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PDH - SDH

TEKO Tiburce
23/03/2015

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I- RAPPEL SUR LE MIC

La modernisation du réseau téléphonique commuté s’est conçu en


numérisant les signaux analogiques de la voix. La bande passante étant de
300 Hz à 3400 Hz, pour respecter la condition de Nyquist, la voix est
échantillonnée à fe=8 kHz, soit Te=125µs.
L’échantillonnage correspond à la transformation du signal analogique en
un signal numérique. L’amplitude de chaque échantillon est quantifiée à la
valeur la plus proche, et est représentée par un nombre codé sous forme
binaire par le biais d’une modulation MIC G.711. On échantillonne le signal à
8 kHz puis on converti les échantillons en données numérique sur
8 bits, soit un débit par voix de
64 kHz.

Pour transiter plusieurs appels téléphoniques sur un même câble, on opère


un multiplexage temporel : le signal MIC d’une voix n’a pas la nécessité
d’occuper le canal de transmission pendant la totalité du temps entre deux
échantillons. On transmet ce signal sur une durée très courte par rapport au
temps séparant deux échantillons (125 µs), ce qui permet d’entrelacer, dans
l’intervalle de temps inoccupé d’autres communications.

I-1 Principe

La modulation par impulsion et codage PCM est une modulation numérique.


Par opposition aux modulations analogiques, où l’on essaie de transmettre une
image aussi fidèle que possible de l’information source, les modulations
numériques commencent par générer une approximation du signal à
transmettre.

La transmission se fait ensuite sous la forme de caractères discrets (nombres


entiers) que l’on peut aisément coder dans une représentation facile à
transmettre à destination du récepteur.

On fait donc une correspondance entre une grandeur physique (signal à


transmettre) et une série de nombres entiers sans réalité physique. Cette
conversion nécessite trois opérations :

• Un échantillonnage du signal à transmettre. Seule la valeur du signal à


certains instants nous intéresse, en vertu du théorème d’échantillonnage qui

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dit qu’un signal peut être entièrement reconstitué à l’aide d’un nombre
d’échantillons choisi de manière adéquate.

• Une quantification des échantillons, qui consiste à faire correspondre à


l’amplitude de l’échantillon prélevé un nombre choisi parmi un ensemble fini.
La quantification est l’opération fonda- mentale de toutes les modulations
numériques: elle introduit une approximation systématique qui, bien que
minime sous réserve d’un choix judicieux des paramètres de quantification, ne
peut jamais être éliminée.

• Un codage des valeurs transmises, qui permettront au récepteur


d’interpréter correcte- ment les valeurs reçues, et d’en tirer à nouveau le signal
original, ou du moins une approximation satisfaisante).

Il est possible, par le biais des modulations numériques, de transmettre un


signal analogique sous forme numérique, et d’utiliser ainsi les mêmes canaux
de transmission que les équipements de transmission de données. Le Réseau
Numérique à Intégration de Services (RNIS, Integrated Services Digital Network
ISDN) est ainsi rendu possible. Il s’agit là d’une véritable révolution dans les
télécommunications, dont toutes les implications n’ont pas encore été
réalisées.

Organisation du mot binaire issu des codeurs

En téléphonie publique les échantillons sont codés sur bits organisés comme
suit :

S A B C W X Y Z

Bit de signe N° de segment Sommet de l’échantillon

Le codage s’effectue à partir d’une tension de référence maximale qui est de


3072 mV pour le RTC (Réseau Téléphone Commuté).

C’est une opération qui s’effectue par comparaison successive de la tension


de l’échantillon aux différentes tensions de référence. Il existe plusieurs
méthodes de codage :

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 le codage série ou en séquentielle


 le codage parallèle ou systématique
 le codage mixte ou en série parallèle

 Le codage série ou en séquentielle

Cette méthode consiste à comparer la tension de l’échantillon à des valeurs


références.

Pour ce faire cette méthode admet trois(03) phases :

 Phase 1 : Déterminer le signe de l’échantillon par le bit S

 Phase 2 : Déterminer le numéro du segment d’arrivée de


l’échantillon. Ce sont les bits A, B et C.

 Phase 3 : Détermination de la plage du sommet de l’échantillon sur le


segment de bits W, X, Y, Z.

Il existe plusieurs types de codage en série :

 le codage linéaire ou loi linéaire ; (rapport signal / bruit = pas constant)


 le codage compressé ou loi compressée ;(rapport signal/ bruit= quasi
constant)

La loi linéaire est dite simple et la loi compressée obéit à la loi de compression
logarithmique.

 La loi linéaire

C’est la quantification où l’intervalle de tension est constant entre deux niveaux


consécutifs, c’est-à-dire que tous échelons sont identiques en tension. Pour
limiter le bruit de quantification on restitue à la réception le niveau étalon
choisi, plus la valeur d’un demi-échelon.

Phase 1 : bit S

Par convention, S=0 si Vech <0 et S= 1 Vech >0

Phase 2 :

 Bit A ou bit 1

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A partir de la phase 2, le codage s’effectue avec la valeur absolue de


l’échantillon.

Vref A=Vm/2

Si │Vech │< Vm/2 => A=0

Si │Vech │≥ Vm/2 => A=0

 Bit B :

Vref B= A.Vm/ 21 + Vm/22 = A.Vm/4

Si │Vech │< VrefB => B=0

Si │Vech │≥ VrefB => B=1

 Bit C :

Vref c= A.Vm/ 21 + B.Vm/4 + Vm/8

Si │Vech │< Vrefc => C=0

Si │Vech │≥ Vrefc => C=1

Ainsi de suite afin de pouvoir déterminer les bits W, X, Y et Z.

Application

Coder par la loi linéaire l’échantillon de – 1609 mV sachant que Vm =3072 mV.

Solution

Phase 1 : (Détermination du bit de signe S)

Vech = -1609 < 0 alors S= 0

Phase 2 :(Détermination du N° du segment A, B,C)

 bit A :

Vref A = Vm/2= 3072/2= 1536 mV

│Vech │> 1536 alors A=1

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 bit B :

Vref B = A.Vm/2 + Vm/ 4

= 1536+ 768

Vref B = 2304 mV

│Vech │< 2304 alors B= 0

 bit C :

│Vech │= 1536 +768 ×0 +384

= 1920 mV

│Vech │< 1920 alors C=0

Phase 3 : Détermination des bits W, X, Y et Z

 bit W :

Vref W= 1536 + (765 × 0) + (384 ×0) +192

= 1728 mV

│Vech │<1728 mV alors W=0

 bit X :

Vref X = 1536 + (768 × 0) + (384 ×0) +96

= 1632mv

│Vech │<1632 mV alors X=0

 bit Y :

VrefY = 1536 + 768 × 0 +384 ×0 +192 ×0 + 96×0+48

= 1584 mV

│Vech │> 1584 mV alors Y=1

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 bit Z :

Vref w = 1536 + (768 × 0) + (384 ×0) + (192 ×0) + (96 × 0) + (48 × 1) + 24

= 1608 mV

│Vech │>1608 mV alors Z=1

La séquence de l’échantillon est 01000011

Détermination de la tension de quantification (Vq)

Vq= (S) [ A.Vm/2 + B.Vm/4 + C.Vm/8 +W.Vm/16 + X.Vm/32 +Y.Vm/64 +


Z.Vm/128)

=-[ Vm/2+ 0 +0 + 0+0+Vm/64 +Vm /128)

Vq=-1608 Mv

Détermination de la tension bruit VB

VB= Vech – Vq

=-1609 +1608

VB= -1 mV

I-2 L’échantillonnage

L’échantillonnage est consiste à prendre des valeurs discrètes du signal


analogique à des intervalles de temps réguliers (ceci admet une période
d’échantillonnage qui induit une fréquence d’échantillonnage Fe=1/Te.

Dans la pratique les portes d’échantillonnage sont réalisées avec des transistors
à effet de champs dont la grille est commandée par un signal rectangulaire de
fréquence Te.

L’échantillonnage respecte une condition appelée critère de SHANNON.

A partir des échantillons on doit pouvoir reconstituer le signal de départ ; le


problème qui se pose est le suivant : si c’est un signal analogique occupant la
bande de fréquence F min - F max (0- 4 KHz), combien d’échantillon doit-on
prélever par unité de temps (seconde) pour reconstituer le signal fidèlement ?

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 Première solution

Pour décrire fidèlement le signal il faudrait un nombre infini d’échantillons


collés les uns contre les autres. Faire un échantillonnage à une fréquence
infinie n’étant par réalisable cette solution est à rejeter.

 Deuxième solution : Théorème de SHANNON

Reprenons le schéma classique d’un échantillonneur :

- à l’entrée le signal (0-4 KHz)

- commande de la porte d’échantillonnage : signal rectangulaire de fréquence


Fe sa décomposition en série de fourrier donne :

 Une fondamentale à la fréquence Fe

 Des harmoniques de fréquence 2Fe, 3Fe,…….nFe.

- A la sortie : une suite d’échantillons de signal modulé en amplitude. Le spectre


est donc celui de la modulation des porteuses Fe, 2Fe, …..nFe.

- Toutes les bandes sont présentes en même temps.

1er cas : Fmax<Fe<2Fmax

Les bandes latérales se recouvrent partiellement

Les produits de modulations sont inexploitables

2ème cas : Fe = 2F max

Les bandes latérales sont jointive mais ne se recouvrent pas on peut les séparer
à l’aide des filtres très sélectifs.

3ème cas : Fe >2F max

Les bandes latérales sont séparer les une des autres. Le filtrage est plus aisé.

Conclusion

Pour reconstituer le signal la fréquence d’échantillonnage doit être supérieure


ou égale à deux fois la fréquence maximum à échantillonner (Fe ≥ 2Fmax). C’est
le théorème de SHANNON.

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Le CCITT a défini la fréquence d’échantillonnage Fe = 8Khz ce qui facilite le


filtrage à la réception. La période d’échantillonnage est donc Te = 1 /Fe
=1/8000 = 125µs.

Le signal échantillonné obtenu est appelé PAM (Pulse Amplitude Modulation).

I-3 Quantification

La quantification consiste en l’approximation de la valeur instantanée d’un


signal par une approximation tirée d’un ensemble fini de q valeurs discrètes,
désignables chacune par un nombre entier. Chacune de ces q valeurs discrètes
se substitue ainsi à une plage de valeurs analogiques appelée pas de
quantification. D’une manière générale, les pas de quantification peuvent être
différents les uns des autres. Dans le cadre de ce que l’on appelle
communément la conversion analogique-numérique (ou analogique-digi- tale),
les pas de quantification sont généralement égaux, alors que dans le cas de la
transmission d’informations analogiques sous forme numérique, il n’en est pas
toujours de même.

La plage dynamique de signal pouvant être quantifiée est limitée par le nombre
d’échantillons disponible, ainsi que par le pas de quantification. Si un signal
trop grand est appliqué à une quantification, il y aura écrêtage.

I-4 Quantification

Figure 1 : Structure de la trame E1-MIC (Standard européen)

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La numérisation du réseau téléphonique par la technique MIC (exemple : le


RNIS ou des réseaux spécialisés comme transpac en France ou Béninpac au
Bénin) a permis de définir et de normaliser plusieurs niveaux de multiplexage.
Le premier niveau de la hiérarchie est appelé débit primaire (E1 en Europe ou
DS1 en Amérique). Ensuite, le multiplexage dans le réseau de transport de haut
débit consiste à associer ou regrouper des débits incidents ou primaires au
niveau des commutateurs centraux pour former un débit supérieur qui soit
plus facile à transmettre et à gérer dans le plan de transmission. Le
regroupement s’effectue dès que possible avec comme objectif de partager au
moindre coût les supports physiques de transmission. La fonction de
multiplexage s’introduit donc naturellement au sein du réseau téléphonique
pour réaliser cet objectif. Il existe deux hiérarchies de multiplexages
numériques :

 Le PDH : Plesiochronous Digital Hierarchy


 Le SDH : Synchronous Digital Hierarchy.

Figure 2 : Cohabitation des techniques PDH/SDH (Claude Servin : Réseaux et Telecom)

Le PDH et SDH assurent le synchronisme temporel et un retard minimum sur


les données transmises. Le XDH est donc dévolus aux applications à débits
constants.

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II- Hiérarchie numérique plésiochrone (PDH)

La hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH (en anglais Plesiochronous


Digital Hierarchy) est une technologie utilisée dans les réseaux de
télécommunications afin de véhiculer les voies téléphoniques numérisées. Le
terme « plésiochrone » vient du grec plesio (proche) et chronos (temps) et
reflète le fait que les réseaux PDH utilisent des éléments pratiquement mais
non parfaitement synchronisés : ils ont un même débit nominal pour toutes les
artères du même type mais ce débit diffère légèrement en fonction de
l'horloge de traitement local

Les versions européennes et américaines du système différent légèrement mais


reposent sur le même principe, nous décrirons ici le système européen.

Le transfert de données est basé sur un flux à 2 048 kbit/s. Pour la transmission
de la voix, ce flux est séparé en 30 canaux de 64 kbit/s et 2 canaux de 64 kbit/s
utilisés pour la signalisation et la synchronisation. On peut également utiliser
l'intégralité du flux pour de la transmission de donnée dont le protocole
s'occupera du contrôle.

Le débit exact des données dans le flux de 2 Mbit/s est contrôlé par une
horloge dans l'équipement générant les données. Le débit exact varie
légèrement autour de 2 048 kbit/s (± 50 ppm).

Afin d'amener plusieurs flux de 2 Mbit/s d'un point à un autre, ils sont
combinés par multiplexage en groupes de quatre. Cette opération consiste à
prendre 1 bit du flux #1 suivi d'un bit du #2, puis le #3 et enfin le #4.
L'équipement émetteur ajoute également des informations permettant de
décoder le flux multiplexé.

Chaque flux de 2 Mbit/s n'étant pas nécessairement au même débit, des


compensations doivent être faites. L'émetteur combine les quatre flux en
assumant qu'ils utilisent le débit maximum autorisé. Occasionnellement le
multiplexeur essaiera donc d'obtenir un bit qui n'est pas encore arrivé ! Dans ce
cas, il signale au récepteur qu'un bit est manquant ce qui permet la
reconstruction des flux à la réception.

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La combinaison du multiplexage décrit permet un débit de 8 Mbit/s. Des


techniques similaires permettent d'agréger quatre de ces flux pour former des
conduits de 34 Mbit/s puis 140 Mbit/s et enfin 565 Mbit/s.

Ces débits sont nommés Ei avec :

 E1 correspondant à 2 048 kbit/s

 E2 correspondant à 8 Mbit/s

 E3 correspondant à 34 Mbit/s

 E4 correspondant à 140 Mbit/s (le plus haut débit normalisé)

 560 Mbit/s n'ayant jamais été normalisé, bien que mis en œuvre sur TAT-
9, TAT-10, liaisons sous marines transatlantiques 1992)

L'utilisation du PDH se limite le plus souvent à 140 Mbit/s après quoi on lui
préfère la SDH.

Le système utilisait une modulation par impulsion codées (MIC ou PCM en


anglais : Pulse Code Modulation) et un multiplexage temporel ; c'est le principe
du MIC 30 voies. Chaque voie de 1 à 30 est filtrée dans la bande 300 - 3400 Hz
(repère T en figure 1) puis échantillonnée à 8kHz, soit une période de 125 µs. La
trame de 125 µs est découpée en 32 intervalles de temps (IT) de 3.9µs ; les
instants échantillonnés sont décalés d'une voie sur l'autre.

Les échantillons analogiques, numérisés sur 8 bits, sont ensuite multiplexés


temporellement. La trame de 125 µs contient donc 32 octets dont 30
correspondent à des voies téléphoniques ; le débit utile est alors de 32 * 8 bits
* 8000 trames soit 2 048 kbit/s.

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| IT_0 | IT_1 à IT_15 | IT_16 | IT_17 à IT_31 |


+------------------+--------------+----------+---------------+
0 | C1 0 0 1 1 0 1 1 | 15 canaux E0 | 0000SASS | 15 canaux E0 |
1 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
2 | C2 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
3 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd | | Sous
multi-trame 1
4 | C3 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
5 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
6 | C4 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
7 | 0 1 A S S S S S | | abcdabcd |
|__________________
8 | C1 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
9 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
10 | C2 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
11 | 1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
12 | C3 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | | Sous
multi-trame 2
13 | E1 1 A S S S S S | | abcdabcd | |
14 | C4 0 0 1 1 0 1 1 | | abcdabcd | |
15 | E2 1 A S S S S S | | abcdabcd | |

L'IT_0 est alternativement un mot de verrouillage de trame (MVT/FAW)


assurant la synchronisation, et un octet de service utilisé pour la surveillance de
la transmission : calcul d'erreur, alarme distante. L'utilisation du CRC présente
plusieurs avantages : il permet une protection contre les erreurs d'alignement,
mauvaise synchronisation due à l'apparition de la séquence FAS dans un IT
autre que l'IT_0. Le CRC permet par ailleurs un contrôle de la qualité de
communication par mesure de taux d'erreur. Le calcul de CRC est réalisé sur 4
bits avec g(x)=1+x+x4. Les deux sous multi trames sont alignées avec la
séquence "001011", le bit Ei est mis à zéro lorsqu'un multiplexeur détecte une
erreur CRC sur le bloc de la sous multi trame précédente.

L'IT_16 contient la signalisation de 2 voies par trames ; il faut donc 15 trames


pour transporter la signalisation des 30 voies, l'IT16 de la 16ème trame
véhiculant des informations de service. L’IT_16 peut constituer ainsi un canal
du réseau sémaphore indépendamment des voies téléphoniques. Toutefois,
dans certains cas, l'IT_16 peut être affecté au transport d'un canal à 64 kbit/s.

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La trame primaire utilisée en Amérique dure 125 us mais contient 24 octets de


voies et un bit de synchronisation ; soit un débit de [(24 * 8) + 1 ]* 8000 trames
= 1544 kbit/s. La signalisation utilise un bit par octet de voie toutes les 6
trames.

L'équipement de réseau qui construit le signal de base E1 est synchronisé sur


une horloge de référence et construira le multiplex MIC30 à partir de 30 lignes
téléphonique E0 ; l'insertion des signaux E0 dans la trame E1 ne nécessite donc
pas de mécanisme de justification ou d'adaptation de débit.

Afin de constituer des systèmes de débit plus élevés, un multiplexage temporel


des trames MIC est effectué 4 par 4. Dans le réseau actuel, la difficulté provient
que les différentes trames ne sont pas toujours synchronisées. Il faut alors
pratiquer le multiplexage plésiochrone. Les différentes trames sont portées à
un débit légèrement supérieur au débit nominal, permettant ainsi, lorsque cela
s'avère nécessaire, l'insertion de bits de justifications qui ne transportent pas
d'information, mais égalisent les débits. Ils sont précédés de bits d'indication
de justification qui spécifient si l'emplacement est occupé par une donnée ou
une justification. Ces bits sont répétés trois fois pour éviter les erreurs.

Le deuxième échelon de la hiérarchie numérique, par exemple, est constitué de


4 signaux E1 et présente un débit de 8448 kbit/s permettant 120 voies
téléphoniques. (2048*4=8192)

La hiérarchie numérique plésiochrone est basée sur le signal E1 qui est


construit de façon octet, les niveaux supérieurs de la hiérarchie sont réalisés
par multiplexage bit à bit de 4 signaux de niveau immédiatement inférieur. Ce
mécanisme interdit le repérage direct d'un signal 64 kbit obligeant à
démultiplexer toute la structure.

Chaque niveau supérieur est obtenu en multiplexant 4 affluent de niveau


inférieur dans un débit nominal légèrement supérieur afin de permettre l'ajout
des bits de justification, le mot de verrouillage (FAW) et les alarmes. Chaque
affluent dispose d'un bit d'opportunité de justification par trame (Ri) Ce bit
peut être soit du bourrage ('0') soit de la donnée ; cela est précisé par les bits
d'information de justification Ji. Ils sont au nombre de trois et répartis dans la
trame afin de minimiser la probabilité d'erreur par un vote majoritaire en

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réception. "Une justification positive sera indiquée par le signal 111, l'absence
de justification par le signal 000. La décision la majorité est recommandée.

Le multiplexeur PDH dispose d'une FIFO sur chacun des affluents d'entrée ;
quand le taux de remplissage de la FIFO descend sous un certain seuil, le
mécanisme ne lit plus de donnée et utilise l'opportunité de justification comme
bourrage.

Nb de Normes
Trame Constitution Débit
voies associées
TN1-E1 MIC 30 voies 2 048 kbit/s 30 G704 G706
TN2-E2 4 TN1 8 448 kbit/s 120 G741 G742
TN3-E3 4 TN2 34 368 kbit/s 480 G751

TN4-E4 4 TN3 139 264 kbit/s 1920 G751

TN1-E1 TN2-E2 TN3-E3 TN4-E4


2048 34 368
Débit 8 448 kbit/s 139 264 kbit/s
Kbit/s kbit/s
Tolérance en
+- 50ppm +- 30ppm +- 20ppm +- 15ppm
fréquence
Frame length 256 bits 848 bits 1536 bits 2928 bits
Mot de verrouillage
0011011 1111010000 1111010000 111110100000
trame
rapport nominal de
- 0.42424 0.43575 0.41912
justif.
Interface physique HDB3 HDB3 HDB3 CMI

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Figure 3 : Hiérarchisation plésiochrone PDH

La norme PDH est une norme internationale de l'ETSI basée sur des affluents à
2 Mbps et définie par l'UIT. Elle couvre les débits de transmission hiérarchiques
de 2 Mbps, 8 Mbps, 34 Mbps et 140 Mbps. La norme DSn représente la norme
ANSI couvrant les débits de transmissions de 1,544 Mbps (DS1), 6,312 Mbps
(DS2) et 44,736 Mbps (DS3). Le trafic PDH est asynchrone à 8 Mbps, 34 Mbps et
140 Mbps. Pour accéder à un signal, qu'il s'agisse de le réacheminer ou de le
tester, il faut nécessairement démultiplexer toute la structure de signalisation
de la ligne, niveau par niveau, jusqu'aux affluents à 2 Mbps, étant donné
l’entrelacement bit à bit de chaque affluent. A chaque étape du multiplexage,
les débits binaires des signaux des différents affluents doivent être contrôlés et
ajustés dans des limites spécifiées, mais ils ne sont pas synchronisés avec
l'équipement de multiplexage. Ces débits binaires d'affluents individuels étant
ajustés entre des limites spécifiées, ce type de multiplexage est appelé
plésiochrone, ce qui signifie “presque synchrone”. Les affluents sont
synchronisés individuellement avec l'équipement à chaque étape du
multiplexage par un processus de justification positive par des bits de
remplissage. Ainsi, il y a autant d’horloges différentes qu’il y a d’éléments sur le
réseau. Or, pour une transmission de bonne qualité, il est nécessaire de
synchroniser chaque émetteur avec chaque récepteur. Pour pallier à ce
problème, ainsi que celui lié au principe de multiplexage plésiochrone, à savoir
:

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 au niveau de la flexibilité des débits que l’on peut offrir aux abonnés
(besoins de 1,5 et 45 Mbit/s pour les abonnés professionnels) ;
 par le besoin d’améliorer le contrôle de la qualité et par la nécessité
d’évoluer vers des débits plus élevés sur des supports optiques une
nouvelle hiérarchie de système de transmission a vue le jour : La
Hiérarchie Numérique Synchrone ou SDH en Europe et SONET
(Synchronous Optical NETwork) aux USA.

III- Synchronous Digital Hierarchy (SDH)

Fondée sur les concepts de Sonet (synchronous Optical network), proposés par
Bellcore en 1985, constitue une évolution importante des réseaux de
transmission. Les travaux de normalisation ont été lancés en 1986 au CCITT.
En 1988, un premier consensus permettait de définir les grands principes de
base de la SDH. Les travaux n’ont pas cessé depuis et se poursuivent
aujourd’hui en particulier sur les architectures du réseau, sa modélisation et sa
gestion.

Cette hiérarchie repose sur une trame numérique de niveau élevé qui apporte
une facilité de brassage et d'insertion/extraction des niveaux inférieurs.

Le multiplexeur est disposé dans les liaisons de réseaux pour effectuer


des tâches d’extractions et d’insertions sur les flux multiplexés. Il
comporte un élément de démultiplexage et de multiplexage (ADM : Add
Drop Multiplex ou Multiplexeur à insertion/extraction).

Les brasseurs avec insertion-extraction transmettent certains canaux une


entrée/sortie particulière et insèrent d’autres canaux à leur place. Les flux
insérés sont égaux aux flux sortants.

Les concepts de la SDH permettent ainsi de remédier aux inconvénients de la


hiérarchie numérique plésiochrone (PDH). Les signaux sont encapsulés dans
un « container » (conteneur) et à chaque « container » est associé un surdébit
destiné à l’exploitation de celui-ci. Le « container » et le surdébit constituent
un conteneur virtuel (VC). Un pointeur (surdébit) pointe sur la charge utile de la
trame. Lorsque l’horloge source n’est pas en phase avec l’horloge locale, la
valeur du pointeur est incrémentée ou décrémentée. L’utilisation de ces
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pointeurs permet d’insérer ou d’extraire un train numérique de différents


débits sans être contraint de reconstituer toute la hiérarchie des multiplexeurs,
comme c’est le cas pour le PDH.

La SDH introduit de nouvelles possibilités dans les réseaux de transmission :

 souplesse accrue par la possibilité d’extraire ou d’insérer directement


un signal constituant du multiplex de ligne ;
 facilités d’exploitation et de maintenance : des débits importants sont
réservés à ces fonctions ;
 possibilité d’évolution vers des hauts débits : les trames synchrones
haut débits sont construites par multiplexage synchrone de l’entité de
base. Cette entité de base définit implicitement toutes les trames haut
débit, la limitation n’est plus que technologique ;
 interconnexion de systèmes à haut débit facilitée par la normalisation de
la trame de ligne et des interfaces optiques correspondantes ;
 architectures de réseaux assurant la sécurisation contre les défauts de
ligne ou d’équipement
 la modularité des équipements SDH est plus adaptée aux progrès de
la technologie que les équipements plésiochrone.

Niveau SDH Débit en kbit/s Niveau SONET Débit en kbit/s Supports

STM - 1 155.520 STS - 1 51.840 FO, Câbles


Coaxiaux, radio
STM - 4 622.080 STS - 3 155.520 FO

STM - 16 2.488.320 STS - 12 622.080 FO

STM - 64 9.953.280 STS - 48 2.488.320 FO

Tableau 1 : Tableau récapitulatif des débits des normes SDH et SONET

III- 1 La trame SDH

Le transport de données s’effectue par blocs de données appelées Trames ;


chaque bloc comporte deux principales zones de données : La zone des
informations ou données de services, et les données transportées désignées
par charge utile.

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PDH - SDH

III-1-1 La trame de base

La structure de multiplexage s’articule autour d’une trame de base


organisée en octets : le signal STM-1 (synchronous transfer module
d’ordre 1). Cette trame possède les caractéristiques suivantes :
 longueur totale : 2 430 octets,
 durée de 125 microsecondes (fréquence de répétition de 8 kHz),
 débit résultant : 155,520 Mbit/s.

Cette trame représentée ci-dessous comporte trois zones réservées


respectivement à :

 la capacité utile (2 349 octets, soit 150,336 Mbit/s),


 le sur débit de section (SOH : section over head),
 le pointeur.

270 colonnes

1 9 270
SOH
Capacit2 utile : 150,336
Pointeurs Mbit /S
SOH

Figure 4 : Trame de base


Le signal utile, c'est-à-dire l’affluent est projeté dans une enveloppe adaptée au
débit du signal et à la structure de la trame, appelé Conteneur.

III-1-2 Le conteneur (Cn)

Le conteneur Cn est une entité sous forme de blocs d’octets dont la capacité
est dimensionnée pour assurer le transport d'un des différents débits affluents
à la SDH définis par le CCITT. Le conteneur joue le rôle de régénération du
signal plésiochrone de départ, il récupère l'horloge et transforme le code de
transfert selon les débits entrants. Le " n " de Cn dépend du débit entrant, par
exemple :

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PDH - SDH

Dénomination Débit entrant (Mbits/s)

C11 1,544

C12 2,048

C3 34,368 ou 44,736

C4 139,264

Tableau 2 : Récapitulatif des différents débits versus le conteneur

C4 : Après récupération des données provenant d'un signal à 140 Mbit/s (ATM
ou TN4 de la PDH) le C4 est élaboré en positionnant ces données dans un
paquet de 180 blocs (9 x 20) chacun constitué de 13 octets. (9 x 20 X13 x 8 bits
=18720 bits en 125 µs soit 149,760 Mbit/s > 139264 Kbit/s ce qui laisse des bits
libres pour une éventuelle justification).

C3 : Il est élaboré à partir d'affluents à 34Mbit/s provenant du multiplex


tertiaire TN3 de la PDH. Les données récupérées sont placées dans un
conteneur de 756 octets (9 x 84 octets) soit un total de (9 x 84 x 8bits en 125 µs
= 6048 bits en 125 µs = 48, 384 Mbit/s)

A chaque conteneur est associé un surdébit de conduit (POH : Pathover head)


réservé à l’exploitation de ce conduit. Le conteneur et son surdébit associé
forment un “conteneur virtuel” (VC : Virtual Container).

III-1-2 Le conteneur virtuel (VCn)

Les VCn sont des éléments de bases transportés par le réseau SDH obtenus à
partir du conteneur en lui ajoutant un entête (PATH OVER HEAD = POH) utilisé
pour la gestion du conteneur (routage, concaténation, justification…), ils seront
multiplexés pour obtenir des blocs plus grands et ainsi de proche en proche
jusqu’à l’obtention d’une trame de base STM-1 constitué de 2430 octets.

Le conteneur virtuel VC est une entité gérée par le réseau SDH.

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PDH - SDH

Figure 5 : Conteneur virtuel


NB : Il est important de noter que ce sont ces conteneurs virtuels qui sont gérés
dans le réseau SDH indépendamment des signaux qu’ils transportent. La taille
des différents VC est adaptée au transport des signaux de la hiérarchie
plésiochrone (VC11 : 1,5 Mbit/s, VC12 : 2 Mbit/s, VC2 : 6 Mbit/s, VC3 : 45
Mbit/s, VC4 : 140 Mbit/s). Ces VC peuvent être “concaténés” pour créer des
conduits de tailles différentes Exemple : 2 VC2 concaténés forment un conduit
à 12 Mbit/s.

Figure 6 : Conteneur et conteneur virtuel

Il existe deux niveaux de VC :

 Le Low-Order VC (LO-VC) et
 le High Order VC (HO-VC).

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PDH - SDH

Les LO-VC correspondent aux affluents de base 1,5Mbits/s (DS1) et 2 Mbit/s


(E1) (soit VC-11 et VC-12) et aux affluents PDH : 6Mbit/s et 34 Mbit/s ou 45
Mbit/s (respectivement VC-2 et VC-3).

III-2 La structure de multiplexage

La structure de multiplexage normalisée définit les règles qui permettent


d’assembler les conteneurs virtuels. Le multiplexage des signaux affluents pour
former le multiplex haut débit s’effectue en deux étapes :

 multiplexage de VC d’ordre inférieur (VC11, VC12, VC2 et VC3) dans les


VC d’ordre supérieur (VC4 en Europe, VC3 aux Etats-Unis et au Japon) ;
 multiplexage des VC d’ordre supérieur (VC4 en Europe) pour former le
signal résultant haut débit. La trame haut débit, appelée STM-N est
obtenue en multiplexant N trames de base par entrelacement direct
d’octets.

A chaque étape de multiplexage correspond un niveau de pointeur. Le


multiplexage se fait en une seule étape lorsque l’on veut acheminer un signal à

140 Mbit/s

Figure 7 : Pointeur de justification


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PDH - SDH

III-2-1 Le pointeur

L’intérêt du multiplexage synchrone est de pouvoir accéder directement aux


conteneurs qui composent un mutiplex. Cependant, dans un nœud du réseau,
les différents signaux affluents peuvent arriver avec une phase quelconque
(temps de propagation différents et variables dans le temps, écarts de
fréquence entre horloges). Pour préserver la visibilité et l’intégrité des
affluents en présence de ces variations de phase, la SDH utilise des pointeurs
et la technique de justification positive-négative-nulle. L’information utile peut
ainsi “flotter” dans l’espace qui lui est alloué à l’intérieur de la trame, sa
position étant repérée à chaque instant par le pointeur.

Le principe de fonctionnement se déroule comme suit : pour chaque conteneur


virtuel, le pointeur indique la position du VC dans la trame. Si l’horloge utilisée
localement a une fréquence supérieure à celle utilisée dans le nœud d’où est
originaire le signal arrivant, l’espace réservé pour la justification négative (1
octet par exemple) est utilisé, au moment opportun, pour transmettre les bits
en surplus. Puis le pointeur correspondant est décrémenté d’une unité et
l’espace réservé à la justification libéré. Quand l’horloge locale a une
fréquence inférieure à celle du signal incident, on insère dans la charge utile (1
octet par exemple) des bits de bourrage. Puis la valeur du pointeur est
incrémentée d’une unité (justification positive). A chaque étape de
multiplexage correspond un niveau de pointeur. La connaissance de la phase
d’un VC dans un multiplex STM-N est donc donnée par la lecture d’un ou de
deux pointeurs selon qu’il s’agisse d’un VC d’ordre supérieur ou inférieur. Ceci
évite les opérations de recherche de verrouillage trame et de déjustification
afférentes au démultiplexage des signaux dans la hiérarchie plésiochrone
actuelle (asynchrones).

 Justification

Bien que le réseau soit synchronisé, il existe toujours un problème


d’asynchronisme comme en PDH, dû au fait que les horloges locales ne
sont jamais exactement synchrones et que la gigue et le dérapage affectent le
transport d’une trame synchrone d’un nœud vers un autre à travers le réseau.
Pour résoudre ce problème, on utilise le mécanisme des pointeurs mais aussi
des octets de justifications.

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PDH - SDH

La justification est l'opération permettant d'adapter un signal de débit variable


dans une trame de débit fixe. Chaque niveau (plésiochrone ou synchrone) étant
défini avec une plage ± x. Pour pouvoir garantir le transport de Entrée = X ± x
dans la trame, il faut lui allouer le plus grand débit possible, S1 = X + x. Ce débit
S1 est constitué comme suit :

Figure 8 : Taille de la trame pour une justification positive ou négative

Le pointeur permet alors de gérer dans un réseau SDH les asynchronismes dus
aux horloges différentes servant à constituer, router ou extraire des VC. A titre
d’exemple, en cas de décalage entre l'horloge du STM-1 et celle du VC4
transporté, la valeur du pointeur sera augmentée ou diminuée selon les
besoins. Si par exemple le débit du VC-4 est supérieur à celui de la trame STM-
1, des octets supplémentaires seront ajoutés à cette dernière, opération de
justification négative, puisque l'on ajoute des octets pour transmettre de
l'information. Elle se conclut dans la trame suivante par un ajustement de la
valeur du pointeur. Les VC4 se trouvent ainsi décalés dans la trame STM-n. Cela
dit, le pointeur d'AU-4 est composé de 9 octets dont les trois derniers (H3)
donnent l'indication de justification négative. Il a la configuration suivante :

Figure 9 : Synchronisation
Le mécanisme de justification permet en principe de faire fonctionner la
SDH dans un environnement plésiochrone. Cependant le réajustement des
pointeurs se fait par saut d’octet, alors qu’en PDH, la justification se fait par bit.
Un des affluents majeurs de la SDH étant l’E1, souvent extrait d’un multiplex
PDH, il est nécessaire que la SDH puisse transporter de bout en bout un conduit

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PDH - SDH

de 2Mbit/s en respectant les contraintes de la gigue du réseau qui sont plus


sévères : c’est dès lors le support du réseau PDH qui demande la
synchronisation du réseau SDH. Le réajustement des pointeurs se traduit par
une gigue de pointeur qu’il faut garder dans les limites acceptables.

III-2-1 L'unité d'affluent : TUn (Tributary Unit)

Pour pouvoir remplir un VC avec un affluent et le projeter dans la trame SDH,


tout en pouvant le localiser immédiatement, la SDH utilise un pointeur, c'est-à-
dire une adresse. L’idée est de ne pas placer le conteneur à un endroit précis
dans la trame, ce qui nécessiterait des mémoires-tampons pour synchroniser,
mais d’indiquer dans une zone mémoire (pointeur), l’adresse relative du
conteneur par rapport au début de la trame. Pratiquement, le VC flotte donc à
l’intérieur des trames et est le plus souvent en chevauchement sur deux
trames consécutives. Ce pointeur est nécessaire car les Tus sont construites à
l’aide d’horloge SDH qui est indépendante de celles des affluents, le début
d’une TU ne coïncide pas forcément avec celui d’un VC. La valeur de ce
pointeur indique l'emplacement du VCn dans la trame de transport. Ce
pointeur est associé au processus de justification du VC dans la trame de
transport, c'est à dire que la position du VC dans la trame peut changer s’il y a
justification.

Le pointeur a donc deux fonctions importantes : Rattraper le déphasage des


trames synchrones (justification) et assurer la synchronisation des trames

Figure 10 : L’unité d’affluent


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PDH - SDH

III-2-2 Le groupe d'unité d'affluent : TUGn (Tributary Unit Group)

Un groupe d'unité d'affluent (TUG) représente une structure virtuelle de la


trame réalisant le multiplexage de TUn. Le TUG est un multiplex temporel
d'unités d'affluents TU 1, 2 ou 3 multiplexés entre eux. Cela permet de
regrouper des TUs pour les assembler en une entité (bloc) de dimension
supérieure. Le multiplexage se fait toujours octet par octet. Le TUG peut être
considéré comme les règles de rangement des TU dans la trame de transport.

Par exemple :

 Le TUG 2 regroupe soit 3 TU12, soit 1 TU2.


 Le TUG 3 assemble 7 TUG 2 soit 1 TU3

Figure 11 : Groupe d’unité d’affluent


III-2-3 L'unité administrative AU (Administrative unit) pour le haut débit:

L'unité d'administration AU se compose d'un conteneur virtuel d'ordre


supérieur associé à un pointeur d'AU. La valeur de ce pointeur indique
l'emplacement du début du container dans la trame STM-n utilisée. Ainsi,
l'unité administrative AU4 est composée du VC4 et du pointeur PTR associé. La
valeur du pointeur indique le début du VC4 dans la trame de transport utilisée.
Ce pointeur est associé au processus de justification du VC4.

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PDH - SDH

Figure 12 : Unité administrative


Le groupe d'unité administrative n'est pas une nouvelle entité physique mais
représente une structure virtuelle de la trame. L'AUG correspond à la place que
doit occuper l'AU4 dans la trame de transport ou à la place de 3 unités d'ordre
3 multiplexées.

Figure 13 : Structure de la SDH

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PDH - SDH

III-3 Les trames de transport STM-n (Synchronous Transport Module) du


SDH

Les trames de transport STM-n sont obtenues en multiplexant n AUG. De la


même manière qu’un sur-débit POH est utilisé pour la gestion des conduits, on
ajoute à la trame de transport STM-n un sur-débit de section SOH (Section
Overhead).

III-3-1 Le multiplexage SDH

Le multiplexage s’effectue en deux étapes. Au cours de la première étape, les


LO-VC sont multiplexés dans les HO-VC. Puis, les HO-VC sont multiplexés dans
les STM. On passe ainsi des conduits LOP (Low Order Path) aux conduits HOP
(High Order Path), puis des conduits HOP à la section. La section est associée au
transport des modules STM. Une section est partagée entre section de
régénération (RSOH) et de multiplexage (MSOH).

III-3-2 La structure de base : STM1

Pour la STM-1, La trame comporte 270 colonnes de 9 octets, expédiés toutes


les 125 µs, soit 8000 par seconde ou un débit de 155,520 Mbit/s. 9 colonnes
d'octets sont réservées à la gestion de la section de multiplexage qui a donc
une "charge utile" (payload) de 2349 octets (9 lignes et 261 colonnes).

L'originalité de la technique SDH est l'utilisation de "pointeurs" et de la


"justification" positive, négative ou nulle, permettant de préserver l'intégralité
et la visibilité des affluents. Le pointeur repère à chaque instant l'adresse de
l'information utile dans la trame STM-n.

La trame de base est donc caractérisée par :

 sa longueur 2430 octets,


 sa durée 125 µs, son débit 155,520 Mbit/s, sa capacité utile 2349 octets.

Elle se décompose en trois zones représentées ci-dessous :

 surdébit de section, divisé en surdébit pour la section de régénération ou


RSOH et surdébit de section de multiplexage ou MSOH,
 les pointeurs d'AU,

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PDH - SDH

 les charges utiles VC 4, une pour STM 1, 4 pour STM 4 ,16 pour STM16 ou
64 pour le STM64.

Figure 14 : La trame de base STM1

Principaux SDH Charge utile Désignation Multiplex- SONET


Débit Anglaise Démultiplex

2 Mbits/s VC12 E1 1
34 Mbit/s VC3 E3 1
51 Mbit/s OC1 STS 1
155 Mbit/s STM 1 VC4 E4 ADM 1 OC3 STS 3
622 Mbit/s STM 4 ADM 4 OC12 STS 12
1240 Mbit/s OC24 STS 24
2,5 Gbit/s STM 16 ADM 16 OC48 STS 48
10 Gbit/s STM 64 ADM 64 OC96 STS 96
Tableau 3 : Tableau récapitulatif des débits SDH et SONET

III-3-3 Sur débits d’exploitation

La complexité des nouveaux équipements de transmission et l’automatisation


nécessaire de la gestion du réseau donnent une importance accrue aux aspects
exploitation des équipements et du réseau de transmission.

Chaque couche du réseau dispose des éléments de contrôle de qualité et


d’échange d’information nécessaires à son exploitation-maintenance.
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PDH - SDH

Le SOH (section overhead) (figure 1) est utilisé pour la gestion des sections de
ligne de transmission. Il utilise les neuf premières colonnes de la trame STM-1
Il fournit en particulier 12 octets permettant de définir des canaux de
communication de données (DCC) permettant d’acheminer des informations
de gestion de réseau. Il se décompose en deux parties, le RSOH qui est
dédié à la gestion des sections de régénération (il est donc traité au niveau
des répéteur-régénérateurs) et le MSOH qui est dédié à la gestion des
sections de multiplexage (il est donc traité au niveau des terminaux de ligne).

 Les POH (Path overhead) sont utilisés pour la gestion des différents
conduits transportés. Ils contiennent des indications liées à la
surveillance du conduit, à la transmission d’alarmes distantes et de
signaux de maintenance et, le cas échéant, des indications de structure
de multiplexage.
 Les POH (path overhead) sont utilisés pour la gestion des différents
conduits transportés. Ils contiennent des indications liées à la
surveillance du conduit, à la transmission d’alarmes distantes et de
signaux de maintenance et, le cas échéant, des indications de structure
de multiplexage.

III-3-4 Les équipements mis en œuvre

Les équipements SDH ont été conçus pour remplir les principales fonctions
à assurer par le réseau :

 satisfaire la demande : fourniture rapide des capacités aux clients


(circuits loués, RTC,…)
 router le trafic de manière efficace en optimisant la capacité disponible
: Consolidation c'est-à-dire le trafic de supports faiblement chargés est
rassemblé sur un même support de manière à augmenter l’efficacité et
le grooming c'est-à-dire les trafics multi-services ou multi-utilisateurs
véhiculés sur différents supports sont triés suivant le service et routé
vers la destination du service.
 permettre la gestion du réseau et du trafic : maintenance et
réparation, rétablissement rapide des conduits.

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III-3-5 Multiplexeur SDH

Le multiplexeur est un équipement qui permet de mettre en relation plusieurs


utilisateurs, à travers une liaison partagée, en point à point.

Il s’agit d’une méthode de gestion de l’information physique qui permet à


un canal de transporter des informations de plusieurs sous canaux, et en full
duplex.

Un multiplexeur n voies simule sur une seule ligne n liaisons points à points.
Chaque voie d’entrée et de sorties est appelée voie incidente. Le multiplexage
des voies, c'est-à-dire la voie véhiculée par le support partagé est appelée voie
composite.

Le partage de la voie composite peut être un partage de la bande disponible


(spatial : en fréquence ou en longueur d’onde), ou un partage temporel
(chaque signal utilise durant un temps prédéterminé toute la bande utile de la
voie composite). Les multiplexeurs temporels relient par scrutation une voie
incidente en entrée à une voie incidente en sortie durant un intervalle de
temps prédéterminé, appelé IT.

Les signaux entrants (canal 1 à canal n) qui seront multiplexés sont appelés les
affluents (tributary). Sur la figure ci-dessous, le système transporte des bits,
le multiplieur n’interprète pas les données qu’il transporte, il est dit
transparent au protocole. L’arrivée des données est indépendante du
fonctionnement du multiplexeur : les informations qui arrivent pendant la
période de scrutation des autres voies sont mémorisées dans un tampon
(buffer).

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Voie incidente

Figure 15 : Exemple de multiplexage temporel

La fonction de base assurée par le multiplexeur consiste à charger (à l’origine)


et à extraire (à l’arrivée) les affluents des différents clients qui ont été
assemblées dans les trames STM-n véhiculée par le réseau.

 Le mécanisme des pointeurs permet d’extraire ou d’injecter


aisément un affluent dans un multiplex. Cette fonction est assurée par
un élément appelé multiplexeur SDH à injection/extraction MIE et plus
généralement ADM (Add Drop Mux).
 Les multiplexeurs dits MUX terminaux ou accès MT, permettent la
projection et le multiplexage des affluents PDH, des affluents produits
par d’autres standards (ATM, FDDI, …) et des affluents SDH pour
constituer des trames STM-n. Ils assurent évidemment l’opération
inverse. Une application courante est la collecte et la restitution par un
réseau SDH des flux de données des clients.

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PDH - SDH

Les multiplexeurs dits ‘HUB MUX’ permettent d’interconnecter du trafic


transporté sur des fibres ou sur des anneaux. Ils sont utilisés dans une structure
en étoile. Des liaisons intermédiaires entre hub permettent également de
restaurer le trafic via des routes alternatives.

III-3-6 Brasseurs

Les brasseurs numériques S-DXC (Synchronous Digital Cross Connect)


permettent de ré- arranger les affluents dans les trames STM-n et de comuter
(c'est-à-dire brasser) des VC dans des multiplex d’entrées avec des multiplex de
sortie.

Les fonctions de brassage peuvent être intégrée dans les ADM et donc
distribuées dans le réseau. Il existe aussi des équipements brasseurs
autonomes : DXC 4/4 et DXC 4/1 : le 1er chiffre indique le niveau maximum de
VC présent sur les entrées et le 2 nd chiffre indique le plus bas des VCs qui
peut être manipulé et donc commuté.

Le DXC 4/4 accepte généralement, outre les entrées STM-n, des entrées 140
Mbit/s. Il peut commuter les VC4’s/ C’est un équipement que l’on va trouver
dans la partie haute du réseau de transmission en particulier pour du routage
et les protections/restaurations des grandes routes de l’information.

Le DXC 4/1 accepte généralement les entrées/sorties STM-n et aussi des E1. Il
peut commuter les VC12’s. Il est mis en œuvre en des points où une très
grande flexibilité est requise.

III-3-7 Le répéteur optique ou Booster

III-4 Architectures des réseaux et dispositifs de protections

III-4-1 Architectures des réseaux

Les caractéristiques des architectures de réseau en SDH sont déterminées à


partir d’une nécessité de respecter le débit et le synchronisme des flux de bits

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PDH - SDH

à transporter, en un minimum de temps. A cela s’ajoute la capacité que peut


avoir un réseau à pallier automatiquement ses défaillances, pour assurer le
transport de données.

 La structure en anneau (ring) a pour principal but de fiabiliser les


transmissions en palliant les dégradations de qualité de transport soit
relative au support, soit consécutive à des multiplexages. Pour fiabiliser
la transmission, le choix se porte sur un anneau à 2 ou 4 fils. L’avantage
du 4 fils est de définir deux sens (bidirectionnel) et d’avoir deux fibres de
secours (une pour chaque sens) qui peuvent éventuellement porter un
trafic supplémentaire.


III-4-2 Dispositifs de protections


WDM
L’utilisation de la SDH et de la fibre optique a apporté un début de
réponse à la demande de bande passante. Toutefois, la SDH utilisant une
seule longueur d’onde comprise entre 1330 nm et 1550 nm, la bande
passante de la fibre optique n’est pas exploitée complètement. Pour
amplifier fortement l’utilisation de la bande pasante, des technologies
photoniques complètent le réseau de transport SDH. La technologie
WDM (Wavelength Division Multiplexing) multiplexe 8, 16, 32 à 64
longueurs d’onde dans une seule fibre (équivalent à un multiplexage en
fréquences). Chaque longueur est espacée de 0.8nm voir 0.4nm. La plage
des longueurs d’onde utilisée est comprise entre 1530 et 1565 nm car
elle permet une meilleure stabilité du faisceau lumineux et une faible
dispersion chromatique. Les opérateurs peuvent ainsi transporter
plusieurs flux SDH STM16 à 2,5Gbits ou STM64 à 10Gbits (ou
autres par exemple FDDI) sur une fibre optique. Les débits obtenus sont
de l’ordre des térabits par seconde. En multiplexant 16 STM64 dans
de la fibre, on obtient 2 millions de communications téléphoniques
simultanées. Le WDM est utilisé depuis plusieurs années dans les
réseaux de transmission SDH transocéaniques tels TAT12/13, AFRICA

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ONE, FLAG, SEA ME WEA. Cette technologie est maintenant utilisée au


niveau des réseaux de transmission SDH terrestre. Pour un opérateur, le
WDM permet un gain au niveau coût des travaux de génie civil pour car il
permet d’éviter la pose de nouvelles fibres optiques. Avec le WDM, une
nouvelle couche optique apparait dans les réseaux des différents
opérateurs. Dans les prochaines années, nous verrons apparaître des
commutateurs optiques qui permettent de brasser les différentes
longueurs d’onde. Ils permettent ainsi aux opérateurs de bâtir des
réseaux maillés tout optique.
Le réseau national est constitué de liens reliant les grandes
agglomérations régionales. Il utilise les technologies SDH et WDM selon
les capacités à transmettre (depuis 2,5Gbits/s jusqu’à 200Gbits/s).
Le réseau régional relie les villes moyennes à l’agglomération régionale, à
l’intérieur d’une région. Il utilise essentiellement la technologie SDH..
Le réseau départemental relie les petites villes au chef lieu de
département. Il utilise principalement, selon la capacité à transmettre et
l’infrastructure existante, la technologie SDH (débits de 155Mbits à
622Mbits/s) ou les faisceaux hertziens (débits N x 2Mbits/s ou
155Mbit/s).
Le réseau métropolitain est déployé à l’intérieur des grandes
agglomérations. Il utilise les technologies SDH (débits 2,5Mbits/s) et
WDM (Débits 80Gbits/s).
Le WDM est également utilisé pour la communication transatlantique et
transpacifique.
Les systèmes WDM / DWDM commercialisés aujourd'hui comportent 4,
8, 16, 32, 80 , voire 160 canaux optiques, ce qui permet d'atteindre des
capacités de 10, 20, 40, 80, 200 voire 400 Gb/s en prenant un débit
nominal de 2,5 Gb/s et de quatre fois plus avec un débit nominal de
10Gb/s. Ainsi, on obtient 3200 Gb/s (3,2 Tb/s) avec 80 canaux optiques à
40 Gb/s.

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