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DÉPARTEMENT DES MATHÉMATIQUES

Master métiers d’enseignement et de formation en mathématiques (MMEFM)

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES


Pour l’obtention du Diplôme de Master Sciences
Titre :

les propriétés des espaces de Sobolev-Orm


• Réalisé par : • Encadré par :
MADANI Abdelfattah Pr. EL MOUMNI Mostafa

Année Universitaire 2023-2024

FACULTÉ DES SCIENCES El Jadida

Table des matières

1 Les espaces d’orlicz 2


1.1 N-fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Fonction complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 La condition-∆2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Classe d’Orlicz K A (Ω) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Espaces LG d’Orlicz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6 La convergence dans LA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1
Chapitre 1

Les espaces d’orlicz

1.1 N-fonction
Définition 1.1.1. Soit a une fonction réelle définie sur [0, + ∞] vérifiant les propriétés suivantes :
1. a(0) = 0, lim a(t) = +∞ ;
t→+∞
2. a(t) > 0 si t > 0 ;
3. a est croissante ;
4. a est continue à droite.

La fonction A définie sur [0, +∞[ par


Z t
A(t) = a(τ ) dτ
0
est appelée une N -Fonction.
Lemme 1.1.2. Une N -Fonction A est continue, strictement croissante, et convexe sur [0, +∞[, de
plus,
A(0) = 0, A(∞) := lim A(t) = ∞,
t→∞
A(t) A(t)
lim+ = 0, lim = ∞,
t→0 t t→∞ t
A(αt) ≤ αA(t), ∀α ∈ [0, 1] et t ≥ 0,
et
A(βt) ≥ βA(t), ∀β > 1 et t ≥ 0.
Nous avons la possibilité de définir la fonction A(t) de manière équivalente.
Théorème 1.1.3. .. A est une N-Fonction si et seulement si A est une fonction positive, continue,
convexe vérifiant :
A(0) = 0, A(∞) := lim A(t) = ∞,
t→∞
A(t) A(t)
lim+ = 0, lim = ∞,
t→0 t t→∞ t
Exemple 1.1.1. On considère les fonctions suivantes :
1. A1 (t) = tp , 1 < p < ∞.
2. A2 (t) = et − t − 1.
3. A3 (t) = eta − 1, 1 < a < ∞.
4. A4 (t) = (1 + t) log(1 + t) − t, sont des N -Fonctions.

2
1.2. FONCTION COMPLÉMENTAIRE CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

1.2 Fonction complémentaire


Définition 1.2.1. Soient à : R+ → R+ et ã : R+ → R+ définies par
Z s
ã(s) = sup t et Ã(s) = ã(σ) dσ, s ∈ [0, +∞[.
a(t)≤s 0

La fonction à est appelée fonction complémentaire ou conjuguée de A et on dit que (A, Ã)
est un couple de N -Fonctions.

Remarque 1.2.1. Ã : R+ → R+ admet les mêmes propriétés que A.

À présent, nous allons exposer l’inégalité généralisée de Young.

Théorème 1.2.2. Soit (A, Ã) un couple de N-Fonctions. Alors, ∀ s, t ∈ [0, ∞[, on a

st ≤ A(s) + Ã(t).

On a égalité si et seulement si t = ã(s) et s = a(t).

Définition 1.2.3. Soient A1 et A2 deux N-Fonctions. On dit que :


1. A1 domine A2 à l’infini et on note A2 ≺ A1 ou A1 ≻ A2 si et seulement s’il existe c > 0
et T > 0 tels que
A2 (s) ≤ A1 (cs), ∀s ≥ T.
2. A1 est équivalente à A2 à l’infini et on note A1 ∼ A2 si et seulement si A1 ≺ A2 à l’infini
et A1 ≻ A2 à l’infini. Autrement dit, A1 et A2 sont équivalentes si et seulement s’il existe
a, b ∈ R+ tels que 0 < a ≤ b < ∞ et il existe x0 > 0 tels que

A1 (as) ≤ A2 (s) ≤ A1 (bs), ∀s ≥ s0 .

3. On dit que A2 est à croissance plus lente que A1 , et on note A2 ≺≺ A1 , si

A2 (t)
∀λ > 0, lim = 0.
t→∞ A1 (λt)

Exemple 1.2.1. 1. Soient 1 < p < ∞, ε > 0, A1 (t) = tp (| log(t)| + 1) et A2 (t) = tp+ε . Alors
A1 ≺ A2 .
2. Pour toute N-Fonction A, les deux fonctions A1 (t) = A(kt), k > 0, et A sont équivalentes.
3. Soient 1 < p < ∞ et ε > 0. Alors tp ≺≺ tp (| log(t)| + 1) ≺≺ tp+ε .

1.3 La condition-∆2
Une N-Fonction A satisfait la condition-∆2 (resp : ∆2,0 ) s’il existe k > 0 et T ≥ 0 (resp :
T = 0) tels que,
A(2t) ≤ kA(t), ∀t ≥ T (resp : ∀t ≥ 0).

Exemple 1.3.1. La fonction A(t) = ctp , c > 0, p > 1, satisfait la condition ∆2 : On peut prendre
T = 0 et k = 2p .

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1.4. CLASSE D’ORLICZ K A (Ω) CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

1.4 Classe d’Orlicz K A(Ω)


Soient Ω un ouvert de RN et A une N -Fonction. On appelle classe d’Orlicz l’ensemble des
fonctions mesurables u de Ω à valeurs réelles telles que
Z
ρ(u; A) = A(|u(x)|) dx < ∞.

On note K A (Ω) la classe d’Orlicz, c’est-à-dire,


( Z )
K A (Ω) = u : Ω → R, mesurable A(|u(x)|) dx < ∞ .

Théorème 1.4.1. Soit A une N-Fonction. Si mes(Ω) < ∞, alors

K A (Ω) ⊂ L1 (Ω).

Démonstration. Soit u ∈ K A (Ω). On sait que

A(t)
lim = +∞,
t→∞ t
A(t)
donc il existe k > 0 tel que pour |t| > k, t
> 1. Soit Ωk = {x ∈ Ω; |u(x)| > k}, alors

A(|u(x)|)
> 1, c’est-à-dire |u(x)| < A(|u(x)|), ∀x ∈ Ωk .
|u(x)|

Ainsi,
Z Z Z Z
|u(x)| dx = |u(x)| dx+ |u(x)| dx ≤ A(|u(x)|) dx+k mes(Ω\Ωk ) ≤ ρ(u, A)+k mes(Ω) < ∞.
Ω Ωk Ω\Ωk Ωk

D’où u ∈ L1 (Ω).

Dans le théorème suivant, on peut considérer l’espace de Lebesgue L1 (Ω) comme la réunion
de toutes les classes d’Orlicz KA(Ω) où A varie dans l’ensemble des N-Fonctions.

Théorème 1.4.2. Soit u ∈ L1 (Ω). On suppose que mes(Ω) < ∞. Alors il existe une N-Fonction A
telle que u ∈ K A (Ω).

Démonstration. Pour tout n ∈ N∗ , on considère Ωn = {x ∈ Ω; n − 1 ≤ |u(x)| < n}. Alors


Z ∞ Z
X
|u(x)| dx = |u(x)| dx
Ω n=1 Ωn

X
≥ (n − 1)mes(Ωn )
n=1

X
= nmes(Ωn ) − mes(Ω).
n=1

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1.4. CLASSE D’ORLICZ K A (Ω) CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

La série ∞ 1
P
n=1 nmes(Ωn ) est convergente, car u ∈ L (Ω) et mes(Ω) < ∞. De plus, il existe une
suite croissante (αn ) telle que αn > 1, lim αn = ∞, et

X
αn nmes(Ωn ) < ∞.
n=1

On définit (
t si t ∈ [0, 1[
a(t) =
αn si t ∈ [n, n + 1[, n ∈ N.
Rt
La fonction A(t) = 0
a(s) ds est une N-Fonction et A(n) ≤ nαn , n ∈ N. Alors
Z ∞ Z
X
A(|u(x)|) dx = A(|u(x)|) dx
Ω n=1 Ωn

X∞
≤ A(n)mes(Ωn )
n=1

X
≤ nαn mes(Ωn ) < ∞.
n=1

D’où u ∈ K A (Ω).

Remarque 1.4.1. La classe K A (Ω) n’est pas toujours un espace vectoriel.

Démonstration. Soit Ω =]0, 1[ et


(
n
si 21n < x ≤ 1
A(x) = e|x| − 1, u(x) = 2 2n−1
0 sinon

On a
Z
ρ(u, A) = A(u(x)) dx

Z  
n 1 1
= (e 2 − 1)χ , dx
Ω 2n 2n − 1
 
X n 1 1
= (e 2 − 1)mes ,
n 2n−1
n≥1
2
X 1 n
= n
(e 2 − 1)
n≥1
2
X √ n X 1
= e − .
n≥1 n≥1
2n
 √ n  √ n
P 1 e P e
On a la série n≥1 2n converge et 2
< 1, donc n≥1 2
< ∞, ρ(u, A) < ∞, et u ∈
K A (Ω).

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1.4. CLASSE D’ORLICZ K A (Ω) CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

Cependant, pour 2u, on a


Z
ρ(2u, A) = A(2u(x)) dx

Z  
n 1 1
= (e − 1)χ n , n−1 dx
Ω 2 2
 
X
n 1 1
= (e − 1)mes ,
n≥1
2n 2n−1
X 1
= n
(en − 1)
n≥1
2
X  e n X 1
= − .
n≥1
2 n≥1
n2
 e n e
/ K A (Ω).
P
La série n≥1 diverge, car > 1. Ainsi, 2u ∈
2 2
Théorème 1.4.3. Soient (A, Ã) un couple de N-Fonctions, u ∈ K A (Ω) et v ∈ K Ã (Ω). Alors
uv ∈ L1 (Ω) et Z
|u(x)v(x)| dx ≤ ρ(u; A) + ρ(v; Ã).

Démonstration. On a l’inégalité de Young : ∀ s, t ∈ [0, ∞[, on a

st ≤ A(s) + Ã(t).

Alors si on pose s = |u(x)| et s = |v(x)| Alors on obtient

|u(x)v(x)| ≤ A(|u(x)|) + Ã(|v(x)|).

d’ou Z
|u(x)v(x)| dx ≤ ρ(u; A) + ρ(v; Ã).

Proposition 1.4.4. Soient A1 et A2 deux N-fonctions et mes(Ω) < ∞. Alors

K A1 (Ω) ⊂ K A2 (Ω)

si et seulement si, il existe T > 0 et a > 0 telles que

A2 (u) ≤ aA1 (u) ∀u ≥ T.

Démonstration. Condition suffisante.


Soit u ∈ K A (Ω), on a
Z Z
ρ(u; A2 ) = A2 (|u(x)|) dx ≤ A2 (T )mes(Ω) + a A1 (|u(x)|) dx < +∞.
Ω Ω

Condition nécessaire.
On suppose que A2 (u) ≤ aA1 (u) ∀u ≥ T. n’est pas satisfaite, alors il existe une suite (un )
strictement croissante telle que

A2 (un ) > 2n A1 (un ) ∀n ∈ N.

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1.4. CLASSE D’ORLICZ K A (Ω) CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

Soit (Ωn ) une suite de sous-ensembles disjoints de Ω telle que

A1 (u1 )mes(Ω)
mes(Ωn ) = , n = 1, 2, . . .
2n A1 (un )
(
un si x ∈ Ωn
On considère la fonction suivante u(x) =
/ ∞
S
0 si x ∈ n=1 Ωn .
On a
Z X∞ Z
A1 (u(x)) dx = A1 (u(x)) dx
Ω n=1 Ωn

X∞
= A1 (un )mes(Ωn )
n=1
X∞
= A1 (u1 )mes(Ω)2n < +∞,
n=1

d’où u ∈ K A1 .
/ K A2 , en effet
Montrons que u ∈
Z ∞ Z
X
A2 (u(x)) dx = A2 (u(x)) dx
Ω n=1 Ωn

X∞
= A2 (un )mes(Ωn )
n=1
X∞
≥ A1 (u1 )mes(Ω) = +∞,
n=1

donc KA1 (Ω) ̸⊂ KA2 (Ω).

Théorème 1.4.5. 1. Si mes(Ω) < ∞, alors K A (Ω) est un espace vectoriel si et seulement si
A satisfait ∆2 .
2. Si mes(Ω) = +∞ et A vérifiant ∆2 ,0, alors K A (Ω) est un espace vectoriel.

Démonstration. Soit A une N-fonction vérifiant ∆2 ,


— D’après la convexité de A, on a ∀u, v ∈ K A ,
Z Z  
1
A(|u(x) + v(x)|) dx = A |2u(x) + 2v(x)| dx
Ω Ω 2
Z Z
1 1
≤ A(2|u(x)|) dx + A(|2v(x)|) dx < ∞.
2 Ω 2 Ω

Donc u + v ∈ K A .
— Supposons mes(Ω) < ∞ et A vérifiant ∆2 . Soient u ∈ K A (Ω) et γ ≥ 0, il existe n ∈ N tel
que γ ≤ 2n , on a
A(|γ|t) ≤ A(2n t) ≤ k n A(t), ∀t ≥ T,
donc

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1.5. ESPACES LG D’ORLICZ CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

Z Z Z
n n
A(|γ|u(x)|) dx ≤ k A(|u(x)|) dx + k A(|u(x)|) dx
Ω {x,|u(x)|≤T } {x,|u(x)|>T }
Z
n n
≤ k A(T )mes(Ω) + k A(|u(x)|) dx < ∞.

γu ∈ K A (Ω).
— Supposons mes(Ω) = ∞ et A satisfait ∆2 ,0, on a
A(|γ|t) ≤ A(2n t) ≤ k n A(t), ∀t ≥ 0,
donc Z Z
n
A(|γ|u(x)|) dx ≤ k A(|u(x)|) dx < ∞,
Ω Ω

et γu ∈ K A (Ω).
— On suppose que K A (Ω) est un espace vectoriel et mes(Ω) < +∞. Soit u ∈ KA(Ω), 2u ∈
K A (Ω). Alors K A (Ω) ⊂ K A1 (Ω), avec A1 (t) = A(2t). D’après la proposition 1.4.4, il existe
T > 0, a > 0 tels que
A1 (t) = A(2t) ≤ aA(t), ∀t ≥ T,
c’est-à-dire, A satisfait la condition ∆2 .

1.5 Espaces LG d’Orlicz


Soient (A, Ã) un couple de N -Fonctions et Ω un ouvert de RN . Soit u une fonction mesurable
définie presque partout sur Ω. On note par
Z 

∥u∥A = sup |u(t)v(t)| dt : v ∈ K (Ω), ρ(v; Ã) ≤ 1

qui est appelée la norme d’Orlicz. L’ensemble LA (Ω) de toutes les fonctions mesurables u telles
que ∥u∥A < ∞ est appelé l’espace d’Orlicz.
( )
LA (Ω) = u : Ω → R, mesurable ∥u∥A < +∞

Nous allons à présent établir une relation directe entre la classe d’Orlicz et l’espace d’Orlicz.
Proposition 1.5.1. Soit A une N-Fonction. Alors
K A (Ω) ⊆ LA (Ω)
et
∥u∥A ≤ ρ(u; A) + 1
Démonstration. Soit u ∈ K A (Ω) et v ∈ K Ã (Ω) tel que ρ(v; Ã) ≤ 1, d’après l’inégalité de Young,
on a Z
|u(x)v(x)| dx ≤ ρ(u; A) + ρ(v; Ã) ≤ ρ(u; A) + 1.

Ceci donne ∥u∥A ≤ ρ(u; A) + 1 et par conséquent u ∈ LA (Ω).

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1.5. ESPACES LG D’ORLICZ CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

On peut définir une autre norme équivalente à la norme d’Orlicz, appelée la norme de Luxem-
burg.
Définition 1.5.2. Soient A une N -Fonction et u une fonction mesurable définie sur Ω. On définit
∥u∥(A) = inf{λ > 0 : ρ(λu; A) ≤ 1}
appelée la norme de Luxemburg de u
La norme d’Orlicz est équivalente à la norme de Luxemburg. Plus précisément,
∥u∥(A) ≤ ∥u∥A ≤ 2∥u∥(A) .
Théorème 1.5.3. L’ensemble (LA (Ω), ∥ · ∥A ) est un espace vectoriel normé.
Démonstration. Soit u, ω ∈ LA(Ω) (c’est-à-dire ∥u∥A < ∞, ∥ω∥Ã < ∞).
1. Pour tout λ ∈ R, on a
Z
∥λu∥A = sup |λu(x)v(x)| dx
ρ(v;Ã)≤1, Ω
v∈K Ã (Ω)
Z
= |λ| sup |u(x)v(x)| dx
ρ(v;Ã)≤1, Ω
v∈K Ã (Ω)

= |λ|∥u∥A < ∞,
c’est-à-dire λu ∈ LA (Ω).
2.
Z
∥u + ω∥A = sup |u(x) + ω(x)||v(x)| dx
ρ(v;Ã)≤1 Ω
Z Z
≤ sup |u(x)v(x)| dx + sup |ω(x)v(x)| dx
ρ(v;Ã)≤1 Ω ρ(v;Ã)≤1 Ω

= ∥u∥A + ∥ω∥Ã < ∞.


donc u + ω ∈ LA(Ω).
3. Soit u ∈ LA (Ω), ∥u∥A = 0. Soit
A = {x ∈ Ω, |u(x)| > 0},
supposons que mes(A) > 0. Comme la mesure de Lebesgue possède la propriété du sous-
ensemble de mesure finie, il existe alors Ω1 ⊂ A tel que 0 < mes(Ω1 ) < ∞. On sait que
1
limt→0 Ã(t) = 0, alors il existe k > 0 tel que Ã(k) < mes(Ω 1)
. On considère la fonction v0
définie par (
k si x ∈ Ω1
v0 (x) =
0 sinon,
alors Z Z
ρ(v0 , Ã) = Ã(|v0 (x)|) dx = Ã(k) dx < 1,
Ω Ω1
donc Z Z
∥u∥A ≥ |u(x)v0 (x)| dx = k |u(x)| dx,
Ω Ω1
ce qui donne u = 0 p.p sur Ω1 , ce qui conduit à une contradiction. Donc mes(A) = 0 et
par suite u ≡ 0 p.p sur Ω.

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1.6. LA CONVERGENCE DANS LA CHAPITRE 1. LES ESPACES D’ORLICZ

Inégalité de Holder
Théorème 1.5.4. Soient A une N-Fonction et u ∈ LA (Ω) tel que ∥u∥A ̸= 0. Alors
 
|u(x)|
Z
A dx ≤ 1.
Ω ∥u∥A
Théorème 1.5.5. Si A satisfait la condition ∆2 (avec A ∈ ∆2 ,0 si mes(Ω) = +∞), alors
K A (Ω) = LA (Ω).
Démonstration. On sait que K A (Ω) ⊂ LA (Ω).
u
Soit u ∈ LA (Ω), ∥u∥A ̸= 0. D’après le théorème 1.5.4, ω = ∥u∥ A
∈ K A (Ω). Comme K A (Ω) est un
espace vectoriel, alors ω · ∥u∥A = u ∈ K A (Ω). Ainsi, K A (Ω) ⊃ LA (Ω).
Dans l’environnement des espaces de Lebesgue, l’inégalité de Hölder classique est sous cette
forme Z
|u(x)v(x)| dx ≤ ∥u∥p · ∥v∥q

1 1
avec p, q ∈ [1, +∞[ et p
+ q
= 1. Le théorème suivant fournit une inégalité analogue pour les
espaces d’Orlicz.
Théorème 1.5.6. Soit (A, Ã) un couple de N-Fonction, si u ∈ LA (Ω) et v ∈ Ã(Ω), alors
Z
|u(t)v(t)| dt ≤ ∥u∥A · ∥v∥Ã .

Démonstration. Si ∥v∥Ã = 0, l’inégalité précédente est triviale.  


v
Si ∥v∥Ã ̸= 0, on applique l’inégalité de Holder à la fonction Ã, on obtient ρ ∥v∥Ã
; Ã ≤ 1. Ainsi,
l’inégalité précédente découle de la définition de la norme d’Orlicz de u,
Z Z
v(t)
|u(t)v(t)| dt = ∥v∥Ã u(t) · dt ≤ ∥u∥A · ∥v∥Ã .
Ω Ω ∥v∥Ã

1.6 La convergence dans LA


La convergence usuelle d’une suite (un ) par rapport à la norme d’Orlicz dans l’espace LG(Ω)
peut être introduite comme suit :
un → u dans LA (Ω) si et seulement si lim ∥un − u∥G = 0.
n→∞

Nous allons maintenant introduire un autre type de convergence dans les espaces d’Orlicz.
Définition 1.6.1. Soient A une N-Fonction et (un )n∈N une suite de LA (Ω). On dit que (un ) converge
en module vers u si
Z
lim ρ(un − u; A) = lim A(|un (x) − u(x)|) dx = 0.
n→∞ n→∞ Ω
G
— la convergence dans L implique toujours la convergence en module.
— Si A ∈ ∆2 Alors la convergence en norme est equivalente à la convergence en module.

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