrail ont été plus lents que les architectes à
changer leur style, et beaucoup de vitraux de la première partie du XIIIe
siècle peuvent être considérés comme romans.

Les plus beaux vitraux de France datent pour la plus part du XIIIe siècle.
Peu de vitraux importants du XIIe siècle sont restés intacts.
Parmi ces derniers celui de la Crucifixion de la cathédrale St
Pierre de Poitiers, composition remarquable qui s’étend sur trois étages,
le plus bas avec trèfle à quatre feuilles présente le martyr de St Pierre, le

25
plus grand central où domine la crucifixion, et le plus haut l’Ascension du
Christ dans une mandorle 6.

Le personnage du Christ crucifié


présente déjà des signes des courbes
gothiques. Ce vitrail est décrit comme
étant d’une « beauté inoubliable ».
Beaucoup de fragments détachés sont
dans des musées, et un vitrail de l’Eglise
d’Angleterre est fait à partir d’important
panneaux de vitraux français récupéré
pendant la Révolution Française.

Fig. 1. Cathédrale St Pierre de Poitiers


Vitrail de la Crucifixion

Les fonctions d’un vitrail

Clôture isolante : Dans un édifice, le vitrail a comme fonction


mécanique de clôturer les ouvertures tout en permettant à la lumière de
pénétrer. Il assure une protection contre les agents extérieurs (pluie,
vents, pollution etc.)

Fonction décorative : Il devient aussi un élément décoratif s’il


présente une composition de couleurs, de motifs au-delà de sa fonction
isolante.

Fonction iconographique : Il peut parfois décrire une scène et


raconter une histoire comme l’ont fait les premiers vitraux du Moyen âge.
La relation des couleurs et de la transparence a permis aux vitraux de

6
Gloire en forme d’amande qui entoure un Christ en majesté (voir p. 18)

26
créer une ambiance propice au recueillement grâce à la de la lumière
diffusée dans les édifices.

Le verre était faiblement flexible en ce sens qu’il pouvait être


ajouté, superposés, ou réarrangé et même réutilisé quand les églises ont
été reconstruites en style gothique.
Dates : Du Xème au XIIème siècle.

Description

L'art roman est caractérisé par : ses voûtes en berceau et par la


construction de contreforts pour arrêter la poussée. Sur les chapiteaux,
les colonnes et les tympans des portails, les artistes créent également tout
un monde de personnages inquiétants (monstres grimaçants et animaux
fantastiques), qui entretient la peur de la justice de Dieu.

L'art roman se caractérise principalement aussi par un aspect


massif des édifices et une grande sobriété des lignes architecturales de
ces derniers. Les bâtiments ont la forme d'une croix latine et les voûtes
sont en pierre au lieu d'être en bois.

Questionnaires

1. Résumez les principales périodes de l’art roman et donnez quelques


exemples des ouvrages d’architecture de chacune de ces périodes?
2. Donnez les caractéristiques de l’Architecture Romane ?

27
II. L’ART GOTHIQUE

Présentation

L’art gothique est un courant artistique qui a évolué au cours de


la période médiévale pendant environ quatre cents ans. Issu de l’art
roman dans le courant du XIIe siècle, il a évolué vers le gothique
international, au caractère plus profane, avant la renaissance.
L’art gothique est d’abord représenté par l’architecture, mais
ensuite par la sculpture, la peinture sur bois, le vitrail et l’enluminure.
Antonio Averlino, un sculpteur italien de la première
Renaissance, et Giorgio Vasari, un peintre italien du maniérisme ont
considéré l’art du moyen âge comme barbare et grossier, et ils l’ont
appelé gothique. C’est l’origine de l’expression art gothique.
Au XIIe siècle, un art nouveau nait en Il-de-France. Il s’étend
ensuite à toute l’Europe. Les artistes italiens le nommeront « gothique »,
c'est-à-dire provenant des Goths, Barbares qui avaient envahi l’Italie au
Ve siècle.
L’architecture Gothique

Les cathédrales gothiques


sont immenses et compliquées. Elles
sont recouvertes en utilisant une
nouvelle technique architecturale,
celle de la voute sur croisée d’ogive,
une voute formé de deux arcs qui se
croisent en diagonale.

Cette technique est une


caractéristique de l’architecture
gothique. Les cathédrales gothiques
sont très élevées car le poids des
pierres ne repose pas sur deux piliers
mais sur quatre.

Pour soutenir le poids des voutes sur croisée d’ogive, on a


utilisé la technique des arcs-boutants, un élément d’appui en forme de
demi arc situé à l’extérieur de l’édifice. Il repose sur un contrefort et

28
soutient le mur où s’exercent les plus fortes poussées des voutes sur
croisée d’ogive.
Les constructeurs cherchèrent à annuler le poids des ogives par
des arcboutants cachés dans la couverture de l’édifice, puis par un
support extérieur sur un contrefort.
Les arcboutants paraissent nécessaires dès la construction pour
les édifices du premier art gothique qui ont adopté une élévation à trois
niveaux.

Différences entre roman et gothique

1. L'Art Roman

29
2. L'Art Gothique

L’art qui triomphe à la fin


du 12e siècle et qui prospère jusqu’à
la Renaissance, est qualifié par les
Italiens du 16e siècle de gothique,
c’est-à-dire de barbare. L’art
gothique, issu par une lente
évolution de l’art roman, doit sa
réussite à la solution qu'il apporte au
problème de soutien de la voûte.

Description

L'art gothique se caractérise par de croisés d'ogives qui sont


deux arcs qui se croisent en ogive. Il comportait beaucoup de vitraux qui
décorent la cathédrale. Il y avait aussi des sculptures, des gargouilles et
des anges.

Le Mobilier Gothique

Plusieurs domaines artistiques au Moyen Âge, ne nous ont pas


légué que de très peu de sources pour étudier le mobilier médiéval. Si
les sources iconographiques sont relativement nombreuses pendant cette
période, les sources archéologiques font elles durement défaut
notamment pour la période allant jusqu'au XIVe siècle.

L’ornementation du
mobilier médiéval s'inspire
de l'architecture du
moment. Les coffres et
armoires de la période
romane sont décorés d'arcs
en plein cintre, tandis que
les meubles de la période
gothique affichent des
fenestrages ouvragés
(décors de fenêtres

sculptées) caractéristiques de cette architecture.

30
Durant la période romane, les magnifiques meubles sont
rarement en bois apparent, leur ornementation se limite souvent à un
garnissage de cuir peint et repoussé voire de toile peinte et appliquée.

Cela explique en partie que l'on ait retrouvé si peu de meubles


de cette époque, car une fois le cuir racorni ou la toile passée, le meuble
n'offre plus d'intérêt décoratif, d'autant plus que sa forme est passée de
mode, et finit donc en bois de chauffage.

Les peintures (en fer forgé aux formes souvent curvilinéaires)


qui servaient d'abord à renforcer le meuble se sont petit à petit
transformées en ornement à part entière, au point que l'on dit parfois que
le meuble est à cette époque plus une œuvre de ferronnerie que de
charpenterie. Les serrures sont aussi un élément important de la
décoration des meubles, et ce jusqu'à la fin de la Renaissance.

Le mobilier est souvent peint, à des fins décoratives bien sûr,


mais aussi de finition et de protection du bois.

Les meubles les plus couramment utilisés au Moyen Âge sont


principalement les coffres (généralement munis de serrures et poignées)
et les sièges.

Le mobilier roman est de construction sommaire. Il est formé de


panneaux massifs assemblés par des traverses entaillées clouées, des
pentures ou par tenons et mortaises.

31
Le mobilier gothique reste massif et
austère, généralement de forme
rectilinéaire, il évolue à partir du
XIVe siècle, des panneaux de bois de
faible épaisseur sont assemblés par
des rainure et languette et une
coupe d'onglet, ils sont encadrés par
un bâti massif formé de montants et
de traverses toujours assemblés par
tenons et mortaises.

Matériaux

Au Moyen Âge, le choix d'un matériau dépendait autant de


considérations techniques et économiques que de la charge symbolique
du matériau.

Par exemple, le noyer ne fut utilisé que très tardivement malgré


ses avantages certains, en particulier pour la sculpture, du fait de sa
connotation négative : en effet, il s'agit d'un arbre très toxique pour les
autres végétaux.

Les essences les plus employées étaient le chêne et le sapin,


ainsi que les espèces indigènes du lieu de fabrication du meuble (fruitiers,
tilleul, aulne, châtaignier, frêne…).

Le peuplier, qui sera plus tard très employé pour des meubles
de qualité inférieure, n'existe pas encore en Europe.

Les métaux sont aussi très présents : l'acier pour la construction,


le ferrage et le renfort des meubles, le cuivre, l'étain, la feuille d'or, et les
émaux pour l'ornementation du mobilier princier ou cultuel.

On note aussi l'utilisation de l'ivoire pour des petits objets ou


accessoires (valve de miroir, peignes, coffrets, châsse reliquaire) mais
aussi parfois pour des meubles entiers. Les meubles, on l'a vu, peuvent
aussi être gainés de cuir. Beaucoup de meubles sont recouverts d'étoffes
qui en sont leur principale ornementation.

32
Meubles de finition - chambre à
coucher avec la finition gothique
blanche antique

Observez bien cette illustration


et dites qu’est-ce qui est roman et qu’est-ce qui est gothique ?

33
Différents types d'arcs

Trois grands types d’arcs ont principalement été utilisés : les arcs en
plein cintre, en forme de demi-cercle ; les arcs surbaissés appelés
également arcs en anse de panier, dont l’arc en accolade et l’arc
segmentaire sont des variantes ; et enfin les arcs brisés, dits en tiers-
points.

Types de voûtes

Voûte sur croisé d’ogive Voûte plate

34
La voûte en berceau est la forme de couvrement cintré la plus
ancienne. Elle a donné naissance à la voûte d'arêtes et, plus tard, à la
voûte sur croisée d'ogives.

La voûte plate se compose d'une surface plane, cintrée


uniquement sur son pourtour. Ces quatre principaux types de voûtes
classiques se déclinent par ailleurs en de nombreuses variantes.

Questionnaires

1. Observez l’image de la page 39 et dites si c’est roman ou gothique ?


2. Faites la différence entre l’art roman et l’art gothique ?
3. Quelle différence faites-vous entre une voute et un arc ?
4. Pouvez-vous reconnaitre les différentes formes de voutes ?
5. Quelles sont les différentes parties d’une église romane et gothique ? Quelle est la
caractéristique première de ces églises ?

35
ARCHITECTURE ET DESIGN TRADITIONNELS AFRICAINS

Dans le présent chapitre nous allons essentiellement concentrer


notre étude sur le concept architecture traditionnelle africaine, comment
elle peut constituer une source d’inspiration pour l’habitat de demain.
On se rend vite compte que Les villes modernes, avec leurs
routes asphaltées et leurs tours de verre, ne sont guère adaptées pour
faire face à la hausse attendue des températures.

Conçu pour favoriser l’ombre et la circulation de l’air, le bâti


traditionnel d’Afrique pourrait inspirer un habitat plus durable et
respectueux de l’environnement.
I. L’Architecture, le concept africain de la case

La diversité des formes dans l’architecture se révèle


remarquable, et on peut en distinguer quatre types selon la classification
de Paul Mercier.
Parois et toit peuvent être d’un seul tenant tel que dans les
cases dites en « ruche » des civilisations des peuples pasteurs et nomades.
Ils sont bâtis séparément dans les trois autres types à savoir :

- Cases carrées ou rectangulaires à toiture en pignon ou à quatre


pans dominants dans les régions humides ;

36
- Cases rondes à toiture conique (fig. ci-dessous) exploitées
dans des régions de savanes, que l’usage d’un pilier central permet
d’agrandir ;
- enfin, Cases carrées ou ronde à toit plat de régions
soudanaises sèches, dont les Dogons du Mali représentent un bel
exemple, et qui peuvent se développer en vaste édifice, en maison en
étage.
A côté de ces catégories existent un autre genre que l’on
retrouve au Mali une architecture typique comme celle de Tombouctou,
ou telle que cette reconstitution d’un village Musgun (Fig. ci-dessous)
avec un toit tout a fait hors catégorie.

Des nombreux peuples africains ont élaboré des architectures


spécialisées : architecture militaire, architecture royale qui fréquemment
ne se distinguaient que par leurs dimensions plus grandes et sa
décoration, telles que les maisons royales chez les Kuba de la RD Congo,
dont les murs sont décorés de motifs typique à leur identité culturelle.

Les vestiges archéologiques révèlent que l’habitat n’a connu


qu’un développement assez moindre au cours du dernier millénaire.

37
Une source d’inspiration de l’habitat moderne

D’une manière générale, la configuration et des villes actuelles,


avec leurs routes asphaltées et leurs tours de verre, présente une
morphologie non adaptée pour affronter la montée attendue des
températures.

Conçu pour favoriser l’ombre et la circulation de l’air, le bâti


traditionnel du Moyen-Orient, des pays du Golfe ou d’Afrique pourrait
inspirer un habitat plus durable et respectueux de l’environnement.

Rapport avec l’environnement

Aujourd’hui en Afrique, on trouve encore des huttes construites


en mortier, structure simple et durable faite d’argile et de paille, qui non
seulement fournit un refroidissement passif, mais est aussi rapide à
construire.

Les bâtiments étaient conçus avec des cours intérieures


généralement entourées de toutes parts de pièces ou de murs, créant un
large espace dévolu aux activités sociales la nuit et à la fin de l’après-
midi grâce à l’ombre maximale portée par les pièces environnantes.

38
Au centre, on trouve une cour qui était le plus souvent plantée
d’arbres avec un puits ou une fontaine publique qui fonctionnait comme

une cheminée, permettant à l’air chaud de s’élever et d’être remplacé par


l’air plus frais provenant des pièces environnantes, ce qui améliorait la
circulation de l’air et l’effet de refroidissement.

On pouvait améliorer la circulation de l’air entre les rues et les


cours des maisons par l’intermédiaire des pièces. Les matériaux utilisés
et la couleur des murs favorisaient l’absorption et le dégagement de la
chaleur rayonnante.

Pendant les climats chauds, les constructions étaient préparées


pour améliorer l’ombrage, réduire le gain thermique direct ou indirect
dû au rayonnement solaire, régler la température des bâtiments et
favoriser la circulation de l’air à des fins de refroidissement.

Grâce à l’exiguïté des routes et à le rapprochement des


bâtiments, la partie de village exposée au soleil par rapport à la totalité
du volume bâti était réduite au maximum, ainsi que le gain thermique
pendant la journée.

Les architectes modernes doivent s’inspirer de nombreuses


leçons des constructions traditionnelles.

Ces enseignements nous aideront à apprécier notre patrimoine,


tout en transférant certaines de ces connaissances à la conception du bâti
et des aménagements urbains futurs.

39
Au cours des siècles, les populations sont parvenues à
concevoir des bâtisses durables par rapport à la variation enregistrer sur
le climat, grâce à des techniques ingénieuses et aux matériaux durables
tirés dans l’environnement local.

Nous avons donc, intérêt à limiter le réchauffement climatique


pour les générations futures, nous devons intégrer ces enseignements
aux technologies modernes pour créer des villes durables et écologiques
sans carbone.

L’architecture africaine et ses modes de construction

De manière générale, nous pouvons observer deux types de


construction en Afrique noire : le pisé, une méthode d’édification des
murs par compression de la terre dans des coffrages, ou même parfois
préparer une structure en branches d’arbre qui par la suite devra
recevoir la boue pour former des murs en terre.

La deuxième, l’adobe, qui consiste à fabriquer des briques de


terre séchée au soleil, ensuite superposées pour monter des murs.

Le matériau idéal offrant un confort thermique optimal c’est la


terre qui assure une régulation naturelle entre la température intérieure
et la température extérieure de la pièce.

Son aspect plastique ainsi que sa malléabilité et sa souplesse


augmentent le bonheur de la modeler et faire naître des formes
voluptueuses appréciables.

Alain-Michel Boyer estime que « la terre révèle tout son


potentiel d’adaptation aux conditions géographiques, aux cultures, aux
circonstances. N’y a-t-il pas, dans l’acte de construire en pisé, une sorte
de magie, dû au fait de pétrir l’élément premier, une matière vivante des
formes de la planète, et de concevoir des formes issues du vntre de la
terre ? »7
Depuis bien longtemps, les africains décoraient des reliefs leurs
habitations en peignant les murs pour donner un aspect esthétique dans
leur mode de vie. L’ornementation est indissociable de son support
architectonique et surtout de la société dont elle est issue.

7
BOYER A.M., l’Art de l’Afrique noire, édition Hazan, Paris, 2006

40
II. Le design traditionnel en Afrique

Depuis bien longtemps, les hommes produisent des choses qui


répondent à leurs besoins matériels et qui reflètent leurs cultures et leurs
traditions. C’est ce qui constitue le point de mire sur lequel se focalise le
regard que nous portons sur les objets utilisés dans le quotidien de
l’homme africain dans l’histoire.

La République Démocratique du Congo présente une gamme


diversifiée des mobiliers (sièges) et de graphisme corporel très riche qui
retracent des liens étroits avec le pouvoir politique et religieux.

Pour illustrer cet aspect, nous dirons que


les Luba/Hemba ont produit des sièges
caryatides féminines marqués par le
naturalisme qui valorisent la sensualité et
l’importance des ornements comme les
scarifications et les coiffures.Fig.1.

Parfois le sculpteur met l’accent sur la


gestuelle : les lignes des jambes et des bras
se répondent parfaitement, les visages,
conçus comme des masques, sont
soulignés par la position des mains qui
semblent soutenir la tête sous le plateau du
siège.

Fig. 1.RDCongo, Siège en bois et pigment H. 55cm,

L’art du mobilier se fonde sur les mythes : « le tabouret Kuyu


(Congo) Fig. 2, représente un être hybride ou un animal difficilement
identifiable, car seule la croyance est encore très vivante chez les Asante
du Ghana. »8

8 Design en Afrique, ed. Dapper,

41
Au-delà du temps et de frontières, les objets connaissent de
transformations profondes. Cependant, des peuples semi nomades ou
sédentaires utilisent du
mobilier dont les formes
se transforment des
générations en
générations.

Ainsi, l’emploi d’un siège,


d’un lit, d’un appui-tête
prend sens dans un global
où le mobilier et les
ustensiles nécessaires à la
vie d’une famille
s’adaptent aux contraintes
des espaces intérieurs et
extérieurs.

Les artistes traditionnels


africains concrétisent en
toute liberté leurs
imaginations, leurs
techniques et l’inspiration

Fig.2 Au-dessus : Siège Tchokwe, RDC, Bois et pigment


H. : 29cm

de quelques–uns d’entre eux s’approchent - volontairement /


involontairement – du répertoire des arts traditionnels, même s’ils sont
pour certains formés en Europe et que leurs réalisations touchent,
timidement, davantage l’Occident que l’Afrique elle-même.

L’environnement immédiat est plus qu’une source d’inspiration


pour les designers, lesquels n’hésitent pas à travailler avec les artisans
locaux, menuisiers, soudeurs, et ferronniers. Non seulement ils
bénéficient de leurs connaissances mais ils contribuent également à
mettre en lumière des savoir-faire.

Ici nous ne souhaitons pas à comparer ancien et nouveau mais


tenterons de montrer dans quelle mesure les besoins du quotidien a
stimulé depuis toujours l’inventivité et également la mise en œuvre des

42
idées dans d’autre formes d’expression plastique pour favoriser ainsi
l’émergence d’esthétique nouvelles qui entretiennent souvent un
dialogue original avec les cultures traditionnelles.

La sacralité du mobilier traditionnel

Dans la plupart des cultures africaines, les gens se servaient


d’une peau d’animal, un tapis de feuilles sèches, de fibres naturelles ou
synthétiques, une pierre, un rondin, voire un mortier renversé dans leur
quotidien sur lesquels ils pouvaient s’étendre ou se mettre. Et, souvent
on associait un appui-dos, un tabouret, une chaise ou un fauteuil pour
plus de confort.

Leurs aspects et leurs dimensions dépendent de la personne qui


les utilise. Les femmes par exemple s’asseyaient généralement sur des
petits tabourets quand elles sont dans leurs occupations de cuisine, dans
l’activité de la coiffure, tandis que pour les hommes les formes étaient de
plus élaborées.

Ce modèle est fréquemment attribué aux Gurunsi (Burkina faso),


il serait réalisé principalement par les Lyela qui le nomme dogon shala qui
signifie littéralement siège –s’adosser.

Autrefois, dans de nombreuses sociétés d’Afrique


subsaharienne, la natte sans aucun décor ou seulement ornée de dessin
géométriques tel le losange- motif que l’on retrouve sur le corps des
individus et aussi sur leurs statuettes- constituait un élément essentiel du
mobilier traditionnel.

Figure 16.. Le roi Kuba, Mbopey Mabiintsh-ma-Kyeen

43
Figure 18.Tabouret Tombouctou

Figure 19. Tabouret Yang, Gabon. Figure 17.Gurunsi, Burkina Faso,

Trouver une inspiration dans une religion qui n’est pas la sienne et s’en
approprier quelques codes est une démarche propre à Jules Bertrand
Wokam, qui a conçu ce tabouret dénommé « Tabouret Tombouctou ».
Pour nourrir leur inspiration, des
nombreux artistes choisissent de
revisiter les modes de vie au
quotidien dans les sociétés d’Afrique
subsahariennes tout en tenant
compte de sollicitation du monde
moderne. Fig.6.

Figure 20 Fauteuil Sie,Iroko et métal, Cote d’Ivoire

44
Une diversité des formes pour les appuis-tête

En République Démocratique du Congo, les chefs Yaka ont


l’habitude de porter constamment des couvre-chefs en vannerie ornés
des plumes et des coiffures élaborées.

Pour maintenir leur chevelure en ordre, l’usage d’un appui-tête


s’impose. Cet objet peut prendre la forme d’un personnage, d’un animal
tel un léopard ou un oiseau dont les caractéristiques sont attribuées aux
humains.

Vulnérable pendant son sommeil, le dormeur est protégé des


forces maléfiques, indique Arthur P. Bourgeois, « par divers charmes
placés à l’intérieur d’une cavité préalablement creusée dans l’appui-tête,
ou attachés d’une autre manière. »9

Figure 22.Appui-tête Yaka RDC Figure 21. Appui-tête Luba RDC bois, Hauteur 13cm

Figure 23.Appui-tête Dogon- Mali , Bois H. : 19,5 cm

9 Arthur P. Bourgeois, in Design africain, édition DAPPER, Paris,2012, p.34

45
La référence au bestiaire est également courante chez un autre
peuple de la RD Congo, les Luba, qui possèdent des appuis-tête dont le
répertoire est fort riche.

Le repose-tête est sculpté avec le même soin qu’une statuette et


fait partie de l’intimité des individus, lesquels accordent une importance
particulière aux arts corporel, signe de leur identité.

La décoration peut jouer sur la


densité des motifs
géométriques – l’œuvre
Mbangala, (Angola)
reproduite ci-contre, en
fournie un exemple mais aussi
sur la forme évidée comme le
montre la pièce Tsonga ci-
dessous (Fig. 7)

46
Les trépieds et les appuis-dos

Généralement les tabourets féminins témoignait du rôle


prééminent des femmes mangbetu et zande, mais la hiérarchie des genres
n’en était cependant pas pour autant inversée.

Les chefs et les notables possédaient quelques fois des sièges


similaires à ceux des femmes, mais ils étaient soit plus hauts ou plus
larges, soit double (à deux étages), afin d’assurer à leur propriétaire une
position plus élevée, comme le montre la photographie ci-dessous du chef
manbgetu.

Toutefois, les sièges masculins le plus répandus étaient une


sorte de petite banquette ou de divan sans accoudoir appelé Kiti kuala.

Cette banquette était fréquemment complétée d’un trépied en


bois qui tenait lieu d’appui-dos.

47
Figure 24. Kitikuala

Les sièges et les chaises cérémoniels

La production des sièges cérémoniels bénéficiait grandement


du développement du travail des métaux. Avec des feuilles de laiton
assemblées à l’aide de rivets en cuivre, les artisans se mirent à produire
des petites boîtes pour la poudre d’or décorées au repoussé et d’autres
plus grandes utilisées comme ustensiles de conservation.

L’essence du siège Akan (Ghana), réside


dans son expression symbolique d’une
pensée philosophique, d’une
appréhension du visible et de visible.

En effet, si la croyance en une force


spirituelle inhérente à tout être vivant a
conduit les Akan au respect d’éléments
naturels comme le bois, la
conceptualisation de la personne humaine.

Les sièges cérémoniels akan manifestent la


position du roi qui, tout en étant proche
des ancêtres n’est pas pour autant un roi
divin.

Fig. 7. Chaises cérémonielles

48
BIBLIOGRAPHIE

Histoire de l’Art

1. TOULIER, B., LAGAE, J., GEMOETS, M., Kinshasa Architecture et


paysage urbain, Symogy édition d’art, Paris 2010.

2. DEVAMBEZ P., Encyclopédie de la Pléiades, Histoire de l’art,


Librairie Gallimard, 1961.

3. LOLIER, H., Histoire de l’art, Ellipses, Edition Marketing, Paris,


1995, 422 p.
4. BARRAL X., Histoire Universelle de l’art : Antiquité, Grèce, et Rome,
17 Rue Montparnasse, Paris Cedex 06

5. LAROUSSE Histoire Universelle de l’Art Tomme III, ,17 Rue


Montparnasse, Paris Cedex 06

6. Design en Afrique, édition Dapper, 2002, Paris

7. FAIK-NZUJI, C., Sources et ressources, Centre international des


langues et des traditions d’Afrique, Louvain la neuve, 2012

8. SEQUOIA E., L’art de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Océanie, , 750001,


Paris, 1980
9. BOYER A.M., l’Art de l’Afrique noire, édition Hazan, Paris, 2006

WEBOGRAPHIE

9. Microsoft encarta, 2009, corporation


10. www. Wilkipedia, org.
11. www.liternaute, com
12. www.pur-éditions. Fr
13. wwwedu.augustins.org

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