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Université Claude Bernard – Lyon 1

Année 2007/2008
Unité d’enseignement : Maths II - algèbre
Corrigé de l’examen du 21 décembre 2007
Enseignant responsable : Bertrand RÉMY

Exercice A. 1. Appliquons l’algorithme d’Euclide. À la première étape, le reste


(respectivement le quotient) de la division euclidienne de X 5 + X 4 − X 3 + X 2 + X − 1
par X 5 + X 4 + 2X 2 − 1 est le polynôme −X 3 − X 2 + X (respectivement le polynôme
constant 1). À la deuxième étape, le reste (resp. le quotient) de la division euclidienne
de X 5 + X 4 + 2X 2 − 1 par −X 3 − X 2 + X est −X 2 − X + 1 (resp. −X 2 − 1). À la
troisième étape, le reste (resp. le quotient) de la division euclidienne de −X 3 −X 2 +X
par −X 2 −X +1 est 0 (resp. X). Le dernier reste non nul dans cette suite de divisions
euclidiennes est X 2 + X − 1 : c’est le PGCD cherché.
2. Le polynôme Pn s’annule en 1, ainsi que Pn0 = n(n + 1)X n − n(n + 1)X n−1 ; ainsi
1 est racine d’ordre au moins 2 de Pn , soit (X − 1)2 divise Pn .
3. Le reste cherché est évidemment nul, donc on s’attend à une factorisation de Pn
par X − 1 (il est donc maladroit de poser une division, surtout en degré arbitraire).
On calcule : Pn = nX n+1 − nX n − X n + 1 = nX n (X − 1) − (X n − 1). Pour
X n − 1, on se rappelle la formule pour une somme partielle de suite géométrique, ce
qui fournit : X n − 1 = (X − 1)(X n−1 + X n−2 + ... + X + 1). Finalement, on a :
Pn = (X − 1)(nX n − X n−1 − X n−2 ... − X − 1).
4. On fait des divisions euclidiennes par (X − 1)2 = X 2 − 2X + 1 ; cela donne :
P3 = (X − 1)2 (3X 2 + 2X + 1) et P4 = (X − 1)2 (4X 3 + 3X 2 + 2X + 1).
5. Il s’agit donc de factoriser nX n − X n−1 − X n−2 − ... − X − 1 par X − 1 et la
question précédente suggère que le résultat sera :
n−1
X
n n−1 n−2
nX − X −X − ... − X − 1 = (X − 1)( (k + 1)X k ).
k=0

On fait une récurrence sur n, avec les cas n ≤ 4 déjà réglés. Écrivons :
nX n − X n−1 − X n−2 ... − X − 1 = nX n − nX n−1 + (n − 1)X n−1 + X n−2 ... + X + 1
= (X − 1)nX n−1 + (n − 1)X n−1 + X n−2 ... + X + 1.
L’hypothèse de récurrence permet de conclure en traitant la somme de tous les termes
n−2
X
sauf le premier : (n−1)X n−1 +X n−2 ...+X +1 = (X −1)( (k +1)X k ). Finalement,
k=0
on a bien la formule annoncée.

Exercice B. 1. On a d’abord une identité remarquable : X 6 − 1 = (X 3 )2 − 1 =


(X 3 − 1)(X 3 + 1). On se rappelle la formule pour une somme partielle de suite
géométrique pour avoir X 3 − 1 = (X − 1)(X 2 + X + 1) et X 3 + 1 = X 3 − (−1) =
(X + 1)(X 2 − X + 1). Comme les polynômes X 2 + X + 1 et X 2 − X + 1 sont à

1
discriminant < 0 on en déduit que la factorisaton en polynômes irréductibles de R[X]
est X 6 − 1 = (X − 1)(X + 1)(X 2 + X + 1)(X 2 − X + 1).
2. La forme théorique de la décomposition en éléments simples est :
X5 a b cX + d eX + f
(∗) 6
= + + 2 + 2 .
X −1 X −1 X +1 X +X +1 X −X +1
En évaluant (X − 1)F (X) en 1 et (X + 1)F (X) en −1, on a déjà : a = b = 16 . La
fonction associée à F (X) est impaire, i.e. F (X) = −F (−X), donc par unicité de
la décomposition en éléments simples on a : a = b, c = e et d = −f . Cette même
fonction tend vers 1 en +∞ par le membre de gauche de (∗), et donc par le membre
de droite de (∗) on a : a+b+c+e = 1, soit 31 +2c = 1 et donc c = e = 31 . On évalue F
i×i4 i
en i, et cela donne pour le membre de gauche de (∗) : F (i) = (−1) 3 −1 = − 2 . Pour le

a b ei+f
membre de droite : −1+i + 1+i + ci+d
i + −i . En égalant les deux termes, on obtient
−i = −a − ai + b − bi + 2c − 2di − 2e + 2f i, en identifiant les parties imaginaires, on
obtient : a + b − 1 = 2(f − d) et en se rappelant que d = −f et a = b = 16 , on a :
1
3 − 1 = 2 × 2f . Finalement on a :

X5 1 1 1 2X + 1 2X − 1 
= + + + .
X6 − 1 6 X − 1 X + 1 X2 + X + 1 X2 − X + 1

Exercice C. 1. De l’égalité f ◦ g = 0 on déduit que


 Im(g) ⊆ Ker(f ) ; ainsi en passant
aux dimensions on obtient
 : rg(g) ≤ dim Ker(f ) . Par le théorème du rang pour f ,
i.e. rg(f )+dim Ker(f ) = n, cela donne donc rg(g) ≤ n−rg(f ), soit rg(f )+rg(g) ≤ n.
2. Un vecteur dans l’image de f + g est un vecteur de la forme f (x) + g(x) pour un
certain x dans E ; ainsi Im(f + g) ⊆ Im(f ) + Im(g). En passant aux dimensions, cela
donne : rg(f + g) ≤ rg(f ) + rg(g). Comme f + g est inversible, on a rg(f + g) = n et
donc n ≤ rg(f ) + rg(g). Avec 1., cela donne donc l’égalité : rg(f ) + rg(g) = n.
3. Grâce à la preuve de 1., on sait que Im(g) ⊆ Ker(f ) et grâce à 2. on sait qu’on a
égalité des dimensions de ces sous-espaces vectoriels de E. Ainsi Im(g) = Ker(f ).

Exercice D. Les transposées des comatrices sont respectivement :


   
−3 9 −1 −63 27 −32
t
com(M ) =  3 −5 1  et t com(N ) =  18 −9 9 .
1 1 −1 0 0 1

Par calcul matriciel, on a M.t com(M ) = 4.I3 et N.t com(N ) = −9.I3 , ce qui permet
de conclure que M et N sont inversibles (car de déterminant 4 et −9 respectivement),
et que :
7 −3 32
   
−3 9 −1 9
M −1 = 41  3 −5 1  et N −1 =  −2 1 −1 .
−1
1 1 −1 0 0 9

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