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Le Calcul Et L'analyse Des Couts Et Des Marges
Le Calcul Et L'analyse Des Couts Et Des Marges
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B - Objectifs de la CAE :
La CAE est un mode de traitement des données dont les objectifs essentiels sont :
Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise ;
Expliquer les résultats (Comparaison entre les coûts des commandes et le prix de
vente) ;
Déterminer la valeur des stocks ;
C- Exigence de la CAE :
Concevoir le système de CAE sur le plan théorique n’est pas suffisant. En fait, il faut
assurer les conditions de succès pour qu’il atteigne ces objectifs.
En effet l’information fournit doit répondre à 3 impératifs :
Elle doit être personnalisée: destinée à tous les responsables de l’entreprise ; l’objectif
est de mettre à leur disposition les informations internes dont ils ont besoin pour la
prise de décision
Elle doit être rapide : le mythe du résultat exact est précis doit être abandonné au profit
du résultat approximatif mais actuel: la rapidité prime sur la précision.
Elle doit être évolutive : c'est-à-dire une information qui peut aider à prévoir les
éléments pour s’y préparer et s’adapter à une situation évolutive. Pour s’y préparer et
s’adapter, l’information doit évoluer avec l’environnement.
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Chapitre1 : Détermination des charges
analytiques
I-les charges de la CA E :
En principe, il faut prendre en considération toutes les charges effectivement supportées,
c’est à dire enregistrées par la comptabilité générale.
En fait, le passage des charges à la détermination des coûts doit passer par un travail de
sélection : toutes les charges ne concourent pas à la détermination des coûts. Il faut éliminer
certain à l’inverse, d’autres charges non prévues par la comptabilité générale doivent être
ajoutées au niveau de la comptabilité analytique.
En effet, le prix de revient doit traduire non pas les conditions réelles de chaque
exercice, mais les conditions habituelles et normales de l’activité de l’entreprise considérée
sur plusieurs exercices.
Aux charges de la CG, il faut donc:
- Ajouter les charges supplétives.
- Retrancher les charges non incorporables.
Elles ont un caractère fictif du moment qu’elles ne sont pas décaissées. C’est pourquoi la
CG ne les retient pas.
On distingue :
Rémunération conventionnelle des coûts appropriés à un taux conventionnel: intérêt
normaux de ces capitaux si ces capitaux provenaient d’emprunt.
Rémunération conventionnelle du propriétaire: dans le cas de la société individuelle.
La CG enregistre toutes les charges même celles qui sont anormales ou exceptionnelles, ces
dernières ne doivent pas entrer dans le prix de revient, il s’agit des :
1- charges ne concernant pas la période retenue pour le calcul des coûts et prix de
revient;
2- Charges non courantes : comme leur nom l’indique, ce sont des charges
anormales par rapport à l’activité de la société;
3- Amortissement des frais d’établissement;
4- Les différences de règlement de change.
Ce sont celles qui sont finalement retenues pour déterminer les coûts et le prix de revient.
On a ainsi :
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Charges de la Charges non
comptabilité - incorporables
générale
Charges
incorporables
Charges
+ supplétives =
NB :
Les charges de comptabilité générale à incorporer au calcul des coûts doivent être
retraitées habilement pour rapporter à la période analytique concernée rien que les
charges qui lui incombent. L’abonnement de certaines charges est donc nécessaire,
l’actualisation de certains frais et prix est indispensable.
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Chapitre 2 : Le Calcul des coûts
La méthode, telle quelle a été formalisée en France par le plan comptable de 1982, vise
à fournir un cadre général pour le calcul des coûts et marges, qui puisse s'appliquer à
tout type d'entreprise aussi bien industrielle que commerciale.
L'objectif de la méthode est d'obtenir des informations relatives aux coûts, marges et
résultats :
globaux et unitaires ;
préétablis ou constatés ;
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aux différents stades du processus de production (achat, stocks et en-cours,
fabrication, distribution...) ;
son coût de revient, c'est-à-dire, la somme du coût des flux qui ont contribué à
sa réalisation : coût des matières premières, des salaires, des machines... ;
Si les produits créés sont vendus, la différence entre prix de vente et coût de revient
génère un résultat (bénéficiaire ou déficitaire) par produit. Si les produits ne sont pas
vendus, ils demeurent en stock pour leur valeur/coût. Il y a certes création de valeur,
mais cette valeur demeure potentielle tant que la valeur marchande et les résultats ne
sont pas réalisés et comporte un risque de dépréciation ou de perte en cas de mévente.
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Ainsi, par exemple (cité dans l'ouvrage collectif des professeurs du département
Stratégie et Politique, du Centre HEC-ISA : "Strategor : stratégie, structure, décision,
identité, Inter Éditions, Paris, 1988), dans une entreprise industrielle de haute
technologie fabriquant des équipements électroniques, la structure des coûts met en
relief quatre facteurs dominants :
Si l'on considère le cas de la fabrication d'un produit dans une entreprise industrielle, le
processus de fabrication comporte plusieurs phases, de l'achat des matières premières
jusqu'à la vente des produits finis. L'analyse des différentes étapes repose ainsi sur une
représentation fonctionnelle de l'organisation : fonction approvisionnement,
production, distribution, administration...
Selon cette décomposition, un coût est le total des charges afférentes à un produit ou à
un service à un stade donné : stade de l'achat, stade de la production ou stade de la
vente (ou distribution).
Le coût d'achat est constitué par l'ensemble des charges supportées pour réaliser
l'achat des marchandises et des matières premières, mais aussi pour le stocker et le
tenir à disposition de la production.
Le coût de production des produits intermédiaires puis des produits finis est
constitué par l'ensemble des charges supportées en raison de la fabrication de
produits ou services par l'entreprise. Il peut, selon les processus de production de
l'entreprise correspondre à la somme des coûts de différentes phases (découpe,
usinage, montage, emballage...).
Le coût de distribution est constitué par l'ensemble des charges supportées pour
réaliser des opérations relatives à la conclusion de la vente : publicité, emballages,
expédition...
Les coûts hors production comprennent les coûts de distribution et tous les
autres coûts qui ne sont pas incorporables aux coûts de production : administration,
charges de structure (siège social...).
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Le coût de revient est la somme des coûts qui, pour une marchandise, un bien
ou un service, correspond au stade final d'élaboration (vente incluse) du produit
considéré.
Les marges, (prix de vente – coût), peuvent être calculées aux différentes étapes
: marges / coût d'achat, marge / coût de production.
Enfin, le résultat par produit est obtenu par le calcul, prix de vente – coût de
revient.
Ainsi, le calcul des coûts fait l'objet d'un enchaînement, correspondant aux étapes du
processus de production. Cet enchaînement est souvent décrit par le terme "hiérarchie
des coûts".
L'analyse fonctionnelle des coûts et marges
Cas de l'entreprise industrielle
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L'analyse nécessite ainsi l'existence d'un inventaire permanent des stocks, qui requiert
une connaissance des entrées en stock et des sorties. Ce procédé permet de connaître
en permanence l'existant théorique en stock que vient compléter l'inventaire physique
périodique révélant d'éventuelles différences d'inventaire, différence entre le stock
final réel et le stock final théorique. Pour le calcul des coûts, la connaissance des
quantités doit être complétée par une estimation des valeurs. En première
approximation, les liens entre coûts et stock de matières peuvent être schématisés
ainsi :
Dans la technique de l'inventaire permanent, le stock final est déterminé par l'équation
logique suivante : Stock final = stock initial + entrées – sorties.
Cette équation toujours valable en quantités n'est valable en valeurs que si ses
différents éléments (stocks, entrées, sorties) sont valorisés de façon cohérente.
La valorisation des entrées s'effectue au coût d'achat pour les éléments achetés et au
coût de production pour les éléments fabriqués. La valorisation des sorties de stock est
délicate, car elle correspond souvent à des produits qui sont entrés en stock à des
moments différents et donc des valeurs non parfaitement identiques. Lorsque les
produits sont individualisés, c'est-à-dire constituent des unités distinctes, les sorties de
stocks sont évaluées à leur prix d'entrée en stock.
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les méthodes qui se fondent sur des coûts théoriques (coût approché, valeur de
remplacement...) ;
les méthodes dites de "l'épuisement des lots" qui consistent à évaluer les sorties de
stock aux coûts d'achat des différentes entrées en stock supposées classées dans un
certain ordre (méthode dite du "premier entré, premier sorti", par exemple) ;
les méthodes qui se fondent sur le calcul de coût moyen pondéré des différentes
entrées, après chaque entrée ou en fin de période :
Ces différentes méthodes sont étudiées dans les ouvrages relatifs à la comptabilité
générale.
Ainsi, l'évaluation des sorties et, en conséquence, les coûts de revient qui intègrent ces
coûts vont-ils différer en fonction de la méthode retenue.
c) Les principes de l'affectation des charges et produits aux coûts des produits et
services
En principe, la méthode dite des "coûts complets" vise à intégrer la totalité des charges
de la comptabilité générale. Cependant, pour être pertinent en matière de décision de
gestion, le calcul des coûts doit privilégier une logique économique et s'affranchir des
logiques juridiques et fiscales qui prévalent en comptabilité générale. Les charges,
dites incorporables, en comptabilité analytique, sont déterminées de la façon suivante :
sont reprises les charges de la comptabilité générale, charges dites "par nature", car
elles n'ont pas été enregistrées par destination mais par type de charges (salaires,
services extérieurs, impôts et taxes...) ;
sont exclues les charges dites "non incorporables", par exemple les charges qui ne
relèvent pas de l'exploitation courante (charges exceptionnelles, provisions pour
dépréciation...) ;
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La détermination des charges incorporables pour le calcul des coûts
En fin de parcours, une validation des calculs est possible à partir d'un rapprochement
entre les éléments inscrits respectivement en comptabilité générale et en comptabilité
analytique :
Résultat, identique à celui de la comptabilité générale =
Le souci de relier les charges par nature de la comptabilité générale aux coûts des
produits aux différents stades du processus de production et d'inclure la majeure partie
des charges dans le calcul des coûts, conduit à distinguer deux catégories de charges :
les charges directes, reliées sans ambiguïté et sans calcul préalable aux produits ;
les autres charges, dites charges indirectes, pour lesquelles il convient de définir
une méthode pour imputer ces charges aux produits ou autres objet d'analyse.
Les coûts des produits, de commandes, d'activités, s'obtiennent en ajoutant aux charges
qui peuvent être directement affectées une quote-part appropriée des charges
indirectes. Tout le problème consiste à trouver la méthode "appropriée" pour les
répartir. La méthode des centres d'analyse est une méthode de base pour la répartition
des charges entre les principaux coûts aux différents stades du processus de
production.
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1.2. – La méthode des centres d'analyse
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La variété et le nombre de centres d'analyse seront fonction de la complexité de
l'entreprise et de ses activités, ainsi que de ses besoins d'information. Le critère qui est
censé guider l'identification des centres d'analyse est avant tout l'utilité pour le
gestionnaire. Il peut être créé un centre d'analyse dès lors qu'il apparaît utile d'en
répertorier les charges (et éventuellement les produits) séparément afin d'assurer :
la précision du calcul des coûts et marges correspondant aux produits créés par
l'entreprise ;
Les deux critères fondamentaux qui président au choix des subdivisions sont donc
d'une part les activités (types ou famille de produits, types de clients...) et d'autre part
les centres de responsabilité. Le choix des centres d'analyse pourra donc logiquement
s'appuyer sur la structure organisationnelle existante, même s'il peut parfois s'en
démarquer (Ainsi, pour le calcul des coûts, on peut créer un centre "locaux" lequel ne
correspond à aucune structure organisationnelle de l'entreprise). De fait, les centres
d'analyse représentent un découpage de l'organisation, reflet plus ou moins proche des
divisions réelles de la structure organisationnelle. Même si la diversité des
organisations et les choix opérés en fonction des besoins d'information conduisent
nécessairement à une très grande diversité d'analyse, apparaissent néanmoins de
manière récurrente certains types de subdivisions qui se distinguent par leur taille et la
définition des responsabilités.
Les centres de responsabilité désignent le plus souvent des unités d'une taille
significative mais variable dont le gestionnaire se voit confier un certain type de
responsabilité :
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nécessitent un maillage fin de l'organisation et sont par ailleurs le plus souvent des
subdivisions de centre de travail ou de responsabilité.
Dans la perspective d'une analyse fonctionnelle des coûts, tout centre d'analyse peut
être rattaché à une des fonctions économiques assumées par l'entreprise. Le découpage
de l'"unité comptable" étudiée (l'entreprise, l'établissement) en centres d'analyse est
une étape importante de la mise en place d'un système de calcul et d'analyse des coûts.
La pertinence du calcul des coûts dépendra de celle du choix des centres d'analyse.
b) Des centres d'analyse pour le calcul des coûts des produits et services
Du point de vue du calcul des coûts, un centre d'analyse est une division de l'unité
comptable dans laquelle sont réparties les charges indirectes préalablement à leur
imputation aux coûts des produits. La détermination de la quote-part appropriée des
charges indirectes que l'on doit inclure dans le coût des produits repose sur deux étapes
fondamentales qui conditionnent la pertinence du calcul des coûts :
Cette répartition des charges indirectes entre les centres d'analyse s'effectue souvent à
partir de plusieurs répartitions successives :
ou, à défaut, répartir les charges entre les centres d'analyse grâce à l'utilisation
de "clefs de répartition". Par exemple, les loyers peuvent être partagés sur la base
des surfaces occupées.
Une seconde répartition, dite "secondaire" consiste à
répercuter les cessions de prestations entre centres d'analyse : les centres,
dénommés centres auxiliaires (entretien, moyens généraux, gestion de
production...) fournissent des prestations aux autres centres, dits principaux.
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Le choix d'une unité de mesure est nécessaire pour permettre l'imputation des charges
des centres aux différents produits et le suivi de leur productivité. Cette unité de
mesure appelée unité d'œuvre, est une unité de mesure du travail, de l'activité, des
prestations fournies par un centre d'analyse. Les unités d'œuvre couramment utilisées
sont rattachées :
Exemple :
Une entreprise fabrique des jus de fruits et sirop. Le total des frais
d'approvisionnement s'élève, pour un produit donné à 330.000,00 F. Il a été décidé
d'imputer ces frais aux deux catégories de produits proportionnellement aux quantités
de fruits achetés, exprimées en tonnes. Au cours de la période considérée, 125 tonnes
de fruits ont été achetées. 100 tonnes ont été utilisées pour la fabrication de jus de
fruits et 25 pour la fabrication des sirops.
L'unité d'œuvre est la tonne achetée. Le nombre d'unités d'œuvre est de 125 (tonnes).
Le coût unitaire de l'unité d'œuvre est de : 330.000 F/125 = 2.640 F de frais
d'approvisionnement par tonne. Le montant des frais d'approvisionnement à imputer
est de :
Pour les jus de fruits : 100 tonnes x 2.640, 00 F = 264 000, 00 F
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Pour les sirops : 25 tonnes x 2.640, 00 F = 66 000, 00 F
Total des coûts répartis : = 330.000,00 F
L'unité d'oeuvre est généralement une unité physique (heure, kilogramme, quantité...).
A défaut d'unité d'oeuvre physique, il est possible aussi, dans certains cas, de recourir à
un critère exprimé en unités monétaires et dénommé "assiette de frais" et le coût
unitaire est alors exprimé en pourcentage et dénommé "taux de frais". Ainsi, les coûts
commerciaux sont souvent répartis au prorata des chiffres d'affaires ; de même, la
valeur ajoutée des différents centres est souvent utilisée pour répartir certaines charges
de structure. L'unité d'œuvre choisie doit :
être une variable de la fonction production qui explique le mieux possible les
variations de coût du centre.
Le choix de l'unité d'œuvre repose avant tout sur une analyse technico-comptable.
Ainsi, par exemple, dans un atelier où le travail est déterminant, on choisira l'heure de
travail comme unité d'oeuvre. Dans un magasin de matières premières, on choisira par
exemple le kilogramme manutentionné. En complément, la meilleure unité d'œuvre est
celle dont la quantité varie sur plusieurs périodes successives en corrélation la plus
étroite avec le montant des charges du centre. Par ailleurs, l'unité d'oeuvre choisie doit
pouvoir être aisément décomptée sans entraîner un surcroît de coût. Le choix d'une
unité d'œuvre pertinente est souvent délicat. Il faut qu'il existe une relation de causalité
entre les unités d'œuvre et l'évolution des charges du centre. Or, ces dernières
dépendent de l'identification préalable qui est faite des centres d'analyse.
En synthèse, l'ensemble du processus qui permet de relier la majeure partie des charges
et produits de la comptabilité générale aux différents biens ou services, selon la
méthode des "centres d'analyse", est résumé par le schéma présenté à la page suivante :
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N.B. : En raison de l'espace nécessaire pour la description des opérations relatives aux charges
indirectes, ces dernières représentent, sur ce schéma, une part importante des charges. En réalité, la
proportion des charges directes et indirectes peut être très variable selon les entreprises.
En ce qui concerne l'incorporation des charges indirectes aux coûts des produits, le
contrôleur de gestion ou les gestionnaires ont une certaine latitude pour :
En fonction des choix effectués, les coûts de revient et marges obtenus peuvent être
sensiblement différents. Ces choix doivent faire l'objet d'une attention particulière et
être explicités. Ainsi, les coûts de revient et marges obtenus ne doivent pas être
considérés comme des chiffres exacts mais comme des approximations.
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2.2.1. – Application - Le cas Électra
La société Électra fabrique du matériel électrique. Dans l'un de ses établissements, elle
réalise des boîtiers d'éclairage de secours. Il s'agit d'équipements sur batteries qui
s'allument automatiquement en cas de coupure de courant et destinés à indiquer les
sorties de secours dans les lieux accueillant du public. La gamme est constituée de
deux produits :
le produit 2 est équipé d'un micro processeur qui augmente sensiblement les
possibilités de durée d'éclairage en cas de coupure de courant mais aussi la durée
de vie de la batterie et diminue donc fortement les coûts de maintenance.
Cependant du fait de son prix largement supérieur au précédent, celui-ci n'est
fabriqué qu'en petites séries.
Les produits sont constitués d'un boîtier plastique, différent pour les deux produits.
Dans celui-ci une carte électronique est insérée ; elle est constituée d'un même circuit
imprimé et d'un lot de composants électroniques A, identique pour les deux produits
(transistors, résistances. ..) et d'un lot de composants électroniques B (circuits
intégrés...), uniquement pour le produit 2. Les autres composants (ampoules, batterie,
composants électromécaniques...) sont identiques pour les deux produits.
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Données sur les stocks de composants :
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Seul le produit 1 fait l'objet d'un stockage, le produit 2 est mis en fabrication en
fonction de la demande :
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2.2.3. – Utilité pour la gestion de la méthode des centres d'analyse
a) L'intérêt de la méthode
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La prédominance d'une logique de l'offre fondée sur une analyse des moyens
(ou facteurs) de production et non sur une logique de la demande qui s'appuierait
sur la vision du client à l'égard du service rendu. En effet, la décomposition en
centres d'analyses est calquée sur la structure, l'organisation de la production ; elle
est plus fonction du mode de production que des services à rendre aux clients.
Ainsi, dans les services informatiques, le coût de revient d'un logiciel s'appuie sur
le temps de développement (nombre de jours / homme) ; mais il faut d'autres
analyses complémentaires pour relier les coûts aux services que le client attend du
logiciel : fonctionnalités, tolérance de panne, organisation de la maintenance...
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déterminer une production standard de référence à partir de laquelle tous les autres
coûts de revient seront évalués (Par exemple le vêtement B sera équivalent à 1,5
vêtement A). pour calculer le coût de revient d'une unité, il suffit alors de diviser la
totalité des charges par le nombre total d'unités produites (en équivalent standard).
Les modalités de répartition (primaire et secondaire) entre les centres ainsi que le
choix des unités d'oeuvres font de l'objet de nombreuses simplifications telles que :
l'utilisation de clefs de répartition forfaitaire, l'utilisation d'unités d'oeuvre
commune dont il est aisé de calculer les quantités (heures de main d'oeuvre par
exemple).
C'est à la fin des années 80, que cette méthode a été élaborée suite aux travaux d'un
programme de recherche américain (ce programme de recherche, CAM-I, Consortium
Advanced Management International, a débuté en 1986). Ces travaux ont conduit en
effet à formuler des critiques à l'égard des méthodes américaines classiques qui
seraient devenues inappropriées en raison notamment de l'évolution du contexte
économique et organisationnel (voir à ce sujet Johnson T. et Kaplan R., Cf.
bibliographie).
Deux aspects de ces évolutions sont notamment mis en exergue :
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La méthode proposée vise à identifier les activités réalisées au sein de l'organisation
afin d'être à même de les relier, de manière la plus directe possible, avec la création de
valeur (processus, produits services...).
« L'idée et le constat sur lesquels se fonde la critique que Johnson et Kaplan adressent
aux systèmes de calculs des coûts sont le fait que les charges directes représentent une
part de moins en moins importante et que la masse croissante des charges indirectes
doit faire l'objet d'un contrôle plus strict ». (Burlaud A. et Simon C., " Comptabilité de
Gestion", Cf. bibliographie).
Cette préoccupation était d'autant plus légitime qu'aux États-Unis, les méthodes de
calcul en coûts directs sont très répandues. D'une certaine façon, les chercheurs
américains ont ainsi renoué avec la tradition européenne de la méthode des coûts
complets. Ils contribuent, de concert avec des chercheurs et praticiens européens à
réviser cette méthode qui a subi l'épreuve du temps.
Ainsi, dans les méthodes traditionnelles, américaines surtout, les approximations qui
prévalent souvent dans la pratique, pour l'imputation des charges indirectes,
deviennent inacceptables dès lors que l'on s'avise de l'importance de la part de ces
charges indirectes dans les charges totales.
Cette augmentation de la part des charges indirectes résulte notamment de
l'automatisation des processus de production et de l'expansion considérable des
activités tertiaires : conception, recherche et développement, commercialisation et
publicité, organisation, gestion de la qualité... Ces activités, dénommées également
activités de soutien sont devenues indispensables, voire stratégiques, en particulier
pour répondre aux exigences de diversification des produits et de segmentation plus
fine de la clientèle. Mais, par ailleurs, leurs coûts sont difficilement maîtrisables. Ces
"technologies de l'invisible" peuvent être fortement réduites sans que la rentabilité à
court terme en soit affectée et même au contraire. Mais, inversement, leur diminution
drastique hypothéquerait l'avenir de l'entreprise, voire sa survie. D'où l'intérêt, en ce
qui concerne ces activités et plus généralement pour l'ensemble de ces charges
indirectes, d'identifier :
les facteurs de causalité qui génèrent leur consommation de ressources ;
leur rôle en termes de création de valeur pour les biens et services de l'organisation:
leur production, (leur output), leurs partenaires (clients et fournisseurs), internes ou
externes...
b ) L'interdépendance des activités de l'organisation au sein du processus de
création de valeur
Les modes d'organisation de la production tels que les "flux tendus" et le "juste à
temps", la mise en place de politiques de qualité, renforcent la nécessité d'une
coordination très forte au sein de l'organisation. Cette nécessité tend à remettre en
cause les modalités de contrôle fondées sur la productivité individuelle, sur l'efficience
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au détriment de la coordination et de l'efficacité globale. Ainsi, par exemple, l'exigence
de productivité peut conduire à fabriquer pour le stock, contrairement aux objectifs de
gestion en "juste à temps", de "zéro stock" et de "flux tendus".
Par ailleurs, dans les systèmes de coûts traditionnels, la conception des centres
d'analyse très souvent couplée à la décomposition par centre de responsabilité, aurait
conduit à faire passer au second plan l'analyse proprement dite des prestations du
centre et leurs liens avec les produits. Ce sont ces liens entre activités et produits que
la méthode des coûts à base d'activités viserait à renouer. Le langage spécifique utilisé
est révélateur de cette volonté d'un changement de perspective. Ainsi, à la
dénomination de "centre d'analyse" et à ses variantes "centre de responsabilité",
"centre de profit", se substitue le terme "activité" qui fait référence aux liens éventuels
avec d'autres activités et à une intégration dans le processus de création de valeur de
l'ensemble de l'organisation.
La méthode repose sur une analyse coût / valeur, centrée sur les produits et sur les
activités. Les produits, à travers leurs attributs, au sens large (incluant tous les services
liés), sont à la fois générateurs de valeur et mobilisateur d'activités. L'analyse des
caractéristiques d'un produit et de ses modalités de production (par exemple flux
tendus ou flux régulés par les stocks; séries courtes ou longues...) permet d'inventorier
les activités requises dans l'ensemble des processus qui vont de la conception à l'après-
vente.
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Dans la logique originelle de la méthode à base d'activités, les inducteurs de coûts sont
recherchés parmi les attributs du produit (complexité, fiabilité, délai...) ou de ses
modalités de fabrication. La liaison causale entre chacun de ces attributs et le coût qu'il
génère sont donc directs (en ce sens, la méthode à base d'activités reste selon la
logique anglo-saxonne, dans une perspective de coûts directs), ce qui permet une
confrontation immédiate coût / valeur.
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La méthode à base d'activités a pour objectifs principaux :
d'effectuer une analyse des activités : leur nature, leur production, les causes
principales qui déclenchent l'activité et conduisent à l'augmentation des ressources
requises et donc des coûts.
L'objectif, dans cette partie et dans les pages qui suivent, est surtout le calcul et
l'analyse des coûts et marges des produits, représentés ici par l'axe vertical.
La mise en œuvre de la méthode des coûts à base d'activité correspond aux étapes
suivantes :
L'objectif est d'identifier les activités à partir de leur raison d'être au sein du processus
de création de valeur de l'organisation. C'est donc une véritable analyse
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organisationnelle qu'il convient de mener. Si le point de départ peut être l'analyse des
différents services et des tâches réalisées en leur sein, il faut en outre rechercher un
niveau d'analyse où l'activité est relativement homogène et peut être reliée à des
attributs du produit qui font sa valeur auprès du client. Autrement dit, en arrière plan,
ce sont les missions et métiers de l'entreprise qui doivent avoir été identifiés.
L'analyste doit avoir à la fois une vue d'ensemble et en même temps une connaissance
des tâches effectivement réalisées dans les services.
Exemple :
Services Activités
Approvisionnement Achat tissu (haut de gamme).
Achat de tissu (classique).
Achat de fournitures.
Contrôle réception -Tissu - Haut de gamme.
Contrôle réception -Tissu – Classique.
……..
Cette identification des activités est effectuée par l'analyste ou le contrôleur de gestion,
mais elle doit être partagée avec les membres de l'organisation qui sont concernés.
Il ne suffit pas d'établir une liste des activités. Il faut en outre déterminer leurs
caractéristiques afin d'analyser :
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l'activité elle-même (son suivi et la mesure de ses performances) ;
ses liens avec les autres activités amont et aval, puis avec les produits de
l'entreprise.
Par conséquent, les principales caractéristiques que l'on cherchera à préciser sont les
suivantes :
les liens avec les activités amont (activités "fournisseurs") et aval (activités
"clients") ;
Ces deux derniers points jouent un rôle déterminant, car ils permettent également
l'imputation de ces coûts aux différents produits.
L'évaluation des ressources consommées est estimée pour chaque activité : salaires des
personnels, frais divers (télécommunications, frais postaux...)... Cette affectation des
charges doit se faire de la manière la plus directe possible.
Ainsi, par exemple, les frais de personnel sont pris en compte, pour une activité
donnée, à partir du temps consacré à chaque activité. Cette estimation peut être faite à
partir du compte rendu d'activité établi par les personnes concernées. Le temps
d'utilisation du matériel informatique peut permettre d'affecter aux activités le coût du
matériel.
L'objectif est de trouver les facteurs de causalité principaux qui génèrent les coûts,
d'où la dénomination d'inducteurs de coûts.
D'une manière plus générale, on recherchera un paramètre qui soit corrélé le mieux
possible avec la production de l'activité et sa consommation de ressources. Outre les
inducteurs qui sont liés au volume de production, tout autre facteur peut être pris en
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compte, dès lors qu'un lien de causalité est établi. Ainsi, des facteurs de causalité de
natures diverses peuvent être identifiés :
Pour chaque activité, il s'agira de répertorier les causes possibles et de les hiérarchiser
pour retenir les principales. On déterminera ainsi, de prime abord, pour chaque activité
plusieurs inducteurs de coût possibles.
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un certain nombre de ces facteurs de causalité se retrouvent dans de multiples
activités ;
ces facteurs sont donc susceptibles d'avoir une influence transversale dans
l'organisation et une modification de ces facteurs se propagera dans l'ensemble de
ces activités ;
certains regroupements peuvent, de ce fait, correspondre à l'identification d'un
processus au sein de l'organisation ;
Ces regroupements sont facilités par la réalisation d'une matrice : activités / facteurs de
causalité.
Activités Inducteurs
Nombre de Nombre de Nombre de Quantité de
fournisseurs modèles types de tissus ……….
tissus
Achat de fournitures X
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À l'issue des étapes qui précèdent, on a ainsi obtenu pour chaque centre de
regroupement d'activités :
L'objet de coût correspond souvent aux produits ou services dont il s'agit de calculer le
coût de revient. La méthode permet également, à partir des briques, des modules de
base que constituent les "activités", de calculer les coûts de production d'autres
éléments : les lignes de produits, les processus, les projets, les types de clientèles...
Le calcul du coût des activités consommées, à l'aide des inducteurs de coûts est illustré
par l'exemple ci-dessous.
………
33
Prévisions de fabrication :
Vêtement 1 Vêtement 2
Quantité P.U. Montant Quantité P.U. Montant
unitaire unitaire
……….
Frais de fabrication
……….
……….
Pour l'activité "coupe", c'est l'effet de série qui est mis en évidence. Le coût est
identique pour chaque réglage de machine, donc pour chaque modèle. Plus le nombre
de vêtements par modèle est important, plus le coût unitaire par vêtement est faible. Le
coût unitaire pour les vêtements fabriqués en petite série est plus élevé (80 contre 4
pour la grande série). Là encore, il y a des choix à opérer en termes de taille de série en
fonction des priorités commerciales et stratégiques. Il appartient aux responsables de
l'entreprise de décider éventuellement de faire financer en partie la petite série par la
grande série, par exemple, pour des raisons d'image, de test d'un nouveau produit.
Mais, par cette méthode ce coût induit peut être identifié.
34
Les coûts sont nécessairement relatifs au mode de calcul choisi. Mais le fait de mieux
expliciter ce mode de calcul et les facteurs de causalité qui le sous-tendent fournit une
logique, une argumentation supplémentaire pour opérer des choix de gestion.
En synthèse, les différentes étapes de la méthode de calcul des coûts complets par la
méthode à base d'activités sont illustrées par la figure présentée à la page suivante.
35
La direction de la société pense que la procédure des coûts à base d'activités est
susceptible de lui apporter des informations nouvelles. Elle procède à une simulation
dans cet établissement industriel. Les premières étapes de l'expérimentation ont été
effectuées et ont permis d'identifier et de regrouper les différentes activités ainsi que
leurs inducteurs de coûts et leur consommation de ressources (Annexe 1). Les charges
directes variables (les matières premières, la main d'œuvre directe) et fixes (les moules
de fabrication) sont obtenues à partir de la comptabilité analytique traditionnelle et
sont rappelées en annexe 2.
Annexe 1 : Activités des centres d'analyse par répartition des charges indirectes entre
activités.
Approvisionnement
36
Coûts directs matières Produit 1 Produit 2 Remarque
37
Calcul du coût unitaire de l'inducteur
Contrôle réception
composant A 84 150,00 Nbre de composants simples 1 530 000 0,0550
Contrôle réception
composant B 117 600,00 Nbre de composants 14 000 8,4000
complexes
Gestion fournisseur 300 000,00 Nombre de fournisseurs (1) 5 60 000,00
Conception et méthode
générale 400 000,00 Nbre de lignes de produits 2 200 000,00
Atelier 0
Fabrication 1 040 000,00 Nombre d'heures 20 800 0
Matériels et réglages 600 000,00 Nbre de lignes de produits 2 50,0000
Distribution (Réseau) 585 900,00 Chiffre d'affaires 21 700 000 300 000,00
Administration gle 974 300,00 Chiffre d'affaires 21 700 000 0,0270
0,0449
Total 4 101 950,00
(1) Dont 2 fournisseurs pour les composants A et 3 fournisseurs pour les composantes B.
(1) Volume de l'inducteur par produit P1 (ne comportant que des composants A) = 2/102.000
Volume de l'inducteur par produit P2 (comportant des composants A et B) = (2/102 000) + (3/2.000)
Calcul du coût des inducteurs par unité de produit par la méthode à base
d'activités
38
Comparaison entre méthodes des coûts complets par la méthode des centres
d'analyse et méthode ABC
39
Le résultat global est identique quelle que soit la méthode de calcul des coûts. Le
faible écart entre les deux résultats est dû aux effets des arrondis. Par contre, les coûts
et résultats par produits sont différents.
Par la méthode des centres d'analyse, le produit P1, fabriqué en grande quantité
(100.000 unités), se voit imputer une grande part des charges indirectes lorsque les
unités d'œuvre sont "volumiques" (heures de main d'œuvre, quantités traitées dans
l'atelier). Son coût est ainsi proportionnellement plus important à tel point que son
résultat est déficitaire. Il subventionne le produit P2 fabriqué en petite série.
La méthode de calcul des coûts à base d'activité se fonde sur une identification
organisationnelle des activités de l'entreprise. Chaque activité se caractérise par :
des productions, pour des objets de coûts (produits, services...) ou pour d'autres
activités ;
Pour chaque "objet de coût" (produit, service, processus...), dont on veut déterminer le
coût complet, il est possible de calculer la contribution des différentes activités, à l'aide
des "inducteurs de coûts" (Par exemple, le coût de l'activité du service achats pourra
être attribué à un produit au prorata du nombre de pièces qui le compose). La méthode
se réfère ainsi à deux notions centrales qui en constituent les apports spécifiques :
l'activité et l'inducteur de coût. Cependant, étant relativement récente comparativement
à la méthode des centres d'analyse, il est plus délicat d'en apprécier les apports et les
limites pour la gestion.
La méthode se centre sur les activités et non sur le produit. En effet, alors que les
produits peuvent avoir un cycle de vie très court, c'est au sein des activités que perdure
le savoir-faire de l'entreprise et que se trouve la création de valeur qui sera incluse
dans les produits par des combinaisons diverses. De plus, l'utilisation de l'activité
comme élément d'analyse ouvre des perspectives de combinaisons multiples pour
déterminer les coûts de processus particuliers, d'ensemble d'activités, de services
spécifiques (maintenance, qualité...). On introduit ainsi la possibilité de prendre en
compte la perspective du client, les liens avec la création de valeur, autrement dit une
logique de la demande. La méthode permet donc de pallier certaines des lacunes
40
mentionnées dans le cas des centres d'analyses, par exemple celles relatives à la prise
en compte de la demande des clients et de l'innovation.
Nous ne trancherons pas ici, le fait de savoir s'il s'agit à proprement parler d'apports
nouveaux ou bien de renouer ainsi, d'une certaine façon, avec les fondements de la
méthode des centres d'analyses ou des sections homogènes. Quoi qu'il en soit, la
méthode a suscité débats, controverses qui conduisent à repenser les calculs de coûts
complets afin d'améliorer leur pertinence.
41
Chapitre 3 : La méthode des coûts partiels
1-D.C simple :
Définition :
L’analyse comptable à mis en évidence, l’intérêt de la distinction dans le coût de revient
d’un produit, des éléments de charges qui varient avec le niveau d’activité, des éléments de
charges fixes qui n’y sont pas liés.
Le DC prend en considération cette distinction fondamentale, en n’incorporant dans les
coûts d’un produit que les charges variables, et considère les charges fixes (de production ;
d’administration et de vente ...etc.) comme des frais de période qui ne doivent pas être
inclus dans le coût de revient.
Le plan comptable marocain qui s’inspire du plan comptable Français, appelle cette
méthode coût variable et il la définit comme un « ...coût constitué seulement par les charges
qui varient avec le volume d’activité de l’entreprise sans qu’il y ait nécessairement exacte
proportionnalité entre la variation des charges et la variation du volume des produits
obtenus. »(1
42
Dans cette méthode, les charges fixes ne sont pas réparties entre les différents produits et
activités élémentaires mais supportées par la période.
La marge de contribution appelée également marge sur coûts variables est calculé au niveau
de chaque activité élémentaire, elle résulte de la différence entre le chiffre d’affaire généré
par l’activité de l’entreprise et les charges variables directement identifiable à cette activité .
Elle est la somme de ces marges élémentaires.
Charges
variables
CA
Marge C.Fixe
sur coût
Résultat
variable
2- DC évolué :
43
*Charges fixes communes à l’ensemble des services et produits (frais de siège, frais
d’administration générale. etc.).
Le schéma suivant permet d’illustrer le fonctionnement de cette méthode.
Charges
variables
CA Marge CF spécifiques
sur coût
Marge sur coût Ch fixes
variable
spécifique communes
Résultat
Précision : la contribution de chaque produit est mesurée par « la marge sur coût spécifique ».
- charge fixes
communes
Résultat
44
Application :
L’entreprise « Maroc cuir »fabrique et vend deux articles :des portefeuilles et des porte-
monnaies. Les informations obtenues se résument ainsi pour le mois de janvier :
Articles Quantités Prix de vente Coût de revient Charges variables
vendues unitaire complet unitaires
Portefeuilles 22000 90 2 066 000 78
Porte-monnaie 18000 96 1 534 000 63
Travail à faire :
1-En utilisant la méthode du coût complet, calculez les résultats analytiques pour ces deux
articles, et le résultat global ;
2-En utilisant la méthode du coût variable, calculez les marges sur coût variables unitaires, et
la marge sur coût variables globale; Calculez le résultat global ;
3-Commentez les différences observées entre les deux méthodes ;
Corrigé :
1-Analyse par la méthode du coût complet :
Totaux Articles
PM PF
Chiffre d’affaires 3 708 000 1 728 000 1 980 000
Coût de revient 3 600 000 1 534 000 2 066 000
Résultat 108 000 194 000 - 86 000
Totaux Articles
PM PF
Chiffre d’affaires 3 708 000 1 728 000 1 980 000
Coûts variables 2 850 000 1 134 000 1 716 000
Marges sur CV 858 000 594 000 264 000
Charges fixes 750 000
Résultat global 108 0000
3-Commentaire :
Considérons cet exemple, au vue des coûts de revient complet ; on pourrait être tenté
d’abandonner les PF, ce serait une erreur. En effet, toutes les marges sur coûts variables sont
positives, les deux articles sont donc rentables, et participent à la couverture des charges fixes.
Si l’on avait abandonné les PF, le résultat aurait diminué, du moins si les charges de structure
restent fixes ;
L’abandon des PF, conduit à un résultat de :
1 728 000 – (1 134 000 + 750 000)= - 156 000 : une perte.
Le résultat global est passé d’un bénéfice à une perte : La connaissance des coûts variables et
de marge sur coûts variables s’avère fondamentale pour éclairer et aider à la prise de décision
concernant le choix des produits à supprimer ou à développer.
Le choix du DC :
Le choix du DC (simple est évolué) dépend de l’organisation interne de l’entreprise et
de la nature de son activité.
45
En général, lorsque les moyens constituant la structure ( humains , matériels , informationnels
….etc. ) sont communs à l’ensemble des activités et des produits, c’est le DC simple qui est
applicable, lorsqu’il existe des moyens affectés en propre aux diverses activités, le D.C évolué
s’ impose .
- Avantages :
* Eviter les travaux de répartition des charges fixes qui sont longs et arbitraires ;
* Fournir les éléments essentiels de raisonnement en courte période ;
* Simplifier les calculs de coûts ;
* Faciliter le contrôle des charges ;
* Rendre possible la comparaison des coûts sur plusieurs périodes ;
* Juger la rentabilité d’un produit.
-Inconvénients :
Introduction
47
Depuis une cinquantaine d'années, l'idée s'est répandue, en provenance des Etats-Unis,
qu'un contrôle au sein des entreprises devrait s'appuyer non seulement sur la constatation de
l'évolution de certains coûts, mais aussi sur la comparaison de coûts calculés avec des coûts
préétablis.
- les centres de profit, pour lesquels il est possible d'établir un compte de résultat local,
- les centres de coûts, jugés sur le rapport entre leurs coûts contrôlables et leurs prestations,
- les centres de chiffre d'affaires,
- les centres d'investissement.
• Des écarts sur coûts directs et variables, c'est à dire essentiellement la main d'œuvre directe
(MOD) et les consommations de matières premières,
• Ou des écarts sur les frais de section, qui sont par définition des coûts indirects. L'analyse
des écarts sur coûts directs variables Il s'agit très simplement de décomposer les écarts (en
valeur monétaire) considérés, en écarts sur les quantités et en écarts sur les coûts unitaires.
48
L'écart E qui est égal à qrcr - qp cp peut s'analyser :
Autrement dit, l'écart E peut être dissocié en un "écart de coût unitaire" et un "écart de
quantité", de deux manières distinctes entre lesquelles le choix est indifférent :
- soit en une variation de prix sur la quantité préétablie et en une variation de quantité au
coût réel ;
- soit en une variation de quantité au coût préétabli et en une variation de prix sur la quantité
réelle.
Dans l'exemple que nous avons pris, l'une ou l'autre de ces deux dissociations permet de
partager les responsabilités entre :
-le service achat, qui est responsable du prix négocié auprès d'un fournisseur ;
- l'atelier de production qui est responsable de sa consommation en quantité, sachant qu'il
est généralement aisé de concevoir une consommation unitaire standard (par exemple
consommation de matière première par unité produite) qui, multipliée par le nombre d'objets
produits, donne la consommation préétablie de matière première qp.
pour calculer un coût préétabli, dont la partie fixe est proportionnellement constante et
qui permet de mettre en évidence une sous-activité ou une sur-activité. Prenons le cas d'un
atelier de production pour lequel :
-le budget de frais correspondant à l'activité normale, mesurée par exemple en nombre
d'unités de produit et égale à 1 000, est de 200 000 ,
-la variabilité des frais indirects de l'atelier peut être représentée par la droite dite droite de
budget flexible du Schéma ci-après; Considérons maintenant la droite passant par l'origine et
le point N correspondant au budget relatif à l'activité "normale". Cette droite, dite droite de
budget préétabli, fournit un coût préétabli du centre de production, qui est proportionnel au
volume de production et correspond à l'imputation rationnelle des frais fixes.
49
Si le point correspondant au volume réel de la production v et aux frais réels f est R, l'écart
RP s'analyse en :
• un écart d'activité FP qui mesure le montant des frais fixes sur-absorbés ou sous-absorbés
(cet écart est ici favorable et correspond à une sur-absorption) ;
• un écart de budget RF qui mesure l'écart entre les frais réels et ce qu'ils auraient dû
être (cet écart est ici défavorable). La méthode intègre souvent la mesure d'écarts de
productivité, ou de rendement, lorsque cette notion a un sens pour l'atelier ou le centre de
travail considéré. Cela suppose qu'à la fois le nombre d'objets fabriqués soit un indicateur
pertinent d'activité, et que l'on dispose par ailleurs d'une autre unité d'oeuvre liée à la mise en
oeuvre des moyens de production,heure de main-d'oeuvre ou heure de machine, de telle
sorte que le rapport du nombre d'objets fabriqués par heure puisse être comparé de manière
significative à une norme de productivité.
Dans ce cas, et nous supposerons que le même atelier que ci-dessus peut être repris
comme exemple, on prendra ce nombre d'heures comme mesure de l'activité du centre.
Traçons à nouveau sur le Schéma ci -après les droites de budget flexible et de budget
préétabli. Si hr est l'activité réelle, c'est à dire le nombre d'heures réel et hs l'activité préétablie
de la production réelle, c'est à dire le nombre d'heures qui aurait dû être normalement
consacré à la production effectivement réalisée, l'écart total RP (défavorable sur la figure)
s'analysera selon trois écarts :
50
Ces analyses d'écarts peuvent être effectuées à l'un quelconque des stades du travail
comptable.
Comptablement deux systèmes sont a priori possibles pour effectuer la constatation des
écarts :
• ou bien on établit séparément deux comptabilités analytiques : une en coûts réels, une en
coûts préétablis, et l'on fait la différence entre les éléments homologues que l'on a choisi de
considérer ;
• ou bien chaque fois que l'on mesure un écart, on remplace dans la comptabilité analytique le
coût réel, qui a servi à calculer l'écart, par le coût préétabli correspondant, de telle sorte que
l'on annule l'effet de l'écart sur les ventilations qui sont faites en aval du centre ou du
reclassement considéré : dans ce deuxième cas on renonce au calcul de coûts réels.
51
Etude de cas
D’une part, les données prévisionnelles telles qu’on les avait estimés au début
de l’année (annexe 1) ;
D’autre part, les données réelles, telle qu’elles ont été constatées à fin de mars
(annexe 2)
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CA2 1,5 unité d’œuvre
Standards de prix concernant les charges directes
Matière M1 12 DH le Kg
Matière M2 37 DH le Kg
Solution
Y= 10 x + 40000
Activité 2000
1600 1800 2200 2400
(en unité d’œuvre) prévue
Charges fixes 40000 40000 40000 40000 40000
Charges variables 16000 18000 20000 22000 24000
56000 58000 60000 62000 64000
Charges totales
Coût d’unité d’œuvre
Fixe 25 22,22 20 18,18 16,67
Variable 10 10 10 10 10
35 32,22 30 28,18 26,67
Total standard
53
2. Fiche de coût unitaire préétablie du produit p
Matière M1 12 3 36
Matière M2 37 2 74
MOD CA1 100 0,5 50
MOD CA2 120 1,5 180
Charges directes
CA 1 30 1 30
CA2 20 1,5 30
Total 400
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