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 RESUME DE L’ŒUVRE

Comédie en cinq actes et écrite en rimes, l’école des femmes raconte les précautions inutiles
d’un homme qui tente de s’opposer aux amours des deux jeunes héros : le vieil Arnolphe qui
se fait appeler aussi Mr de la Souche prétend épouser Agnès, sa pupille, que courtise le
jeune Horace. Celui-ci tente de ravir la jeune fille, mais ne sachant pas qu’Arnolphe et Mr de
la Souche ne sont qu’une seule et même personne, il lui confie ses plans et ses amours. Ce
qui permet à Arnolphe de s’interposer à chacune de ses tentatives tandis qu’il songe
finalement à enfermer définitivement la demoiselle récalcitrante dans un couvent. Fort
heureusement, in extremis, survient le père d’Horace qui a promis d’unir son fils à la fille de
son ami Enrique, et cette fille s’avère être la jeune Agnès.
Quelques exemples des précautions d’Arnolphe :
- Acte IV, scène 6 : Horace confie à Arnolphe son projet de rendez-vous secret
dans la chambre d’Agnès. Arnolphe charge ses serviteurs de l’en empêcher. 
 - Acte V, scène 2 : Horace, qui a déjoué la ruse d’Arnolphe, lui confie son projet
d’enlever Agnès et lui demande son aide. Il lui remet Agnès.    

- Acte V, scène 6 : Horace confie à Arnolphe le projet de son père de le marier,
et lui demande son aide. 
=== Chaque « confidence » d’Horace entraîne une « précaution » d’Arnolphe, mais chaque
« précaution » se révèle inutile et se retourne contre lui.  
 ETUDE DES PERSONNAGES
Arnolphe

Il représente le vieil homme amoureux qui se fait rouler dans les farces d’une jeune femme

amoureuse d’un homme de son âge. Il cherche en effet à élever sa condition sociale en

épousant une femme pour la dominer totalement. Une farce tragique où le seul rôle qu’il

trouve est celui de pantin. Il veut épouser Agnès, innocente et naïve, pour la modeler à sa

manière espérant ainsi échapper aux néfastes conséquences de l’infidélité. Cependant, les

plans d'Arnolphe commencent à s'effondrer quand Horace, un jeune homme tombé

amoureux d'Agnès/Uranie, entre en scène. Horace est tout ce qu'Arnolphe n'est pas : il est

jeune, charmant et sait courtiser une femme. Malgré les tentatives d'Arnolphe pour les

séparer, Horace et Agnès tombent amoureux et envisagent de s'enfuir.


Le personnage d'Arnolphe est souvent décrit comme ridicule et comique, sa nature

autoritaire et contrôlante faisant de lui un sujet de ridicule. Il est une caricature de

l'archétype du cocu, un homme tellement obsédé par l'idée de l'infidélité de sa femme qu'il

prend des mesures extrêmes pour l'empêcher. Finalement, Arnolphe apprend que ses

efforts pour contrôler Agnès ont été vains et qu'il ne peut pas la forcer à être l'épouse

obéissante qu'il désire.

Agnès

Elle est le personnage féminin de la pièce qui désire l’amour mais qui refuse d’être

manipulée. D’abord soumise et naïve, elle se révolte peu à peu et met en place un

stratagème pour déjouer les supercheries d’Arnolphe. Elle aspire à sortir de l’ignorance pour

conquérir sa dignité et sa personnalité. Agnès est dépeinte comme une jeune femme naïve

et inexpérimentée, facilement influençable par son entourage. Elle est initialement

obéissante et soumise aux souhaits d'Arnolphe, mais alors qu'elle commence à découvrir le

monde en dehors de son éducation protégée, elle commence à remettre en question sa

situation et à affirmer ses propres désirs.

Malgré son manque d'éducation et d'expérience de vie, Agnès est dépeinte comme

intelligente et perspicace, notamment en ce qui concerne les questions de cœur. Elle est

capable de reconnaître le véritable amour et n'a pas peur d'exprimer ses sentiments, même

si cela va à l'encontre de la volonté d'Arnolphe.

Dans l'ensemble, Agnès est un personnage complexe et dynamique qui connaît une

croissance et un développement significatifs tout au long de la pièce. Elle représente la lutte

entre les attentes de la société et le désir individuel, et affirme finalement sa propre agence

et son autonomie
Horace
Il est l’amant d’Agnès. Il veut se marier avec elle mais il choisit mal son confident en la
personne d’Arnolphe. Il n’est pas soutenu par son père qui désire le voir marié avec la fille
d’Enrique de retour des Amériques.

Un jeune damoiseau

Horace répond au type de l’amoureux de convention, du jeune premier. Il est beau et à la


mode, en quête d’aventure galante. Dans l’acte I, il emprunte à Arnolphe de l’argent et lui
expose son goût pour les « divertissements » (v290). Sa jeunesse l’expose au reproche de
superficialité et d’immaturité. En faisant d’Arnolphe le confident de son amour pour Agnès
(v317 à 327), il témoigne d’une certaine imprudence. Il ne connaissait certes pas d’identité
précise sur Monsieur « de la Zousse, ou Source » (v328), mais il s’est abstenu de toute
vérification.

Un amoureux sincère

Horace, avec l’assurance de son jeune âge, rend compte à Arnolphe (v962 à 974) des diverses
manœuvres dont il use pour parvenir à ses fins auprès d’Agnès. Il est très vite séduit par la
jeune fille, et se révèle sincère. Il en vient même à admirer l’intelligence (v923) de celle qui,
malgré son manque d’éducation, découvre bien vite les vertus de la ruse. Horace le séducteur
est donc loin du portrait qu’Arnolphe fait de lui en manipulateur diabolique, à l’image de
tous jeune gens »dont la gueule altérée/De l’honneur féminin cherche à faire curée » (III,1,v
655-656). Les « damoiseaux » sont pour la barbon de « vrais Satans » (v 655), effrayantes
bêtes uniquement attachées au vice et à la perte morale des jeunes filles. Horace, au
contraire, avoue son « pur amour » pour Agnès (v1416), à qui il offre son cœur et la certitude
de son engagement pour la vie. Le mariage vient logiquement récompenser la vertu et
l’honnêteté de ce jeune homme, après quelques moments d’inquiétude (acte V, 6, 7 et 8),
destinés à préserver l’effet de suspens du dénouement, suite à l’arrivée de son père et à la
découverte de la trahison d’Arnolphe.

Alain et Georgette
Ils sont respectivement le valet et la servante d’Arnolphe. Ils sont entièrement dévoués à
leur maître. A la demande de leur seigneur, ils repousseront systématiquement les
demandes d’Horace pour rencontrer Agnès. Ils utiliseront le bâton si le jeune homme se
montre trop insistant.
Chrysalde
Il est l’ami et le confident d’Arnolphe. Il représente la sagesse et la clarté d’esprit qu’un
homme mûr est sensé posséder. Il raisonne sans détours les ambitions d’Arnolphe estimant
que son ami est en train de se ridiculiser.
Enrique
Il est le beau-frère de Chrysalde. Il est aussi l’ami d’Oronte. On apprendra à l’acte V qu’il est
le père d’Agnès.
Oronte
Il est le père d’Horace et l’ami d’Arnolphe. Il désire que son fils épouse la fille d’Enrique mais
quand il apprend qu’Enrique est le père d’Agnès, il ne peut plus s’opposer au mariage
d’Horace et de la jeune fille.

 REPRESENTATION DE LA CONDITION FEMININE


Dans la pièce, la condition féminine est dépeinte comme celle de l’impuissance et de
l’assujettissement. Le personnage féminin principal, Agnès, est élevée par un tuteur qui a
l’intention de l’épouser lui-même. Il la garde à l’abri et sans instruction, dans l’espoir de la
transformer en une épouse docile et soumise. Ainsi, Arnolphe estime que les femmes
devraient être maintenue ignorantes et sans éducation pour les rendre obéissantes. Tout au
long de la pièce, Arnolphe objective Agnès, ne la voyant que comme une chose acquise sans
désirs ni besoins.
Le manque d’éducation et d’exposition au monde d’Agnès la rend vulnérable et dépendante
des caprices de son tuteur. Elle n’est pas autorisée à avoir une indépendance, et sa seule
valeur est vue dans son potentiel en tant qu’épouse et mère.
Les autres personnages féminins de la pièce sont également opprimés. On attend d’elles
qu’elles soient obéissantes et respectueuses envers les hommes, leur seul but étant de
répondre aux besoins et aux désirs de leurs maris.
IMAGE TRADITIONNELLE DE LA FEMME
Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux : l’on s’y moque des femmes,
de leurs multiples défauts, et des maris trompés. Cela reflète une société où la femme est le
jouet de l’homme. De plus pour l’Église, depuis le péché d’Ève, estime que la femme est un
objet de tentation et qu’elle est vouée à la perfidie. 
À cette époque, le mariage est une institution qui ne repose pas sur l’amour mais sur la
puissance de l’autorité. Être amoureux ne garantit en rien le mariage car les filles sont
livrées aux hommes par des marchés entre les pères de famille. L’épouse n’a que des
devoirs : elle tient le ménage et assure la descendance de son mari. Lorsqu’elle est mariée,
elle est coupée du monde, son mari en fait ce qu’il veut car elle n’a aucun droit, pas même
celui de gérer l’argent de sa dot ou d’éventuels héritages. Mais dans l’ensemble les femmes
ne se rebellent pas et acceptent de garder le silence : sans éducation, elles n’ont pas d’autre
choix. Parfois même elles sont satisfaites de leur condition car, à l’époque, c’est le mariage
ou le couvent. 
  Les hommes, eux, pensent qu’il est bénéfique d’épouser de jeunes filles naïves : ils auront
plus facilement de l’autorité sur elles. Ainsi les couvents se chargent de les rendre les plus
innocentes possible. Au moment de leur mariage, elles savent le plus souvent à peine lire et
écrire ; de la sorte elles peuvent être soumises et obéissantes à leur mari. Il fait ainsi office
de second père, en manifestant sa toute-puissance.  Cependant, malgré une surveillance très
présente, l’homme n’est pas à l’abri d’une infidélité de sa femme. Elle cherche parfois la
consolation auprès d’hommes plus séduisants.

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