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AVANT-PROPOS
DE LA MINISTRE DES ARMÉES
Pour cette raison, j’ai souhaité mettre à jour l’analyse du ministère des Ar-
mées sur l’état et l’évolution du contexte stratégique. Ce travail, objet de
la présente publication, a donné lieu à de nombreuses consultations, tant
au sein des administrations concourant à notre politique de défense et
de sécurité qu’avec des parlementaires et des experts de la société civile.
Des échanges ont également été menés avec nos principaux partenaires
et alliés.
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Florence Parly
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Les flancs Est et Nord de l’Europe sont restés sous pression, avec des conflits en
Ukraine et dans le Caucase (Haut-Karabagh), une crise ouverte en Biélorussie,
des défis persistants dans les Balkans et des tensions récurrentes le long des
frontières entre les pays membres de l’OTAN et la Russie, celle-ci poursuivant
sa modernisation militaire comme ses campagnes de désinformation.
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2 La population mondiale devrait évoluer de 7,7 milliards en 2019 à 8,5 milliards en 2030 (+10 %) et 9,7
milliards en 2050 (+26 %), augmentation concentrée sur les États d’Afrique subsaharienne (double-
ment de la population) d’après l’ONU (Department of Economic and Social Affairs, World Population
Prospects 2019: Ten Key Findings).
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Parmi les autres fragilités identifiées par la RSDSN 2017, et confirmées depuis
par la pandémie de Covid-19, figurent la densification et la multiplication
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des flux dans un monde globalisé, qui favorisent la propagation des virus,
compliquent la réponse à apporter aux crises sanitaires et n’épargnent au-
cune région du monde. La pandémie actuelle a spectaculairement illustré
à la fois les risques induits par la globalisation des chaînes de production
et de valeur, les effets de dépendance qui en découlent, notamment à
l’égard de la Chine, en matière sanitaire mais également dans de nombreux
usages du quotidien, et le nécessaire renforcement des mécanismes de
coopération internationale.
les réseaux sociaux. Face aux crises en cours et aux différents contextes
régionaux (BSS, Yémen, Afrique du Nord, Syrie, Afghanistan, Somalie…), la
mouvance Al-Qaïda (AQ) connaît aussi une phase de résurgence. Au Yémen
par exemple, bien que divisé et affaibli par la perte de nombreux cadres,
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) continue de représenter une
menace. Au Sahel, le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM)
a également été affaibli par les neutralisations de cadres importants et son
combat contre l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), mais il ne renonce
pas à son ambition d’étendre ses attaques au-delà du Mali.
3 Depuis 2013, plus de 30 attaques chimiques ont été conduites par le régime syrien.
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Bien que relevant du domaine de la crise sanitaire majeure et non des me-
naces chimique ou biologique, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence
chez les puissances occidentales de réelles fragilités étatiques, depuis les
mécanismes d’alerte jusqu’aux systèmes de santé, qui sont susceptibles
d’inciter à une exploitation opportuniste.
De même, le défi stratégique posé par la Corée du Nord, qui vient bou-
leverser les équilibres stratégiques régionaux et à terme globaux, n’a fait
que croître depuis 2017 : les États-Unis ne sont pas parvenus à obtenir
4 Depuis l’affaire Litvinenko en novembre 2006, les événements s’accumulent, avec l’assassinat de Kim
Jong-nam en Malaisie (février 2017), l’affaire Skripal, tentative d’assassinat d’un ancien espion du GRU
avec un agent chimique de type Novitchok au Royaume-Uni (mars 2018), jusqu’à l’affaire Navalny en
août 2020.
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5 Armes dites « du Manège » annoncées par le discours de Vladimir Poutine le 1er mars 2018 : 4 nouveaux
missiles (ICBM, ALCM) mais aussi une torpille nucléaire intercontinentale et un missile de croisière à
propulsion nucléaire.
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6 ICBM, SLBM, missiles antinavires et MRBM hypersoniques, ainsi qu’un drone de combat supersonique.
7 Après un quasi-doublement de 2000 (452 Mds$) à 2008 (823 Mds$) dans le cadre de la Global War On
Terrorism.
8 Cf. le document officiel américain National Defense Strategy du 19 janvier 2018.
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Bien que ses leviers économiques soient contraints, Moscou reste au-
jourd’hui déterminée à déployer ses ambitions stratégiques, notamment
au Moyen-Orient et en Afrique, voire jusqu’en Asie du Sud-Est et en Amé-
rique latine. Ses capacités militaires renouvelées, ses sociétés militaires
privées, ses aptitudes immatérielles comme son empreinte diplomatique
lui permettent en effet de se projeter plus aisément sur des théâtres plus
lointains. Face à l’opportunisme stratégique de Moscou, et compte tenu
du rôle central joué par la Russie sur des questions qui touchent directe-
ment aux intérêts de sécurité nationaux, la France a fait le choix d’une
réponse équilibrée, qui associe fermeté et engagement, ce qui a permis
de réamorcer un dialogue lucide avec la Russie.
L’Iran entend d’ailleurs renforcer son influence en liant entre eux les théâtres
de crise. En soutenant la rébellion houthie ou en capitalisant sur les frustra-
tions des communautés chiites de la péninsule arabique comme sur celles
des Palestiniens pour exalter le discours de « l’axe de la résistance », Téhéran
s’évertue à influencer ou à contraindre ses voisins du Golfe.
Membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie occupe une position clef pour
la posture de défense et de sécurité de l’Alliance (contrôle des détroits,
bases militaires). En dépit de ses difficultés internes, R. T. Erdogan veut
rendre la Turquie incontournable en Asie centrale et au Moyen-Orient
mais aussi en Europe. Ankara a ainsi développé une politique extérieure
offensive, visant à faire de la Turquie une puissance internationale et qui
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Face à ces réalités observables, et même si l’effort reste inégal, les Euro-
péens ont commencé à redresser leurs budgets de défense, qui demeurent
cependant inférieurs à ceux de certaines puissances régionales. Toutefois,
la crise économique qui se profile pourrait sévèrement affecter cette
remontée. Avec 7 Mds€ pour le Fonds européen de défense et 1,5 Mds€
pour la mobilité militaire9, le résultat obtenu sur le nouveau cadre financier
pluriannuel de l’Union européenne est significatif mais en deçà de notre
niveau d’ambition initiale – et pourrait être de mauvais augure pour cer-
tains budgets de défense nationaux. Or, les années de crise entre 2008 et
2012 se sont déjà soldées par des coupes importantes dans les budgets
et les capacités : alors qu’ils viennent seulement de retrouver le niveau de
dépense de 200810, les Européens, s’ils réduisaient à nouveau fortement
leurs budgets, porteraient un coup fatal aux appareils militaires les plus
fragiles comme à leur capacité d’action collective. À cet égard, la volonté
affichée par une large majorité de nos alliés au sein de l’OTAN de maintenir
la croissance de leur effort de défense, en dépit de la crise économique,
9 Soit des baisses respectives de 40 % et de 75 % par rapport à la proposition de la Commission.
10 Cf. les courbes en annexe.
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est un signe positif qu’il conviendra de confirmer dans la durée. Nos alliés
et partenaires gardent cependant des sensibilités différentes quant à
la hiérarchisation des menaces, certains étant tentés par des solutions
unilatérales ou des coopérations bilatérales qui affaiblissent notre unité.
Dans la continuité des analyses de 2017, trois axes d’adaptation ont été
poursuivis : la consolidation de notre stratégie de défense, la mobilisation
permanente de nos partenaires et alliés et la modernisation de notre outil
de défense grâce à une Loi de programmation militaire (LPM) conciliant
régénération et innovation.
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Après avoir rappelé que la France était attachée au principe de stricte suffisance
et à la maîtrise des armements, de même qu’à la nécessité de concilier éthique
et stratégie, le Président de la République a également insisté sur la dimension
européenne de notre dissuasion – « les intérêts vitaux de la France ont désormais
une dimension européenne » – et proposé aux partenaires européens intéressés
un dialogue stratégique sur la dissuasion. Cette approche est complémentaire
de nos efforts visant à promouvoir la culture nucléaire au sein de l’Alliance11.
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12 « Revue stratégique de Cyberdéfense », janvier 2018 ; « Stratégie spatiale de défense », 2019 ; « L’intel-
ligence artificielle au service de la défense », septembre 2019.
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13 Tournant numérique des processus et télétravail sécurisé, accélérés par les suites de la pandémie
Covid-19, revue des projets, nouveaux systèmes d’information pour les ressources humaines et le com-
mandement, modernisation de la fonction achat et de la politique immobilière.
14 Compte rendu du Conseil des ministres du 8 février 2018, « Programmation militaire pour les années
2019 à 2025 et dispositions intéressant la défense ».
15 Terrestre : centré sur le segment terrestre médian, avec mise en service des premiers Griffon, Jaguar
et Serval, et le combat collaboratif via Scorpion ; maritime : livraison du premier SNA de la classe
Barracuda ; aérien : utilisation opérationnelle des premiers MRTT Phénix, armement des drones MALE
Reaper.
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Enfin, des grands programmes structurants et de long terme ont été initiés.
Certains sont menés dans un cadre national17, quand d’autres font l’objet
d’une coopération internationale, dans un cadre OTAN18 et surtout européen19.
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permanente (CSP) prévue par les traités a été activée en 2017. Sur le plan
capacitaire, un Fonds européen de défense soutiendra à compter de 2021
des projets capacitaires en coopération. Avec la mise en place des projets
de la CSP, en majorité capacitaires, et de la Revue annuelle coordonnée
de défense (CARD), le cycle capacitaire européen se structure pour favo-
riser les coopérations et assurer une continuité entre l’établissement des
priorités, leur financement et leur arrivée dans les forces armées. Au plan
opérationnel enfin, la capacité militaire de planification et de conduite des
opérations (MPCC) monte en puissance, avec l’objectif de pouvoir conduire
une « opération exécutive » impliquant jusqu’à 2 500 hommes. La Facilité
européenne pour la paix (FEP) se met en place au profit des missions mili-
taires. Les efforts français pour développer la capacité d’intervention de
l’UE vers des engagements militaires plus exigeants ont porté leurs fruits,
avec le mandat d’EUTM Mali renforcé depuis 2018, qui permettra d’assister
les forces armées maliennes jusqu’au pré-déploiement, mais aussi la mise
en place en quelques semaines de l’opération Irini21. L’action de la France
en Méditerranée vise à fédérer les efforts européens pour bloquer les
actions coercitives à l’encontre de nos partenaires et restaurer la stabilité
de l’espace méditerranéen, situé aux portes de l’Europe et indispensable
à sa sécurité.
21 L’opération EUNAVFORMED Irini a été lancée le 31 mars 2020 afin de renforcer le contrôle de l’embar-
go sur les armes à destination de la Libye. Elle prolonge également les anciennes tâches de l’opération
Sophia, à savoir la formation des garde-côtes libyens et la surveillance des réseaux de passeurs et
d’exportation illicite du pétrole.
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22 Outre la France, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, la Nor-
vège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède.
23 Suède, Estonie, Pays-Bas, Portugal, Danemark, Belgique, Italie et République tchèque (processus en
cours).
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Dans cette zone qui concentre sept des dix plus importants budgets de dé-
fense au monde, l’accentuation des déséquilibres stratégiques et militaires
constitue une menace dont les conséquences sont globales – 30 % du com-
merce entre l’Asie et l’Europe passe ainsi par la mer de Chine. A la différence
de la plupart des pays européens, la majorité des États de l’Indopacifique
a investi dans des appareils militaires modernes et plus étoffés depuis plus
d’une décennie. Conjuguée au progrès des technologies, cette tendance
provoque un durcissement général des environnements opérationnels et
une rupture potentielle dans les équilibres régionaux, mais aussi mondiaux.
Alors que les tensions et les foyers d’instabilité s’accumulent aux frontières
de l’Europe, l’incertitude quant à la volonté politique des États-Unis de
s’engager dans des crises régionales place les États européens devant leurs
responsabilités. Si des progrès importants ont été réalisés depuis juin 2016
avec la reconnaissance d’un impératif « d’autonomie stratégique com-
mune », il est nécessaire d’aller au-delà des actions déjà engagées pour bâtir,
en cohérence avec les évolutions de l’OTAN, un véritable pilier européen
en matière de sécurité et de défense. Cela suppose d’avancer dans trois
directions : consolider l’Europe de la défense, réduire nos dépendances
et élaborer des réponses communes aux agressions hybrides.
La nécessité d’une plus grande indépendance se vérifie dans tous les secteurs
clés : 5G, IA et stockage de données, informatique quantique, énergie – ainsi
que leurs standards de régulation le plus souvent importés – ou encore ap-
provisionnements critiques en matières premières. En matière d’intelligence
artificielle (IA), le passage à l’échelle suppose une architecture globale de
données, permettant aux outils de traitement massif de data et aux appli-
catifs d’intelligence artificielle de donner leur plein potentiel. De même, la
transition énergétique nécessitée par le dérèglement climatique transforme le
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mix énergétique mondial. Les pays européens devraient donc dès aujourd’hui
diversifier leurs sources d’approvisionnement afin de réduire leurs dépendances
stratégiques29; l’UE entend d’ailleurs favoriser un processus de diversification
de ses fournisseurs, de ses routes et de ses moyens d’approvisionnement en
gaz. En outre, l’électrification des usages et la numérisation créent des dépen-
dances nouvelles et structurelles à l’égard de certaines technologies (systèmes
numériques) et sources d’énergie (renouvelables, électricité, batteries), ainsi
qu’à l’égard des matières premières qui sous-tendent leur production. Qu’il
s’agisse d’accès aux matériaux critiques, de maîtrise des chaînes de valeur
industrielles, de définition des normes ou du traitement des données, les
secteurs des technologies numériques et « bas-carbone » constituent de
nouveaux terrains de compétition économique, technologique et normative.
Face à de tels enjeux, nous devons à la fois prendre en compte nos dépendances
les plus structurelles, et dresser l’inventaire de celles qui sont réductibles, afin de
contenir les risques et d’identifier des solutions pour réduire nos dépendances
communes et sécuriser nos approvisionnements. Tout en préservant dans la
durée l’interopérabilité technologique entre alliés, nous devons compléter et
développer les instruments déjà en place au niveau national et européen30.
29 L’UE importe 74 % de son gaz par gazoduc en 2019, en provenance de la Russie (31 %), de la Norvège
(28 %) et de l’Algérie (5 %). La même année, le GNL représente environ 25 % du gaz importé de l’UE,
en provenance du Qatar (28 %), de la Russie (20 %), des Etats-Unis (16 %) et du Nigéria (12 %) – cf. le
rapport BP Statistical Review of World Energy 2020.
30 Loi PACTE (élargissement de la liste des technologiques critiques, abaissement du seuil de détention
de droits de vote déclenchant la procédure de contrôle) et « cadre de filtrage » des investissements
directs à l’étranger dans l’UE (règlement UE 2919/452 du 19 mars 2019 ).
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31 Discours du Président de la République du 7 février 2020 : « la frontière entre compétition et confron-
tation, qui permettait de distinguer le temps de paix (…) crise (…) guerre, est aujourd’hui profondément
diluée. Elle laisse place à de multiples zones grises où, sous couvert d’asymétrie ou d’hybridité, se dé-
ploient des actions d’influence, de nuisance voire d’intimidation, qui pourraient dégénérer ».
32 La création d’un Centre d’excellence sur les menaces hybrides à Helsinki en est l’illustration.
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Il convient tout d’abord de mieux identifier les risques sur les chaînes
d’approvisionnement, quitte à en développer en propre si nécessaire.
Certaines filières industrielles stratégiques doivent également faire l’objet
d’une attention particulière, susceptible d’aller jusqu’à une démarche de
soutien capitalistique. Il en va de même pour les domaines technologiques
émergents (IA, hypervélocité, furtivité, cyber dont réseau, maîtrise de l’en-
vironnement électromagnétique, cloud de combat, nanotechnologie…) :
en l’absence de fournisseurs nationaux ou européens et d’investissements
suffisants, de nouvelles dépendances très critiques se développeront
jusqu’à devenir irréversibles.
Enfin, l’innovation est au cœur de notre BITD. Elle s’inscrit à la fois dans le
temps long, pour préparer des investissements structurants, anticiper les rup-
tures technologiques ou s’assurer de la maîtrise des technologies émergentes
à caractère stratégique, et dans le temps court, pour capter rapidement
l’innovation issue du marché civil et des armées, directions et services via les
actions menées par l’Agence de l’innovation de défense (AID) créée en 2018.
L’activité des 4 000 entreprises de toutes les tailles de la BITD génère environ
200 000 emplois directs et indirects (sous-traitants), par nature industriels
et qualifiés : ingénieurs, ouvriers, techniciens, chercheurs… Les exportations
des seuls matériels militaires ont ainsi contribué positivement au solde com-
mercial national pour 6,9 Mds€ en 2018 et 8,5 Mds€ en 2019. Au-delà de la
BITD, on dénombre 26 000 entreprises fournisseurs du ministère des Armées
réparties sur l’ensemble du territoire. Du fait de l’implantation nationale des
laboratoires et des chaînes de production, les dépenses publiques engagées
dans ce secteur, qui représentent 80 % des investissements de l’État, ont un
effet multiplicateur macroéconomique singulier, d’un facteur deux sur dix ans.
Cinq ans après les attaques terroristes de 2015 et trois ans après les cyclones qui
ont ravagé une partie des Antilles, la pandémie de Covid-19 a illustré le besoin
de disposer d’un outil militaire polyvalent, capable de renforcer la résilience de
la Nation par son aptitude à s’engager dans une grande variété de situations
critiques, depuis les catastrophes sanitaires ou environnementales jusqu’aux
attaques terroristes ou hybrides en métropole ou dans les DROM-COM.
Organisées pour agir dans des situations de crise brutale, les armées sont
ainsi, avec l’ensemble du ministère et dans un cadre interministériel,
un maillon essentiel de la résilience de la Nation, notamment s’agissant
d’infrastructures stratégiques ou d’importance vitale. En raison de leurs
capacités et savoir-faire spécifiques, par exemple en matière de planification,
elles tiennent aussi une place importante dans la réponse interministérielle
aux agressions hybrides, en particulier face à des actions répétées et de
faible intensité qui appellent en retour un suivi dans la durée.
35 -25 % des effectifs depuis 2008, avec des réductions temporaires de capacité que la LPM 2019-2025
doit compenser.
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Les armées, par ailleurs, sont de façon croissante assujetties à des normes
de droit qui ignorent parfois la singularité du métier militaire. La contrainte
normative appliquée sans distinction aux activités ordinaires comme aux
activités opérationnelles ou d’entraînement au combat risque à terme
de réduire notre aptitude à l’engagement. Il faut ainsi que le droit positif
appliqué aux armées soit adapté de façon nécessaire et proportionnée,
afin de leur permettre de remplir leurs missions en toutes circonstances.
Le respect des enjeux de défense doit donc être bien pris en compte
dans l’ensemble des instances nationales ou européennes qui définissent
le cadre normatif dans une multitude de domaines (droit du travail, code
de l’environnement, droit social, droit du numérique et des données…).
Partout où cela est possible, il nous faut conserver une capacité d’inter-
vention nationale, couvrant le spectre d’intervention le plus large possible,
du contre-terrorisme au conflit ouvert de haute intensité en passant par la
réponse aux attaques hybrides. Disposer d’un modèle d’armées complet,
étoffé et capable d’agir dans les champs matériels et immatériels, nous
permettra également d’entraîner plus facilement nos partenaires européens.
36 Comme indiqué par le Président de la République dans son discours du 7 février 2020.
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Sources : IISS, Military Balance. Les hypothèses posées pour 2025 sont de deux
types: trajectoire haute, reproduisant sur six ans (2020-2025) les tendances
observées à partir de 2016, et trajectoire basse, reproduisant la seule variation
2018-2019. Pour le budget européen, une troisième hypothèse reproduisant
les effets de la crise de 2008 est présentée.
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ASAT Antisatellite
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