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Université Abdelmalek

Essaâdi Éléments du cours Avril 2023


ENSA TANGER Communications Analogiques Module :GSTR25
GSTR1 Chapitre 3

MODULATION D’ARGUMENT

I. INTRODUCTION
La modulation d’argument est un procédé qui consiste à faire varier l’argument d’une onde
porteuse sinusoïdale en fonction du message à transmettre sur cette porteuse.
La modulation d’amplitude se résume en une transposition du spectre utile (càd spectre de
l’information), la bande passante de la transmission n’excède jamais deux fois celle du signal.
Dans la modulation d’argument il n’y a plus de relation simple ente le spectre du signal
modulant et la bande de fréquence du signal modulé, ce qui laisse entendre qu’on peut avoir
de bande passante des signaux modulés relativement grande..

II. DEFINITIONS
Une porteuse se présente dans le cas général sous la forme :

xMAr (t) = A cos(ωpt + Φ(t)) = A cos θ(t)

Dans ce cas A et ωp sont des constantes alors que Φ(t) dépend du signal message m(t).

On définit :

 la fréquence instantanée par :


dθ(t) d (ωpt + Φ(t)) dΦ(t)
ωi = = = ωp +
dt dt dt
 l’excursion de phase instantanée.
Φ(t)
 l’excursion de fréquence instantanée.
dΦ(t)
dt
 Excursion maximale de fréquence du signal à modulation d’argument.
Δω = |ωp − ωi |max :

On distingue deux catégories de modulations d’arguments :

 Modulation de Phase : On dit qu’on a une modulation de phase si

Φ(t) = k Φ . m(t) ⇒

𝐱 𝐏𝐌 (𝐭) = 𝐀 𝐜𝐨𝐬 (𝛚𝐩 𝐭 + 𝐤 𝚽 . 𝐦(𝐭))

la pulsation instantanée est :

𝐝𝐦(𝐭)
𝛚𝐢 = 𝛚𝐩 + 𝐤 𝚽 .
𝐝𝐭

 Modulation de Fréquence : On dit qu’on a une modulation de fréquence si

1
t
dΦ(t)
= k f . m(t) ⇒ Φ(t) = k f ∫ m(λ)dλ + Φ(t o ) ⇒
dt
to
𝐭

𝐱𝐅𝐌 (𝐭) = 𝐀 𝐜𝐨𝐬 (𝛚𝐩 𝐭 + 𝐤 𝐟 ∫ 𝐦(𝛌)𝐝𝛌 + 𝚽(𝐭 𝐨 ))


𝐭𝐨

Habituellement on prend t o = −∞ et Φ(−∞) = 0


𝐭

𝐱𝐅𝐌 (𝐭) = 𝐀 𝐜𝐨𝐬 (𝛚𝐩 𝐭 + 𝐤 𝐟 ∫ 𝐦(𝛌)𝐝𝛌)


−∞

la pulsation instantanée est :

𝛚𝐢 = 𝛚𝐩 + 𝐤 𝐟 . 𝐦(𝐭)

III. SPECTRE DE FOURIER DES SIGNAUX MODULES EN ARGUMENT


A BANDE ETROITE
Un signal Modulé en Argument peut s’exprimer de la manière suivante :

xMAr (t) = Re (A ej(ωp t+Φ(t)) ) = Re (A ejωp t ejΦ(t) )

On effectue ensuite un DL en série de ejΦ(t), on trouve :


Φ2 (t) Φn (t)
ejΦ(t) = 1 + jΦ(t) − + ⋯ + jn ….
2! n!
Φ2 (t) Φn (t)
xMAr (t) = Re (A ejωp t (1 + jΦ(t) − +⋯+jn
… . ))
2! n!

Φ2 (t) Φ3 (t)
xMAr (t) = A (cos ωp t − Φ(t) sin ωp t + cos ωp t − sin ωp t + ⋯ . )
2! 3!

Si l’on a :
|Φ(t)|max ≪ 1

On ne garde que le premier terme de ce DL, il vient alors :

xMAr (t) ≈ A cos ωp t − A Φ(t) sin ωp t

Ou
kΦ . m(t), en PM
t
Φ(t) = {
kf ∫ m(λ)dλ , en FM
−∞

On note ainsi :

𝐱 𝐍𝐁𝐏𝐌 (𝐭) ≈ 𝐀 𝐜𝐨𝐬 𝛚𝐩 𝐭 − kΦ . m(t) 𝐬𝐢𝐧 𝛚𝐩 𝐭

2
t

𝐱 𝐍𝐁𝐅𝐌 (𝐭) ≈ 𝐀 𝐜𝐨𝐬 𝛚𝐩 𝐭 − 𝐀 [kf ∫ m(λ)dλ] 𝐬𝐢𝐧 𝛚𝐩 𝐭


−∞

L’acronyme NB désigne Narrow Band (Bande étroite).

IV. MODULATION SINUSOIDALE (OU A FREQUENCE PURE)


A. Index de Modulation :
Si le signal m(t) est une sinusoïde pure ;
a . sin ω t , en PM
m(t) = {a m. cos ωm t ,
m m en FM

l’argument Φ(t) peut s’écrire alors :


kΦ . m(t), en PM kΦ am . sin ωm t , en PM
t
Φ(t) = { ⇒ Φ(t) = { kf am
kf ∫ m(λ)dλ , en FM . sin ωm t , en FM
ωm
−∞

Soit
k Φ am , en PM
Φ(t) = β sin ωm t , avec β = { k f am
, en FM
ωm

Le paramètre β est dit index de modulation de la modulation d’argument, il définit la valeur


maximale de l’excursion de phase en mode PM ou FM.
Dans le cas d’une modulation sinusoïdale pure β peut s’exprimer de la manière suivante :
𝚫𝛚
𝛃=
𝛚𝐦
B. Spectre de Fourier
Reprenons l’expression de xMAr (t) :

xMAr (t) = A cos(ωp t + Φ(t))


Avec :

Φ(t) = β sin ωm t

D’où

xMAr (t) = A cos(ωp t + β sin ωm t)

Un développement en série de Fourier de cette expression permet d’écrire :


+∞

𝐱 𝐌𝐀𝐫 (𝐭) = 𝐀 ∑ 𝐉𝐧 (𝛃) 𝐜𝐨𝐬(𝛚𝐩 + 𝐧𝛚𝐦 )𝐭


𝐧=−∞

Ou Jn (β) est la fonction de Bessel du premier genre d’ordre n et d’argument β.

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Commentaires :

 Le spectre se compose d’une fréquence porteuse accompagnée d’une infinité de raies


latérales aux fréquences (ωp ± nωm , n = 1,2,3 … ).
 Les amplitudes relatives des raies spectrales dépendent de la valeur de Jn (β), qui
devient très faible lorsque n devient très grand.
 Le nombre de raies spectrales significatives (d’amplitude relative appréciable) dépend
de l’index de modulation β . si β ≪ 1 , seules Jo et J1 ont une amplitude non négligeable
et le spectre se réduit à une porteuse accompagnée de deux raies latérales. Si en
revanche on a β ≫ 1 on a une multitude de raies latérales, l’amplitude de la porteuse
diminuant en conséquence.

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C. Largeur de Bande des signaux à modulation d’argument
C.1 Modulation par une sinusoïde pure :
On peut montrer que 98% de la puissance moyenne du signal est contenue dans un intervalle
de fréquence (largeur de bande Bp ) :

𝐁𝐩 ≈ 𝟐(𝛃 + 𝟏 )𝛚𝐦
Si ≪ 1 , le signal occupe une bande étroite (signal NB) de largeur approximativement égale à
2ωm (comme en AM). On considèrera que c’est le cas si β < 0,2 .
C.2 Modulation quelconque :
Pour un signal dont l’argument est modulé par un signal m(t) dans une bande limitée à
ωm l’index de modulation D se définit de la façon suivante :
𝐄𝐱𝐜𝐮𝐫𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐱𝐢𝐦𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐫é𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞 𝚫𝛚
𝐃= =
𝐥𝐚𝐫𝐠𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐛𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐦(𝐭) 𝛚𝐦
D joue le même rôle que β dans le cas de la modulation d’argument à fréquence pure et l’on a
de même la relation : (Relation de Carson)

𝐁𝐩 ≈ 𝟐(𝐃 + 𝟏 )𝛚𝐦

Remarque :
 Si D ≪ 1,on dit qu’on a un signal NB (narrow band) modulé en argument à bande
étroite.
 Si D ≫ 1 , on dit qu’on a un signal WB (wide band) modulé en argument à bande large.

V. SYSTEMES DE MODULATION D’ARGUMENT


A. Modulation à bande étroite
On peut élaborer un signal dont l’argument est modulé en bande étroite (BE) , narrow band
(NB) à partir des synoptiques ci-dessous :
(a) Fabrication du signal xNBPM (t) :

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𝑚(𝑡) xNBPM (𝑡)
kΦ −
Σ

𝜋 ∿

2

A cos 𝜔𝑃 𝑡

(b) Fabrication du signal xNBFM (t) :

𝑚(𝑡) − xNBFM (𝑡)


∫ kΦ Σ

𝜋 ∿

2

A cos 𝜔𝑃 𝑡

B. Modulation à bande large


L’obtention d’un signal dont l’argument est modulé en bande large (BL), wide band (WB)
(a) Méthode indirecte
Partant d’un signal modulé en bande étroite, qu’on convertira en un signal modulé en bande
large au moyen de multiplicateurs de fréquences.

x(t) = A cos(ωp t + Φ(t)) ; y(t) = A cos(nωpt + nΦ(t))

𝑥(𝑡) 𝑦(𝑡)
Multiplicateur de fréquence
𝐵𝐸 𝐵𝐿

L’utilisation d’un multiplicateur de fréquence accroît de façon considérable la valeur de la


fréquence porteuse. Pour remédier à cet inconvénient, il est nécessaire de faire appel à un
convertisseur de fréquence (mélangeur par exemple) comme le montre la figure ci-dessous :

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Signal NBFM Signal WBFM (HF)

𝑓𝑝1 𝑓𝑝2 = 𝑛𝑓𝑝1


Δ𝑓1
Δ𝑓2 = 𝑛Δ𝑓1

Mutliplicateur
𝑚(𝑡) De fréquence B
𝑥𝑊𝐵𝐹𝑀 (𝑡)
NBFM
×𝑛

∿ 𝑓𝑝1 ∿ Oscillateur local 𝑓𝐿𝑂

Conversion NB en WB

(b) Méthode directe


La modulation de fréquence peut être conduite en utilisant un OCT (oscillateur contrôlé en
tension), VCO (voltage controlled oscillator).
L’avantage de la méthode directe basée sur l’OCT, est qu’il permet de générer des signaux avec
des excursions de fréquence considérables, ce qui limite le besoin en multiplication de
fréquence. L’inconvénient de cette méthode réside dans l’instabilité que l’on introduit dans
l’oscillateur, ce qui nécessite des circuits auxiliaires de stabilisation de fréquence.

VI. DEMODULATION DES SIGNAUX MODULEES EN FREQUENCE


La démodulation d’un signal FM requiert un système qui produise un signal de sortie
proportionnel à l’excursion de fréquence instantanée du signal qui lui est appliqué. Un tel
système est appelé discriminateur de fréquence.

A. Principe du discriminateur de fréquence :


Si l’entrée du discriminateur est un signal à modulation d’argument :
xMAr (t) = A cos(ωp t + Φ(t))

x MAr (t) 𝑑 Détecteurd’enveloppe. yd(t)

𝑑𝑡 ×𝑘𝑑

Principe du discriminateur de fréquence

A la sortie du dérivateur (ou différentiateur) on obtient :


dxMAr (t) dΦ(t)
= −𝐴 (ωp + ) sin(ωp t + Φ(t))
dt ⏟ 𝑑𝑡
𝑒𝑛𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒

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Le détecteur d’enveloppe permet de récupérer l’enveloppe :
dΦ(t)
yd (𝑡) = k d 𝐴 (ωp + )
𝑑𝑡

Soulignons que l’information est contenue dans Φ(t), et qu’on peut se débarrasser de la
composante continue par un simple passe-bas. (A=1)
On gardera par la suite :
dΦ(t)
yd (t) = k d ; k d désigne la sensibilité du discriminateur
dt
B. En mode FM (Modulation de fréquence)

Φ(t) = k f ∫ m(λ)dλ
−∞

Il vient ensuite :
dΦ(t)
yd (t) = k d = k d k f m(t)
dt
C. En mode PM (Modulation de phase) :

Φ(t) = k Φ m(t)
Il vient ensuite :
dΦ(t) dm(t)
yd (t) = k d = kdkΦ
dt dt
L’intégration du signal délivré par le discriminateur fournit un signal proportionnel à m(t)

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