TYPOGRAPHIE Évolution de l’écriture :

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ET MISE EN PAGE Les lettres capitales, ou majuscules, sont originaires des inscriptions
lapidaires romaines.

Exemples : Dédicace de la Colonne Trajane, Rome, 113 après J.-C.

a) Histoire et classification typographique
Les caractères :
Un caractère, parfois aussi appelé une famille de caractères, réunit
l’ensemble des lettres réunies sous un même nom.

Exemples : Grotesque Monotype

Les lettres bas de casse sont quant à elles les héritières de la minuscule
caroline qui fut reconnue écriture officielle du royaume de Charlemagne
en 789 (mais qui disparut après le Xe siècle).

Exemples : St. Gallen, Stiftsbibliothek, Codex 551, 925.

 L’écriture humanistique, qui se développa à partir du XVe siècle, est AFFICHE & GRAPHISME - Multi sections - Arts appliqués
la reprise de l’écriture Caroline auxquelles s’ajoutèrent les capitales
romaines (ce pour quoi elle est aussi parfois nommée « antique » ou
« romaine »).
Employée par les moines copistes aux XVe et XVIe siècles, notamment en
Italie, la scriptura humanistica fut ensuite transcrite par les graveurs de
poinçons typographiques pour devenir, progressivement, notre écriture
« normale » au détriment des lettres gothiques.

Exemples : Scriptura Humanistica | by Thomas Rosset

Les caractères italiques sont inventés en 1501 par Griffo en Italie (comme
leur nom l’indique), inspirés par la calligraphie de la Renaissance et pour
obtenir un caractère plus étroit permettant de réduire la taille des livres.
Il est utilisé aujourd’hui pour distinguer certains passages dans le cours
d’un texte (titres d’œuvres, dialogues, mots en langues étrangères, etc.)

Exemples : Le Justin, Alde Manuce, livre I, 1522.

Les accents, les ponctuations & quelques autres glyphes : AFFICHE & GRAPHISME - Multi sections - Arts appliqués

L’orthographie :
Les corrections orthotypographiques que doit apporter le
typographe sont nombreuses et demandent une lecture
complète des textes mis en page. À faire avec beaucoup de
concentration.

• Supprimer les doubles espaces ; ce sont des erreurs qui

peuvent arrêter la lecture.

• Ne pas confondre les « apostrophes » avec les « minutes ».

• Mettre des espaces insécables devant les deux points et à

l’intérieur des tirets

• Mettre des espaces fines (petits espaces) devant les points

d’exclamation, d’interrogation, les points virgules, les unités
de mesure et à l’intérieur des guillemets.
• Pour les textes en français, remplacer les guillements anglais (pouce) AFFICHE & GRAPHISME - Multi sections - Arts appliqués
par les guillements français.
• Pour les digressions, remplacer les traits d’union par des tirets demi-
cadratin. On peut leur préférer les tirets cadratin (tirets plus longs), en
principe utilisés seulement pour les dialogues qui marquent donc une
rupture plus franche dans la lecture. Il faut dans tous les cas appliquer
• Pour l’utilisation de guillements à l’intérieur d’autres guillemets, on
un seul choix à l’ensemble du document.
utilise une forme française.

• Les nombres s’écrivent en toutes lettres.

• Les points de suspension sont une glyphe à part entière. Ce n’est pas
trois points qui se suivent.

• Pas d’espace de chaque côté d’une barre oblique.

On peut utiliser aussi etc. sans jamais l’associé aux points du
suspension.

• Bien positionner les ponctuations qui ne doivent être entre les

guillements uniquement si la phrase se commence et se termine à • Mettre les accents sur les majuscules.
l’intérieur des guillemets.

• Pour certains mots abrégés ou des unités de mesure, mettre la partie du

• Corrigez les ligatures oubliées. terme en exposant.
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Les grandes familles de caractères,

autrement appelés police de caractères :

Elzévirs : polices à empattements triangulaires regroupant les Humanes (XV-XVI), les Garaldes (XVI-XVII) et les Réales (XVIII)

Janson Garamond Times new roman

Didones : caractères aux pleins et déliés contrastés, utilisés au XIXe jusqu’au début du XXe siècle.

Didot Bodoni
Égyptiennes ou Mécanes : polices à empattements rectangulaires créées pour la reproduction mécanique au XIXe siècle, utilisées dans la publicité.

Rockwell Anderson Thunderbirds

Antiques ou Linéales : polices sans empattements créées au XXe siècle. Caractères à bâtons appréciés pour leur lisibilité.

Avant Garde Helvetica

Incises : polices dont le dessin rappelle les caractères gravés dans la pierre.

Optima Baker
 Bank Script Handwriting Zapfino
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Scritptes : caractères qui imitent l’écriture courante. Créées et utilisées dès le XVIIe siècle.

Manuscrites : caractères qui imitent l’écriture lente à main posée, utilisés dans la pub, la BD.

Obelix Marker Felt

Gothiques : caractères les plus anciens qui imitent l’écriture manuscrite à la plume.

Clairvaux
Décoratives : polices diverses et fantaisistes.

Bauhaus Burodestruct
Portagol Hijack
Break Bifur
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b) Règle de mise en page : lisibilité

Les titrailles et corps de texte : Choix du caractère principal :

Sur un ordinateur les polices sont innombrables. La tentation est forte de
vouloir en utiliser plusieurs et d’utiliser toutes les possibilités : mélange
de polices et de styles (gras, italique, souligné...). Même si le résultat
est amusant, il n’est pas lisible. Il faut opter pour une police claire et
fonctionnelle.
Le maître mot est la lisibilité. Il faut choisir une police qui possède
toutes les variantes (gras, demi-gras, italique, petites majuscules, indice,
exposant...)
Les plus utilisées sont : Baskervilles, Bembo, Bodoni, Garamond, Granjon,
Janson, Optima, Palatino, Times New Roman.

Combinaison de polices de caractère :

Le mieux est de rapprocher les opposés : une police à empattement
(Elzévire) avec une police sans empattement (antique).

Unité de style :
Pour le corps de texte, choisir une ou deux polices maximum, même pour
les documents complexes. Garamond vs Gill sans
Alignement des paragraphes :
Times New Roman vs Arial
Fer à gauche : Didot vs Avant Garde
Fer à droite : Goudy vs Kabel
Centré :
Le mélange Elzévire et Mécane fonctionne aussi très bien.
Justifié :

Baskerville vs Rockwell
Les polices script se mélangent bien avec les Elzévires.

Shelley vs Baskerville
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C) La maquette
Gabarit : La page : un espace à occuper et à construire :
Créez un gabarit de page type puis faîtes un croquis de votre maquette. Il s’agit de ranger divers éléments selon la logique de lecture et sans
Choisissez un format de document (A4, A5, Carré...) et testez les pliures casser l’harmonie.
s’il s’agit d’un prospectus. Testez les polices de caractère, leur taille, leur
lisibilité. 1 Petit fond ou blanc de couture
2 Blanc de tête
3 Blanc de grand fond
4 Blanc de pied
5 Justification
6 Hauteur totale d’empagement

La page étant ressentie comme une image, il faut respecter la relation

entre la largeur de la page d’une part et la longueur de la ligne (2/3 ou 3/4
de la largeur de la page) et taille des caractères d’autre part (pas moins
de 30 et pas plus de 70 caractères).

Les colonnes :
Les documents en deux colonnes conviennent bien aux rapports, compte-
rendu, notices techniques, mais ils offrent peu de possibilités de mise en
page.

On réservera quatre colonnes pour les annonces, les échos, les brèves...

Le nombre de signes sera peu important sur une même ligne (dans un
format courant de type A4 par exemple), les césures risquent d’être
nombreuses accroissant la difficulté de lecture.
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Les photos, illustrations :

La simplicité est une bonne règle. Un principe de questionnement
pourra être à l’origine de tout placement d’éléments graphiques : pouvoir
répondre à la question d’un tiers « pourquoi est-ce positionné ici ? »

Leur mise en place sur une grille permettra d’assurer les alignements et
d’éviter les trop grosses fautes de goût.

Elles peuvent être habillées sur deux, trois, quatre côtés, mises en vedette
ou placées à bords perdus.

Une composition sur trois colonnes offre une grande variété de

placement des images et permet sur certaines pages un retour à deux
colonnes. Une image ne doit jamais être à cheval sur deux colonnes à
moins qu’elle ne vienne en butée sur les repères de colonnes.

L’espacement entre les colonnes est dépendant de la taille des

caractères, il correspond généralement à la largeur de quatre caractères.

Le nombre de colonnes dépend bien entendu de l’ouvrage édité (8

colonnes pour les journaux de grand format, 6 pour les autres, la lisibilité Si des images interrompent la lecture d’une colonne, le texte se poursuit
en est améliorée). On peut utiliser des filets (traits) pour séparer les en dessous.
colonnes, ou pour démarquer le texte des hauts et bas de page.
Si l’illustration est un tableau, on continue la lecture du texte dans une
Il faut respecter une certaine proportion entre le corps du caractère et la autre colonne contiguë.
largeur de colonne choisie (exemple : pour une justification de 20 à 30 mm,
on choisira un corps de 5 ou 6 points , pour une justification de 50 à 80
mm, un corps de 9 points ; un corps de 12 points pour une justification de
130 à 150 mm).

Une justification idéale, procurant un bon confort de lecture, permet de

placer 8 mots soit environ 50 à 60 signes, espaces compris.

c) Utilisation des images
Résolution
Pour l’impression, les images importées dans le document doivent être en
300 DPI afin d’obtenir une impression de qualité. Une résolution inférieure
fera apparaître une image pixelisée. Une résolution supérieure est inutile
est prendra de la place sur votre disque dur.
Image pixellisée = Image à la bonne
mauvaise résolution résolution
Il est important de toujours importer une image calibrée à l’avance. Ne
surtout pas redimensionner l’image dans le logiciel de mise en page.
Pour le web (blog, réseaux sociaux...) les images doivent être en 72 DPI.
Une résolution supérieure entraînera un ralentissement de la connexion
internet
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Format d’enregistrement
Privilégier les enregistrements en .tiff ou .eps.
Éviter les format .gif ou .jpeg qui compressent les images et réduisent la
qualité.
Mode de l’image
a) Le mode RVB utilise trois couleurs, le rouge, le vert et le bleu dont la
superposition donne le blanc (synthèse additive).
C’est le principe utilisé par les écrans d’ordinateur, les smartphones, les
tablettes ou encore les moniteurs télé.
C’est le mode standard recommandé pour imprimer sur une imprimante jet
d’encre ou diffuser sur le web.
b) Le mode CMJN (CMYK) ou mode couleur papier est utilisé pour
les imprimantes laser ou offset. Le principe consiste, à partir d’une
surface blanche, à soustraire de la lumière en utilisant les trois couleurs
primaires : le cyan, le magenta et le jaune (synthèse soustractive).
C’est le mode des professionnels du graphisme et de l’impression pour
imprimer en quadrichromie (bleu, rouge, jaune, noir).
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d) Composer un document de communication (affiche, flyers...)

Dans un cadre personnel ou professionnel, vous pouvez avoir besoin de
réaliser des cartons d’invitation, la couverture d’un livret, un flyer, une
affiche, une présentation web.

C’est le message et votre image de marque qui sont en jeu.

Deux règles d’or :

1 - « la simplicité est l’ultime sophistication » Léonard De Vinci

• Ne pas mettre trop de personnalité dans la typographie.

• Ne pas mettre trop d’éléments graphiques.
• Évitez l’effet « smarties » ou « boite de crayon de couleur »
• Ne pas abuser des effets numériques (voire ne pas les utiliser du tout).
• Laissez des espaces vides.
Les affiches du haut sont très complexes
et veulent à tout prix remplir l’espace, ce
qui les rend quasiment illisibles.

À l’inverse, celles du bas ont fait un

choix, ce qui facilite la compréhension du
sujet.

À gauche, l’affiche utilise un parti pris

illustratif et un style graphique artistique
ce qui lui donne une vraie force.

À droite, la patte artistique est moins

présente, mais reste efficace.

Cela démontre bien que même sans

grand concept créatif, ni grand talent
artistique, on peut obtenir une affiche
efficace.
2 - Appliquez les règles de la composition. AFFICHE & GRAPHISME - Multi sections - Arts appliqués

3 - Soignez l’impression : proscrire l’impression lowcost.

La sensation d’harmonie, d’équilibre, s’obtient grâce à ce que l’esprit

mathématique considère comme déséquilibré. Le sentiment de beau
s’obtient avec des valeurs impaires et des proportions variées (le beau au
sens positif du terme, car le beau existe aussi dans ce qui est triste).

Tout ce qui est pair et de même taille donne une impression de rigidité, de
froideur et de tristesse. C’est donc un sentiment négatif qui en ressort (qui
peut parfois être voulu en fonction du message à faire passer). 4 - Attention aux polices illisibles

5 - Attention au message SANS INTÉRÊT : Il vous est sûrement arrivé de

lire un prospectus, et de vous dire : « oui et ? ».
Le flyer est un outil qui doit être percutant très vite.
Il faut :
• une accroche qui va capter l’attention du lecteur, notamment dans une
pile de publicités
• les bénéfices pour la cible visée : quel est son intérêt à continuer sa
lecture, que va-t-elle obtenir ?
• un message unique : des soldes, l’ouverture d’un magasin, une offre
spéciale…
Le but du flyer devrait être évident : on va à l’essentiel. On organise,
on guide la lecture. La personne doit avoir envie de le lire, puis de le
conserver jusqu’à l’occasion annoncée.

À gauche, la symétrie donne une sensation de rigidité alors qu’à droite les 5 - N’oubliez pas les informations essentielles :
cercles semblent plus vivants. lieux, dates, heures, prix, noms, objets, mentions obligatoires...

e) Mentions obligatoires
Les flyers sont des tracts publicitaires ou prospectus qu’on qualifie
d’imprimés. Ils peuvent avoir un but commercial de présentation de
l’activité ou des produits de son auteur. La publicité est identifiée
tantôt selon son message, tantôt selon son contenu tantôt selon ses
destinataires.
I./ Les mentions à indiquer obligatoirement sont les suivantes :
1. Le nom et l’adresse de l’imprimeur :
En vertu de l’article 3 de la loi du 29 juillet 1881, tout écrit public doit porter la mention
du nom et du domicile de l’imprimeur.
Si l’imprimeur est également l’auteur de l’imprimé, il est courant de voir inscrite la
mention « Imprimé par nos soins ». Cette mention n’est valable que si la personne
s’identifie selon les règles décrites ci-après.
La sanction encourue est une sanction pénale — une amende de 3.750 euros.
Seules exceptions :
– les ouvrages de ville à savoir notamment les lettres, carte d’invitation,
avis, carte d’adresse, carte de visite, entête et enveloppe entête ;
– les bilboquets.
2. les mentions légales relatives aux personnes morales ou aux personnes
physiques immatriculées :
En vertu des articles R. 123-237 et R. 123-238 du Code de commerce, il convient
d’indiquer sur tout document publicitaire :
– le numéro de R.C.S. suivi du nom de la ville où se trouve le greffe,
– la dénomination sociale et le siège social,
– et pour les personnes morales, il convient d’ajouter la forme sociale, et le montant du
capital social pour les sociétés commerciales.
La sanction encourue est une contravention de 4e classe (750 euros d’amende).
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3. le flyer doit être rédigé en français :
D’après l’article 2 alinéa 2 de la loi Toubon n°94-665 du 4 août 1994 et le décret n°95-
240 du 3 mars 1995, toute publicité écrite, parlée ou audiovisuelle doit être en langue
française. Cependant, l’utilisation de termes étrangers est permise si ces termes sont
traduits en français de façon lisible, audible ou intelligible.
La sanction encourue est une contravention de 4e classe (750 euros d’amende).
II./ Concernant la mention « ne pas jeter sur la voie publique »
L’utilité de la mention « Ne pas jeter sur la voie publique » pour des raisons
de salubrité publique
La distribution gratuite sur la voie publique de tracts est soumise aux
arrêtés préfectoraux (règlement sanitaire) et municipaux (respect de
l’ordre, de la tranquillité et de la salubrité publique). Il convient donc
d’en vérifier les restrictions avant toute distribution de tracts sur la voie
publique. Ces restrictions ne peuvent pas être générales ou absolues,
mais peuvent être limitées dans le temps et dans l’espace. Certaines
mairies exigent une autorisation préalable.
Pour des raisons de salubrité publique, lors de la distribution de tracts, il
est important de respecter les règles de propreté. Le donneur d’ordre de
la distribution de tracts est donc responsable et pourra être sanctionné en
cas d’insalubrité de la voie publique due aux tracts et prospectus (articles
R. 632-1 et R. 635-8 du Code pénal).
Par ailleurs, il est important de préciser qu’en vertu de l’article R. 412-52
du Code de la route, il est interdit de distribuer des tracts ou prospectus
aux conducteurs ou occupants de véhicules circulant sur une voie
publique.
La sanction prévue est une contravention de 4e classe (750 euros
d’amende).