Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DE CONSERVATION DU PATRIMOINE
ET DES BIBLIOTHÈQUES
Pierre Gévart
Sous-Préfet, Haut fonctionnaire territorial
MÉTHODOLOGIE
6-B392-TE-WB-00-18 www.cned.fr
Les cours du CNED sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective.
Les personnes qui s’en serviraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans
le consentement du CNED, s’exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété
intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées
par le CNED avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris).
© CNED 2018 6 - B 3 9 2 -T E - W B - 0 0 - 1 8
Sommaire
Méthodologie de la note . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Devoir autocorrectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Corrig���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 36
Sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Corrig���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 67
Sujet 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Corrig���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 88
Sujet 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Corrig�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 115
Utilité de la note
La note a pour objet de dégager du dossier, en fonction des indications contenues dans le sujet, les éléments
essentiels et les mettre en forme sous une modalité plus utilisable. La note permet ainsi à son destinataire de
se dispenser de la lecture d’un dossier.
La note est vouée à une utilisation rapide et immédiate en apportant des informations essentielles au destinataire
ou en l’éclairant sur le sens de la décision à prendre. Le rédacteur doit prendre en compte le contexte dans
lequel se trouve le destinataire (lorsqu’il est précisé). La note doit donc être claire, précise et concise. Le
destinataire n’a besoin ni d’un cours, ni d’un discours.
Elle doit dire autrement les mêmes choses, en évitant les énumérations. Le rédacteur doit « brasser » les
idées contenues dans les documents du dossier, sélectionner ce qui mérite d’être évoqué et hiérarchiser
les éléments retenus autour de quelques idées dominantes. Aucune connaissance personnelle ne doit être
apportée à la note.
Il convient d’abord de rappeler la distinction entre la note administrative et la note de synthèse.
O Qetuoique la distinction soit utile, dans la pratique vous devrez vous en tenir au libellé du sujet donné
le respecter de façon scrupuleuse.
Ainsi, parfois, dans le cadre d’une épreuve libellé en tant que note de synthèse, l’énoncé du sujet peut vous
demander de rédiger une véritable note administrative, et vice-versa. Mais, dans tous les cas de figure, la
démarche méthodologique est la même (la seule différence portera sur la présentation de la note).
La note et la dissertation
La note n’est pas une dissertation. Dès lors, le rédacteur ne doit tenir compte que des informations extraites
du dossier. Aucune connaissance personnelle ne doit être apportée à la note. De même, aucun jugement
de valeur ou prise de position personnelle n’est admis, sauf si le sujet vous invite à prendre position de façon
explicite. D’ailleurs, le style de la note ne ressemble pas à celui utilisé dans la dissertation. Il faut utiliser de
phrases courtes, et ne reformuler pas la même idée plusieurs fois.
Après avoir pris connaissance du sujet, il faut procéder à l’évaluation de la nature et de l’utilité des documents
proposés dans le dossier.
Types de documents
Les documents peuvent être regroupés suivant trois critères cumulatifs :
ff En raison de leur nature, on distingue les textes administratifs et les textes non administratifs
Les textes administratifs peuvent être des textes juridiques de base (lois, décrets, arrêtés) ou des
textes d’application (circulaires, instructions, notes de services). Souvent, le contenu de ces derniers
textes est redondant vis-à-vis des textes juridiques de base. Ainsi, une circulaire reprendra les dispositions
d’une loi et des décrets.
Les textes non administratifs sont des articles de presse (quotidiens, hebdomadaires) ou des extraits de
revues spécialisées ainsi que des extraits de rapports. Parfois, ces textes reviennent sur des dispositions
contenues dans les textes juridiques, mais ils peuvent aussi apporter des informations nouvelles.
ff En fonction de leur contenu, on distingue les textes à portée générale et les textes ponctuels.
Les textes à portée générale – quelle que soit leur nature administrative ou pas – ont un contenu dont
l’exploitation permet d’obtenir un repérage global du sujet ou de ses principaux aspects (rares sont les
textes qui traitent tous les aspects du sujet). En revanche, les textes dits ponctuels ne s’intéressent qu’à
des aspects très limités du sujet, et leur apport à la note se traduira par quelques lignes.
ff En fonction de leur rôle, on distingue les textes d’information et les textes d’éclairage
Bien que tout texte soit une source d’information, certains documents apportent davantage les
informations nécessaires pour construire la note, permettant d’en identifier le contenu. En revanche,
d’autres textes – ayant un contenu informatif analogue – apportent un éclairage qui favorise une meilleure
compréhension des textes dits d’information ; par exemple, un texte de commentaire ou de compte rendu
d’une loi jouera un rôle d’éclairage par rapport à la loi elle-même.
Toutefois, il ne faut pas faire l’impasse sur un texte sous prétexte que son contenu n’apporte pas
d’informations nouvelles par rapport à d’autres textes. Lorsqu’on constate que deux documents ont un
contenu identique ou similaire, on doit choisir l’un des deux – le plus accessible, c’est-à-dire le plus
clair – pour en tirer les informations nécessaires ; le deuxième texte ne fera l’objet que d’une lecture
rapide pour confirmer – et le cas échéant – compléter l’exploitation du premier texte. En conclusion, il
convient de procéder à une lecture couplée de deux textes : le premier est à exploiter pour en tirer des
informations, le deuxième – ayant un contenu similaire – fera l’objet d’une lecture de vérification plus rapide
pour conforter l’analyse du précédent texte. A ce propos, on peut citer le cas d’une loi ou d’un décret et de
sa circulaire d’application. La circulaire, ayant un caractère plus accessible, est souvent un texte plus utile
qu’une loi, sous réserve que leur contenu soit analogue ; dans ce cas-là, la circulaire peut devenir le texte
à exploiter, tandis que la loi fera l’objet d’une lecture rapide. Donc, les documents les plus utiles ne sont
pas forcément ceux qui ont une plus grande valeur juridique.
Priorités de lecture
En fonction des différents types de documents, le candidat peut établir – ce n’est pas obligatoire – des priorités
de lecture. Mais avant d’établir un ordre de lecture, il faut tenir compte de l’incidence de la chronologie des
documents. A ce propos il faut distinguer les textes juridiques et les autres textes.
Pour ce qui est des textes juridiques (lois, décrets etc.), il faut faire attention à leur chronologie afin de tenir
compte d’éventuelles modifications. En effet, un texte récent peut modifier un texte plus ancien. Dès lors,
dans un tel cas de figure, rien ne sert d’exploiter le texte ancien sans tenir compte des modifications introduites
par le texte récent modificatif. Donc, il faut saisir les modifications avant l’exploitation du texte ancien.
Mais, comment procéder dans la pratique ? Voici la démarche à suivre :
D’abord, sur une feuille établir trois colonnes, conformément au modèle suivant :
Toutefois, sachez qu’il n’est pas obligatoire d’établir un ordre de lecture autre que celui découlant de la liste
des documents. Ainsi, lorsque le dossier n’est pas long, vous pouvez lire les documents sans établir
des priorités.
O Ilsystématiquement
faut se garder de la tendance naturelle qui consiste à vouloir tout dire et à exploiter
chaque élément du dossier. Il faut savoir choisir l’essentiel.
La saisie de l’essentiel
Les éléments essentiels d’un texte sont annoncés par des en-têtes soit par des développements introductifs,
étayés d’arguments, reproduits avec une certaine insistance sous une expression différente. Au cours de la
lecture d’un texte, pour retenir les informations essentielles vous pouvez les souligner ou surligner. De même,
vous pouvez effectuer des annotations marginales, qui vous permettront déjà de mettre l’accent sur les aspects
à retenir. Seules quelques vérifications pourront être faites au niveau du détail, facilitées par le soulignement ou
les annotations marginales apportées en cours de lecture. Il convient de rappeler qu’un texte pas souligné ou
trop souligné sera difficilement exploitable. Les annotations marginales sont intéressantes dans la mesure
où elles permettent de formuler de façon précise des idées diffuses. Il est important de ne pas oublier l’objet
de la note en cours de lecture. Les développements hors sujet impliquent en général une note éliminatoire.
Il est souhaitable d’utiliser une grille de lecture qui permette de répertorier les idées les plus importantes
contenues dans chaque document avant de procéder à la lecture du document suivant. Ainsi, vous rédigez
sur une feuille au brouillon le compte rendu de ce qui mérite d’être retenu en tant qu’apport de chaque texte à
la note ; il faut préciser que vous ne devez retenir d’un texte que les aspects relatifs au sujet, le reste ne vous
intéresse pas. La grille doit contenir les idées essentielles, mais aussi les idées complémentaires et les
éventuels liens avec celles des autres documents. Autrement dit, vous devez retenir l’essentiel – c’est-à-dire
les informations sans lesquelles le sujet n’existerait pas –, et toute information nécessaire ou utile pour analyser
et comprendre l’essentiel. En revanche, le surplus d’information qui n’apporte rien à la compréhension du sujet
relève du détail et, en principe, ne devrait pas être retenu. Vous pouvez déjà établir une certaine hiérarchisation
entre les diverses questions retenues, ce qui facilitera ensuite la construction d’un plan.
Vous procédez de la même façon avec les autres textes, en précisant le cas échéant les liens entre deux ou
plusieurs textes. Ainsi, à partir du recensement des comptes rendus des différents documents, vous serez en
mesure de dresser l’inventaire des « ingrédients » de la note, tout en sachant que ce catalogue ne vous permet
pas encore de rédiger la note.
Il faut procéder en fin de lecture au recensement des idées ou des dispositions devant constituer le contenu
de la note. Ce contenu sera dressé en une forme aussi définitive que possible pour qu’une esquisse de plan
se dégage avec facilité à l’issue de ce travail de sélection.
Des exemples
Dans le cas d’exemples, deux remarques sont à retenir. D’une part, l’exemple sert à illustrer une idée, pas à
la remplacer ; dans ce cas-là, l’exemple donné par l‘auteur du texte a une valeur pédagogique : il sert à
mieux faire comprendre les propos de l’auteur. Donc, ce sont les propos qui devront être exploités, l’exemple
ne sera pas cité dans la note. D’autre part, dans certains cas, l’objet d’un texte peut porter essentiellement
sur un exemple ou sur une expérience concrète. Ainsi, leur analyse peut vous permettre de dégager une idée
essentielle, que vous allez mettre en valeur dans la note. Mais, le cas échéant, vous utiliserez l’exemple pour
éclairer l’idée générale.
O lui consacrez pas une longue analyse sauf si l’objet de la note le concerne directement.
Respectez la règle suivante : un exemple peut être cité exceptionnellement dans la note, mais ne
Données statistiques
En ce qui concerne les données statistiques, les conseils d’exploitation sont analogues à ceux relatifs aux
exemples. D’abord, l’exploitation des tableaux statistiques permet de dégager des tendances générales
(augmentation, diminution…) que vous mettrez en valeur dans la note. Ensuite, les données chiffrées (de
préférence des pourcentages ou des rapports que vous-même pouvez établir) peuvent être utilisées pour
illustrer ces tendances, mais leur usage doit être pertinent et limité (pas trop de chiffres). N’oubliez pas qu’un
excès de chiffres nuit à la compréhension de la note.
En cas d’exploitation des tableaux statistiques ou des sondages, il est conseillé d’identifier la source, comme
vous le faites pour un document juridique.
Les opinions
Parfois, les textes non administratifs contiennent des opinions, c’est-à-dire des prises de position ou des points
de vue émanant de l’auteur du texte. Faut-il les exploiter ? Et si oui, quelle place leur accorder dans la note ?
En principe, l’exploitation des opinions n’est pertinente que dans trois cas de figure :
ff Lorsqu’un texte est consacré à une prise de position, par exemple, une libre opinion ou l’éditorial d’un
quotidien de la presse écrite ;
ff Lorsque l’opinion émane d’une personne dont la qualité ou les compétences permettent de valoriser
ses prises de position (exemple : le Président de la République, des ministres,) ou bien lorsque l’opinion
est exprimée dans le cadre des textes signés par des spécialistes ou des personnes directement impliquées
dans le sujet à traiter ;
ff Lorsque le dossier fait état d’opinions suffisamment nombreuses et contrastées pour permettre de
structurer leur analyse sous forme de débat ou de controverse.
Ainsi, lorsqu’un texte fait état de façon isolée d’une opinion ne remplissant aucune des conditions précédentes,
cette opinion ne mérite pas d’être retenue, puisqu’elle ne présenterait pas un intérêt particulier pour la
compréhension du sujet. C’est toujours l’application du critère de l’essentiel qui doit guider votre démarche
d’exploitation des textes. Dès lors, les opinions ne sont à exploiter que si elles s’avèrent nécessaires pour
une meilleure compréhension du sujet.
L’adoption du plan
Deux cas de figure sont à distinguer :
ff soit le sujet vous suggère un plan, et vous l’adoptez ;
ff soit vous devez trouver un critère de plan, c’est-à-dire les grandes parties du plan.
O Ocloisonnées.
bservation. Pour être correct le plan doit avoir trois qualités : être global, équilibré et doté des parties
La globalité permet au plan de traiter le sujet, rien que le sujet et tout le sujet. Un plan
partiel et un plan trop large sont à proscrire. Le cloisonnement implique que les contenus des parties
ne doivent pas être interchangeables ou se recouper. D’ailleurs, il convient de vérifier qu’il y a matière
à développer chaque partie. L’équilibre concerne la longueur et le contenu des parties : l’essentiel doit
être réparti entre les différentes parties du plan.
La structuration du plan
Il convient de diviser les parties en sous-parties, et de préciser les différents points qui doivent apparaître
dans la note. La structuration d’un plan détaillé au brouillon, faisant apparaître les parties, les sous-parties et
les différents points à retenir présente un double avantage. D’abord, ce brouillon va vous permettre de répartir
dans un ordre logique les différents éléments tirés du dossier, en utilisant la méthode de l’arborescence,
c’est‑à‑dire en établissant des liens entre eux. Ensuite, compte tenu que le temps imparti ne permet pas la
rédaction de l’ensemble de la note au brouillon, le plan vous servira de guide lors de la rédaction définitive de
la note. C’est le meilleur moyen pour éviter la rédaction décousue, les oublis ou les répétitions.
En début de chaque partie le rédacteur doit veiller à présenter brièvement – en deux ou trois lignes – son
contenu (sous-parties). De même, des transitions entre les parties doivent être rédigées.
O Cetonseil pratique : utilisez des alinéas pas longs, utilisez le point à la ligne à bon escient, aérez l’écriture,
mettez l’accent sur l’essentiel dès les premières lignes de chaque paragraphe.
La mise en valeur des idées ne doit conduire à utiliser des artifices : ni reformuler les idées, ni indiquer que
c’est important. La note ne doit pas faire référence à la numérotation des documents. En revanche si, de façon
explicite, vous faites référence à un texte juridique il devra être identifié.
Exemple : « aux termes de la loi du 12 avril 2000 » ; par contre, il ne serait pas correct d’écrire « aux termes
de la loi ».
Toutefois, vous devez éviter de faire référence systématiquement aux textes que vous êtes en train d
’exploiter.
La conclusion n’est pas le moment d’exposer des idées qui n’ont pu l’être dans les parties, ni le moment
d’exprimer son point de vue. La conclusion clôt l’analyse, en rappelant éventuellement l’intérêt du sujet.
Présentation de la note
Dans le cas d’une note de synthèse, sans indications dans le sujet du contexte et du destinataire, il suffit de
rédiger l’énoncé sous une forme simple : note relative à…
La note administrative a un en-tête à rédiger. Ainsi, vous devez préciser son destinataire – en utilisant les
formules Note pour… (lorsque le destinataire est un supérieur) ou Note à… (lorsque le destinataire est un
subordonné) – De même, l’objet et les références administratives doivent être précisés. La note est datée et
signée (en précisant la fonction du rédacteur : secrétaire, rédacteur, agent, …), mais jamais son nom. La note
affiche, en haut à gauche, le timbre administratif (administration d’affectation).
Exemple :
Objet :
Références :
Mais, quelle que soit la durée de l’épreuve, vous pouvez décloisonner les différentes phases de votre travail.
Ainsi, la lecture des documents peut vous suggérer une idée de plan, ce qui permettra de consacrer davantage
de temps à la lecture tout en envisageant une ébauche de plan. D’ailleurs, lorsque vous détaillez le plan au
brouillon vous pouvez amorcer la rédaction, en quelques phrases, pour ce qui est des idées principales.
1. Bien lire et comprendre le sujet afin d’en délimiter les contours, ce qui permettra d’éviter les analyses
hors sujet.
3. Faire attention à la chronologie des documents, en particulier pour les textes juridiques (certains textes
peuvent contenir des modifications à prendre en compte).
4. Si possible, établir des priorités de lecture. Les textes prioritaires sont ceux qui apportent une vision
générale du sujet, ou bien ceux qui en traitent de larges aspects.
5. Éviter d’exploiter de façon approfondie deux textes ayant un contenu analogue (exemples : loi et
circulaire, loi et commentaire de la loi). Dans ces cas-là, il faut choisir l’un des deux textes afin de
l’exploiter, tandis que l’autre texte fera l’objet d’une « lecture de confort », afin de confirmer l’analyse
effectuée du premier texte.
7. À partir des apports des différents textes, hiérarchiser les éléments tirés du dossier afin de trouver un
plan de note.
8. Bien structurer et détailler le plan adopté. Vous pouvez utiliser des titres pour les grandes parties, voire
les sous-parties.
9. Rédiger la note de façon claire et structurée (introduction, développement en deux ou trois parties et
conclusion). Dans chaque paragraphe, l’essentiel de l’analyse doit être mis en valeur au début (dès les
premières lignes), pas à la fin. Pour la note administrative, n’oubliez pas de rédiger l’en-tête administratif.
Essayez de répondre à ces questions pour les sujets qui suivent, et d’en tirer les conséquences grâce à un
tableau que vous compléterez.
Sujet 1 (2 points)
Placé à la direction des ressources humaines de la Ville de Paris, il vous est demandé de réaliser une note
rappelant les possibilités ouvertes aux agents de la Ville en matière de droit à la formation. Vous apporterez
notamment au DRH des éléments de réponse à des agents qui envisagent d’entamer une seconde carrière,
dans ou hors de la fonction publique de la Ville, et souhaiteraient auparavant bénéficier de quelques formations.
De quoi s’agit-il ?
Où êtes-vous situé ?
A quelle date ?
Explicite
Implicite
Vous êtes adjoint du responsable de la communication dans un établissement public culturel de la Ville de
Paris. Le responsable vous a demandé de réfléchir à l’installation d’un système de communication interne sous
forme d’écrans muraux, afin d’accueillir le public, de lui apporter des informations générales et particulières,
etc. Ces informations devront pouvoir être rapidement évolutives.
Un stagiaire a préparé une étude préliminaire, et vous avez demandé quelques devis. Il vous faut maintenant
proposer au responsable une solution technique, ainsi que la procédure à suivre pour rester en conformité aux
règles en vigueur pour les marchés publics.
Vous rédigez une note à cet effet.
De quoi s’agit-il ?
Où êtes-vous situé ?
A quelle date ?
Explicite
Implicite
Vous êtes en fonction au secrétariat général de la Ville de Paris. Le secrétaire général s’interroge sur les
dispositifs existants en matière d’urbanisme et de coopération intercommunale, et sur la compatibilité de
ceux- ci avec les projets de « grand Paris ». Il s’interroge notamment sur la cohérence à donner localement
aux différents dispositifs.
Il vous demande de lui rédiger une note faisant le point sur les textes en vigueur, sur ceux qui sont en préparation,
et de mettre en évidence les problèmes qui pourraient se poser.
De quoi s’agit-il ?
Où êtes-vous situé ?
A quelle date ?
Explicite
Implicite
Pour chacun des trois sujets proposés, recensez les acteurs identifiables, et déduisez du sujet et de votre
expérience quels sont les enjeux et les craintes de ces acteurs.
Sujet 1 (2 points)
Placé à la direction des ressources humaines de la Ville de Paris, il vous est demandé de réaliser une note
rappelant les possibilités ouvertes aux agents de la Ville en matière de droit à la formation. Vous apporterez
notamment au DRH des éléments de réponse à des agents qui envisagent d’entamer une seconde carrière,
dans ou hors de la fonction publique de la Ville, et souhaiteraient auparavant bénéficier de quelques formations.
Sujet 2 (2 points)
Vous êtes adjoint du responsable de la communication dans un établissement public culturel de la Ville de
Paris. Le responsable vous a demandé de réfléchir à l’installation d’un système de communication interne sous
forme d’écrans muraux, afin d’accueillir le public, de lui apporter des informations générales et particulières,
etc. Ces informations devront pouvoir être rapidement évolutives.
Un stagiaire a préparé une étude préliminaire, et vous avez demandé quelques devis. Il vous faut maintenant
proposer au responsable une solution technique, ainsi que la procédure à suivre pour rester en conformité aux
règles en vigueur pour les marchés publics.
Vous rédigez une note à cet effet.
Vous êtes en fonction au secrétariat général de la Ville de Paris. Le secrétaire général s’interroge sur les
dispositifs existants en matière d’urbanisme et de coopération intercommunale, et sur la compatibilité de
ceux- ci avec les projets de « grand Paris ». Il s’interroge notamment sur la cohérence à donner localement
aux différents dispositifs.
Il vous demande de lui rédiger une note faisant le point sur les textes en vigueur, sur ceux qui sont en préparation,
et de mettre en évidence les problèmes qui pourraient se poser.
Le document central est celui par lequel vous allez vraiment commencer le dépouillement, et qui va vous
permettre de déterminer votre grille de lecture (Vous verrez cela plus en détail dans le cahier autocorrectif n° 3).
Son choix est donc encore plus important que celui du document d’entrée. Il sera pourvu des caractéristiques
suivantes :
ff Ni trop court, ni trop long trop long, il vous prendrait bien trop de temps pour le résoudre en
idées force, trop court, il ne vous permettrait pas d’élaborer une grille
convenable)
ff Récent de façon à vous donner un point de départ le plus actuel possible
ff Le plus large possible relativement au sujet
ff Le plus incontestable possible préférez une analyse objective à un article d’opinion. L’origine du texte
(titre de la revue), le nom de l’auteur et même la formulation du titre
vous donnent à cet effet les informations suffisantes.
ff Rédigé en paragraphes cohérents chaque paragraphe aborde une idée nouvelle, et une idée n’est pas
séparée en plusieurs paragraphes.
Vous vous rendez bien sûr compte que cette quatrième caractéristique ne sera pas décelée dans la liste,
mais en balayant le dossier. Le cas échéant, elle vous permettra de choisir entre deux documents de valeur
apparente équivalente.
Pour chacune des listes, en procédant par élimination, désignez le document d’entrée et le document central.
Document 1 xtrait du rapport de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), publié en
E
janvier 2002 – 5 pages
Document 3 OGM : le projet de loi présenté le 8 février 2006 (archives Le Nouvel Observateur) – 2 pages
Document 4 Nouveaux soupçons sur les OGM (Le Monde – 9 février 2006) – 2 pages
Document 5 Les tests toxicologiques ? Silence, secret industriel (Le Monde – 9 février 2006) – 1 page
Document 7 Réaction des faucheurs volontaires suite au projet de loi relatif aux OGM – 1 page
Document 8 OGM : le projet de loi fait déjà des vagues (Le Figaro – 19/01/06) – 1 page
Document 9 Les OGM sont inconstitutionnels (Le Monde – 19 janvier 2006) – 1 page
Document 10 Attendu depuis 2002, le projet de loi sur les OGM… (Le Monde, 19 janvier 2006) – 1 page
Document 11 Le tribunal de Versailles relaxe des faucheurs d’OGM (Le Monde,14 janvier 2006) – 1 page
Commentaire : (2 points)
Document 1 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 2 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 3 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 4 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 5 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 6 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 7 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 8 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 9 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 10 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 11 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 1 « Exceptions : l’émergence du ‘triple test’ » – Les grands arrêts de la propriété intellectuelle,
sous la direction de Michel Vivant, Ed Dalloz, 2004 – 3 pages
Document 2 Le livre numérique et l’union européenne – chapitre 2 », Maud Plener, Ed de l’Harmattan, 2003
«
– 9 pages
Document 3 « Le téléchargement : un débat sans fin », Le Monde, 12 février 2005 – 1 page
Document 4 Le nouveau prêt public des œuvres en droit d’auteur », La semaine juridique administrations
«
et collectivités territoriales, 19 janvier 2004 – 4 pages
Document 5 « Propriété intellectuelle et internet », Service public n° 108, octobre-novembre 2004, 2 pages
Document 6 « Un internaute poursuivi pour téléchargement », La Voix du Nord du 16/12/2004, 1 page
Document 7 « Les professionnels décidés à enrayer le piratage sur internet », Le Monde, 17/02/2004, 1 page
Document 9 Droits voisins du droit d’auteur et numérique », Pages 32 à 37, Isabelle Wekstein –
«
Éditions Litec, 2003 – 3 pages
Document 10 «
Droits voisins du droit d’auteur et numérique », Pages 99 à 106, Isabelle Wekstein –
Éditions Litec, 2003 – 5 pages
Commentaire : (2 points)
Document 1 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 2 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 3 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 4 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 5 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 6 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 7 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 8 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 9 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 10 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Document 11 : Commentaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..................................................................................
..................................................................................
Conclusion : Entrée (1 point) :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Central (2 points) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. La fabrication de la grille
Après avoir pris contact avec le sujet et avec la liste, et en avoir retiré toutes les informations possibles, vous
avez lu rapidement, sans prendre de notes, le document d’entrée, qui vous a permis de trouver un éclairage
sur le dossier. Vous savez de quoi il est question.
Vous allez maintenant aller plus loin, et, à partir du document central que vous avez repéré, littéralement
fabriquer une grille d’analyse. Cette fabrication repose avant tout sur un principe de rédaction, qu’il va bien
vous falloir faire vôtre : un paragraphe nouveau équivaut à une idée nouvelle. A partir de là, vous allez vous
efforcer, pour chaque paragraphe, de trouver cette idée et de la résumer en quelques mots.
ATTENTION ! N’oubliez pas que le but n’est pas de résumer un document, et cet exercice n’est pas un
exercice de résumé. Vous devez y passer le minimum de temps. Il ne s’agit pas de tourner pour chaque
idée une phrase bien faite, mais d’aller vite. N’hésitez pas, ne revenez pas en arrière. L’important est
de disposer d’un outil : la grille, qui ne sera lui-même rien de plus qu’un outil.
EXERCICE
Voici un document relatif à la grippe A. Par définition, nous dirons que c’est le document central d’un sujet qui
serait :
Sujet : Vous êtes affecté à la DASES (Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé), au cabinet du
directeur, et, dans le but de préparer une note d’information pour les personnels de la ville, il vous est demandé
d’effectuer la synthèse de divers documents relatifs à l’épidémie de grippe A. Vous vous attacherez dans cette
note à mettre en évidence les mesures à mettre en œuvre par les administrations.
L’Organisation mondiale de la santé a relevé son niveau d’alerte au niveau maximal, le 6, mais sans prendre de
nouvelles mesures. La France laisse entendre qu’elle restera en phase 5 pour le moment.
§1 La grippe A reste plus menaçante que jamais. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en effet relevé
son niveau d’alerte sur la grippe porcine au niveau 6 (le plus grave), ce qui correspond à une pandémie
mondiale. L’OMS réunissait jeudi son comité d’urgence compte tenu de la propagation du virus A (H1N1)
qui a fait près de 28 000 malades et 141 morts dans 74 pays touchés après son apparition au Mexique et
aux États-Unis fin mars. Elle prévient que les pays ayant connu une activité importante du virus A (H1N1)
devaient s’attendre à une deuxième vague, d’autant que le virus circulera dans le monde pendant «un à deux
ans».
§2 Pour prendre sa décision, l’organisation attendait d’avoir des preuves que le virus se propageait bien
localement dans une région autre que le continent américain, critère géographique retenu pour déclencher
la phase 6. Il s’agit de la première pandémie déclarée depuis plus de 40 ans par l’organisation dont le siège est
à Genève. Un gros bémol toutefois : l’OMS, qui qualifie cette pandémie de «modérée», ne recommande pas
de restriction de mouvement des personnes, des biens et des services malgré ce niveau 6. Elle a simplement
demandé jeudi aux laboratoires pharmaceutiques de «s’atteler rapidement» à la production de vaccin contre
le virus, «dès qu’ils terminent la production de vaccin contre la grippe saisonnière».
§3 La situation en France ? Pour l’instant, rien ne change. La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a laissé
entendre que la France ne relèverait pas son niveau d’alerte et resterait en phase 5. « Avec 73 cas répertoriés
de grippe A, la France peut rester au niveau 5A, mais nous prendrons la décision formellement » vendredi
lors d’une réunion de la cellule interministérielle de crise, a-t-elle expliqué jeudi à la presse, en marge d’un
forum citoyen sur la bioéthique.
Il faut maintenant aller plus loin dans votre travail de synthèse et condenser votre pensée en une seule ligne.
Voilà : vous avez compris le principe. Maintenant, vous allez reconduire le même exercice sur l’article entier,
et reporter les résultats de votre analyse dans le tableau qui suivra.
Attention ! : les deux étapes que vous venez de suivre ne doivent pas être écrites : reformulez d’abord
mentalement, puis à partir de cette première reformulation, rédigez votre idée directrice dans l’espace prévu
dans le tableau, sans sortir du cadre.
Bien entendu, c’est à vous qu’il reviendra de tracer au brouillon le tableau. Il faut pour cela commencer par
compter les paragraphes, et faire trois colonnes (dont la troisième restera vierge pour le moment).
EXERCICES B
§1
§2
§3
§4
§5
§6
§7
§8
EXERCICES D
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................
•. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vous remarquez bien sûr qu’il y a six boutons, alors que vous n’avez peut-être trouvé que cinq rubriques. Ne
vous en préoccupez pas. Mais ne dépassez pas ici 6 rubriques !
EXERCICES
Qa : La famille est-elle encore une référence alors que son modèle devient polymorphe ?
Qb : Les textes sont-ils condamnés à être à la traîne de l’évolution sociale ?
Qc : Comme le disent de nombreux penseurs, la famille reste-t-elle une valeur refuge ?
Qd : La perte du lien familial est-elle la clef de la dégradation de la paix sociale ?
Plan proposé :........................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Qa : La question de l’utilité des dépenses spatiales ne se pose-t-elle pas dans une société qui se paupérise ?
Qb : Les découvertes issues de la conquête de l’espace ont-elles une rentabilité ?
Qc : L’espace n’est-il pas d’abord une source indispensable de rêve et d’idéal ?
Qd : Ma maîtrise de l’espace reste-telle une condition de la capacité à se protéger ?
Plan proposé :........................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Qa : Les aides publiques à l’emploi doivent-elles être supprimées pour respecter la concurrence ?
Qb : Le chômage peut-il être jugulé par les politiques publiques ?
Qc : Faut-il préférer des aides pour l’emploi ou des aides à la personne ?
Qd : Les entreprises bénéficiaires d’aides publiques ont-elles des devoirs ?
Plan proposé :........................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Qa : L’allongement de l’espérance de vie justifie-t-il l’augmentation perpétuelle des dépenses de santé ?
Qb : L’accès aux soins est-il un droit légitime pour tous ?
Qc : La gestion des dépenses de santé peut-elle être améliorée sans dégradation de l’offre ?
Qd : La société doit-elle fixer un plafond à l’augmentation des dépenses de santé ?
Plan proposé :........................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. L’introduction (12 points)
Cette fois, revenez à l’exercice 3-D. A partir de la grille d’analyse que vous avez produite sur le sujet de la grippe
A, regroupez vos rubriques en quatre questions, concevez un plan, et rédigez une introduction :
EXERCICE
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Sujet 1 (2 points)
Rappel : Placé à la direction des ressources humaines de la Ville de Paris, il vous est demandé de réaliser une
note rappelant les possibilités ouvertes aux agents de la Ville en matière de droit à la formation. Vous
apporterez notamment au DRH des éléments de réponse à des agents qui envisagent d’entamer
une seconde carrière, dans ou hors de la fonction publique de la Ville, et souhaiteraient auparavant
bénéficier de quelques formations.
Qui êtes-vous censé être ? Un collaborateur du DRH de la Ville de Il s’agit donc de la gestion de très grands
Paris. effectifs.
Où êtes-vous situé ? A la direction des ressources humaines Attention, la moindre inexactitude peut
de la Ville de Paris. « engager » la Ville.
A quelle date ?
Le sujet ne permet pas de le savoir. Donc, la date est celle du jour réel.
Sujet 2 (2 points)
Rappel : Vous êtes adjoint du responsable de la communication dans un établissement public culturel de
la Ville de Paris. Le responsable vous a demandé de réfléchir à l’installation d’un système de
communication interne sous forme d’écrans muraux, afin d’accueillir le public, de lui apporter des
informations générales et particulières, etc. Ces informations devront pouvoir être rapidement
évolutives.
Un stagiaire a préparé une étude préliminaire, et vous avez demandé quelques devis. Il vous faut
maintenant proposer au responsable une solution technique, ainsi que la procédure à suivre pour
rester en conformité aux règles en vigueur pour les marchés publics.
Vous rédigez une note à cet effet.
A quelle date ? Le sujet ne permet pas de le savoir Donc, la date est celle du jour réel
Explicite Un choix net, et une procédure rigoureuse, Vous rechercherez le choix le plus proche
mais rapide. de la commande.
Sujet 3 (2 points)
Rappel : Vous êtes en fonction au secrétariat général de la Ville de Paris. Le secrétaire général s’interroge
sur les dispositifs existants en matière d’urbanisme et de coopération intercommunale, et sur la
compatibilité de ceux-ci avec les projets de « grand Paris ». Il s’interroge notamment sur la cohérence
à donner localement aux différents dispositifs.
Il vous demande de lui rédiger une note faisant le point sur les textes en vigueur, sur ceux qui sont
en préparation, et de mettre en évidence les problèmes qui pourraient se poser.
Qui êtes-vous censé être ? Vous êtes sans doute placé auprès d’un
En fonction au secrétariat général de la chargé de mission, et il est attendu de
Ville de Paris. vous autre chose que des considérations
générales.
A quelle date ? Le sujet ne permet pas de le savoir. Donc, la date est celle du jour réel.
Sujet 1 (2 points)
Les agents qui souhaitent Partir en réunissant le plus de chances, Rater leur reconversion en passant « à
entamer une seconde carrière. notamment grâce à la formation. côté » d’un dispositif existant.
Sujet 2 (2 points)
2. L’étude de la liste
Utiliser la liste pour entrer dans le dossier
Document 1 : Commentaire : Longueur moyenne, rédigé en paragraphes sous forme de questions-réponses,
couvre bien le sujet. Peut faire un bon document central
Document 2 : Commentaire : Trop long et forcément partisan : il ne sera pas retenu.
Document 3 : Commentaire : Court, informatif, pourrait être un bon document d’entrée
Document 6 : Commentaire : Descriptif pas assez précis : à compléter pour savoir s’il ferait un bon document
d’entrée, trop court pour un document central
Conclusion : Entrée : Document 3 ou 10, choisissez l’un mais pas les deux !
Central : Document 1
Document 1 : C
ommentaire : Le titre est un peu obscur, mais cela semble bien ponctuel et technique : non
retenu
Document 2 : Commentaire : Le titre montre qu’il ne s’agit que d’un aspect de la question : non retenu
Document 5 : Commentaire :Un article qui couvre bien le sujet, pas très long, mais suffisamment, fera un bon
document-central
Document 7 : Commentaire : Un bon article pour entrer dans le sujet, court mais complet.
Document 9 : Commentaire : Le titre repris dans la liste est celui du livre, mais ne décrit pas assez précisément
ce dont il s’agit.
Document 10 : Commentaire : Le titre repris dans la liste est celui du livre, mais ne décrit pas assez précisément
ce dont il s’agit.
Attention : Nous cherchions ici les documents « Central » et « Entrée ». La mention « non retenu » ne
signifie donc que cela. Les documents ainsi écartés devront bien entendu être pris en compte pour le
dépouillement du dossier. D’une façon générale, il ne faut écarter aucun document, sauf si celui-ci est
manifestement hors thème, ce qui est rare.
3. La fabrication de la grille
CORRECTION DE L’EXERCICE A
§ 2 : Première pandémie depuis 40 ans. Mais l’OMS la qualifie de modérée, sans restriction particulière
(mouvement, etc.) Demande est faite aux laboratoires de prévoir des stocks de vaccin, mais sans poser une
priorité devant les vaccins contre la grippe traditionnelle.
(L’idée de cette première étape est de vous aider à synthétiser ce qui caractérise le paragraphe, quelle est
son idée directrice).
CORRECTION DE L’EXERCICE B
CORRECTION DE L’EXERCICE C
• Position OMS
• Décisions France
• Mesures locales
• Épidémiologie
• Position ONG
• ……………….
Nota : Il est prudent de laisser une ligne ou deux, au cas ou les autres documents révéleraient une ou deux
rubriques non présentes dans le document choisi comme central.
4. La construction du plan
Nous vous donnons ici simplement un exemple de plan pour chaque thème. Souvenez-vous qu’il y en a de
nombreux autres !
Réponses : b c d a
Plan : Même tardive, l’évolution des textes montre que, comme le disent de nombreux penseurs, la famille
reste une valeur refuge, et si la perte du lien familial est peut-être la clef de la dégradation de la paix sociale,
la famille devenue polymorphe, reste une référence.
Réponses : a c b da
Plan : Alors que la question de l’utilité des dépenses spatiales se pose dans une société qui se paupérise,
on peut se demander si l’espace n’est pas d’abord une source indispensable de rêve et d’idéal. Au surplus,
certaines découvertes issues de la conquête de l’espace ont une rentabilité, et la maîtrise de l’espace reste
une condition de la sécurité.
Réponses : d c b a
Plan : Si les entreprises bénéficiaires d’aides publiques n’avaient aucun devoir, sans doute faudrait-il préférer
aux aides pour l’emploi des aides à la personne, mais la conviction que le chômage peut être jugulé par les
politiques publiques conduit à préserver celles-ci malgré les exigences de la concurrence.
Réponses : a b c d
Plan : L’allongement de l’espérance de vie justifie pour certains l’augmentation perpétuelle des dépenses de
santé alors que l’accès aux soins est- en France un droit légitime pour tous. Dans ces conditions, la gestion
des dépenses de santé doit pouvoir être améliorée sans dégradation de l’offre, même si la question reste de
l’opportunité de fixer un plafond à l’augmentation des dépenses.
Introduction
[Première phrase]
Apparu au Mexique, le virus de la grippe A se répand dans l’ensemble du monde.
[Paragraphe introductif]
Avec 28 000 malades recensés et 74 pays touchés, la grippe A a acquis aux yeux de l’OMS (Organisation
mondiale de la santé) le caractère d’une pandémie, ce qui a justifié, pour la première fois depuis 40 ans le
passage à une alerte de niveau 6 de la part de cette organisation. Ce fait ne manque pas de poser tout un
ensemble de questions relatives à la portée exacte de cette alerte, à sa traduction en France, à la réalité et à la
gravité de la menace constituée par la maladie, et aussi à la nécessité pour les collectivités locales, comme la
Ville de Paris, de se préparer à une aggravation du niveau d’alerte. Ces questions présentent pour une direction
comme la DASES (Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé) un caractère particulièrement pointu,
mais la question peut aussi se poser du cantonnement de la mobilisation à cette direction, ou d’une mise en
œuvre de mesures touchant à la quasi-totalité des directions de la ville.
[Annonce du plan]
La menace d’une pandémie de grippe A est une réalité, à laquelle l’OMS et les ONG se préparent (1). La
position du gouvernement français, doit amener les autorités locales à se préparer à l’éventualité de la mise
en place de mesures contraignantes (2).
Nota : Dans les faits, vous n’allez pas à la ligne après la première phrase, mais vous le faîtes avant l’annonce
du plan.
Sujet
Votre chef de service vous demande de lui rédiger une note relative au Médiateur de la République.
Documents joints
Document 1 : Loi du 3 janvier 1973, modifiée
Document 2 : Extrait de la loi du 12 avril 2000
Document 3 : Extrait de l’ordonnance du 25 mars 2004
Document 4 : Extrait du rapport du médiateur, année 2004.
LOIS
L’Assemblée nationale et le Sénat ont délibéré, modifications nécessaires pour améliorer la cohérence
L’Assemblée nationale a adopté ; rédactionnelle des textes rassemblés, assurer le respect de
Le Président de la République promulgue la loi dont la la hiérarchie des normes et harmoniser l’état du droit.
teneur suit :
Chapitre II
Article 1er Dispositions relatives
Sont considérés comme autorités administratives au à la transparence administrative
sens de la présente loi les administrations de l’État, les
collectivités territoriales, les établissements publics à Article 4
caractère administratif, les organismes de sécurité sociale Dans ses relations avec l’une des autorités administratives
et les autres organismes chargés de la gestion d’un service mentionnées à l’article 1er, toute personne a le droit
public administratif. de connaître le prénom, le nom, la qualité et l’adresse
TITRE Ier administratives de l’agent chargé d’instruire sa demande
ou de traiter l’affaire qui la concerne ; ces éléments figurent
DISPOSITIONS RELATIVES A L’ACCÈS
sur les correspondances qui lui sont adressées. Si des
AUX RÈGLES DE DROIT
motifs intéressant la sécurité publique ou la sécurité des
ET A LA TRANSPARENCE personnes le justifient, l’anonymat de l’agent est respecté.
Toute décision prise par l’une des autorités administratives
Chapitre Ier
mentionnées à l’article 1er comporte, outre la signature de
Dispositions relatives à l’accès aux règles de droit. son auteur, la mention, en caractères lisibles, du prénom,
du nom et de la qualité de celui-ci.
Article 2
Le droit de toute personne à l’information est précisé et Article 5
garanti par le présent chapitre en ce qui concerne la liberté La loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique,
d’accès aux règles de droit applicables aux citoyens. aux fichiers et aux libertés est ainsi modifiée :
Les autorités administratives sont tenues d’organiser un 1o L’article 28 est ainsi rédigé :
accès simple aux règles de droit qu’elles édictent. La mise à « Art. 28. - I. - Au-delà de la durée nécessaire à la réalisation
disposition et la diffusion des textes juridiques constituent des finalités pour lesquelles elles ont été collectées ou
une mission de service public au bon accomplissement traitées, les informations ne peuvent être conservées sous
de laquelle il appartient aux autorités administratives de une forme nominative qu’en vue de leur traitement à des
veiller. fins historiques, statistiques ou scientifiques. Le choix des
Les modalités d’application du présent article sont informations qui seront ainsi conservées est opéré dans
déterminées, en tant que de besoin, par décret en Conseil les conditions prévues à l’article 4-1 de la loi n° 79-18 du
d’État. 3 janvier 1979 sur les archives.
« II. - Les informations ainsi conservées, autres que celles
Article 3 visées à l’article 31, ne peuvent faire l’objet d’un traitement
La codification législative rassemble et classe dans des à d’autres fins qu’à des fins historiques, statistiques ou
codes thématiques l’ensemble des lois en vigueur à la date scientifiques, à moins que ce traitement n’ait reçu l’accord
d’adoption de ces codes. exprès des intéressés ou ne soit autorisé par la commission
Cette codification se fait à droit constant, sous réserve des dans l’intérêt des personnes c oncernées.
Compréhension du sujet
L’énoncé du sujet ne pose pas de problème particulier. La noté doit porter sur l’institution du Médiateur de la
République. La note est adressée au chef de service.
L’analyse de ce dispositif juridique est complétée par l’apport des données statistiques tirées de l’extrait du
rapport pour 2004, notamment pour ce qui est du nombre et des origines des saisines, de l’activité des délégués
et des suites données aux propositions du médiateur.
Plan proposé
En raison des informations tirées du dossier, deux propositions de plan sont à envisager. Le premier repose
sur le critère dispositif / application du dispositif, et il se structure autour de deux idées : 1. Analyse du régime
juridique du médiateur et 2. Bilan de son activité.
Le deuxième plan est axé sur la réglementation de l’institution du médiateur, en dissociant son statut et ses
fonctions, et en y intégrant les données statistiques extraites du dernier texte. Ainsi, ce plan comprend les deux
parties suivantes : 1) une institution au statut indépendant, et 2) une institution aux fonctions élargies.
C’est le deuxième plan qui correspond mieux à l’esprit de la note administrative. Ainsi, la structuration du plan
serait la suivante :
Introduction et conclusion
L’introduction comprend une mise en contexte ─ l’amélioration des rapports entre l’administration et les
administrés ─, la présentation du sujet ─ rappel de l’idée de médiation ─ et l’annonce du plan.
La conclusion met en valeur l’utilité des interventions du médiateur pour les administrés et pour l’administration.
L’amélioration des relations entre l’administration et les administrés constitue un souci permanent des pouvoirs
publics.
La loi du 3 janvier 1973, modifiée à maintes reprises, a créé l’institution du Médiateur de la République, dont
l’idée essentielle est de recueillir les réclamations des administrés et de tenter d’améliorer les comportements
de l’administration.
Le Médiateur apparaît comme une institution originale par son statut et par ses fonctions.
L’agent
Sujet 1
Depuis quelques mois des formes inattendues de revendication apparaissent. Les manifestations prennent
parfois comme objet des lois sur les problèmes de société comme le mariage pour tous, la limitation du droit des
femmes à l’avortement, mais aussi des questions fiscales comme l’écotaxe ou l’accroissement de la pression
fiscale. Ces mouvements disparates déstabilisent le gouvernement qui doit répondre dans un contexte difficile
à une demande qu’il n’est pas facile d’identifier.
Dans une note de synthèse, vous essaierez de comprendre les différentes formes de revendications sociales
dans leurs origines et leurs manifestations, et d’analyser les réponses possibles du gouvernement.
Documents joints
Document 1
Les nouveaux mouvements sociaux, Le politiste, lundi 31 octobre 2011
Document 2 mmanuel Todd, Les bonnets rouges, une chance pour la France, Samedi 23 Novembre 2013,
E
Marianne propos recueillis par Bertrand Rothé
Document 3 Après le mariage gay, la Manif pour Tous mobilise contre la « familiphobie », AFP 2 février 2014
Document 4 ne manifestation contre l’écotaxe mais aussi pour l’emploi et pour la Bretagne samedi à
U
Quimper, Plein champ, 30/10/13
Document 5 es conflits sociaux prennent des formes de plus en plus diversifiées, Les Échos n° 20123 du
L
4 Mars 2008
Document 6 onflit au travail : de nouvelles formes de résistance, Capucine Cousin pour Lentreprise.com,
C
publié le 24/07/2009
Les mouvements sociaux désignent d’importantes mobilisations qui réunissent des individus issus de plusieurs
catégories socioprofessionnelles en vue de faire valoir des objectifs communs, voire de contester la légitimité
du régime politique en place. Ils ont recours, le plus souvent, à la manifestation et à la grève, formes de
participation politique non conventionnelles, à visée contestataire. Depuis les années 60, les mouvements
sociaux ont connu une transformation majeure qui a conduit à parler de nouveaux mouvements sociaux
(NMS). Ce changement de l’action collective s’explique en partie par les mutations socio-économiques qui ont
caractérisé les pays industriels avancés. Ainsi, les nouveaux publics contestataires sont majoritairement issus
de la classe moyenne, leurs revendications reposent davantage sur la question identitaire, leur participation
─ dégagée des structures traditionnelles ─ est plus sporadique et circonstanciée, et ils privilégient des modes
d’action innovants et originaux.
B.Apparus au cours des années 60, les nouveaux mouvements sociaux (NMS) n’ont pas pour principe
la transformation des rapports économiques. Ces NMS agissent au nom d’idéologies nouvelles telles que
l’écologie, le féminisme, le pacifisme, la défense des droits de l’homme, le régionalisme, etc. Parallèlement,
certains groupes luttent pour se voir reconnaître certains droits tels que les homosexuels ou les femmes, etc.
Ils sont fondés sur l’autonomie, la liberté et la responsabilité individuelle, l’égalité des droits, la solidarité ou
Pour Alain Touraine, la société programmée est un système de plus en plus apte à centraliser les données de
toute nature sur les individus. Elle accroît les possibilités de maîtrise et de contrôle du développement social
qui sont l’objet de luttes entre les acteurs, parce qu’aussi enjeux de pouvoir.
Son approche se distingue fortement de celle de la théorie de la mobilisation des ressources. Pour lui, les
mouvements sociaux ne sont pas les simples supports de revendications matérielles ressemblant tous à des
groupes de pression. Il faut prendre en compte aussi les contenus idéologiques, les dimensions de solidarités et
La méthode de l’intervention sociologique, utilisée par Touraine, consiste ensuite à entrer en contact direct
avec les acteurs de classe afin de les obliger à expliciter le sens de leur action, en les confrontant, tour à
tour, à leur adversaire et à l’analyse des sociologues. Ce double processus doit ainsi permettre au groupe de
s’auto-analyser, ce qui lui permet de prendre conscience de lui-même et favorise la construction d’une analyse
sociologique.
B.Il faut toutefois faire preuve d’un certain sens critique dans l’analyse de la nouveauté, afin de ne pas se
laisser fasciner par l’objet étudié. Les valeurs morales auxquelles adhèrent les militants des NMS sont aussi
celles des Lumières (autonomie individuelle, égalité, solidarité, participation). En outre, il est fort possible
d’analyser la revendication de la journée de 8 heures, initiée par le mouvement ouvrier au début du XXe siècle,
comme une revendication post-matérialiste. Et les occupations d’usine ou les marches de chômeurs dans les
années 30 montrent que les NMS n’ont pas le monopole de l’innovation tactique sur le plan de la mobilisation
collective.
Il faut ajouter que certains NMS connaissent une institutionnalisation marquée. Greenpeace, par exemple,
organisation issue du mouvement écologiste, s’est dotée d’un bureau central situé aux Pays-Bas et dirigé par
un personnel qualifié. Les enjeux défendus ont aussi pu aboutir à la création de ministères spécialisée (condition
féminine, environnement, consommation).
Enfin, dans Stratégies de la rue (1996), Olivier Fillieule établit que les mobilisations matérialistes (avec pour
enjeux les salaires, l’emploi ou le social) restent la composante dominante de l’activité manifestante.
Ce qui est nouveau, en revanche, c’est le profil sociologique des militants. Le noyau mobilisé des NMS
sont des individus issus des nouvelles classes moyennes. Ils sont caractérisés par un niveau d’éducation
élevé, bénéficient d’une certaine sécurité économique, notamment parce qu’ils occupent un emploi dans le
service public (enseignement, santé, travail social, administration). Contrairement au mouvement ouvrier, ils ne
revendiquent pas une conscience de classe (ce qui peut apparaître comme une limite à l’analyse tourainienne
qui ressemble à la recherche, jamais aboutie, du Mouvement Social capable de remplacer le mouvement ouvrier
à l’époque de la société programmée).
Autour de ce noyau gravite plusieurs catégories sociales, au gré des mobilisations. Ce sont parfois des paysans,
petits commerçants, artisans dont les intérêts économiques peuvent coïncider avec ceux des NMS. Ces alliances
conjoncturelles sont fréquentes dans le cadre de mobilisations NIMBY (Not in my garden = pas de ça chez
moi), lors de mobilisations locales contre le nucléaire par exemple. On trouve aussi des individus dont la situation
sociale n’est pas définie et dont l’autonomie individuelle est faible (étudiants, femmes au foyer, retraités, jeunes
sans emploi). Quant aux ouvriers et aux employés, ils restent au contraire peu mobilisés.
Ces groupes ont en commun de ne pas vouloir passer par le système politique et ses institutions traditionnelles
(partis politiques, syndicats). Ils remettent en cause à la fois les notions de représentativité et de bureaucratisation
qui sont synonymes de pesanteurs et de dévoiement de la volonté collective. Cependant, ils ne rejettent pas
toujours toute stratégie instrumentale et peuvent s’allier à des élites modernisatrices afin de peser dans les
réformes sociales ou politiques (environnement, avortement, etc.). Il reste que ce rejet de l’inscription dans le
système politique rend les NMS assez éphémères : les mouvements se font et se défont sans s’inscrire dans
la durée.
Enfin, dans L’invenzione del presente (1986), Alberto Melluci souligne l’ambiguïté modernisatrice des NMS.
Deux facteurs expliquent à la fois leur réussite et leur disparition :
• L’attaque aux secteurs archaïques des institutions sociales (prisons, avortement, etc.) ;
• L’accent mis sur la question des identités a abouti à la création de marchés propres à valoriser ces
nouveaux enjeux : argumentaire « vert » des marques, accent sur la tradition ou sur le commerce
équitable.
Emmanuel Todd :
« Les bonnets rouges,
une chance pour la France »
Marianne propos recueillis par Bertrand Rothé │ 23 Novembre 2013
Mais la révolte ?
E.T. : Nous y arrivons. Cette région lancée sur les rails de l’européisme est aujourd’hui touchée de plein fouet
par la logique européenne du jeu sur le coût du travail, sous contrainte de l’euro. Et nous constatons que son
dynamisme culturel donne à cette région la force de la révolte. Les historiens savent bien que les révolutions
sortent du progrès, pas de la régression. La tradition d’entraide et de solidarité héritée du catholicisme contribue
à l’efficacité de la protestation. A cela vient s’ajouter un autre élément de cohésion : la Bretagne est une région
où l’immigration ne compte pas. Il suffit de feuilleter l’annuaire du Finistère pour s’apercevoir que les noms y
sont massivement bretons. Ces milieux populaires ne sont pas divisés par l’immigration. Cette société politique
n’est pas désorganisée par le Front national, insignifiant régionalement. Ce que montre paradoxalement la
révolte bretonne, c’est à quel point le FN, parce qu’il divise les Français, est une aide au système, fait partie
du système. Quand le FN n’existe pas, la société a la cohésion nécessaire à la révolte.
Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui attendaient plutôt une révolte
des banlieues ?
E.T. : Je répondrai qu’il y a déjà eu une révolte des banlieues, en 2005, qui relevait d’une même logique :
l’abandon de régions entières par les élites et les groupes nationalement dominants. La révolte des banlieues
a d’ailleurs aussi démarré, autour de Paris, dans une région où le Front national ne compte plus, cette fois-ci
parce qu’il y avait déjà eu tant d’immigrés que la question de l’immigration était dépassée. Ça se confirme : la
faiblesse du FN permet la révolte. Le FN sert le statu quo : Marine Le Pen et l’UMPS, même combat.
Les défenseurs d’une vision traditionnelle de la famille, opposés à ce qu’ils considèrent comme la « familiphobie »
du gouvernement, ont prouvé dimanche leur capacité à mobiliser avec d’importants cortèges à Paris et à Lyon,
sans aucun incident.
Dans la capitale, 80 000 personnes ont manifesté selon la police, 500 000 selon La Manif pour Tous (LMPT), qui
a évoqué « une vague bleue et rose ». A Lyon, ils étaient 20 000 selon la police, le double pour les organisateurs.
A Paris, une foule dense, sous un soleil radieux. De nombreuses familles se mêlent à des jeunes filles en
Marianne, bonnet phrygien sur la tête, des enfants en Gavroche, une poignée d’élus et à quelques prêtres
comme Philippe Blin, curé à Sèvres (Hauts-de-Seine), qui « sent un acharnement contre les familles ».
Beaucoup arborent le nom de leur département ou ville d’origine, reprenant les slogans « Hollande ta loi, on
n’en veut pas ! » ou « Peillon démission! », au milieu de quelques drapeaux tricolores.
Pour Ludovine de la Rochère, présidente de LMPT, son mouvement s’inscrit dans une « continuité », plus d’un
an après les manifestations contre le mariage homosexuel.
Quelques plaisantins anti-LMPT se sont faufilés dans son dos, alors qu’elle donnait une interview télévisée,
plaçant dans le champ de la caméra des pancartes : « Sous les pavés: la bible » ou « Protégeons nos enfants
des sorcières : brûlons les rousses », selon des journalistes de l’AFP.
Venue de Saumur avec six membres de sa famille, Françoise, qui ne veut donner que son prénom, « a fait trois
manifs l’année dernière » et promet de revenir « tant qu’il faudra ». Pour Said Ahmet, père de famille algérien de
Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), c’est la « première manif de (sa) vie ». La polémique de la semaine
sur une supposée « théorie du genre » enseignée à l’école l’a décidé à descendre dans la rue.
Ministres hués
Dix-huit personnes ont été interpellées pour « risques de troubles à l’ordre public », dont plusieurs membres
du mouvement étudiant d’extrême droite GUD et de la droite identitaire. Deux d’entre eux ont été placés en
garde à vue, l’un pour avoir agressé un journaliste et cassé sa caméra et l’autre pour jets de projectile, outrage
et rébellion, selon la préfecture de police qui n’a relevé aucun autre incident.
Manuel Valls avait prévenu qu’il ne tolérerait « aucun débordement ». Les organisateurs soulignaient, eux, l’état
d’esprit « paisible et déterminé » des manifestants. Environ 2 000 membres des forces de l’ordre ont encadré
le cortège, survolé par un hélicoptère.
Place Denfert-Rochereau, les organisateurs ont fait huer les ministres Vincent Peillon (Éducation) et
Najat Vallaud- Belkacem (Droits des femmes).
Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a dénoncé « les manipulations et les mensonges sur lesquels une frange
réactionnaire essaie de cimenter une opposition à la politique du gouvernement, avec le soutien irresponsable »
d’élus UMP.
Le député UMP Henri Guaino, présent dans le cortège parisien, a estimé au contraire que la majorité « cherche
à attiser toutes les divisions, à réveiller les plus vieilles fractures de la société française ».
« Tsunami social »
Reste que ces sentiments sont loin d’être partagés unanimement en Bretagne. Pour le collectif « Vivre, décider,
travailler en Bretagne », seule est acceptable la suppression définitive de cette taxe, surnommée la « nouvelle
gabelle » par ses détracteurs bretons. Prenant le contrepied de la fédération nationale, la FRSEA de Bretagne
partage cette revendication et a appelé à manifester samedi.
« Produit en Bretagne », la plus importante association française gérant une marque collective de territoire et
qui réunit plus de 300 entreprises, réclame elle aussi la suppression de la taxe. Et elle a appelé mercredi les
100 000 salariés de ces entreprises à participer à la manifestation.
« On a des appels de partout », confie M. Troadec. « On sait qu’il y a des bus qui vont venir des Côtes d’Armor,
du Morbihan... Des mairies du nord-Finistère vont fermer plus tôt pour permettre à leurs agents d’aller à
Quimper », dit-il, sans s’avancer sur la participation.
L’écotaxe, qui devait prendre effet le 1er janvier, arrive en outre au moment où la région traverse une crise et
« un tsunami social », analyse Christian Troadec. « C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », renchérit
Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, qui sera présent à Quimper.
Les blocages de Miko, de l’usine Kléber de Michelin ou du site sidérurgique de Gandrange chez Arcelor Mittal
prouvent que la mobilisation syndicale reste forte face à une menace de restructuration, notamment dans le
secteur industriel. Les récents mouvements de protestation relatifs aux salaires dans le secteur privé sont plus
nouveaux, notamment dans un groupe comme L’Oréal, peu habitué à ce genre de conflit, même si le nombre
de salariés en grève s’est limité à 5 % le 18 février dernier. Mais si le recours à la grève s’est plusieurs fois
illustré ces dernières semaines, il ne doit pas faire oublier qu’il n’est qu’un des vecteurs de la conflictualité. Le
plus visible, mais pas forcément le plus difficile à affronter pour les DRH.
Le conflit de Toray Plastics Europe, dans le département de l’Ain, est par exemple passé quasiment inaperçu
le mois dernier. Pas de paralysie de l’entreprise ni d’arrêt de l’activité. Dans cette usine de fabrication de films
plastiques qui a adopté une organisation du travail en 5 × 8, une partie des salariés, motivés par l’obtention d’une
prime, avaient choisi de débrayer systématiquement à chaque changement d’équipe. Après trois semaines de
protestation, ces intermittents de la grève ont obtenu gain de cause. Chez Alcatel-Lucent, le plan de suppressions
d’emplois dévoilé par la direction a été à l’origine d’une fièvre permanente. Entre février 2007 et février 2008, à
l’exception de la période estivale, le groupe n’a pas connu une semaine sans un débrayage, un rassemblement,
une manifestation, une rencontre entre des représentants du personnel et des politiques, ou l’organisation d’un
barrage filtrant sur les routes. « Nous avons même envisagé une grève à la japonaise : continuer le travail mais
en portant un brassard avec la mention en grève », précise Hervé Lassalle, délégué CFDT.
Pourtant, qu’il s’agisse de Toray ou d’Alcatel-Lucent, ces conflits ne seront pas pris en compte par les statistiques
du ministère du Travail, qui se focalisent sur des cessations totales du travail, c’est-à-dire les grèves au sens
juridique. Résultat, au cours des trente dernières années, le nombre de journées individuelles non travaillées
a fortement baissé dans les entreprises privées, alimentant l’idée d’un déclin permanent de la conflictualité.
« Ce constat est faux, affirme le sociologue Jean-Michel Denis, les formes de protestation se sont diversifiées.
La conflictualité du travail ne faiblit pas, elle connaît même un regain ». Une étude du ministère du Travail
prend le contre-pied de ses propres statistiques. Dans cette enquête, dite « Réponse », qui croise les points
de vue des représentants de la direction de 2 900 établissements de plus de 20 salariés et ceux des élus du
personnel et des salariés, 30 % des directions d’établissement ont déclaré avoir connu un conflit collectif entre
2002 et 2004, contre 21 % entre 1996 et 1998. Autre enseignement, les salariés privilégient de plus en plus le
débrayage, c’est-à-dire des arrêts inférieurs à la journée.
Conflit au travail :
de nouvelles formes de résistance
Capucine Cousin pour LEntreprise.com │publié le 24/07/2009
Débrayage, absentéisme, pétitions, grèves perlées, ouverture de blogs, voire séquestration de leur patron...
De nouvelles formes de conflits et de revendications apparaissent chez les salariés. De nouveaux indicateurs
de tensions sociales.
Jeudi 12 mars au soir : les salariés du site Sony de Pontoux-sur-l’Adour (Landes), qui fermera le 17 avril, ont
séquestré leur PDG, Serge Foucher, et leur DRH. « Il ne veut pas nous entendre (?). On n’a plus grand-chose
à perdre, puisqu’on a déjà perdu notre emploi », argumentait le délégué syndical CGT, Patrick Hachaguer.
Le 13 mars au matin, le PDG de Sony France est délivré sans encombre. Il n’empêche, cette forme de conflit
social poussé à l’extrême était encore impensable il y a quelques années.
Ces dernières semaines, face aux plans de restructuration et aux fermetures d’usines, la riposte des salariés a
évolué, s’est radicalisée. Une manière, aussi, d’interpeller les médias. Avec notamment des menaces d’explosions
chez Nortel ou New Fabris, avec des bonbonnes de gaz disposées devant les usines, des destructions de
machines chez SKF, une grève illimitée chez Molex...
Manifestations du mal-être patent des salariés, plusieurs formes de contestations sociales apparaissent, avec
souvent une mise à l’écart des syndicats. Et constituent de nouveaux indicateurs pour les chefs d’entreprise.
Pour comprendre ce qui se passe dans la tête de leurs salariés. Plus encore avec la crise, et les plans de
licenciements massifs, ou de chômage partiel.
Déjà les enquêtes Réponse et Acemo de l’Insee observent la remontée des conflits depuis une quinzaine
d’années, et une évolution des modalités d’action utilisées par les salariés, notamment une montée des situations
conflictuelles sans arrêts de travail. D’après ces enquêtes, cela passe par exemple par le débrayage ? un mode
de conflit d’une durée inférieure à une journée, qui échappe donc au comptage par les inspecteurs du travail.
8 % des établissements de plus de 50 salariés ont connu ce type de mouvement dans les années 2002-2004,
contre 10 % au début des années 90. Ces débrayages peuvent prendre la forme d’un arrêt de travail d’une
demi-heure le matin, qui ralentissent nettement la production.
Autre forme de revendication, le refus des heures supplémentaires, apparue dans certaines usines. Ces études
reflètent aussi un certain passage du conflit collectif au conflit individuel, qui se manifeste par la montée du
recours aux prud’hommes et par une augmentation de l’absentéisme. Le recours aux pétitions est également
en hausse ? des pétitions dont l’efficacité renforcée par leur médiatisation, et le souci des entreprises de
maîtriser leur image.
Parfois, des collectifs se greffent aux salariés grévistes, et coordonnent de nouvelles formes d’actions sociales.
Durant plusieurs semaines, une vingtaine de vendeurs à domicile ont occupé les locaux du câblo-opérateur
Numéricable, pour dénoncer le licenciement d’une dizaine d’entre eux et un nouveau mode de calcul de leur
rémunération. Avec le soutien d’un collectif d’extrême gauche, « Les désobéissants » : initialement spécialisé
dans l’occupation de sites nucléaires, il apporte aux salariés frondeurs de Numéricable une vingtaine de
bénévoles, et une logistique pour diffuser articles et vidéos sur Internet, contacts auprès des médias, gestion
de l’occupation des locaux ?
Si le conflit a été dénoué en février, avec un médiateur (et trois licenciements à la clé), l’intervention d’un
mouvement altermondialiste dans les affaires internes d’une entreprise a constitué une première. Au grand
dam des syndicats, mis sur la touche.
Compréhension du sujet
Thème de la note
Les nouvelles formes de conflits sociaux se manifestent d’abord en dehors des partis et des syndicats qui
traditionnellement incarnent les revendications sociales et poussent le système à se réformer. L’émergence de
ces nouveaux conflits déborde les questions économiques, mais elle prend appui sur elles.
Souvent très politisés, ces nouveaux mouvements sociaux n’ont pas pour autant une légitimité très sûre en
dehors de l’action, et surtout ils visent à décrédibiliser les formes de pouvoir établi.
La question qui se pose est de savoir si de tels mouvements servent seulement à canaliser les mécontentements
de toute nature, ou si au contraire ils peuvent déboucher sur des formes renouvelées d’exercice du pouvoir.
Objet demandé
Le dossier proposé aux candidats comporte seulement 6 documents. On y trouver aussi bien des textes qui
décrivent ces nouveaux mouvements sociaux, qui essaient d’en évaluer l’importance, et les formes, et aussi
des textes plus théoriques qui essaient d’offrir de nouvelles grilles de lecture pour les appréhender.
Bien entendu, il faut arriver à articuler les types de document, ou encore il faut arriver à recadrer les faits et la
réalité empirique de ces mouvements avec des formes interprétatives.
Par exemple la question pertinente à poser en ce qui concerne la problématique est la suivante : ces nouveaux
mouvements sociaux rendent-ils caduques les anciennes formes de contestation ? Sont-ils apparus parce que
la société a changé et qu’il faut bien s’adapter à ses nouvelles formes ? Ou au contraire ne sont-ils pas qu’un
phénomène passager dans le repli des luttes sociales traditionnelles parce que dans les périodes de crise, il
est toujours plus difficile de rendre cohérentes des revendications sociales ?
Un parcours rapide des documents va permettre de retenir les idées générales qui seront
développées et les faits saillants sur lesquels elles s’articulent.
Les éléments empiriques ne doivent pas être repris simplement comme une paraphrase
des textes présentés, mais ils doivent servir à argumenter une idée, à en démontrer le
bien fondé. Leur date de publication indique également comment la problématique de
la gouvernance peut avoir évolué dans le temps.
Cette approche doit permettre de repérer les documents les plus intéressants, ceux
qui ont un intérêt factuel, ou un intérêt théorique, mais également il faudra trouver le
bon ordre de lecture en quelque sorte de façon à ne pas perdre de temps avec des
détails qui ne rentreront pas dans l’ébauche de la problématique. Si chaque document
n’a pas la même valeur, ni la même longueur, il faut d’abord avoir une idée claire de la
problématique qui y est développée.
Document 1
Les nouveaux mouvements sociaux, Le politiste, lundi 31 octobre 2011
▌Ce document explique que les NMS (Nouveaux Mouvements Sociaux) sont apparus dans les années soixante.
Si le mouvement social a pour principe de mobiliser un grand nombre d’individus pour influer sur le cours de
la vie politique et sociale, les NMS ont cette originalité d’être assez indépendants des partis et des syndicats
qui revendiquent une transformation de l’économie.
Les NMS sont souvent éclatés, mettent souvent en avant l’importance des individus par rapport à une collectivité
oppressante et insistent sur des points particuliers de la vie sociale, notamment sur la question des droits garantis
par les gouvernements. On note aussi que la manière dont ils émergent, à la périphérie des formes politiques
traditionnelles, amène en même temps une contestation du fonctionnement des démocraties.
Document 2
Emmanuel Todd, Les bonnets rouges, une chance pour la France, Samedi 23 Novembre 2013, Marianne
propos recueillis par Bertrand Rothé
▌La Bretagne a joué un rôle important dans les derniers mouvements contre l’écotaxe et plus généralement
contre les impôts. Todd explique pourquoi : cette région doit une partie de son dynamisme au développement
du projet européen, mais celui-ci s’essoufflant, la Bretagne connaît de graves difficultés qui font que les
petits patrons et leurs salariés se retrouvent unis contre l’État centralisateur. D’autres éléments spécifiques
apparaissent, comme une certaine homogénéité ethnique qui fait que le mouvement est moins divisé. Mais
pour Todd, cette révolte contre l’impôt est aussi une révolte contre l’Europe qui n’a pas les moyens de rendre
l’impôt légitime. Même si les revendications de ce mouvement sont très floues, il pourrait devenir le fer de lance
d’une rébellion contre l’Europe.
Document 3
Après le mariage gay, la Manif pour Tous mobilise contre la « familiphobie », AFP 2 février 2014
▌Le 2 février 2014 a eu lieu dans toute la France une manifestation dont le mot d’ordre principal était de défendre
la famille traditionnelle contre les transformations que le gouvernement voudrait imposer. Sont visés ici aussi
bien le mariage pour tous, que les orientations de l’éducation nationale qui voudrait remplacer la distinction
entre les sexes par une théorie du genre.
Ces manifestations ont eu un grand succès et ont déjà obligé le gouvernement à geler la réforme de la loi sur
la famille. Ce rassemblement très marqué à droite a réuni la droite et l’extrême droite dans une sorte de front
commun. Au-delà de la réalité des intentions du gouvernement, ce qui compte c’est que les manifestants mettent
en avant le fait que dans un monde en crise, la famille traditionnelle est le seul élément stable qui peut encore
servir de point d’appui à une reconstruction sociale.
▌Cet article décrit la mobilisation du mouvement des « Bonnets rouges » en Bretagne. Là encore le mouvement
a fait reculer le gouvernement sur l’Ecotaxe. Mais plus généralement, l’importance de ce mouvement est corrélé
directement au grand nombre de plans sociaux qui ravagent ces derniers temps cette région. Ce mouvement
renforce l’identité d’un territoire qui revendique non pas une indépendance par rapport au reste de la nation,
mais plutôt la possibilité de continuer de vivre et de travailler au pays.
Document 5
Les conflits sociaux prennent des formes de plus en plus diversifiées, Les Échos n° 20123 du 4 Mars 2008
▌Les conflits du travail changent aussi de forme. Les syndicats sont plus faibles qu’auparavant. La crise est
là, il s’ensuit que les salariés choisissent des modes de protestation différentes : par exemple, le débrayage
plutôt que la grève. Mais en même temps, le désespoir aidant, les salariés ont de plus en plus recours à des
actions de blocage de sites. Ces types d’action violente, parfois difficile à contrôler de la part des syndicats, sont
souvent entrepris sur des sites industriels en perdition, comme dans le cas d’Arcelor Mittal. Parmi les nouvelles
manières de lutter, les salariés commencent à intégrer des nouvelles formes de médiatisation, notamment en
utilisant les réseaux sociaux, en ouvrant des blogs sur Internet.
Document 6
Conflit au travail : de nouvelles formes de résistance, Capucine Cousin pour Lentreprise.com, publié le 24/07/2009
▌L’Insee observe une augmentation des conflits du travail depuis la crise de 2008. Mais cela se passe d’une
manière plus larvée, les débrayages, et encore un recours de plus en plus important qu’auparavant aux
prudhommes. Si les débrayages ralentissent la production et pèsent sur les résultats de l’entreprise, d’autres
actions sauvages, souvent entreprises avec l’aide d’acteurs extérieurs à l’entreprise et par-dessus la tête des
syndicats, viennent donner une nouvelle orientation aux conflits du travail.
Construction du devoir
Après avoir terminé la lecture du dossier, nous devons procéder à l’identification des idées forces qui l’animent.
À mon sens il y en a deux principales :
ff D’abord le fait que ces nouveaux mouvements sociaux se mettent en place en dehors des syndicats et des
partis, et donc que quelque part ils renouvellent la vie politique ;
ff Ensuite le fait que malgré les difficultés de tout ordre, ces nouveaux mouvements sociaux arrivent à avoir
une influence certaine sur la réalité économique et sociale.
Introduction
Conclusion
Nous proposons un plan et un corrigé, sachant qu’il y en a plusieurs qui peuvent être avancés, les uns privilégiant
les modalités juridiques et politiques de l’évolution des écarts de salaire entre les genres, les autres focalisant
plus leur attention sur la diversité des causes présentées.
Les Nouveaux Mouvements Sociaux sont des formes de contestation de la vie politique ou économique qui
sont apparus dans les années soixante. Ils présentent une double particularité, d’abord ils existent en dehors
des structures ordinaires de la vie politique et économique, ils débordent les syndicats et les partis ; ensuite, ils
dépassent les enjeux strictement économiques qui dans l’ancien schéma opposaient le patronat aux syndicats.
Très volatiles, ces mouvements arrivent à mobiliser des populations importantes sur des sujets de société,
notamment en ce qui concerne la famille et son évolution. Cependant, ils se nourrissent aussi de la crise
économique. Le mouvement contre l’écotaxe a pour toile de fond une Bretagne en crise. Dans le monde de
l’entreprise, ces mouvements ont transformé aussi les conflits du travail, en intégrant de nouveaux acteurs,
des bénévoles extérieurs, mais aussi en innovant dans les formes de conflit.
Ces mouvements, même s’ils sont éphémères et spontanés, arrivent cependant à peser sur la vie sociale et
économique (I). Par leur puissance, ils arrivent à faire reculer partiellement le gouvernement sur les lois sur
la famille, voire à obliger les chefs d’entreprise à accorder des avantages que les syndicats n’avaient pas su
obtenir (II).
A. Débats de société
Dans une société en crise, où l’impopularité du Président de la République a atteint des records, les débats de
société apparaissent difficiles et crispés. Dans l’année 2013, ils se sont focalisé sur le mariage pour tous, une
loi destiné à contourner les restrictions du mariage à des personnes de sexe opposé. Cette loi sur le mariage
pour tous à d’ailleurs vu des manifestations pour et contre très fournies. Mais la loi est passée. Ensuite ceux
qui craignent pour les formes traditionnelles de la famille se sont à nouveau mobilisés en janvier et février 2014,
craignant que cette fois le gouvernement autorise la Procréation Médicalement Assistée. Mais la contestation
s’est élargie à la question de l’enseignement, et la prétendue évolution de celui-ci vers la théorie du genre. Ces
manifestations de nouveaux nombreuses ont également été marquées par la volonté de rendre le président
François Hollande illégitime, lui demandant de démissionner.
Ce mouvement très à droite, a été rejoint par les manifestants bretons qui en voulaient à l’écotaxe. Celle-ci
était accusée de tuer les entreprises et l’emploi. Ce qui a généré une nouvelle forme d’alliance entre le petit
patronat et les salariés. Ici encore les syndicats n’ont pas été à l’origine de la manœuvre, et ils ont eu beaucoup
de mal à se positionner. Et cela d’autant plus que la Bretagne, où les manifestations étaient les plus vives, a
commencé à poser une question plus large que celle de l’écotaxe – système fiscal mal calibré et surtout livré à
des intérêts privés – est-il encore possible de travailler et de vivre dans sa région d’origine ? On voit que dans
ce cas la question économique est complétée d’une interrogation sur les formes de la vie sociale.
A. La transformation politique
Le mouvement contre l’écotaxe, et ensuite la « Manif pour tous » ont réussi à faire reculer le gouvernement.
L’écotaxe a été ajournée, et la loi sur la famille a été déprogrammée. Certes le gouvernement n’avait pas
reculé sur la loi instaurant le mariage pour tous, mais aujourd’hui, sur la défensive, alors que des échéances
électorales importantes approchent, il a dû admettre la profondeur du malaise sociétal et réviser son calendrier
politique. Cette transformation politique n’a été cependant possible que parce que la situation économique est
mauvaise et que les résultats en matière d’emploi ne sont pas bons. C’est donc l’articulation entre le social et
l’économique qui donne cette possibilité de transformation.
Rien ne dit cependant que ce mouvement soit durable. Déjà des dissensions importantes sont apparues, entre
une droite catholique et traditionnelle, et une extrême-droite radicale qui vise à l’affrontement. Comme on le voit
ce qui a fait le succès de la manif pour tous et de la lutte contre l’écotaxe, c’est l’éclectisme des manifestants,
et c’est ce qui en fait forcément sa limite. D’ailleurs les porte-paroles de ces mouvements sont changeants.
Si un moment la « manif pour tous » avait envisagé de présenter des candidats aux municipales qui arrivent
pour marquer son autonomie, elle y a renoncé. Cependant en continuant à harceler le gouvernement sur le
prétendu enseignement de la théorie du genre, elle entend poursuivre le mouvement et faire plier le ministre
de l’éducation nationale.
Sujet 2
Quotidiennement la presse relate les violences qui se font jour dans les banlieues, dans les RER. Si ces
nouvelles formes de violence peuvent être reliées à la crise économique et à la montée du chômage, elles
pointent aussi l’échec des politiques de la ville qui ont été mises en place depuis près de trente ans par les
gouvernements qui se sont succédé. Dans une note de synthèse vous vous efforcerez d’évaluer les mesures
qui ont été prises, et en même temps vous essaierez de tracer les contours d’une politique nouvelle de la ville.
Documents joints
Document 1 « La Politique de la Ville en quête de réforme », Cyprien Avenel, le 7 mai 2013
Document 2 « Politique de la ville : 20 milliards pour les quartiers », Les Echos, Laurence Albert, 22/04/13
Document 4 Politique de la ville : une géographie prioritaire resserrée, un rôle-pilote pour les intercos »,
«
H. Jouanneau, 31/01/2013
http://www.lagazettedescommunes.com/
Document 5 Politique de la ville : bilan et (absence de) perspectives », Renaud Epstein, Publié dans
«
Regards croisés sur l’économie, n° 9, mai 2011, pages 203-211
La Politique de la Ville se voit une fois de plus réformée. Inventée pour transformer l’action publique et
cibler les quartiers les plus défavorisés, cette politique ne parviendrait pas à transformer les conditions
de vie des habitants. Mais doit-on pour autant parler d’échec ?
La question des quartiers réputés « sensibles » est constituée depuis plus de trente ans comme un problème
social et politique, parce que ces quartiers manifestent la concentration des phénomènes de l’exclusion et
l’archétype du mal de vivre des grands ensembles. Le durcissement des processus ségrégatifs dans les villes
ainsi que le développement des émeutes urbaines, parmi d’autres violences diverses, produisent dans les
représentations collectives une image de ghetto. La société française s’est finalement fabriquée une catégorie
générique des problèmes sociaux, s’imposant à tous : les « quartiers ».
[…] On observe ainsi la convergence d’un ensemble de travaux sociologiques autour d’une approche spatiale
des problèmes sociaux et des modes de vie, une approche qui conduit à envisager les questions sociales sous
l’angle de la territorialisation, de la ségrégation, et des violences. Cette approche a contribué à promouvoir une
intervention ciblée et volontariste des pouvoirs publics. Le principe d’une « Politique de la Ville » s’est finalement
imposé ; celle-ci émerge symboliquement à partir du contexte des premières violences urbaines de l’été 1981,
dans certains quartiers de l’agglomération lyonnaise. Des premières réponses pragmatiques, pour faire face à
cette situation de crise, à la mise en place de quelques dispositifs expérimentaux, la Politique de la Ville s’est
de plus en plus institutionnalisée, comme en témoigne la création d’une Délégation interministérielle à la Ville
en 1988, puis d’un ministère de la Ville en 1991 ; et de façon concomitante, sur le plan local, l’apparition d’un
service « Politique de la Ville » dans les organigrammes municipaux.
En même temps, cette nouvelle politique donne lieu à un objet d’étude spécialisé et alimente un champ
d’expertise, le plus souvent intégré dans le financement administratif. Contrairement aux « beaux quartiers »,
les quartiers pauvres font l’objet de nombreuses subventions (pour des études et des évaluations). Ainsi la
perception par les pouvoirs publics d’une territorialisation des problèmes sociaux s’est accompagnée d’une
territorialisation des politiques.
Au cours du temps, la Politique de la Ville se voit assignée deux grandes finalités, par-delà la modification des
programmes, des ressources et des organisations. La première s’inscrit dans la modernisation des services
publics. Il s’agit d’aller vers plus de proximité, de coordonner de façon optimale l’action publique, d’agir localement
et de façon transversale avec l’ensemble des acteurs concernés. L’application de cette politique implique une
mobilisation accrue des collectivités locales et de nouveaux rapports avec l’État. La deuxième orientation
consiste à cibler des populations spécifiques, spatialement définies, par-delà les logiques catégorielles des
politiques sociales classiques. En effet, c’est par le biais du « quartier », et moins en fonction de caractéristiques
d’« ayant-droit » de la protection sociale, que l’on vise les plus défavorisés, sur la base d’une « discrimination
positive territoriale » – un terme ambigu –, encourageant le passage d’une logique d’égalité à une logique
d’équité.
À l’heure où se prépare une « nouvelle étape » de la Politique de la Ville, cet article propose un parcours
rétrospectif de cette politique afin d’identifier les enjeux stratégiques de la réforme et les conditions de possibilité
de sa réussite. Cette réforme repose sur l’engagement de cinq priorités : la révision de la géographie prioritaire,
avec une concentration des crédits spécifiques sur un nombre plus restreint de quartiers (de 2500 actuellement
à 1000) ; la mobilisation du « droit commun renforcé » avec une politique contractuelle rénovée et une exigence
de solidarité territoriale et de péréquation plus juste et cohérente ; l’achèvement du programme de rénovation
urbaine ; l’association des habitants aux décisions et aux projets dans un objectif de co-construction ; et enfin
la lutte contre les discriminations. […]
« Politique de la ville :
20 milliards pour les quartiers »
Source : Les Echos, Laurence Albert, 22/04/13
Le ministre de la Ville, François Lamy, veut une loi d’ici la fin de l’année.
En février dernier, Jean-Marc Ayrault, en visite à Clichy-sous-Bois promettait « un deuxième plan de rénovation
urbaine » (PNRU) pour ne pas laisser les quartiers à l’abandon. Ce lundi, son ministre délégué à la Ville,
François Lamy, en a dévoilé les grands axes et surtout, les premiers contours financiers : une enveloppe de
20 milliards d’euros pour rénover 230 quartiers, dont la liste sera connue en septembre.
A première vue, cette « deuxième vague » s’annonce donc plus modeste que le premier PNRU, gigantesque
entreprise ─ 44 milliards pour 500 quartiers ─ encore inachevée au bout de dix ans. Elle servira surtout à
le compléter : la liste des 30 quartiers inclura ceux « pas terminés ou pas réalisés » lors du premier PNRU.
« L’objectif c’est de casser la concentration de pauvreté et au final nous aurons rénové 700 quartiers », rappelle
François Lamy.
La politique de la ville désigne la politique mise en place par les pouvoirs publics afin de revaloriser les zones
urbaines en difficulté et réduire les inégalités entre les territoires.
Introduction
L’enjeu : réduire les inégalités territoriales et agir pour les quartiers en difficulté. De nombreux quartiers d’habitat
social sont aujourd’hui au cœur de la « crise des banlieues ». Ces « cités hors de la ville » regroupent plus de
5 millions d’habitants. L’accumulation de leurs difficultés – sociales, économiques et environnementales – met
en cause la cohésion sociale de notre pays.
C’est pour les aider à trouver toute leur place dans leurs agglomérations que la « politique de la ville » a été
mise en place.
Près de 2 200 quartiers sont concernés, dont 751 zones urbaines sensibles.
Trente ans de politique de la ville... Cette politique a été initiée en France il y a une trentaine d’années, alors
que le « problème des banlieues » émergeait. Dès le début des années 1970, les pouvoirs publics prennent
conscience des difficultés des « grands ensembles » d’habitat social : en 1973, la circulaire « Guichard » limite
la construction d’ensembles de plus de 2 000 logements, et en 1977, le rapport « Peyrefitte » sur la violence
est publié.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dévoilé le 19 février sa politique en faveur des banlieues dans
un contexte de restriction budgétaire historique. Une réforme structurelle censée ramener les crédits
de droit commun dans les quartiers.
Cinq ans après les annonces en grande pompe du plan Espoir banlieues de Fadela Amara et son échec
retentissant, le gouvernement parviendra-t-il à redonner l’espoir aux habitants des quartiers pauvres ? C’est
en tout cas la volonté exprimée le 19 février par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors d’un comité
interministériel des villes très attendu – le premier depuis 2010. Au cours de ce CIV, une série de mesures
interministérielles, plutôt techniques, ont été annoncées.
Concentration des crédits ─ « L’État est de retour dans les quartiers. L’État républicain est de retour, celui
de l’égalité entre les citoyens, celui de l’égalité entre les territoires », a lancé Jean-Marc Ayrault, entouré de
Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du logement, et de François Lamy, ministre délégué chargé
de la Ville, à l’issue de la réunion à Matignon, en présence de tous les membres du gouvernement.
L’enjeu est de taille : jamais les écarts entre les quartiers pauvres et les autres n’ont été aussi alarmants. Dans
les zones urbaines sensibles, un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté, un quart renonce à des soins
et 40 % des moins de 24 ans sont au chômage.
Dans ce contexte de plus en plus sombre, et alors que la dépense publique est réduite à la portion congrue,
le Premier ministre a confirmé le resserrement de la géographie prioritaire sur « les quartiers où les besoins
sont les plus criants ». Une ambition qui a fait consensus lors de la vaste concertation engagée à l’automne
auprès des élus et des professionnels.
Sur le plan méthodologique, l’identification de ces « quartiers prioritaires » se basera sur un critère simple, la
part de population à bas revenus, afin de déterminer « la situation de décrochage des quartiers par rapport
au territoire national et à leur agglomération ». Ces quartiers formeront le centre de « périmètres d’action
thématique » définis par les acteurs locaux et concentreront tous les moyens d’intervention – ceux de l’État
et des collectivités, crédits spécifiques et fonds européens, etc. Mais, précise le relevé de décisions du CIV
sans plus de détails, l’intervention de l’État sera graduée « en fonction, d’une part, de l’intensité des besoins
sociaux, d’autre part, de la capacité contributive des collectivités concernées, c’est-à-dire de leurs ressources
propres (potentiel financier, effort fiscal) ».
De toute évidence, la nouvelle géographie prioritaire constitue le sujet le plus sensible de la réforme. Car, si
tous les élus s’accordent sur la concentration des moyens et la fin du saupoudrage, il est fort probable que rares
seront ceux à en accepter facilement les conséquences. En effet, le mécanisme se traduira inéluctablement
par la sortie de nombreux quartiers et de communes du zonage existant – et de ses avantages. En 2009, une
réforme similaire, conduite par Fadela Amara, s’était heurtée aux « égoïsmes locaux », selon ses mots, et
avait été abandonnée.
Nouveau contrat de ville ─ L’entourage de François Lamy, renvoyant le nouveau zonage à de futures
discussions parlementaires, assure qu’aucune liste n’a été établie. Mais, selon le ministre délégué, « on peut
estimer qu’entre 500 et 1 000 quartiers prioritaires seront le coeur de cible de la nouvelle géographie », à
comparer aux 2 500 couverts aujourd’hui par un contrat urbain de cohésion sociale (Cucs). Et de promettre
Après les élections municipales de 2014 ─ Sur le fond, le contrat de nouvelle génération, qui sera adossé
à un projet de territoire cher aux associations, alliera cohésion sociale et rénovation urbaine, mais également
politiques économique et environnementale. Il prendra effet après les élections municipales de 2014, pour une
durée de six ans calquée sur celle du mandat municipal et intercommunal.
Répondant à une requête insistante du milieu associatif, le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé une
plus grande participation des citoyens à l’action publique. « Depuis la négociation des contrats de ville jusqu’à
leur déclinaison opérationnelle, [les habitants] doivent en être les auteurs et les coconstructeurs », a-t-il indiqué,
renvoyant cette réflexion à la mission conduite par la sociologue Marie-Hélène Bacqué et le président du collectif
AC le feu, Mohamed Mechmache, dont les conclusions sont attendues en juin.
Au chapitre de la gouvernance, le CIV a également adopté la création d’une nouvelle structure partenariale
d’évaluation de la politique de la ville. Pour ce faire, le comité d’évaluation et de suivi de l’Agence nationale
pour la rénovation urbaine sera intégré au sein du conseil d’orientation de l’Observatoire national des zones
urbaines sensibles. Le Conseil national des villes, instance consultative présidée par le Premier ministre,
verra son rôle renforcé. Annoncé ces dernières semaines, le « rapprochement » entre le secrétariat général
du Comité interministériel des villes et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances est
par ailleurs acté.
Le droit commun, tous azimuts ─ Au-delà des réformes de structure, la nouvelle politique de la ville sonne la
mobilisation des crédits de droit commun, véritable mot d’ordre du Premier ministre. Ceux de l’État, tout d’abord,
car, « avant de prendre des mesures spécifiques dans les quartiers, il faut s’assurer qu’ils bénéficient comme
les autres territoires, et peut-être plus encore, des politiques générales qui sont conduites par les ministères ».
Et de citer l’éducation, la santé, les affaires sociales, la jeunesse, le sport, la sécurité, la justice et la culture,
mais aussi les droits des femmes et la lutte contre toutes les discriminations, qui feront l’objet de conventions
inédites avec l’ensemble des ministères.
En clair, tous les ministres vont devoir s’engager par écrit à orienter une partie de leurs actions vers ces quartiers
pour compenser le manque d’enseignants, de policiers ou de médecins. Cette mobilisation doit y être « visible »,
a voulu Jean-Marc Ayrault, évoquant des mesures destinées à lutter contre le chômage des jeunes, massif
dans les banlieues : les emplois d’avenir, dont 30 % seront déployés dans les territoires relevant de la politique
de la ville, et l’expérimentation de 2 000 « emplois francs » dans dix sites, qui permettra de subventionner à
hauteur de 5 000 euros l’embauche de jeunes des quartiers.
Pôle emploi sera également sollicité pour déployer des agences dans ces zones souvent désertées par les
services publics, au même titre que les agences régionales de santé ou les caisses d’allocations familiales.
Quant aux collectivités, peu évoquées par le chef du gouvernement, elles devront elles aussi s’impliquer
davantage, déclare François Lamy dans un entretien accordé à « La Gazette ». Il entend signer des conventions
d’engagement avec l’ensemble des associations d’élus.
Enfin, le volet « péréquation » de la réforme, à propos duquel le député (PS) François Pupponi doit rendre
prochainement un rapport, est renvoyé aux discussions sur le projet de loi de décentralisation, dont la présentation
en conseil des ministres est annoncée pour la fin du mois de mars, et sur le projet de loi de finances pour 2014.
Néanmoins, dans son relevé de décisions, le CIV prévoit de renforcer les mécanismes de solidarité financière
en transformant la dotation de développement urbain en une « dotation politique de la ville » et en rendant
« la dotation de solidarité communautaire obligatoire pour les intercommunalités comportant des quartiers
prioritaires, en contrepartie de la mobilisation de la solidarité nationale ». Un chantier qui, à la lumière de cette
réforme ambitieuse, s’annonce au long cours.
« Politique de la ville :
bilan et (absence de) perspectives »
Renaud Epstein, Publié dans Regards croisés sur l’économie, n° 9, mai 2011, pages 203-211
Prenant la suite de la politique de Développement Social des Quartiers initiée après « l’été chaud » des
Minguettes de 1981, la politique de la ville est née sous cette appellation en 1990, au lendemain des émeutes
qui ont embrasé le Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin. Depuis lors, son caractère prioritaire est régulièrement
réaffirmé par les responsables politiques et de nouvelles mesures sont annoncées, au gré des mouvements
de rébellion qui secouent sporadiquement les grands ensembles d’habitat social qu’elle prend pour cible,
des rapports qui alertent sur le renforcement continu de la concentration des populations défavorisées et des
minorités visibles dans ces quartiers, ainsi que des changements incessants de titulaire du poste ministériel.
Les priorités, les cibles, les objectifs, les instruments, les moyens et l’organisation institutionnelle de la politique
de la ville ayant fortement évolué au cours des trente dernières années, établir rigoureusement son bilan
supposerait de présenter les différentes phases de cette politique ainsi que les résultats des évaluations réalisées
à chaque période. On se contente ici de proposer d’un bilan plus limité dans le temps, portant sur la politique
mise en œuvre depuis le vote de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du
1er août 2003 (dite loi Borloo). Celle-ci a organisé une profonde réforme de la politique de la ville, directement
inspirée d’un rapport de la Cour des comptes qui appelait à une clarification des objectifs de cette politique, à
leur déclinaison dans des indicateurs de résultats, à l’identification plus précise des moyens mobilisés et à une
amélioration des systèmes de suivi. Autant de demandes justifiées sur le double registre de la performance
et de l’évaluabilité auxquelles la loi Borloo a répondu : la politique de la ville s’organise désormais autour
d’objectifs nationaux, formulés par le législateur en termes de réduction des inégalités sociales et des écarts
de développement entre les 751 zones urbaines sensibles (ZUS) et leur environnement. Ces objectifs sont
déclinés dans une batterie de 65 indicateurs suivis par l’Observatoire national des zones urbaines sensibles
(ONZUS) dont les rapports établissent, année après année, l’accroissement des écarts que la politique de la
ville prétend réduire.
Après avoir présenté les principaux programmes de la politique de la ville, les moyens qui leur sont consacrés
et leurs piètres résultats, on s’interrogera sur les perspectives de cette politique dont l’échec fait régulièrement
la une de la presse.
La politique de la ville, née au début des années quatre-vingts, est une politique publique d’exception.
Elle a pour objectif de réduire les inégalités sociales et les écarts de développement entre les territoires,
de favoriser la cohésion sociale, en développant une intervention publique renforcée dans des quartiers
urbains en difficulté.
L’approche se veut globale, associant les dimensions urbaine, économique et sociale. Ainsi les domaines
d’intervention s’étendent-ils de l’emploi à l’habitat, en passant par la santé, la citoyenneté...
La politique de la ville ne doit donc pas être confondue avec la politique urbaine ou sociale menées par les
communes.
En quelques mots clefs, la politique de la ville de définit comme :
• Une politique interministérielle : le CIV ─ Comité Interministériel à la Ville, qui oriente et décide la
politique de la ville, est composé de l’ensemble des ministres. Le SG-CIV, Secrétariat général du CIV,
conçoit, anime, met en œuvre et évalue la politique de la ville ;
• Une politique contractuelle : les CUCS ─ Contrats urbains de cohésion sociale constituent un
partenariat entre, a minima, l’État d’une part et un Établissement public de coopération intercommunale
d’autre part (parfois des communes). Ainsi les priorités de la politique de la ville sont déterminées sur la
base de la concertation et de décisions conjointes ;
• Une politique territorialisée : des quartiers en difficulté sont identifiés comme étant prioritaires (on
parle de la « géographie prioritaire »). Ainsi la politique de la ville s’applique au niveau de la commune,
les décisions et le suivi des projets étant effectués à la fois par des instances locales et par la Préfecture
au niveau départemental ;
• Une politique d’exception : les actions financées par la politique de la ville ont pour objectif de corriger
des inégalités en apportant un « plus » par rapport aux actions et politiques habituelles (de « droit
commun ») des différents ministères. Elles constituent un différentiel, un soutien pour aller plus vite, être
plus efficace, avec des priorités établies ;
La Géographie prioritaire
Une Zone Urbaine Sensible : Louviers – la ZAC de la Justice (quartier Maison Rouge)
Sept quartiers CUCS, hors Zones Urbaines Sensibles :
➞ Louviers
- Quartier des Acacias
- Quartier des Amoureux
- Quartiers des Oiseaux
➞ Val-de-Reuil
- Quartier du Germe de ville
➞ Pont de l’Arche
- Quartier du Bon Air
Les actions financées au titre du CUCS doivent impérativement concerner ces territoires : soit un opérateur
propose un projet qui se tiendra au cœur des quartiers, soit le projet est plus global, avec un montage de projet
qui fait participer les habitants des quartiers prioritaires.
En 2011, les actions santé ont été financées à hauteur de 300 552 € dont 46 550 € sur fonds propres de
l’Agglomération.
Compréhension du sujet
Thème de la note
Le dossier traite de la politique de la ville et de la dégradation des relations sociales dans les quartiers
sensibles. C’est une politique décentralisée qui met en scène un grand nombre d’acteurs de la vie publique,
État, collectivités locales, associations. L’approche est nécessairement transversale, puisque la politique de
la ville vise aussi bien la rénovation urbaine, l’emploi que la lutte contre la délinquance. Elle suppose que ces
zones ciblées géographiquement sont des zones défavorisées dans lesquelles s’accumulent les problèmes.
Ce sont généralement des zones périphériques qui se trouvent dans des situations d’inégalité de dotations
factorielles : non seulement ces quartiers sensibles concentrent des populations faiblement qualifiées, mais
aussi faiblement dotées en termes d’infrastructures publiques. La logique qui l’inspire suppose que la violence
a une origine d’abord sociale, elle est le résultat des difficultés d’insertion sociale.
Objet demandé
Le dossier proposé aux candidats comporte 6 documents. La note doit faire apparaître la complexité du problème,
ses multiples dimensions. Il faut également faire ressortir le contexte de faible croissance de l’économie et
donc, par voie de conséquence les difficultés d’emploi pour une population marginalisée et déclassée. Le but
sera donc de mettre en avant les différents niveaux auxquels cette politique s’attaque. Le regard critique qu’on
portera sur la politique passée mettra justement en cause la dimension géographique des interventions. Il faudra
bien resituer le travail dans le contexte actuel, au moment où le nouveau gouvernement cherche à insuffler des
idées nouvelles au-delà de la question des moyens financiers qui vont être déployés.
Un parcours rapide des documents va permettre de retenir les idées générales qui seront développées et
les faits saillants sur lesquels elles s’articulent.
Le titre, les éléments empiriques sont susceptibles de donner au candidat une idée générale du dossier et
de la manière de l’aborder. Leur date de publication indique également comment la problématique de la
gouvernance peut avoir évolué dans le temps.
Cette approche doit permettre de repérer les documents les plus intéressants, ceux qui ont un intérêt factuel,
ou un intérêt théorique, mais également il faudra trouver le bon ordre de lecture en quelque sorte de façon
à ne pas perdre de temps avec des détails qui ne rentreront pas dans l’ébauche de la problématique. Si
chaque document n’a pas la même valeur, ni la même longueur, il faut d’abord avoir une idée claire de la
problématique qui y est développée. Il faut s’efforcer de décrire clairement le but du texte lu en une phrase
de façon à en dégager le sens. On peut répondre à la question suivante : Pourquoi ce texte est-il écrit ?
Très souvent le point sur lequel butte les étudiants est la question de la problématique. Il faut trouver un
axe directeur. Celui-ci peut être, pour le sujet qui nous intéresse, la logique de transversalité de l’approche
de la politique de la ville et également le niveau géographique de l’intervention.
Document 1
Après avoir rappelé les différentes dimensions et origines de la politique de la ville, le document s’intéresse
au fait que la nouvelle réforme va se concentrer sur un nombre plus faible de quartiers, on passera de 2 500 à
1 000. Il développe ensuite l’idée selon laquelle en France les pouvoirs publics interviennent depuis longtemps
dans ces quartiers, et donc que les institutions ne les ont pas abandonnés. Il note cependant que le budget de
l’État est relativement faible, seulement 0,36 % du total est réservé à la politique de la ville. Pour autant, il semble
que les statistiques montrent qu’avec le temps les écarts se sont creusés entre les quartiers difficiles et les
autres, que ce soit en termes de mixité sociale, de revenu ou d’emploi. A ce titre on peut parler d’échec, et cela
malgré les investissements réguliers de l’État et des collectivités locales. On note aussi un grand foisonnement
des initiatives, parfois sans concertation. La politique de la ville est par ailleurs développée sur le mode de
la contractualisation, et donne lieu à des tentatives de coordination. On remarque qu’un des effets paradoxal
de la politique de la ville est d’avoir accéléré la mobilité sociale, avec des effets négatifs sur les ZUS. Dans la
politique de la ville, l’action sur le bâti s’articule toujours avec les autres formes d’intervention, sur l’éducation
ou l’emploi. Les fonds engagés ne semblent pas avoir engendré une discrimination positive. La complexité
des mesures avancées et la difficulté à cadrer des objectifs clairs donnent une impression d’indétermination.
Le premier échec constaté est que l’action sur le bâti – rénovation, démolition, construction – n’a pas amélioré
la mixité sociale qui est considérée comme un bon objectif à atteindre. Deux problèmes sont soulignés : le
zonage et la trop grande multiplication des ZUS qui donnent une impression de saupoudrage. Il conclut qu’il
faut prendre en compte les nouvelles formes de sociabilité qui se sont développées dans les années récentes
et donc partir de l’humain plutôt que d’imposer une norme.
Document 2
Ce second texte trace les grandes lignes de la réforme de la politique de la ville à venir. On retient que les
objectifs sont à la fois qualitatif, casser la spirale de la pauvreté et quantitatif. Il s’agit à la fois d’un nouveau plan
de rénovation urbaine pour un montant de 20 milliards d’euros distribués sur 230 quartiers, donc une enveloppe
relativement modeste, et de créer environ 10 000 emplois à l’horizon de 2016 en s’appuyant sur les emplois
francs et aussi en redéployant les emplois d’avenir. Une des autres pistes est de répartir de manière un peu
plus équitable les fonds qui à l’heure actuelle présentent des écarts importants entre les villes.
Document 3
Ce document gouvernemental rappelle les dimensions de la politique de la ville et ses objectifs. Ce sont au total
2 200 quartiers qui sont concernés et 751 ZUS. L’action doit être menée sur le terrain de l’habitat, de l’emploi,
de l’éducation, de la lutte contre la délinquance et de la santé. Au total, c’est une population de 5 millions de
personnes qui est concernée. Le but est de réduire les inégalités dans les dotations factorielles et dans le
développement économique local.
Document 4
L’article rappelle que le Conseil Interministériel de la Ville ne s’est plus réuni depuis 2010. Le but de la nouvelle
réforme annoncée en février dernier est de redéfinir les quartiers qui bénéficieront en priorité de la politique
de la cille. Un effort particulier sera donné à l’emploi : 2 000 emplois francs qui seront subventionnés à hauteur
de 5 000 € par an, et 30 % des emplois d’avenir. Ce plan emploi liée à la politique de la ville sera accompagné
par Pôle emploi.
Document 6
Ce texte décrit concrètement comment la politique de la ville a été appliquée. Les quartiers ont été définis avec la
préfecture au niveau du département. Les priorités ont été données à l’habitat urbain, mais aussi à l’équipement
administratif. Deux autres axes ont été développés : l’un portant essentiellement sur une amélioration de la
mobilité des personnes, et l’autre sur l’amélioration des conditions sanitaires. Ce plan sanitaire s’est développé
avec l’implication des associations des quartiers.
Construction du devoir
Annonce du plan
Introduction
Conclusion
Nous proposons un plan et un corrigé, sachant qu’il y en a plusieurs qui peuvent être avancés, les uns privilégiant
les modalités juridiques et politiques de l’évolution des écarts de salaire entre les genres, les autres focalisant
plus leur attention sur la diversité des causes présentées.
Dans une période de crise économique et sociale aggravée, la politique de la ville concentre en elle tous les
enjeux et toutes les difficultés. Elle est née dans les années quatre-vingts, consécutivement aux émeutes qui
ont eu lieu dans les quartiers sensibles de la région lyonnaise. Elle suppose que dans ces quartiers où la loi
n’est pas toujours respectée, la violence urbaine est la conséquence d’une grande concentration de personnes
défavorisées. La violence est vue comme le résultat d’une dégradation des paramètres traditionnels de la vie
civile. Ce n’est donc pas la dégradation des quartiers qui entraîne leur effondrement social et économique, mais
à l’inverse c’est ce qui ressemble à un abandon de vastes territoires qui engendre violence et décomposition du
lien social. Le terme de politique de la ville est apparu en 1990. D’emblée cette politique volontariste se voulait
transversale, agissant sur un grand nombre de leviers pour remettre ces territoires à niveau.
Dans une période de croissance économique faible et de rigueur budgétaire, le gouvernement est à l’heure
actuelle en voie de produire une réforme de fonds et de forme. Il est donc amené à tirer un bilan des politiques
de la ville des trente dernières années (I) et à trouver de nouveaux axes de réflexion (II).
A. L’approche sectorielle
La politique de la ville est définie rigoureusement à partir de cinq critères résumant en quelque sorte la faiblesse
des dotations factorielles de ces quartiers. La priorité a souvent été donnée à la rénovation de l’habitat et à
l’amélioration du cadre urbain. C’est l’axe qui mobilise le plus de moyen, c’est le plus onéreux. Par exemple
dans le plan Borloo 2004-2013, il était prévu de construire 400 000 logements de type HLM. Le second axe
est celui de l’emploi et du développement. On va donc tenter d’aider ces quartiers en déployant des emplois
subventionnés, ou essayer de donner une meilleure formation. Cet axe peut être compléter par des mesures
au plan local pour favoriser l’émergence d’entreprises. On suppose que les populations de ces quartiers ont
également un manque d’éducation important, aussi on tentera de développer des méthodes pédagogiques
différentes, ou encore on essaiera de mettre en œuvre des moyens éducatifs supplémentaires pour faire en
sorte que le nombre d’élèves soit moins important par classe et que ceux-ci soient mieux suivis. La politique de
la ville prévoit également un volet axé sur la lutte contre la délinquance et l’amélioration de la vie civile. Enfin un
volet de cette politique est très souvent celui de la santé publique. La santé comme l’éducation est vue comme
des éléments indispensables pour l’amélioration du capital humain. Même si ce dernier point ne mobilise pas
les fonds les plus importants, il est très important par les agents qu’il mobilise et les emplois qu’il pérennise
dans les quartiers justement, cette priorité donnée à la santé part du constat qu’un quart de la population de
ces quartiers ne se soigne pas.
Devant l’ampleur de la tâche, on constate que la redynamisation de ces quartiers ne pourra atteindre des
objectifs que dans le long terme. Cependant il reste des interrogations importantes sur les objectifs concrets de
cette politique de la ville. Doit-on encourager la mobilité des personnes qui s’y trouvent, au risque de concentrer
un peu plus la misère, ou au contraire doit-on abandonner l’idée de réhabiliter la mixité sociale qui manifestement
ne s’est pas réalisée ? Se pose alors la question de la prise en compte des modes de sociabilité particuliers à
partir de groupes ethniques qui semblent suivre des trajectoires finalement différentes.