Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DE LA FAMILLE
Sources juridiques :
Loi sur le divorce (loi fédérale)
Code civil du Québec
Règlement sur la fixation des pensions alimentaires pour enfants (C-25.01, r. 0.4) (RFPA)
Application de la loi :
Les dispositions applicables à l’obligation alimentaire sont d’ordre public et donnent droit à des
montants d’argent non-déductibles et non-imposables.
Dès qu’on est en présence d’enfants : L’obligation alimentaire s’applique dès que le couple a un
enfant, que ceux-ci soient mariés ou non.
Le cadre juridique qui s’applique au litige conjugal est le Code civil du Québec et le Code de procédure civile et,
dans le contexte du divorce qui est de compétence fédérale2, la Loi sur le divorce. Bien que le fédéral ait
compétence en matière de divorce, les provinces conservent certains pouvoirs dans ce domaine en vertu de leurs
compétences en matière de propriété et de droits civils3, ainsi que concernant les matières d’une nature locale ou
privée dans la province4. Le Code civil s’applique donc en matière de divorce dans la mesure où il est compatible
avec la Loi sur le divorce (art. 25 et 35 L.d.; art. 517 C.c.Q.). Ainsi, les effets du divorce sont régis par le Code civil,
notamment en ce qui concerne la dissolution du régime matrimonial (art. 518 à 521 C.c.Q.), le patrimoine familial
(art. 414 à 426 C.c.Q.), la prestation compensatoire (art. 427 à 430 C.c.Q.) et les questions liées à l’exercice de
l’autorité parentale (plus particulièrement les articles 599, 600 et 605 C.c.Q.). Sur ces questions, il importe de
demeurer vigilants dans l’application du droit civil québécois pour ne pas faire d’emprunts inutiles et indésirables
au droit des autres provinces régies par la common law. Les règles de preuve et de procédure des provinces
s’appliquent aussi en matière de divorce, sous réserve de leur compatibilité avec la Loi sur le divorce (art.
2 et 25 L.d.). Les règles de preuve et de procédure en matière familiale tendent à favoriser le traitement rapide des
dossiers. Les parties n’ont pas toujours à présenter leurs arguments verbalement (art. 25 (2) b) L.d.). La preuve peut
et, dans certains cas, doit être faite au moyen d’une déclaration sous serment (art. 182, 292 et 414 C.p.c.). Le
tribunal compétent en matière de divorce est celui « de la province où l’un des époux a résidé habituellement
pendant au moins l’année précédant l’introduction de l’instance » (art. 3 L.d.)5. Dans le cas d’une demande de
garde d’enfant contestée, le tribunal peut, sur demande d’une partie ou d’office, renvoyer le dossier de divorce au
tribunal d’une autre province dans le cas où l’enfant a ses principales attaches dans cette province (art. 6 L.d.). À
titre d’illustration, nous vous référons à Droit de la famille – 1122786. En matière de modifications des mesures
accessoires, il faut se référer à l’article 5 de la Loi sur le divorce pour déterminer dans quelle province le recours
peut être intenté. Soulignons aussi la compétence internationale des autorités québécoises prévue aux articles
3134 et suivants du Code civil du Québec.
1
Contexte juridique des règles provinciales de fixation des pensions alimentaires pour enfants
Art. 585 à 587.3 CcQ
- 585 : les époux ou conjoints unis civilement + parents en ligne directe au premier degré se doivent
des aliments
- 586 : qui peut exercer un recours ?
- 587 : présomption, fait référence au Règlement sur la fixation des pensions alimentaires pour
enfants, qui est accompagné d’une table de contribution parentale de base, qui permet de calculer
la pension alimentaire de base
o Or, le tribunal a discrétion pour augmenter ou réduire le montant des aliments – 587.3
C.c.Q.
o La table du règlement prévoit l’ajout de frais particuliers ou de garde, ou d’études post-
secondaires – 587.2 C.c.Q.
Rappel : accompagné d’une table de contribution parentale de base, qui permet de calculer la pension
alimentaire de base
2
2. Dans le cas des parents mariées d’enfants (mineur et majeur) qui sont en instance de
divorce, alors que l’un deux ne réside pas au Québec.
Dans tous les cas il sera important de faire la distinction entre l’enfant mineur ou majeur.
o Pour l’enfant majeur, les règles de la table de fixation pour la pension alimentaire de base
s’appliquera seulement si ce dernier habite encore chez son parent.
Art. 3 à 7 RFPA : Pour établir (calculer) le montant de la pension alimentaire pour un enfant, les règles
provinciales prévoient qu’on doit tenir compte de 4 aspects :
1. Revenu des parents
2. Nombre d’enfants concernés par la demande
3. Autres frais (Frais de garde nets, frais d’études post-secondaire nets et frais particuliers nets)
4. Type de garde exercé des enfants
Voir le formulaire (tous les revenus indiqués à l’intérieur doivent être annuels).
Partie 2 : faudra joindre les preuves de revenus (déclarations fiscales provinciales) + 3 bulletins de
paye récents (ligne 200)
Ligne 208 : il n’en demeure pas moins qu’en vertu de l’art. 9(2) RFPA, les revenus de toute
provenance devront être pris en compte au moment du calcul de la pension alimentaire pour
enfants, et non seulement les revenus annuels d’emplois.
o Logique : intérêt de l’enfant, on veut avoir un portrait réaliste de la situation des parents
o Exceptions :
Transferts gouvernementaux reliés à la famille : allocations familiales, prestations
pour enfants, etc.
Prestations financières de dernier recours : aide-sociale
Montants reçus dans le cadre des programmes d’aide financière aux études : prêts
et bourse pour l’école
Malgré ce formulaire, le tribunal a un pouvoir discrétionnaire pour établir un revenu différent (fictif) en
vertu de l’art. 446 Cpc. Il tient alors compte, entre autres, de la valeur des actifs (et des passifs) de ce
parent et des revenus qu’ils produisent ou qu’ils pourraient produire, selon ce qu’il estime approprié.
Contribution alimentaire de base, frais de garde, frais d’études postsecondaires et frais particuliers
Il s’agit de la « Partie 3 – Calcul du revenu disponible des parents aux fins du calcul de la contribution » et
de la « Partie 4 – Calcul de la contribution alimentaire annuelle des parents » dans le formulaire de
fixation des pensions alimentaires pour enfant.
Ligne 301 : voir Règlement sur la table de fixation montant valable annuellement pour le calcul prévu à
la toute fin
Ligne 307 : calcul de proportion pour établir le prorata de chaque parent dans le revenu disponible
Tous ces frais de garde, frais d’études postsecondaires et frais particuliers seront calculé au pro rata, i.e, en
fonction du revenu des parents.
3
Définition : Frais particulier net : Art. 587.1.al.2 CcQ + 9(1) RFPA : Ils sont liés à un besoin particulier
qu’aurait ce dernier (autrement il serait couvert par la contribution parentale de base). Les exigences pour
respecter ce type de frais sont les suivantes :
1. Ce frais doit être raisonnable eu égard au besoin de l’enfant ET au moyen$$ des parents.
2. Ce frais doit être en lien avec un besoin que dicte la situation particulière de cet enfant.
Cas des écoles privées : Malgré la controverse en jurisprudence, tous les frais reliés à l’école
privée (transport, livre, uniforme, frais de scolarité) peuvent être considérés comme un frais
particuliers, dans la mesure où ils respectes les exigences écrites ci-mentionnées.
Cas de la pratique d’un sport : Ex, hockey compétitif : Le fait pour l’enfant de jouer au hockey
depuis fort longtemps fait de ce sport un besoin dans sa situation particulière. La décision de
l’inscrire à ce sport est unanime durant la vie commune des parents, et il devient nécessaire pour
l’enfant de continuer, puisque le hockey assure une bonne santé physique et mentale. Ainsi, le
tribunal pourrait déterminer qu’il s’agit bel et bien d’un frais particulier que les 2 parents doivent
assumer, en proportion de leur revenu.
o Les cours de natation ne sont pas des frais particuliers (voir Collection de droit
2017/2018, volume 4, chapitre V);
Voici quelques exemples de frais particuliers qui ont été acceptés par les tribunaux : (Collection de droit)
– les frais funéraires d’environ 8 000 $ que la mère avait assumés à la suite du décès de l’enfant du couple,
frais que le père estimait n’avoir pas les moyens d’assumer avec son revenu annuel de 24 000 $, mais qui
seront partagés au prorata des revenus des parents (le juge se questionne d’abord à savoir s’il peut inclure
ces frais pour un enfant qui n’est plus l’objet des procédures, pour conclure qu’il le peut);
– les frais pour l’achat d’uniformes scolaires requis par une école privée, mais la Cour d’appel mentionne que
la jurisprudence sur la question est controversée et qu’il n’y a pas de solution unique. Il s’agit d’une
question de preuve de la situation particulière de l’enfant et du caractère raisonnable des frais sollicités. En
l’espèce, ils sont réduits de 695 $ à 550 $;
– la moitié du coût des cours de conduite, incluant le coût de permis d’apprenti conducteur, les frais d’examen
et le permis probatoire, l’autre moitié devant être supportée par les enfants qui travaillent l’été;
– cours de piano et pratique du ping-pong, car meilleure joueuse de sa catégorie au classement canadien;
– patin et soccer pour deux enfants très perturbés par la séparation;
– cours de piano, de karaté et de danse limités à 1 500 $, car monsieur n’a pas été consulté avant l’inscription;
– pratique de l’équitation et du hockey, car encouragée par le père, par contre dans une autre affaire, le coût
du programme sport-études en hockey a été refusé car il s’agissait d’un choix unilatéral de la mère;
– coût des sports de compétition seulement et refus d’inclure les autres sports, les considérant comme déjà
inclus dans la contribution de base;
– frais de consultation d’un psychologue pour l’enfant;
– frais d’orthodontie;
– équipements, vêtements et cours de ski pour quatre enfants, ainsi que les cours de musique et les lunettes;
– frais spéciaux pour une école internationale, mais pas les frais d’un voyage en Australie proposé par l’école
ni le coût d’une planche à neige. Les parents devront contribuer aux frais décrits ci-dessus en proportion de
leur revenu disponible respectif sur le revenu disponible total. Ainsi, dans l’exemple précédent, le père
contribuera à 60 % et la mère à 40 %;
– les coûts d’appareils ou équipements spéciaux nécessaires vu l’état de santé de l’enfant, comme les frais
pour achat d’orthèses dont on doit déduire, le cas échéant, la contribution gouvernementale pour enfant
handicapé
4
Calcul de la pension alimentaire selon le temps de garde
On a vu que les règles de fixation de pensions alimentaires, s’appliquant aussi aux parents mariée qui sont
en instance de divorce. Il faudra alors se référer à la Loi sur le divorce.
Art. 2(2) LD : Définition et caractéristique de la notion d’in loco parentis. Cette notion n’existe pas dans
le CcQ, bien qu’elle soit définit dans la loi fédérale (fait d’agir comme un parent).
Art. 2(5) LD : Cette disposition prévoit que les provinces canadiennes peuvent établir leur propre règle de
fixation des pensions alimentaires pour enfant (c’est la cas du Québec, on l’a vu).
Art. 3 LD : Cette disposition prévoit quel tribunal sera compétent pour entendre une demande en divorce,
et donc une demande en fixation de la pension alimentaire pour enfant. Pour que le recours soit intenté
dans une province X, il faut que l’un des époux y ait résidé durant au moins 1 an précédant l’introduction
de l’instance.
Art. 15.3(1) LD : Cette disposition prévoit qu’il y a une priorité accordée aux aliments pour les enfants.
Ex : Dans un cas où il y aurait une pension alimentaire pour les enfants et pour l’ex-époux, c’est
celle accordée aux enfants qui aura priorité.
Art. 15.1 LD : Cette pension alimentaire pour les enfants pourra être établie non seulement au fond du
divorce, mais également durant les mesures provisoires.
5
Ligne directrices fédérales sur les pensions alimentaires pour enfants (LDFPAE) (Au Cpc) :
Définition : Ce document découle de la Loi sur le divorce. Il s’agit d’une série de règles et de
tables qui sont utilisées pour déterminer la pension alimentaire de base (mensuellement) pour
enfants lorsque les parents divorcent.
Quand : en cas de divorce ou de modifications de mesures accessoires suite au divorce lorsque les
parents n’habitent pas la même province, ou encore lorsque l’un deux ne réside pas au Canada.
L’article 2 (1) de la Loi sur le divorce établit le cadre d’application des Lignes directrices, en
précisant que dans le cas d’un divorce où les deux parents résident dans la même province et que
cette province a adopté ses propres règles de fixation (comme c’est le cas pour la province de
Québec), ce sont alors les règles provinciales qui s’appliquent. Ainsi, les Lignes directrices
s’appliquent « dans les autres cas », soit entre parents en instance de divorce ou divorcés résidant
dans des provinces ou pays différents (art. 2 (1) b) de la loi).
L’article 3 (3) des Lignes directrices traite de la table applicable soit celle du lieu de résidence du
débiteur, et de celle applicable lorsqu’il réside à l’extérieur du Canada, soit celle du lieu de
résidence du créancier.
Fondement : Les LDFPAE sont établies en fonction du revenu brut du débiteur alimentaire et du
nombre d’enfants.
Art. 2(1) LD « lignes directrices applicables » : On va appliquer les LDFPAE en cas de divorce
ou de modification de mesures accessoires suite à un divorce lorsque les parents n’habitent pas la
même province, ou encore lorsque l’un deux ne réside pas au Canada.
Art. 3(3) LDFPAE : La table applicable pour établir le montant de la pension alimentaire est celle
de la province de résidence du débiteur alimentaire.
o Dans la mesure où ce débiteur vit à l’extérieur du Canada, la table applicable sera celle de
la province de résidence du créancier.
o Voir tables à la fin des lignes directrices (annexe 1)
Art. 7 LDFPAE : Il est possible d’ajouter à la pension alimentaire de base certains frais ou
dépenses spéciales liés aux besoins de l’enfant (comme les frais particuliers).
o Ces dépenses extraordinaires doivent être nécessaires par rapport à l’intérêt de l’enfant,
avoir un caractère raisonnable par rapport aux ressources des époux ou de l’enfant et par
rapport aux habitudes de dépense de la famille.
o Ces dépenses seront payables au pro rata des revenus des 2 parents.
o Contrairement aux lignes directrices provinciales, il n’existe pas de formulaire qui permet
de déterminer la pension alimentaire.
Art. 15 à 20 LDFPAE : Ces disposition traitent de la détermination du revenu du débiteur. On
pourra y avoir que le législateur se fonde sur le revenu brut du débiteur pour calculer la pension
alimentaire. Également se revenu peut être sujet à des ajustements en fonction de certains facteurs.
Lorsque mariés ou unis civilement, les conjoints sont soumis à une obligation alimentaire entre eux. Cette
obligation alimentaire vise à répondre à leurs besoins essentiels (ex. : se loger, se nourrir, se soigner, etc.).
Cette obligation subsiste tant que dure le mariage ou l’union civile. À la suite d’une rupture, elle peut être
prolongée par le tribunal de façon à permettre à un conjoint de demander une pension alimentaire.
Cependant, elle n’est pas accordée systématiquement.
6
Le droit aux aliments
Art. 15.2(4) LD + 512, 585, 587 à 589 CcQ : Seuls les conjoints mariés ou unis civilement se doivent des
aliments (pas pour les conjoints de fait).
Art. 585 CcQ : Établit qui sont les créanciers et débiteurs alimentaires.
Art. 587 CcQ : Établit les aliments à prendre en compte pour déterminer le montant de pension alimentaire
entre ex-époux. Il y a 3 aspects :
1. Besoins et faculté ; besoin du créanciers alimentaires et les moyen$ du débiteur.
2. Circonstances dans lesquelles elles se trouvent : Durée du mariage, l’âge des parties, leur état de
santé, leur formation scolaire, leur expérience de travail, etc.
- Ces éléments permettront au tribunal de fixer un montant, une durée, voir mettre un terme
à la pension alimentaire.
3. Temps nécessaire au créancier pour acquérir une autonomie suffisante : La pension alimentaire
pourra, selon les cas, avoir un terme qui sera fixé, afin de pouvoir limiter cette obligation dans le
temps ou encore prévoir sa révision dans l’avenir.
Art. 588 CcQ : Nul est dans l’obligation d’attendre l’instance sur le fond de la procédure en divorce ou en
dissolution de l’union civil pour demander une pension alimentaire. On peut, en effet la demander et
l’obtenir au stade des mesures provisoires et des mesures accessoires (en cours d’instance).
Art. 589 CcQ : Les modalités de paiement de la pension alimentaires sont normalement des versements /
paiements échelonnés mensuellement. On peut exceptionnellement demander au tribunal une somme
forfaitaire dans certains cas.
Ex : Si la créancière alimentaire a besoin d’acheter une voiture pour lui permettre d’aller
travailler, aller aux études, etc., elle pourra demander le versement d’un tel montant dit forfaitaire.
Divorce
Art. 517 CcQ LD : Le divorce est prononcé en vertu de la loi canadienne. Ainsi, les dispositions du
CcQ et du Cpc doivent être appliquées en conformité avec la Loi sur le divorce qui a préséance.
Art. 15.2(4) LD : Fixation de la pension alimentaire entre ex-époux : Celle-ci peut se faire avant l’instance
au fond (donc possible via une ordonnance provisoire). L’intention du législateur fédéral est identique à
celle du législateur provincial. Il s’agit de prendre en compte dans la détermination de la pension
alimentaire :
1. Les ressources (i.e moyens) du débiteur alimentaire
2. Les besoins du créancier alimentaire
3. La situation de chaque époux : État de santé, situation d’emploi, âge, etc.
4. Durée de cohabitation des époux (i.e durée du mariage) :
- Plus cette durée est importante, plus l’état de dépendance économique sera sûrement
considérable et donc plus la pension alimentaire pourra être significative.
5. Fonctions qu’ils ont remplies au cours de leur cohabitation :
- Ex : Qui s’occupait des enfants au détriment d’un travail.
6. Toute ordonnance, entente ou arrangement alimentaire au profit de l’un des ex époux déjà établie.
- Ex. si les parties ont déjà déterminé un montant de pension alimentaire
7
Art. 15.2(6) LD : L’ordonnance ou l’ordonnance provisoire rendue pour les aliments d’un époux au titre
du présent article vise :
a) à prendre en compte les avantages ou les inconvénients économiques qui découlent, pour les
époux, du mariage ou de son échec;
b) à répartir entre eux les conséquences économiques qui découlent du soin de tout enfant à charge,
en sus de toute obligation alimentaire relative à tout enfant à charge;
- Ex : Lorsque l’un des parents aura quitté son emploi pour s’occuper à temps plein des enfants.
c) à remédier à toute difficulté économique que l’échec du mariage leur cause;
- Ex : Lorsque le couple divorce, alors que ces derniers sont proches de la retraite, il est possible
que l’un des époux, malgré le partage du patrimoine familial, souffrent de difficultés
économiques qui vont mener à l’octroi d’une pension alimentaire.
d) à favoriser, dans la mesure du possible, l’indépendance économique de chacun d’eux dans un délai
raisonnable.
- Il s’agit d’un objectif du législateur. En d’autres termes, le créancier alimentaire devra faire des
efforts pour atteindre un stade d’autonomie financière. Cela peut impliquer la recherche
d’emploi, compléter une formation professionnelle, etc.
Art. 15.2(1) LD : Le législateur offre la possibilité de verser, la prestation, sous forme de capital (montant
forfaitaire), de pension (versement mensuel) ou des deux, qu’il estime raisonnable pour les aliments de
l’autre époux. Il s’agit d’un cas semblable à celui de l’art. 589 CcQ.
Impact fiscal
La pension alimentaire est déductible d’impôt pour le débiteur et imposable pour le créancier, ce qui la
distingue de celle des enfants qui n’est pas soumise à la fiscalité.
Modalités de fixation des pensions alimentaires entre époux et conjoints unis civilement
Il n’existe aucune table de fixation / contribution parentale pour ce type de pension alimentaire. La
pension est plutôt établie en fonction des besoins et des moyens de chacun. Pour obtenir la pension, le
couple devra remplir le formulaire III (voir document cours 1), soit un état des revenus et dépenses et
bilan (tel que requis par 413 al. 2 CPC). Ce formulaire est une forme de budget.
Art. 413.al.2 Cpc : Si une partie demande pour elle-même une pension alimentaire, cette demande ne peut
être décidée à moins que la partie n’ait déposé au greffe au moins 10 jours avant la présentation de sa
demande un « état de ses revenus et dépenses et son bilan » = Formulaire III.
Art. 26 Règlement de la Cour supérieure en matière familiale (R.C.s.fam).
La principale différence entre la pension alimentaire destinée aux enfants et celles entre conjoints : La
pension alimentaire entre époux est déductible d’impôt pour le débiteur et imposable pour le créancier (tel
un revenu), contrairement à celle des enfants qui n’est pas soumise à la fiscalité.
Exception : attention toutefois, la somme forfaitaire (capitale) ne sera ni déductible d’impôt, ni
imposable.
Art. 590 CcQ : Comme les pensions alimentaires pour enfant, celles entre époux sont indexées
annuellement. Cette indexation sera appliquée peu importe que la pension soit ordonnée en vertu de la Loi
sur le divorce ou du CcQ.
8
Lignes directrices facultatives en matière de pensions alimentaires pour époux
Fonction : Bien que peu utilisé au Québec, ces lignes directrices sont une référence facultative pour
déterminer une fourchette de montant et de durée de la pension alimentaire. Toutefois, elles ne dispensent
pas les parties de remplir le Formulaire III et de prouver les éléments qui sont prévus par la loi. Le juge
pourra utiliser ces lignes directrices, mais n’est jamais lié par elles.
Une modification dans la situation des parents ou encore des enfants peut mener à une mise à jour de la
pension alimentaire. Qu’il s’agisse d’une séparation de corps, d’une dissolution civile ou encore d’un
divorce, on devra toujours se baser sur les art. 594 à 596.1 CcQ pour déterminer les ajustements à apporter
à la pension alimentaire.
Art. 596.1 CcQ : Sur demande de l’un des parents, on devra fournir à l’autre une preuve de revenu.
Autrement dit, il faudra transmettre une déclaration de revenu provinciale et, selon le cas, des bulletins ou
des relevés de paie récents pour établir les revenus de la personne et réviser la pension alimentaire le cas
échéant.
Art. 594 CcQ : Différents éléments permettent de réviser la pension alimentaire. Toutefois, cette révision
doit toujours être basée sur un changement important :
Changement de situation pour l’enfant,
o Ex. garde
Changement de situation pour les parents ou ex-époux :
o Changement dans la garde de l’enfant (relié à un déménagement, par ex.)
o Hausse ou baisse dans les revenus
o Changement de leur état de santé
Art. 595.al.1 CcQ : On peut réclamer, pour un enfant, des aliments pour des besoins existant avant la
demande; on ne peut les exiger au-delà de trois ans, sauf si le parent débiteur a eu un comportement
répréhensible envers l’autre parent ou l’enfant. Il s’agit ici d’un comportement répréhensible au niveau
économique.
Art. 17 L.D : Modification de mesures accessoires : L’intention du législateur est la même que celle du
législateur québécois lors de la codification des articles 594 à 596.1 CcQ.
Art. 17(4) LD : Le besoin d’un changement de situation est clairement exprimé afin de pouvoir
réviser la pension alimentaire.
o Ex : Un déménagement à plusieurs km du lieu de domicile initial qui ferait en sorte que la
garde partagée de l’enfant n’est plus possible.
o Ex : Un changement important dans les revenus d’un parent (plus de 5000$).
9
Art. 17(4.1) LD : On parle ici d’un changement dans la situation de santé de l’un des parents, des
revenus ou des dépenses. Ces changements seront pris en compte par le tribunal pour accorder un
nouveau montant de pension alimentaire. À diminuer le montant initial, ou encore à mettre un
terme à la pension elle-même.
Une fois que la pension alimentaire est établie et qu’on veut la réviser ou la mettre à jour, on devra le faire
via une procédure. En 2012, le Québec, pour faciliter et faire baisser les coûts, met en vigueur la Loi
favorisant l’accès à la justice en instituant le Service administratif de rajustement des pensions
alimentaires pour enfants. Cette loi prévoit 2 manières de faire réviser administrativement la pension
alimentaire. Il s’agit d’un montant fixe que l’on va payer pour une révision de la pension alimentaire. Ces
services sont administrés par la Commission des services juridiques.
Service administratif de rajustement des pensions alimentaires pour enfants (SARPA) : S’adresse
aux parents d’enfants mineurs.
Service d’aide à l’homologation (SAH).
QUESTIONS POSÉES
Pourquoi n'y a-t-il pas d'ajustement du montant de la pension alimentaire en faveur du père à la
10
ligne 512.1 dans l’annexe 1 du dossier Morrison, plus précisément la question 2, étant donné que le
père paie déjà les 4 800 $ pour les frais de garde?
Voir note 2 du formulaire de fixation des pensions alimentaires pour enfants «La pension alimentaire à
payer calculée conformément à la présente partie présume que le total des frais (ligne 406) est payé par le
parent qui reçoit la pension». Le montant de la pension que versera la mère au père au bénéfice des
enfants tient compte que le père a la garde et qu’il paie les frais particuliers pour les enfants. Donc, aucun
ajustement n’est requis selon la ligne 512.1.
Dans l’éventualité où l'enfant majeur , qui ne réside pas avec ses parents, réclame une pension
alimentaire de ses parents divorcés, qui paiera cette pension alimentaire?
Un formulaire III devra être rempli par l’enfant majeur et la pension payable sera établie notamment en
tenant compte de la capacité financière des deux parents, au prorata.
Dans un jugement en divorce, qu'est-ce qui détermine le régime applicable concernant les
aliments?
Il s’agit essentiellement du lieu de résidence du parent. En effet, l’article 2 de la Loi sur le divorce prévoit
que, dans le cas où les époux résident habituellement dans une province qui a adopté ses propres lignes
directrices complètes, les Lignes directrices fédérales sur les pensions alimentaires pour enfants ne
peuvent s’appliquer
11
COURS 2 - LE PATRIMOIN FAMILIAL
12
Dénonciation de la demande de divorce à l’officier de la publicité des droits pour éviter la vente
des autres immeubles (art. 813.4 C.p.c.
Quiz
Les règles du patrimoine familial ne s’appliquent pas aux conjoints mariés avant le 1er juillet 1989,
date d’entrée en vigueur des dispositions.
FAUX, les conjoints mariés avant le 1er juillet 1989 sont assujettis aux règles du patrimoine familial à
moins qu’ils aient signé, avant le 31 décembre 1990, une convention d’exclusion qui leur permettait de se
soustraire entièrement à l’application des mesures portant sur le patrimoine familial. Une telle convention
n’est plus possible depuis le 1er janvier 1991.
Biens inclus
Propriété de l’un ou l’autre des époux
o Permettra de déterminer qui est créancier / débiteur
o Même si les époux en sont copropriétaires
Valeur de chacun selon leur part respective
Si part égale = effet neutre
Même si leurs parts sont égales, ça peut donner ouverture à des déductions
o Plus la location d’un bien est longue, plus il sera difficile de l’inclure dans le PF.
13
- Ex inclu dans cette catégorie : La maison qui appartient à une fiducie / une
entreprise on accordera une valeur aux droits qui en confèrent son usage,
et celle-ci serra inclue au patrimoine familial.
o Véhicule automobile :
Doit être la propriété de l’un des époux : On va donc exclure le louage.
Dans la mesure où elle sert au déplacement de la famille
- Même si non exclusive (utilisation mixte)
Inclut : VTT, roulotte, motoneige, avion.
Donation par des tiers avant ou pendant le mariage (art. 415 al.4 CcQ)
14
L’exclusion du patrimoine des donations énoncée à l’art. 415 al. 4 CcQ ne s’étend pas à
o
celle faites entre conjoints.
i.e. Les meubles meublants donnés à l’un des conjoints dans le contrat de mariage
ou d’union civile sont inclus dans le patrimoine.
o Seul le bien physique reçu est exclu du patrimoine familial, et non pas le bien acquis grâce à
une somme d’argent donnée ou léguée. Cependant, le bien du patrimoine familial acquis
pendant le mariage avec une somme d’argent reçue d’une donation ou d’un héritage
donnera ouverture à une déduction selon l’art. 418, al. 2 CcQ.
ÉTABLISSEMENT DE LA VALEUR BRUTE
Afin de procéder au partage du patrimoine familial, il faut être en mesure de déterminer la valeur des biens
détenus par chacun des conjoints à l’ouverture du régime.
Principe général (Art. 417 CcQ) : Droit de la famille – 14146, 2014 QCCA 193
Les biens seront évalués selon leur valeur marchande (Art. 417.al.1 CcQ)
o À la date de l’introduction de l’instance OU;
o À la date du décès
Exception quant à la date : Art. 417.al.2 CcQ : Le tribunal peut décider (pouvoir discrétionnaire)
que la date à utiliser pour trouver la valeur marchande du bien est celle de la cessation de vie
commune.
o Pour l’application de l’art. 417 al. 2 CcQ, on va regarder si les époux, à la cession de vie
commune, avaient cessé leur lien d’interdépendance économique.
o Ex : On pourrait demander d’appliquer cette exception dans le cas où les époux sont
séparés depuis de nombreuses années (10, 15, 20 ans...) qui ont refait leur vie et n’ont plus
rien en commun Il serait alors inéquitable que la date soit celle de l’introduction de
l’instance.
Particularité de l’union civile :
o Art. 521.14 CcQ : Lorsqu’il y a dissolution consensuelle par voie notariale, la date du
partage est établie par les conjoints dans le contrat de transaction, entre : la démarche
commune de dissolution ou à la date de cessation de la vie commune et la date à laquelle
le contrat est reçu devant notaire.
o Art. 521.19 CcQ : Dissolution par une déclaration commune notariée : Lors de la fin de
l’union civile, la patrimoine familial se partagera soit au moment du décès, de
l’introduction de l’instance ou à la date qui a été convenue dans l’acte notarié (possible de
dissoudre une union via cet acte lorsque le couple n’a pas d’enfant).
15
Déduction des dettes (art. 417 CcQ) :
Dettes relatives : dettes contractées pour l'acquisition, l'amélioration, l'entretien ou la conservation
des biens.
o Ex où on ne déduira pas : Une hypothèque prise pour rembourser une dette fiscale.
Si une dette subsiste pour l’achat d’une résidence conjointe, on présume que cette dette se sépare
également entre les époux (et s’applique donc moitié/moitié sur leur partie individuelle).
Dettes contractées pour son évaluation dans le cadre de l’établissement de la valeur.
Déduction pour bien de Catégorie 2 : Lorsque l’on va prendre un prêt cotisation à un REER, cette
dette sera également soustraite de la valeur du patrimoine familial.
○ Il faudra, pour le calcul, y aller bien par bien (ce bien soustrait sa dette).
Méthode de calcul : J’y vais alinéa par alinéa. Je fais mes exclusions en conséquence à 415 al. 4 CcQ,
pour ne pas les confondre avec 418 CcQ. (Les exclusions de 415 al. 4 CcQ sont des biens que l’on
retrouve dans la liste incluse à l’art. 415 al. 1 CcQ. Il est question d’une exclusion parce qu’ils ont été
inclus.) On calcul ensuite la valeur nette. La première étape est alors complétée.
Quiz
La résidence familiale est grevée d’une hypothèque de 100 000,00 $ contractée dans le but de
rembourser des dettes fiscales. Afin de calculer la valeur nette du patrimoine familial, on peut
déduire cette hypothèque de la valeur brute de la résidence familiale.
FAUX, seules les dettes contractées pour l’acquisition, l’amélioration, l’entretien ou la conservation des
biens peuvent être déduites (art. 417, al. 1 C.c.Q.).
L’objectif du législateur à l’art.418 CcQ est simple. Normalement, dans la mécanique de partage, on a
fait à l’art 415 CcQ et nos exclusions. On se trouve alors avec un montant de valeur brute qui se retrouve
dans le patrimoine familial. Tout ce qui devait sortir est parti (art. 416 et 417 CcQ). Avant de faire 418,
on va soustraire les dettes qui ont servi à l’acquisition, amélioration et conservation. Pour l’acquisition
de la résidence, il peut avoir un prêt hypothécaire, sous réserve de la preuve (banque, parents, frères,
etc). Les biens exclus à 415 al. 4 CcQ, on s’en occupe plus.
418 al.1 CcQ. [(1) Une fois établie la valeur nette du patrimoine familial, on en déduit la
valeur nette, au moment du mariage, du bien que l'un des époux possédait alors et qui fait
partie de ce patrimoine ] [(2) on en déduit de même celle de l'apport, fait par l'un des époux
pendant le mariage, pour l'acquisition ou l'amélioration d'un bien de CE patrimoine, lorsque
cet apport a été fait à même les biens échus par succession ou donation, ou leur remploi.]
16
Vingt ans plus tard, c’est la même maison mais elle a augmenté de valeur. Il a
le droit de déduire la valeur nette qu’il possédait au jour du mariage. (C’est la
valeur brute – les dettes.)
Art. 418 al. 1 CcQ. Une fois établie la valeur nette du patrimoine familial, on en déduit la valeur nette,
au moment du mariage, du bien que l'un des époux possédait alors et qui fait partie de ce
patrimoine (...)
Donc, on recherche un bien que l’un époux possédait au jour du mariage. L’époux a le droit de
récupérer la valeur nette de ce bien AU JOUR du mariage. (Il est entré au mariage avec
QUOI ?) C’est la valeur nette qu’il a le droit de payer. Si la maison est toute payée, la valeur
nette est la valeur qu’elle avait au jour du mariage. Il ne peut pas être question d’un REER.
(Mais on peut investir un héritage dans un REER pendant le mariage.)
EX : Si la maison est toute payée, la valeur nette est alors la valeur de la maison à la date
du mariage. (On ne parle PAS de la plus-value.) Il peut reprendre ce qu’il possédait au
jour du mariage.
17
Art. 418 al. 1 CcQ. (...) On en déduit de même celle de l'apport (apporter quelque chose dans le PF),
fait par l'un des époux pendant le mariage, pour l'acquisition ou l'amélioration d'un bien de ce
patrimoine, lorsque cet apport a été fait à même les biens échus par succession ou donation, ou leur
remploi (bien avec un apport).
La disposition nous indique que l’apport doit être fait pour l’acquisition ou l’amélioration d’un
bien qui fait partie de ce patrimoine familial. Cela voudrait dire que je pourrais faire un apport
avec mon héritage, sur le bien de l’autre époux si le bien est dans le PF.
Pour avoir droit à une déduction, la jurisprudence dit qu’il doit y avoir une augmentation de valeur
du bien. Ex : On augmente la valeur du PF en payant l’hypothèque. On va avoir droit à un
apport avec notre héritage, et ça peut se faire de plusieurs façons :
On peut acheter pendant le mariage et utiliser une partie de notre héritage pour payer.
On peut avoir acheté à un autre moment, et rembourser une partie de l’hypothèque avec
l’héritage.
On peut, maison payée ou pas, faire une amélioration / construire une nouveauté. Mais,
l’apport doit provenir d’un héritage / donation ! On doit AUGMENTER la valeur
Payer l’hypothèque augmente la valeur.
La Cour nous dit que l’on peut présumer qu’un investissement dans notre
maison donne une valeur égale à notre investissement. (100K pour construire un
2e étage = + 100K) C’est une question d’argumentation. On renverse le fardeau
de la preuve. Dans le cas contraire, la preuve doit être démontrée.
APPORT : C’est une donation ou un héritage. Cet apport est fait en $$. Si j’ai hérité d’un
meuble et qu’il sert à l’usage de la famille, il est exclu. (415 al. 4 CcQ) Alors, si je vends un bien
exclu à l’art. 415 CcQ (par exemple, un bien échu par succession) et j’emploi cet argent ($$) pour
améliorer un bien du patrimoine familial. L’apport que je fais provient de l’héritage. Alors, le bien
que j’ai exclu en vertu de 415 al. 4 CcQ, si je le vends, je le place à la banque, et j’utilise cet
argent, je peux faire un apport. Il va être question d’un bien qui provient de mon héritage. (Il
faut que la preuve soit faite. Il faut donc éviter de tout mêler aux comptes courant.) Il faut
aussi que l’apport soit fait pendant le mariage !
Toutefois, la donation ou l’héritage peut être antérieur au mariage. J’ai droit à une
déduction de mon héritage dans la mesure où il y a un bien à la sortie. L’apport peut être
fait sur un bien qui a été vendu pour en acheter un autre. Il peut y avoir une séquence.
(Remploi). Mais si vendu en toute légitimité à cause de dettes, c’est FINI !
Pourquoi l’exigence de pendant le mariage ? J’achète une maison de 200K avant le mariage: 100K
héritage et 100K hypothèque. Je rembourse l’hypothèque dans les 10 années qui suivent. Au jour
du mariage, la maison est TOUTE payée. Est-ce que je devrais calculer que j’ai le droit à 50% de
18
la valeur, au jour du mariage où 100% était payée ? Je dois m’arrêter au jour du mariage. ( 418 al.
1 (1ère partie)).
BREF : Il est question d’un apport provenant d’un héritage ou une donation. Et ce n’est pas
l’héritage ou la donation qui doit avoir lieu pendant le mariage, mais bien l’APPORT.
Ici, le terme de remploi fait référence à un bien sur lequel j’avais droit à un apport. (C’est la différence
avec le remploi de 418 al. 3 CcQ.) Autrement dit, j’ai acheté pendant le mariage un bien en parti avec mon
héritage. J’aurais eu le droit à une déduction, mais je l’ai vendu et j’en ai acheté un autre. J’ai remployé ma
déduction dans un bien du PF. C’est le remploi pour les deux types de déduction.
**
Cas particulier de la plus-value :
418 al. 2 CcQ. On déduit également de cette valeur, dans le premier cas, la plus-value acquise,
pendant le mariage, par le bien, dans la même proportion que celle qui existait, au moment du
mariage, entre la valeur nette et la valeur brute du bien et, dans le second cas, la plus-value acquise,
depuis l'apport, dans la même proportion que celle qui existait, au moment de l'apport, entre la valeur
de l'apport et la valeur brute du bien.
Exemple : Je possédais 100% de la maison avant le mariage. Au divorce, 20 ans plus tard,
elle vaut 200K de plus. Je peux récupérer la plus-value dans la même proportion que la
propriété que je possédais le jour du mariage.
Exemple : Je possédais une maison de 100K et elle était 100% payée. À la fin, la maison
valait 200K. L’article 418 CcQ me dit que je peux récupérer la valeur nette, et une partie
de la plus-value, soit ici 100% du 100K de plus-value. Si la maison est toute payée au
mariage, et sans rénovations pendant le mariage, je vais avoir le droit de déduire 200K. (Il
va y avoir 0$ à partager.
Exemple : La valeur nette est de 40K au mariage. La plus-value au jour du divorce est de
200K. (C’est la plus-value est la valeur entre la valeur brute à la fin, et la valeur brute à
la fin.) Elle ne tient pas compte de l’hypothèque. La maison a pris 100K de valeur. (418
al. 2 CcQ) On a droit au premier 40K, et la plus-value dans la même proportion qu’au jour
du mariage, soit 40% de 100K. Le total de la déduction est de 80K. Au divorce, le bien
vaut 200K, et il y a une valeur partageable de 200K.
La plus-value est l’augmentation de valeur du bien. Il n’est pas question d’une formule. C’est la
valeur brute. Le tout n’a rien à voir avec l’hypothèque et la valeur nette. On observe la valeur au
jour du mariage, et sa valeur à la sortie, en oubliant les hypothèques. (Valeur au divorce – Valeur à
l’entrée = Plus-Value)
Question de la moins-value, i.e. la dépréciation du prix d’une voiture par exemple. (Valeur au
divorce – Valeur à l’entrée = Moins-Value) Le tout est à voir dans les feuilles de calculs. (C’est la
jurisprudence qui le justifie en tout équité.) Pour la moins-value, c’est un % de la perte de
valeur. On supporte la perte dans la même proportion que ce que je possédais au jour du mariage.
19
C’est le même principe que la plus-value, mais avec un montant négatif.
À chaque fois que l’on se retrouve avec un bien 100% payé au jour du mariage et qu’on n’y ajoute
rien en cours de route, la valeur à la sortie va être équivalente à la déduction. Cette valeur que
je déduis en vertu de 418 CcQ, je ne vais pas la retrouver dans le partage de la société
d’acquêts. Pourquoi ? Parce qu’il en est disposé en vertu des règles de patrimoine familial. On ne
va pas lui enlever dans un autre régime.
**
Cas du remploi :
418 al. 3 CcQ. Le remploi, pendant le mariage, d'un bien du patrimoine familial possédé lors du
mariage donne lieu aux mêmes déductions, compte tenu des adaptations nécessaires.
Le remploi, au sens de l’art. 418 CcQ, n’est pas le remploi dans le sens commun du terme. Le
chalet exclu, hérité avant ou après le mariage, je le vends. J’utilise l’argent pour en acheter un
autre. Au sens commun du terme, c’est effectivement le remploi de mon héritage. (L’héritage n’est
pas de l’$$, mais le chalet.) Par contre, le remploi, au sens de l’art. 418 CcQ, est véritablement la
situation où l’on avait un 1er bien où l’on avait droit à la déduction, le vendre pour en acheter un
nouveau. (Je remploie la déduction.)
EX : Quand je vends mon chalet, qui n’était pas dans le patrimoine familial, et que j’en
achète un autre : Je fais un apport au patrimoine familial. C’est la première fois que
j’apporte l’$$ dans le patrimoine familial. Le sens juridique du terme « remploi » n’est pas
tout à fait le même que celui au sens commun. Quand je fais un apport avec le produit de
mon héritage, je vais avoir droit à une déduction. L’apport doit être fait PENDANT le
mariage. (Je peux avoir reçu l’héritage avant ou après le mariage.) Ce que j’apporte au
PF est en fait quelque chose qui n’y était pas, et qui se qualifiait pas en vertu de 415
al. 1 CcQ.
20
Déduction de la valeur nette d’un bien du patrimoine familial possédé au moment du mariage ou
de l’union civile et de sa plus-value (ou moins-value).
Déduction d’un apport et de sa plus-value (ou moins-value).
Remploi
valeur du remploi
3°) × plus−value
valeur brute du bien
**Voir les tableaux qui constituent des exemples de déduction en vertu de l’art. 418 CcQ.
La plus-value équivaut à la différence entre la valeur au moment de l’achat du bien et la valeur du bien au
moment de la dissolution du patrimoine. On se sert des valeurs brutes.
On doit également tenir compte d’une moins-value (surtout présente dans le cas d’une voiture). Il s’agit
d’une dévaluation du bien.
Attention : lors de l’achat d’une résidence à parts égales / en copropriété / sans que rien ne soit mentionné,
on doit toujours diviser le prix d’achat en deux et faire nos calculs en cas de déductions prévues à 418 sur
la moitié qui appartient au conjoint seulement.
-Si toutefois la résidence est achetée par l’un des époux seulement (« en son nom », « sel propriétaire »),
et que l’autre époux y contribue par apport ou remploi, on devra calculer la déduction sur la valeur totale
de la résidence.
Toujours présenter les biens et les REER dans deux catégories distinctes. On ne peut opérer
compensation entre les deux catégories; on doit donc toujours établir la créance séparément.
Si un époux A a droit à une déduction (ex : pour apport) sur un bien dont l’époux B est propriétaire, on
doit calculer cette déduction, puis la soustraire à la valeur nette actuelle du bien. La balance équivaudra à
la valeur partageable : l’époux A aura droit à la moitié de cette valeur partageable, en plus de sa déduction.
Déduction d’un apport et de sa plus-value
21
Pour calculer la plus-value, on va déduire le pourcentage, en proportion de la partie du bien que possédait
déjà l’époux.** Voir le tableau pour l’exemple de calcul.
La valeur brute du bien au moment de l’apport lorsqu’il s’agit de rénovation est composée de la valeur du
bien, auquel on additionne la valeur des rénovations payées (« valeur brute améliorée »). On ne calcule
donc pas la déduction en fonction de la valeur du bien avant les rénovations, mais bien de sa valeur après
les rénovations. Ici, le chalet valait 155 000$ et les rénovations coûtaient 15 000$, ce qui donne 170 000$.
La plus-value acquise par le bien au moment du partage du patrimoine se calcule en fonction de la valeur
brute améliorée du bien, et non la valeur pré-amélioration.
NOTE : il n’est toutefois pas toujours vrai, en réalité, que la valeur des rénovations amène une
augmentation de la valeur du bien d’égal montant. Dans ces cas, on peut faire faire une expertise sur la
valeur brute améliorée du bien et se référer à la valeur ainsi évaluée au lieu de la valeur du bien
additionnée à la valeur des rénovations.
Remploi
Définition : la situation où l’on avait un 1er bien où l’on avait droit à la déduction, le vendre pour en
acheter un nouveau. (Je remploie la déduction.) Il s’agit donc de 2 calculs, le premier au moment où le
bien en question est vendu, et le second lors la dissolution du mariage / union civile.
Application : Son application est conditionnelle à la présence, soit de (Il faut absolument avoir une des 2
situations de 418 C.c.Q. pour pouvoir faire un remploi) :
Remploi d’un bien du patrimoine familial possédé au moment du mariage / l’union civile OU ;
Remploi d’un bien acquis pendant le mariage à même des biens échus par donation ou par
succession.
22
Il est possible de renoncer à son droit à la déduction
Comment :
En tout ou en partie, mais la preuve de renonciation doit être claire et non-équivoque. - Droit de
la famille – 2150, 1995 R.J.Q. 715, C.A.
Par :
Acte notarié : au décès ou après le jugement de divorce, de séparation de corps ou de nullité.
Déclaration judiciaire : dans le cadre d’une instance de divorce, de séparation de corps ou de
nullité.
o Le tribunal donne ainsi acte à la renonciation (bien qu’il n’y soit pas lié).
Annulation : seulement pour la renonciation par acte notarié pour lésion ou pour toute cause de nullité
des contrats (art. 424 CcQ).
Publicité : Inscrire au RDPRM dans l’année à défaut d’être réputé avoir accepté (art. 423 CcQ).
Attention : le partage est un droit de créance qui s’éteindra après 3 ans comme tout droit personnel
Il s’agit de l’avant-dernière étape de calcul de patrimoine familial, selon la liste des étapes suivantes :
1. Qualification du bien (art. 415 CcQ)
2. Établissement de leur valeur marchande (art. 416 CcQ)
3. Établissement des dettes à soustraire s’il y a lieu (art. 417 CcQ)
4. Établissement des déductions (art. 418 CcQ)
5. Calcul de la valeur partageable
6. Établissement de la créance
ÉTABLISSEMENT DE LA CRÉANCE
23
**Il existe 4 méthodes pour calculer la valeur de la créance. Voir tableau
Méthode 1 : La créance est égale à la moitié de la différence entre les valeurs partageables des
époux.
Méthode 2 : La plus petite créance s’éteint par compensation et la créance est égale à la différence
entre les créances respectives des conjoints.
Méthode 3 : La créance est égale à la moitié de la valeur partageable totale moins sa propre valeur
partageable.
Méthode 4 : La créance est égale à la moitié de la valeur partageable totale plus ses déductions
moins la valeur nette des biens possédés par le conjoint.
PARTAGE
Une fois la créance établie, il faut déterminer et proposer les modalités du partage effectif du patrimoine
familial.
Le partage s’effectue par catégorie de biens : Donc, on sépare la valeur des biens de la catégorie 1. Une
fois que cela est, on passe à la valeur des biens de la seconde catégorie qu’on va partager.
On ne peut PAS se dire « Époux 1 a 300k$ dans son patrimoine qui constitue la valeur de la
maison (catégorie 1) » et « Époux 2 a 300K$ dans son patrimoine qui constitue la valeur de son
Régime de retraire» donc « Il n’y a pas de créance un envers l’autre ».
Logique : le traitement fiscal des catégories n’est pas le même, donc c’est important de séparer les
biens par catégorie, pour que les époux finissent par avoir des traitements égaux (sinon, ça
pourrait être un traitement inégal)
o Catégorie 1 (résidence, meuble, voiture) : Aucun impact fiscal.
o Catégorie 2 (régime de retraire, pension) : Impact fiscal.
o Ex. si Mme a une maison qui vaut 300K et M a un REER qui vaut 300K, ils devront
quand même séparer les 2 biens
CAS PARTICULIER
Paiement compensatoire
24
Paiement compensatoire (art. 421 CcQ)
Bien aliéné dans l’année précédant la dissolution
o Le tribunal peut ordonner qu'un paiement compensatoire soit fait à l'époux à qui aurait
profité l'inclusion de ce bien dans le patrimoine familial
Bien aliéné plus d’un an avant la dissolution
o Seulement si l’aliénation a été faite dans le but de diminuer la part de l'époux à qui aurait
profité l'inclusion de ce bien dans le patrimoine familial
o Mauvaise foi/intention malicieuse = à prouver
La dilapidation de biens autres que ceux faisant partie du patrimoine familial ne donne pas droit à
un paiement compensatoire
Montant : discrétionnaire (dépend de la preuve qu’on fera)
Prestation compensatoire :
Pas de prestation compensatoire lorsque tous les biens du conjoint sont inclus dans le patrimoine
et dans la société d’acquêts.
Pas de prestation si l’enrichissement découle de tâches normales, usuelles ou traditionnelles ou de
la contribution normale aux charges du ménage.
o On compense seulement la contribution exceptionnelle aux charges familiales, aux
paiements de dettes et au remboursement d’emprunts.
Pas de prestation pour la simple raison que le conjoint a investi dans ses compagnies plutôt que
dans le patrimoine.
o Par contre, prestation si l’épouse a payé presque exclusivement les dépenses de la famille
et consacré son temps à la famille pendant que l’époux consacrait tout son temps à bâtir et
faire prospérer sa compagnie.
Prestation compensatoire si l’épouse a toujours remis tous ses revenus à son mari qui administrait
seul le budget familial et le choix des investissements.
Prestation pour compenser l’apport d’un conjoint à l’entreprise de l’autre conjoint en cas
d’absence de rémunération ou si la rémunération est jugée inadéquate.
Prescription : 3 ans à compter de la fin de la vie commune.
Partage inégal
Quiz:
Un des époux obtiendra un partage inégal du patrimoine familial s’il est capable de prouver qu’il a
acquis et payé l’ensemble des biens du patrimoine familial.
FAUX, l’article 422 C.c.Q. prévoit que le partage inégal ne sera octroyé que dans les trois cas qu’il
mentionne.
25
26
COURS 3 – SOCIÉTÉ D’ACQUÊTS
1. Règles générales applicables aux régimes matrimoniaux conventionnels (431 à 442 C.c.Q.)
431 CcQ. Il est permis de faire, par contrat de mariage, toutes sortes de stipulations, sous réserve des
dispositions impératives de la loi et de l'ordre public.
432 CcQ. Les époux qui, avant la célébration du mariage, n'ont pas fixé leur régime matrimonial par
contrat de mariage sont soumis au régime de la société d'acquêts.
En vertu de l’art. 432 CcQ, la société d’acquêts est le RÉGIME LÉGAL applicable à tous les conjoints
mariés depuis le 1er juillet 1970 (ou unis civilement depuis le 24 juin 2002) sans contrat de mariage. Ce
régime matrimonial peut également être adopté par contrat de mariage avant ou pendant le mariage
(art. 431 et 438 CcQ).
1.2 Distinctions :
C’est le régime qui est généralement choisi au Québec. Dans le cadre de ce régime, il n’y aura pas
de partage des biens. Chaque époux reprendra possession des biens dont il propriétaire.
Il peut être question d’un régime de société d’acquêts, où certains des biens, au lieu d’être acquêts
vont être des biens propres. C’est en quelque sorte un régime adapté. Il pourrait aussi être question
d’un régime étranger, aussi longtemps qu’il respecte l’ordre public.
C’était le régime matrimonial légal avant la société d’acquêts, (avant 1 er juillet 1970). Les époux
peuvent tjrs choisir ce régime. Il faudra alors appliquer la loi en vigueur avant 1970.
492 CcQ. Lorsque les époux optent pour un régime matrimonial communautaire et qu'il est
nécessaire de suppléer aux dispositions de la convention, on doit se référer aux règles de la
société d'acquêts, compte tenu des adaptations nécessaires.
Il est question d’époux mariés après le 1 er juillet 1970, qui auraient fait un contrat mariage
où ils optent pour le régime matrimonial de la communauté de biens.
Les époux mariés sous l'ancien régime de communauté légale peuvent invoquer les règles de
dissolution et de liquidation du régime de la société d'acquêts lorsqu'elles ne sont pas
incompatibles avec les règles de leur régime matrimonial.
27
1.3 Priorité d’application du régime primaire (391 et 423 C.c.Q.)
On règle le régime primaire d’ordre public, soit le patrimoine familial. Et ce sont les biens dont il n’aura
pas été disposé en vertu des règles du PF qui vont se retrouver dans la société d’acquêts.
Tous les biens qui ne sont pas ceux de 415 al. 1 C.c.Q. vont aller au régime matrimonial.
Ensuite, les biens exclus en vertu de 415 al. 4 C.c.Q.
Mais PAS les biens exclus en vertu de 415 al. 3 C.c.Q., parce qu’il en est disposé en vertu de lois
particulières. Donc ce bien exclu du PF sera liquidé dans le RM.
Les valeurs complètement exclues : Peut-être parce que le bien était entièrement payé en date du
mariage. Cette valeur n’entre pas dans le RM. Elle retourne à l’époux en vertu des règles du PF.
Convention de non-assujettissement du patrimoine familial : Dans le cas où les époux auraient
signé valablement une telle convention, tous leurs biens seront liquidés dans le RM. – 423 C.c.Q.
Tous les biens, dont il a été disposé à l’aide du PF ne reviennent plus. Si des biens ont été exclus du
patrimoine familial, ils tomberont ensuite dans la société d’acquêts.
o 415 al. 3 CcQ ; RR exclus du patrimoine. Or, ne sera pas inclus dans la société d’acquêts car régis
par des règles particulières.
o 418 C.c.Q. ; Déduction cette déduction (celle où la valeur totale est retirée), pour l’époux qui en
bénéficie ne verra pas le bien tomber dans la société d’acquêt.
On aura donc des biens dont on trouvera la valeur en date d’introduction d’instance.
Qualification : (première étape); Me permet de décider dans quelle catégorie on va classer le bien. Le
critère de qualification des biens change (ce n’est plus l’usage, comme en patrimoine familial). On va
retrouver deux types de biens en société d’acquêts, soient des biens propres où la valeur ne se partage pas,
et des biens acquêts où la valeur se partage (pas d’hybride).
Il faudra retourner à la date d’acquisition du bien et trouver la provenance de l’argent ayant servi à
l’acquisition [critère de qualification].
(1) TOUTES les valeurs acquises avant le mariage = bien propres
o On ne se trouve plus en PF. (Ex, Les comptes de banque vont être considérés.)
(2) Valeur acquise pendant le mariage avec héritage / donation = bien acquêts, 450 CcQ.
NOTE BENE.
Le plus loin qu’on peut retourner est la date du mariage. Les biens possédés au jour du
mariage seront automatiquement propres (450 al. 2 C.c.Q.).
On qualifie à l’aide de la valeur à l’achat, mais c’est la valeur au divorce que l’on classe
dans les catégories (propres ou acquêts).
La plus-value du bien profite à sa qualification (elle suit la qualification).
Si pendant la durée du mariage, j’apporte sur le bien, pour augmenter sa valeur, une
construction, amélioration, plantation, etc., et que la valeur qui j’y ajoute vient de la masse
opposée, il peut y avoir un changement de qualification. – 455 C.c.Q.
Un bien possédé au jour du mariage, entièrement payé ou non, sera toujours un bien
propre. - 450 al. 2 C.c.Q.
28
2.1.1 Droit international privé : époux mariés ailleurs qu’au Québec
2 repères temporels importants; début du mariage ET fin du mariage. Ils nous donneront des
indications qui auront des impacts juridiques et nous aideront à déterminer le cadre juridique.
IMPORTANT : Le régime matrimonial (432 CcQ) se détermine au début, soit avant la chicane.
Tandis que les effets (391 à 430 CcQ) du mariage sont ceux qu’on impose à la rupture.
Domicile : C’est un terme juridique. C’est aussi le lieu de reconnaissance des impôts.
Résidence : Il est possible d’avoir plusieurs résidences.
3089. Les effets du mariage, notamment ceux qui s’imposent à tous les époux quel que soit
leur régime matrimonial, sont soumis à la loi de leur domicile.
Lorsque les époux sont domiciliés dans des États différents, la loi du lieu de leur résidence
commune s’applique ou, à défaut, la loi de leur dernière résidence commune ou, à défaut, la loi
du lieu de la célébration du mariage.
391. Les époux ne peuvent déroger aux dispositions du présent chapitre, quel que soit leur
régime matrimonial. = autrement dit, le chapitre des effets du mariage (qui se rend de 391 à
430) est d’ordre public (y compris les règles de partage du patrimoine familial - 414 à 426
CcQ) - obligatoires, incontournables
→ 431; on peut tout faire par contrat de mariage (donc au DÉBUT), mais on ne pourra pas
décider qu’il n’y aura pas de patrimoine familial
Autrement dit, que des époux se soient mariés au Québec ou à l’étranger, s’ils se divorcent ici, ils
recevront application des effets du mariage, soit, notamment, des règles du patrimoine familial.
3123. Le régime matrimonial ou d’union civile des conjoints qui se sont unis sans passer de
conventions matrimoniales ou d’union civile est régi par la loi de leur domicile au moment
de leur union.
Lorsque les conjoints sont alors domiciliés dans des États différents, la loi de leur première
résidence commune s’applique ou, à défaut, la loi de leur nationalité commune ou, à défaut, la
loi du lieu de la célébration de leur union. Règles supplétives (al. 2)
Exemple : C’est ce qui fait que les deux québécois qui se marient à Cuba, sans faire de contrat de
mariage, ne sont pas mariés en vertu du régime matrimonial de Cuba. En vertu de 3123 CcQ, les
deux québécois sont soumis à la société d’acquêts. Il est alors question du domicile commun des
époux AU MARIAGE, soit le Québec.
L’alinéa 2 touche aux règles applicables si les époux vivent dans des pays différents.
Il se peut aussi que j’aie des règles de l’État étranger; si par exemple, les époux se sont mariés à
l’étranger alors qu’ils y étaient tous deux domiciliés, et qu’ils n’ont pas fait de contrat. Dans ce
cas, le régime matrimonial applicable sera celui du pays.
Comment savoir le régime matrimonial d’un pays à une date ? Faire un appel à
l’ambassade pour avoir une attestation du jurisconsulte.
2809 C.c.Q. : il faudra alléguer ce droit
29
Si on ne fait pas ça, ce sera la société d’acquêt qui s’appliquera. – 2809 C.c.Q.
2809 CcQ. Le tribunal peut prendre connaissance d’office du droit des autres provinces ou
territoires du Canada et du droit d’un État étranger, pourvu qu’il ait été allégué. Il peut aussi
demander que la preuve en soit faite, laquelle peut l’être, entre autres, par le témoignage d’un
expert ou par la production d’un certificat établi par un jurisconsulte.
Lorsque ce droit n’a pas été allégué ou que sa teneur n’a pas été établie, il applique le droit en
vigueur au Québec.
460 CcQ. Le bien qu’un époux ne peut prouver lui être exclusivement propre ou acquêt est
présumé appartenir aux deux indivisément, à chacun pour moitié.
(2) 461 à 464 C.c.Q. ; de l’administration des biens et de la responsabilité des dettes
Ils s’appliquent pendant la durée du mariage (principale utilité)
Bien que des juges tentent d’utiliser 464 C.c.Q. pour les dettes à la rupture, ce n’est pas le cas ; cet
article s’applique pendant le mariage
Les effets de la dissolution se produisent immédiatement, sauf dans les cas des 3° et 5°, où ils
remontent, entre les époux, au jour de la demande. [Situations judiciaires = où la dissolution est
prononcée en justice C’est le genre de situations où on aura un long délai entre la demande et
le prononcé; il peut se passer beaucoup de choses entre la demande et le prononcé. On donne
donc un effet rétroactif au jour d’introduction de l’instance.]
30
société d’acquêts. L’époux qui continue de travailler pendant l’instance, ou qui continue à
contracter des dettes, ça ne sera pas affecté.
Après la dissolution, il y aura liquidation; action de calculer et de fixer ce qui était indéterminé;
on fait le calcul des masses. Cette liquidation a lieu au jour du divorce évidemment!
o Pour déterminer les listes de biens et de dettes et faire les calculs, prenons-nous leur
valeur en date de liquidation ou de dissolution? La prof dit liquidation (jour du divorce),
mais la CA dit dissolution (jour de la demande) (la CA ne fait pas de différence entre
liquidation et dissolution).
31
2.1.3 Tableau comparatif, patrimoine familial et société d’acquêts
Société d’acquêts
Formulaire V – État de la société d’acquêts
Identification des biens propres et acquêts de chaque époux. (Liste exhaustive des biens possédés au jour de
l’évaluation (448 à 460 C.c.Q.), à l’exception des biens du PF)
Évaluation à la date de la demande (465 C.c.Q.)
Exception; possibilité de choisir une date antérieure = celle de la cessation de la vie commune
(si on peut prouver la fin des rapports d’interdépendance économique entre les époux – 466
C.c.Q.)
Établissement de la valeur marchande des biens propres et acquêts (475 C.c.Q.)
Il s’agit de la valeur la plus probable qu’un tiers paierait pour le bien en question.
Les parties devront faire la preuve de cette valeur via d’évaluations agrées ou autres
expertises.
Cette valeur peut être contesté par l’autre partie. Ce sera alors au tribunal de fixer la valeur du
dit bien.
Établissement de la valeur nette des biens (valeur marchande - les dettes)
Il n’y a aucune restriction quant aux dettes; prise en compte des dettes (484 C.c.Q.) à être
déduites de la valeur des acquêts de l’époux débiteur (481 C.c.Q.) = toutes dettes sont portées
au passif des acquêts, il n’y a pas de passif au propre
Pas de déductions
Application du remploi dans le seul but de qualifier de propres les biens acquis en remplacement d’un propre
(450(3) C.c.Q.)
Comment se fait-il qu’on n’ait pas ça pour l’acquêt ? Logique! Ce serait inutile, car on a une
présomption d’acquêts à 459 C.c.Q.! On a donc besoin d’un article pour le cas des biens
propres
Établissement des récompenses dues par les acquêts aux propres ou par les propres aux acquêts d’un conjoint (475
ss. CcQ). Les récompenses œuvrent entre les masses d’un même conjoint.
- Définition Récompense, art. 475.al.3 : Pour compenser la perte subit dans l’exercice de la qualification,
dans la seule mesure où il y a eu enrichissement.
Établissement de la valeur nette des acquêts partageables de chaque époux, incluant les intérêts et l’indemnité
additionnelle.
On arrive donc avec 2 montants; la valeur des acquêts pour chaque conjoint.
C’est à ce moment qu’on perdra l’étanchéité; les époux auront é choisir ou à renoncer au
partage des acquêts de l’autre époux. L’option est distincte pour chacun des époux.
Renonciation possible de chaque époux au partage des acquêts de l’autre époux (467 et 473 C.c.Q.)
469 CcQ; l’époux qui ne renonce pas dans l’année est présumé accepté le partage
Annulation possible de la renonciation pour lésion / autre cause d’annulation de contrats (472 CcQ)
Partage des acquêts de chaque époux, en numéraire ou dation en paiement (481 C.c.Q.)
Pas d’attribution de biens possible par le tribunal, sauf au décès (482 CcQ) = c’est un privilège de l’époux
survivant de demander certains biens en paiement, et sauf si homologation de l’acte de partage (que les époux
s’entendent).
Le juge n’a pas ce pouvoir; on va même jusqu’à prévoir que l’époux qui doit des acquêts peut
décider les biens qu’il propose en paiement (l’autre n’est pas tenu d’accepter toutes modalités
de paiement).
Par contre, le juge a la possibilité de juger qu’une modalité n’est pas juste.
Limitation au partage pour le conjoint qui s’est immiscé dans la gestion des acquêts de son conjoint après la
dissolution (468 CcQ); ou pour celui qui a mal géré ou a recelé ses acquêts (471 CcQ).
La seule pénalité si un époux se comporte mal, c’est qu’il sera privé du partage des acquêts de
l’autre époux. On voit donc combien archaïque est le système.
32
Pas de partage inégal
448 CcQ. Les biens (tous les biens qui ne sont pas entrés dans le PF) que chacun des
époux possède au début du régime ou qu’il acquiert par la suite constituent des acquêts ou des
propres selon les règles prévues ci-après.
449 CcQ. Les acquêts de chaque époux comprennent tous les biens non déclarés propres par
la loi (=PRÉSOMPTION et confirmation de 459 C.c.Q.) et notamment:
1° Le produit de son travail au cours du régime; (sous toutes ses formes; salaire, dividende...)
2° Les fruits et revenus échus ou perçus au cours du régime, provenant de tous ses biens,
propres ou acquêts. (Si j’ai un immeuble à revenus avant le mariage, il sera propre. Par
contre, les loyers seront acquêts. Idem sur les intérêts d’argent que je possédais avant le
mariage.) = attention, la plus-value suit la qualification elle.
À quoi sert la qualification, outre de départager les valeurs partageables des non-partageables, les propres
des acquêts (ce qui est le but principal)?
Art. 451 CcQ : Principe général : Un bien composé de valeur propre et d’acquêts à 50/50 sera
acquêt. La valeur totale sera donc inscrite aux acquêts, et on en transfèrera 50% aux propres.
Dispositions en faveur de la qualification des biens acquêts :
o Art. 449 CcQ : Tous les biens non déclarés propres sont dits acquêts.
o Art. 459 CcQ : Le bien est présumé acquêts, à moins de prouver le contraire.
Art. 460 CcQ : Présomption sur la copropriété indivise.
Pertinence de la qualification?
- savoir ce qui sera partageable
- savoir le genre de pouvoir de gestion qu’on aura sur le bien – 462 C.c.Q.
o si le bien est propre, le pouvoir de gestion est plus grand : on ne peut disposer ses acquêts
entre vifs à titre gratuit sans le consentement de l’autre partie (et sauf autorisation du
tribunal dans certains cas)
- 482 C.c.Q. : si la dissolution du régime résulte du décès ou de l’absence de l’époux, l’époux
survivant peut exiger qu’on lui donne en paiement certains biens du patrimoine familial OU des
acquêts (pas possible pour les biens propres)
En BREF,
33
d'assurance qui s'y rattachent.
6) 450(4): Les droits ou avantages qui lui échoient à titre de titulaire subrogé ou à titre de
bénéficiaire déterminé d'un contrat ou d'un régime de retraite, d'un autre rente ou d'une assurance
de personnes.
7) 450(5): Ses vêtements et ses papiers personnels, ses alliances, ses décorations et ses diplômes.
8) 450(6): Les instruments de travail nécessaires à sa profession.
9) 452: La nouvelle part indivise qu'il acquiert sur un bien, meuble ou immeuble, dont il possédait
déjà une part indivise propre, dans la mesure où la valeur des acquêts employés pour acquérir
cette part indivise est inférieure à la moitié de la valeur totale des parts qu'il détient.
10) 453: Le droit à une pension alimentaire, d'invalidité ou à quel qu’autre avantage de même nature.
11) 454 al. 1 : Le droit de réclamer des dommages-intérêts et l'indemnité reçue en réparation d'un
préjudice moral ou corporel, de même que le droit à l'indemnité découlant d'un contrat d'assurance
ou de tout autre régime d'indemnisation.
12) 455: Le bien qu'il acquiert à titre d'accessoire ou d'annexe d'un bien propre, ainsi que les
constructions, ouvrages ou plantation, dans la mesure où la valeur des acquêts employés pour
acquérir ce bien ou pour réaliser ces constructions, ouvrages et plantations est inférieure à la
valeur totale du bien propre.
13) 456 al. 1: Les valeurs mobilières qu'il acquiert suite de la déclaration de dividendes sur des
valeurs propres.
14) 456 al. 2: Les valeurs mobilières qu'il acquiert par suite de l'exercice d'un droit de souscription ou
de préemption ou autre droit semblable que confèrent des valeurs qui lui sont propres.
15) 456 al. 3: Les primes de rachat ou de remboursement anticipé de valeurs mobilières qui lui sont
propres.
16) 457 al. 1: Les revenus provenant de l'exploitation d'une entreprise qui lui est propre, s'ils sont
investis dans l'entreprise.
17) 458: Les droits de propriété intellectuelle et industrielle dont il est titulaire.
2) 449(2): Les fruits et revenus échus ou perçus au cours du régime, provenant de tous ses biens,
propres ou acquêts.
3) 453: Les avantages pécuniaires provenant d'une pension alimentaire, d'invalidité ou autre dont il
est titulaire et qui sont échus ou perçus au cours du régime ou qui sont payables, à son décès, à ses
héritiers et ayants-cause.
4) 458: Les fruits et revenus provenant des droits de propriété intellectuelle et industrielle dont il est
titulaire et qui sont perçus ou échus au cours du régime.
5) 451 al. 1: Le bien qu'il acquiert durant le mariage avec des propres et des acquêts, alors que la
valeur des acquêts employés est égale ou supérieure à la moitié du coût total d'acquisition du bien.
6) 451 al. 2: La même règle s'applique aux assurances sur la vie, aux pensions de retraite et autres
rentes. Leur coût total est alors déterminé par l'ensemble des primes ou sommes versées.
Toutefois, pour l'assurance temporaire, c'est la dernière prime qui détermine la qualification.
7) 452: La nouvelle part indivise qu'il acquiert sur un bien, meuble ou immeuble, dont il possédait
déjà une part indivise propre, dans la mesure où la valeur des acquêts employés pour acquérir
cette nouvelle part indivise est égale ou supérieure à la moitié de la valeur totale des parts qu'il
détient.
8) 455: Le bien qu'il acquiert à titre d'accessoire ou d'annexe d'un bien propre, meuble ou immeuble,
ainsi que les constructions, ouvrages ou plantation, dans la mesure où la valeur des acquêts
employés pour acquérir ce bien ou pour réaliser ces constructions, ouvrages et plantations est
égale ou supérieure à la valeur du bien propre.
34
9) 457: Les revenus provenant de l'exploitation d'une entreprise qui lui est propre, s'ils ne sont pas
investis dans l'entreprise.
10) 459 in limine: Tous ses autres biens qui ne sont pas déclarés propres par la loi.
Celui qui allègue qu’un bien est propre doit en faire la preuve. Les biens, mentionnés à 450
C.c.Q., leur qualification ne se conteste pas. Si l’on veut donner un sens à ces biens, on doit
privilégier leur qualification. Donc, derrière la qualification, il y a un pouvoir de gestion de
biens des époux. (Il n’est pas seulement question de déterminer la valeur des deux masses.)
Il faut donner aux articles un sens cohérent avec l’intention du législateur qui voulait que les
biens propres soient les biens d’exception.
On ne fait pas la qualification en regardant s’il reste une dette sur le prêt. Ils sont
propres peu importe le mode de financement.
EX : Si j’ai un immeuble qui vaut 100K, sur lequel il y a 20K de payé, et 80K d’une
hypothèque.
Acquis avant le mariage : 20K et 80 = hypothèque Acquêts. Il sera tout de
même propre, car il a été acquis avant le mariage et il n’y avait alors pas de
qualification.
o N.B. : On ne trouve nulle part une récompense pour le 80% payé
avec des acquêts.
Époux a la propriété du bien au début du régime : On doit privilégier la
qualification de propre (la jurisprudence abonde dans ce sens),
indépendamment de la partie payée ou non. On nous donne la qualification,
parce qu’on ne veut pas que l’on fasse le test. Avant le régime, il n’y a pas
d’acquêts.
2° Les biens qui lui échoient au cours du régime, par succession ou donation et, si le
testateur ou le donateur l'a stipulé, les fruits et revenus qui en proviennent ;
Ici, il faut que le bien soit hérité pendant le mariage, sinon on tombe dans un cas du
paragraphe 1; « bien possédé au jour du mariage ». Garder en tête qu’il faudra prouver
l’héritage.
35
Il s’agit d’une exception au principe de l’art. 449 CcQ qui prévoit que les fruits et
revenus sont des acquêts. Ces derniers pourront être propres à la condition que le
testateur l’ait stipulé dans le testament.
L’augmentation de valeur d’un bien (sa plus-value) n’est pas un fruit et revenu. Si le
bien est un propre, l’augmentation de valeur du même bien reste proper
3° Les biens qu'il acquiert en remplacement d'un propre / de même que les
indemnités d'assurance qui s'y rattachent ; (feu, vol, etc.)
Principe du remploi d’un propre. On a besoin de cet article pour qualifier certaines
situations. Ex : J’ai hérité d’$$ (ce qui serait un propre au sens du par. 2) et j’achète un
bien avec. Puisque mon argent à la banque était propre, le bien acheté sera propre.
Par contre, si j’ai mon héritage de 100 000$, et que j’acquiers un bien de 300 000$
(200 000$ avec mes revenus), c’est 451 CcQ qui va me permettre de le qualifier
(comme acquêts) et non 450 (3) CcQ (comme propre).
o Pour appliquer ce paragraphe, il doit être question de la même somme/valeur.
Pourquoi ? Pcq si j’acquiers ce bien en partie avec des biens propres et en
partie des acquêts, il va devenir un acquêt.
o EX : On ne peut pas utiliser ce paragraphe pour justifier l’achat de 750K, suite
à la vente de quelque chose de 500K.
4° Les droits ou avantages qui lui échoient à titre de titulaire subrogé ou à titre de
bénéficiaire déterminé d'un contrat ou d'un régime de retraite, d'une autre rente ou d'une
assurance de personnes (on parle d’assurance-vie) ;
Titulaire subrogé ou à titre de bénéficiaire déterminé : Voir art. 2445 à 2452 CcQ
Prémisse; À la rupture, un des conjoints a reçu le produit d’une assurance vie (étant
le bénéficiaire). Ce n’est pas un héritage pcq c’est la compagnie d’assurances qui
nous verse le montant. Pcq il est question d’un bénéficiaire désigné, on ne passe pas
par la succession.
Ce n’est donc pas un héritage, mais le législateur souhaite que l’effet soit le même –
i.e. que ce soit propre. Le bénéficiaire va recevoir cette somme sans avoir eu à
débourser le montant des primes d’assurances (il n’est PAS titulaire des primes
d’assurances, donc pas de dépenses.
5° Ses vêtements et ses papiers personnels, ses alliances, ses décorations et ses diplômes
; **PAS DE RÉCOMPENSE
Les vêtements (même si c’est un manteau en vison de 30 000$ qui a été payé par
les acquêts), papiers, personnels, notes de cours : Propres.
Les alliances dites propres se limitent aux bagues de mariage / d’union civile
o Les autres bijoux sont acquêts
Les diplômes sont des propres.
Les décorations : ce régime a été établis dans les années 60, on vise donc les
médailles de guerre, les légions, etc.
37
BREF : Résumé – art. 450 CcQ : On cherche à qualifier tous les bien au moment de l’introduction
de l’instance. On fait une liste de TOUT (biens et dettes) ce qui n’est pas dans le PF, et on
retourne ensuite à la date d’acquisition ou d’amélioration pour trouver sa qualification. Qu’est-ce
qu’on a à qualifier ? Des biens, mais aussi la provenance (nature) de l’argent qui a servit à
l’acquisition. À la base, TOUS les revenus sont acquêts. (Un des deux peut économiser, et l’autre
dépenser ; peu importe, les acquêts sont partageables.)
Pour les biens de 450 CcQ, on nous donne la qualification ; il n’y a pas de récompenses à calculer,
d’où le but de la récompense de recréer la balance entre les propres et les acquêts. On ne perd pas
de vue l’article 475 al. 3 C.c.Q., qui définit l’enrichissement comme suit : « L’enrichissement
d’une masse au détriment de l’autre ».
451 CcQ. Est également propre, à charge de récompense, le bien acquis avec des propres
et des acquêts, si la valeur des propres employés est supérieure à la moitié du coût total
d’acquisition de ce bien. Autrement, il est acquêt à charge de récompense.
- La même règle s’applique à l’assurance sur la vie, de même qu’aux pensions de retraite
et autres rentes. Le coût total est déterminé par l’ensemble des primes ou sommes versées,
sauf dans le cas de l’assurance temporaire où il est déterminé par la dernière prime.
452 CcQ. Lorsque, au cours du régime, un époux, déjà propriétaire en propre d’une partie
indivise d’un bien, en acquiert une autre partie, celle-ci lui est également propre, sauf
récompense s’il y a lieu.
- Toutefois, si la valeur des acquêts employés pour cette acquisition est égale ou
supérieure à 50% de la valeur totale du bien dont l’époux est devenu propriétaire, ce bien
devient acquêt à charge de récompense.
454 C.c.Q. Sont également propres à l'époux le droit de réclamer des dommages-intérêts
et l'indemnité reçue en réparation d'un préjudice moral ou corporel.
38
On comprend en lisant le 2 ème alinéa que le 1er alinéa vise les actions en D-I et les
actions prévues par des régimes étatiques (ex. SAAQ).
456 al. 3 C.c.Q. Les primes de rachat ou de remboursement anticipé de valeurs mobilières
propres à l'un des époux lui restent propres sans récompense.
On ne fait pas d’énumération spécifique des biens acquêts. On les retrouve précisément entre les
articles 448 et 460 C.c.Q., juste avant la liquidation.
Principe : Si la majorité (50% et +) de l’argent provient des acquêts, le bien devrait être acquêt
(551 CcQ). Il existe une présomption d’acquêts à l’art. 459 C.c.Q.
o EX : J’ai un bien propre de 100K auquel je fais des ajouts avec des acquêts. Pour le
changer du propre, il faut autant d’acquêts. (Il faudrait alors mettre 100K.)
449 CcQ. Les acquêts de chaque époux comprennent tous les biens non déclarés propres
par la loi et notamment:
1° Le produit de son travail au cours du régime;
2° Les fruits et revenus échus ou perçus au cours du régime, provenant de tous ses biens,
propres ou acquêts.
451 CcQ. Est également propre, à charge de récompense, le bien acquis avec des propres
et des acquêts, si la valeur des propres employés est supérieure à la moitié du coût total
d’acquisition de ce bien. Autrement, il est acquêt à charge de récompense.
- La même règle s’applique à l’assurance sur la vie, de même qu’aux pensions de retraite
et autres rentes. Le coût total est déterminé par l’ensemble des primes ou sommes versées,
39
sauf dans le cas de l’assurance temporaire où il est déterminé par la dernière prime.
(Revoir dans les cas particuliers)
On en retrouve aussi à 452 et 455 C.c.Q., qui sera vu dans le jeu des récompenses; situation où on
ajoute $$ provenant de l’autre masse. Quand est-ce que ça affecte la qualification?
452 CcQ. Lorsque, au cours du régime, un époux, déjà propriétaire en propre d’une partie
indivise d’un bien, en acquiert une autre partie, celle-ci lui est également propre, sauf
récompense s’il y a lieu.
- Toutefois, si la valeur des acquêts employés pour cette acquisition est égale ou
supérieure à 50% de la valeur totale du bien dont l’époux est devenu propriétaire, ce bien
devient acquêt à charge de récompense. (Revoir dans les cas particuliers)
455 CcQ. Le bien acquis à titre d’accessoire ou d’annexe d’un bien propre ainsi que les
constructions, ouvrages ou plantations faits sur un immeuble propre restent propres, sauf
récompense s’il y a lieu. (Revoir dans les cas particuliers)
- Cependant, si c’est avec les acquêts qu’a été acquis l’accessoire ou l’annexe, ou qu’ont
été faits les constructions, ouvrages ou plantations et que leur valeur est égale ou
supérieure à celle du bien propre, le tout devient acquêt à charge de récompense.
Il n’y a pas d’hybrides; si on a des biens acquis avec les 2 masses, c’est le plus grand montant qui
déterminera dans quelle masse on le mettra.
Jeu des récompenses ; si on a un bien d’une valeur de 100 000$ acquis avec 20 000$
d’acquêts, et 80 000$ de propre, on le classera dans les biens propres. Or, en principe, 20
000$ seront « perdus ». Avec le jeu des récompenses, on pourra faire un calcul
proportionnel qui nous permettra de retourner 20% de la valeur à la sortie vers l’autre
catégorie. La récompense est ce qui nous sert à balancer les masses de propre et d’acquêts
d’un conjoint. – 475 al. 3 C.c.Q.
o Évidemment, la récompense peut se faire dans un sens comme dans l’autre.
o Pour avoir récompense, il doit avoir enrichissement/ plus-value sur le bien. – 475, al.
3 CcQ.
475 CcQ. Sur acceptation du partage des acquêts du conjoint, on forme d’abord deux
masses des biens de ce dernier, l’une constituée des propres, l’autre des acquêts.
-On dresse ensuite un compte des récompenses dues par la masse des propres à la
masse des acquêts de ce conjoint et réciproquement.
-La récompense est égale à l’enrichissement dont une masse a bénéficié au
détriment de l’autre.
En société d’acquêts, par opposition au PF, on fait les calculs de biens propres et acquêts
pour chacun des époux. Ainsi, il y a entre les bilans des époux, un mur étanche, quand on fait
notre partage. Les valeurs ne passeront pas d’un époux à l’autre. Il n’y a donc pas de
récompense entre les conjoints, mais slm entre les masses des conjoints.
o Qu’arrive-t-il quand un époux donne un montant d’héritage à l’autre époux ? Ce sera
une question de preuve ; si j’ai prêté 50 000$, j’ai une créance envers mon époux (et
l’autre aura une dette)! Si j’ai fait un don, ce sera un propre donné! Celui qui invoque
une situation devra en faire la preuve prépondérante.
40
L’acquisition par un époux pendant le mariage avec des propres et des acquêts.
Implicitement, l’article cerne les situation pendant le mariage, car il n’y a pas d’acquêts avant
le mariage.
Pour le qualifier de propre, il doit y avoir plus de 50% de propre à l’acquisition. Si c’est
acquis 50%-50%, le tout se retrouve dans la masse des acquêts. Le régime de la société
d’acquêts est inclusif aux acquêts. (L’interprétation va vers l’inclusion, à cause de la
présomption aux acquêts.)
451 C.c.Q. Est également propre, à charge de récompense, le bien acquis avec des
propres et des acquêts, si la valeur des propres employés est supérieure à la
moitié du coût total d'acquisition de ce bien. Autrement, il est acquêt à charge
de récompense.
Présomption d’acquêts
Pour qualifier un bien de « propre », on doit en faire la preuve ; les biens propres sont
l’exception. Non-seulement je dois pouvoir alléguer une des situations qui en fait un propre,
je dois être en mesure d’en faire une preuve. À défaut, c’est présumé acquêt. Il faudra trouver
un article de loi afin de pouvoir qualifier le bien de propre.
459 C.c.Q. Tout bien est présumé acquêt, tant entre les époux qu'à l'égard des
tiers, à moins qu'il ne soit établi qu'il est un propre.
2.2.4 Le jeu des récompenses (475 al. 3 C.c.Q.) : principe, définitions et énumération
Il s’agit de compenser l’une des 2 masses (acquêt ou propres), pour la valeur que cette
masse a perdu dans l’exercice de qualification pour un seul époux. Il n’y a a pas de
récompenses entre les époux (ça serait plutôt le cas d’une prestation compensatoire). Il ne
fait pas oublier que dans le cas de l’art. 475 al. 3 CcQ, s’il n’y a pas d’enrichissement, il
n’y a pas de récompense.
Attention, le calcul est une alternative au recours à une expertise (ex, évaluation agrée) qui
nous permet de connaitre la valeur de l’enrichissement et celle du bien (autrement dit, si
on a une expertise, on n’aura pas à faire le calcul suivant).
41
On regarde le montant de l’apport en propres ou en acquêts sur la valeur du bien APRÈS
cet apport, et on fait une règle de 3 pour savoir la valeur à la sortie du mariage.
'
valeur de l apport en propres ou en acquêts ?(la récompense)
X
valeur du bien après l ' apport valeur du bien à la sortie de l' ∪¿ mariage
Il n’y aura pas de récompense si l’apport a été fait pour l’entretient ou la conservation du
bien : logique, car dans ces cas, il n’y aura probablement pas d’enrichissement! 477
C.c.Q.
2.2.4.1 Les propres doivent récompense aux acquêts ou les acquêts doivent
récompense aux propres
42
On ne fait pas l’exercice de qualification en fonction de la provenance de
l’argent, ils sont propres. Par contre, s’il y a des acquêts qui ont servis à
l’acquisition, il y a une récompense des propres aux acquêts. S’ils sont acquis
en totalité avec des acquêts, la récompense sera de 100%.
Si les instruments sont payés en partie avec des propres et des acquêts : la
qualification va toujours être propre -450 CcQ. L’Époux aura le droit à une
récompense 450(6) CcQ ; là on fera un calcul proportionnel.
ii) Cas de l’article 451 C.c.Q.
451 CcQ. Est également propre, à charge de récompense, le bien acquis avec
des propres et des acquêts, si la valeur des propres employés est supérieure à la
moitié du coût total d'acquisition de ce bien. Autrement, il est acquêt à charge
de récompense.
- La même règle s'applique à l'assurance sur la vie, de même qu'aux pensions
de retraite et autres rentes. Le coût total est déterminé par l'ensemble des
primes ou sommes versées, sauf dans le cas de l'assurance temporaire où il est
déterminé par la dernière prime.
Pour être propre selon 451 CcQ., il faut que plus de 50% du bien soit acquis
avec des propres. A contrario, pour une situation 50/50, le bien sera acquêt
(451 al.1 in fine CcQ.). C’est logique en vertu de la présomption d’acquêts.
452 et 455 C.c.Q. concernent les situations où l’on ajoute de nouvelles valeurs
sur des biens et le changement possible de la qualification.
Ex. Héritage d’un immeuble indivis. J’hérite 1/3 (propre = 100 000$) et je
rachète la valeur (1/3) d’un de mes frères avec des acquêts. À la fin du
mariage, je possède 2/3. Mon tiers de base vaut maintenant 150 000$ (c’est
une plus-value, il reste propre). Celui de mon frère aussi.
N.B. : On ne fait pas le calcul sur la totalité du bien. Si l’on possède 1/3 et
qu’on achète un autre 1/3, ce qui 2/3. Ce qu’on doit prendre en
considération est la partie qui appartient à l’époux. Ainsi, la part de
l’immeuble qui m’appartient (300 000$) changera de qualification, car
elle est désormais composée à 50% d’acquêts (part achetés de mon frère).
Bien que le bien ait basculé dans la masse des acquêts, il sera à charge de
récompense aux propres.
43
L’art. 455 CcQ est quasi identique. On pourrait avoir le même problème
d’interprétation. (Même principe au niveau du calcul pour les 2 articles.)
453 C.c.Q. Le droit d'un époux à une pension alimentaire, à une pension
d'invalidité ou à quelque autre avantage de même nature, lui reste propre, mais
sont acquêts tous les avantages pécuniaires qui en proviennent et qui sont
échus ou perçus au cours du régime ou qui sont payables, à son décès, à ses
héritiers et ayants cause. Double qualification
- Aucune récompense n'est due en raison des sommes ou primes payées avec
les acquêts ou les propres pour acquérir ces pensions ou autres avantages.
455 C.c.Q. Le bien acquis à titre d'accessoire ou d'annexe d'un bien propre
ainsi que les constructions, ouvrages ou plantations faits sur un immeuble
propre restent propres, sauf récompense s'il y a lieu.
- Cependant, si c'est avec les acquêts qu'a été acquis l'accessoire ou l'annexe,
ou qu'ont été faits les constructions, ouvrages ou plantations et que leur valeur
est égale ou supérieure à celle du bien propre, le tout devient acquêt à charge
de récompense.
J’ajoute une valeur à un bien déjà qualifié en cours de mariage, ce qui peut le
faire changer de qualification. Donc double qualification.
44
Combien cela me prend d’ajout pour qu’il devienne acquêt? 100 000! On
change la qualification seulement dans la mesure où on apporte la même
quantité d’acquêts, que je propres. La qualification qu’on va faire est en
fonction du bien amélioré (donc 200 000$).
o S’il était question d’un acquêt que l’on modifiait avec un propre ?
455 C.c.Q. ne prévoit rien. Il est alors question de la réciprocité de l’article;
on applique tout de même l’article à cette situation. Il y aura encore
possibilité de changement de qualification (avec récompense).
Évaluation professionnelle; possible d’en avoir une. Dans ce cas, je n’ai pas
besoin de faire de calcul proportionnel. On peut se fier sur cette valeur.
Al.1 CcQ : On parle des actions émises. Quand on détient des actions d’une
société, il y un dividende (i.e. un fruit et revenu). Même si mes actions sont
propres, le dividende en argent est malgré tout un acquêt.
al. 2 CcQ : Par contre, il peut arriver que la compagnie au lieu d’émettre un
dividende en argent émette un dividende en actions (certificat). Ce type de
dividende reste propre ! C’est une exception. Toutefois, la valeur des
nouvelles actions émises en guise de dividende sera sujette à récompense.
45
Le législateur veut privilégier le maintient de la qualification. Le
législateur privilégie la qualification de propre, tout en permettant la
récompense. On veut laisser plus de latitude à l’époux (ex. choix de les
donner à titre gratuit).
Le droit de souscription est une valeur mobilière qui permet à
l'actionnaire de souscrire à des actions nouvelles lors de
l'augmentation de capital d'une société.
On vise les entreprises définit à l’art. 1525 al. 3 CcQ.; C’est la personne entreprise
(non incorporée, car celles incorporées ont un patrimoine distinct).
- Les revenus à tous les mois sont des revenus même s’ils sont tirés de ma
propre entreprise : ce sont des acquêts.
457 al. 1 C.c.Q. prévoit une exception : les revenus (acquêts) que l’on réinvestit
dans l’entreprise pour la faire grossir sont propres.
o Il y aura récompense.
o On voit ici l’effort du législateur de respecter la qualification de
propre; si on continuait à investir de l’acquêt, l’entreprise finirait par
devenir acquêt.
On ne vise pas les SPA, ne vise pas les compagnies, mais bien les entreprises
non-incorporées. (Par exemple, les avocats comme travailleurs autonomes, qui
a des honoraires.) Il pourrait être question d’avocats qui travaillent à leurs
comptes, les dentistes, les petits commerçants, etc. Il est question de comptes à
recevoir, des loyers, des mobiliers, du matériel informatique, etc.
46
fait pas la règle. On ne veut pas changer la qualification. Les revenus de
l’entreprise sont des acquêts. C’est déjà une exception.
EX : Dans certains cas, il n’y aura pas de récompenses. Le compresseur du
frigo tombe en panne au dépanneur. Je prends les revenus des acquêts pour
maintenir les revenus de l’entreprise. Il n’y a pas de récompense. Ici, il est
question de remplacement d’un bien. (Il n’y a pas de personnes.) Il n’est
pas nécessairement question d’un INVESTISSEMENT à proprement parler.
DISTINCTION : Pour MJ, s’il décide de vendre les droits à ses chansons, il est
question de la vente d’un propre. MAIS : Ce qu’il perçoit mensuellement
comme profit de ses chansons = acquêts.
47
2.2.4.2 Cas du bien aliéné au cours du régime (476 al. 2 CcQ)
EX : Si j’ai une récompense pour un bien qui a été acquis pendant la durée du
mariage avec des propres et des acquêts, 451 C.c.Q. J’ai payé mon bien 150K,
100K avec des acquêts, et 50K avec des propres. Le bien s’en va aux acquêts. À la
sortie, le bien vaut 300K, et le tout s’en va aux acquêts. Ma récompense va être de
50K/150K x 300K = 100K. Le 100K s’en va dans les propres en vertu de 451
C.c.Q. (Il est soustrait des acquêts pour compenser que les 50K venaient des
propres et se perdaient dans la qualification.)
On fait des ajouts/constructions en cours de route quand le bien vaut 200K. la
difficulté est qu’on a déjà pris une partie de la plus-value qui a servit à la 1 ère
récompense. Si on calcule la 2 ème récompense en cours de route pour un ajout, et
on va chercher un autre %, on va évaluer trop de plus-value.
i) Exception #1 :
48
477 CcQ. Aucune récompense n'est due en raison des impenses nécessaires ou
utiles à l'entretien ou à la conservation des biens.
Si j’ai un bien acquêt et que je paie des impenses nécessaires et utiles avec des
propres, il n’y aura pas de récompense. Et vice-versa, car cela est nécessaire à la
conservation. En cas d’amélioration on applique 455 C.c.Q.
L’exception va dans les 2 sens : Un bien acquêt où je prends des propres pour
remplacer la toiture qui coule; il n’y a pas de récompense pcq la dépense sur le
bien acquêt avec des propres = nécessaire pour la conservation.
S’il est propre et je prends des revenus acquêts pour refaire la toiture, il n’y aura
pas de récompense. C’est une exception. Qui est justifié car, en principe, ce genre
d’entretien ne donne pas de plus-value.
ii) Exception #2 :
453.al.2 CcQ. Aucune récompense n'est due en raison des sommes ou primes
payées avec les acquêts ou les propres pour acquérir ces pensions ou autres
avantages.
Aucune récompense sera versée aux acquêts en vertu de 453 CcQ / dans les cas de
pension, peu importe le montant provenant des acquêts investi (al. 2).
iii) Exception #3 :
Tout est propre à l’ art. 454 CcQ! Autant le droit que l’indemnité reçue (al. 1).
Encore une fois, aucune récompense ne sera versée aux acquêts, peu importe le
montant en acquêt investi pour obtenir l’indemnité (al. 2).
Ex : J’ai un contrat d’assurance pour des préjudices personnels. J’ai payé des
primes pour m’assurer, et je me fais couper les deux jambes. On ne va pas
qualifier l’indemnité en fonction de l’$$ utilisé pour payer les primes. (Ce sont
fort probablement des acquêts.) Puisque c’est un préjudice corporel, on va faire
tout en notre possible pour que le tout demeure un bien propre.
49
iv) Exception #4 :
La compagnie rachète mes actions qui sont propres. Pas de récompense, pas
d’acquêts.
v) Exception #5 :
Il n’y aura pas de récompense pour les revenus acquêts qui étaient nécessaire
pour maintenir les revenus (ex. acheter un frigo). – al. 2. Ainsi, le tout restera
propre, peu importe d’où vient l’argent).
vi) Exception #6 :
463.al.2 CcQ. Aucune récompense n'est due en raison des sommes ou primes
payées avec les acquêts si la désignation est en faveur du conjoint ou des
enfants de l'époux ou du conjoint.
En principe, je dois avoir l’accord de mon époux pour utiliser mes acquêts. Ce
n’est par contre pas le cas (pour prendre l’assurance) quand je prends une
assurance au bénéficiaire d’un tiers. – 463. al. 1 CcQ.
Par contre, si les primes sont payées à l’aide de mes acquêts (ex. mon salaire),
là il devra y avoir récompense. Par contre, il n’y aura pas de récompense
nécessaire si le bénéficiaire est mon époux/conjoint/enfant/enfant de mon
conjoint (i.e. un proche).
On partage la valeur NETTE des biens, donc il faudra soustraire les dettes y afférentes.
Principe fondamental en société d’acquêts: les dettes des acquêts vont se trouver dans le passif de
l’époux débiteur ! On ne doit pas diviser les dettes. On va également tenter de rattacher une dette à
un bien, afin de trouver sa valeur nette.
Bien sûr s’il y a des dettes conjointes, les deux époux seront codébiteurs, et la dette sera divisée en
deux : la dette n’est pas pour autant acquêt. En dehors de cette situation là les dettes de chacun des
époux sont portées à leur passif respectif.
50
L’article s’applique pendant la durée du régime :
464 CcQ. Chacun des époux est tenu, tant sur ses biens propres que sur ses acquêts, des dettes
nées de son chef avant ou pendant le mariage.
Pendant le mariage, l’époux non débiteur ne peut pas s’opposer à leur saisie des biens de
l’autre époux au motif que c’est un acquêts car ces concepts d’acquêts et propres n’existent
pas pendant le mariage. Biens sont encore le gage commun des créanciers.
Il n'est pas tenu, pendant la durée du régime, des dettes nées du chef de son conjoint, sous
réserve des dispositions des articles 397 et 398.
Séparation absolue des dettes en société d’acquêts : Principe voulant que les créanciers d’un
époux, qui sont déficitaires et sur le bord de la faillite, ne peuvent pas provoquer la
dissolution de la SA pour réclamer la part des acquêts du riche qui reviendrait au pauvre. Les
créanciers n’ont aucun recours contre le conjoint, ni pendant le mariage, ni après (sauf dans le
cas de 484 C.c.Q.).
Cas des dettes impayées contractées au profit des propres ( 478 CcQ) et des droits des créanciers
après partage (art. 484 CcQ)
Art. 478 CcQ : Les dettes contractées au profit des propres et non acquittées donnent lieu à
récompense comme si elles avaient déjà été payées avec les acquêts.
L’art. 478 CcQ est une fiction juridique, il faudra transférer la dette des propres dans les
acquêts, ce qui donne lieu à une récompense.
Le SEUL passif qui existe est celui des acquêts
Ex 1; Acquisition d’un immeuble de 250 000 $ reçu par héritage, donc un propre. Cet
immeuble est grevé d’une dette de 30 000$. Les valeurs sont les mêmes à la dissolution.
250 000$ = actif des propres
**Attention : l’art. 478 CcQ prévoit que la dette devra plutôt être inscrite dans les
passif des acquêts (et non des propres). Il y aura toutefois récompense dans le passif
des propres. La masse des propres assumera le 30 000$. – Respect du principe de
l’art. 475.al.3 CcQ.
Mais si les propres finissent par assumer, ça sert à quoi? art. 484 al. 2 CcQ.
o Toutes les dettes doivent être inscrites au passif des acquêts, pcq on veut
pouvoir partager les acquêts nets; on veut avoir tenu compte de toutes les
sommes dues à des tiers avant d’envoyer une somme au conjoint.
P A
51
100 000 + 40 000 (récompense)
(40 000) - art. 478 (soustrait la dette)
60 000 0
Pourquoi? À cause de l’art. 484 CcQ, soit le recours des créanciers après le partage (pour ne
pas qu’il y ait de fraude). Pour en venir à la conclusion qu’il n’a pas été tenu compte des
créances lors du partage, il faut qu’elles n’aient pas été soustraites aux actifs des acquêts.
S’il fallait qu’on enlève les dettes des propres, il ne serait pas tenu compte des créances dans
le partage puisque les propres ne se partagent pas.
484 al. 2 CcQ. Après le partage, les créanciers antérieurs peuvent uniquement poursuivre le
paiement de leur créance contre l’époux débiteur, à moins qu’il n’ait pas été tenu compte de
cette créance lors du partage. En ce cas, ils peuvent, après avoir discuté les biens de leur
débiteur, poursuivre le conjoint. L’époux conserve un recours contre son conjoint pour les
sommes auxquelles il aurait eu droit si la créance avait été payée avant le partage.
Principe : Époux A a des dettes et les créanciers ne peuvent pas poursuivre l’époux B.
À moins que : Pour que l’épouse débitrice puisse est poursuivie il faut :
Qu’il n’est pas été tenu compte de la dette de l’époux A en faveur de l’époux B.
Que les créanciers aient poursuivis l’époux A et se retournent ensuite seulement pour
l’excédent à l’époux B.
TOUTES les dettes sont au seul passif qui existe, soit celui des acquêts. Toutes les dettes
viennent conséquemment réduire les acquêts. C’est l’application du régime.
Visa, MC, Visa, etc.
52
50 000 50 000 FAILLITE (les créanciers 25
peuvent appliquer 484) 0
00
Ex. 2 : Avion = Propre; art. 451 CcQ parce que 300 000$ > 200 000$
40 000/400 000 * 450 000 = 45 K$ de récompense dans le passif des propres
La dette qu’il reste à payer; i.e. celle sur l’avion (60 000$) qu’on a qualifié de propre,
donc ça ira au passif des acquêts puis une récompense.
465 CcQ Le régime de la société d'acquêts se dissout : (Il y aura un effet rétroactif à la fin de la
vie commune où la date d’introduction de l’instace.)
Les effets de la dissolution se produisent immédiatement, sauf dans les cas des 3° et 5°, où ils
remontent, entre les époux, au jour de la demande. (car, les paragraphes 3 et 5 sont des instances
en justice)
2.4.2 Date de la prise d’effet : À la dissolution de l’union (art. 465 CcQ in fine)
53
Quand a lieu la dissolution : Elle doit avoir lieu avant la liquidation. 465 (al. 2) C.c.Q.
prévoit qu’en cas d’une instance, la dissolution remonte au jour de l’introduction
d’instance. Ce qui s’accumule durant l’instance ne compte pas.
Or, ça ne veut pas dire que qu’on va calculer à partir de cette date.
466 CcQ. Dans tous les cas de dissolution du régime (même en cas de décès), le tribunal
peut, à la demande de l'un ou l'autre des époux ou de leurs ayants cause, décider que,
dans les rapports mutuels des conjoints, les effets de la dissolution remonteront à la date
où ils ont cessé de faire vie commune.
L’option de l’article 466 C.c.Q. est de choisir une date de dissolution antérieure à
l’introduction de l’instance (465 C.c.Q.). On peut dissoudre ce qui compose la société
d’acquêts, à la date de la (1) séparation de faits peut-être et (2) s’ils avaient cessé leur
interdépendance économique. Ça reste une exception.
Art. 467 CcQ : Il existe aussi le pouvoir de renoncer aux acquêts de l’autre époux :
467 CcQ. Après la dissolution du régime, chaque époux conserve ses biens propres.
-Il a la faculté d’accepter le partage des acquêts de son conjoint ou d’y renoncer,
nonobstant toute convention contraire.
Justification : Il s’agit d’un pouvoir important, précisément lorsque les acquêts ont
une valeur totale négative. Alors, l’époux a plus d’avantages à renoncer aux acquêts,
plutôt que de les partager et s’obliger à assumer une partie des dettes.
54
entre les héritiers de Monsieur et Madame.) Il n’y a pas de possibilités de
ne pas partager en cas de décès.
473.al.2 CcQ. Si, parmi les héritiers, l’un accepte et les autres renoncent,
celui qui accepte ne peut prendre que la portion d’acquêts qu’il aurait eue
si tous avaient accepté.
On vient de voir que s’il est question de dettes, et qu’il n’y a pas
d’acquêts ; les dettes ne se partagent pas. La prudence voudrait qu’on le
fasse. Quelle est la seule autre situation où un époux va renoncer au
partage de l’argent de l’autre ? Dans un cas de décès où il a plus d’argent
que le défunt. C’est l’autre situation plausible où un époux peut renoncer.
2.5 Le partage
Au moment du partage, chaque conjoint reprend ses propres (en gardant en tête qu’ils pourront devoir
des récompenses aux acquêts).
B) Partage en valeur des acquêts, pour moitié (483 C.c.Q. ; 482 C.c.Q.; 481 C.c.Q.)
481 CcQ. Le règlement des récompenses effectué, on établit la valeur nette de la masse des
acquêts et cette valeur est partagée, par moitié, entre les époux. L’époux titulaire du patrimoine
peut payer à son conjoint la part qui lui revient en numéraire ou par dation en paiement.
Dans le cas d’un divorce, l’époux (propriétaire des biens/débiteur de la créance) peut proposer des
biens en modalité de paiement, sur lesquelles on devra s’entendre. Les modalités proposées
doivent être valables. (L’autre partie doit les accepter.) L’époux propose des biens en lieu de
paiement, sinon le tout doit être remboursé en $.
55
l'usage du ménage ou tout autre bien à caractère familial pour autant qu'ils fussent des acquêts ou
des biens faisant partie du patrimoine familial.
- À défaut d'accord sur le paiement de la soulte, le tribunal en fixe les modalités de garantie et de
paiement.
Cet article exploite le règlement de la récompense dans le cadre d’une dissolution pas décès, en
lien avec l’art. 473 CcQ :
Quelles sont les conditions nécessaires ? UN MORT et un ÉPOUX SURVIVANT. Aussi, il faut
des acquêts partageables pour le mort en faveur du survivant. Le survivant, en paiement du
partage des acquêts du défunt, a le droit d’Exiger certains acquêts. Il ne peut pas exiger des
propres. Cela permet à l’époux en société d’acquêts que son testament soit respecté en ce qui
concerne ses biens propres.
C) Exceptions au partage pour moitié (471 C.c.Q. ; 468 C.c.Q. ; 384 C.c.Q)
471 CcQ. Un époux est privé de sa part dans les acquêts de son conjoint s'il a diverti ou recelé des
acquêts, s'il a dilapidé ses acquêts ou s'il les a administrés de mauvaise foi.
Au partage, il y a peu pour départager un époux fautif qui a mal partagé ses acquêts. La seule
punition pour celui qui a mal agit à l’égard de ses acquêts, c’est d’être privé du partage des
acquêts de l’autre époux. Puis, si l’autre époux n’a rien, il n’y a pas de punition.
L’administration de mauvaise foi ne vient pas permettre le partage inégal à cause des
fautes d’un époux dans la gestion des acquêts (ça n’existe tout simplement pas en SA).
Mais, la règle du partage 50%-50% ne change pas. Il y a une jurisprudence qui dit qu’il y
aurait possiblement un partage inégal du PF dans la mauvaise gestion des acquêts. Mais le
tout ne s’applique pas au niveau de la SA.
Au moment où il liquide, le juge prononce la date de la dissolution. Ici, il est alors question
d’immiscions entre la date de l’introduction de l’instance, et le procès..
EX : Un immeuble en copropriété où l’un des deux est responsable de la collecte des
loyers, et le dépose dans un compte conjoint. Postérieurement à la date de la dissolution,
j’ai joué avec les fonds.
384 CcQ. Si un seul des époux était de bonne foi, il peut, à son choix, reprendre ses biens ou
demander la liquidation des droits patrimoniaux qui lui résultent du mariage.
56
D) Établissement de la créance, liquidation et modalités de paiement ( 481-482 C.c.Q.)
Partage des acquêts nets en 2. Paiement fait en numéraire ou dation en paiement; c’est le débiteur qui
décide
481 C.c.Q. Le règlement des récompenses effectué, on établit la valeur nette de la masse des
acquêts et cette valeur est partagée, par moitié, entre les époux. L’époux titulaire du patrimoine
peut payer à son conjoint la part qui lui revient en numéraire ou par dation en paiement.
C’est le débiteur, celui qui doit payer, qui propose les modalités de paiement. Sinon, le
Tribunal va décider. (Il aime moins prendre des décisions de la sorte.)
IMPORTANT : En copropriété, le juge ne veut pas laisser les époux dans cette même
situation. Si le juge ne fait rien, on se retrouve avec une action en partage. Alors, souvent il y a
en a un qui demande le partage, et si les deux ne s’entendent pas, le juge peut ordonner la mise en
vente.
**Impact fiscal : Faire preuve de prudence car le partage de certains biens et de la créance peut amener
des conséquences fiscale. Faites affaire avec un spécialiste (ex, fiscaliste ou comptable), afin de ne pas
mettre en jeu votre responsabilité professionnelle.
57
COURS 4 – DROITS DES ENFANTS À L’OCCASION D’UN LITIGE FAMILIAL
Art. 32 CcQ : Disposition qui est souvent utilisée afin de restreindre, voir annuler les accès d’un parent. Il
a pour but d’éviter que l’enfant soit victime de violence, d’aliénation parentale ou encore tout autre
préjudice à son égard.
Art. 33 CcQ : LE PLUS IMPORTANT : On doit mettre l’intérêt de l’enfant au centre de toutes les
décisions qui le concernent. Le tribunal est dans l’obligation de faire de même lorsqu’il tranche un litige.
Il peut être question de filiation, d’adoption, de garde ou encore de droits d’accès.
Art. 604 CcQ : Porte sur l’autorité parentale et le pouvoir du tribunal de statuer sur l’intérêt de
l’enfant.
Art. 34 CcQ : Pour toute demande mettant en jeu l’intérêt de l’enfant, ce dernier doit être entendu par le
tribunal s’il le désire, sous réserve de son âge et de son discernement.
Art. 290 et 291 Cpc : Toujours sous réserve de son âge et de son discernement, un enfant appelé à
témoigner pourrait se voir assigner un avocat dans un litige qui le concerne.
LA FILIATION
La filiation ne reflète pas toujours la réalité biologique d’un enfant. Les règles du CcQ sont très strictes
dans le cadre de la filiation, afin d’assurer le respect du principe codifié à l’art. 33 CcQ, soit le meilleur
intérêt de l’enfant.
Le critère de la stabilité de l’enfant sera observé tout au long des règles de la filiation également, ce
dernier étant particulièrement important dans notre droit.
2 types de filiation :
1. Filiation par le sang (par présomption en tenant lieu ou par procréation assistée)
2. Filiation adoptive
Peu importe le type de filiation de l’enfant ou les circonstances de sa naissance (ex. né hors mariage), ils
auront tous les mêmes droits et obligations. – 522 C.c.Q.
Reconnaissance de la filiation : Il existe divers moyen de prouver la filiation, certains ayant une plus
grande force probante que d’autres :
1. Acte de naissance (art. 523.al.1 CcQ) : Il s’agit du meilleur moyen pour prouver la filiation d’un
enfant. C’est celui que l’on va utiliser d’abord et avant tout.
À défaut d’avoir un acte de naissance, on va utiliser :
2. Possession constante d’état (art. 523.al.2 CcQ)
3. Présomption de paternité (art. 525 CcQ)
4. Reconnaissance volontaire (art. 526 à 529 CcQ)
5. Présomption de parentalité (art. 538.3 CcQ)
58
La possession constante d’état
Art. 530 CcQ : Lorsque l’acte de naissance et la possession d’état sont conformes une à l’autre, la filiation
de l’enfant devient inattaquable au niveau juridique.
Autrement dit, à partir de ce point, il sera impossible d’intenter un recours pour tenter de modifier
la filiation, même si celle-ci ne reflète pas la réalité biologique. De surcroît, cette filiation va alors
s’imposer à tous, même le juge qui soupçonnerait que le meilleur intérêt de l’enfant ne va pas
dans ce sens, et même si un test ADN contredit l’acte de naissance.
o O. (M.) c. C. (F.). Droit de la famille – 113130 (C.S.)
o S. (J.) c. C.(Je.), Droit de la famille – 123909(C.S.)
Le but du législateur est de protéger la stabilité d’un enfant, dans le cadre de son meilleur intérêt
(voir art. 33 CcQ).
Art. 523.al.2 + 524 CcQ : La possession constante d’état se compose de 3 éléments cumulatifs :
1. Nom de famille de l’enfant (« nomen ») : L’enfant doit porter le nom de celui à l’égard de qui la
possession d’état est invoqué.
o Ce critère est moins important de nos jours dans l’optique où l’enfant peut autant porter
le nom de famille de son père que de sa mère.
2. Traitement (« tratatos ») : L’enfant devrait être traité par son prétendu parent comme s’il s’agissait
du sien, i.e se comporter et agir comme si ce dernier était réellement le parent de l’enfant.
3. Réputation / renommée (« fama ») : L’entourage de l’enfant considère ce dernier comme celui du
prétendu parent.
o Ex : Si l’entourage de l’enfant sait que la père a connu la mère lorsque celle-ci était en
fin de grossesse, il est alors impossible que cet homme soit le père de l’enfant en
question. Le critère de la réputation ne serait alors pas respecté et il n’y aurait pas
possession d’état.
59
La présomption de paternité
Art. 525 et 114 CcQ : Un époux peut déclarer le lien de filiation de l’autre époux à l’égard de l’enfant si
on est dans une situation de mariage ou d’union civile. De cette déclaration découlera la présomption de
paternité.
Puisque cette présomption ne s’applique pas aux conjoints de fait, les deux parents devront signer
la déclaration de naissance qui sera transmise au Directeur de l’État civil, afin d’établir la filiation
de l’enfant.
Recours en contestation de filiation : Lorsque le père présumer veut contester sa filiation à l’enfant (son
épouse aurait écrit son nom sur l’acte de naissance).
Délai de prescription : Délai de rigueur : 1 an à partir de la naissance de l’enfant ou à partir de la
connaissance du parent de la naissance de l’enfant (art. 531.al.2 CcQ).
Les recours
Recours en réclamation de paternité : Il s’agit d’un recours que l’on va intenter dans l’optique slm où
l’acte de naissance et la possession constante d’état ne sont PAS conformes (art. 530 CcQ).
Ex : Le nom de famille du parent n’est pas inscrit sur l’acte de naissance.
Délai de prescription : Art. 536 CcQ : Dans les 2 cas, il s’agit d’un délai de 30 ans à partir du jour où
l’enfant a été privé de l’état qui est réclamé OU a commencé à jouir de l’état qui lui est contesté.
Rappel : 530 C.c.Q. = article sacré! Même si le test d’ADN devait contredire l’acte conforme à la
possession d’état, on ne pourrait écarter l’application de 530 C.c.Q. (la filiation établie en vertu de cet
article est inviolable)
Art. 535.1 CcQ : Dans le cadre d’une demande introductive d’instance vise à établir la filiation seulement,
il sera possible pour le tribunal d’accepter une demande à cet effet et émettre une ordonnancer pour subir
un test ADN du moment qu’il y aura commencement de preuve de la filiation (art. 534 CcQ), présomption
ou indices assez graves (voir exemples d’indice ci-dessous).
Ex : Existence de relations sexuelles entre les parties à l’époque de la conception.
60
Ex 2 : Les parties ont fait vie commune durant et après l’époque de la conception.
Ex 3 : La ressemblance de l’enfant au prétendu père lorsque l’on compare des photos.
Ex 4 : Le comportement du défendeur envers l’enfant auquel il est affilié.
Art. 535.1, al.4 CcQ : Si le tribunal émet une ordonnance pour subir un test ADN à l’endroit du défendeur
et que ce dernier ne s’y soumet pas sans raison, le tribunal peut en tirer une présomption négative.
**Attention, cela est slm vrai lorsqu’il y a ordonnance, et pas s’il y a une simple demande de la part des
demandeurs.
Par présomption négative on entend que peut présumer, soit que la partie concernée par
l’ordonnance serait le parent biologique de l’enfant ou que le refus du tuteur de l’enfant soulève
une présomption voulant que le demandeur soit le parent biologique.
Art. 535 CcQ : Tous les moyens de preuves sont admissibles pour s’opposer à une action relative à la
filiation.
Art. 522 CcQ : Suite à un jugement d’adoption, l’enfant adopté aura les mêmes droits et obligations qu’un
enfant affilié biologiquement aux parents. Cela crée donc une fiction juridique où l’enfant devient affilié
aux parents adoptifs. Par le fait, il y aura rupture de tous les de filiation précédents avec d’autres
personnes.
Art. 549 et ss CcQ : Le tribunal va tenir compte de l’âge et de la volonté d’un enfant avant de rendre une
ordonnance d’adoption. Les tranches d’âges sont les suivantes :
10 ans et plus : Le consentement de l’enfant sera nécessaire pour procéder à l’adoption (art.
549.al.1 CcQ).
Entre 10 à 13 ans : Si l’enfant refuse, le tribunal a le pouvoir, au nom de meilleur intérêt de
l’enfant (art. 33 CcQ) de passer outre ce refus et d’ordonner l’adoption (art. 549.al.2 CcQ).
14 ans et plus : Le refus de l’enfant sera fatale aux procédures d’adoption (art. 550 CcQ).
Art. 555 CcQ : L’adoption est possible autant entre les conjoints de même sexe que de sexe différent.
L’AUTORITÉ PARENTALE
Art. 598 CcQ : L’enfant est sous l’autorité de ses parents jusqu’à sa majorité ou son émancipation.
Art. 599 CcQ : C’est de ses attributs de l’autorité parentale que découle la garde de l’enfant, les droits
d’accès et les pensions alimentaires.
Art. 600 CcQ : Même dans un cas de séparation où seul un parent exerce la garde et l’autre n’a que des
droits de visite, c’est les deux parents ensemble qui exerceront l’autorité parentale. Ainsi, ils prendront
ensemble toutes les décisions importantes qui concernent l’enfant, notamment les questions relatives à la
santé, l’éducation la religion et les loisir exercés par l’enfant.
61
Art. 604 CcQ : Cette disposition permet au tribunal de se prononcer dans toutes problématiques relatives à
l’autorité parentale d’un enfant, notamment en ce qui a trait aux droits de garde et de visite, le choix d’une
école, etc.
Art. 605 CcQ : Question de la garde : Même si l’enfant est chez un ou l’autre de ses parents, les deux
auront encore la responsabilité de subvenir au besoin de son enfant (entre autres par le biais de la pension
alimentaire) et possède l’autorité parentale sur l’enfant, c-à-d la capacité de se prononcer sur une décision
important qui concerne l’enfant.
Art. 159.al.2 CcQ : Pouvoir de l’enfant d’intenter un recours s’il s’oppose à l’un des décisions prise par
ses parents qui relève de l’autorité parentale. L’enfant doit avoir des intérêts opposés à ceux de ses parents
ainsi que des motifs sérieux.
Ex : Enfant qui veut participer à un voyage avec son école, mais un de ses parents refuse.
L’enfant a alors intenter un recours, afin de demander la permission au tribunal.
Art. 539.1 et 578.1 CcQ : On entend par « mère » et « père » les parents de l’enfant, que ceux-ci soient du
même sexe ou non.
Art. 606.al.1 CcQ : La déchéance de l’autorité parentale est une mesure exceptionnelle qui ne pourra être
prononcée par le tribunal que pour un motif grave et dans le meilleure intérêt de l’enfant.
Condition 1 : Motifs graves : Voici des exemples répertoriés dans la jurisprudence :
o Situation de violences envers l’enfant
o Sévices sexuels
o Absence du parent de très longue durée auprès de l’enfant (7-8 ans et plus). On parle ici
d’aucune nouvelle, ni coup de fil, courriel, carte, etc.
Condition 2 : Meilleur intérêt de l’enfant : Une fois la preuve du motif grave établit, le tribunal
devra se demander si l’ordonnance de déchéance de l’autorité parentale est dans le meilleur
intérêt de l’enfant.
Effets de la déchéance :
Pour le parent ; Le parent déchu ne pourra plus se prononcer sur aucune décision qui concerne son
enfant. Toutefois, son lien de filiation avec l’enfant demeure intact. En ce sens, ledit parent sera
tout de même dans l’obligation de subvenir financièrement (ex, via la pension alimentaire) aux
besoins alimentaire, notamment, de l’enfant.
o En plus ce dernier perdra sa tutelle légale de l’enfant (art. 197 CcQ).
Pour l’enfant : Il perdra l’obligation envers son parent de lui devoir des aliment (obligation codifié
à l’article général 585 CcQ).
Art. 606.al.2 CcQ : Alternative à la déchéance : Si le tribunal juge que la mesure exceptionnelle qu’est la
déchéance n’est pas dans le meilleur intérêt de l’enfant, il pourra décider de seulement retirer certains
attribues de l’autorité parentale.
Ex : Si le parent prend des décisions dangereuses pour la vie de l’enfant en ce qui a trait à sa
santé, ce dernier pourra se voir retirer le droit de consentir ou de s’opposer à certains soins octroyé
à l’enfant. Ainsi, il conserverait son autorité parental sur les autres aspects de la vie de l’enfant.
62
La perte de certains attribues de l’autorité parentale ne fait pas nécessairement en sorte que le
parent n’aura plus la tutelle de l’enfant. Le tout reste à la discrétion de la décision du tribunal ( art.
197 CcQ).
Art. 610 CcQ : Un parent déchu de l’autorité parentale ou à qui on a retiré certains attribues de l‘autorité
parentale, pourra revenir devant le tribunal et demander de se faire réattribuer son autorité entière, voir
slm les attribues qu’il a perdu. Toutefois, cela ne peut se faire qu’à la lumière de circonstances nouvelle et
sous réserves des dispositions relatives à l’adoption.
En effet, si l’enfant a été adopté suite à une déchéance de l’autorité parentale, le parent déchu ne
pourra faire une telle demande, afin de retrouver son autorité.
Quiz
Lorsque la garde est accordée à un parent, le parent non gardien perd également les autres attributs
de l’autorité parentale.
FAUX, l’article 605 C.c.Q. prévoit « Que la garde de l’enfant ait été confiée à l’un des parents ou à une
tierce personne, quelles qu’en soient les raisons, les père et mère conservent le droit de surveiller son
entretien et son éducation et sont tenus d’y contribuer à proportion de leurs facultés. » Le modèle de garde
ne change en rien l’autorité des père et mère.
Principe : La tutelle légale s’ajoute aux droits et devoirs de l’autorité parentale. On fait référence à la
protection de la personne lorsqu’il s’agit de l’autorité parentale et des biens de l’enfant lorsqu’il s’agit de
la tutelle légale. En pratique toutefois, les deux se confondent.
Art. 193 CcQ : La tutelle légale est exercée conjointement par les deux parents.
Art. 195 CcQ : Lorsque la garde de l’enfant fait l’objet d’un jugement, la tutelle continue d’être exercée
par les père et mère, à moins que le tribunal, pour des motifs graves, n’en décide autrement.
Droit de la famille – 09746, 2009 QCCA 623 : L’autorité parentale et la tutelle légale appartient d’office
aux 2 parents. Ces responsabilités sont conjointes et ni l’un ni l’autre des parents ne dispose d’une autorité
supérieure ou encore d’un droit de véto, que ces derniers soient mariés ou non, qu’ils habitent ensemble
ou non. Le fait qu’un jugement donne la garde à un seul parent n’investit pas ce dernier de toute l’autorité
parentale ni ne lui donne une tutelle prépondérante. Les responsabilités parentales continuent d’être
conjointes et les parents devront agir en coparentalité envers leur enfant.
Le droit de garde est un démembrement de l’autorité parentale. Lors d’un divorce ou d’une séparation, les
parents ou les tribunaux doivent décider du sort de la garde des enfants.
Garde : Il s’agit d’avoir la responsabilité au quotidien de son enfant et d’avoir des droits d’accès,
communément appelé « droit de visite ». Ce temps de garde peut être partagé avec l’autre parent.
Lors d’un litige portant sur les gardes et les droits d’accès, il n’y qu’un seul critère qui compte, et c’est
celui du meilleur intérêt de l’enfant (art. 33 CcQ). Le tribunal va analyser la question relative à la garde de
63
l’enfant en se basant sur les faits. En ce sens, le tribunal va analyser la situation au cas par cas (ou plutôt
enfant), ce qui va parfois mener à des gardes différentes pour chaque enfant d’une même famille.
Aspects entourant le critère du meilleur intérêt de l’enfant : Il s’agit de comprendre les divers facteurs que
le tribunal va prendre en compte face à une question sur la garde de l’enfant :
Les besoins spécifiques de l’enfant (en lien, par exemple, avec son âge, son état de santé, sa
scolarité)
Capacité parentale (est-ce que les parents sont en mesure de répondre aux besoins spécifiques de
l’enfant, pour en prendre soin compte tenu de son âge et de ses besoins ?)
Relation affective entre le parent et l’enfant (si la personne est une figure parentale dominante
pour l’enfant).
Famille élargie (frères et soeurs, grands-parents)
Stabilité de l’enfant (par exemple, un enfant qui aurait été avec un seul des parents durant une
période prolongée, avec lequel il semble stable, heureux, bons résultats scolaire. Dans ce cas, le
tribunal va se questionner sur l’intérêt de modifier cet état avant de le faire).
Environnement psychosocial de l’enfant
Santé mental et physique de l’enfant et celle du parent qui demande la garde
Disponibilité des parents (ceux ayant des horaires de travail variables ou encore qu’ils travaillent
de soir et qui ne sont pas en mesure de s’occuper de leurs enfants)
Habitudes de vie des parents : Celles ayant une incidence directe sur l’enfant et sur les capacité
parentale du parent (on inclut, par exemple, la consommation d’alcool, de drogues, etc).
Le désir de l’enfant : Plus ce dernier est âgé, plus son désir est déterminant dans le jugement du
tribunal, car ce dernier tentera alors de respecter les souhaits de l’enfant.
Prédisposition d’un parent à favoriser une relation avec l’autre parent (ex : le souhait pour une
père que les contact entre son enfant et la mère soit restreint pourrait être perçut négativement par
le tribunal).
Pouvoir du tribunal : Ce dernier a un grand pouvoir discrétionnaire sur la question de la garde de l’enfant.
Appel de la décision : La grande discrétion de la Cour supérieure explique pourquoi la Cour d’appel sera
réticente à intervenir sur les décisions de première instance quant à la garde et les droits d’accès. Pour
intervenir, on doit démontrer en appel une erreur de droit dans le jugement de première instance ou encore
une erreur significative dans l’interprétation des faits. La prépondérance est toutefois donnée au juge de
première instance.
64
3. Garde partagée : Chaque parent a entre 40% et 60% du temps de garde de son enfant (par
année, compté en nombre de jours).
5 critères pour accueillir une demande en garde partagée : L. (C.) c. W. (K.), sub nom. Droit de la
famille – 14576, EYB 2014-234911 (C.A.)
1. Intérêt et la stabilité de l’enfant
- On va se demander qu’est-ce que l’enfant a vécu avant cette demande, avec quel
parent résidait-il, vivait-il déjà dans une forme de garde partagée, etc.
2. Capacité parentale de chaque parent
- Est-ce que les deux parents sont en mesure, individuellement, de s’occuper de leur
enfant.
3. Capacité des parents de communiquer entre eux
- On parle égale de la capacité de collaborer entre eux en ce qui a trait aux besoins
des enfants : Sont-ils capables minimalement d’avoir une communication
suffisamment fonctionnelle pour prendre des décisions relatives au quotidien de
l’enfant ou à son autorité parentale ?
- Une communication déficiente n’est toutefois pas un obstacle absolu à la garde
partagée. Il faudra peut-être alors trouver une façon d’améliorer leur
communication (ex : échange de courriel, coaching parental, etc).
4. Absence de conflits entre les parents
- La présence de conflits entre les parents a une influence négative directe sur le
meilleur intérêt de l’enfant.
5. Proximité des résidences des parents
- Est-ce que géographiquement les parents suffisamment près l’un de l’autre pour
que le tout soit praticable pour l’enfant ? Ou alors est-ce que ce dernier sera dans
la transport ou dans le trafic durant des heures interminables pour aller à la
résidence d’un parent à l’autre ?
(6) Âge de l’enfant : **Bien qu’il ne fait pas partie des critères explicitement nommé par la
jurisprudence, ce critère fera nécessairement partie de l’analyse du juge de première instance.
- Plus l’enfant est vieux, plus son désir devra être pris en compte par le tribunal.
- Dans les cas d’un enfant de 2 ans et moins, il est possible de demander qu’il soit
pour un temps plus souvent avec sa mère.
Source du droit applicable : La source de diffère selon le statut civil des parents à la naissance de l’enfant.
En effet, il faudra faire une distinction entre un couple marié, unis civilement et conjoint de fait.
Art. 604 CcQ : Applicable pour les couples conjoints de fait, unis civilement OU séparés de corps.
Art. 16 Loi sur le divorce (LD) : Applicable pour les couples divorcés sur une question de garde
d’enfant et des droits d’accès.
65
2. Meilleur intérêt de l’enfant (Un changement dans la garde serait-il dans le meilleur intérêt
de l’enfant ?).
Exemple : Cas d’un enfant ayant vécu toute sa vie avec sa mère qui en a la garde exclusive, et
dont le père n’a que des accès à la hauteur de 20% du temps. Cet enfant pourrait, avec l’âge,
exprimé le désir de voir son père plus souvent, voire d’être en garde partagée. Il s’agirait alors,
surtout vu l’âge d’un enfant, d’une situation pouvant permettre une modification de la garde.
Exemple : Cas de parent la garde partagée de l’enfant. Dans l’optique où l’un deux changerait
d’horaire de travail ou encore de lieu de travail, il se pourrait qu’une modification dans la garde
soit nécessaire.
Goertz c. Gordon, [1996] 2 R.C.S. 27 : Cas d’une demande en modification pour cause de
déménagement : D’abord, le tribunal n’aura pas à se prononcer sur le fait que ledit déménagement
était justifié ou non de la part du parent. Il devra strictement analyser l’impact de ce
déménagement sur l’intérêt de l’enfant. Voici les divers aspects que devra prendre en compte le
tribunal :
1. L’entente préalable de garde qui existait avant le déménagement (i.e dans quelle situation
l’enfant vivait-il?).
2. Relation actuelle entre l’enfant et le parent non gardien (exemple, l’enfant vit avec la
mère, elle qui déménage. Le tribunal va regarder quelle est la relation entre le père et
l’enfant, afin de déterminer s’il serait judicieux que le père demeure chez son père au lieu
de s’éloigner).
3. Intérêt de maximiser les contacts entre l’enfant et ses deux parents (exemple, si la mère
déménage et veut conserver la garde de son fils, le tribunal va examiner si cette dernière
est prête à accorder des droits d’accès au père d’une certaine durée).
4. Opinion de l’enfant sur sa garde (exemple, on va demander à l’enfant s’il préfère rester
dans son milieu initial, près de ses amis, etc., ou s’il préfère suivre son parent gardien).
5. Perturbations possibles que pourraient entraîner un changement de garde chez l’enfant vs.
celles que pourraient entraîner son éloignement de sa famille qui déménage.
Art. 90 Cpc : La représentation par avocat de l’enfant mineur peut être ordonnée par le tribunal s’il
considère cela nécessaire afin de sauvegarder les droits et intérêts de l’enfant, même mineur. Le cas
échéant, la nomination d’un avocat se fera d’office ou encore via une demande de la part d’un parent.
Selon la Cour d’appel, un enfant qui sera représenté doit tout de même posséder un certain degré de
maturité et être en mesure d’exprimer ce qu’il souhaite. En ce sens, les enfants visés par cette disposition
seront normalement âgé d’environ 10 ans (c’est un âge moyen) et plus.
Devoir de l’avocat : Ses obligations seront les mêmes que le client soit un enfant ou un adulte. Il a donc un
devoir de conseil envers l’enfant, afin de l’écouter faire part de ses désirs, et en retour le conseiller sur ce
que l’avocat être dans le meilleur intérêt de l’enfant. Ainsi, si le désir de son client risque, au sens de
l’avocat, ne pas être accepté par le tribunal, il doit lui en faire part.
Exemple : Si l’enfant exprime son désire à l’avocat que le parent X ait la garde exclusive car ce
dernier n’est jamais à la maison et donc l’enfant peut faire ce qu’il veut, ce sera à son avocat
d’expliquer à son client que le tribunal risque de ne pas plier en faveur de cette demande, puisque
ce n’est pas dans son meilleur intérêt, de façon à s’assurer que le tout soit bien compris par
l’enfant.
o **Cas particulier : Dans la mesure où le jeune client ne change pas d’avis après les
explication de son avocat, et que ce dernier est en complet désaccord avec les vœux de
66
l’enfant, la seule solution sera pour l’avocat de mettre fin au mandat, afin de ne plus
représenter le jeune.
Autres devoirs de l’avocat : Lorsqu’un avocat représente un enfant, ce dernier devra faire attention aux
possibles tentatives d’ingérence du parent de son client. En effet, le parent pourrait tenter d’influer
l’avocat ou lui donnant certaines informations, etc. L’avocat est dans l’obligation de rester le plus neutre
possible à l’égard des parents, dans la mesure où son seul client est l’enfant lui-même.
Art. 417 Cpc : Dans tous les dossiers mettant en cause un enfant, les parents doivent participer à une
séance d’information sur la médiation et la parentalité après la rupture.
Dans l’optique où la garde de l’enfant serait contesté et que les parents ne s’entendent pas sur leur capacité
parentale respective ou sur le meilleur intérêt de leur enfant, ils pourront demander au tribunal d’ordonner
une expertise psychosociale.
Celle-ci sera donc ordonnée par le tribunal et desservie, soit par le Servie d’expertise psychosociale de la
Cour supérieure, qui est un service public, soit par le biais d’un psychologue ou d’un travailleur social
(privé) qui sera mandaté spécifiquement pour préparer l’expertise.
À la suite de cela, l’expert va faire des recommandations sur les modalités de garde qui serait le plus
approprié à l’enfant. Ce rapport sera déposé au dossier de la cour et le juge de première instance va en
prendre compte et pourra aussi entendre le témoignage de l’expert avant de prononcer l’ordonnance de
garde de l’enfant.
Le rapport d’expertise et les recommandations qu’il contient ne lient d’aucune façon le tribunal. Seul le
tribunal a le pouvoir de juger dans le meilleur intérêt de l’enfant.
67
Le non-respect des ordonnances de garde et d’accès
Exemple :
- Retard dans les heures de visite
- Ne pas être présent quand l’autre parent vient chercher l’enfant pour sa visite durant la fin de
semaine
- Un père qui ne voudrait pas que la mère exerce ses vacances avec les enfants, donc n’est pas
présent quand la mère vient chercher les enfants pour les vacances d’été.
- Ne pas respecter l’horaire d’une activité que pratique l’enfant (ne pas aller le porter à ses cours de
piano les samedi où il a la charge de l’enfant, malgré les demandes de ce dernier).
- Un parent qui ne consulterait pas l’autre parent lors de la prise de décisions importantes sur
l’autorité parentale. (Inscrire son enfant à un sport X sans en aviser l’autre parent ou encore le
change d’école sans en parler à l’autre).
- Enlever son enfant pour empêcher que l’autre parent ait accès à l’enfant.
Dans ce genre de circonstances, la première chose à faire sera d’envoyer une lettre de mise en demeure
pour aviser le parent fautif de mettre un terme à ses agissements ou de les corriger, toujours dans le
respect de l’ordonnance et du meilleur intérêt de l’enfant.
Si le tout n’est pas suffisant, le parent qui clairement nuit à l’intérêt de son enfant pourrait recevoir une
demande en changement de garde, en suspension des droits d’accès ou encore en annulation des droits
d’accès. Cela est justifié par le fait que l’intérêt de l’enfant est compromis et que les ordonnances
précédentes n’ont pas été respectées par le parent fautif.
Normalement, une demande en changement de garde est la solution la plus appropriée afin de
respecter le meilleur intérêt de l’enfant.
Si le contexte est encore plus grave, il reste une mesure rare et exceptionnelle que l’on connaît comme
étant l’ « outrage au tribunal ». Il s’agit ici d’une preuve Hors de tout doute raisonnable (de nature quasi
pénale) devant le tribunal de première instance.
Pour aller vers un outrage au tribunal, il faudra que l’ordonnance initiale non respectée soit claire
et précise et que la citation à comparaître précise les éléments qui sont reprochés au parent.
68
COURS 5 – LES RECOURS EN CAS DE LITIGE
ENTRE LES ÉPOUX OU CONJOINTS DE FAITS
Principe : Lors de conflits parentaux, différents mécanismes judiciaires sont prévus. La source de droit de
la procédure est déterminée par les liens juridiques qui unissent les parents (le type d’union des parties).
Conjoint de fait :
Recours pour la garde et la pension alimentaire : Art. 604 CcQ
Recours pour la garde, la pension et les droits patrimoniaux des conjoints : Art. 412 Cpc
Il faudra toujours faire une demande introductive d’instance en divorce – 100, 141, 143, 145 et 409 Cpc
Le cas sous étude est une demande en divorce contestée (i.e. aucune entente à homologuer). Dans cette
procédure, il y aura jusqu’à 3 étapes par lesquelles les parties devront passer :
69
Pension alimentaire, paiement des frais relatifs à la résidence familiale, question
de garde d’enfant, usage de la résidence familiale durant l’instance, autres
mesures urgentes, etc.
o Possible de demander provision pour frais
2. Mesures provisoires
o Art. 16(2), 15.1(2) et 15.2(2) L.D. + 411, 413 al. 2 et 414 Cpc
o Dans la mesure où il n’y a pas d’urgence, on va sauter directement aux mesures
provisoires, sans passer par l’ordonnance de sauvegarde.
o Il s’agit d’une demande sur laquelle les parties seront entendues. Autrement dit, il s’agit là
d’un réel procès où on entendra des témoins, afin d’aider la juge à rendre sa décision.
o Les parties ne sont pas dans l’obligation d’aller devant un tribunal pour déterminer les
mesures provisoires. En effet, il sera toujours possible de s’entendre entre eux avant de
faire appel au tribunal.
o Différentes questions peuvent être abordées dans le cadre des mesures provisoires :
Pension alimentaire, paiement des frais particuliers, question de garde d’enfant,
usage et paiement de la résidence familiale durant l’instance, etc.
Toutefois, toutes les questions en lien avec le patrimoine familial ne seront pas
traitées à cette étape, mais plutôt lors de l’audition au fond.
o On pourra demander ici une provision pour frais (critère = de nature alimentaire).
Advenant que les parties se soient entendues sur tout avant l’audition, dans le cadre d’une médiation ou
encore d’une négociation, on va sauter toutes les étapes. Alors, les parties n’auront qu’à signer une entente
ou une convention sur les mesures accessoires qui va prévoir tous les effets de leur divorce et qui sera
entérinée afin de devenir un jugement d’espèce.
70
Filiation ( de mesures provisoires pour ce type de demande – pas d’étape 2)
Prestation compensatoire ( de mesures provisoires pour ce type de demande - pas d’étape 2)
Contribution à titre de survie du conjoint survivant ( de mesures provisoires pour ce type de
demande - pas d’étape 2)
Dans cette procédure, il y aura jusqu’à 3 étapes par lesquelles les parties devront passer. Il s’agit des
mêmes étapes que pour une demande en divorce, selon les mêmes critères :
1. Ordonnance de sauvegarde, si urgence slm
o Possible de demander provision pour frais
2. Mesures provisoires
o Sauf pour la filiation, prestation compensatoire et contribution du conjoint survivant
o Possible de demander provision pour frais
3. Mesures accessoires OU Audition au fond
o Possible de demander provision pour frais
Dans cette procédure, il y aura jusqu’à 2 étapes par lesquelles les parties devront passer :
1. Demande d’ordonnance de sauvegarde, si urgence slm
o Revoir les critères pour une demande en divorce pcq on réapplique les mêmes.
2. Mesures accessoires OU Audition au fond
LA PRESTATION COMPENSATOIRE
art. 388, 391, 427, 493 et s., 521.6, 809, 1525, 2811 et 2928 C.c.Q.
Art. 427 CcQ : La prestation compensatoire fait partie des obligations entre époux.
Art. 391 CcQ : L’obligation qu’est la prestation compensatoire est impérative. Aucun époux ne peut s’y
soustraire, peu importe le choix de son régime matrimonial. On ne peut y renoncer dans le contrat de
mariage.
Définition : Prestation compensatoire : Il s’agit de compenser (i.e indemniser) son ex-époux via le
versement d’un certain montant, dans la mesure où on se serait enrichit au détriment de cet ex-conjoint.
71
- Le mariage ou l’union civile crée des obligations financières entre les conjoints. Le tribunal a le
pouvoir d’octroyer une compensation financière afin de pallier à l’enrichissement d’un conjoint
marié ou uni civilement au détriment de l’autre.
Enrichissement : On parle ici d’un apport qui aurait pu se faire durant le mariage, soit en bien ou en
service. L’époux qui demande le versement d’une prestation compensatoire devra faire la preuve de cet
apport.
Exemple : Le mari possède une entreprise, tel que défini par l’art. 1525.al.3 CcQ. Durant le mariage,
l'épouse fait de la comptabilité pour cette entreprise, afin d’aider son mari, sans recevoir aucune forme de
rémunération. Au divorce, l’ex-épouse pourra demander de recevoir une prestation compensatoire de la
part de son ex-mari, en faisant la preuve qu’elle s’est appauvrit (n’a aucun travail durant tout le temps où
elle aide son mari) et que son mari s’est enrichit grâce à sa collaboration dans son entreprise.
Dans la demande en séparation de corps : Art. 427.al.1 C.c.Q. + 493 ss. C.c.Q. :
Au décès de l’un des époux : Art. 427.al.1 CcQ in fine et 809 CcQ :
o Il y a un délai de prescription dans ce cas précis pour faire la demande, et ce dernier est
d’une durée d’un an à partir du décès (art. 2928 CcQ).
o Le conjoint survivant uniquement peut faire la demande en prestation compensatoire, car
c’est un droit intuitu personae, donc qui n’est pas transmissible aux héritiers.
72
o Exemple : Si l’entreprise a fait faillite, alors l’époux n’a plus d’enrichissement et il n’y a
plus de raison pour son conjoint de demander une prestation compensatoire.
o À noter : 430 C.c.Q. s’il y a eu compensation pendant le mariage, il faut tenir compte
de ceci lors de l’établissement de la prestation
**Attention de ne pas mélanger la prestation compensatoire avec le paiement compensatoire, qui est une
toute autre mesure prévue à l’art. 421 CcQ portant sur un bien sorti du patrimoine familial.
Quiz
Les conjoints mariés ou en union civile peuvent renoncer par contrat de mariage à la prestation
compensatoire.
FAUX, la prestation compensatoire est un effet obligatoire du mariage auquel les époux ne peuvent
déroger, quel que soit leur régime matrimonial, article 391 C.c.Q.
Au moment du mariage ou encore durant celui-ci, les époux et conjoints unis civilement ont la faculté de
prévoir, par contrat de mariage, le régime matrimonial qui leur sera applicable. Ils peuvent également
prévoir différentes donations entre eux.
Principe : Le contrat de mariage peut être modifié tout au long du mariage (art. 438 CcQ) ou encore tout
au long de l’union civile (art. 521.8.al.3 CcQ). Ainsi, on pourra pour toute cette durée inclure ou exclure
certaines donations, même si elles sont stipulées irrévocables, pourvu que soit obtenu le consentement de
tous les intéressés.
2. Donation à cause de mort : Du moment que la clause qualifie la donation comme tel, il s’agit
automatiquement d’une donation à cause de mort. Également toue donation dont la qualification
n’est pas parfaitement claire sera dite « à cause de mort ». 1840 al. 2, 1841 C.c.Q.
73
La qualification est importante car elle permet dans certaine situation de s’assurer que certains biens ne
sont plus dans le patrimoine du donateur. Par exemple, si ce dernier est en faillite ou encore en situation
de saisie, un bien ayant été donné entre vifs dans le contrat de mariage ne pourront être saisit par un
créancier, car il fait désormais partie du patrimoine de l’autre conjoint.
Dans un cas de décès, le donataire (donc celui qui reçoit la donation) n’aura pas le même statut selon que
la donation est « entre vifs » ou « à cause de mort ». Le donataire dans le cas d’une donation « entre vifs »
sera créancier de la succession, alors que s’il s’agit d’une donation « à cause de mort », celui-ci sera
considéré comme un héritier et pourrait donc être tenu pour le paiement des dettes de la succession.
Séparation de corps : Art. 510 CcQ : Le jugement de séparation de corps ne rendra pas les donations
caduques. Le tribunal pourra toutefois en décider ainsi.
Divorce :
- Art. 519 CcQ : Donation à cause de mort en considération du mariage : Par le jugement de divorce
ces donations seront automatiquement caduques, dès le prononcé du jugement.
- Art. 520 CcQ : On parle des autres donations à cause de mort et de celles entre vifs.
o Les autres donations à cause de mort inclut, notamment, les donations faite à un enfant,
mais inclut au contrat de mariage.
o Ces donations ne seront pas automatiquement caduques, mais le tribunal, sur demande,
pourra les déclarer caduc aussi. - al. 2
Dissolution de l’union civile : Art. 521.19 CcQ : Les mêmes règle que celles établies pour le divorce
s’appliquent.
Quiz
Lorsque consigné dans un contrat de mariage notarié, les meubles donnés par un époux à l’autre
époux ne sont pas partageables en vertu des règles du patrimoine familial.
FAUX, les conjoints ou futurs conjoints ne peuvent utiliser les donations par contrat de mariage ou
d’union civile pour contourner les règles de partage du patrimoine familial. Celles-ci sont impératives,
article 391 C.c.Q.
Art. 585 CcQ : Plusieurs personnes peuvent demander la survie de l’obligation alimentaire :
- Le conjoint survivant marié ou unis civilement (séparé de corps ou non)
- Les parents en ligne directe, descendants ou ascendants au premier degré
- L’ex-conjoint créancier d’une pension alimentaire au moment du décès (685 al. 2 ).
74
Art. 684.al.2 CcQ : Lorsqu’on fait parle du créancier alimentaire qui pourrait réclamer à la succession une
contribution financière, il pourra s’agir autant d’un enfant, d’un conjoint ou encore d’un ex-conjoint
divorcé, qu’ils aient ou non réclamé avant le décès une obligation alimentaire.
Art. 685.al.1 CcQ : Au contraire d’une pension alimentaire échelonnée dans le temps, on parle ici d’une
contribution financière à titre d’aliment, c-à-d une somme forfaitaire payable par la succession, au
comptant ou en versement.
Art. 685.al.2 CcQ : Le créancier alimentaire doit d’abord s’adresser au liquidateur de la succession, qui lui
agira de consentement avec les héritiers et les légataires particuliers, pour tenter d’obtenir une entente et
de fixer le montant payable au créancier. Si le liquidateur et la créancier n’arrivent pas à avoir une entente,
ce dernier pourra alors soumettre sa demande au tribunal qui tranchera le litige.
Art. 686 CcQ : Cette disposition met en lumière les critères pour établir le montant qui sera remis au
créancier alimentaire. Ceux-ci sont semblables à ceux utilisés pour établir une pension alimentaire.
1. Besoins et facultés du créancier
2. Circonstances dans lesquelles se trouve le créancier
3. Temps nécessaire pour que le créancier acquière une autonomie suffisante
OU (si créancier percevait déjà des aliments du défunt au décès = existence d’un jugement)
1. Montant des versements qui avait été fixé par le tribunal pour le paiement de la pension
alimentaire OU la somme forfaitaire accordée à titre d’aliments
ET (donc en plus, soit des 3 premiers critères, soit de celui lorsque l’obligation existe déjà)
a. Actif de la succession
b. Avantages que la succession procure au créancier
c. Besoins et facultés des héritiers et des légataires particuliers
d. Droit aux aliments que d’autres personnes peuvent faire valoir, le cas échéant
Libéralités à prendre en compte : Art. 687 CcQ : Vient définir la valeur des « libéralités »
auxquelles fait référence l’art. 688 CcQ pour le calcul de la contribution maximale. On doit
retenir que toutes les libéralités seront prises en compte quand faites par le défunt par acte entre
vifs dans les trois ans précédant le décès et celles ayant pour terme le décès.
75
juridique, afin d’entrer dans le calcul de la valeur totale de la succession le montant du
produit de l’assurance-vie.
Fardeau de preuve : Bien que toutes ces règles s’appliquent, le demandeur devra tout de même établir
qu’il a un réel besoin alimentaire et qu’on respecte tous les autres critères qui sont prévus à l’ art. 686 CcQ
(ex, la capacité de la succession à verser un tel montant).
76
LES RECOURS ENTRE LES CONJOINTS DE FAIT
Principe : Dans la mesure où les conjoints marié et les conjoints de fait n’ont pas les mêmes droits et
obligations entre époux, les droits de ces derniers sont généralement prévus dans des lois particulières et
non au CcQ.
Attention toutefois, tous les conjoints, peu importe qu’il soit marié, unis civilement, de fait, etc.,
ont les mêmes droits et obligations envers leurs enfants.
Contrat de vie commune : Bien que les conjoints de fait ne soit pas soumis à aucune rège d’un régime
matrimonial, ils peuvent entre eux convenir d’une convention qui est valide, communément appelé «
contrat de vie commune ». Ce dernier peut déclarer le consentement des conjoints à se soumettre aux
mêmes règles que celles du patrimoine familial, de s’accorder une pension alimentaire entre eux, etc.,
advenant une rupture.
Bien que valide devant les tribunaux, ces ententes doivent respecter le droit général des contrats
ainsi que l’ordre public.
Même en l’absence d’un contrat de vie commune, il est possible d’intenter certains recours, notamment en
ce qui a trait à la garde de l’enfant, la pension alimentaire pour les enfants ou encore à leurs droits
patrimoniaux sur les biens qu’ils possèdent en copropriété ensemble (art. 412 Cpc).
Art. 61.1 de la Loi d’interprétation : Sont des conjoints les personnes liées par un mariage ou une union
civile. Sont aussi assimilés à des conjoints, à moins que le contexte ne s’y oppose, les conjoints de fait. Si,
en l’absence de critère légal de reconnaissance de l’union de fait, une controverse survient relativement à
l’existence de la communauté de vie, celle-ci est présumée dès lors que les personnes cohabitent depuis au
moins un an ou dès le moment où elles deviennent parents d’un même enfant.
77
La société tacite et l’enrichissement injustifié
Principe : Les conjoints de fait n’ont pas des droits spécifiques à l’égard de leur patrimoine. Toutefois, ils
sont soumis à toutes les autres règles générales du CcQ.
Société tacite
Exemple : Le couple (conjoints de fait) possède ensemble une ferme qui leur sert d’entreprise. Ils ont la
possibilité de travailler sur cette ferme, d’engager du personnel à deux, d’acheter et vendre du matériel,
etc. Dans cette entreprise, les 2 conjoints ont les mêmes droits, partagent les pertes et bénéfices
équitablement. Dans ce genre de cas, on va considérer que le couple a créé une société tacite entre eux.
Beaudoin-Daigneault c. Richard, [1984] 1 R.C.S. 2 : Cette décision énumère les conditions essentielles
pour conclure à une société tacite. Celles-ci se compte au nombre de 3 :
1. Apport de chaque associé au fond commun en bien, en argent ou en travail (sans être hors de
proportion l’une par rapport à l’autre)
2. Cet apport ne doit pas être hors de proportion par-rapport à celui des autres associés et leur
vécu doit révéler qu’il y a un partage de perte et des bénéfices entre eux
3. Le comportement des associés démontre leur intention de créer une société
Si le tribunal démontre qu’il y a effectivement présence d’une société tacite entre les conjoints de fait, l’un
deux aura droit d’intenter un recours, afin d’obtenir sa part de l’entreprise.
Enrichissement injustifié
Art. 1493 à 1496 CcQ
Art. 1493 CcQ : Cette disposition énumère les 6 conditions essentielles à un recours pour enrichissement
injustifié.
1. Enrichissement de l'un
2. Appauvrissement de l’autre
3. Corrélation entre cet enrichissement et cet appauvrissement
4. Absence de justification à l’enrichissement ou à l’appauvrissement (voir art. 1494 CcQ)
5. Absence de fraude à la loi
o Ex : Celui qui aurait transféré à son conjoint un immeuble pour le mettre à l’abri de
l’impôt ou des créanciers. Il ne pourrait pas y avoir demande en enrichissement injustifié
basé sur cela pcq il y eu fraude.
6. Aucun autre recours ne doit être possible.
o Ex : Des conjoints de fait qui se seraient prêté de l’argent, et pou lequel il y a une
reconnaissance de dette qui prouve de fait. Alors, c’est sur la base de ce prêt qu’on devra
intenter un recours et non sur celle d’un enrichissement injustifié.
Art. 1494 CcQ : Le législateur énumère les diverses formes de justifications possibles à l’enrichissement
ou à l’appauvrissement.
Exemple d’intention libérale constante : Un couple, dont l’un des conjoint gagne beaucoup plus
d’argent que l’autre. Tout au long de la vie commune, ce conjoint-là va décider librement
d’assumer la plus grande partie les dépenses du ménage. Lorsque survient la fin de la vie
commune de ces conjoints de fait, celui qui était plus riche ne pourra pas demander à son ex-
conjoint une indemnisation pour enrichissement injustifié dans la mesure où l’art. 1494 CcQ dicte
qu’une intention libérale constante est une justification valide.
78
Art. 1495.al.1 CcQ : L’enrichissement doit avoir subsisté au jour de l’introduction de la demande en
justice. À défaut, le droit à l’indemnisation s’éteint.
Présomptions : Droit de la famille – 132495, 2013 QCCA 1586 : La Cour d’appel a établi une
présomption de l’existence de 2 des 6 conditions nécessaire au recours en enrichissement injustifié,
lorsqu’il y a une union de fait :
Corrélation entre cet enrichissement et cet appauvrissement.
Absence de justification à l’enrichissement ou à l’appauvrissement.
Réparation : Le conjoint demandeur pourra réclamer une somme d’argent qui permettra d’indemniser ce
dernier de son appauvrissement. Il n’y aura pas de droit de créance associé à ce type de recours. Ce
montant est déterminé en fonction de la méthode de la valeur accumulée.
Méthode de la valeur accumulée : On va évaluer le montant en déterminant une contribution
proportionnelle du conjoint demandeur par rapport à l’accumulation de richesse de l’autre
conjoint.
79