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COMMUNE D’AUXONNE

Département de la Côte d’Or

SITE PATRIMONIAL REMARQUABLE


PLAN DE VALORISATION DE L’ARCHITECTURE ET DU
PATRIMOINE (P.V.A.P.)

Diagnostic

Chargés d’étude :
Agence Raphaneau Fonseca, architecture
Vu et annexé à la délibération
Cyril GINS, paysagiste du 5 avril 2022
Charlotte Blein - ArcheVive, Historienne -archéologue
DOMENE scop, BE Environnement
SOMMAIRE

1. Introduction p.3
2. Synthèse historique p.16
3. Analyse paysagère p.29
4. Analyses urbaine et architecturale p.49
5. Approche environnementale p.78
6. Annexes p.88

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1. INTRODUCTION

1.1 PRÉSENTATION DE LA COMMUNE

Située au centre de la région Bourgogne-Franche-Comté, la Commune d’Auxonne jouit d’une situation


privilégiée, aux portes du Jura et de la Haute-Saône. Une trentaine de kilomètres la sépare de Dijon, capitale
régionale, et Dole est situé à 15 minutes. Auxonne fait partie depuis le 1er janvier 2017, ainsi que 34 autres
communes, de la Communauté de Communes Auxonne - Pontailler Val-de-Saône.

Nichée entre la Saône à l’Ouest et la forêt des Cochères à l’Est, la commune bénéficie d’un cadre paysager
remarquable, empreint de multiples espaces naturels, agricoles et forestiers. Ce sont les ressources de cet
environnement qui ont permis le développement de la ville comme lieu de production et d’échanges (force
motrice de l’eau, voie navigable, maraîchage, bois de chauffage et bois d’œuvre,...).

La longue histoire de la ville et l’inscription des sociétés humaines sur ce territoire ont légué un patrimoine
particulièrement riche. En premier lieu, la fonction militaire a façonné le bourg et enrichi le patrimoine
auxonnais avec le château, l’Arsenal Vauban, les portes Comté et Royale, la tour de Belvoir. Au-delà des édifices
monumentaux, c’est l’ensemble du tissu urbain du bourg ainsi que les éléments paysagers d’accompagnement
qui forme un patrimoine de grande valeur.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’habitat s’est concentré dans le périmètre de la ville intramuros et dans les
hameaux agricoles répartis dans la plaine. L’excellente desserte dont bénéficie Auxonne, tant routière que
ferroviaire, assortie d’un foncier moins onéreux que dans l’agglomération dijonnaise, a fait de la commune
et de ses alentours des lieux de résidence attractifs. Néanmoins, cette attractivité a engendré un étalement
urbain et une consommation des terres agricoles, en dépit d’une vacance importante en centre-ville.
Effectivement, la commune comptait 7 919 habitants au dernier recensement de l’INSEE en 2013, répartis
sur 4065 hectares, mais depuis plusieurs années la tendance est à la décroissance, principalement due au
phénomène de périurbanisation.

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Ainsi, la commune d’Auxonne est engagée depuis septembre 2016 dans un projet de revitalisation de son
centre-ville. Avec des actions visant à améliorer de l’offre en logement (OPAH-RU), conforter le pôle de services
et de commerces du cœur historique, requalifier les espaces publics, renforcer la vocation touristique, ce
programme est étroitement lié à la mise en valeur du patrimoine architerctural et paysager d’Auxonne.

En matière d’urbanisme, la commune d’Auxonne est dotée d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) approuvé en
2006. Au cours de ces dix dernières années, il a été l’objet de plusieurs modifications et révisions simplifiées
dont la dernière date de décembre 2009.

Une partie de la commune est couverte par une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et
Paysager (ZPPAUP) qui vaux un classement comme Site Patrimonial Remarquable (SPR).

Avec la mise en œuvre d’un Plan de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (PVAP), document de
gestion actualisé, la future révision du PLU, l’élaboration de Périmètres Délimités des Abords (PDA), la
commune se dote d’outils opérationnels et réglementaires cohérents et adaptés pour une démarche globale
de redynamisation de son centre historique.

Port

Rue du
huitième
Chasseur

Pont de
France
Place
d’Arme

Gare
Rd point
de la
Poste

Revitalisation du centre bourg d’Auxonne | Etude pré-opérationnelle OPAH-RU | 3 janvier 2017 V/ Synthèse générale

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1.2 LES OBJECTIFS DE LA COLLECTIVITÉ
La commune d’Auxonne poursuit une politique continue de protection et de mise en valeur de son patrimoine
depuis de nombreuses années. Parmi les évènements ayant contribués à une prise de conscience précoce, il
faut citer le projet de démolition de l’arsenal en 1966 et une mobilisation portée à l’époque par Pierre Camp,
historien local, qui conduisit à sa protection au titre des Monuments Historiques en 1968. Un second projet
de construction de logements adossés à la Petite forge en 2004 réactiva cette vigilence citoyenne initiée par
Martine Speranza jusqu’à l’abandon du projet par le bailleur.

Les municipalités successives et différents acteurs locaux ont contribué à la valorisation du patrimoine
auxonnais :
- par le lancement d’une étude de ZPPAUP dès 1997 ;
- avec de nombreux travaux de restauration de bâtiments communaux (l’église en 2003-2004 : les toitures et
maçonneries du bas-côtés nord, l’ancien abbatoir aménagé en espace d’expositions, le kiosque à musique,
rénovation du jardin et pavement du parvis de la Porte de Comté, nettoyage des remparts et ouverture d’un
accès direct entre la ville et le port,...) ;
- par un plan pluriannuel de restauration et de valorisation du château défini en 2013 (restauration de
la brèche de la tour haute des Moulins, la rénovation de la toiture de la caserne Vauban, l’entretien des
remparts, aménagement d’un parcours de visite) ;
- avec l’établissement d’une convention tripartite en 2006 entre le Conseil Départemental de Côte-d’Or,
l’association Défis 21 et la Ville d’Auxonne, dans le cadre des actions « Chantiers d’Insertion par l’Activité
Economique ». Il a contribué à la restauration de nombreux éléments de l’architecture Auxonnaise comme
les remparts de la ville ;
- actuellement, avec le projet de requalification de la Grand Rue et du Boulevard Pasteur.

La municipalité a également engagée une politique de revitalisation de son centre-ville avec la mise en œuvre
d’une OPAH-RU puis avec le programme «Petites Villes de Demain» dont la ville a été lauréate fin 2020.
L’objectif est de conforter son rôle de centralité à travers les thématiques de rénovation de l’habitat et de
soutien au commerce et à l’artisanat, renforcer le maillage du territoire en lien avec la communauté de
communes.

La mise en œuvre d’un nouveau document de gestion pour accompagner la valorisation du SPR d’Auxonne
s’inscrit dans la nécessité d’adapter la ZPPAUP qui a montré un certain nombre de limites. Cette démarche se
veut partenariale entre la commune et les différents services de l’Etat mais aussi avec la population afin de
faciliter la compréhension des enjeux de protection du patrimoine architectural et paysager. La révision de
cette protection patrimoniale est l’occasion de promouvoir la qualité urbaine et paysagère de la commune
tout en prenant en compte les attentes de ses habitants.

L’étude menée dans le cadre du projet de revitalisation du centre-bourg a clairement identifié une inadéquation
entre l’offre de logement et la demande émanant des ménages. Un des enjeux du PVAP sera de mettre en
cohérence les exigences dues aux modes de vie contemporains liées à « l’habiter » (luminosité, performance
énergétique, espaces extérieurs…) et la préservation et valorisation du patrimoine.

Par ailleurs, cette étude doit prendre en compte l’ensemble des problématiques environnementales,
notamment améliorer la performance énergétique des constructions neuves et existantes.

Une visite de l’Inspecteur des Patrimoines a conduit à faire le choix de reconduire le périmètre existant, compte
tenu de sa cohérence urbaine et paysagère fixée par des limites naturelles (Saône et Brizotte), correspondant
à l’histoire de cette place forte militaire (glacis) et intégrant le patrimoine rural le plus remarquable (domaines
agricoles). Le maintien de secteurs de proche périphérie dans la servitude de protection et une réflexion
parallèle engagée sur le Périmètre Délimité des Abords (PDA) permettra d’assurer la qualité des entrées de
ville, accompagnant la mise en valeur du centre historique.

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2. LES PROTECTIONS EXISTANTES

2.1 LA ZPPAUP ET SON INCIDENCE


La ZPPAUP d’Auxonne a été élaborée entre le 5 février 1997, date de la délibération du conseil municipal
décidant la mise à l’étude, et le 20 juin 2006, date de l’arrêté instituant la servitude. Le document est constitué
d’un rapport de présentation, d’un règlement, de documents graphiques et d’annexes (iconographies, atlas
de la forme urbaine centrale).

Le rapport de présentation

Le rapport de présentation se compose de 8 pages rédigées et non illustrées (un cahier d’iconographies étant
renvoyé en annexe) et 4 plans anciens de référence figurant en propos liminaire.

Une notice historique est établie sur la base de notes de lectures de 4 ouvrages, faisant le lien entre les
principaux évènements connus de l’histoire d’Auxonne et les transformations de la ville. Une chronologie
succincte figure en annexe. Si cette approche historique est relativement complète, il y a peu de distance et
de questionnement vis-à-vis des sources utilisées.

Le second chapitre, qui concerne l’analyse de la forme urbaine et paysagère, est essentiellement tourné
vers la description sensible du paysage urbain et naturel puis vers l’analyse morpho-typologique du bâti du
centre-ville. Si ce travail permet de qualifier l’essentiel de la valeur patrimoniale d’Auxonne, il manque d’une
part d’une vision élargie à l’échelle communale et d’autre part, sur la ville centre, d’illustrations, de repérages
précis (bâtiments remarquable, typologies bâties, hiérarchie des espaces publics,...) et de descriptions
détaillées (volume, matériaux, éléments architecturaux telles que les souches de cheminées...) pour fonder
les objectifs, les choix de périmètre et les règles proposées. On notera notamment que la typologie des
fermes remarquables intégrées dans la ZPPAUP n’est pas analysée et l’atlas des formes urbaines forme un
document autonome, sans articulation avec le diagnostic et l’analyse urbaine.

Les deux chapitres suivants portent sur les objectifs et le périmètre de protection de la ZPPAUP.

Les objectifs distinguent 12 composantes patrimoniales : le tracé viaire et des fortifications / le vélum / les
alignements de façades / la typologie du bâti de centre-bourg / la typologie des façades / les fragments
d’architecture / les vestiges des fortifications / le quai et le barrage à aiguilles / le rapport ville dense-espace
maraîcher / l’espace du Vannois et de la Brizotte / les paysages de l’eau sur la Saône.

Le périmètre établi 4 secteurs :


A- la ville intra muros
B- les casernes
C- le secteur d’extension urbaine
D- les maisons de maître
et établissements maraîchers.

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Le tracé du périmètre pour la ville intra-muros s’appuie sur les principaux éléments construits ou paysager du
système de défense Vauban. La sélection des édifices intégrés au secteur D n’est pas explicitée et ne relève
pas systématiquement de la catégorie énoncée puisque qu’une chapelle et le réservoir sont concernés. Il
conduit à un pastillage sur une grande partie du territoire communal, fondé sur les limites cadastrales de la
parcelle du bâtiment à protéger.

Comme vue ci-dessus, si les thématiques et le périmètre apparaissent comme globalement pertinents, il
manque toutefois un diagnostic précis pour mieux analyser leurs différentes composantes et établir les
hiérarchies et les arbitrages ayant conduit à ces choix.

Le rapport de présentation se conclut par un cahier de recommandations architecturales, lui conférant un


caractère opposable. Il est conçu comme un guide d’application du règlement en détaillant les motivations et
les objectifs de chaque règle. Il se veut aider à l’interprétation de la règle lorsque nécessaire.

Le règlement

La première partie concerne l’articulation de la ZPPAUP avec les outils réglementaires que sont l’archéologie,
les Monuments Historiques, le PLU, sans détail pour les deux derniers.

La seconde partie intitulée «protection particulière» identifie une liste d’éléments à protéger, organisée par
catégorie de patrimoine, puis établit les règles générales de protection correspondantes.

Les éléments faisant partie des catégories suivantes sont simplement nommés : petits édifices publics / espaces
publics / dispositifs de fortification et bâtiments militaires / fragment d’architecture civile, enchainements
de façades, volumes et toitures / plantations arborées / ouvrages historiques de génie fluvial sur la Saône /
rivières et ruisseaux, trace de la petite Saône / Chemins et Sentiers.

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Les éléments faisant partie des catégories suivantes sont également localisés sur différents documents
graphiques : les bâtiments remarquables (indication du N° de parcelle et notés IN sur les planches îlots)/
enchaînements de façades, volumes et toitures (repéré sur les planches îlots) / jardins intérieurs d’îlots
(repéré sur les planches îlots). Les reculs non constructibles de 25m sont quant à eux localisées sur le plan PL
XIX. Pour chaque parcelle, une description de l’occupation du terrain ainsi que les effets de la servitude sont
détaillés dans un tableau spécifique intitulé «promenade de la Brizotte et du Vannois».

La structure du document est peu lisible dans la mesure où il n’y a pas de relation directe entre les éléments
à protéger et la règle correspondante. De même, le repérage de certains éléments à protéger renvoie à des
documents distincts, peu faciles d’utilisation (tableau, différents plans).

Certains éléments à protéger tels que «tous les fragments d’architecture civile» (escaliers, toitures à deux
plans inclinés de forte pente, grandes cheminées, entrées de caves débordant sur les trottoirs, porches,...)
ou «tous les passages, ruelles et venelles existants» ne sont pas assez ciblés pour constituer une mesure de
protection efficace.

Par ailleurs, et une confusion entre règle et recommandation est introduite pour la préservation des jardins,
dont le repérage n’est que partiel.

Dans le cadre du PVAP, il s’agira de mieux cibler et hiérarchiser les éléments remarquables en proposant,
pour les éléments retenus, une identification précise (numéro de parcelle, description, utilisation d’un seul
document graphique avec la légende officielle).

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Les chapitres suivants concernent le règlement de détail pour chaque secteur (A, B, C1, C2, C3, C4, D).
Le règlement est présenté sous la forme d’un tableau où chaque notion est identifiée de manière claire
(par exemple la «forme des toiture») et fait l’objet d’une règle générale, d’une règle d’exception («ne peut
être accordé qu’au vu d’études spécifiques détaillées qui justifient de déroger à la règle générale) et d’une
éventuelle précision sur ce qui est non autorisé.

Le secteur A fait l’objet d’une règle détaillée sur tous les points alors que les autres secteurs font de nombreux
renvois vers la règle du secteur A. Ces secteurs B, C1, C2, C3, C4, D introduisent la distinction entre bâtiments
anciens traditionnels et bâtiments contemporains (s’agit-il de constructions neuves?) mais renvoyant tout 2
au règles du secteur A.

RÈGLES Secteur A Secteur B Secteur C1 Secteur C2 Secteur C3 Secteur C4 Secteur D


INTERVENTIONS SUR LES FORMES DU TERRAIN NATUREL
1. Mises en forme du terrain naturel spécifique idem SA spécifique idem SA idem SA idem SA renvoi SA
IMPLANTATION ET VOLUMÉTRIE BÂTIE
2. Implantation et orientation des spécifique spécifique spécifique spécifique spécifique spécifique renvoi SA
différents corps de bâtiment
3. Hauteur constructible spécifique spécifique spécifique idem SB idem SB idem SB spécifique

4. Volumétrie et typologie bâtie spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA quasi renvoi SA renvoi SA
idem SA
MODES CONSTRUCTIFS, COMPOSANTS, MATIÈRES ET COULEURS
5. Mode de couverture en toiture spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA quasi renvoi SA renvoi SA
idem SA
6. Souches de cheminée, bouches spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
de ventilations en toiture
7. Façades spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
8. Ouvertures spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
9. Ouvertures au niveau de combles spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
1O. Menuiseries de portes et spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
fenêtres
11. Matériaux et tonalités des spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
menuiseries extérieures
12. Devantures commerciales spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
13. Critères complémentaires de spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
sauvegarde
TRAITEMENT DES ESPACES EXTÉRIEURS, AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE PUBLIC
14. Muret et murs de clôture, murs spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
de soutènement
15. Clôtures légères spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
16. Haies spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA
17. Sols spécifique renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA renvoi SA

On notera que l’adaptation de la règle en fonction des secteurs concerne pour l’essentiel les principes
d’implantation et de volumétrie bâtie. Si ces secteurs diffèrent du point de vue de la morphologie urbaine
et nécessitent bien des règles spécifiques sur cet aspect, la typologie des constructions diffère également
et aurait dû comporté des règles adaptées pour les modes constructifs, composants, matières et couleurs.
Ainsi, des typologies particulières telles que les villas du quartier neuf ou les immeubles d’après-guerre sont
soumis à des règles identiques au bâti historique du centre-bourg.

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L’atlas de la forme urbaine centrale d’Auxonne

Des prises de vues aériennes avaient permis d’établir une analyse des emprises bâties et des cœurs d’îlots
généralement non visibles depuis l’espace public. Le centre avait été découpé en 24 îlots.

Dans le cadre de l’élaboration du PVAP, des prises de vues actualisées ont été réalisées en mai 2019. Ceci
permet dans le cadre de ce cahier photographique de réaliser une analyse comparative avec le repérage des
évolutions du bâti (démolitions, constructions nouvelles).

L’analyse comparative révèle que les modifications ont été minimes, avec peu de nouvelles constructions
et quelques démolitions dommageables (par exemple dans l’îlot 11). L’analyse prospective s’est avérée
largement inopérante dans la mesure où des cœurs d’îlot devant être préservés ont été bâtis et des bâtiments
à conserver ont été démolis indifféremment de cette disposition de la ZPPAUP.

Vue 2019

Vue 2010

Atlas 2010, prospective ILOT 2 - ANALYSE COMPARATIVE

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Les altérations

On peut observer un certains nombres de travaux non conformes au règlement de la ZPPAUP. Ces derniers
peuvent avoir été réalisés antérieurement à 2006 ou sans demande d’autoristation d’urbanisme. Ils apportent
des indications sur les principales altérations que subit le patrimoine d’Auxonne et les enjeux de préservation.

Ces 2 façades de bâtiments situés en secteur A accumulent plusieurs transformations


non conformes :
- Les pierres de la chaîne d’angle apparentes : est non autorisé, le « détourage
irrégulier, dans le plan de la façade, en creux ou en relief, des pierres composant les
chaînes d’angles, bandeaux et corniches, encadrements des portes et fenêtres».
- L’enduit projeté : la texture des enduits est « lissée à la truelle, talochée, coupée ou
grattée à la truelle, brossée, grésée».
- Les menuiseries bois lasurées : les menuiseries extérieures doivent être en «bois
peint ou lazuré coloré donnant l’aspect du bois peint» et de «tonalité de valeur pastel
à choisir dans le nuancier d’Auxonne».
- La gaine de ventilation et la boîte aux lettres en saillie : sont non autorisées, les
«sorties de ventillation natuelle saillantes par rapport au plan de la façade» et «les
boites aux lettres et coffrets techniques venant en applique sur les murs de façade ou
de clôture».
- Les vitrages non divisés des fenêtres relève quant à eux d’une règle d’exception.
- 3 autres interventions posent question mais ne sont pas encadrées par la ZPPAUP, les
stores au niveau des fenêtres, les appuis de fenêtre en béton et le dessin de la porte.

Ci-dessus les menuiseries ne sont pas adaptées (couleurs ou lazures non


autorisées), le métal peint est en revanche permis.
A droite, le dessin de la porte, bien que non règlementé par la ZPPAUP, n’est
pas en cohérence avec le type d’encadrement mouluré.
Ci-dessous, les portes de garage sectionnelles ou basculantes ne sont pas
interdites par la ZPPAUP mais pourtant peut qualitatives. Les volets roulant
quant à eux ne sont pas autorisés de même que ce type de rive.

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Ces 3 exemples illustrent certains détails architecturaux non règlementé par la ZPPAUP qui ont des incidences dommageables
sur la mise en valeur du patrimoine : la multiplication des réseaux autour d’un élément d’architecture d’intérêt (la niche à
statue), la transformation d’un ancien commerce en logement dont la devanture de mauvaise qualité ne déroge pas à la règle
(à l’excpetion du volet roulant), les portails de clôture ne sont pas règlementés.

Cette démolition d’une annexe n’était pas permise pas la règle Bien que non visible depuis l’espace publique, ce type
de protection particulière, mais commne vue précédemment les de couverture n’est pas autorisé. Un volet sur la gestion
outils d’application sont peu lisibles (multiples plans, règle et liste des équipements de production d’énergie renouvelable
d’éléments non associées). apparaît comme nécessaire.

La question des implantations et des volumétries est largement détaillée dans le règlement. Les renvois à la règle du secteur
A sont trop toutefois trop systématiques pour intégrer des typologies particulières en secteur périurbain telle que cette
architecture Moderne (photo de droite).

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L’intégration de fermes remarquables peut avoir un intérêt pour la préservation des bâtiments historiques mais également des
abords avec une portée limitée puisque les périmètres ne concernent que la parcelle (ici, la clôture et la stabulation ne sont pas
dans le périmètre).

Un certain nombre d’aménagements urbain et de traitement des limites de l’espace publics ne sont pas conformes au règlement
en secteur A (pavés ciment, haie de thuyas).

En conclusion

Le diagnostic manque de précision et doit traiter un plus grand nombre de thèmes (mise en perspective
historique, paysage à une échelle plus large, détail et matériaux architecturaux, inventaire,...) pour fonder
toutes les dispositions du document de gestion. Par ailleurs, le document doit être plus pédagogique
(réécriture, illustrations).

Si le choix du périmètre et des objectifs de préservation et de mise en valeur apparaît comme pertinent,
les justifications devront être plus étayées.

La structure du règlement est globalement lisible pour ce qui est de la règle de détail par secteur. Pour le
PVAP, il faudra toutefois revoir la question de l’adaptation pour chaque secteur, sans renvoi systématique
au secteur A ainsi que certains aspects non règlementés (portails, réseaux,...). Les protections particulières
sont à reprendre avec la simplification des documents graphiques et l’utilisation d’un inventaire précis.

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2.2 LES MONUMENTS HISTORIQUES

Eglise Notre-Dame - classé MH par arrêté du 24 décembre 1907


Protection : ensemble bâti

Porte Royale dite aussi Tour du Cygne - classé MH par arrêté du 28 mars 1939
Protection : porte proprement dite avec son passage intérieur et les parties attenantes des anciennes fortifications ; façades et toitures
du bâtiment central et les deux pavillons accolés du côté de la ville y compris les deux escaliers latéraux ; remparts jusque et y compris
la tour ronde à la suite.

Porte Comté - inscrit MH par arrêté du 7 décembre 1925


Protection : ensemble bâti

Maison 6 rue du Bourg - inscrit MH par arrêté du 10 mars 1934


Proctection : Façade, y compris la Vierge de Pitié placée dans la niche

Maison en pans de bois et briques - inscrit MH par arrêté du 6 mars 1950


Proctection : Façades et toitures

Hôtel Jean de la Croix - inscrit MH par arrêté du 20 mai 1988


Protection : ensemble bâti

Halles - inscrit MH par arrêté du 7 décembre 1925


Protection : ensemble bâti

Château - inscrit MH arrêté du 5 juillet 1926


Protection : Tours, courtines, bâtiment de la porterie

Arsenal - inscrit MH par arrêté du 8 mars 1968


Protection : Ensemble des bâtiments constituant l’ancien arsenal et le sol de la cour

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2.3 LE SITE INSCRIT
(Sources fiche DREAL n°58) Site inscrit au titre de la loi de 1930, par arrêté du 5 août 1968. Libellé : «Site
urbain d’Auxonne», il s’étend sur une surface de 71 ha.
Qualification du site : Site urbain
Caractéristiques intrinsèques : ensemble urbain, ouvrages militaires

Intérêt patrimonial au titre de la loi du 2 mai 1930 :


Site d’intérêt pittoresque et historique régional

Caractéristiques du site :
Le site urbain d’Auxonne est indissociable de sa vocation militaire, liée historiquement à sa situation en
bord de Saône à la frontière de la Bourgogne et la Franche-Comté.
Une grande partie des bastions et courtines des fortifications remaniées au 17ème siècle ont été
conservées.
A l’est de la ville, la forteresse, construite sous Louis XI, au moment de l’annexion de la Bourgogne par la
France, a été modifiée, en fonction des évolutions de l’artillerie, de 1480 jusqu’en 1870.
L’arsenal d’artillerie aménagé par Vauban en 1690 occupait tout le nord de la ville. Ses bâtiments abritent
aujourd’hui les halles et le lycée.
Le coeur de ville, dont le tissu urbain très dense est caractéristique des anciennes villes fortifiées, s’organise
autour de deux espaces publics : la rue principale, axe animé et commerçant dont le tracé est en prolongement
du pont sur la Saône qui donne accès à la ville, et la place d’Armes qui accueille l’église et l’hôtel de ville.
La ville d’Auxonne abrite un patrimoine bâti très important de maisons anciennes dont des nombreuses
maisons avec des cours intérieures à galeries et escaliers.

Son environnement :
La ville s’est développée autour et même à l’intérieur de l’ancienne enceinte fortifiée, avec notamment un
linéaire d’immeuble construit en front de Saône.
Les limites de l’ancienne enceinte sont en de nombreux endroits très difficilement perceptibles

Son évolution :
Bien que la façade urbaine sur la Saône ait perdu de ses
qualités paysagères, la ville ancienne d’Auxonne a conservé,
outre son patrimoine militaire remarquable et un patrimoine
architectural et urbain de très grande qualité.

Evaluation règlementaire :
L’intérêt patrimonial historique, urbain et architectural
remarquable de la ville ancienne et la qualité paysagère de
son site et des ses abords a justifié la mise en oeuvre d’une
ZPPAUP qui a été créée le 20 juin 2006.Ce sont les prescriptions
de la ZPPAUP qui s’appliquent désormais sur le site inscrit
dont les effets sont réglementairement suspendus.

Recommandations de gestion :
Rives de Saône : Préservation stricte des secteurs boisés et
agricoles en bordure de Saône qui constituent des limites
franches et qualitatives au nord et au sud de la ville ancienne.
Espace urbain : Préservation et réhabilitation des
constructions anciennes, en veillant à la conservation
des détails architecturaux : devantures commerciales,
modénatures, portes anciennes, ferronneries, galeries et
escaliers intérieurs…
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2. SYNTHÈSE HISTORIQUE

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2.1 MISE EN PERSPECTIVE
DE L’ÉVOLUTUTION HISTORIQUE D’AUXONNE

Le profil actuel de la ville, avec des vestiges encore visibles de ses différentes murailles, révèle l’importance
militaire et les enjeux de défenses que représente Auxonne pour la couronne française et le duché de Bour-
gogne dès l’époque médiévale. Place forte située à la frontière avec le comté de Bourgogne et le Saint-Empire
romain germanique, ces enjeux défensifs ont guidé son développement jusqu’au XIXe s. Tout au long de ces
siècles, la ville a dû fournir un effort militaire souvent démesuré.

De fait, l’histoire et l’évolution urbaine d’Auxonne ont été fortement conditionnées par des caractéristiques
propres à sa situation géographique et à la nature de son terrain.

Auxonne est en effet installée en bordure de Saône et elle est par ailleurs entourée de marécage, ce qui lui
confère notamment une position défensive naturelle avantageuse pour l’installation d’une place forte. Or,
cette position revêt une signification particulière lorsqu’on sait que depuis l’âge du Fer au moins, l’établisse-
ment se situe sur une zone frontalière, matérialisée par la Saône, entre des peuples gaulois d’abord, entre
des principautés ensuite, puis pour finir entre le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique.

Si la Saône marque une frontière durant de longs siècles, elle constitue aussi un axe de circulation important,
bien que le caractère navigable d’une rivière soit changeant selon les périodes de l’année et les époques,
cela en raison de facteurs climatiques, mais aussi culturels (aménagement, entretien)1. Depuis des époques
reculées, la Saône est par ailleurs traversée par un gué au niveau d’Auxonne. Par conséquent, Auxonne se
trouve situé au croisement de voies de communication relativement importantes, qui vont encourager le
développement d’une activité commerciale significative au sein de l’établissement.

Finalement, le développement d’Auxonne s’agence autour de deux fonctions principales contradictoires  :
l’activité militaire et le commerce. La place principale progressivement accordée à la première oriente de
façon décisive l’histoire de la ville et grève considérablement l’essor de la seconde.

1 Pasquini et al. 2016, §14

Dessin d’Auxonne - BNF - Département des éstampes et de la photographie - VA-21(1) AUXONNE H 116879.
In : Speranza 2008.

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2.2 PRÉHISTOIRE — NÉOLITHIQUE
Les éléments dont nous disposons concernant l’occupation du territoire de la commune d’Auxonne
pendant le Néolithique sont extrêmement légers. Ils se résument essentiellement à la découverte d’objets
divers dans la Saône (hache ou marteau en pierre)1 et à la présence d’un site archéologique situé près du
lieu-dit de la Coignée2, au nord-est de l’agglomération actuelle. En l’état de ces données, il est difficile de
caractériser l’installation humaine sur ce territoire et d’en comprendre l’organisation. Le seul élément que
nous pouvons affirmer est que, selon un phénomène habituel, la proximité de l’eau a été privilégiée pour
l’installation.

1 Camp 1961, p. 14
2 Données fournies par les Services Régionaux de l’Archéologie

Néolithique
Age du Fer
Antiques

Localisation des sites néolithiques (violet), protohistoriques (bleu) et antiques


(verts) connus sur la commune.

2.3 PROTOHISTOIRE — AGE DU BRONZE ET AGE DU FER


Contexte

C’est durant la protohistoire, essentiellement à l’âge du Fer, que le territoire de la Côte-d’Or s’organise
progressivement entre différents peuples gaulois, organisation dont les traces perdurent jusqu’au Moyen
Âge au moins. De façon générale, on peut considérer que la Saône marquait alors la frontière entre les
Éduens et les Séquanes, mais son contrôle a fait l’objet de rivalités entre les deux peuples. Le territoire des
Éduens s’étendait au nord et à l’ouest de la Saône, tandis que celui des Séquanes — auquel appartenait
Auxonne — au sud et à l’est de la rivière. Durant la deuxième partie de l’âge du Fer, la capitale des Séquanes
est Besançon.
A cette époque (second âge du Fer : Ve-Ier s. av. J.-C.), les sites d’habitat se diversifient, les lieux de cultes sont
plus fréquents, tandis qu’à partir du milieu du IIe s. av. J.-C. on assiste à une multiplication des établissements
ruraux et au développement des agglomérations (habitats groupés plus ou moins importants)3.

3 Provost 2009, p. 143-148
SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 18
Auxonne à l’âge du Bronze et au premier âge du Fer

Pour ces époques, à l’image de ce qui se dessine généralement sur l’ensemble de la Côte d’Or, les
lieux d’installation humaine semblent absents du territoire d’Auxonne. Toutefois, cela ne signifie en rien que
ce territoire n’était pas occupé : les nombreux éléments mobiliers datés de cette époque et découverts dans
la Saône suggèrent en effet le contraire et laissent fortement penser que le gué situé au niveau d’Auxonne
était alors déjà pratiqué4.

Auxonne au second âge du Fer

Durant cette période, selon le mouvement commun à l’ensemble de la région décrit précédemment,
le territoire d’Auxonne est occupé par un établissement rural au moins, situé vers le lieu-dit Les Mares
Brulées, tandis que l’agglomération semble commencer à se développer vers la fin du IIe s. av. J.-C.5. Les objets
découverts dans la Saône sont également nombreux.

2.4 ANTIQUITÉ
Contexte

Les Séquanes sont un des premiers peuples gaulois à tomber sous le joug de Rome. Ils sont soumis
au pouvoir romain dès 58 av. J.-C., c’est-à-dire dès le début de la guerre des Gaules de Jules César qui,
malgré une forte résistance gauloise, se solde par la victoire de ce dernier en 52 av. J.-C., à Alésia. La création
de la province de Belgique, à laquelle sont intégrés les Séquanes — et par la même occasion le territoire
d’Auxonne —, intervient plusieurs décennies après, à la fin du Ier s. av. J.-C. et, à cette même occasion, les
Séquanes sont regroupés au sein d’une seule et même cité dont le territoire correspond à celui du peuple
avant la conquête. Le chef-lieu de la cité des Séquanes est Besançon. Avec la conquête de la rive droite du
Rhin par Rome à la fin du Ier s. ap. J.-C., l’organisation administrative et territoriale du nord-est de la Gaule est
remaniée. Dès lors, la cité des Séquanes se voit intégrée à la province de Germanie supérieure créée en 846.
Avec la nouvelle division de l’Empire sous l’empereur Dioclétien (284-305 ap. J.-C.), la cité des Séquanes est
intégrée à la province de Grande Séquanie, dont elle est le centre.

De façon générale, les deux premiers siècles de l’Empire romain (Ier-IIe s. ap. J.-C.) sont perçus comme une
période relativement calme et prospère. On constate en effet sur l’ensemble de la Côte d’Or que les habitats
groupés qui émergent à la fin de l’âge du Fer (à partir du milieu du IIe s.) connaissent un développement
dynamique une fois la conquête romaine établie7. Par opposition, le IIIe  s. marque alors une rupture et
l’émergence d’une période troublée (difficultés économiques, instabilité du pouvoir central, invasions
germaniques, etc.) pendant laquelle les structures impériales sont mises à mal en profondeur et de façon
définitive.

Au IVe s., la région est envahie par le peuple germanique des Amaves, puis tombe sous la domination des
Burgondes durant la deuxième moitié du Ve s.

4 Camp 1961, p. 14
5 Provost 2009, p. 149
6 David et al., p. 8-10
7 Provost 2009, p. 148

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 19


Auxonne durant l’antiquité

Les données dont nous disposons concernant l’occupation humaine du territoire constituent
essentiellement des découvertes fortuites qu’il est difficile d’interpréter relativement à la nature, à
l’organisation et à l’étendue de l’établissement. Toutefois, les découvertes réalisées datées du Ier s. av. J.-C.
à la fin de l’Antiquité (vestiges de construction, tracé de plusieurs rues parallèles à la Saône et objets divers
en différents endroits de l’agglomération8) paraissent avoir été relativement nombreuses. Ces découvertes
laissent ainsi présager l’existence d’une petite agglomération à l’emplacement d’Auxonne dès le Ier s. av. J.-C.
Selon un schéma classique, cette agglomération fonctionnait avec des installations rurales (fermes a priori)
dont on a retrouvé la trace en différents endroits du territoire auxonnais.

Ce petit bourg était situé au croisement de deux routes dont des vestiges ont été repérés en différents
endroits : la voie romaine qui reliait Lyon à Langres et qui longe la rive gauche de la Saône entre Chalon et
Pontailler et qui constituait un chemin de moindre coût quand la Saône n’était pas navigable9, et, peut-être
plus secondaire, la route qui s’étendait entre Dijon et Dole. Il faut ajouter à cela la Saône, voie navigable
plusieurs mois par ans, qui permettait d’acheminer des marchandises jusqu’à Lyon et sur le tracé de laquelle
Auxonne constituait probablement un point de rupture de charge pour les navires commerciaux10. Ces
différentes routes, dont le tracé s’est dans l’ensemble maintenu à travers les siècles, étaient d’importance
secondaire. Il n’en demeure pas moins qu’elles ont joué un rôle déterminant dans le dynamisme commercial
de l’établissement.

Enfin, notons que c’est certainement à cette époque que commence à se structurer l’établissement.

Vestiges et organisation urbaine11

Le bourg
• L’agglomération ancienne : elle s’étendait entre la Saône à
l’ouest et la partie sud de la place d’Armes à l’est où a été
découverte une nécropole romaine. Plusieurs portions
de rues, larges de 2 à 4  m., ont été découvertes dans
la ville (par exemple dans la rue de Halles) tandis que
la partie haute du bourg a livré de nombreux vestiges
de constructions antiques faites de mortier (chaux,
briques pilées et pailles) et bois. Il faut ajouter à cela de
nombreuses découvertes fortuites en différents endroits
du bourg (rue des Halles, rue Carnot, rue Guébriant, place
aux Armes, place des Casernes, rue Jurain, rue Davot) qui
attestent de l’occupation ancienne de la ville.
• La voie romaine (tracé de Lyon à Langres)  : elle passait
par la place d’Armes (longée par la nécropole) et la rue
Carnot. Elle arrivait du sud en passant par le lieu-dit
les Trois Maisons, en face de la Mare des Cloches et se
poursuivait au nord d’Auxonne dans l’axe du Vieux Chemin Localisation des vestiges antiques découverts
au sein de l’agglomération.
des Flammerans puis de la D20.
• Le port : à cette époque, il semblerait que le port se soit
situé en aval du gué visible sur le plan d’Auxonne de 1719.
Il est suggéré en cet endroit par la découverte qui y a été
faite de mobilier et de nombreuses amphores.
8 Camp 1961, p. 15-16 et Provost 2009, p. 36-38
9 Provost 2009, p. 36 ; Pasquini et al. 2016, §22
10 Pasquini et al., § 22
11 Camp 1961, p. 15-18 et Provost 2009, p. 36-38. Certaines données proviennent par ailleurs des Services Régionaux de l’Archéo-
logie

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 20


Hors du bourg
• Pré de rente du Clos-Minot : présence des vestiges d’un aqueduc ou de thermes, avec notamment une
double voûte en briques.
• Croix des Sarazins  : découverte d’objets mobiliers divers du IIe  s. ap. J.-C., ainsi que de vestiges de
constructions.
• Bois des Maillis : présence de mobilier du Bas-Empire (IIIe-Ve s. ap. J.-C.).
• Champ de la Pierre  : présence des vestiges d’une villa d’époque impériale, dont l’occupation aurait
perduré à l’époque médiévale.
• Creux de Loiseau : des vestiges de construction gallo-romaine y ont été identifiés.

2.5 MOYEN-ÂGE – LE HAUT MOYEN-ÂGE (Ve-IXe)

Contexte

Après la chute de l’Empire romain et une fois le royaume des Burgondes disparu, le territoire des
Séquanes est intégré au royaume des Franc vers 533. Commence alors le jeu de partage et de succession
complexe qui caractérise les époques mérovingienne et carolingienne, auquel s’ajoute le chaos créé par les
invasions normandes et hongroises. En 834, à la suite du traité de Verdun, le territoire d’Auxonne fait partie
du lot de Lothaire ; il semble malgré tout échapper à toute suzeraineté et se constituer en alleu. Il est par la
suite intégré, au IXe s., au monastère de Saint-Vivant en Vergy12.

Durant le haut Moyen Âge, Auxonne appartient alors au Pagus Amavorum, dont le chef-lieu est Dole. Elle
appartient par ailleurs au diocèse de Besançon, dont le territoire correspondrait à celui de la cité antique des
Séquanes.

Auxonne durant le haut Moyen Âge

Nous ne savons que peu de choses sur l’établissement du haut Moyen Âge, car peu de vestiges ont pu
être repérés. Au regard de la permanence de l’occupation entre l’Antiquité et le Moyen Âge central — certes
légère — qui se dessine en certains endroits de la ville (l’occupation de la partie haute du bourg, le tracé de
la rue Carnot qui correspondrait au tracé de la route romaine) et au regard de la découverte de quelques
indices par ailleurs, nous pouvons toutefois supposer qu’Auxonne a continué à être occupée durant cette
période troublée.

Vestiges et organisation urbaine13

• Église : des traces de vestiges bâtis datés de cette époque semblent avoir été identifiées sous l’église.
• Partie sud de la ville : des traces d’occupation apparaissent peut-être dans la partie sud de la ville.
• Champ de la Pierre  : le site, occupé durant l’Antiquité gallo-romaine, présente également des traces
d’occupation médiévales.

12 Camp 1969, p. 9-10
13 Provost 2009, p. 36-38

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 21


2.6 MOYEN-ÂGE – MOYEN-ÂGE CENTRAL (IXe-XIIIe S.) ET BAS MOYEN-
ÂGE (XIVe-XVe S.)
Contexte

Auxonne est inféodée à l’une des branches cadettes des comtes de Bourgogne, probablement celle des comtes
de Vienne et de Mâcon14 avant le milieu du XIIe s. par les prieurs de Saint-Vivants. En 1237, elle est annexée
au duché de Bourgogne, puis passe à la couronne française en 1477, avec ce dernier. Dès lors qu’Auxonne est
annexée au duché de Bourgogne, elle devient ville frontalière et tête de pont entre le territoire du Comté de
Bourgogne et celui du Duché de Bourgogne. En 1493, cette position va alors prendre un sens tout particulier
qui va fortement orienter le destin de la ville. Cette date est en effet celle du traité de Senlis, qui règle la
succession de Charles le Téméraire entre le royaume de France et la maison des Habsbourg et fait d’Auxonne
une ville frontière entre ces puissances dont la rivalité marque avec force l’histoire les siècles à venir.

Auxonne durant la Moyen Âge central et le bas Moyen Âge

Le nom d’Auxonne apparaît pour la première fois dans deux actes du XIIe s. D’après ces documents, au XIIe s.,
Auxonne est une bourgade qui a « quelques importances » (il y a par exemple un prévôt) et un puissant baron
y est installé15 : Étienne II d’Auxonne — qui n’est autre qu’Étienne III de Bourgogne, descendant de la branche
cadette des comtes de Bourgogne. Durant le Moyen Âge central, la ville a ainsi prospéré et cet enrichissement
est certainement directement lié à l’inféodation aux comtes de Bourgogne durant la première moitié du
XIIe s. et à sa situation stratégique. À la suite de l’inféodation, les seigneurs auraient fondé une « ville neuve »
à l’emplacement d’Auxonne16. Aucun texte ne nous permet d’affirmer cet événement et, si fondation d’une
« ville neuve » il y a eu, celle-ci ne s’est pas faite ex nihilo, mais plutôt à l’emplacement d’un bourg dont
l’occupation s’étendait déjà sur plusieurs siècles, comme nous l’avons vu.

Quoi qu’il en soit de la réalité de cette fondation, les éléments dont nous disposons concernant le bourg en
lui-même pour le Moyen Âge marque en tout cas l’installation d’un pouvoir fort dans la ville, qui se saisit de
l’opportunité de développer cette dernière : la partie sud de la ville — peu ou pas habitée jusque-là — est
investit d’un premier château au XIIe s., qui se situait à l’emplacement de l’hôpital moderne et qui, dès le
XIIIe s., accueille l’atelier monétaire de la ville17. Au XIIe s., on élève par ailleurs une église romane dont il
demeure quelques traces au niveau du transept méridional visible aujourd’hui18, la ville est fortifiée19 et, au
XIIIe s., elle est dotée d’un pont dont l’histoire n’est que destruction et reconstruction20. Le mur d’enceinte
de cette époque était alors constitué de buttes de terres surmontées d’une palissade et ceinturé de fossés
doublés par les marécages ; il est remplacé par une véritable muraille durant la première moitié du XIVe s.,
qui ne cessera d’être restaurée et renforcé jusqu’à la fin du XVIIe s. et la construction des bastions21.

Cette période est par ailleurs synonyme de prospérité pour Auxonne : l’activité commerciale y perdure et
s’y développe. Au XIIIe s., une communauté de marchands juifs y est installée et, durant les XIVe et XVe s.,
ce sont des marchands lombards, d’Astri principalement, qui apparaissent dans les sources22. Les incendies
de la première moitié du XVe  s. qui ravagent la ville n’empêchent pas le commerce de s’épanouir et
Auxonne s’enrichit considérablement durant la deuxième moitié de ce siècle : le commerce connaît un réel
fleurissement, tandis que la population s’accroît.
Notons par ailleurs qu’en 1306/1307, la ville acquiert une partie de la forêt des Crochères, ce qui constitue
14 Camp 1969, p. 10
15 Camp 1961, 21-22
16 Camp 1969, p. 10
17 Camp 1961, p. 22 ; Camp 1969, 92
18 Camp 1969, p. 61-70
19 Sperenza 2008, p. 111
20 Camp 1969, 110
21 Camp 1969, p. 83-86
22 Camp 1969, p. 11
SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 22
un apport considérable en matière première et en terrain exploitable23.

Édifices et éléments marquants de l’organisation urbaine24

• Le premier château d’Auxonne (attesté en 1170) et l’église romane sont élevés au XIIe s.
• La ville est dotée de fortifications dès le XIIe s. : buttes de terre et palissade.
• La ville est dotée d’un pont dès le XIIIe s.
• Les fortifications précédentes sont remplacées par une véritable muraille durant la première moitié du
XIVe s.
• Au XIVe s., l’hôpital de la ville et sa chapelle Saint-Anne se situent hors les murs de la ville, près du chemin
de Labergement.
• La maison des ducs de Bourgogne, c’est-à-dire l’Hôtel de Ville, constitue le lieu de résidence de ces
derniers lors de leur séjour dans la ville, et notamment celui de Marguerite de Bavière (1363-1424) qui
vient s’y réfugier pour fuir la peste.
• Au XIVe et XVe s. au moins, l’espace occupé par l’arsenal accueillait des halles qui abritaient des boutiques
et un grenier à sel.
• En 1419 et 1424, la ville est en grande partie ravagée par des incendies.
• En 1420, un riche marchand, Amiot Vyard, fonde un hôpital à l’emplacement de l’actuel Bar Longchamp
(angle de la rue du Bourg et de la rue Antoine Masson). Après l’incendie de 1424, l’édifice est utilisé un
temps comme maison commune avant de retrouver sa fonction initiale.
• Au XVe  s., le couvent des Clarisses, fondé en 1412 par sainte Colette, est installé à l’emplacement du
« premier » château d’Auxonne.
• Au Moyen Âge, les moulins d’Auxonne sont installés dans la Saône, en face du château.
23 Camp 1961, p. 41-42
24 Camp 1969 et Sperenza 2008

Carte postale d’Auxonne - le château. In : Speranza 1982

Localisation d’éléments de la ville médiévale

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 23


2.7 ÉPOQUE MODERNE (XVe-XVIIIe S.)

Contexte

Comme nous l’avons souligné précédemment, la toute fin du Moyen Âge et l’entrée dans l’époque moderne
marque un tournant radical dans l’histoire de la ville. Avec le traité de Senlis, Auxonne, ville frontière entre
le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique, devient une place stratégique de première
importance pour le royaume de France, ce qui décide du caractère fortement militaire de son destin. Auxonne
constitue en effet un point d’avancée en territoire ennemi dans une région chargée d’enjeux pour les deux
puissances  : la Bourgogne. Par conséquent, la couronne française est très attachée à la ville, en fait une
véritable place forte. Entre 1493 (traité de Senlis) et 1678 (traité de Nimègue25), Auxonne vit au rythme des
conflits qui opposent les principales dynasties européennes et qui agitent la vie du royaume, parmi lesquels
les Guerres d’Italie, la guerre de Trente Ans, la Fronde, les guerres contre l’Espagne, la Hollande, etc.

25 Lors du traité de Nimègue, le comté de Bourgogne est définitivement rattaché au royaume de France ; Auxonne perd sa posi-
tion frontalière

« Auxonne comme il étoit anvant qu’il fut fortifié » - BNF - Département des estampes et
de la photographie - VA-21(1) FOL AUXONNE H 116881
In Speranza 2008

Auxonne durant l’époque moderne

Tout au long de cette période, la vie d’Auxonne est ainsi orientée vers les efforts militaires — souvent
démesurés pour l’échelle de l’établissement — qu’elle doit fournir et, progressivement, ce phénomène en
vient à modifier son profil urbain et bâti ainsi que sa sociologie de façon durable.

C’est d’abord pour la défense qu’Auxonne est aménagée. Au regard de l’intérêt stratégique que représente
la ville pour lui, une fois celle-ci rattachée au royaume de France, Louis XI s’empresse d’y faire construire un
château qui, bien plus qu’un lieu de résidence seigneurial, constitue un véritable bastion de défense au sein
duquel notamment abriter une garnison. Au fil des siècles, l’édifice connut plusieurs transformations, une
caserne est entre autres ajoutée par Vauban dans son enceinte26.

26 Speranza 1987-1989 ; Speranza 2008, p. 128-129


SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 24
À maintes reprises, la fortification élevée pendant la
première moitié du XIVe s. est restaurée et renforcée pour
garantir une défense aussi efficace que possible à la ville.
Pour mentionner quelques exemples de ces aménagements,
citons la construction de la porte de Comté en 1503
par Louis  XII, le renforcement des tours médiévales du
Béchaux en 1518 et du Signe en 1525, tandis que plusieurs
ouvrages préfigurant les bastions ainsi qu’un ravelin pour
couvrir la sortie du château sont réalisés durant la guerre
de Trente Ans27. Malgré ces efforts, cette muraille conserve
des faiblesses impossibles à pallier. Peu de temps avant
le traité de Nimègue, en 1672, une nouvelle entreprise
de fortification est alors commandée par le Roi et, entre
1673 et 1679, les bastions encore visibles aujourd’hui sont Projet pour Auxonne du chevalier de Clerville, 1670. Re-
en grande partie élevés selon les plans de François de la cueil des Cinq cents de Colbert - BNF - Département des
manuscrits, vol. 124 fol. 168.
Motte-Villebret, comte d’Aspremont, s’appuyant sur des
In Speranza 2008.
projets plus anciens parmi lesquels ceux de Condé et du
chevalier de Clerville28.

L’idée d’établir de nouvelles fortifications à Auxonne, garantissant une défense sans faille à la ville, a ainsi
couru sur une grande partie du XVIIe s. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, ces fortifications ne sont
pas à proprement parler l’œuvre de Vauban ; celui-ci n’est intervenu à Auxonne qu’en 1679 pour poursuivre le
travail du comte d’Aspremont29. Le traité de Nimègue destitue Auxonne de sa position frontalière stratégique ;
les fortifications ne seront jamais achevées30.

Par ailleurs, en 1674, les halles sont transformées en arsenal. Cet arsenal est enrichi d’un nouveau bâtiment
par Vauban en 1689, tandis que les petites forges sont édifiées en 1762. Cet arsenal servit à la production de
matériel pour l’armée jusqu’en 1845, quand il fut déménagé à Besançon31.

Enfin, en 1757, une école royale d’artillerie est créée à Auxonne sur ordonnance royale, ce qui entraîne la
construction de trois premiers corps de bâtiments de casernes dans le quartier — nommé a posteriori —
Bonapart entre 1759 et 1763.

À la fin du XVIIe et au XVIIIe s., Auxonne a ainsi perdu son rôle de ville frontière et, de façon générale, les
temps s’apaisent. Il n’empêche qu’on a conservé à la ville une fonction militaire : elle est devenue le siège
d’un arsenal de construction, cela en raison de la richesse en bois et en fer de la région, ainsi que de la
présence de la voie fluviale32.

Au regard de ces efforts fournis pour la défense et de l’insécurité qui règne sur la ville, malgré que celle-ci
demeure sur des axes de circulations importants, l’activité commerciale s’effondre. Contrairement à ce que
l’on peut constater dans les villes voisines, durant l’époque moderne, Auxonne ne voit pas s’épanouir, en son
sein, de bourgeoisie commerçante et il faut en effet attendre le XVIIIe s. pour que les activités marchandes
connaissent un nouvel essor33.

La production agricole, quant à elle, n’a qu’un rôle très secondaire : la qualité des sols (marécageux) ne rend
pas l’exploitation intéressante.
27 Speranza 2008, p. 112 et 114-116
28 Speranza 2008, p. 116-118
29 Speranza 2008, p. 121
30 Speranza 2008, p. 121
31 Speranza 2008, p. 129-130
32 Camp 1969, p. 31
33 Camp 1969, p. 25

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 25


Édifices et éléments marquants concernant l’évolution de l’organisation urbaine34

• En 1479, on commence à bâtir l’enceinte du château, afin de faire d’Auxonne une véritable place forte.
• En 1553, la ville est ravagée par un incendie qui détruit près de 350 habitations, deux tours et la couverture
de la muraille.
• Au début XVIIe s., deux établissements religieux s’installent dans les murs de la ville : les Capucins (en
1618, sur un terrain qui correspond au quartier Marey-Monge) et les Ursulines, dont le couvent est fondé
en 1623 (installées en 1645 rue de Febvres, actuelle rue Davot).
• Au XVIIe s., la digue est déplacée pour alimenter en eau les fossés de la ville, les moulins médiévaux situés
dans la Saône ne peuvent plus fonctionner.
• À la fin du XVIIe s., les fortifications classiques ainsi que l’arsenal sont élevés.
• En 1780, le port est installé à l’emplacement actuel ; le rempart est percé pour y donner accès.
• Au cours du XVIIIe s., le quartier des Granges commence à se développer.
• Au XVIIIe s., l’essor commercial s’accompagne de la construction de maison bourgeoise.
• En 1775, des moulins sont construits au niveau du bastion du gouverneur et de la tour Belvoir.
• Durant l’époque moderne, les maisons à novellées étaient extrêmement répandues à Auxonne.

34 Camp 1969

Auxonne au XVIIe s.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 26


2.8 ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Auxonne au XIXe s.

Auxonne a donc perdu sa position de place forte frontalière du royaume de France, mais elle conserve
tout de même une fonction de défense de second ordre comme point de contrôle d’un passage important
de la Saône en cas d’invasion ainsi qu’une fonction militaire avec l’arsenal de construction qu’elle accueille
jusqu’en 1845 et l’école d’artillerie.

De fait, bien que place forte de second ordre, les guerres napoléoniennes de 1812-1814 et 1815 ainsi que la
guerre de 1870 lui donnent de nouveau l’occasion d’exercer un rôle défensif. En 1814, elle résiste à l’invasion
autrichienne. En 1871, les Allemands envahirent tout le département, à l’exception d’Auxonne. Au regard des
évènements de 1814 et de la couverture de la frontière est à laquelle peut participer Auxonne par le contrôle
de la Saône, entre 1814 et 1856, de nouveaux travaux sont entrepris sur la fortification classique dont la
construction avait été interrompue par le traité de Nimègue. Ces travaux visent à achever l’ouvrage, autant
que faire se peut35.

Le 18 août 1895, Auxonne est définitivement démise de sa fonction de place forte, ce qui entraîne le début
du démantèlement de la fortification classique. Le bastion de la porte de Comté est alors démoli, de même
que celui du Fort de Kehl ou la courtine des bords de Saône36.

La ville abrite par ailleurs des régiments de fantassins et de cavaliers.

Le développement du maraîchage37

Parallèlement aux activités d’ordre militaire qui continuent à avoir une place prégnante dans la
vie quotidienne d’Auxonne, le XIXe s. correspond par ailleurs pour cette ville à l’époque durant laquelle se
développe le maraîchage. Jusque-là, l’agriculture avait tenu une place insignifiante parmi les activités de
la ville. Dès le XVIIIe  s. au moins, avec le développement du quartier des Granges, des jardins vivriers sont
cultivés hors les murs de la ville, mais les terres marécageuses empêchent toute extension des cultures.
35 Camp 1969, p. 51-54
36 Speranza 1982, p. 2
37 Tachin DATE

Carte postale d’Auxonne - le marché au choux. In : Speranza 1982.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 27


Ce n’est qu’à partir de 1845 que des cultivateurs commencèrent à drainer les terres marécageuses afin
d’étendre les surfaces cultivables et ce travail fut poursuivi jusqu’en 1880. Dès lors, les terres cultivables
atteignaient des superficies importantes, elles présentaient par ailleurs des avantages en termes de fertilité
et d’irrigation (anciens marécages), ce qui permit l’essor du maraîchage et une spécialisation progressive des
cultures.

Depuis le milieu du XIXe s. et jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’activité maraîchère ne cessa de croître,
avant de connaître une chute irréversible liée d’abord aux guerres, à des épisodes climatiques défavorables,
mais surtout au développement des transports et à la montée en puissance de la concurrence avec l’arrivée
de produits venus de zones méridionales, plus précoces et moins chers.

Édifices et éléments marquants concernant l’évolution de l’organisation urbaine

• C’est à partir de la toute fin du XVIIIe s. que se développe le quartier des casernes de cavalerie (quartier
Marey-Monge), à l’emplacement de l’ancien couvent des Capucins détruit en 1803.
1784/85 : construction de la Manutention, le grand magasin des vivres.
1815-1853/54 : construction des casernes de cavalerie.
• En 1814, lors de l’invasion autrichienne, le quartier des Granges est à mainte reprise incendié. Beaucoup
d’habitations y sont alors démolies.
• Entre 1814 et 1856, des travaux sont entrepris sur la fortification classique pour en poursuivre la
construction.
• En 1827 et 1828, un quatrième corps de caserne est ajouté au quartier Bonaparte.
• Entre 1845 et 1880, le drainage des marécages permet l’essor du maraîchage.
• Après le déclassement de la ville en 1895, des éléments de la fortification classique commencent à être
démantelés.
• À partir des années 1970, on note la déprise de l’activité maraîchère sur les terres agricoles.

Démolition des remparts à partir de la fin du XIXe siècle

Quartier Bonaparte Quartier Neuf

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 28


3. ANALYSE PAYSAGÈRE

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 29


3.1 UN GRAND PAYSAGE STRUCTURÉ PAR LA SAÔNE ET LE RELIEF
Auxonne s’inscrit dans la vaste plaine alluviale de la Saône située dans la partie septentrionale de l’unité
géomorphologique du fossé Bressan. Il s’agit d’un vaste système d’effondrement datant du miocène,
réunissant le fossé rhénan, au nord au fossé rhodanien, au sud.

La ville d’Auxonne se situe à l’entrée sud du ruban alluvial de la Saône. Le paysage de la vallée est marqué par
des coteaux discrets mais néanmoins présents dans le paysage. Ainsi la commune s’élève d’ouest (lit mineur
de la Saône) en est (forêt communale des Crochères) de 180mètres à 210 mètres d’altitude. Par ailleurs, le
bourg historique d’Auxonne est implanté au bout d’une très légère prolongation vers l’ouest du massif des
Crochères, permettant de placer le bourg à l’abri des crues de la Saône.

Bien que modeste ce relief organise


le territoires à différents niveaux:
• Structuration du paysage
urbain;
• Structuration du paysage
agricole;
• Perception sur la silhouette
villageoise d’Auxonne.
Auxonne

L’inscription du bourg d’Auxonne dans la plaine alluviale de la Saône

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 30


Le relief et l’organisation des faubourgs maraîchers de la plaine

Ainsi, les interstices du maillage viaire qui pointent vers la ville d’Auxonne restent très largement occupés par
des paysages agricoles qui pénètrent au sein de l’enveloppe urbaine souvent jusqu’au lit de la Brizotte.

Une partie importante du paysage d’Auxonne se caractérise donc par une forme de «campagne urbaine» ou
de «ville-rurale».Ce paysage est le résultat d’un lien étroit entre le logement des agriculteurs, la production
et la consommation effectuées sur des marchés locaux.

Cette relation de « solidarité » économique et d’habitat a perduré jusque dans la première moitié du XXe
siècle. Aujourd’hui, ces nécessités s’amenuisent fragilisant ces espaces agricoles au regard de la progression
de l’urbanisation.

Ces terroirs agricoles représentent des espaces de respiration et assurent souvent des échappées visuelles
sur le grand paysage ou sur la silhouette d’Auxonne. Ils contribuent surtout à limiter le caractère trop
résidentiel des abords d’Auxonne en permettant de conserver un paysage à dominante rural aux abords de la
ville en structurant fortement les extensions résidentielles qui s’inscrivent encore souvent dans des logiques
d’implantations agricoles traditionnelles.

Campagne urbaine à Richebourg

Depuis le chemin de Labergement

Quartier du Marais

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 31


Cette organisation très singulière du territoire s’explique par une extrême rationalisation liée au développement
très important du maraichage à partir de la fin du XVIIe siècle et surtout au cours du XIXe siècle.

Il se constitue à cette période de véritables faubourgs «maraichers» le long des principales voies de
communication qui distribuent régulièrement les terres agricoles précédemment drainées. Le bâti s’implante
alors à l’alignement ou à la perpendiculaire des voies. Cette implantation suit le découpage parcellaire
agricole précédent qui s’organise plutôt en lanières longues et étroites permettant de limiter le nombre de
retournement de la charrue lors du labour.

Très souvent ces fermes «gèrent» deux espaces agricoles différents: des parcelles en lanière qui s’organisent
dans le prolongement du bâti dévolues aux maraîchages et plantations de fruitiers et qui forment un espace
très jardiné appelé meix en lien avec le bâti agricole. Il s’agit de terres assez légères mais néanmoins humides
propices aux cultures fragiles. Au delà de cette première couronne s’étendent, dans les points bas, les
terres autrefois marécageuses consacrées aux pâturages transformées aujourd’hui de plus en plus en terres
labourables. Le parcellaire change alors souvent d’orientation dicté par le tracé des biefs de drainage de la
plaine marécageuse.
Ces deux terroirs très distincts a généré deux types d’agriculteur à partir du XVIIe siècle: les laboureurs et les
jardiniers.

Quartier des Granges et en arrière plan les terres agricoles du Marais

Rue des Trois maisons et chemin de Labergement

Pont de Pierre, chemin de la Reine Blanche, extensions résidentielles implantées selon les même principes que l’habitat
agricole traditionnel

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 32


Ce paysage fondé sur le maraichage et qui constitue l’une des
grandes singularités d’Auxonne se développe véritablement à la
fin du XVIIe siècle en raison de la pacification de la région après
la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV. Concomitamment,
l’accroissement de la population urbaine rend de plus en plus
difficile la cohabitation entre les activités urbaines (commerces) et
les animaux d’élevage générant le départ des troupeaux habitant en
centre ville vers les granges situés à l’extérieur d’Auxonne, propriété
des marchands et notables de la ville.

Par ailleurs, jusqu’au XVIIIe siècle, l’extension des jardins est très
limité en raison de la présence de nombreux marécages et de terres
argileuses très difficile à exploiter.

Deux bouleversements vont permettre la mise en culture du terroir


d’Auxonne:

•L’arrivée massive d’une fumure importante et de proximité fourni


par les chevaux des régiments installés dans la ville à partir de 1763. Bief de la Vigne
•L’assainissement progressif des marais: En effet, c’est à partir
de 1845 qu’un groupe de cultivateurs des Granges commença ce
travail laborieux. Des centaines de kilomètres de drains en briques
rouges furent posés qui se rejoignaient en un collecteur principal se
déversant dans des fossés ou biefs guidant l’eau vers les quelques
cours d’eau de la plaine. La longueur totale des biefs atteint sur la
commune d’Auxonne 79km.

Ruisseau se séparant entre le Jeanneton et


la Brizotte, les deux cours d’eau collectant
Le marché aux asperges d’Auxonne les nombreux biefs qui parcourent la plaine

Auxonne, produisait certains


légumes sensibles particulièrement
rares dans le nord-est de la
France comme les asperges et les
melons. Ces cultures vont subir
la concurrence des productions
issues du Val de Loire et du bassin
méditerranéen.

La Brizotte le long de la rue de la Croix Ferrat

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 33


Des faubourgs maraîchers en cours de mutation

Ce bâti agricole, singulièrement dense, établi en faubourg


maraîcher présente un caractère rural en lien et adéquation
avec le terroir agricole environnant. Ce caractère «rural»
tient à quelques petits éléments qu’il paraît essentiel de
conserver: des accotements de chaussée enherbés, des
frontages plantés, des clôtures composées de murs en pierre
ou de simples clôtures soutenues par des piquets en bois...

Néanmoins, certains de ces faubourgs agricoles, notamment


à l’approche du centre bourg ont été profondément
transformés avec un durcissement du traitement des espaces
publics notamment (imperméabilisation, mise en place
de bordures bétons, présence de matériaux standardisés,
plantations d’essences horticoles...
Ces quelques transformations modifient la perception de ces
espaces: de ruraux, ils deviennent péri-urbains amenuisant Hameau de Richebourg
les qualités d’entrée de bourg d’Auxonne.

Pont de Pierre - Art de Flammerans Hameau de Richebourg

Lorrey La Feuillée

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 34


Relief et organisation des grands terroirs agricoles

En complément des paysages agricoles de jardins ou


mieux situés dans le prolongement direct des fermes
et des granges se déploie un terroir agricole qui se
divise en deux secteurs distincts :

Dans les secteurs les plus bas, très humides s’étire


un paysage bocager de grande qualité composé de
pâtures, de haies bocagères et biefs permettant le
drainage de ces terres autrefois marécageuses. Ces
paysages se rencontrent principalement au nord de la
commune entre la Noue Doloré et la Saône.

A l’est de la commune, ces anciens pâturages bocagers


Paysage agricole le long du vieux chemin de Flammerans -
tendent à disparaître au profit du développement des Quartier du Charron
terres labourables sous la forme d’openfields.

Au sud du territoire, les terres limoneuses accueillent


un maraîchage encore extrêmement présent
notamment le long du chemin des trois maisons.

Marraichage, quartier des trois maisons

Pâturage ovin au début du XXe siècle au niveau de l’actuel port


de plaisance d’Auxonne

Paysage agricole, Quartier du Charron

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 35


Relief et cones de vue

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1.Depuis la route de Moissey

2. Vue depuis Champs Piotey (La Cour)

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3 Depuis la Chapelle

4 Depuis le quartier des trois maisons

5 Route de Labergement

6 Remarquable vue sur la silhouette d’Auxonne depuis le Port Royal

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Identification de la silhouette d’Auxonne par son clocher, rue du commandant
Garnier

Malgré la relative horizontalité du paysage de nombreux points de vue s’ouvrent


sur la silhouette d’Auxonne:

Ils sont rendus possibles par:

• la présence de légers coteaux en direction de la forêt des Crochères qui


surplombent la ville d’une vingtaine de mètres;

• Les avancées agricoles qui pointent vers la ville permettant encore, en


certains endroits de bénéficier d’une relation franche entre la ville historique
et son terroir agricole;

• La présence très forte de la flèche du clocher qui s’élève au dessus du paysage


assurant à la ville d’Auxonne d’être un point focal au centre de son territoire.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 38


3.2 UN PAYSAGE CONSTRUIT PAR LES VOIES DE CIRCULATION

Irriguer les faubourgs maraîchers

La très forte complémentarité et relation entre les


fermes de la plaine et le centre d’Auxonne a nécessité
le déploiment de chemins et de routes qui s’organisent
en étoile autour de la ville «historique». Ces voies de
dessertes sont donc essentielles dans l’appréhension
globale du territoire et permette d’établir un lien
physique entre la ville et son vaste terroir agricole. Le
Route de la Feuillée
traitement de ces voies revêt donc un enjeu particulier
notamment en ce qui concerne:
• les gabarits de chaussée;
• le traitement des accotements;
• Le traitement des trottoirs;
• le traitement des glissières.
• La préservation des arbres d’alignement.

Commune de Villers les Pots, RD 905 et


remarquable alignement de platanes

Rue de Labergement

Entrée de Lacour

Le long de la RD 20b

Route de Labergement

Le long de la RD20, quartier de Richebourg

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 39


L’importance des promenades, liaisons et
sentes

La topographie plane d’Auxonne, la présence de


la rivière et du canal a permis le développement
de voies «douces» assurant la découverte du
territoire.

Ces voies permettent de pacifier les déplacements


dans un contexte communal marqué par un
maillage routier important.

L’enjeu paysager de ces liaisons est de les


maintenir et de préserver leurs caractères
spécifiques (alignement de platanes, rapport à
l’eau, matériaux, gabarit des chaussées...)

Ce maillage pourrait être développé notamment


le long de la Brizotte permettant de qualifier et
de renforcer l’interface entre la ville historique
et les extensions plus récentes d’Auxonne.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 40


La Brizotte, une frange naturelle à préserver et à renforcer

La Brizotte marque la limite entre la ville «centre» et la plaine agricole. Elle marque une rupture dans la
continuité de l’urbanisation.
Néanmoins, le passage du cours d’eau, très discret, est peu visible et permet difficilement de marquer un
seuil dans l’entrée de ville d’Auxonne.
Le renforcement de la visibilité du cours d’eau pourrait être intéressant pour borner la ville centre et séquencer
davantage les abords du bourg. Par ailleurs, la Brizotte pourrait constituer un lien piétonnier entre la partie
sud et nord de la ville. Un alignement d’arbres (peupliers) pourrait signifier la présence discrète de l’eau.

Renforcer partout ou cela est possible les continuités piétonnes le long de la Brizotte et marquer
le passage de l’eau par un alignement de peupliers.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 41


3.3 UN PAYSAGE MARQUÉ PAR LA PRÉSENCE DE L’EAU
La Saône

La prospérité et le développement
d’Auxonne sont en grande partie liés à la
présence de la Saône. En effet elle permet
de rallier facilement le grand marché
urbain de Lyon et d’approvisionner la ville
en foins, blés, charbon de bois.

En 1840, est construit un premier barrage


générant la construction d’un canal de
dérivation éclusé au sud d’Auxonne pour
permettre le passage des bateaux.

Ce premier barrage constitué d’un simple


Les berges de la Saône avec les gradins encore présents qui servaient
d’emmarchement pour accéder aux bâteaux amarés empierrement avec une rehausse, a été
remplacé à la fin du XIXes par un barrage
mobile à fermettes et aiguilles, dont le
modèle a été conçu par l’ingénieur Poiré
en 1834.

Dans le cadre du plan de modernisation


de la navigation sur la Saône, un nouveau
barrage escamotable, manœuvré
automatiquement, a été construit en
2011 tout en gardant le barrage à Aiguille.

Le rapport étroit de la ville et de la


Saône façonne l’un des paysages les
plus remarquable de la commune.
L’aménagement des berges et la présence
d’imposants platanes contribuent à
Les berges de la Saône au début du XXe siècle. Seule la rampe de mise à l’aménité de cet espace
l’eau aujourd’hui disparue semble être différent dans le paysage

Le barrage mobile à aiguilles Le barrage dans les années 1920

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 42


Le port de plaisance d’Auxonne inauguré en 2011 offre un paysage particulièrement remarquable sur l’Arsenal et sur le grand
paysage rivulaire de la Saône.

L’ancien port d’Auxonne au début du XXe siècle composé d’un simple emmarchement pour accéder aux bâteaux et d’une
rampe de mise à l’eau aujourd’hui disparue

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 43


Le canal d’Auxonne

Construit en 1838 pour permettre aux bateaux de naviguer malgré


la construction du barrage en 1840, ce canal long d’environ 3
kilomètres offre un chemin de halage emprunté par la «voie bleue
le long de la Saône» surmonté d’un double alignement de platanes
bordant le canal de part et d’autre.

Le canal comprend un système éclusier composé d’un sas en


pierre de taille, d’une maison éclusière, d’un pont sur écluse et
d’un poste de commande situé dans une structure rectangulaire
en bois et métal.

La maison, construite sur le modèle Foucherot, est située rive


gauche, en amont du sas.

Ce paysage, entièrement construit et maîtrisé est l’un des plus


remarquable d’Auxonne.

Le canal d’Auxonne au début du XXe siècle

Photo aérienne du canal dans les années 1950

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 44


3.4 LES ARBRES DANS LE PAYSAGE
L’arbre des alignements et des espaces publics emblématique d’Auxonne: le platane
Sur les espaces publics d’Auxonne, un arbre domine très largement notamment sous la forme d’alignement:
le platane. Il souligne l’entrée de ville depuis l’Ouest, le linéaire du canal, les quais de la Saône, les grandes
allées du quartier militaire... Cette présence si prégnante du platane est à rapprocher de l’importance
militaire d’Auxonne et de la construction du territoire. En effet, au XIXe siècle, cette essence accompagnait
traditionnellement les grandes constructions et aménagements: canaux, routes...

Platanes entourant une croix de chemin, quartier des Ferroux Remarquable alignement de platanes bordant la RD905 sur la
commune de Tillenay entrée majeure sur le territoire communale
d’Auxonne

Platanes sur le quartier du Pays Neuf à l’approche du port Platanes le long des quais d’Auxonne

Alignement de platanes le long du canal d’Auxonne

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La forêt des Crochères

Le premier titre, faisant mention de la forêt, date de 1298. Il s’agit de la base des revendications d’autonomie
de la municipalité d’Auxonne en matière forestière, autonomie encore reconnue en août 1778 dans les lettres
de confirmation des privilèges de la ville d’Auxonne par le roi Louis XVI.

Il s’agissait de la forêt nommée «bois de troichère», qui se présentait jusqu’à l’époque moderne comme
une grande étendue de terres vaines propres au parcours et entremêlées de trochées de bois (cépée) très
exploitées. La forêt ne prendra son aspect actuel composé d’arbres de hautes futaies densément boisé qu’au
cours du XIXe siècle lorsque la pression agricole (parcours des animaux) et des coupes de bois diminuera.

En conséquence, il apparait que les parties périphériques étaient traitées en bois revenant, taillis simples à
courte révolution, généralement de 12 à 14 ans, où les habitants allaient couper le bois de chauffage et les
perches nécessaires à la réfection de leurs toitures en chaume, à la clôture de leurs fermes...

La partie centrale de la forêt était jardinée, on y trouvait des arbres de futaie au-dessus des taillis provenant
des exploitations d’arbres précédemment faites. Mais ces arbres étaient rares et bien insuffisants pour parer
aux besoins des habitants jusqu’au XVIIIe siècle.

La réduction puis la dispartition progressive des parcours et des glandées, les prélèvements moindres de bois
ont entrainé un changement d’aspect de la forêt au cours du XIXe siècle.

En effet, elle apparaît aujourd’hui comme un massif dense qui cadre le paysage à l’est de la commune. Les
lisières avec le paysage agricole sont nettes et franches à l’inverse des paysages qui prévalaient jusqu’à la fin
du XVIIIe siècle ou les limites forestières accueillaient un «saltus», parcourus par les animaux d’élevage.

La forêt des Crochères contraste avec les grands paysages agricoles de la plaine de la Saône et contribue à la
diversité paysagère du territoire communal.

La forêt dessine l’horizon à l’arrière du


terroir agricole

Le chemin du Moulin

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 46


Recensement des mares (143 Mares) Recensement des fossés (140 kilomètres de fossés)

L’ origine des mares et fossés dans la forêt des Crochères est anthropique. Leur creusement est lié aux
patiques de pâturage permettant d’abreuver les annimaux notamment en période estivale.

Les enjeux principaux sur ces mares et fossés consistent à limiter leur comblement progressif

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 47


Les jardins du centre-ville

A Auxonne, seul le quartier neuf, situé à l’est de la


ville présente des jardins qui participent pleinement
à l’urbanisme et aux qualités du lieu.
En effet, il s’agit d’un quartier construit sur le modèle
de l’urbanisme de villégiature faisant la part belle
au jardins et à la promenade au coeur des espaces
publics.

Ces jardins sont contenus par des murs bahuts


surmontés de grilles permettant à la fois d’assurer
une interface franche entre l’espace privé et l’espace
public tout en permettant une relative transparence
visuelle sur les jardins dont les frondaisons
s’échappent en direction de la rue.
Les quelques exemples de villas dont les jardins ont été
imperméabilisés révèlent l’importance de la végétation
pour le maintien des qualité générales du quartier. Villa Rue Pichard n’ayant plus de jardin.

Rue du commandant Granier au début XXe siècle

Rue du commandant Granier Rue du commandant Granier

Rue Joseph Magnien Rue Garnier


SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 48
4. ANALYSES URBAINE ET ARCHITECTURALE

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 49


4.1 LA MORPHOLOGIE URBAINE
Des éléments de différentes natures ont conditionné la forme urbaine du centre-ville d’Auxonne :

• le site, avec le lit de la Saône qui marque la limite ouest et l’absence de relief qui permet une expansion
urbaine sans contrainte topographique ;
• les voies de circulation principales : l’axe Est-Ouest formé par les rue Thiers, Gustave Noblemaire, Antoine
Masson, Emile Gruet et l’axe Nord-Sud formé par les rues du Bourg, de Berbis, Carnot ;
• l’enceinte du XIVe siècle qui a contenu la ville à partir du Moyen-Age et qui forme aujourd’hui le boulevard
de ceinture avec la rue des Clarisses puis le boulevard Pasteur ;
• le parcellaire des grandes emprises militaires ou religieuses et du bâti courant.
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Enceinte du XIVe

Les éléments structurants de la forme urbaine

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 50


Le parcellaire

La morphologie urbaine est fortement déterminée par les dimensions du parcellaire qui présente une grande
régularité. Si une (re)fondation d’Auxonne en tant que ville neuve n’est pas certifiée, l’existence d’une trame
urbaine régulière et homogène renvoie toutefois à la possibilité d’une planification originelle.

Probablement établie dés sa (re)fondation, la trame parcellaire est l’élément structurant de la ville
d’aujourd’hui et le seul qui a perduré au fil des siècles. Plus durable que le bâti lui-même, intégralement
remanié, le droit de propriété assure une grande permanence au tissu urbain.

Le foncier est essentiellement


constitué de parcelles en lanières,
étroites et très profondes, orientées
perpendiculairement aux rues
principales. L’espace public est
l’ordonnateur du parcellaire qui retourne
le long des rues secondaires, il est alors
moins régulier.

La parcelle de base mesure environ 4m


de large, ce qui constitue la dimension
récurrente des villes médiévales. La
véritable singularité de cet urbanisme
réside dans la profondeur des parcelles
qui peut être supérieure à 70m dans les La dimension des parcelles conditionne l’emprise du bâti
îlots situés de part et d’autre de la rue
principale (l’axe est-ouest) et entre 40 et
50m sur les axes nord-sud.

Certaines parcelles sont plus larges mais


s’inscrivent dans la trame générale. Elles
sont le résultat des remembrements
successifs et des réunions de parcelles
mitoyennes, notamment liés à
l’édification de maisons patriciennes
puis d’hôtels particuliers et de certains
équipements.

Les parcelles associées par leur grand côté


forment des îlots. Les parcelles étroites
se retrouvent principalement le long
des principaux axes. Pour ces secteurs Retournement du parcellaire dans les rues secondaires
le plus précocement et densément bâti,
les possibilités de remembrement et de
déplacement d’un mur mitoyen étaient
limitées. A l’inverse, les parcelles situées
en périphérie sont de formes plus
ramassées mais aussi moins régulières
du fait de leur occupations diverses
(grands équipements, jardins,…) mais
aussi des plus grandes possibilités
d’évolution au fil des siècles.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 51


La trame viaire

Bien que relativement régulier, le tracé des rues n’est pas pour autant strictement géométrique. On sait
que l’existence de voies se croisant à Auxonne est très ancienne ; leur parcours dans la ville, antérieur au
découpage parcellaire, a pu être conservé.

L’axe est-ouest forme la rue principale du centre d’Auxonne, elle est relativement rectiligne dans le
prolongement du pont sur la Saône puis s’incurve légèrement à l’est pour faire face à l’ancienne Porte
Dampnot.

Cette rue principale croise en angle droit plusieurs axes nord-sud de moindre importance pour l’organisation
générale de la ville :
• le premier axe formé par les rues de Heidesheim et Prieur de la Côte-d’Or correspond à l’emprise de la
Petite Saône, un bras de la Saône couvert au XIXe siècle. Son tracé plus organique fait exception puisque
qu’il s’incurve en suivant le lit de la rivière ;
• un deuxième axe formé par la rue du Port, la rue du Docteur Gaston Roussel, la rue Lafayette, la rue
Vauban est relativement important puisqu’il reliait le château à la ville. Son tracé rectiligne s’incurve au
sud pour rejoindre la porte du château ;
• un troisième axe ne concerne que la partie nord de la ville, il est formé par les rues du Bourg, de Berbis,
Carnot et du 8eme Chasseurs. Il est relativement important et reliait le parvis de l’église et l’ancienne porte
de Flammerans. La rue du Bourg, étroite et incurvée présente les caractéristiques d’une rue médiévale,
elle est bordée de petites parcelles plus ramassées.
• un quatrième axe formé par la rue de la Paix et la rue Guébriant, bien que desservant l’ancienne Maison des
Ducs, constitue une rue de moindre importance.

Ces rues « matrices » constituent les principaux axes et les


autres rues, ruelles et impasses suivent l’orientation cette
trame générale en leur restant parallèles ou perpendiculaires.
Elles forment des voies de desserte des différents quartiers et

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constituent un maillage peu dense compte tenu des surfaces

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relativement importantes des îlots.
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SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 52


Les retraits d’alignement imposés aux communes par la loi d’alignement du 16 septembre 1807 sont peu
nombreux. Les plus significatifs ont été réalisés aux extrémités de l’axe principal, correspondant à la façade
côté sud de la rue Thiers puis sur le dernier îlot de la rue Emile Gruet.

Par ailleurs, d’importantes démolitions ont été nécessaires pour boucler le boulevard de ceinture ; de même,
la rue du Colonel Denfert a été prolongée et rectifiée ainsi que la partie nord de la rue du Bourg.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 53


Pour le reste, le gabarit des rues est relativement stable depuis plusieurs siècles. Il renseigne sur la hiérarchie
du système viaire actuel, à savoir :
• le boulevard de ceinture a une largeur supérieure à 20m. Il est bordé d’un front urbain peu homogène :
du côté intra-muros, il est constitué de bâtiments R+1 à R+2 ou d’arrières d’îlots (bâtiments annexes ou
jardins) ; du côté extérieur, il est bordé d’équipements, de diverses typologies de logements (opérations
d’après-guerre ou des années 80-90, villas de l’entre-deux-guerres) mais aussi marqué par la présence de
deux monuments de la ville (le château et la Porte de Comté) ;
• l’axe principal à une largeur comprise entre 12 à 18m. La rue est encadrée par un front urbain continu,
formé par des bâtiments R+1 et R+2, mitoyens et implantés à l’alignement. Cette rue dont la plupart des
rez-de-chaussée accueille un commerce et également caractérisée par une ornementation importante
des façades ;
• parmi les autres axes importants, on retrouve deux types de rues. D’une part, des rues au gabarit
faubourien, d’une largeur supérieure à 8m. Elles sont encadrées par un front urbain continu, constitué de
bâtiments R+1 à R+2, mitoyens et implantés à l’alignement. La typologie des rez-de-chaussée varie selon
les secteurs qui peuvent accueillir un commerce à certains carrefours, des portes cochères sur des secteurs
plus périphériques ou plus généralement une porte et les fenêtres d’un niveau d’habitation. D’autre part,
des rues aux caractéristiques médiévales, de largeurs inférieures à 6m et bordées de bâtiments R+1 et
R+2 dont certains présentent des éléments d’architecture médiévale ou renaissance. L’alignement est
continu mais peut présenter quelques retraits ponctuels (rue Guébriant).

Rue Antoine Masson

Rue du Bourg

Rue Carnot

Boulevard Pasteur

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 54


Les places

Parmi les espaces publics qui portent le nom de place, seules deux d’entre-elles, la place d’Armes et la place
du 10eme régiment d’Infanterie sont véritablement constituées et prennent la forme d’un vaste espace libre
cerné de bâti à l’alignement et situé au carrefour de voies importantes.

La place d’Arme constitue l’espace


public majeur d’Auxonne et offre
un parvis monumental pour l’église.
Si l’emprise a peu évolué depuis le
Moyen-Age, elle ne prend son statut
de place qu’après le déplacement
du cimetière. De riches demeures et
l’hôtel de ville (l’ancienne Maison des
Ducs) l’encadrent. C’est également
une place commerçante qui depuis
longtemps accueille boutiques et
marché.

Vue de la place d’Arme


La place du 10emme régiment n’est
réellement constituée que depuis la
réalisation de la caserne refermant
la rue du Huitième Chasseur. Cet
espace apparaît sur les plans
anciens comme participant de la rue
rejoignant la porte de Flammerans
puis comme vaste espace libre
dans le prolongement de la cour
d’honneur des premières casernes.
Ce secteur à vocation militaire n’a
pas favorisé le développement d’une
place commerçante mais plutôt d’un
espace de mise en scène du quartier
militaire.
Vue de la place du 10e régiment d’Infanterie

La place du château reprend le tracé de l’ancien fossé séparant la citadelle de la ville. Son traitement ne fait
que prolonger le glacis entourant le château.

La place de Verdun a été créée avec la démolition au XIXe siècle d’un bâtiment. Elle constitue un point
d’articulation entre l’ancienne ville intra-muros et les faubourgs, au même titre que le carrefour situé à la
rencontre du boulevard Pasteur et de la rue Emile Gruet mais qui ne bénéficie pas du nom de place. Leur
traitement routier, utile pour la gestion du flux automobile, ne renvoie pas à leur ancienne fonction de porte
d’entrée de ville.

La place Prieur de la Côte d’Or de création très récente n’a été possible qu’avec le couvrement de la petite
Saône et constitue le parvis/parking du lycée.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 55


Les extensions urbaines

- Le Quartier Neuf1

La démolition d’une partie des remparts va permettre l’extension de la ville à partir de 1904 et la signature
d’une convention organisant la vente à la commune d’Auxonne des terrains et constructions militaires
provenant de la fortification déclassée. Ces terrains vont d’abord permettre d’élargir les rues sur le périmètre
intra muros de la ville derrière les bastions et les courtines ; on aménage également les sorties de ville.

Sur l’emplacement du Demi-bastion n°15 de la Porte de Comté et de la Demi-lune n°16, un nouveau quartier
est projeté sur environ 6,5 hectares. La vente de lots sera organisée en 1908 et 1910. La commune se réserve
un espace pour la réalisation d’une école des filles (école du Prieur) et un jardin public autour de la Porte de
Comté. Ce nouveau quartier dénommé Quartier Neuf est desservie par deux rues nouvellement tracées qui
se croisent en angle droit : rue du Commandant Garnier et rue Joseph Magnin.

Lors des enchères, certains acquéreurs achèterons 2 ou 3 lots contigus pour pouvoir édifier une grande
maison. Les parcelles d’angle sont très recherchées. Les terrains sont vendus avec un cahier des charges,
obligeant notamment à réaliser un muret de clôture en limite de parcelle. Les constructions peuvent
s’implanter à l’alignement sur rue, ce qui sera fait pour les quelques petits immeubles réservés à la location.
L’essentiel des constructions se fera sous la forme de maisons de maîtres implantées en milieu de parcelle
inspirées de villas de villégiature.

Adrien Bon est l’entrepreneur qui a conçu et construit quelques maisons dont la sienne au 8 rue du Cdt
Garnier et un petit immeuble de rapport pour la location à des officiers. Des architectes sont également
intervenus dans la conception de maisons : Antonin Commot architecte à Dijon pour la villa Gouge (officier),
5 rue du Cdt Garnier ; Camille Friès architecte à Paris et Auxonne pour la villa des Fleurs, 4 rue du Cdt Garnier
et une seconde villa, 2 rue du Cdt Garnier.

D’autres constructions de l’époque reprendront plus simplement la typologie des maisons de faubourg,
implantées à l’alignement sur rue et sans décors ostentatoire. Elles seront généralement construites pour
des artisans, des commerçants de gros, jardinier,...

Bien que la possibilité d’implanter des commerces était autorisée, le quartier Neuf vit peu d’installation
d’activités (horticulteur, brodeuse, expéditeurs de légumes,...). Deux cafés, deux cinémas et une salle de bal
s’installèrent en périphérie du quartier, rue du Colonel Redoutey.
1 D’après Speranza, Auxonne le Quartier Neuf, Du rempart au boulevard

Emprise du Quartier Neuf sur les anciennes fortifications Développement du quartier en 1924
Sources : Speranza Source : IGN (géoportail)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 56


SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 57
- L’urbanisation d’après-guerre

Si au-delà de la Brizotte, l’urbanisation d’après guerre s’est faite à partir de la trame parcellaire et bâtie
desfaubourg maraîchers, le developpement urbain en proche périphérie du centre-ville a occupé l’ancien
glacis des fortifications, avec un parcellaire totalement remembré. Il s’est principalement effectué au sud
ouest, à partir des axes en étoiles reliant Auxonne aux villages alentours.

Entre les rues principales rayonnantes, on a créé des voies de desserte découpant des îlots dans lesquels
se sont développées des opérations de lotissement essentiellement au cour des années 1950. Si le type de
bâti est relativement homogène dans une même opération, ces quartiers voient se juxtaposer différentes
typologies de bâti.

Le bâti ancien (construit avant 1948) est peu présent à l’exception du Quartier Neuf, on retrouve des petites
villas des années 1930, déclinaison plus populaire des maisons de maître. Une opération d’ensemble rappelant
l’architecture de type alsacien des cités jardins a été réalisée rue de Lagergement.

Certaines opération de logements collectifs sont implantées le long des voies principales, datant pour
certaines des années 1950-60 et pour les plus récentes des années 1990-2000.

De grandes emprises de surfaces commerciales ont occupé d’ancien terrain en friche ou le parc d’une grande
villa démolie dans les années 1970.

A noter en bord de Saône, la réalisation d’un quartier d’habitat social dans les années 1960 sur un terrain
correspondant au passage de la Petite Saône couverte et à la démolition d’un ancien bâtiment militaire.

Petite opération d’ensemble des années 30 Habitat collectif des années 1990 Villa des années 30

Opération d’ensemble des années 60 Maisons individuelles et habitat collectif


des années 1950

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 58


- Principales périodes de construction des immeubles en périphérie du centre-ville

Légende
Bâti antérieur à 1824
Bâti entre 1824 et 1924
Bâti entre 1924 et 1948
Bâti postérieur à 1948

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 59


4.2 LES TYPOLOGIES ARCHITECTURALES
La maison de ville

Les différentes maisons de ville forment un ensemble homogène et constituent un patrimoine


d’accompagnement essentiel pour la valeur patrimoniale de la ville. L’ornementation est plus ou moins
présente sur la façade principale et le bâti reste généralement simple et répond à quelques principes
récurrents d’implantation, de volume et d’ordonnancement.

L’aspect des maisons de ville est principalement marqué par des constructions du XVIIe, XVIIIe et du XIXe siècles,
qui témoigne d’une période de restructuration profonde du bâti du fait de reconstructions ou de politiques
de modernisation de la ville (plan d’alignement). Les nombreux chronogrammes présents sur les linteaux des
portes d’entrée confirment que ces transformations dans le centre-ville s’effectuent massivement à partir de
la fin du XVIIe siècle.

Les chronogrammes présents sur les clés d’arc sont contemporains d’une phase de
construction intense à Auxonne

Maisons de ville caractéristiques d’Auxonne, rue Carnot

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 60


Evolutions historiques de maisons de ville

Certaines maisons anciennes qui ont été conservées


et le plan relief de 1677, nous renseignent sur
l’évolution du bâti en élévation depuis le Moyen-
Age. La maison médiévale, mais dont les principes
constructifs se prolongent à la Renaissance, est
construite en pan de bois sur un soubassement en Maison de type médiévale
maçonnerie. La façade principale est généralement
en encorbellement dès le premier niveau et le
faîtage est perpendiculaire à la rue formant une
façade pignon bien reconnaissable.

Pour limiter les risques de propagation des incendies,


des règles du pouvoir central vont instaurer une
évolution des modes constructifs avec l’abandon
du pan de bois, supplanté progressivement par la
construction en maçonnerie, et l’inversion de sens
de faîtage qui induit la façade gouttereau sur rue.
La couverture en tuile ne remplace le chaume que Maison d’époque classique
plus tardivement (il ne disparaît qu’au XIXe siècle). (maçonnerie et façade gouttereau)

Dés lors, les principales évolutions concernent


principalement la densification des fonds
de parcelles, initialement jardinées, et la
transformation des façades sur rue qui sont
recomposées pour permettre l’agrandissement
progressif des baies et leur ordonnancement.
Les lucarnes et des devantures commerciales en
applique sont principalement la marque du XIXe
siècle témoignant d’une volonté d’orner les façades
principales.
Densification des cœurs de parcelle
et ordonnancement de la façade de
type XIXe siècle

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 61


Nous avons vu précédemment de l’organisation du foncier est resté relativement figé au cours des siècles,
ce parcellaire de forme allongé induit une certaine organisation : un corps de logis sur la rue principale, un
couloir étroit qui donne accès à une ou deux cours. Ces cours permettent l’accès à d’autres corps de logis
puis à une rue arrière, parallèle à la rue principale. Tous les aspects fonctionnels du bâtiment sont rejetés vers
l’arrière intégrant les galeries de distribution (ce système hérité du Moyen-Age semble surtout se rencontrer
à partir du XVIIe siècle), les tours d’escaliers hors-œuvre, les dépendances, écuries, bûchers qui s’adossent
aux limites mitoyennes.

Les cours de petite taille restent généralement minérales. Mais les dernières cours au fond de la parcelle
peuvent maintenir des parties jardinées, séparées des jardins mitoyens par des murs de maçonnerie.

La distribution latérale est caractéristique de la maison médiévale et se poursuit au cours des siècles suivant
lorsque la parcelle est étroite. On retrouve dans les rues plus périphériques une typologie d’immeubles à
distribution centrale qui correspond à du bâti pouvant être ancien (à partir de la fin du XVIIe siècle) mais qui
ne peut se développer que sur un parcellaire plus large.

Escaliers hors-ouvre et galeries à étage occupant les cours intérieures

Les parcelles larges offrent 3 à 5 travées et permettent une distribution centrale,


la porte charretière distribue une cour

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 62


L’hôtel urbain

Certains immeubles du centre-ville ont les caractéristiques des hôtels urbains du XVIIe et XVIIIe siècles,
marqués par une façade principale large (10 à 20m) et ordonnancée en travées verticales régulières. Elle
s’élève généralement sur un rez-de-chaussée ou un soubassement puis un ou deux étages surmontés d’un
comble. Le premier étage est généralement plus haut, témoignant de son statut de bel étage. La façade
principale possède de nombreux éléments d’ornement (corniches, bandeau, chaînes d’angle, appuis de
fenêtre ou encadrements,...). Les fragments architecturaux ou dispositifs de distribution (galerie, escalier)
témoignant de l’état antérieur peuvent être visibles dans les cours intérieures.

Certains d’entre eux ont adopté la disposition en cour et jardin, de type hôtel particulier, la continuité du
front de rue étant assurée par un mur de clôture et un portail ou une aile de bâtiment. Bien que les parcelles
soient plus vastes et large, le bâti occupe toute leur largeur et se trouve généralement mitoyen entre deux
bâtisses contiguës.

Hôtel urbain dit «Berbis» Hôtel particulier accueillant aujourd’hui le


tribunal de commerces

La maison située 6 rue du Bourg datant du XVIe siècle est un exemple de


maison de notable, typologie qui préfigure les hôtels urbains

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Le bâti agricole

Le domaine (rente)

Les domaines se forment à partir du XVIIe siècle, lorsque les élites d’Auxonne
voire même dijonnaise font bâtir de grandes maisons (ou transforment
une ancienne ferme) ayant une double fonction résidentielle et agricole.
Le bâti, situé au centre des terres agricoles, est généralement une grande
bâtisse qui regroupe l’habitation du propriétaire, le logement du fermier
et les différentes dépendances agricoles. Quelques annexes (granges) ou
bâtiments d’exploitation peuvent compléter l’ensemble.
La composition des façades et les modénatures reprennent les codes de
l’architecture savante présente dans le centre urbain.
La ferme maraîchère Le clot Minot

La rente de l’Hôpital, reconnaissable par sa tour adossée La maison Raffin, caractéristique des grosses fermes
au bâtiment principal antérieures à l’expansion du maraîchage au XIXe siècle

Avec l’expansion du maraîchage au XIXe siècle, de


nombreuses fermes seront construites dans le secteur
des Granges notamment. Elles se caractérisent par
une certaine rationnalité dans l’organisation, avec une
partie habitation sur le côté, marqué par une façade à 3
travées régulières, une partie centrale ouverte par une
grande porte et une partie étable sur le côté opposé.

Prennant généralement la forme d’une maison bloc


(les différentes activités sont regroupées dans un
Ferme maraichère en sortie est d’Auxonne
même volume), certaine variantes sont observables
: corps de ferme et habitation dans des bâtiments
indépendants, ensemble de bâtiments disposés
autour d’une ou plusieurs cours, etc.

Les décors architecturaux sont généralement


modestes, les façades sont enduites avec les
encadrements de baies en pierres de taille apparentes
ou marqué par un décor peint, les couvertures sont
en tuiles bourguignones traditionnelles ou tuiles
mécaniques plates à côte, la toiture est le plus souvent Maison Servelle, ferme maraichère avec partie
à demi-croupe. habitation séparée de la partie agricole et formant une
cour

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 64


La maison de maître

Le début du XXe siècle voit l’apparition d’une typologie nouvelle à Auxonne, en rupture avec l’architecture des
siècles précédents. La construction de maisons de maître, ou villas, accompagne l’expansion urbaine hors les
murs sur le quartier Neuf, un ensemble urbain plannifié selon les normes de l’époque. Ces maisons seront
principalement construites par les officiers qui partagent les nouvelles influences sur l’art d’habiter et de
paraître, véhiculées dans les cercles de la nouvelle bourgeoisie et qui façonnent le modèle de la villa cossue
prenant place au centre de sa parcelle.

Au-delà de ses qualités architecturales propres, cette architecture nouvelle représente une rupture définitive
avec les formes de croissance continue qui avaient su gérer les agrandissements successifs du bourg historique.
Du point de vue urbain, les constructions abandonnent les principes de mitoyenneté et d’alignement sur rue
et instaure les bases de l’urbanisme pavillonnaire qui se généralisera au siècle suivant.

Les abords sont aménagés en jardin/parc d’agrément. Les maisons sont des constructions de plan carré de
2 à 3 niveaux. Le plan carré va de pair avec une évolution de l’intérieur et l’apparition progressive d’une
distribution des différentes pièces qui se spécialisent et correspondent à des fonctions précises.

Le rez-de-chaussée comporte généralement une porte centrale, au sommet d’un court escalier formant un
perron d’entrée abrité par une marquise en fer forgé ou le balcon du premier étage. La travée centrale est
complétée par une fenêtre de par et d’autre. Le premier étage comporte la plupart du temps, trois fenêtres
alignées sur la porte et les fenêtres du niveau inférieur. Le deuxième et dernier étage sont situés dans les
combles et comportent au moins une fenêtre centrale.

Si la maison de maître se pare de divers styles éclectiques ou pittoresques, on retrouve quelques éléments
d’architecture récurrents :
• nombre important de fenêtres et des ouvertures généralement alignées et symétriques ;
• matériaux : des pierres de taille ;
• hauteur de plafond importante (pouvant aller de 2,80 m à 4 m) ;
• distribution centrale et traversante de la maison ;
• présence de cheminées, en marbre ou en pierres, dans la salle à manger, le salon, et également les
chambres ;
• présence d’un décor extérieur ostentatoire (modénatures, ferronneries, zingueries,...).

Organisation urbaine caractéristique et styles éclectiques et nombreux décors des villas.

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Caractéristiques architecturales

Le centre d’Auxonne est constitué en grande partie de maisons d’habitations qui se distinguent des riches
demeures par une architecture relativement simple. Une certaine diversité se fait jour avec différentes
variantes, selon la largeur de la parcelle, l’orientation du faîtage, la position de la distribution, etc. Cet
ensemble homogène constitue une part essentielle de la valeur patrimoniale du centre-ville.

Les maisons de ville ont en commun un gabarit semblable, créant ainsi un paysage urbain cohérent. Elles sont
implantées à l’alignement sur rue, construites en mitoyenneté, possédant un ou plusieurs corps de logis en
cœur de parcelle et apportent une certaine densité au tissu urbain.

La diversité des modénatures et des matériaux de construction offre de la variété aux façades sur rue.

- Plan

L’emprise du corps de logis situé en front de rue est


déterminée par la largeur de la parcelle, généralement
étroite. Il est relativement profond avec un système
de distribution le plus souvent par un couloir latéral
ou par une porte charretière donnant accès à une
cour. La distribution des étages s’effectue dans les
maisons unifamiliale par un escalier droit situé dans le
prolongement de la porte d’entrée ou par un escalier
situé du côté cour pour les immeubles avec plusieurs
logements superposés.
Remarquables escalier avec galerie de distribution extérieurs
- Toiture

Les maisons de ville possèdent généralement des


toitures à deux versants, quelques édifices d’angle
présentent néanmoins des toitures à croupe. Un
nombre très limité d’immeubles possèdent des
toitures à la Mansart. Le matériau de couverture
utilisé est avant tout la tuile plate bourguignone de
terre cuite induisant une pente importante (>100%).

La silhouette des toitures d’Auxonne est marquée


par les cheminées parfois monumentales en briques
enduites surmontées d’un glacis de mortier arrondi
qui assure l’écoulement des eaux de mitrons en terre
cuite qui améliorent le tirage. Les cheminées plus
récentes sont généralement en briques apparentes
avec un couronnement constitué de quelques rangs
en débord qui écartent les eaux de ruissellement.

Pour les combles aménagés, l’éclairement se faisait par


des lucarnes disposées en saillie sur la pente de toît. La
lucarne participe de la composition architecturale et
fait généralement l’objet d’un traitement en cohérence
Eléments caractéristiques des toitures du centre d’Auxonne
avec l’ornementation de la façade. Ainsi, on retrouve
plusieurs types de lucarnes selon le style de la façade,
la lucarne jacobine avec un faitage perpendiculaire à
la toiture étant le modèle le plus répandu.
SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 66
- Ordonnancement des façades

Les caractéristiques des maisons de ville reprennent les principes de l’architecture vernaculaire (économique,
principes constructifs élémentaires,...) mais font également référence aux codes de l’architecture classique.

Les maisons de ville sont bâties sur un rez-de-chaussée (et généralement bâti sur une cave) avec un ou deux
étages carrés.

On retrouve le plus souvent un ordonnancement de la façade principale avec l’aligement des baies formant
des travées régulières et parfois symétriques, l’affirmation du bel étage au premier niveau, un marquage des
rythmes verticaux et horizontaux par des élements d’ornements,...

Elévation de façades situées rue Auguste Masson

- Maçonnerie

Les maisons du centre-ville étaient construites en


briques, en pierres de taille ou plus généralement en
moellons de calcaire. On retouve la construction en
brique pour les maisons les plus anciennes datant des
XVe et XVIe siècles) ; elle était issue de tuileries locales
(Laperrière-sur-Saône, Aubigny-en-Plaine, Soirans,
Lamarche-sur-Saône).

La pierre de taille largement utilisée à Auxonne est


une pierre calcaire dur contenant du sulfure de fer
qui s’oxyde et donne des tons jaunes, ocres, bruns ou
rouges. On la retrouve dans la carrière de Sampans
utilisée durant plusieurs siècles.
Polychromie de la pierre de Sampans
A l’exception des murs en pierres de taille, les maçonneries
des façades sur rue sont enduites, ne laissant apparents
que les éléments d’ornements en saillie. En revanche, les
façades pignons peuvent être laissées en maçonnerie
apparente (essentiellement en brique).

Une maçonnerie composée de murs de moellons


comporte généralement des encadrements de baies et
des chaînes d’angle en pierre appareillée. Une corniche
de pierre appareillée et des bandeaux horizontaux
également appareillés protègent du ruissellement des L’enduit qui se délite laisse apparaître la maçonnerie en
pluies et forment la modénature de la façade. moellons de pierre ou en brique

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 67


- Ornements

Les maisons de ville possèdent peu de décors sculptés


à l’exception des corniches ou de l’encadrement de la
porte d’entrée.

La rive d’égout ou avant-toit est un élément important


pour l’ornementation de la façade. On distingue
principalement trois types de dispositifs à Auxonne :
la corniche moulurée en pierre (le plus couramment
utilisé), la corniche en briques appareillées et les
chevrons débordants avec ou sans console.
Façade enduite avec enseigne peinte, ornements en pierre
de taille, ferronnerie en fer forgé
On retrouve également quelques façades enduites avec
décors peints, caractéristiques du XIXe siècle. Certains
bâtiments ont bénéficié l’éléments plus ouvragés tels
des chaines d’angles ou des encadrements à bossages,
des encadrements de baies moulurés, modillons,...

Les villas du quartier neuf possèdent quant à elles de


nombreux ornements conformément à cette typologie
architecturale. Ils expriment le style éclectique, plus
ou moins pittoresque de l’édifice et utilisent des
techniques qui se répandent avec l’industrialisation
(brique et céramique vernisées, bois sculpté, ciment
prompt, zinguerie ouvragée,...).
Corniche en briques appareillées, lucarne en pierre de taille
- Menuiseries

Les menuiseries en bois peint des portes, des


fenêtres et des volets ont une grande importance
dans l’aspect des façades. Le profil traditionnel, avec
la finesse du dessin et le détail de la moulure, donne
toute sa qualité à la menuiserie. Principal élément de
menuiserie ouvragé, les portes sont généralement
à panneaux surmontées d’une imposte vitrée. Les
assemblages se sont progressivement perfectionnés,
initialement constitués de simples planches puis
de petits panneaux et cadres avant l’apparition des
moulures à grands cadres.
Il en va de même pour les fenêtres avec une évolution
du partitionnement des carreaux (petits carreaux
pour une construction antérieure au XVIIIe siècle,
grands carreaux pour les XVIIIe et XIXe siècles).
Les volets sont battants et le plus souvent à persiennes.

- Ferronneries

Les garde-corps, les grilles et les portails de clôture


ont un rôle très important pour la qualité de l’espace
public. Ils sont traditionnellement réalisés en fer forgé
et souvent très ouvragés.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 68


4.3 LE PATRIMOINE MONUMENTAL
(Les édifices patrimoniaux remarquables ont fait l’objet d’une fiche d’inventaire et de prescription annexée au
règlement du PVAP)

Le patrimoine militaire

- Les fortifications

La ville est dotée d’un château à partir de 1170, et d’une enceinte à partir du XIIIe siècle. Elle sera renforcée au
cours des siècles suivants, un inventaire de 1478 fait état d’un système de doubles murailles avec vingt-trois
tours, deux tournelles et un pont fortifié. La porte de Comté a été construite par Louis XII en 1503. En 1635 et
1636, on construit de grands ouvrages qui préfigurent les bastions et un ravelin couvrant la sortie du Château1.

En 1673, le Comte d’Aspremont (ingénieur en chef) accomplit la réalisation fortification bastionnée classique
comprenant les ouvrages caractéristiques (plan en étoile, courtines, bastions, demi-lunes, glacis). Vauban le
remplace et achève l’enceinte en 16792. Les murailles et tours médiévales sont presque toutes démolies à
l’exception de la tour Chastillon, mais elle est noyée dans la tour du Cygne, de la tour Belvoir, d’un fragment
de la tour Oudot Garnier et des fragments des tours Maître-Jehan et de Soone absorbées, elles aussi, dans les
tours du pied de Biche et du bastion de Beauregard lors de la construction du château Louis XI3. Une dernière
campagne de fortification bastionnée est accomplie de 1826 à 1830.

Déclassé militairement en 1895, les démolitions de la fin du XIXe et début du XXe siècle concernent les
remparts établis le long de la rivière et les fronts de l’ouest et du sud-ouest.
1 Speranza, www.auxonne-patrimoine.net
2 www.sites-vauban.org/Auxonne
3 Site internet « Auxonne Capitale du Val de Saône » : http://g.chp.pagesperso-orange.fr

Plan d’Auxonne en 1679 SHD-Bibliothèque du Génie - Réserve Atlas 98a


in Les fortifications d’Auxonne par M. Speranza

Dessin anonyme du Front nord de la ville dit Front Royal


Bibliothèque nationale de France - VA 21(1) Auxonne H 116 899
in Les fortifications d’Auxonne par M. Speranza

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 69


Tour Belvoir Porte Royale dite aussi Tour du Cygne (CMH)

Porte de Comté (ISMH) Muraille située au sud de la ville longée par un parc public

Muraille située au nord de la ville bordée par le port de plaisance Muraille située à l’ouest de la ville en bord de Saône

Ensemble de fortifications formant le Front Royal au nord de la ville

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 70


- Le château

Bien que n’ayant pas été intégré au périmètre de la ZPPAUP, le château d’Auxonne constitue un édifice majeur
du centre-ville.

Le premier château d’Auxonne, dit « La motte de la vieille monnaie » situé à l’emplacement de l’actuel hôpital.
Il fut détruit en 1412 pour céder la place au couvent des Clarisses.

Le château actuel est dû au roi de France Louis XI et a été construit entre 1479 et 1491. L’emplacement choisi
pour sa construction répondait à la fois aux besoins de contrôle du passage de la Saône et de la population
de la ville. Ce château a la forme d’un pentagone d’environ 400 mètres de périmètre flanqué d’une tour à
chacun de ses angles, reliées entre elles par d’épaisses courtines.

Seuls les ouvrages de défense sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques : tours,
courtines, bastions et caveaux, porterie.

Dans l’enceinte du château, les bâtiments ne sont pas protégés au titre des Monuments Historiques et datent
pour la plupart du XVIe siècle, sauf la caserne sud construite par Vauban en 1688 pour loger les compagnies
1.d’Invalides
Rappel qui gardent le château.
> Chronologie du château

Source : Etude de stratégie de développement touristique d’Auxonne et valorisation


du Château, décembre 2013.
Stratégie de développement touristique d’Auxonne et valorisation du Château // Rapport de Phase 2 // Décembre 2013 4

Vue d’ensemble du château Vue de la tour Notre-Dame et de la porte de ville

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 71


- L’arsenal

La construction de l’arsenal résulte d’un besoin fort


du pouvoir royal de posséder une fabrique d’affûts de
canon et un important dépôt de pièces d’artillerie et
de munitions à proximité immédiate des frontières de
l’Empire. Ce besoin fut énoncé dès 1673 par Colbert
dans une lettre adressée à l’Intendant de Bourgogne
et sa construction fut décidée par Vauban vers 1690.
Portes monumentales situées rue des Halles
Cet arsenal comporte trois corps de bâtiment. Un grand
hangar à deux travées ouvert sur deux cours parallèles,
une grande halle (parallèle à l’actuelle rue Vauban)
et les grandes forges dont le bâtiment est parallèle à
l’actuelle rue Ledeuil. Trois portes monumentales en
pierre de Sampans (Jura), avec des trophées d’armes
entourant le blason du Roi fermaient l’établissement.

En 1845, l’arsenal fut transféré à Besançon. Menacé


de destruction en 1966 par un projet immobilier,
l’arsenal a été sauvé par son inscription à l’Inventaire
Supplémentaire des Monuments Historiques en 1968.
C’est le seul exemple d’arsenal construit par Vauban
qui reste dans sa structure complète d’origine. Vue de la cour intérieure

- Les casernes

Les casernes sont construites entre 1759 et 1763, avec


trois bâtiments réalisés en pierres roses de Moissey :
un bâtiment central à trois étages réservé aux soldats
(«le Grand Corps») et deux ailes latérales à deux
étages réservées aux officiers (le «Pavillon Royal» et
le «Pavillon de la Ville»). Ce premier ensemble fut
renommé le quartier Bonaparte en 1931.

Le quartier Marey-Monge situé de l’autre côté de la


rue du Huitième Chasseur a été construit au XIXe siècle
sur l’emprise de l’ancien couvent des Capucins. Des
bâtiments annexes (magasin des vivres et le hangard
d’artillerie) ont précédé la construction d’une caserne
constituée de bâtiments disposés en U et de deux
pavillons fermant la cour. Plan de la ville d’Auxonne du début du XIXe siècle

Vue d’ensemble des casernes

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 72


- Localisation du patrimoine militaire historique

Quartier
Marey-Monge
Quartier
Bonaparte

Ancien Arsenal
hangar
d’artillerie

Château
d’Auxonne

Légende
Bâti militaire conservé
Bâti militaire démoli
Fortifications Vauban conservées
Fortifications Vauban démolies

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 73


Le patrimoine religieux

- L’église Notre Dame

La tour romane qui forme le transept méridional


actuel de l’église, bien reconnaissable aux ouvertures
circulaires situées au dessus des baies serait le seul
élément qui nous reste aujourd’hui du premier édifice
datant du milieu du XIIe siècle.

Les piles et les grands arcs de la nef auraient été


entrepris vers l’an 1200, le chœur, l’abside et les
absidioles entre 1200 et 1250. La construction du
portail avec ses 2 tours date du début du XIVe siècle.
Les chapelles latérales ont été élevées aux XIVe et XVe
siècles.

L’imposant portail, surmonté de deux tours de


hauteurs inégales fut commencé en 1516 sous la
direction de Maître Loys, architecte de l’église Saint Portail avec ses 2 tours
Michel à Dijon et du Maître maçon comtois Antoine le
Rupt. Les travaux du début du XVIe siècle ont complété
l’édifice par la construction d’une sacristie implantée
en avant de la tour romane.

L’édifice a été classé Monument Historique par arrêté


du 24 décembre 1907.

Vingt-quatre objets protégés au titre des Monuments


Historiques sont conservés dans l’édifice :
• Buffet d’orgue, 1907/12/24 : classé au titre objet
• Partie instrumentale de l’orgue, 1979/09/07 : classé au titre
objet
• Deux statues (statuettes) : Christ en croix et Vierge d’un Tour romane formant le transept actuel
calvaire, deux reliquaires avec deux statues : Angelots, croix
(crucifix), chandelier, calice, exposition, coffret aux saintes
huiles, deux reliquaires avec deux bustes, reliquaire, tableau
et son cadre : L’Ordre, statue : Sainte Barbe, statue-reliquaire
: Saint Marc, statue-reliquaire : Saint Matthieu, objet de
dévotion (statue) et sa boîte : Vierge à l’Enfant, tableau et
son cadre : Saint François-Xavier, deux bustes-reliquaires,
tableau et son cadre : La Cène, statue (statuette) de bâton
de procession : Saint Nicolas, Aiguière baptismale, statue :
Vierge à l’Enfant dite Notre-Dame de la Levée, trois statues
(statuettes) de bâton de procession : Saint évêque et Anges
céroféraires - 2006/11/07 : inscrits au titre objet
• Six chandeliers et une croix d’autel (garniture d’autel),
1974/04/02 : inscrit au titre objet

Vue d’ensemble de l’église et la place d’Arme

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 74


- Les anciens couvents

De grandes emprises conventuelles ont occupé les parties nord et sud de la ville de la fin du Moyen-äge jusqu’à
la révolution (fondation du couvent des Clarisses en 1412, le couvent des Ursulines depuis 1624, le couvent
des Capucines). Après la Révolution, ils ont été généralement abandonnés puis cédés pour l’implantation
d’équipements tels que l’hôpital ou l’extension des casernes.

Bien que les édifices aient disparu, ces vastes emprises s’inscrivent encore aujourd’hui dans le tissu urbain
de la ville.

Chapelle
Sainte-Anne
Couvent des
Ursulines

Couvent des
Clarisses
Couvent des
Capucines

Plan de la ville et château d’Auxonne, 1760

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 75


Les équipements publics

- L’hôpital4

Vers 1500, l’hôpital de la ville alors situé dans la rue du Bourg fut transféré sur un terrain voisin du couvent
des clarisses. L’établissement fut reconstruit au cours du 2e quart du 17e siècle dont il ne reste aujourd’hui
que la chapelle.

A la suite de la Révolution, l’hôpital obtint en 1793 la cession provisoire du couvent des clarisses désaffecté
avant d’en devenir définitivement propriétaire en 1818. L’hôpital civil se double d’un hôpital militaire.

En 1842, l’architecte-voyer Claude Phal-Blando proposa une reconstruction de l’établissement avec un édifice
de style néo-renaissant, en U, encadrant une cour rectangulaire. L’emplacement de la chapelle dérogeait à
la tradition car elle n’était pas au centre de l’édifice mais hors-oeuvre, perpendiculaire à l’aile gauche : il
s’agissait de l’ancienne chapelle agrandie grâce à l’adjonction, en guise de nef, d’une partie de l’ancienne salle
des hommes.

Les travaux de modernisation et d’humanisation de la seconde moitié du 20e siècle ont modifié l’intérieur de
l’édifice, mais la chapelle et l’apothicairerie ont été conservées.
4 D’après la notice de l’inventaire général, Hugonnet-Berger Claudine, 2009

© Région Bourgogne - Inventaire général © Région Bourgogne - Inventaire général


Auteur : Michel Thierry Auteur : Jean-Luc Duthu

Façade rue du Colonel Denfert

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 76


- L’Hôtel de ville

L’ancien Logis des Ducs de Bourgogne est devenu l’Hôtel de


ville en 1810. La façade arrière a gardé son parement de brique,
ses frises décoratives, ses armoiries et emblèmes sculptés, une
tour polygonale et la trace de son ancienne porte datant du
XVe siècle, sa façade principale a été remaniée par l’architecte
Phal-Blando dans un style néo-gothique en 1857.

- La bibliothèque

En 1843 la Ville décide la construction du Passage de la


Renaissance, aujourd’hui Passage Xavier-Girault, bâtiment dont
le rez-de-chaussée est un passage public. En 1845, la grande
salle qui était initialement une salle de bal est transformée en
salle de lecture pour la bibliothèque.

Conçu par l’architecte Phal-Blando, la façade est de style


éclectique d’inspiration Renaissance. La façade est caractérisée
par un rez-de-chaussée en pierre de taille (gros appareil)
uniquement ouvert par la porte monumentale. L’étage est
largement ouvert par une triple baie à meneaux et marqué par
4 colones engagées. Il est surmonté d’un entablement.

- L’école du Prieur
Façade arrière avec tour et baie
Ce bâtiment construit au début du XXe siècle est représentatif
du XVe siècle
des écoles dites “Jules Ferry” réalisées sous la Troisième
République. L’école devient une figure essentielle de la vie
publique dans chaque commune et son bâtiment se devait
à la fois d’être fonctionnel et de symboliser le pouvoir
progressiste. L’architecture des écoles a donc pris une allure
monumentale suivant les règles classiques académiques ; elle
était également guidée par le fonctionnalisme répondant aux
normes d’hygiène fixées par le Ministère. La construction de
ces équipements était associée à la structuration de nouveaux
quartiers en développement de la périphérie. Ainsi, l’école
d’Auxonne accompagna l’urbanisation du Quartier Neuf.

Façade sur la rue Antoine Masson

Façade boulevard Pasteur

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5. APPROCHE ENVIRONNEMENTALE

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 78


5.1 CARACTÉRISATIONS ENVIRONNEMENTALES DE LA VILLE

Contexte biogéographique

Auxonne se situe dans la région de la plaine de


Saône, plus précisement dans le ruban alluvial
du val de Saône, bande de quelques kilomètres
de large qui suit la rivière.

Adossé sur la rive gauche de la Saône, Auxonne


se développe sur une terrasse légèrement
surélevée par rapport à l’environnement
proche, dont l’altitude varie entre 184 et 186 m
d’altitude, mettant à l’abri la ville de la majorité
des crues de la Saône. La ville fait malgré tout
l’objet d’inondations lors de grandes crues et
est donc dotée d’un PPR (Plan de Prévention
des Risques) vis-à-vis des risques d’inondations.

Caractéristation microclimatique
Auxonne se caractérise par des hivers relativement
froids et humides, avec un nombre de jours de gel
conséquent sur la période hivernale, notamment sur
les mois de décembre et janvier avec en moyenne
une quinzaine de jours par mois. Les pluies sont
régulières sur la période hivernale, avec en moyenne
une dizaine de jours par mois de pluie.

Les étés sont globalement tempérés, avec des


températures n’excédant pas les 35°C en journée.
L’humidité relative apportée par la Saône contribue
notamment à limiter les épisodes caniculaires par le
maintien de nuits fraîches et donc une régulation des
amplitudes thermiques quotidiennes.

Ensoleillement annuel (Source : Meteoblue)

Données climatiques d’Auxonne (Source : Meteoblue)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 79


Caractérisation écologique

Le périmètre étudié fait partie d’une zone Natura 2000 en qualité de gîtes et habitats pour les chauves-
souris. L’inventaire des habitats de chauve-souris est primordial, notamment dans les combles d’habitation,
pour limiter au maximum les nuisances pouvant être causées par des travaux voir même la transformation
des bâtiments.

Deux ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) de type 1 et 2 s’étendent sur
l’ensemble du périmètre.

La ville d’Auxonne est impliquée dans ces deux ZNIEFF par la présence du Val de Saône et de ses habitats de
prairie, de cours d’eau ainsi que les espèces animales et végétales qui s’y développent.

Périmètre de la zone Natura 2000 (Source géoportail)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 80


5.2 CARACTÉRISATIONS BIOCLIMATIQUES DES ESPACES BÂTIS ET
NON BÂTIS
Caractérisation bioclimatique des espaces non bâtis

Tout d’abord, le coeur historique s’organise autour de rues larges et de places


très minérales. Cette largeur de rue, combinée à des hauteurs de bâtiment
n’excédant pas le R+2, permet d’éviter les ombres portées de bâtiment sur la
façade opposée. Les logements de rez-de-chausée peuvent ainsi profiter au
maximum d’apports lumineux et solaires.

Le végétal dans les espaces publics du centre ancien est peu développé et
généralement rapporté en pots. La végétalisation en centre ancien se traduit
donc majoritairement par la présence de cours végétalisées en coeur d’îlot. Cette
présence de cour intérieure découle d’une division parcellaire en lanière: un
premier bâti donnant sur rue, un second bâti en milieu de parcelle et un troisième
bâti sur l’autre rue (généralement un garage). Végétalisation en pot

On relève par ailleurs une importante imperméabilité en pied de bâti, augmentant


les remontées capillaires sur les rez-de-chaussée.

Aménagement du centre ancien très minéral

Pas d’ombres portées des bâtiments sur la façade opposée

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 81


Caractérisation bioclimatique des espaces non bâtis

Ensuite, aux abords du centre ancien sont identifiables des ensembles peu denses et plutôt végétalisés
permettant d’apporter de la respiration et contrastent avec le centre ancien. C’est le cas à l’ouest du centre
ancien avec les abords de Saône mais aussi à l’est par la présence d’un square.
Comme le montre la photo du mur de soutènement ci-contre, Auxonne présente des conditions
climatologiques propices permettant à la végétalisation de se développer spontanément, du fait notamment
d’une humidité ambiante tout au long de l’année.
Sur les abords de Sâone, fortement exposés au vent, on retrouve une humidité relative permanente,
probablement un peu inconfortable en hiver, mais a fortiori très agréable le reste de l’année.

La zone pavillonaire du périmètre (secteur C) se traduit par un bâti moins dense et la présence de nombreux
jardins permettant de maintenir une bonne présence d’espaces végétalisés.

Espaces végétalisés aux abords de la Saône

Exemple de jardin privatif végétalisé dans le secteur C

Espaces verts à la délimitation entre le centre ancien et la zone pavil-


lonnaire

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 82


Caractéristation bioclimatique et thermique du centre ancien d’Auxonne

Bien que le bâti ancien soit assez hétérogène dans ses orientations et ses dispositions fonctionnelles, on
observe certaines caractéristiques récurrentes.

Tout d’abord, le bâti est exclusivement en R+1 ou R+2. Les ensembles bâti présentent une bonne compacité
avec des pignons rarement nus.
Les murs de façade sont majoritairement composés de moellons de pierre maçonnées alors que les pignons
en mitoyenneté sont composés de briques rouges. Plus ponctuellement, on observe des façades en ossature
bois avec remplissage (notamment les maisons à colombages). Les enduits de façade sont réalisés à la chaux,
à l ‘exception de quelques enduits ciments présents ponctuellement. Cette alternative est absolument à
éviter pour ne pas altérer les caractéristiques hygroscopiques du mur existant, pouvant mettre en danger sa
pérennité.

Les toitures présentent une forte pente et sont composées de petites tuiles plates. Bien que l’on note la
présence de lucarnes en toiture, destinées à apporter de la lumière naturelle et permettre une ventilation
naturelle, les combles sont majoritairement non aménagées.
La majeure partie du bâti dans le centre ancien est pourvu d’une cave enterrée.

Bâti en R+1 Pignon à nu par décalage de


toiture ou de vélum

Enduit ciment sur l’une des façades Combles non aménagés

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 83


Les menuiseries sont de grandes dimensions, avec une hauteur conséquente permettant de maximiser
l’apport lumineux en fond de pièce. La réduction de la hauteur de vitrage altère cette caractéristique et peut
engendrer un déficit de lumière naturelle en fond de pièce. Dans l’optique d’apporter un maximum d’apport
lumineux, les portes d’entrée sont régulièrement munies d’un impost vitrée.
Les fenêtres sont protégées par des contrevents persiennés en bois épais, idéal pour permettre une
occultation des apports solaires tout en maintenant des apports lumineux dans le logement. En période
hivernale, les contrevents apportent par ailleurs une légère résistance thermique additionnelle aux fenêtres.

Sur une majeure partie du périmètre, l’accès aux logements en étage s’effectue depuis un escalier présent en
cour intérieure. Ces coursives intérieures protègent les façades des intempéries et apportent une protection
solaire pour les ouvrants présents en façade. Les coursives sont par ailleurs ouvertes sur l’extérieur pour
permettre une ventilation naturelle du logement.

Réduction de la taille des Mise en place de panneaux Accès aux étages supérieurs
ouvrants à éviter pleins à éviter par la cour intérieure

Volets persiennés

Apport lumineux par l’impost

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Cas 1 : Logement Rue Antoine Masson
Ce cas correspond aux déperditions d’un logement situé au dernier étage d’un bâtiment en R+2.

Les caractéristiques volumétriques suivantes ont été définies pour cet exemple :
- Bâtiment en R+2, mitoyen sur un seul côté,
- Surface habitable du logement estimée à 100 m2,
- Hauteur sous plafond de 2,5m,
- Taux de percement en façade : 22%

Les caractéristiques thermiques suivantes ont été définies :


- Murs de façade en moellon pierre : épaisseur moyenne de 45 cm (U = 2,2 W/m2.K)
- Mur pignon donnant sur l’extérieur en brique : épaisseur moyenne de 15cm (U = 3,0 W/m2.K)
- Menuiseries récentes à doubles vitrages sur huisserie en bois dur (Uw = 1,7 W/m2.K)
- Combles non ventilées et couverture en petites tuiles (U=2,1 W/m2.K)
- Plancher bas en bois sur locaux chauffés (U=0,69 W/m2.K)

Surfaces de parois déperditives


Cas 1 : Logement Rue Antoine Masson dans le volume intérieur, ouvrant
sur un espace non chauffé.
Total des déperditions : 13,5 kW, soit 135 W/m2
Surfaces de parois en mitoyen-
neté
Point forts :
Le remplacement récent des fenêtres réduit large- Surfaces de parois déperditives,
ment les déperditions de ces éléments mais aussi pour leur majorité revêtues
les infiltrations d’air parasites. La mise en place d’enduits perspirants.
d’une ventilation mécanique dans le logement as-
sure un renouvellement d’air suffisant.
La présence de locaux occupés sous le logement
limite les déperditions.
Des protections solaires sont présentes devant
chaque fenêtre.

Points faibles :
Les déperditions par les combles, non isolées, sont
très importantes.
Le mur pignon à nu, sans isolation, engendre des
déperditions thermiques non négligeables.

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 85


Cas 2 : Maison 4 fenêtres en R+1

Ce deuxième cas correspond à un logement en R+1, situé au dessus d’un local commercial, dont les
caractéristiques volumétriques sont les suivantes :
- Bâtiment en R+1, mitoyen sur deux côtés,
- Surface habitable estimée à 63 m2,
- Hauteur sous plafond de 3 m,

Les caractéristiques thermiques ont été définies comme telles :


- Murs de façade en moellon pierre : épaisseur moyenne de 45 cm (U = 2,2 W/m2.K)
- Menuiseries anciennes à simple vitrage sur huisserie en bois dur (Uw = 4,2 W/m2.K)
- Combles non ventilées et couverture en petites tuiles (U=2,1 W/m2.K)
- Plancher bas en bois sur cave enterrée (U=0,69 W/m2.K)

Total des déperditions : 7,9 kW, soit 125 W/m2.

Point forts :
La mitoyenneté sur les deux pignons limite les
déperditions par les murs.
Des protections solaires sont présentes devant
chaque fenêtre.

Points faibles :
Les déperditions par les combles, non isolées, sont
très importantes.
Le taux d’infiltration, induit par un manque
d’étanchéité des menuiseries, est non négligeable.

Cas 3 : Maison 3 fenêtres en R+1

Ce troisième cas correspond à un bâtiment 3 fenêtres dont les caractéristiques volumétriques sont les
suivantes :
- Bâtiment en R+1, mitoyen sur deux côtés,
- Surface habitable estimée à 160 m2 (deux étages de 80m2),
- Hauteur sous plafond de 2,8m,

Les caractéristiques thermiques ont été définies comme telles :


- Murs de façade en moellon pierre : épaisseur moyenne de 45 cm (U = 2,2 W/m2.K)
- Menuiseries anciennes à simple vitrage sur huisserie en bois dur (Uw = 4,2 W/m2.K)
- Combles non ventilées et couverture en petites tuiles (U=2,1 W/m2.K)
- Plancher bas en bois sur cave enterrée (U=0,69 W/m2.K)

Total des déperditions : 14 kW, soit 88 W/m2

Point forts :
La mitoyenneté sur les deux pignons limite les
déperditions par les murs,
Des protections solaires sont présentes devant
chaque fenêtre.

Points faibles :
Les déperditions par les combles, non isolées, sont
très importantes.

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L’analyse du contexte microclimatique révèle des périodes hivernales relativement rigoureuses face
auxquelles la compacité des bâtiments apparait comme un atout indéniable. Il est alors nécessaire de la
conserver au maximum en évitant la déconstruction de bâtiment pouvant mettre à nu des pignons.
Ces périodes hivernales se traduisent aussi par un ensoleillement faible et une couverture nuageuse
récurrente. Des vitrages de grandes dimensions sont alors impératif pour garantir un apport lumineux
suffisant. La largeur des rues, additionée à des bâtiments de faible hauteur, garantissent par ailleurs un
apport lumineux suffisant pour les logements du rez-de-chaussée.

Le confort d’hiver est cependant affaibli par :


- L’absence d’isolation des parois, notamment au niveau des combles non aménagés apparaissant comme
un axe majeur d’amélioration énergétique des logements.
- Un taux d’infiltration (étanchéité à l’air des menuiseries notamment) relativement important par rapport
aux normes actuelles.
- Un ensoleillement insuffisant des façades donnant sur des cours intérieures, souvent exigües.
- Les remontées capillaires et l’humidité des murs en moellons, engendrée par l’imperméabilisation des
pieds de façade et des surfaces de sol à l’intérieur des logements, qui renforcent les sensations de froid et
le besoin de chauffage.

Aux vues des compositions majoritaires des parois en centre ancien (moellons pierres, briques rouges,
plus ponctuellement des murs en ossature bois avec remplissage), une réhabilitation du bâti nécessite une
approche spécifique et une vigilance sur le choix des matériaux employés afin d’éviter des risques de
pathologie telles que le développement de condensation interne pouvant dégrader la structure du bâtiment
ou encore de moisissures.

La composition bioclimatique du bâti historique présente par ailleurs les points forts suivants vis-à-vis du
confort thermique d’été :
- Forte inertie apportée par les murs en pierre,
- Des protections solaires systématiques devant les ouvrants,
- Composition le plus souvent traversante, permettant une ventilation naturelle nocturne,
Aux vues des tendances climatiques et la récurrence des épisodes caniculaires, il parait primordial de
conserver au maximum ces atouts bioclimatiques du bâti ancien.

Par ailleurs, les coursives ouvertes donnant accès aux étages supérieures présentent aussi des avantages
bioclimatiques (protection de la façade contre les intempéries, protections solaires, favorisation de la
ventilation naturelle) qui semblent nécessaire de conserver.

Enfin, concernant les espaces non bâtis dans le centre ancien, publics ou privés, le végétal est peu présent,
alors qu’il constitue autant un réservoir de biodiversité, un stock permanent de carbone qu’un apport de
fraîcheur en période estivale.

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ANNEXES

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BIBLIOGRAPHIE
Histoire - archéologie

• David S., Dumetz P. et al., La civilisation gallo-romaine dans le Jura. Territoires et cultes. Musée d’archéo-
logie du Jura — Lons le Saunier. http://www.cndp.fr/crdp-besancon/fileadmin/CD39/Fichiers_cd39/mal-
lette_archeo/Texte_Malette_gallo.pdf
• Camp P. (1961), Histoire d’Auxonne au Moyen-Âge, Dijon.
• Camp P. (1969), Guide illustré d’Auxonne, Dole.
• Pasquini B. et Petit Ch. (2016), « Le portage entre la Saône et la Moselle dans l’Antiquité (Ier-IVe siècles) »,
Les nouvelles de l’archéologie, 142, 27-32.
• Provost M. (2009), Carte archéologique de la Gaule, 21/2. La Côte-d’Or, Paris.
• Speranza M. (1982), Le canton d’Auxonne en 1900... à travers les cartes postales, Saint-Seine-l’Abbaye.
• Speranza M. (1987-1989), « Le château d’Auxonne », Mémoires de la Commission des Antiquités du
département de la Côte-d’Or, t. XXXV.
• Speranza M. (2008), « Les fortifications d’Auxonne et Vauban », Mémoires de la Société d’Émulation du
Doubs, Histoire et patrimoine comtois, n° 50, p. 111-131.
• Association Écomusée du maraîchage et des traditions populaires du Val de Saône (2013), « Petite et
grande Histoire de la région d’Auxonne à travers sa tradition maraîchère », Auxonne.

Architecture

• Lévi-Strauss L. et Bucaille R., «L’architecture rurale française : Bourgogne», éd. Berger-Levrault, 1979,
328p.
• Feuvrier Julien. À propos des carrières de pierre de Dole, Saint Ylie, Sampans, Damparis. In: Revue des
Études Anciennes. Tome 19, 1917, n°4. pp. 269-272.
• Boyer M.A. et Maniaque S., Rapport de présentation de la ZPPAUP d’Auxonne, 2006.
• Planeth tourisme, Stratégie et valorisation du Château, rapport d’étude, décembre 2013.
• Speranza M. (2018), Auxonne Le Quartier Neuf , du rempart au boulevard, 9p.

Environnement

• SCOT Val de Saône Vingeanne, rapport de présentation, 2019


• Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), résumé non technique, mars 2015
• Cellule d’Application en
• Ecologie (MAUPETIT B., OBERTI D.), S.H.N.A. (BELLENFANT S., REVEILLON A.), .-260014849, VAL DE
SAONE DE PONTAILLER A LA CONFLUENCE AVEC LE DOUBS.- INPN, SPN-MNHN Paris, 51P.
• S.H.N.A. (DETROIT C., REVEILLON A.), .- 260030237, VALLEE ET TERRASSES DE LA SAONE ENTRE LA-
MARCHE, VIELVERGE ET TILLENAY. - INPN, SPN-MNHN Paris, 14P.
• DREAL Bourgogne - Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons – Site n° 46 : Gîtes à chauves-souris,
décembre 2010.

Plans anciens

• Auxonne à la fin du XVeme siècle, (source : Camp P. (1961), Histoire d’Auxonne au Moyen-Âge, Dijon)
• 1677, plan relief (source : musée des plans reliefs - Paris)
• 1679, plan d’Auxonne en 1679 (fortifications) (source : SHD-Bibliothèque du Génie)
• 1699, Auxonne Plan d’augmentation 1699 par Vauban (source : Service Historique de la Défense
Vincennes)
• 1757, carte de Cassini (source : Geoportail - IGN)
• 1760, Plan de la ville et château d’Auxonne (source :Service Historique de la Défense Vincennes)
• 1824, cadastre napoléonien (source : archives départementales de Côte d’Or)
• 1834, carte de l’état major (source : Geoportail - IGN)
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INVENTAIRES DES ÉLÉMENTS EXTÉRIEURS PARTICULIERS
Devantures

N° inventaire : 35 N° inventaire : 67 N° inventaire : 12


21 RUE MARIN (BL 699) 7 RUE DE LA PAIX (BL 243) 24 RUE THIERS (BL 28)

N° inventaire : 19 N° inventaire : 20 N° inventaire : 78


7 RUE MARIN (BL 118) 4 RUE MARIN (BL 123) 15 RUE CARNOT (BL 199)

N° inventaire : 30 N° inventaire : 42
7 RUE DE BERBIS (BL 131) 1 RUE DU BOURG (BL 614)

N° inventaire : 34 N° inventaire : 41
19 RUE MARIN (BL 112) 3 RUE DU BOURG (BL 222)
SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 90
Portes

N° inventaire : 70 N° inventaire : 61 N° inventaire : 50 N° inventaire : 46


21 BD PASTEUR (BL 261) 83 RUE EMILE GRUET (BL 360) 67 RUE ANTOINE MASSON (BL 411) 58 RUE ANTOINE MASSON (BL 555)

N° inventaire : 33 N° inventaire : 53 N° inventaire : 57 N° inventaire : 49


18 RUE MARIN (BL 129) 17 RUE DAVOT (BL 401) 21 RUE DU PORT (BL 447) 65 RUE ANTOINE MASSON (BL 555)

N° inventaire : 27 N° inventaire : 29 N° inventaire : 74 N° inventaire : 21


31 RUE CARNOT (BL 189) 4 RUE CARNOT (BL 564) 1 RUE GUEBRIANT (BL 270) 1 RUE VAUBAN (BL 122)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 91


Portes

N° inventaire : 75 N° inventaire : 77 N° inventaire : 22 N° inventaire : 5


5 RUE GUEBRIANT (BL 272) 9 RUE GUEBRIANT (BL 278) 3 RUE VAUBAN (BL 133) 12 RUE THIERS (BL 740)

N° inventaire : 60 N° inventaire : 51 N° inventaire : 45 N° inventaire : 43


81 RUE ANTOINE MASSON (BL 375) 72 RUE ANTOINE MASSON (BL 703) 51 RUE ANTOINE MASSON (BL 568) 37 RUE ANTOINE MASSON (BL 427)

N° inventaire : 54 N° inventaire : 69
8 RUE COLONEL DENFERT (BL 427) 9 RUE DE LA PAIX (BL 497)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 92


Portails

N° inventaire : 86 N° inventaire : 17 N° inventaire : 72


14 RUE PRIEUR LA COTE D OR (BL 79) 5B 7 RUE LAFAYETTE (BL 103) RUE CARNOT (BL 208)

N° inventaire : 13
25 RUE THIERS (BL 462)

Baies

N° inventaire : 62 N° inventaire : 65
7 RUE COURTOIS (BL 661) RUE DE LA PAIX (BL 237)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 93


Ferronneries

N° inventaire : 71 N° inventaire : 36 N° inventaire : 28 N° inventaire : 31


19 BD PASTEUR (BL 265) 16 PL D ARMES (BL 699) 6 RUE CARNOT (BL 588) RUE DE BERBIS (BL 130)

N° inventaire : 11
20 RUE THIERS (BL 832)
N° inventaire : 48 N° inventaire : 47
RUE ANTOINE MASSON (BL 415) 64 RUE ANTOINE MASSON (BL 228)

N° inventaire : 44 N° inventaire : 87 N° inventaire : 10 N° inventaire : 9


47 RUE ANTOINE MASSON (BL 840) 29 RUE GUSTAVE 19 RUE THIERS (BL 717) 17 RUE THIERS (BL 466)
NOBLEMAIRE(BL 570)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 94


Ferronneries

N° inventaire : 14 N° inventaire : 8 N° inventaire : 3 N° inventaire : 16


15 RUE THIERS (BL 467) 13 RUE THIERS (BL 468) 9 RUE THIERS (BL 644) 10 RUE LAFAYETTE (BL 84)

N° inventaire : 4 N° inventaire : 1 N° inventaire : 1 N° inventaire : 59


10 RUE THIERS (BL 21) 3 RUE THIERS (BL 694) 14 RUE DU BOURG (BL 108) RUE MAILLARD DU MESLE
(BL 608)

Grilles

N° inventaire : 6 et 7 N° inventaire : 2
14B et 16 RUE THIERS (BL 844 et BL 24) 7 RUE THIERS (BL 471)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 95


Grilles

N° inventaire : 55 N° inventaire : 80
5 RUE COLONEL DENFERT (BL 729) 4 RUE COMMANDANT GARNIER (BL 294)

N° inventaire : 84 N° inventaire : 82
11 RUE DENIS GAILLARD (BL 314) 7 RUE DENIS GAILLARD (BL 312)

N° inventaire : 81 N° inventaire : 83
12 RUE COMMANDANT GARNIER (BL 308) 9 RUE DENIS GAILLARD (BL 313)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 96


Grilles

N° inventaire : 66 N° inventaire : 58
2 RUE DE LA PAIX (BL 238) 27 RUE DU PORT (BL 691)

Pans de bois

N° inventaire : 24 N° inventaire : 26 N° inventaire : 76


22 RUE VAUBAN (BL 55) 9 RUE CAPITAINE LANDOLPHE (BL 173) 2 RUE GUEBRIANT (BL 207)

N° inventaire : 73 N° inventaire : 52
RUE GUEBRIANT (BL 208) 1 RUE DAVOT (BL 408)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 97


Niches à statues

N° inventaire : 64 N° inventaire : 63 N° inventaire : 25 N° inventaire : 56


31 BD PASTEUR (BL 352) 39 BD PASTEUR (BL 348) 14 RUE CAPITAINE LANDOLPHE 17 RUE DU PORT (BL 601)
(BL 158)

Décors peint

N° inventaire : 23 N° inventaire : 38
16 18 RUE VAUBAN (BL 57) 16 PL D ARMES (BL 699)

N° inventaire : 37
16 PL D ARMES (BL 699)
Avant-toît

N° inventaire : 32 N° inventaire : 68
RUE DE BERBIS (BL 130) 9 RUE DE LA PAIX (BL 497)

SPR d’Auxonne / diagnostic / 2021 98

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