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II.1 Introduction
Le Calcul d’ordre fractionnaire est un domaine des mathématiques qui traite des dérivés et
intégrales des ordres non entiers, en d'autres termes il s’agit d'une généralisation du calcul
traditionnel qui conduit à des concepts et des outils similaires mais avec une application
beaucoup plus large. Dans les deux dernières décennies le calcul fractionnaire a été
redécouvert par les scientifiques et les ingénieurs et a été appliqué dans un nombre croissant
de domaines notamment dans le domaine de la théorie de la commande. Le succès des
contrôleurs d’ordre fractionnaire est incontestable avec beaucoup de succès en raison
d’émergence de méthodes efficaces dans la différenciation et l’intégration des équations
d’ordre non entier [2].
Dans le cadre de ce chapitre, nous allons donner des définitions du calcul fractionnaire et
des opérateurs d’ordre fractionnaires, on va présenter quelques définitions principales et aussi
la transformée de Laplace des dérivées et intégrales d'ordre fractionnaire. Nous allons en
particulier présenter la structure générale d'un contrôleur PID d’ordre fractionnaire.
II.2 Le calcul fractionnaire
Le calcul fractionnaire est une généralisation de l’intégration et de la différentiation à
l’opérateur fondamental d’ordre non entier [14].
La question des dérivées fractionnaires est abordée dès 1695 par Leibniz dans une lettre
adressée à l’hôpital, mais lorsque celui-ci lui demande quelle pourrait être la dérivée d’ordre
un demi de la fonction x(t), par rapport à la variable t, Leibniz répond que cela mène à un
paradoxe dont on tira profit, un jour, d’outils conséquences, le calcul fractionnaire est alors
né. On peut généraliser les opérateurs d’intégration et de différentiation en un seul opérateur
fondamental aD tα ou a et t sont les limites de l’opérateur. L’opérateur intégro-différentiels
continu est défini comme suit [10] :
dα
{
,……………α>0
α dt α
aDt = 1 , … … … … … α =0
(II.1)
t
∫ ( dτ)−α , … … α < 0
α
Pendant la décennie passée le calcul d’ordre fractionnaire a été appliqué à presque chaque
domaine de la science, l’ingénierie, et les mathématiques. Le calcul d’ordre fractionnaire a
fait un impact profond dans les domaines de viscoélasticité et rhéologie, génie électrique,
électrochimie, biologie, biophysique et technologie biologique, traitement de signal et
d'image, mécanique, mécatronique, physique, et théorie de commande. Bien que certaines
issues mathématiques restent non résolues, la plupart des difficultés ont été surmontées, et la
plupart des problèmes mathématiques principaux documentés dans le domaine du calcul
d’ordre fractionnaire ont été résolus à un point où plusieurs outils mathématiques pour le
calcul d’ordre entier et fractionnaire sont identiques [13].
II.2.1 fonctions fondamentales pour le calcul fractionnaire
L’une des fonctions de base utilisées dans le calcul fractionnaire est la fonction Gamma
d’Euler. Son interprétation est simplement la généralisation du factoriel n! et elle permet à n
de prendre des valeurs non entières [10].
La définition intégrale de la fonction Gamma est donnée par:
∞
Γ ( α )=∫ e− x x α −1 dx (II.2)
0
Elle est plus souvent utilisée même si elle est restreinte aux valeurs positives de α.
L’intégration par partie de (2.2) conduit à la relation de récurrence suivante :
Γ ( α +1)=α Γ ( α ) (II.3)
cet forme est appelée intégrale d’ordre fractionnaire de Riemann-Liouville. Avec Γ ( α ) est la
fonction Gamma d’Euler.
Quand on s’intéresse aux systèmes dynamiques, la fonction f (t) est une fonction causale,
alors l’intégrale d’ordre non entier est définie comme suit :
t
α 1
0 I f ( t )=
t ∫ ( t−τ )α −1 f ( τ ) dτ (t>0,α ∈ R+¿¿) (II.10)
Γ (α ) 0
Pour l’intégrale d’ordre fractionnaire peut être exprimée sous forme de produit de convolution
de la forme suivante :
0 I αt f ( t )=Φα ( t )∗f ( t ) (II.11)
t α −1
Avec: Φα t =
( ) (II.12)
Γ (α)
Soient α∈ R+¿ ¿et n un entier positif, t 0∈ ℜ et (𝑡) une fonction localement intégrable définie sur
[t 0, +∞ [. La dérivée d'ordre fractionnaire α de la fonction de 𝑓 borne inférieure t 0est définie
par:
t
RL D−n f ( t )= 1 dn
n∫
( t−τ )n−α −1 f ( τ ) dτ (II.13)
0 t Γ ( n−α ) dt t 0
Où le nombre entier n est tel que (n −1) <α <n.
A la fin des années 60 Caputo a introduit une autre définition de la dérivation d’ordre
fractionnaire [2]. L’expression mathématique de cette définition est :
t
C D −n f (t )= 1
∫ ( t−τ )n−α −1 f (n) ( τ ) dτ (II.14)
0 t Γ ( n−α ) a
Remarque
Les deux dérivées de Riemann-Liouville et Caputo sont reliées, c’est-à-dire, qu’il est possible
d’exprimer l’une en fonction de l’autre [15]
II.2.2.2.3 Définition de Grunwald-Letnikov
0 t α ∑
h → 0 h k =0 k () (II.15)
Γ ( α +1 )
Avec α =
() (II.16)
j j! Γ ( α− j+1 )
h c'est le pas d’échantillonnage et (αk ) sont appelés coefficient binominaux. Cette définition
sera utilisée pour la simulation et l’évaluation numérique de la dérivée fractionnaire [10].
II.2.3 propriétés de l’opérateur d’ordre non-entier
Les principales propriétés des dérivées et intégrales d’ordre fractionnaire sont [15] [10] [14] :
1) Si ƒ(t) est une fonction analytique de t, alors sa dérivée d’ordre fractionnaire Dα (𝑡) est une
fonction analytique de t et 𝛼.
2) Pour 𝛼=𝑛, où 𝑛 est un entier, l’opération 𝐷(𝑡) donne le même résultat que la différentiation
classique d’ordre entier 𝑛.
Les définitions temporelles des opérateurs différentiels non entiers souffrent d'un formalisme
mathématique quelquefois compliqué, pour la simplicité la méthode de la transformée de
Laplace est souvent utilisée comme étant un outil pour la résolution des problèmes posés en
ingénierie [15][10].
Dans ce paragraphe, nous donnerons les transformées des opérateurs d’intégration et de
dérivation d’ordre non entier que nous avons déjà présenté
Nous citons dans ce qui suit la transformée de Laplace des différentes définitions de la
dérivée.
II.2.4.2.1 Dérivée de Riemann-Liouville :
La formule généralisée de la transformée de Laplace au cas d’ordre non entier α au sens de
Riemann-Liouville comme suit :
α N
L RL D f ( t ) =s α F ( s )−∑ sk {0 D(α
{0 t } k=0
t
−k−1 )
f (t ) }t =0 ( II.18)
Avec (n −1) <α <n. Cette transformée de Laplace de la dérivée de Riemann- Liouville est
bien connue. Mais son applicabilité en pratique est limitée à cause de l’absence
d’interprétation physique des valeurs limites des dérivées d’ordre fractionnaire pour t=0[10].
II.2.4.2.2 Dérivée de Caputo
α N
L C D f ( t ) =s α F ( s )−∑ s(α −k−1 ) f k ( 0 ) α >0
{
0 t } k=0
( II.19)
D’habitude les simulations sont effectuées avec un logiciel préparé pour traiter seulement les
puissances d'ordre entier de s. Alors il est très important de trouver des approximations
d'ordre entier pour des fonctions de transfert d’ordre fractionnaire. Autrement dit, lorsque les
simulations doivent être exécutées ou les correcteurs doivent être implémentés, les fonctions
de transfert d’ordre fractionnaire sont remplacées par des fonctions de transfert d’ordre entier,
avec un comportement assez identique à celles désirées, mais beaucoup plus facile à
manipuler. Il existe différentes méthodes pour trouver de telles approximations, les
approximations disponibles dans le domaine s sont appelées des approximations analogiques
Le choix d’une méthode dépend de la structure du système que l’on cherche à simuler. Nous
choisirons, bien évidemment, la mieux adaptée au problème [14].
Dans ce mémoire, nous présenterons la méthode d’Oustaloup. Qui sont le plus utilisée.
I.2.5.1 Méthode d’Oustaloup
La méthode d’Oustaloup est basée sur l’approximation par pôles et zéros récursifs de
l’opérateur de dérivation non entière. L’objectif de cette méthode est d’approcher l’opérateur
d’intégration ou de dérivation non entier par un modèle entier borné en fréquence de
dimension finie [15] [10].
s
1+
G ( s )=sα ≈ G
^ ( s ) =C0 ∏
N
i=1
( )
1+
zi
s
pi
(II.21)
z i=ω b √ η
si α >0 :
{ p i=z i λ , ( i=1 , .. , N )
zi =p i η ,(i=1, .. , N −1)
ω h= p N √ η
( II.22)
p i=ω b √η
si α ¿0 :
{ z i= pi λ , ( i=1 , .. , N )
p i+1=z i η , ( i=1 , .. , N −1 )
ωh=z N √ η
ωh
N= { }log
ωb
log (α η)
( II.23)
ωh |Nλ| ω h 1−|αN|
α =( ) , η=( ) ( II.24)
ωb ωb
Le correcteur CRONE (Commande Robuste d’Ordre Non Entier) a été proposé par Oustaloup
au début des années 1990. La supériorité des performances du correcteur CRONE en
comparaison avec le correcteur PID classique a été démontrée. En profitant des propriétés
avantageuses des systèmes d’ordre fractionnaire, ce correcteur permettait d'assurer la
robustesse de la commande dans une bande de fréquences donnée, en imposant un gabarit
fractionnaire au système de commande en boucle fermée. Ce type de contrôleur est caractérisé
par l’effet de l’avance de phase dans une bande limité. [8]
1 −λ
(
u(t )=K P e ( t ) +
Ti
D (e ( t ))+T d D μ (e ( t )) ) (II.25)
Les figures (II.3) et (II.4) représentent les réponses fréquentielles d’un correcteur PI λ D μ
fractionnaire avec variation des paramètres λ et μ. Nous pouvons constater que l’utilisation
Des paramètres intégrale et dérivée d’ordre fractionnaire permettent d’ajuster les réponses
Fréquentielles du correcteur PID classique d’une manière beaucoup plus significative que les
Coefficients, et le changement des réponses en fréquence est également plus prévisible.
II.5 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons introduit certaines fonctions de base pour l'opérateur d’ordre
fractionnaire telles que les fonctions de Gamma Euler, Mittag-Leffler et les différentes
définitions et propriétés de l’opérateur fractionnaire et leurs domaines d'applications. Ensuite
nous avons présenté aussi les transformées de Laplace et rappelé les différentes méthodes
d’approximation de cet opérateur. Enfin nous avons fait un exposé théorique de la commande
d'ordre fractionnaire et structure principale du correcteur d’ordre fractionnaire.