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CAHIER DE MÉTHODOLOGIE

ENTRETIEN AVEC LE JURY


José-Maria Comas
Maître de conférences à l’IEP de Toulouse
Directeur de publication : Serge Bergamelli Décembre 2013

Ces cours sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective. Les personnes
qui s’en serviraient à d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction, sans le consentement du
Centre ­national d’enseignement à distance, s’exposeraient aux poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par la loi 92‑597
du 1er juillet 1992 relative au code de la propriété intellectuelle plus précisément en ce qui concerne les articles L 122-5 et L 335-2 et suivants.
Présentation du cahier

Le cahier « Entretien avec le jury » vise à fournir les éléments d’expression et de communication ainsi que les
outils méthodologiques vous permettant de faire face à la préparation et aux exigences de cette épreuve orale.

Les objectifs pédagogiques sont de trois ordres


D’abord, montrer la spécificité de l’épreuve afin que vous soyez à même d’appréhender son originalité et d’en
saisir les exigences à respecter pour satisfaire les attentes du jury.
Ensuite, vous transmettre un savoir-faire en matière d’expression et de communication orales afin vous aider
à mieux gérer les contraintes inhérentes à ce type d’épreuve : le temps limité, la situation de communication
avec le jury.
Enfin, favoriser l’apprentissage des méthodes spécifiques et adaptées à la construction de l’exposé et à la
structuration des réponses aux différentes questions du jury.

À ces fins, le cahier est divisé en quatre parties.

La première partie – « Les caractéristiques de l’épreuve » – analyse les caractères distinctifs de l’épreuve et
présente son déroulement.
La deuxième partie – « Comment construire l’exposé » – vise à fournir les méthodes de travail en vue de la
construction des exposés. L’application de la méthodologie est illustrée par des exemples pratiques.
La troisième partie – « Comment répondre aux questions du jury » – comprend le rappel des différents types
de questions du jury et les exigences à respecter par le candidat afin d’y apporter des réponses structurées.
La quatrième partie – « Comment gérer la communication avec le jury » – s’intéresse aux contraintes que le
candidat doit savoir gérer dans le cadre de la communication orale avec le jury.

Vous devez bien vous entraîner à l’entretien car c’est la séquence décisive de votre préparation au concours.
D’ailleurs la démarche de préparation à l’entretien doit être effectuée de façon méthodique en même temps
que la préparation aux épreuves d’admissibilité. N’attendez pas de connaître les résultats de l’admissibilité ;
attendre les derniers jours pour préparer l’oral, c’est prendre le risque de bâcler votre prestation. N’oubliez pas
que la réussite au concours dépend de l’impression que le jury retiendra de votre prestation orale.

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Partie

1 Les
caractéristiques
de l’épreuve

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Les caractéristiques de l’épreuve Partie 1

L’épreuve d’entretien avec le jury est la - ou l’une des - épreuves d’admission aux concours administratifs. Dans
ce sens, elle est déterminante pour la réussite des candidats. L’entretien comporte un échange des propos
entre le candidat et le jury à partir de l’exposé du candidat portant sur son parcours professionnel et /ou son
parcours de formation. La durée de l’entretien est limitée : elle ne doit pas dépasser le nombre de minutes
établi dans les textes réglementant chaque concours.
Cette épreuve requiert une méthodologie et une capacité d’argumentation pour défendre et mettre en lumière
vos acquis professionnels.
La préparation à cette épreuve exige de connaître ses objectifs et ses exigences en ce qui concerne les attentes
du jury et la prestation des candidats.

Les objectifs de l’épreuve


L’épreuve d’entretien est :
• Une épreuve interactive, construite autour des échanges de propos entre le candidat et le jury.
Autrement dit, les propos tenus par le candidat donnent lieu à des interventions du jury sous forme de
remarques ou de questions qui, à leur tour, vont entraîner de nouvelles interventions du candidat. Le jury reste
toujours maître de l’orientation et du rythme de l’épreuve, le candidat se bornant à répondre aux questions
qui lui sont posées par les membres du jury. Toutefois le candidat, dans son exposé ou dans ses réponses,
peut suggérer au jury de nouvelles questions, ce qui montre bien l’interactivité de l’épreuve.

• Une épreuve d’évaluation de la personnalité du candidat, de ses qualités, de sa motivation à entrer


dans l’administration et à exercer les fonctions afférentes au grade auquel il postule.
La teneur et la qualité de la prestation doivent permettre au candidat de défendre et mettre en lumière ses
compétences et ses acquis professionnels. Le jury appréciera sa personnalité, ses atouts et ses défauts.
Dans ce sens, l’intervention du candidat, ses remarques, son attitude, ses gestes, ne sont jamais neutres.
Le jury en tirera toujours des conclusions sur le profil du candidat.

• Une épreuve à connotation professionnelle qui met en œuvre un processus de sélection et de recrutement
en fonction de l’adéquation entre le profil du candidat et le profil des fonctions qu’il sera appelé à exercer
dans l’administration. L’épreuve d’entretien ressemble beaucoup à un entretien d’embauche : le candidat
doit convaincre le jury qu’il a le profil adéquat pour exercer les fonctions auxquelles il postule. Au cours de
l’épreuve orale, le jury se demande si le candidat sera une bonne recrue pour les fonctions auxquelles il
aspire : au-delà de ses connaissances, ce candidat fait-il la preuve des aptitudes et des qualités humaines
et intellectuelles indispensables pour exercer les fonctions et répondre au mieux aux attentes des autres
décideurs et des usagers du service public ?

Les attentes du jury


Le jury auquel vous serez confronté a une composition variable suivant les concours – entre 3 et 9 membres –.
Ceux-ci ont des origines professionnelles diverses – administration, enseignement, experts –, mais en général
ils ont reçu une formation afin d’unifier leurs critères de jugement, faisant en sorte que le principe d’égalité
des candidats soit respecté dans le déroulement de l’épreuve et dans la prise de décision finale comportant
l’admission ou non admission du candidat.
Mais, quelle que soit sa composition, le jury a un certain nombre d’attentes que le candidat doit satisfaire pour
avoir des chances raisonnables d’être reçu.
En premier lieu, le jury s’attend à ce que le candidat tienne des propos clairs, pertinents et cohérents, eu égard
à l’objet de l’exposé à effectuer et à la teneur des questions posées par le jury.
En second lieu, l’entretien avec le jury est le moment où le candidat doit faire valoir ses qualités et ses compé-
tences. Une prestation terne du candidat ne permettra pas au jury de bien appréhender ses capacités et ses
vertus. Donc, tout candidat doit chercher à valoriser sa prestation, à se mettre en valeur devant le jury, sans
pour autant tomber dans l’artifice et l’exagération. De fait, en tant que candidat, vous devez toujours prendre

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Partie 1 Les caractéristiques de l’épreuve

en compte la devise pédagogique du concours : « faire mieux que les autres candidats ». Donc, cela doit vous
conduire à ne négliger aucun de vos atouts, en partant du postulat que tout candidat - quel que soit son niveau
- possède des atouts, même si parfois certains ont tendance à l’oublier.
En troisième lieu, le jury vérifie que le candidat a une culture minimale, nécessaire à un membre de l’admi-
nistration. En particulier, le jury privilégie les connaissances que le candidat peut avoir de l’organisation et
du fonctionnement de l’administration et notamment des services auxquels il peut être affecté en fonction de
son grade. Il serait inouï qu’un candidat puisse devenir membre d’une administration dont il méconnaîtrait les
grands axes.

Le déroulement de l’épreuve
Le déroulement de l’épreuve est déterminé par l’arrêté qui régule les épreuves du concours. C’est pourquoi
il est indispensable de consulter les intitulés réglementaires, avant toute préparation à l’oral, afin de prendre
connaissance des critères applicables à l’épreuve d’entretien.
Les libellés de l’épreuve varient suivant les types de concours. D’emblée il faut distinguer deux types de libellés :
• les libellés faisant mention d’un entretien à partir d’un dossier RAEP (reconnaissance des acquis de l’expé-
rience professionnelle) ou d’une présentation d’activités,
• les libellés ne mentionnant que l’épreuve d’entretien sans d’autres précisions.
Le premier type de libellé concerne la plupart des concours dans lesquels l’épreuve orale porte sur un entretien.
Dans ces concours, le jury conduit l’entretien à partir de l’exposé oral du candidat portant sur son parcours
professionnel et/ou son cursus de formation. Pour éclairer sa démarche, le jury dispose d’un dossier de recon-
naissance des acquis de l’expérience professionnelle (RAEP) ou d’un rapport d’activités ou fiche de renseigne-
ments, rédigés par le candidat et transmis à l’administration organisatrice du concours avant la tenue de l’oral.

Exemples de ce type de libellé


IRA concours externe
« Un entretien avec le jury, visant à évaluer les qualités personnelles du candidat, son potentiel, son compor-
tement face à une situation concrète, le cas échéant sous forme d’une mise en situation. L’entretien débute
par une présentation par le candidat de son parcours et de sa motivation. En vue de l’épreuve d’entretien, le
candidat admissible adresse une fiche individuelle de renseignement destinée au jury d’admission ».

IRA Concours interne et troisième concours


« Entretien avec le jury visant à apprécier la personnalité, les aptitudes du candidat ainsi que sa motivation
et à reconnaître les acquis de son expérience professionnelle. Pour conduire cet entretien qui a pour point
de départ un exposé du candidat sur son expérience professionnelle, d’une durée de cinq minutes au plus, le
jury dispose du dossier constitué par le candidat en vue de la reconnaissance des acquis de l’expérience pro-
fessionnelle (RAEP). Au cours de cet entretien, le candidat est également interrogé sur la place des pouvoirs
publics et leur rôle dans les grands domaines de l’intervention publique ainsi que sur des questions relatives
aux connaissances administratives générales.
En vue de l’épreuve orale d’admission, le candidat établit un dossier de reconnaissance des acquis de son
expérience professionnelle qu’il remet au service organisateur.»

Secrétaire administratif concours interne


« Entretien avec le jury visant à apprécier la personnalité, les aptitudes du candidat ainsi que sa motivation et à
reconnaître les acquis de son expérience professionnelle. Pour conduire cet entretien qui a pour point de départ
un exposé du candidat sur son expérience professionnelle, d’une durée de dix minutes au plus, le jury dispose
du dossier constitué par le candidat en vue de la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle.
Au cours de cet entretien le candidat peut être interrogé sur des questions relatives aux connaissances admi-
nistratives propres à l’administration, la collectivité ou l’établissement où il exerce ses fonctions.»

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Les caractéristiques de l’épreuve Partie 1

Inspecteur des finances publiques concours externe


« Entretien avec le jury destiné à apprécier les motivations du candidat et son aptitude à exercer des fonctions
d’inspecteur. L’entretien comprend tout d’abord une présentation par le candidat, durant environ 5 minutes, de
son parcours. Il se poursuit par un échange avec le jury notamment sur sa connaissance de l’environnement
économique et financier ».

Inspecteur des finances publiques concours interne


« Entretien avec le jury visant à apprécier les aptitudes du candidat, ses projets professionnels et à reconnaître
les acquis de son expérience professionnelle. Cet entretien comprend tout d’abord un exposé du candidat sur
son expérience professionnelle, durant environ 5 minutes. Il se poursuit par un échange avec le jury sur sa
connaissance de l’environnement de la DGFiP et sur des mises en situation.
Le candidat fournit en amont un dossier de présentation de son parcours ».

Contrôleur des finances publiques concours interne


« Entretien avec le jury visant à reconnaître les acquis de l’expérience professionnelle du candidat et à appré-
cier ses aptitudes.
Cet entretien a pour point de départ un exposé du candidat sur son expérience professionnelle, d’une durée
d’environ 5 minutes. Il se poursuit par un échange avec le jury sur sa connaissance de l’environnement de la
direction générale de finances publiques et sur des mises en situation. Durée : 25 mn 
Le candidat fournit en amont un dossier de présentation de son parcours ».

Contrôleur des finances publiques concours externe


« Entretien avec le jury destiné à apprécier les motivations du candidat et son aptitude à exercer des fonctions
de contrôleur. L’entretien comprend tout d’abord une présentation par le candidat, durant environ 5 minutes, de
son parcours. Il se poursuit par un échange avec le jury notamment sur sa connaissance de l’environnement
économique et financier. Durée : 25 mn ».

Contrôleur de la DGDDI (des douanes) concours externe


« Entretien destiné à apprécier les motivations du candidat et son aptitude à exercer des fonctions au ministère.
L’entretien comprend une présentation par le candidat de son parcours. Le candidat fournira en amont une
fiche de présentation de celui-ci. Durée : 25 minutes ». 
Le deuxième type de libellé, plus rare, ne fait référence qu’à l’entretien, sans préciser s’il est précédé d’un
exposé. Toutefois, dans la pratique, en général, le président du jury demande au candidat de présenter son
parcours avant d’ouvrir l’entretien proprement dit.

Exemple :
Attaché territorial concours externe
« Un entretien visant à apprécier, le cas échéant sous forme d’une mise en situation professionnelle, les connais-
sances administratives générales du candidat et sa capacité à les exploiter, sa motivation et son aptitude à
exercer les fonctions dévolues au cadre d’emplois, notamment dans la spécialité choisie » 
Ainsi, quel que soit le libellé de l’épreuve d’entretien, celui-ci comporte deux phases successives et bien
distinctes. D’abord, l’exposé de carrière ou présentation d’activités du candidat, ensuite l’échange des propos
à partir des questions posées par le jury.
L’ensemble de l’épreuve a, suivant les concours, une durée de 20 ou 25 minutes dont 5 ou 10 minutes au plus
d’exposé (exemples : 5 minutes au concours IRA ; 10 minutes au concours de secrétaire administratif). La
durée de l’exposé est à respecter de façon impérative ; tout candidat la dépassant s’expose à être interrompu
par le jury.
Donc, entraînez-vous régulièrement à parler pendant la durée exacte exigée ; ainsi, progressivement, vous
allez bien maîtriser le temps imparti.

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Partie 1 Les caractéristiques de l’épreuve

Phases Exposé Questions


Durée Au plus 5 ou 10 minutes De 15 à 20 minutes

À retenir
• Les candidats doivent comprendre qu’il ne s’agit pas de les juger mais de les jauger.
• Ils ont intérêt à rester eux-mêmes pour que le jury soit en mesure de déceler leurs qualités et leur potentiel.
• L’attitude du jury – complaisante ou désobligeante – ne préjuge pas du sens de sa décision finale
• Songez que le jury n’est pas là pour vous « coincer » ou vous agresser ni non plus pour vous faire plaisir.
• Toutefois, au cas où le jury adopterait une attitude critique ou provocante, ne vous laissez pas impression-
ner : apportez la preuve que vous savez résister aux tentatives d’intimidation, mais dans le respect du jury.

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Partie

2 Comment
construire
l’exposé oral
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Comment construire l’exposé oral Partie 2

L’exposé est un exposé de carrière ou d’activité qui, le cas échéant, prend pour référence les documents four-
nis par le candidat au service gestionnaire du concours – après l’établissement de la liste d’admissibilité – et
portés préalablement à la connaissance du jury. La nature et la forme de ces documents varient suivant le type
de concours. Pour les concours internes ou de troisième voie, le candidat doit fournir un dossier de reconnais-
sance des acquis de l’expérience professionnelle (RAEP), qui retrace de façon assez étoffée ses activités et
les compétences acquises. Pour certains concours externes, le candidat fournit soit un rapport d’activité soit
une fiche de renseignements assez succincte.
En général, pour les candidats aux concours externes, l’objet de l’exposé porte sur leur formation et leur projet
professionnel, tandis que pour les candidats aux concours internes et de la 3e voie, l’exposé concerne les acquis
de leur expérience professionnelle.

Comment articuler le passage du dossier écrit à l’exposé oral ?


Les candidats, notamment ceux qui ont confectionné un dossier de reconnaissance des acquis de l’expérience
professionnelle, doivent bien articuler le passage de l’écrit à l’oral.
L’oral n’est pas un simple transcodage de l’écrit, mais une réorganisation du mode de présentation. Le candidat
doit savoir construire un exposé à partir d’éléments contenus dans les documents transmis à l’administration,
sans pour autant les paraphraser. Les documents ou fiches servent à étayer les différents éléments de l’exposé
oral. Il faut assurer la cohérence du discours oral en adéquation avec le contenu des documents dont dispose
le jury. Mais, si l’exposé prend appui sur ces documents, il n’en est pas la simple transcription orale. Faites
attention : il y a un risque de répétition qui peut lasser le jury si vous vous bornez à réciter, de surcroît
de façon monotone, votre dossier écrit, notamment le dossier RAEP pour les concours internes.
Afin de bien articuler le passage du dossier écrit à l’exposé oral, vous pouvez adopter la démarche suivante :
• Faites l’inventaire et le tri de vos expériences et compétences mises en œuvre, car vous ne pouvez pas
décrire en détail tout votre parcours personnel et professionnel.
• Demandez-vous quels ont été les faits significatifs de votre carrière ou de votre cursus de formation et
mettez-les en valeur dans l’exposé.
• Retenez les activités et les compétences qui sont le plus en adéquation avec le profil des nouvelles fonctions
que vous aurez à exercer.
De ce fait, l’exposé doit être préparé méthodiquement sans pour autant s’enfermer dans une présentation
mécanique.

Comment valoriser des parcours professionnels atypiques ?


L’exposé de carrière sert à valoriser un parcours professionnel, quelles que soient sa singularité et sa durée.
Certains candidats craignent d’être désavantagés par rapport à d’autres du fait de leur parcours professionnel
singulier ou atypique. Ces parcours particuliers concernent en général des agents qui n’ont pas bénéficié d’une
mobilité ascendante au sein de leur administration et ne disposent que d’une expérience professionnelle faible
ou de courte durée. Mais tout parcours est susceptible d’être valorisé aux yeux du jury.
Plusieurs types de parcours peuvent être concernés :
• le parcours très profilé,
• le parcours spécialisé,
• le parcours sinueux,
• le parcours de reconversion,
• le parcours court.
Le parcours très profilé est celui d’un candidat ayant exercé toute sa carrière sur un seul type de poste. Pour
valoriser ce parcours statique, le candidat a intérêt à expliquer les raisons de ce parcours et montrer ses
capacités d’évolution en faisant preuve d’une ouverture d’esprit et en montrant qu’il connaît parfaitement son
environnement professionnel, ainsi que celui de ses collègues exerçant dans d’autres services. De même, il
peut montrer qu’il est prêt à la mobilité en se remettant en question.

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Partie 2 Comment construire l’exposé oral

Il en est de même pour le parcours spécialisé, qui correspond à des candidats disposant en général d’une
longue expérience mais dans des postes très spécialisés (activités juridiques, secteur informatique). Ce type
de candidat a intérêt à mettre en avant sa motivation et son ouverture d’esprit, son potentiel d’évolution dans un
contexte plus large, ainsi que sa capacité à se projeter dans l’avenir dans l’exercice des fonctions en conservant
ou non sa spécialité.
Le parcours sinueux est un parcours instable fait de rebondissements ou entrecoupé par des événements
divers, dans lequel manque souvent un fil conducteur. Bien que certains candidats aux concours internes
puissent être concernés par ce type de parcours, on le retrouve davantage chez des candidats aux concours
externes ayant eu un parcours de formation dispersée, voire un peu chaotique (par exemple, changements
fréquents d’orientation d’études). Le candidat concerné par ce type de profil n’a pas à retracer son parcours
de façon exhaustive, ni à justifier chaque réorientation, sauf si le jury lui pose des questions à ce sujet. Mais,
le candidat devra rassurer le jury sur deux points : montrer d’une part que ce parcours n’est pas le fruit d’une
existence dilettante et d’autre part, surtout, qu’il est enfin parvenu à déterminer son projet professionnel.
Le parcours de reconversion est celui d’un candidat qui, à un moment donné de sa vie, souhaite changer
d’orientation professionnelle. Ce profil correspond en général soit à des candidats agents publics qui postulent
à un concours d’une autre administration, soit à des candidats qui envisagent un changement de métier au
sein de la même administration, soit a fortiori des candidats de la 3e voie, c’est-à-dire des candidats issus des
milieux professionnels. Ce type de parcours est tout à fait valorisable car le désir d’évolution professionnelle est
légitime. Un jury de concours ne sera jamais réticent à reconnaître l’intérêt d’une reconversion professionnelle.
Le parcours court concerne en général de jeunes candidats aux concours internes ne disposant que d’une
expérience minimale, mais d’une durée suffisante pour se présenter au concours. Ce candidat craint de ne pas
pouvoir se prévaloir de compétences diversifiées, compte tenu de sa brève expérience professionnelle. Donc
la valorisation de ce type de parcours doit mettre en avant, outre les compétences déjà acquises, la motivation
du candidat, son projet professionnel et son souhait de bénéficier d’une mobilité professionnelle.

Comment structurer l’exposé ?


Vous devez organiser votre exposé oral afin d’éviter tout propos décousu. Le défaut le plus rédhibitoire est
l’exposé brouillon.
L’exposé doit être structuré autour d’un plan ; ce plan doit être annoncé au jury et ensuite respecté par le
candidat au cours de son exposé.
La démarche de structuration de l’exposé doit être effectuée de façon méthodique au cours des semaines pré-
cédant l’oral. Attendre les derniers jours pour préparer l’oral, c’est prendre le risque de bâcler votre prestation.
Votre démarche comprend trois phases :
1. adopter un plan ;
2. structurer le plan ;
3. bâtir un canevas.

1. Adopter un critère de plan


Le choix du plan doit se faire en tenant compte du fait que votre objectif est de fournir au jury des repères de
votre parcours et de vos compétences professionnelles.
Il n’y a pas de plan type. Plusieurs plans sont envisageables.
Le plan chronologique consiste à répertorier et énumérer dans l’ordre les différents postes et activités exer-
cées. Ce type de plan ne devrait pas être envisagé car il présente de nombreux inconvénients :
• sa longueur – il est difficile d’inventorier toutes les fonctions exercées en cinq ou dix minutes – ;
• son manque d’intérêt ; le récit des postes occupés a tendance à brouiller la lisibilité des compétences pro-
fessionnelles ;
• son caractère ennuyeux : le récit trop descriptif sans regard critique ne permet pas de capter l’attention du jury.
Toutefois ce plan peut être retenu si chacune de vos expériences successives vous a apporté des compétences
nouvelles, qui vous ont permis d’accéder à une autre fonction.

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Comment construire l’exposé oral Partie 2

Exemple :
« Je vais vous présenter mon parcours professionnel en deux phases. D’abord, les postes antérieurs à l’actuel,
occupés pendant dix ans au Ministère des Finances. Puis le poste actuel dans les services déconcentrés de
l’État. »
Mais l’objectif étant de rappeler ce que vous avez apporté à chacun de ces services et ce que vous y avez
appris, le plan thématique est plus pertinent.
Le plan thématique est axé sur la déclinaison des compétences ou des activités, rassemblées par domaines.
Le critère thématique relie ces compétences transverses aux différentes missions exercées tout au long du
parcours professionnel, permettant d’évoquer de manière brève les faits les plus saillants et les plus formateurs
qui ont marqué la carrière du candidat, sans entrer dans un récit chronologique.
Pour construire un plan thématique, vous devez adopter la démarche suivante :
• identifier les compétences acquises dans chaque poste occupé ;
• rassembler ces compétences sous un même terme générique (managériales, relationnelles, juridiques, de
gestion, etc.) ;
• structurer l’exposé en mettant en valeur ces différents types de compétences.
Le plan thématique permet de mieux mettre l’accent sur les savoir-faire et les savoir-être, c’est-à-dire sur les
compétences et les qualités du candidat. Ce plan, bien que meilleur que le plan chronologique, est plus difficile
à maîtriser. En effet, il faut identifier un critère et garder un fil conducteur afin que l’exposé ne soit pas décousu ;
or, parfois, en raison du profil particulier de la carrière, il peut s’avérer difficile de regrouper de manière cohé-
rente les activités par thème. 

Exemple :
« Mon parcours professionnel s’est déroulé autour de deux axes : un axe juridique et un axe de gestion ».
Toutefois, les critères chronologique et thématique sont compatibles. Ainsi, le cas échéant, vous pouvez amé-
nager le plan chronologique, en gardant ce critère en tant que fil conducteur et en regroupant les postes ou
les activités dans quelques grands ensembles, qui constituent les parties du plan. La démarche à suivre est la
suivante : après avoir identifié les postes occupés, vous les regroupez par types d’activités (exemple, postes
de gestion administrative, postes de gestion financière) et, pour chaque type de postes vous précisez les com-
pétences acquises. Ce type de plan ne soulève pas de difficultés particulières. Vous pouvez envisager ce plan
chronologique aménagé lorsque votre expérience est peu importante ou bien si le déroulement de votre carrière
a été marqué par une date charnière ; par exemple, pour un candidat à un concours interne qui a commencé
à travailler dans le secteur privé avant d’intégrer la fonction publique, la date d’entrée dans l’administration
constitue le point d’inflexion de sa carrière et il peut marquer la césure dans la structure du plan.

Exemple :
« Depuis mon entrée dans la fonction publique j’ai occupé cinq postes qui peuvent être regroupés en deux
ensembles : d’abord des postes de conseil, puis des postes de gestion. »
D’autres plans sont possibles. Le plan postes/compétences acquises permet de dissocier les compétences.
Toutefois ce plan peut conduire à des répétitions.

Exemple :
« D’abord, je présenterai les postes que j’ai occupés dans mon parcours professionnel. Puis j’évoquerai les
compétences acquises dans l’exercice de mes différentes fonctions. »
Le plan parcours/compétences acquises/motivations peut être aussi retenu à condition de le maîtriser pour
éviter toujours le risque de répétitions.

Exemple :
« Je vous présenterai d’abord les moments clés de mon parcours professionnel. Puis, je montrerai les com-
pétences acquises dans l’exercice de mes fonctions. Enfin, je vous ferez part de mes motivations et de mon
projet professionnel. »

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Partie 2 Comment construire l’exposé oral

2. Structurer le plan
L’exposé comprend une introduction, un plan annoncé dès l’introduction et une conclusion. Ces trois phases
de votre exposé sont indispensables.
L’introduction peut comprendre trois moments :
• D’abord indiquer votre situation actuelle.
• Puis faire état brièvement des moments clés de votre carrière.
• Enfin annoncer les deux ou trois parties de votre plan de façon explicite en utilisant des phrases verbales
à la première personne du singulier «  Je présenterai d’abord…., puis…., enfin.. »).
L’annonce du plan est indispensable afin que le jury puisse suivre votre exposé.

Exemple d’introduction
« Je suis actuellement secrétaire administratif à la Direction départementale des territoires. Depuis mon entrée
dans l’administration en 2001, j’ai exercé mes fonctions dans différents services déconcentrés de l’État. Je vais
vous présenter mon parcours professionnel en trois moments. D’abord…, ensuite.., enfin… »
Le nombre des parties du plan est variable. L’idéal est un plan en deux ou trois parties afin de bien ponctuer
les éléments clés de votre parcours et de vos compétences professionnelles. Après avoir structuré le plan,
vous devez nourrir chacune des parties avec des faits précis. Vérifiez que le plan soit équilibré. Certes, à l’oral,
l’exigence de l’équilibre est moins contraignante qu’à l’écrit, mais il faut éviter les disparités de temps entre les
parties ; par exemple le plan serait déséquilibré si l’une des parties faisait 20 secondes et l’autre 3 minutes.
La conclusion est indispensable. Elle doit mettre l’accent sur ce qui peut valoriser votre candidature aux yeux
du jury. C’est généralement dans la conclusion que vous pouvez évoquer vos motivations, votre intérêt pour
l’emploi proposé et l’enjeu que représente, pour vous, le concours.
Ainsi la conclusion peut comprendre deux phases :
• le rappel des points de l’exposé que vous souhaitez que le jury retienne,
• le rappel de vos motivations précises et concrètes ou de votre projet professionnel.
Rappel : si vous n’avez pas évoqué votre motivation en cours d’exposé, il est indispensable de le faire dans la
conclusion. En tout cas, le jury saura apprécier vos motivations tout au long de l’entretien.

À retenir
• Éviter la présentation d’une carrière chronologique, l’exposé n’est pas un CV.
• Quel que soit le plan choisi, il ne faut jamais se lancer dans un récit énumératif des postes.
• L’accent doit toujours être mis sur les compétences acquises.
• N’oubliez pas qu’une brève introduction et une conclusion concise sont nécessaires.
• La conclusion doit mettre l’accent sur ce qui permet de valoriser votre candidature sur le plan de la motivation
et/ou de la projection professionnelle.

Défauts à éviter
• Présentation du plan confuse
• Ne pas respecter le plan annoncé
• Annoncer un plan incomplet

3. Bâtir un canevas
Au cours de votre préparation, si cela vous rassure, vous pouvez rédiger l’ensemble de l’exposé. Mais songez
que tout document écrit est proscrit lors de votre prestation orale. Donc, la rédaction complète de l’exposé n’a
qu’un intérêt limité, sauf si vous envisagez de l’apprendre par cœur, ce qui est déconseillé.
C’est pourquoi, au cours de votre préparation, la mise en place d’un canevas est beaucoup plus intéressante.
Ce canevas doit être bien structuré en hiérarchisant les éléments de son contenu, c’est-à-dire une sorte de
plan développé, comprenant les différentes parties de l’exposé, le rappel des thèmes clés (activités, compé-
tences), ainsi que les exemples que vous souhaitez prendre en compte. Ce canevas doit devenir le support

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Comment construire l’exposé oral Partie 2

du récit de l’exposé. Mais, pour y parvenir, vous devez vous entraîner de façon régulière afin de transformer
la trame du canevas en un récit oral, sans avoir besoin de regarder toujours le support écrit. Cette démarche
permet de garder une certaine spontanéité dans l’expression, qualité qui fait défaut lorsque le candidat récite
un texte appris par cœur.
Toutefois, le mieux étant parfois l’ennemi du bien, certains candidats font état des difficultés à exploiter un
synopsis d’exposé, lui préférant l’exposé rédigé de façon complète. Dans ce cas-là, vous pouvez vous entraîner
à partir de cet écrit achevé mais toujours dans le but de vous en détacher progressivement, ce à quoi vous
parviendrez grâce à un travail d’entraînement régulier. L’objectif demeure le même : le jour du concours, vous
devez vous exprimer sans utiliser des notes, ni a fortiori un texte écrit.

Conseils à retenir :
• Entraînez-vous en répétant votre exposé jour après jour.
• Ne l’apprenez pas par cœur.
• Mais retenez la trame de l’exposé et ses mots clés.
• Vous aurez maîtrisé l’exposé oral lorsque vous constaterez que vous êtes en mesure de vous exprimer en
modifiant parfois certaines phrases, sans remettre en question le fond de votre exposé.
• N’oubliez pas : il est vivement conseillé de ne pas avoir de texte écrit sur la table le jour du concours.

Qualités de l’exposé : constructif, dynamique et efficace


L’exposé doit être constructif, en proscrivant les doléances à l’égard de l’administration et les lamentations et
regrets concernant votre sort. Évitez toute critique à l’encontre d’un service administratif – « le service auquel
j’étais affecté était mal organisé », « mon service n’avait pas un projet clair » –, ainsi que toute présentation
négative de votre parcours – « j’ai eu un parcours professionnel chaotique », « je suis entré presque par hasard
dans l’administration après avoir fait plein de petits boulots ».
L’exposé doit être dynamique. C’est pourquoi vous ne devez pas le réciter après l’avoir appris par cœur afin
d’éviter que votre prestation soit monocorde : un exposé vivant est plus intéressant pour le jury. Quoique
l’exposé doit être bien préparé, vous devez éviter son formatage, car lorsque la présentation de carrière est
excessivement formatée, le candidat risque de ne pas apparaitre sincère, donc guère convaincant pour le jury.
Il est davantage attendu des candidats que leur exposé traduise une réflexion sur leur parcours professionnel, la
logique de ce parcours, les acquis des expériences successives ou encore le rôle personnel que ces candidats
ont pu tenir dans la conception ou la réalisation de projets.
L’exposé doit être efficace, c’est-à-dire capable de convaincre le jury que vous avez les compétences requises
pour exercer de nouvelles fonctions. Pour ce faire, vous devez bâtir votre présentation en tenant compte des
missions assignées aux fonctions auxquelles vous postulez et en sachant relier votre parcours à votre environ-
nement professionnel et à vos perspectives de carrière. Vous devez être capable de mettre en perspective et
d’expliquer ce que vous envisagez comme carrière, en mettant l’accent sur vos objectifs d’évolution.
Les jurys remarquent souvent que des candidats consacrent, dans leur présentation, un laps de temps trop
important à détailler leur activité professionnelle présente sans toujours prendre le recul nécessaire pour mettre
en évidence les compétences acquises et les savoir-faire développés.
Certes, pour convaincre le jury que vous serez performant dans vos fonctions futures, vous devez d‘abord
montrer que vous l’êtes dans vos fonctions actuelles. Mais, il faut rappeler que vous n’êtes pas en quête d’un
satisfecit du jury pour votre carrière passé, mais de son acquiescement pour l’exercice de fonctions auxquelles
vous candidatez.

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Partie 2 Comment construire l’exposé oral

Pour information
• Exemples des compétences attendues d’un candidat au concours de secrétaire administratif
(Extrait d’un rapport du jury du concours de SAENES)

• Savoirs de référence : capacités d’analyse et de synthèse, ouverture d’esprit pour acquérir de nouvelles
connaissances, sens de l’organisation, qualités rédactionnelles et clarté de l’expression.

• Mobilité professionnelle : adaptabilité aux tâches et nouvelles techniques, à la modernisation des fonctions,
polyvalence voire poly-compétence.

• Communication : sens de l’accueil, écoute, restitution d’informations, sens relationnel avec ses collaborateurs
et sa hiérarchie, aptitude à travailler en équipe.

• Sens des responsabilités : transparence, respect des consignes et initiatives responsables, participation
constructive à l’amélioration des tâches et des procédures.

À retenir
Dans votre exposé vous devez  sur le fond :
• mettre l’accent sur les compétences en lien avec votre parcours professionnel et vos futures fonctions ;
• ne pas négliger d’éventuelles compétences acquises ou mises en œuvre hors administration, passé pro-
fessionnel dans le secteur privé, y compris des activités bénévoles ;
• donner des exemples concrets pour illustrer vos compétences ;
• ne pas donner trop de détails ; le jury vous posera des questions s’il veut en savoir plus ;
• faire état de vos motivations à réussir le concours pour accéder à un nouveau cadre professionnel ou à
des nouvelles fonctions.

Vous devez sur la forme :


• utiliser des phrases courtes, de préférence des phrases verbales complètes (sujet-verbe-compléments)
conjuguées surtout à la 1ère personne du singulier (« Je… ») ;
• utiliser des mots précis ;
• éviter le jargon technique ;
• éviter des expressions du langage familier ;  
• éviter également les mots parasites : « euh », « donc », et « voilà » qui expriment un grand vide ou la peur
du silence ;
• si vous utilisez des sigles donnez-en tout de suite la dénomination complète ;
• ne pas abuser des présentatifs du type « il y a » ;
• éviter le vocabulaire obscur, pompeux ou vague.

Des erreurs à ne pas commettre


• Éviter la paraphrase du dossier écrit dont le jury a eu connaissance mais privilégier une approche dynamique.
• Les rapports des jurys de concours regrettent souvent chez certains candidats un exposé de carrière trop
bien appris qui enlève une certaine spontanéité du discours qui serait généralement bien appréciée.
• De même certains candidats donnent à leur exposé le caractère d’une récitation scolaire. « C’est très
désagréable pour un jury d’écouter une récitation monocorde, hachée par des blancs et avec finalement
peu de lien entre les parties. Le jury conseille de ne pas apprendre par cœur son texte mais d’en connaître
l’architecture afin de pouvoir avoir un discours plus dynamique, naturel et agréable à écouter » (extrait du
rapport d’un jury du concours SAENES 2011).
• Des candidats lisent ou consultent souvent le texte écrit de l’exposé, ce qui est à proscrire.

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Comment construire l’exposé oral Partie 2

À retenir
• L’exposé n’est pas la lecture du dossier écrit dont le jury a pris connaissance.
• L’exposé traduit une réflexion sur votre parcours professionnel
• L’exposé fait état des acquis des expériences successives
• Le cas échéant l’exposé montre le rôle personnel que vous avez pu tenir dans la conception ou la réalisation
de projets au sein de l’administration
• Souvenez-vous : tout ne mérite pas d’être dit dans l’exposé.

Défauts rédhibitoires constatés par les jurys dans l’exposé des


candidats
• exposé monocorde,
• exposé trop récitatif,
• exposé hésitant,
• exposé peu structuré,
• exposé trop détaillé,
• expose sans approche critique,
• exposé qui manque de conviction,
• exposé sans conclusion.

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Partie

3
Comment
répondre
aux questions
du jury

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Comment répondre aux questions du jury Partie 3

Quels sont les types de questions ?


Bien qu’il soit difficile de prévoir les questions du jury, celles-ci ont plusieurs sources :
• questions liées à l’exposé,
• questions liées à l’environnement professionnel,
• questions générales d’ordre administratif,
• questions d’opinion,
• questions de mise en situation,
• questions « à la discrétion du jury ».

Questions liées à l’exposé


Votre exposé devient le point d’accroche des questions du jury. Celui-ci vous pose des questions pour mieux
connaître votre profil personnel et professionnel. Il peut vous interroger pour obtenir des précisions sur :
• votre cursus de formation,
• le poste que vous occupez ou les postes que vous avez occupés (en rapport avec vos activités mais aussi
avec le fonctionnement de votre cadre de travail),
• vos souhaits d’évolution de carrière,
• votre motivation pour le concours ou les postes que vous souhaiteriez occuper,
• les connaissances de votre domaine professionnel (qui vous concerne directement ou de manière plus indi-
recte pour montrer votre intérêt pour le secteur dans lequel vous travaillez ou vous serez amené à travailler).

Exemples :
• N’avez-vous pas l’impression d’avoir manqué de modestie dans l’exposé de votre parcours ?
• Pourquoi dans votre présentation écrite n’avez-vous pas parlé de tout ce que vous avez évoqué à l’oral à
l’instant ?
• Avez-vous eu des échecs au cours de votre formation et/ou carrière qui vous ont permis
de progresser ?
• Donnez-nous des exemples de situations difficiles que vous avez affrontées et gérées ?
• Votre formation n’est pas en rapport avec votre parcours professionnel, pourquoi ?
• Pourquoi avez-vous choisi ce cursus ?
• En quoi cette formation vous a-t-elle préparé à la vie professionnelle ?
• Quelles sont les expériences professionnelles qui vous ont le plus marqué ?
• Quelles sont les capacités que vous n’avez pu exprimer dans votre travail ?
• Pour vous qu’est-ce qu’animer une équipe ? Est-ce la même chose que travailler en équipe ?
• Pourquoi avez-vous souhaité rejoindre la fonction publique ?
• Pourquoi avez-vous choisi ce concours?
• Quelle est la raison forte qui vous pousse à passer ce concours ?
• Avez-vous envie d’être mieux payé ?
• Que voulez-vous faire dans l’administration ?
• Quel « plus » pourriez-vous apporter, vu votre profil atypique ?
• Pourquoi avoir choisi un concours d’État plutôt qu’un concours territorial ?
• Quel est le plus de la fonction publique d’État par rapport à l’administration territoriale ?
• Vous voyez-vous en position de management ?
• Qu’estimez-vous pouvoir apporter à l’administration dans votre nouvel emploi?
• Selon vous, la réussite de la fonction que vous souhaitez occuper nécessite la maîtrise de quelles
­compétences ?

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Partie 3 Comment répondre aux questions du jury

Questions liées à l’environnement professionnel


Le jury pose de préférence des questions sur l’environnement professionnel aux candidats travaillant ou ayant
travaillé dans l’administration, c’est-à-dire les candidats au concours interne. Certaines de ces questions peuvent
dériver de celles liées à l’exposé. Le candidat est censé connaître l’environnement de son service. Les jurys
constatent qu’un certain nombre des candidats ignorent les relations que leur service entretient avec d’autres
administrations. Pour les candidats aux concours externes et ceux de la 3ème voie, le jury vérifie leur aptitude
à s’intégrer dans l’environnement professionnel.

Exemples :
• Pouvez-vous préciser les domaines dans lesquels votre service intervient ?
• Comment est organisé l’établissement dans lequel vous exercez actuellement vos fonctions ?
• Comment envisagez-vous les rapports avec vos subordonnés ?
• Les décisions prises par votre établissement sont soumises à quels types de contrôle ?

Questions générales d’ordre administratif


Ces questions ont pour objet de vérifier le niveau de connaissances administratives générales ou relatives à
l’administration dans laquelle le candidat exerce – concours internes – ou qu’il souhaite intégrer – concours
externes ou de troisième voie –.
Même si l’entretien ne constitue pas une vérification des connaissances techniques, le jury attend cependant
du candidat qu’il ait les connaissances de base concernant le fonctionnement de l’administration, et les prin-
cipes de base de la fonction publique, notamment les droits et les obligations du fonctionnaire. Vous devez
vous intéresser à l’environnement institutionnel, les grandes réformes, l’environnement juridique, budgétaire et
financier dans lesquels s’inscrit la vie des administrations. Donc tenez-vous au courant des dossiers d’actualité
faisant l’objet d’un débat public et/ou ayant un rapport avec la vie administrative ou la mise en œuvre des poli-
tiques publiques dans les différents domaines (social, économique, culturel, politique). Vous pouvez consulter
le site internet de votre administration ou de l’administration à laquelle vous candidatez, mais aussi des sites
d’information administrative tels que www.vie-publique.fr ou www.servicepublic.fr

Exemples :
• Qu’est-ce qu’un « élément de langage » ?
• Qui est responsable de l’ordre public dans une commune ?
• Que reste-t-il du rôle du préfet de département ?
• Quels sont les principales obligations du fonctionnaire ?
• Que représente pour vous le service public ?
• Comment est organisée l’administration déconcentrée de l’État ?
• Connaissez-vous les grandes lignes de la réforme territoriale envisagée par le gouvernement ?
• Quels sont les grands principes de la loi de refondation de l’école ?
• Pourquoi la refonte des rythmes scolaires a-t-elle été critiquée ?
• Comment définissez-vous l’intérêt général ?
• Suivi et évaluation sont-ils la même chose ?
• Une grande manifestation sportive avec du public pose des problèmes de sécurité. Quels sont les principaux
protagonistes de l’organisation de la sécurité ?
• Depuis quand le Ministère de la Culture existe-t-il en France ?

Questions d’opinion
Le jury peut vous demander de prendre position sur certains problèmes faisant débat ou bien de donner votre
avis sur des problématiques inhérentes au fonctionnement de l’administration, et éventuellement de faire des
propositions. Ce sont des questions ouvertes qui demandent une réponse argumentée. Ce type de question
met parfois mal à l’aise le candidat qui craint d’être jugé à cause de ses opinions.

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Comment répondre aux questions du jury Partie 3

Exemples :
• Que proposeriez-vous comme réforme de l’Éducation nationale au ministre ?
• Selon vous, qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans l’Éducation nationale aujourd’hui ?
• Quelles interventions préconiseriez-vous au niveau de la politique de la ville ?
• Que pensez-vous de la manière dont l’administration se confronte aux usagers ?
• Quelle est votre opinion sur les questions de prévention en matière de santé publique ?
• Que signifie pour vous gérer une équipe ?
• N’avez-vous pas le sentiment que dans l’administration sont faits quantité de rapports qui ne servent à rien
?
• Vous êtes dans l’administration depuis huit ans. Y êtes-vous heureux ?
• Faut-il être sincère face à l’opinion, ou le mensonge fait-il partie des outils de l’administration?

Questions de mise en situation professionnelle


Le jury peut poser des questions très diverses plaçant le candidat dans une situation de travail déterminée. Les
questions de mise en situation professionnelle vous confrontent à une problématique vis-à-vis de laquelle on
veut connaître votre approche et vos réactions. Le jury cherche à évaluer votre capacité à identifier les diffé-
rentes composantes d’un problème, d’une situation en vue de leur traitement. Aussi la teneur de vos réponses
va lui permettre de cerner votre capacité d’adaptation à des situations variées, parfois inattendues, ainsi que
votre capacité à prendre des décisions et à en rendre compte à votre hiérarchie.

Exemples :
• Vous travaillez dans une préfecture. Vous avez à gérer un dossier de demande de titres manifestement
frauduleux, mais la hiérarchie vous oblige à le valider, que faites-vous ?
• Vous êtes chef de service et vous êtes confronté, à l’intérieur du service, à un agent qui porte un signe
religieux, Que faites-vous ? 
• Vous êtes chef de service ; l’un des vos agents arrive à son poste de travail en état d’ébriété manifeste.
Que faites-vous ?
• Vous êtes responsable du service d’accueil du public. Or, l’un de vos agents vient d’être agressé par un
usager en colère. Que faites-vous ? 

Questions à la discrétion du jury


Le jury est libre de vous poser toute question qu’il estimerait judicieuse pour mieux connaître votre personna-
lité. Ces questions peuvent être très diverses. Ainsi, pour cerner votre curiosité intellectuelle et votre ouverture
d’esprit, le jury peut être amené à vous poser des questions sur l’actualité, bien qu’elles ne figurent pas dans le
libellé des épreuves des concours. D’autres questions peuvent vous paraître plus délicates, car concernant vos
opinions hors cadre administratif. Pour ce type de questions, ce n’est pas tant la réponse qui intéressera le jury,
mais votre façon de réagir à la question posée ; par exemple, si la question vous déstabilise, le jury pourrait en
conclure que vous risquez de l’être aussi dans l’exercice de vos fonctions face à des situations conflictuelles.

Exemples :
• Quels sont vos loisirs ?
• Quels sont d’après vous vos deux principaux défauts ?
• Quelles sont vos valeurs ?
• Quelles sont les activités professionnelles que vous estimez motivantes ?
• Si vous aviez le pouvoir de vous changer, sur quoi feriez-vous porter ce changement ?
• Qu’est-ce qui vous révolte ?
• Vos deux principales qualités ?
• Qu’est-ce qui est le plus important dans votre vie ?
• Aimez-vous lire ?
• Qui a gagné le dernier prix Goncourt ?

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Partie 3 Comment répondre aux questions du jury

• Êtes-vous favorable à la dépénalisation de la consommation de cannabis ?


• Êtes-vous pour le rétablissement de la peine de mort ?
• La justice vous paraît-elle laxiste ?

Quelle démarche adopter pour répondre aux questions ?


La façon de répondre aux questions ne s’improvise pas. Il faut préparer à l’avance une stratégie de réponse.
Cette stratégie porte sur :
• l’écoute des questions,
• le temps de réflexion,
• la capacité à anticiper les questions,
• la nécessité d’argumenter et structurer la réponse,
• la nécessité de structurer la réponse.

Bien écouter pour mieux comprendre les questions posées par le jury
Soyez Donc attentif à ce qui vous est demandé. Le cas échéant, si vous n’avez pas compris la question ou
si sa formulation vous paraît imprécise, vous pouvez lui demander de la préciser. Toutefois, ces demandes
ne peuvent qu’être exceptionnelles, car une attitude systématique de demandes de reformulation risque de
vous nuire. Certains candidats, trop empressés de s’exprimer devant le jury, n’attendent même pas la fin de la
question posée pour répondre. Ceci est évidemment fort mal apprécié sur la seule forme et dénote un défaut
majeur d’écoute. Par contre certains candidats sortent de leur rôle en posant des questions au jury ou en lui
demandant de donner la réponse que le candidat n’a pas su trouver. Interroger le jury pour gagner du temps,
c’est à éviter ; il ne faut pas inverser les rôles. Au cas où vous estimeriez avoir déjà donné la réponse dans
votre exposé, ne le faites pas remarquer au jury et donnez à nouveau la réponse. Le jury vous a peut-être posé
à nouveau la question afin de vous permettre de corriger une erreur ou un malentendu.

Prendre le temps de la réflexion avant de répondre


La partie de l’entretien consacrée aux questions/réponses n’est pas un jeu de rapidité consistant pour le
candidat à répondre le plus vite possible aux questions qui lui sont posées. Il vous faut montrer, au contraire,
votre capacité à prendre du recul, à analyser une question, à y répondre, lorsque c’est possible, de manière
posée et structurée. Quelques secondes de réflexion peuvent être très utiles lorsque l’objet de la question est
complexe ou bien au cas où vous aurez besoin de recenser vos connaissances ou de vous positionner dans
le cas d’une question d’opinion.
Certaines techniques, ou astuces, peuvent vous aider à trouver le temps de la réflexion – certes de courte
durée- sans entretenir un long silence ou donner l’impression que vous avez des difficultés à répondre. Ainsi,
vous pouvez soit débuter votre réponse par une reformulation de la question, tout en prenant garde d’en res-
pecter le sens pour ne pas la dénaturer – « Si j’ai bien compris, vous me demandez de… » – soit commencer
votre réponse en situant l’objet de la question dans son contexte général ou faisant remarquer l’intérêt qu’elle
présente. Dans ces deux configurations, vous allez gagner quelques secondes additionnelles, ce qui peut vous
permettre d’améliorer votre réponse.
En tout cas, ces instants de réflexion vous permettront de ne pas donner une réponse hâtive ou erronée.

Anticiper les questions dans la mesure du possible


Certaines questions sont prévisibles. Au cours de votre préparation, donc préalablement à l’entretien, réflé-
chissez aux questions que pourrait vous poser le jury et aux réponses que vous pourriez faire. Bien que l’une
des difficultés de cette épreuve est que les possibilités de questions sont illimitées, puisqu’elles ne concernent
pas un programme précis qui pourrait être révisé, vous pouvez néanmoins « deviner » des questions liées au
contenu de votre exposé, en particulier celles qui porteraient sur votre parcours professionnel, celles relatives
à votre environnement professionnel ou celles qui cherchent à connaître des traits de votre personnalité.

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Comment répondre aux questions du jury Partie 3

Répondre de façon argumentée et structurée


L’argumentation est nécessaire lorsque vous répondez à une question ouverte. Une question ouverte est une
question pour laquelle il n’y a pas de réponses préétablies proposées au candidat, celui-ci est donc entièrement
libre dans sa réponse.
Aussi vous devez fournir une argumentation lorsque votre réponse porte sur une question fermée. Dans ce
cas vous ne pouvez pas vous contenter d’une réponse sous forme de « oui » ou « non », car si vous répondez
de façon laconique, vous donnerez l’impression de subir l’entretien au lieu de le maîtriser. L’entretien n’est pas
une conversation à bâtons rompus mais un échange de propos structurés entre le jury et le candidat. C’est
pourquoi vos réponses doivent être structurées. De même, lorsque les questions s’y prêtent, vos réponses
peuvent être illustrées par des expériences personnelles à condition qu’elles soient pertinentes (en lien avec la
question posée). Le jury doit comprendre quelle est votre personnalité professionnelle et votre manière d’être
pour pouvoir juger de votre adaptation au profil qu’il recherche ; cela fait partie d’un entretien de recrutement.

Comment répondre en fonction du type de question


Toutes les questions n’appellent pas le même genre de réponse. La forme de réponse à apporter est fonction
du type de question. La réponse doit être toujours construite autour d’une trame en deux ou trois phases.
En tout cas – rappelez-vous – votre réponse doit être claire, précise, structurée et argumentée.
Réponses à des questions posées de façon discrétionnaire par le jury
Les questions à la discrétion du jury peuvent être inattendues. Mais, ce n’est pas le cas d’éventuelles questions
liées à votre personnalité. Il faut y songer à l’avance, se préparer à y répondre pour ne pas être pris au dépourvu.
Mais, surtout n’apprenez pas par cœur vos réponses : elles doivent paraître spontanées aux yeux du jury.

Exemples
Question : Qu’est-ce qui est le plus important dans votre vie ?
Teneur de la réponse : Soyez sincère. Dites ce qui compte pour vous et expliquez toujours pourquoi c’est impor-
tant (exemples : la famille, l’amitié, le bonheur, le fait de vous sentir bien et équilibré partout où vous êtes, etc.).

Question : Quels sont d’après vous vos deux principaux défauts ?


Teneur de la réponse : Préparez à l’avance cette question, classique mais qui déstabilise celles et ceux qui ne
l’ont pas préparée. Soyez concis. Évitez de répondre: «  je ne me reconnais pas de défauts », ce qui donnerait
de vous une image arrogante.

Question : Vos deux principales qualités ?


Teneur de la réponse : Soyez sincère. Mais, parmi vos qualités, vous pouvez privilégier celles que le jury esti-
mera utiles pour votre travail au sein de l’administration (rigueur, sens de la méthode, empathie, résistance
au stress, ouverture d’esprit, etc.). Faites attention à ne pas vous attribuer indûment des qualités que vous ne
possédez pas.

Question : De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?


Teneur de la réponse : Cette question est plausible. Donc songez-y au cours de votre préparation à l’entretien.
Soyez sincère. Si vous pensez à des événements en particulier, dites-le.

Réponses à des questions de connaissance


Lorsqu’il s’agit d’une question de connaissance, vous devez identifier le domaine de connaissance concerné :
soit une question d’actualité, soit des connaissances administratives générales, soit des connaissances liées
à votre environnement professionnel ou à l’exercice de vos fonctions actuelles ou futures.
Mais si vous constatez l’impossibilité d’apporter une réponse, mieux vaut dire « je ne sais pas » que se taire.
Toutefois, vous pouvez essayer de trouver une réponse approximative, mais pas trop éloignée de l’objet de
la question.

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Partie 3 Comment répondre aux questions du jury

La réponse à une question de connaissance peut être structurée de la façon suivante :


• D’abord, la réponse s’ouvre par la reformulation ou la mise en contexte de la question posée, en quelques
phrases pour en montrer une bonne compréhension.
• Ensuite, vous donnez la réponse demandée.
• Enfin, éventuellement une courte conclusion peut présenter votre point de vue si la question s’y prête.

Exemples :
Question : Faites-vous une différence entre le suivi et l’évaluation de l’activité administrative ?

Réponse :
Le suivi et l’évaluation sont des procédures mises en œuvre dans le cadre de la rationalisation de l’action
publique afin de mesurer sa performance. Ces deux procédures diffèrent sur certains aspects, tout en étant
complémentaires.
L’évaluation consiste généralement à analyser les résultats d’une intervention publique pour savoir si celle-ci
a atteint les objectifs qui lui étaient assignés, autrement dit, l’évaluation recherche si les moyens juridiques,
administratifs ou financiers mis en œuvre permettent de produire les effets attendus. Le suivi est une procé-
dure de collecte et analyse systématique des informations au fur et à mesure de l’application des décisions
administratives afin d’améliorer l’efficacité de la politique publique concernée et, le cas échéant, proposer des
modifications.
L’évaluation intervient, en général, à des moments déterminés de la mise en œuvre d’une action administrative,
tandis que le suivi est une démarche en continu intervenant de façon régulière.
Le suivi et l’évaluation sont des procédures complémentaires, dans la mesure où le suivi fournit des éléments
de connaissance, sous forme de constatations, permettant d’éclairer le travail des instances d’évaluation.
En l’absence de suivi et d’évaluation, il serait impossible de déterminer si les activités de l’administration sont
allées dans le bon sens, si des progrès et des succès ont été enregistrés, pas plus que la manière dont l’action
future pourrait être améliorée.

Question : Quelles sont les sanctions disciplinaires applicables aux fonctionnaires de l’État ?

Réponse :
Lorsque le fonctionnaire commet une faute disciplinaire, il peut faire l’objet d’une sanction, parmi celles énumé-
rées de façon expresse et limitative par la loi du 11 janvier 1984 portant statut de la fonction publique de l’État.
Ces sanctions sont réparties en quatre groupes en fonction de la gravité des fautes commises.
Le premier groupe comprend l’avertissement et le blâme.
Le second groupe comprend quatre sanctions : la radiation du tableau d’avancement, l’abaissement d’échelon,
une exclusion temporaire pour une durée maximale de 15 jours et le déplacement d’office.
Le troisième groupe porte sur deux types de sanction : la rétrogradation et exclusion temporaire pour une
période pouvant aller à deux ans.
Enfin, le quatrième groupe englobe les sanctions les plus rigoureuses : la mise à la retraite d’office et la révo-
cation du fonctionnaire.
Les sanctions sont prononcées par l’autorité détenant le pouvoir disciplinaire. La consultation préalable du
conseil de discipline est obligatoire sauf pour les sanctions du premier groupe.

Question : Qu’est-ce que l’obligation de réserve ?

Réponse :
L’obligation de réserve ne figure pas expressément dans le statut général des fonctionnaires. Elle est imposée
par le juge administratif qui entend garantir ainsi la neutralité du service public et l’impartialité de traitement
des usagers par les agents publics.

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Comment répondre aux questions du jury Partie 3

Le devoir de réserve limite la liberté d’expression du fonctionnaire, même en dehors de son service. Il est tenu
de s’exprimer avec une certaine retenue, en évitant toute manifestation d’opinion de nature à porter atteinte à
l’autorité de la fonction. Le devoir de réserve interdit par exemple de tenir, publiquement, des propos outranciers
visant les supérieurs hiérarchiques ou plus largement dévalorisant l’administration.
L’étendue du devoir de réserve est appréciée au regard de la nature des fonctions et des circonstances, ainsi
que du contexte dans lequel l’agent s’est exprimé, notamment de la publicité des propos y compris sur des
blogs ou des réseaux sociaux d’internet.
Bien que le devoir de réserve s’impose à tout fonctionnaire, sa portée est modulée en fonction de ses res-
ponsabilités ; par exemple, l’obligation est appréciée de façon plus souple pour un fonctionnaire représentant
syndical et de façon plus stricte pour un fonctionnaire placé à un rang supérieur de la hiérarchie administrative.

Question : Qu’est-ce que le statut de la fonction publique ?


Réponse :
Les fonctionnaires ne sont pas régis par les règles du code du travail, mais par des dispositions dérogatoires
du droit commun contenues dans des textes légaux portant statut de la fonction publique.
Le statut actuel est régi par la loi du 13 juillet 1983 relative aux droits et obligations des fonctionnaires ainsi que
par des lois de 1984 et 1986 relatives aux statuts de chacune des trois fonctions publiques (fonction publique
d’État, territoriale et hospitalière).
Ces dispositions statutaires réglementent le recrutement et la carrière des fonctionnaires dans ses différents
aspects (avancement, rémunération, formation, etc.) et elles fixent leurs droits et obligations, conformément à
trois principes. D’abord, le principe de l’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis du pouvoir politique, ce qui
se traduit par la mise en place du modèle de carrière qui accorde aux fonctionnaires la garantie de l’emploi, et
les protège des aléas des alternances politiques. Ensuite, le principe d’égalité en ce qui concerne notamment
leur recrutement par concours, conformément à l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen
de 1789 : « Tous les citoyens(…) sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon
leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ». Enfin, le principe de res-
ponsabilité selon lequel « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration »
(article 15 de la déclaration de 1789).
Mais, tout en respectant ces principes, les dispositions statutaires ne sont pas figées car elles doivent s’adapter
à l’évolution de la société et au rôle alloué au service public.

Question : L’obligation d’obéissance connaît-elle des limites ?


Réponse :
Le fonctionnaire est soumis au pouvoir hiérarchique de ses supérieurs. D’où son obligation d’obéissance à leurs
ordres. Mais cette obligation n’est pas absolue, elle connaît des limites. Dans des circonstances particulières,
le fonctionnaire peut, et même dans certains cas, il doit désobéir.
Tout fonctionnaire est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il n’appartient pas à un
agent public de discuter les ordres. Il n’a pas le droit de désobéir, sauf dans les hypothèses prévues par la loi.
La loi précise que le fonctionnaire ne doit pas obéir dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et
de nature à compromettre gravement un intérêt public. En pratique, il est rare que ces deux conditions soient
réunies. Un exemple caricatural: le principal du collège qui demande à son conseiller d’éducation de frapper
un élève.
En outre, le fonctionnaire peut aussi faire usage de son «droit de retrait» quand il encourt un «danger grave et
imminent pour sa vie ou pour sa santé».

Réponses à des questions d’opinion


Dans le cas où il s’agirait d’une question d’opinion, vous aurez toujours à fournir une réponse au jury, car vous
êtes censé avoir une opinion, même pour des questions éloignées de vos centres d’intérêt. Autrement dit la
réponse « Je n’ai pas d’opinion » est à proscrire. De même, vous ne pouvez pas éluder de donner votre opinion
en utilisant le subterfuge de considérations générales, ou en essayant d’y répondre par une contre-question :
“Et vous même, qu’en pensez-vous?

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Partie 3 Comment répondre aux questions du jury

La réponse à une question d’opinion peut être formulée en deux temps :


• d’abord vous rappelez brièvement le cadre général dans lequel se situe l’objet de la question – vous prenez
de la hauteur,
• puis vous donnez votre opinion de façon argumentée.

Exemples :

Question : Quelle est votre opinion sur la réforme de rythmes scolaires?

Réponse :
Le réforme de rythmes scolaires mise en œuvre dans certaines communes dès la rentrée 2013 a consisté à
appliquer le passage de la semaine de quatre jours à quatre jours et demi de classe, ce qui a donné lieu à des
controverses.
À mon sens cette réforme se justifie dans la mesure où elle essaie de mieux prendre en compte l’intérêt des
enfants scolarisés en premier degré en allégeant la journée de classe et en leur permettant d’effectuer des
activités sportives, culturelles et artistiques auxquelles beaucoup d’enfants des familles modestes n’avaient
pas auparavant accès. Cette réorganisation du temps scolaire devrait être bénéfique pour les apprentissages
et la santé des enfants.
Certes la réforme vient bouleverser des habitudes prises par les familles et les enseignants. Il est parfois difficile
de concilier l’emploi du temps des parents et celui des enfants. Toutefois, pour moi, le problème essentiel réside
dans le financement des moyens adéquats et suffisants afin d’encadrer les activités des enfants.

Question : Les interventions de l’État dans le domaine de la culture vous paraissent-elles justifiées?

Réponse :
La politique culturelle fait aujourd’hui partie des champs d’action des pouvoirs publics. Or, l’action de l’État en
matière culturelle me paraît justifiée pour plusieurs raisons.
D’abord la culture, en tant que facteur d’identification et élément de cohésion sociale justifie l’idée d’une inter-
vention des pouvoirs publics afin de réguler et soutenir les activités culturelles. C’est dans cette optique que
fut créé en 1959 le Ministère des Affaires Culturelles, devenu plus tard le Ministère de la Culture.
Ensuite, l’action des pouvoirs publics permet d’assurer la démocratisation de l’accès à la culture et donner
la plus vaste audience à notre patrimoine culturel. C’est ainsi qu’André Malraux avait crée les Maisons de la
Culture et que plus tard les pouvoirs publics ont institué la Journée du patrimoine.
Enfin, l’interventionnisme culturel de l’État contribue à sauvegarder la culture nationale face à la concurrence
internationale. Dans cette perspective, les pouvoirs publics ont promu la notion d’exception culturelle qui, à
travers la politique des subventions au livre, au théâtre et au cinéma, a permis de favoriser la création des
œuvres d’art et de l’esprit.
Certes, le risque d’un tel interventionnisme est de formater la création artistique à partir des critères restrictifs
et d’orienter les choix culturels par un dispositif d’aide susceptible de discriminer certains projets. Mais, dans le
contexte d’une mondialisation, qui tend à uniformiser les cultures, le pouvoir d’intervention de l’État me paraît
nécessaire pour préserver la culture nationale.

Question : D’après vous, faut-il supprimer le statut de la fonction publique ?

Réponse :
Souvent on reproche au statut sa complexité – suite à la multiplication des statuts particuliers – et sa rigidité
en ce qui concerne la gestion des ressources humaines dans l’administration.
Mais ces deux reproches, bien que réels, ne justifient pas à mon sens une abrogation du statut parce qu’ils
ne remettent pas en cause son fondement. En effet, les fonctionnaires, s’ils sont divers dans leurs fonctions
et métiers, ont en commun le fait de servir la puissance publique. C’est pour cette raison fondamentale que
s’attachent à leurs fonctions des obligations particulières en termes de continuité, d’adaptabilité et de neutralité,
qui justifient pleinement l’existence d’un statut spécifique. D’ailleurs, au cours de la dernière décennie, le statut
a évolué d’abord grâce à un processus de simplification, qui a permis déjà de réduire le nombre des corps dans

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Comment répondre aux questions du jury Partie 3

la fonction publique d’État, et ensuite, par le biais d’ une évolution de son périmètre, puisque, depuis la loi du
12 mars 2012, coexistent dans la sphère publique deux catégories d’agents complémentaires, les agents sous
statut et les agents en CDI ou CDD.
Donc, il me paraît justifié de parler d’une évolution du statut, mais pas de son éventuelle suppression.

Réponses aux questions comportant une mise en situation professionnelle


Avant de répondre, vous devez bien cerner les différents éléments de la question posée.
• D’abord, prendre en compte votre affectation administrative fictive (Êtes-vous un chef de service ? Managez-
vous une équipe ?).
• Puis, le contexte dans lequel vous êtes placé (conflits avec les usagers, attitudes de vos subordonnés,
relations avec un autre service, etc.),
• Enfin, bien entendu, retenez bien l’objet de la question posée. Faites attention à chaque mot.
Vous devez y répondre de façon modérée, vous exprimant avec concision et nuance, et faisant preuve de bon
sens. Prenez en compte un certain nombre de paramètres afin de bien justifier votre réponse : les normes
réglementaires à respecter, les contraintes budgétaires, l’organisation du travail administratif, les droits et les
devoirs des agents publics, les droits des usagers. N’oubliez pas que ces questions n’ont pas forcément de
bonne réponse, mais vous devez prendre position afin que le jury puisse voir concrètement comment vous
gérez un problème spécifique. Votre réponse doit être concrète, argumentée et opérationnelle. Mais, dans la
plupart des cas, il n’y a pas de réponse type. Si le jury estime votre réponse pertinente, mais incomplète, il aura
la possibilité de vous poser des questions afin que vous puissiez clarifier la réponse donnée.
La structure de la réponse à une mise en situation comprend deux phases :
• un bref rappel des faits constitutifs de la mise en situation,
• la démarche à suivre, en justifiant chaque étape par des arguments.

Exemple :

Question :
Vous êtes chef de service. Vous êtes alerté que l’un de vos agents arrive souvent en état d’ébriété au travail.
Que faites-vous ?
Proposition de démarche à suivre :
• constater les faits ;
• dialoguer avec l’agent : convocation, lui faire état des griefs ; évaluer son aptitude au travail ;
• éventuellement décision de l’écarter provisoirement de son poste ; rapport circonstancié adressé au supérieur
hiérarchique.
Vous devez donner des réponses de bon sens, écartant les réponses qui de façon évidente ne sont pas sensées.

Exemple :

Question : Vous venez juste de passer beaucoup de temps à rédiger un rapport qui doit être transmis à un
cadre supérieur. Un membre de votre équipe plus expérimenté que vous et qui est très respecté par ses col-
lègues vous dit qu’il pense que la qualité du rapport se trouverait améliorée par la modification de quelques
passages. Que faites-vous ?
Teneur de la réponse : plusieurs possibilités s’offrent à vous :
• soit vous effectuez certaines des modifications qu’il a suggérées mais vous conservez les éléments du
rapport dont vous estimez qu’ils sont les plus réussis,
• soit vous vous reposez sur la plus grande expérience de votre collègue et effectuez toutes les modifications
qu’il propose,
• soit vous remerciez votre collègue de ses suggestions mais vous vous fiez à votre propre jugement et
n’apportez aucune modification au rapport,
• soit vous discutez avec votre collègue des modifications qu’il a suggérées et clarifiez les raisons de ces
changements.
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Partie 3 Comment répondre aux questions du jury

Or, parmi ces éventuelles réponses, la dernière proposition paraît la plus pertinente et la plus efficace, étant
donné que vous travaillez en équipe.

À retenir
• Intéressez le jury en reliant vos réponses à des exemples vécus.
• Faites preuve de réactivité pour répondre à toute remarque ou sollicitation du jury. Ainsi vous montrerez que
vous êtes attentif et pleinement engagé dans le dialogue avec le jury.
• Profitez des questions du jury pour valoriser vos acquis professionnels
• Ne répondez pas de façon arrogante, ni trop passive

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Partie

4 Comment se
comporter face
au jury

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Comment se comporter face au jury Partie 4

Le jury tient compte de vos propos mais aussi de votre attitude et de votre comportement.

Des exigences générales à respecter

1. Le candidat doit respecter le jury dans toutes ses interventions


Ce respect se traduit par les comportements suivants :
• ne pas interpeller le jury ;
• ne pas polémiquer avec le jury. Vous devez, défendre vos opinions sans pour autant entrer en conflit avec
un membre du jury ;
• vous ne devez pas faire preuve de déconsidération vis-à-vis des questions posées par le jury, même
lorsqu’elles vous paraissent inopportunes ou peu importantes ;
• sachez toujours respecter votre interlocuteur en étant réceptif à ses remarques ;
• savoir écouter est aussi important que savoir parler.
• restez calme et respectueux même quand un membre du jury est en train de bidouiller son portable, de
farfouiller dans ses affaires, de regarder le plafond de la salle alors que vous parlez.

2. Le candidat doit s’en tenir à son rôle


Être candidat dans l’épreuve de conversation avec le jury suppose d’effectuer un exposé oral et répondre aux
questions du jury, en respectant de façon stricte les consignes réglementaires et éventuellement les remarques
faites par le jury. Toute autre attitude traduirait le non-respect par le candidat de son rôle.
Le candidat doit savoir se maîtriser, se comporter avec naturel mais sans désinvolture. Ainsi, n’accueillez pas
les questions du jury par des gestes de contentement – si vous estimez connaître la réponse – ni par des
signes de désapprobation – si la question vous met en difficulté –. De même, un certain nombre de candidats
sortent de leur rôle en posant des questions au jury ou en lui demandant de donner la réponse que le candidat
n’a pas su trouver. N’oubliez pas que c’est le jury qui pose les questions en conduisant l’entretien, pas vous.

3. Le candidat doit soigner la communication avec le jury


Lors d’un entretien avec le jury, ce n’est pas seulement ce que vous exposez qui est important. C’est également
la manière de le dire qui déterminera le résultat de votre entretien. D’après les spécialistes de la communication,
si tant est que l’on puisse chiffrer l’impact d’un discours oral, l’auditoire ne retient que 20% de ce qui est dit. Or,
bien qu’il faille prendre ces critères quantitatifs avec prudence, vous devriez retenir le conseil suivant : tout en
privilégiant le contenu de votre prestation orale, ne négligez jamais la communication non verbale, autrement
dit votre attitude et vos gestes face au jury.

Des exigences à respecter concernant l’expression orale


Rappelez-vous qu’un entraînement régulier à la prise de parole vous fera gagner en aisance lors de votre
prestation orale
Plusieurs paramètres sont à prendre en compte par le candidat dans la communication orale :
• La respiration
• La voix
• Le débit
• Les pauses et les silences

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Partie 4 Comment se comporter face au jury

La respiration vous aide à parler de façon naturelle. Pour cela, il faut laisser la cage thoracique libre – évitez
de croiser les bras– et considérer la colonne vertébrale comme un axe vertical (le mât d’un bateau) et éviter
de se pencher trop en avant ou en arrière. Pour vous exprimer avec aisance, il vous faut apprendre à respirer
par l’abdomen. Cette méthode permet d’aspirer de l’air par la bouche et à l’expirer en parlant par le souffle.
Vous devez bien poser votre voix afin d’être clair et intelligible.

Vous devez vous exprimer d’une voix ferme et audible, sans exagération - ni cris, ni exclamations -. Donc,
vous devez proscrire la voix faible ou timorée.
En tout cas, il faut éviter le ton monocorde qui risque d’ennuyer le jury.

Le débit de la voix, c’est-à-dire le nombre de mots à la minute, permet de rendre le discours compréhensible.
Un débit trop rapide rend le discours inintelligible. Un débit trop lent ennuie le jury et comporte un gaspillage
de temps. Le bon débit est celui qui permet de préserver un rythme de discours dynamique. A titre d’exemple,
nous rappellerons que le débit moyen est de 100 à 120 mots à la minute.

Les pauses ou silences permettent de donner au discours une plus grande fluidité. Le silence peut précéder
l’énoncé d’un point important. Aussi la pause brève permet de valoriser un geste et d’attirer à nouveau l’attention
du jury. Ce sont de petites astuces qu’un candidat averti peut utiliser sans trop en abuser.
Les silences aussi peuvent vous aider à maîtriser votre stress.

Des exigences relatives à la communication non verbale


Le candidat qui maîtrise sa communication non verbale obtient plus facilement l’attention du jury et instaure un
climat de confiance avec les membres du jury.
La communication non verbale est constituée par :
• Les gestes
• Le regard
• L’apparence

Les gestes
La gestuelle est un élément de la communication non verbale à ne pas négliger.
Les gestes parasites sont à éviter dans la mesure où ils détournent l’attention du jury ; par exemple, jouer avec
le style ou avec la montre sur la table, se caresser régulièrement les cheveux, tapoter avec les doigts la table,
etc. Ces gestes expriment souvent l’émotion, l’anxiété ou la fatigue du candidat.
Au contraire, les gestes accompagnateurs permettent de mieux mettre en valeur une idée ou une phrase. Ce
sont des gestes des mains qui traduisent l’importance des propos et confortent leur cohérence. Mais il faut
éviter les gestes répétitifs qui finissent par lasser le jury en donnant au discours un caractère monotone.

Le regard peut jouer un rôle important dans l’émission du message que le candidat entend faire parvenir au
jury. Aussi le regard témoigne de l’attention que l’on porte au jury.

L’apparence
Soyez naturel dans vos comportements et dans votre façon de vous habiller et le cas échéant de vous maquiller.
Vous devez séduire par vos propos et vos qualités. Habillez-vous de façon correcte sans rechercher l’artifice ;
vous devez vous sentir à l’aise dans vos vêtements.

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Comment se comporter face au jury Partie 4

Attitude à adopter au cours de l’entretien


L’attitude du candidat entre en lice dans l’appréciation du jury. Ayez une attitude correcte avant, pendant et
après votre prestation :

Avant la prestation :
• adressez un salut au jury de façon simple : « Bonjour Mesdames, Messieurs » ;
• ne vous asseyez pas tant que vous n’y êtes pas invité ;
• vous devez être assis de façon correcte : position droite, en évitant de se pencher en avant ou en arrière
ou de se balancer ; placez les mains sur la table ; ne croisez pas les bras et les jambes ;
• regardez le jury sans le fixer ;
• attendez ses consignes ;
• si le jury vous le demande, présentez vous en déclinant votre prénom et votre nom (dites :Je suis…de
préférence à Je m’appelle…).

En cours de prestation :
• balayez du regard l’ensemble du jury ; 
• ne fixez pas du regard un membre du jury en particulier ; certes vous pouvez regardez davantage le membre
qui vous a posé une question à laquelle vous répondez ;
• ne cherchez pas la connivence ou la fausse complicité avec un membre du jury ;
• défendez vos opinions sans polémiquer avec le jury.

À la fin de votre prestation :


• ne remerciez pas le jury ;
• adressez au jury une salutation simple : « Mesdames, Messieurs, au revoir ».

Comment maîtriser le stress ?


Beaucoup de candidats sont paralysés par le stress, ce qui altère la qualité de leur discours, les amenant
souvent à l’apprendre par cœur.
Le stress est issu de plusieurs facteurs :
• la prise de conscience de l’enjeu de l’épreuve,
• l’appréhension de prendre la parole en public.
C’est la prise de conscience de l’enjeu du concours qui engendre le stress : il faut convaincre, s’exprimer clai-
rement, séduire, sans quoi la teneur du propos, aussi intéressant soit-il, n’atteindra pas le jury.
Prendre la parole en public, c’est une source d’angoisse pour nombre de candidats. Peur de se sentir jugé,
peur du ridicule, peur de se dévoiler tout simplement.
Mais le stress peut être une source d’énergie et devenir utile. Il mobilise l’énergie dont on a besoin pour faire
face à une situation inhabituelle ou déstabilisante, il permet le passage à l’acte de la prise de parole qui, lui-
même, fait disparaître le stress.
Avoir le stress avant de parler en public est normal, les plus grands orateurs y sont confrontés. Pour s’en sortir,
on peut agir dans deux domaines.

Sur le plan physique


Quelques minutes avant l’entrée dans la salle, isolez-vous.
• Commencez par détendre tout votre corps. Baissez et relâchez vos épaules, décrispez votre visage et vos
mains.
• Puis respirez calmement et profondément en gonflant et relâchant le ventre, en essayant de vous concentrer
sur le mouvement de l’air dans votre corps. Continuez aussi longtemps que nécessaire.

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Partie 4 Comment se comporter face au jury

Sur le plan mental :


• Relativisez l’enjeu de l’oral
• Concentrez-vous sur le présent et sur l’action : n’anticipez pas. Restez dans l’ « ici et maintenant », car c’est
la projection dans le futur (« Je vais me planter », « Si je n’ai pas ce concours … ») qui alimente le stress.
• Donnez-vous le droit à l’erreur. Ce n’est pas grave si vous bafouillez, butez sur un mot. Cela arrive à tout le
monde. Souvent c’est l’obligation qu’on s’impose de faire un sans faute qui nous inhibe et nous fait perdre
nos moyens.

Rappel des exigences à respecter au cours de votre prestation


orale
Votre prestation doit être cohérente
• en annonçant un plan d’exposé réellement suivi,
• en veillant à ne pas dire une chose puis son contraire,
• en sachant défendre ses idées et ne pas donner systématiquement raison à votre contradicteur,
• en sachant convenir d’une absurdité.

Vous devez gérer votre stress


• en livrant votre exposé et en répondant aux questions sans précipitations excessives, sans hésitations trop
fréquentes,
• en sachant garder, même si vous vous trouvez en difficulté sur une question, une confiance en vous suffi-
sante pour la suite de l’entretien.

Vous devez gérer votre temps


en inscrivant l’exposé dans le temps imparti
en présentant un exposé équilibré

Vous devez soigner la communication


en ayant le souci d’être compris grâce à une expression claire,
en vous exprimant à haute et intelligible voix,
en adoptant une élocution ni trop rapide ni trop lente,
en vous adressant à l’ensemble du jury sans privilégier abusivement un seul interlocuteur.

Vous devez respecter le jury


En adoptant une tenue et un comportement adapté à votre condition de candidat face aux membres du jury
En sachant ne pas être péremptoire, excessivement sûr de vous ni contester les questions du jury
En sachant argumenter en cas de désaccord avec le jury

Vous devez montrer une ouverture d’esprit


en faisant preuve d’un esprit critique, éventuellement au moyen d’arguments opposés à ceux du jury,
en manifestant un intérêt pour l’actualité.

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Comment se comporter face au jury Partie 4

À retenir
Le jury aime chez les candidats :
• la spontanéité,
• le dynamisme,
• l’effort de réflexion face aux questions,
• la vivacité d’esprit,
• l’aisance du discours,
• savoir se situer dans leur structure,
• les connaissances sur les dossiers d’actualité de leur administration ou de la fonction publique en général,
• le respect du temps imparti pour présenter leur parcours professionnel.

Le jury n’aime pas chez les candidats


• l’arrogance,
• la passivité,
• l’insolence,
• l’agressivité,
• l’absence d’opinion,
• la connivence,
• la familiarité,

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Annexe

Exemple de grille d’évaluation


(Cocher la case correspondante : 1 = très bon ; 2 = bon ; 3 = moyen ; 4 = à améliorer)

Présentation en début de l’entretien (ponctualité, souriant, nerveux, bonne ­présentation…) :

Attitude durant l’entretien :


Distant o Réservé o A l’aise o Offensif o

Dynamique intellectuelle :
Esprit de synthèse : Capacité à aller à l’essentiel :
1 2 3 4

Esprit d’analyse : Aptitude à décomposer et à structurer


1 2 3 4

Abstraction : Capacité à prendre du recul et à conceptualiser


1 2 3 4

Intelligence pratique : Esprit concret, sens des réalités


1 2 3 4

Ouverture d’esprit : Souplesse, mobilité intellectuelle, prise en compte d’autres modes de fonctionnement
1 2 3 4

Activité :
Initiative : Capacité à proposer, à innover, à prendre des risques
1 2 3 4

Prise de décision : Aptitude à passer de la réflexion à l’action de manière pertinente


1 2 3 4

Autorité : Leadership, capacité à convaincre, à gérer des situations de crise


1 2 3 4

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Communication / personnalité :
Sociabilité : Capacité à travailler en groupe
1 2 3 4

Encadrement : Expérience de management, capacité à faire adhérer une équipe


1 2 3 4

Maturité : Autonomie, affirmation de soi, prise de recul


1 2 3 4

Présentation en fin de l’entretien (détendu, souriant, nerveux, …)

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