Série d’exercices n° 1 : C i r c u i t s M o n o p h a s é s e t P u i s s a n c e s E l e c t r i q u e s 1

SÉRIE D’EXERCICES N° 1 :
CIRCUITS MONOPHASÉS ET PUISSANCES ÉLECTRIQUES

Exercice 1 : Charge monophasée

On considère la charge monophasée représentée sur la figure 1, placée sous une
tension sinusoïdale de valeur efficace V = 230 V et de fréquence 50 Hz.

I L = 20 mH

V R1 = 20 Ω R2 = 10 Ω

Figure 1

1) Calculer la valeur efficace I1 du courant circulant dans la résistance R1 .

2) Calculer la valeur efficace I 2 du courant circulant dans la résistance R2 .
3) Calculer la valeur efficace I du courant absorbé par l’ensemble de ce circuit.
4) Calculer la valeur des puissances active P, réactive Q et apparente S relatives à ce
circuit.
5) En déduire la valeur du facteur de puissance de cette charge.

Exercice 2 : Représentation vectorielle des courants et tensions

On considère le circuit représenté sur la figure 2 où V est la représentation
complexe d’une tension sinusoïdale de valeur efficace V = 100 V et de fréquence
50 Hz. Les composants de ce circuit sont directement caractérisés par la valeur de
leur impédance complexe.
I j10 Ω –j5 Ω

V 20 Ω

Figure 2

1) Calculer la valeur efficace I du courant I .

2) Calculer la phase du courant I si on considère la tension V à l’origine des
phases. Écrire alors l’expression temporelle de la tension v et du courant i.
3) Écrire la loi de maille qui régit ce circuit.
4) Représenter tous les complexes formant cette loi de maille sur un diagramme
vectoriel dans le plan complexe (diagramme de Fresnel).
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Exercice 3 : Diviseur de courant

Du circuit représenté sur la figure 3, on ne connaît que la valeur du courant total
absorbé : I = 2,5 A ainsi que les valeurs des impédances notées sur la figure.

I1 1 / j0,002 4 Ω
I

I2 j40 Ω 10 Ω
V
Figure 3

1) Calculer la valeur de la tension efficace V appliquée à cette charge.

2) En déduire les valeurs de I1 et I 2 .
3) En déduire l’expression littérale de la puissance active P et de la puissance réac-
tive Q consommées par cette charge.

Exercice 4 : Puissance apparente complexe

On considère ici la charge monophasée sous 127 V représentée sur la figure 4.
I L = 10 mH
V C R = 10 Ω

Figure 4

1) Calculer l’expression littérale de la puissance apparente complexe S= V ◊ I * en

fonction de V, R, L et C.
2) En déduire l’expression littérale de la puissance active P et de la puissance réac-
tive Q consommées par cette charge.
3) Calculer la valeur de la capacité C permettant d’annuler la valeur de Q.
4) Calculer, en utilisant la valeur de C obtenue, la valeur efficace I du courant
absorbé par l’ensemble de ce circuit.
5) À quoi est alors équivalent ce circuit pour cette valeur particulière de la capacité ?

Exercice 5 : Tracés dans le plan complexe et compensation

de puissance réactive
Un atelier monophasé est constitué de trois ensembles de machines, constituant les
charges 1, 2 et 3, mises en parallèle sur la même tension sinusoïdale à 50 Hz de
valeur efficace V = 230 V. On récapitule dans le tableau 1 ci-dessous les mesures
faites sur chacune de ces charges.
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Tableau 1.1

Charge 1 Charge 2 Charge 3

P1 = 20 kW S2 = 45 kVA S3 = 10 kVA

Q1 = 15 kVAR cos j2 = 0,6 AR Q3 = - 5 kVAR

1) Calculer pour chaque charge l’ensemble des grandeurs électriques la caractérisant :

courant absorbé, puissances actives réactives et apparente, facteur de puissance. On
notera ces grandeurs I1 , I 2 , I 3 , P1 , P2 , etc.
2) En déduire la valeur de la puissance active totale P et de la puissance réactive
totale Q consommées par la charge totale. calculer également la puissance apparente
totale S, le facteur de puissance global ainsi que le courant total absorbé : I.
3) Représenter dans le plan complexe les courants I 1 , I 2 , I 3 et I . On réalisera un
diagramme sans échelle mais sur lequel les amplitudes et déphasages des vecteurs
seront notés. On prendra comme référence de phase la tension V .
4) Représenter la construction du triangle des puissances de l’ensemble de ces
charges.
5) On désire, en plaçant un condensateur C′ en parallèle sur l’installation relever le
facteur de puissance à la valeur : cos ϕ ¢ = 0, 9 AR . Calculer la valeur de C′.
6) Calculer également la valeur C″ d’un condensateur permettant d’obtenir un
facteur de puissance cos ϕ ¢¢ = 0, 9 AV
7) Le facteur de puissance ayant la même valeur dans les deux cas, quel condensa-
teur choisit-on en pratique ?

Exercice 6 : Comparaison continu/alternatif

Un radiateur est constitué d’un enroulement de fil électrique représentant une résis-
tance R= 30 Ω et une inductance L= 50 mH .
1) Calculer la tension continue sous laquelle il faut placer cette résistance de telle
manière à ce qu’elle dissipe une puissance P = 1 500 W. En déduire l’intensité du
courant qui la traverse alors.
2) On désire à présent mettre ce radiateur sous une tension sinusoïdale à 50 Hz.
Calculer la valeur efficace du courant permettant de dissiper P = 1 500 W dans la
résistance.
3) En déduire la valeur efficace de la tension nécessaire à la production de cette puis-
sance. Commenter ces valeurs.
4) Mêmes questions pour une tension de fréquence 400 Hz. Pourquoi étudier égale-
ment le circuit pour cette valeur de fréquence ? Le radiateur « fonctionnerait »-il
sous 240 V, 400 Hz ?
5) Que devient la comparaison entre la solution continue et alternative si on néglige
l’inductance de l’enroulement ?
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Correction des exercices

Exercice 1 : Charge monophasée

V 230
1) I1 = = = 11,5 A
R1 20

V 230
2) I 2 = = = 19,5 A
R2 + ( L ◊ ω)
2 2
10 + (20 ◊ 10 -3 ¥ 2 π ¥ 50)2
2

3) Impossible ici d’ajouter les valeurs efficaces calculées. Il est nécessaire de calculer
l’impédance équivalente :

20 ◊ (10 + j (20 ◊ 10 -3 ¥ 100 π)) 200 + j ◊ 125,6

R1 // ( R2 + jL ω) = -3
=
(20 + 10) + j (20 ◊ 10 ¥ 100 π) 30 + j ◊ 6,28

V 230
On en déduit : I = = = 29,85 A
R1 // ( R2 + jL ω) 200 + 125,62
2

302 + 6,282

4) P = R1 ◊ I12 + R2 ◊ I 2 2 = 20 ¥ 11,52 + 10 ¥ 19,52 = 6, 44 kW

Q = L ω ◊ I 2 2 = 20 ◊ 10 - 3 ¥ 100 π ¥ 19,52 = 2,39 kVAR d’où S = P 2 + Q 2 = 6,86 kVA

P P
5) cos ϕ = = = 0,93
S P + Q2
2

Exercice 2 : Représentation vectorielle des courants et tensions

V 100
1) I = = = 4,85 A
20 + (10 - 5)
2 2 20,61

V Ê 5ˆ
2) I = fi Arg(I) = 0 - Arg(20 + j ◊ 5) = - Arc tan Á ˜ = - 14 ∞ = - 0,245 rad
20 + j ◊ 5 Ë 20 ¯
Il est alors immédiat de revenir aux formes temporelles des grandeurs :

v(t ) = 100 ◊ 2 ◊ sin(2 π ◊ 50 ◊ t ) et i(t ) = 4,85 ◊ 2 ◊ sin(2 π ◊ 50 ◊ t - 0,245)

3) La loi de maille s’écrit : V = j ◊ 10 ◊ I + j ( - 5) ◊ I + 20 ◊ I

4) Le diagramme de Fresnel correspondant à cette maille est représenté sur la figure 5 .

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Im

V –j·5·I
Re
I j · 10 · I
20 · I

Figure 5

Exercice 3 : Diviseur de courant

1
1) Les impédances complexes des deux branches s’écrivent : Z 1 = 4 + = 4 - j ◊ 50
j ◊ 0,02
et Z 2 = 10 + j ◊ 40
. L’impédance complexe équivalente à tout le circuit est :
Z ◊Z 2 040 - j ◊ 340
Z eq = 1 2 = = 107,9 + j ◊ 52,8
Z1 + Z 2 14 - j ◊ 10

Il suffit ensuite d’écrire : V = Z eq ◊ I = Z eq ◊ I = 107,92 + 52,82 ◊ I = 300 V

V 300
2) I1 = = =6 A
Z1 4 + 502
2

V 300
I2 = = = 7,3 A
Z2 102 + 402

3) P = 4 ◊ I12 + 10 ◊ I 2 2 = 4 ¥ 62 + 10 ¥ 7,32 = 677 W

Q = - 50 ◊ I12 + 40 ◊ I 2 2 = - 50 ¥ 6 2 + 40 ¥ 7,352 = 331,6 VAR

Exercice 4 : Puissance apparente complexe

1) Si on appelle l’impédance complexe équivalente de l’ensemble du circuit Z eq alors il est

possible d’écrire : V = Z eq ◊ I

V* V2
Donc : S = V ◊ I * = V ◊ =
Z *eq Z *eq
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L
R
Ê 1 ˆ
Cj Á L ω -
Ë C ω ˜¯ 1
Il suffit de calculer : Z eq = = R◊
R+
L Ê 1 ˆ
L + jRC Á L ω -
Ê 1 ˆ Ë C ω ˜¯
Cj Á L ω -
Ë C ω ˜¯

V2 V2 È Ê 1 ˆ˘
S= = ◊ L - jRC Á L ω -
Z *eq LR ÍÎ Ë C ω ˜¯ ˙˚

V2 V 2C Ê 1 ˆ
2) S = P + jQ d’où : P = et Q = Á - Lω +
R L Ë C ω ˜¯

1 1
3) Q = 0 si - L ω + = 0 c’est-à-dire si : C =
Cω L ω2

1 V
4) Dans ce cas, Z eq = LR ◊ = R donc : I = = 12,7 A
L + jRC ¥ 0 R

5) Le circuit est équivalent à la résistance seule pour cette valeur de la capacité C.

Exercice 5 : Tracés dans le plan complexe et compensation

de puissance réactive
1) On détaille dans le tableau 2 ci-dessous l’ensemble des grandeurs électriques pour
chaque charge, les valeurs données dans l’énoncé étant encadrées.

Tableau 2

Charge 1 Charge 2 Charge 3

P1 = 20 kW S2 = 45 kVA S3 = 10 kVA
Q1 = 15 kVAR cos j2 = 0,6 AR Q3 = - 5 kVAR

S1 = P12 + Q12 = 25 kVA P2 = S2 ◊ cos j2 = 27 kW P3 = S32 - Q32 = 8,66 kW

S1 Q1 = S2 ◊ sin j2 = 36 kVAR S3
I1 = = 108,7 A I3 = = 43,5 A
V S V
I2 = 2 = 195,7 A
P1 V P3
cos j1 = = 0, 8 AR car Q > 0 cos j3 = = 0, 86 AV car Q < 0
S1 j 2 = 53,1 ∞ S3
j2 = 36, 8 ∞ j3 = - 30,7 ∞
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2) P = P1 + P2 + P3 = 55,66 kW

Q = Q1 + Q2 + Q3 = 46 kVAR

S = P 2 + Q 2 = 72,2 kVA

P
cos ϕ = = 0,77
S

S
I= = 314 A
V
3) On représente le tracé demandé sur la figure 6.

Im I3 : 43,5 A / 30˚
ϕ3 Re
ϕ1 V : 230 V / 0˚
I = I1 + I2 + I3
I2
ϕ2
I1 : 108 A / 36,8˚

I1
I2 : 197,7 A / 53,1˚ I3

Figure 6

4) Le triangle des puissances de l’ensemble de ces charges est représenté sur la figure 7 .

Réactif
P3
Q3

S Q2
Q
ϕ P2
P1 Q1
Actif
P

Figure 7
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5) Avant de placer le condensateur : Q = Q + Q + Q = P ◊ tan ϕ

1 2 3

Après avoir placé le condensateur C′, cosϕ″ = 0,9 AR d’où :

Q = Q1 + Q2 + Q3 + QC = P ◊ tan(ϕ ¢) = P tan ϕ + QC ¢

On en déduit : Q = - C ¢ω V 2 = P(tan(ϕ ¢) - P tan ϕ )

C¢

D’où C ¢ = - P (tan(ϕ ¢) - tan ϕ ) = 1,2 mF

ωV 2
6) Si on désire un cosϕ arrière, le signe de la tangente de l’angle final change, on écrit donc :

- P ( - tan(ϕ ¢¢) - tan ϕ )

C ¢¢ = = 4,2 mF
ωV 2
7) On choisit en pratique le condensateur de valeur la plus faible par économie et afin
d’éviter un surdimensionnement inutile.

Exercice 6 : Comparaison continu/alternatif

1) Si la tension d’alimentation est continue, les grandeurs de tout le circuit sont constantes en
régime permanent et l’inductance n’a pas d’effet. Le circuit est donc parfaitement équivalent
2
à la résistance seule. Ainsi : P = 1 500 W = V fi V = R ◊ P = 212 V
R continus.
P 1 500
I= = =7 A
V 212
2) En sinusoïdal pur, on tient compte de l’inductance en écrivant la valeur de l’impédance
que représentent R et L. Z = R 2 + ( Lω )2 = 302 + (50 ◊ 10 - 3 ◊ 2 π ◊ 50)2 = 33,8 Ω

P
Par ailleurs : P = 1 500 W = R ◊ I 2 fi I= = 7 A efficaces
R
P
3) V = ZI = Z = 240 V efficaces
R

4) Si la fréquence est de 400 Hz, Z = R 2 + ( Lω )2 = 302 + (50 ◊ 10 -3 ◊ 2π ◊ 400)2 = 129,2 Ω

P
D’autre part : P = 1 500 W = R ◊ I 2 fi I= = 7 A efficaces
R

P
Mais : V = ZI = Z = 913,5 V !!!
R
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À cette fréquence, l’inductance représente une impédance très forte qui réduit énormément le
courant. Le radiateur ne peut alors fonctionner comme prévu à moins d’augmenter la tension
jusqu’à 913 V ce qui est souvent impossible et inadapté. Il faudrait alors disposer d’un radia-
teur fait pour fonctionner à cette fréquence. Cela existe, par exemple dans les avions où le
réseau électrique de bord est à 400 Hz pour des raisons de poids total de ce réseau, plus faible
à cette fréquence.
5) Si on néglige l’inductance, on trouve les mêmes valeurs de tension en courant en continu
et en alternatif (avec les valeurs efficaces bien entendu). C’est normal, la formulation des
puissances à partir des grandeurs efficaces est faite exprès, et c’est la seule qui permet la
même écriture des puissances électriques quelque soit le régime considéré.