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Guide d’échantillonnage
à des fins d’analyses
environnementales
CAHIER 3
ÉCHANTILLONNAGE
DES EAUX SOUTERRAINES
Note au lecteur : Les renseignements relatifs aux marques déposées ou aux produits commerciaux
ne sont donnés qu'à titre indicatif et des produits équivalents peuvent être substitués.
ISBN : 978-2-550-53926-1
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2008
AVANT-PROPOS
Le Guide d'échantillonnage à des fins d'analyses environnementales regroupe une série de cahiers
traitant spécifiquement de l’échantillonnage de divers milieux. Il décrit un ensemble de bonnes
pratiques qui régissent la planification et la réalisation des travaux d'échantillonnage et vise ainsi à
assurer la qualité des prélèvements d'échantillons ainsi que la validité des données scientifiques qui
en découlent.
L’ouvrage, dans son ensemble, a été mis en œuvre par le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs du Québec, plus particulièrement par le Centre d’expertise en analyse
environnementale du Québec, après qu’il ait été constaté que les préleveurs n'avaient pas à leur
disposition les instruments nécessaires pour acquérir rapidement une connaissance générale des
pratiques d'échantillonnage au Québec.
Ce troisième cahier, intitulé Échantillonnage des eaux souterraines, traite des différents types
d'équipements utilisés lors de l'installation d'un puits, des procédures de prélèvement et de la
préservation des échantillons.
Nous remercions sincèrement toutes les personnes qui ont collaboré de près ou de loin à
l'élaboration de ce document.
Août 2008.
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TABLE DES MATIÈRES
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AVANT-PROPOS ................................................................................................................................ 3
1. INTRODUCTION....................................................................................................................... 9
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4.3. Vidange des puits........................................................................................................41
4.4. Équipements d'échantillonnage ..................................................................................41
4.4.1. Méthodes par prise directe...........................................................................42
4.4.2. Méthodes par succion ..................................................................................48
4.4.3. Méthodes par déplacement positif...............................................................49
4.4.4. Méthodes destructives..................................................................................53
4.4.5. Échantillonneurs spéciaux ...........................................................................54
4.4.6. Choix des matériaux ....................................................................................59
4.5. Filtration des échantillons...........................................................................................65
4.6. Méthode de nettoyage des équipements.....................................................................67
4.7. Identification des échantillons....................................................................................67
4.8. Mesures de sécurité.....................................................................................................68
8. CONTRÔLE DE QUALITÉ.....................................................................................................80
RÉFÉRENCES....................................................................................................................................85
BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................................89
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LISTE DES TABLEAUX
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LISTE DES FIGURES
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1. INTRODUCTION
Ce guide ne constitue donc pas une revue exhaustive de toutes les techniques possibles. La
conception d'un programme de surveillance des eaux souterraines demeure l'entière
responsabilité de l'hydrogéologue chargé du projet. L'adhérence aux méthodes présentées ici ne
garantit pas le succès de l'opération dans toutes les conditions hydrogéologiques possibles.
Plusieurs étapes sont nécessaires au prélèvement d'un échantillon d'eau souterraine. Elles se
présentent généralement selon la séquence suivante : forage, installation des instruments de
surveillance, prélèvement des échantillons, entreposage et transport des échantillons. Chacune
de ces étapes constitue une source potentielle d'altérations chimiques et physiques.
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Les principales sources d'altérations incluent les perturbations physiques (mélange des eaux)
dues aux opérations de forage, la contamination chimique et bactériologique causée par les
opérations de forage, la contamination chimique et l'adsorption résultant du contact avec les
équipements de surveillance, les équipements et les contenants d'échantillonnage et, en dernier
lieu, le transport de la contamination d'un point d'échantillonnage à l'autre par des équipements
contaminés. L'intégrité des échantillons implique donc que :
- la composition chimique de l'eau souterraine ne change pas de façon significative par suite
de son passage de la formation géologique au puits d'observation;
- les méthodes de forage, ainsi que les installations de surveillance n'affectent pas la
composition chimique de l'eau souterraine;
- les équipements d'échantillonnage, ainsi que les méthodes d'échantillonnage, ne
contribuent pas à l'altération ou à la contamination des échantillons d'eau;
- les méthodes de préservation, ainsi que le mode de transport, ne modifient pas les
propriétés physico-chimiques de l'eau qui ont un impact sur les analyses à effectuer.
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Tableau 1 - Facteurs influençant l’espacement horizontal entre les puits
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La distribution verticale des points de prélèvement est établie selon la stratigraphie.
Idéalement, il doit y avoir un point d'échantillonnage pour chaque unité hydrostratigraphique
recoupée. Lorsqu'il s'agit de démontrer s'il y a contamination ou non de l'eau souterraine à
partir d'une source de contamination récente, localisée près de la surface, il est important qu'au
moins la première zone perméable rencontrée à partir de la source soit échantillonnée.
L'installation d'un point d'échantillonnage dans cette zone constituera un signal d'avertissement
de l'avancement du front de contamination.
La connaissance des propriétés physiques des contaminants, en particulier leur solubilité et leur
densité, permet de mieux orienter le programme d'échantillonnage. Les liquides non miscibles
plus légers que l'eau sont retenus à la surface de la nappe d'eau alors que ceux plus denses que
l'eau ont une distribution beaucoup plus complexe et se retrouvent à plus grande profondeur.
Les quatre types de puits d'observation les plus couramment utilisés sont le puits ouvert,
le puits conventionnel, le puits à niveaux multiples dans un forage et le nid de puits. Les
avantages et désavantages de chacun de ces types de puits sont discutés ci-dessous.
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Il existe quelques mises en garde quant à l'interprétation des résultats d'analyses
provenant de ce type de puits car, habituellement, c'est l'eau du sommet qui est prélevée
lors de l'échantillonnage. Malheureusement, les liquides non miscibles plus denses que
l'eau et les eaux très contaminées se retrouvent à la base du puits. Dans ces cas, il est
recommandé de recueillir les échantillons d'eau à la base de ces installations. De plus,
étant donné que l'eau peut provenir de toute la longueur exposée du forage, il existe dans
la plupart des cas un effet de dilution important.
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Figure 1 - Schéma d’un puits ouvert
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3.1.2. Puits traditionnel
Un puits traditionnel consiste à installer une crépine à une profondeur donnée afin d'y
mesurer les degrés de contamination. La zone crépinée est isolée des autres horizons par
un bouchon étanche de bentonite. L'installation d'un tel bouchon nécessite la présence
d'un espace annulaire entre le tube et la paroi du forage. La construction typique de telles
installations est décrite en détail à la section 3.3.
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Il existe parmi ces types d'installations des systèmes plus sophistiqués. Ces derniers
consistent en des ports d'échantillonnage distribués le long d'une tubulure rigide
(figure 2 C - Figure 2 - Schémas d’un puits à niveaux multiples). Ces ports
d'échantillonnage sont séparés les uns des autres par des obturateurs. Chaque port
d'échantillonnage est relié à un tube pouvant être échantillonné en surface, soit par une
méthode à succion si la profondeur de la nappe est inférieure à 8 mètres, sinon par une
méthode à déplacement de gaz ou par une pompe manuelle à soupape. La plupart de ces
systèmes à ports d'échantillonnage sont vendus dans le commerce. Les plus couramment
utilisés sont les systèmes Westbay et Solinst. Ces systèmes sont particulièrement utiles
en milieux fracturés (un port par fracture interceptée lorsque les fractures sont bien
localisées).
Ces types d'installations sont généralement utilisés lorsque des forages profonds sont
requis et que les coûts ne permettent pas l'implantation de plusieurs forages. Les essais
de conductivité hydraulique doivent se faire avant la mise en place de ces dispositifs en
raison du petit diamètre des puits d'observation.
Les avantages et désavantages des forages simples à niveaux multiples sont présentés au
Tableau 4.
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Figure 2 - Schémas d’un puits à niveaux multiples
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Figure 2 B - Faisceau de piézomètres
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Figure 2 C - Système à port d’échantillonnage
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3.1.4. Nid de puits d'observation
Parmi tous les types de puits d'observation, le plus fiable est le nid de puits d'observation
lorsqu'il est nécessaire d'établir des profils de concentration en fonction de la profondeur
(Figure 3 - Schéma d’un nid de puits d’observation). Il s'agit de plusieurs puits
d'observation traditionnels installés à diverses profondeurs dans des forages individuels
rapprochés les uns des autres. Cette configuration permet une bonne définition verticale
tout en minimisant les risques de contamination d'un horizon à l'autre. Ce système de
surveillance doit être favorisé par rapport aux autres. Chaque puits doit être
construit selon le mode d'installation décrit à la section 3.1.2.
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Figure 3 - Schéma d’un nid de puits d’observation
N.B. Chaque puits d’observation doit être construit selon la figure 4 A - Figure 4 -
Composantes d’un puits d’observation et la Figure 5 - Dimension des composantes d’un puits
d’observation
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3.2. Équipements de forage
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Tous les résidus de forage devraient être entreposés dans des conteneurs jusqu'à ce que
les résultats de l'analyse des sols soient disponibles. Si ces derniers montrent que les
résidus de forage ne sont pas contaminés selon la grille des critères A-B-C de la
Politique de réhabilitation des sols contaminés5, ils peuvent être laissés sur place sans
traitement.
Dans le cas contraire, les résidus de forage doivent demeurer sur place dans des
conteneurs jusqu'à ce que leur restauration, par une méthode approuvée, soit en cours sur
le site. Les résidus devront être gérés de la même façon que les sols contaminés5.
Il existe deux types de tarières : les tarières creuses et les tarières pleines. Le principal
avantage des tarières creuses par rapport aux tarières pleines est de permettre
l'installation du puits d'observation sans avoir à retirer les tarières du sol. L'utilisation des
tarières pleines n'est possible que dans les matériaux cohésifs car les parois du forage
doivent rester verticales assez longtemps pour mettre en place le puits d'observation, la
lanterne de sable et le bouchon d'étanchéité. Les forages à tarières sont rapides,
économiques et la foreuse peut être mise en service facilement.
Lors des opérations de forage, il peut se produire des mouvements ascendants ou
descendants de l'eau souterraine le long des tarières. Ces mouvements verticaux de l'eau,
qui seront dans le sens des gradients hydrauliques, peuvent faire paraître une zone non
contaminée comme étant contaminée et vice versa. De plus, l'entraînement d'un sol
contaminé à un niveau supérieur peut produire le même effet.
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Une discussion détaillée sur les liquides de forage et les techniques de développement et
de vidange des puits d'observation est présentée respectivement aux sections 3.2.6, 3.5
et 4.3. L'usage d'un mélange eau/bentonite et eau/polymères organiques présente des
problèmes plus sérieux puisque le retrait total de ces matériaux est pratiquement
impossible.
La bentonite présente l'inconvénient de retenir des contaminants chargés positivement,
ce qui diminue les concentrations aqueuses de ces composés. Les boues à base de
polymères organiques libèrent des quantités importantes de composés organiques dans
l'eau souterraine et favorisent l'adsorption de contaminants organiques et de métaux.
Pour ces raisons, les méthodes de forage nécessitant l'utilisation de liquides de forage ne
sont pas recommandées. Dans les cas où l'utilisation d'un liquide de forage ne peut être
évité, l'utilisation d'eau purifiée doit être privilégiée.
Les foreuses rotatives nécessitent l'utilisation de l'air plutôt que de l'eau ou des boues de
forage. Le contact de l'eau avec l'air peut occasionner des problèmes de contamination
car l'air peut transporter des composés organiques volatils des substances étrangères
(poussières, huiles lubrifiantes) et oxyder certains composés chimiques tels les nitrites,
les sulfures, etc. À cet effet, des filtres spéciaux peuvent être installés sur les
compresseurs d'air. Le contact de l'air avec l'eau peut aussi résulter en une libération de
composés organiques volatils de la phase aqueuse à la phase gazeuse. Un agent
moussant est souvent mélangé avec l'air afin d'aider à la récupération de résidus de
forage. Cette mousse peut entrer dans la formation et contaminer l'eau souterraine. Cette
méthode de forage n'est donc pas recommandée dans les situations où l'analyse des
composés organiques sera effectuée.
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3.2.4. Foreuses à diamant
Les foreuses à diamant sont utilisées surtout dans les roches cristallines pour permettre
l'obtention de carottes de roches et l'installation de piézomètres. Le tubage est enfoncé à
l'aide d'un foret à couronne de diamants qui doit être refroidie à l'eau. L'introduction
d'eau de forage dans la nappe d'eau souterraine peut occasionner une contamination ou
une dilution des contaminants présents.
Le principal avantage de cette technique est de permettre l'évaluation du degré de
fracturation du roc à partir des carottes prélevées. Les risques d'altération de l'intégrité
chimique des échantillons d'eau sont les mêmes que ceux associés aux méthodes de
forage à câble et à foreuses rotatives.
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De plus, rappelons que les huiles lubrifiantes contiennent des concentrations non
négligeables de métaux lourds. En effet, ces lubrifiants peuvent contenir du cadmium,
du cobalt, du chrome, du cuivre, du fer, du molybdène, du nickel, du plomb, du zinc et
d'autres métaux tels que le baryum, le calcium, le magnésium, le potassium et le
sodium.
Il est difficile d'éviter complètement l'utilisation des huiles lubrifiantes et des graisses
lors des opérations de forage. Cependant, il est possible de mentionner aux opérateurs
qu'une utilisation modérée et soignée de ces produits est préférable afin de minimiser la
contamination, en particulier lorsque l'analyse des métaux lourds, des composés
organiques et de certains ions majeurs est requise.
L'utilisation d'huiles hydrauliques et de graisses d'origine végétale (de type Raisio
Biosafe) diminue les risques de contamination des échantillons d'eau.
Liquides de forage
Afin de minimiser les conséquences reliées à l'utilisation de l'eau dans certaines
méthodes de forage, il faut s'assurer que les foreurs utilisent l'eau la plus propre
possible en s'informant de sa provenance. Si la composition de l'eau n'est pas connue,
on doit prélever un échantillon pour fins d'analyse. Rappelons que, quelle que soit sa
composition, l'eau utilisée lors des opérations entraînera inévitablement une dilution de
la concentration de certains paramètres. Des traceurs peuvent être ajoutés dans l'eau de
forage pour vérifier si les effets attribués à celle-ci sont complètement atténués. Une
liste de traceurs et de leurs principales propriétés est donnée au Tableau 6.
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Tableau 6 - Types de traceurs et leurs propriétés
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Propreté de l'équipement
Une vérification de la propreté des instruments de forage est de mise avant de
commencer une campagne de forage. Il faut s'assurer que les tiges et tarières ont été
nettoyées adéquatement puisqu'elles ont peut-être été utilisées précédemment sur un
site contaminé. Il faut s'assurer de plus que, tout au long de la campagne de forage,
toutes les pièces d'équipement sont entreposées dans des endroits dépourvus de sources
potentielles de contamination. L'ordre d'exécution des forages devrait s'effectuer de la
zone moins contaminée à la zone la plus contaminée lorsque la source de
contamination est connue. Il peut s'avérer nécessaire de décontaminer l'équipement
entre deux lieux de forage, en particulier dans le cas où le dernier forage s'est effectué
dans une zone visiblement contaminée. Dans ces cas, une décontamination au jet de
vapeur, ou par la méthode décrite à la section 3.3.1 du Cahier 1 – Généralités39 est
indiquée.
Dans le cas où l'on doit forer à travers une zone contaminée par des liquides non
miscibles, une faible quantité de contaminants adhérera aux tarières et contaminera les
eaux et le sol en contact avec celles-ci. Les faibles quantités de contaminants
transportées dans l'eau de forage le long des tarières contribueront à la détérioration de
la qualité de l'eau souterraine.
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3.3. Matériaux de construction des puits d'observation
Les résidus de forage ne doivent jamais remplir l'espace annulaire. Un bouchon de coulis
de ciment expansif partant de la surface jusqu'à la ligne de gel (au moins 2 m), empêche
l'infiltration d'eau de ruissellement. Pour éviter l'accumulation de l'eau de précipitation,
le coulis de ciment formera un petit monticule en surface qui ne doit pas excéder le
diamètre du forage (figure 4 A - Figure 4 - Composantes d’un puits d’observation). Un
couvercle protecteur muni d'un cadenas est ancré dans cette surface cimentée pour
protéger le puits d'observation contre tout bris ou vandalisme. Comme la tubulure, le
tubage protecteur doit être ventilé afin de prévenir l'accumulation potentielle de gaz
explosifs et pour permettre au niveau d'eau dans le puits de suivre les variations de
pressions atmosphérique et hydraulique. Un orifice de drainage doit être installé sur le
tubage protecteur au niveau du sol (figure 4 A - Figure 4 - Composantes d’un puits
d’observation) afin d'évacuer l'eau pouvant s'accumuler dans cet espace. Dans certains
cas (rues, stationnements, stations-service, etc.), la structure protectrice doit être installée
sous le niveau du sol et être étanche à l'eau (figure 4 B - Figure 4 - Composantes d’un
puits d’observation). Pour ce faire, un joint d'étanchéité torique ou d'épaisseur doit être
placé entre le couvercle et le tubage protecteur. Le puits d'observation devrait être
identifié adéquatement pour éviter toute confusion avec d'autres installations
souterraines.
Les dimensions proposées pour les composantes d'un puits sont définies à la Figure 5 -
Dimension des composantes d’un puits d’observation.
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Figure 4 - Composantes d’un puits d’observation
Figure 4 A - Composantes
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Figure 4 B - Structure protectrice sous le niveau du sol
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Figure 5 - Dimension des composantes d’un puits d’observation
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Il faut procéder de deux façons pour s'assurer que les matériaux sont mis en place
correctement : en mesurant la profondeur des matériaux après chaque étape et en
évaluant, au préalable, les volumes de matériaux nécessaires. Une différence appréciable
entre le volume de matériaux utilisé et calculé, ou des profondeurs de matériaux qui ne
concordent pas, doit être notée. Ces différences peuvent mettre en cause la
représentativité des échantillons d'eau et des niveaux d'eau.
Un choix judicieux de chacune des composantes du puits d'observation doit être fait pour
minimiser les modifications de l'intégrité chimique de l'eau souterraine. Les divers types
de matériaux, ainsi que les effets qu'ils peuvent entraîner sur les propriétés physico-
chimiques de l'eau sont discutés dans les sections qui suivent.
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3.3.2. Sable filtrant
L'utilisation de sable filtrant peut être évitée lorsque les dépôts meubles sont perméables.
Dans la formation géologique de faible perméabilité la présence d'une lanterne de sable
de silice autour de la zone crépinée est nécessaire et favorise une connexion hydraulique
entre la formation géologique et la crépine. Lors de l'échantillonnage, l'eau migre à
travers l'anneau de sable. Le sable filtrant peut donc altérer la composition chimique de
l'eau par adsorption/désorption. La contribution du sable filtrant à l'altération de la
composition chimique de l'eau est plus importante dans les matériaux de faible
perméabilité puisque l'écoulement y est plus lent et par conséquent, l'eau sera en contact
plus longtemps avec le sable. L'effet du sable filtrant sur la composition chimique de
l'eau sera minimisé si du sable de silice propre de granulométrie appropriée à l'ouverture
de la crépine est utilisé. L'utilisation de sable arrondi ou sub-arrondi est recommandée et
l'emploi de concassé de silice est déconseillé.
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3.3.4. Joints
Une attention particulière doit être accordée aux joints de raccordement entre les
différentes sections de tubage. Le raccordement idéal se fait avec un tubage fileté selon
la norme ASTM F480. Un joint fileté muni d'un joint torique procure une plus grande
étanchéité que le joint fileté simple, ce qui minimise les risques d'infiltration d'eau
provenant des horizons supérieurs à la zone crépinée.
L'utilisation de colles de plastique (PVC) doit être évitée. Ces colles contiennent une
panoplie de composés susceptibles d'être libérés dans l'eau et d'interférer avec les
analyses des composés organiques. Ces colles contiennent pour la plupart deux ou trois
des solvants suivants6 :
- méthyléthylcétone - tétrahydrofurane
- méthylbutylcétone - diméthylformamide
- cyclohexanone
Ces solvants ne sont pas analysés de façon routinière mais leur présence dans l'eau
interfère avec les principaux contaminants organiques prioritaires. Une quantité minime
de ces colles de plastique est suffisante pour libérer des solvants dans l'eau souterraine à
des concentrations de l'ordre de 100 µg/L même après la purge des puits6.
Il est aussi important de rappeler que les joints métalliques sont souvent enduits d'une
couche d'huile pouvant aussi affecter les analyses de composés organiques.
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De façon générale, des crépines variant de 60 cm à 3 m sont adéquates pour la plupart
des cas. Peu importe la longueur crépinée, l'eau souterraine proviendra principalement
des horizons les plus perméables et représentera très rarement la qualité de l'eau sur
l'intervalle total crépiné. En milieu fracturé, il est préférable de crépiner sur un intervalle
plus long, ce qui augmente les chances d'intercepter les fractures mais peut aussi
occasionner un effet de dilution.
Une attention particulière doit être donnée à la position de la crépine dans le cas de
liquides non miscibles. En présence d'hydrocarbures plus légers que l'eau, il faut
s'assurer que la zone crépinée s'étend au-dessus de la surface de la nappe de façon à
intercepter la phase surnageante, s'il y a lieu. Dans le cas de liquides non miscibles plus
denses que l'eau, la crépine doit être assez longue pour atteindre la limite supérieure de la
première zone imperméable rencontrée sous la phase de liquide non miscible. De plus,
lorsque des puits à niveaux multiples sont installés, les orifices doivent être situés dans la
partie inférieure du filtre de sable12.
Pour des raisons pratiques, le diamètre typique d'un puits d'observation assigné à
l'échantillonnage des eaux souterraines est de 3,75 cm ou 5,0 cm. Ces diamètres
permettent l'utilisation de la plupart des techniques d'échantillonnage habituelles. Dans
les matériaux de faible perméabilité, un puits de diamètre plus grand entraîne des temps
d'équilibre plus longs. Plus le puits a un grand diamètre, plus le volume d'eau à retirer
avant l'échantillonnage est considérable. Le temps et les coûts reliés aux procédures
d'échantillonnage seront plus élevés pour les puits de grande dimension. Pour la mise en
place des matériaux (sable filtrant, bouchons scellants, ciment expansif) l'espace
annulaire minimal entre la paroi du forage et la tubulure doit être de 5 cm.
Dans les formations géologiques perméables constituées de dépôts meubles, des puits
naturellement développés sont recommandés. L'ouverture de la crépine devrait
correspondre au d20 (diamètre des particules correspondant à 20 % du poids de
l'échantillon passant le tamis lors de l'essai granulométrique) de l'échantillon le plus fin
prélevé sur la longueur de la zone crépinée. Dans les formations géologiques de faible
perméabilité, un sable filtrant est requis.
La courbe granulométrique du sable filtrant est choisie en multipliant par trois ou quatre
le d30 de l'échantillon le plus fin prélevé sur la longueur de la zone crépinée. Le
coefficient d'uniformité (d60/d10) des filtres peut varier de 2 à 33. Dans ce cas, l'ouverture
de la crépine appropriée devrait correspondre au d10 du sable filtrant.
Dans les deux cas, l'ouverture de la crépine doit permettre de retenir presque entièrement
la formation naturelle et le sable filtrant puisque le développement de puits d'observation
de faible diamètre (3,75 à 5,0 cm) est difficile. Le lecteur peut se rapporter aux
recommandations de Driscoll (1986, chapitre 13)3 pour des puits d'approvisionnement en
eau lors du choix de l'ouverture des crépines des puits d'observation de plus grand
diamètre.
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3.5. Mise en place des matériaux
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Si de la boue de bentonite est utilisée directement au-dessus du sable filtrant, un sable
filtrant secondaire doit être mis en place afin de prévenir la migration de la boue dans le
premier filtre et dans la section crépinée7. La fraction la plus grossière du sable filtrant
secondaire devrait être égale au d10 du sable filtrant. Le d10 du sable filtrant secondaire
doit être compris entre le tiers et le cinquième du d10 du sable filtrant afin que le matériel
fin du sable filtrant secondaire n'envahisse pas le sable filtrant. Le diamètre des
particules les plus fines ne devrait pas être supérieur à 0,7 mm et inférieur à 0,1 mm.
Cette granulométrie est assez fine pour empêcher la boue de pénétrer le sable filtrant
secondaire mais assez grossière pour être mise en place dans un temps raisonnable. Le
sable filtrant secondaire doit avoir une conductivité hydraulique supérieure ou égale à la
conductivité hydraulique de l'horizon de la formation géologique avec lequel il est en
contact. Pour empêcher l'érosion du sable filtrant secondaire lors du remplissage, la
trémie doit être placée à angle contre la tubulure.
Le but du développement d'un puits d'observation est de retirer les particules fines
introduites lors des opérations de forage afin de redonner à la formation aquifère sa
conductivité hydraulique naturelle et d'obtenir des échantillons d'eau les moins turbides
possible.
Les cinq principales méthodes de développement des puits d'observation sont par piston,
pompage/surpompage, tube à clapet, jet d'eau et jet d'air. Les trois premières méthodes
peuvent être utilisées de façon combinée. Les deux dernières ne sont pas recommandées
puisque l'ajout d'air ou d'eau dans la formation géologique peut modifier l'intégrité
chimique des échantillons d'eau prélevés.
Piston
Le piston est descendu jusqu'au sommet de la crépine et actionné de haut en bas sur une
longueur d'un mètre. Périodiquement, les particules fines et le sable entraînés dans la
crépine doivent être enlevés par pompage. Le piston est ensuite descendu graduellement
vers le bas de la crépine. L'agitation du piston doit être lente au début et augmenter
progressivement pendant le développement. Une agitation trop vigoureuse peut entraîner
le bris de la crépine ou du tubage. Cette méthode est efficace avec une foreuse à câble
pour un puits d'observation en acier inoxydable. Il y a risque de bris du tubage et de la
crépine lorsque des matériaux autres que l'acier sont utilisés.
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Pompage/surpompage
La méthode de pompage/surpompage consiste à pomper l'eau du puits à un débit
supérieur à ce qu'il peut fournir, jusqu'à ce qu'il soit presque sec. La pompe est ensuite
arrêtée et l'eau remonte à son niveau initial dans le puits. Le cycle est répété plusieurs
fois, jusqu'à ce que l'eau soit libre de sédiments. Un effet de piston à l'intérieur de la
crépine peut aussi être produit lorsque la pompe n'a pas de soupape de retenue d'eau.
Ceci est possible en actionnant et en arrêtant la pompe de façon périodique.
Tube à clapet
Le développement d'un puits d'observation à l'aide d'un tube à clapet s'effectue en le
laissant tomber dans le puits, ce qui fait remonter le niveau d'eau pour déloger les
particules fines autour de la crépine. À mesure que le tube à clapet se remplit d'eau, un
rabattement est créé et les particules fines sont entraînées dans le puits. L'opération doit
être répétée jusqu'à ce que l'eau soit exempte de particules en suspension. Pour accélérer
le processus, le tube à clapet peut être agité rapidement près de la base du puits.
De façon générale, l'application de ces méthodes est possible dans les matériaux
perméables. Dans des matériaux de faible perméabilité, aucune de ces méthodes n'est
satisfaisante. Il est alors recommandé de faire circuler de l'eau propre par la tubulure à
travers la crépine et le sable filtrant avant la mise en place du bouchon scellant. Le débit
doit être contrôlé pour éviter l'entraînement du sable filtrant jusqu'à la surface. Après la
mise en place du bouchon scellant, le puits doit être pompé afin de retirer la faible
quantité d'eau introduite dans la formation par le processus de développement.
L'eau pompée doit être éliminée conformément aux critères de rejets proposés à la
section 4.3.
Pour de plus amples informations concernant le développement des puits d'observation
le lecteur peut se référer à Aller et al. (1988)13.
4. PROCÉDURES D'ÉCHANTILLONNAGE
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Cette revue permet dans certains cas d'orienter la campagne d'échantillonnage.
Toutefois, il arrive que les renseignements obtenus ne fournissent pas suffisamment
d'indices quant à la présence de certains contaminants alors qu'ils sont présents. Il est
recommandé d'utiliser des analyses de dépistage de façon à déceler le plus grand nombre
de paramètres lors de la première séance d'échantillonnage. La liste des paramètres peut
être considérablement réduite lors des échantillonnages subséquents.
Page 40 de 89 CAHIER 3
4.3. Vidange des puits
Tous les puits, sans exception, devant être échantillonnés afin de vérifier la qualité des
eaux souterraines doivent être vidangés avant le prélèvement des échantillons. Le but de
cette opération est de retirer l'eau stagnante afin d'obtenir un échantillon représentatif de
la formation souterraine. L'eau stagnante dans le puits peut être affectée par les processus
suivants : contact avec les matériaux de construction des puits, contact avec
l'atmosphère, dégazéification et activité biologique. La vidange des puits doit permettre
le retrait d'une quantité suffisante d'eau. Une quantité excessive perturbera le système
hydrogéologique. Idéalement, les puits d'observation devraient être vidangés jusqu'à ce
que les propriétés physico-chimiques (température, conductivité électrique et pH) de
l'eau soient stables15,16,17,18.
Pour les matériaux perméables, il est recommandé de retirer un volume d'eau équivalent
à 3 à 5 fois la somme du volume d'eau contenu dans le puits d'observation et dans le
sable filtrant (en considérant la porosité). Il est important de limiter les rabattements en
évitant le surpompage lors de la vidange des puits. Un pompage excessif entraînera l'eau
des couches sus-jacentes et sous-jacentes à la zone que l'on veut échantillonner. Le
dénoyage de la crépine et du sable filtrant doit être évité puisqu'il peut contribuer à la
volatilisation de composés organiques volatils.
Dans le cas de matériaux peu perméables, qui ne permettent pas le retrait d'un tel volume
d'eau sur une période de temps raisonnable, le puits doit être vidangé au moins une fois
de son eau stagnante. L'échantillonnage doit se faire aussitôt qu'une quantité suffisante
d'eau souterraine a rechargé le puits.
La purge doit s'effectuer, si possible, du haut de la colonne d'eau vers le bas afin de ne
pas troubler l'eau inutilement19. L'eau purgée devrait être recueillie et entreposée dans
des contenants jusqu'à ce que les résultats d'analyse soient disponibles. L'eau pourra par
la suite être déversée sur place si les concentrations sont inférieures au critère B de la
Politique de réhabilitation des terrains contaminés5 et rejetée dans le réseau d'égouts si
les concentrations respectent les normes de rejet à l'égout de la municipalité concernée
ou traitée sur place le cas échéant.
CAHIER 3 Page 41 de 89
Une discussion sur les divers types de matériaux entrant dans la construction des
systèmes d'échantillonnage est présentée à la section 4.4.6.
Parmi les divers types de systèmes d'échantillonnage, quatre grandes familles peuvent
être identifiées selon leur mode de fonctionnement : les méthodes par prise directe, les
méthodes à succion, les méthodes par déplacements positifs et les méthodes destructives.
Page 42 de 89 CAHIER 3
Figure 6 - Tube à clapet
CAHIER 3 Page 43 de 89
Le câble représente la source de contamination la plus importante associée à l'usage du
tube à clapet. Il faut éviter de laisser celui-ci en contact avec le sol ou dans des endroits
susceptibles d'être contaminés. Avant de prélever un échantillon, il est suggéré de rincer
le câble avec l'eau du puits et de nettoyer la partie du câble immergée de la même façon
que le tube, tel que spécifié à la section 4.6. L'usage d'un câble neuf pour chaque puits
d'observation permet d'éviter les risques de contamination.
Le contact de l'échantillon avec l'air et l'agitation de l'eau en cours de manipulation
doivent être minimisés. Les avantages et désavantages des tubes à clapet sont présentés
au Tableau 7.
Page 44 de 89 CAHIER 3
Seringues
Plus récemment, des systèmes de seringues ont été conçus pour l'échantillonnage des
eaux souterraines2. La Figure 7 - Système d’échantillonnage à seringue montre les
principales composantes d'un tel système. L'échantillon d'eau est prélevé à la profondeur
désirée par un contrôle en surface.
CAHIER 3 Page 45 de 89
Pour échantillonner à des profondeurs supérieures à environ 4 mètres, il faut exercer une
pression d'air pour empêcher la remontée du piston. La pression est relâchée lorsque la
profondeur désirée est atteinte. L'avantage principal de ces systèmes est la possibilité de
préserver les échantillons d'eau hors de tout contact avec l'atmosphère puisque la
seringue peut être utilisée comme contenant d'échantillonnage. Un filtre peut être ajouté
à l'extrémité inférieure de la seringue. Les avantages et désavantages des seringues sont
présentés au Tableau 8.
Page 46 de 89 CAHIER 3
Les pompes à soupape sont disponibles dans une variété de matériaux et de diamètres.
Elles peuvent être utilisées dans des tubes de diamètre aussi petit que 2 cm et présentent
plusieurs avantages. Elles sont faciles à utiliser, fiables, portatives et sans entretien
particulier. Elles peuvent être utilisées manuellement jusqu'à une profondeur de
40 mètres. Étant donné leur faible coût, elles peuvent être utilisées comme système dédié
pour la vidange et l'échantillonnage des puits. Afin de minimiser l'agitation de l'eau lors
de l'échantillonnage des composés organiques volatils, un dispositif de plus faible
diamètre s'adapte au tube de plastique.
Les principaux désavantages de la pompe à soupape sont la turbulence créée par
l'agitation de la pompe dans le puits et l'usure de la pompe sur les parois. Si le puits n'a
pas été correctement développé, les valves peuvent bloquer.
Les avantages et désavantages des pompes à soupape sont résumés au Tableau 9.
CAHIER 3 Page 47 de 89
4.4.2. Méthodes par succion
Les méthodes de prélèvement par succion utilisent la pression négative pour retirer l'eau
du puits d'échantillonnage. Ces méthodes consistent généralement à descendre, jusqu'à la
profondeur désirée, un tubage connecté à une pompe en surface. Le vide peut être
appliqué en surface par divers moyens : pompe à vide manuelle ou pompe péristaltique.
Celles-ci sont connectées à un Erlenmeyer afin de limiter la contamination potentielle
des tubes de caoutchouc flexible (ex. : Tygon®) qui sont habituellement utilisés con-
jointement avec les pompes péristaltiques. Le principe des méthodes par succion est
illustré à la Figure 8 - Méthode d’échantillonnage par succion.
Théoriquement, les méthodes par succion ne peuvent prélever des échantillons à des
profondeurs supérieures à 9,7 m. En pratique, il n'est pas possible d'échantillonner à des
profondeurs plus grandes que 7,5 m puisqu'il est impossible d'appliquer une pression
négative suffisante. Ces méthodes sont donc limitées aux cas où le niveau d'eau se trouve
à moins de 7 à 8 m de la surface du sol. La crépine peut cependant être positionnée à des
profondeurs beaucoup plus grandes.
Le vide peut être appliqué soit sur la phase liquide ou soit sur la phase gazeuse. De façon
générale, ces méthodes ne sont pas recommandées pour la cueillette d'échantillons
soumis aux analyses de composés organiques volatils. Dans les cas où la pression
négative est appliquée sur l'eau, les problèmes de dégazage sont moins sévères mais
toujours présents.
Page 48 de 89 CAHIER 3
Le Tableau 10 présente les différents avantages et désavantages des méthodes par succion.
CAHIER 3 Page 49 de 89
Les systèmes par poussée de gaz font partie des méthodes par déplacement positif. Ils
consistent à appliquer une pression de gaz sur la colonne d'eau, ce qui force l'eau à
remonter par un tube collecteur jusqu'à la surface21. Les détails de tels systèmes sont
présentés à la Figure 9 - Méthode d’échantillonnage par poussée de gaz. Pour les
systèmes par poussée de gaz, le contact de l'eau avec les gaz risque d'altérer la
composition chimique de l'eau. L'azote est le gaz recommandé lors de l'utilisation de ces
méthodes puisqu'il est relativement inerte.
Les dispositifs à déplacement positif incluent aussi les pompes submersibles à piston
ainsi que les systèmes à membrane flexible (pompe à vessie) schématisés à la Figure 10 -
Méthode d’échantillonnage par déplacement positif – membre flexible.
Quoique dispendieuses, les pompes à membrane flexible procurent des échantillons plus
représentatifs que les systèmes à poussée de gaz puisque les gaz utilisés ne viennent pas
en contact avec l'eau. Contrairement aux pompes submersibles (à piston ou à turbine),
les pompes à membrane flexible agitent moins l'eau, ce qui les rend plus fiables pour
l'échantillonnage des composés volatils.
Page 50 de 89 CAHIER 3
Figure 9 - Méthode d’échantillonnage par poussée de gaz
CAHIER 3 Page 51 de 89
Figure 10 - Méthode d’échantillonnage par déplacement positif – membre flexible
Page 52 de 89 CAHIER 3
Tableau 11 - Avantages et désavantages des méthodes par déplacement positif
CAHIER 3 Page 53 de 89
Tableau 12 - Avantages et désavantages des méthodes destructives
Page 54 de 89 CAHIER 3
Tableau 13 - Fiabilité des méthodes d’échantillonnage
Ammonium (f) f f
Argent (f) f f
Arsenic (f) f f
Baryum (f) f f
Cadmium (f) f f
Calcium f f f
Chlorures f f f
Chrome (f) f f
Conductivité f f f
Fer (f) f f
Fluorures f f f
Magnésium f f f
Manganèse (f) f f
Mercure (f) f f
Nitrates f f f
pH (f) f f
Plomb (f) f f
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) (f) f f
Sélénium (f) f f
Sodium f f f
Sulfates (f) f f
f
CHIMIE ORGANIQUE f
RADIOACTIVITÉ
MICROBIOLOGIE
BHAA f f f
Coliformes totaux et fécaux f f f
Streptocoques fécaux f f f
CAHIER 3 Page 55 de 89
Tableau 13 B - Fiabilité des méthodes d’échantillonnage par succion en fonction de la nature des
paramètres2
PARAMÈTRES SUCCION SUCCION APPLIQUÉE
APPLIQUÉE SUR SUR LE GAZ
L'EAU
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium f n
Argent (f) n
Arsenic (f) n
Baryum (f) n
Cadmium (f) n
Calcium f (f)
Chlorures f f
Chrome (f) n
Conductivité f f
Fer (f) n
Fluorures f f
Magnésium f (f)
Manganèse (f) n
Mercure (f) n
Nitrates f f
pH f n
Plomb (f) n
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) (f) n
Sélénium (f) n
Sodium f f
Sulfates (f) (f)
CHIMIE ORGANIQUE
Composés phénoliques n n
Composés volatils n n
Pesticides f (f)
RADIOACTIVITÉ
MICROBIOLOGIE
BHAA f (f)
Coliformes totaux et fécaux f (f)
Streptocoques fécaux f (f)
Page 56 de 89 CAHIER 3
Tableau 13 C - Fiabilité des méthodes d’échantillonnage par déplacement positif2
POMPE POMPE POMPE POUSSÉE
PARAMÈTRE CENTRIFUG À À DE GAZ
E PISTON VESSIE
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium f f f f
Argent f f f (f)
Arsenic f f f (f)
Baryum f f f (f)
Cadmium f f f (f)
Calcium f f f f
Chlorures f f f f
Chrome f f f (f)
Conductivité f f f f
Fer f f f (f)
Fluorures f f f f
Magnésium f f f f
Manganèse f f f (f)
Mercure f f f (f)
Nitrates f f f f
pH f f f (f)
Plomb f f f (f)
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) (f) f f (f)
Sélénium f f f (f)
Sodium f f f f
Sulfates f f f (f)
CHIMIE ORGANIQUE
RADIOACTIVITÉ
Alpha et bêta f f f f
Radium f f f f
MICROBIOLOGIE
CAHIER 3 Page 57 de 89
Tableau 13 D - Fiabilité des méthodes d’échantillonnage destructives2
PARAMÈTRE EXTRACTION DE L'EAU
INTERSTITIELLE À PARTIR
D'ÉCHANTILLONS DE SOL
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium (f)
Argent (f)
Arsenic (f)
Baryum (f)
Cadmium (f)
Calcium (f)
Chlorures f
Chrome (f)
Conductivité f
Fer (f)
Fluorures f
Magnésium (f)
Manganèse (f)
Mercure (f)
Nitrates f
pH (f)
Plomb (f)
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) n
Sélénium (f)
Sodium f
Sulfates (f)
CHIMIE ORGANIQUE
Composés phénoliques n
Composés volatils n
Pesticides f
RADIOACTIVITÉ
(f)
Alpha et bêta f
Radium
MICROBIOLOGIE
BHAA f
Coliformes totaux et fécaux f
Streptocoques fécaux f
Page 58 de 89 CAHIER 3
4.4.6. Choix des matériaux
La contamination chimique résultant du contact de l'échantillon avec certains matériaux
peut avoir des conséquences indésirables. Toutes les composantes des systèmes
d'échantillonnage (tubage, pompes, valves, contenants d'échantillonnage, etc.) sont
disponibles en matériaux divers pouvant contribuer, à des degrés différents, à l'altération
chimique de l'échantillon. Les matériaux les plus souvent utilisés incluent les métaux, les
plastiques, le verre et le caoutchouc. Deux réactions, résultant du contact de l'eau avec
ces matériaux, affectent la composition chimique de l'eau : la libération de composés
dans l'eau et l'adsorption de contaminants sur la surface des matériaux. Lorsque de
faibles concentrations en métaux ou en composés organiques sont anticipées dans l'eau
souterraine, des précautions doivent être prises pour le choix des matériaux qui seront en
contact avec l'eau.
Les plastiques
Les plastiques les plus souvent utilisés pour l'échantillonnage des eaux souterraines
sont22 :
- Téflon®
- PVC = chlorure de polyvinyle
- PE = polyéthylène de haute et de faible densités (PEHD et PEFD)
- PP = polypropylène
- ABS = acrylonitrile butadiène styrène
- SR = styrène-caoutchouc
Certains de ces plastiques libèrent des quantités importantes de différents composés dans
l'eau. Par exemple, le PVC communément utilisé dans la construction de puits libère des
composés tels les phtalates, l'ortho-crésol, le naphtalène, le butyloctylfumarate et le
butylchloracétate2. Les éléments les plus affectés par l'adsorption sur le PVC, le PE et le
PP sont le plomb et les composés organiques. L'adsorption et la libération de composés
organiques sont des processus rapides pour le PE, modérément lents pour le PP et lents
pour le PVC. L'adsorption des composés organiques dans l'eau sur le PVC est
significative (plus de 10 %) si les composés sont hydrophobes (solubilité
< 1 millimole/mètre cube) et non significative si la solubilité est inférieure à
10 millimoles par mètre cube23.
Parmi la liste des différents plastiques mentionnés en début de section, l'ABS et le SR
sont ceux qui présentent le plus de risques pour l'altération de la composition chimique
de l'eau, alors que le Téflon® est celui qui en présente le moins. Actuellement, le Téflon®
est le plastique recommandé pour l'échantillonnage des composés organiques présents en
traces puisqu'il est le plus inerte. L'emploi du Téflon® doit donc être favorisé par rapport
aux autres plastiques. Les Tableaux 14 A à 14 C montrent les risques d'adsorption et de
désorption de six composés organiques couramment détectés dans l'eau souterraine en
contact avec des surfaces de PVC, de PE et de PP2.
CAHIER 3 Page 59 de 89
Certains plastiques permettent la diffusion de gaz à travers leurs parois. La perte de gaz
(composés organiques volatils) par ce processus n'est cependant pas très bien
documenté. Les différents plastiques qui sont relativement perméables aux gaz sont (du
plus perméable au moins perméable) : le PEFD, le Téflon® le PP, le PEHD et le PVC.
Pour les programmes d'échantillonnage à long terme, le degré de résistance et la
durabilité des plastiques au contact des composés chimiques présents dans l'eau doivent
être vérifiés auprès des manufacturiers.
Page 60 de 89 CAHIER 3
Les métaux
Les métaux ont l'avantage d'être résistants, rigides et insensibles aux changements de
température. Cependant, plusieurs alliages peuvent libérer dans l'eau certains métaux.
Des cas de contamination de l'eau par le zinc et le cuivre provenant de pièces de laiton
ont été observés. Les produits d'oxydation et de corrosion des métaux utilisés peuvent
aussi se retrouver dans l'eau. Le fer, l'aluminium et le cuivre sont les métaux les plus
souvent retrouvés dans la fabrication de pièces métalliques. Outre la libération d'ions
métalliques dans l'eau, les pièces métalliques agissent comme des surfaces adsorbantes
sur lesquelles une grande variété de composés organiques peuvent être retenus. Parmi les
pièces métalliques susceptibles d'être utilisées, seules les pièces fabriquées en acier
inoxydable de grades 304 ou 316 présentent un minimum de risque de contamination.
Par contre, selon Driscoll (1986)3, ces aciers ne sont pas recommandés pour la détection
de métaux lourds dans les eaux souterraines puisqu'ils peuvent libérer du chrome et
d'autres métaux. L'acier galvanisé peut libérer dans l'eau du fer, du manganèse, du zinc et
du cadmium. Il est aussi à noter que les pièces métalliques non lavées sont souvent
enrobées d'un film d'huile protecteur pouvant libérer des composés organiques dans
l'eau.
Le verre
Comme le Téflon® et l'acier inoxydable, le verre est considéré une matière relativement
inerte. Pour les composés organiques, le verre est le matériau le plus favorable. Par
contre, les surfaces de verre peuvent adsorber des cations tels les métaux et libérer des
anions tels les silicates et les borates.
Le caoutchouc
Le caoutchouc est parfois utilisé pour la fabrication de plusieurs composantes de
systèmes d'échantillonnage (anneaux d'étanchéité, tubage). Or, le caoutchouc possède
une forte capacité à adsorber une grande variété de composés organiques. Le caoutchouc
constitue également une source importante de constituants organiques et inorganiques
susceptibles de se retrouver dans l'eau. Il est donc suggéré d'éviter l'usage de celui-ci
quels que soient les paramètres à analyser.
Les matériaux recommandés
Les matériaux recommandés pour l'échantillonnage des composés organiques sont, par
ordre de préférence :
- le verre;
- le Téflon®;
- l'acier inoxydable;
- le chlorure de polyvinyle;
- le polyéthylène;
- le polypropylène.
Les Tableaux 15 A à 15 C, orienteront l'utilisateur de ce guide dans le choix des
matériaux de construction en fonction des paramètres à analyser.
CAHIER 3 Page 61 de 89
Tableau 15 - Fiabilité en fonction de la nature des paramètres à analyser
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium f f f f f f
Argent f f f f f f
Arsenic f f f f f f
Baryum f f f f f f
Cadmium f f f f f f
Calcium f f f f f f
Chlorures f f f f f f
Chrome f f f f f f
Conductivité f f f f f f
Fer f f f f f f
Fluorures f f f f f f
Magnésium f f f f f f
Manganèse f f f f f f
Mercure f f f f f f
Nitrates f f f f f f
pH f f f f f f
Plomb f n f n n f
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) f f f (f) f f
Sélénium f f f f f f
Sodium f f f f f f
Sulfates f f f f f f
CHIMIE ORGANIQUE
RADIOACTIVITÉ
Alpha et bêta f f f f f f
Radium f f f f f f
MICROBIOLOGIE
Page 62 de 89 CAHIER 3
Tableau 15 B- Fiabilité des matériaux métalliques en fonction de la nature des paramètres à
analyser2
ACIER ACIER CUIVRE
PARAMÈTRE INOXY- GALVA- LAITON ALUMINIU
DABLE NISÉ M
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium f f f f
Argent (f) (f) (f) (f)
Arsenic (f) (f) (f) (f)
Baryum (f) (f) (f) (f)
Cadmium (f) (f) (f) (f)
Calcium f f f f
Chlorures f f f f
Chrome (f) (f) (f) (f)
Conductivité f f f f
Fer f f f f
Fluorures f f f f
Magnésium f f f f
Manganèse f f f f
Mercure (f) (f) (f) (f)
Nitrates f f f f
pH f f f f
Plomb (f) (f) (f) (f)
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) f f f f
Sélénium (f) (f) (f) (f)
Sodium f f f f
Sulfates f f f f
CHIMIE ORGANIQUE
RADIOACTIVITÉ
Alpha et bêta f f f f
Radium f f f f
MICROBIOLOGIE
CAHIER 3 Page 63 de 89
Tableau 15 C - Fiabilité du verre et du caoutchouc en fonction de la nature
des paramètres à analyser2
PARAMÈTRE VERRE CAOUTCHOUC
CHIMIE INORGANIQUE
Ammonium f f
Argent (f) f
Arsenic (f) f
Baryum (f) f
Cadmium (f) f
Calcium f f
Chlorures f f
Chrome (f) f
Conductivité f f
Fer f f
Fluorures f f
Magnésium f f
Manganèse f f
Mercure (f) f
Nitrates f f
pH f f
Plomb f f
Potentiel d'oxydoréduction (Eh) f f
Sélénium (f) f
Sodium (f) f
Sulfates f f
CHIMIE ORGANIQUE
Composés phénoliques f n
Composés volatils f n
Pesticides f n
RADIOACTIVITÉ
Alpha et bêta (f) f
Radium (f) f
MICROBIOLOGIE
BHAA f (f)
Coliformes totaux et fécaux f (f)
Streptocoques fécaux f (f)
Page 64 de 89 CAHIER 3
4.5. Filtration des échantillons
Malgré tous les efforts menés pour obtenir des échantillons d'eau le moins turbide
possible, ceux-ci contiennent généralement des particules silteuses/argileuses en
suspension. La réaction des particules en suspension dans l'eau avec les agents de
préservation peut altérer la composition de l'eau, en particulier le contenu en métaux.
Il est recommandé de filtrer sur le lieu d'échantillonnage les échantillons d'eau qui
doivent être soumis aux analyses de métaux dissous24,25. Cette procédure doit se faire
immédiatement après le prélèvement afin d'éviter la précipitation et l'adsorption des
métaux. L'addition des agents de préservation se fait après la filtration. La filtration doit
se faire à l'aide de filtres de 0,45 micron. Ceux-ci retiendront toutes les particules
silteuses, la plupart des particules argileuses, ainsi que la plupart des bactéries et une
portion des hydroxydes de fer et de manganèse. Les virus et les macromolécules
organiques (acides humiques et fulviques) ne seront pas retenus (voir Figure 11 -
Diamètre des pores de divers matériaux et dimensions de particules, d’organismes et de
composés chimiques pouvant se retrouver dans les eaux souterraines). Il ne faut pas
filtrer les échantillons soumis aux analyses des composés organiques volatils et non
volatils, des anions et des métaux totaux (dissous et en suspension).
Les deux types de filtres les plus communs sont les filtres organiques (nitrocellulose) et
les filtres inorganiques (membrane en polycarbonate). Les filtres en nitrocellulose
peuvent adsorber certains constituants organiques et libérer de l'azote, du phosphore, du
zinc et du molybdène, alors que les filtres en polycarbonate ne semblent pas causer de
contamination.
La manipulation des filtres doit s'effectuer à l'aide de pinces en acier inoxydable ou en
Téflon® afin de ne pas les contaminer. Il faut prendre soin de ne pas les abîmer.
CAHIER 3 Page 65 de 89
Figure 11 - Diamètre des pores de divers matériaux et dimensions de particules,
d’organismes et de composés chimiques pouvant se retrouver dans les eaux souterraines
Page 66 de 89 CAHIER 3
Les filtres à grand diamètre accélèrent la filtration en limitant la fréquence de
remplacement des filtres. Par contre, un filtre ne peut être utilisé que pour la filtration
d'un seul échantillon d'eau. Les équipements de filtration doivent être lavés
adéquatement après chaque échantillon selon la méthode suggérée à la section 4.6.
Lorsqu'il s'agit de déterminer si l'eau d'un puits est potable, les échantillons ne doivent
pas être filtrés. De plus, cette même remarque s'applique à l'évaluation de la qualité de
l'eau souterraine dans le but de la rejeter à l'égout.
Lorsque l'eau est turbide et que les échantillons sont soumis aux analyses de chimie
organique, il peut s'avérer opportun d'analyser les composés organiques ayant des
coefficients de partage (eau-solides en suspension) élevés dans un échantillon filtré et
dans un autre non filtré. Des différences importantes peuvent être observées dans
certains cas.
Les détails d'identification pour l'échantillonnage des eaux souterraines sont les mêmes
que pour les autres secteurs d'activités. Le lecteur peut donc se référer à la section 3.5 du
Cahier 1 – Généralités39.
CAHIER 3 Page 67 de 89
4.8. Mesures de sécurité
Les mesures de sécurité dont il faut tenir compte lors de l'échantillonnage de l'eau
souterraine sont spécifiées en détail à la section 6 du Cahier 1 – Généralités39. Il serait
important de lire cette section avant d'entreprendre tous travaux d'échantillonnage.
Le lecteur doit se référer à la section 3.6 du Cahier 1 – Généralités39 afin de connaître les
principes fondamentaux de conservation, d'entreposage et de transport des échantillons. Les
détails plus spécifiques aux eaux souterraines sont donnés au Tableau 1626,27,28.
Page 68 de 89 CAHIER 3
Tableau 16 - Conservation des échantillons d’eaux souterraines, de surface et potables
Tableau 16 - Conservation des échantillons d’eaux souterraines, de surface et potables
PARAMÈTRES CONS. CONTENANT VOLUME DÉLAI
BIOLOGIE
ALGUES (DÉNOMBREMENT) LUGOL P 0,25 L 1 an
ALGUES (IDENTIFICATION) LUGOL P 0,25 L 1 an
AUTRES LAB LAB LAB LAB
CHIMIE INORGANIQUE
ACIDITÉ N P,T,V;(B) 0,1 L 14 j
ALCALINITÉ N P,T,V;(B) 0,1 L 14 j
ARSENIC AN P,T,V 0,2 L 6 mois
AZOTE AMMONIACAL AS P,T,V;(B) 0,1 L 28 j
AZOTE TOTAL KJELDAHL AS P,T,V;(B) 0,1 L 28 j
BOREa AN P,T 0,1 L 6 mois
BROMURES N P,T,V 0,1 L 28 j
CARBONATES / BICARBONATES N P,T,V;(B) 0,2 L 14 j
CARBONE INORGANIQUE DISSOUS N P,T,V;(B) 0,1 L 48 h
CARBONE INORGANIQUE TOTAL N P,T,V;(B) 0,1 L 48 h
CARBONE ORGANIQUE DISSOUS N T,V 0,1 L 28 j
CARBONE ORGANIQUE TOTAL AS T,V 0,1 L 28 j
CHLORATES N P,T,V 0,1 L 7j
CHLORE (RÉSIDUEL) N P,T,V;(B) 0,1 L SITE
CHLORITES N P,T,V 0,1 L 7j
CHLORURES N P,T,V 0,2 L 28 j
CHROME HEXAVALENT (VI) N P,T,V 0,2 L 24 h
CONDUCTIVITÉ N P,T,V 0,1 L 28 j
COULEUR N P,T,V 0,1 L 48 h
CYANATES NaOH P,T,V 0,5 L 14 j
CYANURES NaOH P,T,V 0,5 L 14 j
DBO5 N P,T,V 1L 48 h
DCO AS P,T,V 0,1 L 28 j
DURETÉ AN P,T,V;(B) 0,1 L 6 mois
FLUORURES N P,T 0,2 L 28 j
IODURES N P,T,V 0,1 L 28 j
MERCURE (BOUTEILLE DÉCONTAMINÉE) DICR T,VT 0,2 L 28 j
MÉTAUX (AUTRES QUE CEUX INSCRITS) AN P,T,V 0,1 L 6 mois
NITRATE N P,T,V 0,2 L 48 h
NITRITES N P,T,V 0,2 L 48 h
NITRITES & NITRATES AS P,T,V 0,1 L 28 j
OXYGÈNE DISSOUS LAB V(B) 0,3 L 1j
o-PHOSPHATES N P,T,V 0,2 L 48 h
pH N P,T,V;(B) 0,1 L SITE
PHOSPHORE HYDROLYSABLE AS P,T,V 0,1 L 28 j
CAHIER 3 Page 69 de 89
Tableau 16 - Conservation des échantillons d’eaux souterraines, de surface et potables
PARAMÈTRES CONS. CONTENANT VOLUME DÉLAI
PHOSPHORE TOTAL AS P,T,V 0,1 L 28 j
PHOSPHORE TOTAL EN SUSPENSION N P,T,V 0,5 L 28 j
POTENTIEL D'OXYDORÉDUCTION (Eh) N P,T,V 0,1 L 48 h
SALINITÉ N P,T,V 0,1 L 28 j
SÉLÉNIUM AN P,T,V 0,2 L 28 j
SILICATES N P,T 0,2 L 28 j
SILICIUMa AN P,T 0,1 L 6 mois
SOLIDES DÉCANTABLES N P,T,V 0,5 L 48 h
SOLIDES DISSOUSb N P,T,V 0,5 L 7j
SOLIDES EN SUSPENSIONb N P,T,V 0,5 L 7j
SOLIDES TOTAUXb N P,T,V 0,5 L 7j
SULFATES N P,T,V 0,1 L 28 j
SULFITES N P,T,V 0,2 L SITE
SULFURES AcZn P,T,V;(B) 0,2 L 7j
TANNINS & LIGNINES N P,T,V 0,2 L 7j
TURBIDITÉ N P,T,V 0,1 L 48 h
URANIUM AN P,T,V 0,5 L 28 j
CHIMIE ORGANIQUE
ACIDES ACÉTIQUES HALOGÉNÉS N VA (A) 1,0 L 14 j
ACIDE AMINOMÉTHYL PHOSPHONIQUE (AMPA) N P,T 0,25 L 24hc
ACIDE TRICHLOROACÉTIQUE TS P,T 0,25 L 7j/40j
ACIDES RÉSINIQUES & GRAS AS VA,VT 1,0 L 7j
BIPHÉNYLES POLYCHLORÉS N VA,VT 2 X 1,0 L 7j/40j
CAPTANE / CAPTAFOL N VA,VT 1,0 L 7j/40j
COMPOSÉS ORGANIQUES SEMI-VOLATILS N/T VA 1,0 L 7j
COMPOSÉS ORGANIQUES VOLATILS N/T F(B) 3 X 0,04 L 7j
COMPOSÉS PHÉNOLIQUES (chromatographie) AS VA,VT;(A) 1,0 L 14j/40j
COMPOSÉS PHÉNOLIQUES (colorimétrie) AS VA,VT;(A) 0,125 L 28j
DÉTERGENTS (L.A.S) N VA,VT 1,0 L 48 h
DIOXINES & FURANES N LAB 4,0 L 7j/40j
DIQUAT / PARAQUAT N P,T 0,25 L 7 jc
ÉTHYLÈNE THIOURÉE N VA,VT 1,0 L 14j/40j
GLYPHOSATE N P,T 0,25 L 24hc
HEXAZINONE N VA,VT 1,0 L 14j/40j
HUILES & GRAISSES AS VA,VT 1,0 L 28 j
HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES AS VA,VT;(A) 2 X 1,0 L 7j/40j
PERMÉTHRINES N VA,VT 1,0 L 7j/40j
PESTICIDES (ARYLOXYACIDES) AS VA,VT; (A) 1,0 L 21j/40j
PESTICIDES (CARBAMATES) TS2 P,T 0,25 L 7 jc
PESTICIDES (ORGANOCHLORÉS) N VA,VT;(A) 1,0 L 7j/40j
PESTICIDES (ORGANOPHOSPHORÉS) N VA,VT;(A) 1,0 L 7j/40j
PESTICIDES (TRIAZINES) N VA,VT;(A) 1,0 L 14j/40j
Page 70 de 89 CAHIER 3
Tableau 16 - Conservation des échantillons d’eaux souterraines, de surface et potables
PARAMÈTRES CONS. CONTENANT VOLUME DÉLAI
PRODUITS PÉTROLIERS (identification) N VA,VT 1,0 L 14j/28j
ROTÉNONE AS VA,VT 1,0 L 7j/40j
SOUS-PRODUITS DE LA CHLORATION TP F (B) 4 X 0,04 L 2j
TRIHALOMÉTHANES (THM) T F(B) 0,04 L 7j
AUTRES LAB LAB LAB LAB
MICROBIOLOGIEd
ACTINOMYCÈTES TS,E PPS 0,1 L 48 h
AEROMONAS HYDROPHILA TS,E PPS 0,1 L 48 h
BACTÉRIES DU FER TS,E PPS 1,0 L 48 h
BACTÉRIES DU SOUFRE TS,E PPS 1,0 L 48 h
BHAA (DÉNOMBREMENT) TS,E PPS 0,1 L 48 h
BHAA (IDENTIFICATION) TS,E PPS 4,0 L 48 h
CAMPYLOBACTER TS,E PPS 4,0 L 48 h
CLOSTRIDIUM TS,E PPS 4,0 L 48 h
COLIFORMES FÉCAUX TS,E PPS 0,1 L 48 h
COLIFORMES TOTAUX TS,E PPS 0,1 L 48 h
KLEBSIELLA TS,E PPS 0,1 L 48 h
LEGIONELLA TS,E PPS 1,0 L 48 h
MOISISSURES ET LEVURES TS,E PPS 0,1 L 48 h
PARASITES LAB LAB 300 L 48 h
PSEUDOMONAS TS,E PPS 0,1 L 48 h
SALMONELLES TS,E PPS 4,0 L 48 h
SHIGELLES TS,E PPS 4,0 L 48 h
STAPHYLOCOQUES TS,E PPS 0,1 L 48 h
STREPTOCOQUES FÉCAUX TS,E PPS 0,1 L 48 h
YERSINIA TS,E PPS 0,1 L 48 h
AUTRES LAB LAB LAB LAB
TOXICITÉ ET GÉNOTOXICITÉ
BIOTEST ALGUESe N P(B) 1,0 L 96 h
BIOTEST DAPHNIESe N P(B) 1,0 L 96 h
BIOTEST MICROTOXe N P(B) 0,1 L 96 h
TEST DE AMES LAB PO,V;(A) 10 L 24 h
AUTRES LAB LAB LAB LAB
APPELS DE NOTE :
a
: CES PARAMÈTRES PEUVENT ÊTRE COMBINÉS AVEC LES MÉTAUX SELON LES LABORATOIRES
b
: ET/OU SOLIDES VOLATILS
c
: PEUT ÊTRE CONSERVÉ À -20°C PENDANT 28 JOURS
d
: UN ESPACE D'ENVIRON 3 cm ENTRE L'ÉCHANTILLON ET LE BOUCHON DU CONTENANT EST
NÉCESSAIRE
e
: UN VOLUME DE 2,0 L EST SUFFISANT POUR CES 3 BIOTESTS
CAHIER 3 Page 71 de 89
Tableau 16 - LÉGENDE
CONSERVATION= AGENTS DE CONSERVATION
AcZn 4 GOUTTES D'ACÉTATE DE ZINC 2N PAR 100mL D'ÉCHANTILLON ET
NaOH 10N JUSQU'A pH >12
AN HNO3 8N JUSQU'À pH < 2
AS H2SO4 9N JUSQU'À pH < 2
CONG CONGELER L'ÉCHANTILLON, LAISSER UN ESPACE D'ENVIRON 5 CM
POUR UNE BOUTEILLE DE 1 LITRE
DICR 1 mL DE DICHROMATE DE POTASSIUM 5 % DANS HNO3 8N PAR 100mL
D'ÉCHANTILLON
E 6,2 mL D'ÉTHYLÈNE DIAMINE TÉTRAACÉTATE DE SODIUM 1,5 % SI ON
SOUPÇONNE UNE CONCENTRATION ÉLEVÉE DE MÉTAUX LOURDS
DANS L'ÉCHANTILLON
LAB CONTACTER LE LABORATOIRE CONCERNÉ AVANT
L'ÉCHANTILLONNAGE
LUGOL 0,3 mL D'UNE SOLUTION DE LUGOL PAR 100 mL D'ÉCHANTILLON
N AUCUN AGENT DE CONSERVATION (CONSERVER À 4°C)
N/T DANS LE CAS D'UNE EAU CHLORÉE, AJOUTER ENVIRON 10 mg DE
THIOSULFATE DE SODIUM
NaOH NaOH 10N JUSQU'A pH > 12
T ENVIRON 10 mg DE THIOSULFATE DE SODIUM
TP ENVIRON 4 mg DE THIOSULFATE ET TAMPON pH 4.5
TS 2,5 mL D'UNE SOLUTION DE THIOSULFATE DE SODIUM 1 %
TS2 0,25 mL D'UNE SOLUTION DE THIOSULFATE DE SODIUM 1 %
CONTENANT
(A) VERRE AMBRÉ ABSOLUMENT, SINON ENTOURER L'EXTÉRIEUR DE LA
BOUTEILLE AVEC DU PAPIER D'ALUMINIUM
(B) REMPLIR À RAS BORD
F BOUTEILLE DE VERRE CLAIR OU AMBRÉ À BOUCHON VISSÉ MUNI
D'UN SEPTUM EN SILICONE
LAB CONTACTER LE LABORATOIRE CONCERNÉ AVANT
L'ÉCHANTILLONNAGE
P LES BOUTEILLES ET LES REVÊTEMENTS DES BOUCHONS SONT
COMPOSÉS DES PLASTIQUES SUIVANTS : POLYÉTHYLÈNE DE BASSE
OU HAUTE DENSITÉ, POLYPROPYLÈNE, POLYSTYRÈNE ET CHLORURE
DE POLYVINYLE
PO BOUTEILLE EN PLASTIQUE (VOIR P) OPAQUE OU BRUN
Page 72 de 89 CAHIER 3
Tableau 16 - LÉGENDE
PP BOUTEILLE EN POLYPROPYLÈNE
PPS BOUTEILLE EN POLYPROPYLÈNE STÉRILE
T LES BOUTEILLES ET LES REVÊTEMENTS DES BOUCHONS SONT
COMPOSÉS DES TYPES DE TÉFLON® SUIVANTS :
POLYTÉTRAFLUOROÉTHYLÈNE (TFE),
FLUOROÉTHYLÈNE-PROPYLÈNE (FEP), PERFLUOROALKOXY (PFA),
CHLOROTRIFLUOROÉTHYLÈNE (CTFE), COPOLYMÈRE D'ÉTHYLÈNE
AVEC DU TÉTRAFLUOROÉTHYLÈNE (ETFE) OU AVEC DU
CHLOROTRIFLUOROÉTHYLÈNE (ECTFE)
V BOUTEILLE EN VERRE CLAIR OU AMBRÉ
VA BOUTEILLE EN VERRE CLAIR OU AMBRÉ AVEC JOINT EN PAPIER
D'ALUMINIUM
VT BOUTEILLE EN VERRE CLAIR OU AMBRÉ AVEC JOINT EN TÉFLON®
CAHIER 3 Page 73 de 89
6. PARAMÈTRES MESURÉS SUR LE TERRAIN
Certains paramètres doivent être mesurés aussitôt que possible et ce, sur le site
d'échantillonnage (sur les échantillons ou directement dans le puits) puisqu'ils sont très
sensibles aux changements de température et de pression. Ils incluent la température, le pH et
la conductivité électrique16. Quoique non routinière, la mesure des concentrations en vapeurs
organiques sur place présente aussi des avantages incontestés.
6.1. Température
6.2. pH
Le pH représente l'un des paramètres les plus sensibles aux changements de température
et de pression. Des différences de pH pouvant atteindre deux unités peuvent être
observées entre les valeurs mesurées sur le terrain et celles mesurées au laboratoire. Il
existe une grande variété de sondes spécifiques pour la mesure du pH de l'eau selon le
degré de précision recherché. Les électrodes permettant une précision de ± 0,1 unité de
pH sont suffisantes pour la plupart des applications. Une précision plus grande est
nécessaire lorsqu'il est prévu d'utiliser des modèles géochimiques. Ces appareils
consistent essentiellement en une électrode baignant dans une solution de KCl,
accompagnée de solutions nécessaires à l'étalonnage. Les recommandations qui suivent
sont d'ordre général et s'appliquent à tous les appareils vendus commercialement : quel
que soit le modèle, l'électrode doit être étalonnée avant d'effectuer les mesures.
Page 74 de 89 CAHIER 3
- le pH-mètre doit être conservé au sec à l'abri de toute source d'humidité. De plus, il
ne doit pas être exposé à la lumière directe du soleil. Il doit rester à une température
constante au cours de la prise de mesure;
- le niveau de la solution de KCl dans laquelle baigne l'électrode doit être
constamment surveillé. L'électrode doit toujours baigner dans cette solution
lorsqu'elle n'est pas utilisée.
Par mesure de sécurité et pour orienter les opérations de forage, les concentrations en
gaz explosifs (méthane), sulfure d'hydrogène et vapeurs organiques peuvent être
estimées au fur et à mesure que les travaux progressent. Les mélanges de gaz explosifs
peuvent être décelés à l'aide d'explosimètres (voir Cahier 1 – Généralités39, section
6.2.3). Par ailleurs, la mesure des concentrations en vapeurs organiques totales est
possible par le biais d'appareils tels Hnu et OVA (Organic Vapor Analyser). Le dosage
de chacun des composés organiques sur le terrain requiert un chromatographe en phase
gazeuse portatif29. Ces appareils sont très sensibles et difficiles à étalonner. Ils doivent
être utilisés par des personnes possédant de l'expérience dans ce domaine pour produire
des résultats concluants.
CAHIER 3 Page 75 de 89
6.5. Tenue d'un carnet de notes
En plus des informations dont il est mention dans la section 3.6 du Cahier 1 –
Généralités39, le carnet de notes dans les cas d'échantillonnage d'eaux souterraines doit
détailler le volume d'eau purgée, les méthodes de prélèvement et les solvants de lavage
utilisés.
La zone non saturée est la portion du sous-sol se trouvant au-dessus de la ligne de saturation.
Cette portion du sol se compose des phases solide, liquide et gazeuse. La phase liquide se
trouve dans des conditions de pression négative et ne peut donc pas être échantillonnée par des
instruments de surveillance traditionnels (puits d'observation). Il existe cependant des
méthodes d'échantillonnage pour prélever l'eau et les gaz dans la zone non saturée. Ces
méthodes sont souvent plus compliquées et plus coûteuses que les techniques d'échantillonnage
dans la zone saturée.
Les paragraphes qui suivent présentent les techniques les plus utilisées pour l'échantillonnage
de l'eau interstitielle et des gaz dans la zone non saturée.
Page 76 de 89 CAHIER 3
Figure 12 - Schéma d’un lysimètre
CAHIER 3 Page 77 de 89
Avant l'installation d'un lysimètre, il est recommandé de vérifier l'étanchéité de celui-ci.
Le trou dans lequel est installé le lysimètre doit être de diamètre minimal afin de
permettre au sol avoisinant de bien se refermer autour de la coupole. Un bouchon de
bentonite près de la surface minimise l'infiltration des eaux de surface. Le bon
fonctionnement de ce dispositif dépend de sa capacité à maintenir le vide. Le volume
d'eau récupérable est petit, ce qui limite le nombre d'analyses réalisables. Le choix des
paramètres à analyser doit être judicieux. Le colmatage de la coupole de céramique par
les colloïdes peut être contrôlé efficacement par la mise en place d'une enveloppe de
poudre de silice autour de celle-ci.
L'échantillonnage de la phase gazeuse comprise dans la zone non saturée peut servir
d'indicateur de contamination des eaux souterraines et des sols. De cette façon, la mise
en place de puits d'observation et la localisation des points d'échantillonnage des sols
peut être optimisée. La détection de gaz à l'aide de senseurs conçus à cette fin peut
permettre la mise en place de mesures de décontamination préventives. Ces méthodes
ont des applications particulièrement intéressantes pour la détection de composés
organiques volatils originant de fuites de réservoirs souterrains. Seuls les composés
volatils se prêtent à ce genre d'analyse; les plus courants sont le benzène, le toluène, le
xylène, l'éthylbenzène, le trichloroéthylène, le chloroforme, le tétrachloroéthylène et les
trichloroéthanes.
La façon la plus efficace d'échantillonner ces gaz consiste à installer un puits de biogaz
et à prélever l'échantillon à l'aide de tubes contenant une substance adsorbante ou d'un
sac extensible. Les détails d'installation d'un puits de biogaz sont présentés à la Figure 13
- Construction typique d’un puits d’échantillonnage de biogaz. La construction est très
semblable à celle d'un puits d'observation à l'exception de la crépine qui est positionnée
au-dessus de la nappe d'eau et du bec d'échantillonnage hermétiquement attaché au
couvercle de PVC. Les gaz accumulés dans le puits de biogaz sont prélevés à l'aide d'une
pompe manuelle.
Page 78 de 89 CAHIER 3
Figure 13 - Construction typique d’un puits d’échantillonnage de biogaz
CAHIER 3 Page 79 de 89
Les deux principaux types de tubes contenant une substance adsorbante sont les tubes de
charbon activé et les tubes « Drager ». Les tubes de charbon activé retiennent les
composés organiques et sont apportés au laboratoire pour désorption et analyse. Les
tubes « Drager » permettent une évaluation semi-quantitative sur place des
concentrations en gaz. À mesure que le gaz circule à travers le tube, la substance
adsorbante se décolore. La longueur décolorée sur la colonne indique la concentration du
composé. Le gaz circule dans le tube à l'aide d'une pompe manuelle. Les tubes
« Drager » sont disponibles pour une grande variété de composés organiques, ainsi que
pour les gaz tels que le dioxyde de carbone, le sulfure d'hydrogène et le méthane qui sont
d'intérêt dans les secteurs avoisinants les lieux d'enfouissement sanitaire. Ces tubes sont
disponibles sur le marché pour plusieurs autres composés et pour plusieurs gammes de
concentrations.
8. CONTRÔLE DE QUALITÉ
Page 80 de 89 CAHIER 3
L'interprétation des résultats doit donc se faire avec réserve. Ceux-ci devraient être
interprétés en fonction de la potabilité de l'eau. Les recommandations suivantes sont
suggérées :
- obtenir toutes les informations concernant la construction du puits (profondeur, type
de pompe, unité de traitement), le type de tuyauterie et les sources de contamination
potentielles autour du puits ;
- en l'absence d'unité de traitement, l'eau peut être échantillonnée au robinet. S'il y a
une unité de traitement (filtre, adoucisseur d'eau, système d'osmose-inverse),
l'échantillonnage doit s'effectuer à l'entrée de l'unité de traitement;
- comme pour l'échantillonnage de puits d'observation, le puits d'eau potable doit être
vidangé avant de procéder à l'échantillonnage. Ceci peut être accompli en laissant
couler le robinet jusqu'à ce que les propriétés physico-chimiques de l'eau se soient
stabilisées. Dans les cas où le puits est couramment utilisé, cette période de
stabilisation est de 5 à 10 minutes. Comme ce temps de stabilisation peut varier
considérablement d'un puits à l'autre selon le diamètre et la profondeur du puits, il
est plus prudent de mesurer des paramètres indicateurs telles la conductivité et la
température avant d'échantillonner;
- le choix des contenants, des agents de préservation et des volumes requis se fait
selon le Tableau 16 - Conservation des échantillons d’eaux souterraines, de surface
et potables;
- pour l'échantillonnage de composés volatils, il faut laisser couler l'eau
tranquillement dans les contenants et pencher légèrement les bouteilles afin de
minimiser l'agitation. L'échantillon doit être prélevé une fois les paramètres
indicateurs stabilisés.
Les liquides non miscibles sont des fluides qui ne se mélangent pas ensemble. Selon leur
densité par rapport à l'eau, les liquides légers flotteront à la surface de la nappe alors que les
liquides denses traverseront la nappe d'eau jusqu'à ce qu'ils atteignent une barrière
imperméable. L'échantillonnage des liquides non miscibles devrait se faire avant la purge des
puits car le contraire pourrait entraîner un mélange des fluides.
L'épaisseur de produits pétroliers dans un puits d'observation peut être estimée à l'aide d'un
tube à clapet transparent, d'un ruban enduit d'un composé indicateur et d'une sonde à interface.
Cette dernière, très semblable à une sonde à niveau d'eau, change de sonorité lorsqu'elle passe
de la couche flottante à la nappe d'eau sous-jacente.
CAHIER 3 Page 81 de 89
L'épaisseur mesurée dans le puits excède toujours l'épaisseur réelle de liquide non miscible
dans la formation aquifère31,32,33. Il n'existe pas de relation simple pour relier l'épaisseur de
liquides non miscibles mesurée dans le puits à l'épaisseur réelle de liquides non miscibles dans
la formation aquifère34,35. Par contre, l'épaisseur de liquides non miscibles légers dans la
formation aquifère peut être reliée de façon approximative par l'équation de CONCAWE36 :
h » H (reau - rLNML)
rLNML
où
h = épaisseur moyenne du liquide non miscible léger dans l'aquifère près du puits
H = épaisseur de liquide non miscible léger mesurée dans le puits
reau = masse volumique de l'eau
rLNML = masse volumique du liquide non miscible léger
Parmi cette catégorie de contaminants, se trouve toute une gamme de produits pétroliers,
notamment la gazoline, le diesel, les huiles et les goudrons. La contamination du sol et
de l'eau souterraine par ces liquides provient habituellement de réservoirs souterrains
contenant des produits pétroliers. Ces produits sont relativement faciles à repérer et à
échantillonner puisque leur migration en phase non miscible se limite au toit supérieur
de la nappe d'eau.
Les deux systèmes utilisés pour prélever un échantillon de la phase flottante dans un
puits sont les tubes à clapet et les pompes manuelles à clapet. Idéalement, on doit avoir
recours à des systèmes dédiés puisque la décontamination sur place des instruments
d'échantillonnage est pratiquement impossible. Il ne faut pas réutiliser le même
équipement pour échantillonner la phase aqueuse.
Les liquides non miscibles denses incluent les solvants organiques chlorés dont le
trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène, les trichloroéthanes et le dichlorométhane ou
un mélange de produits pétroliers tels que les créosotes et les goudrons, les biphényles
polychlorés (BPC) et certains pesticides.
Page 82 de 89 CAHIER 3
Lorsque ceux-ci sont accidentellement introduits dans le sous-sol, ils migrent
verticalement à travers la nappe d'eau jusqu'à ce qu'ils rencontrent une barrière
imperméable. Ils deviennent extrêmement difficiles à retracer dans des milieux
géologiques complexes, en particulier dans les milieux fracturés.
11. CONCLUSION
Souhaitons que ce cahier puisse aider les utilisateurs, touchés de près ou de loin par la mise en
place d'un programme d'échantillonnage des eaux souterraines, à mieux orienter leurs travaux.
CAHIER 3 Page 83 de 89
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