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Presses Universitaires de France

Review
Author(s): Bernard Perez
Review by: Bernard Perez
Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 31 (JANVIER A JUIN 1891), pp. 445
-446
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41075328
Accessed: 17-10-2015 13:14 UTC

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ANALYSES. - FERREiRA-DEUSDADO.
Estudossobrecriminalidad. 445
malade et agissante,croyanteet raisonneuse,qui sertavec habileté
les intérêtsde la maisonPalatine,se prendde passion pour la philoso-
phie de Descartes et finitpar remettre la directionde sa conscienceà
Penn, le célèbre quaker. Dans la seconde partie,M. Dugas montre
commentles lettresdu philosophes'éclairentpar les doutes et les
objectionsde la princesseà laquelle elles sont adressées.L'auteur est
un écrivaindélicat.Jerelèveseulementce passage sur les amitiésintel-
lectuelles: « On ne pénètrepas unpeu avantdans l'intérieur d'uneâme,
pourvuque cetteâme ne soitni basse ni vulgaire,sans se prendrepour
elle d'unvifintérêt,d'uneaffection véritable.Il sembleque connaître,
c'estdéjà aimer;l'intimité, c'estpresquel'affection,c'en est,du moins,
le commencement et Timage... Peut-êtrel'intelligenceest-elle trop
dépréciéedans les affections. N'est-ellepas,commeditDescartes,< un
instrument universel>? Elle a doncen amourson emploi.Les amitiés
intelligentes sontenfaitles plusdélicieuses;ce sontles plusexigeantes,
mais les plus intimes,cellesqui admettent le moinsd'illusions,mais
qui comportent le plus (Je délicatesse;si ce ne sont pas les plus
dévouées,ce sontcelles dontle dévouementest le plus opportun.Ce
sontles plus parfaites, en ce qu'elles représentent non la plus grande
dépense,maisle meilleurusage de la bonnevolonté.Enfinil est juste
de tenircompteencoredu charmequi leur est propre;le commerce
des espritsest en lui-mêmeravissant,i
G. S.

Ferreira-Deusdado.Estudos sobre criminalidade educacao. 212p.


in-8,Lisboa, 1889.
M. Ferreira-Deusdado, directeurde la Revue d'éducationet d'ensei-
gnement, qui se publie à Lisbonnedepuis plusieursannées,n'estpas
un inconnupournoslecteurs.Nous avons déjà renducompted'un de
ses livres,Essai 'de philosophie actuelle,dans lequel il se montrait
toutà la foisdiscipledu néocriticisme et psychologueau courantde
toutesles recherches contemporaines. Nousretrouvons les mêmesten-
danceset la même sûretéd'informations dans son nouveau livre,et
particulièrement dans les chapitresoù il prend parti pour la liberté
moralecontrele déterminisme absolu, dans sa discussiondes théories
relativesà la valeurmoraledu sentimentet de. l'élémentintellectuel
commefacteursmoraux.Il examineaussi avec autoritéquelle est la
partà faireà l'hérédité,au milieu,à l'éducation,à l'élémentesthéti-
que, sur le développement en bienou en mal de la personnehumaine.
Dans la partieplus strictement criminaliste de son livre,il combatle
plussouventles doctrines de l'école italienne,et se rapproche assez des
théoriesde MM. Tardeet Garofalo.En somme,l'auteurdonne partout
le bon exemplede resterdansune sphèremoyenne, à égale distancede
tous les extrêmes.
Ses critiques,à l'adressedes anthropologues qui d'oreset déjà pré-

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446 REVUE PHILOSOPHIQUE
tendentréformer de fonden combleles codes criminels,sonten géné-
ralassez fondées.Ni dans l'anthropologie criminelle, ni dans la nosolo-
gie mentale,dit-il,nousne trouvonsuneclassification rigoureusement
scientifiquedes criminelset des aliénés.Presquetouty est provisoire.
C'estla périodedes investigations préliminaireset des explications
hypothétiques. On ne cite pas deux anthropologistes et deux aliénistes
d'accordsur ce qu'il y a de plus essentiel.La solutiondu problèmede
la criminalité ne peutvenirdes caractéristiques extérieuresdu crimi-
nel. Ces matériauxauront leur rôle pour la synthèsefuture,pour
l'étudede la naturepsychique,de ses formeset de son évolution,mais
la lumièredoit naîtrede l'étude des faitsde conscienceet des faits
interneset externesqui agissentsurla conscience.
M. Ferreiratientaussi pourdésastreusesles conséquencesdu maté-
rialismedéterministe qui chasse de la société,dit-ilavec quelque exa-
gération, selon nous, sentimentde la justice,et lui substituecelui
le
de défensesociale. Pour ce philosopheprofessantla doctrinede
l'hommefinen soi, punirle coupableau nomde cettedéfense,« c'est
suspendreles garantiesindividuelleset promulguerdes lois au nom
du salutpublic». Au nomde la libertémorale,qu'il croit immanente
dans touthomme,en dépit du milieu et de l'hérédité,il veut qu'on
essaie toutau moinsde ramenerle criminelqui n'est pas un aliéné ou
un malade absolumentau sentiment moralpar le remords,l'influence
de l'exemple,etc. Il s'agitde prévenirplutôtque de punirle crime.
C'estici qu'interviennent toutesles influencesmoralisatricesdont la
sociétédisposed'unemanièregénérale,grâceà ses institutions de tout
ordre.De ces moyensprophylactiques contrele crime,M. Ferreira-
Deusdadoestimeque l'éducationestcelui dontil y a le plusà espérer.
L'imitation, l'habitude,l'opinion,sont,d'aprèslui, les principauxfac-
teursdu caractère,principalement dans la périodepsychologique delà
plus grandeplasticitémentale.Les mouvements de notrevolontésui-
ventles sentiments aussi bienque les pensées;et,à ce propos,M. Fer-
reira-Deusdadodiscuteà nouveaucettequestion,qui a donnéet don-
neralieu encoreà plus d'un débat,de l'importance de l'instruction.
La statistiquecriminelle, dit-il,semblerait montrerune progression
parallèleentrela criminalité et le développement de l'instruction pri-
maire.C'estque l'éducationintellectuelle, mêmecorroboréeparl'édu-
cation esthétique,à laquelle l'auteur,avec M. Tarde, attribueune
grandeimportance, ne peutsuppléerà l'éducationdu sentiment moral.
La cultureintellectuelle est un instrument qui ne formepas directe-
mentle caractère.Ce qu'il faut,c'est fortifier l'espritpar le sentiment
moralet le dirigerpar les normesdu devoir.Et c'est dans la famille
que se posentles assises durables de cette construction de l'homme
moral.Les autres influencessociales sont tout par elle, et,sans elle,
risquentde ne pas aboutir.
Bernard Perez.

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