Vous êtes sur la page 1sur 9

A LA RENCONTRE DE MA CULTURE

Ce jour-là, nous nous sommes réveillés à 4h30 minutes du matin, le temps de se laver,
et de s’habiller.
Moi, Papa, Maman et ma tante nous nous préparions pour effectuer un voyage dans le nord
de la Cote D’ivoire à l’occasion du mariage religieux de mon frère ainée.
Il faisait noir, vraiment très noir, on entendait encore le chant des cigales.
Je m’étais vite réveiller car à vrai dire je n’avais pas dormi de la nuit tant j’étais excitée. Une
fois débout je me suis rendue aussitôt dans la douche pour prendre mon bain, ensuite j’ai
fait mes ablutions chose qui était assez rare, je dois l’avouée car j’étais certes une croyante
mais pas une grande pratiquante. Donc ce jour-là, pris par je ne sais quelle frénésie, j’avais
décidé de prier. Après ma prière du matin(le Sobh en arabe), je me suis vêtue d’une robe
courte, faite en pagne de couleur rouge vif, cheveux coiffer court, j’avais au tour du cou une
belle chaîne en argent en forme de cœur que j’avais reçu en cadeau de l’un de mes frères
ainés, aux pieds j’avais mes belles sandales dorées que je n’avais jamais mise auparavant, et
au poignet mon petit bracelet noir que je ne lâchais jamais. Ainsi, préparée je sortis de ma
chambre pour me rendre à la voiture de mon père qui lui était déjà prêt comme à son
habitude. A 5h 40 minutes du matin, après avoir rempli le coffre de mon père de nos
affaires, il ne restait plus que ma mère qui comme à son habitude était toujours en retard.
Ah les femmes ! Des fois, je m’étonne de m’exclamer ainsi car j’en suis moi-même une.
Après donc, 10 min d’attente ma mère finit par arriver et nous primes le chemin en
direction du nord de la Cote D’Ivoire.

C’était, une première pour moi, j’en avais toujours entendu parler, mais je n’y étais jamais
allé. Enfin, j’allais découvrir chez moi. Mon père comme ma mère sont tous les deux
originaires du nord de la Cote D’ivoire. Ma mère elle est originaire d’Odienné, une ville du
nord-ouest du pays connu pour ses arbres tropicaux, colorés et diversifiés. Mon père quant à
lui est originaire de la ville de Sinematiali, située également au nord du pays, s’est une ville
composée essentiellement de sénoufos, l’ethnie de mon père, elle est connue pour son
climat tropical chaud et pour ses multiples arbres tropicaux. Ainsi, comprenez tout mon
engouement pour cette destination. Ici, l’on se rendait à Ferkessédougou une ville située à
environ 20 Km de Sinematiali.

Nous voilà donc en route destination Ferkéssedougou ! Sur le chemin, je me souvins que
mon père écoutait des chansons en langue sénoufo, c’était du balafon.
Des musiques que je ne comprenais certes peut-être pas mais, que mon père essayait de me
traduire. Elles racontaient parfois des histoires vécues par les chanteurs, leur histoires
d’amours, leur escapades de jeunesse et autres.
Ainsi, s’est rythmé par ces belles mélodies que nous nous rendions à ferkéssedougou mais,
avant cela nous faisions une petite escale à Korhogo. Ah ! Korhogo quelle belle ville ! Je suis
tombée littéralement amoureuse de cette ville. Quatrième ville plus peuplée de la Cote
D’ivoire, et aussi la plus grande ville du nord du pays, Korhogo est la définition même de
l’authenticité culturelle. Ses musées, ses mosquées, ses artisans, ses danses, son
architecture, font de cette ville un véritable joyau culturelle. Korhogo c’est la référence
même en termes de culture. Nous voilà donc à Korhogo, au restaurant la marmite africaine
pour le déjeuner. Au menu il y avait du kedjenou (soupe de légumes avec du poulet)
accompagnée de foutou banane (plantain de banane) et du riz. Moi et maman avions pris
un Kedjenou avec du foutou et pour papa c’était avec du riz, ma tante elle n’avait pas
l’appétit. Après ce repas nous nous sommes dirigées à la grande mosquée de Korhogo pour
effectuer la prière de 13 heures ( dohr en arabe) . Ensuite direction sinématiali. Car, avant de
se rendre à notre destination il faille que l’on passe par cette belle ville.

Tenue et masque traditionnelle typiquement sénoufos et originaire de la ville de


Korhogo.

Nous voilà, donc en route pour rejoindre la belle ville de Sinematiali. Sur la route ce qui a
principalement attirée mon attention fut le paysage. Tous étaient verts. Les arbres aussi
géants les uns que les autres jonchaient le long de la route. Franchement, en un mot c’était
magnifique. S’est complètement obnubilée par ce beau paysage que nous arrivâmes à
destination.
Entourée par énormément d’arbres verts, la maison de mon cousin Benfa était une 4 pièce
et à l’extérieur il y avait une indépendante où était logé le gardien. C’était une maison peint
en jaune, à l’extérieur, il y avait une véranda où était posées 2 chaises.

(Dialogue)

Papa : Voici la maison de ton cousin !


Moi : d’accord j’adore le paysage.
Papa : Oui c’est ça le nord.
Moi : en effet c’est magnifique.
Benfa : Bienvenue à tous !
Maman : Merci
Ma tante : Merci
Mon frère ainée qui célébrait son mariage, était déjà là 1 semaine avant notre arrivés. Et il
était donc logé chez notre cousin Benfa. Lorsqu’il nous a aperçu le voilà donc venir vers
nous.
Lui : Bonne arrivée à tous.
Moi : Merci. Alors comment te sens-tu à l’approche de ton mariage ?
Lui : Ça va. Je suis un peu stressé mais je gère.
Moi : T’inquiète ça va bien se passer.
Après cet échange Moi, Papa, Maman et ma Tante sommes allés prendre place sur la
véranda. Pendant que, papa et le cousin Benfa discutaient, Maman et ma tante parlaient
entre elles, et moi et mon frère échangions également. Après 30 minutes passés, papa a
demandé la route à mon cousin Benfa et a décidé de se rendre à Ferkessédougou avec ma
mère et ma tante mais a voulu que moi je reste avec mon frère car il devait aller rencontrer
le chef du village et quelques vieux notables. Ainsi, donc je suis resté avec mon frère chez
mon cousin benfa. Mon cousin Benfa lui s’en allait aussi avec mes parents car il connaissait
bien les environs.
Le mariage de mon frère devait se dérouler à Ferkessedougou car c’était là où la femme de
mon frère avait vécu, et il y avait aussi tous ses parents. Chez les musulmans le mariage doit
se faire chez la future mariée et pas l’inverse. Voilà la raison pour laquelle nous nous
rendions dans cette ville.
Peu après le départ de mes parents et de mon cousin, l’un des meilleurs ami de mon grand
frère Yapo avait fait le déplacement jusqu’à Sinematiali pour ne pas rater ça.
(Dialogue)

Yapo : Waouh ! Ça fait vraiment longtemps que l’on ne s’est pas vu mon frère.
Mon frère : Oui ! En effet ! Yapo depuis près de 2 ans que nous ne vivions plus dans la même
ville ! Je suis ravie de te revoir mon frère. Allez viens dans mes bras.
(Accolade)
Mon frère : Voici ma petite sœur tu te souviens d’elle non ?
Yapo : Non tu ne vas pas me dire que c’est la petite que l’on voyait courir dans tous les sens-
là ?
Mon frère : oh que oui ! C’est elle en chair et en os.
Yapo me fixait longuement tellement qu’il n’en revenait pas.
Moi (un peu gênée) : Salut yapo ça fait longtemps comment te portes-tu?
Yapo : Ma petite sœur je suis trop content de te revoir tu as tellement grandie, tu es
devenue une très belle jeune femme.
Moi : Merci beaucoup.
Yapo encore sous le choc de me voir rentrait déposer ses affaires petit à petit dans la maison
aider par mon grand frère.

Mes parents eux étaient déjà retourné sur Korhogo car il n’y avait pas assez de logements à
Ferkessédougou, mon cousin benfa quant à lui avait une deuxième résidence à Sinematiali et
s’est là qu’il logeait avec tous ses enfants.
J’étais donc seule avec mon frère et son meilleur ami.
Aux alentours de la maison de mon cousin benfa il n’y avait que des arbres longs et verts. Le
paysage était magnifique mais à la tombée de la nuit il faisait un peu peur car il n’y avait pas
de voisins aux alentours.
Néanmoins, le cadre restait toujours magnifique.
Aux environs de 20 heures, mon grand frère et son amie m’ont proposés de sortir manger et
ensuite d’aller se détendre dans un petit espace à quelques mètres de la maison.
Ce kiosque situé à quelques mètres de la maison était peint en bleu à l’extérieur, et à
l’intérieur il y avait quelques chaises et des tables dispersées un peu partout. Nous primes
places et nous passions notre commande, tous les trois avions pris la même chose, un plat
de spaghettis et de rognon avec quelques bouts de pain offert par la maison.
Après ce plat, direction dans cet espace que mon frère avait découvert lors d’une de ces
balades dans ce village. C’était en plein air, un endroit assez calme, quelques chaises
disposées par-ci, par-là avec quelques tables. Nous -y sommes restées environ 2 heures et
ensuite direction la maison.

Le mariage n’était plus que dans deux jours. Mon père et ma mère devaient passer me
prendre pour que je puisse me rendre avec eux à Ferkessedougou là où le mariage devait se
dérouler.
Le lendemain à 10 heures, je vois la voiture blanche de mon père débarquée de loin, j’étais
déjà prête assise sur la véranda.
(Dialogue)

-Papa : toi au moins tu n’es pas comme ta mère, tu es toujours à l’heure.


-Moi : bien sûr!
(Rire générale)

-Mon frère : bonjour papa et maman, mais je ne vois pas ma tante ?


-Papa : Elle a décidé de rester à Korhogo car elle ne se sentait pas trop bien. Mais demain,
elle sera là pour le mariage inchallah (si Dieu le veut) !
-Mon frère : ah ok je vois j’espère qu’elle se portera mieux !
-Papa : Oui ne t’inquiète pas. Bon je pense que nous allons y aller avec ta petite sœur.
Mon grand -frère qui était le marié ne pouvait pas se rendre sur le lieu du mariage avant le
jour-j ainsi était la règle.
Maintenant me voilà en direction pour cette belle ville Ferkessédougou. C’était la troisième
ville du nord que j’allais découvrir et j’étais impatiente.
Par ailleurs, le constat était le même, le paysage au nord est époustouflant, une savane
verdoyante, dense et riche en arbre tellement géant. Après 15 minutes, passées sur la route,
voici enfin la belle ville de Ferké qui pointe à l’horizon.
Image d’ensemble montrant le beau paysage de la ville de Ferkessédougou.
Nous nous sommes rendus directement, sur le lieu où devait se dérouler le mariage et par la
même occasion rencontrer quelques parents de la mariée qui étaient absent et que mes
parents n’avaient pas eu l’occasion de voir.
Dès notre descente de la voiture, on entendit les bruits de calebasses tapées par quelques
femmes présentes, tandis que d’autres s’affairaient à la cuisine, certaines quant à elles
s’appliquaient du henné sur les mains.
Une foule de femmes nous accueillirent avec des salutations en langues sénoufos, « YE FO TA
MANAN » (qui veut dire Bonne arrivée en senoufo) ; nous répondirent à leur salutations et
ensuite l’on nous donna la place à l’intérieur d’une maison.
Après, quelques échanges entres les parents, l’on nous offrit du « dagnan » une boisson très
prisés au nord. C’est une sorte de mélange de mil et de sucre, c’était une première pour moi
et à vrai dire j’ai adoré. Après cette petite collation et quelques échanges entres les parents,
l’on demanda la route car ils commencèrent à se faire assez tard et puisque demain, c’était
le grand jour c’est- à -dire le jour du mariage.

********************************************

Mon frère était le premier débout, je me demande même si il avait dormi cette nuit-là tant
je me souviens qu’il était stressé le pauvre.
Moi je trainais encore les pas entre m’habiller, me maquiller, franchement je prenais tous
mon temps tant je voulais briller en ce jour si particulier pour mon frère .
Le mariage était prévu pour 9h 30, mais mon frère et son ami était déjà prêt depuis 7h
pétante.
Mon frère était vêtu d’un grand boubou blanc, brodé légèrement sur le devant, il avait
comme accessoire un chapeau blanc, et aux pieds des babouches blanches brodées avec les
mêmes motifs que son boubou. En un mot il était majestueux. Yapo son ami quant à lui avait
opté pour une chemise assez soft et un pantalon en tissu avec une paire de souliers. Pendant
ce temps, moi je m’attardais à mon maquillage. J’étais déjà vêtues de mon boubou de
couleur vert foncé, avec mes bijoux tout en fantaisie et mon mini foulard sur la tête, aux
pieds j’avais de belles sandales noires.
Enfin prêt il ne restait plus que de se rendre sur les lieux du mariage. Assis tous les 3 sous la
véranda l’on n’attendait plus que mon père avec sa voiture. Finalement quelques temps
après je le vois arrivé de loin.
Papa : Bonjour à tous, je vois que vous êtes prêts.
Mon frère : Bonjour oui on vous attendait.

Mon père, lui aussi était vêtu d’un magnifique boubou blanc, brodé jusqu’au bas, pour ma
mère et ma tante elles portaient du Bazin riches, avec de belles parures sur leur cou et leur
poignet. En grosso modo nous étions tous dotés d’une magnificence hors norme. Mon
cousin Benfa lui était déjà sur les lieux du mariage.
Nous arrivâmes sur les lieux de la cérémonie à 9h 10. C’était une sorte de plein air décoré
spécialement pour l’occasion, il y avait du lierre de couleur orange - blanc et vert accroché
un peu partout, des nœuds en tissus sur les chaises. Une décoration belle et simpliste.
Il y avait déjà, plein d’invités qui avaient pris place et certaines personnes lisaient déjà le
coran sur une natte au milieu de l’espace.
Peu de temps après, la mariée, finit par faire son entrée dans toute sa splendeur avec sa
longue robe en dentelle blanche, et son long voile transparent qui lui recouvrait le visage. A
ses cotés il y avait sa marraine, mon frère quant à lui était déjà assis, avec mon père et mon
cousin benfa à ses côtés. La cérémonie a duré environ 1h 30 minutes et ensuite les festivités
débutèrent sous les meilleures auspices.
Il y avait du balafon, instrument de musique très adulés par la population nordiste, de plus,
un regroupement de jeunes femmes rythmées par ces belles mélodies faisait la ronde au
tour des balafonistes. Elles chantonnaient des louanges en langue senoufos tout en
esquissant des pas de danses. C’était vraiment magnifique à voir. Ma mère et ma tante, se
mêlèrent à elles essayant de jouer le jeu. Moi j’étais juste celle qui admirait et filmait tout le
monde. Comprenez mon engouement c’était une toute première fois pour moi et tellement
j’étais ébahie que je regardais, et ne voulais louper aucune miette de leurs danses.
Image de quelques balafonistes.
Toujours ambiancer par le son du balafon, il était temps maintenant de déguster les
spécialités locales. Et au menu c’était du To (sorte de farine de mil servi sous forme de pate)
avec sa sauce Dah (mixture fait à base de feuilles). Franchement c’était excellent, je me suis
tellement bien régalée que j’en ai redemandé.

Met préparé en pays senoufo.


Après ce délicieux met c’était encore une fois place à la danse. Toujours accompagner par les
balafonistes. Franchement le show a duré 5 bonnes heures et moi je me suis régalé les
oreilles avec ses magnifiques chants. A vrai dire ce qui m’a le plus marqué c’est la vivacité de
ces femmes qui dansaient si habilement pendant des heures sans se fatiguer.
Enfin, je dirais que ce petit voyage au nord m’a appris, et m’a fait découvrir tellement de
choses que j’ignorais sur ma culture, en si peu de temps j’ai été transporté dans un monde
qui pourtant m’étais si anodin , moi qui avait toujours vécu en ville et adoptée comme style
de vie ce que l’on appelle « la modernité ». Je retiendrai tout simplement que, peu importe
ce que tu as, peu importe ce que tu es, ton seule point de ressource, ta seule boussole, ton
seule repère, restera ta culture car c’est elle qui définit ton identité.

Vous aimerez peut-être aussi