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La Nafaqa

Master Sciences juridiques


-S1-

Réalisé par :

EL MEKKAOUI Youssef
KHARRAZ Radwan

Année universitaire :
2018/2019
Introduction :
Il convient dans un premier lieu de distinguer la notion de nafaqah de la pension alimentaire.
La pension alimentaire se limite aux frais de l’alimentation. Tandis que la nafaqah englobe
tout ce qui est jugé nécessaire pour la vie dans la dignité et non pas uniquement la nourriture.

En principe, toute personne subvient à ses besoins par ses propres ressources, à moins qu’il
n’y ait d’obligation mettant au compte d’une personne la nafaqah d’une autre.
Ainsi, elle peut avoir comme source (art 187) : le mariage, la parenté ou l’engagement.

La nafaqah a un caractère urgent, continu, exécutoire et imprescriptible.


Ainsi, l’art 190 décrète que toutes les actions judiciaires portant sur la pension doivent être
tranchées dans un délai maximum ne dépassant pas 1mois. L’art 191, dispose que le jugement
prononçant la nafaqah reste valable jusqu’à ce qu’un autre le remplace ou l’abroge, sinon
jusqu’à levée de la pension sur celui qui en bénéficie. Quant à la révision du quantum de la
pension alimentaire, l’art 192 précise qu’elle ne sera admise, sauf circonstances
exceptionnelles, qu’après l’écoulement d’un délai d’un an à compter de la date de la fixation
de cette pension.

Problématique : A quel point le législateur est parvenu à encadrer cette notion de nafaqah et
à garantir, dans l’équité, les droits de tout un chacun ?

Pour essayer de répondre à cette problématique, nous avons décidé d’adopter le plan suivant :

Plan :
I- Le cadre juridique de la nafaqah
A- Les redevables et les composantes de la nafaqah
B- Critères d’appréciation et déchéance du droit à la nafaqah
II- Les garanties de paiement de la nafaqah
A- La sanction du défaut d’entretien : délit d’abandon familial
B- Le Fonds d’entraide familial
I- Le cadre juridique de la nafaqah :
A- Les redevables et les composantes de la nafaqah :

1- Les redevables de la nafaqah :

 lors de la stabilité familial :

La Nafaqah est un droit qui incombe principalement au père ; La MW de 2004 a bien précisé
que le droit à l’entretien des enfants appartient à leur père et subsiste jusqu’à ce qu’ils
atteignent l’âge de 18 ans ou l’âge de 25 ans pour ceux qui poursuivent leurs études. Pour la
fille, elle bénéficie de la pension alimentaire jusqu’à son mariage, ou qu’elle devienne capable
de gagner sa vie. (Article 198).
Le code de la famille n’a pas omis le cas des handicapés, en décrétant que le père doit
subvenir aux besoins de ses enfants en bas âge, ou les incapables d’avoir des moyens de
subsistance.
Il a été précédemment indiqué que la pension alimentaire est due au père. Il se peut toutefois,
que le père devient totalement ou partiellement incapable d’assurer l’entretien de ses enfants.
Dans ce cas, la pension alimentaire est due à la mère si elle est riche. (Article 199).

 En cas de désunion :

La pension alimentaire est accordée par jugement à compter de la date à laquelle le père a
cessé de la payer et non à compter de la date à laquelle son refus de payer a été établi. La
rémunération de l’allaitement est due par la personne astreinte de par la loi à assurer la
pension alimentaire. Le père est le premier à qui incombe la pension. Elle incombe ensuite à
la mère de l’enfant au cas où le père est incapable de le faire. L’article 202 de la moudawana
prévoit que le seul fait de cesser de la payer par le père ou la mère pendant la durée d’un mois
au maximum sans raison valable constitue le délit d’abandon de famille dont la peine est
prévue aux articles 479 à 483 du code pénal, et ce, sans avoir recours aux procédures
spéciales à ce délit dans les autres cas, tels la mise en demeure, ou le prononcé d’un jugement
relatif à la pension alimentaire.

2- Les composantes de la Nafaqah :

La pension comprend l’alimentation, l’habillement, les soins médicaux et tout ce qui est
indispensable ainsi que les charges de la scolarité des enfants.

 L’entretien de l’enfant :
La nafaqah englobe donc, la nourriture, l’habillement, les soins médicaux et tout ce qui est
considéré comme nécessaire. Or le nécessaire change en fonction du temps, du lieu et de
l’appartenance socio-économique et culturelle de la famille en question.

 Le logement de l’enfant en garde :


La Mw, après avoir défini et fixé les éléments de la Nafaqah, elle confirme dans son art 168 la
même notion en détaillant expressément ses composantes et en obligeant le tribunal à
répondre à tous les besoins de l’enfant. Ainsi, il précise que : « Les dépenses occasionnées par
le logement de l’enfant en garde sont indépendantes, pour ce qui est de leur appréciation, de la
pension alimentaire, de la rémunération de la garde ou d’autres dépenses ». Le tribunal est
donc tenu de contraindre le père à mettre à la disposition de son enfant un logement décent.
Pour ce faire, 3 solutions s’offrent à lui :
_ céder le foyer conjugal pour ses enfants.
_ leur préparer un autre logement (décent).
_ leur payer le montant que le tribunal fixe pour sa location.
Les charges de logement de l’enfant font donc partie de l’obligation d’entretien, mais le
législateur les a distinguées de la pension alimentaire et des autres charges.

 Frais d’éducation et de scolarité :


Sur ce point l’article 189 est clair : « la pension alimentaire comprend l’alimentation… ainsi
que les charges de l’instruction ou la scolarité des enfants ». Ce volet, tant négligé par la Mw
de 1958, a, enfin, été réhabilité. L’article 169 est exprès et ferme : « les charges de l’enfant en
garde, pour ce qui est de son éducation et son orientation scolaire, sont à la charge du père ou
du tuteur légal et de la mère gardienne. »

 Droits supplémentaires :
Il s’agit de droits intrinsèques au D.M et puisant leur fondement directement dans le coran, à
savoir, la rémunération d’allaitement et l’allocation de garde. Ces deux droits ne sont dus
qu’au cas où la dissolution serait irrévocable. Cela s’explique par le fait que, dès le moment
où les devoirs conjugaux connaissent une fin brutale, la mère n’est plus obligée d’assurer ni
l’allaitement ni la garde des enfants. Si elle le fait, elle mérite une indemnité.
 La rémunération d’allaitement :
La rémunération de l’allaitement est due par la personne astreinte de par la loi à assurer la
pension alimentaire. Le père est le premier à qui incombe la pension. Elle incombe ensuite à
la mère de l’enfant au cas où le père est incapable de le faire. Ce droit trouve son fondement
dans les versets 6 -7, sourate le divorce. Le message est clair : le père de l’enfant ou son tuteur
est tenu de payer un salaire pour son épouse irrévocablement divorcée. Si celle-ci refuse
d’allaiter l’enfant, c’est au père de faire appel à une nourrice et de lui verser un salaire.

 L’allocation de la garde :

A l’instar du D.M, la Mw, l’actuelle tout comme l’ancienne, met à la charge de l’époux la
rémunération due pour la garde des enfants et les dépenses qui en découlent. Il va sans le
préciser, la rétribution de la garde est régulière et se perpétue tant qu’il y a un enfant en garde
et jusqu’à ce que le dernier enfant atteigne la capacité de gagner sa vie, comme détaillé dans
la Mw, ou jusqu’à ce que la mère se remarie. Voilà l’un des versets coraniques qui étayent ce
devoir : le verset 223 sourate .
B- Critères d’appréciation et déchéance de la nafaqah :

1- Appréciation :

Pour l’évaluation de la pension alimentaire , il est tenu compte , en se référant à une moyenne,
des ressources du mari , de la situation des bénéficiaires de la pension et du cours des prix ,
ainsi que du niveau de vie et de la situation scolaire et sociales dans laquelle se trouvaient les
enfants avant le divorce , tout en faisant œuvre de modération.
Le niveau du redevable de la pension peut être déterminé par une expertise dans le cas ou le
revenu réel serait difficile à établir.

2- La déchéance de la Nafaqah :

Quand la vie conjugale est stable, il n’y a aucun problème qui se pose, puisque le droit à
l’entretien des enfants par leur père subsiste jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de majorité ou
jusqu’à l’âge de 25ans révolus pour ceux qui poursuivent leurs études.
Mais le problème se pose en cas de désunion.
Dans tous les cas, la pension alimentaire des enfants est accordée par jugement à compter de
la date à laquelle le père a cessé de pourvoir aux charges d’entretien qui lui incombent (art
200).

Mais, différentes causes peuvent mener à la déchéance de celle-ci.


_La nafaqah n’est plus due dès que le bénéficiaire atteint la majorité, sauf s’il s’agit d’un
étudiant, la durée s’étale jusqu’à la fin des études ou l’âge de 25ans, ou s’il est atteint d’une
incapacité physique ou mentale l’empêchant de gagner sa vie.
_lorsque le débiteur décède, la nafaqah disparaît.
_lorsque le père n’a plus les moyens d’entretenir son enfant, il en est déchargé. Dans ce cas, si
la mère est riche, elle devient débitrice de la pension de ses enfants (art 199).
Ceci est valable aussi pour la nafaqah des autres personnes.
_En cas de remariage de la Hàdénah, le père est exempté uniquement des frais du logement de
l’enfant et de l’allocation de la garde. Le versement de la pension alimentaire due à l’enfant
demeure obligatoire pour lui (art175).

De manière générale, la pension n’est plus due, lorsque celui qui en est tenu n’est plus en
mesure de la verser pour celui qui est supposé en bénéficier (art 193). Quand une personne est
redevable de la nafaqah vis-à-vis de plusieurs attributaires et qu’elle n’est plus en mesure de
la payer à tous ceux qui en bénéficient, un ordre prioritaire est établi (art 193) conformément à
la hiérarchie prévue par la Mw.
Ainsi, lorsque le redevable est incapable de verser la nafaqah à toutes ces personnes, il n’est
tenu de payer que selon ses moyens financiers, en commençant par l’épouse en premier lieu,
puis les enfants, puis, si sa situation financière le permet, ses petits enfants en donnant la
priorité aux filles, et après, sa mère et à la fin son père.

*Dans un arrêt de la cour de cassation n° 66-2-1-2017 daté du 07-02-2017 ou l’épouse a


demandé sa pension alimentaire, cette cour a ordonné le rejet du pourvoi en motivant sa
décision par le fait que la pension de l’épouse est assurée par ses enfants.
II- Les garanties de paiement de la nafaqah :

Il convient de présenter les nouveaux devoirs des tribunaux.


Dans l’ancienne Mw, certaines règles de procédures, relatifs surtout à l’exécution des
décisions judiciaires, étaient absentes. Ce qui avait pour effet de générer beaucoup
d’injustices, et c’était les enfants qui en payaient le prix.
Pour parer à ce problème, l’actuelle Mw dans son art 191, oblige les tribunaux à déterminer
les moyens d’exécution du jugement de la Nafaqah et les charges de logement ou d’ordonner
le prélèvement à la source sur ses revenus ou sur son salaire. De même, il détermine, le cas
échéant, les garanties à même d’assurer la continuité du versement de la pension.
En effet, le prélèvement à la source permet d’éviter les retards au niveau du paiement et de
garantir la dignité de la femme pour qu’elle n’ait pas à supplier son mari pour le paiement.

1- La sanction du défaut d’entretien : délit d’abandon familial

Que risque-t-on si l’on refuse de payer la pension alimentaire ?

Selon l’art 202 du CF : « Les dispositions relatives à l’abandon de famille sont applicables à
toute personne à qui incombe l’entretien des enfants et qui cesse de l’assurer sans excuse
valable pendant une durée d’un mois ou plus ».
La sanction prévue pour ce délit d’abandon de famille est prévue aux art 479 à 482 du CP.

Ainsi, l’art 480 dispose qu’est puni de l’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende
de 200 à 2000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, au mépris d’une
décision de justice définitive ou exécutoire par provision, omet volontairement de verser à
l’échéance fixée une pension alimentaire à son conjoint, à ses ascendants ou à ses
descendants. En cas de récidive, la peine de l’emprisonnement est toujours prononcée. La
pension alimentaire fixée par le juge doit être fournie à la résidence de celui qui en bénéficie,
sauf décision contraire.

Les éléments constituant cette infraction sont :


_L’existence d’une décision judiciaire définitive ou exécutoire par provision.
Si la décision émane d’une juridiction étrangère, elle ne peut fonder la poursuite du chef
d’abandon de famille que si elle a déjà reçu exequatur.
_L’objet de cette décision doit être le versement d’une nafaqah au conjoint, aux ascendants ou
aux descendants.
_Le redevable doit refuser de verser à l’échéance fixée la nafaqah.
_L’omission doit être volontaire et non issue de force majeure. C’est-à-dire que son
insolvabilité résulte de causes indépendantes de sa volonté, telles que : la maladie, l’inaptitude
et le chômage. Par contre, la perte d’emploi due à un comportement irresponsable, telles que :
la toxicomanie, ivrognerie, mauvaise conduite… n’est pas une excuse valable.

Si le débiteur conteste le bien-fondé de la nafaqah, il ne peut qu’entamer, en parallèle, la voie


civile. Et s’il parvient à diminuer ou à abroger celle-ci, cela ne change en rien sa situation de
coupable du fait qu’il est appelé à s’acquitter des sommes précédemment dues, et aussi du fait
que le délit d’abandon de la famille a été perpétré lors de la mise en œuvre de l’action
publique et que la diminution ou la suppression postérieure de la dette n’a pas d’effet
rétroactif.
L’intention délictuelle est donc présumée, à moins que le débiteur ne démontre le contraire en
faisant gage de bonne foi, et cela par le paiement total ou partiel de la dette ou la confirmation
de son impécuniosité effective.

Pour ce qui est des démarches à suivre et à respecter pour déclencher la poursuite du chef
d’abandon familial, l’art 481 du CP exige :
_d’abord une plainte explicite par la personne abandonnée ou bénéficiaire de la pension ou de
son représentant légal, avec production du titre invoqué. Toutefois, les poursuites sont
exercées d’office par le MP lorsque l’auteur de l’infraction se trouve être le représentant légal.
L’exigence du titre de pension est justifiée par la volonté du législateur d’éviter les plaintes
hasardeuses.
De ces mêmes dispositions, on constate que, aspirant à l’intérêt et la stabilité familiale, le
législateur a subordonnée l’action publique à une plainte formulée, exclusivement, par la
personne lésée ou son tuteur.
_Les poursuites sont précédées d’une mise en demeure adressée au débiteur de l’obligation ou
de la pension, l’invitant à s’exécuter dans un délai de 15jours.
_Cette mise en demeure est effectuée sur réquisition du MP par un OPJ sous forme
d’interpellation. Le PV établit est joint à la procédure.
_Si le débiteur est en fuite ou n’a pas de domicile connu, il en est fait mention par l’OPJ et il
est passé outre l’interpellation. Cela implique que, dans ce cas, on passe directement à
l’arrestation et le placement dans un établissement pénitencier, s’il ne s’acquitte pas de ses
dettes.

Certes, ce sont là des formalités compliquées et lourdes, mais sans quoi la procédure de
poursuite pour abandon familial s’avère nulle. La nullité ne signifie pas le non-lieu de
l’action, l’exonération ou la relaxe du débiteur de la nafaqah, mais tout simplement la
nécessité de reprendre la procédure à zéro avec la régularisation des démarches.

A noter que le défaut d’entretien ne se traduit pas toujours par un délit d’abandon familial.
C’est ce qui ressort de l’arrêt de la cours de cassation n°40/11 du 12/01/2017. Dans cet arrêt,
l’époux, qui faisait l’objet d’une poursuite pour délit d’abandon familial a été acquitté du fait
qu’il est parvenu à un accord avec son épouse sur le montant de la nafaqa à payer, et que suite
à cette accord signé où l’épouse s’engage à abandonner ses droits sur la nafaqa, elle a été
déchue du droit de la réclamer. Et donc l’action n’a pas lieu d’être.

2- Le fond d’entraide familial :

Le fonds est un compte spécial du Trésor, créé le 1er janvier 2011, en vertu de l’art 16 bis de la
loi de finances pour l’année budgétaire 2010, qui a pour objet d’octroyer des avances sur la
pension alimentaire, lorsque l’exécution de la décision judiciaire fixant celle-ci a été retardée
ou empêchée, pour cause d’insolvabilité ou d’absence du débiteur ou s’il est introuvable.
La gestion des opérations du fonds a été confié, en vertu d’une convention conclue avec
l’Etat, à la Caisse de dépôt et de gestion ( CDG ).
La loi 41-10, tel que modifié par la loi 83-17 du 15 mars 2018, fixe les conditions et
procédures pour bénéficier des prestations du fonds d’entraide familiale.

Ainsi, bénéficient des avances du Fonds :


_ les enfants auxquels une pension alimentaire est due à la suite de la dissolution des liens du
mariage et après constatation de l’indigence de la mère.
_ les enfants auxquels une pension alimentaire est due pendant la relation conjugale et après
constatation de l’indigence de la mère.
_ les enfants auxquels une pension alimentaire est due après le décès de la mère.
_ les enfants soumis à la Kafala auxquels une pension alimentaire est due.
_ l’épouse démunie à laquelle une pension alimentaire est due.

Procédures :
Une fois l’empêchement ou le retard d’exécution constaté dans un PV dressé par l’agent
chargé de l’exécution, une demande pour bénéficier des prestations du fonds peut être
présentée soit au président du TPI ayant prononcé la décision fixant la pension alimentaire,
soit à celui chargé de l’exécution ou celui dans le ressort duquel se trouve le domicile ou le
lieu de résidence du requérant.
A noter que, n’entrent pas dans le champ d’intervention du Fonds les montants de la pension
alimentaire exigibles pour la période antérieure à la présentation de la demande au Fonds.
Le président de la juridiction compétente ou son suppléant statue par ordonnance sur la
demande dans un délai maximum de 8j à compter de la date de la demande. Cette ordonnance
est réputée être définitive et n’est susceptible d’aucun recours.
L’avance accordée par le Fonds est fixée par le président dans la limite du montant prévu dans
la décision judiciaire sans dépasser pour chaque mois le plafond de 350dhs par bénéficiaire et
sans que le total des avances versées aux membres d’une même famille ne puisse dépasser
1050dhs par mois. Toutefois, s’il s’agit d’une famille composé d’une épouse démunie et de
ses enfants, le montant des avances ne devra pas dépasser 1400dhs.
Le secrétariat-greffe adresse l’ordonnance dans un délai de 3j à compter de la date à laquelle
elle a été rendue, directement à la CDG en vue de procéder au versement du montant de
l’avance tel que fixé dans ladite ordonnance.
La CDG continue de verser l’avance au bénéficiaire jusqu’à la déchéance du droit de la
personne bénéficiaire à la pension alimentaire ou jusqu’à la constatation de l’exécution de la
décision judiciaire par la personne condamnée. Et elle reprend le versement de l’avance sur
demande de l’intéressé lorsque la personne condamnée cesse l’exécution de la décision après
l’avoir commencée, si le demandeur établit de nouveau un empêchement ou un retard dans la
continuation de l’exécution.
Les bénéficiaires de l’avance doivent renouveler leur demande auprès du président de la
juridiction compétente, à l’expiration de 2 années à compter de la date de la précédente
ordonnance. Ainsi, le président de la juridiction rend une ordonnance affirmant le droit de
continuer à bénéficier de l’avance.
Tout bénéficiaire doit aviser le président de la juridiction compétente ayant prononcé
l’ordonnance ou la CDG de tout changement entrainant la déchéance de son droit au bénéfice
des prestations du Fonds pour quelque cause que ce soit et notamment lors de la déchéance du
droit de la personne bénéficiaire à la pension alimentaire ou lors de la constatation de
l’exécution de la décision judiciaire par la personne condamnée.
Après avoir été avisé, le président de la juridiction rend une ordonnance de cessation du
versement des avances devant être communiquée sans délai à la CDG.
Le président de la juridiction ordonne à toute personne ayant perçu indûment des avances, de
les rembourser à la caisse de la juridiction dans un délai qu’il fixe. Lorsque la mauvaise foi de
cette personne est établie, le président ordonne, outre le remboursement des avances, le
paiement d’une amande égale au double du montant desdites avances, sans préjudice des
poursuites pénales.
Le secrétariat-greffe procède au recouvrement des avances dont le remboursement a été
ordonné et des amendes exigées le cas échéant, à leur versement au comptable assignataire, en
vue de les inscrire aux recettes du compte d’affectation spéciale du Fonds.
Le secrétariat-greffe procède également, conformément aux dispositions relatives au
recouvrement des créances publiques, au recouvrement des avances servis auprès de
redevable de la pension alimentaire, et à leur versement au comptable assignataire en vue de
les inscrire aux recettes du compte du Fonds.

Conclusion :

Bilan des affaires se rapportant à la pension alimentaire de l’année 2011 jusqu’en 2016 :

Année affaires en cours Affaires Affaires en Taux des


en instance enregistrées total jugées instance affaires jugées
2011 17519 34377 51896 30903 20993 59,55%
2012 20420 35513 55933 38083 17850 68,09%
2013 17372 35561 52933 34330 18603 64,86%
2014 16756 35720 52476 33875 18601 64,55%
2015 16365 34987 51352 34098 17254 66,40%
2016 14443 32932 47375 33434 13941 70,57%

Pour conclure, la nafaqah est certes un droit préservé par la Mw, qu’elle soit destiné à
l’épouse , les enfants ou les parents, en vue de protéger la dignité humaine ainsi que la
sauvegarde du corps familial.
Toutefois dans la pratique , le délai prévu par la Mw n’est pas toujours respecté,
puisqu’en pratique , il est impossible de respecter le délai d’un mois par les juridictions
de famille pour ordonner les jugements de la nafaqah , du fait que la notification à
l’époux présente toujours des difficultés.

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