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de Mathématiques Pures
intitulé
arXiv:0704.1399v1 [math.FA] 11 Apr 2007
Le 4 juillet 2001
2
Remerciements.
Tout d’abord, je veux profiter de cette occasion pour présenter mes remer-
ciements à Monsieur Gilles Cassier de l’Université Claude Benard Lyon 1 pour
le choix du sujet de ce mémoire, ses suggestions et son aide constante. J’ai été très
enchanté de cette collaboration avec Monsieur Gilles Cassier.
De même, je veux exprimer ma reconnaissance à Monsieur Dan Timotin
de l’Institut de Mathématiques de l’Académie Roumaine de Bucharest pour ses
excellents conseils pendant son sejour à Lyon.
En même temps, il convient d’exprimer ma gratitude à Monsieur Dumitru
Gaşpar et à Monsieur Nicolae Suciu de l’Université de l’Ouest de Timişoara,
qui m’ont donné l’occasion d’étudier dans une très grande université européenne.
Finalement, je veux exprimer toute ma reconnaissance pour l’hospitalité et
l’amabilité avec lesquelles j’ai été accueilli par toutes les personnes que j’ai eu le
plaisir de connaı̂tre pendant mon stage à l’Université Claude Bernard Lyon 1.
1 Introduction 5
1.1 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Les opérateurs dissipatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3 Semi-groupes uniformément continus . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2 Semi-groupes de classe C0 31
2.1 Définitions. Propriétés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.2 Propriétés générales des C0 -semi-groupes . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.3 Le théorème de Hille - Yosida . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.4 La représentation de Bromwich . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.5 Conditions suffisantes d’appartenances à GI(M, 0) . . . . . . . . . . 70
2.6 Propriétés spectrales des C0 -semi-groupes . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.7 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3
4 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Introduction
1.1 Préliminaires
Dans la suite, nous noterons par E un espace de Banach sur le corps des
nombres complexes C et par B(E) l’algèbre de Banach des opérateurs linéaires
bornés dans E. Nous désignerons par I l’unité de B(E).
Pour un opérateur linéaire A : D(A) ⊂ E −→ E nous noterons par:
Im A = {Ax |x ∈ D(A)}
l’image de A et par:
Ker A = {x ∈ D(A) |Ax = 0 }
le noyau de A.
L’opérateur A : D(A) ⊂ E −→ Im A est surjectif. Si Ker A = {0}, alors A est
injectif. Pour un opérateur bijectif, on peut définir l’opérateur inverse:
A−1 : D A−1 ⊂ E −→ E
An : D(An ) −→ E
par:
A0 = I , A1 = A , ..., An = A An−1 ,
5
6 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
où:
n o
D(An ) = x ∈ D(An−1 ) An−1 x ∈ D(A)
kAkn+1
kYn+p − Yn k ≤ −→ 0 pour n → ∞.
1 − kAk
Par conséquent, (Yn )n∈N est une suite Cauchy. Mais B(E) est une algèbre de
Banach. La suite (Yn )n∈N est donc convergente. Notons Y ∈ B(E) sa limite.
De l’égalité (I − A)Yn = I − An+1 , il résulte que limn→∞ (I − A)Yn = I, d’où
(I − A)Y = I.
Nous obtenons Y (I − A) = I de façon analogue.
∞
Finalement, on voit que I − A ∈ GL(E) et que (I − A)−1 =
P
An .
n=0
∞
P
Remarque 1.1.3 Si kI − Ak < 1, alors A ∈ GL(E) et A−1 = (I − A)n .
n=0
φ : C −→ B(E)
par:
φ(λ) = λI − A .
R( . ; A) : ρ(A) −→ B(E)
s’appelle la résolvante de A.
Mais:
k(λ0 − λ)R(λ0 ; A)k = |λ0 − λ|kR(λ0 ; A)k < 1 .
Par conséquent:
∞
−1 −1
−1
−1 X An
R(λ; A) = (λI − A) =λ I −λ A = n+1
.
n=0 λ
dk
k
R(λ; A) = (−1)k k!R(λ; A)k+1 .
dλ
Montrons que:
dk+1
R(λ; A) = (−1)k+1 (k + 1)!R(λ; A)k+2 .
dλk+1
1.1. PRÉLIMINAIRES 9
Nous avons:
!
dk+1 d dk
R(λ; A) = R(λ; A) =
dλk+1 dλ dλk
d h i
= (−1)k k!(λI − A)−k−1 =
dλ
= (−1)k k!(−k − 1)(λI − A)−k−2 = (−1)k+1 (k + 1)!R(λ; A)k+2
et par conséquent:
dn
R(λ; A) = (−1)n n!R(λ; A)n+1 , (∀)n ∈ N∗ .
dλn
Il s’ensuit que:
lim R(λ; A) = 0.
|λ|→∞
Donc il existe M > 0 tel que kR(λ; A)k < M, (∀)λ ∈ C. Le théorème de Liouville
([DS’67, pag. 231]) implique que R(.; A) est constante sur C et que cette constante
ne peut être que 0. Donc (λI − A)−1 = 0 pour tout λ ∈ C, ce qui est absurde.
Par conséquent σ(A) 6= ∅.
ii) Compte tenu de la proposition 1.1.7 (iii), nous obtenons que:
L’ensemble σ(A) est donc borné. Comme nous avons vu que σ(A) est un ensemble
fermé, il est donc compact.
10 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
(λI − A)−1 : E −→ E
R( . ; A) : ρ(A) −→ B(E)
s’appelle la résolvante de A.
Remarque 1.1.19 Il existe des opérateurs fermés qui ont un spectre non borné.
1
D : C[0,1] −→ E
défini par:
′
Df = f
D ∋ λ 7−→ Rλ ∈ B(E)
Rλ − Rµ = (µ − λ)Rλ Rµ , (∀)λ, µ ∈ D,
Rλ − Rµ = (µ − λ)Rλ Rµ
et:
Rµ − Rλ = (λ − µ)Rµ Rλ ,
d’où:
0 = (µ − λ)Rλ Rµ + (λ − µ)Rµ Rλ .
Par suite, on a Rλ Rµ = Rµ Rλ .
ii) Soient µ ∈ D et x ∈ Ker Rµ . Alors Rµ x = 0. Si λ ∈ D, on a:
Rλ x − Rµ x = (µ − λ)Rλ Rµ x .
Rλ y − Rµ y = Rλ Rµ xµ − Rµ Rλ xλ =
= Rλ Rµ xµ − Rλ Rµ xλ = Rλ Rµ (xµ − xλ ) .
1.2. LES OPÉRATEURS DISSIPATIFS 13
A : Im Rλ −→ E
Ay = λy − xλ = λy − Rλ −1 y
Rλ −1 y = xλ = λy − Ay = (λI − A)y .
Dans la proposition suivante nous présentons une caractérisation très utile pour
les opérateurs dissipatifs.
avons:
d’où:
kyα∗ k∗ = k(αI − A)xk ≥ αkxk .
Nous définissons:
yα∗
zα∗ =
kyα∗ k∗
et désignons par B1 (E ∗) la boule unité de E ∗ et par ∂B1 (E ∗ ) sa frontière. Il est
évident que zα∗ ∈ ∂B1 (E ∗ ). De plus:
1
αkxk ≤ k(αI − A)xk = ∗
h(αI − A)x, yα∗ i =
kyα k∗
= h(αI − A)x, zα∗ i
et par conséquent:
Il s’ensuit que:
RehAx, zα∗ i ≤ 0 ,
d’où:
−RehAx, zα∗ i ≤ |hAx, zα∗ i| ≤ kAxk kzα∗ k∗ = kAxk
et par conséquent:
αkxk ≤ αRehx, zα∗ i + kAxk .
1.2. LES OPÉRATEURS DISSIPATIFS 15
Donc:
1
Rehx, zα∗ i ≥ kxk −kAxk .
α
D’autre part, en appliquant le théorème d’Alaoglu ([DS’67, Theorem V.4.2, pag.
424]), on voit que la boule unité B1 (E ∗ ) est faiblement compacte. Par conséquent,
il existe une sous suite zβ∗ ⊂ (zα∗ )α>0 et il existe z ∗ ∈ B1 (E ∗ ) tel que:
β>0
zβ∗ −→ z ∗ si β → ∞
RehAx, zβ∗ i ≤ 0
et
1
Rehx, zβ∗ i ≥ kxk − kAxk ,
β
on obtient par passage à limite en β → ∞:
RehAx, z ∗ i ≤ 0
et:
Rehx, z ∗ i ≥ kxk .
Mais comme:
Rehx, z ∗ i ≤ |hx, z ∗ i| ≤ kxkkz ∗ k∗ ≤ kxk ,
il s’ensuit que:
hx, z ∗ i = kxk .
R(α0 ; A)(α0 x − y) = x .
(α0 I − A)x = α0 x − y ,
{α ∈]0, ∞) |Im(αI − A) = E } .
d’où il résulte que α ∈ ρ(A). Puisque ρ(A) est un ensemble ouvert, il existe un
voisinage V de α contenu dans ρ(A). Comme V∩]0, ∞) ⊂ A, on voit que A est un
ensemble ouvert.
Soit (αn )n∈N ⊂ A tel que αn −→ α si n → ∞. Comme Im (αn I − A) = E,
(∀)n ∈ N, on observe que pour tout y ∈ E, il existe xn ∈ D(A) tel que:
d’où il résulte que (xn )n∈N est une suite de Cauchy. Puisque E est un espace de
Banach, il s’ensuit que (xn )n∈N converge vers un point x ∈ E. Alors, on en déduit
que:
Axn −→ αx − y si n → ∞
A : E −→ E ,
T (t) − I
A = lim .
tց0 t
n o
Lemme 1.3.3 Soit A ∈ B(E). Alors etA est un semi-groupe uniformément
t≥0
continu d’opérateurs linéaires bornés sur E dont le générateur infinitésimal est A.
Preuve Soit A ∈ B(E) et [0, ∞) ∋ t 7−→ T (t) ∈ B(E) une application définie par:
∞
X tk Ak
T (t) = etA = .
k=0 k!
18 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
il résulte:
lim kT (t) − Ik = 0 .
tց0
nous obtenons:
T (t) − I
lim =A .
tց0 t
Le semi-groupe {T (t)}t≥0 admet donc pour générateur infinitésimal l’opérateur
A.
Par conséquent:
T (t) − S(t)
lim
=0 .
tց0
t
Pour a ∈]0, ∞), nous considérons l’intervalle Ia = [0, a[. Comme {T (t)}t≥0 et
{S(t)}t≥0 sont des semi-groupes uniformément continus, nous voyons que les ap-
plications:
t 7−→ kT (t)k
et:
t 7−→ kS(t)k
et par suite:
n−1
X ε t
kT (t) − S(t)k ≤ ca ca < ε , (∀)t ∈ Ia .
k=0 ac2a n
Puisque ε > 0 est arbitraire, il en résulte que T (t) = S(t), pour tout t ∈ Ia . Mais,
comme a ∈]0, ∞) est aussi arbitraire, il s’ensuit que T (t) = S(t), (∀)t ∈ [0, ∞).
Présentons maintenant la condition nécessaire et suffisante pour qu’un opérateur
soit le générateur infinitésimal d’un semi-groupe uniformément continu.
lim kT (t) − Ik = 0 .
tց0
Rt
L’application [0, ∞) ∋ t 7→ T (t) ∈ B(E) est continue et par suite T (s) ds ∈ B(E).
0
Avec le lemme 1.1.1, on voit que:
Zt
1
lim T (s) ds = T (0) = I .
tց0 t
0
1 Rτ
Compte tenu de la remarque 1.1.3, l’élément τ
T (t)dt est inversible, d’où il s’ensuit
0
Rτ
que T (t) dt est inversible. Nous avons:
0
τ τ
Zτ
T (h) − I Z 1 Z
T (t) dt = T (t + h) dt − T (t) dt =
h h
0 0 0
τZ+h Zh
1 1
= T (u) du − T (u) du .
h τ
h
0
1.3. SEMI-GROUPES UNIFORMÉMENT CONTINUS 21
d’où: −1
Zτ
T (h) − I
lim = [T (τ ) − I] T (t) dt .
hց0 h
0
⇐= Cette implication est évidente compte tenu du lemme 1.3.3 et du lemme 1.3.4.
d’où:
T (t + h) − T (t)
lim
− AT (t)
=0 .
hց0
h
Par conséquent, l’application considérée dans l’énoncé est dérivable à droite et on
a:
d+ T (t)
= AT (t) , (∀)t > 0.
dt
Soient t > 0 et h < 0 tel que t + h > 0. Alors:
T (t + h) − T (t)
− AT (t)
≤
h
I − T (−h)
≤
− AT (−h)
kT (t + h)k ≤
h
T (−h) − I
− AT (−h)
e(t+h)kAk ,
≤
−h
d’où il vient:
T (t + h) − T (t)
lim = AT (t) .
hր0 h
Par conséquent l’application considérée dans l’énoncé est dérivable à gauche et
nous avons:
d− T (t)
= AT (t) , (∀)t > 0.
dt
Finalement on voit que l’application considérée dans l’énoncé est dérivable sur
[0, ∞) et nous avons:
dT (t)
= AT (t) , (∀)t ≥ 0.
dt
On vérifie que AT (t) = T (t)A , (∀)t ≥ 0.
Maintenant abordons quelques problèmes de théorie spectrale pour un semi-
groupe uniformément continu {T (t)}t≥0 ayant pour le générateur infinitésimal
l’opérateur A ∈ B(E).
Rλ : E −→ E ,
1.3. SEMI-GROUPES UNIFORMÉMENT CONTINUS 23
Z∞
Rλ x = e−λt T (t)x dt
0
Preuve Soit λ ∈ C avec Reλ > kAk. Avec le corollaire 1.3.6 (i), on voit que:
et:
Z∞
1
e−(Reλ−kAk)t dt = .
Reλ − kAk
0
L’application Rλ est donc bornée et il est clair que Rλ est linéaire.
Pour x ∈ E, nous avons:
Z∞ Z∞
−λt d
Rλ Ax = e T (t)Ax dt = e−λt T (t)x dt =
dt
0 0
Z∞
= −x + λ e−λt T (t)x dt = −x + λRλ x ,
0
Remarque 1.3.9 On a:
et:
σ(A) ⊂ {λ ∈ C |Reλ ≤ kAk } .
De même, nous obtenons:
1
kR(λ; A)k ≤
Reλ − kAk
pour tout λ ∈ C avec Reλ > kAk.
Définition 1.3.10 Un contour de Jordan lisse et fermé qui entoure σ(A), s’appelle
un contour de Jordan A-spectral s’il est homotope avec un cercle Cr de centre O
et de rayon r > kAk.
Appliquons la formule de Cauchy ([DS’67, pag. 228]) avec la fonction f (λ) = eλt ,
nous obtenons:
eλt tn
Z
1
dλ = , (∀)n ∈ N .
2πi λn+1 n!
Cr
Par conséquent:
∞
tn An
Z
1 X
eλt R(λ; A) dλ = = etA = T (t) , (∀)t ≥ 0.
2πi n=0 n!
ΓA
et l’intégrale est uniformément convergente par rapport à t sur les intervalles com-
pacts de ]0, ∞).
Preuve Soit a > kAk, pour R > 2a nous considérons le contour de Jordan lisse
et fermé
′
ΓR = ΓR ∪ Γ”R
où
′
ΓR = {a + iτ |τ ∈ [−R, R]}
et
π 3π
Γ”R = a + R(cos ϕ + i sin ϕ) ϕ
∈ , .
2 2
′
Remarquons que pour z ∈ ΓR on a:
et Z
1
It” (R) = ezt R(z; A) dz .
2πi
Γ”R
Montrons que Z
1
lim ezt R(z; A) dz = 0 , (∀)t ≥ 0.
R→∞ 2πi
Γ”R
et
∞
ezt
Z
X 1 n
Bt (R) =
2πi n+1
dz
A .
n=1 z
Γ”R
on obtient:
3π
Z2
1 et(a+R cos ϕ+i sin ϕ)
At (R) =
2πi R(− sin ϕ + i cos ϕ) dϕ
I =
π
z
2
3π
Z2
R ta 1
=
2π e etR cos ϕ eitR sin ϕ (cos ϕ + i sin ϕ) dϕ
I .
π
z
2
Il en résulte que:
3π
Z2
R ta
tR cos ϕ itR sin ϕ 1
kAt (R)k ≤ e e e | cos ϕ + i sin ϕ| dϕ ≤
2π π
|z|
2
3π
Z2
R ta 1
≤ e etR cos ϕ dϕ =
2π π R−a
2
3π
Z2
1 R ta
= e etR cos ϕ dϕ
2π R − a π
2
donc
1 1
< .
|z| R−a
De l’inégalité R > 2a, on obtient 2R − 2a > R, d’où
R
<2 .
R−a
Par conséquent:
3π
Z2
1
kAt (R)k ≤ eta etR cos ϕ dϕ , (∀)t ≥ 0,
π π
2
pour tout R > 2a. Soient 0 ≤ t1 < t2 et t ∈ [t1 , t2 ]. Pour tout R > 2a et tout
h i
π 3π
ϕ∈ ,
2 2
on a
etR cos ϕ ≤ 1 .
Comme
lim etR cos ϕ = 0 ,
R→∞
28 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
et par conséquent
lim At (R) = 0
R→∞
et comme
kAk
<1 ,
R−a
il en résulte que:
kAk R 1
kBt (R)k ≤ eta ,
2 R − a R − a − kAk
quel que soit R > 2a. Donc
lim Bt (R) = 0 ,
R→∞
eξt − eλt
gξ (λ) =
ξ−λ
d’où il résulte que ξ ∈ ρ(A), ce qui est absurde. Donc eξt ∈ σ (T (t)) et par suite
etσ(A) ⊂ σ (T (t)).
Montrons que σ (T (t)) ⊂ etσ(A) .
Soit µ ∈ σ (T (t)). Supposons par absurde que µ 6∈ etσ(A) . Alors pour λ ∈ ρ(A),
l’application:
−1
h(λ) = µ − eλt
et il en résulte que µ ∈ ρ (T (t)) et cela est absurde. Par suite µ ∈ etσ(A) , d’où
σ (T (t)) ⊂ etσ(A) . Finalement on voit que:
1.4 Notes
Les notions préséntées dans cet chapitre se trouvent en majorité des travaux concernant les semi-
groupes d’opérateurs linéaires. Pour les propriétés de la pseudo-résolvante, on peut consulter
[Pa’83-1, pag. 36].
De même, on peut trouver les opérateurs dissipatifs dans [Pa’83-1, pag. 13], [Da’80,
pag. 52] et [Ah’91, pag. 30]. Une jolie généralisation pour ces opérateurs est donnée dans
[CHADP’87, pag. 61].
Le théorème 1.3.5 a été montré pour la première fois indépendemment par Yosida dans
[Yo’36] et par Nathan dans [Na’35]. Nous avons consulté aussi les preuves données par Pazy
dans [Pa’83-1, pag. 2], Ahmed dans [Ah’91, pag. 4] et Davies dans [Da’80, pag. 19]. Compte
tenu du ce théorème, on peut introduire la transformée de Laplace pour un semi-groupe uni-
formément continu et on peut montrer le théorème 1.3.11 et le théorème 1.3.13 comme des
applications du calcul fonctionnel de Dunford ([DS’67, pag. 568]). Pour le théorème 1.3.12 on
peut consulter [Pa’83-1, pag. 25].
Chapitre 2
Semi-groupes de classe C0
31
32 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
Mais:
(T (t)f ) (α) − f (α) f (α + t) − f (α)
′ ′
− f (α) = −f (α) =
t t
α+t
Z
1 ′ 1 ′ ′
= f (τ )|α+t −f (α) = [f (τ ) − f (α)] dτ ≤
α
t t α
α+t
Z
1
≤ |f ′ (τ ) − f ′ (α)| dτ −→ 0
t α
Avec cette norme, Lp ]0, ∞), 1 ≤ p < ∞, est un espace de Banach. Définissons:
Nous avons:
∞ 1 ∞ 1
Z p Z p
kT (t)f kp = |(T (t)f ) (α)|p dα = |f (α + t)|p dα =
0 0
∞ 1 ∞ 1
Z p Z p
= |f (β)|p dβ ≤ |f (β)|p dβ = kf kp .
t 0
De plus, on a:
∞ 1
Z p
lim kT (t)f − f kp = lim |(T (t)f ) (α) − f (α)|p dα =
tց0 tց0
0
∞ 1
Z p
= lim |f (α + t) − f (α)|p dα =0 .
tց0
0
Par suite {T (t)}t≥0 est un C0 -semi-groupe d’opérateurs linéaires bornés sur Lp ]0, ∞).
Soit A : D(A) ⊂ Lp ]0, ∞) −→ Lp ]0, ∞) le générateur infinitésimal du C0 -semi-
groupe {T (t)}t≥0 . Si f ∈ D(A), alors nous avons:
Mais:
(T (t)f ) (α) − f (α) f (α + t) − f (α)
′ ′
− f (α) = − f (α) =
t t
α+t
1 α+t α+t Z
1 ′ 1 ′ ′
= f (τ )
t
− f (α)τ
= [f (τ ) − f (α)] dτ −→
0
α t α t
α
et on voit que:
{f ∈ Lp ]0, ∞) |f ′ ∈ Lp ]0, ∞)} ⊂ D(A) .
Par conséquent:
D(A) = {f ∈ Lp ]0, ∞) |f ′ ∈ Lp ]0, ∞)}
et Af = f ′ .
2.1. DÉFINITIONS. PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 35
Théorème 2.1.7 Soit {T (t)}t≥0 ⊂ B(E) une famille ayant les propriétés:
i) T (0) = I;
ii) T (t + s) = T (t)T (s) , (∀)t, s ≥ 0.
Les affirmations suivantes sont équivalentes:
iii’) limtց0 T (t) = I dans la topologie forte;
iii”) limtց0 T (t) = I dans la topologie faible.
est faiblement continue à droite sur [0, ∞) et on voit qu’elle est faiblement continue
sur ]0, ∞). En particulier, elle est faiblement mesurable sur ]0, ∞). Pour x ∈ E
arbitrairement fixé, considérons l’application:
et désignons par:
Im T ( . )x = {T (t)x|t ∈ [0, ∞)}
Kx = {T (q)x|q ∈ Q∗+ } ⊂ Im T ( . )x
n’est pas dense dans Im T ( . )x. Alors, il existe t0 ∈ [0, ∞) tel que T (t0 )x ∈
Im T ( . )x et:
d (T (t0 )x, Kx ) > 0 .
36 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
et:
hT (t0 )x, x∗0 i = 1 .
Soit tn ∈ Q∗+ tel que limn→∞ tn = t0 . Alors, compte tenu de la continuité faible de
l’application considérée, il vient:
Kx = Im T ( . )x ,
est mesurable sur ]0, ∞). Montrons que l’application kT ( . )k est bornée sur les
intevalles [α, β] ⊂]0, ∞). Compte tenu du théorème de Banach-Steinhaus ([DS’67,
Theorem II.1.11, pag. 52]), il est suffisant de montrer que kT ( . )xk est bornée sur
les intervalles [α, β], pour tout x ∈ E. Soient α, β ∈]0, ∞). Supposons qu’il existe
x0 ∈ E tel que pour tout M > 0 on puisse trouver s ∈ [α; β] tel que:
kT (s)x0 k > M .
lim tn = τ ∈ [α, β]
n→∞
et:
kT (tn )x0 k > n , (∀)n ∈ N.
D’autre part, l’application kT ( . )x0 k est mesurable sur ]0, ∞). Donc il existe une
τ
constante K > 0 et un ensemble mesurable F ⊂ [0, τ ] avec m(F) > 2
tel que:
sup kT (t)x0 k ≤ K .
t∈F
2.1. DÉFINITIONS. PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 37
Si nous considérons:
En = {tn − η|η ∈ F ∩ [0, tn ]} ,
d’où:
n
kT (t)k ≥ , (∀)t ∈ En .
K
Si nous notons:
\ [
E = lim sup En = Ek ,
n∈N n≥0 k≥n
ne dépend pas de t, donc elle est Bôchner intégrable par rapport à t ∈ [α, β] et
pour tout x ∈ E on a:
d’où:
≤ M kT (τ ± ε)x − T (τ )xk dτ −→ 0 si ε ց 0 ,
t0 −β
Comme:
kT (t)x − xk ≤
≤ kT (t)x − T (t + tn )xk + kT (t + tn )x − T (tn )xk + kT (tn )x − xk ≤
≤ kT (t)k kx − T (tn )xk + kT (t + tn )x − T (tn )xk + kT (tn )x − xk ≤
!
≤ sup kT (t)k + 1 + kT (t + tn )x − T (tn )xk ,
t∈[0,1]
il vient:
lim T (t)x = x , (∀)x ∈ E
tց0
et par conséquent:
lim T (t) = I
tց0
Preuve i) Supposons que pour tout τ > 0 et tout M ≥ 1, il existe t ∈ [0, τ ] tel que
h i
1
kT (t)k > M. Pour τ = n
et M = n ∈ N∗ , il existe tn ∈ 0, n1 tel que kT (tn )k >
n. Donc la suite (kT (tn )k)n∈N∗ est non bornée. Si la suite (kT (tn )xk)n∈N∗ était
bornée pour tout x ∈ E, alors compte tenu du théorème de Banach-Steinhaus
([DS’67, Theorem II.1.11, pag. 52]), il en résulterait que (kT (tn )k)n∈N∗ serait
bornée, mais cela contredit l’affirmation précédente. Donc il existe x0 ∈ E tel que
(kT (tn )x0 k)n∈N∗ soit non bornée. D’autre part, compte tenu de la définition 2.1.1
(iii), il résulte que limn→∞ kT (tn )x0 k = x0 et cela est contradictoire.
h i
t
ii) Pour h > 0 et t > h, nous noterons m = h
∈ N∗ . Compte tenu du théorème
de division avec reste, il existe r ∈ [0, h) tel que t = mh + r. Alors:
1
L’inégalité de l’énoncé en résulte en prenant ω = h
ln M.
kT (t)k ≤ M , (∀)t ≥ 0.
kS(t)k ≤ M , (∀)t ≥ 0.
Preuve Dans les conditions du théorème, il est évident que {S(t)}t≥0 est un C0 -
semi-groupe et:
kS(t)k =
eωt T (t)
≤ e−ωt Meωt = M , (∀)t ≥ 0.
d’où il vient que x ∈ D(A) et Ax = (ωI + B)x. Par conséquent D(A) = D(B) et
B = A − ωI.
Avec le théorème 2.1.11 nous voyons que le passage entre la classe SG(M, ω) avec
ω > 0 et la classe SG(M, 0) est très simple.
T (h)x − x
T (t)Ax = T (t) lim =
hց0 h
T (h)T (t)x − T (t)x
= lim .
hց0 h
Donc T (t)x ∈ D(A) et on a T (t)Ax = AT (t)x , (∀)t ≥ 0.
est dérivable sur [0, ∞), pour tout x ∈ D(A) et nous avons:
d
i) dt
T (t)x = T (t)Ax = AT (t)x , (∀)t ≥ 0;
Rt
ii) T (t)x − x = T (s)Ax ds , (∀)t ≥ 0.
0
Par conséquent:
T (t + h)x − T (t)x
lim = T (t)Ax ,
hց0 h
d’où:
d+
T (t)x = T (t)Ax , (∀)t ≥ 0.
dt
Si t − h > 0, alors nous avons:
T (t − h)x − T (t)x
− T (t)Ax
≤
−h
T (h)x − x
≤ kT (t − h)k
− Ax + Ax − T (h)Ax
≤
h
!
ω(t−h)
T (h)x − x
≤ Me
− Ax
+ kT (h)Ax − Axk .
h
2.2. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES C0 -SEMI-GROUPES 43
Par suite:
T (t − h)x − T (t)x
lim = T (t)Ax
hց0 −h
et:
d−
T (t)x = T (t)Ax , (∀)t ≥ 0.
dt
Il s’ensuit que l’application considérée dans l’énoncé est dérivable sur [0, ∞), quel
que soit x ∈ D(A). De plus, on a l’égalité:
d
T (t)x = T (t)Ax = AT (t)x , (∀)t ≥ 0.
dt
ii) Si x ∈ D(A), alors nous avons:
d
T (s)x = T (s)Ax , (∀)s ∈ [0, t] , t ≥ 0,
ds
d’où:
Zt Zt
d
T (s)Ax ds = T (s) ds = T (t)x − x , (∀)t ≥ 0.
ds
0 0
On peut obtenir une formule de représentation de type Taylor pour les C0 -
semi-groupes avec la généralisation du théorème 2.2.3 (ii).
Mais:
Zs
T (s)x = x + T (u)Ax du .
0
Il vient:
Zs
k−1 k k−1 k k−1
(t − s) T (s)A x = (t − s) A x + (t − s) T (u)Ak+1x du
0
et par conséquent:
Zt
(t − s)k−1 T (s)Ak x ds =
0
Zt Zt Zs
k−1 k k−1
= (t − s) A x ds + (t − s) T (u)Ak+1x du ds =
0 0 0
Zt Z t
tk k
= A x+ (t − s)k−1T (u)Ak+1x ds du =
k
0 u
Zt
tk k (t − u)k
= A x+ T (u)Ak+1x du .
k k
0
Zt
A T (s)x ds = T (t)x − x , (∀)t ≥ 0.
0
Par pasage à limite pour h ց 0 et compte tenu du lemme 2.2.5, nous obtenons:
Zt
A T (s)x ds = T (t)x − x , (∀)t ≥ 0
0
et:
Zt
T (s)x ds ∈ D(A).
0
d’où:
Ztn
1
lim
n→∞
xn = lim
n→∞ t
T (s)x ds = T (0)x = x .
n
0
46 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
quel que soit s ∈ [0, t]. Par suite T (s)Axn −→ T (s)y, pour n → ∞, uniformément
par rapport à s ∈ [0, t].
D’autre part, puisque xn ∈ D(A), nous avons:
Zt
T (t)xn − xn = T (s)Axn ds ,
0
d’où:
Zt
lim [T (t)xn − xn ] = lim T (s)Axn ds ,
n→∞ n→∞
0
ou bien:
Zt
T (t)x − x = T (s)y ds .
0
Alors:
d d d
U(s)x = T (t − s)S(s)x + T (t − s) S(s)x =
ds ds ds
= −AT (t − s)S(s)x + T (t − s)AS(s)x = 0
2.2. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES C0 -SEMI-GROUPES 47
quel que soit x ∈ D(A). Par suite U(0)x = U(t)x, pour tout x ∈ D(A), d’où:
ou bien:
T (t) = S(t) , (∀)t ≥ 0.
F D(A) ⊆ D(A)
et:
F Ax = AF x , (∀)x ∈ D(A).
et
AF x = F Ax , (∀)x ∈ D(A).
d’où on obtient:
T (t)F x = F T (t)x ,
T (t)F x = F T (t)x ,
est une norme avec laquelle D(A ) devient un espace de Banach, pour tout p ∈ N∗ .
p
Notons: ∞
Z
F= ϕ(t)T (t)x dt x ∈ E , ϕ ∈ C0∞ .
0
Puisque:
ϕ(u − h) − ϕ(u)
T (u)x −→ −ϕ(u)(1) T (u)x si h ց 0,
h
uniformément par rapport à u ∈ supp ϕ, en passant à limite pour h ց 0, nous
obtenons:
Z∞
Ay = − ϕ(u)(1) T (u)x du .
0
parce que dans le cas contraire, on peut trouver ϕ ∈ C0∞ tel que:
Z∞
ϕ(t)hT (t)x, x∗0 i dt 6= 0
0
d’où:
hx, x∗0 i = hT (0)x, x∗0 i = 0 , (∀)x ∈ E,
ce qui est absurde. Finalement, on voit que F est dense dans E et donc D(An ) = E.
ii) Compte tenu du théorème 2.2.7(ii), on voit que:
A : D(A) ⊂ E −→ E
50 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
Ak : D(Ak ) ⊂ E −→ E
Ak+1 : D(Ak+1 ) ⊂ E −→ E
lim xn = x
n→∞
et:
lim Ak+1 xn = y .
n→∞
k . kD(A) : D(A) −→ R+ ,
Donc:
kxm − xn k −→ 0 et kAxm − Axn k −→ 0 pour m, n → ∞.
Puis que E est un espace de Banach, il résulte que les suites (xn )n∈N et (Axn )n∈N
sont convergentes. Donc xn −→ x et Axn −→ y pour n → ∞. Comme A est un
opérateur fermé, il résulte que x ∈ D(A) et y = Ax. Par conséquent:
Donc la suite (xn )n∈N est convergente par rapport à la norme k . kD(A) . Il s’ensuit
que D(A) est un espace de Banach avec la norme k . kD(A) .
Supposons que l’application:
k . kD(Ak ) : D(Ak ) −→ R+ ,
k
X
i
kxkD(Ak ) =
A x
i=0
k
est une norme avec laquelle D(A ) est un espace de Banach. Montrons que:
k . kD(Ak+1 ) : D(Ak+1) −→ R+ ,
k+1
X
i
kxkD(Ak+1 ) =
A x
i=0
k+1
est une norme avec laquelle D(A ) devient un espace de Banach. On peut vérifier
facilement les propriétés de norme de l’application k . kD(Ak+1 ) . Donc D(Ak+1) est
un espace normé. Soit (xn )n∈N ⊂ D(Ak+1 ) tel que:
kxm − xn kD(Ak+1) −→ 0 si m, n → ∞.
pour tout i ∈ {0, 1, . . . , k + 1}. Mais E est un espace de Banach. Donc pour
tout i ∈ {0, 1, . . . , k + 1}, les suites (Ai xn )n∈N sont convergentes et comme les
opérateurs Ai sont fermés pour tout i ∈ {1, 2, . . . , k + 1}, on voit que:
i
− Ai x
−→ 0 si n → ∞,
A xn
d’où:
kxm − xkD(Ak+1 ) −→ 0 si n → ∞.
52 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
Rλ : E −→ E,
Z∞
Rλ x = e−λt T (t)x dt
0
définit un opérateur linéaire borné sur E, λ ∈ ρ(A) et Rλ x = R(λ; A)x , pour tout
x ∈ E.
et on voit que:
−λt
≤ e−Reλt kT (t)k kxk ≤ Me−(Reλ−ω)t kxk ,
e T (t)x
(∀)x ∈ E.
Définissons l’application:
Rλ : E −→ E ,
par:
Z∞
Rλ x = e−λt T (t)x dt .
0
2.3. LE THÉORÈME DE HILLE - YOSIDA 53
ou bien
(λI − A)Rλ x = x , (∀)x ∈ E.
d’où:
Rλ (λI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A).
Im R(λ; A) = Im Rλ ⊆ D(A)
et:
R(λ; A)D(A) = Rλ D(A) ⊆ D(A) .
Rλ : E −→ E
Z∞
Rλ x = e−λt T (t)x dt , λ ∈ Λω ,
0
et:
σ(A) ⊂ {λ ∈ C |Reλ ≤ ω } .
De plus:
M
kR(λ; A)k ≤ .
Reλ − ω
Il est clair que:
Z∞
d
R(λ; A)x = − te−λt T (t)x dt , (∀)x ∈ E
dλ
0
2.3. LE THÉORÈME DE HILLE - YOSIDA 55
De plus:
∞
n Mkxk Z n−1 −(Reλ−ω)t
kR(λ; A) xk ≤ t e dt =
(n − 1)!
0
Z∞
Mkxk n − 1 Mkxk
= tn−2 e−(Reλ−ω)t dt = · · · =
(n − 1)! Reλ − ω (Reλ − ω)n
0
Preuve Soient x ∈ D(A) et λ ∈ C tel que Reλ > ω. Alors R(λ; A)(λI − A)x = x.
Si Reλ → ∞, nous avons:
Soit x ∈ E, puisque D(A) = E, il existe une suite (xn )n∈N ⊂ D(A) telle que
xn −→ x si n → ∞. Nous avons:
kλR(λ; A)x − xk ≤
≤ kλR(λ; A)x − λR(λ; A)xn k + kλR(λ; A)xn − xn k + kxn − xk ≤
≤ kλR(λ; A)k kx − xn k + kλR(λ; A)xn − xn k + kxn − xk ≤
|λ|M M
≤ kx − xn k + kAxn k + kxn − xk =
Reλ − ω Reλ − ω
|λ|M + Reλ − ω M
= kxn − xk + kAxn k .
Reλ − ω Reλ − ω
Mais xn −→ x si n → ∞. Donc pour tout ε > 0 , il existe nε ∈ N tel que:
Reλ − ω
kxnε − xk < ε .
|λ|M + Reλ − ω
Par conséquent:
M
kλR(λ; A)x − xk < ε + kAxnε k ,
Reλ − ω
d’où:
lim sup kλR(λ; A)x − xk < ε , (∀)x ∈ E,
Reλ→∞
ou bien:
lim λR(λ; A)x = x , (∀)x ∈ E.
Reλ→∞
De plus:
Par suite, on a:
Remarque 2.3.7 On peut dire que les opérateurs bornés λAR(λ; A) sont des
approximations pour l’opérateur non borné A. C’est le motif pour lequel on intro-
duit la définition suivante.
Définition 2.3.8 La famille {Aλ }λ∈Λω ⊂ B(E), où Aλ = λAR(λ; A), pour tout
λ ∈ Λω , s’appelle l’approximation généralisée de Yosida de l’opérateur A.
d’où:
1 Z1
vtAα (1−v)tAβ
tevtAα e(1−v)tAβ Aα x − tevtAα e(1−v)tAβ Aβ x dv
e e x = ,
0
0
ou bien:
Z1
etAα
x−e tAβ
x = t evtAα e(1−v)tAβ (Aα x − Aβ x) dv
0
Z1
t
evtAα
e(1−v)tAβ
kAα x − Aβ xk
tAα
x − etAβ x
e ≤ dv .
0
ωReα + Im2 α
< ωr .
Reα − ω
Alors, nous avons:
ωReα + Im2 α < ωrReα − ω 2 r ,
d’où:
ωReα < ωrReα − ω 2 r ,
ou bien:
ω 2 r < ω(r − 1)Reα .
Il en découle:
r
ω . Reα >
r−1
r
Par conséquent, pour tout r > 1 et tout α ∈ Λω tel que Reα > r−1
ω, on obtient:
tAα
e
≤ Merωt , (∀)t ≥ 0
2.3. LE THÉORÈME DE HILLE - YOSIDA 59
Z1
tAα
x − etAβ x
Meωvt Meω(1−v)t kAα x − Aβ xk dv =
e ≤ t
0
= M 2 teωt kAα x − Aβ xk
A : D(A) ⊂ E −→ E
de la topologie forte. Notons par C ([0, ∞); B([D(A)], E)) l’espace des fonctions
continues définies sur [0, ∞) à valeurs dans B([D(A)], E) doté de la topologie de
la convergence uniforme sur les intervalles compacts de [0, ∞). Si [a, b] ⊂ [0, ∞),
alors pour tout x ∈ D(A) nous avons:
on obtient:
kT0 (t)xk ≤ Meωt kxk , (∀)t ≥ 0 et x ∈ D(A)
Θ0 x = T0 ( . )x
kΘ0 xkC([a,b];E) = sup kT0 (t)xk ≤ Meωb kxk ≤ Meωb kxkD(A) , (∀)x ∈ D(A),
t∈[a,b]
on voit que Θ0 est une application continue et puisque D(A) = E, elle se prolonge
de façon unique en une application linéaire continue:
Θ : E −→ C ([a, b]; E)
telle que:
Θ|D(A) = Θ0
et:
kΘxkC([a,b];E) ≤ Meωb kxk
quel que soit x ∈ E. Par conséquent, il existe un seul opérateur T ∈ C ([a, b]; B(E))
tel que:
Θx = T ( . )x , (∀)x ∈ E.
2.3. LE THÉORÈME DE HILLE - YOSIDA 61
On peut répéter ce procédé pour tous les intervalles compacts de [0, ∞) et on voit
qu’il existe un seul opérateur, noté aussi par T ∈ C ([0, ∞); B(E)), tel que pour
tout x ∈ E on ait:
Tλ (t)x −→ T (t)x si Reλ → ∞,
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞). De plus:
et:
lim T (t)x = lim lim Tλ (t)x = lim lim Tλ (t)x = x , (∀)x ∈ E.
tց0 tց0 Reλ→∞ Reλ→∞ tց0
Zt Zt
T (t)x − x = lim [Tλ (t)x − x] = lim Tλ (s)Aλ x ds = T (t)Ax ds
Reλ→∞ Reλ→∞
0 0
62 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
M
kR(λ; Aµ )k ≤ .
Reλ − Ω
De plus, pour ε > 0, il existe une constante C > 0 (qui dépend de M et ε) tel que:
C
kR(λ; Aµ )xk ≤ (kxk + kAxk) , (∀)x ∈ D(A),
|λ|
|µ|
quels que soient λ, µ ∈ C, avec Reλ > Ω + ε et Reµ > ω + 2
.
Si nous notons:
ωReµ + Im2 µ
Ω= ,
Reµ − ω
alors il est clair que:
ω 2 + Im2 µ
Ω=ω+ >ω
Reµ − ω
et que ΛΩ = {λ ∈ C |Reλ > Ω} ⊂ ρ(Aµ ). De plus, pour tout λ ∈ ΛΩ , nous avons:
M
kR(λ; Aµ )k ≤ .
Reλ − Ω
Si nous considérons λ ∈ C tel que Reλ > Ω + ε, où ε > 0, alors on voit que:
M
kR(λ; Aµ )k ≤ .
ε
64 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
|µ|
D’autre part, pour x ∈ D(A) et µ ∈ Λω tel que Reµ > ω + 2
, nous obtenons:
il vient:
1 1
R(λ; Aµ ) = I + R(λ; Aµ )Aµ
λ λ
et par conséquent:
1
kR(λ; Aµ )xk ≤ (kxk + kR(λ; Aµ )kkAµ xk) ≤
|λ|
!
1 2M 2
≤ kxk + kAxk ≤
|λ| ε
C
≤ (kxk + kAxk) , (∀)x ∈ D(A),
|λ|
où la constante C ne dépend que de M et de ε.
Preuve Compte tenu du lemme 2.4.1, pour µ ∈ Λω , il existe Ω > ω tel que
ΛΩ ⊂ ρ(Aµ ). Nous avons:
ωReµ + Im2 µ
Ω= .
Reµ − ω
Donc l’inégalité Reλ > Ω est équivalente avec:
ω 2 + Imµ
Reλ > ω + .
Reµ − ω
ω 2 +Imµ
Soit ε > 0. Si µ ∈ Λω tel que Reµ−ω
< ε, alors Reλ > ω + ε implique Reλ > Ω.
Par suite, λ ∈ ρ(Aµ ). Donc il existe R(λ; Aµ ) et avec le lemme 2.4.1 on voit que:
M
kR(λ; Aµ )k ≤ .
Reλ − ω
2.4. LA REPRÉSENTATION DE BROMWICH 65
Mais:
M
kR(λ; A)k ≤
ε
et:
!
λµ
2M
R ;A
≤ .
λ+µ
ε
Si x ∈ D(A2 ), alors on voit que:
Il s’ensuit que:
uniformément par rapport à Imλ ∈ [−k, k], où k > 0. Avec le théorème 2.2.10, on
sait que D(A2 ) = E. Comme R(λ; A) et R(λ; Aµ ) sont uniformément bornés, on
obtient:
lim R(λ; Aµ )x = R(λ; A)x , (∀)x ∈ E,
Reµ→∞
Zt Reλ−i∞
Z
dz
T (s)x ds = ezt R(z; A)x
z
0 Reλ−i∞
où
′
Γ1R = {Re λ + iτ |τ ∈ [−R, R]}
et
” π 3π
Γ1R = Re λ + R(cos ϕ + i sin ϕ) ϕ ∈ , .
2 2
n o
Pour le semi-groupe uniformément continu etAµ engendré par Aµ il en résulte:
t≥0
ReZλ+iR ReZλ+i∞
tAµ 1 zt 1
e = lim e R(z; Aµ ) dz = ezt R(z; Aµ ) dz ,
R→∞ 2πi 2πi
Re λ−iR Re λ−i∞
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞). Pour R >
2Re λ et x ∈ D(A) nous notons
ReZλ+iR
1
IR (s) = ezs R(z; Aµ )x dz .
2πi
Re λ−iR
Zt Zt ReZλ+iR
1
IR (s) ds = ezs R(z; Aµ )x dz ds =
2πi
0 0 Re λ−iR
ReZλ+iRZt
1
= ezs dsR(z; Aµ )x dz =
2πi
Re λ−iR 0
ReZλ+iR ReZλ+iR
1 zt dz 1 dz
= e R(z; Aµ )x − R(z; Aµ )x .
2πi z 2πi z
Re λ−iR Re λ−iR
on a
lim I(R) = 0 .
R→∞
où
′
Γ2R = {Re λ + iτ |τ ∈ [−R, R]}
68 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
et
” π π
Γ2R
= ∈ − ,
Re λ + R(cos ϕ + i sin ϕ) ϕ .
2 2
Avec le théorème de Cauchy ([DS’67, pag. 225]), on voit que
1 Z dz
R(z; Aµ )x =0 ,
2πi 2 z
ΓR
ou bien Z Z
1 dz 1 dz
R(z; Aµ )x + R(z; Aµ )x =0 .
2πi ′
z 2πi ”
z
Γ2R Γ2R
”
Soit z ∈ Γ2 . Compte tenu du lemme 2.4.1, il existe C > 0 tel que
C
kR(z; Aµ )xk ≤ (kxk + kAxk) .
|z|
d’où il résulte
1 1
≤ .
|z| R − Re λ
Par conséquent, on a:
1
Z
dz
1 Z |dz|
R(z; Aµ )x ≤ kR(z; Aµ )xk ≤
2πi
”
z
2π ” |z|
Γ2R
Γ2R
1 Z
C 1 C kxk + kAxk Z
≤ (kxk + kAxk) |dz| ≤ |dz| =
2π ”
|z| |z| 2π (R − Re λ)2 ”
Γ2R Γ2R
C R
= (kxk + kAxk) .
2 (R − Re λ)2
Par suite, on a:
1 Z dz
lim R(z; Aµ )x =0
R→∞ 2πi z
′
Γ2R
2.4. LA REPRÉSENTATION DE BROMWICH 69
ou bien
lim I(R) = 0 .
R→∞
d’où
Zt ReZλ+i∞
1 dz
IR (s) ds = ezt R(z; Aµ )x .
2πi z
0 Re λ−i∞
Zt Zt
T (s)x ds = lim esAµ x ds =
Reµ→∞
0 0
ReZλ+i∞
1 dz
= lim ezt R(z; Aµ )x =
Reµ→∞ 2πi z
Re λ−i∞
ReZλ+i∞
1 dz
= ezt R(z; A)x
2πi z
Re λ−i∞
et comme:
ωReµ + Im2 µ
lim Ω = lim =ω ,
Reµ→∞ Reµ→∞ Reµ − ω
nous obtenons le résultat désiré.
Reλ+i∞
Z
1
T (t)x = ezt R(z; A)x dz , (∀)x ∈ D(A2 )
2πi
Reλ−i∞
De l’égalité:
R(z; A)(zI − A) = I ,
nous déduisons:
1 1
R(z; A)A = R(z; A) − I
z z
et par suite:
Reλ+i∞
Z Reλ+i∞
Z
1 zt 1 dz
T (s)x − x = e R(z; A)x dz − ezt x .
2πi 2πi z
Reλ−i∞ Reλ−i∞
et que pour tout δ > 0, l’intégrale est uniformément convergente par rapport à
h i
t ∈ δ, 1δ , nous obtenons l’égalité de l’énoncé.
Théorème 2.5.1 Soit A un opérateur linéaire fermé défini sur un sous espace
dense de E et vérifiant les propriétés suivantes:
i h
i) il existe δ ∈ 0, π2 tel que:
π
ρ(A) ⊃ Σδ = λ ∈ C | arg z| < + δ ∪ {0};
2
ii) il existe une constante K > 1 tel que:
K
kR(λ; A)k ≤ , (∀)λ ∈ Σδ − {0}.
|λ|
2.5. CONDITIONS SUFFISANTES D’APPARTENANCES À GI(M, 0) 71
Γ(1)
ν = {r(cos ν − i sin ν)| r ∈ [0, ∞)}
et:
Γ(2)
ν = { r(cos ν + i sin ν)| r ∈ [0, ∞)} ,
on a:
1 Z zt
T (t) = e R(z; A) dz
2πi
Γν
Γ(1)
ν = {r(cos ν − i sin ν)| r ∈ [0, ∞)}
et:
Γ(2)
ν = { r(cos ν + i sin ν)| r ∈ [0, ∞)} .
Soit:
1 Z zt
U(t) = e R(z; A) dz .
2πi
Γν
Compte tenu du (ii), on voit que l’intégrale est uniformément convergente par
rapport à t > 0. Pour R > 0, nous définissons le contour de Jordan lisse et fermé
(1) (2) (3)
Γν = ΓR,ν ∪ ΓR,ν ∪ ΓR,ν où
(1)
ΓR,ν = {r(cos ν − i sin ν)| r ∈ [0, R]} ,
(2)
ΓR,ν = { R(cos ν + i sin ν)| θ ∈ [−ν, ν]} ,
et
(3)
ΓR,ν = {r(cos ν + i sin ν)| r ∈ [0, R]} .
et si nous notons Z
1
U1 (t) = ezt R(z; A) dz ,
2πi
(1)
Γt
Z
1
U2 (t) = ezt R(z; A) dz
2πi
(2)
Γt
et Z
1
U3 (t) = ezt R(z; A) dz ,
2πi
(3)
Γt
il vient:
kU(t)k ≤ kU1 (t)k + kU2 (t)k + kU3 (t)k .
i h
π π
Comme ν ∈ ,
2 2
+ δ , on en déduit que cos ν < 0. Avec le changement de variable
1
z = r(cos ν − i sin ν) , r ∈ ,∞ ,
t
nous avons:
Z
1 zt
kU1 (t)k =
e R(z; A) dz
=
2πi
(1)
t Γ
Z∞
1
=
ert(cos ν−i sin ν) R(r(cos ν − i sin ν); A)(cos ν − isinν) dr
≤
2πi 1
t
Z∞ Z∞
K K K 1
≤ ert cos ν dr = e−rt(− cos ν) dr .
2π 1 r 2π 1 r
t t
2.5. CONDITIONS SUFFISANTES D’APPARTENANCES À GI(M, 0) 73
Pour
s = rt(− cos ν) , s ∈ [− cos ν, ∞),
kU(t)k ≤ M , (∀)t ≥ 0.
74 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
1 Z e(z−λ)τ
= R(z; A) dz + R(λ; A) .
2πi z−λ
Γν
Par conséquent:
τ
Z
1 Z (z−λ)τ
e−λt U(t) dt − R(λ; A)
e
=
R(z; A) dz
≤
2πi
z−λ
0 Γν
|e(z−λ)τ | e(Rez−Reλ)τ K
Z Z
1 1
≤ kR(z; A)k |dz| ≤ |dz| =
2π |z − λ| 2π |z − λ| |z|
Γν Γν
Z
K −τ Reλ 1 1
= e eτ Re |dz| .
2π |z − λ| |z|
Γν
Soit
K Z τ Rez |dz|
Cτ = e .
2π |z||z − λ|
Γν
Pour z ∈ Γν on a |z| = r et
Donc:
Z∞ Z∞
K τ Rez 1 1 K τ Rez 1
Cτ ≤ e dr = e dr < ∞ .
2π |r − |λ|| r 2π r|r − |λ||
0 0
2.5. CONDITIONS SUFFISANTES D’APPARTENANCES À GI(M, 0) 75
Si nous notons
C = sup Cτ ,
τ ≥0
Théorème 2.5.2 Soit A un opérateur linéaire fermé défini sur un sous espace
dense de E et vérifiant les propriétés suivantes:
i) σ(A) ⊂ {z ∈ C|Rez ≤ 0};
ii) pour tout x ∈ E et tout x∗ ∈ E ∗ on a:
γ+i∞
Z D E
2
R(λ; A) x, x∗ |dλ|
sup γ <∞ .
γ>0
γ−i∞
dn
R(α; A) = (−1)n n!R(α; A)n+1 , (∀)n ∈ N∗
dαn
Par itération nous obtenons:
γ+i∞
hR(λ; A)2 x, x∗ i
Z
D
n+1 ∗
E 1
R(α; A) x, x = dλ ,
2nπi (α − λ)n
γ−i∞
2.5. CONDITIONS SUFFISANTES D’APPARTENANCES À GI(M, 0) 77
M
kR(α; A)m k ≤ , (∀)m ∈ {2, 3, . . .}.
αm
Prouvons que cette inégalité reste valable pour m = 1. On a:
Zβ Zα
2
R(τ ; A) dτ = − R(τ ; A)2 dτ =
α β
Zα
d
= R(τ ; A) dτ = R(α; A) − R(β; A) , (∀)α, β > 0.
dτ
β
Z∞
R(α; A) = R(τ ; A)2 dτ .
α
Par conséquent:
M
kR(α; A)m k ≤ , (∀)m ∈ N∗ .
αm
En appliquant le théorème de Hille-Yosida, on obtient le résultat désiré.
Bλ (t) : E −→ E
Zt
Bλ (t)x = eλ(t−s) T (s)x ds
0
et:
Bλ (t)(λI − A)x = eλt x − T (t)x , (∀)x ∈ D(A).
Comme la linéarité est évidente, il en résulte que Bλ (t) ∈ B(E), quels que soient
λ ∈ Λω et t > 0.
Si x ∈ E et h > 0, alors nous obtenons:
Zt
T (h) − I T (h) − I
Bλ (t)x = eλ(t−s) T (s)x ds =
h h
0
Zt Zt
1 1
= eλ(t−s) T (h + s)x ds − eλ(t−s) T (s)x ds =
h h
0 0
t+h
Z Zt
1 1
= eλ(t−τ +h) T (τ )x dτ − eλ(t−s) T (s)x ds =
h h
h 0
λh t+h
Z Zt
e λ(t−τ ) 1
= e T (τ )x dτ − eλ(t−s) T (s)x ds =
h h
h 0
t+h
Zh
eλh
Z
= eλ(t−τ ) T (τ )x dτ − eλ(t−τ ) T (τ )x dτ −
h
0 0
Zt
1
− eλ(t−s) T (s)x ds =
h
0
t+h Zt
eλh eλh
Z
λ(t−τ )
= e T (τ )x dτ − eλ(t−τ ) T (τ )x dτ +
h h
0 0
λh Zt Zt
e 1
+ eλ(t−τ ) T (τ )x dτ − eλ(t−s) T (s)x ds −
h h
0 0
λh Zh
e
− eλ(t−τ ) T (τ )x dτ =
h
0
λh t+h t
e Z
λ(t−τ ) eλh − 1 Z λ(t−s)
= e T (τ )x dτ + e T (s)x ds −
h h
t 0
λh Zh
e
− eλ(t−τ ) T (τ )x dτ =
h
0
80 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
t+h Zh
eλh eλh − 1 eλh
Z
λ(t−τ )
= e T (τ )x dτ + Bλ (t)x − eλ(t−τ ) T (τ )x dτ .
h h h
t 0
En passant à limite, on a:
Zt
Bλ (t)Ax = eλ(t−s) T (s)Ax ds =
0
Zt
d
= eλ(t−s) T (s)x ds = T (t)x − eλt x + λBλ (t)x ,
ds
0
Bλ (t)D(A) ⊆ D(A)
et:
(λI − A)Bλ (t)x = Bλ (t)(λI − A)x , (∀)x ∈ D(A) ,
d’où:
ABλ (t)x = Bλ (t)Ax , (∀)x ∈ D(A).
et:
Bλ (t)(λI − A)x = eλt x − T (t)x , (∀)x ∈ D(A).
et:
QBλ (t)(λI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A).
et:
Bλ (t)Q(λI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A).
ou bien:
etσ(A) ⊆ σ(T (t)) , (∀)t ≥ 0.
Remarque 2.6.3 Nous avons vu que pour les semi-groupes uniformément conti-
nus on a l’égalité:
etσ(A) = σ(T (t)) , (∀)t ≥ 0.
Mais il existe des C0 -semi-groupes pour lesquels l’inclusion du théorème 2.6.2 est
stricte.
82 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
Définition 2.6.4 On dit que le C0 -semi-groupe {T (t)}t≥0 est nilpotent s’il existe
t0 > 0 tel que T (t) = 0, pour tout t > t0 .
Preuve Comme le C0 -semi-groupe {T (t)}t≥0 est nilpotent, il existe t0 > 0 tel que
T (t) = 0, (∀)t > t0 . Pour tout λ ∈ C et tout x ∈ E, on a:
−λt
≤ e−Reλt Meωt kxk ,
e T (t)x
(∀)t ∈ [0, t0 ]
et comme:
Z∞
e−λt T (t)x dt = 0 ,
t0
Rλ : E −→ E
Z∞ Zt0
−λt
Rλ x = e T (t)x dt = e−λt T (t)x dt
0 0
S : E −→ E
par:
S = (λ − µ)(λI − A)R(µ; A).
2.6. PROPRIÉTÉS SPECTRALES DES C0 -SEMI-GROUPES 83
Comme S est un opérateur fermé, avec le théorème du graphe fermé, on voit que
S ∈ B(E). De plus, pour tout x ∈ E nous avons:
et:
Par conséquent:
1
∈ ρ(R(λ; A)) ,
λ−µ
d’où: ( )
1
µ ∈ ρ(A) ⊂ ρ(R(λ; A)) .
λ − µ
Il s’ensuit que: ( )
1
σ(R(λ; A)) ⊂ ζ ∈ σ(A) .
λ−ζ
1
Réciproquement, soit λ ∈ Λω et µ ∈ C, µ 6= λ, tel que λ−µ
∈ ρ(R(λ; A)). Alors il
1
existe R λ−µ
; R(λ; A) ∈ B(E) et pour tout x ∈ D(A) nous avons:
! " #−1
1 1
R(λ; A)R ; R(λ; A) x = R(λ; A) I − R(λ; A) x=
λ−µ λ−µ
84 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
" #−1
h i
−1 −1 1
= R(λ; A) I − R(λ; A) x=
λ−µ
(" # )−1
1
= I − R(λ; A) R(λ; A)−1 x=
λ−µ
" #−1 ( " #)−1
1 1
= R(λ; A)−1 − I x = R(λ; A) −1
I − R(λ; A) x=
λ−µ λ−µ
" #−1 !
1 1
= I − R(λ; A) R(λ; A)x = R ; R(λ; A) R(λ; A)x .
λ−µ λ−µ
Posons: !
1
Q = R(λ; A)R ; R(λ; A) .
λ−µ
Pour tout x ∈ D(A), nous avons:
!
1
(µI − A)Qx = (µI − λI + λI − A)R(λ; A)R ; R(λ; A) x =
λ−µ
!
1
= [(λI − A)R(λ; A) − (λ − µ)R(λ; A)] R ; R(λ; A) x =
λ−µ
!
1
= [I − (λ − µ)R(λ; A)] R ; R(λ; A) x =
λ−µ
" # !
1 1
= (λ − µ) I − R(λ; A) R ; R(λ; A) x = (λ − µ)x ,
λ−µ λ−µ
d’où il résulte que:
1
(µI − A)Qx = x , (∀)x ∈ D(A).
λ−µ
De même, nous obtenons:
!
1
Q(µI − A)x = R(λ; A)R ; R(λ; A) (µI − A)x =
λ−µ
!
1
= R ; R(λ; A) R(λ; A)(µI − λI + λI − A)x =
λ−µ
!
1
= R ; R(λ; A) [R(λ; A)(λI − A) − R(λ; A)(λ − µ)] x =
λ−µ
!
1
= R ; R(λ; A) [I − (λ − µ)R(λ; A)] x =
λ−µ
!" #
1 1
= (λ − µ)R ; R(λ; A) I − R(λ; A) x = (λ − µ)x ,
λ−µ λ−µ
d’où:
1
Q(µI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A).
λ−µ
2.7. NOTES 85
2.7 Notes
Les notions et les résultats de ce chapitre se trouvent dans les monographies concernant les C0 -
semi-groupes d’opérateurs linéaires bornés. Le théorème 2.1.7 se trouve dans [Hi’48, pag.184],
mais une preuve élégante utilisant le théorème de Krein-Šmulian se trouve dans [Da’80, pag.
15]. De même, dans [Pa’83-1, pag. 43] on peut trouver une caractérisation du générateur
infinitésimal d’un C0 -semi-groupe pour la topologie faible.
Pour le théorème de l’unicité de l’engendrement nous avons utilisé [Pa’83-1, pag. 6] et le
théorème 2.2.9 se trouve dans [Da’80, pag. 11].
Le résultat le plus important de ce chapitre est le théorème de Hille-Yosida. Il a été montré
pour la première fois indépendamment par Hille dans [Hi’48] et par Yosida dans [Yo’48] pour les
C0 -semi-groupes de contractions. Quelques années plus tard, Feller dans [Fe’53], Miyadera dans
[Mi’52] et Phillips dans [Ph’52] donnent une preuve pour le cas général d’un C0 -semi-groupe.
Nous avons utilisé les idées du livre de Pazy [Pa’83-1, pag. 8] pour obtenir une preuve dans le
cas le plus général, en utilisant l’approximation généralisée de Yosida que nous avons introduit
dans la définition 2.3.8.
Pour obtenir le représentation de Bromwich d’un C0 -semi-groupe, nous avons utilisé aussi
les idées de Pazy de [Pa’83-1, pag. 29]. Une variante du lemme 2.4.1 se trouve dans [Le’00-2].
Pour le théorème 2.5.1 on peut consulter [Pa’83-1, pag. 30] ou bien [Ah’91, pag. 76]. Le
téorème 2.5.2 a été montré par Gomilko dans [Go’99].
Pour les propriétés spectrales des C0 -semi-groupes on peut consulter [Pa’83-1, pag. 44] où
on peut trouver aussi des autres résultats sur cette problème. Finalement, pour le théorème 2.6.7
on pourra consulter [Da’80, pag. 39].
86 CHAPITRE 2. SEMI-GROUPES DE CLASSE C0
Chapitre 3
T (t + h)x − T (t)x
,
h
87
88 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
lorsque h ց 0, existe et est égale par définition avec AT (t)x. Par conséquent,
T (t)x ∈ D(A).
ii) =⇒ i) Considérons x ∈ E et t, h > 0. Comme T (t)x ∈ D(A), nous avons:
d+ T (t)x T (t + h)x − T (t)x
= lim = AT (t)x .
dt hց0 h
D’autre part, pour h ∈]0, t[ et δ ∈]0, t − h[ on a:
T (t − h)x − T (t)x
− AT (t)x
=
−h
T (t − δ)T (δ)x − T (t − h − δ)T (δ)x
=
− AT (δ)T (t − δ)x
=
h
t−δ
Z t−δ
Z
1 d
=
T (τ )T (δ)x dτ − AT (δ)T (t − δ)x dτ
=
h dτ
t−h−δ t−h−δ
t−δ
1 Z
=
[AT (δ)T (τ ) − AT (δ)T (t − δ)] x dτ
≤
h
t−h−δ
t−δ
Z
1
≤ kAT (δ)k kT (τ ) − T (t − δ)k dτ kxk =
h
t−h−δ
1
= kAT (δ)k h kT (c) − T (t − δ)k kxk =
h
= kAT (δ)k kT (c) − T (t − δ)k kxk ,
kt
Si δ = k+1
, il vient:
k+1
t
Ak+1 T (t)x = AT x .
k+1
Finalement, nous obtenons (i).
ii) Pour n = 1, compte tenu du théorème 3.1.2 et de la proposition 3.1.3, il résulte
que l’application:
]0, ∞) ∋ t 7−→ T (t) : E → D(A)
Comme A est un opérateur fermé et T (t) ∈ B(E), il résulte que AT (t) est un
opérateur fermé défini sur E. Avec le théorème du graphe fermé ([DS’67, Theorem
II.2.4, pag. 57]), on voit que AT (t) ∈ B(E), (∀)t > 0. Supposons que l’application:
T (t + h)(k) − T (t)(k)
lim = Ak+1 T (t) , (∀)t > 0.
hց0 h
Si h > 0 tel que t − h > 0 et δ ∈]0, t − h[, alors nous avons:
T (t − h)(k) x − T (t)(k) x
k+1
− A T (t)x
=
−h
Ak T (δ)T (t − δ)x − Ak T (δ)T (t − h − δ)x
− Ak+1 T (δ)T (t − δ)x
=
=
h
k 1
A T (δ) [T (t − δ) − T (t − h − δ)] x − Ak+1 T (δ)T (t − δ)x
=
=
h
t−δ
Z t−δ
Z
k 1 d k+1 1
=
A T (δ) T (τ )x dτ − A T (δ) T (t − δ)x dτ
=
h dτ h
t−h−δ t−h−δ
t−δ
Z t−δ
Z
k 1 k+1 1
=
A T (δ) AT (τ )x dτ − A T (δ) T (t − δ)x dτ
=
h h
t−h−δ t−h−δ
t−δ
Z
1
k+1
=
A T (δ) [T (τ ) − T (t − δ)] x dτ
≤
h
t−h−δ
T (δ)
Zt−δ
k+1
A
≤ kT (τ ) − T (t − δ)k kxk dτ =
h
t−h−δ
k+1
=
A T (δ)
kT (c) − T (t − δ)k kxk ,
T (t − h)(k) − T (t)(k)
lim = Ak+1 T (t) , (∀)t > 0.
hց0 −h
92 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
d’où il résulte:
′
− T (t)′
≤ kAT (δ)k kT (t + h − δ) − T (t − δ)k
T (t + h) .
d’où:
′
− T (t)′
≤ kAT (δ)k kT (t − h − δ) − T (t − δ)k
T (t − h) .
et on voit que:
(k+1)
− T (t)(k+1)
≤
Ak+1 T (δ)
kT (t − h − δ) − T (t − δ)k
T (t − h) .
Donc l’application:
]0, ∞) ∋ t 7−→ T (t)(k+1) ∈ B(E)
∞
est de classe C]0,∞) .
Nous finissons cette section avec le théorème spectral pour les C0 -semi-groupes
différentiables. Soit {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, ω) . Pour tout λ ∈ C et tout t > 0, nous
avons défini l’opérateur linéaire borné:
Bλ (t) : E −→ E
Zt
Bλ (t)x = eλ(t−s) T (s)x ds
0
Alors:
(k+1)
(k)
′
k T (t)(i+1) x k
X
Bλ (t) x = Bλ (t) x = λ λBλ (t)x + T (t)x +
=
i=0 λi+1
k+1 (i)
X T (t) x
= λk+1 Bλ (t)x +
i=0 λi+1
d’où il résulte:
Bλ (t)Ax = ABλ (t)x .
Supposons que pour x ∈ D(Ak ) nous avons:
Bλ (t)Ak x = Ak Bλ (t)x .
Si x ∈ D(Ak+1 ), il vient:
Bλ (t) : E −→ E
Zt
Bλ (t)x = eλ(t−s) T (s)x ds .
0
Avec le lemme 3.1.7, on déduit que l’opérateur Bλ (t) ∈ B(E) est indéfiniment
dérivable et:
(n) T (t)(i)
n
X
Bλ (t) n
= λ Bλ (t) + i+1
, (∀)n ∈ N∗ .
i=0 λ
et que:
Bλ (t)(λI − A)x = eλt x − T (t)x , (∀)x ∈ D(A).
et:
Bλ (t)(n) (λI − A)x = λn eλt x − T (t)(n) x , (∀)x ∈ D(A).
Si λ ∈ C est tel que λn eλt ∈ ρ T (t)(n) , alors on peut considérer:
−1
Q = λn eλt I − T (t)(n) ∈ B(E) ,
et:
QBλ (t)(n) (λI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A),
3.1. C0 -SEMI-GROUPES DIFFÉRENTIABLES 97
Donc:
et:
Bλ (t)(n) λn eλt I − T (t)(n) = λn eλt I − T (t)(n) Bλ (t)(n) ,
et:
Bλ (t)(n) Q(λI − A)x = x , (∀)x ∈ D(A) ,
d’où on obtient que λ ∈ ρ(A). Nous en déduisons que λ ∈ σ(A) implique λn eλt ∈
σ T (t)(n) pour tout n ∈ N∗ . Par conséquent:
n o
λn eλt λ ∈ σ(A) ⊂ σ T (t)(n)
,
ou bien:
(n)
eλt λ
∈ σ(A) ⊂ σ T (t)(n)
et finalement:
(n)
etσ(A) ⊂ σ T (t)(n) ,
Comme la multiplication par eωt n’a aucun effet sur la possibilité ou l’impossibilité
d’extension à un semi-groupe analytique, il est suffit de considérer seulement les C0 -
semi-groupes uniformément bornés. Le théorème suivant donne une caractérisation
pour les C0 -semi-groupes analytiques uniformément bornés.
et {T (z)}z∈∆δ′ est uniformément borné dans tout sous secteur fermé ∆δ′ ⊂ ∆δ , où
δ ′ ∈]0, δ[;
ii) il existe une constante C > 0 telle que pour tout γ > 0 et tout η 6= 0 on ait:
C
kR(γ + iη; A)k ≤ ;
|η|
i h
iii) il existe δ ∈ 0, π2 et K > 1 tel que:
π
ρ(A) ⊃ Σδ = λ ∈ C | arg λ| < + δ ∪ {0}
2
3.2. C0 -SEMI-GROUPES ANALYTIQUES 99
et:
K
kR(λ; A)k ≤ , (∀)λ ∈ Σδ − {0};
|λ|
iv) l’application:
]0, ∞) ∋ t 7−→ T (t) ∈ B(E)
est différentiable et il existe une constante L > 0 tel que:
L
kAT (t)k ≤ , (∀)t > 0.
t
i h
Preuve i) =⇒ ii) Soit δ ∈ 0, π2 . Si δ ′ ∈]0, δ[, il existe C ′ > 0 tel que:
kT (z)k ≤ C ′
est analytique dans le sous secteur ∆δ′ , avec le théorème de Cauchy ([DS’67, pag.
225]), on voit que Z
T (z) dz = 0 ,
Γ
quel que soit le contour de Jordan lisse et fermé Γ ⊂ ∆δ′ . Par conséquent, dans
l’intégrale
Z∞
R(γ + iη; A)x = e−(γ+iη)t T (t)x dt , γ > 0,
0
on peut changer le chemin d’intégration par:
nous obtenons:
∞
Z
kR(γ + iη; A)xk =
e−(γ+iη)t T (t)x dt
=
0
Z
′ ′
e−(γ+iη)r(cos δ −i sin δ ) T (r(cos δ ′ − i sin δ ′ ))x d(r(cos δ ′ ′
=
− i sin δ ))
≤
Γ ′
−δ
Z∞
−(γ+iη)r(cos δ′ −i sin δ′ )
≤ e kT (r(cos δ ′ − i sin δ ′ )k kxk| cos δ ′ − i sin δ ′ | dr ≤
0
Z∞
′ ′ C ′ kxk C′
≤ C kxk e−r(γ cos δ +η sin δ ) dr =
′
≤ kxk .
γ cos δ ′ + η sin δ ′ η sin δ ′
0
100 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
Si nous notons:
C′
C= ,
sin δ ′
alors on obtient:
C
kR(γ + iη; A)k ≤ .
η
Soit maintenant η < 0. Alors pour le chemin
nous avons:
∞
Z
kR(γ + iη; A)xk =
e−(γ+iη)t T (t)x dt
=
0
Z
′ ′
e−(γ+iη)r(cos δ +i sin δ ) T (r(cos δ ′ + i sin δ ′ ))x d(r(cos δ ′ ′
=
+ i sin δ ))
≤
Γ ′
δ
Z∞
−(γ+iη)r(cos δ′ +i sin δ′ )
≤ e kT (r(cos δ ′ + i sin δ ′ )k kxk| cos δ ′ + i sin δ ′ | dr ≤
0
Z∞
′ ′ ′ C ′ kxk C′ C
≤ C kxk e−r(γ cos δ −η sin δ ) dr = ′ ′
≤ ′
kxk = kxk .
γ cos δ − η sin δ −η sin δ −η
0
Par conséquent:
C
kR(γ + iη; A)k ≤ .
−η
Finalement on voit que:
C
kR(γ + iη; A)k ≤ .
|η|
ii) =⇒ iii) Comme {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, 0), avec le théorème de Hille-Yosida on
voit que:
M
kR(λ; A)k ≤
Reλ
pour tout λ ∈ Λ0 . Compte tenu du (ii), il existe C > 0 tel que:
C
kR(λ; A)k ≤
|Imλ|
pour tout λ ∈ Λ0 avec Imλ 6= 0. Compte tenu des inégalités:
ReλkR(λ; A)k ≤ M
et:
|Imλ|kR(λ; A)k ≤ C ,
3.2. C0 -SEMI-GROUPES ANALYTIQUES 101
nous obtenons:
Re2 λkR(λ; A)k2 ≤ M 2
et:
Im2 λkR(λ; A)k2 ≤ C 2 ,
Alors il vient:
∞
X
R(λ; A) = (−1)n (Reλ − γ)n R(γ + iη; A)n+1
n=0
Compte tenu de la propriété (ii), elle est convergente pour la topologie de la norme
si λ = Reλ + iη ∈ ρ(A) est tel que sa partie réelle vérifie Reλ ≤ 0 et
α|η| |η|
|Reλ − γ| ≤ < .
C C
α|η|
C’est-à-dire qu’il existe un voisinage Vε , ε = C
, de γ + iη ∈ Λ0 contenu dans
ρ(A) lorsque γ > 0 est suffisamment petit. Dans ce voisinage Vε , il existe λ ∈ C
i h
tel que Reλ ≤ 0 et λ ∈ ρ(A). Si nous définissons δ ∈ 0, π2 tel que:
|Reλ| |Reλ| α
tan δ = = = , α ∈]0, 1[,
|Imλ| |η| C
102 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
où:
α
δ = arctan , α ∈]0, 1[,
C
alors on voit que:
π
ζ∈ C | arg ζ| < +δ ⊂ ρ(A) .
2
n o i h
π
+ δ ∪ {0}, où δ ∈ 0, π2 .
Nous désignerons par Σδ l’ensemble λ ∈ C | arg λ| < 2
Si λ ∈ Σδ − {0} et Reλ ≤ 0, alors nous avons:
∞
X
+ iη; A)n+1
|Reλ − γ|n ≤
kR(λ; A)k ≤
R(γ
n=0
∞
X C n+1 αn |η|n 1 C
≤ = .
n=0 |η| 1 − α |Imλ|
n+1 C n
Comme:
|Reλ| 1
< ,
|Imλ| C
il vient:
|Reλ|2 1
2
< 2 ,
|Imλ| C
d’où:
|Reλ|2 1
2 2 +1 < +1 .
|Im λ| C2
Par conséquent
|Reλ|2 + |Imλ|2 1 + C2
< ,
|Imλ|2 C2
ou
|λ|2 1 + C2
< ,
|Imλ|2 C2
Il s’ensuit donc que: √
1 1 + C2
< .
|Imλ| C|λ|
Par suite: √
1 + C2
kR(λ; A)k ≤ , (∀)λ ∈ Σδ − {0}
(1 − α)|λ|
et si nous notons √
1 + C2
K2 = >1 ,
1−α
alors il vient:
K2
kR(λ; A)k ≤ , (∀)λ ∈ Σδ − {0}.
|λ|
3.2. C0 -SEMI-GROUPES ANALYTIQUES 103
kT (t)k ≤ M , (∀)t ≥ 0.
i h
π π
De plus, pour ν ∈ ,
2 2
+ δ on considère le chemin
Γν = Γ(1) (2)
ν ∪ Γν ,
où
Γ(1)
ν = {r(cos ν − i sin ν)| 0 < r < ∞}
et
Γ(2)
ν = { r(cos ν + i sin ν)| 0 < r < ∞} ,
tel que Z
1
T (t) = ezt R(z; A) dz , (∀)t ≥ 0,
2πi
Γν
Il est clair que l’application ϕ est différentiable par rapport à t > 0 et:
∂ϕ(z, t)
= zezt R(z; A) .
∂t
De plus:
∂ϕ(z, t)
=
zezt R(z; A)
≤ K ezt
, (∀)t > 0.
∂t
104 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
on obtient
n!en ≥ nn .
Par conséquent:
Zt
1 (t − t0 )n n n
n
1 n−1 n
t − t0
(t − u) A T (u) du
≤ n
L n!e = Le ,
(n − 1)!
n! t0 t0
t0
En prenant
1
δ = arctan ,
Le
nous obtenons que l’application
∆δ ∋ z 7→ T (z) ∈ B(E)
t0
De plus, si nous considérons z ∈ C avec les propriétés Re z > 0 et |z − t0 | ≤ α Le ,
α ∈]0, 1[, alors nous déduisons que:
∞
X|z − t0 |n
kT (z)k ≤ kT (t0 )k + kAn T (t0 )k ≤
n=1 n!
∞ n
t0 n Ln n
X α
≤ kT (t0 )k + ≤
n=1 n! Le t0
∞
X α
≤ M+ αn = M + .
n=1 1−α
∆δ ∋ z 7→ T (z) ∈ B(E)
′
∆δ′ = {z ∈ C| Re z > 0 et | arg z| ≤ δ } ⊂ ∆δ .
Il est évident que T (0) = I parce que {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, 0). De plus, pour tout
t > 0 et tout z ∈ ∆δ , il résulte que:
∞
X (z − t0 )n n
T (t)T (z) = A T (t0 + t) =
n=0 n!
∞
X [(z + t) − (t0 + t)]n n
= A T (t0 + t) = T (t + z) .
n=0 n!
3.3. C0 -SEMI-GROUPES DE CONTRACTIONS 107
Nous prouvons que cet ensemble est dense dans E. Soient x ∈ E et tn > 0, n ∈ N,
tel que limn→∞ tn = 0. Alors pour xn = T (tn )x ∈ E0 , n ∈ N, nous obtenons:
lim xn = n→∞
n→∞
lim T (tn )x = x .
Par conséquent, E0 = E.
De plus, nous avons vu que {T (z)}z∈∆ ′
est uniformément borné dans tout sous
δ
secteur fermé ∆δ′ . De même, pour x ∈ E on obtient T (t)x ∈ E0 et:
||| . ||| : E −→ R+
Alors:
i) {S(t)}t≥0 ∈ SG(1, 0);
ii) le C0 -semi-groupe {S(t)}t≥0 a pour générateur infinitésimal l’opérateur B =
A − ωI.
d’où on obtient:
Il s’ensuit que:
kS(t)k ≤ 1 , (∀)t ≥ 0
A : D(A) ⊂ E −→ E
kT (t)k ≤ 1 , (∀)t ≥ 0.
un opérateur linéaire vérifiant les propriétés (i) et (ii) de l’énoncé. Avec le théorème
de Hille-Yosida, il en résulte que A est le générateur infinitésimal d’un C0 -semi-
groupe {T (t)}t≥0 pour lequel il existe M = 1 et ω = 0 tel que:
kT (t)k ≤ 1 , (∀)t ≥ 0.
110 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
d’où:
1
RehT (t)x − x, x∗ i ≤ 0 , (∀)t ≥ 0.
t
En passant à limite pour t ց 0, il vient:
RehAx, x∗ i ≤ 0
on voit que Im (αI − A) = E, pour tout α ∈]0, ∞). Il s’ensuit que ]0, ∞) ⊂ ρ(A).
Comme A est un opérateur dissipatif, compte tenu de la proposition 1.2.2, il vient:
d’où:
1
kR(α; A)k ≤
α
pour tout α ∈]0, ∞). Avec le théorème 3.3.4, on voit que A est le générateur
infinitésimal d’un semi-groupe {T (t)}t≥0 ∈ SG(1, 0).
n o
Proposition 3.3.7 Soit A ∈ B(E) tel que kAk ≤ 1. Alors et(A−I) est un
t≥0
semi-groupe uniformément continu de contractions.
n o
Preuve Il est évident que et(A−I) est un semi-groupe uniformément continu.
t≥0
De plus:
≤
etA
e−t
≤ etkAk e−t ≤ 1 ,
t(A−I)
e
(∀)t ≥ 0.
3.4 Notes
Pour les propriétés des C0 -semi-groupes différentiables nous avons consulté [Pa’83-1, pag. 51],
[Ah’91, pag. 73] et [Da’80, pag. 28]. Le théorème 3.1.8 se trouve dans [Le’00-1].
Les propriétés des C0 -semi-groupes analytiques uniformément bornés se trouvent dans [Pa’83-1,
pag. 60], [Ah’91, pag. 81] ou [Da’80, pag.59]. Une introduction très intéressante des C0 -
semi-groupes analytiques, par la construction d’un calcul fonctionnel adéquat, est donné dans
[CHADP’87, pag. 121].
Le théorème 3.3.6 a été montré par Lummer et Phillips dans [LP’61].
112 CHAPITRE 3. C0 -SEMIGROUPES AVEC PROPRIÉTÉS SPÉCIALES
Chapitre 4
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞). Alors:
n
t
T (t) = lim I + (A + An (t)) ,
n→∞ n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞).
113
114 CHAPITRE 4. LA FORMULE DE LIE - TROTTER
n
X ti (kAk + kAn (t)k)i X n
ti (kAk + kAn (t)k)i
= ≤ ≤
i=0 ni i=0 i!
∞
X ti (kAk + kAn (t)k)i
≤ = et(kAk+kAn (t)k) ≤ M ,
i=0 i!
cette dernière quantité etant uniformément bornée par rapport à t ∈ [a, b]. De
même, pour:
t
Un (t) = e n A , (∀)t ≥ 0,
nous obtenons:
Unn (t) = etA = T (t) , (∀)t ≥ 0
et pour tout 0 ≤ k ≤ n, nous avons:
kt nt
≤ e n kAk ≤ e n kAk ≤ etkAk ≤ N
k
Un (t)
,
Vnn (t) − Unn (t) = Vnn (t)Un0 (t) − Vnn−1 (t)Un1 (t) +
+ Vnn−1 (t)Un1 (t) − Vnn−2 (t)Un2 (t) +
+ Vnn−2 (t)Un2 (t) − · · · − Vn0 (t)Unn (t) =
n−1
Xh i
= Vnn−i (t)Uni (t) − Vnn−i−1 (t)Uni+1 (t) =
i=0
n−1
X
= Vnn−i−1 (t) [Vn (t) − Un (t)] Uni (t) .
i=0
Comme:
t t t
A + An (t) − e n A =
Vn (t) − Un (t) = I +
n n
t t t 1 t2 2
= I + A + An (t) − I − A − A −··· ,
n n n 2! n2
il résulte que:
t 1 t2
kVn (t) − Un (t)k ≤ kAn (t)k + kAk2 + · · · .
n 2! n2
Par conséquent:
n−1
!
X t 1 t2
kVnn (t) − Unn (t)k ≤ M kAn (t)k + kAk2 + · · · N =
i=0 n 2! n2
!
2
1t
= MN tkAn (t)k + kAk2 + · · · −→ 0 si n → ∞,
2! n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞), ce qui achève
la preuve.
4.1. LE CAS DES SEMI-GROUPES UNIFORMÉMENT CONTINUS 115
Preuve La première égalité résulte du théorème 4.1.1 pour An (t) = 0, quels que
soient n ∈ N et t ≥ 0.
Soient 0 ≤ a < b. On a:
t
<1
A
n
pour n suffisamment grand et t ∈ [a, b]. Avec le lemme 1.1.2, il vient:
t
I− A ∈ GL(E)
n
et: −1 ∞
ti Ai
t X t
I− A = i
= I + (A + An (t)) ,
n i=0 n n
où:
t 2 t2 3
An (t) = A + 2A + ···
n n
et:
lim kAn (t)k = 0 ,
n→∞
uniformément par rapport à t ∈ [a, b]. Avec le théorème 4.1.1, on voit que:
n −n
t t
T (t) = n→∞
lim I + (A + An (t)) lim I − A
= n→∞ ,
n n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞).
La troisième égalité en résulte compte tenu que:
−n " −1 #n n
t n n n n
I− A = I −A = R ;A .
n t t t t
A : E −→ E ,
Ax = A1 x + A2 x
116 CHAPITRE 4. LA FORMULE DE LIE - TROTTER
Définition 4.2.1 On dit que la suite (An )n∈N∗ ⊂ GI(E) est convergente vers A ∈
T
GI(E) pour la topologie forte de la résolvante si pour tout λ ∈ ρ(An ) ∩ ρ(A),
n∈N∗
on a:
R(λ; An )x −→ R(λ; A)x , si n → ∞ , (∀)x ∈ E.
De même, on dit que la suite (An )n∈N∗ ⊂ GI(E) est convergente vers A ∈ GI(E)
T
pour la topologie uniforme de la résolvante si pour tout λ ∈ ρ(An ) ∩ ρ(A), on
n∈N∗
a:
kR(λ; An ) − R(λ; A)k −→ 0 , si n → ∞.
Par la suite, nous supposerons que GI(E) est doté de la topologie forte de la
résolvante.
pour tout x ∈ E.
Le théorème suivant présente une très jolie correspondance entre les C0 -semi-
groupes d’opérateurs linéaires bornés et leur générateurs infinitésimaux.
Théorème 4.2.3 Soient {Tn (t)}t≥0 ⊂ SG(M, ω) ayant pour générateurs
n∈N∗
infinitésimaux les opérateurs (An )n∈N∗ ⊂ GI(M, ω) et {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, ω) ayant
pour générateur infinitésimal l’opérateur A ∈ GI(M, ω).
Les affirmations suivantes sont équivalentes:
i) An −→ A, si n → ∞, pour la topologie forte de la résolvante;
ii) pour tout t0 ∈]0, ∞) on a l’égalité:
( )
lim sup kTn (t)x − T (t)xk = 0 , (∀)x ∈ E.
n→∞ t∈[0,t0 ]
Compte tennu de (i), on voit que le premier terme converge vers zero si n → ∞,
uniformément par rapport à t ∈ [0, t0 ].
De même, la continuité de l’application t 7→ T (t)x sur l’intervalle compact [0, t0 ],
conduit au fait que l’ensemble {T (t)x |t ∈ [0, t0 ]} est compact, comme l’image d’un
compact par une fonction continue. On en déduit facilement que le troisième terme
est fortement convergent vers zero lorsque n → ∞ et cette convergence est uniforme
par rapport à t ∈ [0, t0 ].
Pour le deuxième terme, compte tenu du lemme 4.2.2, on a:
Zt
R(λ; An ) [T (t) − Tn (t)] R(λ; A)x = Tn (t − s) [R(λ; A) − R(λ; An )] T (s)x ds,
0
nous obtenons
lim kft,n (s)xk = 0 ,
n→∞
120 CHAPITRE 4. LA FORMULE DE LIE - TROTTER
Comme R(λ; A)D(A) = D (A2 ), compte tenu du théorème 2.2.10 on voit que
R(λ; A)D(A) = E. Nous obtenons finalement:
( )
n→∞
lim sup kTn (t)x − T (t)xk = 0 , (∀)x ∈ E.
t∈[0,t0 ]
d’où il résulte:
Z∞
k[R(λ; An ) − R(λ; A)] xk ≤ e−Reλt k[Tn (t) − T (t)] xk dt , (∀)x ∈ E.
0
Mais:
k[Tn (t) − T (t)] xk ≤ 2Meωt kxk
4.2. PROPRIÉTÉS DE CONVERGENCE DES C0 -SEMI-GROUPES 121
on voit que:
kfn (t)k ≤ 2Me−(Reλ−ω)t kxk , (∀)t ≥ 0.
nous obtenons:
lim kfn (t)k = 0 , (∀)t ≥ 0.
n→∞
lim xα = x
αց0
et:
lim Aα xα = Ax;
αց0
et:
lim Aα xα = Ax .
αց0
Nous définissons
y = (λI − A)x ∈ (λI − A)D(A)
et
yα = (λI − Aα )xα ∈ (λI − Aα )D(Aα ) , α > 0.
Il résulte que x = R(λ; A)y et xα = R(λ; Aα )yα . Compte tenu des égalités du (i),
nous obtenons:
lim R(λ; Aα )yα = R(λ; A)y
αց0
et:
lim Aα R(λ; Aα )yα = AR(λ; A)y .
αց0
ou bien
Il vient:
λR(λ; A)y − lim yα = λR(λ; A)y − y ,
αց0
d’où:
lim yα = y .
αց0
Par suite:
Si nous définissons:
yα = R(λ; Aα )x ∈ D(Aα )
et:
y = R(λ; A)x ∈ D(A) ,
nous obtenons:
lim yα = y .
αց0
De plus:
ii) ⇐⇒ iii) Cette équivalence s’obtient avec une preuve analogue à celle du
théorème 4.2.3.
Corollaire 4.2.5 Soient {Tα (t)}t≥0 ⊂ SG(M, ω) ayant pour générateurs in-
α>0
finitésimaux les opérateurs (Aα )α>0 ⊂ GI(M, ω) et {T (t)}t≥0 ∈ SG(M, ω) ayant
pour générateur infinitésimal l’opérateur A ∈ GI(M, ω). Supposons que pour
tout x ∈ D(A), il existe δ > 0 tel que pour tout α ∈]0, δ[ on ait x ∈ D(Aα ) et
limαց0 Aα x = Ax. Alors, pour tout t0 ∈]0, ∞) nous avons:
( )
lim sup kTα (t)x − T (t)xk = 0 , (∀)x ∈ E.
αց0 t∈[0,t0 ]
124 CHAPITRE 4. LA FORMULE DE LIE - TROTTER
Preuve Dans le théorème 4.2.4, nous pouvons prendre xα = x, (∀)α ∈]0, δ[.
Le théorème suivant montre que sous certaines conditions, GI(M, ω) est une
sous-classe fermée dans GI(E).
Montrons que S = Λω .
Prouvons que S est ensemble ouvert dans Λω . Soit µ ∈ S. Pour tout n ∈ N∗ ,
l’application:
ρ(An ) ∋ λ 7−→ R(λ; An ) ∈ B(E)
Comme ∞
M X
kR(λ; A)k ≤ νk ,
Re µ − ω k=0
on voit que la suite (R(λ; An ))n∈N∗ est fortement convergente pour tout λ ∈ Vν .
Donc il existe un voisinage de µ contenu dans S. Par conséquent S est ensemble
ouvert dans Λω .
Maintenant, nous allons montrer que S est un ensemble relativement fermé dans
Λω . Soient (λm )m∈N ⊂ S et λ ∈ Λω tel que
λ = lim λm .
m→∞
Soient λ , µ ∈ Λω arbitraires. On a:
sup kR(λ; An )k ≤ MK ,
λ∈K
quel que soit n ∈ N∗ . Avec le lemme de Montel ([GS’99, pag. 220]), on déduit
qu’il existe une sous-suite (R(λ; Ank ))k∈N∗ telle que
uniformément par rapport à λ sur les compacts de Λω . Comme R(λ; Ank ) est un
opérateur injectif pour tout k ∈ N∗ , avec le théorème de Hurwitz ([GS’99, pag.
193]) nous obtenons que Rλ est un opérateur injectif, donc Ker R(λ; An ) = {0}.
En appliquant le théorème 1.1.22 (iii), on voit que pour tout λ ∈ Λω , il existe un
opérateur linéaire A : D(A) −→ E, A = λI − Rλ−1 fermé et défini sur un sous
espace dense tel que Rλ = R(λ; A), (∀)λ ∈ Λω . De plus:
M
kR(λ; A)m k ≤ .
(Reλ − ω)m
et le théorème de Hille - Yosida implique alors que A ∈ GI(M, ω).
Maintenant, nous avons toutes les conditions pour formuler un autre résultat
important concernant les C0 -semi-groupes.
Théorème 4.2.7 (Trotter - Kato) Soit {Tn (t)}t≥0 ⊂ SG(M, ω) ayant
n∈N∗
pour générateurs infinitésimaux les opérateurs (An )n∈N∗ ⊂ GI(M, ω).
S’il existe λ0 ∈ Λω tel que:
i) (R(λ0 ; An ))n∈N∗ est fortement convergente vers Rλ0 ∈ B(E);
ii) Im Rλ0 = E,
alors il existe un unique opérateur A ∈ GI(M, ω) tel que Rλ = R(λ; A), (∀)λ ∈
Λω . De plus, si {T (t)}t≥0 est le C0 -semi-groupe engendré par A, alors pour tout
t0 ∈]0, ∞) on a:
( )
lim sup kTn (t)x − T (t)xk = 0 , (∀)x ∈ E.
n→∞ t∈[0,t0 ]
pour tout x ∈ E.
Compte tenu de la symétrie, il est clair que cette inégalité reste valable si nous
considérons n > k. Par suite, on voit que:
k
T x − T n x
≤ |k − n|MN n+k−1 kT x − xk ,
(∀)x ∈ E et n, k ∈ N.
Il s’ensuit que:
q
t(T −I)
x − T n x
≤ MN n−1 e(N −1)t (n − Nt)2 + NtkT x − xk
e
Théorème 4.3.2 (de représentation générale) Soit {F (t)}t≥0 ⊂ B(E) une famille
d’opérateurs linéaires bornés avec F (0) = I. Supposons qu’il existe ω ≥ 0 et M ≥ 1
tel que:
k
≤ Mekωt (∀)k ∈ N∗ ,
F (t)
,
pour tout t ≥ 0.
Si A est le générateur infinitésimal d’un C0 -semi-groupe {T (t)}t≥0 tel que:
F (t)x − x
lim = Ax , (∀)x ∈ D(A),
tց0 t
alors nous avons:
n
t
T (t)x = lim F x , (∀)x ∈ E,
n→∞ n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞).
lim An x = Ax ,
n→∞
(∀)x ∈ D(A).
4.3. FORMULE DE LIE - TROTTER POUR LES C0 -SEMI-GROUPES 129
uniformément par rapport à t ∈ [a, b]. Compte tenu du lemme 4.3.1, si x ∈ D(A),
il vient:
n
n
tAn t
n[F ( t )−I ] t
e x− F x
=
e n x− F x
≤
n
t r
n
ω nt (n−1) e
ωn
−1 n
2
ω nt
2
ω nt
t
≤ Me e n e − 1 + ne
F x − x
=
n
t r
t
ω nt (n−1)+ eω n −1 n t 2 t t
F
n
x − x
= Me n2 eω n − 1 + neω n
t
=
n
n
t s
t
t2 t
F n x − x
ωn
ω nt (n−1)+ e t −1 t t 2
= Me n t2 eω n − 1 + eω n
t
,
n
n
d’où:
n
tAn t
e
x − F −→ 0 si n → ∞,
x
n
pour tout x ∈ D(A), uniformément par rapport à t ∈ [a, b]. De plus, pour tout
x ∈ D(A), nous avons:
n
T (t)x − F
t
x
≤
n
n
t
T (t)x − etAn x
+
tAn
≤
e x − F x
−→ 0 si n → ∞,
n
d’où l’on déduit que:
n
t
T (t)x = lim F x , (∀)x ∈ D(A),
n→∞ n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞).
n
t
≤ Meωt , on voit que:
Comme D(A) = E et
F n
n
t
T (t)x = lim F x , (∀)x ∈ E,
n→∞ n
uniformément par rapport à t sur les intervalles compacts de [0, ∞).
Comme:
1 kωt
≤ e 1−ωt ,
(1 − ωt) k
il vient:
F (t)k
≤ Me2kωt
i i
1
pour t ∈ 0, 2ω . D’autre part, avec le lemme 2.3.6 nous obtenons:
F (t)x − x 1
lim = lim [F (t) − I] x = lim AF (t)x =
tց0 t tց0 t tց0
1 1
= lim A R ; A x = Ax , (∀)x ∈ D(A).
tց0 t t
Compte tenu du théorème de représentation générale, on voit que:
n −n
t t
T (t)x = lim F x = lim I − A x=
n→∞
n
n
n→∞ n
n n
= n→∞
lim R ;A x , (∀)x ∈ E,
t t
uniformément par rapport à t sur les intervalles compactes de [0, ∞).
Si l’opérateur
A : D(A) ⊂ E −→ E,
défini par:
Preuve Soit:
F : [0, ∞) −→ B(E)
4.4 Notes
Pour les résultats de la section 4.1 on peut consulter [Ka’82, pag. 35].
Les propriétés de convergence pour les C0 -semi-groupes ont été étudiées par Trotter dans
[Tr’58]. Pour les théorèmes 4.2.3, 4.2.6, 4.2.7 on peut consulter [Pa’83-1, pag. 84] ou [Ah’91,
pag. 131] et pour le théorème 4.2.4 nous avons utilisé [Da’80, pag. 80].
Le théorème 4.3.4 a été montré par Trotter dans [Tr’59] et a été étudié par Chernoff dans
[Ce’68]. Les résultats que nous avons présentés se trouvent dans [Pa’83-1, pag. 89]. Dans
[Da’80, pag. 90], on peut trouver ces problèmes pour les C0 -semi-groupes de contractions.
Bibliographie
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