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Mémoire
Réalisé pour l’obtention du diplôme de Master
en Mathématiques
Option :
Analyse et modélisation mathématiques
Thème :
La théorie spectrale des semi-groupes fortement continus
d’opérateurs linéaires bornés
Présenté par :
BELHADJ Samir
Devant le jury
Je remercie aussi tous mes enseignants qui m’ont aidé durant mon cursus universitaire.
Enfin, je remercie toute personne m’ayant aidé à comprendre certaines choses dans cette
vie, particulièrement en Mathématiques.
1
Dédicace
2
Table des matières
Introduction 4
Bibliographie 48
3
Introduction
La théorie des semi-groupes d’opérateurs linéaires dans les espaces de Banach a com-
mencé au début de 19 ème siècle. Elle a connu ses premiers développements grâce au
travaux de Yosida en 1948 avant d’atteindre son sommet avec l’édition de”Semigroups and
Functional Analysis ” de Carl Einer HILLE et Ralph Saul Phillips en 1957.
Pour une famille d’opérateurs linéaires une étude remarquable est celle de déterminer
son spectre qui est une généralisation, en dimension infinie, de l’ensemble des valeurs
propres d’une matrice. Ainsi la théorie spectrale nous permet d’avoir l’inversibilité des
éléments (opérateurs) ayant la propriété λI 6= A.
Notre travail est consacré à l’étude de la propriété spectrale des semi-groupes fortement
continus d’opérateurs linéaires bornés, ainsi il se compose d’une introduction qui nous en
donne une idée générale, quatre chapitres et une bibliographie .
Dans le premier chapitre, on trouve une étude générale des semi-groupes unifomément et
fortement continus d’opérateurs linéaires bornés dans un C-espace de Banach avec quelques
propriétés, ainsi la notion des générateurs infinitésimaux voire des résultats liant ces deux
notions : des conditions (nécéssaires et suffisantes) pour qu’un opérateur linéaire génére
un semi-groupe, comme les théorèmes de Hille-Yosida et Lumer-Phillips qui jouent un rôle
important pour l’existance et l’unicité des solutions des équations différentielles.
4
Le deuxième chapitre est consacré à la théorie spectrale, nous y étudions les spectres
des opérateurs linéaires borné et férmé ainsi celle de la résolvente et ses propriétés.
Le troisième chapitre est réservé pour la théorie spectrale des semi-groupes uniformément
et fortement continus d’opérateurs linéaires, qui nous permet d’obtenir des résultats liant
une famille d’opérateurs linéaires à la résolvante et d’avoir des opérateurs bornés comme
la transformée de Laplace .
5
Chapitre 1
∃C > 0, ∀u ∈ E, k T u kF ≤ C k u kE
et il est férmé si l’image de toute partie férmée de E par cet opérateur est férmée dans F.
On note par L(E, F ) l’ensemble des opérateurs linéaires bornés de E dans F. Si F = E on
le note L(E, E) ou encore L(E).
Si l’espace (F, k . kF ) est un espace de Banach, alors l’espace L(E, F ) muni de la norme
k T u kF
k T kL(E,F ) = sup = sup k T u kF
u∈E\{0} k u kE kukE =1
Définition 1.1. .[1] on appelle semi-groupe d’opérateurs linéaires bornés sur E une famille
{T (t)}t≥0 ⊂ B(E) vérifiant les propriétés suivantes :
6
i) T (0) = I ;
ii) T (t + s) = T (t)T (s) = T (s)T (t), ∀t, s ≥ 0;
Définition 1.2. .[1] Un semi-groupe {T (t)}t≥0 ⊂ B(E) est dit uniformément continu, s’il
vérifie :
iii) limt−→0 k T (t) − I kB(E) = 0.
Considérons une suite bornée de nombres réels positifs (an )n∈N∗ . Alors la famille {T (t)}t≥0
d’opérateurs linéaires bornés sur l’espace lp définie par
est un semi-groupe uniformément continu d’opérateurs linéaires bornés ayant pour générateur
infinitésimal l’opérateur A tel que
avec
D(A) = {(xn )n∈N∗ ∈ lp | (an xn )n∈N∗ ∈ lp }.
7
Lemme 1.1. .[2] Soit A ∈ B(E) . Alors {etA }t≥0 est un semi-groupe uniformément conti-
nus d’opérateurs linéaires bornés sur E ayant pour générateur infinitésimal l’opérateur A.
Preuve. Soient A ∈ B(E) et t ∈ [0, ∞[−→ T (t) ∈ B(E) une application définie par :
∞ n n
X
tA t A
T (t) = e =
n=0
n!
qui est une serie convergente pour la norme des opérateurs définie plus haut.
De plus, il est évident que T (0) = I et T (t + s) = T (t)T (s), ∀ t, s ≥ 0. Gràce à l’inégalité
k T (t) − I k≤ etkAk − 1, ∀ t ≥ 0,
il résulte que :
lim k T (t) − I k= 0.
t−→0
D’autre part,
T (t) − I 1
k − A k=k (etA − I − tA) k
t t
∞
1 X tn An
=k ( − I − tA) k
t n=0 n!
X∞ n n
1 t A
=k (I + tA + − I − tA) k
t n=2
n!
∞
1 X tn An
= k k
t n=2 n!
X∞ n n
1 t A
≤ (1 + t k A k + − 1 − t k A k)
t n=2
n!
1
≤ (etkAk − 1 − t k A k)
t
etkAk − 1
= k A k − k A k−→ 0
tkAk
8
si t −→ 0.
T (t) − I
lim = A.
t−→0 t
Donc la famille {etA }t≥0 ⊂ B(E) est un semi-groupe uniformément continu dont le générateur
infinitésimal est A. ¤
T (t) = etA , ∀t ≥ 0
T (t) − I
lim =A
t−→0 t
et
S(t) − I
lim =A
t−→0 t
donc
T (t) − S(t)
lim k k= 0
t−→0 t
Puisque T(t) et S(t) sont bornés donc pour a ≥ 0, et si Ia est un intervalle tel que Ia = [0, a[,
alors ∃c ≥ 1, dépendante de a, telle que
T (t) − S(t) ²
k k≤ 2 , ∀ t ∈ [0, h[.
t ac
9
t
Soit t ∈ Ia et n∈ N∗ tel que n
∈]0, h[
alors
t t
T (t) − S(t) = T (n ) − S(n )
n n
t t t t
= T (n )S(0 ) − T ((n − 1) )S(1 )
n n n n
t t t t
+T ((n − 1) )S(1 ) − T ((n − 2) )S(2 )
n n n n
t t t t
+T ((n − 2) )S(2 ) − T ((n − 3) )S(3 )
n n n n
t t
+ · · · − T (0 )S(n )
n n
n−1
X t t t t
= [T ((n − k) )S(k ) − T ((n − k − 1) )S((k + 1) )]
k=0
n n n n
n−1
X t t t t
= T ((n − k − 1) )[T ( ) − S( )]S((k) ), ∀t ∈ Ia
k=0
n n n n
De l’inégalité
T (t) − S(t) ²
k k≤ 2
t ac
on obtient
t t ².t
k T ( ) − S( ) k≤ 2 .
n n ac .n
Donc
n−1
X ².t
k T (t) − S(t) k≤ c. .c < ².
k=0
ac2 n
10
Puisque ² > 0 est arbitaire donc T(t)=S(t) pour tout t∈ Ia , et comme a ∈]0, ∞[ est aussi
arbitraire, il en résulte que T(t)=S(t), ∀t ∈]0, ∞[.
Théorème 1.1. .[2] Un opérateur A :E−→ E est le générateur infinitésimal d’un semi-
groupe uniformément continu si et seulement s’il est linéaire et borné.
Pour démonter ce théorème on a besoin du lemme suivant
Preuve. On a
Z a+t Z a+t
1 1
k f (s)ds − f (a) k=k [f (s) − f (a)]ds k
t a t a
lim k T (t) − I k= 0.
t−→0
Rt
L’appliction t ∈ [0, ∞[−→ T (t) ∈ B(E) est continue et par suite 0
T (s)ds ∈ B(E), avec
11
le lemme (1.3) on voit que
Z t
1
lim T (s)ds = T (0) = I,
t−→0 t 0
il existe donc h> 0 tel que
Z h
1
k T (s)ds − I k< 1.
h 0
1
Rh Rh
Par suite l’élément h 0
T (s)ds est inversible, donc 0
T (s)ds est aussi inversible et on a :
Z Z Z h
T (s) − I h 1 h
T (t)dt = [ T (t + s)dt − T (t)dt]
s 0 s 0 0
En posant u = t + s on obtient
Z Z Z
T (s) − I h 1 h+s 1 h
T (t)dt = T (u)du − T (u)du
s 0 s s s 0
Z Z0
1 1 h
=
T (u)du + T (u)du
s s s 0
Z Z
1 h+s 1 h
+ T (u)du − T (u)du
s h s 0
Z Z
1 h+s 1 h
= T (u)du − T (u)du
s h s 0
On obtient donc
Z h Z h+s Z 0+s
T (s) − I 1 1
lim T (t)dt = lim [ T (u)du − T (u)du]
s−→0 s 0 s−→0 s h s 0
d’où
Z h
T (s) − I
lim = [T (h) − I].[ T (t)dt]−1
s−→0 s 0
Par conséquent le générateur infinitésimal du semi-groupe {T (t)}t≥0 est l’opérateur
Rh
A=[T (h) − I].[ 0 T (t)dt]−1 ∈ B(E).
12
1.2 Semi-groupes fortement continus
Définition 1.4. .[1] Un semi-groupe {T (t)}t≥0 est dit fortement continu s’il vérifie :
lim k T (t)x − x kE = 0, ∀x ∈ E.
t−→0
On voit que
lim T (t)x = x,
t−→0
donc T(t) est fortement continue en t=0, c’est pour quoi on l’appelle aussi C0 -semi-
groupe.[1]
T (t)x − x
D(A) = {x ∈ E | lim existe}
t−→0 t
par
T (t)x − x
Ax = lim , ∀x ∈ E.
t−→0 t
Exemple 1.2. .[1] Notons par Cb (R+ ) l’espace des fonctions uniformément continues et
bornées définies sur R+ à valeurs dans R, muni de la norme de la convergence uniforme.
C’est un espace de Banach.
Posons X = Cb (R+ ) et définissons la famille {T (t)}t≥0 par
1) T (0) = I;
2) T (t + s) = T (t)T (s);
13
3)
lim k T (t)Q − Q k= lim { sup | Q(t + y) − Q(y) |} = 0,
t−→0 t−→0 y∈R+
par
AQ = αQ, ∀Q ∈ D(A).
Remarque 1.1. On a
par
AQ = αQ = Q0 , ∀Q ∈ D(A).
génére un C0 -semi-groupe. Mais cet opérateur est non borné. Compte tenu du théorème(1.1),
il ne peut pas générer un semi-groupe uniformément continu.
Théorème 1.2. .[2] Soit {T (t)}t≥0 un C0 -semi-groupe d’opérateurs linéaires bornés. Alors
i) ∃h > 0 et M ≥ 1 tels que
k T (t) k≤ M ewt , ∀t ≥ 0.
14
Preuve.
i) Supposons que ∀h > 0, M ≥ 1 il existe t0 ∈ [0, h] tels que k T (t) k> M. En particulier,
pour h= n1 et M =n∈ N∗ , il existe tn ∈ [0, n1 ] tels que :k T (tn ) k> n.
Donc, la suite (k T (tn ) k)n∈N∗ est non bornée. Par suite, du théorème de Banach-steinhaus,
il existe x0 ∈ E tel que (k T (tn )x0 k)n∈N∗ soit non borneé.
D’autre part, on a
lim k T (tn )x0 k=k x0 k .
t−→0
ii) Pour h > 0 et t > h, on pose m=[ ht ] ∈ N∗ , donc il existe r ∈ [0, h[ tel que t=mh+r. Alors :
≤k T (h) km k T (r) k
t
≤ M m M ≤ M e r lnM .
lnM
Pour w = r
, on obtient le résultat . ¤
Notons par SG(M, w) l’ensemble des C0 -semi-groupes {T (t)}t≥0 ∈ B(E) pour lesquels
il existe M ≥ 1 et w ≥ 0 tel que
k T (t) k≤ M ewt , ∀t ≥ 0.
≤ M ewt0 k T (h)x − x k
15
Si t0 ≥ h, on a :
Proposition 1.1. .[2] Soient {T (t)} ∈ SG(M, w) et A son générateur infinitésimal. Alors :
Si x ∈ D(A), alors T (t)x ∈ D(A) et on a
T (t)Ax = AT (t)x, ∀t ≥ 0
T (h)x − x
T (t)Ax = T (t) lim
h−→0 h
T (t)Ax = AT (t)x ∀t ≥ 0 ¤
Théorème 1.3. .[2] Soient {T (t)} ∈ SG(M, w) et A son générateur infinitésimal. Alors
l’application
t ∈ [0, ∞] −→ T (t)x ∈ E
est dérivable sur [0, ∞], ∀x ∈ D(A), et on a
d
i) dt
T (t)x
= T (t)Ax = AT (t)x;
Rt
ii) T (t)x − x = 0 T (s)Axds, ∀t ≥ 0.
Preuve.
i) Soient x ∈ D(A), t ≥ 0, h > 0. Alors :
Si h ≥ t, on a
16
T (h)x − x
≤ M ewt k − Ax k,
h
par conséquent,
T (t + h)x − T (t)x
lim = T (t)Ax
h−→0 h
d+
d’où dt
T (t)x = T (t)Ax, ∀t ≥ 0.
Si t ≥ h, alors on a
T (h)x − x
≤ M ew(t−h) (k − Ax k + k T (h)Ax − Ax k).
h
T (t−h)x−T (t)x
Donc limh−→0 −h
= T (t)Ax, d’où
d−
T (t)x = T (t)Ax, ∀t > 0.
dt
donc
Z t Z t
d
T (t)Axdx = T (s)xds = T (t)x − x, ∀t ≥ 0 ¤.
0 0 ds
17
i) Il résulte de la continuité de l’application t ∈ [0, ∞[−→ T (t)x ∈ E que si {T (t)}t≥0 est
un C0 -semi-groupe, on a
Z
1 t+h
lim T (s)xds = T (t)x.
h−→0 h t
ii) Si l’application définie dans le théorème(1.3) est dérivable pour tout x ∈ E, le C0 -semi-
groupe est dit différentiable.
Z t Z t Z t
T (h) − I 1 1
T (s)xds = T (s + h)xds − T (s)xds
h 0 h 0 h 0
Z t+h Z t
1 1
= T (u)xdu − T (s)xds
h h h 0
Z t+h Z h Z t
1 1 1
= T (u)xdu − T (s)xds − T (s)xds
h 0 h 0 h 0
Z t+h Z h
1 1
= T (u)xdu − T (s)xds.
h t h 0
18
et
Z t
T (s)xds ∈ D(A). ¤
0
i) D(A) = E;
ii) A est un opérateur férmé.
iii) Le semi-groupe {T (t)}t≥0 est unique.
Preuve.
i) Soient x ∈ E et tn > 0, n ∈ N telle que limn−→∞ tn = 0. Alors
Z
1 tn
xn = T (s)xds ∈ D(A),
tn 0
donc
lim xn = T (0)x = x.
n−→∞
et
lim Axn = y.
n−→∞
Alors
Par suite, pour s ∈ [0, t], T (s)Axn converge uniformément vers T (s)y, et on a aussi
Z t
T (t)xn − xn = T (s)Axn ds,
0
donc Z t
lim (T (t)xn − xn ) = lim T (s)Axn ds
n−→∞ n−→∞ 0
19
ou bien Z t
T (t)x − x = T (s)yds.
0
Finalement,
Z t
T (t)x − x 1
lim = lim T (s)y = y.
t−→∞ t t−→∞ t 0
iii) Supposons qu’il existe un autre semi-groupe {T (t)}t≥0 ayant pour générateur infinitésimal
l’opérateur A. Alors, pour tout t ≥ 0 et x ∈ D(A), on a
d
(T (t − s)S(s)x) = T (t − s)AS(s) − T (t − s)AS(s) = 0, ∀s ∈ [0, t]
ds
donc T (t − s)S(s)x est constante, ∀s ∈ [0, t]. Par conséquent, T (t)x = S(t)x, ∀x ∈ D(A).
Puisque t ≥ 0 est arbitraire et D(A) = E donc T (t)x = S(t)x pour tout t ≥ 0 et x ∈ E.
Finalement T (t) = S(t), ∀t ≥ 0.
¤
20
Chapitre 2
Remarque 2.1. .[6] Puisque A est inversible si et seulement si A est bijectif donc
Définition 2.2. .[6] -L’ensemble des valeurs propres de A ∈ L(E) est l’ensemble des λ ∈ C
tels que λI − A n’est pas injectif .
-L’ensemble des valeurs propres de A est appelé spectre ponctuel de A et est noté σp (A).
-Un vecteur u ∈ E non nul tel que Au = λu est appelé vecteur propre de A associé à
la valeur propre λ.
21
Lemme 2.1. .[2] Si A ∈ B(E) et kAk < 1, alors (I − A) ∈ GL(E) et
∞
X
−1
(I − A) = An
n=0
.
Preuve. Posons Yn = I+A+A2 +A3 .........+An . Alors :
k A kn+1
k Yn+p − Yn k≤ pour n −→ ∞.
1− k A k
Par consèquent, (Yn )n∈N est une suite de Cauchy. Mais B(E) est une algèbre de Banach.
Donc la suite (Yn )n∈N est convergente, soit Y ∈ B(E) sa limite. De l’égalité (I − A)Yn =
I − An+1 , il resulte que limn−→∞ (I − A)Yn = I, d’où (I − A)Y =I. Nous obtenons, de façon
analogue, Y (I − A) = I. Finalement, I − A ∈ GL(E) et on a bien
∞
X
Y (I − A)−1 = An . ¤
n=0
Proposition 2.1. .[2] Soit A ∈ B(E) . Alors σ(A) est un ensemble compact .
Preuve. L’ensemble (σ(A))c est l’image réciproque de l’ouvert GL(E) par l’application
C −→ L(E)
λ −→ λI − A.
C’est donc un ouvert de C et σ(A) est férmé dans C. De plus, soit λ ∈ C tel que | λ |>k A k .
Alors λI − A = λ(I − λ1 A) et k λ1 A k< 1. Donc λI − A est aussi inversible. Alors λ ∈ / σ(A).
Ainsi on a σ(A) ⊂ D(0, k A k) et σ(A) est borné. C’est donc un férmé borné de C. Par
conséquent, il est compact. ¤
22
Définition 2.3. .[6] L’ensemble
s’appelle la résolvante de A
Nous allons maintenant donner les propriétés de la résolvante d’un opérateur linéaire A .
Proposition 2.2. .[2] La résolvante d’un opérateur linéaire A ∈ B(E), a les propriétés
suivantes :
i) Si λ, µ ∈ ρ(A), alors
Preuve. i) On a
23
ii) Soit λ0 ∈ ρ(A). Notons D(λ0 ; kR(λ10 ;A)k ) le disque ouvert de centre λ0 et de rayon
1
kR(λ0 ;A)k
. Alors, pour λ ∈ D(λ0 ; kR(λ10 ;A)k ) nous avons :
d’où λI − A ∈ GL(E) et :
iii) Soit λ ∈ C tel que | λ |>k A k . Alors k λ−1 A k< 1, d’où I − λ−1 A ∈ GL(E).
De plus :
X∞ X∞
An
(I − λ−1 A)−1 = (λ−1 A)n = n
.
n=0 n=0
λ
Par conséquent :
X∞
−1 −1 −1 −1 An
R(λ; A) = (λI − A) = λ (I − λ A) = n+1
.
n=0
λ
iv) Pour cela, nous procédons par récurrence. Pour n = 1, nous avons :
d d
R(λ, A) = (λI − A)−1 = −(λI − A)−2 = −R(λ; A)2 .
dλ dλ
24
Supposons que pour n ∈ N, on ait :
dn
R(λ, A) = (−1)n n!R(λ, A)n+1 .
dλn
montrons que :
dn+1
R(λ, A) = (−1)n+1 (n + 1)!R(λ, A)n+2 .
dλn+1
Nous avons :
dn+1 d dn
R(λ, A) = ( R(λ, A))
dλn+1 dλ dλn
d
= [(−1)n n!(λI − A)−n−1 ]
dλ
et par conséquent :
dn
n
R(λ, A) = (−1)n n!R(λ, A)n+1 , ∀n ∈ N∗ . ¤
dλ
Remarque 2.3. .[2] De la propriété (iii) de la proposition 2.2, il résulte que :
{λ ∈ C | | λ |>k A k} ⊂ ρ(A) .
Définition 2.5. Pour un opérateur linéaire A ∈ B(E), le nombre
r(A) = sup | λ |
λ∈ σ(A)
25
Remarque 2.4. .[6] Pour un opérateur A ∈ B(E), σ(A) est contenu dans le cercle
de centre O et de rayon r(A). de plus, on peut montrer que
1
r(A) = lim k An k n .
n−→∞
Remarque 2.5.
i) ρ(A) est un ensemble ouvert[2] et σ(A) est un ensemble férmé[2] ;
ii) L’opérateur linéaire (λI − A) est continu et bijectif dans E , donc l’opérateur
(λI − A)−1 : E −→ E
s’appelle la résolvante de A.
Proposition 2.3. .[4] Soit A : D(A) ⊂ E −→ E, un opérateur linéaire férmé. Alors
26
iii) nous avons
dn
n
R(λ; A) = (−1)n n!R(λ; A)n+1 quels que soient n ∈ N∗ et λ ∈ ρ(A).
dλ
D : C 1 ([0, 1]) −→ E
défini par
Df = f 0 .
27
Chapitre 3
Rλ : E −→ E
Z ∞
Rλ x = e−λt T (t)xdt
0
k T (t) k≤ etkAk , ∀t ≥ 0.
Donc
28
Alors l’application Rλ est linéaire et bornée, de plus on a
pour x ∈ E,
Z ∞
Rλ Ax = e−λt T (t)Axdt
0
Z ∞
dT (t)
= e−λt xdt
0 dt
Z ∞
= −x + λ e−λt T (t)x
0
= −x + λRλ x.
Z ∞
= e−λt AT (t)xdt
0
= Rλ Ax ∀x ∈ E.
Rλ : E −→ E,
définie par
Z ∞
Rλ x = e−λt T (t)xdt, λ ∈ C
0
avec Rλ ≥k A k, s’appelle la transformée de Laplace du semi-groupe uniformément continu
{T (t)}t≥0 ayant pour générateur infinitésimal l’opérateur A.
29
Remarque 3.1. .[2] On a
et
on obtient donc
1
k R(λ, A) k≤
Reλ− k A k
Maintenant, avant d’énoncer un résultat qui nous donne une formule pour calculer T(t)
à partir d’un générateur A, nous introduisons la définition suivante :
Définition 3.2. .[2] Un contour de Jordan lisse et férmé qui entoure σ(A), s’appelle un
contour de Jordan A-sectral s’il est homotope avec un cercle de centre O et de rayon
r >k A k .
D’autre part, on a
X∞
An
R(λ, A) =
n=0
λn+1
qui est une série convergente par rapport à λ sur les sous-ensembles compacts de {λ ∈
C | | λ |>k A k}, en particulier sur Cr et on a
Z Z ∞
X
1 λt 1 λt An
e R(λ, A)dλ = e dλ
2πi Cr 2πi Cr 0
λn+1
30
X∞ Z
1 eλt
= n+1
dλAn
n=0
2πi Cr λ
eλt
En appliquant la formule de Cauchy[7], avec la fonction f (λ) = λn+1
, on obtient
Z
1 eλt tn
dλ = ∀n ∈ N,
2πi Cr λn+1 n!
donc,
Z ∞ n n
X
1 λt t A
e R(λ, A)dλ = = etA = T (t), ∀t ≥ 0. ¤
2πi Cr n=0
n!
31
La famille {Aλ }λ∈Λw où Aλ = λAR(λ, A)x pour tout λ ∈ Λw s’appelle l’approximaton
généralisée de Yosida de l’opérateur A, avec Λw = {λ ∈ C / Reλ > w}
Si {Aλ }λ∈Λw est l’aproximation généralisée de Yosida de l’operateur A, alors pour tout
α, β ∈ Λw ona
1) dissipatif si
k (λI − A)x k≥ λ k x k, ∀λ > 0, x ∈ D(A).
Remarque 3.2. .[3] Si A est dissipatif et s’il existe λ0 > 0 tel Im(λ0 I − A) = E alors
∀λ > 0 on a Im(λI − A) = E.
32
Preuve. =⇒ On obtient cette implication en utilisant la proposition (3.1) et le théorème
(1.4)
⇐= Supposons maintenant que les conditions i) et ii) sont vérifiées. Soit {Aλ }λ∈Λw
l’approximation de Yosida de l’opérateur A. De la proposition (1.3), on a Aλ ∈ B(E) et
lim Aλ x = Ax, x ∈ D(A).
Reλ−→∞
d’où ({Tλ (t)}t≥0 )λ∈Λw est une suite de Cauchy dans C([0, ∞[, B([D(A)], E)), donc il existe
un unique T0 ∈ C([0, ∞[, B([D(A)], E)) tel que Tλ (t)x −→ T0 (t)x pour la topologie de la
convergence uniforme sur les intervalles compacts de [0, ∞[. Puisque k Tλ (t) k≤ M ewt , ∀t ≥
0 on obtient
telle que
Q0 (x) = T0 (.)x, ∀[a, b] ⊂ [0, ∞[.
Comme on a
k Q0 x k= sup k T0 (t)x k
t∈[a,b]
33
≤ M ewb k x k
donc Q0 est continue et puisque D(A) = E alors Q0 se prolonge de façon unique en une
application linéaire continue Q : E −→ C([a, b], E) telle que
Q|D(A) = Q0
et
k Qx kC([a,b],E) ≤ M ewb k x k, ∀x ∈ E.
Par conséquent, il existe un seul opérateur linéaire T ∈ C([a, b], B(E)) tel que Qx = T (.)x.
On peut répéter ce procédé pour tout les intervalles compacts de [0, ∞] et voit qu’il
existe un seul opérateur linéaire, noté aussi T ∈ C([a, b], B(E)) tel que pour tout x ∈ E
on ait Tλ (t)x −→ T (t)x si Reλ −→ ∞ uniformément par rapport à t sur les intervalles
compacts de [0, ∞[. De plus
k T (t) k≤ M ewt , ∀t ≥ 0.
Il vient donc que
et
lim T (t)x = lim [ lim Tλ (t)x]
t−→0 t−→0 Reλ−→∞
34
+ k Tλ (t)T (s)x − T (t)T (s)x k .
Puisque Tλ (t) −→ T (t), si Reλ −→ ∞ pour la topologie forte de B(E), il s’ensuit que
T (t + s)x = T (t)T (s)x, ∀x ∈ E, par conséquent {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, w).
qui converge vers 0 lorsque Reλ tend vers ∞, uniformément par rapport à s ∈ [0, t]. D’où
Z t
= lim Tλ (s)Aλ xds
Reλ−→∞ 0
Z t
= T (s)Axds, ∀x ∈ D(A) et t ≥ 0.
0
et nous voyons que x ∈ D(B), par conséquent, D(A) ⊂ D(B) et B|D(A) = A. D’autre
part, on a l’inégalité
k T (t) k≤ M ewt , ∀t ≥ 0.
35
donc D(A) = D(B) et A = B.
k T (t) k≤ 1, ∀t ≥ 0;
b) A est m-dissipatif .
Preuve.
i) [3].
2) Supposons que A est m-dissipatif à domaine dense dans E. Alors ∃λ0 > 0 tel que
Im(λ0 I − A) = E. De la remarque (3.2) on obtient Im(λI − A) = E, ∀λ > 0. Donc
]0, ∞[⊂ ρ(A), et comme A est dissipatif, il vient que
k (λI − A) k≥ λ k x k, ∀x ∈ D(A).
D’où
1
k R(λ, A) k≤ , ∀λ > 0.
λ
Par le théorème (3.3) on voit que A est le générateur infinitésimal d’un semi-groupe
{T (t)}t≥0 ∈ SG(1, 0). ¤
36
Théorème 3.5. .[3] Soient {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, w) et A son générateur infinitésimal. Si
λ ∈ Λw , alors l’application
Rλ : E −→ E
Z ∞
Rλ x = e−λt T (t)xdt
0
Rλ x = R(λ, A)x, ∀ x ∈ E.
k T (t) k≤ M ewt , ∀t ≥ 0
et on voit que
Définissons l’application
Rλ : E −→ E
Z ∞
Rλ x = e−λt T (t)xdt.
0
M
≤ k x k, ∀x ∈ E,
Reλ − w
37
Z ∞ Z ∞
1 −λ(s−h) 1
= e T (s)xds − e−λt T (t)xdt
h h h 0
Z Z h Z
eλh ∞ −λs −λs 1 ∞ −λt
= [ e T (s)xds− e T (s)xds]− e T (t)xdt
h 0 0 h 0
Z ∞ Z h
eλh − 1 −λs eλh
= e T (s)xds − e−λs T (s)xds,
h 0 h 0
T (h)Rλ x − Rλ x
lim = λRλ x − x.
h−→0 h
Z ∞
−λt
= [e T (t)x]∞
0 +λ e−λt T (t)xdt
0
= −x + λRλ x,
Rλ : E −→ E
Z ∞
Rλ x = e−λt T (t)xdt
0
pour λ ∈ Λw ,
38
Chapitre 4
39
Ainsi la fonction U définie par U (t) = U (t, U0 ) = T (t)U0 , pour t ≥ 0, satisfait les pro-
priétés de la définition, donc c’est une solution du problème (PCA). Puisque on a l’unicité
de l’engendrement, donc cette solution est unique.
k U kD =k U kE + k AU kE , U ∈ D(A),
k U kC = sup{k U (t) kD , t ∈ I}
En faisant tendre n vers l’infini et en utilisant le fait que A est férmé et SU0,n −→ y on
40
obtient
Z t
y(t) = U0 + Ay(r)dr.
0
pour L > 0, une constante indépendente de U0 . Soient s,t tels que s + t ∈ I. Alors
par conséquent,
Montrons que T (t), t ≥ 0, peut être prolongé de [D(A)] à E ⊃ D(A). Pour cela on
utilise le prolongement par continuité. Montrons que
41
k T (t)U k=k T (t)(λI − A)y k
≤| λ |k T (t)y k + k T (t)Ay k .
k y kD =k y k + k Ay k
≤CkU k.
On a W est de classe C 1 et dtd W = U (t, Ay), d’autre part, puisque U est de classe C 1 à
valeurs dans D(A) et A étant férmé, on a
Z t
d
U (t, Ay) = Ay + U (r, Ay)dr
0 dt
Z t
= Ay + AU (r, Ay)dr
0
42
Z t
= A(y + U (r, Ay)dr) = AW.
0
Cette dérnière égalité est provenue du fait que x ∈ D(A2 ) ⊂ D(A) ⊂ D(A1 ) et que A1 se
commute avec sa résolvante, de plus l’égalité est vérifiée pour tout x ∈ E, car D(A) = E.
Ainsi on conclut que
AU = A1 U, ∀U ∈ D(A1 ),
43
ce que implique que A1 ⊂ A ou encore A1 est la restriction de A à D(A1 ), donc A1 = A.
On pose
d2 2 d d d
D(A) = {z, z ∈ L ([0, 1]), z et z absolument continue et z(0) = z(1) = 0}.
dx2 dx dx dx
Tout d’abord, nous allons chercher les conditions de l’existence et de l’unicité de la solu-
tion(classique), donc on peut, par exemple, chercher si A est m-dissipatif.
Remarque 4.1. . [4] Puisque L2 est réflexif, un opérateur linéaire A est dissipatif si
Donc on a
d2
a) R(I − A) = {y ∈ L2 ([0, 1]) / ∃z ∈ D(A), y = z(x) − dx2
z(x), avec x ∈ [0, 1]} =
L2 ([0, 1]).
44
b) Z 1
d2
< Az, z >= 2
z(x)z(x)dx
0 dx
Z 1
d 1 d d
= [ z(x)z(x)]0 − z(x) z(x)dx
dx 0 dx dx
Z 1
d
=− | z(x) |2 dx
0 dx
= − k z k2 ≤ 0, ∀z ∈ D(A).
Par suite, puisque A est maximal, pour tout f ∈ L2 ([0, 1]), il existe un unique z ∈ D(A)
tel que
(I − A)z = f.
On a
d2
(I − A)z = z − z = f,
dx2
Z x
z(x) = cosh(x)z(0) + sinh(x − r)f (r)dr,
0
avec Z 1
−1
z(0) = cosh(1 − r)f (r)dr.
sinh(1) 0
45
∂z ∂2z
∂t
(x, t) = ∂x2
(x, t) x ∈ [0, 1], t ≥ 0;
∂z
∂x
(0, t) = 0;
∂z
(1, t) = 0;
∂x
z(x, 0) = z0 (x) donnée.
∂z ∂ 2z
(x, t) = (x, t).
∂t ∂x2
On a
z(x, t) = T (t)z0 (x),
donc
T 0 (t)z0 (x) = T (t)z000 (x),
T 0 (t) z 00 (x)
= 0 = λ.
T (t) z0 (x)
Par conséquent,
T (t) = Ceλt , avec C = constante.
z000 = λz0 .
On a
Cas 02. Si λ = 0.
On obtient z0 (x) = Ax + B et avec les conditions aux bords on aura A = 0, et B constante
46
donc z0 (x) = B qui est aussi une solution triviale.
X 2 π2 t
= Cn e−n cos(−nπx), avec Cn = CAn et C0 = 0.
n≥1
Pour chaque fonction donnée f on peut calculer les An en utilisant les coefficients de
Fourier.
47
Biblographie
[1 ] AHMED. N.U semigroup theory with applications to systems and control. Logman
Scientific and Technical. London 1991.
[2 ] DEN LEMLE Ludovic. Autour des propriétés spectrales des semi-groupes. Lecturas
Matematicas. Volum 31(2010).
[6 ] Marco J.P. Mathématiques L3. Analyse. 47 bis. Rue des vinaigriers 75010 Paris. Juin
2009.
48