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Nouveau Manuel

complet de la broderie...
par Mme Celnart
(Bayle-Mouillard)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Bayle-Mouillard, Élisabeth-Félicie (1796-1865). Nouveau Manuel complet de la broderie... par Mme Celnart (Bayle-Mouillard). 1840.

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: 1-
11 (
EICÏCL0PED1E-R0RET.

NOUVEAU MANUEL COMPLET

DEu.

BRODERIE.
AVIS.

Le méritedes ouvrages de VEncyclopédie-Roret


leura fait
obtenirleshonneursde la traduction,del'imitationet de la
contrefaçon
; pourdistinguer ce volume,il porteraà l'avenir
la véritablesignaturede l'éditeur.
MANUELS-RORET.

NOUVEAU MANUEL COMPLET


DELA

BRODERIE,
INDIQUANT
LAMANIERE DEDESSINER ETD'EXÉCUTER TOUT CEQUIEST
RELATIF ACETART,
Contenant
lesBroderies
encoton,fil,laine,soie,or,argent,
lamés detoute
espèce, chenille,
tapisserie, plumes,ganses, rubans,etc.;ainsiquetoutes
lesapplications
lesplusnouvelles et lesplusintéressantes,telles
detrousseaux,
quebroderies layettes,meubles, ornemens
d'habits
d'église, defonctionnaires publics,etc.;avec
l'indication
desmoyens mécaniques propres
engranddesbroderies,
àl'imitation
etunvocabulaire detousles
termestechniques.
Ouvrageorné d'un Atlasrenfermantun grand nombrede
-
planches,d'aprèslesdessins
desmeilleursateliers.
Par MmeCELNART.

PARIS,
LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET
BUE
HADIEFECILLB,
S»10BIS,

1840.
y
AVIS PRÉLIMINAIRE.

Dansle manuelquej'ai publiésur les arts d'utilitéet d'a-


grémentqui conviennent aux demoiselles,je consacraideux
; savoir,un chapitresurla bro-
chapitresà l'art du brodeur
derieen général,et un chapitresur la tapisserie.Maisdeux
chapitresseulement;car la multituded'objetsquej'avais à
décrirene me permettaitpasde donnerà cette partiede plus
amplesdétails.
Cependant,à raisonde son importanceet de l'extension
qu'il prend chaquejour, cet art exigeaittousles développe-
mensd'untraité spécial.Cetraité, je le présenteaujourd'hui
au public,enadoptantlesformessuivantes.
Toute broderie est nécessairement précédéed'un dessin
propreà guiderla main de la brodeuse.Il seraitbien à sou-
haiterquecedessinfût fait par la brodeuseelle-même,ou
que du moinsellene fût pas étrangèreà sa composition. Ce
seraitle meilleur,ou pour mieuxdire, le seulmoyend'ob-
tenirdesbroderiesnettes, gracieuses
; caren ce genrel'igno-
rance des ouvrièreslesporte souventà altérerla puretédes
lignesou la dispositiondescontours.
Ceseraitd'ailleursrendre un grandserviceauxbrodeuses
de province,généralementréduitesaux dessinsgravésà la
feuille.Or, cesdessinstrèsinférieursaux dessinstracésà la
main, conviennent seulementauxbroderiescommunes. De là
le peu d'extensionqueprendla broderieen province,le triste
BRODERA. 1
i AVIS PRÉLIMnfAIRE.
sortdes brodeuses , et le prixexorbitantdesbroderiesvenues
deParis.
Cetinconvénient se fait égalementsentiraux dames,aux
d emoiselles s'amusent à broder. '«
j eunes qui
Dansla capitalemême,la connaissance du dessinseraitfort
utile aux brodeusesdetout genre. 1° Sousle rapportde la
régularité.Souventla partiecentraled'unepèlerine,un coin
de mouchoir , des raccordsde guirlandesont ïrrégulieYs , le
dessindespartiesaccessoires d'uneroben'estpointassortiavec
le dessinprincipal ; ellesraccommoderaient toutcela.20Sous
le rapport de Péconomie, Avec trois ou quatre dessinson
peut encomposer un assezgrandnombre; onpeuten varier
les dispositions,enrenouvelerlesformes,en changerlespro-
portions.30 Sousle rapport de la célérité.Une robe est
terminée,vendue ; maisunnouveaucorsagechoisiparl'ache-
teuseexigedesTiroderies assorties(tel qu'uncorsageà guimpe
ornéde bouquetscirculaires,à colonnes ; etc.) Le dessina-
teur fait attendre; l'acheteuseest pressée.De là, millecour-
ses, milleimpatiences , quela brodeuseévitesi ellesaitcom-
poserun petit dessind'aprèsun grand.
Cet avantageest non moinsmarquédanslesfamilles.On
achètefort cherunebroderiefort élégante ; la modechange,
cette broderiesera perdue?Non, si elle appartientà une
personnesoigneuse,adroite,quiconnaisse l'artdelabroderie
et du dessin;car d'aprèsles additions,lesraccords,les dé-
veloppemens ou changemens de dessin
, d'après les méthodes
d'application quej'indiquerai,cette broderiepeut être com-
plètement r enouvelée; e lle peut se prêterà d'autres formes
;
elle peutmêmeêtre transportée surunautretissu.
Tenonsmaintenantauxbroderies.
AVI5 RRELIMIHAIRE. 3
Leursespèces, leursvariétéssontsi nombreuses , qu'une
dispositionbien ordonnée,bien méthodique,est une indis-
pensableconditionde succès.Je vais y donnertous mes
soins. Ceseral'objet de la IMPARTIE de l'ouvrage.
Sousla dénominationgénéralede broderiesblanches,la
2" PARTIE comprendra toutes lesbroderiesencoton,tellesque
plumetis,reprises,crochet,feston,passé, imitationde points
d'Angleterre,etc.
La 3mePARTIE,les broderiesde dentelle,,commepoints
sur tulle, points d'Aleuçon, applicationset broderiesur
blonde.
La 4m#l'ARTIE, broderiesenhainenuancée;.
La 5111.PARTIE tout ce qui concernela. bro-
contiendra
derieen tapisserie,marquedu linge,ouvrages en perles,etc.
La6111ePARTIE, la broderieen soie, plate,torse, laméde
soie, de velours,etc.
La 7mePARTIE, la broderieen or, fil d'or,.paillettes,Jamé
d'or et d'argent.
LaBillePARTIE, broderiesde fantaisie,tellesquebroderies
en chenille,rubans,plumes,paille , gance,cheveux,etc.
La 9MEPARTIE, broderiesmêlées, tellesqtie
r 1 broderies,
moitiébroderieau passé, et moitiéfleursartificielles en cher
; 20broderiemoitiéapplicationet moitiécrochet
nille ; 3°
moitiétapisserieet moitiébroderieen velours,etc.,
La 10111.PARTIE comprendrales applications de tous ces
gçnres,tellesquebroderiesde trousseaux, d'.église, etc.
Je-joinsautexteun grandnombrede dessins,choisisavec
soin parmiles plus nouveaux,les plus élégans,les mieux
; maismalgréce choix, malgréce nombre, et quoique
faits
ces dessins
puissentservir.dèmodèles, ilsne sont, ilsne peu-
4 AVISPRILIMIDFAIERE.
vent être (et chacunle sent) que de simplesindications.
Comment,en effet, donnerun assortimentcompletet con-
venablededessinspourcols,mouchoirs, robes,etc.?Comment
consigner dansun livreunemodequipeut-êtredureraquinze
? Nousne le prétendons
jours pas.Notrebut est de faireimi-
ter, varier, combinercesdessins.C'estau goût, à l'intelli-
gencedulecteurà suivrelavoiequenousouvrons.
Unenoticehistoriquesurla broderiechezlesdifférens peu-
, sur les transformations
ples qu'ellea subiesen France
; un
vocabulaire trèsdétaillédetouslestermestechniquesen usa-
ge, précéderaet suivraceManueldontl'utilitén'a pasbesoin
d'êtreétablie.J'ajouteraiseulementqu'ila étécomposé comme
la Manueldes Demoiselles, c'est-à-direen exécutantou en
faisantexécutersousmes yeuxchaqueouvragedécrit, en
analysant,en quelquesorte, chaquepoint.
Aussim'est-ilpermisd'espérerqu'unsemblabletravailob-
tiendraun accueilsemblable.
Une sorte de révolutiona lieumaintenantdansl'art du
brodeur. Cetterénovationsi radicaleest un retour complet
vers les plus anciennesbroderies,la broderieblanche, les
antiquesimitationsde pointsd'Angleterre, de dentellesgothi-
ques, enbroderiemétallique , la guipure.Au milieude ces
,vieillesinventions,le plumetissembletomber ; maiscen'est
qu'unmoment,qu'uneapparence ; et telle estla généralité,
tel est l'espritdeceManuel,qu'ildoitêtre un dépôtde tous
les genresde broderies,oùl'on pourrapuiseravec fruit à me-
sure quele besoin,le goût, oula modeen ferontsentirla
nécessité.
BRODERIE.

SURLABRODERIE.
NOTICEHISTORIQUE

Labroderie, cetart ingénieuxde représenterdiversobjets


, estd'unehaute et généraleanti-
surla surfacedes étoffes
quité. Onla trouveavantla peinturechezlesAnciens,après
le tatouage
, chezlessauvages.Elledut êtred'abordfort sim-
ple et retracerprincipalement desfleurs.
C'estdansl'Asie,ceberceaude tousles arts, quenousver-
ronsnaîtreet se développer la broderie.Dansces grandeset
fastueuses monarchiesde l'antiquité,elledevaitdevenirsomp-
tueuse; ellele devint.Elleservità ornerde métauxprécieux
la fameusepourpredeTyr, à rehausserla splendeurdes tem-
ples, à augmenterla magnificence1.1desrois. Leslivressaints
enfontmention ; lesprophètesparlentsouventdel'or et de
la broderiequibrillentsurleshabitsdela reine,et Atalus, roi
de Pergamefut, dit-on, le premierqui enrichitla broderieen
y mêlantde l'or.
Lenomque portait cet art danscestemsreculés,indique
assezclairementque les Phrygienss'en occupaient.Cenom
étaitPhrygies.
De Phrygie, la broderiepassaen Grèce,elley devinttour-
*
(6 )
à-tourl'objetd'un luxe raffiné,et de plusieursloissomptuaf-
res. NouslisonsdanslesécritsdeDiodorede Sicile,queZa.-
leucus,législateurdesLocriens,ne permitl'usagede la bro-
deriequ'aux courtisanes.
SelonDenisd'Halicarnasse, Tarquinl'Ancienfut le pre-
mierqui parutdansRomeavec unerobebrodéed'or. Il fut
aussipendantlong-temsle dernier.Cetteparure asiatiqueet
fastueuseconvenaitpeu aux sévèresrépublicains,et pendant
les premierstems du consulatlesseulsornemensdesrobes
consistaient placéesdeuneà sept rangées,aubas.
enbandelettes
SouslesEmpereurs , ce genrede luxefut porté, comme
tousles autresluxes,jusqu'àl'excès
L'invasiondesBarbaresdut sansdoute effacerla broderie
dansle sang, et nousne l'apercevons plusqu'enFrance,où
sousPhilippe-le-Bel,elle succèdeaux fourrures.En1315,
une10il'attribuaauxseulsprincesdusangroyal.
Cependanttouslesarts deluxeflorissaient à Constantinople
avecles beaux-arts.LaprisedecettebellecapitaleduBas-Em-
pire en 1453, lesfit refluertous,ensemble en Italie. Alors,
humblesœurde la peinture, dontellefut autrefoisla mère,
la broderiedut se réfugiesavecelledanscet asile,auprèsde
LéonX.
De là, à lasuitede Catherinede Médicis,ellevintétablir
sonrègneen France.D'abordHenriII permetà sessujetsles
borduresd'habitsbrodéesen soie ; puissousCharlesIX, sous
HenriIII, lesvêtemenssontsurchargés,et tout raidesde
broderies,suivantl'expression dutems.
Unefoisque cet art d'élégance,de luxeet de goûtfut im-
palroniséenFrance , il devintimpossible debornerSOD- essor.
VainementLouisXII et LouisXIV l'essayèrentpar de nom-
(7")
treux édits,la broderietriomphades défensesroyales,et vint
en 1767s'étahlir dans la secondevilledu royaume,comme
uneprécieusebranched'industrie. « Les fabricansde Lyon,
» dit M. de Saint-Aubin, viennentdefairedesétoffesà 600fr".
» l'aunepour habitsd'homme, et l'on n'est pluseffrayéde
» ce prix excessif.»
A cette époque, les ouvriersbrodeursétaient réunis en
corps, d'après les lois des jurandeset maîtrises.Cecorps,
dont les statuts, aprèsbeaucoupde variations,avaientété
renouvelésen 1719, n'était d'abord qu'une confrériesous
l'invocationde saintClair.ÉtienneBoileau,prévôtde Paris,
réunit, en 1272, cesconfrèresencommunautésouslesnoms
de brodeurs,découpeurs, égratigneurs, chasuhliers.Lesbro-
deursne pouvaientse faireaider que par desfillesou fils de
maîtres.Outrecela, il y avaitdesbrodeursduroi privilégiés,
qui avaientdroit, en casd'entreprisespressées,de faireen-
leverpar des hoquetonschez les maîtres, les ouvriersqui
leur convenaient. Rienne manquait,commeon voit, au bi-
zarrearbitrairedecesréglemens.
Mais ces détailsconcernentspécialement la broderieen or
et en soie;labroderieen coton,infinimentplusmoderne,n'est
guèreparvenueque de nosjours , à la délicatesse,à la per-
fectionqu'elleétaledansle plumetis.
La broderieen nœuds, la broderieen chaînette (car en
1760onne connaissait pas l'usage du crochet),une assezgros-
sière-broderied'application,quelquespointsà jour plusgros-
siers encore, voilà quellesétaientautrefoislés broderiesen
blanc,ou broderies blanches.« On peut, dit M. de Saint-Au-
* bin avecune sorte de dédain , avoirchezsoinombred'ou-
« vricresdecelteespècede broderie , sanscraindrelesjurés,.
(8)
» brodeurs.» En effet, cetteindustrien'était soumiseà nul
règlementparticulier. "-.
Quantà la tapisserie,ce genredebroderiesi durable, Ja
modecroit l'avoirrenouveléedu temsde LouisXIV et de
LouisXV ; maiselle a été bienplusen arrière, puisquela
tapisserieexistaitdu tems de Guillaume-le-Conquérant au
quinzième siècle.Le merveilleux travailappelétapisseriede
la reineMmthilde enfaitfoi.
Cettegrandetelle(toile)du eonquestd'Angleterre (tel est
son ancientitre) a deux cent-dixpiedsde long, sur dix-
neufpoucesde large.Salongueurest diviséeen septparties
séparéespar desfleuronsde différensgenres: chacuned'elles
formeun tableauconsacréà un traitde l'histoiredu vain-
queurdeHastings.Le derniertableaude la tapisserieretrace
la sanglantebatailledece nom.
justementfameusecontienten tout douze
Cettetapisserie
«nt cinquante-cinq figuresd'hommes oud'animaux. Le sujet
principalen offresix centquatre-vingt-quatorze, et la bor-
dure qui encadrela tapisserie,cinqcentsoixante-une. Cette
merveille,exposéeàParisversl'année1804,fut reportéeen-
suite dansla cathédralede Bayeux,en Normandie,où elle
était conservéedepuissept cents ans. Auprèsde chaque
groupede personnages,estbrodéeuneinscriptionlatineex-
pliquantle fait représenté.
Ons'accordeà y louerbeaucoupde véritédanslesattitu-
des, et denaïvetédanslesdétails.
En qualitéd'ouvragede luxeet de goût, la broderiede
toute espècedoitêtre spécialement soumiseà la mode;mais
les transformations dedétailsquel'usagefaitsubirà telleou
tellesortede broderies,n'influentjamaissurla broderieen
1
( 9)
général.'L'artdebroderdemeuretoujours : sesformesseules
varient: seulesellespassentpourrevenirplus tard. Aussiles
jeunespersonnes,lesdamesadroitesapprennent-elles tousles
genresde broderie,pourexercerseulement le genreen vogue:
aussiceManuelsera-t-ilutileentouttems.
Nousparleronsde cestransformations entraitantdechaque
broderie.
Nousterminerons cettenoticepar un aperçudelabroderie
chezdifférenspeuples.
Quandlamodedeshabitsbrodésfaisaitde labroderieen
soie une industrieimportante,lesAllemandset surtout les
Viennoisétaientlesseulsouvriersqui pouvaientle disputer
aux Françaispourla légèretéet la véritédesnuances.
A.Veniseet à Milan, onfaisaità lamêmeépoquedesbro-
deriesfort renommées,mais d'un prix excessif.;ce qui en
fit défendrel'usage,commeon peut le voirdansle Traitéde
la Police,par Lamarre.
La Saxe, dont nous recherchonset dont nousimitons
aussiavecbonheurle beau lingede table, appliquaitalorsla
grâceet la délicatesse qui distinguentsesdessins,à une bro-
derieenfilplat surmousseline. Cettebroderie,d'unenetteté
parfaite,étaitfortrecherchée.
LesGéorgiennes et lesfemmesturquesbrodent,dit-on,ad-
mirablementla gaze et autres étoffestransparentesavecde
l'or filéet extrêmementdélié. Ellesfont de même,par un
procédéinconnu,de superbesbroderiessur le maroquin.A
l'articleCompagnie deGênes,Dictionnaire du commerce,on
prétendque ceshabilesbrodeusesenrichissentleurtravailde
de monnaie de diverses n ations, et que souventles
pièces
( 10)
voyageursinstruitsont recueillide précieusesmédailles- dans
leurshabitsréformés.
LesChinois,donton connaîtle caractèrepatientet labo-
rieux, offrentdansleursbroderiesla preuvedecesqualités-
Cesouvragesen soieplatet torse, ou d'écorced'arbrefilé,
témoignent,selonM. de St.-Aubin,d'un soin, d'une pro-
preté sanségales.Lemêmeauteur, aprèsavoirvantéla fraî-
cheur et l'éclatde cesbroderieschinoises,ajoute qu'elles
présententdesliserésdorés , faitsd'un papierdoréet filé sur
soie, queles Chinoisseulssaventfaire.Maisselontoute ap-
parence, cettesupposition estfausse,etnoustrouverions aisé-
mentdansleslaqueschinoises le secretdesliserésd'or.
Quantà la broderiedesIndiens,nousneseronspastentés
de l'imiter, car c'est à proprementparler une mosaïque bi- -
zarreforméesur gaze, avecdes.filamens de joncs, des corse-
lets d'insectes,desgriffesd'animaux,des noyaux,desfruits
secs, et surtoutdesplumesd'oiseaux.Cemélangene repré-
senteaucunobjetdistinct.
La broderiedesCanadiennes est plussimpleet plus ah
trayante.Avecdespoilsde quelquesanimaux,ou bienavec
leurs cheveux,ellesimitentfort agréablement les ramifica-;
tionsdes agatesherborisées. Ellesajoutentà leurtravaildes
lanièresde peau de serpentet desmorceaux de fourrurepa-
tiemmentraccordés.
Revenonsen Franceoù la supérioritéde la broderien'est
ni contestée,ni contestable. Lesbroderiesen or et en argent
se sontpresqueconcentrées danslavillede Lyon,oùellessont >
exécutéesavecautantde goûtque de perfection.Lesbrode-
riesensoiese font encoredanscetteville,puisà Nîmeset
à Tours.Cellesdelainesontexécutées avecsuccès
danstoiiteg
( »)
nos manufactures. Enfinla.broderiede coton,le plumetis,se
travailleavecbon marchéà Nancy ; à Paris, avecune ex-
quisedélicatesse.
Lesbroderiesfrançaisessontl'objet de nombreusespaco-
tilles pour
les États-Unis: ellesembellissentlestrousseauxd e
touteslesprincesses de l'Europe.Les damesricheset distin-
guéesde l'étrangerimitentlacourà cet égard ; la consomma-
tion intérieureest fort considérable; et par tousces motifs,
cettegracieuseindustrieest uneindustrieimportante.
L'expositionde 1839a constatéde merveilleuxprogrèsà
l'égardde la broderiequi, depuiselle, n'estplusunouvrage,
maisun art.Nousne voulons pointparlerseulement dequelques
procédésparticuliers adoptésà cetteépoque,telsque le point
d'armes,la broderieàfil d'orsurbatisteàjours;lesimitations
d'Angleterreà l'aidede diversesapplications;la broderieen
soienuancéeau crochetsur organdi,etdontlescontourssont
suivispar unfild'or; nousvoulonsenoutrerendrehommage
à l'inimitableperfectiondesbroderiessi remarquablesoù
l'on voit despersonnages,des paysages,de véritablesta-
bleaux, rivalisantavecla peinturepourlecharmeet la préci-
sion.
Denosjours, sanslutterdebeautéavecles produitsfran-
, lesbroderiesallemandes
çais fontvivrebeaucoupd'ouvrières
et occupentun rang distinguéaux foiresde Leipzig.Dansla
contréed'Eibenstock,en Elzgebirg, setrouvele siègeprincipal
de labroderieautambour(tambourin-nœlherey), dontlespro-
duitss'écoulentà St.-Dohiingue, à Rio-Janeiro,dansla Russie
et dansla Perse.Le mêmepays produit aussi des dentelles
brodées(Babbinetti établissement).APlanen,on fabriquesur
mousseline fine, de bellesbroderiespourrobes : par malheur,
( 12)
le journalallemand(Alll,emein-Zeitung)
qui nous fournitces
détails, ajouteque les ouvrièresde Planenviventdans la
misère.

PREMIÈRE PARTIE.
DESDESSINS ETDELEURS
DEBRODERIE ACCESSOIRES
Cettepartiequi n'a étéencoretraitéeà fondnullepart,sera
diviséeen deuxchapitrestrèsféconds.Le premiertraiterade
la manièrededessinertoutessortesde broderies ; le second,
desprocédés
particuliersde peintureserattachantaux broderies.
Cesera un petit traité surl'art de dessinersansconnaîtrele
dessin.
CHAPITRE PREMIER.

DESDIFFÉRENTES
MANIERES
DEDESSINER
TOUTES DE
SORTES
BRODERIES.
Disonsd'abordquelquesmotsdes moyensles plussimples
de reproduireun dessindebroderie : cesmoyenssontlescal-
ques ordinaires,moyensinsuffisans, gênans j d'une fatigante
lenteur,maisqui,faute sontencoreemployés
cîe connaissances,
en beaucoupd'endroits.
Calque ordinaire à la vitre.— Oncommence par appliquer
, la feuillede papierqui porte le dessin,et
l'une sur l'autre
cellequi doit le reproduire,en s'attachantà bienposerd'a-
plombpour que les lignes se conservent d ans toute leur
pureté. Cette précaution estsurtouti mportante, l orsqu'ils'a-
( 13)
.git-decalquerun dessindisposéhorizontalement ; par exem-
ple, une guirlande,une bande defeston. Quandl'opération
doitêtre de courtedurée, on se content. de fixeravec la
mainles deuxpapiersqu'onappliquecontreune vitre ; mais
c'est, en cecasmême,agirimprudemment, carl'on peutêtre
dérangé , et alorsil estlong, difficilede raccorderles traits
ébauchés.Il fautdonctoujoursfixerl'un à l'autreles deux
papiers,auxdeuxou auxquatre coins,par detrèsfinesépin-
, oupar un fragmentde painà cacheter.
gles
Ces précautionsprises, on suit, avecun crayon,tous les
contoursdu dessinposésurla vitre , chosetrèsfaciletant que
la mainn'est pasfatiguée.Maiscelaarriveassezvite, et alors
les traitsn'ont plusaucunenetteté.Forceestbiend'interrom-
pre sontravail, et les papiersquel'on maintenaitdela main
gauchecontrelavitretombentet souventse dérangent ; il faut
lesreplacer, les rajuster
: tout celademandedu temset nuit
à l'opération.Pourprévenircetinconvénient,ilfaut quandle
dessinest grandet compliqué,fixerles papierssur la vitre
à l'aide d'un gros fil ou d'un léger cordonmaintenud'un
borddu châssisà l'autrepar deux fortes épingles,ou deux
petitespointesdeParisplacéesprovisoirement.
Le calqueachevé , on sépareles deux papiers , on les
comparel'un à l'autre, et l'on suità l'encreavecuneplume
fine touslestraits de crayon.Il va sansdireque l'on corrige
alorsles traitsoubliésou défectueux.
Calqueaupapiertransparent.- La nécessité de calquerde-
bout, la fatiguequej'ai signalée,ont faitsubstituerau calque
à la vitre, le calqueau papier huilé, au papiervégétal.Ce
très
papier finseplacesurle dessin,dontil laisseapercevoir
BRODIBIE. 3
(i4)
tousles contours.Il est bon de le fixer,craintede dérange»
; maisonopèreétantassis
ment , et sansla moindrepeine.
Toutefois cemoden'a pas , commele précédent,l'avantage
deproduireun calquequipuissesepasserà l'encre,et fournir
immédiatement un dessinsusceptible de recevoiruneétoffe
claireà broder.Letissudu papiertransparentest trop faible
pour cela, -etle calquequ'ilprocurene peutservirqu'àfaire
un dessincommenousle dironsplusbas. Cependant on peut
à la rigueurs'enservirpourbroder,en l'appliquant surun pa.
pierblancet fort,à l'aidede painsà cacheter.
Le papiervégétal,qui se trouveà peu de frais chezles
marchands papetiersbienassortis,
est infiniment préférableau
papierhuilé.
au —
Calque frottementmélallique. Lorsqu'onveut avoir
immédiatement le calque
, on posele dessinbrodésur'une
table, et l'on appliquedessusun papierà lettre.Cepapierne
doit être ni trop ferme, parce que es traits ne marque-
raientpas, ni tropfin, parcequele frottementle déchirerait.
Celafait, onmaintientfortementle tout de lamaingauche,
tandisqu'onpasseet repassesurle papier,une cuillerd'étain,
ou bien une piècede 5 francs.On peut aussiemployerune
cuillerd'argent.C'est ordinairement la partie convexede la
cuillerqui sert au frottement;mais souventaussi, c'est
l'extrémitéaplatiedu manche.Celaconvientsurtoutpour les
petitsobjets.
Quoiqu'il en soit, labroderieestrépétée surle papierblanc
, un peuconfus,que l'on corrigeensuite
en traits noirâtres
d'aprèslemodèle.Ceprocédéesttrèsrapide ; maisà cetavau-
il
tage joint l'inconvénientd'aplatirb eaucoup labroderie ainsi
( 15)
frottée.Le papiercalquépeutservirdedessinimmédiatement
aprèsavoirétépasséà l'encre.
Calque sur étoffe. — Toutcelanousdonnedesdessinspro-
pres à doublerlesétoffestransparentes sur lesquelles on veut
lesbroder, tellesquegaze , tulle, mousseline,etc; maislors-
qu'ils'agit de batiste
, percale,jaconas, ces-dessinssur papier
; ilsdoiventêtretracéssurl'étoffemême.Et
sont insufûsans
à ce propos,je ne sauraistrop défendreau lectrices,l'écono-
mie malentenduequi porte trop debrodeusesà se servirde
dessinssur papier en pareilcas.C'est évidemment s'inter-
dire le travailà la lumière
, et se perdrevolontairement les
yeux.
Nousdironsplus tard quelmoyenemploiele dessinateur
pour tracerle dessinsur l'étoffe; maisdès à présentnous
allonsindiquerun procédétrès simpleet trèsfaciled'obtenir
ainsice dessin
, lorsqu'onne peut, ou qu'onne veutpasavoir
recoursau dessinateur.
Oncommence par passer à l'encreextrêmement noire, le
dessinquel'on bâtità grandspointsà l'enversde l'étoffe,puis
on étendle toutsur une table, ou bien sur une planchette
placéesurlesgenoux.D'autrepart on préparedansun verre
à eau-de-vie,une eau d'indigotrès foncée; à laquelle oit
ajoutedu sucreet dela gommearabiqueen poudre;decha-
que une pincée.Ce liquideservirad'encrepour suivresur
l'étoffeles contoursdu dessin
, à l'aide d'une plumefineet
peu fendue.Quandla liqueurdevienttrop épaisse,onajoute
de l'eau
, et de la gommeou du sucredansle cascontraire.
Ondoit faireles traitsextrêmementlégers , car si l'étoffe-
ainsidessinée attendaitlong-tems la broderie,les traitsdeviens
( 16)
draienttenaces,ne disparaîtraient pas au premierblanchis-
sage, et chargeraientdésagréablement pendantquelquetems
lescontoursbrodés.Il arriveaussiqueles agensqui ontservi
au blanchimentde l'étoffe(ce qu'on ne peut savoir)pro-
duisentavec l'indigoune combinaison qui résisteà tousles
moyensde blanchissage. Quecelan'inquiètepasmeslectrices.
Duchloruredesoudeplusoumoinsétendud'eau,triomphede
touteslestaches.Ceprocédém'a parfaitement réussien pareil
cas.
On peutsubstituerdunoirde fuméeà l'indigo , maiscette
substitution n'estpasheureuse.Le noirchargeet tachela bro-
derieencorebienplus.

Ponçage. La méthodeprécédente,qui d'ailleursn'est
pointapplicable en grand,ne peutservirà dessiner lesétoffes
fort épaisses commedrap , velours,etc.Il fautponcer,et s'y
prendrepourcelade la manièresuivante.
Le dessincalquéougravé,quevousvoulezreproduiresur
l'étoffepar le ponçage,doit êtrepiqué: , qu'avec
c'est-à-dire
une aiguillefine ayantune têtede cire, vousfaitessurtous
lestraits, de petitstrousbiensrapprochés,ensuivantexacte-
mentaveccettepiqûretouslescontours.Sivousvoulezrepro-
duiresanspeinele dessinpiqué, vousplacezsouscedessinun
oudeuxpapiersde grandeurconvenable,et vouspiquezle
toutà lafois.Celadonnenécessairement uneou deuxépreuves
nettesdu dessin,pourvuquelepapiersoitassezfin.
Quandles traitsdudessinsontpeudéliés,quelescontours
offrentpeu de ramifications (telles que desreines-margueri-
tesà brodersurdu drap, en lainenuancée),l'aiguille à tête
cirée, ouponfoir,doitêtreplusgrossequelorsqu'ils'agitdes
(i7)
traits délicatsd'unebroderieau plumetis.Au reste , lestrous
ne doiventjamaisêtre trop écartés , ni trop ouverts; ilsne
doiventsurtout jamaisdévierà droiteou à gauchedestraits.
dessinés,caralorslesproportions seraientchangées,lesformes-
altérées; et l'on ne pourrait remédierà ce graveinconvé-
nient, quel'on prévient à coup sûr avec du soinet de la pa-
tience.
Le dessinpiquécommeil faut, on posed'aplomble papier
sur l'étoffe, en évitant biende : frotter,ce qui reboucherait
lestrous.A cetteprécaution,onjoint ensuitecelledebienle
fixeravecplusieursépingles , ou despoidsun peulourds, pour
l'empêcherdevacillerpendantle ponçage.C'estfautede pren-
dre cesoinque tant de dessinateurs poncentles dessinsdou-
bles, et qu'onest obligéd'effacerensuiteles traits surnumé-
, soit en brossantlégèrement,ou bien en battant à
raires
l'enversavecunepetitebaguette, s'il s'agit d'étoffesdelaine
ou de soie; soiten lavant, s'il s'agit d'étoffesde coton; ce
quiest désagréable danslesdeuxcas.
Ainsidonc, le dessinà poncerbienmaintenu, nousprépa-
rons uneponcette,c'est-à-direun nouetde toilepeu serrée ,
danslequelnousavonsrenferméet bienattachéune poudre-
impalpable,poudrede charbon,si l'étoffeest blancheou de
couleurclaire ; poudreau contrairede craie, si l'étoffeest
noireou de couleurfoncée.Quoiqu'ilen soit, passez cette
poncettesur toutela facedu papierdessinéet troué , an frap-
pantlégèrement.Cetteopérationfaitsortirà traversla toile,
la poudrequi se répandsur le papier en couchelégère, et
qui pénètre en mêmetemsà traversles trouspiquéspar le
ponçoir.Cetteportionde poudrearrivejusqu'à l'étoffe, et
commeles trousrapprochéslesuns desautres, ontla figure:
*
( 18) ,
du dessinprimitif,les tracesde poudrereproduisentcetta
figure. :
Quandle dessinestgrand, compliqué,on souffleune otl
deuxfoisdoucement la couchede poudredonton a couvert
le papieren passantunepremierefoisla poncette ; puis on
recommence à la promenercommeprécédemment, afind'êtrel
bien sûr que la poudrea pénétrédanstouteslesramifica-
tionsdu dessin.
Lorsquele dessinestsuffisamment poncé, onenlèveaved
légèretéle papiertroué, puisonle replacedélicatement s'iljj
a lieu, au pointoùcessele ponçage. C'estlàle momentdedirai
combienil estessentield'apporteruneattentionminutieuse âj
cesraccords,afinde rajusterbienexactement les tigeset lad
fleurs, de manièreà ce qu'oa ne reconnaisse nullepart lej
pointoù le dessina été repris.Pourfacilitercetravail,on aj
soin, au préalable,de ménageravantageusement lesraccords.J
en choisissant à cet effetl'endroitle moinschargédu dessin.
S'ilest questiond'uneguirlande hauteet compliquée, il fau
soigneusement examineravantdefixeret de poncerdenon
veau.S'ilest questionde bouquetsdétachés , il suffitde pren
dre garde à ne pas les espaceroulesresserrerplusqu'il nel
convient. Cesobservations s'appliquent,au reste,à touslesprol
cédésdudessinateur; cardequelquemanièrequ'ons'yprenne,1
on doittoujoursraccorderlesdessins.
Manière d'ordonner.— Occupons-nous maintenant desui-l
vreleponçage terminé ou d'ordonneravecuneencreconvena
ble.Pour cela, nousopéreronscommenousl'avonsfait e
calquantsur étoffe,sile ponçagea eu lieusurétoffedecoton.1
Si la poudredecharbona tracéle dessinsurdugrosde Na
ples,du cachemire,du drap,outouteautreétoffesemblab
( te )
illieude laplumefinementtaillée , de la plumede dindeOIJl
e corbeau,nousnousservironsd'un légerpinceau,que nous
rgerons de cérusebroyéeà l'eau, si la couleurde l'étoffe
stbrune, ousi labroderiedoitêtre de couleurtendre.Quel-
es dessinateurs fontusaged'encre , maison ne doitpas les-
niter,carcet agentaltèrepresque toujours le tissu.
Quandon prépareainsile dessind'une broderieen soie,
u en laine d'uneseuleteinte , il estbien d'y assortirle li-
ide destinéà suivrele ponçage.Ainsi, pourunebroderie
i soiejaune, on emploieraitun peu de jaunede chrôme;
iourla soie verte, un légermélangede terra-meritaet d'iu--
igo; pourlalaine ponceau , du vermillon ; ainside suite.
Commenousl'avonsdit plushaut, lestraits doiventêtre
|
lets, et bienvisiblessansêtre grossiers.Lespluslégerssont
oubliés, caril arrivequela ponçurefait illusion.On
jouvent
Prévient cetinconvénienten soufflantdoucementsurla pon-
çureà mesurequ'on dessine.Cetteméthodeest surtoututile
tuandla ponçureest brouillée,ou trop chargéede poudre.
Ledessinséché, l'étoffeordonnée,on la brosse, oubien on
ressuie, selonsanature.Dansle premierc as
, ou passedessus
mie de pain rassiebien émiettée;ou bienon la frotte
vecla gommeélastiquepouremporterlerestede la ponçure,
i terniraitles soiesoula lainequandla brodeusetravaille-
line
rait.Dansle secondcas, on essuieavecun linge,pourempê-
cherque le cotonne soitnoirci.
Ce doubleprocédéest ancien; il est presqueabandonné
t
partout.Quandon ponçaitavecla poudrede charbonordi-
et qu'onordonnaitpéniblement,il fallait le
souvent
faireà l'enversdes étoffesdélicates,eu tenant le trait plus
perçât assezpour guiderl'ouvrierbrodantà
fort,afin
dinaire,qu'il
( 29)
l'endroit.Maintenanttouscesdétailsseraientà peuprèssu-
perflussila basede l'opérationn'étaitla même,et s'ilnefal-
lait encoreen quelqueslieuxporterle flambeausousles yeux
dela routine.Elleles fermehabituellement sansdoute
; mais
cependantellelesouvrequelquefois.
Procédéde MM.Revolet Regondet. — Graceà ce procédé,
pourlequelcesmessieurs avaientprisun brevetd'inventionde-
puislong-tems , on ponceet l'onordonnetoutà lafois.
expiré
Leuridéeesttout à la foisingénieuse et simple.Ellecon-
sisteà remplacerla poudrede charbon , la craie, oula chaux
vivedont on se servaitautrefois,par une poudrerésineuse
très fine.Onponceaveccette poudrecommeà l'ordinaire,
puisonla fixe promptement,en passantl'étoffeau-dessus
d'unbrasierpeuardent, oubienen promenantun ferchaudà
repassersur cette étofferecouvertealors d'unpapierblanc.
Cettedernièreméthode,d'un usageplussûr, a l'avantagede
produireun dessincorrectsur le papier , en mêmetemsque
de fixercedessinirrévocablement surl'étoffe.Onconçoitaisé-
mentquela chaleurfondla résine, que celle-cis'attacheau
tissu, et queparconséquent ledessinestsolidementimprimé.
Lespersonnessoigneuses comprendront aussicombienil est
importantd'éviterde répandrede cette poudresur l'étoffe
ailleursque dansles endroitsquela broderiedoit recouvrir.
Ellespensentavecraisonqu'il en résulterait,parl'actionde
la chaleur,destachesquines'enleveraient quecommelesta-
chesrésineuses ordinaires.
Préparation de la poudre résineuse.— Lesinventeursla
préparenten faisantfondredans un pot de terre dumastic
en larmes, avecla trentièmepartiede son poidsde cire"
( aI )
d'huile, oude goudron.La être est-de beaucouppréférables
Aprèscela, ils y ajoutentassezde noir de fuméelégerpour
colorerconvenablement ; maisl'on peut, selonlescas, substi-
tuerà ce moyende colorationdubleude Prusse , ou de l'in-
digo, oude la liede vinbienbrûlée, queSt.-Aubinpréférait
pour fairela poncette.Lesauteursmêmecomposent aussiune-
poudrerésineuseblanche , en remplaçant le noirde fuméepar
du blancd'argent : ilsen mettentautantquepeuventsuppor-
ter le masticet la cire; d'ailleurs,les deuxsortesde poudres
seconfectionnent également.On remuel'uneet l'autrecom-
positionavecunespatulede fer, jusqu'àce quetoutsoitbien
coloréet fondu.Onôtedu feu; on couledansdesmoulesfaits-
avecdupapierpliéenformede bateau.Enfin,lorsquelacom-
positionest bien refroidie,on la pulvérise,et on la tamise
aussifinqu'ilest possible.
Ilne reste plus que le piquagequi demandebeaucoupde
tems: on a plus récemment trouvéencoremoyende s'endis-
; nousallonsdirecommentcedernierprocédéest fort
penser
icxpéditif,maisc'estsonuniqueavantage.
Procédépour dessinerpar imprimure.— Ona un certain
nombrede moulesencuivreou en fer-blanc,quireprésentent
en creuxle dessin que l'onveut imprimersur l'étoffe.D'autre
[ part, on délaieà l'eau gommée,dans uneassietteplate, ou
¡surun plateaude verre , du noirde fumée, oude l'indigo ;
lOn appliquela surfacedu moulesurcetteliqueur d'épaisseur
convenable,puisonla porte ainsichargéesurl'étoffe.
Commeles moulesont peu d'étendue, et qu?àmoinsde
Ibeaucoupd'attentionet d'habitude, les raccordslaissentde
3désagréables ; commecesraccordssontnécessairement
traces
, ce procédéconvientseulementsousle rapportéco--
nmultipliés
( a*)
nomique.Deplus , à raisondela dépensedes moules,iln'est
avantageuxqu'auxdessinateurs de profession.
Lesguirlandes enbouquetsdétachés,lescoinsdemouchoirs
peu compliqués,et autreschosessemblables,peuventtrès
bien et très vitese'dessinerau procédé.Les dessinateurs ne
désignentpascetteméthodeautrement.
Manièrededessiner rapidement toutessortesdefeuillages
,
nature.— L'état particulierdedessindontnoustrai-
d'après
tons,nese proposepointpourbutl'imitationde la nature ; sa
beautéconsistedansun certainchoixde contoursélégans,de
dispositionsgracieuses,dans un mélangeconvenude fleurs
de fantaisieet defleursnaturelles ; cesdernières,d'ailleurs,
sontretracéesd'unemanièretoute conventionnelle, par une
sorte d'approximation. Maisil fautobserverque pluslesdes-
sinssontdistingués,plusilssontsoignés , plusilssontbeaux,
et plusaussiils se rapprochentdela nature : l'imitationplus
oumoinsheureusedes feuillages est, sansnul doute, unedes
conditionsessentiellesde leurbeauté.
Je vaisdonnerle moyende se procurer,presquesur-le-
champ , et presquesanspeine , tousles feuillagesd'aprèsna-
ture.
Onprendunepetitebranchegarniede sesfeuilles (supposons
quecesoitdesfeuillesde rosier); onl'applique surunetable,
de manièrequela faceinternedu feuillage,cellequiestlisse
et vernissée,touchele bois,et quelafaceexterneprésenteses
nervuresou côtesen légèressaillies.En mêmetems , ona
délayédansunpetitvasedu noir d'ivoireet del'huiled'olive,
et l'onà trempédansce mélangeunlégerpinceau.Maintenant
avec ce pinceau,on suit délicatement,sur la face externe
desfeuilles,leursbords, dentelureset nervuresun peu sail-
( 23)
lantes, appuyantle moinspossible,et se bornant pourainsi
direà leseffleurer.Celafait, on ouvrepar la moitiéun gros
; onétaledessusunefeuillede papierblanc,
livre, un in-folio
pt l'on poseavecgrandsoin étalé , la feuilleen-
, sur le papier
duitedela composition: on fermeensuitele livre, quisertde
presse,puisau bout de quelquesmomens, on lerouvrepour
retirerle feuillageet le papiersur lequelil est imprimé.On
, quelquesdentelures
achèvede suivrede légerstraits oubliés
non marquées; et l'on a une branchede rosierparfaitement
dessinéed'aprèsnature.
Conseilsdiverssur Vartde dessinerla broderie,— J'ai
donné jusqu'icibeaucoupde procédéspourreproduireles
; maisje n'ai pointdonnéle moyendelesfaire. C'est
dessins
que cette indication-làsortde mes attributions : pour être
bon dessinateur,il faut connaîtrelesprincipesdu dessinli-
néaire; et je ne puis, commeon le conçoit,'faireentrer ac-
cessoirement dansce Manuel,le traité de cet art important.
Je me borneraidoncà recommander aux lectricesquiy se-
raientétrangères,à faireusagedela règleet du compaspour
tracerles festons, disposerlesfleursen guirlande,semerles
,pleins,etc. Je vaisapporterquelquesexemples.
Manièredefaire unfestonondé.— Rienn'est plussimple.
Commencezpar tirer à la règleavecun crayon, uneligne
droite
: fixezensuiteen écartantplusou moinslesdeuxbran-
ches du compas,la grandeurque vousdevezmettreà chaque
dent. Placezensuitele compasouvertau commencement de
la ligne. Sonouverturey sera marquéepar deux points ou
piqûres, pl. i, fig. i, a, a, et cette ouvertureformerala
dent. Vousreplacerezaprèscelale compassurla ligne ; l'une
( 24) 1
desbranchessurla secondepiqûre , et ainsidesuitejusqu'à
ce quetoute la ligneait reçu les marquesde l'ouverturedu
compas.
Voicila largeurde la dent.Pourdéterminersa hauteur,
vousresserrezle compas , et vousle placezverticalement à la
moitiéde l'espacecomprisentre les piqûresbb. Il nevous
resteplus qu'à fairecourirun crayondea àb, deb à a, et
vousavezdesdentsondéesd'unerégularitéparfaite.
Un festonde ce genreest toujoursaccompagné d'unebride
ou d'un cordonnet ; aussi,vousfaut-iltirer unesecondeligne
peu distantede la première.Vousle ferezfacilement,en
marquantdeplaceen placela distanceavecunetrès petiteou-
verturedecompas ; puisvoustracerezau crayond'unemar-
queà l'autrec.
Lorsqu'onest habituéà dessinerainsi, onse dispensede
tracerd'abordau crayon,et l'on passetoutdesuiteà l'encre.
Dansle cascontraire , on passeà l'encreensecondlieu, afin
derectifierleserreursqu'ona faitesen traçantau crayon.
Maintenant,sivousle jugezà propos , vouspouvezgarnir
de denteluresd cette dent ondée,et placerau-dessusune
guirlande,fig. 2, ou un bouquet.
Manière de disposerdesfleursdétachées.— Commeundes-
sinateura toujourschezlui la baseou les matériauxdesdes-
sinsqu'il doitfaire, il se trouverarementréduità inventer
complètement ceuxqu'onlui demande.Pourl'ordinaire , il
faitchoisirparmiles nombreuxéchantillons qu'il doit avoir
encartons( nousen parleronsbientôt). Si nul de cesmodè-
lesne convient,et quela brodeuse(ouplutôtl'entrepreneuse
en broderie
) souhaiteun dessincomposé des différentes par-
( 25)
, ledessinateur
à plusieurs
tiesempruntées peutaisémentlasa-
tisfaire.
Avanttonteautrechose , il doitse rendreuncompteexact
de l'ampleurque présentela robe, le voilequ'il doit dessi-
ner, afinde régleren conséquence la grandeuret l'écarte-
mentdes bouquets.C'estfautede ce soinquede malhabiles
dessinateurs setrouventsouvent,versla findu travail, forcés
d'étendreou de resserreroutremesurele bouquetfinal, de
manièrequele pointderéunionest toujoursdéfectueux. C'est
encorepar cetteomissionquetant decoinsde voiles,detoiles
d'oreiller,de mouchoirs,offrentauprèsdu tournant, des
fleurstourmentées,confuses , ouridiculement élaguées,parce
qu'ona été contraintdeles presserdansun troppetit espace,
ou de lesfairecomblerunvidetr op grand.
On agitainsi, soitquele dessinse trace sur l'étoffe,soit
qu'onl'imprimesurunebandede papierjauneouvert clair,
destinéà doublerl'étoffetransparente.
Le nombre,l'intervalleet les dimensions desfleurs,réglés
par desligneset despointsprovisoires , marquésà la règleet
au compas,d'aprèsles indicationsdonnéesplus haut , le des-
sinateurs'attachealorsàleur prêterdes courbesgracieuses,
-caril doittoujoursse proposerpourbut la graceet larégu-
larité.'Làfinissentnospréceptes;la gracene s'enseignepas,
maisnouspouvonscependantdire que les lignesdroitesdans
les tiges, lesfeuillages,etc., sont raides,disgracieuses;que
lesfleursdoiventmollementse pencherou fléchir; que les
palmes, les arabesquesdoivents'élanceravecune sorte de
; quela multiplicité
hardiesse desouverturescommeamandes;
oeWet3bordéset autressontd'assezmauvaisgoût, et que tout
BAODIBIB, 3
( 26)
M suivantle genreadoptéparla mode, alorsmêmequ'ilse-
rait défavorable,un dessinateur habilesaitl'embellir.
Lestigescourbéespermettentla gracieusedisposition indi-
quéefig. 2. Cesfleursabaisséeset relevéesalternativement
sontd'un agréableeffet.
etuneguirlande.—Lesfleursnetournentpas
Partiecentrale
toutesdansle mêmesensautourd'unepèlerine,d'unerobe,
d'un mouchoir, etc.: ellesdoiventse présenterde face, et
parconséquentseregarder , sur la poitrinepourla première;
verslesgenouxpourla seconde.Quantaux mouchoirs,aux
, aux toilesd'oreiller,les fleursse regardentà chaque
voiles
moitiédesquatrecôtésducarréquiconstitue cespièces.Voyez
fig.3, en e,e, cettedisposition
au dessind'une ; fig 5
pèlerine
enh, h, au dessind'unerobe;'fig.4 en ii, audessind'unetoile
d'oreiller.Lesrosaces,les couronneset autresdessinsana-
loguesemployés pour lesbroderiesenlaineou en soie,reçoi-
ventaussiune disposition semblable.
Lafig.5 a deuxfleurscentralesj k; puisquele haut dela
robeest diviséen deuxmoitiés , ellesdoiventêtre ainsimar-
quées.Cesfleursne sontpointpareilles.Celledu derrièrej,
peutêtreprivéedel'objetprincipalsupposéun dahlia ), et les
accessoires , tandis qu'aucontrairecelledu de-
sont doublés
vant,fig.4, offreledahliarépété, environnéseulementd'une
partiedesaccessoires. On voiten g' la fleurordinairequicon-
stituela guirlande.On supprimelefestonh' pourrobe;enl'a-
joutantonpeutavoirun dessinde toiled'oreiller.
Le contrastedesfleursse fait remarqueraux mouchoirs,
toilesd'oreiller,maisavecunedifférencecauséepar la coupe
carréedecesobjets.Lesdeuxcôtéstaillésdansle droitfilde
l'étoffeont chacununefleur centrale, correspondante,de
( *7)
même disposition
; et les deux côtés opposés c oupés dans le
travers, ont aussiquelquefois chacunune fleurcentralequise
répondentetseressemblent. Ainsise croisentcesquatrefleurs,
régulatricesdu dessin,dontellesdéterminentles différentes
inclinaisons.Verslesunes , en effet, lesbouquetsse penchent
en avant, tandis qu'à partir des autres, ils se penchenten
arrière.Souventlesdeux fleurscentrales,,différentes,se met-
tentdansles droitsfils, et lestraversn'en reçoiventpoint.
Ces contrasteset ces ressemblances se rencontrent aussi
quelquefoisparmilescoinsde bordure des.mouchoirs., que l'on
fait d'ailleursassezsouventpareils.
Cesfleursde centresontdifficiles , et le dessina-
à disposer
teur prudentdoittoujourscommencer par elles.Il fautendire
autantdesfleursde coins.
Boutde dessin.— Lorsqu'onpréparesur papierun dessin
pourbandetransparente, et mêmepour robe de mousseline ,
onfait seulementune portion, alorsil estbienessentielque
lesboutssoientdisposés- de manièreà ce qu'onreplacele des-
sin au bout de la partie brodée, sansqu'il n'y ait aucune
tracede raccord.Pouren être pluscertain, et bienconserver
en mêmetëmsla distancedes fleurs, il imported'en retracer
auxextrémitésdu dessin,unefaiblepartie ; celasert de points
derepère, commeon le voiten i ï, fig.6.
Échantillons.- Lebéchantillons d'undessinateurbienoc-
cupédoivent,sansexagération,être innombrables ; car ils se
composentde tousles modèlesde dessinsqu'il peut avoir, de
tousses essais, croquis, dessinspiqués pour ponçage, etc.
Pourtirer parti de tout cela, pouréviterde fréquenteset im-
portunesrecherches,le luxe de l'ordre est une nécessité.
Aussices dessinsseront-ilsclassésd'après leur genre, et mis
( a8) 1
à partavecétiquette
; aussiseront-ilsnumérotésdanschacu
de leurscartonsrespectifs,et porteront-ilsun signequi indi
queras'ilssonpiqués, s'ilsont leursdessinsaccessoires
, ei
, en grands,fleursde centre, de coins,etc.
petits
Lesdessinsenmoulessont eux-mêmes un échantillon
; mai
lespersonnespeuau fait ne saventpas apprécierleureffeti
la simplevue.Heureusement le dessinateurpeutà la minute
leurfournirun échantillonsur papier,en colorant,et en ap
pliquantlemouledevantelles.Je luiconseille toutefoisdeni
pas trop multiplierceséchantillonsrapides,et surtoutde ni
paslesdonneravecautantdefacilitéqu'illesproduit,àmoin
qu'il ne connaisse
bienles gensauxquels il lesadresse.
Manière d'agrandiroudediminuerlesproportionsdes des
sins. — Le dessinateur commence par mesurerau compasli
hauteuret la largeurdudessinqu'ildoitagrandir;il détermin
ce qu'ilfauty ajouteren étendue,et s'occupede distribu
cet accroissement sur touteslesparties.A cet effetil ajoutej
chaquefeuilleou fleur , à chaquetige, à chaqueornemen
uneouverturede compasconvenue.Cetteouverturetoute
foisest proportionnéeaux dimensions de chaquepartie d,
dessin.Toutescesmesures fixéesparquelques traitsdecrayon
surun papierblanc, le dessinateurtracede l'uneà l'autre,
lestiges
, feuillageset fleursdiversesdudessinoriginalplac
soussesyeux. Il agitd'aprèslesmêmesprincipespour dimi
nuerlesproportions d'undessindonné.
Je veux,à cet égard,faireuneobservation. Quelquefois ur
joli dessin
de col, de bonnet, séduitl'entrepreneuse, qui dé.
sirel'avoiren grandpourune redingote , un canezou,etc. LE
dessinateurprometordinairement de se conformer à sondé
Ca9)
ïir. C'estBien,quantau modèle,à l'échantillon ; maiss'il est
prudent,iln'irapasplusloin,et montrera,avantde dessiner,
cetéchantillonà l'entrepreneuse ; car il arrive fréquemment
qu'unpetitdessinfort gracieuxperdtoutsonagrémentquand
lesproportionssont agrandies.Il en est de mêmesouvent
quand ontransforme u n petit dessin
en un grand ; danscecas
l'échantillon
seulest perdu , et l'on évitedefâcheusesalter-
cations,quelquefois l'ennui de redessinertoute une robe.
sile dessinateur
D'ailleurs, doitobéirau goûtdesespratiques,
ildoitaussil'éclairer.
Cettedifficultédechangeravantageusement les proportions
Secertainsdessins
, estsi bienconnuedes entrepreneuses en-
, qu'ellespréfèrent,en beaucoupd'occasions
tendues , pren-
Ire pourles manches , lescols,le corsage , un dessinassorti
dessindujupon.
tu
Manière d'arrondir lesdessinspour cols, bouts de péle-
rine,cravates,etc.—Lesmodèlesdudessinateur sontordinai-
rementun bout de dessinsurbande, et lorsqu'ilfaut que ce:
, c'estuneassezgrandedifficulté.Pourla
s'arrondisse
lessin
ever sanstrop de peine, le dessinateurponceseulement la
Moitié,le tiers-.du dessin,c'est-à-direce qui peut se placer
surla coupede l'étoffe
, sans dépasserla courbeordonnée.il
prendensuitesesmesures,plaçantet vérifiantle dessinà la
suite,et ne le ponçantquelorsqu'ilest biensur queles par-
tiesdu dessins'ajustentensemble, sansrien présenterde con-
fusoud'anguleux. Cessoinssontassezminutieux,maisquel-
quesmotsvontnousapprendreà lessimplifier.
Cespartiesarrondiesdesvétemens,boutstomoansde péle-
tinlt,cols,grandesdents d'épaul&Uesic. , nesont aprèstouti
( 3° )
qu'unedent plusou moinsdéveloppée et profonde ; cettedent
se compose de deuxpartiessemblables,et c'est toujourspar
la moitiéqu'oncommence à la dessiner.Or cette première
moitiéde dessinfaite , il suffitde la répétersurla seconde
moitiédela dent, pourvuqu'ondonneauxfleursunsensop-
poséà celuiqu'ellesont eu d'abord.Onréussità celaentra-
çantà l'envers, ledessinquia servià l'endroit.
Cette simplemanœuvre vanousdonnertout d'un couple
secondpandes pélerinès , la secondemoitiédes cols, etc.
Aussiles personnesadroiteset économes se bornentà faire
dessinerla moitiéd'un col, d'un bonnet, un seulschalde
robe, ainside suite,parcequ'ellessaventqu'illeursuffirade
répéterà l'encrecedessinà l'enverspouravoirle dessincom-
.plet.
Les dentspointues,les pointesde fichus,et généralemen
toutes les coupesanguleuses d'étoffe, présententle même
bénéficeau dessinateur:seulementla secondemoitiéestun
peu moins grande que la première, et l'on doit y avoir égard.
Toutescescoupespointuesou arrondies,exigent,lorsque
surtoutellessont développées, une fleurcentraleassortieau
dessin,maisunpeuplusgrandequelesautresfleurs , et d'une
tournurespéciale.
Qu'on ait dessiné sur l'étoffe ou sur le papier, on
doit, avant de livrerle dessin, effacer a vec la gomme élas-
tique
, tous lestraits de crayon surnuméraires qui ont servià
le guider.
Dessinpar application. — Quandlabroderiedoitavoirlieu
Eouruneétoffetrèsdélicate,fommedu satinblanc,dela gaze
Josée, on ne tracepas le dessinsur cette étoffe ; onl'y ap-
( 3i )
clique. Pour celaon choisit d u papiertrèsfin , dtr papier vé-
étal, et l'onfixesur l'étoffe, à l'aidede petitspointsde soie,
:e papierdessiné.Cespointssontaisémentperdusdansla bro*
lerie, et le papierse découpeà peuprèsdelui-même,le long.,
les contoursdu dessin,par lescoupsrépétésd'aiguille.Les-
partiesintermédiaires de papierentrelesfleurss'enlèvent faci-
lement.
Ce procédéa plusieursavantages : celuid'économiserles
Fraisde dessin, de garantirl'étoffe destaches,de l'éraillage,
de l'actionde la poussière,et du frottementdesmainsdu
brodeur.
Cette,application de dessinétaitautrefoisd'un grandusage
pourdonnerdu reliefà de richesbroderiesen or dont nous
auronsoccasion de parler
: le dessinalorsse traçaitsur du vé-
lin, et se découpaità l'avance.
Manièrede dessinerlesétoffestendues sur un métier. —A
moinsqu'il ne s'agissede dessinsexcessivement compliqués,
et d'étoffesfortépaisses,commedrap , velours , ou d'étoffes
commodes d'ailleurs,maisdont lesnuancestrès-foncées sont
défavorables, commepoult, grosdenaplesmarron,noir, etc,
il n'est pasbesoinde dessinerl'étoffeavantde la tendre sur
le métier; satensionla rend asseztransparenteet lui donne
d'ailleursuneraideurqui faciliteextrêmement le calque.Car
en effet,il suffitde calquerle dessinà traversl'étoffetendue.
Lecrayonsuffitaussiquandlemétierest garnide mousseline ,
jaconas,baptiste ; de taffetasou grosde naplesde couleur
très tendrç; dèsquela nuancese rembrunit,il estbond'em-
ployerla plumede corbeauavecl'eau gomméecoloréeconve-
nablement.
( 32)
Quandl'étoffetendueest susceptiblede s'éraitlfer, il faut:
pourla soutenir,placerau-dessous du dessin
, unlivre, pen-
dant qu'onle calque.
Commele trait de crayonternit les soies,.on salitle co-
ton, lesbrodeuseshabiles,non seulementle donnentextrê-
mementfindanslespartiesprincipales du dessin
; maisencore
s'abstiennentde dessinerles accessoireslégers,comme vrilles
de vigne, barbesd'épis, petitespyramides depetitspois,etc.
Et quantaux.pleinsou semés,ellesdessinent seulement une
portionde deuxrangéesde fleurettes , afin-de connaîtreles.
intervallesplacésentreelles, puisleur mainexercéen'a plus
besoinquede pencherun peul'aiguillepour mesurercesin-
tervalles.C'estainsiqu'aprèsavoir,encommençant l'ouvrage,
tracéhuit pois( quatreparrangée ), j'ai brodé,d'aprèscela,
sixaunesde mousseline à pleinavecla plusgranderégularité.
Je faisaisconstamment les poisopposésà ceuxde la rangée
précédente,et bienvis-à-vis ceuxdela rangéequise trouve
au-dessousdecelle-ci.Puis , pour éprouversi le quinconce
étaitbienrégulier,dèsqu'uneassezgrandeétenduede mous-
selineétaitbrodée,j'examinais leslignesdiagonalesquedonne
cet arrangement;et si l'unefléchissait,j'évitaiscetinconvé-
nientà l'avenir.
Manièrede tracerlesdessinsde tapisserie.— Noussavons
, ou plutôtsur cane-
quela tapisseriesefait surgrossetoile
, de manièrequechaquecarreaurépondeà un point.Les
vas
dessinsdoiventdoncen conséquence êtretracéssurunpapier-
canevas,c'est-à-dire,ayantun fondde lignesposéescarré-
ment, imitantexactement lescarreauxdu canevas.Cefond
ne peutsefaireniàlamain , ni aucalque,àraisondel'extrême
( 33)
mteurde cetteopération : il faut acheterdu papier-canevas
nise trouvefacilementdansle commerce.
Alorssur ce papieron dessinel'objet choisi, ayantbien
Hmque les traits remplissentles carreaux,que les tigessau-
înt en quelquesorted'une ligneà l'autre; carlesdessinsde
ipisseriesur papierfort, veulentêtre heurtés.Vusdeprès ,
s montrentà l'extrémitédesfeuilles , danslescontoursdes
eurs, des points saccadés , deslignesbizarres,disposition
u'il fautsoigneusement établirdansla posedescouleurs,afin
e guider l'ouvrière. Voyezà cet égard, pour le point de
mpte, les fig.de tapisserie,depuislapl.x7 jusqu'àlapl. 33.
Maislorsqu'ils'agit de dessinde tapisseriesur canevas
, il
a une différence
, ou pourmieuxdire, une amélioration no-
able.Leslignespeuventêtre correctes,puisqu'onn'est plus
)rcéde fairele dessinparpetitescarrées, et quel'étoffeten-
ue sur unmétier, dessinéerégulièrement,reçoitun fondde
ouleurqui s'adapteparfaitementà tous lespointsnon termi-
és des lignesdu dessin.Si un pointde ceslignesn'occupe
ue la moitiédu carreaudu canevas,l'autre moitiésetrouve
empliepar un point du fond, de tellesorte que ce pointde
mite et intermédiaire
, composéde deux couleurs , contri-
ue singulièrement à l'harmoniedescontourset deslignes.
Ainsidonctoutesleslignessaccadées, ouà pointsde compte,.
onviennentpourla tapisserieà la main , et n'ayantpoint de
ondcoloré.Cependant,les dessinsque nous donnonsen ce
enreun peu vieilli, maistoujoursutile et mêmeindispen-
able gour les-commençantes , peuvent servirmêmeà être
lacéssur canevastendu : il suffiraalorsde rétablirla ligne
Iroite,ou de corrigerle contourhérissédespetitescarrées,
icilesà fairedisparaître.Le fondde couleurviendraensuite
( 34)
tout arranger
; s'il restait d'abordçà et là quelquespoints
heurtés, ou les verraitsur-lechamp , on les adoucirait,et
l'habitudede quelquesjours, peut-êtrede quelques heures,
empêcheraitces points de reparaître.Nos dessinspeuven
doncservirà deuxfins.
Lesnuancescoloriées par lesprocédésordinairessontfaites
d'aprèsnature,ou seloncertainesconventions,quandil s'a-
git d'objetsde fantaisie.Les tapisseriesfaitesà pointsanalo
guesà ceuxdupassé,veulentdescanevassansdessin.
Lorsque,par motifd'économie , onveutse dispenser de
colorierlesdessinsde tapisserie,on y faitdesindications con-
venuespourreprésenterlescouleurs.Lateinteplusoumoins
foncée,quelquefois desnumérosd'ordreauxquelsréponden
lenomdesnuances,vientremplacerle coloris.Maiscelaest
choselaide, mesquine , embarrassante ; lescommençantes ne
saventcomment s'en tirer; les personneshabituéescolorien
d'aprèsunefleurnaturelle,artificielle même, ou seulemen
de mémoire.Donc,par touscesmotifs,nousnousdispense
ronsd'entrerdansde plusgrandsdétailsà cetégard.
Il vaut généralement mieuxtracerlesdessinssur canevas
que surpapier-canevas, àraisondel'absoluenécessité defaire
concorderle canevasqui reçoitla broderieavecle papier-ca
nevas;caril peuty avoirà cetassortimentindispensable des
difficultés,ou dumoinsdestâtonnemens.
Observations diverses.— Quandsurles dessinsà tapisseri
se trouveun oiseau,un chiepdestinéà êtrebrodéen relief,
on n'est pastenu de faire répondreles pointsaux carreaux
du canevas; mais il imported'indiquerbien soigneuseme
las nuances.
1- (35)
Lesdessinspourlamer, surtoutceuxpourfleurssaillantes,
ouroiseauxen laméd'ivoire , ne sont, à proprementparler,
u'unelégèreesquisse.Agir autrement, serait charger en
ure perte le dessinde traits.
Lesdessinspourbroderieen chenilles,gances,gazes,etc. ,•
loivent, par le même motif, avoirun aspectgrossier.
Dessins —
enalphabet. La manièredontonmarquelesmou-
hoirsavecdegrandeslettresbrodéesau plumetis,a fait ima-
iner ence genreune infinitéde gracieusescombinaisons. Il
a d'abordleslettres gothiquesà. broder, dont les contours
ontcomposésdedélicatesfeuillesde lilas, de fleursde mu-
fuet,d'épis, de feuillesdites barbeau,de petitesfeuillesfen-
lues ayant quelquefois un œillet à la base, d'étoiles, etc.
Quelquefois c'estune ligne de bride turquegarnie d'uneran-
;éedefeuillesde myrte , quelquefois descordonnetspartagés
>arde petitsécussons.Tout celadiminuegraduellement avec
escontoursdeslettres.
Un alphabetplusoriginalestle suivant: l'A estforméd'une
guirlande de pensées,leC de losangeset de perles,l'E de deux
plumes contournées, l'F estun arbredépouilléde feuillages ;
ine branchesècheétenduehorizontalementest la tête de
iettelettre assezbizarre.
Le G estfait de troistouffesde lilasen demi-cercle avec
mequeueen feuillageassorti,l'H estla réunionde deuxpe-
itesmassesde grandsjoncs, ou massetted'eau.LeJ estcom-
)oséd'unrubau nuancé, le K de feuillesde chêne, l'L de
euillesde lierre, l'M et l'Nsont en arbrescroisésanaloguesà
'F, l'Oestunecouronneovaled'épisd'orge.LeP , ainsique
e T sont en serpent.Le Q estunecouronneda laurier, atta-
( 36)
cheeaubasd'unlongruban, l'R esten raisinet feuillesdevi-
gne, l'Sest formédeliserons,l'U de boutonset feuillages de
, le Vde deuxbranchesde chardon,l'X et1T defeuilla
rose
gesmêlés,enfinle Z estunbouquetde jacinthes.
Quandles mouchoirssont simples , festonnés en couleur
ou que selonla modeactuelle,ils sontornésd'unebroderie
blancheau plumetisdontles contourssontsuivisd'un léger
cordonnetrouge , lilasoubleu, onmarqueencotonassortien
brodantdeuxinitialesquel'onchoisitparmileslettresrepré-
sentéespourla marque , anglaiseougothiqne.
Dessinspour galeriesde jour et imitationsd'Angleterre
- Ons'abstientordinairement
d'indiquerdansles dessinsde
, la placeetla naturedesjours: cesiàtest laisséaux
broderie
; et déjàlorsquelesjoursétaientloindeformer
entrepreneuses
fabasedesbroderiescommemaintenant,lorsqu'ilsn'étaient
qu'un accessoire,cetteomissioncausaitbiendeserreurs.Il
devient donc indispensable de signalerpar quelqueslégers
traits convenus,le genredes joursà mettredanstel ou tel
blancquisetrouveentrelesfleurs.
Lorsqu'aulieud'êtretravaillésàl'aiguilleet à filstirés, ces
jours sont obtenus par des morceaux d e tulle ouvragé, tulle
grecou autre, que l'on appliqueentreles fleurs,l'indicatio
est encoreplus nécessaire,afind'accorderagréablement en-
sembleles dispositions diversesdecetteétoffeà jours.
Tous les préliminaires,tous lesaccessoires desbroderie
étantterminés , nousallonsnousoccuperdela broderiepro-
prement d ite, passantt du
oujours simple au composé.
( 37)

DEUXIÈME PARTIE.

BRODERIËS
BLANCHES
OÙE2fCOTON.
Cesbroderies,pourla plupartmodernes , en pleinemode ,
, que la nécessitéd'un ordreconve-
sonttellementmultipliées
nablesefaitencoreplusvivementsentir.J'ai long-tems hésité.
, de mode, d'élégance?Des
Faut-ilsuivrel'ordre d'invention
objectionsfondéess'élèventcontretout cela.Je pensequ'il
n'en estaucunecontrel'ordre d'enseignement,contrel'ordre
suivi pour apprendreà broder aux enfans,aux apprentiesr.
Cettemarchesera la mienne, et cheminfaisant,je ne man-
queraipas d'éclairerde conseilspratiquescet enseignement si
souventerroné.
CHAPITRE PREMIER.
BRODERIE - DECORDONNET.
DEFESTON. - DEGANCE.
Lefestonestmoinsune broderieque la bordurede la bro-
derie: c'estl'opérationpar laquelleon peut découperl'étoffe
sans qu'elles'effile.On mélangecependantle pointde feston
avecla broderieelle-même, maiscecasest rare; aurestevoici
de quellemanièreon faitle feston.
Manièrede festonner.— Ayezun dessinà dentsdont les
ondessoientalternativement convexeset concaves,fig. 7, a a,
doublez-led'unautre papierqui le dépasseun peu desdeux
bouts,afinquel'onpuissecommodément fairela premièreet la
BRODERIE. 4
( 38)
dernièredent.Montezsurcedessinla banded'étoffeà feston-
ner, ayantsoind'enmettreau-dessusdesdents , environun
doigt, parcequ'enpassantle secondfil de montage,et en
festonnant,on s'exposeà voirmanquerl'étoffequandon en
a laissétroppeu; le découpage d'ailleursestextrêmement dif-
ficile.La bandemontée , repliez,en maintenantparquelques
pointsla partiequen'exigepointl'aisancedutravail.
Lespréparations ainsifaites,tracez,c'est-à-diresuivezcha-
que dentavecuncetonou fil plat, enévitantde resserrerla
fraçure.Aux petitesdentsordinaires,on traceen faisantun
pointauxdeuxboutsdela dent,et unaumilieu, parle haut.
Il ne faut pasretournerle point au bas de la dent, comme
fontquelquesfestonneuses, celarendantlespointesobtuses.
Si vousbrodezle dessinb, voustracerezen le faisant.
Festonnons : ayezdu cotondemi-tors
maintenant , plusfin
que celuidu tracé ; pliezsur l'indexgauchel'ouvrageretenu
d'unepart avecle médium , et de l'autre par le petitdoigt:
piquezensuitel'aiguille,le longdu tracé, en dedansde la
dent, tirez-lasurle poucegauche,dontsa pointetouchel'on-
gle, et metteztoutdesuitesousce poucele boutretournéde
l'aiguilléepour l'arrêter, et l'aiguilléeelle-même
: repiquez
trèsprèsdupremierpointl'aiguille,et tirez-laenlâchantpeuà
peu la petiteboucleque fait le cotonretenusousle pouce :
cette bouclefinitpar entourerle tracéen le serrant.A mesure
que vouslâchez,retenezle cotonavecle petit doigtdroit,
afinquele pointsoit bien égal, ce quis'appelle pointnoué.
Continuezde la mêmemanière,enévitantde trop serrerle
point, ce quidonneunfestonmaigreet disgracieux. Arrivée
au bout dela dent, retournezl'aiguilleen la passantsousles
deuxou trois dernierspoints,et recommencez de mêmela
( 39)
dentsuivante.Vousreprendrezle cotonau renouvellement de
commevousavezfait, enretournantd'abord
l'aiguillée le bout
del'aiguilléesousle pouce.
Voilàquelquesconseilspour bienfestonner : IDmoinsl'on
prend d'étoffeavecle tracé , plus le festonest agréable ; 2°
quandon festonnede la mousseline très claire, ou de médio-
cre qualité, il est bon d'empeserlégèrementla partieà fes-
tonner, afind'aller plus vite, et de ne pas courirle risque
1er. 3° On festonnesouventpour linge de nuit, des
itérai]
bandesde mousseline brodéeà pleinau crochet.Or, toutesles
fois qu'un pois, une fleurettese rencontresur la ligne des
dents, elley produitde désagréables saillies.Il faut leséviter
autant que possible,soiten montant, soit entraçant, sein
surtouten prenantlégèrementle pointde festonaumilieude
la fleurette, ou du pois, de manièreà ce que le découpage
emporteaisémeatle reste.. Il n'appartientqu'aux apprenties
d'étendrele pointsur presquetoutela surfacedu pois.
Le festonterminé,on songeau découpage ; mais c'estune
mauvaiseméthodede découpersurle dessinmême , et lorsque
la bandey tient encorepar le premiermontage.Il vautbieu
mieuxdémonter,roulerla partiefestonnée,et découperquand
la bandeestfestonnéetout entière.
Festondroitou uni.— Quoiquele mot festonindiquedes
dents,desondes , il y a cependantlefestondroit, o'est-à-dire
sur une lignedroite non interrompue.Ce festonqui semble
fort aise, offrepourtantplus d'écueilsaux commençantes,
parce qu'on y voitmieuxles défauts.On le fait autour des
mouchoirs,descollets,pourterminerunegalerieforméed'une
ou de plusieursbridesturques,etc. Maisen ce cas,il doittous-
( 4o) 1
joursprécéderle travailde la galerie, carfaitdanslejourlui-
même , il seraitirrégulier.Toutefoisdans ce derniercas, il
soutientle jour et l'empêchede secasser.
Festonondé.— Cequenous avonsdit surla manièrede
dessinerce feston,et la fig. Irenousdispensent d'y revenir:
nous ajouteronstoutefoisque le festonondé estd'un grand
usage: ilsertauxchemisettes, toilesd'oreiller,à certainspetits
collets,etc. Onle garait ordinairement de bassevalencienne
commele précédent.
Festonà crêtede coq.— Trèsusité,et quela Cg.8, pl. i,
expliquesuffisamment. Onlefaitsimple,a, ougarnid'aman-
, de fleurettesb, etc.
des
Festonàfeuillages.— C'estun trèsagréableperfectionne
mentdela crêtede coq.Il est tantôtvide,fig.9, pl. 2, tantôt
fig. 10,cc. Pouréviterd'arrêter chaquepetit
pleind'œillets,
pois,ouchaquepetitœillet, et d'encouperensuitelesfils,on
lesfaiten traçant
; maisil arrivesouventalorsquelefestonse
resserreet grimace: aussivaut-ilmieuxcouler,commesil'on
traçaitpar dessous,ettracerensuiteà l'ordinairepar dessus.
Lefestonà feuillevideétait d'uncharmanteffetencouleur.
Festonbourré.— C'estunfestonondétrèslarge,surtout
au centredela dent, et qui s'emploieprincipalement pour
broderied'église.Il fautletraceren fort groscoton,souvent
jusqu'àquatreousixfois.Commecetracérépétéestuntravail
assujettissant,il vaudraitmieuxappliquerà longspointsde-
Tant, entrele tracé de chaqueligne , une ganseplatesurla-
quelleensuiteonfestonnerait.
Festonplein.— Ce genre, que la modene rejettejamais
entièrement,et qu'elleaffectionne parfoisbeaucoup,est d'un
goût fort gracieuxsur lesétoffes claires
: il estsurtoutchar-
( 41)
manten soie; maisc'est alors quele festonméritevéritable-
mentle nomdebroderie.
C'est quantau fond, le systèmedes derniersfestonsque
nousvenonsdevoir : unegrandedent, oudent-mère,décou-
pée de plusieursautresdents.Maissurcesdentsou dentelures,
le pointsTétenden largeur, demanièreà les couvrirentière-
ment; maisnontoutefoisuniformément,car du centredela
dent aux deuxbouts, les points vonten se rétrécissantpar
une agréablegradation.Cesfestonssetracentdoublement.
Quandcesfestonssontà très grandesdentset d'unelarge
surface,tels quelesdessinentlesfig.11et 12, pl. 2, ilsse font
.en soieplate, et avecun pointanalogueau passé épargné.
C'est-à-direqu'aprèsavoirpassél'aiguilleen dedansdu tracé,
onla sort peuaprèsen dehors , au lieude la sortir aprèsle
secondtracépourfinir le pointcommeà l'ordinaire.Puisen
passantlasoiedessusl'étoffe, onenfoncel'aiguillequelquesfils
avantle secondtracé,et l'onachèvele point.Decettemanière
la soiene passepaspar dessous,et remplitgracieusement le
feston.Onterminepar l'encollerà l'envers;nousexpliquerons
cettepratiqueà l'article dela broderieen soie.
Festond'application.— Jln'estguèred'usagequepourdes
bandes,des fichusde tulle à broderiescommunes,surtout
pourla broderied'égliseà laquelleil convientfort bien.Voici
commentil fautle faire.
On commence par doubler,en montantl'ouvrage,le tulle
d'unebandelettede mousseline oudefinjaconas,à lahauteur
du feston.Cetteapplication placéeen dessous
, estmaintenue
à la foispar lesdeux filsde montage, et par le tracé.On
festonneà l'ordinaire,presquetoujoursà crêtede coq , puis
*
( 42)
en faitau-dessusde la dent, un cordonnetqui la suità peçt
dedistanceen manièrededeutondée.Celaterminé , on dé-
coupeà l'envers,l'excédentde mousseline oude jaconas,qui
se trouveau-dessusdesondesdu cordonnet,puisle feston
commedecoutume.Cegenre,peurecherché,esttrèssolideet
très expéditif.
Lafig. 13 représenteun festond'application
d'autantplusjoliqu'onpeuty fairedesœillets.
Festonà picot.-Tracez le feston ; festonnezavecdufilou
cotontrès fin, seulementpendanttroispoints : ensuite,ap-
pliquantuncrin gros, alongé , à gaucheet à l'extérieurde
la dentde feston,vousembrasserez parun quatrième point,ce
crin en passantl'aiguilledessous.Cepointse trouvenécessai-
rementpluslongque lesautres ; vous l'égaliserezen faisant
au-dessus du crin, et parallèlementà lui, un point de feston
quiseraainsi dansun sensopposéaux autres points.Vous
reprendrezaprèscela,le point danssonsens ordinaire , et
vousen fereztrois : puisviendrale pointtransversal au-dessus
; ainside suite.Lecrinestun moulequi couleà vo-
du crin
, et s'enlèveà la fin du travail, pour laisservoir une
lonté
suite de petitesbouclesqui formentpicot.Ce feston est
d'un usageagréableet commode pour lestullesbrodés en
formededentelle.Il dispensed'appliquerun picot.
Autrejestonpourimitation de denlells.- Lefeston àpicot
exigebeaucoupde tems, et quandon ne faitpasblanchirà
neuflesdentellesimitéesqu'ilborde, sesbouclettes se collent1
ensemble,s'affaissent,et finissent par disparaîtreaprèsquel-
ques blanchissages. Comme c 'estlàle cas ordinaire, u n feston,
plusexpéditif, quoiqu'un peu moinsj oli,convient souventda-
vanta e.
vantage. La fig. 14, Pl. i Y,,nous
g Lafig. x4,pl.n, nousmontre montre en e, f, cefeston
ene, f, cefestonqui, qu
i
(43)
fait partie de la petite guirlanded'œilletsfeuillesdont est
forméela dent. Il doitêtre léger,de pointsserrés, moinsrap-
prochésqu'à l'ordinaire.Cesdéfautssontlà une qualité.
Broderiedefestojinommée —
frivolité. Lamode,qui depuis
plusieursannéesa rejeté cettefrivolitélà , peut la ramener
quelquejour: aussiallons-nous endire quelquesmots.
Lepremierrangdefestonàdentssimpleset rondesterminé"
onenrecommençait unsecond,dontlesformesconvexes répon-
daientauxformesconcavesdu précédent,et réciproquement :
une troisièmerangée disposéedans le même ordre, pro-
duisaitune sorte de réseau fort long à faire, et joli seule-
mentlorsquelesdentsétaientpetites.Onfaisaitla frivolitéà
plein, c'est-à-diresurunemousseline qui servaitde base
; ou
à vide, c'est-à-diresur leseultracé, ou plusordinairement,
en découpantla mousseline aprèsavoirfinile travail.Souvent
aussion la faisaitmoitiéà plein, moitiéà vide,en établissant
alternativement unecasenon découpéeetune case à jour.La
premièrerecevaitaussiun dessinconvenu , une fleurette
, une
grosseperle etc. Plus tard encore, on a remplila casedé-
coupéed'un point de dentelle,et la frivolité,assezgrossière
'à l'origine,étaitdevenueun genrede broderiefort gracieux.
Festonsurjours (Voyezpoints dedentelle).
Broderie
de cordonnet. - Lecoi-donnetoubaguette, forme
dansla broderieau plumetis, les tigesde toutes sortes, le
centrede certainesfleurs;maisdansle genrequi nousoccupe,
il formetout, tiges, fleurs et feuillages.Apprenons-doncà
fairele cordonnet.
Tracezd'abordd'aprèsle dessin, avècun cotonplus gros
queceluidestinéà broder, et ne passezquefort peu l'aiguille
( 44)
dessousl'étoffe, afinquç le tracé, fait d'ailleursà points
alongés,éprouvepeud'interruptions. Évitezsurtoutdeserrer
en traçant, cequiferaitgrimacer l'ouvrageen cordonnant. On
nes'en aperçoitpartoujours,et quandon a démontéon re-
connaîtcettefauteirréparable.Le plumetisestsujet à ce dé-
faut, maisla broderiede cordonnet y estbienplussujette
encore.
Lepointdecordonnetesttout simplement un pointde sur-
jet légèrementcouchéqui,répété, présenteun petitcordon
saillantet régulier.Maispourque le cordonnetait cescarac-
, il fautembrasser
tères seulement le tracéet mordretrèspeu,
c'est-à-direprendrepeud'étoffe.Moinson en prend , et plus
le cordonnets'arrondit
; plusaussilespointssontrapprochés,
plusle cordonnetest dru, et plusil estagréable.
Ce genrede broderiea troisespèces,savoir : broderiede
cordonnet simple,cordonnetà découpage, cordonnetà jour.
Lapremièreestextrêmement rapideet commune; ellecon-
fient pourlesfichus,bonuetsdepaysanne,garnituresd'autel
pour la campagne,et généralement pourtouteslesbroderies
à trèsbonmarché.
Le tulle, l'organdi,la mousseline trèsclaireempeséeà l'a-
vance(carcet ouvrage-làdoit aller viteet se faire à blanc
c'est-à-diresansblanchir)sont lesseulesétoffesquireçoivent
cettebroderie.Le cotondoitêtreun peu gros.
Oncommence par tracer les contoursd'unefeuille,puis
on la cordonneet l'on passeà uneautrefeuille,faisantbien
attentionà leur point de jonction.Par exemple,s'il s'agit
d'unefleurdontlespétalesrayonnant,sortentdumêmepoint,
il fautprendregardeà ne pas tropchargerla base, et pour
( 45)
lelapassersouventunlongpointdessousle cordonnetqui sé-
me déjàles.pétalespar le bas.
D'ailleurs,toutesimplequesoitcettebroderie,elledoitêtre
aiteavecintelligence, avecsoin,conditionsqu'exigentplusou
noinstouslesouvrages pourêtre suivisdesuccès.Si, à celui- ,
:i, vousfaitesun œiUetnatureldontla circonférence dentelée
soitpartagéeen longueurpar deslignesservantà marquerles
replisdèspétales(cetteconventiodest adoptéeà la broderie
au plumetis, à tousses dérivés),vouscordonnerez, ceslignes
, de manièreà la cordonneren-
en traçant la circonférence
suitesans interruption.Vousavezainsi l'avantagede ne pas
trop grossirle cordonnetdes ligneslongitudinales, et den'a-
voirjamaisà couperle cotondansle coursdu travail, cequ'il
faut soigneusement éviter.Il va sansdire qu'en cordonnant
la circonférence,vousprenezle boutdeslignescordonnées,
afinquele tout soit bienréuniensemble.On agit ainsipour
réunirlesfeuillesà la tige, les pétalesde margueriteau cor-
donnetcirculairequimarqueleurcentre , etc. Il seraitsuper-
flu d'apporterd'autres exemples.Quelquefoison mélange
parmiles fleurscordonnéesquelquesrares feuillagesbrodés
au plumetis.
Broderiede cordonnet ou
à découpage d'application. -
C'estabsolumentle mêmeouvrage , mais le préambuleest
différent.
Avantde monterl'étoffesur le dessindoubléd'un autre
papiercommeil a été dit au montagedu feston, on appli-
quesousle tulleoula gazetrès claire, des bandesde la lar-
geur convenable,en jaconas,batiste d'Écosse,mousseline
épaisse,ayantsoinde laisserun excédant d'application
au-delà
( 46V
du dessin.Il est bonde maintenirensembleles deux étoffes
par un légerbâtisquandla dimension estun peugrande.
Quelques personnes placentl'étoffed'application
par-dessus :
celatranchemieuxen effetavecle tissudufondaprèsle dé-
coupage, maisrend celui-cibien plus minutieux.D'ailleurs
quelquesoinque l'on prenne, unesortede petit effilédésa-
gréablesemontretoujoursle longdescordonnets.
Labroderieachevée , ondémonteet l'on s'occupeà décou-
per avecdesciseauxfinstoutel'application compriseentreles
fleurs.Comme onne voitpas l'étoffeclaire,et qu'ilestbiendif-
ficiledenepasla percerà lajonctionde feuillesserrées,ilest
bonde souleverl'application avecunelongueet grosseaiguille
à coudre,mêmeuneaiguilleà tricoter, et de glisserensuite
lesciseauxau-dessus de cetinstrument.On achèveensuitele
découpage en repliantlesmorceauxainsidivisés,et l'on dé-
coupeavecassurance.Quoiqu'onfassecependant, on coupe
souventl'étoffeclaire, et alorsil faut avoirrecours,pourle
tulle, au racommodage de dentelle,pourla gazeauxreprisesà
peu près perdues.Ces réparationsdemandentbeaucoupde
tems, et sont peu agréables : aussilorsquecet accidentsur-
vientdansunefleurun peudéveloppée,il vautmieuxplacer
en dessousune nouvelleportiond'étoffeclaireque l'on fixe
en retravaillantle cordonnet.Quandl'accidenta lieuentre
deuxfeuillesou deux cordonnets rapprochés,ce n'est rien:
onjettequelquesfilsdedentelledel'uneà l'autre.
Onne laissepaslesfleursépaisses danstoutesleursparties.
Laroseet sesboutons,parexemple,le dahlia, et biend'au-
tres, gardentl'épaisseurseulement car le
à la circonférence,
centredécoupé,reçoitdes jours(sortede broderieen filfin
( 47)
iurtulledontnousparleronsen sonlieu).Quandla broderie
st commune,on se dispense : toutefoisilest
de cetornement
lésirable, car ilfaitvaloirbeaucouple dessin,et opposetrès
légamment sestissusvariés autissu du fond.
Il est desfleurs qui doiventêtre entièrementépaisses,
ommelesgrenades,les œillets,lesliseronsetc.Lesdécouper
le manièrequ'unepartie épaissealterneavec une partie
laire, esttout-à-faitdemauvaisgoût.
Lespartiesdélicatement , commeles calicesde
découpées
larbeau,secordonnentsansprendrel'application , carledé-
loupageserait trop vétilleux;il seraitparfois mêmeimpos-
ible.
Cettebroderie,autrefoisfort àlamode,n'a guèreconvenu
)eudantlong-temsqu'auxgarnituresd'autels, auxaubesde
irêtre;maisaussielley convientparfaitement, parcequ'ellese
irêteavecavantageet rapiditéauxdéveloppemens des grands
lessinsd'église.Maisla modevientdela réadopteravecen-
;ouementet modifications.
L'ètoffechoisiemaintenantest spécialement dutulleenfilet
, ou dutulleenfil ordinaire
ippeléfiloche , ou mieuxencore
lu tulle ouvragé.L'étoffed'application est de l'organdi,ou
le labatisteclaire;les dessins sont indiquéspar les fig. I5 ,
[7 et 18, pl. II. Cenesontpoint, à proprementparler, des
fleursdansle genredesbroderiesdéjàconnues(à l'exception
pourtantdesdeuxpremiersqui, dans leursformesmassives,
conservent encoredes contoursetdesdispositions propresaux
lessinsordinairesde broderies) ; ce sont des arabesques,
desrosacesgothiquesplusoumoinsbizarres,plus oumoins
grossières;maisqui, de loin, ont l'avantagede représenter
les antiquesdentellesà faireillusion.Voyezpl. 6 et 7.
( 48) !
Cesdessinssontvariéset nombreux.Onle voitpar te. nx*-
dèlesindiqués; maisonle comprendra bienmieuxencoreec
y comparant la fiç 16 pl. 11.et lescobdessinéspl. 8et 9..
Quantau travailà faire, il-nediffèreenriende la broderie
d'application quenousvenonsdedécrire.Par foisseulementle
cordonnetsefait épaiset mat.
Quantauxjours, ils sefont en appliquantdanslesvides
une étoffeclaire,ouvragée,différentedufond. Ainsilorsque
l'étoffebrodéeest du tulle, le jour doit être en filochéou
tullegrec : est-elleau contraireen filbrbe,le jour doit étré
en tulle, toujoursfort clair, et orné de pointsà jour non
chargés.Le but étantd'imiterlesbroderiesd'Angleterre,il
est indispensableque lesjourssoientbienouverts.
Broderiedefantaisiepourimitationd1Angleterre.— Ce
genresimpleet ingénieuxse fait sur de l'organdioude la
mousseline très claireet gommée.On monteà l'envers,c'est-
à-dire, demanièrequel'endroitde labroderietouchele des-
sin. Onemploiedu cotonfin, presqueplat, ou plutôtdemi-
tors, et sanstracer,on faitprèsà près, un pointd'épinette
très serrésur tousles contoursdu dessin,fig. 19 et 20,
pl. 6, ayantsoinde le couvrird'une lignedestigesou des
feuillesà l'autre.
Quandtoutestainsicouvertde points,ondémonte,et l'on
a de l'autrecôté, unedoublesuitede petitspointsreprésen-
tant très bien l'anciennebrochuredes étoffes,et formant
ainsiunjoligenred'application. Onfait ensuiteles pointsà
jouraumilieudu dessin,et l'on obtient ainsiuneimitation
d'Angleterre , originaleet variée.
facile
Broderiede cordonnetà jour. — Ce genre-là
demanda
( 49)
ineétoffeépaisse.Aprèsavoirmontéavecleplusgrandsoin,
intrace, puisl'on fendles feuillespar le milieu, en évitant
le complètement couperjusqu'auxdeux extrémités.Quand
a feuilleest un pen large,arrondie, on enlèveunelanguette
l'étoffe; maisce casest rare, et tropcouperestun mal sans
remèdequiproduitle plusfâcheuxeffet.
H est sagede replieren dedans,avecl'aiguille , les bords
lécoupésdel'intérieurdela feuille, afin de s'éviterla peine
d'avoirà cacherle petit effilé.On ne sauraitd'ailleurstrop
s'attacherà conserverlesformesdu dessin , et c'estpour cela
que j'ai recommandéde veillèrau montage.Non-seulement
il fautfixer,à pointsdevantde moyennegrandeur,l'étoffeau
papier,tout le tour des fleurs, maisau milieu,le long des
branches,de çà, de là, en toutsens, car on ne sauraittrop
assujétirsolidementl'étoffesurle dessinpour cettebroderie
commepour touteautre. On prend aurestemoinsde peine
quandle dessinesttracé sur l'étoffeau lieude l'être sur le
papier.
Lesdessinsquiconviennentà cettebroderiesontlespetites
marguerites,les grappesen œillets,les petitsmuguets,les
lilas, les rangéesd'amandesouvertes, faits en coton de
moyennegrosseur.Comme le cordonnetusebeaucouple coton,
parparenthèse, le cotonà coudreest celui qui convient.Il
feut éviterdefairedes grosseursen reprenantlesbouts.Ony
parvientenlesréunissantau tracé, et enserrantun peuplus
que d'ordinaire,le cordonnetà leurpointdejonction.
Traitéecommeje viensde le dire, cette broderiefait des
jupons, des toiles d'oreiller, et mêmedes cols et bonnets
d'enfant.Onpeutence cas , lorsqu'elleest finie, y appliquer,
en dessous,une bandede tulle, dont lesréseauxparaissent
BRODERIE. 5
( 50)
agréablement à traversle feuillageà jour
; maisl'on conço
que l'objetbrodéne peut jamaisalors avoirde partiesflot-
tantes.
Desrouesà festonouà cordonnet. —Cettebroderie,laide
grossière,ridiculemême, a euunevogued'éclat ; la mod
en a faitjustice
, et toutefoisnousen dironsquelquesmots,
pour fairementionde toutessortesde broderies : d'ailleur
quelquesapplications modernesne dédaignent pasderamene
les roues, surleursdentellesgothiques.
On traçaitle tour de la roue
; on enlevaitavecdesciseau
l'étoffedu centre, puisen traçantuneseconde fois,onjetait
d'unefaceà l'autre, endiverssensindiquésparle dessin,des
; c'étaientles rayonsquel'on réunissaitau centrepar
filsfins
unesortedepois, forméparun pointde repriserépétécircu
, oumêmepar un tour defeston.Cesfilsque l'ondou
laire
blait et tordaiten remontantdu centreà la circonférenc ,
étant disposéstous, on cordonnait,oul'onfestonnaitlacir-
conférence dela roue.
Desraccords.— Cetteutileapplication de la broderiede
cordonnetne passejamais, et ne peutpointpasserde mode ;
carona toujoursbesoindesavoirréunirensembledesmor
ceauxd'étoffebrodéedontla couturene paraisse pas.
Prenonspourexemplele grandcolletéchancréd'unepèle
, destinéà garnirles épaules,et à répéterla broderiede
rine
bordure; ce colletestplacésurla pélerineà troispoucesen-
virondubord.Assortieà la guirlandede bordure,une guir
landecourtà ce point, où le colletdoitêtre fixé:il le sera
parun cordonnet.Pourcela,on poseà plat sur la pèlerine,et
le hautdu collet,puisonlemontesur
l'onbâtit légèrement
( 5i )
a papierdoubléqui prennebienla coupede cette partiede
Lpèlerine.Je vais,parparenthèse,m'arrêterunpeusurcette
idication,car il ne fautpointmonterde semblables ouvra-
essurdesmorceauxde papierrapportésau hasard.Ce man-
ue desointire lesbiais, fait grimacerlescols, et gâte sou-
ent la plusbelle pèlerine.Lesinconvéniens sont infiniment
îoindresquandil s'agitd'étoffesépaisses;maisil vauttoujours
lieuxdonnerau papierde montageunecoupeassortieà celle
e l'objetmonté.
Le colletmontéet tracé, on fait le cordonnetbien dru
ourcacherle petit effiléde l'étoffe
; cependantcommela né-
essiléde cachercet effiléest assujettissante,et que des
aainspeuhabilespourraienty trouverdesdifficultés,il est
ilusavantageuxde faire au colletun pli rentré tout autour,,
vaut quedele fixersurla pèlerine.Cetteprécautionest sur-
out indispensable quandl'on doit raccorderainside la per-
aleou dujaconas.
Souventaussi, commepourlesbonnetsà trois pièces, et
)eaucoupd'autresbonnets,onfait sur un morceaula moitié
lela guirlande,et surlemorceaucorrespondant l'autremoitié.
lorsqueles deuxmorceaux, sont ainsibrodéssansêtre cor-
lonnés,onlesréunitensemble,enaccordantexactement toutes.
esfleursentreelles ; onfaitun pli rentréà l'un desmorceaux
jue l'on placesur l'autre; on bâtit, onmonteet l'on cor-
lonne.La fig. 22, pl. a, montredeuxpartiesde guirlande
2, a, en regard,toutesprêtesà raccorder.
Quelquefoisl'exigencede la coupeveutquel'un desmor-
ceauxsoitembu,( trèslégèrement ) : on y parvientd'une
plissé
manièrepresqueimperceptible en divisantl'ampleur, et en
cordonnantavecdélicatesse.Desplis tout-à-faitmarquésse-
( 52)
raientd'unegrossièretéinsupportable ; on doitsoigneuseme
les éMter. j
Onterminece genrederaccordspar rognertoute
l'étoffe
excédante, qui setrouveà l'enversau-dessous du cordonnet
On voit, fig a3, la guirlanderéunie, et a a ne faisantplus
qu'uncordonbh.
Groscordons.—Lesvolansse raccordentaussidela même i
manièreavecbeaucoupde succès,maisalorsle cordonnetde-
vientcordon,c'est-à-direqu'ilestbeaucoupplusgros.Il setra-
vailleà peu-prèsdemême ; maisl'ontraceplusieurs fois,et l'on
faitlepointdroitsansle coucher,enprenanttoutel'étoffecom-
priseentre lesdeuxtracésquimarquentla largeurdu cordon.
Il y a descordonsrondset des cordonsplats : tous deux
surtoutle dernier,veulentdu cotonà broderpeu tors, parce
qu'ilremplitmieux.
Quoiqueles deuxtracésserventde guide,onserre , oubien
l'onmordplusou moinsauboutd'uncertaintems, et sil'on.
n'y prendgarde,et qu'onait à fairequelquesaunesde cordon,
on est tout surprisde le voirirrégulierpar places
; vouspré-
viendrezcemauvaiseffet, en regardantde temsà autrevotre
ouvrage, et enle comparantavecle pointdu départ.
Quandle cordonestlibre, c'est-à-direqu'ilse faitsurune
partie d'étoffenon.brodée
, tels quelescordonsquisurmon
tent si fréquemment , il est très facile.Maisc'est
lesfestons
autrechosequandil sert d'intermédiaire et de point deréu-
nionentre deuxpartiesde guirlande.La brodeusealorsdoit
bien prendregardeà ce quela basedes feuilleset des tiges
ne fassepasavanceroureculerlespointsquidoiventêtretous
rangéssurunemêmeligne.La difficultéest grande, et ce1
cordonsefaitavecautantdesoinquele plumetis.Aussi, lors-
( 53)
qu'uncordonderaccorddoit être ornéd'épines,de feuillesde
myrte, il vaut mieuxles faire de chaque côté du cordon
luand il-est achevé, que de lesbroderà l'avance.Maiscela
seraitimpratiquable pourles volms, pour lesgrandsdessins.
Broderies de ganse.-— Labroderiede cordonnetnouscon-
duit naturellement à cettebroderiede fantaisieoù de petites
;ansesplatesremplacentlescordonsbrodés ; rienn'est plus
simple: surla gaze,le linon,l'organdi, au-dessusd'un feston
Dndéà crête ou à feuillage , on place à petits pointsde-
vantune très finegansede coton, qui suitles dentsondées,
en plusieursrangées.Quelquefacilequesoitce travail, il faut
monterl'étoffe,car autrementelleseresserrerait.
Pour enjoliverces cordonsexpéditifs,et pour les fixerà la
fois,on lesgarnitd'un pointd'épine , d'unoudesdeuxcotés
Je la ganse, ce qui dispensedes points-devant qui nui-
saientà l'illusion
: on lesremplacealors par un bâtis provi-
soire.
Faut-ilajouterquel'ontournaitaussicette ganseen petites
rosaces,feuilles,petitscônes; que l'on imitaitainsiunefoule
le petitsobjetsen tournanttoujoursla gansesur elle-même,
suivantle dessinadopté, et fixant par quelquespoints-devant
tes différenscontours?
Celaétait égalementexpéditif et facile, maislourd, com-
mun, et ne pouvaitrésisterau blanchissage : cette broderie
éphémère n'est pointregrettable
, à l'exceptiontoutefoisdes
rangéessimplesou épinées,qui ornaientagréablement, à peu
|le frais, des colset pèlerinespourles personnespeu fortu-
nées.
*
- ( 54)

CHAPITRE II.
BRODERIE —BRODERIE
EITREPRISE. AUPLUMETIS.
Il suffitqu'unebroderieaitété beaucoupà la mode,qu'elle
s'exécuteencorequelquefois,qued'ailleursellesoit agréable
et légère,pourqueje luiconsacrequelques détails.Mais
outre;
cesmotifs,uneautreraisonm'engagerait à traitericidelàbro-
derieen reprise:c'estqu'enusageounonelledoitêtreapprise
auxenfansavantle plumetis.En l'exerçant,ellesprendront
sanseffortl'ententede la broderie; le goûtsuivrabientôt,etJ
quandviendral'instantd'apprendrele plumetis,on trouver
infiniment moinsde difficultés.
Lesdessinsde cegenre de broderiene diffèrentpresquej
1
pas desdessinspour plumetis:ilssontà l'ordinairetracéssuri
papierjauneouvertclair, afindeménagerlavue.Commeoirj
ne brode en reprisequesur de l'étoffetransparente,savoirrjj
gazes,linons,mousselines trèsclaires,tullesde coton,de
filj
oude soie , le dessinn'estjamaistracésurl'étoffe.Ondouble)
ce dessin,et l'on montecommeil aété dit plushaut. 1
Le tulledecotonétant spécialement consacréà cette
derie, c'estparlui quenousallonscommencer. bro-
on détermine le de soin j
L'ouvragemonté, degré
veuty donner.S'il doitêtre à bon marché,onchoisitqu'o pour,,
tracerdu fil assezgros,et pour broderdufil moyen.Cefil]
très platet très brillant, se nommefil-mouliué. Si l'ouvrage
est délicat,cemêmefilserachoisifinpourbroder,et moyen
pourtracer. Ce derniercependantdoit être toujoursassez
grospourbienmarquerlescontourset lesnervures.
C'estquele tracéde la broderieen reprisene ressemble eu
(55)
illefaçonau tracé que nousavonsvujusqu'alors.Tracer-là,
estmarquerà pointsde reprisetout le tour d'une feuille ,
le l'on remplitensuitedecesmêmespoints.Quandl'ouvrage
)it être rapide, on trace avant de remplir : le contrairea
M quandl'ouvrageest soigné.
Feuillesfaitesen reprise.— Dans le dernier cas, nous
gissonsavecle fil fin commenousle ferionsdansle premier
vecle fil gros, c'est-à-direque nous entouronsune large
millerondede pointsen commençant à la tige; puis
, quand
toussommesrevenuesau point de.départ, nous remontons
tarle milieujusqu'ausommet,en partageantainsila feuille
tar une rangée de points. Cespointssont exactementceux
tout on fait usagepour raccommoder les étoffesusées; des
joints-devant , dontlesrangéesprésententainside
contrariés
jès petits quinconces : à cet effet, cesrangéessont
réguliers
lisposéesde tellesorteque chaquepointquidansl'unepasse
sousl'étoffe
, passedansl'autre par dessus,et ainside suite,
fig. 10d, pl. a, etfig. 44 B, pl. 4.
Du sommetde la feuille , je redescendsen contrariantles
points , faisanttoujoursqu'unpointpris endessusrépondeau
pointpris en dessousprécédemment. Je continuede même, -
allanttoujoursen droitelignedebasenhaut, dehauten bas, et
diminuantgraduellement la longueurdesrangéesde points , se-
lon l'indicationdu dessin.Pourbienimiterla rondeurde la
feuille,il fautdiminuerpar le haut et par le bas, jusqu'à ce
qu'enfinl'on terminepar deux, ou mêmepar un seul point.
De plus, il fautjoindresespoints,c'est-à-direlesarrangerde
manièrequeles deuxboutsdesrangéesne présententaucune
saillie.Plusle tulleest fin, pluslespointssontpetits, pressés,
( 56)
plus la broderieest gracieuse
; mais elle
plate, quoiqu'ilssoientfort rapprochés. doitles
Alors toujourtéti
Sears
blentbrochéessurunfondclair,et c'estla perfection ni
dugrava
Aprèsla premièremoitiéde la feuille,on s'occupede Ii
conde.
Feuillesdentelées. — S'agit-ilde feuillesdentelées,on a
différemment : aulieudefaireen droitfilles rangées,onle
fait de biais, et au lieude les rapprocherparallèlement,0
doitintervertirl'ordredesrangées,à moinsquelafeuillesoite
barbeau,d, fig.2,pl.1.0nnepeutpasalorsmonteret descend
alternativement , de peurd'élargirgrossièrement;
l'aiguille oïl
traceladentelured'abordpourse guider,puisaprèslesdeu
outroispremièresrangées,quipeuventalleren diagonale non
interrompue,on est obligétantôtde presserles pointssur.
eux-mêmes, tantôtdefaireouunefaussemontéeouunefaussa
descente,c'est-à-dire de passerlégèrementle filsousla de
nièrerangéede points,soiteu haut, soiten bas, afinde ne
pasanticipersurla denteluresuivante,fig. 10, g, pl. a. Cette
pratiquea lieusurtoutquandl'on brodesurdu tulleun
gros;caralors par foislesréseauxmanquentpour peu
contrarier
le»
pointsprécédeos,et l'on estembarrassé pouren formerd'au-
très.
Les petitestigesse fontavecdeux rangéesde points,les
grossesavecle nombreconvenable pourallerd'uneligneà
l'autredudessin.Lespetitspétalesarrondisde l'aubépine,du
lilas, demandent desrangéesdemi-circulaires.D'aprèsleprin-
cipeadoptédans cette broderie,on commence toujourspar
1e contourextérieur.Onfaitaussicespetits pétalesen droite
ligne.
( 57)
Quand on a terminé au fil un toutesles partiesd'un bou-
, c'est-à-dire,qu'onles encadred'un gros
let, onles trace
Cetteméthodea tous les avantages : la vitesse,car on va
omptementde l'un à l'autresans interruption; la netteté,
r onpeutrétablirpar là les formesun peu altérées , et ca-
terlessailliesqueprésentebiensouventl'extrémitédesran-
ies.
L'agrémentde toutebroderieconsistedansla variété, dans
apposition despartiesépaisseset des partiestransparentes
;
issilabroderieen repriseoffre-t-elleunemultituded'agréa-
,escombinaisons propresà remplirle centre desfleurs, une
irtie des feuilles,etc. La plussimplede ces combinaisons
it cellequi, sousle nom de gribouillis,remplitles larges
uillages.C'estun grandnombrede zigs-zags croiséset con-
ariésen toussens,qui donne, sil'on peuts'exprimerainsi,
aesortede clair-obscur. Voyezfig. 44, pl. 4, en D, cette
isposition.
Quant auxautres combinaisons, commeellestiennentla
lacedespointsde dentelle,aveclesquelsellesont beaucoup
e rapport, nousen parleronsen traitant de la broderieà fil
e dentelle.Nousrenvoyons aussià cettemêmepartie, à l'i-
litationdesblondeset dentelles,ce quenousdevrionsajouter
:i.
Nousterminonsdoncnotre instructionsurla broderieen
eprisepar les conseilssuivans:1° Faiteslesperles,oupois
lusoumoinsgros,en tournantautourd'unpointcentral ; a*
our les œillets,vousavezle choix,ou de les brodercomme
u plumetis,oudelestracerseulement,enlaissantunréseau
ntre l'ouverturede l'œilletet le tracécirculaire.Cetteder-
ièrefaçonestpréférable.
( 58)
Ne faitesjamaisdenœudà l'aiguilléepourreprendrele
passezle petit boutde fil qui resteaprèsl'avoirpresquetouta
tirée, dansune rangée , oufeuillevoisine;vousl'y arrêterez
Cl?
ensuiteen passantet repassant.Vousagirezde mêmepouj
fixerle dernierbout, quandl'aiguilléeseraprèsdesa fin.
Broderiesau plumelis. — Il sembleau premiercoup d'oei
qu'onait peu à dire surcette broderiedevenuesi générale
maisc'est justementparcequ'elle est fort générale,qu'elle
estfortroutinièreet qu'ily a beaucoupà dire.
Choixet apprêtdesétoffes.— Lesétoffesles plus favora
bles à cette broderiesont le jaconaset la batisted'Écosse
c'est-à-direla batisteen coton.Labatisteen filest moinsavan-
tageuse,et quoiquefaiteavec beaucoupplusde soinque sur
les étoffesprécédentes,la broderiey paraitmoinsbien. La
mousseline estd'un usageagréable,pourvu qu'on l'empès
convenablement. Non gomméeelle s'éraille,elle causeune
préjudiciablelenteur; et l'on a peineà concevoirl'aveugle
mentdesbrodeusesde province,quis'obstinentà vouloirbro-
dersurla mousseline nongommée. Ellesdonnentpourraisondo
leur répugnance,queles filscassent,que la broderieest <lis
; maiscelan'a lieuquequandla mousseline
gracieuse esttrop
empesée, inconvénientbien facileà éviter ; au reste voici
commentilfautla préparer.
Onétalelamousseline sur sesgenoux,puisprenantavecles
doigtsde l'empoisrefroidi,onl'étend surtoutel'étoffe,bien
uniformément sans qu'illaisseaucungrumeausur sa surface J
sansqu'ily détermined'inégalesépaisseurs.Pour cela, on
passeet repassela mainsur l'étoffe:le butdésiréestbienvite,
atteint et, suspendantpar deux de sesbouts , la mousselin
avec deux un onla laissesécher. j
épinglesaprès ridea i,
( 59) |
Commedie secolleen séchantaprès l'objetsur lequelon
applique,il faut s'arrangerde manièreà ce qu'ellesoitsus-
;ndueen l'air. Il fautsurtoutla détirer parfaitement,et ne
)Íntpermettrequ'ellesereplie. -
Pourlesdessinsfort compliqués , il est d'usagede dessiner
: alorsl'empeseuse
ir la mousseline étendl'empoisà l'envers,
ottepeu, et s'assureavanttout que le dessinest biensec:
ute deces précautions,le dessinseraiteffacéouconfus.
Avantquela mousseline soit complètement sèche, ondoit
détirer,parcequ'oneffacealorsplusaisémentlesfauxplis
ri se font toujourssur les bords.Dès qu'on éprouvequel-
, il faut humecterd'eaule bout desdoigts
le résistance , et
étirerdoucement peu à peu.
Lesbordségalisés,on détirele centre, et cen'est pas sans
, carunedéchirureestla chosela plusprobable,
?préhension
île arrive si souvent
! Maisellen'arriveraitjamaissi l'on
/aitsoindedétirerde biais,entenantcontinuellement l'étoffe
a diagonale
, car ellecèdealors,.au lieuquedétiréeendroit
, elleéclate.Je parleiciavectoutel'autoritéd'uneexpérience
lurnalière.La mousseline biendétiréeprésenteune surface
dée , quel'on achèved'assoupliren y passantla paumede
main.Repasserau fer chaudest une pratiqueinutile, et
lêmenuisibleen cequ'ellenuit à la fermeté.
Il estbon d'empeserdela mêmemanièrele tulle , surtout
uand il est mou, ou bien à grandsréseaux.C'estle sûr
îoyende prévenirla difficultéqu'ontrouvepour l'ordinaire
brodercetteétoffeau plumetis.
La percaleserrée, le madapolamveulentêtre adoucis,
artoutdans leur travers.A cet effet, on lessavonneà secà
envers,jamaisà l'endroit; bienmoinsen été qu'enhiver.
( 6o)
au traversne surprendrapas les
L'observation relative
sonneshabituées à broder
; carellessavent combience se
des étoffesest ingrat, et qu'ilfaut en le brodantprends
beaucoupde soinpourégalerà peine la broderieque l'
vientdefairecouramment surle droitfil. pei

Montage. J'ai déjàdit commentonmontela broderie ]
maisrelativement à la mousseline,je doisajouterun conse
important.Ceconseil,c'estde bienplacerl'étoffedans soi
; de bienremarquersi elleest parfaitement
sens de droitCL
sien quelquepointquecepuisseêtre, ellene décritpasquel
queimperceptible biais. Fauted'attentionet d'expérienc
on nes'en aperçoitpas, et quandl'étoffevaau blanchissa
à neuf, lesfilsreprennentleurdirectionprimitive,et luttan
avec la broderie,s'éraillent,se brisent : delà milledéch
ruresqu'oncacheune.premièrefoisà forcede reprisespei
dues,maisqui serenouvellent ausecondblanchissage, et c'es
ia broderiequi estperduealors.
Quandon montesur un dessintracé d'assezgrandeIon
gueur,et qu'onne pensepasà donnerun peudejeu à l'étoffé
quedansledésirdebientendre,onlatiretrop,alorsaprèsavoi
brodéquelquetems , ons'aperçoitquel'étoffemanque,qu'j
y a beaucoupde parties dessinéesqu'onne peutreprodui
fautede place.En cecas, onn'a riende mieuxà fairequ'i
flémonterpourmieuxremonterensuite.C'estunedesraison
pour lesquellesilne fautpas s'habituerà commencer l'ouvrag
de placeen place,et partouslesbouts.L'inconvénient queji
signalea lieusurtout quand, après avoir brodéuneou deuj
foissurun dessin,on négliged'en effacerlesplissemens im
perceptibles,en passant surluila paume de la main.
(GO
Le choixdu papiern'est peint -à négliger : trop raide il
ène et ralentit, trop mou il s'attacheà l'aiguilleet nuit
la régularitédu point. Aureste ilestdesbrodeusesqui don-
lenten quelquesorte,leurbroderiede papier.Cettehabitude
ropre aux personnesqui travaillentvite, se perd rarement.
31eest fâcheuseen ce qu'il fautrenouvelerpromptementle
, et principalement
essin en ce que cettedoublurede papier
irant les pointsen dessous, ces points non retenusaprès
u'ona démonté,paraissentalorsen dessus,lâcheset d'une
randeurdémesurée. Déplus, en'devant le papierpar.des-
DUS,on risque d'éraillers'il s'agit d'étoffeclaire,et dans
DUS les cas, dedétruirepar ce seulfait, la régularitéobtenue
vec tant de peine.Pourévitertouscesdésagrémens,il faut
ouleverdoucement par placeavecla pointede ciseaux fins, le
epieret l'éplucher,pourainsidire,biendélicatement. Quand
rriventdespointslâches, onles retient, et onlescoudpar
essous.Toutcela est fort assujettissant,ne réussitpastou-
; aussije conseillerai
aurs aux lectricesd'allermoinsviteafin
lel'éviter.
Lors mêmeque l'on ne gâte point ainsile dessin, on
'effaceplus ou moinsaprès quelqueusage ; et l'on doit le
epasserà l'encreaussitôtqueles traitsne sontplusfortement
parqués.
Encoreun avispréliminaire.Onse partageentre plusieurs
trodeuses unerobe
, un canezou:on prendle mêmecoton,ou
ravaillede même,et la robeachevéese trouve composéede
iartieshétérogènes.Un lé est brode délicatement,l'autre
l'unemanièregrossière.Cerésultatn'a rien d'étonnant ; les
sntrepreneuses de broderiele connaissent. Ellessavent qu'il
r a des mainsquigrossissent le cotonà tel point, que pour
BRODERIE. 6
( 62)
égalerla broderied'autresmainsqui le raffinent,il leur fau
du cotonde deux numérosplus fin. Aussicommence-t-
par faireun échantillon,et chacunes'y conforme,en choisis
santselonsa mainducotonplusfinou plusgros.Onferabiea
d'imitercetteprécautionen famille.
Quandle dessinn'est pas tracésur l'étoffe,et que d'ail
leursil est chargé, beaucoupde brodeusesl'élaguent ; elles
supprimentcà et là une épine, une feuille.Leurspremière
tentativessontordinairement ; maisbientôt
insignifiantes
s'enhardissent,et le dessinestmutiléridiculement.Je lesi
viteà sedéfierde cettemanièreexpéditive.
Lapremièrechosequel'on fait après avoirmontéet replie
convenablement sonouvrage,estd'examiners'ilestdesparties
destinéesà recevoirun coup deciseauou de poinçon. ellei
, on percepartout tout de suite, afinde n'avoil
s'il y a lieu
pas à s'en occuperchaquefois.
Partiesdiversesd'un dessin —
de plumetis. CespartiesAlors
nousallonsdécriresuivantl'ordre de difficultés, sont: i - le
cordonnetsquenousconnaissons ; 2°lesfeuillessimples,
déjà
commemyrte,bleuet ; 3°lespois,perles,œillets;4° lesfeuil-
que
les fendues,tellesquelilas, dahliaet le plusgrandnombre,
car la modeestà cettefaçon-là; 5° roseset autresfleursà
point longitudinal;6° feuillesdenteléescommepétalesde
barbeau,feuillagesde marguerite,de rosier, de vigne.Nous
prions dene point intervertirc etordrequand on apprendà
broder aux enfans , et de lesfaire toujourscommencer avec
ducotonun peugros.
Lecotond'ailleurs,commechacunsait, doitêtreassortia
l'étoffe,àl'espècede broderie.Sur uneétoffesouple,à I
larj
( 63) .11
s fleurs, et dontla broderieest courante,du cotondemi-
rs est avantageux parcequ'ilremplitbien.La broderieplus
ilicateveut du cotonun peu plustors ; maisjamaistrop,
ir rienn'est plussec,plusdésavantageux. Enfin,la bellebro-
ïrie exigede très beaucotonanglais,finet luisant, et là ,
suisconduiteà dire quel'on diviseainsià Parisla broderie
1 trois genres: 1° broderiecourante,ce qui comprend,
aiesd'oreillers,jupons,camisoles, etc.; 2° broderiemoyennc,
1 broderiede robes, à laquelleserattachentles bonnets,
ilerines;3° enfinla broderie de mouchoirs,ou plutôt de
linsdemouchoirs ; broderiepar excellence,d'unefinesse ,
unelégèreté,d'unedélicatesse admirables,et quià raisonde
111 haut prix, de sonextrêmelenteur, ne pouvaitnaguère
myenirqu'à des objetsfortrestreints , mais qui a retracéà
exposition de 1839desarbreset des paysages ; deskiosques
des chinois,desnacelleset despêcheurs ; qui sur des gale-
esdejours, souventplushautesquela main, a présentédes
essinsaussiétonnanspar leur grandeurquepar leur perfec-
on inimaginable. Un mouchoirainsibrodés'élevaitau prix
icroyable de aooofr., et il n'était pastropcher.
Quant au tors du coton, celadépendencoredes mains:
tllepersonneépluchele cotonle plustors, telleautretordle
)tonle plusplat.

Feuilles —
simples. Si nousvoulionsdonnerseulementune
lée généralede la broderieau plumetis,nousdirionsque
îslégersreliefssontproduitspar unpointhorizontalembras-
intautantd'étoffeendessusqu'endessous,carc'estlàle prin-
pe, et le restefaitexception.
La premièreopérationestde tracer, à pointsdevant,tout
( 64)
le lotirde la feuille,.encommençant parle bas; maisquoiqu
semblableautracédela broderieen reprisepourl'exécution,
ce tracé-làen diffèrebeaucouppar l'usage,puisqu'ilseracom
plètementrecouvert.En effet, aprèsêtraremontéàla pointe
dehfeuille, par un ou plusieurspoiuts-devant, faitsaumilieu
d'après sa grandeur,l'onbrodeà l'extrémitéun pointtrans-
versalà la longueurdu dessinde la feuille,en passantégale-
mentle cotondessuset dessous,fig.a4, A, pl. a. On continue
de fairedes pointstrès rapprochés,de la mêmemanière , e
piquant toujoursl'aiguillele long du tracé. Il faut qu'en
regardantlafeuilledanssalongueur,onvoielespointssurune
lignenoninterrompue,et paraissanttous sortirdu mêmefil.
Cetteparfaiterégularitéest le fruitd'une grandehabitude,j
On peut toutefoisy suppléer : lorsqu'aprèsavoirpiquél'ai
guillesur le tracédela feuilledu côtéopposé à soi, onlaresi
sort du côté du pouce, tout en tirant l'aiguillée.,il faut
soutenirsurle petit doigt.Cettepratiqueégalisele point, e
quoiqu'elleapportede la lenteur,je la recommande auxcom
mençantes.Elle est d'ailleursindispensable quandil s'agitd. la
finebroderiede mouchoirs.
A mesureque l'on couvrede pointsla feuilletracée, oq i
élargitoul'on resserragraduellement, selonquele dessin l'exigejj
Pourquela broderiesoitbienfaite, ilfautquenon
ellecacheexactementl'étoffe, que les pointsne s'écarten
pasl'un del'autrequandonla replie , maisencorequ'élit
seulemen
s oie
bombéeou pcrlée;c'est-à-dire,qu'elleprésenteun légerl'e;
lier. 1
Quandles feuillessontétroites, ou quandla broderie
courante, on seborne à tracercomme je viens de est
maisquandle feuillageest développé,ou quele cotonest très
l'expliquer ;
( 65)
la, on bourre; bourrer, c'est répéter plusieursfoisle tracé
iansl'intérieurdela feuilleavantdebroder.Sanscettemesure,
a, bradeàie-encotau extrêmement finseraitpresqueinexécuta-
ble, et l'onviendraitbien,dififcilement à boutde la broderie
Surtulle au plumetis ; mais il faut éviterde trop bourrer,
craintederendre.les feuilleslourdes.Pourempêcherqu'ellesne
soient,obtuses,.,
il est sagequand oua tracé d'un côté, de
Fairedeux.autroispointsau boutde la feuilleavantde tracer
l'autrecôté.Cetteprécautionrendla pointeplusdélicate , et
permetensuitede bourrerimpunément.
Pois, perles,œillets.—Les premiers,si multipliésmainte-
pant dansle centredes fleurs , danslesarabesquesde certains
dessins,danslespyramides debeaucoupd'autres,sont,comme
la plupartdesopérationsdu plumetis,trèsfacilesà bien faire,
et très facilesà mal faireaussi.Effectivement la pratiqueest
fort simple,mais l'absencede quelques légères précautions
renddifficilele succès.
Ontrace lespoisen faisantun pointenhaut et un pointen
bas, puison commence par un pointde broderiefort petit,
en haut du pois ou par côté , selonle sens que l'on doit y
donner.Pourl'ordinaire,c'est le senshorizontal,maiscela
n'est passansexception.Ainsiquandles poisremplissent une
fleurcontournéecommel'indiquentlafig.3 B, B, etlafig.6 C,
pl. i, il faut pour conserverle sensgénéraldu bouquet,que
les ri"' de cettefleursoientfaitsen travers.Il en estdemême
pourlescontoursdeslettresdansleschiffresengrossesperles,
fig.280,p 3g.
Commec'est,ungrandbénéficede temset d'exécutionque
de pouvoircoulerlespoissansles arrêter et sanscouperle co-
*
( 66)
ton à chaque,onle fait chaquefoisque leurrapprochemen
le permet.Maisdèsqu'ilssontun peuécartés,dèsqu'ils'agit
d'étoffesplusoumoinstransparentes,lesfilsde coulagenesé
peuventpoint tolérer.Alorson use d'adresse,on commence
par faire,entraçantouenbrodant,lespoislesplusrapprochés
del'extrémitédesfeuilles,descordonsde contour,puisonse
résigneà arrêterles autres, et on passele cotonen dessus,
pourcouperensuiteavecdesciseauxtouscesfilsde poisà pois.
Pourfaciliterce derniertravailet l'empêcherde laisserdes
traces, il fautmenerle cotonde manièrequ'il passesur le
pois fait, pour allerau poisle plusproche, et de plusle te-
nir un peu lâche.Quandil est tendusurl'étoffe,onrisquedé
la couper.Ce conseilconcerneégalement lesperleset lesœil-
lets. Ledésirdecoulerne doit jamaisporter à resserreret à
fairegrimacerl'étoffeentrelesunsetlesautres.
Quandlespoissont petitset le cotonun peugros, surtout
sur percale,on s'abstientde tracer; maisen revanche,quand
lesperlessontlargeset sur mousseline,il fautlesbourrertrès
près, et quelquefois en senscontraire,afindelesempêcher
de s'ouvrir.Ellesdemandentassezd'attention : moyennes,
ellesse prêtentau resserrement,de tellesorte que, dessinées
pareilles,ellesvarientde grosseurselonles ouvrières : trop
rapprochées, ellesrisquentdes'éraillersurgazeonmousseline
Cetteremarques'adressesurtoutaux petitspois, seméstrès
près danslesfleurssurcetteétoffe.
Unpeumoinsen usagequeparle passé,lesœilletsforment
toutefoisencoreunaccessoire importantau plumetis.
Ilssontnombreux.Il y a d'abordet i" Pœilletsimple,Pour'
l'obtenir,enfoncez un poinçonou perce-œillets dansl'étoffe,
à laquelletous donneriezun légercoupdeciseausi ellewtaat
( 67)
opforteou tropserrée ; tracezensuiteautourdu trouformé
Ir le poinçon,et prenantseulementce tracé, et le petit
lurreletqu'il borde, vousfaitestout autourun cordonnet
rgeouresserré,selonla formeadoptéepour I'oeillet.2°L'œil,
t ombré,c'estceluidontune moitiéa un trèslargecordon-
:t qui se perd graduellement danslecordonnettrèsresserré
; l'autremoitié, la partieélargiese tracedeuxfois.31L'oeil-
t bordé.Onnommeainsiceluidontle cordonnetest large,
)lati: il setraceégalementdeuxfois.4° Vœilletchenillé,il
t enjolivéd'uneou plusieursrangéescirculairesd'arrière-
)ints.(On pourraiten cegenrefaireVœillet épine, c'est-à-
Ireentouréd'épines : celaseraitd'ungracieuxeffet.)5°Vœil-
t à moulinetest un grand trou rond garni d'un léger
)rdonnet,et remplid'unesortede journomméemoulinet,
ontnous parleronsen sonlieu. Il fautôterun peu d'étoffe
uaudon veutavoirl'œilletbienouvert,maistrèspeu,parce
n'ils'agrandirait beaucouptrop si l'onn'en laissaitpasassez
our prendreen brodant.D'ailleursles œilletstrop ouverts
>ntdemauvaisgoût.
Lespetitesfleurs,commeaimez-moi, pâquerette,fig.3,f,f,
:fig.6,g, sontvéritablement desœilletsentourésd'unerangée
e feuillessimples: quelquefois l'œilletn'a que deuxoucinq
millesattachéesàl'endroitvoisinde la tige,fig.10c, pl. 2,
arfoisc'est l'opposé.Danstousles cas, il fautfairel'œillet
vautle feuillage, afinde conserverau premiersa rondeur ,
t au secondsa formepointuepar la base La.grandeurdes
eursne changerienà cetterèglequis'appliqueauxbarbeaux,
ux grandesmarguerites,et généralement à tous les -vides
estinésauxpointsde dentelle,quoiqu'ons'en dispensepour
1broderie commune,parcequ'enallantd'unefeuilleà l'autre,
.( 68)
le cotonfaitle tracé , et quecelaabrègele tems Maisil vau
infinimentmieuxcordonneravantquede broderlesfeuilles
et les faireensuiteeu passantpar dessousl'aiguillede l'unei
l'autre. L'ouvrageestplusnet et plusgracieux.
Feuillesfendues.—Cet agréablefeuillagea toujoursété
usitéen broderie,maisà cetteheureil s'emploie avecprofil
sion, raisondepluspourle décrireavecexactitude.
On trace, et l'on commence ces feuillescommelesfeuilles
simples,jusqu'aupointoù commenceietrait G, fig 24, e
fig. a5, i, l, pl. 2, donttoutesles feuillesarrondiessontfen-
dues: ce trait marqueà la foisla nervureet lafentedestiné
à la figurer.Parvenuelà , onnefait plusles pointsquedepuis
letracéopposéà soi,jusqu'autracédela nervure.Unefoisau
boutde cettepartie, on remonteen traçantle longdu côtc
brodédela nervure,et l'onfaitde nouveaux pointsdepuisce
nouveautracé jusqu'à celuiquise trouvele plusprochem
soi. Cette secondecôtede la feuilleest assezdifficile à faire-,
parcequesil'on s'écartetrop dela premièrecôte, ilsetrouva
au milieu,au lieud'unefente, ouplutôtd'un repligracieux,
un videfortdésagréable,et quesil'ons'en approchetrop,on
confond lespointsdelasecondecôteavecceuxdéfa première
ce quiestencoreplusinsupportable.
Quandonn'a pas su éviterces deuxécueila,il reste un
ressource,c'estde jeter un fil surla.nervuredéfectueuse, e
d'y faireun légercordonnet.Celan'est pas mal, maisfor
inférieurà la feuillebienfendue.Pluslesfeuillessontétroites,
plusellesse fendentaisément;aussiconvient-il decommence!
par celles-là.Onpeut,pours'habituer,jeterun filprovisoire.
beaucoupdela natured
Lesfeuilles/•a^D/'oe/tcef.participent
(69)
, car la difficulté
uillesfendues de rapprocherlespointssans
gconfondre concernelesunesetlesautres.On.voit fig.270
l A,278b, 276 c, pl. 39, ce genrede feuillagejoli et non-
eau. Pour le bien faire, on doit tracerlesfeuillesune à
ne, allerdoucement,soutenirle cotonsurle petitdoigt, et
ien regarderoùl'on piquel'aiguille.
Lesfeuillespartagéesd'unebride exigentmoinsde soin,
urtoutsi la bridedoitêtrecordonnéedru, carles cordomiels
ant la ressourcegénérale del'urtgularité. Un doubletrait
marquant labride,partage(fig.24) endeuxmoitiéscesfeuilles
): onfaitd'abordlapointecommuneauxdeuxmoitiés,comme
Bboutd'unefeuillesimple,puisonbrodela moitiéà droitele
ongdupremiertrait: onbrodeensuitel'autremoitiéà gauche
e longdusecondtrait, et l'on a, entre cesdeux,moitiés,un
tidelongitudinal destinéà recevoirla bride.Ellese faitalors
i sc.COl'donne ensuite,s'il y alieu, caronometquelquefois
e cordonnet.Quelquespersonnesfontla bride avantde bro-
lerla feuillesi l'oncordonne,celaest indifférent,dansle cas
îontraûeonse nuit, car la régularitédevientplus difficileà
obtenir.Lestraits croisésindiquentlabride et le trait trans-
versalmontrela broderie.
Roses.—Laméthodeemployéepour brodercesfleursfait
exceptionà la règlegénéralediiplumeiis,au pointhorizontal;
car là, le point est au con'rairelongitudinal.
Lesrosesseules
sebrodaientainsiil y a quelquetems, maisdepuison brod-een
rose(c'estl'expression ) quelquespetitesmargueritesà
reçue
feuillesbasseset rondes, et des feuillesdenteléespartagées
d'une bride; c'est-a-dimqu'onleur appliquele pointlongi-
tudinal.Cetteinnovationn'estguèreheureusedans ledernier
cas.
( 7°)
Quoiqu'ilen soit,voicicommentse faitla roseAB, fig.»<!
pl. 2. Elleest composée d'unedoublerangéede dentelures al
rondiesa a, réuniespar un trait denteléc c.Tracezd'abordi
raieJJ, quidiviseles découpures a a, puispiquantl'aiguille
tracésupérieurb, et la ressortantpar celuidela raie, fait
un pointperpendiculaire à la raieh, suivid'autrespointssein
blablesque vousétendezou resserrezselonlesdentsde la dé|
coupure.La découpureterminée,vousrecommencez untrae
bien prèsau-dessous de cette broderie
; tracéqui vouséon
duitversla tige, et vousallezde là faireles pointsde eaU
secondedécoupure,perpendiculairement commeceux,de la
première. 1
Plusde soinest nécessaireà cette secondepartie,d'abordi
parceque les dentsde la découpuresont plus nombreuses
et plusprofondes; ensuite, parcequ'unedifficulté semblable
à celledesfeuillesfenduesse présente , caril faut piquerl'ai
guilletrèsprèsde la lignebrodéedela premièredentelure
en les
jamais prendre points. L'intervalle d e ces sans|
découpures
doit,commela nervuredesfeuillescitées,présenterun
sillon, pareilà l'endroitd'unpli volantsuruneétoffe. léger
Ces découpuresachevées,faitesen c, le cordonnet,ou
trèsserré, ou disposécommeunfestonpleiu,selonle dessin,
votregoûtoulesdimensions de la rose;il vousconduiraà l'au-1
tre partiedesdécoupures, quevousbroderezcommelesautres.1
Cela fait, vousredescendrezvers la tige, enfaisantle ca-1
liceg à point horizontal.La partie supérieure,qui se brode
entre les deux découpuresinférieures dela rose, doits'en
détacherbiendistincte.Lesrosesse remplissent de poisou de
pointsà jour.
Feuilletdentelées.—-Lesplus facilessontlesfeuillesdites
( 71)
î barbeau,fig.a3 F: c'estunefeuillesimpledontl'extrémité
ipérieureest découpéeà deux,troiset rarement quatre dents
aintues.Voustracezà droitede la feuillejusqu'auhaut de
premièredentelure , quevousbrodezbien déliée ; vousfai-
îsensuitela seconde, puisla troisième , observantbiend'é-
irgirle pointà mesureque vousdescendez,et de réunirles
'oisdenteluresà la base. Celaterminé(et vousavezpréala-
lementtracéla feuilleà gauche), vousfaitesimmédiatement
u-dessousdes dentelures , un point horizontalcommele
este, assezgrandpourembrassertout l'espacecomprisà leur
ase. Cepointrépété ensuite, ne doit pas être trop serré,
arcequ'il feraitgrimacerles dentelures; ni trop lâche
, parce
u'il ne seréuniraitpas à elleset s'écarterait,laissantun dis-
racieuxintervalleentrelesdentelureset le restede la feuille;
e qu'ilimported'éviter : ce restede la feuillesebroded'ail
eursà l'ordinaire.Commela broderiequi vient après les
lentelures est assezmal-aisée,ilfaut bourrerquandla feuille
istgrande.
Plus composées,les autresfeuillesdenteléessontencore
meautreexceptionàla règle,quiveutquele pointde plumetis
oit toujoursdansle sensdela largeur du dessin.Lafeuillede
'ose>oufeuilleenpalme, estle typede cette difficilepartie
lu plumetis.On dit broderen feuillede rose, pourindiquer
lue tellefeuilleexigeles soinsminutieuxquenousallonsdé-
crire.L'application dupointperpendiculaire n'a pointdétrôné
zeprocédégracieux,quoiqueassezdepersonnes l'emploient,et
brodentainsilafeuillederosecommeau passé.
En traçantla petitetige qui s'arrête au milieudu bas de
la feuillederose, fig. 26 G, vouscontinuezdepuiscetendroit
le tracépar le milieuverticalde la feuille: faitesensuitela
( 72)
denteluredu sommetcommeles feuillessimplesjusqu'au
approches de fa premièredentelurede côté. Ne prenezplu
npréacela, '!e pointqu'àla moitiéde cettedentelure,et su
la droite.Aprèsdeuxou troispointsfaitsainsiet impercep
blementcouchés,piquezl'aiguilleau bout dela dentelurela
plusproche; cela formeraun tracé que vouscouvrirezdc
pointsen les"rnpprochant de plus en plus, elles alongea
depuisla dentelurejusqu'àtracéverticalquipartagela feuille
Quandvousserezainsiparvenueau niveaud'unetroisièm
dentelure,vouscontinuerez d'aprèslemêmeprocédé.
Lecôté-dedroitefini, remontezla feuilleen traçantlelong
de la broderieque vousvenezde faire, et répétezà gauch
la manœuvrefaiteà droite.Là encore,il fautvousrappele
lesconseilsrelatifsau sillondesfeuillesfendues, et piquerles
pointsle plusprèspossiblede la partiebrodée , en évitantde
lesconfondreavecelle.
Lesdeuxcôtésbrodéssont assezsouventécartésde ma
nièreà laisserentreeuxun videovalequidoitplustard être
remplide points'dedentelleG'.Cela ne changerien au pro
cédédebroderie; seulement onest dispensédnsoinà prendr
pour formerlé légersillonvertical.
Quandlesfeuillessonttrèsdécoupées,on'faitseulement aux
denteluresle tracé formé, en conduisant l'aiguille ducentre
au boutdechaquedentelure,surtoutlorsqu'elles sontrappro
eliées-:unsecondtracéfaitles pointesdesdenteluresun pen
Les
grossières. palmes diffèrent desfeuillesd e rose en ce que
les denteluressontmoinsnombreuses et plusalongées.
Fleurseffeuillesà jour —Lespointsdedentelles'exécuten
de douxmanièresdansle centredesfleurs; les'uns en tiran
lesfil..de l'étoffe,
les autres en substituantà l'étoffeenlevé
( ?3)
agréablescombinaisons de fil très fin. Dansle premiercas,
i laissel'étoffeau milieudesfleurs , brodantou cordonnant
nss'occuperdesjoursfuturs : dansle secondcasaucontraire,
fauty songer,et pourcelacouperl'étoffeavantde cordon-
ir autourdesvides.Alors, quelleque soitl'attention que
)usapportiezà votre broderie, vousvous écartezde la rè-
e qui exigeque, pourplusde régularité , l'on fasselescor-
muetsavantles feuillesdont ils sont entourés.Lemotifde
îtte exceptionest, que le cordonnetne pouvantêtre fait
l'après que vousaurezcoupéle centrequ'ilborde , la fleur
î setrouveplussolidement montéesurle papier,et quevous
; pourriezbroderle feuillagequi vacillerait : d'ailleursl'in-
invénient estfort peude chosepourle cordonnet.Ainsidonc,
immencez par les feuilles
: retranchezensuite avecles ci-
aux, dansle centredela partienonbrodée dela fleur, un
orceauselonsaforme:rond , si elleest ronde; carré, si elle
t carrée; ovaléou conique,si elle est ovaleou conique.
[ais,danstoutehypothèse,gardez-vous biende coupertrop
:èsdu bord , parcequel'ouvertureseraittrop grande,et que
cordonnetne serait pas assezsoutenu.Plus l'étoffeestlé-
Ire, et plusil estnécessaire delaisserunebordured'au moins
lelqueslignes, et de se précautionner contre l'agrandisse-
ent de l'ouverturequi a toujourslieu en cordonnant.
Quandonafait l'ouverturetropétroite, on tachede l'éten-
'een l'écartantavecle doigt, un étui à coudre,etc. Lors-
l'au contraireonl'a faite tropgrande,il faut, avantdecor-
mner, multiplierles tracés et fairele cordonnetbien au
)rd, avecforce précautions ; encoren'est-celà qu'un pair
itif.
Pourles bellesbroderiesde mouchoirson ne peut pas se
BRODERIE. 7
X74)
permettre,mêmeen casd'ouverturedu centredesfleurs,dej
tairele cordonnetaprèsle feuillage : aussi,dèsqu'ona retran-
ché l'étoffe, onmontetoutautoursurle bordarrièreducor- -
donnet-,et l'ontravaillecommesi le retranchement n'existait
pas.
Il est unecirconstance
biendifficile.C'est quand,à l'exemple
d'E E, fig.3, pl. i, il fautbroderunesuitedefeuillesqui doi-
ventalterneravecune suitede jours.Il faut,horsla première
et la dernière,fendredoublement chaquefeuille,et passantle
pointd'unefenteà l'autre,broderen quelquesorte en l'air.
Ony parvientavecbeaucoupde lenteuret une peineinexpri
mable, maisle résultatest charmant.
Lesfeuillesdenteléesà pointverticalne demandentpas de
détails; onexécuteleursdentelurescommecellesde la rose.
On traitede mêmeles marguerites à point semblable,après
avoirpréalablement faitle cordonnetdu tour.
Lamodea fait adoptercommeperfectionnement une dispo-
sitionqui ne me sembleavantageuse qu'auxbrodeusespeu
exercées, inhabiles à rendrelespointsbienégaux.Cettedis-
positionconsisteà entourerexactementd'un léger cordonne
touteslesfeuilleset touteslesfleurs : quoiquecelasoitassez
joli, la régularitédu pointest beaucoupplusgracieuse.
Lecordonnetblanca été remplacésurquelquesmouchoir
par uncordonnetdo couleur ; sur d'autrespar un cordonne
defild'or: l'uneet l'autre innovationnenousparaissentpas
heureuses; maisnousdevonstout signaler.
Ententedu destin.— Nousavonsdécrittoutesles parties
majeuresdela broderieau plumetis ; cartousles dessinsima-
ginablesieuventsefaired'aprèscesindications auxquelles né-
( 75)
essairement ; ilnousrestemaintenantà parler
ilsserattachent
le l'art de conduirele dessin.Cetart queles brodeusesdu
non de ne soupçonnent pas, estfort appréciédes ouvrières,
ar il économise beaucoupdecotonet de tems. Voyonscom-
nents'yprendunehabilebrodeuse,qui danstouslestourset
létoursd'unelongueguirlande,dubouquet le pluscompliqué,
radel'un à l'autre sansembarras , et sansjamaiscouperson.
dguillée,
Ellecommence par jeter sur le dessinun regardinterroga-
eur; elle serend comptede la marcheà suivre.Si la tige
irincipaleest forte, de manièreà fairecordon , si d'ailleurs
'ouvragedemandeunsoin particulier , ellebrodece cordon
ivant de faire les tigeset feuillagesqui s'y ramifient,car
sur basenuiraità sarégularité.S'il s'agitd'uneguirlande
, qui
)ortedesfleursà droiteet à gauche, la brodeusefait d'abord
outeslesfleursd'un côté , puiscellesde l'autresansalterner
le fleuren fleur , parcequela nécessitéde retournerà cha-
lue fleurl'ouvragedansla main, entraîneune assezgrande
jerte de tems. D'ailleurs,,au milieude tous les contoursdu
lessin,ellese ménageune ligne droiteen allant. A cet effet.
alelaissequelquefois des partiesde feuilles
, de fleurs,-ou de.
igesnon-brodées,qu'elletermineensuiteen redescendant
est-à-dire enachevantledessin.

Pointd'épine.— Cepointquenousavonssignaléplushaut,
;e fait toujoursen dernierlieu d'un ou desdeuxcôtésdes
;ordons, qu'ilsformenttigesou draperies.On choisitpour
:eladu cotonfin et tors. C'est unechosefortaisée.Arrêtez
dansla partiedu dessinà laquelles'attachel'épine,
l'aiguillée
puisfaitesun'pointlongitudinalun peu oblique,depuisle cor-
( J6)
donjusqu'auboutdu trait dedessinindicateurdel'épine.Là,i
aprèsavoirpris quelquesfils, vousallezrepiquerl'aiguilledu
côté opposéà celuid'oùvousvenezde la sortir, et au point
de jonctionde l'épineavecle cordon.Cettemanœuvre croise
les deuxbrinsde cotonet rendl'épinesolide.Assezsouven
on luidonneun autretorsen passantd'abordl'aiguilleà vide
sousle pointd'épineavantdela repiqueren dernierlieu.Dans
les deux cas, il faut prendretrès peu de filpar le haut.Ce
pointsefaitdanstouslessens. Ducotonplat,ou,détors n'est
point supportable pourlesépines.
plumetisbâtard.— C'estunebroderiedérivéeduplumeti
dontelle conservel'apparence; plumetisà videqui va extrê-
mementvite, maisqu'ilnefautpasregarderde trop près.
Ontraceà longspointsnnefleuroufeuille, on faitlapointe
à l'ordinaire,puison passelespointsd'untracéà l'autresans
percerl'étoffe,jusqu'à ce qu'onparvienneà la base, oùl'on
fait quelquespointsvéritablespourconsolider cettecharpent
de broderie.On voitquele cotonest seulementpasséen des-
sus et ne paraîtpas à l'envers.Cettebroderietrès rapidene
peut s'exécutersurétoffesclairesj:elledoitoffrirpeu de soli-
ditéau blanchissage
: c'estsansdouteparcesmotifsqu'ellene
s'estpointrépandue.Elledatede trèspeu d'années.
plumetismécanique.- D'aprèsles instructionsque nous
venonsdedonnersurle plumetis,onpeutjugerquec'estune
, délicate,maisd'unegrandelenteur
broderiegracieuse ; aussi
a-t-oncherchéà l'imiterpar mécanique dèsqu'ilne s'agitplus
d'objetsde parure.Onconçoitpar exemple,quela plusintré-
pidebrodeusen'entreprendrapasde broderunlitauplumetis.
Maisunfabricantpeutl'entreprendredepuisl'inventiondu
( 77>
lécanismepropreà exécutersur le métierà tisser ordinaire
)uslesgenresdecettebroderie.OnladoitauxsieursGuilleet
, fabricansdetissusdecotonà St.-Quentin
larrée ; ilsenont
nrichil'industrieen i83o.
Déjàon avaitcherchéà imiterle plumetis,dansl'opération
lutissage,en se servantd'un instrumentnomméplongeoir.
j'est en appliquantles moyensdéjà connus,maisen se ser-
ont dedeuxou troisplongeoirs,quel'onest parvenuà faire
,ousles genresde plumetis,avecune grandeperfection.
Description d'un desplongeoirspropresà imiterleplumetis.
Pl. 3 , fig. 27. Profildu plongeoir.
Fig. 28. Profilducouvercleà touches.
Fig. 29. Planpar dessusdece couvercle.
Fig. 3o. Coupedu plongeoir.
Fig. 31. Coupeducouvercle à touches.
Fig. 32. Cylindredanslequelest placéle cordonqui doit
servirà broderle plumetis.
Le plongeoirest construiten boisde hêtre creusé d'une
longueurégaleà la largeurdu tissu, de vingtlignesde large,
sur deuxpoucesd'épaisseur,demanièreà luidonnerlaforme
dela coupe,fig. 26, dontle fondne doitavoirque troislignes
d'épaisseuret lesparoisdeuxlignes.
Onpratiqueensuiteautantdetraitsdesciequ'ildoity avoir
de prisesdansla largeurdu tissu , ordinairementon ne fait
que de soixante-dixà cent-quarante fleursdansla largeurde
troisouquatrequarts;onen peutfairele doubleparl'appareil
nouveau.
La profondeur destraitsdescieestd'environquinzelignes
;
le fondest arrondiet garnid'un fil de laiton.
*
( 78)
Lecouvercleà touchesest uneplanchede mêmes
et largeurque le plongeoir,et de quatrelignesd'épaisseur
unelongueouverture longueur
, largede six lignes,y est pratiquée.
Ontraversecetteplanchedetraitsde scieservantà y
fixer)
des languettesde boisun peu moinslargesquel'intérieurdu
plongeoir,et moinslonguesquesa profondeur.
Lescylindresdestinésà contenirles cordonssont en fer-
blanc, et moinslargesaussiquel'intérieurdu plongeoir
; leue:
diamètreesten rapportaveclesespacesdes traitsde scie du
plongeoir.
C'estdansleurintérieurque se placele cordonmisen pe-
titsfuseaux: un desboutsest fermépar un fond soudé, et
l'autrepar un disqueenliègeà traverslequelpassele bout du
fuseau.

Usagede cemécanisme
appliqueà deuxplongeoirs.
Lesprisesétantlevéesparle harnaiset leséchassesrenver-
, onmetl'un desplongeoirsdansles prises,les touches
sées
maintenantlescylindresdansune positioninversedèsqu'el-
lessontdansle deuxièmeplongeoir,misaussidanslesprises ;
on agitalorssurlestouchespourfairepasserlescylindressous
; le deuxièmeplongeoirest retiré et placé sur le
les prises
drap; on enfaitautantpourle premier,auxcylindresduquel
on n'a impriméaucunmouvement.
Onagitsurles touchespour faire faire aux harnaisune-
deuxièmelevée, on met de nouveaule premierplongeoir
danslesprises, et, après avoiropéréune actionsur lestou-
ches,pourplacerlescylindrescommeilsétaient,dansledeuxiè-
meplongeoir,avantla premièreopération,onfaitpourle pre-
1 ( 79)
ier ce qu'ona faitpourle deuxième; on exécutealorsle pas
a toile,on lancela navette,on drape,et ainside suite.
Pour appliquerce mécanisme à plusieursobjetsà branches,
a agitsur les marchespourfaireleverles prisespar les har-
aiscommeprécédemment.
On place le premierplongeoirprès du peigneaccrochéan
allantet soutenupar deuxfilsde fer, demanièreque le cor*
on resteà la hauteurdes prises, et on y met le deuxième
[ongeoir.
On imprimeun mouvementauxtouchespour fairepasser
s cylindressouslesprises ; par ce moyenon enfermelescor-
ansdu premierplongeoirjusqu'àcequ'ilprennesa placepour
tirela branche ; onretire le deuxièmeplongeoirdes prises ,
Ion le posesur le drapet à côlédu premierplongeoirretiré
essuspentes ; ensuiteou drape, et l'opérationordinairecon-
nue.
Il faut quelquefois employertroisplongeoirs, par exemple
jandil fautfairedesoeillets.
Dansce cas, lesprisesétantlevéespar le harnais , on place
-premierplongeoirdansla positionprécédenteet le deuxième
rèsdecelui-ci,àla mêmehauteur,et soutenucommeil a été
it pour le premier ; on place alors un troisièmeplongeoir
anslesprises , on y renfermela trameen petitsfuseaux,qui
litlé tissu, et la trouéedansl'espacedesœillets.
Onagitsurlestouchespour faire passerles cylindressous
s prises; le troisièmeplongeoirest retiré, et unedeuxième
ivéeétantfaite par le harnais, l'opérationrecommence avec
troisième.
Cettedeuxièmeopérationfaite, on retirele troisièmeplon-
eoirdespriseset onle placesur le drap ; on retire aussi des
( 80)
suspenteslespremieret deuxièmeplongeoirs, onlesmetà côté
du troisième,et on drape.
Une autrelevéea lieucommeprécédemment, et le premier
plongeoirétant misdanslesprises,les touchesmaintiennen
lescylindresdansunepositioninverse; on placele deuxièm
plongeoiren agissantsur lestouches
, pourfairepasserlescy-
; on retire le deuxième,qui est placé
lindressousles prises
surle drap,faisantla mêmeopérationquepourle premier,on
drape,et onrecommence ensuitepar letroisième,jusqu'àpar-
faite exécution.
Lemécanisme pourfaireagir le harnais, consistedansles
marchessimplesoudansle mécanisme de Kien, dansceluide
Jacquart, ou enfindansla tireordinaire.
Au moyendeces dispositions , on est arrivéà un résultat
tellementsatisfaisant,qu'unouvrierpeutfaireplus
quevingt-quatre brodeuses.
d'ouvrage

CHAPITRE III.
1
- ITRODERIE
AUOROCIJET.
BRODERIE AUrassi.

Cesdeuxbroderiessefontsur un métierpropreà encadre


et àtendrel'étoffe.Commepresquetouteslesautresbroderi
dont nousauronsà parlerexigentunmétiersemblable,nous
Lafig.33
prionsleslectricesd'êtreattentivesà sadescription.
pl. 4> le représente.
Métier à broder.— Cet instrumentremplaceà la foi:
l'ancientambour,qui donnasi long-tems sonnomà la brode
rieau crochet,et lestréteauxqui portaientlecadrecompost
destraverseset desensubles.Et le tambourlui-même fut er
( 8i )
6* uneinnovation,car auparavantonfaisaitlentementla
oderieen chaînetteà montée sur un L'in- -
l'aiguille, papier.
ntiondutambouret du crochet,quipermettaitdefaireinti-
mentplusvite, desouvragesbienpluscompliqués,eut une
mde vogue.Les jolispetits métiersà placersurlesgenoux
itsuccédéau tambour,maiscommeilssontinsuffisans pour
travauxd'importance,ilssont restésdansles salonssans
isserdanslesateliers.L,à onse sert dumétierà pied, que
lusallonsdécrire.
Il estun composé de cinqparties , qui semontentet sedé-
ontentà volonté ; savoir : lepied, fig,34, lesdeuxlattesde
léne, ou tral'erses,fig. 35 i i, percéesde trouspourrece-
)irles chevilleset porterlesensubles j fig.36 b b, lesensu-
b( traversesalongées,auxquelles on cloueune bandede
'ossetoilenomméecoutisse,et quise clouepar sesdeuxli-
èresréunies , après avoirété pliéepar le milieu : elle doit
:relarged'environtrois pouces.Leslattesdoiventêtre pas-
tes dans unesortede planchettearrondieh, fig. 39 qui
enfoncedansla mortaisedeslattesii; cette planchettetient
j pieddumétierpar unechevilleà vis, afin qu'onla puisse
encherà volontéj. La planchetteainsifixéeau milieudes
Lortaises , on passele boutdeslattes dans les mortaisesdes
Doubles k k, et on enfonceune chevilledansle trou de la
itfequi se trouveau milieu, ou tout auprèsde cettemor-
lise: c'estselonqu'entendantl'étoffeon parvientà avoirun
'ou de pluseu demoinsd'intervalle.Quandl'étoffen'est ni
îndue ni cousue,et qu'onpasseseulementlesensublesdans
sslattespourlacoudreauxcoutisses , il convientde les rap-
Srocher de la planchettepourplusde commodité.
Préparationde r étoffe.- Cettepréparation dumétierfaite,
( «2)
onprocèdeà cellede Fétoffe ; on l'empèse,on la doubles*
y a lieu; on y intercaledesmorceauxdetoileoude canevas
ellea deséchancrures, parcequ'elledoitprésenterunesurfa
continue,et de droiteslignesnon interrompues. OrdinaiW
ment on laissel'étoffeentresesdeuxlisières ; et toutle Ion
deceslisièresquicommunément regardentleslattes, onco
un largeet fortrubande fil, percédedislanceen distance ; e
quis'appellegalonner.Onsuppléeaugalonentrélissant,c'es
à-direen faisantde placeen placede longspointsnouésay
dela ficellele longdeslisières,oudu morceaud'étoffequila
remplace,et se tourneversleslattescommeelless'y tourné
raient.
Le trélissageexigeque l'étoffesoit très solide
, carautre
mentelle suivraitles pointsde ficelle,quandon viendraiti
passerdescordonsdanslesbouclesque fontces points, e
quandon tireraitfortementcescordonspour tendrel'étoffe
Ceprocédéest aussipluscommode , quandleslattessontgai
nies, commeil arrivequelquefois, de crochetsenferqui en
trent danslesbouclesde ficelle;maisalorsl'étoffedoit êtr
cousuesur toute la longueurdu métier, afinque lesboucle
du trélissagesoientassezrapprochées descrochetspourqu
ceux-cipuissentlessaisir.Lesensublesd'unmétierainsiarma
sontstationnaires et se serrentà vis; maisil estlourd, coû
teux, et ne convientguèreauxouvragesdefemme.
On se sert plushabituellement du galon,danslestrousdis
quelon passedescordonsquel'onétendà volonté.Lacoutur
du galondoitêtrefaitetrès serréepour résisterà la tension
Quandl'étoffeestainsigalonnée solidement surlesdeuxlisière
dans toutesa longueur,cousez-la dans sa largeuraux cou;
tisses, placéessurle métiereufacel'unede l'autre , et rcte
( 83)
s provisoirement par unechevilleprèsde la planchetteA.
;i l'étoffen'estpasassezlargepourallerd'unbout à l'autre
ensubles, mesurezla moitié de l'uneet de l'autre, puis
imencezau milieu , afin qu'il n'y ait pas plusd'étoffeà
ite qu'à gauche,le surjetqui doitl'assujettir.Sivousvou-
commencer ce surjetpar le bout, attachezau centre l'é-
'eà lacoutisseavecuneépingle , et cousezdu côtédecelle-
finde ne pas emboire.
Lesurjet se fait en fil très gros
, et à points fort rappro-
3S.
Montage dumétier. — Les deux largeursde l'étoffe fixées
si aprèslescoutisses,sortezunedesensubles,couvrez-la d'un
piersoupleet replié,oud'unelargebandede toilefinedans
ite salongueur,de manièreà bien envelopper la coutisseet
boisdel'eusuble,afinqu'ilsne déchirentou n'éraillentpoint
loffe.Celafait, roulezl'étoffesur cetteensubleen la tenant
ries deux.bouts, et en l'appliquantcontrevotrepoitrine.
enezgardedene pointfairedeplisenroulant,cequivousgé-
raitbeaucouppourtendreet pourraitvousfairedéchirerl'é-
le. Quandl'ensubleestentièrementrecouverted'étoffe,c'est
roule:c'est un demi-roule, quandellel'està moitié.Roulez
isitoutel'étoffejusqu'àce qu'iln'yen reste quela grandeur
e peut embrassercommodément la mainsur lemétier: cet
pacesenommeempan,. Alorstendezcettelargeurenécartant
pluspossiblelesdeuxensubles , et en lesarrêtanten fichant
i chevillesdanslestrousdeslattes.Aprèscela,vousattachez
t cordonaprèsle troudu galonle plus voisinde la coutisse
acéedevant. vous, vousle passezensuitedansle trou corres-
mdantdé la latte; vousretournezensuiteau secondtroudu
ilon, et ainside suite, commepourlacer. On se contente
(84)
assezsouventd'entoureravecle cordon,la latte, vis-à-vis la
trousdu galon: onvaainsiplusviteen serrantun peumoin
Onenfileaussile cordondansun passe-lacet,pourentreral
temativement danslestrous du galonet deslattes
: celape.
metdefaireceuxdesdernièrespluspetits ; et lesempêche(1
romprequandon tire fortementle cordon, ce qui arriv
quelquefois.Pour prévenircet inconvénient,on laisseui
peud'inlervalleentrelestrouset la lisièredu galon.
De temsà autre, en tendantl'étoffe
, onyapplique la maii
, afinde jugerdudegrédetension.
étendue
Le galonlacé, onserreet l'onarrêtelescordonsauxdeui
; on répètecettemanœuvre
extrémités versl'autrelatte; or
couvrele métierd'unetoile que l'on relèvesur eUe-mêm
à l'endroitoùl'ondoittravailler
, puisl'on dessinecommej4
l'ai dità la findela premièrepartiede l'ouvrage. -I
Lesempansbrodésl'un aprèsl'autre , car pourbroderle
, il vousfaudraretournerlemétierafindene pastroj
second
tendrelesbras, vousdélacerezleslattes;vousciterez
leschevil
les,vousrapprocherez lesensublesdelaplanchette,puissortan
cellequi ne porte aucun roule, vousl'habillerezcomm
l'autrede papieroudetoilesouple,et vousenroulerez jusque
peuprès la finde la partiebrodée.Je disà peuprèsparce
qu'ildoity avoirun espacebrodé , larged'environdeuxpou-
ces,del'ensubleà l'étoffenonbrodée.Celaest nécessaire poui
éviterla gênequeproduiraitl'ensubletroprapprochée devo-
tre main, et que la coutissetendueéloignaitassezen com-
mençant.Celaestsivrai que vousserezforcéede laisserune
partienonbrodéele longde l'autreensuble.Vousremontere
d'ailleursexactement commevousavezd'abordfait.
A mesureque l'on travaille,surtoutquandle métieret
( 85)
l'ouvrage sontdegrande dimension,on estobligédereculerun
peuleschevilles; maisil fautuserde précaution , ettâter l'é-
toffepourainsidire.Quandon ne peutpasarriverjusqu'àun
autretrou delatte, et quepourtantl'étoffeest lâche,on peut
enfoncersousle roule , du papiersoupleroulé.Celatoutefois
n'est qu'unpalliatif,qu'unmoyenpour parvenirà unemeil-
leuretensionen arrivantau troudésiré : il ne fautpasenabu-
ser, caron rendla tensioninégale , etl'on risqueraitd'érail-
1er, s'il s'agissaitd'étoffeclaire.
La broderieau métiera le très graveinconvénient de gâter
latailleà la longue , parcequela maindroiteétant toujours
surl'étoffetendue, tandisque la main gauchedemeureen
dessous, l'épauledroites'élèveet grossit.Aussi, a-t-onima-
unmétierà coulisses queje nesauraistroprecommander.
giné
Onfait supporterla planchettedu pied dumétierpar une
longuetigede boish(fig. 3g)quirentreàcoulissedansle pied
dumétierII. Cette tigeest percéede place en placepar un
troutransversal,danslequelentre unechevilleà vism, pla-
céeà cet effetdansun des trous correspondans, pratiqués
danscebut, au piedgauchedumétiern. Onfait entrercette
tige i dans la coulisse e, et onl'élève, en plaçantla cheville
iansle premier,second, ou troisièmetrou, selonqu'on le
ugeà propos.Il est inutiled'ajouterqu'on élèveseulement
uns!la branchedu métierquise trouveplacéeà gauche,afin
ue l'épaulegauchesoitau niveaude l'épauledroite.
Broderieau crochet.— Avantde nous servirdu crochet,
1 fautl'examiner.C'est une aiguillecarrée a à une de ses
itrémités (fig.37), et terminéeà l'autre par uncrochetdes-
iné à accrocherle cotonà broder.Elle est fixéedansune
BRODERIE. 8
( 86) ;
tige d'ivoireond'os, de manièreà cequ'onpuisse1?changera
l'ôterou la remettreà volonté.A ceteffet, la tiged'ivoirekA
longued'environcinqpouces,est percéelongitudinalçiqen
et dansle sensde sonaxe, d'untroudanslequelentrelibre-,
mentla partiecarréedel'aiguille,quis'yenfonceassezprofoft-
dément: la partienonpolieindiquejusqu'àquelpointelledoit
s'y enfoncer.Unautretrou, placélatéralement,et répondant
au milieude la longueurdu premier,renfermeune vis de
cuivredontun boutpénètredansle trou longitudinal,tandis
quel'autreest garni d'unboutonc, à l'aide duquelon peut
fairetournerla vis, et parconséquent l'avanceroula reculer.
Sonusageest facileà comprendre.Lorsquel'extrémitécarrée
de l'aiguilleest placéedansle trou, de telle sorte quele
crochetdresteen dehors, on tournela vispourla faireavan-
cer : alorsellefixel'aiguilleen la pressantcontrela paroiin-
térieuredu troulongitudinal. Quandon veut, au contraire,
retirerle crochet,il fauttournerla vis dusensopposé.Pour
brodercommodément, il est essentielquela pointerecour-
bée du crochetse trouve dumêmecôté quela vis latérale.
La lettreB indiquecettedisposition.
La partiesupérieurede la tiged'ivoireou porte-crochet,
estcreuséeen formed'étui, danslequelon placelescrochets
de rechange.Il se fermeà vis avecun couvercle,fig.38,
quilui-mêmeporteuneautre vis à sonextrémitésupérieure.
Ony ajoute,pendantquel'on brode,unepetitepièceconique
f; maisseulementpours'en débarrasseralors,car
et creuse
ellesertàtouteautreehose,quandonnebrodepas.A l'aide
d'unevisplacéeàla partieoù semetl'aiguille, elles'yadapte,
de manièreà protégerle crochet,dansle casoùil viendraità
tomber. Un crochet, d 'ailleurse stfort solide,maisassezcher,..
( 87)
Nos instrumensconnuset en bon état, commençons à
broder.
Asseyez-vous devantle métierque vousavez penchéen.
avant, en tournantla chevillem à visde la planchettelt; pla-
cezla maindroitesurl'étoffetendue, et prenezentrele pouce
et l'indexde cettemainle portecrochet, le boutondela vis.
tourné vers vous. Enfoncezperpendiculairement le crochet
dansl'étoffeà l'extrémitédela tige d'unefleur , et faites-lui
accrocherle bout du cotonque vouslui présentezde la main
gauche,pardessous l'étoffe,et le pelotonétantsurvos geiioux,
Sortezle cotonsur l'étoffe, en faisantdécrireau crochetun
petittour, qui, aprèsavoirmisle boutondela vislatéraledu
tâté opposé,le ramèneversvous.Sortezensuitele crochetau
bout duquelle cotonest accrochéen boucle : posez-lasur
l'étoffe, et renfonçantle crochetau milieude cetteboucle,
ramenez-en unenouvelle,ce quiproduitunjoli pointde chaî-
nette, que nousimiteronsà l'aiguillequandil s'agirade la
broderiedesgants.
Il imported'étendrepeu le point, et de ne pas trop le
serrer: alorsil s'élargit,prendde la grâce , et ne tirailleja-
maisla mousseline,ce qui arrive quand on agit autrement.
Lesbrodeusesnommentle point qui réunitcesconditions ,
pointgrené.
A cettebroderie, qui maintenantsertsurtoutaux pleins,
en arrêtesouvent,et l'on arrêtede deuxmanières: 1° enti-
rant en dessusavecle crochet,un point, de sortequ'ilfasse
une longueboucle ; puisen rattrapantcette bouclepourl'a-
grandiravecle crochettenuen travers, quecettefoisseule-
menton passeen dessousdumétier : on passeensuitele pe-
lotondanscetteboucle-,on tire, et l'arrêtest fait. 2° Onre-
( 88)
tourne dansle dernierpoint, le crochet,de manièrequ'il-
n'attrape que le coton sans entrer dansl'étoffe: on passe
dansce pointà vide, le cotonqu'avaitprisprécédemment le
; onserretrèsfort, et l'oncasselecoton.C'estl'arrêt
crochet
en dessus,quise fait très vite; maisil a plusieursinconvé-
niens: il est peusolide, se défaitsouvent,et toutela chaî-
nettele suit: de plus, il courtrisquede déchirer
, et produit
unegrosseurdésagréable.Je conseillede préférerl'arrêt en
dessous, et de couperle cotonavecles ciseaux ; car il doit
être tors, et la secoussequ'ilfaut donnerpour le casserest
dangereuse. Lepois souventsuit toutentier.
Onreprendsimplement le coton
, en tirantle bouten des-
sus, d'unemanièreimperceptible. Les premierspointsfixent
tout de suitecebout.
Pour broderlespois ; perles, et certainesgrossesfleurs
,
oncommence par faireun point au centre
, puison tourne
toujoursautourdece pointcentraljusqu'àcequ'onait obtenu
la grosseurdésirée.Alorsonserreun peuplusle point avant
d'arrêter, et onle pressecontrela rangéeprécédente,afin,
quela dernièrerangéenécessairemênt interrompue, se fonde
avec celle-ci.On arrêteen renversantle crochet,et en le
sortantdansle pointle plusvoisin, puisonterminecommeil
a étédit.

Feuillages. Lestrès petitesfeuillesse font avecdeux
rangéesde pointes.Pour appointerla feuille , on alongele
point, et tout en le retournant,onle pressebiencontrela
premièrerangée.Lesfeuillesmoyennesdemandent troisran-
géesde points; unerangéeau milieudela feuilleprécédente.
Onarrêteà l'extrémitéde la feuille.
Lesgrandesfeuillessontpluscompliquées. Oncommence
( 89)
d'abord par suivreavecla chaînettetous leurs contours;
puis on songeà remplir;cetteméthodene variejamais.On
remplit, en répétantlesrangéesdansl'intérieurdela feuille ;
maisil fautque cesrangéestiennentpar les deuxboutsaprès
la rangée extérieure , qu'elles en suiventles dentelures ,
qu'ellesseperdentpeuà peuà labasesouventrétréciebrusque-
ment : toutcelas'obtientà l'aidedufaux-point.On laissele
pointcommencé,à l'instantoù il fautjoindreou fondre, et
l'on va piquer le crochet à quelquesfils de distance.Le
crochetdonneuneboucle,oufaux-pointqu'onalongeet qu'on
portedansle point abandonné,sur lequelonrenfoncelecro-
chet.
Quandlesfleursont peu d'étendue , et qu'ellesprésentent
desdécoupures,commele barbeau , le muguet,le myosotis,
on s'abstientde remplir, et l'on grènebeaucouple point.
Celaproduitunjoli effet, surtoutsurlesétoffesclaires.
On brode au crochetsur toutes sortesd'étoffeset avec
soie, laine, fil d'or, etc., commenousle dirons plusbas.
Celan'exigeaucuneindicationparticulière , à l'exceptiondu
, dontles réseauxs'opposentauxmanœuvres
tulle dupoint.
Aussi,à moinsd'employerde très gros coton , et de faire,
par conséquent,unebroderiefort commune,on emploiele
procédésuivant.
Broderieau crochetappliquée. — Placezau-dessous dutulle
à broderunedoublureen grossemousseline surlaquellesera
tracéle dessin: fixezcettedoublurepar un bâtis ; montezà
l'ordinaire
, puisbrodez , en prenantle tulle et la mousseline
à la fois. L'ouvragefait et démonté,fendezla mousseline ,
découpez-la grossièrement lelongdesfleurs,puisarrachet-eit
brinàbrin les fils.
( gé)
Ce modeconvient spécialementpour les grandesfîears;
aussiest-ilavantageux àla broderied'église.Lorsqu'onbra-
daità Lyon,il y a vingt-cinq ans, des voilesde tullede soie,
à broderietrès fine, à fleurstrès développées, on les faisait
touspar application.
Autrebroderieau crochetappliquée* — Si vousvoussou.,
venezdela broderiede cordonnetappliquée,vouscompren-
drezet ferezbien vitecelle-ci.Effectivement, commedansla
première,on doubleJetulle d'uneétoffed'application,mais
fineet claire, tellequegazeoumousseline. Lepointde chaî-
nette remplacele cordonnet,et le découpage se faità l'ordi-
naire.Cegenred'applicationva très vite et présenteplusde
légèretéqueceluide cordonnet.
Lespleinsen poisou fleurettes,fig.39 bis, lesmousseline
brodéesà grandsdessinspourmeubles , lesaubeset garnitures
d'autels, les bonnetsetfichusde paysannes,quelquesobjets
de fantaisie,voilàleschosessurlesquelless'exerceencorela
broderieau crochet,aprèssa décadence. Ellen'estdonepoint,
à dédaigner.
Lorsqu'onbrodehabituellement au crochet,ilestbond'ar-.
merl'indexgauched'un doigtier, pourle préserverdescoups
de cette aiguille.D'ailleurs
, on doitse défierd'elle,et ne pas
la manierétourdiment ; carsile crochetpénètredansla main,
on ne peut l'extraire qu'avecsouffrance,et qu'avecl'aide
-
d'unchirurgien.
Pointd'armes.— Cenouveaupointdontl'aspectà tantde
ressemblance avecla broderieau crochet,n'est qu'unebro-
darieaccessaire que l'onmélangeavecUtbroderiedeeordofr-
net, d'épines,et surtoutavecle plumetis ; mat, il «mviefll;
- ( 91)
surtoutsurlesétoffesclaires,et sesmassess opposentauxpe-
titesfleurs.
C'estune broderiede chaînettescirculaireset pour ainsi
dire tassées,prisesles unesdansles autres , en dessous , et
commede biais.Lorsqu'ils'y trouve quelquevide, si léger
qu'il soit, on le à
remplit l'aidejd'un cordonnet d e plumetis
bienprèset morduà peine.Lecentrede la fleurmassivedoit
un peucreuser.On remplitpeudefeuillesaveccepoint, qui
contiendraitspécialement au feuillagearrondide la violette..
Nousn'endironspas davantage ,"attendu que,malgrésanou-
veautéet sontitre assezbizarre,il n'estnullementen faveur.
Broderieaupassé. —Al'exceptiondumétier , quiestcom-
munaux deuxouvrages,les préparatifsdu passé diffèrent
totalementde ceuxde la broderieau crochet.Les fils qui
serventà ce derniertravaildoiventêtre tors; ceuxdu passé
doiventêtreplatset lisses : au lieudu crochetcourt, il faut
desaiguillessemblables à cellesdontonsesert pour faireles
longuesrepriseset raccommoder lesbas, c'est-à-dire,alongées
et pourvuesd'unetêtebienfendue.Enopposition aveclabro-
derieau crochet, très solideet quiconvient surtout auxpe-
, le passéconvientprincipalement
titesfleurs aux grandsdes-
sins et demandebeaucoupde"soin pourne pas s'entr'ouvrir
de la manièrela plusdésagréable. La fig.40 indique16genre
desdessinspropreà cetravail.
Cettebroderieest aussiopposéeau plumetis,puisquécha-
quepointdoitembrasserl'étoffeen longueur,autanten des-
susqu'en dessous.Ellerejettetoute espècede pointsà jour,
car son agrémentconsisteuniquementdans le mat, et n'a
pour tout ornement, pour toate variation que desnœuds qui
( Qu)
font les étammes,remplissentquelquesfleurs, et peuveat
au besoinconstituerunebroderieà part. j
C'estdoncunebroderietout-à-faitdifférentedesbroderies
blanchesoudecoton,et quia beaucoupplusde rapportavec
lesbroderiesen soie , laine, or, car elle doit tirer sonplus
grandcharmedescouleurs.Effectivement c'estle passéqu'on
appliqueà cesbrillantesmatières, et il sert de transitionen-,
tre cesbroderieset lesbroderiesdelingère.
Parce motif, et par les fréquensretours du passé à la
mode, c'estuntravailquelesdamesnepeuventpointignorer.
Lesouvrières ferontbienausside l'apprendre , parcequ'illeur
fournirades bénéficesinattendus, que le plumetisplus
constantn'offrepas. Ainsi, par exemple,ona portépendant
uncarnavaldesrobesde crêpebrodéesensoienuancée cette
année,cesontdesrobesd'organdibrodéesen laine, à fleurs
variéesdansdescarreaux.Celadoits'exécuterviteet parcon-
séquentse paiebien , se paied'autantplusquetoutle moade
ne peutpasle faire.Ouvrières , assurons-nous ce
lucrweu-
nes demoiselles,procurons-nous cet agrément.
Nousvoici devantle métiermontéet penchécommeil a
été dit plushaut, la maindroiteà demeuresurl'étoffetendue
pour enfoncer e t reprendre tour à tour l'aiguille, et la main
gaucheaussià demeuresousle métier.Cetteaiguilleestenfi-
lée d'une longueaiguilléede cotonplat, qu'il fautbienévi-
ter detordre.Pourcommencer, on faitquelques pointscomme
sil'ontraçait, afinde laisserle boutducotonposésurl'étoffe:j
ce boutseracachéen brodant.
Onne trace pas. Pourfaireunefeuillesimple,on jette un
point quipart dumilieu de la base, au sommet d e
la feuille
puisonfaitde chaqueéôtéde ce point central,un oùdeux.
( 93)
autrespointsdiminuéspeu à peu en haut et en bas, suivant
ledessin.
Feuillesdiverses.— Aprèscettefeuilletrèsfacileviennent
lesfeuillesd'un seulsens, fig. 41. Ellesvont nousdonner
la véritableidéedu passé, en nousmontrantle pointun peu
debiais, sensqu'ilfaut nécessairement suivrepourresserrer
lespointsau centre des fleurs , et lesécarterimperceptible-
mentversla circonférence. Cesensvanousservirlà, à rap-
procherles pointsversles partiesétroitesde la feuille,etàles
étalerinsensiblement versla partie élargie.
Oncommence par le haut, et toutde suiteen biais,comme
si l'on jetait le pointde côté , parce que si le sensn'est pas
pris tout d'abord,la feuilleentièreest manquée,ou bien dif-
ficileà raccommoder dumoins.
Nousmontronsenaa lafeuilleà demi-brodée, pourindiquer
la directiondes points.
6feu-illles largesbb se partagent,parcequetropalongé,
le pomMaanquerait à la foisde soliditéet degrâce, et parce
quel'opposition despointsproduitun agréableeffet.Lamoitié
dela feuilleestbrodéedansle sensde droite à gauche, et
l'autremoitiédansle sensde gaucheà droite.
Onpart du centrede la base , et traçantà longspoints,on
monteausommetde la feuilleen la partageantà peuprès par
la moitiéde sa longueur.On faitensuitetout au faîteun point
couché,à droite, et onle répèteprès à près, toujoursdans
le mêmesens, et piquantl'aiguilledela lignecentraleàla cir-
conférence , et de la circonférence à la lignecentrale. Mais
on n'agitpasainsidanstoutela longueurdela feuille,parce
quele contourextérieurétant nécessairement beaucoupplus
( 94)
développéque laligne droitedu centre , l'équilibi-fe
ntt'pgtie
rait se maintenirentrelespoints, quoiqu'onait presse Ai]
le commencement, la précautionde les tasseren quelque-
versl'intérieuret delesétalerextérieurement. Onarecoursj
unpointsurnuméraire,appelé pointperdu, quiprenddu
extérieur, maisse perd au milieudu pointprécédent,sam
allerjusqu'àla lignecentrale.Cepointdoitêtrefait et répété
avecintelligence , demanièreà ne pointlaisserde trace, et
rendrelespointsparallèles,sansnuireà la directionobliqu
qu'ilsdoiventtoujoursconserver : on l'appelleaussidemi-poil
C'estencoreà l'aide d'un pointperduque l'on cachele der-
nierboutde l'aiguilléequi finit, et celui de l'aiguilléequi]
commence.On repousseà cet effetles pointsvoisins,on
lesbouts, et, couchant beaucoup et
l'aiguille piquanten y
passe
dessousles points, on fait celui-cicomplètement inaperçu
voiten J, fig. 40, ladirectiondespointsd'une
On
telée. feuilled en-
j
Ona d'ailleurssoinde tournerles pointsselon
du dessin,et de les rAdre parfaitementégaux. Comme itji
n'y a pointde tracé, cette régularitéest difficileà obtenir]
quandonmanque d'habitude ; aussifaut-il, quandon com-
mence,travailleren cotonun peu gros.La première partie
le coatour
de la feuillefaite, à droite,on remonte,en faisantunou deux<
longspointsdroitslelongde la broderie,et l'on s'occupede^
broder la partiegauche.Commeje l'ai dit pour les feuillet
fendues du plumetis, il faut éviterde repiquerles points dej
cettedeuxièmepartiedansles pointsdela première,et pro-q
duireun légersillonsansaucuneirrégularité. j
Pétales.— Lesfleurs,au passé, n'ont point ces former
conventionnelles qui distinguent lesdessins de plumetis: *
( 95)
sontdessinées d'aprèsnature.Ilsuffitde comparerla rose de
cettebroderieà larosequeprésentela fig. 42, pour apprécier
la différence.
Touslespétalesne se fontpas à pointsobliques: la plupart
au contraireveulentun pointdroitfil et en long, commeles
découpures de certainesroses, deslis et beaucoupd'autres
fleurs.L'oppositionqui setrouveà cet égardentre les fleurs
et le feuillagecontribueà l'agrémentde cette broderie.On
conservele point obliquepour figurerdespétalesretournés ,
repliés,et autres dispositions naturelles
i.
Lorsqu'onveutfigurerde petitspétales,souslesquelsil en
sortde grands,ona recoursaupointfendu.Onnommeainsi
le pointqu'onrentredanslespointsprécédens,tel quel'indi-
quela fig.41 en cd.
Fruits. — On brodeaussides fruitsau passé,tels qu'olir
ves, marrons, glands, cerises.Lesmarronssontfort jolis,
ence qu'ilssont entourésdepiquans.Lespiquansou épinesau
passésont formésd'un pointuniquej, et noncroisé comme
cellesdu plumetis.Plusellessontcourtes,plusellessont gra-
cieuses.Ellesenvironnent lesgrossestigesavecavantage.
Enparlantdela broderied'église,nousindiquerons lescom-
binaisonsdedessinsles plusfavorables aupassé.
Broderiede nœuds.— Il ne s'agit pas de cette antique
broderiedefilet dontparleSt -Aubin,maisd'un agréableac-
cessoiredela broderieau passé, et dontnousavonsdit quel-
quesmots.Voicicommentonl'exécute.
L'aiguilleenfiléed'unelongueaiguilléede cotonplat, ter-
minéepar unnœudordinaire , arrêtez-ladansl'étoffe en pla-
çantcenœud à l'endroit.L'aiguilléeest alorsen dessous;re-
( 96)
piquez-la en dessuset entournantla maindroiteplacéesurki
métier;faites-luidécrireunegrandeboucle.Passezdanscett
bouclel'aiguillequevouspiquezperpendiculairement dansl'a
toffe, à gaucheethorsdela bouclequidemeureà droitepas-
séeautourdel'aiguillecommeunnœudcoulant.Pendantqua
la maingaucherestéeendessoustire l'aiguilleet serrela bou-
cle, l'autremainpar-dessus, tientcetteboucleetla faitcou-
ler peuà peu à mesurequ'elle diminue.Quatre nœudsen.
croixvis-à-visl'un de l'autrefontun joli effet
: des perlesM
despanicules h, despyramides,des grappes,des chaînesdd
nœudssontfort gracieuses et se brodentavecla plusgrande
:
rapidité. i,

Tiges.— Lestigesaupassésontde deuxsortes : les petites


tigesetcellesen cordon.Voyezlig. 4: en ef, une queue de1
feuille.C'est une ligne obtenueen couchantbeaucouple
point, et en reprenantl'autreà la moitiédu précédent
; ainsi
de suite. En c, versla fleur, c'est un cordondestinéà une
grossebranche : on letraitecommeunefeuillenoninterrom-
pue, car on couchele pointen diagonaledel'uneà-l'autre
raie du dessin. 1
Eng est un contourde tigequi se rencontrebienfré-J
quemment,et qui embarrasseles brodeusesinexpérimen
tées.Il est impossibleen effet d'y conserverle point obli-
, et la partiecoudéedoit nécessairement
que recevoirunpoint
horizontalcommeceluidu plumetis: maisaussitôtla courbe
, il fautrevenirdoucement
passée d'unemanièreinsensible
au
pointdiagonal,sanstoutefoisfairemonterles pointslesuns
surles autres,cequiempâteraitle cordon.Al'aided'undemi-
point, onreprendcettedirectionqu'unebrodeuse habile aban-
( 97)
donneet rappellesansaucunedifficulté.Les tigescasséesou
croiséess'imitentà l'aide du point fendu.
Ladirectionopposéedespointsà la feuillek, indiquel'op-
positionquenécessitententreeuxcertainsreplisde feuillages.
au bongoût et à l'imitationdela nature à en
C'estd'ailleurs
décider.

>.~ 1
TROISIÈME PARTIE.

BRODERIES
DEDENTELLE.

Nousrassemblons danscettetroisièmepartietouteslesbro-
deriestransparentes destinéesà compléter,à embellirles bro-
deriesque nousvenonsde décrire.Nousy joignonsaussiles
gracieuxtravauxqui ont pour objetl'imitationdesblondes
blancheset des blondesnoires.Ainsicette troisièmepartie
r sera l'intermédiaire
entrelesbroderies d e coton et les autres
broderies.
Dejoliesplanchesdecouleurréunironttouslesdessinsde ce
genrede broderies.Parcettedisposition, lesrecherchesseront
, l'effetsera biennet, et le coupd'œil très agréable.
faciles
C'estune aimableattentionde l'éditeur,qui n'a rien négligé
pour queceManuelsoitaussigracieuxqu'utile.
Éléganteset vétilleusespar excellence,lesopérationsdont
nousallonsnousoccuperne sontpasmoinsnombreuses.
Nouslespartageonsen troischapitres,Lepremiercontien-
dralesbrideset pointsdedentelle à fils tirés. Le second,les
pointssurtulleet les pointsd'Alençon.Le troisième,timita-
BRODERIE. 9
( 98)
liondesdentelleset blondes.Nousréclamons beaucoupdepa-
tienceet d'attentiondela part denoslectrices,carles objetsà.
décriresontexcessivement minutieux;nousmettronsde notrai
côtétoutel'exactitudepossible,et nousespérons,graceà,
cesconditions réunies,guidersûrementl'œilet la maindans
ce labyrinthededentelle.Moins développée,et par conséquen
moinsclaire, la partiecorrespondantedu ManueldesDemoi-
sellesa bienvaincula difficulté.

CHAPITRE PREMIER.

HRIDES POINTSDEDENTELLE
DIVERSES. A FILSTIRÉSDAN
L'ÉTOFFR.
La nécessitéd'opposerdespartiesclairesauxpartiesmates,-
a misen usagedanslesdiversesbroderiesune multitudede
jours. Les plussimplessontceuxque l'onfait dansl'étoffe
même, et cesontde ceuxdontnousallonsd'abordnousen-
tretenir.Onles nommebrides.Nousles avonsplusieursfois-
nommées en parlantdelabroderieau plumetis,car ellesy re-
viennentfréquemment, et sontl'apanagedes brodeuses,tan-
disque les pointsde dentelleproprementdits, formentune
industrieà part.
Lesbridessurmontentles festons,sillonnentles feuilles-,
encadrentles cols, mouchoirs,manchettes , etc., ornentles
entre-deux (bandeétroitede broderie, propreà mettreentre
deuxmorceauxd'étoffe), serventaux raccords,enfin nous
nefinirionspasde rapportertousleursusages.Nousle feronsà
mesurequel'occasion s'enprésentera.
Ce qui constitueles brides, c'est de produireau moyen
( 99)
, un jour, sansextrairedel'étoffe
d'unetrès grosseaiguille
aucunfil.Aussiles appelle-t-on en plusieursendroits , jours à
la grosseaiguille.La percaleserréerend par conséquentles
bridestrèsdifficiles,
sinonimpossibles à faire,àmoinsqu'elles
ne soientdessinées endroiteligne,et que,par conséquent, on
puissetirerlesfilscomprisentreles deuxraiesdu dessin.Sur
la gaze,surla mousseline, mêmesurlabatisteclaire,on opère
facilement,maisnon surla mousseline empesée,parcequela
grosseaiguillecasselesfilsquine peuvents'éçarter.
Cependant, comme n ous le savons, l a mousseline s'empèse
, et l'on ne peut continuellement
toujours démonterl'ouvrage
pourle dégommer partiellement. Il faut doncmouillerlégère.
mentavecle doigt,quelquesinstansavant de l'exécuter , les
places où l'onveut fairela bride. D'ailleurs, s il'on a eulebon
espritd'empesermodérément et quela broderiesoit chargée,
fe frottementauradégommésuffisamment.
Letraversdesétoffesesttrèsdésavantageux aux brides,,et
quandontravailledanscesens, on doit porter une attention
particulièreà bienrapprocheret serrer les points.—Lesai-
guillesdoiventêtrebienassorties.Tropfinesellesdonnentune
bride épaisse,confuse,quise brouillecomplètement au blan-
: trop grosses,elles brisentlesfils. Le choixdu fil.
chissage
n'est pas moinsimportant:il doitêtre fin, maisfort; le bon
fil de dentelleordinairene vautrien pourcet objet.Lefilfin
un peu écruest le plus convenable. Quandil ne résistepoint
à la tension
, ilfautle rejeter.
Brideturque.—Ayezdoncuneaiguilleunpeucourte,assez
grossepourlaisserdansl'étoffequ'ellea piquéeuntrou appa-
rent; enfilez-lad'uneaiguilléepeulonguede fil fin que vous
( 100 )
attacherezpar uneboucleà la tête de l'aiguille,carsanscette
précaution,ellese désenfileraità chaqueinstant.
Maintenantrepliezsur l'indexgauche,et retenezpar les
deuxdoigtsvoisinsle dessindebride, dessinsemblableà celui
d'un large cordon,deuxlignesparallèlesdroitesou ondées.
Si vousn'avezpas de dessin,et qu'il vousfailletravailler
au dessusd'un feston, d'un cordonnetformantdesondes,il
vousserafaciled'ysuppléer,en opérantavecrégularité ; mais
nousallonssupposerle dessin.
Piquezà plat auprèsde la ligneinférieure,l'aiguilleque
vousressortezquelquesfilsplus loin : ce point formedeux
trous, un devant, un derrièrel'aiguille; repassez-ladansle
premiertrou , faites-laressortirpar le.secondet serrezforte-
ment.Aprèscela,retournezl'aiguillequiétaitplacéeà plat,la
pointehorizontalement devantvous; retournez-la demanière
qu'ellesoitmaintenantdevantvous,transversalement couchée-
sur l'indexgauche, et la tête tournéevers l'ongle.Vousla
piquezensuiteà droite, au-dessus dusecondtrou qu'elleavait
fait, trouparlequelvousla sortirez.Cepointdu milieune se-
redoublepas, commeceluiduhautet du bas,le filsetrouvant'
passésurles filsdel'étoffe
prise en dernierlieu,parcequ'onre-
piquel'aiguilledansle nouveautrou, -etqu'onrépèteversla
lignesupérieuredu dessin,le pointdoublefaitversla lignein-
férieure.On recommence lepointdu milieu, le pointdu bas,
le pointdu milieu, celuidu haut, et ainsi de suite, sansin-
terruptionjusqu'autermedudessin.La fig. 44bismontreen
A cejourexpéditif,quise fait danstouteslesdirections: cette
figureréunitd'ailleursdeuxgenresde brides.
Bridedouble,galaie à jour.-Cette bride, maintenant
fort en usage,se distinguepar unagréableréseauB, quel'on
( 101 )
obtienten faisantune secondebrideau-dessus delà première.
Seulement,en prenant à gauchele point du bas, dansles
pointsdu haut de celle-ci,vousferezce pointnon doublé,
puisqueles filsde l'étoffeétaient préalablement fixés. Une-
bride triple, ou mêmequadruplen'apporteraitnulle autre
différence.
Lajoliegalerie à jour dontonencadrelesmouchoirsde ba-
tiste, n'est aussiqu'unebridedoubléeou triplée ; maiscomme
elleestendroiteligne, on tire lesfilsen long, de façonà la
rendretrès délicateet très légère.Cette opérationla renden
mêmetemsinfinimentplusfacileàfaire.Commeonn'estpoint -
obligéède serrerfortement-le point, on peut prendrele plus'
beau fil. Celase fait maintenantà presquetouslesmouchoirs,-
Cettegalerieformemaintenantla bordureobligéede près-
que tous les cols, et j'ai à cet égarduneobservationà faire.
Un festonunibordela galerie, et cefestondoitêtrefaitaprès
la premièreligne de jours , les
; carsi on festonneà l'avance
pointsdebridene tiennentpas au feston,se détachentet sou--
ventse cassentaprèsle blanchissage.
Lescoinsdela galerie , c'est-à-direles anglesdecolsou de
mouchoirsoù seréunissentleslignesde filstirés, doiventêtre
faitsavecsoin, et présenterun réseaurégulier,seméde pe-
titscarreauxépais.
Lorsqu'ily a desfleursbrodéesdansla galerie,on com-
mencepar lesfaire, afinde conserverla régularitédespoints;
la bride s'exécuteplustard.
Brideà l'échelle,fig. 43, C. Avecune aiguillesemblableà-.
cellede la brideprécédenteet enfiléede même, vousprenez
quelques filsdans l'étoffe, yers unedeslignesdu dessin,voua—
*
( 102 )
repassezdeuxfoisl'aiguilledanslesmêmestrous , en serrant.
fortementchaquefois,et la tirant, nondevantvouscomme
à l'ordinaire,maisà gauche
, ensortequesa têtesoittournée
versla paumedela maindroite.Retournez-la ensuiteentirant
avecquelqueforcele fil à droite, et faitesencoredeuxpoints
danslemêmetrou: cette manœuvreproduiraune espècede
petitebaguetteentredeuxtrous. Repiquezl'aiguilleaubout
et en arrièredecettebaguette, et ressortez-laen avant,entre
les deuxtraitsdu dessin,aprèsavoirpris environautantde
filsquela premièrefois.Répétezla méthodedécriteenserrant
bien , et vousaurezunesuitedebaguettesou petitséchelons.
Cettebridene peutpastourner , ni parconséquent décrire
desondescommela bride turque : elle se faitseulementen
lignedroiteouen biais.Dansle premiercas, ontire quelques
fils(surjaconasousur batiste),et alorselle est d'unagréable
effetet d'uneexécutionfacile.Dansle secondcas, ellesert
communément à partagerles feuilles,dontelle marqueélé-
gammentles nervuresetfait ressortirle mat. Elleest très
gracieusedanslesfeuillesdechêneet dansbeaucoup de feuil-
lagesde fantaisie,telsqueceuxdesfiguresi, 5 et 24, oùelle
esttracéeenn. La brideà l'échelleréussittrèsbiensurmous-
seline: elleestmoinsbiensurtulle.
Quandon apprendà fairecesdeux.brides, on compteles
filsafind'obtenirdespointsréguliers,maiscommecettepré-
cautionapportebeaucoupde lenteur, on s'en dispensesitôt
qu'ona quelquehabitude.Il suffitde prendrebien vis-à-vis
l'unde l'autrele pointde dessuset le pointdedessous.Mais
surtoutil faut observerde ne pasprendretropd'étoffeà la
fois. parcequ'alorsle pointnepeutseserrerconvenablement,
et que la bridedevientla plus vilainechosequel'on puisse
(io3)
imaginer. D'ailleursl e fil se cassesouvent,à raisondel'effort
qu'ildoitfaire, et la nécessitéde le reprendrefréquemment
achèvede rendrela brideconfuse.
On reprendle fil en laissantles deuxbouts en avant du
dernierpointdela bride , quel'on continuepar dessus.Après
le premierpoint, on met un bout à droite , l'autreà gauche,
et l'on coupele plusvite possiblel'undesdeux.
Coutureet raccordsdebridetui-qiie.-Lorsqu'on veutréunir
ensemblepar une coutureà jour, desmorceauxde broderie,
commenous l'avonsexpliquépar les raccordsde cordonnet,
on.poselesdeuxmorceauxà platl'un sur l'autre, sansfaire
aucun pli rentré , maisen bâtissantlégèrementde manièreà
figurerles lignesdu dessinde bride. Montez ; faitesensuitela
bride à l'ordinaire,en prenantlesdeuxmorceauxensemble ,
et en serrantbien les points.Il va sansdirequela mousseline
seradégommée,l'aiguilleun peuplusgrosse , et le filplusfort
que si la mousseline n'étaitpasainsidoublée.Tirezles bagù-
res, démontez,coupezpar dessuset par dessousles parties
effiléesdes morceaux,et vousaurezune couturesolideet jo-
lie. Il ne.faudrapasla cordonner,à moinsque le dessinne
l'exige.
Cettedéfensenous apprendqu'oncordonneles brides : on
le fait en effet de deuxfaçons,et je me proposaisde le dire.
i °De chaquecôtéon y faitun cordonnetléger , maisdru,
ce qui estbienquandlabrideestdouble,oudu moinsun peu
large, mais qui devientnuisiblequandla bride est étroite;
car au blanchissage, ces deuxcordonnetsse.rapprochentet.
cachentla bride.2° La brideachevée,on la traceà très longs
pointslâches,carondoittoujourscraindredeserrer, ou plu- f
( 104)
tôton tientsurl'ouvragequel'onfixeauborddela brideren
faisantun pointcôté, ou deuxà chaque trou., celas'appelle
cordonneren bride.Plusieurséléganteslingèresde Parisne
fontjamaisfaireautrementlescordonsdebride.
Bride imitée,ou coutureà jour. —Ce petit ouvrageest-
utilepourjoindreensemblede très étroitesbandesbrodées,
pourfixerdesentre-deux,de petitsrondsdebonnetsd'enfans,.
enfinpourrapporterdiversmorceaux , de manièreà ce que
cette nécessitédevienneun agrément.Voicicommentnous
allonsfairecette couturedontle dessinse rapprocherait de
celuidela brideturque.
Nousplaceronssurl'indexgauche,enlesmaintenant comme
la bride, entrelesdeuxdoigtsvoisinsde celui-ci.Sivousavez,
l'intentiondetravaillerpluscommodément, touten ménageant.
la vue, vousmonterezlesbandelettesourléesou repliéessur-
unebandedepapiervert,etlaisserez entreellesla distancecom.
priseordinairement entrelesdeuxraiesde3brides : distance
quiexisteraaussilorsmêmeque vousne monteriez pas.Quoi-
qu'il en soit, vouspiquezvotre aiguillemoyenne,enfiléede
filfin, surle borddela bandeletteplacéeà gauche.Vousirez.
ensuitela piquerà la bandedroite, en alongeantle pointsur.
; puisvouspasserezde nouveaul'aiguillesousle fil
l'intervalle
de ce point, tout près du bord, et demanièreà l'embrasser.
Vousrecommencerez à gauchecettemêmeopération,et conti-
nuereztoujoursde la mêmemanière.
Quandle filsecasseousefinit, onle reprendfortaisément..
Onfait un nœudà la nouvelleaiguillée,et onla placesurle
bord d'unebandelette.On tire enmêmetems à ce point,le
bout dufil cassé, et par un pointde surjetfaitauborddela
bandelette,on fixeà la foisl'aiguilléeet le bout.Onvoitpar
( 105)
, semblable
là que aux pointsde dentelleà réseaux,cettecou-
ture setravailleà l'envers,afinqu'onpuissecacherlesbouts.
Il faut l'examinerde temsen tems, quandelle est d'unecer-
taine étendue, parcequ'ontravaillesansdessin,et qu'invo-
lontairementon rapprocheou l'on éloignetrop les points.
Lorsqu'onn'emploiepas debonfil, ona le désagrément de
voircettecouturesecasserau secondblanchissage.
Ourletsàjour.Fig. 45,pl.a. Cesourletsgracieux sevoyaient,
il y a peude tems,à touslesmouchoirs de batistepourdames;
maintenantles galeriesà jour les ont remplacéset laissésaux
mouchoirsde toilettepour hommes,et jeunespersonnes.
Quandla modelesauraitrejetéstout-à-fait,elleles repren-
draitun autrejourimmanquablement. Voyonsdonccomment,
• lesfaire.
Aprèsavoir,suivant l'usage,mesuréla hauteurde l'our-
let quevousvoulezfaire, tirez cinqà sixfilsdansla Iargeur
, en observantdenecommencer
de l'étoffe à lestirer qu'après.
la mesurede l'ourletlatéral, s'il s'agissaitd'un mouchoir ,
d'un collet,etc. Tirezainsitousles filstout autourdu mou-
choir,marquezl'ourlet,et bâtissezauborddujourlongitudinal
qu'ontproduitlesfilstirés. Enfilezensuitede fil fin, une ai-
guilleune, piquez-laau boutde gauched'un côté du mou-
choir, etnon pasau boutde droite, parce qu'aulieude tra-
vaillerdedroiteà gauche,commeon lefaità touslesourlets,
voustravaillerezde gaucheà droite, en tournantà droitela'
tête de l'aiguille.Celabien entendu, vous commencerez à
prendresixfilsdansla raiedes filstirés
; puis vousferez un •
point dans l'ourletpour le fixer après la raie; ce qui vous
donneradeuxfilscroisésquiretiendrontlessixfilsdu point.
( 106)
Lorsqu'onveutfaire un ourletà jour surua objeten biais,
on emploiela brideà l'échelle ; et la brideturquèsi l'on sou-
haiteunsemblableourletsuruu objettournant.
On reprendle fil aux ourletsà jour, en poussantlesbouts
dADa:l'ourlet,et en4esfixantpar quelques pointsde surjet or-
dinaire.
Brideen A, dontla figureressemblerait aussià celle dela
brideturque. Une droiteligneest la conditionindispensable
de cettesortedejours , puisqu'ontirelesfilsde l'étoffecom-
priseentrelesdeuxlignesdu dessinquimarquentl'endroitoù
elle doit être placée. Cesdeuxlignessontplusécartéesque
cellesquitracentlesbrides ordinaires,parceque la brideen
A peuts'élargirsansfairecommecelle-ci,serrer ou grimacer
l'étoffe.Elles'employait à beaucoupde chosesautrefois;main-
tenantsonusageest plusrestreint : toutefoiselleembelliten-
corebien des entre-deux, des bonnetsd'enfans,quelques
mouchoirset surtoutdes coiffeset des fichuspourfemmes
de plusieursprovineesEmployée à colonnesentrelesquelles,
on brodede légèresguirlandes,ellefait de charmanscane--
zaus, guimpes , etc.: ainsitraitéeeileformeraitdebellesman-.
ches.Cen'est doncpas un ouvrageà dédaigner.
Pour bien y réussir,vouscommencez par déterminerles
partiesquidoiventla recevoir,et le nombredefilsqu'il con-
vientde tirer; ear cesfilsserontplusoumoinsnombreuxsui-
vant quevousvoudrezfairela bride étroiteoularge, et,suU
vant la naturede l'étoffe.On sent qu'unepercaleserrée,
une batistefine aurontplus de filstirés qu'une mousseline
claire.
Quandvousaurezarraché,dansle sensdedroit fil, le nom.
bre de fils prescrit,( ce quevousferezen tirantle filpar ua:
( 107 )
bout, et fronçantainsil'êloffejusqu'àce qu'ilse rompe),-vous
monterezl'jouvrage sur un papiervert, en faisantune.rangée
de points-devant, un peuau-dessus de chaquetraitdu dessin.
Vousaurezenmêmetemsuneassezgrosseaiguilleenfilée
de filtrès fin et .bouclé à la tête, commeje l'ar dit pour la
brideturque( ce qui seradorénavantsous-entendu pourtous
les pointsà jour.) Vous débuterezpar placerle bout del'ai-
guilléeen avantsurla raie à .jour, et devantl'aiguillepour
qu'ellele prenneen travaillant.Ensuitevouspasserezà gau-
che, cetteaiguille,sousquatrefilsquevousréunirezensemble
dansleurlongueurpar troisouquatrepointsde surjetcouché,
quivousdonnerontune petitebarrepareilleà celledelabride
à l'échelle.
C'estla seulefoisque vousagirez ainsi,car cettepratique
n'a pour.objetque de commencerla bride.Nousvenonsà
l'exécution.Parvenueà la findela petitebarre, vous y réunis-
sezquatrefilsde la raieà jour, par un pointdecordonnet : et
les prenantaprès cela dansleur longueursurla gauche,
vouslesembrasserez par deuxpointsde cordonnetcouchés,
ce qui vousdonneraune petitebarre transversaleoblique.Au
troisièmepoint, vousprendrezégalement quatrefilsen avant
que vousréunirezà gaucheà la barre transversale,comme
vousavezréuniles quatrepremiersà la-petitebarre droite.'
Vousembrasserezaussicesquatrefilspar deux pointsde
cordonnet,prissur la longueurdes fils à droite ; alorsvous
obtiendrezunebarre transversaleen biais à droite , qui obli-
que à la barretransversale , produiral'A dont
faiteà gauche
cettebridetire son nom.Vouscontinuerezde la mêmema-
nière, et reprendrezles fils d'aprèsles indicationsdonnées
-pourcommencer.
( io8)
J'ai dit que l'on faitle ppint en prenantquatrefiis,
cela "arienécessairement suivantla largeurde la brideet la
grosseurdu tissu ; suivantsurtoutla grosseurque l'on veut
donnerà la bride. Lorsqu'onprendtrop de fils, l'A s'écarte
maûa
désagréablement: trop peu, il s'alonged'une manièrenon!
moinsdésagréable. ;
'Une foishabituéeon ne compteplus les fils; onse con-1
tentedelesmesurerdel'œil,.poUl' jugersilesfilsqu'onprend
à peuprèsrendrontla secondebarrede l'A parallèleà la pre-
mière.Cettebridene secordonnepas , non plusque la cou-
ture et l'ourletà jour.
BrideenA à carreaux,à pois.—Onla disposequelquefoi
en carreaux,aumilieudesquelsonbroie unefleur : cettedis-,
.positionestcharmante,maiselleoffrepeudesolidité.Comme
lesbridesse traversentà tousles anglesdu carreau,qu'ilfaut
tirer en longdesfilssurdesfilsdéjàtirésen large,ilen résulte
-forcément desvidesqui se remplissent avecpeinepar desfils
croisésremplaçant lesfilsabsens.Mal réuniesà cespointsde
jonction,malgrétouslessoins,les bridesrompentdisgracieu
sementla suite des A, et se déchirentpromptement à ces
points.
Lorsqu'elles s'emploient sur unemousseline brodéeau cro-
chet, ellessontsusceptibles de recevoiruneagréablevariété.
Avantde tirerlesfils,on brodeentrelesdeuxraiesqui mar-
quentla bride, unerangéede petitspoisau crochet,distacs
entre euxde quelques : (l'on pourraitaussiremplacer
lignes
-cespoispar de très petitscroissans,feuillages, ou tout autre
objet délicat.)
L 'ouvrage d émonté,on tirecomme d e coutume,
lesfilsà droiteet à gauchedespois,jusqu'àla lignedudessin;
puison faitla bride à l'ordinaire , de chaquecôtédelarangéeI
( lôg)
te pois,tes poisseméssur le clair de cette brideproduisent
uutrès jolieffet.
Pointsde dentelleà filstirésdans l'étoffe.- Avantquela
moden'eûtpour ainsidire, faitéprotiverunerévolutionvéri-
tableauxpointsà jour, ceux dontnousallonsnousoccuper
étaientspécialement consacrésà la broderiesolide,toilesd'o-
reiller,jupons,bonnetsde nuit, robes.Cen'était quepar fan-
taisiequ'ils se faisaientquelquefoisdansla broderielégère,
tels que mouchoirs,cols, pèlerines,etc.; maisà cetteheure
que les jours sontpresquegénéralementremplacéspar des
pois,et qu'onne rechercheplus autantlesclairs,ce sontles
pointsà filstirés quiontla prioritépartoutet formentlesga-
leriesauxrobes.Toutefoiscommeleur plusgrand mériteest
la solidité,raisonfort peu concluantedevantla mode , il est
très probableque cettevogueinaccoutumée, ne du-
exclusive,
rerapasfort long-tems.
Quoiqu'ilensoit, cesjourssontbonsà savoir, et nous al-
lonslesapprendre.
Ils se fontassezgrossiersauxgrandsdessinspour meubles
brodésau crochet;plusdélicatsilsembellissent toutes
les fleurs
brodéesau plumetis,ce quelespointsd'Alençon, quileursont
si supérieursne peuventfaire.Eneffetcesdernierspointsexi-
gent absolument qu'un cordonnetencadrela broderie; et s'il
s'agitde palmes
, de feuillesderoseécartées , il fautde toute
nécessité,qu'uncordonnetseglissele longdeleurslignesin-
, ce quifaitperdretout l'agrémentdecettebelleré-
térieures
gularité,orgueild'unehabilebrodeuse.Maispourlespoints
à filstirés, cette nécessitén'existepas; puisqu'onne tire
qu'uneportiondesfils, et quele reste soutientla broderie.
BRODERIE., 10
( lr0 )
Aussi,en choisissant un dessin,faut-ilà l'avance,déterminer
le genrede pointsdedentellequel'onveuty faire.Cettejuste
observation nousforcerade retournerunpeunosregardsvers
la broderieau plumetisquandil sera questiondespointsd'A-
lencon.Mais occupons-nous desautres, et premièrementdu
jour turc.
Jour anglais.— Commencez d'abord par fixer le nombre
desfilsà tirer; nombresubordonnéà la grosseurde l'étoffe,
à la finessesouhaitéedesjours.Vousdevreztirer plusde fils
sur la percalequesurla mousseline,et plussurla mousseline
épaissequesurla mousseline claire.
Supposons quevousen tiriezquatre,et quevousenlaissiez
trois; prenezà l'enversl'étoffebrodée, et dégommez comme
il a étédit pourla bridede nervures,sic'est de la mousseline
encoreempesée.Cassezensuitelégèrementavecune épingle
fine, ou une fine aiguilleà tête de cire, s'il s'agitde jaconas
bien serré, quatrefils les plusprèsdu cordonnet,ou de la
broderiequi bordele morceaud'étoffeque vousdeveztra-
vailler. D'aprèsla positiondans laquellevousle maintenez ,
cassezlesfilsà gauche, .parce qu'en les cassantà droite, la
mainen avançantreviendraitsurles filsdéjà tiréset lesdé-
rangerait.Vouscassezlesfilsau milieudu morceaulorsqu'il
offreune certaineétendue,et vousles tirezde droiteet de
gaucheensuiteprès du cordon,en lessuivantde l'œildepuis
la cassure.Maisquandle morceauestde moyenne , et surtout
de petite dimension, vouscassezles fils prèsdu cordonnet,
par un bout, et vouslestirezpar l'autre.
Les quatrefils tirés, vousen laisseztrois et vousen re-
tirezde nouveauquatreautres, en continuantainsijusqu'à
( "X)
eequere-morceau soitachevé.Celafait,vouscouperezl'espèce-
de charpiequeles fils arrachésformentautour de labrode-
rie, puisvousrépétezle tirage des filsdansl'autre sens ; ce
quiproduiraune suitedepetitscarreauxà jour entre desli-
gnesdetroisfilsdisposés en croixv.commele montreen Gla
fig. 46, pi. 4.
Avantd'allerplusloin, je doissignaler une très blâmable
habitudedesfaiseusesde joursà filstirés. Commela cassure
desfilsest choselenteennuyeuse,ellesprofitentdecertaines
dispositions du dessinquirapprochentlesjours,pour tirerles
filsd'unjourà l'autre. Il n'est pas besoinde dire que ces fils
traversantainsil'étoffenonbrodée,y fontdevéritablesdéchi-
rures qui,,pour être inaperçuesd'abord,ne la mettentpas
moinsbientôthorsde service.Lescordonnetsbien drussont
un obstacleà ce manège , quefavorisentles palmeset feuilles
de rose.Maisle principalobstacledoitêtrela délicatesseet
l'intérêtbienentendu.
Lesfils tirés et cassésconvenablement, enfilezet bouclez-
une courte aiguillée defil à dentelle,puis, tenanttoujoursà
l'enversTétoffe brodée, arrêtezl'aiguilléedansle cordonnet,
ou dansla broderie , soitpar un nœud ordinaireou par plu-
sieurspointsde-surjet, tout enlaissantflotterle petitboutdu
fil, quiseracoupéaprès le jour fini.
Cettemanièred'arrêter est préférableà la première.Elle
serasous-entendue dorénavantpourtouslesautresjours.
On dit la méthodesuivanteencoremeilleure,quoiqu'elle
soitun peuplus lente.Aprèsavoirfaitun premierpoint de -
surjet, onlaissele seconds'étendreen boucle,et l'on passe
danscettebouclel'aiguillequ'ontire en serrantbien.
Notre fil est bien arrêté: prenonsnos petitscarreauxà -
( 112)
jour de biais, passonsdeux foisl'aiguilleà pointsde surjet
couchésousla liguede troisfils, quipart à gauchedelajonc-
tiondu carreau,fig.46 H. Arrivéeau boutde la diagonale,
arrêtez aprèsle cordonnetpar un point, et retournezfaire
l'opérationprécédenteà la lignequi part à droite.Ainside
suitepour tous les petits carreaux, et vousaurezde jolis
réseauxen losanges.On peut les faireextrêmementfinssu?
batiste,enménageantbiensesfils.
Jourturc.-C'estune gentillevariétédujourquenous venons,
d'apprendre.Quandvousavezfait le premierrangcomme
je viensde le dire, et quevouspassezau secondrang,vous
ne répétezpasle pointà la premièrelignediagonalede trois
filsà gauche
: et repassantl'aiguille,commesi vousvouliez
fairele secondpoint omis,vousla piquezsousle fil de den-
tellequia faità la premièrerangéele pointparallèleà celui-ci.
Vousramenezensuitel'aiguilleacheverle point interrompu,
et vousavezunetrès joliepetitecroixde deuxfilsfins dans.
le réseau.Voyezfig.46 J.
Quandvous.commencez unenouvelleligneen biais,il faut
examinersi lerestede l'aiguilléepeuty suffire,caron nere-
prendjamaisle filau milieud'unjourquelconque , et s'ilvous
manque,forceseradedéfairece quevousaurezfaitsurcette
lignepourretournerau cordonnet.C'estlàseulement quevous
pourrezreprendrele fil commevous l'avezfart en commen-
çant. Ceconseils'adresseà touslesjourspossibles.
Dentelle
de linon-gaze a fils til'és.-Cettetrèsancienne -
étoffe.
qu'onne trouvequerarementet quepeut-êtreon ne trouve
plusdansle commerce,pourraitêtreremplacée par la mous-
seline-gazequ'ony trouveencore.Ehpourquoi faire me dirar
(n3)
t-on. Pour reproduireunebroderiede fort bon goûtquej'ai.
vu faireautrefoisdansma famille;broderiequi conviendrait
parfaitement aux objets d'église, et que d'ailleurs
je suisobli-
géede mentionner,puisquej'ai pris larésolutionde tout faire
.connaîtreen fait de broderie.
Prenezdonc une large bandede ce linon-gaze,ou del'é-
toffepropreà le remplacer;faites-yau crochetune guirlande
à dessinmat; démontez,tirez et laissezalternativement deux
fils(plusou moins,vouslesavez,suivantle tissuquel'ona et le
réseauquel'onveutavoir).Celaterminé,montezvotrebande
surdupapiervert,demanièrequel'endroitdela broderieau cro-
chet touchele papieret quevoustravailliezà l'envers ; puis
faitesen lignesdiagonales le pointdujouranglais,danstoutesles
parties non brodées,danstouslesintervallesdela broderie.
Vousavezainsiune étoffeà réseau.,unevéritabledentelle,
durablecommede forte toile, et sur laquellela guirlande
mate sedétachaadmirablement.
Lesfilsse tirant vite, et les lignesn'étant guère.interrom-
pues, cet ouvrageva plusvite qu'onne le croirait d'abord.

CHAPITRE II.

DES SUR
POINTS — DESPOINTS
TULLE. D'ALEITCON.
Lesbroderiessurtulledontnousavonsparléen décrivant
la broderied'application, cellesde plumetiset de reprise,ex-
pliquentassezl'existencedespointssurtulle. Ces points em-
bellissenten effetlesfleursbrodéessurcette étoffe,maisleur
usagenesebornepointàtela : et beaucoupdebroderiesbour-
geoisessur mousseline etsurjaconasontrecoursauxpointssur
tulle. Voilàcomment.
*
( ri4 )
Posedu tulledansla broderie-au pltfmetis.— Nousverrons
plustard que, parmilespointsd'Alençonplusieurssontune
véritablebroderiesurle réseaude tulle,quel'onobtientàl'ai-
guille, et quel'on disposeà ceteffet. Or, la préparationde
ceréseauestchosefortlongueet choseassezinutile,puisqu'um
morceaude tullerapportépeut le remplacer.C'estainsique
raisonnentles damesquibrodentpourelles-mêmes, et celles
qui font broderen province,où lespointsde dentellesont
imparfaitement connus,où d'ailleursilssontfort malfaitset
fort coûteux.Quoiqu'ondédaigneà Parisce raisonnement et
cette ressource,l'un n'en est pas moinsjuste, l'autre pas
moinsexpéditive;et nousnousprêtonsde boncœurà secon-
der leseffortsdenoslectricesprovinciales à cet égard.
Quandlesfleurssontpetites , rapprochées,qu'ellesont au
centreun jour circulaire,il estbon de découperd'abordce
centred'aprèsles principesexposésen traitant de la bro-
derieau plumetis,et de doublerensuite à l'envers, l'é-
toffe dessinée, d'une bande de tulle non interrompue :
on la bâtitsur les deuxlisièrespar des pointsalongés, et
l'onachèvedelaconsolideren montantl'ouvrage.Ce mode
abrègeletravailen dispensant d'appliquer auxplacesdesjours
desmorceauxde tullepiècepar pièce ; le peu d'étenduedes
ouverturesne gênequetrès peuen brodant,et d'ailleursona
soinde fixerpar unrangcirculaire de pointsdevantle tulleau-
tourdesouvertures.
Ilfaut égalementplaceret fixerle tullequandlesfleurssont
en palmeou en feuillesde rose, carnoussavonsque l'onne
peutdécouperl'étoffedevantcegenredebroderie,à moinsde
la garantirpar un cordonnetsurnuméraire.
Maishors cesdeuxcas , le tullene serapointplacédessous
( "O
l'étoffedessinée,mais dessus : on ne découperapointcette
étoffeà l'avance,mais aprèsla broderiefaiteet démontée,
commes'ils'agissaitd'application.
Alorsle tullen'est point disposépar bande, puisqu'ilse
verrait danslesintervallesnon brodés, ce qui seraitdisgra-
cieux,maisil est posépar placeet bâti surla fleur, de ma-
nièreà excéderde beaucoupl'ouverturedu jour, afin que les
pointsdela broderieenvironnantele fixentsolidementenle
cachanttout-à-fait.
Decettemanière-là, on brodebien plus, commodément,
aussibeaucoupde personnesla préfèrent-ellesà l'autre pour
lesfeuillesen palme
, parcequefixéainsià l'avance,le tulle
consolideassezla broderiede ce genre pour que l'on puisse
ensuitedécoupersanscrainte.
Pointsdedentellesur tulle.—..Maintenant, si la broderie
est courantevous pouvezvousen tenir là, maissi elle est
soignée,il fautbroderle tulleque vousavezainsiplacé.Vous
le pouvezen travaillantd'aprèslesindicationssuivantes.Elles
sontnombreuses et peuventfourniren outreunemultitude
de diversescombinaisons. Commela variété,à cet égard, est
fort désirable,il ne faut, quandil est questiond'unerobe,
peignoir,etc., ne répéterlesmêmespointsqu'aprèsen avoir
épuiséun certainnombre.
Pointbrodéà faussesépingles.—Commenous le verrons
bientôt,les pointsd'Alençonqui ne sontpassur tulleordi-
naire sontcomposésalternativementde quelquesrangéesde
réseaude tulleet d'un autre réseaubeaucoupplusfin, qui a
reçule nomd'épingles : il formedeslignesdélicatesdont la
demi-épaisseur contrasteagréablementavecle réseau ordi-_-
( u6 )
naire. Or, dansles pointsbrodés, il est impossiblede faire
cesépingles, maison lesimiteassezbienpar de petitesbandes
de gribouillis
qu'onmélangeavantageusement avecle réseau,
ou la broderieendroitfiLOn leura donnéle nomde fausses
épingles."Vous
les obtiendrezen opérantcommeilsuit.
Considérezd'abordqu'unréseauestforméde quatrepetits
filségaux,de quelsensquevousl'examiniez.Pour nousfaire
, au sujetde tant deminutieuxtravauxquisemblent
entendre
échapperà toute description,nousallonsimposerdesnomsà
cesdélicatesparties.Nousappellerons doncbarreslesdeuxfils.
duréseauqui se présententtQujours horizontalement,etbrides
lesdeuxautresfilsquise présententen ligneverticale.
Celabien entendu,enfilezl'aiguilledefIlàdentelle,arré-
tez-la, prenez l'ouvrageà l'envers, et mêmesi vous avez
beaucoupde joursà faire, et quevousayezla sageintention
de ménagervos yeux (ce quetrop de faiseuses dejoursnégli-
gent), montezà l'endroitde la broderieavecdu papiervert.
L'ouvrageen sera d'ailleursplus régulieret plus facile.Ce
conseilest bon à suivrepour touslesautrespointsde den-
telle indistinctement.
Prenezdoncde gaucheà droite, à chaquebarre, lesdeux
bridesparallèles: serrezon peu , puisà la finde la rangée,
revenezde gaucheà droitesur les pointsque vousvenezde
faire,et quevouscroisezparcetteopération.Lafig.4, pl.1, vers
laquellenousallonsretourner,va nousmontrerdanssesfleurs
un certainnombrede pointsde dentelle, et notammentles
faussesépinglesen J. Ellemontreégalementen K un jour
composéalternativement de faussesépingleset depointsd'es-
prit que nous décrironsb ientôt.Les fausses
épinglesse font
égalementde travers, de biais, et quelquefoislargesde trois
( 117)
réseaux,surtout en ce dernier cas. Assezfréquemmentou
lesfaitsansaucunintervalle , demanièreà représent er,unjoli
fond de tricot de Berlin.A mesureque noustraiteronsdesau-
tres points,nousparleronsdes combinaisons qu'ellespeuvçnt
produireaveceux.Il est impossible deleur donneruneforme
circulaire.
Pointa cordon simple oudouble.-Toutes lesdeuxoutrois
rangéesde réseaux, passezà pointde repriseunelignede co-
: faitesceladansle sensdesfilsquisuiventla di-
ton à broder
rection,d'unelisièreà l'autre, c'est-à-direen droit fil.Parve-
nueaubout d'un jour, pour le premiercordon , passezl'ai-
le cordonnetoula broderie,afind'éviterde couper,
guillesous
ou de faire un long point d'un cordonà l'autre. Pour être
sûre den'avoirpas à la fin du jour de rangéessurnuméraires,
comptezlesréseauxà l'avance,précautionà prendredu reste
relativementà touslespointsde dentellequel'on brode par
rangée.Onfaitce simplepointà cordondanstouslessens.Il
est beaucoupmieux, quandon repasseun secondrang pour
contrarierles pointsdu cordon , et quandon prendpar suite
ducotonmoinsgros.
Onpeut aussin'y passerqu'unrangde coton, maisy faire
dessus, en revanche, un petit cordonnetou un petit feston
avecdu fil de dentelle.Oncombinecescordonsavecdesran-
géesde faussesépingles.Lesiig.66 oo, et 67 i i, pl. 5, in-
diquentla plussimplefaçon de fairecepoint.
Pointà cordonperlé.- Moins usitéquele précédent, cejour
est d'un effetinfinimentplus agréable, et n'estpasplusdiffi-
cile: seulement il est un peu-pluslong.
Prenezle tulle de manièreà ce que les réseaux présentent
( "8 )
uneligne droiteparallèleau pouce.Danscette position,les
bridesformentunedoubleligne;c'estentrecettedoubleligne
quevousferezle cordonperlé.
A cet effet, vousenfilerezl'aiguillede cotonà coudrele
plusnetet le plusfinquevouspourreztrouver,puisvouspas-
serezun fille longde la premièreligneforméepar lesbrides
placéesà droite; pourpasserce fil, vousprendrezet laisserez
alternativement uneà une,lespetitesbarresquise trouveront
partagerladoublelignetracéepar lesbrides.
Ala seconde rangéedececoton,vouscontrariez lespoints,
et ainsidesuitepourtouteslesautresrangées ; carpourbien
fairelecordonperlé,ilfautserrerlesrangées,de manièreà en.
fairetenirsixà huitdansla lignede réseaux.Cetteopération
donneuneraiesatinéequi secombinede la manièrela plus
gracieuseavecdes rangéesalternatives d'épingles,fig.4 k,-
pl. x, (fausses)d'œilletsoude pointsd'esprit,fig.67 s.
Quelquefois on croiseentreeuxlescordonsperlés,de telle
sorteà obtenirun seulréseauouvertau milieudecettecroix
mate; maiscelaest lourd, et ne peutguèreconvenirqu'àla
broderied'église.Voyez fig. 70 a, pl. 5, ce pointcommencé.
Pointà cordontordu.— Commencez commesi vousvou-
liezfaireunerangéedefausses ; maisau lieudereve-
épingles
nirsurvos pas , et de croiserainsilespointsfaitsprimitiver
ment, redoublez-les en prenantcesseconds pointsdansl'inter-
vallelaissépar lespremiers.Cetravailvousdonneraunesorte
de gracieuse spiraleque vouspourrezfairealterneravecdes
rangéesdetoutessortesde pointsd'esprit,.fig. 5 q , pl. 1.
Pointà cordonen zig-zag.—Tenezle tullede manièreà
ce qu'ilprésenteunedroiteligneparallèleau pouce,et aulieu,
i 119)
de prendrecommepourlesfaussesépingleslesdeuxbridespa-
rallèlesà chaque-barre, laissezdeuxbarresentrechaquepoint,
quevousferezle longdela lignedroite.Celaterminé,aulien
decroiserles points, commepourles faussesépingles,ou de
remplirleur intervallecommedansle pointprécédent,redou-
, en prenantbien gardede passercettefoisle filen
blez-les
dessus;ayantété pris endessousauxpremierspoints,le fil se
croiseainsiet produit un zig-zagtrop délicatpour le repro-
duireexactementdansunefigure,quoique jel'essaie, fig.49P
-P',pl. 5. Alternezavecœillets,étoiles,pointsd'esprit, etc.
Pointsd'espritbrodésendroitfil.- Cepointréclamed'au-
-tantplusd'attentiondela brodeuse,qu'il sertà la foisà em-
bellirles pointsbrodéset lespointsd'Alençon.Il se dispose
aussiparrangées,fig.4 M, en étoiles,
fig. 58, enplein,fig.61,
pl. 5. Il peut alterneravecdes rangéesde faussesépingles,
-decordonset d'œilletsfestonnésou non, ainsiquenousallons
lesexpliquerdanspeu.Voyonsmaintenantcommentfaire ce
jolipointqui se prêteàtantde combinaisons.
Si vousvoulezqueles pointsd'espritsoientdisposésen ran- -
-gées,et qu'ilsse contrarient,demanièreque lesvidesd'une
rangéecorrespondent auxpointsd'espritdela rangéesuivante
et réciproquement, vousprendrezvosmesuresen conséquence.
Lorsqu'onne fait pas habituellement de pointsdedentelle, il
est .prudentde marquersur le papierde monture,lesplaces
que doiventoccuperles points d'esprit, principalement s'ils
offrentun plein.Cetteobservations'appliqueégalementaux
pointsd'espritenusagepourles pointsd'Alençon , et pourles
œillets
, étoiles, etc.
Vousavezdéjàpu remarquersouventqueles préliminaires
de la descriptiondesbroderiesdemandentbeaucoupplus de
( no )
détailsque l'buvragemême. Cetteremarquefondéese renou-
velleencorecettefois, et se renouvellerabien d'autresfois
; car généralement
encore les broderiessont en elles-mêmes
, maisellesexigentunemultitudede soinspour
peu difficiles
êtrefaitesavecsuccès.
Venonsdonc enfinà nos pointsd'esprit.Arrêtezdansle
cordonnetl'aiguilléede fil fin, quicettefoisdoit êtrelngue,
parcequ'ilfautqu'ellefournisse à toutela rangée.Ala rigueur
on pourraitla reprendreen bouclantles bouts de il, l'un
aprèsl'autre dansun pointd'esprit, ou bienenles nouant
, maiscelaferaitune grosseurdésagréable.
ensemble Arrêtez
donc votrelongueaiguillée,passezdansle premierréseauà
gauche(celaest nécessairement subordonné auxmesuresp ri-
ses, maisnoussupposons ), en tournantla pointede l'aiguille
vers vous, et arrêtez-vousà la premièrebarre.Elleest en
quelquesortele commencement de votrepoint, car à partir
d'elle,vouspassezl'aiguillesouslesdeuxbridesdu réseauqui
la suit, de manièreà embrasser toute la hauteurqui lessé-
pare, et à produireune sortede petite barre quevousrap-
prochezde la barre véritable.Vousrépétezcette opération
jusqu'àce qu'ellevousait donnéun petitcarreauépaiset sail-
lant qui,depuisla petitebarre, cacheunepartiedu réseau,
fig. 5 ee. Il fautcompterlespoints, afinden'être pasexpo-
sée à fairepar oubliles autrespointsd'espritplusou moins
grosque le premier.Il fautsurtoutéviterde serrer, et pren-
dregardeà ce qu'ilne setrouvesur l'étofféaucunnœud,aux
doigtsnullesurpeau, quipuissearrêtersubitementle fil, et
fairemanquertoutle pointd'espritenluidonnantl'apparenee
d'un cordonnet.Celaest d'autantplusdésagréable, qu'ilfaut
défaireavecla pointede l'aiguillece pointmanqué,que le fil
j
( I21)
se cassepour l'ordinaire , et que si la rangéeest avancée,ce
pointpeut forcerà défairelespointsprécédens.Cet accident
estsurtoutsansremèdepourlespointsd'espritd'Alençon,qui
font corpsavecle réseau.Lorsqu'enpassant sous lesdeuxbri-
des, on n'a pas bien lâché égalementle fil, et qu'on s'en
aperçoità tems , on peutréparerle mal, en tirant et égali-
santle pointavecl'aiguille.
Quoiqu'ilen soit, le pointfait etbienfait, vousdescendez
leTéseaupourl'arrêter( descendrec'est passersousle réseau,
la tête del'aiguilleopposéeà soi);vouslaissezlabarresuivante
libre, et recommencez à la troisièmeun autre pointd'esprit.
Ainside suitejusqu'autermedela rangée, puisen remon-
tant le,longdu cordonnetjusqu'àla seconderangéedésignée
d'aprèsla combinaison reçue.Commeil fautnécessairement
.pourfaire ce point, allerde gaucheà droite, lorsqu'aucune
combinaison nevouspermetd'y revenir,vousdevezforcément,
à la findesrangées,casserle filpour lereprendreà gauche.
Pointsd'espritbrodésen trapers.- Cepointfacileet joliest
l'un desplusfécondsde cettenombreusecollectionde jours,
car il se prête à une multituded'ingénieuses combinaisons.
Pourlebien faire , tenezle tullecommepour lescordons
perlés, tordus,c'est-à-direen lignesde réseauxparallèlesau
pouce.Enfilezl'aiguilledefiltrès fin, arrêtezl'aiguillée
, puis
passezl'aiguillesousdeux barres, de telle sortequ'ellesoit
couchée,et tournela pointeen facede vous : tirez-la,remet-
tez-lasouslesdeuxmêmesbarres , de manièrequele filsoit
-également par-dessus
, par-dessous : répétezcette manœuvre
bien simpleetvousobtenezun jolipointd'espritqui, soutenu
parles deuxbarres,risquemoinsd'êtreresserréquelesautres
genresde pointsd'esprit.Voyezfig.5o et 5i m, n.
BRODERIE. II
( 122 )
Cepointachevé,faitesun petitpointbienserrésurlabride
qui l'avoîsine,enavantet à droite,puisrecommencez-le sui-
vant les disposiLionsconvenuespourvotrejour, fig. 66 x.
Onfaitcepointsansintervalle,oubienavecl'intervalled'un
réseau.Dansle premiercas,il semetimmédiatement entredeux
rangéesde faussesépingles,ou de cordontordu, au milieu
desquelles la rangéequ'il formeproduitun charmanteffet.
Pointsd'espritendamier.— Cemêmepointfait sur deux
lignesde réseauxvoisins,demanièreà ce quele pointfait sur
la premièrelignese trouveplacéentrelesdeuxpointsfaitssur
la seconde,donnele joli dessinreprésentéen R, fig. 47.Il est
dessinéavecdesrangéesdefaussesépingles,maisonpeutfaire
alternerce gracieuxdamieravectoute autrechose.
Pointsd'espritendentelure.— Brodéssur troisréseauxen
diagonale, ces pointsproduisentla dentelurereprésentéeen
m m, fig, 5o; sur cinqréseaux,la dentelureestplus grandeet
se fait quelquefois,fig.56 F. Elleseraitmoinsjolie, aussila
double-ton ainsiquela précédente,commel'indiquela même
figure. On agità cet égardcommesi on suivaitun dessinde
tapisseriesur canevas,et l'onn'a d'autre soin que defaire
attentionà la positiondesréseaux.
Cesdenteluresexigentun fortgrandjour. Lescordonsper-
lés , lesfaussesépinglesà doublerangée,les joursen dentelle
gothiqueà deux rangs, conviennent bienpour alterneravec
elles.
Il vasansdirequeles pointsd'espriten traverss'exécutent
aussienplein , en croix; qu'ilsse mettentfort agréablement
en lignenoninterrompue aumilieud'un feuillage,d'unedou-
ble rangéed'œillets,fig.51o o , et mêmeencored'undouble
( 123)
rangdepointsd'espritbrodésen biais, qui vontnousoccuper
dansl'articlesuivant.
Pointsd'espritbrodésenbiais.—Vousvoyezencore,fig.5
enS, etfig.54 uu,ce jourqui présenteparrangée,depetitscar-
reaux,ou pointsd'espritposésobliquement : cesontlespoints
enbiais,quiréclamentbeaucoupd'attention.Rappelez-vous le
préambuleprécédent,et vosmesuresadoptées , arrêtezvotre
aiguilleà droitevis-à-visunelignededeuxrangéesderéseaux.
Cetteligneestforméedesimperceptibles ondulationsdesbri-
desd'unebarreà l'autre, par la barre duréseausupérieurqui
coupela bride entrelesdeuxbarres. C'estsur ceslégèreson-
dulationsque vous devezbroderles pointsen biais.A cet
effet, passezl'aiguillesousla petitepartie diagonaleformée
entrela barredu réseausupérieuret celleduréseauinférieur
placéeun peu plusà gauche ; embrassezcette partie de biais
dessuset dessousensoutenantbienle fil, et répétezdedeuxà
cinqfoiscettemanœuvreselonla grosseurdesréseaux : lâchez
également le filchaquefoisquevouspasserez. Vousobtiendrez
ainsiunpointd'espriten biais,quevousarrêterezpar un point
de cordonnetfaitimmédiatement aprèslui; puis vousdescen-
drezensuitesurlerestedela bride,ensortantl'aiguilleau-delà
delabarresuivante,etvousrecommencerez unautrepointàla
premièrepetitepartiede biais.Lesautresrangéesderéseaux
doiventêtrebrodéesdemême,qu'ellesalternentaveclescom-
binaisons déjàindiquées pourlespointsd'espriten droitfil,en
travers,ou qu'ellesremplissent le jour sansautrechose.Une
jolievariétés'obtientencontrariantcespointsd'espritobliques;
c'est-à-dire,en faisantune premièrerangéeoù ils se présen-
tent de droiteà gauche,une seconde,de gaucheà.droite, et
ainsidesuite
, en opposition jusqu'autermedujour.
( n4 )
Autrespointsd'espritbrodésenbiais,fig. 47 bc, pl. 5.—
Moinsnetsquelesprécédens,cespointsontsureuxl'avantage
d'être plusfaciles,plusnourriset d'êtremoinssusceptibles
de
resserrement. Prenezpourlesfairele tulle,commes'il s'agis-
sait de pointsd'espritbrodésen travers, et passant
oblique-
mentle fild'unebrideà l'autre , brodezle point d'espritde
manièrequ'iltraverseen biaisl'intervallecomprisentre les
deuxbarres.Faitesle point de cordonnetsur la brideduré-
seausuivantqui doitresterlibre, et répétezle pointd'esprit
en biais.
Pointsd'espritenbiaiscoulés,fig.55 T. Cesontles mêmes
absolument,avecunetrèslégèredifférence dansl'exécution
;
petitedifférencequien produituneassezfortedansl'aspect.
Lepointd'espritobliqueterminé , aulieu del'arrêter par
un pointdecordonnetbienserrésur labridevoisine , vousle
coulezendessous,de tellesortequelefiltraverseen diagonale
le réseauvide, et va refaireautroisièmeréseaule point en
biais.Cefiltransversaln'estpassansgrâce,voyezenD, fig.56,
maisalors,il importequele point d'espritsoit un peuépais
pour ne pasfairedégénéreren gribouillis,le fil transversal
obliqueauxdeuxpetitesbarresduréseaulibre. Voyezencore
fig. 57 t.
Pointsd'espritobliquesen masseenovale.— Brodezsans
nulleinterruptionsur quatre réseauxen diagonale,en tous
sens, 16 pointsd'espritobliques,et vousaurezle dessin
tracéfig.57 R'. Cemode,d'unegrandelenteur,seraitridicule
pourles broderiesdélicates.Il n'estbonque pour les larges
fleursd'aubesoude garnituresd'autel.
Vouspouvezfaireégalement un demi-ovale,avecdespoints
( 125)
d'espritobliques ; maisdisposésen lignedroite,ilssonttou-
joursdemeilleurgoût.
Combinaisons diversesdepoints d'espriten biais,fig. 51j.
i0 unedoublerangée despremierspoints d'espritobliques
contrariés,alternantavecdescordonsperlés.
20 Deuxrangéesde pointsd'espritobliquescoulés,sépa-
réesentreellespar une raie de réseauxlibres, fig.5-jII.
Unerangéede pointsd'espritbrodésen travers , en forme
de damier,fig. 23 a.
30 Le mêmejour, maisla secondepartieremplacéepar
une lignede cordonen zig-zag,oud'épingles,id. b.
4°. Fig. 58 Z, une rangéede pointsd'espriten dentelure
sur trois réseaux ; une rangée d'épinglesextrêmementser-
rées, et fig. 5 v v.
Pointsbrodésà feuillage,fig.52. —Tenezle tulleen biais,
faites,en la serrantbeaucoup,unerangéede faussesépingles,
de tellesortequ'ellevousdonneunesortedejoli cordonnet,
oùle réseaude tullene paraisseplus.Repassez ensuitesurce
cordonnetpendantdeuxréseaux,et au troisième,jetezà gau-
cheun pointenpassantl'aiguilleà deuxréseauxde là, sur la
lignedebiaisqui fait angleaveclecordonnetque vousvenez
d'obtenir.Répéteztroisou quatrefoisce point. quin'estau-
trequ'unlonget facilepointd'espritenbiais.
Vousaurezainsiune gracieusepetitefeuillequevousrépé-
terezencoredeuxréseauxplusloin,jusqu'auboutdu petitcor-
donnet.Cefeuillagecombinéavecdescordonsdecotonoudes
œillets,faitun joli effet quandle jourest de grandedimen-
sion.
, en agissantà droitedu cor-
Onpeut doublerce feuillage
donnetdefilfin, commenousavonsdit qu'onagità gauche.
-- - ( 126 ) - - -
Maisen ce cas, on faitle premierrangdefeuillesen croisant
le cordonnet,afinden'avoirpointà passerquatrefoisdansles
mêmesréseaux.
Onpeutmettreentreleslignesde feuillagesimpleou dou-
Me, unerangéecommefig.49 P, ou 48q, etc.
Point brodéà œilletsdetrois sortes,fig.55. — Cesoeil-
lets quela fig. 66 montreen h, sontdescerclesde fil finau-
tour d'un réseau.Voyonscommentopérerpour décrirece
cercle.
Arrêtezl'aiguilleenfiléelonguement àlalignequeformela
seconderangée des réseaux:descendez-en un, et vousêtes
alorsauprèsdelabarredeceréseau.Coulezl'aiguillele long
dela barresuivante,en dessous,et passez-la de mêmesousla
premièrebarred'oùvousêtespartie : vousavezfait uncercle
de filautourdu réseau.Recommencez-le délicatement jusqu'à
ce qu'il soitassezsaillant,ou nourri, en évitantbien de le
resserrer.Si ce désagrément vousarrivait,vousenfonceriez la
pointe de l'aiguille au centre du cercleou de l'œillet, et
vousla tourneriezdansla petiteouverturedu milieu , afinde
l'agrandir.Maisce palliatifproduitrarementunbon effet;
il vautmieuxfaireattentionen traçant l'œillet, comme je viens
dele dire.Quandcetracéest biennet, biendélicat, il peut
suffireà fairel'œilletsansautretravail.C'estla premièrefaçon.
La secondes'obtienten cordonnantl'œillet,à la manière
d'un véritableœilletde plumetis,si cen'est quele pointun
peu oblique,est beaucouppluséloigné.Enfinlatroisièmefa-
çonconsisteà fairetoutautourde l'œillettracéassezlarge-
ment, unpointdefestonpeuserré.Il fautfaireen sorte que
touslesoeilletsd'un mêmejoursoientégaux : poury parvenir
on compteles toursde tracé, quel'onserrebien également.
( 127)
De toutes les façonsl'œillets'arrêteen passantl'aiguille
danslabridesuivante , et serecommence aprèsdeux.réseaux,
quel'ondescendà l'ordinaire.
Il se disposepar rangées,en plein,de biais,endroitfil, et
secombineavectousles ornemensde pointssur tulleauxquels
il prêteunnouvelattrait.Nousverronsbientôtqu'il embellit
encorelespointsd'Alençon.
Jourà pointde marque,fig. 53.— Ainsiqueles jourspré-
cédens,celui-ci exigetoujoursun fondde réseaux:il nesouffre
aucunecombinaison.Sontissu uniformedoitle faire placer
aprèsles joursdistingués par des rangéesde broderieplusou
moinssaillantes.Voicicommentvousle ferez.
Tenezle tulleen biais, c'est-à-dire
de façonà ce qu'il pré-
senteunesuitede lignesdiagonales. Faitesensuitesurla ligne
debiaisla plusrapprochéeducordonnetde broderie,le point
de marqueou de tapisserie,dont vous trouverezplus bas
l'exacteindication.Maislà, cepointde marquea deuxpeti-
: la premièrec'est qu'au lieu d'alleren droit
tes différences
fil, il va obliquement; la secondec'estque le point suivant
ne se reprendpasdansle pointprécédent,maisau contraire ,
ducôtéopposéà celuioù l'onvientde ressortirl'aiguilleen
terminantle point : manœuvre quiproduitun fil transversal
sur lequelest croiséle point de marque.Quandvousaurez
ainsitravailléla premièrerangée diagonalede réseau,vous
recommencerez les mêmespointssurlaseconderangéediago-
nale en les contrariant
: et ainsi de suitejusqu'àla findu
jour, en tenant d'une manièreinvariablel'ouvragede biais
commenousl'avonsditen commençant.
Pointà œildeperdrixsur tulle.— Nousne pouvonsguère
donner.le dessindu jour précédent, mais nous indiquons
( 128)
Cg.60 en S, lejourà œilJeperdrix.Cetteindicationservira
enmêmetemspourle jour d'imitationdes blondes,et pour
le pointde ce nomcomprisdanslespointsd'Alençon.C'est
undesjourslesplususités.Nousleferonsdecettemanière.
Pourréussirà cejourplusfacileà fairequ'à décrire,tenez
l'ouvragedemanièreà ce que les barresdesréseauxsoient
tournéesdevantvous : passezsouslespremièreet seconde bar-
res, l'aiguilleenfiléede filfin, et resserrezle réseauqui se
trouvecomprisentrelesdeuxbarres,et parconséquent entre.
lesdeuxpoints.Continuez cettemanœuvre à touslesréseaux
dela rangéequevousavezcommencée ainsi.Cesréseaux,ainsi
resserrés,laisserontà droite,à la rangéederéseauxsuivante,
desréseauxmalformés,et séparéspar deuxpetitsfils,env:
cesontlesdeuxbridesserréespar un bout.Ausecondrang ,
vouspasserezl'aiguillesouscesfilsen ai, aprèsavoirretourné
l'ouvrageafinde pouvoirrecommencer à travaillerà droite.
Desfilsen 11,vouspasserez ensuitel'aiguilledessousles deux
bridesdu réseauquise trouveà droite, immédiatement au-
dessusduréseaumalformé,situéentrelesquatrebridesen
-v. Voustrouverezalorsun grandtrou demi-circulaire, que
vouscomplèterez en prenantlesfilsen v placésdevantl'ai-
guille:vouspoursuivrez ainsijusqu'àla fin de cerang.Vous
ferezle troisièmecommele premier,le quatrièmecommele
second,et ainside suite,encontinuantd'alterner.
Jourendmtelle gothique simple.—Tenez lesréseauxenligne
parallèleau pouce:preneztroisde cesréseauxen diagonale,
de manièreà faireangleavec la lignedroitedelaquellevous
êtes partiepourcommencer.
etredescendez-la
Sortezl'aiguille detroisautresfilssurcette
ligne, de façonà présenterunV renversé.Continuez de même
( 129)
jusqu'à ce que vous soyezarrivéeà la fin de la ligne.Il faut
maintenantcontrarierlesY renversés.
, vousretournezl'ouvrage,et vousprenezen.
Pour y réussir
diagonalelestrois filsquise trouventau milieudu V, ce qui
vousdonnele croiséfig. 61 , semblableau dessinde la bride
enA. Cecrois.é,forméd'unesortede gribouillis aumilieudu-
quels'ouvreisoléunréseaulibre, peutformerdifférentescom-
binaisonsen mélangeant sa dentellegothiqueavecdeslignesde
points d'espritsoit en biais, en droit fil, en travers, avec
des épinglesserrées"ou non, avecdes œillets,des cordons,
etc.
Maisquandce gribouillisainsiornésert à faireunjour pro-
prcmentdit, il fautl'étendreen y rattachantd'autresrangées
semblables.Alorson prendle pointdansle troisièmefil supé-
rieurde la rangée, et au-dessusd'elledeuxautresfils,ce qui
fait trois, nombreexigé; carréduiteà sa plussimpleexpres-
sion,l'indicationde ce jour serait« prendreet croisertou-
jourssurtroisréseaux.»
Au restecenouveaupoint se fait en diagonalecommeles
précédens,et de manièreà sortirl'aiguilledansle réseauisolé
: on remonteensuiteen passantpar dessusles trois
du centre
réseaux; ainsi de suite.Il s'agitmaintenantdecroiser cette
nouvelledemirangée. On y parvienten répétantle croisépré-
cédemmentdécrit, mais en prenant le point dansleréseau
central, ce qui achèvedel'écarteret dele présenterseulou-
vert au milieude cet entouragede gribouillis.Cejour exige
du fil un peuplusgrosqu'à l'ordinaire.
Jouren dentellegothique,composé. — C'està peuprès le
mêmetravail,maisau lieu de trois réseaux, on n'en prend
( 130)
que deuxen faisantle point, et parconséquenten décrivant
un angleavecla lignedroitede réseaux,où cependantonen
prend trois.De plusl'on ne croisepasle V renversé,et l'on
prendtoujoursd'unepart lenouveaupointdansle réseaucen-
tral, et d'autrepart un réseauau-dessusdu réseauqui de-
viendracentralà sontour ; cedernierse trouvetoujoursau-
dessusdu réseaucentraldel'avant-dernière ligne,et l'onne
sauraitse tromper.
Cejolijourdemande dufildedentelleà l'ordinaire.Regardé
en biais
, il présentedeslignesdiagonales de réseauxcarrés,
et defilsfort agréablementcroisés,fig.62, pl. 5.
Jours divers.— Nousbornonsici l'explicationdesjours
brodéssurtulle,parcequeceuxqui resteraientà indiquerse-
raientdusuniquement à diversescombinaisons empruntées aux
joursprécédemment décrits.Ainsinousrecommanderions : i"
pour les grandscentresde fleursgarnisde feuillages uniset
mats,lepointàpetites étoiles,quin'estautrequ'unseméde
petitesétoilesforméesparquatreousixpointsd'espritrappro-
chésencroixfig.65 T, pl. 4 ; puiscesétoilesen rangées,alter-
nantavecdescordons,defausses épingles,desrangéesd'oeillets,
etc.; a0pourdesjoursmoinsdéveloppés, desrangéesdefausses
épinglescroisées, demanièreà formerdes carreaux,offrant
mnepetitecroixde quatrefils, ce qui est gracieux fig.5 U. Il
suffitdelaisserentrechaquerangée,danstouslessens, un ré-
seau.30Maisvoiciunevariétédel'emploidesfaussesépingles.
Faitesd'abordla premièrepartiedes épingles , c'est-à-direle
premierdemi-rangde droiteà gauche,puisquandvousvous
occupez du second, vous croisezd'abord le point, et toutde
suiteaprès,vousfaitesau-dessous dece croisé,unpointlatéral
qui réunitlesdeuxbarresquise trouventde côté; vous re-
( 131)
tournezversla rangéed'épingles ; vouscroisezun point
; vous
faitesle pointlatéral, et ainsidesuitejusqu'àla finde la ran-
gée. Cela terminé, vousretournezl'ouvrageet vousrecom-
mencezde mêmeà la rangéesuivante.De cette manièrevous
avezdes rangéesd'épingles , réuniesentreelles par de petits
échelonsanaloguesà ceuxde la brideà l'échelle , maisplaces
deuxà deux.VoyezenV V, fig.65, cejolijour.
POINTS DEDENTELLE, DITS POINTS n'ALENçON.
Beaucoup moinséconomiques quelespointsà basede tulle,
cespointssupposentune broderieplussoignée , et sont d'un
usageplusléger, plusgracieux.Par tousces motifs , ilscon-
viennentsurtoutauxbeauxcollets,auxmanchetteset spéciale-
mentaux mouchoirs.Les entrepreneuses de broderieà Paris
n'emploientles pointsbrodéssurtullequ'auxbroderiesfaites
sur cetteétoffe.Attendons-nous doncà trouverles pointsde
dentelleproprementditspluslongsà faire , plus délicats.,et
plusélégansque ceuxque nousvenonsd'apprendre.
Point detulle. — Ce point, ainsinomméparcequ'il imite
parfaitementle réseaudu tulle, estla basede la plupartdes
autrespointsde dentelle,qui sonten grandepartiebrodéssur
le point de tulle, oucombinésaveclui.
Pour bien réussirà ces points, surtoutlorsqu'onles des-
tine à debellesbroderies,il fautemployerdu fil de Malines,
lesmontersur papiervert, et ne paslestravaillerle soir à la
lumière.Outrece choixdu fil, rien n'est changéquant aux
préliminaires despoints.C'esttoujoursla broderiepriseà l'en-
vers, l'aiguillebouclée,et arrêtéeà gauche.J'ajouterai,qu'il
ne fautpas déviderle filde Malines,maisle couperen aiguil-
léespeu longues,l'envelopperdansun papierquilui servede
( 132)
fourreau,et couvrirenoutred'uncapuchondepapierde soie,
la partierepliéedu fil quisortdufourreau.On lèvece capu-
chonchaquefoisqu'onprenduneaiguillée. Toutescesprécau-
tionssontnécessaires pourempêcherle fildesecasser.
Tenezl'étoffesurlaquellevousallezfairelepointdedentelle;
entrel'index et le poucegauche : tenezvotreaiguille-entreles
mêmesdoigts de l'autre main, et soutenantle fil avec le
quatrièmeet le petit doigtde celle-ci,passez-lesur l'index
gaucheenle retenantsousle doigtdu milieu , toujoursde la
main gauche.Aprèscela, tout en retenantle fil commeje
viensde le dire, piquezl'aiguilledansle cordonnet,en tour-
nant la tète de votrecôté, et passantla pointesur l'index
gaucheprèsde l'ongle, tandisque lesdoigtsdroitslâchent
l'aiguille.L'aiguilleainsienfoncée à moitié
, couchéeet retenue
surl'indexpar le poucegauche,passezle poucedroitdansla
très grandeboucleretenuepar le quatrièmeet le petitdoigt;
puissoulevant lefil avecle pouce, passez-ledeuxfoisde gau-
cheà droitesurl'aiguille.Tirezl'aiguille,lâchezla boucle
, et
reprenezpeuaprèsencorele fildansle petitdoigtdroit.Il ne
formeplusalorsde bouclequesurle troisièmedoigtgauche,
quel'on retireen élevantlepetitdoigtquiretienttoujoursle
fil, et serreconvenablement le pointenfinterminé.
Quandle fildevientcourt, onle passesur l'aiguilleavecle
pouce, ou bienlemédiumdroit, ou mêmesimplement, l'on
formela boucleen piquantl'aiguilledansle cordonnet,puis
en là passantsous cette boucledeuxfois. On prend tous
cessoins,parcequ'onne peutjamaisrejoindrele fildansune
rangéederéseaux , et queplutôtdela perdreainsiauxavant-
, onmettout en usagepourarriverau cordon-
dernierspoints
net. Aussiest-ilsaged'examiner,avantde commencer une
( 133)
rangéenouvelle , si le reste de l'aiguilléepeut suffireàla
suivre.
Lorsqu'onest dénuéed'habitude,on compteles filsdu cor-
donnet, que l'on prendentre chaquepoint, afin queles ré-
seauxsoientréguliers: maisl'onestbientôtaffranchiedecette
obligation.Quandles réseauxsontfins, on ne passequ'une
foisle filsurl'aiguille,et en ce cas
, l'on ne passeaussiqu'une
foisen descendant.
Cettedigressionindispensable nousa fait perdrede vue la
premièrerangéederéseaux.Voyons-la enA.', fig. io, pl. i, qui
nousmontrela partieinférieuredel'ouvertureà jourgarniede
pointsle long du cordonneten droit fil.Parvenueau dernier
point, vousl'arrêtezdansle cordonnetlatéralà droite, à la
hauteur des réseaux, puisvous descendez,c'est-à-direque
vous passezune ou deuxfois l'aiguilledans chaqueréseau,
selonquevousl'avezuneou deuxfois tournésur l'aiguilleen
le formant.Vousdescendez donc en tournantla tête del'ai-
guilleversle médiumdroit, et changezainsien petit cordon
torslefil transversaldesréseaux.Lorsqu'ilssont tousdescen-
dus, vousarrêtezdansle cordonnetlatéral gauche, et re-
montantl'aiguilledanscecordonnetà la hauteurde vos pre-
mierspoints, vousen faitesde nouveaux , en prenant dans
chaqueréseaupouren faireun autre.
Vousgarnisseztoutela rangée , vousarrêtez, vousdescen-
dez; ainside suite.Pour que les réseauxsoientbienfaits, il
faut que le fil transversalque chaquerangéeprésente, soit
appliquéjustementsurle papierdemonture , de sortequ'ilne
resserreou ne tendepas; maisune commençante doitse rési-
gnerà le voirbdillerpendantdeuxou troiscentresde fleurs.
Quandvousêtesarrivéetoutprocheducordonnetsupérieur,
BRODERIE. 12
( 134)
et quele filtransversaldesréseauxenestbienvoisin,aulieu
de descendre,vousfixezchaqueréseauaprèsce cordonnet,
par unpointde surjetordinaire.
Point de tulle à épingles.—Lesépinglesdontnousavons
indiquél'imitationsontde très petitsréseauxfortresserrés.
On en prend ordinairement deuxet mêmetrois dansunré-
seau; onne passequ'unefoislefilsur l'aiguilleenlesfaisant :
onnela passeaussiqu'unefoisen descendant. Commeles ré-
seauxde tulle, les épinglesse fontde gaucheà droite, et se
descendentde gaucheà droite.Plusellessontépaisses et rap-
prochées, plusellessontbien , puisqu'elles doiventfaireoppo-
sitionaveclesclairsduréseau , maisellesnedoiventpasmoins
êtreparfaitement nettes.
Quandaprèsles rangéesconvenues dansunjour,
d'épingles
on reprendla rangéede réseaux , on fait chacunde ceux-cià
chaquetroisièmeou quatrièmeépingle.
Oncombine lesépinglesdebiendesmanièresdanslesjours
, maisquantau pointquinousoccupe,ellesalter-
d'Alençon
nentsimplement en doublerangée,avecdeuxoutroisrangées
de réseaux.Il fautque lespremièressoientbien près, et les
secondes unpeuécartées,afinde mieuxproduirel'opposition.
Cepointsefaitordinairement dansle droitfildel'étoffe: on
, ce qui en changetout-à-fait
le faitaussien travers l'aspect.
Cetteobservation d'ailleurssubsisteà l'égarddetouslesautres
jours.
Pointde tulleà pointsd'esprit.—— Cespoints,absolument
semblables de formeet de nomaux pointsd'espritemployés
dansla dentelle,serventà en imiterles dessinsdélicatsdans
( I35)
lesjours.Ilsparaissentd'uneexécutionplusdifficile qu'ilsne le
sonten effet.Vousen allezjuger.
Soitquevousles commenciez dansle cordonnet,soit que
vousles preniezdansun réseau,faitesquatreousixpointsde
en nepassantqu'unefoislefilsurl'aiguille.
tulletrès rapprochés,
Alongez-les et prenez-lessi bien qu'ils produisentun petit
carreauépais,fig. 61 X, en prenantbien gardequ'ilsne se
resserrentpas; ou quelabridequiles précèdeet cellequiles
suit nesoitpastroplâche ; faitesensuiteun pointordinaireen
prenantdansle réseausuivant,le pointd'esprittenant lieu
d'un autrepoint.
Continuez la rangéede réseaux , et quandvousla descen-
drez, vouspasserezuneseulefoisl'aiguilledansles petitsré-
seauxpassésdupointd'esprit,lorsmêmequevousauriezdes-
cendu en passantdeuxfois.Vousaurezsoinde ne pas les
écarter, afinquele pointd'espritconservesa formecarrée.
Fautede soinou d'habitude , aulieude cela , on le disposeen
éventai],ce qui est du plusmauvaiseffet.
En faisantla rangéesuivantede réseaux, vousprendrezlé-
gèrementle pointau milieudu pointd'esprit,sansdérangerle
petitcarreau.
Pointrayé à pointsd'esprit.— Faitesdeuxrangéesd'épin-
gles, puis un rangde pointsd'esprit,éloignés l'un de l'autre,
d'un , deux, oudetroisréseaux , suivantla grandeurdujour:
il estbonde lesrapprocher. Revenez aux épingles
, puis aux
pointsd'esprit, etc.
Onpeutencore,pourrendrece pointplusjoli, doublerla
rangéede pointsd'espritdemanièreà les contrarier , c'est-à-
direà fairecorrespondre les pointsd'espritd'unerangéeavec
les réseauxd'une autre.Onalterned'ailleursce doublerang
( i36)
de points d'esprit, et les épinglescommenous venonsd'e
l'expliquer.
Point à points d'espritenplein,en croix, etc. —Des
pointsd'espritplacésà égaledistance,d'aprèsla largeurdu
jour ( supposons l'intervallede trois réseaux
), contrariéset
ayantleursrangées séparées par un rang de réseauxunis;
voilàleplein, fig.23 D. Aprèsles trois premiersréseauxdit
premierrang du jour (celaest encoresuppose , car l'inter-
valleest nécessairement subordonné à la finessedu réseau,à
l'étenduedu pointde dentelle)»faitesunpointd'esprit ; faites
encoreplusieursréseaux , un pointd'espritet troisautresré-
seapxencore.Ausecondrang, substituezle pointd'espritau
secondréseau ; au troisième rang,substituez-le jusqu'auqua-
trième réseau; au quatrièmerang, au troisièmeréseau,
commeà la premièrerangée : cettemanœuvre produiralecar-
reau indiquépar la fig. 23 D, quoiquepluspetit et séparé.
Quand vousaurez fait ensuitedeux rangsde réseaux,ou
mêmeun seul, recommencez un nouveaucarreauentreles
deuxprécédens.Voilàlespointsd'espriten croix.Mais,pour
faireviteet régulièrement cesdeuxpoints,il est bon,comme
je l'ai déjàdit, de montersurun dessintracé..
Pointcirculaireà pointsd'esprit.—Voyezfig.ag5, pl. 14,
en E, ce pointquedoitrecevoiruneouverturecirculaire. Fai-
tes d'abordune doublerangéed'épingles toutautour,et lais-
sezlapremièredechaquerangée,ne présenterqu'unsimplefil.
Ensuitetouteslesquatre, six ouseptépingles, placezunpoint
d'esprit a longé: descendezces pointsd'esprit,en prenantgarde
quele filquivadel'unà l'autrenebâille,etrecommencez une
doublerangéed'épingles ; terminezpar quatrepointsd'esprit
encroix,bienvis-à-vis lesunsdesautres,etformantentreeux
( 137)
un œilletquiterminegracieusement le jour. Descendez
ensuite
sur le côté les barres de pointsd'esprit, et les deux demi-
épingleslaisséesexprèsen commençant. Vousarrivezde l'une
à l'autre, commepar autantd'échelons , à la premièreépingle
prise en commençant le cordonnet.Cejour est extrêmement
joli, mais il exigebeaucoupdesoinet de tems.
Pointde moulinet.— La nécessitéde faire connaîtred'a-
bordles opérationsfondamentales des pointsde dentelle
, et
d'énumérerensuitelesindicationspropresà chacuned'elles,
nousa forcédetraiter de pointscompliqués , avantun point
, le moulinetsimpleet le moulinetdouble.Tous
bien facile
deuxsefontdansuneouvertureronde , semblableà un grand
œillet. Avec de longs réseauxrangés circulairement,que
l'on passeet descenddeux fois.Le premierse terminelà; le
secondreçoit une rangéecirculaired'épingles.Onfinitl'un
et l'autre en repassantl'aiguilledansle premierréseau.Les
moulinetss'emploient agréablement , dans
dansles entre-deux
les petitesmarguerites,etc. Ils sont surtout une.ressource,
quandon a faitlesœilletstrop ouverts.
Pointd'Alençon rayé brodéen biais, endroit fit, en tra-
vers. — Ces deux broderiessont exactementsemblablesà
cellesdespointsanaloguesbrodéssurtulle : toutela différence
consisteen ce que, pour le premier,on fait alternativement
deuxrangéesd'épingleset deux rangéesde réseaude tulle
pourrecevoirles pointsd'espritbrodésen droitfil ; ence que
pour le second,on fait pourles deuxrangsd'épingles , trois
rangéesde réseau.Une troisièmerangéeest nécessaire,afin
qu'onpuissebroderle pointd'espriten droitfil entreles deux
rangsde réseaux.
*
( 138)
Pointd'Alençonà œillet.—C'est le mêmequele pointsur
tulle ainsinommé.Il n'en diffèrequepar la doublerangée
d'épingles,qui revientaprèsla doublerangéederéseauxsur
laquelleon brodelesœillets, fig.56, D'.
Point(VAlençon à œildeperdrix.—Quoique cejourporte
lemêmenom , et produisele mêmeeffetquele point à œil
de perdrixbrodésur tulle, il ne doitpasmoinsêtre décrit, à
raisondela grandedifférence dela fabricationquiexisteentre
les deuxpoints.L'indication suivanteenferajuger.
Faitesdeuxépingles,à gauche,surle cordonnet,parcôté,
en remontantunpeu , deuxautresépinglesau milieuducen-
tre du jour (s'il est de moyennegrandeur ; car s'il estplus
développé,il faudraitdeuxépinglesde plus),et enfindeux
dernièresépinglessurlecordonnetlatéralà droite,auniveau
des deux premièresépingles.Descendezensuite,en passant
trois ou quatrefoisl'aiguillesur chacunedes grandesbrides
que vous aura donnéescette manœuvresingulière(fig.
58, C); puisfaitessur cesbridesdeuxrangéesd'épingles.
Placezensuitedeuxépinglesau milieude chaquebride , de
manièrequecescouplesd'épingles secroisentaveclescouples
précédentes. , répétezles deuxrangéesd'épingles,
Descendez
puistrois couplesdumêmepointparallèles à cellesdupremier
rang, ainside suite. Cescouples, jetéesainsiau centredes
, donnentauxdoublesrangéesd'épingles
brides uneformein-
clinéetrèsagréable.
Pointd'Alençon enéchelle.— Quandvousvoulezremplir
d'unjourà effetune longuefeuilleà ouvertureétroite, fig.3,
F'F' etfig. 24, M; vouscommencez par faire, toutle long
dela feuille(qu'à ceteffetvoustenezen travers), deuxrangs
(i39)
d'épingles.Comptantaprès celavos épingles,vous calculez
le nombredepointsd'esprit que vous voulezy prendre, et
déterminezl'intervallequi setrouveraentre eux. Cesointer-
miné, (vousfaitesaux placesconvenuesde longspointsd'es-
, et les tenezaussiun
prit, un peu plusfortsqu'à l'ordinaire
peuplus courtsaux deux boutsde la feuille.Cespointsvous
donnentnécessairement une bride qui, d'un point d'esprità
l'autre, partagetransversalement la feuille.Vousdescendez
cettebride, et vousy faitesà l'ordinaireune ligned'épingles.
Uneseconde ligne estnécessaire pourcorrespondre àlapremière
partie du jour: aussila faites-vousen la prenantdansle cor-
donnetsupérieur,pour finirle pointde dentellecommenous
l'avonsapprisplushaut. Cespointsd'espritdisposésen éche-
lons entrecesdélicatesrangéesd'épingles,et partageantdu
hauten bas, lafeuilleà laquelleon rend son senshabituel,
composent un desplusjolisjoursquevouspuissiezexécuter.
On peut faireun doublerang de points d'esprit, et les
contrarier
: on peut aussiles séparerpar unerangéed'œillets,
et enfinenjoliverde diversesautresmanières,ce jour déjàsi
gracieux.

CHAPITRE III.
IMITATION
DESDENTEJ.LES
ET DESBLONDES.
APPLICATIONS
- DENTELLES
DIVERSES. MOYEN
AGE.
Broderieà pointd'Alençon.— Je ne sauraismieuxlier ce
chapitreau précédent,quepar l'indicationde cettebroderie,
qui avaitgénéralementremplacésur tulle la broderieen re-
prise. Sa grâce, sa légèretéla rendaientprécieusepour bro-
derlesvoiles,lesrobes, les fichusdivers
; car elleimitaitavec
( 140)
bonheurla dentelled'Alenconet le pointdit à l'aiguille.
Malgrétouscesavantages , la model'a miseun peuà l'écart;
maiselle orneencoreles voiles-écharpes de mariées
, mais
ellesertà imitersurlargebandede tulle, lesdentelles deMa-
, donton garnitles colsbrodés
lines , et l'on peut hardiment
prédirequ'onneselasserajamaisde l'employer.
Feuilles.— Cettebroderies'apprendaisément.L'ouvrage
estmontécommeà l'ordinairesur unpapiervertdessiné ; l'ai-
guilleest enfilée,puisbouclée,de filà dentelle.Lepremier
se tient demanièreà ce queles réseauxdu tulleprésentent
des ligneshorizontales: la secondeagitdedroiteà gauche,
prendde biais, en.dessous,le premierréseaude la ligne ,
laissele suivant, prendle troisième
; ainside suite, toujours
sur la lignehorizontale,jusqu'auxlimitesindiquéespar le
dessin.Parvenuelà , l'aiguilleallantde gaucheà droite,cette
fois, vaprendresurcettemêmeligne , danstousles réseaux
laissésprécédemment : ce quiproduitdans chaquetrou de
réseauunecroixde deuxfilsfinsduplusagréableeffet.Toutes
lesfeuillesseremplissent ainsi,et l'on,n'a besoin,pourobser-
ver leurs contours,que de supprimerou d'ajouterun ou
quelquesréseauxà chaqueligne , suivantles exigencesdu
dessin.
Revenirsur la ligne pourcouvrirlesréseauxomis , s'ap-
pelledescendre. Onvoitquedesrangéesdece pointalterne-
raient agréablement avecdespointsd'espritbrodésenbiais,
en droitfil, avecdesœillets,descordons , des étoiles,etc.
Lesfeuilleset pétalesainsiremplis , on les trace, en sui-
vantleurscontoursà pointsdevant, avecun filplat (fil de
un
Cologne) peugros. P our lestrès petitestiges, on passece
CMi)
filunefois: pourles tigesmoyennes,deux fois, en.contra-
riantles points: pour les grosses-tiges,dansles partieslar-
ges, onfaitle pointd'Alençonavecle fil fin, et dèsqu'elles
se rétrécissent,on emploiece fil à pointsde reprise.
Il faut, à la broderiequi nousoccupe , reprendreles fils,
aux extrémitésdeslignes,jamaisau milieu.
OEillets.—Ledélicatœilletque nousallonsapprendreet
recommander à nos lectrices,se nommeœilletde blondes,
parcequ'ilressemble en effetà ceuxquel'onremarquesur ces.,
bellesdentellesde soie , et qu'il est en usagedanslesimita-
tionsqu'onenfait. On le perceavecun poinçon , sansrom-
preaucunréseau, puis avecuneaiguilleenfiléede fil à jour,
onprendtout autourdutroulesdeuxbridesduréseau : c'est-
alorsun ceîHetenfil fin, oupour mieuxdireun demi-œillet.
Afinde l'achever,on le traceen passanttout autouret un
peuau-dessus,un cerclede filplat.
On fait peude joursà cettebroderie, et lorsqu'ily en a,
ce doitêtre spécialement despointsà œilde perdrix.Il enest
de mêmepourl'imitationdesblondes.
Avantde passerà l'imitationdes tulleset dentelles,nous,
offronsavecplaisirun moyenexpéditifde formerle picot,
partiesi intéressanteet si longuede ce travail.Cemoyen,qui.
a fait l'objet d'un brevet d'inventionaccordéen 1827, à
MM lIe. Beauguillot,fabricantesde tullesbrodésà Caen, a
pour but de formerà l'aiguille,dansune partie quelconque
d'une piècede tulleou de dentelle,quel'on découpeensuite-
au besoin, un picotet un piedparfaitement semblablesà ceux,
que l'on fabriquesurle carreaudesdentellières.
( r42)
MOYEIT DEFABRIQUER TRÈSPROMPTEMEICT LEPICOT ETLE
PIEDDESDENTELLES.
Manièredefairele picot.
La fig.78, pL n, montreun morceaude tulleoùl'onvoit
lesréseauxde formehexagonequicomposentordinairement
ce tissuréticulaire.
Pourformerle picot : 1° on prendune aiguilleet du fil
dontla grosseurrépondau réseausur lequelon veut opérer ;
a" Onattachece fil à celuiqui séparedeuxmaillesquel-
conquesde deux rangées , soit, parexemple,au fil a, qui
séparelesmaillesouréseauxb, c;
30 On passel'aiguillede la mailled danscelleb, et on
serrecesdeuxmaillespar un pointbouclé : de sortequela
maillec setrouvebouchée.
4° Onpassel'aiguilledans la maillee, et onla faitressor-
tir danscellef ;
5° Onla fait entrerdansle réseaug et glissersousle fil
quijoint ce réseauà celuibJ par lequell'aiguilledoit res-
sortir;
6° Onrepasseunesecondefoisl'aiguillede b en g, enfai-
sant un pointbouclé ;
7° On faitentrerl'aiguilledansle réseauh, et on la fait
ressortirpar celuii ;
80 Onrepassel'aiguilledu réseaub dansceluik.
9* Delà , on la faitpénétrereng pourrevenirencoreen k,
en formantun pointbouclé, de manièreà serrerlamaille
commeonl'a fait pourla maillec;
JIO"Ensuiteonrevientformer la pointedu picotsurJ, m,
commeonl'a faitpoure , f, commeil est dit à l'article4, et
( 143)
on continueà opérersur lesmaillesou réseaux,de gaucheà
droite, ainsiqu'ilest expliquéà l'article5 ;
11° Enfin,le picotétantachevédanstoutela longueurque
, sur toutela ligned n, les fils du ré-
l'on désire, on coupe
seauqui se trouventintermédiaires à ceuxquisontle résultat
de l'opérationà l'aiguille,et, en tirant légèrementlesdeux
partiesdu tulle, ellesse séparentet laissentun picot aussi
longet aussiparfaitement découpéque celuiqui seraitfait au
métierdedentelle.
Remarques.
i 0 Il résultedel'opération
, quece qu'onappellela toiledu
-picot se trouveformé et arrêtésurla lignede maillesb et sur
cellesde h o ,-
a" Pour donnerplusdeforceà cette toile, toutela ligne
de maillescp se trouveferméeet serréepar des pointsbou-
clés;
30La tête et la pointedu picot se fermentsurla lignee q,
et la découpuredesfilsdu réseauqui terminel'ouvrage,s'o-
père surla ligned n.
Il faut remarquerencoreque, quandle borddutulle doit
, l'opérationne changepas; seulement,au lieu
être festonné
d'opérersur des lignesdroitesde mailles, on descendet on
remonteobliquement dansles diversrangsde mailles
, suivant
les contoursdu feston.
Manière de faire lepied.
Cemoyenestreprésentéparla mêmeplanche,et consiste :
1° Aarrêterlefil de l'aiguillesurceluiduréseauquisépare
la mailler de celles ;
2° A fairepénétrerl'aiguillesousla maillet, et à la faire
( i44)
ressortirdansla mailleu; pourfermer,parumpointbeuclé.
la mailles, onpasseen v pourressortiren u;
30 A passerl'aiguilleenx pourressortiren u, revenirenx
et sortireny, par un pointboucléquifermela maillea';
4° A passeren d pour sortiren y; on revienten u, 08
glissesouslamailleb' poursortirdansleréseauc', on revient
en Dpour ressortirencoreen c', eu fermantb' par unpoint
bouclé,dela même manière quel'ona ferméla mailles ;
50 A continuerl'opérationsurles lignescorrespoKdantae,
ainsiqu'il a étédit.
ilelnarqlles.
1° Il doit résulterde cette opérationachevée,que toute
la ligned' e' doitêtre ferméepar des pointsboucléset par
conséquentbouchés ;
2°Il en doitêtre de mêmedela lignef g';
30 Laligne/t' i' restelibreet setrouverenforcée par lefil
de l'aiguille,pourformerun jour au milieudu pied et une
mailletrèssolidesur laquelleondoit coudre.
Enfin, on coupele surplusdutulleoudentellesurtoutela
lignek'1' , à peuprèsà l'endroitdespointsde la ligned' e'.
Imitationdetullesetdentellesdefil. —Cesimitationssont
excessivement : cependant,nousnevoudrions
nombreuses en
donnerqu'unsimpleaperçu, afindene pastomberend'iné-
vitablesrépétitions.Desindications générales,unseulexem-
ple propreà guider,nousparaissentdevoirsuffire.
Feuilles.— Lesfleurs , feuilleset pleinsse fonten reprise
avecdu filplat de Cologne , de grosseurassortieau tulleet
au dessin.Maisc'est en quelquesortele tracéde labroderie1
-enreprise, car il n'estpas d'usage,en dentelle, de remplir
( 145)
lesfeuillesoufleursavecdugrosfil. Le réseati,un tissuserré
imitantla batiste claire, un jour à œilde perdrix,voilàquel
estl'intérieurdesdessins.Lepremiers'obtienten traçanttout
simplement surlescontours; le secondse remplacepar la bro-
deried'Alençon,de faussesépingles , un gribouillis
; le troi-
sième, par une suited'œilletsnon tracés quand le dessinest
long; par l'œilde perdrixquandil est large: et iiousconnais-
sonstout cela.
Pleins.— Lespleins, pour l'ordinairetrès petits , repré-
sententauxtullesmoyensun grain d'orge , une perle, etc.
Letracéd'unefeuillesimple , voicil'un ; le tracéd'unœillet,
voicil'autre, et l'onne prendnullepeinepour lesarrêter.On
rapproche tout simplement le fil du premierbout, pu;s l'on
coupeprès. Cesbouts,toujoursun peuvisibles,restentà l'en-
; onne s'en occupepas.
vers
Plusouvragés, d'autrespleinsimitentparfaitement
la dentelle:
cesontlespleinsà pointsd'esprit,surtoutà pointsd'espriten
croix, en étoiles.Noussavonscommentopérer.Nous ajoute-
ronsseulement que pour rendreles pointsd'espritplusplats,
et parconséquentplusconformes à ceuxdes dentelles
, onles
brodeen tournanttoujoursla tête del'aiguilleenfacede soi,
et enprenantlesbridesduréseauendessous;tandisqu'àl'ordi-
naire,onbrodeauxpointsde dentelle,lespointsd'esprit, en
prenantles bridesen dessuset en tournantà soi lapointe de
l'aiguille.
Bords.—Il sont unis ou dentés.Dansle premiercas, la
lisièresoutientassez; (car on prendtoujoursdes tulles en
bande) et l'ony coudsanscrainteun picot, le longd'un fil
plat que l'on passe tout le long, pour imiter le borddes
dentelles.Un point de surjet couchéfait avecdu fil à jour
BRODERIE 13
(i46)
danstoutesles bridesdu picot, est fixésurle grosfil debor-
dure ; voicitoutel'opération.
Elledevientun peu plusdifficilelorsqu'ils'agit de tulle à
dents. Onfait la fleurqui, pour l'ordinaire,remplitcelte
dent, et l'ondécoupeletulleun peuenarrièredu grosfil, qui
formeà la foisle contourdu dessinet le fil de bordure,fig.7,
pl. 1. Quand,au contraire , la fleurséparéedu bordlaissece-
lui-cifigurerdesondesisolées,on trace le filde bordureen
ondes, puisl'on découpele tullecommeje viensdele dire.
Maiscommeen ce cas les contoursdesfleursne sont paslà
pouraiderà l'illusionet à la solidité
, ilfautplusdesoinpour
poserle picot.
Posedu picot. Dans leManueldesDemoiselles, j'ai con-
seilléde festonneriabandeavecdu fil fin, puisde coudrele
picotaprèsce feston"? C'esten effetla manièrela plussolide,
maiselle estlente, et si onveutl'accéléreren festonnantavec
du coton, il s'ensuitune désagréable grosseur : aussin'est-il
jamaisde festonauxtullesbrodés-,maisil est vrai d'ajouter
que leur borduren'estrienmoinf.quesolide.Pouréviterl'un
et l'autreinconvénient,il faut, lorsqu'ils'agitdedentsun peu
développées et d'un bel ouvrage,fairesur le cotondebor-
dure, une sortede surjetà la reine, avantde placerle picot.
Unsurjetà la reinesefaità pointscouchés,et demanièreà
embrasserle petit effiléde tulle qui se trouveau-dessous du
fildebordureaprèsqu'ona découpé.
Faussesblondesen bandes.—Nousconnaissons toutesces
bandesdetulle de soie, brodéesensoieouen cotonpourimi-
: ellessebrodentavecbeaucoupdefacilité.
ter la blonde
--Choisissezpremièrement dutullequinesoit pastropgommé,
( r47.)
carcetteraideurne se trouvejamaisdansla blondevéritable.
Ayezensuite,nonde la soie blancheplate, commeon l'em-
ploiecommunément, maisde la soieayantreçu un tor&ou
demi-tors. Cettesoiequi sevendsurtoutà Lyon , pourbroder
lablondeunieen pièce , estd'unusageparfait, car ellebrille
et je la recommande
fortementsans-s'effiler, auxlectrices.Mu-
nissez-vous enfind'un dessinsur papierjaune ou vert, car on
ne sauraitprendretrop de précautions pourménagerla vue.
Commeil imported'allerfortviteà raisondubas prix de
ce travail,ou de sonpeu de durée,onne montepasl'ouvrage
sur le dessin,à moinsqu'ilne soitfort compliqué
, et alorson
seborneà monterà grandspointsleslargesbandesenhautet
enbas.Lesautresbandes , plusoumoinsétroites,s'attachent
avecdeuxfinesépingles aprèsle papier,àceluidesboutsvers
lequelon travaille.Mêmequandonesthabitué , on n'attache
pas du tout: on maintientaveclamaingauche,et l'onfait
glisserla bandesurle dessinà mesurequ'on la brode.C'est
d'ailleurslemeilleurmoyendeluiconserversafraîcheur.
Onlepeut, parceque danscette broderiel'on seborneà
suivreen traçantà grandspointsles contourset nervuresdes
Le festonn'estaussiqu'untracéqu'ondécoupeun peu
feuilles.
au-dessous,de manièreà ce quelesréseauxraidis , ainsidé-
coupés, simulentun picot.Lalisièreest unfil passéà points
devantaubordopposéde la bande,à une ou deuxlignesen-
virond'intervalledela véritablelisière
, ou de IVeffilé
raidiqui
entientlieu: carà l'ordinaireon coupecesbandesdansune
piècede tullede,soie.
Onvoitquerienn'estplusexpéditifet moinssoigna,Il est
cependanten ce genreun ouvrageencorepluscommun : c'est
le mêmepourlequelousubstituele coton plat à la .soie.La
( 148)
grâcedes dessins,et surtoutla fraîcheursontlesseulsmérites
decettebroderie,qui, ne se blanchissant pas, seportantseu-
lementquelquesjourset se vendantà vilprix , ne doitdeman-
der que le moinsde travailpossible.
Broderiede fausse blondesur tulle-illusion. —Les basses
blondescousuesaprèsune bandede tulle-illusion, forment
commenous le savonstoutes, les cornettesintérieuresdes
chapeaux,les garnituresde beaucoupde bonnetsdemi-négli-
, et faisaientenfinil y a peu d'années,beaucoup
gés deruches
pourcolerettes.Araisondela grandequantitédebasseblonde
exigée,cesruchesétaientcoûteuses,et j'avaisimaginéd'y
suppléerpar le moyensuivant,fortressemblant auxbroderies
de fausse-blonde.
Je prenaisunebandede tulle-illusion, assezlargepourêtre
miseen double,enrenversant la broderie,c'est-à-direenfai-
sant labroderiedelasecondelisière,à l'enversde la broderie
de la premièrelisière.Je l'appliquais,sansla monter
, surun
dessindenté, contenantà chaquedent unefleur.Cettedispo-
sitionest avantageuse,oupour mieuxdireindispensable, en
ce qu'elleréunitla broderieau feston,demanièreà ce quela
soiecourtde l'uneàl'autresansinterruption. Elleestd'ailleurs
d'un agréableeffet, et simuletout-à-faitla blonde,quandle
tulle-illusionainsibordéest placéà pliscreux.La fig.296,
pl. 14, indiquecettedisposition de dessin.
Je brodaisen suivantles contoursde la lfeur,«t en traçant
: je suivaisaussila dent tout près de la
l'œilletsansl'ouvrir
lisière, sansla découperensuite.Je trouvaisà cetteomission
économiedetemset solidité , carce découpage contribueor-
dinairementà l'éraillage-
( 149)
La très petite largeurdu bord et l'ouverturedes réseaux
du tulle, jointesà la poseà pliscreuxfaisaientcomplètement
illusion,et l'on croyaitvoirun bord denté. -
On agitquelquefois de même pour les faussesblondesà
dents peu creusées.Pour acheverce qui concernecelle-ci,
on fait en cinq ou six heures avec deux petits écheveaux
de soieblancheà mi-tors,et pour 5o à 60 centimesde tulle-
illusion,unejolieTuchequiremplaceparfaitementune ruche
à basse-blonde d'au moins5 à 6 francs.La duréeest d'ailleurs
égale, et lestrès bassesblondesne se blanchissent pas.
Lorsqu'onmanquede soie mi-torse , on prenddela soie
plate: pour l'enfileraisément,on mouillelégèrementle bout
avecle doigthumectéd'eau pure. Ceprocédéest applicable
à touteslessoiesplatesdifficilesà enfiler.
Broderie en repriseperfectionnéepour blonde.- Lesdemi-
voiles, les mantillesde blondeblanche , et de blondenoire,
lesgrandsvoilesde blondenoires'imitentfort bienà l'aide
de cettebroderie,de l'œilletdeblondeet du jour à œil de
perdrix.Onfaitlesfeuilleset fleursavecde la soiemi-torse,
lescontoursavecde la soieplate ; lesœilletset lesjoursde la
soieextrêmementfine, analogueau fil de dentelle,et beau-
couppl: s solidequelui.La soieblanchedoit être légèrement
azurée, et la soie noire, d'un noir-noir ounoir-fin, ainsi
nomméparoppositionaunoir-bleu.Toutescesfournituresse
trouventchezlesmercierstrès bienassortis.
Nousdonnons, fig. 76, pl.11,un dessin
de blondepourman-
tille, etfig. 77,pl.12, un dessindeblondepourvoileou demi-
voile.
On a beaucoupbrodéautrefoisces objetsen repriseordi-
naireavecde la soieplate.Maisle dégoûta suivil'usage,parce
*
( 150)
qu'ainsiemployée,la soies'ébourre, et quela broderietoute
hérisséedevientconfuseet sefaneen trèspeudetens. La
broderieen repriseperfectionnée prévientcesdésagrément
car sonprincipalcaractèreestde nejamaisse hérisser.
Le point,très facileà faire,estdifficileà expliquer.Prenez
à chevalsurl'indexgauche,l'ouvrage,de tellesorte que les
réseauxse présententen lignesparallèlesau doigt.Enfilezde
soieuneaiguillealongée,à chasselongue , c'est-à-direà tête
prolongée,et passez-ladessousla demi-bridequi va d'une
barresupérieure àunebarreinférieure: laissezsansla prendre,
la demirbridequi vientensuite, et prenezlà troisième,et
ainsidesuite toutesles demi-brides alternesqui se trouvent
sur lalignedroitequ'occupe le dessin.
Cesdemi-brides serassemblent sur l'aiguille,que l'onlire
seulement,commeà la broderiede repriseordinaire,quand
elleen est entièrementcouverte,ou lorsqu'onarriveauxlimi-
tesassignées par ledessin.C'estlà le demi-rang.
Pour l'achever,oufairele rang complet,retournezl'ai-
guilledontla têteest alorsenfacede vous,et allez prendre
touteslesdemi-brides omisesà desseinau demi-rang.Vousne
pouvezpas voustromper,carces demi-brides se présentent
d'elles-mêmes. Lapremièrerangéeoffreseulequelques difficul-
tés auxcommençantes.
Lorsqu'onjbrode ainsi, et mêmeà repriseordinaire,un
grandvoile, un lé de robe, etc., il vautmieuxmonterl'on-
vragesur un métierà piedque delemontersur papiertendà
la main.Onappliquealorssouslafleurquel'on fait.,ledessin :
maintenude la maingauche , ou par un trèslégerbâtis.Lu.
œilletset lesjoursse fontégalement sansdifficultésurlemé-
tier, i, T
( i5r )
Quandtjouvrageest fini, on préparela bordure comme
nousl'avonsdit en traitantde la posedu picoteux fausses
blondes.Commeil s'agitd'objetsdurables,il faut employer le
surjetà la reinequel'on peutd'autantmieuxconsoliderque
la blondeest flexible,serouleet sefixe trèsaisémentaprèsle
filde bordure.Ontermineparcoudrelepicot.Ilfautrepasser
cetouvrageavantde le porter oude le livrerà l'acheteur.
Ainsibrodée, la blondeblanchese blanchitcommede la
toile:elleseteint aussiparfaitement en noir,J'ai l'expérience
personnelle de tout ce quej'avanceà cet égard.
Je ne sauraisendireautantpourle mécanismequeje vais
présenteraux lectrices.Maisil estestimé,et tout-à-faitdigne
d'intérêt.Lesfabricans,quiseulspeuventen faireusage,l'ac-
cueillerontsans doute avecfaveur. Son auteur,M. Alais,
fabricantdetulleà Lyon , obtintà cet effetun brevetd'in-
ventiondedixannées.

propre à imitersurun fondde tullenoué, la


Mécanisme
broderieet leseffetsde la blonde.

Depuisquel'on fabriquele tulleà la chaîne,ona faitplu-


sieurstentativespour varierla formedesjoursdefondet y
fairedesdessinsà l'imitationdu façonnéet du brochédes
; cesdiversestentativesont eu peu de succès
éjoffes , parce
que lesdessinsn'étantformésqu'avecla chaînegénérale,ne
tranchaientpas assezavecle fond, et étaient généralement
de la mêmecouleur.Onest parvenu , en appliquantle méca-
nismeà la Jacquardau métierà tulle,et en ajoutantune se-
condechaînerépartiesurdesbobinesplacéesà des distances
convenables,11formerdesdessinssemblables à la broderiç.
:
,
( 152)
c'est ce quia fait donnerle nomde brodeuseà la machine
dontla deatriptioD suit.

Descriptionde la machineappeléeBwdeuse.
Fig.78, pl. 13, vueenperspective et defacedu métier.
a, bâtisdu métier.
b, cylindreenboisaumilieuduquelsetrouventdeuxroues,
l'uneà cheville,et l'autrec à lanterne
; à cette dernièreest
adaptéeunemanivelle quifait mouvoirtoutle mécanisme.
d, pédalespourcommuniquer le mouvement par le moyen
descamesattachéesau cylindre.
e, barresportant les platinesqui sontà doublebec, l'un
pluscourtquel'autre.
f, presseàbasculequi supprime les contre-poids.
g, barrespartantlesplatines.
Ir.,doubleroueportantdeuxrangsdetouchesqui commu-
niquentlesmouvemens desbarresg. Cesrouessontmuespar
la montéeet la descentedu cadre et deschevilles placées
endehorsdela seconderouequi,enmontant,viennentattein-
dredesdétentesquila fonttourner. -
i, cadreformantbasculeet portantle mécanisme pourla
broderie.
k, petiteslamesen cuivreplacéesaumécanisme ci-dessus,
portantlesplatinettesà doubletroupourle transportdessoies
de la broderie: chaquelamettea sonmouvement indépen-
dant.
I, piècesattachéesauxpetiteslamesk, pourcorrespondre
avecdesboulonsmobilesm, qui leurcommuniquent lemou-
vementréglépar lesvis du tambour.
n, tambour en cuivrearméde millehuit centstouchesou
( 153)
vis: cenombrepeutvarierselonlesdessinsplacéssursixrangs,
cestouchesrèglentlesmouvemens de dixpetiteslamesk, par
l'intermédiairedesboulonsm, qui sont pousséspar cestou-
ches et manœuvrentcommel'exigele dessin.Ce tambour
porte un régulateurou roueà dentsde rochet, etun rangde
chevillesen rapportavecles dentsde rochet et lessix rangs
de touches; le rangde chevillessertà changerde touches à
chaquepassédela soie, et la roueà rochetà régulariserle
mouvement.
o, pièceà coulissequi,suivantle mouvement de vaet vient
du tambouren rapportavecles chevilles,fait le changement
destouches.
p, cadreattachéau bâtis, et sur lequelle tambourn opère
sonmouvementde vaet vient.
q, cadremobileavecquatre roulettesportantsurle cadre
p, et contenantle tambourqui tournesurun boulon.
servantà ramenerletambourcontrelesbou-
r, contre-poids
lonsm.
s, autrescontre-poidsservantà retenirlespetiteslamesK
contreles boulonsm.
du mécanisme.
Mouvement
Un tour de manivelle,c'est-à-direun demi-tourde cylin-
dre, formeun rang de mailles,et produit, danslesdifférentes
partiesdontse composela brodeuse,desmouvemens quel'on
va décriredansl'ordre où ils s'effectuent.

Accrochage. Prisedu deuxième bec pourle pressagede
la soie.— Les machinesmontentpour formerle fond ; la va-
riationdesbarressuit ce mouvement. — Lesdeuxièmesbecs
remontent, ainsique leslamettes,pour la broderie.—Jeu
( 154)
des lamettes,mouvementdu tambour.— Les lamettesdes-
cendent.— Prisede la soiepresséepar les deuxièmesbecs.
- Descentedes machinesqui formentle fond : les platines
avancentpourpasserla soiesouslesbecs ; pressage
; abattage
desplatines.
Tousces mouvemens, exécutés-ainsi,sontle résultatd'un
tour demanivelle fitd'unedemi-révolution du cylindre
; la.ré-
volutionentièreproduitdeux.rangéesde mailles.
Observation.
Cettemachine,ingénieuseapplicationdu mécanisme à la
Jacquartaumétierà tulle , est susceptible.denombreuxper-
; on peuty appliquerunmoteurqui, rempla-
fectionnemens
çantla mainde l'ouvrier,imprimeraunmouvement plusrégu-
lier auxmanivelles d'un grandnombrede métiers,permettra
à un seulouvrierd'en surveillerdeux, et doubleraainsiles,"
produitsde chacund'eux.Maistelle qu'elleest maintenant,
elleoffreencorede grandsavantages , puisqu'unouvriermet
tout le systèmeen mouvement,au moyend'une manivelle ,
, qu'il peuttravaillerdouzeheuressans
avecsi peu d'efforts
fatigue,et fournirdansce tems quatreaunesde tulle noué
uni, ou deuxaunesdetulle brodé , ce qu'onne peut obtenir
par lesmachinesordinaires.
a, fleursde blonde.—-Lesblondessontd'un usage
Broderie
, d'un blanchissagerestreintet
général, d'un prix fort élevé
; aussin'est-ilpointsurprenantqu'onait multipliéles
difficile
essaispourparvenirà lesimiter.Parmicesessais,le plusheu-
reux estsanscontreditl'application desfleursde blonde.Mais
(toujoursce fâcheuxcorrectiflorsqu'ils'agit d'imitation),
cettebroderieestcoûteuse , et se blanchitassezmal, surtout
ppurles pleins, quandellen'estpasfaitesoigneusement.
( 155)
Cegenre,quin'est pas encoreun ouvragede damesmalgré
son agrément, demandede la blondeà l'aune, oublondede
Lyon; de la soieàjour pourfaireles couturesd'application,
un peu de soieplate pour rétablirles contoursqui peuvent
devenirdéfectueux ; du papiervert pourmonter
par le travail
l'ouvrage et enfinune fournitureimportante,spéciale,celle
desfleursde blonde.A cet effet, danslesfabriques,on con-
fectionnedesblondespeu élevées, et chargées,sansnul inter-
, dedessinsde toutesfaçons
valle , de bassesblondesayantun
dessinde hautesblondesjusqu'àla lisière.Ce sont en quel-
que sorte des palettes, où la brodeuseva chercherlesfleurs
dontelle doit embellirles manches,le col, le demi-voile de
blondeunieconfiésà son art.
A-t-elleà ornerainsiuncolde fleursen guirlande
? ellecom-
mencepar lefixerprovisoirement surun papiervert de même
forme,au-dessus du bord duquelelle dessinetout autourles
placesque doiventoccuperlesfleurs.Cesplaceslui serviront
à guiderleur pose.Elledécoupeensuitelesfleurs, enlaissant
autourde chacuned'ellesun excédantde réseau, etles appli-
que avecdetrès finesépingles( des camions)autourdu col,
d'aprèsles mesuresprisesprécédemment : elle les bâtit avec
un légerfil, monteà l'ordinaire,aprèsavoirôtéles camions,
et lesbrodecommeil suit.
Al'aided'une aiguillemoyenneenfiléede soieà jour, elle
fait unlégercordonnetsur lefildesoieplatequi trace le con-
tour desfleurs,touten s'arrangeantde manièreà fairececor-
donnetlemoinssouventpossible.Acet effet,quanddeuxfeuil-
les sont rapprochéesoune laissententre ellesqu'un étroit
intervalle,la brodeusefaitseulementle cordonnetaux som-
mités, projetantde laissersouscesfeuilleset sousl'intervalle
( 156)
la blondedu colsansla découper.Ellen'enlèvécette blonde
quedessouslesfleurset lesintervallesassezdéveloppés pour
ne paspermettrequelesdeuxblondessuperposées restentdou-
bles.
Maislescontoursdesfleursextérieuresont entreellesdiffé-
rens espaces,qui ne permettentpasdefairesansinterruption
lecordonnetd'application le longdesfeuillages.Onlepourrait
à la rigueur,en suivantainsiles partiesplus ou moinsinté-
rieuresdu bouquetde blonde ; maisceseraitun travaillong,
inutile, donton ne manquejamaisde se dispenser.On pré-
fèreprendrelavoiela pluscourte,enfaisantunepetitecouture
deblondependantquelquesréseaux , du sommetd'unefeuille
à l'autre.Pourfairecettecouture,on applique diagonalement
les réseauxdesdeuxblondes , et l'onfixeensemble lesbrides
correspondantfs d'unedeceslignesen biais,par despointsde
soieà jour; deuxà quatrepar réseau , suivantsonouverture;
cespointssonttoujoursassezpresséspourconsolider,jamais
assezpourgrossir.L'application terminée,ondémontel'ou-
vrageet onle découpeàl'envers.
Le travailest plusfacilelorsqu'ils'agitd'appliquerle bord
dentéd'unebandedeblondeautourd'uncol,fig. 79, pl. 12,
dontonvoit à peuprèslamoitié.Lapartieunieet supérieure
delabandeestposéesurlebordducol,auquelonva lafixerpar
le procédéprécédemment décrit.Lecols'avancejusqu'ena a,
à chaquefeuille,c'est-à-dire
auniveaudescordonnets inférieurs
b, qui sous figurede tige, conduisentl'applicationd'une
; ee représentela fleur de coinentièrement
feuilleà l'autre
rapportéeet arrondieparlescouturesdd'. De d à d'se trouve
unecoutureen formede demi-cercle autourde la moitiédu
jour. Lescouturesd d'sont faitespar de simplespoints-côtés,
( 157)
aumilieudu mat dedeuxfeuillescroiséespour cela , et dont
lespartiessurabondantes demeurentà l'enverssansaucunin-
convénient.Nousmarquonsd'uneligneponctuéela lignedu
cordonnetd'application.
Broderieà fleursde gaze-blonde. — Ce genred'application
est dispendieux. Labasseblondeà dessinde bord se paie au
moins 6 francsl'aune ; lesfleurs de pleinsse vendentà pro-
portion,et quandl'ouvragen'est pas faitavecunsoinspécial,
il ne seblanchitguèremieuxque la trèséconomiqueapplica-
tion que je vaisdécrire, et qui, à raisonde sonbas prix, de
sa fraîcheur, del'extrêmerapiditéaveclaquelleon la fait,
convientprincipalement pourles grandsobjets, tels que vo-
lans, manches,robes,etc.
La blondede Lyon(outulle-illusion) à l'aune. (Celle
dontonfaitcesnombreuxdemi-voiles ourlés) , et qui sevend
chezlesmarchandsde nouveàutés,est l'étoffequireçoitcette
broderie.La gaze-ilonde,gazebrochéeà dessinsde blonde ,
dont on fait desrobesde bal, en fournitla matière.La soie
blancheà jours , la soiedemi-platede moyennegrosseur,ou
soieà contours,du picotdeblondeà dixou quinzecentimes
l'aune, un dessinassortipourrégulariser les fleurs, voiciles
autFesmatériaux.
Il fautchoisirune gaze-blonde dontla fleursoit répétée et
disposée en lignesrapprochées
, afind'éprouvermoinsde perte
en découpant: il faut d'ailleursque cette fleurait tout-à-fait
le caractèredesdessinsadoptéspourblonde, ce qui se ren-
contrefacilement.Cesfleursoffrent communément desdemi-
clairssimulantdesœillets, des brides,des jours, et ce sont
surtoutcellesquien présententdavantage,quevousdevezpré-
BRODERIE. 14
( 158)
férer.Endécoupant lesfleurs
, laissezautour d'ellesun léger
excédantde gaze, et rassemblez-les dansun papierde soie,
caril est essentielquel'ouvragesoit de la plus grandefraî-
cheur.
Supposons maintenant quevousvouliez broderainsiunelarge
bandede blondeuniepourmantille,vouscommencez par at-
tacherde placeen place , la bandesurun dessinà dents on-
dées, danschacunedesquellès vousplacerezà quelquedistance
du bord, avecuneépingle,unefleurdécolipée.Cettepartie
excédantede blondelaisséesousles fleurs, serviraplustard
à formerles dents, àcoudrele picot.L'ouvrageainsipréparé,
montezà l'ordinaireen dirigeantsurtoutles points autour
desfleurspourlesfixersolidement.
J'indique,fig.8o,pl. 11,unefleurdé gaze-blonde, peu dé-
, maisqui a l'avantagedemontrerlabroderieactuelle
veloppée
soustouslesrapports.En A, ce serala fleurlaisséeépaisse,
enjolivéeet fixéetout à la foispar unelignede brideà l'é-
chellecordonnée,et par unerangéed'oeillets.En B, le clair
qui dans la gaze-blonde simuleles jours, a été enlevéavec
des ciseauxfins, et remplacépar le pointconsacréà œilde
perdrix.
Premieret deuxième —
procédé. Il s'agitmaintenantdefixer
au tissulesfleursde gaze-blonde : deuxprocédéssontusités
pourcela.Le premier,très expéditif,ne permetpasle blan-
chissage. Il consisteà passerà petitspointsdevantsurtous les
contoursdes fleursun filde soiedemi-plate,mais non pas
tropaubord , crainteque la feuillen'abandonne par places,
la soiedecontours.Le secondmoyendiffèrede celui-ci,en
ce qu'avantdepassercettesoie , onfait sur tousles contours
( 159)
un cordonnetdesoiefine, commeà l'application desfleursde
blonde.Lasoiedemi-plate suitet couvreensuitelecordonnet.
Ce procédépermetde blanchirla blonde appliquée : mais
commeil entraînebeaucoupde travail, quela blondeblan-
chieparaîttoujoursterne, et que d'ailleurscelle-ciest bien
peu coûteuse,il vautmieuxla renouveler.C'estdoncle pre-
mierprocédéqueje conseille.Maisdanstous lescasle bord
dela partieenlevéepourfaire un jourB , doitrecevoirle cor-
donnetfin.
Quantau bord, vouspassezàl'ordinairesurla lignecourbe
du feston,le fil debordure
: vousdémontezensuitela blonde
en évitant bien d'érailler
l puis vous découpeztout au-
tour desfleursl'excédantde gaze. C'estchosetrès facile, à
raisonde la transparencede cette étoffe, et du contraste
qu'offresontissuaveclesréseauxdela blonde.
La partiedeblondeexcédantle fildebordurese retranche
commenousle faisonsordinairement,puisviennentle surjet
à la reine, et la posedupicotavecla soieà jours.
Il neresteplusqu'uneopérationaccessoire,maisindispen-
sable,:c'estderepassersousunpapierdela.soieblondeappli-
quée, avecun fer médiocrement chaud, car autrementon
pourraitlajaunir.Alorsl'ouvrageest terminé
, et je puisajou-
dela brodeuse
ter, à la grandesatisfaction : lesfleursde gaze
imitentbienle tissudesfleursdeblonde,ellesfont biencorps
aveccelles-ci,et la ligne de soieblancheet brillantetrace
élégamment leurscontours.
Maintenant,pourvousdonneridéedu partique l'on peut
tirerde cesfleurs, voyezen C, C, cette seconderangée de
broderie.La premièreva de gaucheà droite, et par consé-
quent, la secondededroite à gauche, car ces rangéessont
( J 60)
toujoursen sensdifférent.Undessinchoisià ceteffet,desme-
suresprisesà l'avancerégularisent la posede cesfleurs,que
l'on appliquefort régulièrement d'ailleurs,sanscela,avecdu
goûtet de l'habitude.
Applicationparticulièrepour utiliserlesanciennes brode-
ries. — Ayantéprouvécombienla broderieusevitel'étoffe
qu'elleembellit,sanss'userpourtantelle-même;combienla
modevariela disposition des dessins,je conçusl'idéedefaire
servirlesbroderiesainsihorsd'usage , deles transportersur
denouvellesétoffes,de lessoumettreà de nouvelles disposi-
tions.Unsuccèsentiercouronnacet essai,queje réitéraisou-
vent, et j'en donnaila description auJournaldesjeunesper-
sonnes(n" IX, 9 décembrei83g). J'avaisalorsessayécette
application depuisprèsde deuxans, et par conséquent long-
temsavantquelabroderiedesfleursdeblondefût répandue.
Cesdeuxouvrages d'ailleursont quelques rapportsavecde no-
tablesdifférences. Pourla première,onappliquelesfleursde
blondeau tulle-illusion, par un fincordonnetinaperçu: pour
la seconde,on appliquela vieillebroderiesurl'étoffeneuve ,
enfixantl'uneà l'autrepar delégerspointsde broderiepla-
céssur les contoursextérieurs.Lorsqu'ils'agitde restaurer
ainsidelabroderieenreprise,ou dela broderiepurementde
cordonnet,c'estunsemblabletravailqu'exigentlesfleursde
blonde ; maisil n'en est pas demêmepourlesbroderiesau
plumetis, commenousallonslevoir.
Comme le tulleestl'étoffequis'appliqueainsiavecle plus
de succès,c'estsur elle quenousallonsfairenotre démon-
stration.
Supposons quenousayons,surdu tulleusébrodéau plu-
( 161)
métis,le bouquetreprésentéfig. 81, pl. 14, et quenousvou-
lionsl'appliquerà l'angled'un colde tulle, de mêmegrosseur :
nouscommençons d'abordparcoupercarrémentlevieux,tulle,
et nous plaçonsl'enversdu bouquet sur l'endroitdu col.
Nousmontonssur papiervert, et, l'aiguilleenfiléede coton
pareilà celuiqui a servià broderprimitivementle bouquet,
nous l'arrêtonsjustementà la moitiéde celui-ci : l'autre
moitiése travaillantde même, les conseilsservirontpour
deux.
Couvrezde points la moitiéextérieuredes trois œillets
A; faitesquelquesautres points de plumetissur la feuille
suivanteB , seulementà l'extrémité;passezensuiteà la den-
telureC , et à la suivanteen les brodantlégèrementjusqu'à
leurpointde jonction.Parvenueà la pointeD, jettez un seul
point, arrêtez, et sanscouperle coton , coulezjusqu'àla tige
E, dontvousrecouvrezl'extrémitépar despointsdecordonnet
ordinaires,maiséloignés.Brodezaprèscelatouteslesdente-
luresF F, quisuiventcettetige, commevousavezfait pour
lesdenteluresC; vousn'ireztoutefoisqu'à la seconde,c'est-à-
dire, jusqu'àF. Là, vouscoulerezjusqu'àla dentelurecor-
respondanteG, et suivrezles denteluresde cette seconde
grandefeuillejusqu'àH, tout en facede la deuxièmedécou-
pureI d'unepremièrepalmette.
Maintenantvousbrodezde la mêmefaçonles découpures
de cette palmette(toujoursjusqu'àleur pointde jonction),
vouscouvrezle cordonnetdela tige, et travaillantainsipres-
que toutela secondepalmette,vousvousarrêtezà la folioleK
placéevis-à-visla feuillede roseL, sur laquellevousfixezl'ai-
guilleen coulantpar-dessous. Ce procédéabrègeet doit être
généralement employé quandle dessinle permet.Restela par-
*
( 162)
tic supérieuredu bouquetM, dontil faut suivrenécessaire-
menttousles cordonnets et dentelures,à causede sonisole-
ment.Vousrépéterezle mêmetravailpourl'autremoitiédu
bouquet.
Coupezà cetteheuretousles filscoulés,puisà leurplace
faitesavecle filde Malinesunecouturede tulle, oudebîonde),
pourréunirainsidansl'intervalledesfeuilleslesdeux tulles
superposés. On peutaussiremplacer,si onveut, la couture
de tullepar unebrideturque,enprenantseulement unréseau.
Danstousles cas , ondoitarrêtersolidement à l'extrémité des
folioles.
Le travailest fini.Démontez à présent,et découpez à l'en-
droittoutle longdescontourset desbrides,les partiesexcé-
dantesdonts'entourele bouquet.Retournez,découpez àl'en-
vers,dela mêmefaçon, la partie du col qui se trouveen
doublure.L'illusionest complète,et le blanchissage l'aug-
menteranécessairement, en effaçantl'imperceptible effilédu
découpage. Vouscomprenez maintenant combiencette appli-
cationest rapide,puisqu'en jetantquelques pointsde placeen
placesurlescontoursextérieurs,nousavonsépargné l'ouvrage
intérieurdu dessin,lespointsà jour, etc.
Onpeutégalement appliquerlesbroderiessurgaze mousr
seline,mêmesur la batisteet le jaconas.Seulement ence cas,
il faut.éviterautantquepossibleles bridesturques,et suivre
un plusgrandnombrede détours,ce qu'il est souventplus
avantageux de faire sur tulle, pouréviterunecoutureà jour
unpeuprolongée.Celaappartientàlasagacitédesbrodeuses.
Onpeutagrandiroudiminuerunefleurappliquée , soit€n
rapportantquelques branches,soiten supprimant desfeuilla-.
( )
ges.Oncachefacilement celaen brodant entièrementuneou
deuxfeuilles.
Surtouteautreétoffeque le tulle, le découpageexige une
attentionparticulière.
MOYEN-AGE.
DENTELLES
Premiergenre.— On pourrait donnerle nomde dentelles
rapportéesà cestissuslourdset grossiers que la modefaiten-
visagercommechosescharmantes.Lesfig.290et 291, pl. 7,,
nousindiquentl'espècedeleursdessinsassezbizarres,et lades-
criptionsuivantemontreracommentonles obtient.
Le mat destigesépaissess'obtientpar unruban de filifn-et
plat. Lesréseauxsont faitsaveclé point de tulleen grosfil :
le centredesfleurs , et pourainsidirela toile, avecdesépin-
glestrèsrapprochées en grosfilà coudreaussi.Il va sansdire
que cetteexpression ne signalepasune grosseurabsolue,mais
relative.Le fil ne semblesigrosq 1°comparativement à celui
qu'onemploiepourlespointsd'Alençonordinaires.
Lesprincipeset lesmatériauxdecettebroderieainsiconnus,
voicide quellemanièreonl'exécute.
Ondoublele dessintracésur papierjaune , d'un autre pa-
pier, afindeluidonnerdela consistance. On monted'unefaçon
spéciale; c'est-à-direqu'onbâtit surtouslescontoursdu des-
sinlerubande fil, ayantsoinde le conduireavecart et intel-
ligence, detelle sortequ'onévitedeluifairedécriredesplis-
semensdésagréables,ou de le couper.Aussitôtqu'il est un.
peularge, il faut le bâtir sur les deux'lisières.Il est bon
mêmede prendrecetteprécautiondanstousles.cas.
Lorsque lesnécessitésdu dessinobligentà couperle ruban
-
de fil, on croiseavecsoliditélesdeux bouts, de manièreà ce
( 164.)
qu'ilsne touchentpaslepapier,caril fautbienremarquerque
à l'envers.
l'ontravaille
Lescontoursdu dessinétantcomplètement recouverts,on
procèdeàremplirl'intervallequise trouvecomprisentreeux,
et doitêtrecouvertderéseaux.Alorsonfait del'un à l'autre
le pointdu tulle
, en piquantles pointsdela premièrerangée
danslerubandefil: oncouvretoutl'intervalle jusqu'auruban
de fille plusproche,aprèslequelon piquelesdernierspoints
duréseau.Onagitainsidanstouslesintervalles.
Viennentmaintenant lespartiescentralesdesfleurs.Elles
ne
sontpasuniformément : il yen a quisont
rempliesd'épingles
très épaisses,d'autresplusàjour, d'autresreçoivent des'points
d'espritdiversifiés et distribuésselonlesrèglesdonnéespour
lespointsde dentelleordinaire.La grosseurdu fil, l'ancien-
netédu dessin,la lourdeurdesdétailsenfontl'uniquediffé-
rence.Maisen ce genredontonraffole,touscesdéfautssont
desbeautés.
Quelquefois lesépingles sont tellementpresséeset serrées,
qu'ellessimulent la toile.Danstousles cas ellessontpiquées
dansle ruban de fil formantcontoursintérieursde la fleur,
commelesréseauxsont piquésdansle rubandu fil formant
contoursextérieurs.
Quandtoutesles partiesvidessontainsiremplies,quandle
dessinestentièrementcouvert,on démonte,etl'onremonte
avecsoinselonqu'ila été expliquépourles précédentesbro-
deries.
Onfaitordinairement la couronneavecunrubande fil très
étroit, poséau basdu dessinet supportantlesfleurs.Cebord
reçoitensuitele picotlorsquel'ouvrageestterminé.
Il estde-cesanciennesdentellesqui, au milieude réseaux
- ( 165) --
ouvertset grossiers,ontdesmatsressemblantades pommes.
Onpeutfairecelles-ci à l'aide d'unmorceaude batisteépaisse,
quel'on festonneà pointstrèsfinstout autour.On piqueen-
suiteà l'endroitdecefeston,lesréseauxet les épingles.On
doitse souvenirquele travails'opèreà l'envers.
Deuxièmegenre. Les antiquesdentellesque nousallons
maintenantdécriresontbeaucouppluséléganteset pluscom-
pliquées.Voilàquellesen sont les bases.Réseauxouvertsà y
passerparfoisle petitdoigt, car cesréseauxsontirréguliers ;
tramejetée en grosfilspour trace, et recouvertsde festonà
pointstrèsTins, ce quirapprochecegenrede lafrivolité,par
parenthèse; fleurstrès épaisses,dansle goûtdesfleurs.de la
dentelleprécédente,maisayantplus communément des jours
au milieudesépingles trèsserrées,et présentantsouventquatre
pointsd'espritencroix.
Cequidistingue encorespécialement cettedentelle,estlapré-
senced'unepetite frisureaa, fig.293,pl. 10, en feston,qui
vientde placeenplaceornerle réseau.Lepicotoffreencoreun
caractèreparticulier.Aprèsavoirfaitla couronneavecun gros
feston,onyfaitpendreen bbdepetiteslanguettesverticalesen
feston, qui accompagnent trèsbienlasuitedespetitesfrisures
aa.
Lesfleursépaisses sefontd'ailleursaveclesépingles serrées.
commenousl'avonsexpliquéprécédemment.
Lespréliminaires decet ouvragesontimportans,et le mon-
tageeu guisede trame, doit être exécutéavecuneattention
soigneuse. Surle dessinen papier,ouplutôtenparcheminvert,
onjette en diagonale de grosfils, fixésde placeen placepar
despointsperçantle dessin,et embrassant solidement cesfils.
Il est bon quecespointsde montagesoient faitsen filfinet
( 166)
tors, afinquesi quelques-uns d'eux,restaientdans
le feston,ils
n'enrendissentpasleslignesirrégulières.
Lemontageterminé , on s'occupedufestonenfilou coton
trèsfin, et toutenfestonnantonexécutele picotou la petite
frisureaa. Vientensuiteletourdesfleursauxquelles ainsique
nousl'avonsdit, on emploieles épinglesserrées : les tigesse
fontensuiteavec de semblablesépingles.Cettebroderieest
beaucouptrop bellepourqu'ony puissetolérerla présence
despetits rubansde fil.Peut-êtrevaudrait-il mieuxcommen-
cerle travailparles tigeset lesfleurs,puisfestonner leréseau
ensuite,afinde donnerd'abordde la soliditéà latrame.Quoi-
qu'il ensoit,l'ouvrageestd'unelenteurextrême , et le genre
une foisadmis , d'unegranderichesseet d'unbeaugoût.La
duréeestégaleà cellede la toile.Ontermineparfairele picot
alongéde la couronne bb.
Cesdeuxsortesde dentellesse portentbeaucoupen man-
, en berthes, en bonnets
chettes , en voiles, en pélerines:
ellessontde plusrareset fortchères ; voicibien desmotifs
pourengagernoslectricesà essayerdelesexécuter.
Outrelesdeuxjolisdessinsdontl'un (fig.293) a été calqué
sur une anciennedentellemême,nousdonnonsencorepl. 8,
fig. 294, 297, et pl. 9, fig.298 et 299, quatreautresmo-t
dèlesprécieux.
( i67)

QUATRIÈME P AlltIE.

BRODERIE
ENLAINE.
Un seulchapitresuffiraà la description
dece genredebro-
, parcequ'elleest peuminutieuse,peu compliquée
derie , et
qu'elleoffreun assezpetit nombred'applications.
La broderieen lainesediviseen trois partiesdistinctes
:
i° Labroderieenlainede couleuruniforme,se faisantcou-
leursur couleur.20La broderieenlainesansnuances,oubien
à nuancesfort restreinteset presque 30La
conventionnelles.
broderieenlained'aprèsnature.Cettedernièreestà lafoisla
plus belleetla moinsusitée.

CHAPITRE PREMIER.
TROIS
DES SORTES
DEBRODERIES
ENLAINE.
Quoiquecestrois espècesde broderiesdiffèrentassezentre
elles,lesmêmesinstrumens leur sontcommuns; savoir: un
métier à pied , tel que je l'ai décritplushaut, et de lon-
guesaiguillesà tête largeet bien ouverte,pour pouvoirenfi-
ler aisémentla laine.
Ondoitchoisirde la lainefiléeégalement,lisseà l'œil, et
douceau toucher ; maisil estrare derencontrerdanstoutesles
nuancesdela lainetoujoursainsinetteet souple.Il arrivedonc
fréquemment quel'on éprouvebeaucoupde peineà l'enfiler.
La petitehouppequi seformequandon a coupél'aiguilléede
( 168)
laine empêcheque tous les brins passentdans le trou de
l'aiguille,aussitôtquela lainen'a pastoutes lesqualitésre-
quisesou que la brodeusen'est pashabituéeà la manier.Si
on lesenfileou si l'oncroitles enfiler,il y en a toujours -
quelques-uns qui échappentet font grimacerl'aiguillée.fin
brûler l'extrémité, la mouilleravecun peu de*salive, ne
prévientque fortpeucetinconvénient, qui altèrela laine, et
fait perdrebeaucoupdetems.Poury obvier,faitesune petite
boucleauboutdel'aiguillée, en lerepliantsur elle-même; pré-
sentezensuiteau trou de l'aiguille,cette boucle,quis'y enfi-
leraaussitôt.
Broderieenlainecouleursur couleur.
Lesbroderiesen lainese font généralement au passé,et
quelquefois au passé-épargné
; mais il arriveaussiqu'en ce !
genreon travailleau plumetis.Cecas pourles
qu'onveutbroderde couleurpareille tels querobes,
, sert man-
cachemires
, etc.La premièreconditiondesuccèsest quelanuance
teaux
dela broderiesoitexactementsemblableà cellede la robe;
et lorsqu'onne peut s'en procurer,quelquesentrepreneuses
fontbroderaveclesfilstirésdel'étoffe.
Cettebroderiese montealorscommele plumetis ; ellese
faitausside même, quoiqueavecdespointsunpeuplus éloi-
gnés,à raisondela grosseurdelalaine.Les préféréssont
dessins
les perles, lespalmeset généralement Il vasans
lesfeuillages.
direqu'onn'y voitjamaisni jours, ni œillets.
Quelquessacs,quelquesboursesde fantaisieen cachemire,
reçoiventunebroderieau plumetisfaiteenlainefineet torse.
Lesdessinssontlégerset gracieux;maisce genreest tout-a-
faitune exception.
( 169)
Broderieen lainesur tulle, faconde reprise.—Aprèscette
broderieenlaine au plumetis,je doisindiquerauxlectricesla
broderieen laine que l'on emploieencoreaujourd'huisur le
tnllede coton.Surle tulle en bande , ellefournitde jolisru-
bans, descravatesde dames ; surle tulleen pièce, elledonne
desécharpes,desrobesd'un goûtun peusingulier,maisléger,
simpleet gracieux.
A la premièrerangéede points, c'estla broderieen re-
, maisil y a changementdèsla seconderangée,parce
prise
qu'en effetle pointde se contrariepas : il se répète au con-
trairefort exactementpour produirealternativementdes li-
gnes blanches, et des lignescolorées,
f ig.71, 72 , ABC.
Il n'est vraimentpasbesoinde dessinpourbroderainsi : il
suffit de monterletulle sur un papiervert, car les dessins ,
fort variésd'ailleurs,s'exécutentd'aprèsl'arrangementet le
nombredesréseauxporteursdes points.Toutefoismontersur
un papierdessinépeutêtrechoseutilepourlescommençantes.
La ligneB, le zig-zagserréA, les dispositions C, D, mon-
trent de quellemanièrese composentles dessins,et se varie
cettebroderie.
Ellesefaiten laineà tapisseriede toutescouleurs.Cependant
le bleucéleste , le ponceau,le rose, le lilas, sont les cou-
leursles plusfavorables.Le tulle doitêtre un peugros(r).
Broderieen lainenonnllancée.— Lesrobesde mousseline
brodéesà guirlandeau-dessusde l'ourlet, il y a peu de tems,
les robes d'organdiactuelles, brodéèsà carreauxdans les-

()) Il mesemble
quel'onpourraittrèsavantageusement demême
broder
en soieplate,surtulle-illusion.
Jesoumetscetteidéeau Longoûtdes
lectrices.
BRODERIE. 15
( 17°)
quelsse trouveun bouquet,toutescharmantesqu'ellessont,
ne méritentet n'obtiennent pasl'emploidelabroderienuancée
d'aprèsnature.Celaserait trop long, trop précieux,trop
dispendieux, surtoutpour un vêtementaussiléger, et que la
moderepousseordinairement avantlafinde l'année.Unebro-
deriequi simulela broderienuancée,qui en reproduitseule-
mentles teintesles plussaillantes,estcellequi convient,et
donton usehabituellement.
Lepointde broderieétantceluide passé,nousn'avonsque
peu de choseà dire; maisnousrècommanderons dele soute-
nir, lorsqu'onbrodedela mousseline, et surtoutde l'organdi:
ce termeexprimel'actionde passerle petit doigtdela main
droiteprèsdel'aiguillée , quandonla tire, et defairecouler
peu à peu cette aiguilléecommepourlesnœuds.En agissant
ainsi on a pour but d'empêcherque la laine , ordinairement
rude, n'érailleounedéchirel'étoffe.
Onserreaussile pointde labroderieen laineun peu plus
qu'à l'ordinaire,parceque cettematièrequitendà selâcher,
feraitfacilementécarterlespoints,de manièreà laisservoir
l'étoffeentreeux.
Broderieenlainenuancéed'aprèsnature.— Quoique la ta-
pisserieaitpresquefaitoubliercettebellebroderiedemeubles,
nouslarecommanderons avecinstance,et nousl'enseignerons
avecplaisir,carsesproduitssontvraimentfortbeaux : ilsexi-
gent d'ailleurs beaucoup moins de tems que la tapisserie,
parce qu'on est dispensé d e travaillerau fond sur lequel on
brodedesfleurs.
Dudrapnoir, ougrosbleubiensombre,ou marron , telle
estpourl'ordinaire l'étoffe choisie.Sur cetteétoffe,on fait
dessineravecde la craieles rosaces,bouquets,ou bienles
( I7i )
oiseauxque 1on y veutretracer.On monteensuitesur un
métierbientendu , et l'onbrodeau passéainsiqueje vaisle
dire.
Indépendamment du dessinqui indiqueseulementlescon-
, ilestindispensable
tours d'avoirpour modèle,soitunegravure
coloriée,un dessinpeintà l'orientale,ou la fleur naturelle,
ou l'insecte,oul'oiseauquel'on doitbroder , afind'enimiter
touteslesnuances.
D'aprèsce modèleonchoisitleslainesà employer. Ellessont
ordinairement trèsmultipliées, parcequ'ilfautenavoirautant
d'écheveauxqu'il y a de nuancesdanslesfleursà représen-
ter. Or, dansla nature , lesteintessefondentavectant de
grâce,avectantde variété, quela moindrepartied'unetige,
d'unefeuille,d'unefleurexigeplusieursnuances ; quela posi-
tion du feuillage
, les replisaccidentels, le plus oumoinsde
lumièresur lespétales,déterminentunefoulede nuancesque
la broderiedoitimiter.Aussipourun bleuetfaut-ilcinq à six
bleus(ons'exprimeainsi), pour unerosedix à douzeroses:
pourun œilletpanaché,unemultitudede blancs,de roses,de
ponceaux,ainside suite. Aussilorsqu'onfait rarementde la
broderienuancée,est-ellefort coûteuse , carilfautun éche-
veaupourprendreune aiguilléede laine , et tout autant de
fourniturespouruncoussinquepourun meubleentier.
Il est bien difficilede donnerles règlesprécisesd'unebro-
deriequiconsisteseulementà imiterles couleursd'unefleur
coloriéeounaturelle.C'està proprementparler,l'œil,l'habi-
tude, le goûtqui doiventles apprendre.Toutefoisil est des
principesque nousallonsindiquer.
Le premieret le plus invariableest de placerles nuances
clairesdu côtéoù se relèventlesfeuilleset lesfleurs.Le côté
( 172)
oùelless'abaissentseraforméde couleursplusfoncées,parce
qu'il est censédans l'ombre, tandisque le côtéopposéest
censééclairépar le soleil.Par un motifsemblable,la partie
supérieured'un bouquetprésenteradesteintesplusbrillantes-
quela partieinférieure.
Touteslesombrescauséespar lesreplisdespétalesdoivent
être soigneusement , tout à lafoispar le mélangedes
imitées
couleurset par la directionconvenable despoints.
Il n'estpas moinsimportantdefondre imperceptiblemen
les couleursl'unedansl'autre,de tellesortequel'onne puisse
distingueroù vousavezcommencéde mettreune nouvelle
laine.Pouréviterquecelasedécouvre et queparconséquent les
couleurssoientbrusquement tranchées,il fautsouventfaire
dansle mêmepétale,oudansun demi-pétale un pointd'une
couleur,unpointfendud'uneautre ; unnouveaupointfendu
d'uneautrecouleurencore.Cepointestd'un usagefréquent
dansla broderienuancée,parcequ'ilmêlebienles nuances.
Maiscesconseils sontencoretropgénéralisés pourque,d'a-
près eux,vouspuissiez réussirdanscetintéressantet difficile
travail.Je devraisapporterun exempleparticulier,vousfaire
broderpourainsidire,envousindiquantle moyend'exécuter
touteslespartiesd'unefleur.C'estbienaussimonintention ;
maisje réservecesavisplusexplicites pourlabroderieensoie
nuancée,carlabroderieenlainenuancéesefaitgénéralement
par approximation: car graceà la grosseurdela laine , on
fait avecquelquesteintesseulement , tellesque
dejoliesfleurs
les reines-marguerites,le lilas, et communément toutes
cellesquioffrentpeu dedéveloppement. Arrêtons-nous donc
là : remettonsau chapitrede la broderieen soieles détails
( 173)
, plustechniques,et traitonsde la tapisserie,cette-
plusprécis
broderiequioccupetoutesnosdamesmaintenant.

CINQUIÈME PARTIE.
DEIA BRODERIE ENTAPISSERIE.
Ainsiquepourle plumetis , lesapplications dela broderie
sontsi nombreuses,que desdivisionsentreelles
en tapisserie
; maisces divisions
sont indispensables sont peu faciles,car
tous-lestravauxqui se rattachentà cet art, ne diffèrentpas
essentiellement entre eux. Toutefois,nouscroyonspouvoir
lesrangerasseznaturellement en trois chapitres.Le premier
comprenant les diverspointsde tapisserie
, ainsi quela pre-
mièreet la plussimpleapplication decet art, la marquedu
linge.Lesecond, traitantde cettefouled'ouvragesen tapis-
, longuesérie que les ouvragesen perlescouronnent
serie
agréablement. Letroisièmeenfins'occupantde produitsplus
importans,destapisdetout genre,que leursnouveaux et di-
versaccessoires ne rendentpasmoinsgracieux.

CHAPITRE PREMIER.
DESDIFFEREES POINTS DETAPISSERIE. - MARQUE
DUUNGE.
L'art de la tapisserieréunit toutes les conditiaôsipour
éblouirlesnovices.Antiquité
; l'ouvragede la reinefylathilde
est là pouren donnerla preuveirréfragable
: éclat et variété
;
taat de produitsrichesou gracieuxformantnosmeubles,or-
*
( 174) 1
nantnosvêtemens ; tant d'heureuses quela mode
applications
accroitchaquejour , en sontégalementla preuve.Enfin,la
; carleslainesà tapisseries'étalentsurle comptoir
généralité ,
se mêlentaux parfums,aux journauxde mode, surla chif-
fonnièredusalon,glissent sur le prie-Dieudanslesmaisonsreli-
gieuses, et s'entassentdanslesclassesdetouslespensionnats
Maiscet attirail de succèsne doit pointnousintimider ; car
en réalité , la plusfaciledes
, la tapisserieest la plus simple
broderies: elle n'exigequ'un peu d'attentionet de bonne
volonté.
Vousalleztout d'abordle concevoir. De quelquemanière
que se fassela tapisserie , elle se hrode sur canevas.Or,
commetouteslestoileset généralement commetouslestissus
non croisés, le canevasestforméde quatrefilsentrelacés
qui se coupentsuccessivement à anglesdroits.Cesfilsqui re-
çoiventles pointsde tapisserieen déterminent,enfixentinva-
riablementlesdispositions.Lesdessinssontégalement réglês
par cesfils qu'imitentles petits carreauxdupapiercanevas,
d'oùilrésultequelorsqu'onsaitfaireun pointquelconque de
tapisserie,et queTona un modèle,ou quel'on est convenu
de mettretellenuanceau fond , tellenuanceà chaquefleur,
il estpresqueimpossible de malfaire.
Celaposé, nous allons indiquer successivement chaque
point,aprèsavoirdit quelquesmotssur les objetsnécessaire
pourfairede la tapisserie.
i° Des dessinstracéssurcanevas,dontla grosseurdoit-être
assortieau genredu travail,à lanaturedesdessins,au choix
desfils. On conçoitqu'un canevaspour tapis de pied, ne
doitpasêtrepareilau canevaspourpantouflesou pourcein-
ture : quelesdessinsd'un écrandiffèrentde ceuxd'unechan-
( 175)
celière;qu'enfiule canevasdestinéà êtrebrodéen lainen'est
pasle mêmequ'uncanevasqui doitêtre recouverten soie.
Lesdiversessortesde canevasse distinguentpar numéros.Il
y a descanevasen soie.
2° La laineet la soiesonten effetlesfils adoptéspourta-
pisserie: l'uneet l'autresontplates, en écheveaux,de cou-
leursvives.Il fautlesacheter au poids , les
: pourl'ordinaire
marchandsreprennentle reste des écheveayx,lorsqu'onne
veutpasle garder.Il y a la laineanglaiseou sèche,et la laine
de Berlin,ougonflante.
30Desaiguillesémoussées à longueet largetête, ditesai-
guilles à tapisserie,un métier analogue aumétier décritpour
lesbroderiesaucrochet et au passé, ou ce métierlui-même,
au besoin;métierqui sertdansun seulcas, lorsqu'ils'agitdu
travailau petitpoint; un mouleà frange, petiteplanchette
en buis, larged'un pouce, assezsemblableà un couteauà
couperle papier, fig.82: une lamepourbroderieen relief,
fig. 83, sorted'instrumentayant en a une partie arrondie
qui sert de poignée,et en b unepartietranchantepourdivi-
ser leslaines placéessur l'instrument.Enfin, les ustensiles
nécessairesà la couture, commedés, ciseaux ; voicitoutce
qui est utileà la confection dela tapisserie.
Les pointsde tapisseriesont au nombrede seize.i" Le
grospoint, ou point de marque. 20 Lepetitpoint. 3° Le
pointde chienougrospoint recouvert.4° Lepoint de mosaï-
que droitfil ousimple. 5° Le pointde mosaïquedoubleou
pointdudiable. 6° Lepointdemosaïqueen biais. 70Lepoint
de jonc pointdejonc enbiais.90Le
droitfil contrarié.
8°Le
petitpointdejonc.10°Le point à carreau. 110 Lepointà
ovaleou losange, 120 Lepoint à zig-zags. i3° Le point mé-
( 176)
langé(gros pointet petitpoint).14°Lepointdepelucheou
defrange. r50Lepointen relief. 16°Lepointsurosier.
Grospoint. — Enfilezl'aiguilleen repliantle bout de la
laine,de manièreà en formerune petitebouclecommenous
l'avonsdit pourla broderieen laine
: doublezl'aiguillée ; fai-
tes-yun grosnœud,et piquezpar dessous lecanevas,l'aiguillé
pourarrêterl'aiguilléeet commencer l'ouvrage.Tenezle ca-
nevasferme,entrele pouceet le médiumgauche,en consi-
dérantlesfilsselonlanaturedevotrepoint.Distinguez, pour
plus de clarté, lesfilsqui formentlesanglesen filsdelon-
gueuret filsde largeur(ou filsen longet filsen travers) ; ce
serad'ailleursselonle sensde l'étoffe; quandelleesttenue
en largeur
, les filslongsparaissent entravers: voicitoutela
différence,maiselleest capitalepourvotretravailet pourno-
tre démonstration.
J'ajouteraique ce préliminaireconcernepresquetousles
pointsde tapisserie
, puisje passeau grospoint.
Lorsquevoussortezl'aigulie pardessousentrelesfils, elle
setrouvenécessairement prèsd'undespointsoùlesfilssecroi-
sent: voustirezl'aiguilléeentière,et renfoncez l'aiguille
par-
delàcesdeuxfils, detellesortequelalainelescroiseet coupe
ainsile pointd'intersection
: ellepassealorspar deux-dés qua.
tre anglesdroitsqueformentlesfils.Cepoint, ouplutôtce
demi-point,se répètede deuxfilsen deuxfils sur la même !
ligne, enlargeuret sansinterruption. C'estle premierpassage
du grospointindiquéen cd, fig.85 , pl. 15, de tapisserie.
Il nousfaut à cetteheureacheverle point, et fairelere..
tour ef. Pourcela, faitesressortirl'aiguilleà l'endroitoùles
filsformentun troisième , et rentrez-laau sommetdu
angle
( 1177)
quatrième; de sorteque la lainecroisetoutà la foisles deux
; ce qui vousdonne, commele
filsdela-toileet le demi-point
montrela figure,un pointen croixsur quatrefilsentrelacés ,
ou plutôtdeuxcroix.forméesl'unepar la laine, l'autrepar le
canevas,et disposées demanièrequelesbras de l'unepassent
dans l'intervalledesbras de l'autre. C'estune étoile à huit
rayons, saufla couleuret la naturedes fils quila composent.
Cetteligneprolongéede grospoints,ainsipartagéeendemi-
-
point et pointachevé, se fait en tapisserie,afind'aller plus
vite; maislorsqu'ils'agitdemarquer, on achèvetoutde suite
le premierpointavantde passerau second.Mais , commeil
faudrait, sil'onsortait l'aiguilleaprèsavoirreprislesfilsde
largeur, recommencer à la passersouslesdeuxfilsdelargeur
suivans, on prenden mêmetems et lesfilsquiterminentun
point, et ceuxqui encommencent un autre.Onplaceensuite
1-aiguilleaprèslesdeuxfilsde longueur, souslesdeuxfilsde
largeurà gauche , et l'on obtientlemêmerésultatqueprécé-
demment , savoirquetousles grospointssemblentprislesuns
dansles autres.Quandon apprendà marquerauxenfans, il
fautlong-temsleurfaireexécuterainsices points répétéssur
la mêmeligne , avantdeleur enseignercommenton doit sou-
ventlesinterrompre.
Petitpoint. — Pluslent et:plus délicatque le précédent,
ce point est représentéfig..86 , pl. 15. Commeil tire l'étoffe
désagréablement en biais, quandon l'exécuteen la tenant
sur la main, on monteordinairement le canevassur un métier
à pied.Ce métiera des ensubles,des coutissescommenous
l'avonsexpliquéen traitantdu passé ; maisaulieu de lattes,
de chevilles,il est presquetoujourspourvud'unetraverseà
vis qui maintient
les ensublesen place , et leslâcheoules res-.-
( 178)
serreà volonté.Communément de petiteou de moyenne
mension,ce métierréussiraitdifficilement dansdespropor
tionsplusétendues.
d1
Pour fairele petit point, employez de la lainefine, et fré-
quemmentdela soie , puisprenezseulement,soit en long,
soiten large, un filquevousembrassez en passant
de lui l'aiguillede droiteà gauclie
; cette au-dessu
aiguille tant
é
chéeet la pointetournéeversvous. Quandvousla sortez COUà
demi, il y a un filsousla laine,et l'autredessus ; cefilsera
recouvertpar le pointsuivant.Onreprendlaseconde ligneen
passantla lainesousla premièreligne , afindetravaiHer tou-
joursen facedesoi.

Point de chien. Examinez j
fig. 87, pl. 14, ce pointqui
formede jolis cordonsen chaînettea, et fournitdestapis
épais.
Commencez parprendrequatrefilsen longsur deuxfils
travers
, et sortez en facede vous l'aiguille,après les en.
deux
premiersfilsà droite,commesivousfaisiezle grospoint ; car
c'esten effetle grospointavecadditionde deuxfilsú. Por-
lezensuitel'aiguillesurlesdeuxfilssuivans, vousavezainsi
un grospointterminéb et un demi-point c. Danscette
situai
tion, vouspiquezl'aiguilleen arrière, sousles deuxfilsde
longueurque traversele demi-point,et commes'il s'agissai
de l'achever,ce que vousfaites.Alors,portantl'aiguille
deuxfilssuivans, vouscroisez n écessairement la laine aux
sur le
pointque vousvenezde faire ; carla lainese trouvealors
quatrefils( en longueur)de votreaiguille; savoirlesdeuxfil
surlesquels porteledernierpoint,etlesdeuxnouveaux filsque
vousvenezde prendre.C'est doncabsolument le grospoint
à
( 179)
ecouvert.Toutela différenceest qu'augrospoint ordinaire
Ln'y a quedeuxfilslongsentrel'aiguilleet la lainetombant
u pointprécédent,tandisqu'ily a quatrefilsdanscet inter-
alleau pointdontil est question.
Pointde mosaïque - ilien de plussimpleeneffetque
siniple.
e pointreprésentêfig.88, pl. i5, carc'estunecroixde St.-
Lndréforméesur un carreaude quatre filsde longueur, et
'autanten largeur.Commela suitedeces croixlaisseentre
lies un videassez disgracieux,on y suppléepar un point
ransversalqui cacheenlesembrassantlesdeuxfilsdemeurés
ibres.Pourembellircettesortede tapisseriepeuavantageuse,
l convientdefaired'uneautre couleur , ce pointaccessoire.
,eseulméritede cettemosaïqueest une granderapidité.La
iineemployéedoitêtregrosse.
Pointdemosaïque double, oupointdudiable, fig. 89,pl. 14.—
l'estle pointprécédentavec
des additionsquile rendenttout-à-
ut agréable.Lestapisqu'ildonnesontjolis,épaiset moëlleux.
Opérezd'abordcommesi vousvouliezfairele pointdemo-
aïquesimple,maisla croixétabliesurun carreaude quatre
ilsentout sens , songezàformerun pointsur chaquebrasde
ette croix.A cet effetvoussortezl'aiguilleentre les quatre
ilset vousla piquezà droitedeuxfilsaprèsle premierbras de
i croix,sur lequelvouscroisezainsilalaineenformantle pre-
aierpoint.
Passantaprèscelasurle secondbras de la croix , vouspi-
uezl'aiguilleauxdeuxfilssuivans,et par conséquent en face
lupointd'oùvousêtespartie.Voyezpouren mieuxjuger,fig.
I9en g, le pointarrêtéà ce degré-là.Pourterminer,\011s re-
liquezdansle pointprécédentdemanièreà recouvrir le troi-
( 180)
sièmebras ; vousachevezentravaillantde mêmesurle qua-i
trième, et vousobtenezlejoli carreaudessinéen h. 1
Vous continuezcettebroderieen recommençant-sans nul!
intervalleun nouveaucarreauquevoustraitezde mêmeAinsi
ce carreauqui semblebien compliquéest très facileaprès;
tout; mais il a l'inconvénient de se prêtermal auxnuances.i
Pointde mosaique en biais.— Cepoint,dessinéfig.90 pl.
15, secomprendrait d'aprèscettevuesansplusd'explication•
Effectivement c'estlepassé, aveccettedifférence qu'il court1
obliquement entredeuxlignesdroites.Il s'étendsurquatrefils!
en longueur,maisil coupede biaisles filsde largeur ; on
passesouventl'aiguilledeuxfoisdansun mêmetroude cane-
vas,de manièreà donnerdureliefà la mosaïque. Cetteobser-I
vations'appliqueà tousles pointsde tapisserie au j
.analogues
passé.
- Pointdejonc droit fil contrarié.On pourraitl'appeler )
pointaVéchelle,caril estforméd'unesuitede petitséchelons
croiséset de différentescouleurs.Ces produitssont souples,.
moëlleux,et présententde gracieuxreflets;maisavectant
d'avantages,ce pointn'estpasfavorable aux fleurs. i
Poury réussir, faitesde longspointsde sixfilsen travers,j
sur lesquelsla laines'étend à plat: séparezcespoints
seule-
j
mentpardeuxfilsde longueur,ce quivousdonneraunesuitej
d'échelons,fig. 91 i. C'estla premièrerangée.Faitesensuitej
la secondeen prenantdeuxfilsde largeursurl'intervallecoin- ;
pris entreles échelons, puis en y ajoutantq uatre autresfils î
suivanspourcompléterlessixfilsnécessaires pourl'exécution
du point.
Cetteseconderangéesefait enlainede couleurdifférente,1
( ISE)
mais gracieusement assortieavecla première.Ainsila pre-
mièreseraverte , et la secondeaurore.
Autroisièmerang y, vousprocédez commeil vientd'êtredit,
maisalorsvousemployez la laineverte.
Vousne sauriezêtreembarrassée pourcontinuercette bro-
derie, car aprèsavoirfaitchaquerang, voustrouveztoujours
une demi-rangée k, surtroisfilsde largeur,et présentantdeux
filslibresen longueur,pourrecevoirunenouvellerangée.
Point dejonc en biais.— Tenezbienen facedevousle
canevas,surlequelvousprenezdeuxfilsentravers : passanten-
suitela laine par-dessus ces deuxfils, allezprendreles deux
autresfilssemblables quisetrouventau-dessus ; maispre-
d'eux
nez cesdeuxderniersfils en biais , c'est-à-direen couchant
l'aiguilledemanièreà ce quela pointesoittournéeducôtédu
poucegauche.
Touten prenantdeuxfilsde largeur, vousenembrassez un
seulen longueur; voustirez alors l'aiguille,et vousavezun
pointenbiaisquiembrasseseulement quatrefilsen large
, car
le fil en longdemeurelibre entrela suite despoints,qui se
fonten diagonale et toujoursenmontant.
Pourla continuation,et spécialement pour la seconderan-
gée, il fautau contrairetravailleren descendant:en ce cas
vouspiquezl'aiguille, la pointeen facede vous, à labasedu
pointsupérieur oupremierpoint,entrecepointetlefilrestéli-
bre: vousla passezà lafoissouslesdeuxfilsdelargeurqu'em-
brassele premierpoint, sous les deux filsde mêmesorte
qu'embrasse le deuxième point, et enfinsousles deux autres
filsanalogues qu'embrasse le troisièmepoint. C'est doncsix
fidsentraverspourlesquels vousn'avez,commeprécédemment,
JIBODJIRIE. 16
( 182)
qu'un seulfil longitudinalentre les quatrederniersfils. Le
point achevé,vousn'aveztoujoursembrasséque quatrefils,
car les deux filssouslesquelsse trouvesortievotreaiguille,
doiventservirà formerle point suivant, tant avec les fils
placésen dessus,qu'aveclesdeux fils placésau-dessous,et qui,
commelesautresconcourentà préparerle point.La fig.92,
pl. 15, vousen montrelemécanisme.
Petit point dejonc. — C'est à peu de choseprèsle point
précédent.On opèrede mêmepresqueen diagonale,de bas
enhaut ; maisaulieude prendrecinqfils (un de longueuret
quatrede largeur),onen prendseulementtrois, deuxen tra-
verset unen long.
Pointà carreaux.— Fort employépour des coussins,ce
point extrêmementsimplevient après des pointsbeaucoup
plus compliqués,parcequ'il est à proprementparler le point1j
qui commence une tapisserieaccessoire,une tapisserieem-
pruntéeau passé, aveclequelellea biendu rapport, comme
nousl'avonsdéjàremarqué.Voilàd'ailleurs,la manièred'o-
pérer.
Prenezquatreouhuit filsentoussens,selonla grandeurdu
carreauquevousvoulezobtenir,fig. 93 A: couvrezcesfilsen
largeurparde longspoints, semblablesà celuidu passé.Ces
pointsne doiventêtreni trop lâches ; ils doi-
, ni trop serrés
ventprésenterune surfacebienlisse.Quandla laineest dou-
ble et de grosseurconvenable,onse dispensede passerdeux
fois danschaquetrou de canevas.Cedoublepoint, très-lent
d'ailleurs,nuit à la régularitéet à la délicatesse
de l'ouvrage.
Il faut nécessairement deuxcouleursdanscegenredetapis-
serie, afin de bien marquerles carreaux,qui sans cela,
( 183)
seraientimparfaitement indiquéspar le légersillonqui lessé-
pare. Un carreaujaune et un carreaurougesont fort usités :
on en peutdire autantdes couleursnoir et bleu, orangeet
noir, violetet vert, etc.
Point à ovalesou à losanges.— Plusgracieuses,leslosan-
gesBne sontpasd'uneexécutionbeaucoupplusdifficile.Vous
prenezégalementun carré composéde quatreou huitfilsdans
les deuxsens ; mais au lieu de couvrirce carré en largeur
commeil a été dit plus haut, vousopérezd'aprèsles indi-
cationsdelàfig.94,pl. 14, c'est-à-dire,quevousinclinezleca-
nevasà gauche,et quevousplacezlecarreaudebiaisparla direc-
tion de vospoints.Vousprenezdansl'anglede droitele plus
voisinde vousunpointjeté surla jonctionde deux fils; vous
continuezen embrassantà chaquepoint deuxnouveauxfils,
l'un enhaut, l'autreenbas, jusqu'àce quevousparveniezaux
deuxanglesopposésdu milieude la losange.Alorsvous con-
tinuezles pointsen embrassantà chacundeuxfilsde moins,
puisquelesfilsse rapprochentpour terminer par deux, ou
plutôtpar la jonctionde deuxfils, sur laquellevousjetezte
dernierpoint, comme vous avezjeté le premier.
A la seconderangée,l'anglesaillantd'unelosanges'enfonce
dansl'anglerentrantdela losangeprécédente ; ainside suite,
et réciproquement c. Ceslosangesdoiventêtre de deux cou-
, par exemple,alternativementune rangéede losanges
leurs
verteset unerangéede losangesaventurines.On partageaussi
les losangespar la moitiépoury mélangerles nuances,et l'on
fait ainsialternativement
une rangée de losangesentièreset
unerangéede losangespartagées.Ce procédéa l'avantagedé
fondreagréablementles teintes, maisil ralentit beaucouple
travail.
( ., )
à
Point aig-xvgti— Enparlant des demi-louagesjoaus
noussommesmisessurla voiedu pointdontnousallonstrai-
ter. Voicicommentilconvientde le faire.
On prend trois oucinq filssuivantle numérodu canevas!
nousallonsen-supposer troiset donnernosindications encon-
séquence.
Prenezdonctroisfilsen piquantl'aiguillede biais, c'est-à-
direde façonà laissertroisfilslibres,à partirde la droiteli-
gnedufild'oùvousavezd'abordsorti l'aiguille.Continuez de
mêmependantcinqpoints,enlaissantentre chaqueun fil de
longueurlibre, et vousobtenezunecourtebarretransversale
Maintenantpouren obtenirunesemblable, maislongitudinale
vousfaitesquatre autrespointsaussienbiaissurles troisfilai
de longueur. Vous revenezensuiteformerune secondebarre
en traverscommela première,composée de cinqpoints, priai
sur les troisfilsde largeur, quise rencontrentaprèsla barre!
longitudinale. Vousrecommencez elle une secondebarra
après
en longueur,et tout en continuantainsi, vousavezunesérie
de denteluresou de zig-zags fort gracieux.Ils se gouvernent
d'ailleurscommeleslosanges.La fig.94 enmontrela disposé
tion.

Pointsmélangés. 1° Sur un fonabrodéau petitpoint
placezun seméde gros-points deteintesopposées,a* faites
deux lignesde grospoints, et une lignede pointsde chien|
aussidecouleursdifférentes ; 30 alternezuneligneoucordoj
depointsdu diable,avecsixrangéesdepetitspoints, toutet
variantles couleurs.Cesmélangeset plusieursautresvarier
agréablement les ouvrages en La
tapisserie. fig. 95 en indiqua
lesrésultats. : }
Pointde pelucheon Je frange. Vous ferez facilementq
( i 85)
point en enfilantd'abord unetrès longueaiguilléede laine
double,quevousredoublerez encore;enpiquantcetteaiguille
sur la ligneconvenuepourla.frangequevous.voulezobtenir ,
puisen faisantun demi-point.En ce momentvous applique-
rez surla ligne, le mouleà frange(fig, 82); vouspasserez
l'aiguilléedessous,etvousreviendrezacheverle pointquand
vousaurezainsiembrasséle moule.C'est le grospointordi-
nairequi fixe ainsila frange ; mais presquetoujoursonse
borneà en fairela moitié,qui suffitpour la maintenirsolide-
ment.
Pointde broderieenrelief.— Al'aidede cettenouvelleet
charmantebroderie, on imite parfaitementle plumagedes
oiseaux,le pelagedeschiens , la tpisondesbrebis , etc. C'est
presqueuneœuvred'art; commeonle pensebien,c'estœuvre
difficile
: toutefoisonn'enjugeraitpointainsisur-laseuleindi-
cationdu point.
On commence par tendreparfaitementsur un métierle ca-
nevaspréablement , et représentantje supposele chien
dessiné
de la fig.96, pl. 3i. Avantde monter, il est bon ausside
doublerd'unefortetoilela partiesurlaquelleest dessinél'ani-
mal, surtoutsi le canevasest gros. Cetteprécautiona pour
objetderendreplusépaisle poildu chien , en permettantde
multiplier
les points:cequinepourraitavoirlieusi le canevasne
recevaitpas de doublure,car il faudraitforcémentfaireun
seulpointdanschaquetroudecetissu.Or, la conditionprin-
cipalede succèsest de fairele pointle plusprèspossible.
L'aiguillespécialeà cette broderieest assezgrosse, poin-
tue, longued'un pouceet demi,pourvued'une tête saillante
et forte
, un peu moinsouverteque celledesaiguillesà tapis-
*
( 186)
sérieordinaires.Ony enfilelalainedemanièreà cequ'ellesoit
enquatrebrins:chaquebrinestd'ailleursassezgros.Cettelaine
ne s'arrêtejamaispar unnœudquandoncommence l'ouvrage:
ellenes'arrêteaussijamaisen dessous,maisen dessus , et cet
arrêt esten quelquesortele premierpoint.
Ainsidonc,l'aiguilléetiréede manièreàlaissersurl'étoffe
tendueune petitehouppe , vousprenezdela maingauchela
, fig. 83, par le manche
lame a , et vousl'appuyezcontrela
houppe: puisvousressortezen dessus , et le plusprèspossi-
ble du premierpoint devantla lame , l'aiguilleque vousre-
piquezensuitede l'autrecôtéde la lame,sur la lignedupre-
mierpoint,tout auprèsdelui. Decettemanière,vousrecou-
vrezla partienontranchantedela lame, d'un pointde passé
qu'ellesoulève.Lespointsdoiventêtresipressés,qu'àpeine
laisse-t-onsansle couvrir, le peu d'étoffequi se trouvesur
l'épaisseurde la lame, et qu'aprèsles deuxou troispremiers
pointspendantlesquelson la soutientpar la poignée,ellese
maintienttouteseule.Aprèsune suitedepointsqu'indiquele
dessin, on tire vivementla lameparla poignée,et b tranche
les filsque l'on peigneensuiteavecun petit peignedestiné
à cet usage.
Pointsurosier.—Il s'agitdecesélégantes corbeillesen ta-
pisserie,quemeslectricesontsansdouteadmirées,et qu'elles
aimerontà reproduire.
Le pointqui sert à lesbroderse diviseen deuxespèces ;
io le pointdiagonal.20le pointvertical: l'un et l'autresont
faciles. -
L'aiguilleaveclaquelleontravailleestsemblable àun passe
lacetaigu, et doit êtreenfiléede laineà quatrebrins.La cor-
( )
beilleprésenteun tissud'osierforméde deuxlignesdiagonales
, séparéesentre ellespar un intervallededeuxlignes
croisées
coupéespar d'autres-lignes droites, et formantà chaquepoint
d'intersectionun trouarrondi.Répétéessur toutela circonfé-
rencedela corbeille,ceslignesdiagonales et droites,donnent
deyjangées à e
lafoiscirculaires t detrous
diagonales arrondis,.
surlesquelles nousallonsbroder.
Travaillons d'abordsurlesdeuxpremièresrangées. de biais.:
passonsl'aiguilledans le premiertrou de la seconderangée,
puisembrassantdeux lignes, rentronsl'aiguilledansle trou
voisin,maissitué à la premièrerangée.Ce demi-point sefait
de droiteà gauchesur toutela ligne de biais, nousrevenons
ensuitede gaucheà droiteen reprenantdansla seconderan-
géeoùnousavionspris d'abord , et en couchantl'aiguilledans
le trouinférieurde la rangéesuivante.C'estlà lepointdiago-
nal.
Le point verticals'exécuted'aprèsles mêmesprincipes-:
nousles prendronségalementsur deuxlignes ; mais au lieu
d'aller obliquementd'un trou à l'autre, nous opéreronsen
droiteligne,allanttoujoursdehauten bas.Ainsinous embras-
seronsavecla lainedeuxlignesdroites , laissantentre ellesla
lignediagonale ouplutôtle petitcroisédeslignes;cet intervalle
serarempliausecondrang , carc'estau-dessus delui quenous
ressortironsl'aiguille.Le trou situéau-dessusde cecroiséde-
vientle pointcentral,jusqu'enhaut, en bas, et bientôt après,
à droiteet à gauche,il part-un point. Le point terminéest
donc composéde quatrepoints qui formentun carreauparfait
dontle trou à peinevuestle centre.
Dela marque,— Nousavonsvu commentse fait le gros
( 188)
pointde tapisserie,et commentaussionle terminepointpaa
point lorsqu'ilestdestinéà marquerle linge : il s'agità cette
heure d'apprendrecommentil fautfairepourromprel'unifo
mitéde la lignedroitede points, et pour laisserau milieu
d'eux desfilsnonrecouverts.Je donneraicettepetiteleçonen
indiquantla forme de l'I, et d'ailleursje mettraisur la voie
de l'art de marquer,car l'I sert à composerun très grand
nombrede lettres,commele B, le D, l'F, l'H,l'L, le K, l'M,
l'N, le P, l'R etle T. Puisen outre, il donnele moyende
finiret decommencer presquetouteslesautres.Effectivemen
lesdeuxextrémitésde l'I, fig,97aa, serventdebaseetdecou-
ronnement
dans presque tous les cas.
Manièrede fairel'I, fig. 97. Occupons-nous doncde cette,
lettre-mère.Faitesd'abordau faitede l'I, à droite, un demi-
point, et lorsquevousle croiserez,passezà la foisl'aiguilW
sousles deuxfilsde largeur,oùvousl'avezsortiepréalable-
ment,maisencoreaprèslesdeuxfilsqai suiventdansle mêmej
sens, et les deux filsde longueurqui se trouventaprèsle
premierpoint.Au lieude fairele secondpointcommeà l'or-
dinaire,vouspassezcesdeuxfils,et vousfaites le secondpoint
à gaucheparallèleau premierpoint.Celafait,vousembrassez
au milieuet au-dessous d'eux, lesfilslongitudinaux passés
la premièrerangée, et vousbrodezun point, puisunsecond
au-dessous,surlesmêmesfils.Aprèscesdeuxpointsen long,
vousrecommencez les deuxpointsen largeavecle vide déjà
observé.Celaterminé , voussavezbroderl'I, car il ne vous
reste plusqu'à répéteren basce que vousvenezdefairem
haut; savoirdeuxpointsen long,et au-dessous, deux
en large,parallèles,avecséparationde deuxfils. pointaj
( 189)
Quandvous aurezà marquerles lettres dont nous avons
donnéla liste, vouscommencerez par l'I, puisvousajouterez
lespointsdansl'ordrequ'indiquéle dessin, ou le modèlesur
canevas,appelémarqueou marquoir.. Danslesécoleset pen-
sionnats,chaquepetite demoiselle fait sonmarquoir,enjolivé
d'unejoliebordure, offrantun ou plusieursalphabets, la sé-
rie des chiffres,sa signature , et quelquefois la date de ce
monumentdesa patience.C'est ainsiqu'elles'exerceà mar-
querle lingedela maison , qu'elles'essaieà broderles tapis-
seriesqui en ferontl'ornement ; et le marquoirde la petite
filleest fort souventconsultépar la ménagère.
Pour touteslesautreslettresdont l'I n'est pointla base,
avantde les commencer,vousles examinerezun moment ;
cet examenvousferareconnaîtrequ'ellessontpresquetoutes
forméesde deuxpartiesexactement ; tels quele G,
semblables
l'A, l'O, l'S, et quepar conséquentil suffitd'en étudierune
partie: l'autreserépètesurlesfilscorrespondans. Voyezà ce
sujetla fig.98, pl. 16.
Maiscettefiguresemble démentir ce queje viensde vous
dire relativement à l'I, qui ne figurenullepart commebase;
c'est qu'en effet, dans cet alphabetanglais,le l remplace
avantageusement l'I romain
, l'I dela fig.97. Il voussuffirade
le rétablirpartout oùle l se montre , pour avoirun alphabet
à la foisanalogueet différent.Nousajouteronsqueceluide la
fig. 98 est plusgracieuxet plusnouveau.
Cesdeuxalphabetset leschiffresfig.21 suffisentàla rigueur
pourun marquoirordinaire, maispourun marquoir-modèle ,
il en est autrement; et d'ailleursles petitesbrodeusesseront
bien aisesde varier.Aussij'offreà leur choix , à leur émula-
tion; l'alphabetgothique,fig.99, pl. 16, l'alphabetgrande
( 190)
gothique,fig.100pl. 17 (pl. 4 tapisserie),
et l'alphabetmajus-
cule,fig.loi, pl. 14.
Celuxede lettresne meferapointoublierl'humblecombi-
naisonqui sertà la ponctuationen fait de marque.C'estune
petitecroixforméede quatrepoints,séparéspar un videde
deuxfilsplacésau milieud'eux. Deuxdecespointsen lon-
gueursontséparéset parallèles : deuxautresen largeursont
séparéset parallèleségalement.
Cetteponctuation sefaitencorecommeil suit. Au centre
de la croix, au lieudu vide, estun point, de chaqueangle
duquelpart unnouveaupoint.Plusbrièvement onfaitla ponc-
tuationpar unseulgrospoint.
Onmarqueordinairement avecdit cotonrougebonteint,
appelécotonà marquer : il doit êtreassortiautissu.C'està
tort quel'on marquequelquefois encotonbleu; cettecouleur
ne résistantpas auxlessives.
La marquen'étant pointun ornement,quelquegracieuse
et soignéequ'ellepuisseêtre,ellene doitpointêtre apparente
auxobjetsde vêtemens, commejupons,fichus,cravates,etc.
ellele peut au contraire, lorsqu'ils'agitde mouchoirs,ser-j
viettes, etc., maislesfilsconfusdesasecondesurfacefontun
désagréableeffets et le désird'évitercet inconvénient a fait
imaginerla marquesuivante.
Marqueanglaise oumarquesansenvers. —Aulieu de prendre
les filsdela toiledansle sensdelongueuret de largeur,pre-
nez-lesen biais.Le demi-pointterminé, repiquezensuiteà
moitiédupoint oùsortl'aiguilléeà l'autreangleque forment
les filsen longet en large.Recouvrez le pointen la sortantà
l'endroitoùse trouvaitprécédemment le coton, et continuez
de même.Pourlespoints-côtés, vousrepassezdansles pointsi,
( 191)
déjàfaits, en évitantde percer, pourque cefil soitinaperçu.
Dansla plupartdespensions,la marquenes'arrêtepasaux
; elle s'attacheà millepetits dessinsqui sont l'objet
lettres
d'autres marquoirs,qui sontvéritablementla tapisseriede
l'enfance.Maisaprès tout,cette marque-làc'estla tapisserie
proprementdite, et nousla renvoyonsau chapitresuivant.

CHAPITRE II.
DESDIVERS
PETITS
OUVRAGES - OUVRAGES
F14TAPISSERIE. EW
DEVERRE.
PERLES
Intermédiairesentre la marqueet la tapisserie,cespetits
objetsvont nousservirde transitionpour passerde l'uneà
l'autre.Voicila marcheen effet, unepetitefilleoffred'abord
à samèrele marquoirconsacré;puis un autretravailqui tient
à la foisdumarquoiret dutableau, fig.102, io3, 104, io5
106 et 107 (tapisserie,pl. 18), puisun autretravailencore
qui tient moinsdu marquoiret plus du tableau.Encoreun
pas, et c'estla tapisseriemoinsle fond, moinsles couleurs ,
commel'indiquentles fig. 108, 109, 110, 111, 112, n3,
pl. 19, et commelemontrentaussiles fig.114, (pl. 20), 115,
116,117, 118, 119, 200, 201, (pl. 21), qu'inspirela prépa-
rationà la premièrecommunion, et pl. 18, lesfig. 202, 203,
204» puismêmepl. 17, les fig. 205, 206, 207, 208, 209,
210; enfinon abordeles nuances,maisalorson est presque
jeunepersonne; on s'émancipede jour en jour, et l'on fait
avecsuccèstous les jolistravauxque nousallonssuccessive-
ment décrireet dessiner.
( 192)
Ceintures.— Ellesse font, ou plutôtellesse faisaientde
la largeurd'un rubande ceinture,surunebandede fin cane-
vas,enfils'ildoitrecevoirunfond de pointsdecouleur unifor-
me; en soie, si le travailde tapisseries'y borneauxfleurs.
Cette bande est en travers : elledoit avoir d'un côtéla
; pour y suppléerdel'autre côté
lisière , on repliele bord du
canevas,à l'envers, et l'on brode par-dessusla vignettede
bordure.
Cettevignettepeut être celledespl. 22 , fig.211 et 212.
Onla nuanceà volonté.Supposons que l'on fassele centre
de ia fig. 212Ac, eu soieaventurine;les fleurettesd en
couleurbleuciel;et lesfeuillesenvert plusou moinsfoncé.
Cetexempleservirapour tousles dessinsnon coloriés, où
d'ailleursla dégradationdes teintesest soigneusement indi-
quée. -
Entredeux vignettes,pl. 16, fig.214, on peutplacerune
guirlandequipeut êtrecelledela pl. 22 , fig. iiS ou 216.
Quandil n'y a pas de fonl, cetteceinturesedoubleavecun
rubanassorti.Ellene peutmanquerderevenirà la mode.
Bretelles.- Mêmesdispositions quepourles ceintures.Les
dessinsqu'ony brodesontà devise,ou non.Dansle premier
cas, ilssontdansle goûtdelà fig. 217, et le videD reçoitla
devisechoisie, telle que AMITIÉ, TOUTE ATOI,etc.Dansle
secondcas, c'estun dessinanalogueà lafig.218 , pl. 23.
Jarretières.— Onleurmetune guirlande semblableau des-
sinde la fig.114,pl. 18,ou bienune rangéede fleursdéta-
chées,fig. 112, entre deux étroites vignettes,telleque la
fig.260, pl. 17. Touscesobjetssebrodentau grospoint.
Cordonsdesonnette.— Cegenreesttoutà la foisplusélé-
( 193)
gant et plus usuelqueles précédens.Il se fait égalementsur
muebandedecanevasassezlargepourpouvoirla rabattreen
-cousantensembleles deux bords par-dessous.Le dessinde
formesmoyen-âge estpresquetoujoursanalogue à celuiquere-
présentela fig. 231 pl. 25. On le brodeà volontéau petit-
point,ouau pointdejoncen biais.Le canevasserade moyenne
grosseur.
Pantoufles.- On peutcompteren France , non paslesda-
mesqui fontdespantouflesde tapisserie,maiscellesqui n'en
font pas, car c'estun ouvrageexcessivement répandu.
Il doit parconséquentoffrir,et il offreeffectivement beau-
coupdevariétéTantôtlespantouflesse fontau pointdepassé,
de biaissur trois fils,sansautre interruptionqu'unelignecen-
trale à laquelleaboutissentde droiteet de gaucheles diago-
nales.On faitcettebroderiede deuxcouleurs ; savoir
: une
diagonaleviolette, et une diagonaleverte , je suppose.Il est
inutiled'avoird'autredessinquele patrondonnépar la figure;
leslignesobliquesse suivantfilà fil tout naturellement.
Lespantouflesprésententaussisurunfonduni, le plussou-
vent grosbleu, brunounoir, un semédefleursplusou moins
grandestelles quela pl. 24 en indique, fig. 207 et 210.
Les dessins fig. 108et 113dela pl. Ig, peuventfournirégale-
ment de jolis dessinspour pantoufles.On emploieordinaire-
mentle grospoint oule pointde chien.
Cabas.-Ce<¡ sacsplatspourcommissions et voyages,sontfort
usuelset méritentdel'être à raisonde leur commodité.C'est
un carré longen canevas , partagéen deuxpartieségalespor-
tant le mêmedessin , maispouvantà la rigueur différerde
nuances,quoiqueselonmoi,il est bien préférablequel'une
et l'autrese ressemblent exactement.
BBODJEEIB. 17
( 1194.)
Onfaitlescabaspeusoignésà grandszig-zags de couleurs
tranchantes,ou bienen pointsdejoncdroit-filet croisé,ou à
carreaux,oubienencoreà losanges,toutesdispositions qui
ne comportentpas delfeurs.Plus élégans, ilsont, à point de
jonc en biais,ouà grospoints,unfondde couleuraventurine
ou grenat sur lequel sont semésdesbouquets-analogues à la
fleurfig. 232, et à celledela pl. 33, fig. 233. Desboutons
de rose, des grappesde raisinsur fondnoirproduisentdes
cabascharmans.
Maislorsque,pluspetit, lecabassert poursacde ville, il
peut avoir un fond uni, encadréd'une vignette,fig. 234,
pl. 19, et 235,pl. 24, etc. Aucentreest un sujet,fig. 2o3,
ou bien unerosace,fig.236,pl. 26A. Onfaitaussibeaucoup
de cabasde ce genreà fondrouge,avecvignetteet sujetbro-
désennoir.Legrospointestpréféré.
Sacsà tabac.—Naguèreobjetderidiculeet de dégoût, la
pipeest aujourd'huilégitiméepar la mode ; aussivoit-onles
sacsà tabacexercerl'aiguilledesdameslesplusélégantes. On
ne protestepas pluscontrela mode, que l'onne disputedes
goûts,et je vais,sansréflexion , donnerlesdétailsné-
aucune
cessairesà laconfection decemeublefashionable, puisféliciter
lesjeunespersonnesde pouvoirleprésenterà quelqueparent.
Prenezd'abordun morceaudecanevas(moyenne grosseur)
hautdeonzepouces,et longde dix-sept : pliezendoubledans
sa largeurcecanevas,et vousaurezlesdeuxcôtésdu sac, sé-
parésentreeux par un videlongitudinal de quelqueslignes,
quandlatapisserielesauraentièrement couverts.
Chaquecôtéest exactementencadréd'une bordurelarge
d'un pouceenviron.Elle peut êtrechoisiefig. 2111, pl. 22.
( 195)
J'ajouteraiquele plein,le centredu sacà tabac peut se faire
aveclafig. 117,etlafig. 119,pl. 17.
Quandlesfleurssontun peuplusgrandes,commepl. 19,
fig. 206,et io5, pl. IZ, on enmet trois rangéesseulement
d'unebordureà l'autreen longueur.Il setrouvequatrefleurs
danslesdeuxrangéeslatérales,et troisdansla rangéedu mi-
lieu.
Uneingénieuse attentionpeutembellircetteoffrandeenla
particularisantd'unemanièreflatteuse.Ainsi je suppose qu'une
jeune nièceveuilleoffrirun sac à tabac à un onclemarin,
l'ancre, fig. 102, pl. 18, y alterneraavec quelquefleurpour
romprel'uniformité : supposonsencorefig. 107, idem.
Lajeunebrodeus& s'adresse-t-elle à un hommede loi? la
balancefig.2o5, pl. 24, seramélangéeavec207, mêmefig..
Cesexemples , je crois, suffisentpourmettresurla voie.
Écrans.— Voicipourcettefoisun fashionable et gracieux
travail
: gracieux par sonobjet,sonexécution,sesaccessoires :
gracieuxet si gracieuxqu'ilfaitadmirerla tapisserieauxper-
sonnesles plusdisposées à traiter à cetégard
, le goûtactuel,
de sot engouement.
Les écransne reçoiventpas de fond, et par suite , le cane-
vasde soie , onde beaufil, est celuiquiconvientle mieux.
La formeen estovale : aprèsles avoirtaillés,il fautlesen-
tourerd'un laitonsur lequelonrepliele borddu canevas.Un
pointdevantcoudce bordaprèsle dessous,et serre le laiton
qu'il fixesolidement.
Cettepréparation sertà la foisà monterl'écran pour le
broder, et à le-garniraprèsla broderie.En premierlieu,
on coud fortementaprès une coutissel'endroit où sera
placéela tige de l'écran, et la partieopposéeaprèsl'autre
( xg6)
sortisse; puis l'on coudun ruban de fil àla.partie,14fit»,
•aillantede chaquecôté; l'on arrête en le serrantbien;,ce*
ruban aux traversesdu métier.Nous Rirons plus tard cem-
mentla borduredelaitonfavorisela garniturede notreécran.
L'écranétant ovale,le dessins'étendà peu prèsen forme:
d'éventail,6g 237, pl. 27. Onbrodeau petit-point,eu soie,
en apportantbeaucoupd'attentionauxnuances.
Une dispositionfort heureuseconsisteà faire poser
brodéenrelief(ordinairement un chardonneret, un-1
qu'il fournitplusde nuances)surunebrancheétaléede chêne,
oiseau parce
de liserons,etc. Lespiedset le becde l'oiseause
passéen lainerose, jauneou noire.Un œild'émail brodent
on an
tête, et soncorpsesttravailléd'aprèsles indications
dornées
plushauten traitantdu pointen relief,et surlesquellesnoas-
reviendrons encoreauchapitredestapis.Voy.fig.244, pl.
Cesjolisécransse doublenten moire,en grosde Naptes,j a5.1
ouen poult blanctout simplement,en fixantà longspoints.
desurjetgrossiers, cettedoublure s urle laiton replié.L'effau-1
filé decette doublure, c espointsen gros fil, tout estcachépar
une élégantespiralede chenillesur coton.Pourlafairetour-
ner ainsiautour de l'écran, onenfile une aiguillede soie
assortie,et perçantà la foisla moireet le canevas,on pré-j
sentela pointede cetteaiguilleà chaquereplide la chenille
destinéà figurerla spirale.Le point que l'onformeainsiau-
!
tant à l'enversqu'àl'endroitde l'écran,secachedansle du-
vetde la chenille, de sorte qu'elleparaît sortir de l'éçraa.
même,.à chaquetourdela spirale.
On ajouteencoreà l'agrémentde cettegaroiture;enfaisant'
alternerles toursdechenilleavecdes toursde gancedesoie:
ouvragée.
( r93)
Ouvrages enfades de verre. — A l'exceptioades tableaux
en perlesquel'on faitencoredans quelquespensionnats , ces
•mvragessont maintenantoubliésautant qu'ilsétaientrecher-
ckés il y a peu d'années.Nousen parleronstoutefoisparce
qu'ils se rattachentà la tapisserieet qu'ilsexigentpeu de
détails.
Pourréussirdans ce genre, ou commençait par choisirdu
canevastrès fin,ou dela toile à sondéfaut
; de la soieblanche
torse bien fine, et des aiguillesd'une ifnesseextraordi-
naire. On plaçaitdevantsoidansune petite boite à compar-
timensdes perlesassortiessuivantle dessin,et séparéessui-
vantleurcouleur ; puison étudiaitle dessindont chaquecar-
reau indiquela posed'uneperle.Chaquecarreaurépondantà
celuidu canevas,commeen toutetapisserie,on comptaitles
points,et l'onvariaitlesperlesselonl'exigencedudessin.Ces
perlesse plaçaientà l'aidedu grospoint. Voicitoutlesecret
de ce travail, qui réclamaitinfinimentd'attention, de tems
et de patience.
Il servaità faire desboursesrondfs que l'on commençait
par le milieu,desboursesà fermoir,dessacs, desporte-mon-
tres, des bracelets, desanneauxde serviette,enfindes ta-
bleaux.Nousdonnerons seulementlesfigureset lesindications
relativesauxderniersobjets.
Anneauxdeserviette— Aprèsavoirretracésurunebande
de canevas,le jolidessindonnépar la fig. 237, pl. 28 CD.,
vousle collezavecde la gommesur un cartonde dimension
égale, réunipar les deux extrémitéset formantun anneau ,
qui sera encadréavecdeuxcerclesde cuivredoréoud'argent.
Tableaux.— Lesfig. 239 et 340, pl. 28; et lesjolis ta-
bleauxdessipésfig.241,pl. 29, et fig. 242 pl. 3o, achever.
ut
*
( rgB)
d'apprendrece quiconcerneles tableauxen perles, carelles
montrentqu'unegrandevariétéd'objetspeutêtre représentée
par cet ouvrageminutieux. Cestableaux
, commetousles pro-
duitsdece genre , seblanchissentaufrottementd'uneéponge
chargéed'eautièdeet savonneuse.
Letravaildesperlesd'oret desperlesd'acieresttoutdiffé-
rent de celui-là.Cesperlesseplacentdansla broderiecomme-
les paillettes,ainsiquenousleverronsplustard.

CHAPITRE III.
DESTAriSETDELEURS - FLEURS
ACCESSOIRES. ARTIFICIEL
ENLAINE.
Nousallonstraiter dansce chapitretout ce quiconcerne la
tapisseriede mobilier,depuisla chancelièrejusqu'augrand.
tapisdesalon.Nousy ajouterons lesfleursartificielles
enlaine,
quoiqu'elles ne soientpasà proprementparler, du ressortde
la tapisserie,maiscommeellesserventà garnirles plusjolis
tapis de lampe,nous croyonsfaireplaisiraux.lectricespar
cetteagréableaddition.
Lestapisde piedetd'ameublement exigeantbeaucoup d'ou-
vrage, on vendchezlesmarchands de fournituresde tapisse-
rie, des canevas,où les dessinssontparfaitement nuancés,
finis,et oùle fondseul, uniformeet facile
, resteà travailler.
C'est alorsuntravailinsignifiantet monotone,qui convient
uniquementaux personnesnonchalantesqui veulentavoir
sanspeineunbelouvrage,dontellessedisentlesauteurs.C'est
un moyendetuerle tems, maisnonpas de l'occuperagréa-
blement, et nousn'avonsaucunconseilà donnerà cesper-
sonnes-là.
( 199)
Lesautrescanevasqui ne sontpoint ainsiauxtrois quarts
faits, ont, commenousle savons,les dessinstracésen noir,
et danscecas, il estutiled'avoirsousles yeuxun modèleco-
lorié, afindepouvoirimiterlesnuances.Onsuppléeà cemo-
dèlepar le goût, quandil s'agitdefleursde fantaisie , ou de
dessinsfort simpleset peu développés. Onsuppléemêmeàtout
dessin, et l'ontravaillesur le canevasnu, quandle tapisest
de petite dimensionet peuouvrage : alorson se contentedu
modèle,qu'onimiteen comptantles petitscarreaux,detelle
et telle nuance, et de les reproduiresur la partiecorrespon-
dantedu canevas.Maiscetteabsencede dessindemandeplus
de tems, exigeplusde soins, et embarrassesouventles per-
sonnespeu habituéesà ce minutieuxtravail.
Il fautchoisirdes lainesconvenables,non seulementquant
aux couleurs,maisencorequantà la naturedutapis.S'ilest
beau,.il faudrade l'étein; s'il est plusmédiocre,dela double
broche; et moindreencore, du fil simple.Ce sontles déno-
minationsparlesquelles lestapissiersdistinguentleslainesdont
ils se servent.
Il est d'usagedecommencerpar le bouquet,la rosace , ou
le sujetplacéau centredu tapis, puis de s'occuperdufondqui
se fait couramment,soit en cousant,soità la lumière : ce qui
ne se peut guèrequandon s'occupedesnuances;ellesabsor-
bent trop l'attention.
Tapisdeforer ou de lit. — Nousrevenonspour cet ar-
ticleà lafig, 96 pl. 3 l, quinous serviratout à la foisdemo-
dèle pour la tapisserieordinaireet pourlabroderieenrelief.
Commençons par la touffede verdure.Vousenfilezuneai-
guillede lainevertclair, et vousfaitesà la placeindiquéeles
points de cette couleur,aux treizepremiersrangslongitudi-
( 200 )
nauxducanevas.Vousfaitesprèsaprèsceuxquise touchent,
et vouspassezen dessousvotrelainepour aller couvrirceux
quisontmarquésçà et là quelques fils plusbas; vousagissez
ainside procheen prochepourtoutela touffe , et ne coupez
la lainequ'aprèsavoircouverttoutesles marquesvertes, et.
lorsquevousne pouvezallerauxautrespointsvertsdu dessin,
séparéspar untropgrandintervalle,tel quebc c. Vousre-
prenezà l'un decespoints , et continuezcommeje l'ai expli-
qué, jusqu'à ce qu'ilne reste plus aucunetracevertclair:
vousretirezalorsla laine, carcettenuance est épuisée.
Vous agissez de mêmepour la teinteverteplusfoncéed,
puisvertnoir e, et ainsidesuitepourtouteslesnuances.
Si le chiendoitêtrefait en pointde tapisserie , vouspro-
cédezde la même manière.Si au contraire,vousvoulezle-
broderenrelief, voicicomment vousagirez.
Conseils relatifsà la broderieenrelief.—Vousvousrendrez
comptedesnuancesde l'animal,dusensdanslequelellesse-
présentent,et despartiesplusoumoinssaillantesdu pelage,
car ce sontlà les difficultés principalesde cette broderie,
dontle pointest d'uneextrêmefacilité, commevousdevez
vousensouvenir.Pourréussirdansle premiercas, vousavez.
plusieursaiguilles enfiléesdelainesauxnuances indiquéese,fT
g, c'est-à-direde différentes sortesde gris,et vouslesplacer
surla lameàmesurequele canevaslescommande.
Quantaux différens sens,la positiondifférente
de la lame
suffitpourles déterminer.Ainsiaprès avoirfait en largele
museaudu chien,et avoirplacéainsihorizontalement lalame,
il fautla mettreun peuobliquement pourfaireles oreilles.
b,
puisverticalement pourla partiesuivantei, j, etç.
( 201)
; celle-ciestla plussérieuse.On
Restela troisièmedifficulté
a bien deuxlamesde grosseurdifférentespour les endroits
plus ou moinsfournis,maisce n'est qu'unepréparation,et
quandtoutesleslainesontété tranchéespar l'une ou l'autre
lame, ilfautles tondrehabilement,de manièreà ménagerles
reliefsnaturels.Ainsipourle chien,il faut quel'oreillefasse
une légèresailliesurle col et la tête; quele mouvementde
la cuisseK, soit marqué de mêmepar une sailliesentie,
quoiqued'abord imperceptible. De mêmepour les oiseaux,
le dessousde la gorge, le repli desailes
, doiventêtre égale-
mentmarqués,et poury parveniron emploiedesciseauxor-
dinaires,biencoupans.
L'imitationdela nature, l'habitude, le goût obtiennentà
cet égardd'étonnanssuccès.
Onmetun œild'émailaux animauxbrodésdela sorte.
Moutonset chienscanichesen relief.— On imitepar la
broderieen relieftellequeje viensdela décrire,toutessortes
d'oiseaux,deschevaux,deschiens,chats,écureuils,marmot-
tes, etc. Il est aussifort bien de mêlerà celades figures
d'homme,en tapisserieordinaire, commel'indiquela fig.246
pl. 32. Leshabitsdespersonnagespeuvent, si on le jugeà
propos,sefaireen relief,et toutcelaavecdela lainede nuan-
cesappropriées.
Maisquandil s'agitde reproduireainsideschienscaniches,
des moutons, alorson emploiela lainegauffrée.Cettelaine
sertaussipourlesborduresmoussues destapisdelampes,pour
certainesfleursartificielles
enlaine, destinéesà les border
: je
vousprie doncde faireattentionà cequeje vaisdireà ce su-
jet, quoiquece soitassezpeu de chose.
( 202 )
— Pourles chiens,ordinairement cha-1
Gaufrage delaine.
moisfoncéet gris, il faut tricoteravecde ifnesaiguillesdeux
jambesde bas, de chaquecouleuroubienuneseule , donton
varie la teintetous les vingttours
; maisil est préférabled'en
avoirdeux.Cetricotdoitêtrefaitdeuxmoisà l'avance,afin
que le gaufragesoit bien marqué ; mais lorsquel'ouvrage
presse,on suppléeau temsen lavanttroisfoisle tricot dans
l'eauchaude, faisantbiensécher , et le repassantchaquefois
avecunfer bienchaud, dessousun papierdansl'intentionde
ménagerlescouleurs.Puisontirele boutde la lainedutricot,
et onle défaitainsià mesurequ'onena besoinpourfairela
toisonen relief, qued'ailleurson traited'aprèslesindications
données.
Pour lestapis,on préfèrereprésenterlesanimauxen tapis-
serie
, à raisondela durée, cependantle chiendela fig.243, l
pl. 34, seraittrèsbienenrelief.Si le tapisprésenteun enca-
drement, vousle ferezaprèsle bouquetcentral ; vousferez
, la frange.
ensuitele fond, et en définitive
Nouvelemploide la tapisserie enrelief.—Onvientde faire,
cet hiver même,unegracieuseapplication deceprocédé.Le
fondd'un tapisde piedse fait au gros point : au centreest
uneroncecomposée de lignesovalesou circulaireslargesd'un
bon doigt.Ceslignesse couvrenten pointsderelief, enlain&
rouge, avecun légerdessinnoir. Or ces lignessaillanteset
panachées sontd'uneffetoriginalet charmant.
Quelquefois, aux quatre coins du tapisorné d'une tell&
rosacecentrale,il y a un demi-quinconce forméde boutsde,
lignesreprésentantdes ronds,ou de très grospoisen points
derelief.Ceuxquej'ai vu étaientgris,semésde zig-zags roses,.
( 2°3)
quelquefois noirs, oumêmede couleurbleu-ciel.Ilsalternent
toujourscommepourlespleinsen général.

Frange tapis. C'està l'aidedu point de pelucheque
de
Vousy procéderez.Quandl'unedesfacesdu tapisseragarnie
, voustirerezle moule
de points , et vousirezsuccessivement
garnirainsilesquatrecôtés, à moinsquevousnevouliezmet-
tre defrangequ'auxdeuxbouts, ce qui estbienplusconvena-
ble. Encecaselledoitêtre longued'environtrois pouces , et
parconséquent le mouledoitêtre bienhaut, et lalained'une
grosseur spéciale.On terminepar passerdes ciseauxdansles
boucles, et par lesfendreen largeurau milieu.Cettefrangeest
pour l'ordinaire d ela couleurdufond.
Pour quelquesdescentesou tapisde lit, pour diverstapis
depianos,on faitquelquefois ta"frangedouble.Alors, quand
toutle pourtourest garnidebouclesproduitespar le pointde
peluche,vouslesbâtissezsurla partie excédantedu canevas
ipndoitêtre repliéesousla doubluredu tapis, oubienvous
[esmaintenez ensemblepar un bâtis, parceque sanscela, ces
boucles vousgêneraient beaucoupquandvousferiezla seconde
rangée.Si vouscommencez surlebord dela broderie
, ce qui-
sefaitparfois,vouslesbâtirezaprèsle tapis : précautionque
vousprendrezpourtouteslesrangéesdeboucles.
Cesbouclesdoiventêtre étagées,et par conséquent graduel-
ementpluslonguesou pluscourtes, selonle pointoù vous
commencez ; celas'obtientfacilement,en mettantentreelles
quelquesfils d'intervalle.Aprèsqu'onles a fendues, on les
iplucheavecun grandpeigne, oubienavecla pointedes ci-
leaux.
Lesgrandstapisde salonne diffèrentde ceux-ciquepar les
( 204)
dimensions. Les uns et les autresse fontau grospoint, aua
pointde chien , ou-aupoint du diable. 7
Quandlestapisde piedsefontà carreaux,losanges T zig-
zags, pointsdejonc, droitfil croi-é , ouétablitla frangede^
deuxcouleurscommele tapis. Ainsi,d'aprèsles nuances
celui-ci,onfaitun rang de lainerougepuisun rang de lainej dej
Nerte,et l'onrecommence untroisième rangsemblable au
mier, le tout fonduet mélangé autant que possible.Ces pre-
a ux à dessins. tapis:
sontagréables, maisinférieurs tapis
Tapisserie d'ameublement.-Destinésà couvrirlesfauteuils,
coussins
, causeuses, ottomanes,cesbellestapisseries sont
trèsj
variées.Les plusdistinguées se fontau petitpoint,avec
une
rosacegarnie coins , analogueà cellede la fig.236, A,
de pl.
j
26, avecsescoinsB, C, D, "E,ou cellede la pl. 33, un sujetj
commela fig. 96, ou encoreun oiseaucommela fig. 241,1
pl. 25; on donneparfoisaux animauxdes yeux
il
quand s'agit derelief. d'émail,
La partiehorizontale de fauteuilet sondossierdoiventêtre
semblables.Les varierest de mauvaisgoût : il en faut direl
autantdusoinmalencontreux queprennentquelques personnes1
d'employerautantde sujetsdifférensque defauteuils. 1
Le grospoint, le pointdejoncen biais , les pointsdechien1
et du diableconviennent à ce genredetapisserie.
Coussins.— Ils sont assortisà l'ameublement,maislors-
qù'ilssontisolés,onlesfaitbeaucoupen tapisserieà carreaux,
losanges,zig-zags,etc. Naguèreon les établissaitronds,
élevés, entourésd'une bordureen points de peluche, en
formed'aigrette , au milieude laquelleon mettaitdesfleurs
obtenuespar le mêmeprocédé : il s'agissait
seulement devarier
( 205) .-
et mélangerleslaines, de manièreàleur fairereprésenterdes
touffesblanches,bleues , roses, etc. sur unfondvert.
Usuels,onlestient aujourd'huisansgarniture, semblables
à un tabouretsanspied : objetsde luxe, ils sont pareilsaux
coussins Danslesdeuxcas
d'ottomanes. , ilssontcouvertsd'un
canevasbrodéselonles règlesdela broderieen tapisserie.
Tabourets. — Plians. — Le canevasqui sert à recouvrir
lesuns , à formerles autres, est assezgros : les dessinssont
uniformeset peu recherchés.On nese sert pourtantpas des
pointsà carreaux,et autressemblables,surtout pourlesderniers,
parcequ'ilssontmoinsdurablesquele grospoint.
Chancelières.— Cettesortede sacrembourréde fourrures,
devientdepuisl'hiverpassé,un petitmeublefortélégant,et les
jeunesdameslui consacrentle canevasfin, dejolis sujets, le
petit point dontlesproduitssont si gracieux.Unelégèrevi-
gnettedansle genrede la fig. 216, pl. 22, et de la fig 245,
j)l. 21, encadreparfoisle dessusdela chancelière,dontle sujet
ou bouquetoccupele centre.Onen fait rarementà seméde
fleurs.
Tapisdelampesetdevases,fig. 247,MN,et 219^pl. 35.-
Depuisdixansenvironquecestapis sonten usage,ils n'ontstibi
qu'unemodification, maiselleest assezimportante: c'estque
l'accessoire
estdevenule principalet viceversa.Autrefoisl'on
s'appliquaità broderde jolisdessinssur le tapismême, que
l'on entouraitsimplement d'unebordureuniformeà pointsde
; puison ornacetteborduredefleursen aigrette
peluche ; on
dessinasurla frange,au moyendelainesdediversescouleurs,
desovales,desdents, desétoiles,etc.; puis on substituaIIJ
mousseou legazon, à la frangeordinaire,et lesfleursà pét-a-
BHODEH1E. 18
( 206)
les auxfleursfrangées.Puisenfindanscesdernierstems, on
remplaçacesdernièresfleurspardevéritables fleursartificielle
en laine, incomparablement plus parfaites.Je vais décrire
toutescesinventions-là ; maisauparavantje diraiqu'à mesure
ques'enrichissaitla bordure,lefonds'apauvrissait : qu'àcette
heureil se fait souventen taffetasvert doubléde carton,
mêmeen toile gomméepréparéeen tapisserie,et qu'avant
peu, lesdessinsquej'indiquepour tapisdelampesne sefe-
rontplusquepar exception.
Gazonoumousse pour tapisde lampes.— Lesdétailsdon-
nésplushautsurle gaufragedelalaine, nenouslaissentajou-
ter ici qu'unespécialité.Voustricoterezune largejarretière
en lainevertedonton varielesnuancescinqfois, tousles
quinzeà vingttours.Vousy ajouterezaussidela lainecouleur
bois.
Quandla lainedevraêtre suffisamment gaufrée,soit par
, soitpar le tems, vouspartagerezla jarretièreà
le repassage
moitiédanssa longueur;vouseffilerezrapidementl'une et
l'autrepartiejusqu'àla liséré, et vousavezunejoliefrange
moussueà brinstrèsgaufrésque vousposezà platsurle bord
destapisdelampe.Quelquespointsfixanten dessous lalisière
aprèsla rondellequi formele tapis, terminentl'opération.
Vousmultipliez lesrangéesjusqu'àcequela mousseaitl'épais-
seurconvenable.
Passonsmaintenantauxfleursqui doiventl'orner, et com-
mençonspar lesplussimples.
Fleursen laineà pétalesnoués.— Préparezautantde ron-
dellesencartesquevousvoulezmettredefleursautourdevo-
tre tapis
: recouvrez-les d'unerondelle d'untaffetas quelcou-
( 207 )
que, et pour figurer les étamines
, chargez la surface moins
quelques l laissées
ignes pour le bord, de nœuds e n lainejaune
clair, ou orange.Cesnœudsse font commeceuxdu passé,
et la rondelledoit être un peu plus largequ'une pièce de
deuxfrancs. Occupons-nous à présentde faireles pétales.
A cet effetnousprenonsun brin de laine, longd'environ"
vingtlignes : nousle répétonsquinzefois, ce qui nousdonne
seizebrins.Nousles replionspar moitié, et nous les lionsà
ce pointpar deuxou troistours d'une soie, ou d'unfilbien
serré: c'estlehautdu pétale.Nousavonsalorsune longueet
doubleaigrettedontnousréunissons ensembleles deuxbouts,
avecle fil qui a forméle hautdu pétale, filquenoustenons
pluscourtquela laine.C'estla base, quenouscoudronsà plat
surle bord de la rondellechargéed'étamines.Le fil demeure
dessouslesbrinsde lainegonflée.
Pourformerunefleurqui représenteà volontéun dahlia,
une reine-marguerite , il faut huit pétales.Onles faitblancs
aveccentreorangé, lilas, oubleuclair, rose ou violet,avec
centrejaune-serin.Quelquefois,afind'imiterdesfleurspana-
chées,onmélangequelquesbrinsdelaineblanche,avecla laine
de couleur,avant de lier le pétale.Cet embellissement n'est
pas heureux.Oncoud en dessous,autourdutapis, de place
en placeau milieudela mousse,les rondellesdecarton qui
portentchacuneune fleur, ayantsoindevarieret d'alterner
leursnuances.
Legrandinconvénient decetteimitationestde manquerde
consistance.Aprèspeu de tems, les pétales, jolis d'abord,
s'affaissent,s'écartentet deviennentd'un aspectdésagréable.
Lesfleurssuivantes sontexemptesde ce défaut.
( 208)
Fleursartificielles —
enlaine. Ellessonten grandnombre,
puisqu'onimite ainsiavecla laine à tapisserie,les roses,
pivoines,coquelicots, tulipeset liserons,adonides,margue-
rites, lilas, aubépine,myosotis(pensez-à-moi),narcisses,
, pensées,etc. Maispourtoutescesfleurs,et lesdi-
violettes
versespartiesdecesfleurs,cinqopérations suffisent;à l'excep-
tion cependantducoquelicot,quiexigeuneméthodeparticu-
lière.
i° Fleursen houppe.— Indépendamment deslaineset des
aiguillesà tapisserieun peu aiguës, il estnécessairepour ce
travail, d'avoirde légersfilsde fer cuit, appelécannetille,
et desétaminesordinairesde fleursartificielles
: plus , quel-
quesfournitures,commele centreenchenilledesreines-mar
guerites, lessupportsdesboutonsde coquelicot,etc.
Le ier genredefleursque nousallonsdécrirese rapproche
du précédent.Aprèsl'avoirbienessuyéavecun lingepourne
pas vousnoircirlesdoigts,coupezunmorceaude cannetille
: ayezd'autrepart une
de longueurrelativeà la feuillevoulue
aiguilléede lainerepliéeen quatreouenhuitbrinssuivantsa
grosseuret la dimension de la feuille,demanièreà enfaire
un petitfaisceau.Doublezlacannetilleen deux,et placezdans
sonpli, lemilieudufaisceaudelaine.Celafait, tordezensem-
ble lesdeuxboutsde la cannetille,immédiatement au-dessou
de la laine qu'ilsembrassent,et de façonà formerun petit
cordonmétalliquetrès serré, seulementlongde quelques
lignes.Vous.obtenezainsi une houppe alongéede laine,
assezsemblable est le man-
à un petitbalaidontla cannetille
che.
Pourchangercettehouppeen feuille , vousra-
, enpétale
( ao9)
baissezà droiteet à gauchedesdeuxbrinstordusde là canne--
tille, la laine de manièreà bienles entourer, et vousretenez
toujourssousle pouceet l'indexgauches,cesbrins de laine
rabaissés,les élevantplusou moinsselonla longueurque vous
voulezdonnerà la feuille,car c'enest une alors.Pourla ter-
miner , voustordezau pointchoisi,autourdela laineet dela
cannetille,une soieflocheque vousserrezfortementen la
tenant de la maindroite. L'excédantde laine qui se trouve
au-dessous de cette ligature, vousserviraà produirele renfle-
mentgracieuxqu'offregénéralement le calice.
Si vousrassemblez plusieursdecesfeuillespouren faireune
petitefleur, commepaquerettes, aimez-moi,lilas , aubépine,
vousrognez, cette laineen biseau.
Boutonssimples. Ils diffèrentpeu despétales.Aprèsavoir
terminéla feuille, on passedanslaboucleforméepar le repli
de caunetille, une aiguilleenfiléedelainepareille, et on ren-
forceainsile bouton , en liantensuiteavecla soiefloche , ses
boutset lesboutspréeédens.On peutajoutercettelaineavant
de mettre la soie; c'estplusexpéditif.
Lorsqu'onveut donnerau bouton une forme légèienient
sphérique , on remonteavecle bout des doigts , le cercleque
produitla soie, demanièreà renflerla laine, principalement
versla partiesupérieure.
Passeren laine.— C'est recouvrirde laine verte, toutes
les tigesuniquesou multiples,commesi l'onpassaiten papier
pourles fleursartificielles ordinaires.Ontient entrele pouce
et l'index droitsla fleur bien ferme , et entre les mêmes
doigtsde la maingauche , lalainedévidée.Onl'arrête immé-
diatementsousla fleur, el onla tournede droiteà gauche
*
( ÎIO ) ,
autourde la tige, prèsà près, embrassantà la foislesdivers
bouts de laineet de cannetilledesboutons , feuilles,et fleu-
rettesaccessoiresmontéssurla tigeprincipale.
Les pétaleset feuillesen houppene conviennent quepour
lesfleursde petitedimension ;-carsitôtqu'ilssontalongés,ils
manquentàla foisde soliditéet de grace: aussidèsque les
marguerites sontun peuétendues,onfaitleurspétalescomme
, ainsiquenousallonsl'expliquer.Il ne
le feuillageordinaire
nousreste plusà dire au sujetdes fleursen houppe,qu'on
aplatitavecle pouce,les pétalesde l'aubépine,de l'aimez-
moi; quepourla premièreon met six petitspétalesautour
d'unepetitemassede 5 étaminesjaunesquandilssontroses,
et brunes quandils sont blancs : que pourla secondeet le
lilas, il fautdeuxétaminesjauneset quatre pétales; autant
pourdepetitesétoilesblanchesfortgracieuses., et quelesbou-
tonssefontenappliquantl'uncontrel'autredeuxpetitspétales
creusésen dedans.
Feuillessimples ou à droit fil. — Nous savonsque les
feuillesen houppe sont impuissantes à fournirun véritable
feuillage,et conviennentseulementpourfairedes folioles,
desbractées,detrès petitesfeuilles,montéessurune
commune.Pour touteslesautresfeuilles,et aussipourlespé-
talesplus oumoinsdéveloppés, on agit différemment, et de
branche
plusieurssortes, maisdanstousles cas, on commence par le
travailsuivant. j
Préparationgénéraledesfeuilles,fig. 248, pl. 36.
Contournez un brindecannetilled'aprèsla formeà donnerà
: on lefaitavecles doigts,maisil serait bon d'em-
la feuille
ployer une o
btucelle u pinceà fleuriste
, afin d'imiterdélicate-
-1
( 2ir )
mentla pointedesfeuilles : toutefois,à la rigueur,desciseaux
peuventy suppléer.Les contoursachevés,vousréunissezà la
base,lesdeuxboutspar un tors,et vousavezsoindeménager
une queueou pédiculede longueurconvenablepour monter
ensuitela fleur. Cetteopérationdonnele supportou char-
pente delafeuille.Nousallonsà présentla cordonner.
Pourcelaenfilezune aiguillede laineverte , que vousfixez
par le longbout à la basede la feuille,en la faisantpénétrer
entreles deuxbrins de cannetille,et tout-à-faiten haut du
tors. Puisvousfaitestout autourdu supportune spiralede
laine, en allantde droiteà gauche,la pointede l'aiguillevers
vous y et en observantdene pas trop serrer.Malgrétousvos
soins, la spiraleestd'abordinégale,et lafeuilleunpeudéfor-
mée ; maisle remèdeest facile.Vousrétablissez l'une en la
rapprochantet en la resserrantcommeil convient,en passant
légèrementla lainedont ellese compose,entrele pouceet
l'indexdroits.Vousrétablissezl'autre,en courbantet redres-
sant le supportd'aprèsl'indicationde la fleurnaturelleou
dessinée,que lespremièresfois, il faut avoirsousles yeux.
Lemal'réparé,on remplitla feuilleoule pétale, au moyen
de l'un desprocédéssuivans.Il importemaintenantd'enbien
conserverles formes,car on ne pourraitplusremédierà leur
altération.
Lepétaletenupar sa baseentrele pouceet l'indexgauches,
l'aiguilleenfiléedelainepareilleà la spirale
, et tenuepar les
mêmesdoigtsde la maindroite , je pars du pointde jonction
du pétaleà la tige, etje vaispiquerl'aiguilledansle premier
tour de la spirale,qui setrouveà sonsommet,ce qui par-
tagele pétaleà moitiédanssalongueur.Je redescens,et prends
àdroitelesecondtourversla tige,puislesecondtourau som.
( 2x2 )
met, agissanttoujoursainside basen hautet de hinitnnhfi,
jusqu'àla partiela plusrétréciedu pétale, où la. qàik,
ble acheverla sériedespoints.J'arrêtela laineenLa coupan
simplement à l'enversdu pétale, aprèsl'avoirpassée;
dans.-
le
dernierpointdisponible du cordon.Je travailleensuitejaaMt
tie à gauchecommej'ai travailléla moitiéà droite,.
Lesfeuilleset fleursde penséea, lespétalesdenarrâtesbr
de dahliac, de rose,de pavot,de reinemarguerited, s'exécla
tent d'aprèsce procédé,fig. 249, A, etB, un pluspetit
pétale.
Feuillesen travers.— Contournez et cordonnez le suppor
à l'ordinaire,puisprenezlespointsdanslestoursde spiralea
l'uneet à l'autrebranchelatéraledusupport,de manièreà ce
quecespointstraversentle pétale,et le remplissent depoints
dirigéshorizontalement, fig. a5o, pétaleG. Ce genrea du
rapportavecle suivant,égalementen travers,maisbienplus
compliqué. I
i
Feuillescroisées.—Le supportdefeuilleoudupétaleeot.
donné,je le tienscommeprécédemment, et je songeaie rem-
plirtransversalement encroisantles points.Commençant donç
au sommet,et laissantlibresquelques toursdespirale,à droite
et à gauchede la pointequi faitle milieu,je piquel'aiguille
en dessus,je supposedansle quatrièmetour à droite, et
vais de droiteà gauche,en passantsousle pétale l'aiguilla
dontla tête est tournéevis-à-vis de moi, puisje prendsea
dessous,en faceà gauche,le quatrièmetour ducordon.J«
tire l'aiguilleet reviensdela branchegauchedu supportàla
branche droite, passantencorela lainesousle pétale, mais
cettefoislapointede l'aiguilletournéeversmei, et je prends
( 213)
le cinquièmetour en face
, en relevantun peula têtede l'ai-
guille.Je continueainsijusqu'àce quej'aie garnitoutle sup-
port; parvenueà la tige je passeentrelesdeuxsurfacesfor-
méesparla laine croisée, l'aiguilleque.je montejusqu'au
sommetdu pétale, en passantjusqu'àce pointou j'arrêtepar
un pointordinaire.. Lorsqu'oncommence par la tigeà recou-
vrirle support,on s'arrêteen hautjusqu'aupointoùla laine
touchela partiesupérieuredu pétale , puisonpassede même
la lainelongitudiualement entre les deuxsurfacesjusqu'à la
tige, après avoir toutefois, cordonnéde nouveaules quel-
questours de cordon qui restent libres, depuisle dernier
pointcroisé,jusqu'àla pointequi faitle milieu
, fig. 251D.
Dansl'un et l'autre cas, cette opérationproduit la nervure-
centraledu pétale.Cegenreestd'uneffetlourd,et disgracieux
pourpeuquelepétalesoitévasé.
Lesroseset pivoines,ainsi que leur feuillage
, peuventse
fairepar ce procédé.
Fleursen cloche.— Vouscommencez- par formerun petit
cercleen cannetille, dont les deuxboutsrepliéset tordus-
font unesorte detige. C'estla premièrecôtede tafleur.Vous
coupezensuiteun brin de cannetilled'unelongueurdoublede
cette côte, et vousle passezà peuprès à sa moitié , sur le
, à quelquedistancedelapremièrecôte.Cettedistance
cercle
estrelativeà la grandeurdu cercle.Quoiqu'ilen soit, cebrin
formela secondecôteet la troisième,lorsquevouslui avez
donnéquatre ou cinqtours sur le cercle, afin d'écarter les
deuxbouts.Vousrépétezencoreunefoiscettemanœuvre , et
vousavezcinq côtesautourdu cercle , quiprésenteunesorte
d'étoileà cinqrayonsdivergens,fig.a52.
( 2I4)
Maintenantvouscordonneztoutecette charpentede
laine
bleueoulilas, s'ils'agitd'un liseron.Celaterminé,vous
baissezetrassemblez lescôtes,dontvousréunisseztouslesbouts
F.11
entrele pouceet l'index,gauchesà cinqousixlignesducercle
quidevientalorsleborddela fleur.Vousmaintenezcescinq
boutsensemblepar plusieurstorsd'un fil fort; il vousreste
alorsentreles mainsun liseronvidequ'il s'agitde remplir.1
Vousy parvenezaisémenten enfilantune trèslongueai-
guillede laine pareilleà celledu cordon, et en la mettant
j
circulairementtoutautourdescôtes , en passantl'aiguillede
l'uneà l'autredanschaquetour de la spiralequilesrecouvre.
Il vautmieuxla passerd'unecôteà l'autredessousqu'endes-
sus, afinde rendrelescôtesbiensaillantes.Oncommence
par le haut.
Touteslesfleursen cloche,commeliserons.campanules , 1
, etc., se fontainsi.Onpourraitde même,
tulipes,jacinthes
par ce moyen,imiterdesfleursà corolleirrégulière, comme
le moufflede veau,la digitale, en maintenantdeuxoutrois
côtes plus longuesqueles autres.
C'estencoredecettefaçonque l'on faitle nectairedunar-
cisse.C'estd'abordunefort petite clocheen lainejaunetrès
clair, dontonévaseet renverseun peule bord, quel'on gar-
nit delongspointsdefestonenlainerouge.
Manièred'ombreret de doublerlesfleursen laine.—Rien
n'est plusaisé.On imitelesnuancesdela pensée,en faisant
d'abordlespétalesenfeuillessimples,violets,puisenbrodant
avecdela lainejaune,au passé,fig. 249, la partieinférieure.
Lesnuancesde la digitale,de l'iris, peuventse reproduire
de mâmtt.
( 215)
On obtientdesfleurspanachées , en garnissantlespétales ,
toitsimples,soitcroisées,alternativement d'un pointenlaine
iolorée, et d'un pointeu laineblanche.
On doublelesreines-marguerites , lesanémoneset renon-
tules, en faisantune'deuxième rangéede pétalesintérieurs,
îluspetitsquelespétalesextérieurs.
Coquelicots.
- Les coquelicots offrentl 'imitation
la plusheu-
reuse, maisils exigentbeaucoupdesoin.Ilfautpréparerpour
shacunquatrepétales.Lesupporten est bizarre.C'estun pe-
it parallélogramme, haut d'un pouce , longde deuxpouces
iroislignes, et pourvud'une tige longuede troispouces ,
Ig. 253.Cettemesureconvientauxdeuxgrandspétalesdela
irconférence:les deux autres , qui serontplacésà peu près
lu centre, sontpluspetits. Cessupportsdoiventêtre garnis
le tlaine rougegaufréepar le tricotaged'un haufde bas,
sommeje l'aidit relativement aux moutonsbrodésen relief.
Nousallonsles garnirainsi.Attachantd'abord le boutde P
settelaineà l'un desanglesdu supporta, nousla déviderons
ivecprécautionsur les deuxlignesdu parallélogramme, jus-
[u'à cequ'ilsoitentièrementrecouvert ; puisnousl'arrêterons
i l'angleb. Celaterminé, nousavonsune aiguilleenfiléede
ainerougenongaufrée,nousla fixonsà la tige, et à partir
le là, nouscordonnons à l'aidede la spiraleordinaire,si ce
l'estqu'un tour embrasseun pointde lainegaufrée , et que
e toursuivantcouvreseulement la cannetille
; de manièreque
thaquebrin gaufrésoit ainsi maintenuet convenablement
îspacé.
Parvenusdela tigeà l'anglea, nouscordonnons commede
icutumela partielatéraledu support,puis noustravaillons
C2i6)
la partiesupérieurecommenousavonstravaillé'le bas,,
noui
cordonnons le côtéopposéb, et nousrevenonsversla tige
0
nousarrêtonsla laine.Le pétaleest alorsfini,fig. a54 A. Od
n'a plus qu'à plisseret resserrerla partie inférieure,en la
fixantcontrela tige, commel'indiquela fig.254 bis, quj
représentele mêmepétaleun peu plissé.On achèveen ap-
puyantle poucesurle milieudu pétale , afinde le creuserlé-
gèrement. i
Lesfeuillesde coquelicotsont troisfoliolesen houppeii
réuniesensemble : lesboutons sont unesortede gousserenflée
en crêpeverdâtretrès crêpé , bourréde coton , surlaquelleon
étendquatrebrinsdelainerougegaufrée , quel'on arrêteen
dedans,auxdeuxextrémitésde ce singuliersupport.
Manièredémonterlesfleurs.—Lescentressevendenttou?
préparéschezlesmerciersbienassortis.Cesontd'abord,noui
le savons,desétaminesordinairesdiversement ; mais
colorées
il estquelquescentresquidemandent uneindicationspéciale
Ainsile centrede l'adonide, despâquerettes , se préparead
moyend'unehouppeépaisseet courtedelainepetitjaune, en^
touréed'uncercled'étaminescourtes , coniqueset pâteuses:
celuides reines-marguerites esten chenillejaune, ombréede
rouge, tournéeet colléeen rondsur unerondellede carteJ
Onpeutpréparerce centre-là,maisil vaut mieuxl'acheter.
Le centredes coquelicots estune petitemassedecotonalonJ
gée, recouverte d ebatisteverdâtre
, partagée sixfoisdanssq
longueurpar desfilsnoirscroiséset bienserrés ; massequ'en.
toureunecouronned'étaminesnoires. J
Maintenant,pour placer les pétalesautourd'nncentre
choisi,on les courbeen arrièredemanièreà cequeleurbastf
( 217)
décrireun angleavecleurtige,fig.255:onlesposeprèsà près,
tout autourdu centre , aprèslequelon les fixe par quelques
toursde grosfilnoirfortementserrés.C'est ainsi qu'onagit
pour toutesles fleursen forme de marguerites,pourdah-
lias, etc.
Au contraire, pour les roses, coquelicots,narcisseset
autresfleurssemblables,onplaceautourdu centrelespétales
à moitiél'un sur l'autre, en les arrondissantagréablement.
Onmet auxfleursenclochedetrès longuesétamines , ou
mieuxencoreuneou deuxtiges de grosfil gommé,portant
un paquetde sixà septétamines.
- Je croisn'avoirrienlaisséà désirersur cette gracieusein-
dustrie, dontje parle avec expérience,et je vais passeraux
broderiesen soie , aprèsavoirdit qu'onfait aussiquelquefois
en tapisseriedescaparaçons,et indiquéd'aprèsSt-Aubin , le
procédésuivantpourbroderen tapisseriesurunfondd'orou
de soie : procédéqui peut trouver des applicationsde nos
jours.
Manièrede broderen tapisseriesur touteautreétoffequele
canevas.— Appliquezle canevastout dessinésur l'étoffe
choisie: montez, faitesl'ouvrage,en prenant bien exacte- -
mentl'étoffeplacéesousledessin.Celafini, fendezd'unefleur
à l'autre le canevasqui se trouvedans l'intervalle; coupez
d'ailleurssa lisière
, puistirez-enavecadresselesfilsl'un après
l'autre, jusqu'à ce qu'il n'en reste pas un seul. L'étoffequi
était cachéepar le canevas
, se trouveà découvertet portela
broderie: il n'a serviqu'à réglerle point.
Cette application,assezsemblableà celle de la mousseline
Surtullepourcrochet,peutsefaireégalementavecdu marly ,
laacnime. 19
( ai8 )
espècede canevasgomméqu'employaient beaucoupau
lesmodistes: il suffitde le découperautourdes dessinsbro-
dés, etrienne paraît.Onfaitvolontiers pourlesgrandsameu-
blemens,lesnuancesbrunesenlaineet lesnuancesclairesen
soie.
Corbeilles en tapisserie.- Ellessont asseznombreuses. Il
ya d'abordi° touteslescorbeilles d'osierdontle tissuàtrou!
arrondisertde canevas,et qui reçoiventune sortede point
de chien.2»Lespetitspaniersà jeu, dontlefondest un véri-
tablecanevasde paille,quireçoitle grospoint.Onlesborde
avecunefrangeordinaireou gaufrée.30Enfin,il ya des
beillesà supportdefilde fer, 281,pl. 37, quisont
velleset distinguées. Onrevetchaquetigeaa bb, delaineoui
de chenilleen spirale,puison non-
garnitle bordc et le piedd)
fig.
d'uneguirlandede grossesfleursartificielles en laine : on corJ
met]
en eun cordonde fleurettes.Lemodèleest un peutroppro-j
fond.
|

Tapisserie drap. Onsait quela tapisserien'estpra-j
sur
ticableque suruntissudontlesfilspeuventrecevoirle
Il parait doncimpossible au premierabordde l'exécutersur,
du drap,dont le tissuesttout-à-fait
impropre àrecevoir lepoint
detapisserie.Maisil estun moyendevaincrela difficulté, et
point.
ce moyenestanalogue àceluiqu'onemployait autrefoisà Lyon
pourbroderrapidementaucrochetsur tulle.Unemousselin
grossièrerecevaitle dessin,s'appliquaitsur le tulle; onbro
dait ainsisurlesdeuxétoffesréunies,puisontiraitlamousse
linefilparfil.
Demême , onfaittracerledessinsurun canevasgrossier f
on l'appliquesurle drap ou surl'étoffede soiedonton
veut
( 2r9)
: on brode en tapisserieau point choisiet
faireun meuble
surle métier.Celafait, on démonte,on coupegrossièrement
, puis onen tire lesfilsles uns après
les contoursdu canevas
, en prenantbiengardedene pastirailleroufroisser
les autres
la broderie.Cettetapisseriesoignéese fait, pourl'ordinaire,
avecdelàsoie. C'estl'applicationdumoyenindiquépage217.

SIXIÈME PARTIE.

ENSOIE
DELABRODERIE DESOIE
, ETENLAME
NUA-NCEE
ETDEVELOURS.

Quoiquelabroderieen soienuancéetienneencoreun rang


distingué, à raisondelabroderied'église
, d'habitsde fonc-
tionnairespublics, etc. ; quoiquela model'ait admisedepuis
peu à l'embellissementdestabliers,scliales,robes, et qu'en-
fin elleessaieencoredelutter pour-l'ameublement, contrela
broderieen tapisserie,qu'elle surpassede beaucouppour la
beauté, si cen'est pour la vogue
, la broderieà nuancesest
bien déchuede nosjours.Il suffit, pourenjuger , de jeterles
yeux,sur l'ouvragede St.-Aubin,p. 24, où il dit« qu'on
Ilbrodeen soiedestableauxd'histoire, detoutesgrandeurs,
» despaysages,et quelquefois desportraits.On peut voir, à
10cesujet,ajoute-t-ileu note
, unbeauportraitde LouisXIV,
» les tableauxde quelquesornemensd'église, et surtoutles
Il tableauxbrodésdu trôneduroi, à Versailles,représentant
» les Tiians foudroyéset JupiterconfiéauxCorybantes , par
» M. Rivet, hrodeur, d'aprèslestableauxde Lebrun.»
( 210 )
Nous sommes si loinde cela, et d'ailleurscebeautravail
estsi peu féconden détails techniques,qu'un seulchapitre
suffirapourle décrire, ainsiquele lamédesoie.

CHAPITRE PREMIER.
BRODERIE
ENSOIE — BRODERIE
DEMI-NUANCES. NUANCE
- LAMÉ
ACHEVÉES. SEULOUMÉLANGÉ
D'OR.'

Si l'on se rappellece que nousavonsdit surles


sortesde broderiesen laine , on comprendratout de diverse
suite
ce quenousentendonspar la broderiedemi-nuances ; carcelle
dontil s'agitmaintenantest unevéritablebroderienuancée
par approximation. Les feuilless'y font invariablement de
deuxseulsverts , vert clairou pislachepourles teinteséclair
rées; vert plusfoncépourles teintessombres ;
rose-ceris
pourles pétalesextérieursd'une rose; rose-vifpour la pre-
mièreligne intérieure;rosepâlepourla partietout-à-faitcen-
trale. N'endemandezet n'en cherchezpasplus.
C'estd'aprèsceprincipequel'on brode, selonceprocédé ,
toutesles autresfleurs.Les pluspetites, commeaimez-mo
sontà la rigueur, d'unseulbleu.
Pour cettebroderiesoi-disantnuancée,ainsi que pour
reproduiredes nuancesnaturelles,on emploiela soieplate
achetéeau poids.C'étaitautrefoisla soie de Grenade;maiJ
nous avonsaujourd'huid'assezbellessoiesfrançaises pourse
passer decettedénomination étrangère.Pourles grandstrai
vaux, il est plusavantageux d'acheterla soieen groséche-
veaux, qu'àlabobine..
Lepointdecettebroderieestle passé : ce qui la rendbien
plusdifficilee.tbienplusjolie quela tapisserie;card'unepari
( 221 )
il fautfairelepointbienrégulièrement sansêtre guidéepar les
filsdu canevas; et d'autre part, l'absencede cesfilsentraîne
cellede cestraitsheurtés, si grossierset siridiculesregardés
de près ou isolément,à moinsque l'on ne brodesur canevas
dessinéet tenduaumétier.
Lesdeuxespècesdebroderiesquinous occupent,s'exécu-
tentsurdrap, cachemire,crêpe,étoffesdesoie, vélinet papier.
Petitstableauxsursoie.— Lorsquedansles pensionnats,
lesjeunesdemoiselles commencent à s'exercerà broderennuan-
ces, ellesfontpourl'ordinairede petits tableauxsur grosde
Naples, ou taffetasblanc.
Aprèsavoirbien tendul'étoffesur un métier, ellesdessi-
nent d'aprèsune gravurecoloriée, et reproduisenttout ou
partiesdesnuances.Il seraitsuperfludedonnerces dessins-là ;
il fautseulementen dirigerle choix.
Ainsije conseillerai
aux débutantesdechoisirde préférence
un arbre, un petit bâtiment, par exempleun marronnierom-
brageantun puitsrustique, une cabane ; le feuillagedel'un
leurapprendraà découper,à grouperles feuilles ; les pierres
et solivesdesautresleurenseignerontà lancerle point ; carje
doisici signalerun écueiltropfréquent, écueilqui consisteà
multiplierlespetitspoints,parcequ'on ne sait pasgouverner
lesgrands; écueilqui nuittout à la foisau brillantde la soie
et àla gracedu travail.
Aprèscela,lesjeunespersonnesfontcommunément des ta-
bleauxreprésentantun temple avec des colombes et autres
emblèmesd'amourou d'amitié.Ellesbrodentaussifréquem-
mentdessujetsde dévotion,savoir, le sacrécœur, la cou-
ronne d'épines, etc. Je leurconseillefortementdes'abstenir
de toutesfigures.
*
( 222)
Broderienuancéesurvélinetpapiel'.-Parvenuesàce point,
les pensionnairescroientêtre en progrèslorsqu'ellesarrivent
enfinà l'objetdeleur ambition, à la broderiesur fort papier
ou vélin.Maisellessontdans l'erreur, car cette broderie
mesquine,gênée,sansaucundéveloppement, n'a d'autremé-
rite quela difficultévaincue.Cetravailest, selonmoi, à la-
bellebroderienuancée,ce quelesacrostiches sontà la poésie.
N'importe,je vaisindiquerles moyensd'y réussir.
Calquezsurun papiervégétalle pavotdessiné fig.264 : pl.
36, posezce calquesur le carréde vélinà broder, et pre-
nant une aiguilleà coudre,de moyenne , suiveztQus
grosseur
les contoursdu dessin, enlespiquantcommesi vousvouliez
poncer.C'estlàle dessinque vousaurezà suivre,en passant
les pointsdebroderiedanscestrousd'aiguille.
Levélinainsipréparé,vousen collezlesbordssurceuxd'un-
encadrement en fortetoileque vousavezcousueaprèsles en-
subleset tendueconvenablement.
L'aiguilledontvousvousservezpourbroderdoitêtre fine,
afindene pasrompreet confondre lestrousdu dessin,cequL
rendraitl'ouvrageintolérable: il fautopérerdoucement,sou-
tenir le point, et employerde la soiefineet parfaitemen
lisse, afind'éviterles épaisseurset de ménagerle papier.
Cettebroderiesefait toujoursà demi-nuances : à nuances
achevéesceseraitune entreprisetémérairequene justifierai
pasle succès.On a trop deprécautionsà prendrepour multi-
plierles points.
Ces tableauxs'encadrent;ilsont un envers, mais
selon
St.-Aubin (page. 25), il enestd'autresqui, brodéssur dei
grospapier, représententdes bouquetset des corbeillesda
, nuancésà deuxendroits.La levéede pointsou jonc-
fleurs
( 223")
hon d'iinefeuilleà l'antre, dit il, se trouveà peu-prèscou-
pée par le coupd'aiguillerépétéà côté l'un de l'autre, ce
qui nuit à la solidité.Celame semblefort peu clair, et je
comprendsbienmieuxque cette broderien'a d'autre usage
que d'êtremisesous verre, ou dansdeslivresen manièrede
dévot signet.
Broderieensoiesur cartonlégel'.- Voici un genreanalogue
qui, outrele méritedela nouveauté,a du moinsceluide don-
ner peu de peine.Voicicomment ? On trouvechezles élégans
merciersde petitesfeuillesde carton extrêmementminceet
semblableà celuidescartes,qui présententun dessinà jour,
exécutéà l'emporte-pièce ou au poinçon.Cesonten général
de délicatesvignettesingénieusementenlacées, de légères
guirlandesd'aimez-moi,et d'autresfleurssemblables,plus
petitesquenature, et ornéesd'unfeuillageassorti.Deslignes
de trousserventà guiderl'aiguille; aussin'a-t-onqu'à passer
et repassercetteaiguilleenfiléedesoied'un trou à l'autre, en
mettant invariablementautant de soieen dessusqu'en des-
sous
Commeon ne montepassur un métierces légersfeuillets,
qui se tiennentde boutentre les doigts,il estfaciled'éviter
de marquerl'envers.Il suffitpourcelade coulerlesboutsde
soiesousla broderievoisineen commençant et en finissantl'ai-
guillée,et de ne jamaispasserlibrementle brin de soie en
dessouspourallerd'unefleurà l'autre.
Il sefaitpeude tiges, maislorsqu'ils'enrencontre , il faut
nécessairement lesrépéterà la secondeface, quenousne pou-
vonsappelerl'envers.
Ainsibrodés,et attachésensemblepar des nœudsd'étroit
rubanassortiaux nuancesdominantesde la broderie, ces
( aa4)
feuilletsformentdescorbeillesextrêmement éléganteset gra-
cieuses.
Objetsdivers.- Nous réunissonssous ce titre: i - les
ceinturesque l'onbrodait,il y a quelquesannées,à nuances
sur rubanfortet decouleurtendre : 2° les boursesen cache
, oùle plussouventun chiffreou unedeviseest entouré
mire
de deuxbranchesde myrtecroiséespar le bas, et s'évasan
pour seresserreret se rejoindreencore
: 3° les jarretièreset
bretellesenjolivéesde plaquesde grosde Naplesou de satin
, portantquelqueschiffreset gracieux
blanc : 4° les
feuillages
sacspourdames,sur lesquelsla modeposede temsà autre
une fraîchecouronne,une ileur, charmanteimitationde la
nature, piquantefantaisiedu goût: 5° lessachetsà odeur,
destinésauxmouchoirs,pourlesquels je proposelesdessinssi
nouveauxet d'unesi gracieusefantaisie,quereprésentent pl.
40, lesfigures256 et 257: cescroquischinoissontdevérita
blesmodèles:6° lesporte-papiers, composésde deuxparties
séparées.Lapremière,plusgrandequel'autre,seposedessou
et reçoitun pied enboisd'ébène.On brode quelquefois ce
petitmeublesurvelours.
Nousnousétionstenuslà en commençant ce Manuel,mais
tandisquenous l'écrivions, la modea prissoind'augmente
cettegentillenomenclature. Parlonsdoncd'aborddujoli cor-
don de sonnettebrodé en soie nuancéesur rubanblanc,
dontle dessin,pl. 3 fig.258,et le rondde serviette,fig.259,
séduironttoutd'abordnoslectrices : parlonsensuitedesgants
et mitainesde tulle et tricotplusou moinsépais , de toute
nuance,maissurtoutnoir ou blanc, recevanten soie assez
lestementnuancéedesdessinsanalogues à celui desfig.261,
a6a, toujourspl. 3. Terminonsenfinparledessind'unecou-
( 225)
Terturede livred'église.Lafig. 68, pl. 4, indiquele dessusdu
livre, et la fig.69 le dos.Onpeuty mélangerde l'or.
Broderieensoiesur crêpeet gaze.— Il s'agit encorede
demi-nuances, car les dessinsdonton embellitles robesde
bal, lesécharpeslégères,ne comportentcertainementpas
l'importanttravaildontnousallonsparlerbientôt. Nousdon-
nons, fig. 263, planche36, un dessind'écharpede trèsbon
goiit.Quandle crêpelissemenacedes'érailler, il faut le sou-
tenir par une applicationdemousseline à l'envers,que l'on
découpeensuitedélicatement.
Il m'estimpossible d'énumérertousles capricesdebroderie
jetés çà et là sur les écharpes: toutefoisje vais en indiquer
un, séduisantpar la rapiditéet le trompel'œil.Ontailleune
écharpede tulleillusionou blondeà la pièce ; l'on enfileune
grosseaiguillede grossesoiedemi-torse,miseensuiteen dou-
ble, et l'onbrodeen repriseles contoursd'un dessincompli-
qué. En blanc, cette expéditivebroderiesimulela blondeà
quelquedistance;en couleurellesimulela broderienuancée ,
pourpeuqu'on ait le soind'employerquelquesteintes diffé-
rentes
Broderieen soie,nuancescomplètes. —Lemêmepavotou
rosetrémière,fig.256, qui nousaservipour la broderiedemi-
nuances,va servirà la présentedémonstration. Cerapproche-
mentcontribuerapeut-êtreplusquemesparolesà fairesentir
la différencedesdeuxprocédés.Commençons.
Votreouvragebienmontéet tendu, couvertd'abordd'un
papierde soie, puisd'unetoile, aprèsavoirétédessinélégère-
ment, commencez par fairele pétale, après avoirétudiéses
teintes.
t,
( 226)
Vous remarquezaux troispétalesa b c, desnuances
râtresqu'ilfautdélicatement reproduire.Acet effet,vousnoi
bro
dezpremièrement à pointsèloignésl'un de l'autre, en
fil, et au milieudespétalesavecde la soienoire, ou mieuxdq
la soiebruneou bistre. Aprèscelavousbrodezà l'ordinairedroil
avec de la soieponçeau,en laissantde tems à autrepasser
quelquesfilamens dela soienoire, miseauparavantpar des,
sous.C'estainsiquevousimitezheureusement cesombres.san
lesquellesonne parvientjamaisà rendrela nature. ]
Vousobservezaussiqueles pétalesc et bsont repliésou
plutôtun peurenversésen arrière, ce quiproduitlesplisde.
romprela broderiepourlesreproduire,et changerà cet
l'ordredu point, ne serait pas heureux.Au lieude cela,
effet
quandvousavezpréalablement placéenlongueur, lespoints
écaçjtésde soie noire, bourrezen traversles replis de}
de tellesorte que plus tard vos pointsse courberontsur ce
bourré, etvousdonnerontla sailliequevousdésirez.
Lapartief, situéeau basdesétaminesserabrodéeobliquer
ment , ensoierougefoncé,il faudrafaireunesuitede points
fendus sur les pétales,autour desétamines,de manière
rendrela nuanceplus claire dela partie inférieuredes pé- à
tales. Cespointsfendusvousservirontd'ailleursà consolide
vos pointspréc.édens, dontla longueurpourraitnuireà la so.'
lidité.
Quantà la deuxièmefleurdeg à g, ilfautmettreunesoieJ
rougeplus clair.Quelquespointsnoirsou bruns marqueron
lessinuosités del'ongletet de la circonférence.
Pourles feuilles,commencez demêmeà jeter çà et là dès"
pointsvert-foncé,puisbrodezd'abordavecunvertplusclaire
puis avecun vertplusclairencore,ayantbiensoindè mêlet,
( 22J)
les pointsdetoutesnuances,de manièreà bienfondretoutes
lesteintes.
Brodezlefonddesétaminesavecunesoiecouleurardoisée,
enrayon, c'est-à-diredansun sensqui regardetoujourscelui
les pétales:aprèsquoi, vousjetterezcommedes épines, de
longspointsde soieplusfoncée,dansunedirectionanalogue,
etvouslesterminerezpar un nœud, oupar un trèspetitpois
saillant.
Cetexemplepourraitàla rigueursuffire,caril indiquepré-
cisémentla manièredemélangerles couleurs , de suivrela di-
rectiondes teintesaveccelledespoints : cependantpourne
laisseraucundouteà l'embarras , aucunprétexteà la mau-
vaisevolonté,nousallonsajouterquelquesdétailsaccessoires
à cetteleçonprincipale.
Lesfleursn'ontpastoujoursl'ongletdecouleurplusclaire ;
ellespeuventau contraire,commela rosed'outremer,comme
ledahlia,avoirl'ongletplusfoncé : par conséquent cene peut
Êtreunesériede pointsfendussurle fonddéjàbrodé, quire-
produiralesnuancesdecettepartieessentielle : despointssui-
vis ordinairessontindispensables ici.Toutefoisil faut com-
mencerpar broderla circonférence en blanch, écartantçà
etlà les pointspar le bas, afindelaisserla placeaux points
de soierosée,rose, rose-cerise,rouge , rougeponceau, qui
doiventvenirs'y encastrer.Cetteprécautionest rigoureuse,
afin de prévenirles épaisseurs,qui sont du plus mauvais
effet.
Il n'estpasmoinsessentielde séparer les pétales
: celaest
d'autantplusdifficile,qu'ilssontpressés,et tousen droiteli-
gne,maison y parvientenlesbordantd'untrait rouge-noir,
commel'indiquele dessin.
( 228)
Dispositions de
particulières quelques —
feuillages. Aprè
avoirbrodélesfeuillesen biais, commed'habitude,et les
avoirnuancéesselonles principes reçus, il fautles couvri
d'unesortede légerréseau,avecunesoiebienfine ; ce son
despointsjetés capricieusement sur la surfacebrodée.Pou
qu'ilssoientd'une grandelégèreté,onne percepas l'étoffej
maisaulieudetenirl'aiguilleverticale,onla couchesur la
surfacebrodée,et onla tire avecdélicatesse,dansla craint
d'écarterlespointsdecettesurface.
I
Lesfeuillesdu dahliaexigentaussiunedisposition spéciale
La feuillenuancée,onlapartagedanssalongueur paruneligne
de pointsdroitfil, l'un auboutdel'autre.Decettelignepar-
tentà droiteet à gauche des pointsréguliersen manièred'é-
pines. La lignelongitudinale et cespointslatérauxdoiven
être faitsavecde grossesoie , afinde mieuxmarquerlesner-
vuresqu'ilsreprésentent.
Aufeuillagedelapervenche,cesnervureslatéralesserven
en quelquesorteàencadrerlesnuancesAceluidu laurier,les
nervuresen soietrèsfine,aunombrede60 par feuilles,s'en-
chaînentl'unedansl'autre, et semblentprésenterune autre
feuillesur la feuillemême. 1
La primevèrea sursafeuilleun réseauplusmarqué,mais
analogueà celuide larosed'outre-mer.
Assortiment desfleurs.—Le travaildesfleursblanchesest
ingrat et difficile
: on nuance le lis avecdessoies d'un vert
très pâle, la tubéreuseet le jasminavecdessoieslégèreme
grisâtres"©»rosées. I l fautemployer debelle laineblanchn pour
rendrelematdesboutonsdefleurd'oranger.Lesfleursblan
chesdoiventtoujoursêtre placéesentredesfleurs de couleur
( 229)
Dansles bouquets,il imported'avoirégardau voisinage des
fleurs;il est desteintes qui se nuisentmutuellement.Ainsi
une personnede goûtse garderad'accolerensembleun dahlia
violetet unerosedeProvins.
Il existeencoreuneharmoniede boutonset de feuillages,
qu'il ne faut pas négliger.Les boutonsen fuseaude la
belle-de-jour,les cônescharmansdu boutonde rose, con-
trastentdelamanièrela plusheureuseavecle massifbouton
des grenades,le bouton en bouledu dahlia, les boutons
en tuilesdela giroflée.
Quantaux.feuillages, les exemplessont si multipliés,que
chacuny penserasansmesinductions.Qui n'aimeà mélanger
des feuillesdelaurier et derosier,delilaset d'oeillet,de jas-
minet de fleur-d'oranger, etc.?
N'imitezjamaisces fleursqui ne doiventqu'à une aberra-
tion de la culture
, ou plutôtà quelquesaccidens,de factices
, véritable dégénérescence.
couleurs Ainsinousexileronsde
, les grenades
notremétier,les bluetsroses, violetset autres
et violettesblanches,etc.Maisla roseblancheavecsesteintes
résédaoucouleurdechairsera toujoursbien venuedans nos
couronnes.Nousne rejetteronspoint la rose capucineet la
rosecitron.
Imitationdespapillonset desoiseaux,fig.256et 257,pl. 38.
Lesvivescouleursdela soiepermettentde reproduirelesuns
et lesautres avecun rare bonheur.Je n'ai d'ailleursà cet
égardaucunconseiltechniqueà ajouter.L'étudeet l'imitation
du modèle,la directionconvenable,et surtoutla fusiondes
pointset des couleurs
, voilàtoujourset partoutles secret"de
labroderienuancée.Maisje hasardeunequestion : pourquoi,
à-l'aidede lamesdélicates,ne broderait-onpas desoiseaux
BRODERIE. 20
( 230)
en reliefavecdes soiesassorties
? Il mesemblequece serait
fortbeau.
Broderielancée.— Saint-Aubin parle,danssonTraité du
Brodeur,page24, de cette broderieexpéditiveque l'on peut
essayeravecsuccès.Oulanceune ou plusieursnuancesd'un
boutà l'autrede chaqueobjet, enlesfondantl'unedansl'au-
tre ; et quandla surfaceest toutecouvertede cessoiesque
l'onretientprovisoirement par un bâtis, on croisesurcelles-
cid'autressoiesfinesassortiesaux premières nuances,et lan-
céesà la distancede troislignesentreelles,Onarrêteensuite
cessoiessur touslescontours,au moyende petitspointsfaits
de cordonnetfin; pointsassezsemblables , quant à l'aspect,
aux-pointsarrièresdeslingères, ce quiproduitun liserépoin-
tilléet gracieux.Cela s'appelleracher. Ce travailest con-
venable; il est avantageuxpour les grandsobjets et les
ouvragesdestinésà être vus de loin , commeles bannières
d'Église.
La soie,quel'onne fatiguepas puisqu'onn'a point d'ai-
guilleà enfiler,pasde pointsà passer,lasoieestfortbrillante,
et lesnervures,que l'on faitainsique les tigesà pointsordi-
naires,rehaussentencoresonéclat.
Broderieen lamédesoie etde velours.—Cettebroderie-là
est extrêmement facile,quoiqu'elleparaissehérisséede diffi-
cultésaux yeuxéblouisdes personnesnovices.Son brillant,
sa nettetéproduisentleur erreur; maisdèsla premièreexpli-
, l'on verraque lesbroderieslaméeslesplusélégantes,
cation
lesplusriches,pourraient,à la rigueur,êtrefaitespar unen-
fant.
Lelamédesoieest une petitefeuillesansqueue,agréable-
( 23l)
ment gaufrée,et qui n'est, aprèstout, qu'une feuilleou un
pétale de fleurartificielle.On le découpeà l'emporte-pièce
ainsiquelelaméde velours,et on lui donnediversesformes :
étoiles, croissans,foliolesde myrte, de lilas, de roses, etc.
Le lamé entaffetasest de couleurclaire, commele bleu-
céleste,rose, lilas,lorsqu'ils'agitde robe de bal en tulle de
soie.Cetteétoffesemontealorssurunmétierà pied,et reçoit
le laméen formede plein. La brodeuseassisea, surl'étoffe
tendueà sadroite , unefeuillede papierblanc,à bordsrepliés
en manièrede cartonplat,pour contenirle lamé.Elley puise
de lamaindroite, pose le lamésur la surfacetendue , à l'en-
droit indiquésoit par un trait, soit par sa correspondance
avecles foliolesprécédentes,puiselles'occupeàle fixer.Enfi-
lant une aiguillelonguede finesoiecouleurdu lamé, ellele
fixepar un boutavecun point qu'ellerépèteaubout opposé.
et la broderieestfaite.Voilàtout: le point esten dessus,
maisil ne s'aperçoitguère, et cen'est pasun inconvénient.
Maisle dangerde voir se défairecette broderieest un in-
convénientréel, aussiarrête--on avecune précautiontoute
On faitpourcelapar-dessous
particulière. une boucleà la soie,
en prenantunautrepointprèsde celuiquifinit, et l'on passe
l'aiguilledanscette boucleen serrantbien. Ce dernierpoint
se prendsousl'étoffecouvertedu lamé, et serépèteplusieurs
fois.
Le point doitêtre convenablement serré, et le lamémisà
plat. Tropserré, l'étoffegrimace;pas assez,le lamévaciUe.
Cettemanièredefixerle lamésubitquelquesvariationssui-
vant la formequ'il affecte.Ainsi,lorsqu'ils'agitd'uneétoile
-oud'une découpurereprésentantlesdenteluresd'une petite
marguerite,et percéeau centred'untrourond ; un nœudou
( 232)
uneperleplacédanscetroucentral,etarrêtéen dessous,suffit
pourfixerla découpure.
Lorsqu'onbrodeenlamésuruneétoffeépaisse,ontravaille
trèsfacilement etavecbeaucoup derapidité,car non-seulemen
on couled'un laméà l'autre, mais encoreon est dispensé
d'arrêterlesdernierspoints,de couperlesfilscoulés,tandis
que sur étoffesclaires
, il fautnécessairement prendrece soin
minutieux.J'ajoutequel'on couletoujoursen dessus,pour
éviterle risquede couperle tulleavecles fils: par cemême
motif,on appliquela pointedesciseauxsur chaquebout de
lamé.
Onsentcombienil faut agiravecprécaution pourroulersur
les ensubles,uneétoffebrodéeen lamé.C'estsurtoutcette
broderiedontlesfleursne doiventpasêtreappliquées lesunes
sur lesautres.Lecotounonfilé, le papierde soie,en couche
légère,sonticiindispensables entrechaqueroule.
Fleursnuancées en lamé.— Onemploiele laméde satin,
de velours,à fairede véritablesfleurspourrichesborduresde
robes.On imiteainsilesprimevères, surtoutlesoreillesd'ours,
dontlesteinte;veloutées, grenat,violet,aventurinesontadmi-
rablementrenduespar une découpure develours(découpure
d'une seulepièce, commecelledontj'ai parléplushaut, car
l'uniquedifférence consistedanslesdimensions).Les pointsdu
centre,destinésà fixerla fleur,sefontensoiejaune-clair,au
passé,maispetitset pressés.
Lesfeuillessonttantôtenveloursvert-clair,tantôt en ve-
loursvert foncé,selonleur positionsurla tige.
Lelamédeveloursde toutecouleurfournitégalementde
charmantes fleursde fantaisie,dontlesdessins
se rapprochent
assezde ceux duplumetis , malgrél'immensedifférence de
( a33 )
l'exécution.Ce genrede lamése combineavecle laméen or
ou en argent.On en fait desécransvraimentadmirables , et
pourdonnerà la foisla connaissance decettebroderie,decette
combinaison, pourservirde transitionentrelabroderieensoie
et labroderieen or,je vaisterminercechapitrepar l'indication
détailléedel'écrandessinéfig. 265, pl. 36.
Écranbrodédelaméde'velourset d'or. — Commetousles
feuillages,touslespétalessontà l'avancepréparésenlamé,le
dessinconsisteseulementen quelquestraits indicateurset
grossiers.Undahlia, unemarguerite , une anémone,ettoutes
lesfleursradiées,sontsuffisamment figuréesparuncerclemar-
quéà intervalleségaux,par despointsindiquantla posedes
pétalesdécoupésen barbeaua, a, ou de touteautrefaçon.
Lesfeuillesse marquentavecun simpleoudoubletrait; et
mêmequandla brodeusea quelquehabitude,ellesnesemar-
quentpasdutout.L'étoffechoisieestla moire,legrosdenaple s,
le Poull, tous de couleurblancheou du moinsextrêmement
tendre: maisle blancvautbienmieux.Tailléeen formed'é-
cran, cette étoffesemontecommeje l'ai expliquéaux écrans
brodésen relief.
Maintenantexaminons différentesparties de notredessin.
Les feuillesb b, non striées,indiquentdesfeuillesdelamé,
enveloursvertfoncé,doubléesd'unpapier de soie,collésurla
surfacedu dessous.(Préparationgénéraledulaméde satinou
de velours).
Cesfeuillessontcousues à chaquebout commele
lamé ordinaire.
Les feuillesstriéesc' c, sontfixéeset travailléesà la fois
d'une façonparticulière.La feuilleplacée, on la couvrede
, en finesoietorse dontla teinteplus
pointsau passé,écartés
*
C>54)
claireadoucitle vertduvelours.Onvoitenc la feuillesimpfer
et en c'la feuilledouble.Nousles indiquonspar desliinet
ponctuées.
Cettedisposition se remarqueen D, au centrede ta fleur,
centre formépar un croissantde velourscerise,et striéepar
dela soiefinerose.
Touteslesrondellesen formedç paillettes,rosesau sommet
delafleur ee ee, bleuesdanslesgrappesffff, s'appliquent
en plaçantuneperled'or dansle troucentral.
Lesétoilesen épis,ouen paniculeg-g^'g-',se placentde
même: ellessontgrenatclair ; les rondelles,étoiles,sontjeu
velours,ainsique les pétalesrosesen barbeau,aaaa, qui
formentla partieextérieuredela fleur.
Lesétaminesh, les tigesi, lesnervuresj, les pédiculesdes
étoileset desrondellesk, lagarnitureboucléel, qui setrouve
entrele croissantD et lesbarbeauxa, sonten or. C'est une
frisureoucannetilleà laquelleon donnecesdiversesformes,
enpassantdansson étroit tuyauune soiefinecouleurd'or,
et en l'arrêtantensuitepar les deuxbouts, aprèsluiavoir
tout d'aborddonnélalongueurconvenable m. En couchantces
morceauxdorésen pointspressésde tigesau passé,on obtient
la chaînettedes nervures,branches,étaminesh,i, j; en les
plaçantcommeépines,puisenarrondissant unboutdanslequel
, on met uneperled'or, on a la gracieusedisposition n.
Beaucoupd'autresfleurss'imitentencorepar ce procédé.
1° Lesgrenades, avecdes découpuresde veloursnacarat,
maisplacéescontrel'usagedecettebroderie,puisqu'elles sont
entuilées,ce qui est tout-à-faitjoli.20 Les bluets,en décou-
puresdeveloursbleu, et calicedefilsd'or croisésen grittagti.
3* L'aconit.4®Lescroixde Malte.50 Lasurelleou allelwa.
( 235)

SEPTIEME PARTIE.

DELABRODERIE
ENOR.

Nosvétemensactuelsont bien fait déchoircette magni-


, quesesmatériauxdispendieux,sesopérations
fiquebroderie
embarrassantes, sesproduitsrares,éblouissans,confinentdans
lesateliers.C'estgénéralement un épouvantail
pourles dames,
quelesnomsdebroderieen bouillon,en gaufrure,guipure(i)
etc., effraientcommedel'hébreu.Et cependantunejeunefille
brodeun corporalpoursa chapelle , unepetitebannièredor-
mantepourplacerdevantl'ostensoir;unedamefaitdesbon-
netsgrecs,desécrans , untablierde franc-maçon à son mari;
le tout sanstrop d'effort, et sanssedouterqu'elless'exercent
à la gaufrure,à la guipure;c'estabsolument fairedela prose
sansle savoir.
Nousn'éprouverons doncpasdedifficultés invincibles
à fa-
miliariserleslectricesaveclesdiversessortesde broderieen
or, touten déclarantqu'il en existe, commelesbroderiesen
or nué, en relief, que noussavonsbien devoirleur demeu-
rer étrangères
, quoiqueaprèstout, ellesseraientbiencapa-
bles d'y réussir
, si ellesle voulaientbien.Maispour faciliter
.notreentreprise, nouscommencerons parlesaccessoires
de ce
bel art, et monteronsgraduellement auxpartiesprincipales.
Aussi,dansle premierchapitre , nous nousoccuperons des
(1)Ondonnemaintenantà l'imitation
desdentelles cenomde
gothiques
, queporteréellement
Iguipure uncertain enor.
debrt>derie
genre
( 236)
lamés,paillettes ; des broderiesappliquée,iaiL
, cannetilles
lée, enrapport, etc., touteschosesfort accessibles,
assuré-
ment, puisquec'estsousdifférentesformesunesimplebrode-
rie d'application.
Le secondchapitretraiteradesautresgenresde broderie
en or, décritsdansun ordrededifficultéet d'importance.

CHAPITRE PREMIER.
LAMÉ -- BRODERIE
D'OR. ——
ENPAILLETTES.
ENCANNETI
ETAUTRES D'APPLICATION.
BRODERIES
Nousne dironsqu'un motsur le laméd'or: il se
commelè laméde soie , à quelquesexceptions près.La pre-
mièreconsistedansle trou qu'il porteà chaqueextrémité traite
pour laisserpasserle point : la secondeconsistedansles di-j
mensions; un lamé de taffetas, de satin, ne peutêtre fortl
étendu, la grandeurd'unemoyenne feuilleestsa limite
; mais
à raisonde sonéclat, le laméen or peut être uneou deux
foisplusgrand: il n'enestalorsqueplusriche.Telest celui
dessuperbeslitsenmousseline de l'Inde, semésde fleurs
en,
or, que l'on admireau PetitTrianon.Lesfeuillesde
êtrestriéesdesoiecomme lama
peuvent ce, fig.265, pl.36. 1
Broderieenpaillettes et en cannetille.—Onprodiguaitau-j
trefoislespaillettes
: il yen avait de-toutesnuances , et deji
paillettesnoiresen acier pourdeuil. Maintenant,il ne reste
plusquelespaillettesd'or et d'argent
; encoresont-elles d'ui^
usageassezrestreint: lescostumes de théâtre, les broderies
d'éventail,quelquesbroderiesspéciales,voicileur
tion.Maisenrevanche,nousavonspourbourses,pelotese
autresobjetsde cette importance,unemodernebroderied
destina
( 237)
perlesen or , dontnous'allonsdanspeu dire quelquesmots.
On nommepaillette, une très légèreet très petite feuille
circulaired'or ou d'argent,au centrede laquelleest un petit
trou rond : ellesse font à l'emporte-pièce,sur une large
surfaceappelée paillon. Ellesse placentsurl'étoffebienten-
due à l'aide du métier , et secombinentavecla cannetille,
agrémentd'or qui sediviseen bouillon,frisureet clinquant.
-Lebouillonest un largetrait d'or arrondi, formantun tuyau
de quelqueslignes. La frisureestun trait d'or mat rouléen
tire-bouchon.Le clinquantestun gros trait d'or passéplu-
sieursfoisau cylindre.
Lespailletteset lesdiverstraitsd'or qui composent le clin-
quant, se placentdansuneboîtede léger cartonà compar-
timensqui les séparent. Cetteboîte, quiremplacesurnotre
métierle pâté desouvriers, est la palette de la brodeuseen
paillettes,carelley puiseselonles exigences dudessin.Mais
avantdesuivreou de dirigerson travail , disonsquele pâté
est le fondd'unchapeau, de troispoucesde diamètre,et di-
viséaussipar des compartimens.
Lesaiguilles
convenables sont longueset trèsfines.Lasoie
fineet torseest assortieà la couleurdes paillettes ; elle se
passesur un morceaude cire.Lesaiguillées sontfortlongues,
à raisondes difficultésde l'arrêt. L'étoffeest tendueexacte-
mentsurunmétierordinaire.
Maintenantarrêtezl'aiguilléeen dessouspar un nœud ;
sortez-ladela maindroite, et tenantl'aiguillede cettemain,
portez-ladansla paumede la maingauche,quidoitcontenir
unepincéede paillettes : la pointede l'aiguilleayantprisune
paillettepar letrou central, la placesurl'étoffe, auprèsde
l'endroitoù sort l'aiguillée.Alorsvousenfoncez l'aiguilledans
( 238)
le trou dela'paillette,de manièreà ce quela soiela travers!
à droite, puisvoussortezde nouveaul'aiguilleà peude dW.
tancede la premièrepaillette, et vousrecommencez cetn4
vailen prenantunesecondepaillette : cette fois, pour la1
fixer, voussortezl'aiguilleen dessous,dansle troudela pre*
mièrepaillette.Alorsles paillettesentuiléesles unessur
autrescommedesécaillesde poisson,sont tenuesentredeugj lea
pointsde soie.Moinson lesrapproche,et moinsla
estriche. broderie 1
Quandles paillettesrecouvrentun dessincirculaire,onj
placelespointsde soie à l'intérieur; et commele contour
extérieurattire presqueseulles regards,ellessemblent.eni
quelquesortecolléessur l'étoffe.Quandle dessin
au contraire,des partieséchancrées,des feuillespointuesJ
, pl. 38, A, oùlestraitsdela broderiedoiventaIt.
fig. 266
endiminuant, représente
on prendgraduellement depluspetitespaillettes.
Commecettelignedepointsde soieaumilieudespaillettes
est d'uneffetdisgracieux , onla faittonjoursdisparaître dans
lesbroderiessoignées , surtoutsur lesétoffesépaisses. Pour
cela, on emploiela frisure(ou le bouillon) enl'enfilantsuïi
l'aiguillée,et enla cousantboutà boutaumilieudespaillettes^
demanièreà ce quela suitedeces petitesbarresproduiseuni
seulfild'or qui formeun cordonnetentraversdespaillettes J
fig.266, h. et 267c c.
Cetteméthodeestfortsolide,maiselleest lente, et
comj
munémentons'y prendd'uneautrefaçon.Aprèsavôir
un premierpointdansl'étoffe,la brodeuseenfiledanssonai-4
guilleungrainde frisure , puisunepaillettequ'ellefaitcou
: elley passel'ai-
1erle longde l'aiguilléejusquesur l'étoffe
guille, la tire del'autremain, etla ramèneen dessus, à1
arrêté)
( 239)
distanced'unedemi-paillette. Elleenfileunesecondepaillette,
unsecondgrain de frisure , qu'ellefait coulercommela pre-
mièrefois: elle enfonceson aiguilledansle trou de la pre-
mièrepaillette, et retire l'aiguilleen dessouscommed'ordi-
naire, et la moitiédela premièrepailletteest recouvertepar
la moitiédela seconde.Quantà la frisure , le secondpoint
serejointexactement au premier, et la suiteproduituneligne
noninterrompue.Si parfoisquelquegraintend à s'écarter,
m le rapprocheavecla pointed'une grosseépingle, ou de
ins ciseaux.
Noussavonsdéjà que la frisureformel'épine ; aussi,nous
le seronspoint surprisesqu'onla fasseservir à hérisserune
jgnede paillettes,fig.268, mêmeplanche;ni qu'on en fasse
ine petitetigequiporteune largepailletteà son extrémité ;
:ommeon le voit,fig. 267 , tout le longde la guirlandedu
:ollierde franc-maçon.
D'aprèsle mêmedésir de fondrede doucesnuancessur
le la broderieen or, commenousl'avonsdit pourle lamé,
IIIattachaitlespaillettesavecde la soieroseouverte , et on
escouvraitquelquefois de pointsécartés, en formederayons.
Sousauronsoccasion de parlerencoredecettemanièred'om-
)rersuror.
ta broderiedecannetillenesefaitpresquejamaisisolément ;
inlamélangedelaméd'or, quise gouverneetsecombineavec
illede la mêmemanièrequele laméde velours.
Broderielancéeou en ccuchure.— C'est exactementle
irocédéindiquépourla broderielancéeen soie.Vouslancez
mcouchezdesfilsd'or d'unboutà l'autre du dessin,avecla
croche,fig. 300,pl. 39, puisvouslesarrêtezun à un par un
10intde soie,couleurdorée.Vouscoupeztouslesboutsde fil
( 240)
d'or, aprèsavoirbienserréle point,et vousruchez,en assui
rantlabroderieavecdejolispointsarrangésenmanièredepoin-
tillé.Celasefaitsurtoutquand,au lieud'êtrecousus,les 6la
d'or sontcolléssurl'étoffeavecde l'eaufortementgommeus
On bordeordinairement lescontoursde cette broderied'un,
cordonnetd'or plusoumoinsgros.Cescordonnets sevenden
tout faits, et se cousentsur l'étoffeavecla soieassortie: lei
pointnelesembrasse ; ilseprenden dessous
pas afinden'étre
pas aperçu.
On peut suppléerà ce cordonnetpar la spiralem de la'
fig,?65,pl. 36.Onombreaussiensoiesurlabroderielancée.
Broderieappliquée. — Quandon veut donnerdu reliefà'
la broderieprécédente,on commence par enreleverlesdes-
sinspar une applicationdecotonou devélin.Pourcela, on
préparedespetitesmassesde l'un, ou desdécoupures assor
ties de l'autre, quel'onfixepardespointsdefil jaune; caron_
doitbiensegarderdecollercetteapplication, surtoutlorsqu'o
emploiedu vélin ; carl'humiditéquirésultede cettepratique
esttout-à-faitcontraireà l'agrémentcommeà lapropreté deli
broderie;attenduqu'elleaffaisse le coton,et racornit
le vélin
Broderiede rapport.—Cegenrea pourobjetde prépare
à l'avancedes broderiesen or, pour les appliquertoutd'un
coupsuruneétoffequisetrouveainsibrodéesubitement fil
permet aussi detransportersuccessivement les dessinsbrodé
sur des fondsdifférens,sans que l'application puisseêtre
soupçonnée.
Presquetous lesgenresdebroderieenorpeuvent concourirà
ces
préparer pièces de broderie. On ordonne p remièrement le
dessinsurmarceline, tbue, oupapierjaune, et l'on borde,
ou profiletous les contoursextérieursavecune chaînett
( 241)
d'or, nomméepratique, cousueà petitspointsde soie.Cette
chaînetteest analogueà la garniturebouclée,fig. 265 l : elle
se fait en formant,avecunebarredefrisureou de bouillon ,
uneboucleque l'on arrête en rapprochantles deuxbouts.
Cette bouclese répèteprès à près , de manièreà produireitn
effettrès agréable.On peut fairecettechaînettedouble, al-
ternative ; mais dansle cas qui nousoccupe, elleest simple.
Ellesertà porter, à cacherle point, quandon.appliqueles
piècesde rapportsuruneétoffequelconque.
Lesdessinsprofilés , on songeà lesremplir, soitau passé,
soiten paillettes, en lamé, en couchure, en guipure, et par
tout autre procédéindiquépar les convenancesdu dessin.
Quandle morceauest achevé,onle découpe , et on lemonte
sur papierbleu, pourl'appliquerselonle besoin.
Broderieen réseau. — C'estunevariétéde la broderieen
couchure , une broderielancée qui laisseapercevoirl'étoffe
du fond. Ainsi les fils d'or lancésen zig-zagsdanstout le
centred'unefleur, dontla circonférence est indiquéepar le
cordonnetdouble ; cesfilscroisésen grillage,disposésen lo-
sanges , enlacésen chaîne, formentunebroderiedélicatequi
fait de jolis contrastesavecles broderiesépaisses,présentant
une surfaceuniformément dorée.On peut, danschaquecar-
yeau, mettreune perle d'or.Onpeuten profiterpour ombrer
gracieusement lesdessins.Par exemple
, avantde coucherles
fils, on peutappliquersur la placeunmorceaudesatinblanc
ou rose, de veloursvertde diversesnuances , ou touteautre
couleurassortieà la fleurqu'ils'agitdereprésenterà peuprès.
On coucheensuitelesfilsd'or, et le bordde l'étofferappor-
tée se perdainsi que les boutsrachésdecesfils,sousle cor-
don qui bordela circonférence.
BRODERIE. n
( 242)
Broderieen taillure, ou broderietaillée. — C'estencore
uneapplication,dontlacroixfaite ensatinnoirdelafig. 268A,
et bordéed'uncordonnetenpaillettesd'or, montrel'exemple.
Ce genre, suivantSt.-Aubinet la vraisemblance, estlà
premièreet la plusanciennede toutes les broderies.C'est
aussil'unedesplusfaciles.Ellese fait en étoffesde soie, et
mêmede laineen certainscas.Lesgrandsperfectionnemen
de nosétoffesl'ont d'ailleurssingulièrement restreinte.EUe
ne sert guèrequ'accidentellement. , la voici.
Au surplus
Poncezsur tousles contours,sur touteslesnervures,les
dessinsquevousdevezsuccessivement découperet appliquer.
Placezcesponçuressurl'étoffede taillure;dessinez,taillezet
découpez lespiècesdu dessin,enlaissanttoutautourquelques
lignesexcédantes.Faitesà grandstraitsl'esquisse des dessins
sur l'étoffequi doit les recevoir, et numérotezles parties
correspondantes surl'uneet l'autre étoffe, afinde prévenir
les erreurs.
Ménagezautantque possiblel'étoffedécoupée,et servez-
vousdesmoindresmorceaux pourfairelespluspetitsdessins :
entre-placez lespièces,et ne découpez qu'aprèsavoirprisbien
exactementvosmesures.
Enduisez de colleou d'empoisl'enversde chaquepièce , et
lesappliquez surl'étoffeselonl'ordre desnuméros.S'il s'agit
d'objetsdélicatsou difficiles à coller, vousemployez lacolle,
, ou uneépaissedissolution
de poisson de gommearabique.
Quandtout est parfaitementrapporté,collé, en appuyant
dessusla mainquiposesurun papier,puisdéfinitivement sec,*
on coud bien les contours e à
xtérieurs pointscôtés couchés, -
puisonleslisèreavecuncordond'or oud'argent.Quçlqudoi&
on substitueà cecordonunelignede chenille,uneganse
per-
( 243)
lée, un cordonnetde laine,etc., selonla nature des objels.
taillés.
On lesombreencorede longspointsde soieou de laine
plate , en passéécarté
: cette opération se nomme harperoir
hacliebacher. Ce genre de broderieconvientprincipalement
pour les bannières
, les devans d'autels
, lesvoiles
épaispour
madones, enusagedansbeaucoupde villesen province,pour
les rayonstout-à-faitsemblablesà ceuxde la fig.269, pl. 39.

CHAPITRE II.
AUTRES BRODERIESEN OR.- COLLAGE DESBRODERIES ORET
SOIE.- PRÉCAUTIONS RELATIVES ALABRODERIE METALLI-
QUE.
Broderieau passéen or ou en argent. — Cette broderie
métalliqueau passé, ne constituequ'unefaiblepartie d'un
objet brodéen or, commeonle voit fig. 267, dontles feuil-
les seulessontbrodéesen fil d'argent, et partagéesen guise
de nervure,par une barre de frisuresemblable,
Celane peutguèreêtre autrement,à raisondela petite di-
mensionque doiventforcémentavoirles dessinsau passé :
chaqueobjetn'offranttout au plusque six lignesde largeur,
afinquechaquepointsoit solide.
Quandunepartiequelconque a plusd'étendue,onla subdi-
viseenplusieursautres, ainsil'on refenden quatre cordons
,
l'espacecomprisentrea a, fig. 270, pl. 3i.
Cepassése travailled'ailleursexactementcommele passé
en cotonouen soie: il a aussidescordonsou tiges , despal-
mettes, foliolesdont le point est plus alongéqu'à l'ordi-
: cescordonsrapprochéssansintervalleesuns des au-
naire
( H4)
très, formentun genrede broderiepeuéclatante,nomméeà'
barbiches;elleestavantageuse pourfairevaloirlespartiesplus
brillantes. i
Quandle passése fait sur velours , ou sur quelqueforte
étoffe,onle bourre avecduvélinoudu papier.Ce vélindé-
coupé d'aprèsles contoursdu dessin,et bâti à petitspoints
devantsur l'étoffe,est blancs'il estquestionde broderieen
argent,et jaune, s'ilest questionde broderieen or. Cepro-
cédédonnedu reliefà l'ouvrage.
Le passé-cpargné métalliquese travaillecommeceluique
nousavonsdécriten traitantdesbroderiesblanches.Comm
il permetd'employer moitiémoinsdematièrequelepassé,on
y consacredel'or oude l'argentbeaucoup plusfin.
Lesperlesd'or employées commecentrede fleurs,grappes
panicules,petitsboutons,etc., sontd'un effetcharmant,com
binéesavecle passé.Onfaitmaintenant,graceà cettecombi
naison,desboursestrès recherchées et quiméritentdel'être.
Quandonbrodeàfild'or, oncommence toujourspareffile
l'aiguilleunbonpoucechaquebout, pourarrêterunboutsur
l'étoffeet l'autreboutà la têtede l'aiguille.
, nousparleronsdu passé
En traitantdela broderied'église
àdeux endroits,maisnousdironsdès à présent,qu'ilfaut
pourcelatenirle métierverticalement, pourpouvoirregarde
simultanément lesdeuxfacesdel'étoffe.
Broderieenguipure.— Cettebroderieestunmélangedela
broderieappliquée, du passéet dela broderieen couchure.
Les découpures devélinsafranédontoncouvred'abordles
dessinspourdonnerplustard dureliefaux objetsbrodés ; le
bouillonet la frisureque l'on y disposedansla directiondes
pointsdu passé ; enfin, ce qui constitueessentiellemen la
( 245)
guipure,l'or conduitdedroiteà gauchesur le dessin, et fixé
à chaqueretour avecun point de soie cirée, tout cet en-
sembleconstitueBienle mélangede broderiesquenousvenons
de signaler.
Ajoutonsquelques détails.Levélinnedoitpasêtrecollésur
l'étoffe, maisfixépar deux brinsd'or posésen travers.L'or
filéestroulésurunebroche,fig.300. C'estun outil de buis,
longde6 pouceset portant une patte triangulairepour l'em-
pêcherde rouler.On ne touchejamaisl'or en travaillant,
maisseulement lairoche.
La fig.27x, pl. 35, montreenentierla petite machinequi
sertà dévideret à distribuerl'or surlesbroches.Labrodeuse
conduitl'or alternativement sur le vélin,d'unbord à l'autre
de l'objetqu'il représente
: elle fixel'or à chaqueretour, le
plusprèsdu vélinqu'ilsepeut, sanstoutefois lefaireresserrer
ougrimacer.Le pointdesoieciréeestentièrementcachépar
lesretoursde l'or, et par la saillie" , aussine borde-t-
du vélin
on d'un liseréd'or que la grosseguipure,destinéespéciale-
mentauxéquipages , ornemensd'église, etc.
Quandla partieà guiperesttroplargepour êtrefaited'un
seultrait, et qu'elleestdiviséecomme B C,fig.270, onconduit
égalementl'or surtoutela largeurde l'objet, point à point,
maison marquechaquedivisionpar le pointdesoieciréequi
coudl'or: puisonramène la brocheensenscontraire,lespoints
très enfoncéset trèsprès deceuxde la rangéeprécédente.
Maintenant,autourde ce centreuniformément doré,ilcon-
vientde mettreunebroderievariée.Alorson guipeD, D, fig.
3oi, tout autrement;soitenfrisureet en bouillonà pointsen-
filés,et placésalternativement dansunsenslégèrementoblique
commele passé : soitau lieudepointsalternes, quatre * points
( 246)
de frisureet quatrepointsde bouillonsuccessivement
; soita
une guipureentrait ou en clinquant.
Quantà cettedernièrefaçonde guiper,une explication est
nécessaire.La frisureet l'or filédoiventêtre rangésexac-
tementl'uneà côtéde l'autresansjamaisse croiserni se re-
; etleclinquantdoit, à chaqueretour,recouvrirenvi-
couvrir j
ron le tiersdesalame
*
Broderieengaufrure. — Cequidistingue spécialement ce
genrede broderie,est le soinde guipertout d'abordsur le
dessinavec de grosfilscirés,blancssi la broderieest en ar-1
gent, et teintsavecdusafran,si elleest en or. Celasenomme
enlevure.Quandcesfilssont bien solidement arrêtés, on les
recouvreensenscontraire, avecdu fil d'or endeux brins,
roulésurla broche.Lespointsde fil se placenttransversale j
ment, et par conséquent lespointsd'or se mettentlongitudi-
nalement.Maiscommecesdernierspointss'écarteraient d'eux-
mêmespourpeuqueledessineût quelquelongueur,on coud
les brinsd'or en dessous, avecde la soiecirée,de deux gros
fils en deux grosfils, d'unbout à l'autre du dessin.On
cettesecondeopération,, toutesles quatrerangéesd'or, fait
enré-
trogradantd'unfil, et ainsidesuite.Cetravailimiteassezbien
l'osier. j
Lespointsde soiesontcachésparle reliefdu fil. Quandla1
formearrondiedu dessins'alongeen s'élargissant, il fautlâ-
cher et coudreunbrind'or dela longueurd'un pointaux re-j
tours, ce quisefaitégalement pourla broderielancée.
Broderieensalineet en bas-relief. —Lesatinéest unesorte
de gaufrure,dontl'enlevureest à fils très-pressés,inégaux
d'épaisseur, dontles filsd'or sont cousus transversalement
1
( 247)
chaqueretour. Pour la broderieen bas-relief,on commence
parfaireune premièreenlevuredefilsdeBretagnebiencirés,
puisunesecondeen senscontraire.Ontravailleavecunébau-
choir, cette doublesurface , selonles dispositions du dessin
;
celafait, on couvreletout en senscontraireauxderniersfils,
avecdel'or enbrochecousuà petitspointsalternesd'unesoie
biencirée: cespointssetrouventcachésdansles fils, et n'in-
terrompentpointla surfaced'or quisimulel'osier.
Quantà la broderieen ronde-bosse, dontl'enlevureest en
drap, en carton,en morceauxde feutre , le tout recouvertde
taffetasblancou jaune , et modeléparun sculpteur ; quant
à labroderieen or nué,déjàperduesousSt.-Aubinà raisonde
ses frais énormes, et dans laquelleon unit à la couchure,
à la guipure,tousles soinsrecommandés pourla broderieen
soie nuancée, nous n'entreronsdans aucun détail précis,
parceque-ceseraientdesdétailsinutilespourla grandemajo-
rité des lecteurs.S'il en est toutefoisqui désirentconnaître
plusà fondcettesculpture,cettepeinturede l'art de broder
en or, qu'ilsconsultentl'Artdu brodeur,de St.-Aubin, pages
10 à i3.
Collagesdesbroderies.— Voilàdes conseilsplus applica-
bles: toutesles broderiesen soie, lair.e, chenille( excepté
quandl'étoffedoitse blanchir),lesbroderiesen or, argentde
touteespèce,secollentaprèsavoirété démontées.Cettenéces-
sité s'étendmêmeaux grandsfestons pleins,lorsqu'ilssont
ensoieouenlaine.
Habituelleaux ouvriers, cettepratiqueestinconnueaux
ouvrièresde salon
; aussifaut-il non-seulement l'expliquer,
maisla justifierencore
; maisprévenirlesgravesinconvéniens
d'uneapplicationnoviceouerronée.
( 248)
La tensionde l'étoffesurle métier,le wwwiiiwÉtypiii
duitinévitablement la broderie,surtouten traversdel,
fontgrimercelle-ci; c'est-à-direlui fontfaire detrè»*}éMf
gréablesplissemens quel'ontenteen vain d'effacerparp
passageà l'envers,lorsqu'ils'agitde laineou descie*Il faut
doncrecourirau collage,qui tout à la foiseffacela grimure,
et sert à joindre,à fixerlesboutsqui ne seraientpassolide<
mentarrêtés.
Quandlesbroderiessontépaisses,larges , sansintervalles
on emploielecollagedela manièresuivante : maisquandefleè
n'offrentpascescaractères,il faut s'yprendrede touteautre
façon,à peinedesouillerhorriblement l'étoffe.
Or donc, dansle premiercas, voustournezla broderie
l'envers,et vousl'étendezexactement : d'autrepart vousavez
préparédansun vase , une dissolutionde gommearabique,
oudecollede poisson ; vousprenezdansla paumede la mami
cetteeaufortementgommeuse, vousouvrezlamainsurl'étoffe, ;
et vousl'ypassezet repassezplusieursfoispourétendreuni-
formémentla colle.Vouslaissezensuite
Danslesecondcas,vousfaitesvotredissolution très-épaisse
J
vousla prenezà l'aide d'un petit pinceau, et vousl'étendez
sécher.
surles dessins,en prenantbiengarde de toucherlesparties
non brodées , car chaquecontactde la gommesuruneétoffe
desoiey feraitune tacheindélébile.
Précautionsà prendrepour soignerles broderies d'or et

d'argent. Évitezd'abordlesmauvaises et fortesodeurs
quij
noircissaitcesrichesmatières
: faitescouvrirpar place à tM*
surequel'onbrode, avecdu papierde soie.Choisissez desair'
guillesà largetête, afinque le filmétallique couleMenetH*
( 249)
laissepas percerla soie jaunequi le soutient.Prévenezles
nœudsà l'aiguillée,parcequ'onne peutles défaire,et qu'ils
augmententainsile déchet, toujoursimportantpour desma-
tièresaussiprécieuses.
Çelaestsi vrai, que dansles atelierson ramassesoigneuse-
ment les bouts, les nœuds,les morceauxd'or,écorchés,et
qu'onlesrecueilledansunepetite boîte en carton, nommée
bourriquet,pourlesrevendreensuite.
Quelquesconseilsencore.Quandvousdevrezsurdéviderle
fil d'or, tracassez-le, dévidez-le
c'est-à-dire, àl'aided'unrouet"
afinde ne pointle toucheravecla main.Encas que quelque
erreur, quelquefilécorchése glissentdansvotre broderie,re-
haussezla: rehausser,c'esty faire des points de passéaprès
coup.Si quelquepartiese trouveternie , remédiezau mal en
frottantàl'aided'une petitemassede cotonavecun peu de
rouged'Angleterre,à l'usagedesbijoutiers.

HUITIÈME PARTIE.

DEFANTAISIE.
BRODERIES
Je réunissousce titre cesgracieuses
et passagèresbroderies
qui naissent,passentet reparaissent
successivement; petitset
bizarresexercices
de l'adresse,du goût,quiplaisentsingulière-
mentaux jeunesfilles,auxdamesdésoccupées. Le désir d'en
offrirde nouvellesrendd'ailleursmesindicationsune bonne
fortuneenfaitdecadeauxpourfêteset premierdel'an.
Nouscommencerons nos indicationspar ordrede durée,
( 250)
, et nousterminerons
d'anciennete notre uniquechapitrepai
esinventionsles
plusnouvelles.

CHAPITRE PREMIER.
BRODERIES
ENCHENILLE
, PLUMES
, GANSE,RUBANS,
CHEVEU
GAZ";BRODERIES
DEPETITS HOUVEAUX
OBJETS; LAMES
D
HACHE
ETD'IVOLRE.
ier genrede brodtrieen chenille.— Cepremiergenreest
le passé-épargné. Lachenillene peut,commeonle pense
bien,
se broderau passéordinaire , à raisondeson épaisseur et
son prixélevé.Cellequiconvientpourcettebroderieestfine
souple, à duvetcourt, et sur coton.Onsait que la chenillede
surlaitonléger,s'emploieexclusivement pourlesfleursartifi-
cielles.
Onmontesurun métierordinaire,l'étoffequi esten géné-
, du poult, ou du grosde Naplesblanc.Le
ral du taffetas
dessinse faità grandstraits: les aiguillessont à largetête,
afin dene pas écorcherla chenille.Lorsqu'onl'emploieen
couchure,on a une aiguilleàpasserles bouts, fig272 , pl.
37.
La broderieen chenillesenuancepar approximation, on
biend'unemanièrecomplète.Au premiercas,c'estuneœuvra
de mauvaisgoût,qui n'a pasmêmel'excusedela difficulté, car
à raisonde sonduvet, la chenillese nuanceparfaitement et
sansla moindrepeine.Lespointsetlesteintessefondentd'eux-
mêmes,et d'ailleurschaquepoint suffitpour couvrirles
petitesfeuilleset lesdécoupures de feuillesdentelées.
Ordinairement, on faitlestigesd'unseulpointdeleurlon-
gueur, surtoutsi ellesvonten droitfil.
( 251)
On imite aussiavec la chenille
, des terres, desrochers,
commeonle voiten A A, fig. 268, au tablierde franc-ma-
jon. On pourraitégalementla faire servirà représenterdi-
versesfabriques,et parconséquenten fairede jolistableaux
;
labroderieen chenilleétant aprèstout unefacilebroderieen
relief.
2egenre.— C'estla broderielancéeou en coucliuredont
Ils'agit.Enfilezune aiguillefine de soietorse couleurde la
îhenille.Arrêtezcelle-cià l'extrémitédu dessin,par un petit
pointqui l'embrasseet se cachedansson duvet.Etendez-la
iuivantlescontoursdessinés,en la fixantde placeen place
Levecla soietorse:ramenez-la surelle-même dansl'intérieurdes
euilles,afindelesremplir.Arrêtez-laauxdeuxboutsdesfeuil-
essi ellessontdemédiocregrandeur,et par le milieusi elles
ont plusalongées.Contournez-la en demi-cercle pour les pc-
alesde roses, pavots,etc. : en cône pour ceuxdu dahlia ,
lyantsoindela pincerendessousquand vousla repliezpour
miter la partiepointuedes pétalesou des feuilles.Faitesle
entreà petits pointsde chenillejauneclair, pourimiterles
tamines.Lachenillequi sert à cedernierobjetdoit êtreplus
inequecelledes fleurs, qui d'ailleursest un peu plusgrosse
[uela chenilleemployée aupassé-épargné.
Assezsouventunpétaleestforméavecunelignedechenille
ontournée,ce quiluifaitdeuxcontours,et unbrin du milieu
ui vients'arrêtersousl'extrémitésupérieure.Alorson a re-
pursà l'aiguilleà passerles boutspour arrêterce brin, que
onpassedansla bouclede fil portéepar cette aiguille.On
ique cette dernièredansl'étoffe, on la tire; et le fil et le
tout qu'ilembrassepassentà la fois.On agit de mêmepour
( 252)
terminerlestiges,quel'onfait d'ailleursdedeuxoutrois
de chenillesuivantleurgrosseur.
Quandla chenillereprésenteunvase,unebasequelconque J
une prairie, elle se met en couchure,en lignesdroites,ou,
courbes,prèsà près , commeB , B, fig.268. rangsj
3e genre.— C'esten quelquesorteunebroderiede tapisse-
serieen chenille,de cette espècedetapisserieà pointsde zig-
zags, carreaux
, losanges , pointde jonc,droitsfils,etc., oùlaj
chenilleremplacegracieusement la lainedouble.Cesont des
écransquel'on travailleainsi.Il y a 1°-lesécranssurcanevasJ
2° lesécranssur toilemétallique.
Ecransbrodésen chenillesur canevas.—Pourfairelespre-
miersprocurez-vous un morceaudecanevasen filencadrédans
un entourageencartondeBristoldécoupé,et peintd'uneguir-
landedefeuillagedontla couleursoitassortieà cellesquevou^
voulezmettreà votrebroderie.Votrechoixfait, brodezsur
le canevas
, une suite de petitscarreaux,soitrose et vert,
lilaset vert-tendre, etc.
L'écranne se doublepas, si vousprenezsoinderentrerles
bouts, demanièreà ce qu'iln'ait pasd'envers.
Vouspouvezaussilebroderen passé-épargné, sur un fond
blancounoir, encanevasdesoienécessairement doublé:vous
y faitesalorsunecouronne,unegerbeouun bouquetdefleurs
unies
1 ou nuancées.
Ecransbrodésen chenille sur toilemétallique.— L'écran
brodésurcecanevasmétalliquedoitl'êtreau passé,quel'onfaitj
sans envers.,en rentrantles bouts , entenantsonmétierver-
ticalementdetems il autre,et en soignantledessousautant
qu,
le dessusdela broderie.
( 253)
Les chenillesdoiventêtre fineset nuancées.Ne craignez
pas demettre du temsà ce travail, car il estextrêmement so-
lide
L'écrantouttaillé s'attache
sur le métierparlesdeuxbouts:
sa circonférence estbordéed'unesorted'ourletou rebordmé-
, en sorte quevousgarnisseztrès facilementce bord
tallique
avecunespiraledechenillepasséerégulièrement dans lestrous
de la toilemétallique.Vouspouvezaussicroisercettespirale,
de manièreà produireunejoliechaîne : elle peut se faire de
deuxcouleurs.
La toile métalliqueest bien vernissée ; elleprésenteassez
communément une teinte bleuâtre, verdâtreou rosée, fort
avantageuse à la broderie.Pourquoi,sur ces solidesécrans ,
lie feriez-vouspasun chien, un oiseau,un sujet quelconque ?
Onbrodeencoresur canevasde fil, en chenille , des serre-
papiers; sur canevasde soie , dessachetsà mouchoirs,des
rouleauxpourbonbons : et sur osier,de charmantescorbeilles.
Onfait encorede celles-cisur canevasmétallique,ainsi que
despetitscoffretsd'une éléganceparfaite.
En traitant à la dixièmepartie,des broderiesmélangées,
nouscomplèterons cette instructionsur la broderieen che-
nille.
Broderieen plumes.— C'est un genrede lamétrès bril-
lant ettrès délicat, qui parut pourla premièrefoisà l'expo-
sitionde 1827.Unerobebrodéeà colonnessur tullede soie
attiraalorslesadmirateurs,mais.ilétaitfaciledeprévoirqu'elle
n'exciteraitpaslesimitateurs,à raisonde sesfraisonéreuxet
de sa fragilité.Renonçons-y donc pour nos vétemens,mais
apprenons-la pourembellir de petitsobjets,pourfairesurtout
destableauxcharmans.
BKODEKU. SU
( 264)
MontezFétoffesurunmétier;dessinez-la au crayonà grands
, ayezpourmodèleunefleur, ou sujetcolorié,et quel-
traits
quessoiesfineset torsespourfixersurl'étoffele lamédeplu-
mesquevouspréparerezainsi.
Selonlescouleursà employer,procurez-vous desplumesde
canardde barbarie,de perroquet,de pigeons, d'oiseaux étran-
gersetc., étalez-les à l'enverssur un papierblanc,aprèsles
avoirdégagéesde leur tuyau : enduisezleursurfaceinterne
en y promenantlégèrementun très petit pinceauhumecté
d'unesolutionde gommearabique,et prenezgardede sépa-
rer les barbesdes plumespendantcetteopération.
Passonsà une secondeopérationencoreplus minutieuse.
Aprèsque les plumesencollées sontparfaitement séclies,vousles
taillezdélicatement en folioles,en petitspétales,etc., avecun
grattoir,outoutautreinstrument analogue quidispensedeles-
toucher.Vousréunissez les découpures dansuneboiteà com-
partimensselonleurscouleurset leursformes , puisvousles
disposezsur l'étoffe,de la manièresuivante,d'aprèsle des-
sin.
Appliquez-y la feuillede plume
, et retenez-la,en appuyant
légèrementle poucedessus.Arrêtezen dessous,auprèsde
l'unede sesextrémités,une aiguilléedesoiefineassortie,et
tirez l'aiguilleendessus: faitesalorsun pointtransversal qui
embrasseet retiennele boutde la feuille : puis allezembras-
ser et retenirdemêmel'autrebout.Quandonopèresurtulle,
onrentredélicatement dansle réseau, avecla pointedel'ai-
, l'extrémitédela feuille,puisonfaitle point;celalui
guille
donnel'apparence d'êtrecolléesur l'étoffe.
Pour obtenirles tiges, on procèdedemêmefaçon,ajou-
tant desbarbesde plumelesunesau boutdesautres : onles
( a55)
appointepour les réunirde sorte qu'ilne se montrepoint
d'interruption.
Les lilas, muguets , jasmins , myosotis,et génêralement
touteslespetitesfleursquioffrentdes pétalesresserrés , des
corollespointueset découpées,sont d'uneexécutionfacile,
d'un aspectcharmant ; maisc'est tout autrechoselorsqu'on
doitreprésenterdesfleursà pétalesélargis.Onsent quela
difficultéde jeter les pointssansles laisserapercevoir
, sans
écarterle lamé,n'estpasmédiocre.Onentriomphecependant
en seservantd'aiguilles très fines, et enpiquantle pointnon
transversalement, maisen longueur,un peu enavantsur les
pétales,et surtoutau pointoù ilsserontdoublés.Onprofite
quelquefois decettecirconstance pourembrasseravecla soie,
le pétaled'unboutà l'autre.
Lesétaminesse font au moyende petiteslanguettesde
plume, Eroduitespar les boutsdes barbes,et cousuesprèsà
près en lignescirculaires et presséesau centredesfleurs.On
ne peutjamaisnuancerce genrede broderiequ'àpeuprès.
Broderieen ganse. — La broderiedontil s'agitest diffé-
rente, quantauxformes,de labroderieblancheen gansedéli-
cate de coton
; maisquantaufond, c'est la mêmechose.Des
gansesrondesde couleurplusou moinstorses,plusoumoins
grosses
, disposéesselonles contoursd'un dessin, et cousues
en dessousavecde la soieassortie,voicitout l'art de cette
broderie,donton faitcependant de trèsélégantes
applications.
Nous n'indiqueronsque pour mémoireles broderiesen
gansecordonde sonnette,pourblouseset vestesde petitsgar-
çons , etc. Cesbroderies,assezpeuusuel-
, casquettesdiverses
les, ne comportentpas d'ailleursune descriptionparticulière.
( 256)
Nousleslaissonsdoncpourpasserauxfondsdesacs,auxbon-
nets grecset autreschosessemblables.
Fondsdesacset bonnetsgrecs.— i1 Coupezen veloursou
encachemire un croissant,dontla partieinterneet creusée,est
àsoncentrerelevéeparunepointedeceinture : faitescourirvers
sa partieun dessinreprésentantdeuxlongues palmescouchées,
et surmontées aumilieud'unesortede rose , ou de tulipequi
s'élèvedansla pointe ; le toutdessinéà grandstraits.Mainte-
nant,suivezcestraitset contours,avecdescordonnets de soie,
d'argentou d'or, enconservant bienla pointedesfeuilles.
Il va sansdire quecet ouvragese montesurun métier , et
que par l'additiond'un morceaude toile, ondonneaucrois-
santla formecarréenécessaireau montage.Lacouleurdece
fond de sac doit trancheraveccelleduhaut.
2° Occupons-nous à cette heure de notre bonnetgrec;,
égalementen veloursou en drapfin, le plus souventbleu,
vert, violetou rouge.Il nousen faut cinqmorceauxpareils
à la fig.a73 , pl. 37, et quiréunis, reçoiventà la pointeun
glandd'or, d'argentou de soie, assortià la naturedu cor-
donnetdontle bonnetestbrodé.
Pantoufles.— Lespersonnes qu'effraientle travaildepan-
touflesen tapisserie, y suppléenten brodantdespantoufles
encasimirbrodéesavecdeslacetschinésdesoie.Undoublerang
d'épinesaussien soietorsechinée, fixeceslacetsen diago-
nalespeu écartées.Deslacetsde couleuruniformeavecépines
; commelacetsrosessurfondnoir, bleucélestesur
assorties
fondmarron, sont extrêmement jolis. Deslacetsmélangés ,
savoir: une lignerouge et une ligneverte, avecdes épines
certesaulacetrouge, et desépinesrougesaulacetvert, sont
d'uneffetoriginalet distingué.
( 257)
- On brodeaussisur canevasde soie ou surcane-
Écrans.
vas métallique des écrans, avecun mélangedelacetsdesoie
et de grosfil d'or, oumêmede cordonnetd'or. Lescouleurs
les mieuxassortiessont, oret vert-émeraude : bleucélesteet
argent; rose et argent,grosbleu et or. On fait aveccelades
damiers , deszig-zags,deslosanges , etc.
—Cespetitsmeublesdefantaisiesebrodent
Pelotes-sachets.
sursatinavecdes gansestorsesouvragées,en faisantunjoli
bouquetà chaqueextrémité, et quelquefois un chiffreau
milieu,ou bienun bouquetcentral et une guirlandetrès lé-
gèretout autour.
Broderieenpetitsrubans.— Cettebroderieconsacréeaux
écrans , auxsacsà ouvrage,se faitsur moireen grosdeNa-
plesblanc;maisonpourraitaussiluidonnerpourfondun ca-
nevasdesoie.Elleabesoind'êtredoublée,parcequ'elleforme
à l'enversdessailliesdésagréables.
Lesrubansqu'onemploie,quoiquesoupleset assezforts,
n'ont au plusqu'unelignede largeur ; il en faut de toutesles
nuancesde la fleur à imiter. Cesrubans, commetoutesles
provisionsnécessairesauxbroderiesindiquéesdanscechapi-
tre, s'achètentà Paris,commeen province,chezlesmerciers
éléganset bienassortis.
Le dessinse trace.à grandstraits, car chaquepointderu-
banformeraunefeuillede myrte, un pétalede marguerite,
une denteluredefeuillesde rose, ainsidesuite. Cerubanlil-
liputiens'enfiledansuneaiguilleà chasse-longue, de grosseur
suffisantepourfairedansl'étoffeun trou propreà le passer.
Il s'emploieau passé, et, autantquela formedes pétalesle
souffre,au passéépargné.
Pourfairedesfleursimitantlesrenoncules, onfroncele pe-
*
( 258)
tit rubanen dentelures; on serrele fil, et l'ona unesuitede
petitesdentsquel'onmonteencousantl'undesbordsdu ru-
ban,ainsi froncé-surunerondellede toilefermeoude papier.
On commencepar la circonférence , encousantà plat. Cette
rondelleainsigarniese metau boutdela tige.Lesnœudsdu
passésontenusageà cettebroderie.
Quandlesfeuillessontgrandeset larges,on passepréala-
blement, soitle longde la nervurecentrale,soiten travers
du feuillage,un ruban, oumieuxencoredesfils de laineou
de soieplatepourbomber.Maiscetteprécautiônestrarement
utile, et le soincontraireest plussouventcommandé : il faut
en effetfréquemment coucherles points
, et lesentuilerobli-
quementlesunssurlesautres.Celadevientindispensable pour
reproduirela rondeurdespétales,carà cette broderieon ne
voit jamaisni points-perdus,ni pointsfendus : il n'y a que
despointsplusoumoinspressés.Lestigessefont, ainsiqueles
nervures,commecellesdupassé.Onlesfaitaussiensoieplate.
Cettebroderie,assezagréablemaisonéreuse,doits'encoller
avecprécaution.Aprèsavoirdoubléetmontél'écran , onl'en-
vironned'une spiralesimpleoucroiséefaiteavecle petitruban.
Broderieen cheveux. —C'estencorelabroderieaupassé,à
laquelleserattachecetteminutieusebroderie.Ellecomporte
peude détails.Onbrodeavecunefineaiguille,avecun seul
cheveuà la fois, et en formantde très-petites fleursà points
semblables à ceuxde la roseau plumetis.Le cheveupeutêtre
repriscommeila étéditpourla soie,maisilvautmieuxcoller
à l'avanceles cheveux,un à un avecde la gommearabique
ouadragante.On pensebien quecettebroderieest fort res-
treinte.Ellesertà fairequelquespetits tableaux , où l'onre-
présentedepréférencedessaules-pleureurs.
( 259 )
L'une desplus agréablesapplications quej'aie vuesde ce
genrede broderie-,est celledescartesgéographiques sur vé-
lin.Aprèsqu'ona écrittousles nomsde villeset de rivières
avecl'encrede Chine',onbrodeavecdescheveuxde plusieurs
nuances, et avecdifférenscontours, les divisionsde.pays,dé-
partemensou provinces,ainsiquelesfiguresdes viUes,et le
coursdesrivières.Onbrodeaussisurtulle desoie.Les mon-
tagnesse tracentà la plume , et l'on faitlesforêtsavecdes
massesdetout petits arbresbrodésen cheveux : ce qu'il y a
peut-êtredeplusjoli.
Il va sansdire qu'il faut préalablementpiquer,maiitei
commepourla broderieensoiesur vélin, aveclaquellecelle-
ci a beaucoupde ressemblance.
Brodel'ieefl,gaze
desoie.- Avez-vous vusur lespetitscoffrets
surmontésd'unepelote,sur diverses boîtes, sursachets
, cor-
beilleset autrespetitsmeublespareils
, de petitesrosestrans-
, dont vousne pouviezvousrendrecompteau pre-
parentes
miercoup-d'œilP eh bien, cesrosessontbrodéesavecla gaze
ou le crêpe.Nouslesimiteronsaisément.
Poury parvenir,noustailleronsdansunbiaisde crêpelisse
bienléger, ou de gazesemblableégalementlégère , d'étroites
bandes, largesd'un pouceenviron.Nousreplieronscesban-
delettesen deux, danstouteleurlongueur,et nouspasserons
à platla maindessusafinde fixerle repli. Aprèscela, nous
prendronsle bout de la bandeletteentre le pouceet l'index
gauche,et tout enl'arrondissant nousferonstroisplis;le pre-
mieret le plusà gaucheseraportéà la naissancedu pointre-
plié; le secondplusévasépar en haut toucherapar en bas,
le premieret le troisièmeenfinsera pris, non sur le bord
effilé,maissurle milieudela bandelettequi se réunirc\
aux ait,
( 260)
très plis.Alorsretenanttouslesplissouslesdeuxdoigtsdéjà
nommésde la main gauche,vousvousservirezdela droite
pour liersolidementavecun grosfil ce pétale, car c'ell"est
un alors. Unefoisliés,lesdeuxboutsde la partie repliéese
rejoignentà la base,formantainsiagréablement lecontourde
cepétalesansenvers.Cemorceaudelabandeletteainsireplié
estlongd'un poucehuit lignes.
Lepétaleachevé,onle séparedela bandeletteparun coup
de ciseau, et l'on en fait sept ou neufautrespourservirait
contourextérieurdela fleur. Puis on prépareune seconde
rangéede pétalespluspetitspour le contourintérieur.On
placecetteseconderangéede manièreà ce quechacunde ces
pétalesrépondeau rejointde deuxpétalesdu premierrang
Le centresefaità volontéavecquelquespointsde soie-jaune
plate en boucles , ou quelquesétaminesde fleur
biencourtes. artificiellâ
Cesfleurssontd'uneffetplusheureuxquela description ne
peutle fairecroire.Lorsqu'onfaitle premierrang de pétale:!
degazerose, et le secondde gazerosée , et que cette rose
transparenteau centrejaune , est poséeà plat, entredeuxou
troisfeuillesde gazeverte,ce quisembleàlalectureuneniai -
serie,estvraimentunjoli travail.
Les petitesfleurs à quatre ou six pétalessont très-gen-
tillesaussi.Cegenreperfectionné fortbienpour
conviendrait
garnituresderobesdebal, à raisondesa grandelégèreté.
Broderiedesoulierset degants,fig. 260, 261, pl. 3. —
Lesanciennes broderiesde souliersau crochet, en formedej
petitesgerbesoud'écussons, fontminede reparaître.Prenons-J
en note,et disonsqu'ellesse faisaienten soietorseassezgros- i
tièmmentnuancée.
j
( 26T)
Disonsaussiun motdestroisligneségalement espacéesque
la causeuse de gantsbrodesur le dessusdela main.
Cettebroderieétait naguèresun trait en crochet,ou plu-
tôt enchainette,faità l'aiguille,tantôtdroitfil, tantôten pe-
tits zig-zags;maintenantc'estun cordonnetde soiemi-torse
empruntéau plumetis.Surles mitainesdesoienoirece sont
lesmodèlesdessinés.
Broderiesdes bas. — On brode sur tricotà jour, de fil
d'Écosse,ou sur un basde tulleouvragé,desdessinsà semé,
à colonnes,à fleursvariées.Cettebroderiese fait au plumetis.
C'est encorela mêmeen soieblanche , ou mêmede
, ou noire
couleur,sur lesbasde soieblancs,noirs,gris, etc., quoique
pour ces derniersle point se rapprochebeaucoupdu passé.
Cettebroderiedefantaisieméritesi bien son nom , qu'il est
inutiledes'enoccuperpluslong-tems.
Nousajouteronsqu'àraisondela mollesseet de laformedu
tissu, elle est fort difficileet réclamebeaucoupd'attention.
Onbrodequelquefois maintenantdesbas defild'Ecosseextrê-
mementfins, à fil d'or.
Broderiede boutons.— Nousconnaissons toutesces petits
boutonsblancsbrodésàjour,qui serventgénéralement au linge
de nuit: ils sefont je penseen fabrique, maissi onle juge
à propos, onpeutfortbienlesimiteravecun finjour anglais
à filstirés, entouréd'uncercledentelé.
Il est d'autresboutonsen soie,fournispar les ronds faits
surlesétoilesà huitsoieset empruntésaux boursesen ananas.
(VoyezManueldesdemoiselles, Encyclopédie-Roret,nouvelle
édition.)
Broderieen laméd'ivoireet de nacre. — A la foisricheet
gracieux, cet ouvrageest la broderiela plusnouvellede nos
( 262)
jours; sonéléganeeest parfaite,et pourtantil n'exigeni
coupd'adresseni beaucoupd'attention. Vousallezcomprendr
cetteassertion,assezdifficileà croireau premierabord. ]
Surun fondde velours,violet,gros-bleu, noiroucramoisi
beau4
destinéà faireou despelotesde toilettes,ou des sachets
mouchoirs, desporte-montres,et surtoutdesécrans,onponce
enblancundessinà grandstraits. Cedessin,je voudraisvous àj
le donner,maisc'estchosefort inutile,attenduqueleslamé.
sontfaitspourchaquepiècedeveloursdessinée,et quele tout
sevendensemble,et quela pièceest largement,trop large-
mentéchantillonnée même,à l'exempledesouvrages à mot-
tié faitsqueje vousai signalésdéjà.
Cesdessinsd'ailleursont beaucoupde ressemblance avec
lesfige a65, pl. 36, et 25.6,257, pl. 38, ainsiquelesdessins
d'écran,où l'onvoitun oiseaubrodéen relief,posésurquel%
quebranchedisposée en éventail.Et quantauxporte-montres
lesdessinsontla formehabituelledecesobjets.
Le veloursdessinése monteà l'ordinairesur un métier :
lessoiesfineset torsessontd'unblancmatpourfixerle lamé
d'ivoire,plusbrillantespourle laméde nacre,et jaunespour
lestigeset nervuresen or.
Fleurs.— Lesfleursquel'on disposeaveccejoli lamésont;
de deuxaortes,ensaillieet à plat. Dansle secondcas, c'est
tout-à-faitla méthodeemployéepourle laméd'or: dansle,
premiercas, il y a un arrangement spécialqueje dois faire1
connaître.
Lesfeuillesde lamédisposées pourfleurssaillantes,sont
ciseléescommesi ellesétaientgaufrées,etseulement percées.à
du
l'onglet pétale. Aussi les pose-t-on en les fixantpar ce
point, en les cousantde manièreà ce qu'ellesse redressent
( 263)
m formede petite couronne. On place d'abord une ran-
géeintérieurede plus grandspétales,puis une seconde,et
luelquefoisune troisième,en contrariantleurs découpures.
3n placeen manièred'étamine,au centrede cespétalesd'i-
, unfondde perlesd'or, du plusheureux,effet.
voire
Lesfeuilleset fleursbrodéesà plat se font particulièrement
m lamé denacre.Unedoublerangéedefeuillessimples,un
peu couchées obliquement
les unessurles autres, et traversée
lanstoute sa longueurd'unenervuresemblableà cellede la
5g.267, pl. 3g: de longsépiscourbésforméspar desétoiles
Lransparentesen nacre, traversésaussipar une tiged'or: des
p-appeset paniculesformésde petitesrondellesd'ivoireou de
iacre, semblablesà despaillettes,et fixéesau centrepar-une
perled'or, voiciles principalesdispositions de ce charmant
jenre de broderie.
Oiseaux.— Cetteimitationest peut-êtred'un effetencore
plussurprenantet plusgracieux.Un oiseauen laméd'ivoire !
Rienn'est plusvraipourtant, et sivous voulezsuivremesin-
3ications,vousenaurezun sansbeaucoupde peine.
L'oiseaudessinéà grandstraits,vousle bourrez,maisvous
ne songezà le finir que lorsquetoutes lesautresparties de
broderieaccessoire serontfaites
, afinde ne pas offenserson
plumageen appliquantle brasdessus.Ainsivouspréparezd'a-
bordle tronc d'arbre en or sur lequelpose l'oiseau ; vous
faitescetroncen guipure,encouchure,ouau passé,à votre
choix, leliserantd'un cordonnetpour le rendreplussaillant.
Maintenantvoicicommentnousallonsfairel'oiseau.Avant
tout, nouscouvronsla partiedessinéequireprésentela tête,
d'uneboulettedecotonen ouate, et nousen étendonssur le
dessinquireprésentele corps, unecoucheassezépaisse.Nous
( 264)
cachonset fixonsensuitececotonavecunmorceaude taffetas
blanc, cousutout autour,le longdu dessinsurl'étoffe,après
en avoirrentréle bordeffilésousle colon.
Cettepremièrepréparationfaite, oubrodeau passéensoie
demi-torse decouleurassortieà l'espèce, lebec et lespattes
: onfait ensuitesa tête, puissa queue, puisle
de l'oiseau
premierrangde plumesquiformeun demi-cerclea u-dessus
des pattes.C'esten cetétat qu'onlivrela broderieéchantil
lonnéeà l'acheteur ; maisnousnouspasserons decetéchan-
tillon-là.
Donc,pournousen passer,nousprendronsde très-petite
feuillesdelaméd'ivoire,enformedeplumescourtes,percées
parunbout seulement, et nouslesentuilerons transversaleme
sur la tête de l'oiseau;il ne faut pastendreà percerle ve-
loursaveclespoints : le laméserabienassezsolidement assu-
jetti surle taffetas.Touteautremanièred'agiraplatiraittrop
l'oiseau.
La queueneserapasplusdifficile à faire,carnousavonsde
longuespennes,aussien ivoire,artistementciselées,et nous
lesplaçonsà l'autreextrémitédel'oiseau,prèsà près,et légè-
rementdépassées par quelques-unesdespremières et des plus
grandes.Aprèscela,nousplaçonssuccessivement les plume
du dos, cellesduventre, et enfincellesde l'aile, dans le
mêmegenreque lespennesde la queue.Pourêtreassuréede
bienfaire, ilfautavantde coudredéfinitivement les plumes
,
surtoutlorsqu'ellessont longues,les placerprovisoireme
avecla main.
( 265)

NEUVIÈME PARTIE.

MELEES.
BRODERIES

Dansle courantde cet ouvrage,nousavons bien indiqué


un certainnombrede broderiesdont les partiesaccessoires
sontempruntées à d'autresgenres,maisces empruntssontsi
faiblesqu'il ne peut êtreici questiond'elles.Il s'agit eu effet
d'autrechose , mêléessouventpar moi-
; il s'agitde broderies
tié, de genresquileursonttout-à-faitétrangers,etmêmed'ou-
vragestout différensde la broderie,telleque la broderieen
chenille,mélangéede pétalesen fleursartificielles.
Maisavantde nousoccuperdecegenre,quiexpliquesi bien
ce que nousentendonspar broderiesmêlées,parlonsd'autres
travauxdontle caractèreestmoinstranché.

CHAPITRE PREMIER.
FORMÉES
BRODERIES rARDIFFERENTES
COMBINAISONS.
Broderieschicanes.
- Sur velourset surcasimir,vousréu-
nissezplusieursgenrespour composercette capricieusebrode-
rie, quivoussertà fairedes écranset desbuvardsen casimir
ou en velours
; destabouretsen drapfinet casimir,dessacs
en cachemireetc.
Vousemployez pour les mosaïques
oules fleurs,le passéau
longpointoblique,oubienau point rentré ordinaireavecdes
soiesdemi-torsesde diversescouleurs
: vouslesenvironnez par-
BRODERItt, 2 3
( a66)
foisde pointssemblables aux pointsarrières
; ce quireproduit
l'agréableeffetdel'œilletchenille
; et mieuxencore,parceque
la feuilleoule pétaleestd'unecouleur,etlalignedepointsar-
rièred'uneautre.Lestigessefontaveccellesdupassébienen
biais;lesétaminesoucentredesfleurs,lesgrappes,lesépis,les
étoiles,les paniculesse font avecles nœudsdu passé,et le
touts'embellitd'arabesques au crochet,enor ouen argent.
Broderieen soieeten or. — C'estunesortedebroderiede
soienuancéetorse, plus brillantepeut-être,maisbeaucoup
moinsbellequela véritablebroderieen soieplate nuancée
d'aprèsnature.Icipointdecesteintesimperceptiblement fon-
dues,la soietorsene permetquedeschangemens de couleurs:
pointde cettebellerégularitédes pointsqui traceun pétale
commeau pinceau : cousutoutautourdesfeuillesdontil suit
les contourset les dentelures,unfild'ordemoyenne grosseur
dispensede cesoin-là.
Cesingulier passésefaithabituellement survelours,et s'ap-
pliqueaux petitsouvrages d'église,auxpelotes,porte-mon-
tres, écrans,bonnetsgrecs.Pourdonnerdureliefauxfeuilles,
onlesbourredelaineoude soieplateassortie.
Nous avonssousles yeux un corporalen veloursrouge,
morceaucarré de cinqà six poucesenvironsur chaqueface,
encadréd'uneguirlandelégèredefeuillesde vigneet d'épis,
avecdesgrappesde raisinauxangles.Les feuillessontdivisées
en troisnuancesdistinctes;unesupérieure vert-clair,uneinfé-
rieurevertfoncé,uneau centre,vertintermédiaire: cesfeuilles
sontentouréesd'unfil d'orcousuendessous sansqu'onvoiele
point, et courant aussit outle long destiges.Les épisensoie
jaunâtre ont,avecleliseré doré, l eurs
longuesbarbes enfild'or.
Au centreestl'agneaupascalcouchésur unecroixbrodée
( a67)
ensoieaventurine,et bordéed'unfild'or.L'agneaubrodépar
partiesdistinctesen soieblancheet grise,est égalementen-
cadréde ce liseré.Ce genrede broderieest tout-à-faitnou-
veau.
Broderieen oret peintureorientale.— Ona fait de super-
bes robesde bal avecdesfleurspeintespar le procédéorien-
tal, et desarabesques,desmosaïques enlaméd'or.
Lehaut prixdecebeautravaill'a empêchédeserépandre :
onne Rapplique plusqu'auxéventails.
Broderie en tapisserie eten velours.—Cettebroderien'est
pasrécente,maisc'estunebroderiesolideet surtoutunebro-
deried'ameublement, aussiquoiquede i 8o5, doit-elletrouver
place dansun manuelpublié en 1840. A cette époque,
M. Fleuri-Delorme, de Paris,prit un brevetd'invention pour
dix ans, et en 1824,son brevetexpirédepuislong-tems n'é-
tait pasencorepublié,M.Lenormant,quiparlede ce procédé
dansle Dictionnaire , au motbroderie,assure
de Technologie
quec'estla méthodeemployéedâns la fabricationdestapis
de la Savonnerie. Il ajoutequ'il a remarqué,commede très
bel effet,beaucoupde schalesbrodésdecettemanièreà l'ex-
positionde 1819,et termineencitantunenotedu Moniteur
de 1806, page385, sur cettebroderie.Nousla reproduisons
ici.
e Cettesortedebroderieimitantle velours,s'exécuteen
» laine,en soie,ouen coton,sur drap,étoffesde soie,mous-
* selines,gazes,dentelles,ettoutesles autresétoffesquelcon-
» ques.Safabricationconsisteà formeravecune aiguille,par
» le moyend'unmoulerondoutranchant,des bouclettesen
» laine,soieou coton,surl'étoffe, et à les rangeravecdes
( 268)
» ciseauxou desforces.Cesbouclettesse font à pointssim-
a pieset à pointsdoubles
; le pointsimplese fait en passant
a dansl'étoffeet sur le moulela laine, la soie oule coton
» aveclesquels onveutfairele velours (cequiressemble beau-
a coupà notrebroderieen relief).Pourle pointdouble, on
« ajouteà chaqueboucletteun secondpointarrière , quise
a fait et se placede différentesmanières,selonle fond sur
» lequelon travailleet suivantle dessinque l'on exécute,ce
a qui enrendl'explication impossible.»
Autrebroderie.— On peutmélangeravec avantagedes
fleursau petit pointen tapisserie,et deslamésdevelours.
Broderieenperlesd'acieret enlaméd'or.— Onplace sur
les bourseslonguesen cachemire, en velours,desfleurs,grap-
pes, épisdeperlesd'acieroud'or, auboutde tiges,aumilieu
de feuillages faitsau passé.Cesperless'enfilentcommeà l'or-
dinaire,après avoirarrêté le pointsousl'étoffe ; unsecond
pointachèvede lesfixer.Cette broderieconvientauxéven-
tails.Onpeuty joindrelespetitsrubans.
Broderie enchenille avecfleursartificielles. — Ce genre
peu connuet qui méritede l'être, peutfournirdes écrans,
descorbeilles,destableauxdumeilleurgoût.Voicidequelle !
manièrevousopérerez.
Votremétiermontéà l'ordinaireen taffetas,ou touteau-
tre étoffedesoieblanche,vousdestinezà grandstraitslafleur
quevousvoulezreprésenter.Vouscommencez par broder,
soit en couchure,soitau passéépargné,lestigeset feuillages
avecde la finechenillesur coton.Aprèscela, si vousdevez
faire, je suppose, une rose des quatre saisons,v ousprenez
1
delachenille roséemontéesurlaitonpourpréparerlespétales.
( 269)
A cet effet, vousen placezle boutentre le pouceet l'index
gauches,et vousen formezuneboucleenla remettantsousle
pouceavecle bout, qui seralaisséun peulong pour fairele
pédiculeou queuedu pétale.Lachenilleest alors placéesur
le bout
; vouslaretournezpar-dessous, et la tournantà droite
tout autourde la premièreboucle,dontvousla rapprochez
sans qu'ily aitentreellesaucunintervalle,vousla passezsur
le boutet la retournezà gauche autour de la secondeboucle.
Celaterminé,vouscontournez encorela chenille,la retour-
nant encoreà droitesur la dernièreboucle,aprèsl'avoirde
nouveaupasséesurle bout ; cettemarcheseracontinuéejus-
qu'à ce quele pétalesoitassezgrand: alorsvoustortillezso-
lidementla chenilleaprèsle bout, et vousla coupez.Vous
creusezun peul'intérieurdu pétaleen y appliquantle pouce,
et en évitantd'écarterles rangéespresquecirculairesde la
chenille,puisvousle mettezà part dansuneboîte avecles
sept ounœufsemblables quevousaurezà faired'aprèsla gros-
seurconvenue dela rose.
: ceuxdel'intérieurouseconde
Cesontlespétalesextérieurs
rangée, doiventêtre plus étroitset pluscourts.Il en est de
mêmequandonmetune troisièmerangée , ce quin'alieuque
pourlesfleurstrèsdéveloppées.
'Pourmonterla rose,vousenfilezchaquepédiculedansune
aiguilleà chenille,oubienavecle secoursde l'aiguille
àpasser
les bouts, vousles placezautour du contour extérieur,
ayantsoinde ressortirlesboutsdessusl'étoffe, oùil est bon
de lesfixerpar quelquespointsde filou de soie, il n'im-
porte.
La seconderangéedespétalease placeun peu en dessous
*
( 270)
despremiers,dansl'intérieurde larose,etdemanièreàceque
le centred'un pétalerépondeà la jonctiondesdeuxpétales
posésen arrière. Quantà cette jonction,il vasansdireque
les pétalessont placésun peulesunssurlesautres, à moins
qu'il ne s'agissede petitesfleursnon doublées,commeles
pensées,lespâquerettes,etc.
Lespétalesdoiventpresquetoujoursinclineravecgraceet
légèrement versle centrede la fleur.
Despointsdechenillejaune,perpendiculaires et si peuser-
rés qu'on puissepasserle petit doigtentre eux et l'étoffe,
sont destinésà garnirle centreet à figurerles étamines.Ils
sepassenten croixl'un surl'autre,et se fontenchenillemon-
téesurcoton.Elleestcouleurdechairou roséelorsquevous
brodezainsidesrosesblanches.
Touslespétalespossibles setravaillentde cettefaçon,qui
estcelledesfleursartificielles en chenilleproprement dites.La
seuledifférenceconsistedanslesformes.Ainsila chenilleest
contournéeen rond pourles anémones,en dentelurespour
les bluets, en longpour les dahlias,etc. Lespenséesse font
avecdeuxpétalesarrondisen chenillepensée,et deux petits
pétalesimitéspardesbouclesen chenillejaune.Commele du-
vet de la chenillegarnitbienles contours , on emploiegéné-
ralementcetteméthodepourles petitesfleurscommeaimez-
moi, margueritedeschamps,lilaset autres.
(1)Broderie enplumes d'oieetenimmortelles.—J'insère dansune
jnodestenoteunemodestebroderie,bonnesurtoutpourdécoration decha-
pellesàla campagne.
Onmontesurlemétier l'étoffe ; onladessine
à broder
à grandstraits,debouquets
enmarguerites,anemoncs , etc.On
,jacinthes
a enprovisiondesimmortelles etaussi
jaanes,amaraothes, desimmortelle
teintesenvert.Toutessontdégagéesdeleurtige.Ona d'autre part, des
barbesde plumes d'oiebienblanchesonlesdécoupe endentspointues
( 27t )

DIXIÈME PARTIE.
DETOUS
APPLICATIONS LESGENRES
DEBRODERIES.
Cettedernièrepartieest un résuméfortutileaux lingères,
, pensionnaires,et généralement
aux mercières,modistes à
tonteslespersonnes
quis'occupentdebroderie.

CHAPITRE PREMIER.
APPLICATIONS
DIVERSES
DESBRODERIES
BLANCHES.
EN COTOïf.
Plumetis.-rBroderies pourtrousseaux.- Les braceletsou
poignetsdesmanchesde chemise,lesbandesquiréunissent les
différentespartiesdesbonnetsdenuit sebrodentà entre-deux.
Onvoit,fig.277, pl. 37, cettesortede vignettequi,assezsou-
, sebrodeentredeuxlignesdebrideturqueoudebrideà
vent
l'éckelle.Lagarnituredecesbonnets,quandellen'est pas en
dentelle,sefestonne-à dentsétroites,pourêtre plisséeà petits
plis.Le devantdesserre-têtesest brodé.
Lescamisoles paréespourmariageet relevésde couchesse
font en mousseline de l'Inde brodéesà colonnes,fig. 275,
pl. 37, surun fondde satinroseoubleucéleste.Cemême
dessinpeutservirpourbroderiede guimpesuisse , decanezou
également à colonnes.Voiraussifig. 274.
Les autres camisolesen perkaleou jaconasse garnissent
aveclesciseaux,
onlesplaceen-manière
decouronneautourducentre-de
lamarguerite
ouautrefleur,enlescousant
parlabase,puisonposeune
immortelle
aumilieu.
( 272)
avecdesbandesde mousseline bordéesd'un festonenjoliré
commela fig.7, pl. I; oubien ellesreçoiventun col brodé
simplement.Les poignets,lesbandesd'épaules,et quelque-
foisla ceinturesontbrodésd'unentre-deux assortiau dessindu
col.Cet assortiment constituele soinet le goûtdesbonneslin-
gères.Nousajoutons,pl. 10, fig. 296, un autre festonfort
joli.
Lesmêmesobservations s'appliquent auxchemises de nuit,
auxpeignoirs.Cesderniers,ainsiquequelquescamisoles ou-
vragées,reçoiventtout autourunebroderieavecfestonondé,
garni de bassedentelle: il y a pour l'ordinaireune fleurpar
dent; parfoisunelégèreguirlandeau-dessus.
Labroderiedesjupessoignées, qui s'estfaitesi long-temsau-
dessusdel'ourlet, sefaitmaintenantau bord , avecfestonuni
et borduredebassedentelle.
Leschemisettes qui seportentaveclesrobesdécolletées, se
taillentenbatiste,et sebrodenttout autourtrèsdélicatement.
Nousdonnons, fig.276, pl.34,untrèsjolidessinqui doitrece-
voirun festonet unegarniturede bassevalencienne. Lesdes--
sinsnondentéssontvusavecmoinsdefaveur.Maintenanton
faitbeaucoupde chemisettes en imitatioa.dedentellemoyen-
âge: le milieureçoitun arabesqueplusgrand.
Lesmouchoirsen bellebatistesontencadrésd'une galerie
forméedesixà huitrangs de brideturquedonton tirelesfils.
Au-dessus de cette galerieestundessinsemblable à celuidela
fig.2^5, maisplacéhorizontalement, oubienencoreundessin
à fleursélevéespresquesemblables à cellesdes pèlerines.Le
feston uni est garni de belle valencienne.Les mouchoirs
d'hommeseulssontà ourletavecchiffresimple.
Nousavompuparlerdesbroderiesconvenables à cesobjets
( 273)
parcequela modelesconserveplusieursannées,et qu'elleles a
régléestout récemment ; mais ce seraitfoliede s'étendresur
les dessinsdestinésauxrobes , fichus,pélerines,bonnetsde
fantaisieetc.
Broderiesde layette.— Lesbrasselièressonttoujourssem-
blables: ordinaires,ellessont en jaconasfestonné : parées,
ellessonten batisteavecdessinanalogueà celuideschemiset-
tes. Les premierspetitsbéguinssont seulementbrodés en
raccordssurles coutures: les petitsbonnetssontà pleinseule-
ment.Plus tard, ilsont uneguirlandeau-dessusdescoulisses,
et unpleinassorti.Il y a depetitsbonnetspourbaptêmeriche-
mentbrodéssur mousseline del'Inde.
Lesrobesde maillot, c'est-à-dire,cette espècede surtout
dontonrecouvrelesenfansà la promenade,sont brodéestout
autourd'une broderieassezsemblableà celledes peignoirs.
Parfoisau lieud'unfestonondéqui exigeune dentelle,on em-
ploieun.festondenté,ou uneapplicationfestonnée.
, les cols, se brodentaussi
Les petitesrobes, les pantalons
avecsoin, maisleschangemens perpétuelsde la modene nous
permettentpas d'y songer.
Crochet.Broderiesmarchandes. — Mousselines à la pièce
,
brodéesà petitspoissemés,plus ou moinsdélicats,plusou
moinsrapprochés.Cesmousselines ainsi brodéess'emploient
beaucouppour demi-rideauxde fenêtre, garnituresfeston-
néesde bonnets,camisoles,chemiseset fichusde nuit; elles
serventaussiaux bonnetsdes domestiques et des fermières,
touteschosesdontla modenesemêlepas.
Lesmousselines à peu près semblablesà petites fleurset
feuillagesserventauxmêmesobjets.A bouquetsmoyens,ou
( 274)
de grandedimension,lesmousselines en piècessontdestinées
aux rideauxde lit etde croisée.
Onbrodeaussiau crochetunemultitudede bonnetsdetous
genressurmousseline et tulle, et mêmeà colonnessur tulle
grec,fig.276, pourouvrières,domestiques, petitesmarchan-
desetc;desfondsdebonnetsà fleursauplumetis et aucrochet,
plusoumoinsélégans,et dontnousdonnonsun très joli mo-
dèle,fig.278. Il se faitencoreun nombreinfinide fichus
pour femmesde la campagne. Lesdessinsen sont grandset
fortélagués, fig.279.
Larosace395, pl. 10, offreencoreun fortjolidessinpour
fondde bonnet.
Tapisserie-passé.Broderies d'ameublement. — Les détails
quenousavonsdonnésà cet égardentraitantdecesbroderies
nousdispensent d'autresindications,carnousne pourrionsque
nous répéter.Maisnousavonsencoreà dire pour certaines
partiesd'ameublement en broderiesblanches.
Ce sontd'abordlestoilesd'oreiller.Onlesgarnissait autre-
fois,et ilarrivesouventqu'onlesgarnitencored'unebandede
mousseline festonnée,brodéeà petitspoisau crochet; maisce
nesontpaslàlestoilesd'oreillerélégantes. Aulieud'êtreentoile
commelesprécédentes,celles-cisontenjaconas,ou percale,
et encadrées d'uneguirlandeterminéeparunfestonà dentsou
ondé.Cettebroderieest quelquefois hautede plus de trois
pouces.Entraitantde la manièrede disposerlesdessins,nous
avonsdit commenton ajusteles fleursdescoinset lesfleurs
ducentre.
Quelquefois, pourabrégerl'ouvrage,on supprimelabrode-
rieau basde latoiled'oreiller,parcequecachéeparlesdraps,
elleest commenonavenue.
( 275)
Ainsiquelesmouchoirs brodés, lestoilesd'oreillersoignées
nese marquentquepar un chiffrebrodé, bienquecetterègle
souffrede nombreuses exceptions.
Il fut un temsoùl'onassortissait
lescouvre-pieds brodésaux
; méthodeagréablependantl'été, surtoutdans
toilesd'oreiller
lespayschauds,et quelamoden'a pasproscritepourtoujours.
Les couvre-pieds recevaienttout autour unehaute guirlande
avecle chiffreauxquatrecoins, et unebellerosaceau milieu.
Moinssomptueux , ilsavaientlescoinsdégagés , et le chiffre ,
très grandplacéaucentre.Quandil s'agitde personnes titrées,
onmetau-dessus deslettresenlacées,unecouronnede ducou
de comte,ce quel'onn'oubliepasaussisurlesmouchoirs, soit
qu'ilsn'aient qu'unchiffre, soit quele nomde baptêmey soit
tracéentouteslettres,avecunebroderieperlée.Le lingeet les
broderiesdestinésauroiet à safamillesontmarquésen chif-
fresbrodéssurmontésd'une couronneroyale.
Il fautencorecompterparmilabroderied'ameublement ces
grossespelotesde toilette, fig.26, pl. 2, en batisteoumous-
, tullebrodésur un fondde soiebleueourose. On en
seline
inventetousles jourslesplusvariées,les plusriches , lesplus
: tantôt commenousl'avonsvu, ellessonten satin
originales
aveclaméde velours,tantôtenveloursaveclaméd'ivoire;tan-
tôt entullenoirbrodées, façonde blonde,et ornéesde petits
nœudsderuban assortisà la couleurdu fond ; maistout cela
ne détrônepas les pelotesclassiquesbrodéesen mousseline
sur satinrose.
Rienne détrôneranon plus un autrepetit meuble,assez
semblabled'ailleursà cespelotes; savoirle précieuxoreiller
sur lequelreposela têtesi chèred'un nouveauné. Lestantes
et lesjeunesmèresle couvrentà l'envidebroderiesdélicates
( 276)
et gracieuses.Il enestdemêmedu couvre-pied deberceau,qui
doitêtreassortiaubienheureux oreiller.
Applicationreprise-passé. Broderiesd'église.— Presque
tousles genresde broderieconcourentà préparerles orne-
mensd'église.L'applicationde mousseline ou de jaconassur
tulle, et parconséquentla broderiede cordonnetsontforten
usagepour les aubeset les garnituresd'autels.Les grandes
fleursdu passéconviennentaussifort bien pour ces objets,
tandisquela plusfinebroderieau plumetisest consacréeaux
corporallx.D'autrepart, touteslesplusricheset lesplusim-
portantesbroderies , soienuancée,broderieen or, guipure,
couchure, taillure,broderiesatinée,s'appliquent aux.banniè-
res, châsses,ornemenssacerdotaux.C'estdoncunebranche
considérable de broderies.Maiscommel'usageenestimmua-
ble, quetoutcelas'usepeu d'ailleurs,elleoccupemoinsd'ou-
vriersquel'on estportéà le croire.
Ornemens d'églisebrodésen liane. — Parlonsd'aborddes
broderiesenblanc.Une garnitured'autelse composed'une
bandedetulle oudemousseline, haute d'environdix pouces,
et d'unelongueurdetroisauneset demie.Lesdessinsensont
dentés,développés et dansle genredela fig.84, pl. 12.Assez
communément au centre,setrouvele chiffrede Jésuset de
Marie,commel'indiquela fig.280,pl. 37; ce chiffresefait en
feuillageet en perles, oubienen groscordonet en œillets.
Les aubessont ces longuesrobesque le prêtre revet pour
célébrerla messe.Lesmancheset le haut, c'est-à-diretoute
la partiequi couvrele buste, sonten étoffenon transparente
tandisquetoutle restede la robejusqu'aubas, estentulleou
en mousseline richementbrodé. Le tulleest préféré
comme
( 277)
d'un effetplus noble..Le bordde cette robe est garni d'un
dessinanalogueà celuide la fig.84, et par-dessuscette pre-
mièreguirlandes'élèventdesbouquetsd'une hauteurdesix
poucesau moins.Lerestede l'aube est brodé d'un pleinde
bouquetsde moyennegrandeur.Le boutdes manchesreçoit
unepetite broderieassortieau restedu dessin.
Quandl'aube est privéed'un rangde hauts bouquets , ou
d'unehauteet secondeguirlandequilesremplace,la guirlande
placéeimmédiatement au-dessus du feston,a au moinsunpied
de hauteur.
Broderieau passésur filet.—Ce genrea lieu pour garnitu-
resd'autel et pouraubesd'églisesde campagne.Vu de près
c'est excessivement grossier,maisde loin l'effet en est pres-
que agréable.Onfait dansle premiercasunebandede filet
enfilblancde moyennegrosseur , oubienen trèsfin cotonà
coudre: empesée,cettebandeserahautede neufà dix pouces,
et onla broderaau passé, maisd'unefaçonassezparticulière.
Commelestroussont forts grands,lesfeuilleset pétalessor-
tenttousd'untrou principal,oùl'on prendles pointspourles
conduireen longueur.Cetroufaitlabasedesfeuilleset péta-
les, dontle hautse prenddansune rangéede trous, toujours
lesmêmes.On neles changequepourarrondirlesfeuillespar
le haut. Decettemanièrecettebroderiese fait toujoursen
long, avecforceétoilesdetoutedimension.On pourraità la
rigueurbroder ainsisur un papier doubléet dessinécomme
pour le plumetis,maisil est plusexpéditifdemontersur un
métier,enbâtissantprovisoirement bandesensemble.
plusieurs
Ceconseilconcernesurtoutla broderied'aubes,qui d'ailleurs
ne setravaille'pasautrement.
Labroderieen repriseavecfil plat unpeugros,fourniten-
BRODERII. ak,
( 278)
coredejolisornemensd'église.Maislabroderiela plusfavora-
ble est sanscontreditl'applicationavecjours.

CHAPITRE II.
APPLICATIONS
DIVERSES
DESBRODERIES
DECOULEUR
ETD'OR.
Fêtemens.Objets de mode.-- Il semblequ'en traitantdes
broderiesen laine et en soie, nous ayonsépuisétoutes les
applications , et cependantquelquesautres encore
possibles
réclamentleur placedanscet ouvrage.
Ce sontencoreces tapispourtableà thé, imitanten laine
noiresur drapuni, les tapisanaloguesen drapimprimé,et les
imitantpourlesrendreinfiniment plusjolis.
Dansle mêmegenre , ce sontdesbonnetsgrecsrougesou
gros-bleu,en drapfinoucasimir,brodésaussien lainenoire,
d'arabesquessuivispar uncordondebroderie.Celasefaitindif-
féremmentau plumetisouau passé.
Il y a encoredes bonnetsgrecsen drap ou casimirnoir,
brodésà lfeursoufruitsde fantaisieenlainedemi-nuancée. Ce
sont ordinairement des ronds, losanges,etc., avecfeuillages
brodésau long-point en passé.
Ensoie demi-nuancée,ou nuancesachevées , nous avons
encoreàmentionner,1° Lestabliers , dontleshautesguirlan-
des s'élèventen colonnes jusqueversles poches: ilssonten
grosde Naples,poult,satin,le plusordinairement noirs,i" Les
giletssursatinmarron,grenatfoncé,et surtoutnoirs,sur les-
il a
quels y quelques a nnées, onbrodait de très petitesfleurs
en soienuée. 3° Les chancelières et les sacsà tabacbrodés
aussiensoienuancéedemi-torse avecdessinsanalogues à eeux
desmêmesobjetsen tapisserie.
( 279)
On a brodéet l'on brodeencoreen bouquetsnuancésbeau-
coupdenœudsde cols,de bretelles,jarretières, etc.
En tulle-illusionde soie, crêpelisse, et mêmeen fausse
blonde, on brodedes colsavecsoie blanche,plate ou mi-
torse.Il faut y faireseulementdesfleursde coins.
Lesscbalesdesatinimpriméont fait tort pendantquelque
temsauxschalesde soieàbroderienuancée,la modeestreve-
nue, maisd'ailleurs,qu'importe-t-elleà cettebelleapplication
de la broderienuée. Lessobalesde Chineavecbroderieensoie
pareille,en soienuancée , lesschalescachemireunisd'étébro-
désenfleursnuancéesd'aprèsnature, et embellismêmed'épis
brodés en or, toutesces chosessont reproduitesde temsà
autre, et nesontjamaiscomplètement abandonnées.
Broderie-imitation desschalesbrochés,cachemireset autres.
— Les perfectionnemens denosfabriqueset par suitele prix
assezpeuélevé desschalesbrochésne permettentpas à cette
broderiedeprendreaucuneextension.Aussin'enparlerai-je que
pourmettreà mêmede réparerun accidentarrivéàun schale,
à unschaledeprix ; caril estbienfaciled'imiterla bordure,la
palme,oula rosacedétériorée.
On commencepar remplacerle morceaudéchirépar un
morceaude mêmeformeet de mêmefond.Aprèsl'avoirsoli-
dementcousu,on montesurun métier, et l'on dessinel'ob-
jet à reproduire.On choisitensuiteles lainesconvenables,
et l'on brodeà très petitspoints au passé, multipliantles
pointsfendusou rentrés,et variantla directiondespointsau-
tant quel'exigele modèle, quel'on consultefréquemment.
Ornement d'églisebrodésensoieouen or. —Cesornemens
jont nombreux.Cesgntles chapes,chasubles,dalmatiques,
( 280)
étoles,mitres, voilesde caliceet de ciboire
, corporaux,pe-
tits rideauxde tabernacle,bannièresd'ostensoir,bannières
ordinaires,poêles, dais, et dansles provinces, devans ou
paremensd'autels, voileset robesde vierge,châsses.Il y a.
encorelesboursesà quêteurs, coussins,tapis de tousgen-
res, etc.
On sentdu reste
, qu'il nousest impossible de donnerles
dessinsde tousces importansobjets. Nous indiquerons ce-
pendantles principaux,savoir : 1° une chappe,fig. 282"
pl. 40. 2°Unechasuble,fig. 283 et 284. 3°Étole,fig. 285
A A', et manipule,fig. 286 B, B. 4° Voilede calice,le de-
vant, fig. 287. 5° Dalmatique,ou tuniquedes diacres,fig.
288. 6° Mitred'évêqueavecses fanons,fig. 289 ; fanonsé-
paré, fig. 290. Toutesles parties brodéesdeces ornemens
s'appellentorfrois.Lesbandeset le chaperond'unechape, -
lesbandesd'unedalmatique , lesrichesbandesd'un parement
d'autelse nommentainsi.On les faitsouventd'une étoffe
brochéeplusriche que le fond : on les brodeensoieplate
nuancéede fleursgrandescommenature ; on y traceaussides
lfeursen peintureorientale.Unechasubleen veloursblanc
aveccroixrempliede fortesroses , de lis, etc., fait un effet
charmant.
Onsait quelesornemenssontassortisauxfêtesde l'Église.
Ceuxde laFête-Dieu sontà fondrouge,ordinairement brodés
en or; raisinsmélangésd'épissurvelourscramoisi:ce dessin
emblématique estfait moitiébroderielancée,et moitiéen gui-
pure. Quelquefois les grainsalongés l'épi, lesgrainesar-
de j
rondiesduraisinse fonten fortlamébrillant.
Lesornemensdesfêtesdela Viergesontblancs , avec
deriede lis d'er, souventbrodésencouchureet au pasisé.. bro-
( 281.)
Beaucoup d'omemenssontea brocardd'or, avecdesorfrois
de satinoude quinze-seize blanc, brodésensoienuancée.
Beaucoup de chapessonten veloursrouge , avecchaperon
brodé, peint oubroché. La mitre se fait ordinairement de-
glacéoutissud'oret d'argent,brodéplusou moinsriche.
Voiciles détailset les proportionsdesomemensdessinés
commeil suit.
Lesfig. 283, 384 , pl.-4o, représentent deuxlésde satin,
longschacunde deuxaunes, qui, lorsqu'ilssont assemblés ,
suffisentpour fairetoutes les partiesd'une chasuble,étole,
manipule,fig. 286; (on nommeainsicettedemi-étolequele
prêtreattacheà moitiédubrasgauche ).
• Fig. 287 Il faut une demi-aunede satinpour le voilede
calice.Voyeza, manièrede placerla croix, pourl'ordinaire,
en brocard ou en étoffe de soie , et se plaçantd'aprèslés
règlesde la broderieen taillure: voyezb b, le galond'enca-
drement.
Fig. 288. Dalmatiquesou tuniquesdesdiacres,assortiesà
la chasubledu célébrant.La figureindiquele plan de cet or-
Bement.a, devant;h, derrière;cc, manches;d, ouverture.-
pourpasserla tête; ee e, galons
; ff, broderie.
Fig. 28.2.Lés assemblésd'une chapefff, et lesensdans
lequeWsdoiventêtre mis : g g, orfrois;h, chaperon;i, frange
;
c, labille; II, galons.
Fig.289. Mitreà laquelleest attachéle fanonm.
n, fanonvudanssaformeexacte , fig.290.
Lesileursàcouleursviveset tranchantes,à formesdévelop.
péesT doiventêtre préféréespourles peintureset broderies
d'orfrûis.Ainsi les tulipes,pivoines,grenades,renoncules,
impériales,iris, hortensias,dahlias, camélias,,
passiflores,
( 282)
largesœillets, rosesd'outremer,sontles bouquetsà choisir.
Au centredesornemens,commeen E, figea83, 284, on
metun symbolecaractérisé,commeun calice,untriangleen-
touréde rayons, le chiffrede Marie, etc. Cessymbolesdoi-
vent tranchersur l'ornement ; ainsiils doiventêtre en or
quandl'orfroiest brodé en soienuancée.Une belle peinture
seralà d'un admirableeffet.
Dans certaineséglisesde province,on habilleles noires
statuesde viergeen robe de satin blanc brodéde paillettes
d'argentavecun voilede gazebrodédemêmematière.
Lestapisétendussur lesmarchesdesautelsne diffèrentpas
desautrestapis, quantà leurnature ; ilsne diffèrentpasnon
plus, quantauxdessinsde fleurs ; toute la différence
consiste
danslessujets.Il fautdescroix, descalicesavecdesangesen
adoration,la représentation desdiverslDystères,eto.
Passéà deuxendroits.— M. St.-Aubinparledecegenre
spécial de passé; il dit, dansson ouvrage,qu'on brode
tout ensembleunemoirecramoisie et une moireblancheou
verte, en les appliquantl'unesur l'autre
, et qu'on obtient
ainsideux chapesou chasublesdifférentes aveclesfraisd'une
seulebroderie.Poury parvenir, l'ouvrier, poursuittoujours.
St.-Aubin, ne fait jamaisde nœudà l'aiguillée,et cachele
premieret ledernierpointqu'ilarrête,dansceuxquil'avoisi-
nent. C'est, dirons-nous,ce que les brodeusesentendue&
fonttoujours
: l'usagedesnœuds,pourcommencer, esttout-à-
faitmauvais.
On éviteensuiteles passagesd'unefleurà l'autre, et les
pointsrentrés ; ou si onest forcé delesfaire, onlesrépète
à l'envers.On est égalementobligéde répétercertainespe-
tites tiges. j
( 283)
On avait trouvé moyen(toujoursselon St.-Aubin)d'or-
ner une desfacesde cettebroderieavecdespailletteset de la
canne tille, sansqueles pointsparussentsur l'autreface.On
parvenaità ce résultaten enfonçantl'aiguillede biais, et en
la repassantde même, sans embrasseraucunfil desoiedu
passé; le pointse trouvealorscachédessous.Lepasséenor
sefaisaitaussià deuxendroits.Commeje l'ai déjàdit, il fal-
lait souventregarderl'envers, et tenir le métierdebout.
Lanaturedu passéexpliqueassezcettebroderiesans en-
vers, qui convientsurtoutauxbannières, voilesde caliceet
autressemblablesobjets.
Broderiesde costumes. — Nous rangeonssouscettedéno-
mination, touteslesbroderiespourainsidireofficielles
: habits
de ministres,de pairs de France , de députés
, de préfets ,
de générauxet d'autresfonctionnaires ; palmesuniversitaires
eq argentpourles inspecteurs , en soiepour les professeurs;
touteschosesdontles dessinsreproduitspar lesbroderiesen-
seignéesdansce Manuel ne sont pourtantpas de sa com-
pétence.
-
Insignesmaçonniques. La croix, fig.268, pl. 39, est
en satinnoir, garnied'un cordonde paillettes , avecfrisure
d'or au milieu.Le pélicanD en paillettesentuilées, garnide
frisure; le beca et les petits eee sont aussien frisured'or:
le sang est en soieplate rouge E. La terreen chenillefine.
L'olivierde soieest en vert émeraude,finesnuances, et les
tigescouleurbois.Les feuillesde lilassont vert-émeraude et
vert-pistache.Dansles roses, il y a quatreteintes.Lespar-
tiesnumérotées7,8, 9, 10,11, annoncentque dansla terre
la chenilleest couleurbois. LesrangéesBTI sontalternative-
mentvert et couleurbois.
( 284)
Tout cela est brodésur un fondde satin'»uc, à peiae
plusétenduquele dessin,doubléd'unetoileun peuferme ,
et bordéd'un ruban à cheval.Le haut du tablierse rabat
de manièreà ce qu'unepoimeassezsemblable à celled'une
ceinturededamesetrouveplacéeau-dessus de la croix.Cette
pointeportelagloire,dessinéefig.269.Ladevisesymbolique
qui setrouvedansle triangleestbrodéeenlongspointsdesoie
, ainsiquele motINRI,quel'on voitau sommet
noire plate
de lacroixF. Le borddutriangleestformédefrisureen or :
lesrayonssonten paillettesd'orentuilées,et traversésd'une
lignede frisurefine.Le boutdes rayonsest indiquépar de
finespaillettes.
Collierdefranc-maçon.— Ce collierest remarquable par
différentesdispositions.Premièrement, il estenrubandegros
de Naplestrès fort et decouleurchamois,tandisque le ta-
blierest en satinblanc : il est brodéen argent, tandisquele
tablierl'est en or. Lafig.267 en montrela moitié.
Commencez par doublerà l'enversdu ruban, ce collier
avecde grossetoilede Bretagne,afindesoutenirla broderie.
Faiteslesgrandestigesavecun cordonde paillettesd'argent
peupressées,et partagez-le d'unelignedefrisure : lesfleurs
seront faitesd'une pailletteplacéeau bout d'une barre
de frisureformantpédicule : les feuillessontau passéenfil
d'argent, avecunenervurede frisureargentée.
Nousvoilàparvenus,je pense , à la finde ce consciencieux
Manuel.Je ne sacheaucunesorte de broderiequ'il ne con-
tienne.Il y a bienencorela broderieenjais, dontles grains
s'enfilentet se placentcommela frisured'or et d'argent;puis
la broderieenpiqué, en usagepour la partie des sachetsà
odeuroù l'on placeles mouchoirs,pour certainscouvre-
( «85)_
piedsassezvieillis,pourlesavancespiquéesdessellesanglaises;
maisla premièren'estpasdéfinitivementadoptéeparla mode ;
maislasecondeestà peine un accessoire.Quantau premier
, un souvenir
exemple ; quant au second,une indication ;
quantau troisième,rien; c'estpresqueunhors-d'œuvre. Ter-
minonsdonc,etterminonsavecespérance;carle sincèredésir
d'êtreutileest presquetoujoursexaucé.
( 286)

VOCABULAIRE

DES TERMESTECHNIQUES
EMPLOYÉS
DANSCET
OUVRAGE.
A.
Aiguilleàchasselongue,c'està-direà tête alongée,pouren-
filerla soieplate.
Aiguilleà chenille.C'estuneaiguilleà têtefortouverte, et
d'un poucede long.
Aiguilleà crochet,pourvued'unesorte de hameçonpour
accrocherle fil à broder.
Aiguilleà passerles bouts.Qui porteun gros fil repliéen
bouclepour embrasseret tirerdans l'étoffelesboutsde
chenilleet autres.
ou à tapisserie,émoussée,grosseet lar-
Aiguille-tapissière,
gementfendue.
Application.C'estun genrede broderiequi consisteà placer
sur l'étoffeà broderdescompartimens d'étoffeou debro-
derie faite préalablement.
Appointer.Prendreun soinparticulierpourbienmarquerla
pointedesfeuillages.
B.
Barbiches (broderen). Broderieen passétrèsétroit, dontle
point est plusalongéqu'à l'ordinaire.
( 2S7)
Barresde réseau.Lespetiteslignesplacéesverticalement dans
le réseaude la blondeou du tulle.
Bâtir, coudreprovisoirement certainesparties de broderie
;
monterlesbandesde broderiesurle dessin.
Bombée (broderie). Lesbrodeusesdésignentainsile plumetis,
quandil est si bienfait, qu'ilprésenteun reliefmarqué.
C'estla mêmechosequebroderieperlée.
Bouillon,petite lamemétalliquerouléeen tire-bouchonsur
unelongueaiguille,et qui formetuyau. On le coupepar
grains,ou barresdedeuxoutroislignesde longpourl'em-
ployeren broderie.Il y a du bouillond'or et du bouillon
d'argent.
Boucler.C'estfaireuneboucleà la têtede l'aiguilleenfiléede
fil à jour.
Bouriquet.Boîtede cartonpour recueillirles déchetsdela
broderieenor.
Bourrer.C'estcouvrirde pointsdevantles dessinsau plume-
tis pour lesbroder ensuite, afin de leur donnerdu relief.
On bourrela broderieau passésur veloursavecdela laine;
certainesbroderiesen or avecune application de vélin, de
cotonen ouate, etc.
Bride. C'est un point à jourqui sefait en lignedroite ou
courbe.Il y en a de plusieurssortes:brideturque, bride
à l'échelle,brideen A et autres.
Bridesde réseau.Onnommeainsilespetitesligneshorizonta-
les d'un réseaude tulle, blonde,dentelle.
Broche,instrumentdebuissurlequelon divisel'or pourbro-
der en couchure,en guipure.
( 288)
Brosser.C'est,dans la peintureorientale,appliquerpar un
mouvement circulaire,la couleursurle papierplacéentre
les découpures.
•Broderie-chicane. Mélangede plusieursgenresde broderie
presquedisparates entreeux, maisréunisavecgoût.
C.
Calquer.Reproduireun dessinen suivantsescontoursà tra-
versunefeuillede papiertransparente.On calquede plu-
sieursfaçons.
eflnnetille.Ce mota plusieurssignifications usuelles.
Il y ena
deuxdansceManuel.C'estpremièrement dufildeferfinet
recuit.C'estsecondement,la frisureet lebouillon.On dit
assezsouventbroderen cannetille,pourdire broderenor.
Carreaux(tapisserie).C'est aussila tapisserieà damiers.On
prendlesfilsdu canevasde manièreàproduiretoujoursdes'
earreauxsansnul intervalle.
Cordonner.C'est faireune sortede surjetau plumetis.Aux
fleursen laine,c'estfaireunespirale.
Coulage.L'actiondecouler.
Coutisses.Bandesde fortetoiledoublée, repliéeset clouées aux
ensublesdumétierà broder,pourquel'onpuissey coudre
l'étoffe.On lesfait aussien lisière,en coutil,dernièrecir-
constance d'oùellestirentleurnom.
Couturede bride,de blonde,de cordonnet,etc. C'estla ma-
nièrederéuniret defixerensembledeuxmorceaux d'étoffe
par unesortedebroderie.
eouler. Passerle cotond'une petite fleurà l'autresansle
couper.
Contourner.C'estdonnerà un brin de fil de feroucannetille
la formed'un pétale.
( 289)
Chien.Pointde tapisserieformantchaînette.
Contrarier.Se ditdespointset pétalesqu'onalterne, de ma-
nièreque la partiecentralede ceuxd'une rangée, corres-
pondeà.lajonctionde ceuxdusecondrang.
D.
Descendre.Cemota plusieurssignifications. Descendreveut
direen quelquessortesachever.On descend le réseau,lors-
qu'aupoint de tulle,on revientsur sespaspour le termi-
ner. On descendune guirlande,quandonrevientachever
les partieslaisséesçà et là pourcontinuerla broderiesans
être obligéde couperlefil.
Découper.C'estretrancheravecdesciseauxlespartiesdepa-
pier oud'étoffeexcédantes d'unebroderie
, d'undessin.On
découpeun feston, une broderied'application.C'est en-
coremettreà jourquelquesportionsdu dessinpourla pein-
ture orientale.
Diable.Point épaisde tapisserie.
Doigtier.C'estun petit anneaude cuir, de ferblancoud'i-
, destinéà protéger,soit l'index gaucheen brodant
voire
; soitle petit doigten brodantau cordonnet,
au crochet
surtoutquandle cotonestbien tors ; soit le mêmedoigt,
qui, lorsqu'onbrodeen or, est souventécorchéquandon
tirele point.
E.
Effiler.Il est nécessaired'effilerun peu les aiguilléesd'or
avantdeles enfiler,environun pouceà chaquebout, pour
pouvoirarrêterl'or dans la tête de l'aiguilleet l'arrêter
dansl'étoffeen commençant à travailler.
BRODERIE. 25
-'-
( 290)
Empan.Manièrede mesurerl'étoffetenduesurle.,
écartantdessusles cinqdoigtsouverts.
Encollerla broderie.C'estappliqueravecprécaution, h l'en-
versdesbroderiesnon susceptibles dese blanchir,unelé-'
gèrecouchede colle.
Ensubles.On nommeainsiles longuestraversesdu métierà
broder,auxquelles onclouelescoulisses.
Enlevure(Faire). C'est guiperavecquelquesfilsd'or surle
vélinqui formele relief. ,
tping/es. C'estle nomquelesfaiseuses de pointsde dentelle
donnentauxréseauxresserrés,épaiset finsquiserventà
faireressortirles réseauxclairs.Il y aaussidanslespoints
brodéssur tulle, lesfausses-épingles, employéesdansle
mêmebut.
Épargner. C'est ménagerautantque possiblel'étoffeet le
vélind'application.
Étoile.On nommeainsiun jour circulairefort gracieux-et
une découpure delamé.
F.
Feuillesfendues.Cesontau plumetisles feuillesoù la bfo-
derie.separtage,demanièreà produireun légersillon.
Fond. Étoffesurlaquelleonbrode.
Frisure, appeléaussicannetille.C'estun petittuyaud'or ou
d'argentqui se placesur la broderieen or, en l'enfilant
comme le bouillon.
G.
Galeriedejour. Onnommeainsiuneborduredejoursen bride
ou enjoursturcs.
Ql/Qnner.C'estborderd'un soliderubande fil, lesbordsla-
( 2g1)
térauxdes étoffescousuessur le métierà broderaprèsles
coulisses.Ce rubande filest nommégalon,
Gaufrure.Broderieen or, dontl'effetest d'être gaufrée.
Gros-p»int.Tapisserie.Il se prendsurdenxfilsen longueur,
et deuxfilsen travers,en croix.
Grimer.Se dit quandla broderiefait plisserdésagréablement
l'étoffeentravers.
Grimure.Larétmiondesplissemens disgracieuxproduitspar
l'actionde grimer.
Guipure.Broderiepar laquelleles.brins d'or sontrangés et
coususàmesureauxdeuxcôtésdu vélinplacésurle dessin
pourdonnerdu reliefà la broderie.
H.
Httper ou hachebacher.Sedit deslongspointsde soieque la
brodeusefaitsurla broderieentaillure, pourimiterdesplis
oudesombres.
Houppe( Fleursen ). Cellesqui formentun petit faisceauen
lainefixésurune tigede fildefer.
J.
Jonc (Pointde). Il ya diversessortesde pointsdejonc en
tapisserie.
L.
Lamés.Il yale laméde soie, de velours,d'or et d'argent,
d'acier, de nacre, d'ivoire.Découpéspourl'ordinaireà
l'emporte-pièce,ceslamésse placentsur l'étoffepar un ou
deux points.Ils formentune broderieisolée , ou secombi-
nentavecplusieursautres.
Lancée.La broderielancéeou couchée,estcelleoù l'on coa-
che à plat, les fils de chenille, de soieou d'or, quel'on
( 292)
n'entrepas dansl'étoffe.On la fixepar despointsde soie
inaperçus.
Lattes.Bandeslatéralesdumétierà broder : ellessonttrouées
pour faciliterle tréïissage,et pénètrentdanslesmortaises
desensublesou ensouples,auxquelles ellestiennentpar des
chevilles.Celacomplètel'encadrement quisertà tendrel'é-
toffesur le métitr.
Lettresde l'alphabet.Faitesde différentesformesavec le
pointdemarque,ougrospointde tapisserie.
Losanges,( pointde tapisserie).Ces losangess'obtiennent
en prenanten croixintérieureles filsen diagonale duca-
nevas.
Lourde(Broderie).Ondésigne ainsi labroderiedontlespoints
maltassésempiètentlesunssurlesautres.
M.
Marque( Pointde marque).Grospointde tapisserie.On dit
aussimarquedu linge.
Marqueanglaise.C'estunemarquesansenvers.
Marquoir.Morceaucarréde toileoude canevasoù selisent
toutesleslettresde l'alphabet,avecleschiffresromainset
aulres.
Mat.Ilfautnécessairement dansla broderiedetoutessortes,
principalement dansles pointsde dentelleet la broderie
sur tulle,despartiesmatespourreleverles autres.
Montage.L'actiondemonterla broderie.
Monter.C'estfixerl'étoffeà brodersur un papier,surun mé-
tier, etc.
Jlfoulinet.C'estun pointcirculaireà jour. Il yale moulinet
doubleet le moulinetsimple.
( 293)
N.
Nuancer.C'est fondreles teinteset les pointsd'unemanière
imperceptible,en tapisserie,en broderiede soier,appelée
pourcelabroderie-nuancée, en peintureorientale:
Nuancesapproximatives (Broderà). C'est se bornerà repré-
senterlesnuanceslesplussaillantes.
Nuancescomplètes.Idem. C'estretracersoigneusement toutes
lesnuancesd'aprèsnature.
O.
OEildeperdrix(Jourà). Il y ena de troissortes: sur tulle,
surblonde,et en point d'Alençon.C'estunjour très clair,
formétoutentierd'épingles.
OEillet.Petiteouverturerondebordéed'uncordonnetàuplu-
metis.On compteseptespècesd'œillet.
Ombrer.Ce motestextrêmement fécond.Ombrerenpeinture
orientale,c'estbrosserdenouveauenarrêtantconvenable-
mentl'actiondu pinceauavecunedécoupurede papierver-
ni.Enbroderiede lamé,c'estpasserdespointsdesoie torse,
au passé, surunefeuillede velours,ouautre sur laquelle
cespointsécartésfontombre.
Enbroderienuancée.C'estchangerle sensdespoints.Au plu-
melis,c'estchargerde pointsla moitiéd'unœillet,de toute
autreouverture.A la broderieen orc'est mêlerà propoa
lesdiversesespècesd'or oude cannetille.Pourleslaquesan-
, c'estverserunepoudrepropreà changerou à ren-
glaises
forcerlanuance.
Ondé.C'estun festondontlesdentspeumarquées Tormen
t des
ondes.
Ordonner.C'estpasserà l'encre, ou au blanc, ou à l'indigo..
touteslestracesdela ponçure.
( 294)
Orfrois.Onnommeainsiles partiesbrodéesou ornéei,des
ornemensd'église.
Ourlet à jour. Ourletfixéparunelignedefilstirés, travaillée
à jour.
P.
Paillettes.Petitesrondellesd'or, d'argentou d'acier, posées
à plat sur l'étoffe,où ellesparaissentsouvententuilées.
On faitmaintenantdespaillettesd'ivoire,de nacreoude
velours.
Passé(Broderieau) à pointoblique,et mettantautantdeco-
ton en dessousqu'endessusde l'étoffe.
Passéépargné.Quin'a presquepointdecotonpar-dessùus l'é-
toffe.
Paté. Boîteoufondde chapeauqui contientdanssescompar-
timenslesdifférentes sortesd'or.
Petitpoint. Pointde tapisserieprissur deuxfils.
Pleins,ou semésdefleursen quinconces.
Pointsd'Alencon.Pointsà jour aveclesquelsonimitele tulle
et toutessortesde dentelles.
Pointd'armes.Broderieayantquelquesrapportsavecla bro-
derieau crochet.
Pointd'esprit.Pointformantun très petit carreaualongésur
le tulle.
Points en droitfil, en zig-zag. croisé.Pointsqui consti-
enlaine.
tuentlesdifférenstissusdesfleursartificielles
Pointfendu. Celuiqui, au passé,rentredanslespointsdéjà
brodés: onl'appelleaussipointrentré.
Point perdu.Celuiqui se perd dansle point qui l'avoisine,
sansallerjusqu'àla lignequiformesonextrémité.
Pointsàfils tirés.Pointsà jour qui seformentsur.lesfilsde
( 295)
Fétofferestantaprès qu'on en a tiré un certainnombre.
Pointdepeluche.Quisertà fairelesfrangesde tapis.
Point surosier.Pointparticulierde tapisserie.
Pointen relief.Dontla laineest retenue,puisdiviséepar une
lametranchante.
Pointsde mosaïque.Pointsde tapisserieayant la nature du
passé.
Pointau crochet.Petitechaînettefaitetrès promptement.
Pointsdereprise.Pointsdevantcontrariés.
Ponçage.Actionde poncer.
Poncer.C'estpiquerlescontoursd'un dessin,et saupoudrer
lespiqûresd'unepoudrenoireou blanche.
Poncette.Nouetqui contientla poudre résineuseet colorée
propreà poncer.Elles'appelle ponçoir.
Poncif.On nommeainsile dessinponcé avantqu'il soit or-
donné. c'est-à-direpasséà l'encre.
L'aiguilleà poncer
: elleest pourvued'une tète en
ponçoir.
cire. Onla nommeencoreponcis.
Poudrer.C'estmettrela poudrecoloréeoul'or en poudresur
le destinéà fixerlescouleurssur leslaqueschinoi-
mwdant
ses, fît lq^peinture
anglaise.
Pratiqué.Chaînetted'or qui entourela broderiede rapport;
c'estaussiunesuitede petitesbouclettesenfil d'or.
Profiler.Suivreles contoursdu dessinavecune suitede bou-
clettesd'or.
R.
Raccorder. C'estréunirpar unecouturedebroderieou à jour,
desmorceauxbrodés.
Racker.C'estconsolideret terminerune broderielancéepar
de petitspointsformantpointillé.
( 296)
Rapport.Broderiesen soieou en or, faitessur piècesdéta-
chéeset rapportées sur quelqueétoffe.
Rehausser. C'estremettreçàet là despointsau passésur une
broderieterminée , qu'ellesoitenor, en soieouen argent.
Réseau.Mailledutulle,dela blonde,dela dentelle.
Roule.Le tour que l'on donneen roulantl'étoffeautourdes
ensubles. Il yale demi-roule.
S.
Surfil.Cordonnet faitaubordd'uneétoffe,au-dessus d'unfiL
Surjetà lareine.Celuiauquelil ne fautpointde pli rentré.
T.
Tracaner.Surdévider le fild'orà l'aided'unrouet.
Tracer.Suivreà pointsdevanttouslescontoursdu dessinau
plumetis,à la broderieen reprise.
Trait.Fil d'or ou d'argentrond,délié, sanssoiedessous.On
l'emploie en couchure,parcequesa finessele fait aisément
casser.
Trélisser.Anciennement, au lieu de galonner,les brodeurs
faisaientde longspointsnouésen ficelle,pourrecevoirles
ficellesquitendaientlemétier.
Trelissagt.Nomde cespointsnoués.
Z.
Zig-zags.Onfaitdeszig-zagsen tapisserie,en pointsà jour
brodéssur tulle,en broderiede chenillesurcanevas,ousur
toilemétallique.C'est, danstousles cas,une suite de pe-
titesdentsalternativement convexes et concavesjcommeun
festonpointu.Ellessontdéterminées par le nombreet le
sensdesfilsoudesréseaux.
FIN.
( 297)

TABLE DES MATIÈRES.

AYIS FRÉLIMIHAIRE PAGE 1


NOTICE SURLABRODERIE
HISTORIQUE 5
PREMIÈREPARTIE.
DESDESSINS DEBRODERIE ETDELEURS ACCESSOIRES.
CHAPITREl'r. Des différentesmanièresde dessiner
toutessortesdebroderies. 12
Calque ordinaire. ibid.
Calqueau papiertransparent. 13
Calqueau frottementmétallique. 14
sur étoffe.
Calque i5
Ponçage. 16
Manièred'ordonner. 18
Procédé de MM.Revol et Regondet. 20
Préparationdela poudrerésineuse. ibid.
Procédépourdessinerparimprimure. 21
Manièrede dessinerrapidementtoutessortesde
feuillagesd'aprèsnature. 22
Conseilsdiverssur l'art de dessinerla broderie.. 23
Manièrede faireun festonondé ibid.
Manièrede disposerdesfleursdétachées. 24
Partiecentraled'uneguirlande 16
Boutsde dessins. 27
Erhantillons. ibid.
( 298)
Manièred'agrandirou diminuerles proportions
desdessins. 28
Manièred'arrondirles dessinspour cols, bouts
depélerine, cravattes, etc. 29
Dessinpar application. 30
Manièrededessinerlesétoffestenduessurunmé-
tier 31
Manièredetracerlesdessinsde tapisserie. 32
Observationsdiverses 34
Dessinsen alphabet. 35
Dessins
pourgaleriesdejourset imitationsd'An-
gleterre. 36

DEUXIÈME PARTIE.
BRODERIES BLANCHES ou ENCOTON.
CHAPITREI". Broderiede feston.— de cordonnet.—
de ganse. -., 37
Manièredefestonner. ibid.
Festondroit ou uni. 39
Festonondé. 40
Festonà crétede coq. ibid.
Festonà feuillages ibid.
Festonbourré., ibid.
Festonplein - ibid.
Festond'appliration. 41
Feston
à picot., 42
Autrefestonpourimitationdedentelle. ibid.
Broderiedefestonnomméefrivolité 43
Feston sur jours ibid.
Broderiedecordonnet. ibid.
( 299)
Broderiedecordonnetà découpage oud'application 45
Broderiede fantaisiepourimitationd'Angleterre. 48
Broderie de cordonnet à jour ibid.
Desrouesà festonou à cordonnet.. 5o
Des raccords ibid.
Gros Gordons 52
Broderie de ganse. 53
CHAP.II. Broderieen reprise.- Broderieau plumetis. 54
Feuillessimplesfaitesen reprise. 55
Feuillesdentelées. 56
Broderie au plumetis. 58
Choixet apprêtdesétoffes. ibid.
Montage. 60
Partiesdiversesd'undessinde plumetis. 62
Feuilles simples 63
Pois,perles, œillets. 65
Feuillesfendues,rapprochées,etc. 68
Roses. 69
Feuillesdentelées. 70
Fleurset feuillesà jours. 7a
Ententedudessin. 74
Pointd'épine. 75
Plumetisbâtard. 76
Plumetismécanique. ibid.
Descriptiond'un desplongeoirspropresà imiter
le plumetis. 77
Usagede cemécanisme appliquéà deuxplongeoirs. 78
CHAP
.'III. Broderieau crochet.- Broderie au passé.. 80
Métierà broder. ibid.
Préparationde l'étoffe 81
BRODEBIE. 26
( 3oo)
Montagedu métier. 83
Broderieau crochet. 85
Feuillages. 88
Broderie au crochet appliquée 89
Autrebroderieaucrochetappliquée. go
Pointd'armes. ibid.
Broderie
au passé. 91
Feuillesdiverses - 93
Pétales 94
Fruits 95
Broderiede nœuds ibid.
Ti ges 96
PARTIE.
TROISIÈME
BRODERIES
DEDENTELLE.
CHAPITRE1er. Bridesdiverses.— Pointsde den-
telle à fils tirés dansl'étoffe. 98
Brideturque. 99
Bridedouble.— Galerieà jour. 100
Brideà l'échelle. 101
Coutureet raccordsde bride turque. io3
Brideimitée,oucoutureà jour 104
Ourletsà jour io5
BrideenA. 106
Brideen Aà carreaux,à pois. 108
Pointsdedentelleà filstirés dansl'étoffe. 109
Jouranglais 110
Jour turc 112
Dentellede linon-gaze
àfilslirés. ibid.
( 301)
II*. Des pointssur tulle.— Despointsd'Alen-
CHAP.
çon x i î
Posedu tulledansla broderieau plumetis. 114
Point de" dentelle sur tulle. n5
Pointbrodéà faussesépingles. ihid.
Pointà cordonsimpleou double 117
Point à cordon perlé. ibid.
Pointà cordon tordu 11S
Point à cordonen zig-zag. ibid.
Pointsd'espritbrodésen droitfil. iE ig
Pointsd'espritbrodésen travers m
Points d'esprit en damier 12a
Pointsd'espriten dentelure. ihld.
Pointsd'espritbrodésen biais 12Î
Autrespointsd'espritbrodésenbiais 124
Pointsd'espritenbiais coulés. ihid.
Pointsd'espritobliquesen ovale. ihid.
Combinaisons diversesde pointsd'espriten biais. 125
Pointbrodéà feuillage. ibid.
Pointbrodéà œilletsde troissortes. 126
Jourà point de marque. 127
Pointà œilde perdrixsur tulle. ibid.
Jour en dentellegothiquesimple. 128
Jour en dentellegothiquecomposé. 129
Joursdivers. 130
Pointsdedentelleditspointsd'Alençon. 131
Pointde tulle - ibid.
Pointde tulleà épingles. 134
Pointdetulle à pointsd'esprit. ibid.
Pointrayé à points d'esprit i35.
- - - -- ( 3oa)
Pointà pointsd'espriten plein, en croixetc.. 136
Pointcirculaireà pointsd'esprit. ibid.
Point de moulinet. 137
Point d'Alençonrayé, brodéen biais, en droit
fil,en travers. ibid.
Point d'Alençonà œillets. 138
Point d'Alençonà œil de perdrix. ibid.
Pointd'Alençonen échelle. ibid.
CHAP.Ifl. Imitationdesdentelleset desblondes,ap-
plicationsdiverses. 139
Broderieà pointd'Alençon. ibid.
Feuilles. 140
OEillets. 141
Moyende fabriquertrèspromptement le picotet
le pied des dentelles. 142
Manièrede fairele picot. ibid.
Remarques 143
Manière de faire le pied ibid-
Remarques. 144
Imitationde tulleset dentellesde fil ibid.
Feuilles. ibid.
Pleins. 145
Bords. 145
Posedu picot. 146
Faussesblondesenbandes. ibid.
Broderiedefausseblondesurtulle-illusion. 148
Broderieen repriseperfectionnée pourblonde.. 149
Mécanisme propreà imitersur unfondde tulle
noué, la broderieet les effetsde lablonde.. 15[
Description dela machineappeléebrodeuse. 152
( 3o3)
Mouvementdu mécanisme. 153
Observation.. ¡ 154
Broderieà lfeursde blonde. ibid.
Broderieà fleursde gaze-blonde 157
Premier et second procédé i58
Applicationparticulièrepour utiliserles ancien-
nes broderies. 160
Dentellesmoyenâge, premiergenre. 163
Deuxièmegenre i65
QUATRIÈMEPARTIE.
ENLAINE
BRODERIES NUANCEE.
I". Destroissortesde broderiesen laine.
CHAPITRE 167
Broderieen lainecouleursur couleur. 168
Broderieenlainesur tulle, façonde reprise. 169
Broderieenlaine non nuancée. ibid.
Broderieen lainenuancéed'aprèsnature. 170
CINQUIÈMEPARTIE.
ENTAPISSERIE,
DEIiA BRODERIE
CHAPITRE Ier. Des différenspointsde tapisserie..
Marquedu linge. 173
Grospoint 176
Petit-point 177
Pointde chien 178
Pointde mosaïquesimple. 179
Pointde mosaïque double,ou pointdudiable.. ibid.
Point de mosaïqueen biais. 180
Pointdejonc, droit fil contraJ;ié. ihid.
HT
( 304)
Pointdejoncen biais. i8r
Petit pointde jonc. 182
Pointà carreauxou à damiers. ibid.
Pointà ovalesou à losanges. 183
Point à zig-zags. 184
Pointsmetanges. ibid.
Pointde pelucheou de frange. ibid.
Pointde broderieen relief. 185
Pointsur osier. 186
De la mal'que. 187
Manièredefairel'I. 188
Marqueanglaise ou marquesans envers. 190
CHAPITRE II. Desdiverspetitsouvragesen tapisse-
rie.—Ouvrages en perlesdeverre. 191
Ceintures. 192
Bretelles. , ibid.
Jarretières. ibid.
Cordonsde sonnette. ibid.
Pantoufles. 193
Cabas. ibid.
Sacsàtabac. 194
Écra ns. 195
Ouvragesen perlesde verre. 197
Anneauxde serviette * ibid.
Tableaux. ibid.
CHAPITRE —
III. Destapis et de leursaccessoires.
Fleurs artificielles cn bine. 198
Tapisde foyerou de lit. 199
Conseilsrelatifs à la broderieen relief 200
( 3o5)
Moutons et chienscanichesen relief. aoi
Gaufrage de la laine 202
Nouvelemploide la tapisserieen relief. ibid.
Frange des tapis. 2o3
Tapisd'ameublement. 204
Coussins. ibid.
Tabouretsplians 2o'5
Chancelières. ibid.
Tapisde lampeset devases. ibid.
Gazonoumoussepourtapisde lampes. 206
Fleursen laineà pétales noués ibid.
en laine.
Fleursartificielles, 208
Fleurs
en houppe. ibid.
Boutonssimples. 209
Passéen laine. ibid.
Feuillessimples. 210
Préparationgénéraledes feuilles. ibid.
Feuilles en travers 212
Feuillescroisées. ihid.
Fleurs en cloche.. -. ai3
Manièred'ombreret de doublerles fleursen
laine 21 4
Coquelicot 2i5
Manièrede monterlesfleurs 21 6
Manièrede broderen tapisseriesur touteautre
étoffe que le canevas. 217
Corbeilles en tapisserie 218
Tapisserie sur drap. ihid..
( 3o6)
SIXIÈMEPARTIE.
DELABRODERIE ENSOIE NUANCEE ETENLAME DESOIE ET
DEVELOURS.
CHAPITRE Ier.Broderieen soiedemi-nuances.
-Bro-
deriesnuancesachevées.— Laméseulou mé-
langéd'or. 220
Petitstableauxsur soie. 221
Broderienuancéesurvélinet papier. 222
Broderieensoiesurcartonléger 2 23
Objetsdivers. 224
Broderieen soiesurcrêpeet gaze 225
Broderieen soienuancescomplètes ibid.
Dispositions de quelquesfeuillages. 228
particulières
Assortiment desfleurs. ibid.
Imitationdespapillonset desoiseaux. 229
Broderielancée. 23o
Broderieenlamédesoieet develours. ibid.
Fleursnuancéesen lamé. 232
Écranbrodédelamédevelourset d'or. 233

SEPTIÈMEPARTIE.
DELABRODERIE ENOR.
CHAPITREIer.Laméd'or. — Broderieenpaillettes.
—En cannelille, et autresbroderiesd'applica-
tion. 236
Broderieen pailletteset en cannelille ibid.
Broderielancéeet encouchure 239
Broderie appliquée. 24u
( 3o7 }
Broderie de rapport. 240
:Broderie en réseau. 241
Brodeneen taillureou broderietaillée. ibid.
,'CHAP.II. Autresbroderiesen or. — Collagedesbro-
deries,or et soie. — Précautionsrelativesà la
broderiemétallique. 243
Broderieau passé,enor et en argent. ibid.
Broderieen guipure. 244
Broderieen gaufrure. 246
Broderieensatiné et en bas-relief. ibid.
Collage des hroderies. 247
Précautionsà prendrepour soignerles broderies
d'or et d'argent. 248

HUITIÈMEPARTIE.
BRODERIESDEFANTAISIE.
CHAPITREI. Broderiesen chenille.- Plllmes.- Gance.-
- Rubaiis.— Gaze.- Broderiesde petitsobjets.
Cheveux.
- Nouveaux lamésde nacreet d'ivoire.
I" Genredebroderieenchenille 2 5o
2e Genre. 25i
3" Genre. 252
Écransbrodésen chenillesurcanevas. ibid.
Écransbrodésen chenillesurtoilemétallique.. ihid.
Broderieen plumes. 253
Broderieeu ganse 255
Fondsde sacs, et bonnetsgrecs. 256
Pantoufles. ibid.
Pelotes-sachets. 257
( 3o8)
Broderie en petits rubans 257
BFoderie en che"eux. 258
Broderie
en gaze de soie 259
Broderiedesouliers
etde gants.- 260
Broderiedesbas 261
Broderiede boutons. ihid.
Broderieen laméd'ivoireet de nacre. ihid.
Fleurs 262
Oiseaux 26 S
NEUVIÈMEPARTIE.
MÊLÉES.
BRODERIES
CHAPITREIer. Broderiesforméespar différentescom-
binaisons - 265
Broderies-chicane ibid.
Broderieensoieet en or. 266
Broderieen oret peintureorientale. 267
Broderieentapisserieet envelours. ihid.
Broderieen perlesd'acieret en laméd'or 268
Broderieenchenilleavecfleursartificielles. ibid.
Broderieen plumesd'oie, et immortelles(en
note). 270
DIXIÈMEPARTIE.
APPLICATIONS
DETOUS
LESGENRES
DEBRODERIES.
CHAPITREIer. Applicationsdiversesdes broderies
blanchesen coton 271
Plumetis.- Broderies pour trousseaux. ihid.
Broderiesdelayettes. 273
( 3"9)
Crochet.- Broderies marchandes. 273
Tapisserie.passé.- Broderiesd'ameublement..274
Application —
reprise-passé. Broderiesd'église. 276
Ornemensd'églisebrodésen blanc ibid.
Broderieblanchèsur filet 277
CHAP.IIe. Applicationsdiversesdesbroderiesde cou-
leuret d'or. 278
Vêtemens. — Objetsde mode. ihid.
BroderieimitationdesschaUbrochés,cachemire
et autres 279
Ornemensd'églisebrodésen soieouen or. ihid.
Passéà deuxendroits. 282
Broderiesde costumes. 283
Insignesmaçonniques. ibid.
Collierde Franc-Maçon. 284
Vocabulaire destermestechniquesemployésdans
cetouvrage. 286
Tabledesmatières. 299

FIN.

IMP.118V.BiSTUIt.
TOUL,
ERRATA.

Page65, fig. 280, pl. 3g, lisezfig. 280,pl. 37.


— 69, fig.275, 276, 278, pl. 3g, lisezpl. 37.
— 100,bridedouble.
Galerieà jourpourréseau B. MettezréseauB,
fig. 44 bis,pl. 2.
— i33, fig. 10, pl. i, mettezfig.10, pl. 2.
— 142, fig.78, pl. 12, lisezfig. 73, pl. 3.
— i43, ce moyenest représentépar la mêmeplaDChe,
ajoutezfig. 74.
— 191et pl. 18, lisezpl. 22.
— Ditoet mêmepl. 27, lisezpl. 24.
— ig5,fig.117 et 1iy, pl. 17, lisezpl. 21.
— Ditoquandlesfleursetc. pl. 19, lisezpl. 24.
— 105, pl. 12, lisezpl. 18.
— 204, fig. 241, lisez244.
— 224, pl. 40, fig.256 et 257, lisezplanche38.
— 238, fig.266, pl. 38, lisezpl. 3g.
— 243,fig.270, pl. 3i,lisezpl. 3g.
— 245, fig. 271,pl. 35,lisezpl. 40.
— 272, nousajoutonspl. 10, liseznousajoutons pl. 14.
- 272, fig. 276, pl. 34,lisezpl. 37.
- 274, Rosace395,pl. 10, lisezRosace295,pl. 14.
AVIS
NOTICE HISTORIQUE SUR LA BRODERIE
PREMIÈRE PARTIE. DES DESSINS DE BRODERIE ET DE LEURS ACCESSOIRES.
CHAPITRE IIer. Des différentes manières de dessiner toutes sortes de broderies
Calque ordinaire
Calque au papier transparent
Calque au frottement métallique
Calque sur étoffe
Ponçage
Manière d'ordonner
Procédé de MM. Revol et Regondet.
Préparation de la poudre résineuse
Procédé pour dessiner par imprimure
Manière de dessiner rapidement toutes sortes de feuillages d'après nature
Conseils divers sur l'art de dessiner la broderie
Manière de faire un feston ondé
Manière de disposer des fleurs détachées
Partie centrale d'une guirlande
Bouts de dessins
Echantillons
Manière d'agrandir ou diminuer les proportions des dessins
Manière d'arrondir les dessins pour cols, bouts de pèlerine, cravattes, etc
Dessin par application
Manière de dessiner les étoffes tendues sur un métier
Manière de tracer les dessins de tapisserie
Observations diverses
Dessins en alphabet
Dessins pour galeries de jours et imitations d'Angleterre
DEUXIÈME PARTIE. BRODERIES BLANCHES OU EN COTON.
CHAPITRE Ier. Broderie de feston. - de cordonnet. - de ganse
Manière de festonner
Feston droit ou uni.
Feston ondé
Feston à crête de coq
Feston à feuillages
Feston bourré
Feston plein
Feston d'application
Feston à picot
Autre feston pour imitation de dentelle
Broderie de feston nommée frivolité
Feston sur jours
Broderie de cordonnet
Broderie de cordonnet à découpage ou d'application
Broderie de fantaisie pour imitation d'.
Broderie de cordonnet à jour
Des roues à feston ou à cordonnet
Des raccords
Gros cordons
Broderie de ganse.
CHAP. II. Broderie en reprise. - Broderie au plumetis.
Feuilles simples faites en reprise
Feuilles dentelées
Broderie au plumetis
Choix et apprêt des étoffes
Montage
Parties diverses d'un dessin de plumetis.
Feuilles simples
Pois, perles, oeillets
Feuilles fendues, rapprochées, etc
Roses
Feuilles dentelées
Fleurs et feuilles à jours
Entente du dessin
Point d'épine
Plumetis bâtard
Plumetis mécanique.
Description d'un des plongeoirs propres à imiter le plumetis
Usage de ce mécanisme appliqué à deux plongeoirs.
CHAP. III. Broderie au crochet. - Broderie au passé
Métier à broder
Préparation de l'étoffe
Montage du métier
Broderie au crochet
Feuillages
Broderie au crochet appliquée
Autre broderie au crochet appliquée
Point d'armes
Broderie au passé
Feuilles diverses
Pétales
Fruits
Broderie de noeuds
Tiges
TROISIÈME PARTIE. BRODERIES DE DENTELLE.
CHAPITRE Ier Brides diverses. - Points de dentelle à fils tirés dans l'étoffe
Bride turque
Bride double - Galerie à jour
Bride à l'échelle
Couture et raccords de bride turque
Bride imitée, ou couture à jour
Ourlets à jour
Bride en A
Bride en A à carreaux, à pois
Points de dentelle à fils tirés dans l'étoffe
Jour anglais
Jour turc
Dentelle de linon-gaze à fils tirés
CHAP. IIe Des points sur tulle. - Des points d'Alençon
Pose du tulle dans la broderie au plumetis.
Point de dentelle sur tulle
Point brodé à fausses épingles
Point à cordon simple ou double
Point à cordon perlé
Point à cordon tordu
Point à cordon en zig-zag
Points d'esprit brodés en droit fil.
Points d'esprit brodés en travers
Points d'esprit en damier
Points d'esprit en dentelure
Points d'esprit brodés en biais.
Autres points d'esprit brodés en biais
Points d'esprit en biais coulés
Points d'esprit obliques en ovale
Combinaisons diverses de points d'esprit en biais
Point brodé à feuillage
Point brodé à oeillets de trois sortes
Jour à point de marque
Point à oeil de perdrix sur tulle
Jour en dentelle gothique simple
Jour en dentelle gothique composé
Jours divers
Points de dentelle dits points d'Alençon
Point de tulle
Point de tulle à épingles
Point de tulle à points d'esprit
Point rayé à points d'esprit
Point à points d'esprit en plein, en croix etc.
Point circulaire à points d'esprit
Point de moulinet
Point d'Alençon rayé, brodé en biais, en droit fil, en travers
Point d'Alençon à oeillets
Point d'Alençon à oeil de perdrix
Point d'Alençon en échelle
CHAP. III. Imitation des dentelles et des blondes, applications diverses
Broderie à point d'Alençon
Feuilles
Oeillets
Moyen de fabriquer très promptement le picot et le pied des dentelles
Manière de faire le picot
Remarques
Manière de faire le pied
Remarques
Imitation de tulles et dentelles de fil
Feuilles
Pleins
Bords
Pose du picot
Fausses blondes en bandes
Broderie de fausse blonde sur tulle-illusion
Broderie en reprise perfectionnée pour blonde
Mécanisme propre à imiter sur un fond de tulle noué, la broderie et les effets de la blonde
Description de la machine appelée brodeuse
Mouvement du mécanisme
Observation
Broderie à fleurs de blonde
Broderie à fleurs de gaze-blonde
Premier et second procédé
Application particulière pour utiliser les anciennes broderies
Dentelles moyen âge, premier genre
Deuxième genre
QUATRIÈME PARTIE. BRODERIES EN LAINE NUANCÉE.
CHAPITRE Ier. Des trois sortes de broderies en laine.
Broderie en laine couleur sur couleur
Broderie en laine sur tulle, façon de reprise
Broderie en laine non nuancée
Broderie en laine nuancée d'après nature
CINQUIEME PARTIE. DE LA BRODERIE EN TAPISSERIE
CHAPITRE Ier. Des différens points de tapisserie
Marque du linge
Gros point
Petit-point
Point de chien
Point de mosaïque simple
Point de mosaïque double, ou point du diable
Point de mosaïque en biais
Point de jonc, droit fil contrarié.
Point de jonc en biais
Petit point de jonc
Point à carreaux ou à damiers
Point à ovales ou à losanges
Point à zig-zags
Points mélangés
Point de peluche ou de frange
Point de broderie en relief
Point sur osier
De la marque
Manière de faire l'I
Marque anglaise ou marque sans envers.
CHAPITRE II. Des divers petits ouvrages en tapisserie. -Ouvrages en perles de verre
Ceintures
Bretelles
Jarretières
Cordons de sonnette
Pantoufles
Cabas
Sacs à tabac
Écrans
Ouvrages en perles de verre
Anneaux de serviette.
Tableaux
CHAPITRE III. Des tapis et de leurs accessoires. - Fleurs artificielles en laine
Tapis de foyer ou de lit.
Conseils relatifs à la broderie en relief
Moutons et chiens caniches en relief.
Gaufrage de la laine.
Nouvel emploi de la tapisserie en relief
Frange des tapis
Tapis d'ameublement
Coussins
Tabourets plians
Chancelières
Tapis de lampes et de vases
Gazon ou mousse pour tapis de lampes
Fleurs en laine à pétales noués
Fleurs artificielles en laine
Fleurs en houppe.
Boutons simples
Passé en laine
Feuilles simples
Préparation générale des feuilles
Feuilles en travers
Feuilles croisées
Fleurs en cloche
Manière d'ombrer et de doubler les fleurs en laine
Coquelicot
Manière de monter les fleurs
Manière de broder en tapisserie sur toute autre étoffe que le canevas
Corbeilles en tapisserie
Tapisserie sur drap
SIXIÈME PARTIE. DE LA BRODERIE EN SOIE NUANCEE ET EN LAME DE SOIE ET DE VELOURS.
CHAPITRE Ier. Broderie en soie demi-nuances. -Broderies nuances achevées. - Lamé seul ou mélangé d'or
Petits tableaux sur soie
Broderie nuancée sur vélin et papier
Broderie en soie sur carton léger
Objets divers
Broderie en soie sur crêpe et gaze
Broderie en soie nuances complètes
Dispositions particulières de quelques feuillages.
Assortiment des fleurs
Imitation des papillons et des oiseaux
Broderie lancée
Broderie en lamé de soie et de velours
Fleurs nuancées en lamé
Écran brodé de lamé de velours et d'or
SEPTIEME PARTIE. DE LA BRODERIE EN OR.
CHAPITRE Ier. Lamé d'or. - Broderie en paillettes. - En cannetille, et autres broderies d'application
Broderie en paillettes et en cannetille
Broderie lancée et en couchure
Broderie appliquée
Broderie de rapport
Broderie en réseau
Broderie en taillure ou broderie taillée
CHAP II. Autres broderies en or. - Collage des broderies, or et soie. - Précautions relatives à la broderie métallique
Broderie au passé, en or et en argent
Broderie en guipure
Broderie en gaufrure
Broderie en satiné et en bas-relief
Collage des broderies
Précautions à prendre pour soigner les broderies d'or et d'argent
HUITIEME PARTIE. BRODERIES DE FANTAISIE.
CHAPITRE I. Broderies en chenille. - Plumes. - Gance. - Cheveux. -Rubans. - Gaze. -Broderies de petits objets. - Nouveaux lamés de nacre et d'ivoire
Ier Genre de broderie en chenille
2e Genre.
3e Genre
Écrans brodés en chenille sur canevas
Écrans brodés en chenille sur toile métallique
Broderie en plumes
Broderie eu ganse
Fonds de sacs, et bonnets grecs
Pantoufles
Pelotes-sachets
Broderie en petits rubans
Broderie en cheveux
Broderie en gaze de soie
Broderie de souliers et de gants.
Broderie des bas
Broderie de boutons
Broderie en lamé d'ivoire et de nacre
Fleurs
Oiseaux
NEUVIÈME PARTIE. BRODERIES MÊLÉES.
CHAPITRE Ier. Broderies formées par différentes combinaisons
Broderies-chicane
Broderie en soie et en or
Broderie en or et peinture orientale
Broderie en tapisserie et en velours
Broderie en perles d'acier et en lamé d'or
Broderie en chenille avec fleurs artificielles
Broderie en plumes d'oie et immortelles (en note)
DIXIÈME PARTIE. APPLICATIONS DE TOUS LES GENRES DE BRODERIES.
CHAPITRE Ier. Applications diverses des broderies blanches en coton
Plumetis. - Broderies pour trousseaux
Broderies de layettes
Crochet. - Broderies marchandes
Tapisserie-passé. - Broderies d'ameublement
Application reprise-passé. - Broderies d'église
Ornemens d'église brodés en blanc
Broderie blanche sur filet
CHAP. IIe. Applications diverses des broderies de couleur et d'or
Vêtemens. - Objets de mode
Broderie imitation des schals brochés, cachemire et autres
Ornemens d'église brodés en soie ou en or
Passé à deux endroits
Broderies de costumes
Insignes maçonniques
Collier de Franc-Maçon
Vocabulaire des termes techniques employés dans cet ouvrage
Table des matières
FIN.

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