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AVANT-PROPOS

MISSION D’EXAMEN LIMITE : UNE MISSION QUI CONSOLIDE LE ROLE DU


PROFESSIONNEL AUPRES DE L’ENTITE

La mission d’examen limité des comptes est une mission d’assurance de


niveau modéré, sur la base de diligences ne mettant toutefois pas en
œuvre toutes les procédures requises pour un audit. Elle va néanmoins au-
delà des diligences exigées par la mission de présentation des comptes et
permet au professionnel de conclure qu’il n’a pas relevé d’éléments le
conduisant à considérer que les comptes présentés ne sont pas établis,
dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel
comptable qui leur est applicable.

Par une prise de connaissance des systèmes comptables utilisés, des


principes et pratiques comptables suivis par l’entité ainsi que par la
connaissance que le professionnel doit acquérir auprès de la direction de
l’entité des procédures de contrôle interne concourant à l’élaboration des
comptes, la mission d’examen limité consolide le rôle du professionnel de
l’expertise comptable auprès de l’entité.

Le présent guide accompagne de manière pragmatique le professionnel


dans la réalisation de sa mission. Il vient compléter les dossiers de travail
adoptés par la commission des normes professionnelles. Il précise les
modalités d’application des obligations normatives de la mission d’examen
limité. Il intègre les règles relatives à la maîtrise de la qualité et présente
les éléments du dossier de travail préconisé par le Conseil supérieur de
l’ordre des experts-comptables.

Il apporte aux professionnels de l’expertise comptable une démarche


structurée pour appliquer le référentiel en toute efficacité, au service de
leurs clients.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
GUIDE D’APPLICATION
MISSION D’EXAMEN LIMITE

Guide adopté le 9 juillet 2013 par la commission des normes professionnelles

Les travaux ont été coordonnés par Hélène PARENT, Directeur des Normes
professionnelles du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
AVERTISSEMENT

Ce guide a été élaboré par le Conseil supérieur de l’ordre des experts-


comptables en vue d’aider les professionnels de l’expertise comptable à
mettre en œuvre la norme professionnelle NP 2400 applicable à la mission
d’examen limité des comptes.

Il forme une proposition de méthodologie et ne constitue ni une norme


supplémentaire, ni un commentaire de la norme, ni même une
recommandation.

Sa large diffusion répond à un souci d’information et non de normalisation.


Il appartient à chaque professionnel d’adapter la méthodologie proposée
notamment en fonction de la structure d’exercice professionnel, des
méthodes d’organisation, du système informatique et des spécificités de la
clientèle.

Il comprend :
 des citations des normes (paragraphes grisés avec référence à
l’article de la norme),
 des extraits du dossier de travail d’examen limité proposé par le
CSOEC.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Sommaire 5

SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE - LE CADRE DE REFERENCE NORMATIF ET DEONTOLOGIQUE 9
1. Les principes généraux ................................................. 11
2. Les natures de mission ................................................. 12
3. Le schéma général du référentiel normatif et
déontologique du professionnel de l’expertise
comptable ................................................................ 13

DEUXIEME PARTIE - LA MISSION D’EXAMEN LIMITE DES COMPTES COMPLETS


HISTORIQUES ............................................................ 15

1. La place de la mission d’examen limité dans le schéma


général .................................................................... 16
2. L’objectif de la mission d’examen limité .......................... 16
3. Les concepts clés de la mission d’examen limité des
comptes ................................................................... 17
3.1. Cas des comptes sociaux des entités commerciales .............. 17
3.2. Cas des entités établissant des comptes consolidés .............. 18
3.3. Cas des associations tenues d’établir des comptes
annuels, des fondations reconnues d’utilité publique
et des fondations d’entreprise ...................................... 19
3.4. Cas des autres formes juridiques : GIE, syndicats… .............. 19
4. La nature des travaux de la mission d’examen limité
des comptes.............................................................. 20
5. Le champ d’application de la mission d’examen limité
des comptes.............................................................. 21
6. La mission d’examen limité des comptes et les
« Autres prestations » .................................................. 22
6.1. Les missions d’assistance fiscale, sociale, juridique ou
de gestion .............................................................. 23

TROISIEME PARTIE - DEMARCHE GENERALE ............................... 25


1. L’acceptation de la mission ........................................... 28
1.1. La prise de connaissance globale de l’entité ...................... 29
1.2. Le respect des règles d’indépendance ............................. 31
1.3. L’intégrité du client ou de l’adhérent ............................. 33

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
6 Sommaire

1.4. Le respect de la norme anti-blanchiment ......................... 34


1.5. L’affectation de la mission aux équipes ........................... 35
1.6. La définition des besoins de l’entité ............................... 37
1.7. La faisabilité de la mission .......................................... 37
1.8. La proposition de mission ............................................ 39
1.9. Les moyens à mettre en œuvre pour l’acceptation de
la mission .............................................................. 39
1.10. Documentation ........................................................ 40
2. La lettre de mission .................................................... 42
2.1. La rédaction de la lettre de mission ............................... 42
2.2. La lettre au confrère ................................................. 43
2.3. Documentation ........................................................ 44
3. L’approfondissement de la connaissance de l’entité ............. 44
3.1. La connaissance de l’entité .......................................... 44
3.2. L’organisation et le système comptable ........................... 46
3.3. Le seuil de signification et l’évaluation du risque
d’anomalies dans les comptes....................................... 53
3.4. Les techniques à mettre en œuvre ................................. 59
3.5. Les conseils découlant de la prise de connaissance .............. 60
3.6. Documentation ........................................................ 61
4. Organisation et préparation de la mission.......................... 61
4.1. L’orientation de la mission .......................................... 62
4.2. La constitution de l’équipe .......................................... 64
4.3. La planification de la mission ....................................... 65
4.4. Documentation ........................................................ 66
5. Les travaux de contrôle ................................................ 67
5.1. La lecture d’ensemble du projet de comptes ..................... 67
5.2. La lecture des procès-verbaux ...................................... 67
5.3. Les autres contrôles préalables ..................................... 69
5.4. Les entretiens avec la direction sur les points
importants relatifs à chaque cycle ................................. 70
5.5. L’examen de l’application des principes et pratiques
comptables suivis par l’entité ...................................... 71
5.6. La mise en œuvre des procédures analytiques et
l’examen critique des comptes ..................................... 71
5.7. Les consultations ...................................................... 73

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Sommaire 7

5.8. Les obligations de vigilance liées à la norme anti-


blanchiment ........................................................... 74
5.9. Les entretiens avec la direction sur les travaux
précédents ............................................................. 74
5.10. Les procédures complémentaires ................................... 75
5.11. Les événements postérieurs à la clôture .......................... 79
5.12. La lettre d’affirmation des dirigeants ............................. 81
5.13. Documentation ........................................................ 81
6. Travaux de fin de mission ............................................. 82
6.1. La lecture finale des comptes ....................................... 82
6.2. La synthèse de la mission ............................................ 83
6.3. La supervision de la mission et la revue des travaux ............ 84
6.4. La préparation et la conduite de l’entretien avec le
client.................................................................... 85
6.5. Les recommandations ................................................. 86
6.6. Les comptes annuels définitifs ...................................... 87
6.7. La clôture du dossier ................................................. 87
6.8. Le maintien de la mission et l’évolution pour
l’exercice suivant ..................................................... 88
6.9. La démission ........................................................... 88
6.10. Documentation ........................................................ 89

QUATRIEME PARTIE - LA DOCUMENTATION DES TRAVAUX .................. 91


1. La constitution et la conservation des dossiers ................... 93
2. Les supports proposés par le CSOEC ................................. 95
3. Les obligations liées à la norme anti-blanchiment ................ 98

CINQUIEME PARTIE - RAPPORTS .......................................... 99


1. Le rapport de la mission d’examen limité ........................ 101
1.1. Le contenu du rapport .............................................. 102
1.2. La formulation de la conclusion ................................... 103
1.3. Le positionnement du rapport..................................... 103
1.4. La date du rapport .................................................. 103
1.5. La signature du rapport ............................................ 104
1.6. Les règles de communication ...................................... 105
2. La lettre de recommandations ..................................... 105

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
8 Sommaire

3. La déclaration à Tracfin ............................................. 106

SIXIEME PARTIE - LES COMPTES INTERMEDIAIRES ......................... 107


1. Le concept de comptes intermédiaires ........................... 109
2. Le choix de la mission ................................................ 109
3. Les diligences à accomplir .......................................... 110

SEPTIEME PARTIE - LES COMPTES CONSOLIDES ........................... 111


1. Composition des états financiers................................... 113
2. Méthodes comptables ................................................ 114
3. Comptes annuels des entités comprises dans la
consolidation .......................................................... 115
4. Rapport ................................................................. 116

ANNEXES ............................................................... 117

ANNEXE I – EXEMPLE DE LETTRE DE MISSION............................119

ANNEXE II – EXEMPLES DE RAPPORTS ....................................121


E1 – Rapport d’examen limité ............................................ 121
E2 - Rapport d’examen limité ............................................ 122
E3 - Rapport d’examen limité ............................................ 123
E4 - Rapport d’examen limité ............................................ 124
E5 - Rapport d’examen limité ............................................ 125
E6 - Rapport d’examen limité ............................................ 126

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
PREMIERE PARTIE

PREMIERE PARTIE -
LE CADRE DE REFERENCE NORMATIF
ET DEONTOLOGIQUE

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Le cadre de référence normatif et déontologique 11

1. Les principes généraux

Le schéma général du référentiel normatif et déontologique du


professionnel de l’expertise comptable s’applique à tout professionnel de
l’expertise comptable, quel que soit le mode d’exercice de la profession.
Ce cadre de référence définit la nature des différentes missions du
professionnel de l’expertise comptable ainsi que les règles professionnelles
de comportement et de travail applicables à ces missions.

Les normes professionnelles (NP) sont classées selon la nature des


interventions du professionnel de l’expertise comptable ; elles définissent
les principes fondamentaux et les procédures essentielles que celui-ci est
tenu de respecter et de mettre en œuvre dans l’exercice de ses missions.

Elles précisent également les modalités d’application de ces principes en


apportant les explications et les informations complémentaires nécessaires
à leur mise en œuvre.

Le professionnel de l’expertise comptable se doit de respecter les


principes de comportement définis par :
 le code de déontologie des professionnels de l’expertise comptable
intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable,
 la norme professionnelle relative à la maîtrise de la qualité des
missions au sein des structures d’exercice professionnel (NPMQ).
Cette norme traite des obligations d’une structure d’exercice
professionnel concernant son système de maîtrise de la qualité
applicable à l’ensemble de ses missions. L’objectif est de mettre
en place et d’assurer le suivi d’un système de maîtrise de la
qualité visant à fournir à la structure d’exercice professionnel
l’assurance raisonnable :
- qu’elle-même se conforme aux normes professionnelles et aux
obligations légales et réglementaires ;
- que les rapports qu’elle émet ou qui sont émis par les
professionnels de l’expertise comptable responsables des missions
sont appropriés aux circonstances.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
12 Le cadre de référence normatif et déontologique

 la norme de la lutte anti-blanchiment. Les professionnels de


l’expertise comptable doivent mettre en œuvre les obligations
relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme définies aux sections 2 à 7 du chapitre
1er du titre VI du livre V du Code monétaire et financier. La norme
dite « lutte anti-blanchiment » a pour objet de définir les principes
relatifs à la mise en œuvre des dispositions en matière de :
- vigilance à l’égard de l’identification du client et du bénéficiaire
effectif,
- vigilance à l’égard des opérations réalisées par le client,
- déclaration à Tracfin,
- procédures et mesures de contrôle interne à mettre en place au
sein des structures d’exercice professionnel.
 les dispositions des normes professionnelles spécifiques applicables
à chaque mission, lorsqu’elles ont été définies par le CSOEC ou par
une loi ou un règlement.

2. Les natures de mission

Le cadre de référence distingue trois grandes natures de missions :


 les missions normalisées qui donnent lieu à une expression
d’assurance de la part du professionnel de l’expertise comptable,
 les missions normalisées qui ne donnent pas lieu à une expression
d’assurance de la part du professionnel de l’expertise comptable,
 les autres missions et prestations du professionnel de l’expertise
comptable ne faisant pas l’objet d’une norme professionnelle
spécifique.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Le cadre de référence normatif et déontologique 13

3. Le schéma général du référentiel normatif et


déontologique du professionnel de l’expertise
comptable

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
14 Le cadre de référence normatif et déontologique

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
DEUXIEME PARTIE

DEUXIEME PARTIE -
LA MISSION D’EXAMEN LIMITE DES
COMPTES COMPLETS HISTORIQUES

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
16 La mission d’examen limité des comptes complets historiques

1. La place de la mission d’examen limité dans le


schéma général

La mission d’examen limité s’inscrit dans le cadre des missions d’assurance


sur des comptes complets historiques.

La mission d’examen limité des comptes peut également porter sur des
comptes intermédiaires et des comptes consolidés.

Le présent guide concerne principalement la mission d’examen limité des


comptes annuels. Les missions d’examen limité des comptes intermédiaires
et des comptes consolidés sont toutefois abordées dans les 6ème et 7ème
parties du présent guide.

2. L’objectif de la mission d’examen limité

La mission d’examen limité des comptes a pour objectif de permettre au


professionnel de l’expertise comptable, sur la base de diligences ne
mettant pas en œuvre toutes les procédures requises pour un audit,
d’exprimer une assurance de niveau modéré sur la conformité des comptes
annuels (intermédiaires ou consolidés) au référentiel comptable qui leur
est applicable. Le niveau d’assurance est inférieur à celui d’un audit, mais
supérieur à celui d’une mission de présentation.

Dans le cadre d’une mission d’examen limité des comptes, l’assurance


modérée conduit le professionnel de l’expertise comptable à conclure qu’il
n’a pas relevé d’éléments le conduisant à considérer que ces comptes ne
sont pas établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel qui leur est applicable.

La direction de l’entité reste, in fine, responsable à l’égard des tiers de


l’exhaustivité, de la fiabilité et de l’exactitude des informations
comptables et financières ainsi que des procédures de contrôle interne
concourant à l’élaboration de ces comptes. La direction est ainsi
responsable du respect de l’article L 123-14 du Code de commerce qui
dispose : « les comptes annuels doivent être réguliers, sincères et donner
une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’entreprise ».

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La mission d’examen limité des comptes complets historiques 17

La norme professionnelle d’examen limité des comptes – NP 2400 – a pour


objet de définir les principes que le professionnel de l’expertise comptable
applique lorsqu’il conduit une mission d’examen limité des comptes ; elle
définit en outre la forme et le contenu du rapport que le professionnel
établit à l’issue de cette mission.

Cette norme est conforme à la norme internationale d’examen limité 1.

3. Les concepts clés de la mission d’examen limité des


comptes

La mission d’examen limité s’appuie sur le concept clé de « conformité


avec le référentiel comptable » applicable aux comptes de l’entité.

Le terme référentiel comptable désigne l’ensemble des dispositions


réglementaires applicables à l’entité concernant la forme et le contenu
des comptes ainsi que la définition d’un jeu complet de comptes.

3.1. Cas des comptes sociaux des entités


commerciales

Les comptes sociaux des entités commerciales sont établis sur la base des
dispositions prévues par le Code de commerce et par le règlement
comptable 99-03, modifié des règlements successifs. Ces textes prévoient
notamment que :
 toute personne physique ou morale ayant la qualité de
commerçant doit établir des comptes annuels à la clôture de
l’exercice. Ces comptes annuels comprennent le bilan, le compte
de résultat et une annexe, qui forment un tout indissociable
(article L 123-12 du Code de commerce et article 130-1 du
règlement CRC 99-03),
 les comptes annuels doivent être réguliers et sincères et donner
une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l’entreprise (article L 123-14 du Code de commerce).

Le règlement 99-03 définit par ailleurs précisément le format des états de


synthèse qui doivent être établis à la clôture de l’exercice.

1
Norme internationale d’examen limité : International Standard Review Engagement - ISRE 2400
« Engagements to Review Financial Statements » - version en vigueur au 1er janvier 2012 (www.ifac.org)

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
18 La mission d’examen limité des comptes complets historiques

En conséquence, dans le cadre d’une mission d’examen limité portant sur


des comptes sociaux d’entités commerciales, émettre une opinion sur la
conformité avec le référentiel comptable applicable revient à se prononcer
sur la régularité et la sincérité des comptes établis conformément aux
dispositions prévues par le règlement 99-03 modifié des règlements
successifs, tant dans le format des comptes que dans leur contenu.

3.2. Cas des entités établissant des comptes


consolidés

a. Sociétés cotées établissant des comptes consolidés

Pour ces sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé et qui établissent des états financiers consolidés, ce sont les
normes internationales d’information financière qui s’appliquent – normes
IFRS (International Financial Reporting Standards) - depuis le 1er janvier
2005 (règlement CE 1606/2002 du 19 juillet 2002).

La mission d’examen limité consiste, dans ce cas, à s’assurer de la


conformité des comptes avec les dispositions prévues par les normes IFRS.

b. Sociétés non cotées ayant l’obligation d’établir des


comptes consolidés

L’établissement des comptes consolidés des sociétés non inscrites sur un


marché boursier mais ayant l’obligation d’établir des comptes consolidés
s’appuie sur le Code de commerce et sur le référentiel comptable issu du
règlement 99-02.

Ce règlement définit précisément les règles et méthodes comptables à


respecter dans le cadre de l’établissement de comptes consolidés ainsi que
le format des documents de synthèse à établir.

La mission d’examen limité consiste, dans ce cas, à s’assurer de la


conformité des comptes avec les dispositions prévues par le règlement
99-02.

A noter que ces entités peuvent, si elles le souhaitent, utiliser le


référentiel IFRS, pour l’établissement et la publication de leurs comptes
consolidés, suite à une option prise par la France d’autoriser les
entreprises à utiliser ce référentiel pour les comptes consolidés.

Dans ce cas, la mission d’examen limité consiste à s’assurer que les


comptes établis sont conformes aux dispositions du référentiel IFRS.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La mission d’examen limité des comptes complets historiques 19

3.3. Cas des associations tenues d’établir des


comptes annuels, des fondations reconnues
d’utilité publique et des fondations d’entreprise

Les associations tenues d’établir des comptes, les fondations reconnues


d’utilité publique et les fondations d’entreprise doivent obligatoirement
appliquer le règlement 99-01 qui définit les modalités d’établissement des
comptes annuels. Cette règlementation obligatoire fait référence au Plan
Comptable Général issu du règlement 99-03.

En conséquence, la mission d’examen limité des comptes d’une association


tenue d’établir des comptes annuels, d’une fondation reconnue d’utilité
publique ou d’une fondation d’entreprise consiste à s’assurer de la
conformité des comptes avec les dispositions prévues par le règlement
99-01.

3.4. Cas des autres formes juridiques : GIE,


syndicats…

Pour ces autres formes juridiques, il convient d’identifier le référentiel


comptable applicable et de s’assurer de la conformité des comptes avec ce
référentiel.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
20 La mission d’examen limité des comptes complets historiques

4. La nature des travaux de la mission d’examen limité


des comptes

NP 2400 - § 13
« Les procédures d’examen limité des comptes comprennent :
- un examen des principes et pratiques comptables suivis par l'entité ;
- une prise de connaissance des procédures appliquées par l'entité dans le
traitement comptable des opérations, la préparation des comptes, ainsi que
dans les méthodes utilisées pour identifier les informations destinées à figurer
dans les notes annexes aux comptes et le cas échéant, des modifications
intervenues ;
- une collecte d’informations auprès de la direction portant sur les critères
significatifs retenus pour l'établissement des comptes ;
- la mise en œuvre de procédures analytiques destinées à identifier des
évolutions ou des corrélations inhabituelles. Dans le cadre de ces procédures,
le professionnel de l’expertise comptable est attentif aux éléments qui ont pu
faire l'objet d'écritures d'ajustement sur l'exercice ou sur les exercices
précédents ;
- la lecture des procès-verbaux d’assemblées, de réunions du conseil
d'administration afin d'identifier les délibérations ou décisions pouvant avoir
une incidence sur les comptes ;
- des entretiens avec la direction de l’entité afin de débattre des points apparus
à l'occasion des procédures mises en œuvre ou portant notamment sur :
- l'exhaustivité des opérations enregistrées ;
- l'existence éventuelle de changements comptables ;
- les changements intervenus dans l’ (les) activité(s) de l'entité ;
- les questions touchant à l’application des procédures ;
- l’obtention d’une lettre d’affirmation des dirigeants si le professionnel de
l’expertise comptable l’estime nécessaire. »

Ces travaux s’articulent autour des points suivants de la norme NP 2400 :


 l’exercice de l’esprit critique ;
 la prise de connaissance de l’entité ;
 la rédaction de la lettre de mission ;
 la détermination d’un ou de seuils de signification ;
 la mise en œuvre de procédures d’examen limité :
- examen des principes et pratiques comptables suivis par l’entité,
- prise de connaissance des procédures appliquées par l’entité dans
le traitement comptable des opérations, la préparation des
comptes, ainsi que dans les méthodes utilisées pour identifier les
informations destinées à figurer en annexe et, le cas échéant,
des modifications intervenues,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La mission d’examen limité des comptes complets historiques 21

- collecte d’informations auprès de la direction portant sur les


critères significatifs retenus pour l’établissement des comptes,
- mise en œuvre de procédures analytiques destinées à identifier
des évolutions ou des corrélations inhabituelles,
- lecture des procès-verbaux d’assemblées, de réunions du conseil
d’administration afin d’identifier les délibérations ou décisions
pouvant avoir une incidence sur les comptes,
- entretiens avec la direction afin de débattre des points apparus à
l’occasion des procédures mises en œuvre ou portant sur :
- l’exhaustivité des opérations enregistrées,
- l’existence éventuelle de changements comptables,
- les changements intervenus dans l’ (les) activité(s) de l’entité
- les questions touchant à l’application des procédures,
- l’obtention d’une lettre d’affirmation des dirigeants si le
professionnel de l’expertise comptable l’estime nécessaire,
 la mise en œuvre de procédures complémentaires si nécessaire ;
 la prise de connaissance des évènements postérieurs à la clôture
de l’exercice ;
 la rédaction du rapport.

5. Le champ d’application de la mission d’examen limité


des comptes

La mission d’examen limité des comptes annuels est une mission


d’assurance plus particulièrement adaptée aux entités de taille moyenne
qui souhaitent obtenir sur leurs comptes une assurance de niveau supérieur
à celle apportée par la mission de présentation.

Ces entités peuvent être identifiées selon différents critères, non


cumulatifs :
 Activité : activité multiple, sur la base d’un process de production qui
lui est propre, avec des flux relativement importants.
 Structure : structure présentant un certain degré de complexité tant
au niveau comptable qu’à celui des autres fonctions ; structure
comportant en général un service comptable identifié et des
procédures d’organisation définies.
 Diffusion de l’information financière : la mission d’examen limité peut
être adaptée aux entités amenées à diffuser assez largement de
l’information, notamment auprès d’associés ou actionnaires actifs

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
22 La mission d’examen limité des comptes complets historiques

(sociétés de capital-risque, société mère…), auprès de banquiers et


partenaires financiers… Cette mission peut être proposée à des entités
qui relèveraient normalement de la mission de présentation mais qui
peuvent être confrontées à une diffusion plus large de leurs comptes
dans le cadre d’événements particuliers liés à la vie de l’entreprise
(par exemple, demande de financement important, opération de
transmission, d’évaluation, de cession…). En effet, dans ce cas,
l’assurance sur les comptes apportée par le professionnel de
l’expertise comptable dans le cadre d’une mission d’examen limité est
supérieure à celle apportée dans le cadre de la mission de présentation
– qui ne porte que sur la cohérence et la vraisemblance des comptes.
 Relation de l’entité avec l’international : la mission d’examen limité
reconnue internationalement peut s’avérer pertinente lorsqu’une
entité souhaite avoir des relations d’affaires avec l’étranger.

6. La mission d’examen limité des comptes et les


« Autres prestations »

Le schéma général du référentiel normatif et déontologique du


professionnel de l’expertise comptable prévoit notamment les « Autres
prestations » que le professionnel de l’expertise comptable peut proposer
à ses clients. Ces « Autres prestations » peuvent être de nature très
diverse : fiscale, sociale, juridique ou de gestion. Les « Autres
prestations » ne font l’objet d’aucune norme spécifique.

Il convient cependant de rappeler que l’ensemble des interventions du


professionnel de l’expertise comptable s’insèrent dans le cadre du
référentiel normatif et déontologique et que de ce fait, ces interventions
répondent toutes aux obligations des textes suivants :
 ordonnance de 1945,
 décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité d’expertise
comptable qui intègre le code de déontologie,
 norme professionnelle de maîtrise de la qualité,
 norme de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme.

Toutes les missions doivent faire l’objet d’un rapport.

L’acceptation par le professionnel de l’expertise comptable d’une mission


d’examen limité des comptes est compatible avec les autres missions ou
prestations qui sont susceptibles de lui être confiées par la direction de
l’entité dans la mesure où la nature de la mission ou de la prestation

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La mission d’examen limité des comptes complets historiques 23

fournie en amont ne se substitue pas à une fonction managériale de


l’entité (§ 7 de la Norme professionnelle NP 2300 – Code d’éthique de
l’IFAC des professionnels comptables).

Les « Autres prestations » peuvent être insérées dans le cadre de la lettre


de mission d’examen limité (cf. ci-après) ou faire l’objet de lettres de
mission spécifiques.

6.1. Les missions d’assistance fiscale, sociale,


juridique ou de gestion

La mission d’examen limité des comptes vise à apprécier la conformité des


comptes avec le référentiel comptable applicable. Elle ne comprend que
des contrôles réduits sur les données fiscales, sociales et juridiques des
comptes annuels.

Dans certains cas et en fonction de la demande du client, la mission


d’examen limité est associée à une prestation d’établissement des
déclarations fiscales en cours et en fin d’année. Dans ce cas, le
professionnel de l’expertise comptable détaille en accord avec son client
la liste des déclarations fiscales et la nature des travaux à prendre en
charge et propose une mission complémentaire liée à l’établissement des
déclarations fiscales.

Le professionnel peut également proposer d’autres prestations dans le


domaine fiscal : consultations fiscales, conseil fiscal…

De même, la mission d’examen limité peut être accompagnée de


prestations dans le domaine social ; il peut s’agir de :
 missions d’établissement des paies et des déclarations sociales,
 missions de conseil social.

La mission d’examen limité peut aussi être accompagnée de prestations


dans le domaine juridique ; il peut s’agir de :
 missions d’assistance juridique liées à l’établissement des documents
relatifs à l’approbation des comptes annuels,
 missions de conseil juridique.

Enfin, la mission d’examen limité peut être associée régulièrement ou


ponctuellement à des prestations de conseils en gestion tout en respectant
le § 7 de la NP 2400 qui fixe que la mission ne doit pas se substituer à une
fonction managériale de l’entité.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
24 La mission d’examen limité des comptes complets historiques

Exemple :

Le professionnel peut accompagner son client dans la rédaction d’un appel


d’offres pour un nouveau système d’information mais ne peut se substituer
à la direction pour la décision finale.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
TROISIEME PARTIE

TROISIEME PARTIE -
DEMARCHE GENERALE

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 27

La démarche d’une mission d’examen limité peut être présentée en sept


étapes ; ces étapes sont ou ponctuelles, ou pluriannuelles, ou liées à un
exercice.

1. ACCEPTATION DE LA MISSION

2. LETTRE DE MISSION

3. APPROFONDISSEMENT DE LA CONNAISSANCE DE L’ENTITE

4. ORGANISATION ET PREPARATION DE LA MISSION

5. TRAVAUX DE CONTROLE

6. TRAVAUX DE FIN DE MISSION

7. RAPPORT

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
28 Démarche générale

1. L’acceptation de la mission

Article 150 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise


comptable intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable
Avant d’accepter une mission, les personnes mentionnées à l’article 141
apprécient la possibilité de l’effectuer conformément aux dispositions législatives
et réglementaires applicables, notamment celles du présent code, et selon les
règles professionnelles définies par le conseil supérieur de l’ordre dans les
conditions prévues au 3° de l’article 29.
/…

NPMQ - § 26
La structure d’exercice professionnel doit définir des politiques et concevoir des
procédures pour l'acceptation et le maintien des relations clients ou adhérents et
pour les missions particulières, destinées à lui fournir l'assurance raisonnable
qu'elle n'acceptera ou ne maintiendra de relations clients ou adhérents et de
missions que si les conditions suivantes sont respectées :
a) elle a la compétence et les aptitudes pour réaliser la mission, y compris le
temps et les ressources nécessaires ;
b) elle peut se conformer aux règles de déontologie pertinentes ;
c) elle a pris en considération l'intégrité du client ou de l’adhérent, et n'a pas
connaissance d'informations qui la conduiraient à conclure à un manque
d'intégrité du client ou de l’adhérent.

Les politiques de la structure relèvent de la stratégie du cabinet, par


exemple :
 choix de la cible de clientèle en termes de taille, de structure
juridique, de secteurs d’activités, de complexité, de zones
géographiques,
 choix des métiers et missions proposés par la structure…

Les procédures relèvent de l’organisation de la structure visant à mettre


en œuvre ces politiques.

Elles doivent notamment définir (NPMQ § 27) :


 la nature des informations que la structure d’exercice
professionnel estime nécessaire d’obtenir avant d’accepter une
mission pour un nouveau client ou adhérent,
 les éléments qui permettent de déterminer s’il y a conflit
d’intérêts avec le nouveau client ou adhérent et la procédure à
suivre dans ce cas,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 29

 la nécessité d’une documentation permettant de retracer dans le


dossier permanent du client ou de l’adhérent la manière dont les
difficultés ont été résolues lorsque certaines ont été identifiées et
que la structure d’exercice professionnel a décidé d’accepter la
mission.

Pour la mission d’examen limité, les modalités consistent à :


 prendre connaissance de l’entité et de son environnement,
notamment de son contrôle interne (§ 1.1),
 vérifier le respect des règles liées à l’indépendance (§ 1.2.),
 s’assurer de l’intégrité du client ou de l’adhérent (§ 1.3.),
 respecter les obligations liées à la norme Anti-blanchiment
(§ 1.4.),
 identifier précisément les besoins du client (§ 1.6),
 valider la faisabilité de la mission en interne, en termes de
compétences et de ressources nécessaires (§ 1.5 et 1.7.).

La structure d’exercice professionnel doit définir des procédures internes


pour répondre à cette étape de la démarche.

1.1. La prise de connaissance globale de l’entité

NP 2400 – § 10
Préalablement à l’acceptation (ou au maintien) de la mission, le professionnel de
l’expertise comptable acquiert (ou met à jour) une (sa) connaissance suffisante de
l’entité et de son environnement, notamment de son contrôle interne, afin
d’identifier et d’évaluer le risque d’anomalies significatives dans les comptes et
afin de concevoir et mettre en œuvre des procédures lui permettant de fonder sa
conclusion sur ces comptes. A cet effet, il s’entretient avec la direction et lui
précise notamment les responsabilités respectives de chacun dans la présentation
et l’arrêté des comptes.

Avant d’accepter une mission d’examen limité, le professionnel de


l’expertise comptable doit acquérir une connaissance suffisante de
l’entité.

A cette fin, il appréhende un certain nombre de paramètres, qui peuvent


être (sans être exhaustif) :
 l’identité complète de l’entité : structure juridique, détenteurs de
capital, dirigeants de l’entité…,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
30 Démarche générale

 les principales activités de l’entité, ses caractéristiques


d’exploitation, la liste éventuelle de ses établissements, ses
volumes d’opérations et volumes d’écritures comptables,
 son appartenance à un groupe : société mère, situation de l’entité
au sein du groupe…,
 son organisation générale : organigramme de l’entité, principales
fonctions,
 son organisation comptable : existence d’un service comptable,
progiciels ou logiciels utilisés,
 ses principales spécificités comptables, fiscales et sociales
relatives à l’activité et pouvant nécessiter des travaux approfondis
ou spécifiques, les délais spécifiques à respecter par exemple,
 son historique récent et notamment les comptes annuels et, le cas
échéant, les rapports des commissaires aux comptes des exercices
précédents,
 son environnement économique et notamment les caractéristiques
du secteur d’activité, la concurrence, la règlementation
applicable.

Lors de cette étape de prise de connaissance, le professionnel de


l’expertise comptable veille tout particulièrement à identifier
d’éventuelles zones de risques.

Cette prise de connaissance se fait généralement sous la forme


d’entretiens auprès de la direction et du personnel de l’entité.

Elle sera complétée par un descriptif complet lors de l’étape 3


« Approfondissement de la connaissance de l’entreprise ».

Cette première prise de connaissance de l’entité et de son environnement


contribue à constituer les premiers éléments de la documentation
permanente qui permettra au professionnel de conduire sa mission
d’examen limité dans de bonnes conditions.

Cette étape, ponctuelle, sera enrichie dans le cadre de la poursuite de la


mission (cf. étape 3).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 31

Extrait du dossier de travail


de la mission d’examen limité des comptes (DP2)

1.2. Le respect des règles d’indépendance

Article 146 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise


comptable intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable
Les personnes mentionnées à l’article 141 évitent toute situation qui pourrait
faire présumer d’un manque d’indépendance. Elles doivent être libres de tout lien
extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être
interprété comme constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité.

NPMQ § 21
La structure d’exercice professionnel doit définir des politiques et concevoir des
procédures destinées à lui fournir l'assurance raisonnable que elle-même et son
personnel professionnel et, le cas échéant, les autres personnes soumises aux
règles de déontologie (y compris le personnel professionnel des structures
d’exercice professionnel membres de son réseau), conservent leur indépendance
lorsque les règles de déontologie l'exigent.
/…

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
32 Démarche générale

NPMQ § 25
La structure d’exercice professionnel doit définir des politiques et concevoir des
procédures :
a) qui fixent des critères permettant de déterminer si des sauvegardes sont
nécessaires pour ramener les risques liés à la familiarité à un niveau
acceptable lorsque la structure d’exercice professionnel a recours au même
personnel professionnel d’encadrement pour les missions d’assurance réalisées
auprès d’un même client ou adhérent sur une longue durée
/…

La politique du cabinet en matière d’indépendance peut consister


notamment à :
 définir les règles d’indépendance de la structure à l’égard des
clients ou prospects relatives aux liens familiaux, financiers et
professionnels,
 préciser les règles de comportement notamment en termes de
familiarité,
 apprécier le niveau des honoraires d’un client susceptible de
mettre en cause l’indépendance.

Les procédures relèvent de l’organisation de la structure visant à mettre


en œuvre ces politiques.

Elles peuvent notamment prévoir (NPMQ § 21 à 24) :


 que les associés et collaborateurs sont informés de la politique et
des règles de la structure en matière d’indépendance (manuel de
procédures cabinet, livret d’accueil, formation…),
 que la structure d’exercice professionnel dispose de tout moyen
pour identifier les situations qui ne respectent pas la politique de
la structure (fiche d’acceptation de la mission),
 que les associés et collaborateurs signalent sans délai, lors de
l’affectation d’un nouveau dossier, toutes situations et relations
d’affaires susceptibles de créer un risque pour l’indépendance.

Les procédures doivent prévoir les mesures de sauvegarde à mettre en


place pour remédier à une situation remettant en cause l’indépendance ;
par exemple : réaffectation d’un dossier, procédure de supervision
adaptée …

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 33

NPMQ § 24).
Au moins une fois par an, la structure d’exercice professionnel doit obtenir de
tout son personnel tenu d’être indépendant conformément aux règles de
déontologie pertinentes, une confirmation écrite du respect de ses politiques et
de ses procédures liées à l’indépendance.

1.3. L’intégrité du client ou de l’adhérent

Le professionnel de l’expertise comptable doit également être attentif à


l'intégrité du client ou de l’adhérent (NPMQ § A19). Les facteurs à
considérer peuvent être par exemple :
 l'identité et la réputation en affaires des principaux propriétaires
de l'entité cliente ou adhérente, des dirigeants clés et des
responsables de la gouvernance ;
 la nature des activités du client ou de l’adhérent, notamment ses
pratiques commerciales ;
 des informations concernant l'attitude des principaux propriétaires
de l'entité cliente ou adhérente, des dirigeants clés et des
responsables de la gouvernance au regard de questions telles que
l’interprétation agressive des normes comptables et
l'environnement de contrôle interne ; exemple : activation des
frais d’emprunt au-delà de ce qui est autorisé par la règle
comptable ;
 une pression excessive du client ou de l’adhérent pour maintenir
les honoraires de la structure d’exercice professionnel au plus bas
niveau possible ;
 une limitation inappropriée de l'étendue des travaux ;
 des indications (doutes, soupçons, informations communiquées ou
obtenues auprès de tiers…) que le client ou l’adhérent pourrait
être impliqué dans des opérations de blanchiment de capitaux ou
d'autres activités criminelles ;
 les motifs ayant conduit à la nomination proposée de la structure
d’exercice professionnel et au non-renouvellement de la mission
de la structure d’exercice professionnel précédente ;
 l'identité et la réputation en affaires des parties liées.

La fiche d’acceptation (et de maintien) de la mission proposée par le


CSOEC (cf. dossier de travail mission d’examen limité) comprend un
questionnaire relatif à la moralité et l’intégrité du client ou adhérent
éventuel.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
34 Démarche générale

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes :


Questionnaire préalable à l’acceptation de la mission

1.4. Le respect de la norme anti-blanchiment

Norme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement


du terrorisme – § 6
Avant la signature de la lettre de mission, ou au plus tard avant de commencer les
travaux, le professionnel de l’expertise comptable :
- procède à l’identification du client, et le cas échéant du bénéficiaire effectif
de la prestation ;
- recueille, par ailleurs, tout élément d’information pertinent sur ces personnes.

Dans le cadre de la norme anti-blanchiment, le professionnel de l’expertise


comptable procède à l’identification complète du client ou de l’adhérent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 35

NPMQ § 7
Le processus d’identification consiste pour les professionnels de l’expertise
comptable à demander la communication :
- pour une personne physique, d’un document d’identité officiel en cours de
validité comportant une photographie,
- pour une personne morale, de tout acte ou extrait de registre officiel datant
de moins de trois mois constatant la dénomination, la forme juridique,
l’adresse du siège social et l’identité des associés et dirigeants,
- pour chacun des dirigeants, d’un document d’identité officiel en cours de
validité comportant sa photographie.
Ils s’entretiennent, le cas échéant, avec le client ou son représentant habilité sur
les éléments d’identification relevés.

Pour aller plus loin sur le respect de la norme anti-blanchiment, voir le


guide d’application de la norme anti-blanchiment sur le site du CSOEC.

1.5. L’affectation de la mission aux équipes

NPMQ § 30
La structure d’exercice professionnel doit désigner pour chaque mission un
professionnel de l’expertise comptable responsable de la mission et doit définir
des politiques et des procédures imposant :
a) que le nom et le rôle du professionnel de l’expertise comptable responsable
de la mission soient communiqués aux principaux membres de la direction du
client ou de l’adhérent et aux personnes constituant la gouvernance ;
b) que le professionnel de l’expertise comptable responsable de la mission
possède la compétence, les capacités et l'autorité attendues pour remplir ce
rôle ;
c) que les responsabilités du professionnel de l’expertise comptable responsable
de la mission soient clairement définies et lui soient communiquées (voir
NPMQ § A30).

NPMQ § 31
La structure d’exercice professionnel doit également définir des politiques et
concevoir des procédures visant à lui permettre d’affecter aux missions du
personnel professionnel ayant la compétence et les capacités nécessaires pour :
a) réaliser les missions conformément aux normes professionnelles et aux
obligations légales et réglementaires applicables ;
b) permettre à la structure d’exercice professionnel ou aux professionnels de
l’expertise comptable responsables de missions d'émettre des rapports
pertinents aux circonstances (voir NPMQ § A31).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
36 Démarche générale

En phase d’acceptation de la mission, le professionnel de l’expertise


comptable identifie l’équipe qui pourra être affectée à la mission en
s’assurant que les associés et collaborateurs :
 disposent des compétences, des aptitudes et d’une expérience
pour leur permettre de réaliser la mission conformément aux
normes professionnelles et aux obligations légales et
réglementaires applicables ou sont capables d’acquérir
effectivement ces aptitudes et connaissances nécessaires ;
 connaissent éventuellement le secteur d’activité.

NPMQ – § A31
Afin d’affecter le personnel professionnel aux équipes de missions et déterminer
le niveau de supervision requis, la structure d’exercice professionnel prend
notamment en compte les critères suivants :
- compréhension et expérience de missions similaires par nature et en
complexité à la mission concernée acquises par une formation spécifique et par
la participation à ces missions,
- compréhension des normes professionnelles et des obligations légales et
réglementaires applicables,
- connaissances et expertises techniques appropriées, y compris la connaissance
des technologies de l’information utiles à la réalisation de la mission,
- connaissance des secteurs dans lesquels l’entité exerce son activité,
- capacité d’exercer un jugement professionnel,
- compréhension des politiques et procédures de contrôle qualité de la structure
d’exercice professionnel.

Dans le cadre d’une mission d’examen limité des comptes, les


connaissances et compétences requises portent notamment sur :
 l’objectif de la mission en termes de normes professionnelles,
 la maîtrise des obligations légales et réglementaires et notamment
de l’application du droit comptable,
 les techniques professionnelles appropriées, et notamment celles
portant sur les procédures analytiques et l’appréciation du
contrôle interne de l’entité,
 la connaissance de l’environnement économique de l’entreprise.

La structure d’exercice professionnel s’assure qu’elle est en mesure de


réaliser la mission et de délivrer son rapport dans les délais convenus avec
le client ou l’adhérent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 37

1.6. La définition des besoins de l’entité

Le professionnel de l’expertise comptable, généralement au cours d’un


entretien avec la direction, s’informe sur les besoins précis de l’entité afin
de définir clairement le contenu de la mission.

Il recueille des éléments lui permettant de connaître :


 le niveau d’assurance souhaité par le client sur les comptes
annuels : assurance modérée ou assurance raisonnable et donc la
nature de la mission qui en découle (missions de présentation ou
d’examen limité pour une assurance modérée, mission d’audit pour
une assurance raisonnable),
 la périodicité d’établissement et de contrôle des comptes
(situations intermédiaires, comptes annuels),
 les besoins complémentaires du client en matière d’assistance
fiscale (établissement des déclarations en cours d’année et à la
clôture), juridique (secrétariat juridique courant), de gestion
(tableaux de bord, comptes prévisionnels)…,
 le cas échéant, les besoins en matière de comptes consolidés
(assistance à l’établissement de comptes consolidés ou contrôles
de comptes consolidés avec assurance).

Dans tous les cas, le professionnel de l’expertise comptable doit, en


accord avec son client et en fonction des besoins de ce dernier,
positionner la (les) prestation(s) à réaliser au regard du cadre de référence
défini dans le référentiel normatif (cf. page 13).

1.7. La faisabilité de la mission

Article 145 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise


comptable intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable
Les personnes mentionnées à l’article 141 exercent leur activité avec compétence,
conscience professionnelle et indépendance d’esprit.

Le professionnel de l’expertise comptable doit notamment apprécier si,


pour accepter la mission, il dispose :
 des compétences nécessaires,
 des ressources disponibles eu égard aux plans de charge de ses
collaborateurs pour effectuer la mission dans de bonnes conditions
notamment de délais,
 des moyens pour exercer sa mission en toute indépendance.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
38 Démarche générale

L’article 145 du Code de déontologie (décret n° 2012-432 du 30 mars 2012)


rappelle les obligations du professionnel en termes de :
 formation : le professionnel doit s’attacher à compléter et à
mettre à jour sa culture professionnelle et ses connaissances
générales,
 conscience professionnelle : le professionnel doit apporter tout le
soin et le temps nécessaires à la mission en vue de fonder son
opinion par rapport à la finalité de la mission,
 probité : le professionnel doit donner son avis sans égard aux
souhaits de celui qui le consulte,
 sincérité, objectivité : le professionnel doit apporter, si besoin est,
les réserves nécessaires sur la valeur des hypothèses et des
conclusions formulées,
 indépendance : le professionnel doit s’attacher à ne jamais se
trouver en situation qui puisse diminuer son libre arbitre ou faire
obstacle à l’accomplissement de sa mission et à ne jamais se
trouver en situation de conflit d’intérêts.

Le § A18 de la NPMQ précise que la structure d’exercice professionnel doit


s’assurer que :
 ses membres connaissent les secteurs d’activité ou les sujets sur
lesquels porte la mission,
 ses membres possèdent une expérience concernant les obligations
réglementaires ou les obligations d'information requises, ou qu’ils
sont capables d'acquérir effectivement les aptitudes et la
connaissance nécessaires,
 elle dispose d'un nombre suffisant de membres ayant la
compétence et les capacités nécessaires ; des experts sont
disponibles, si nécessaire ; des personnes répondant aux critères
requis et possédant les qualifications pour effectuer la revue de
contrôle qualité de la mission sont disponibles, le cas échéant,
 elle est en mesure de réaliser la mission et de délivrer son rapport
dans les délais convenus avec le client ou l’adhérent.

Le professionnel apprécie la faisabilité de la mission eu égard à ces


critères et par rapport aux collaborateurs qui seront potentiellement
concernés par la mission (cf. § 1.5. : Affectation de la mission aux
équipes).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 39

1.8. La proposition de mission

La finalisation de cette étape pour le professionnel de l’expertise


comptable est :
 de décider s’il peut accepter la mission ;
 de proposer au client ou à l’adhérent la mission la mieux adaptée à
ses besoins, soit une mission de présentation, d’examen limité ou
d’audit des comptes annuels. A sa demande ou sur la proposition
du professionnel, une mission d’assistance fiscale, sociale ou de
conseil pourra venir compléter la mission générale sur les comptes
annuels ;
 de préciser la nature des travaux et les caractéristiques de la
mission en volumes, en périodicité d’intervention, en niveau
d’intervenants…

Avec le client ou l’adhérent, il définit la nature des travaux et


notamment :
 la liste des travaux et leur répartition entre l’entité et le
professionnel de l’expertise comptable,
 la fréquence d’intervention,
 les modalités,
 les prestations complémentaires souhaitées par le client ou
l’adhérent : assistance sociale, assistance fiscale, assistance
juridique, conseil de gestion…

Ces éléments lui permettent de bâtir un budget et de rédiger le projet de


lettre de mission (cf. § 2.).

1.9. Les moyens à mettre en œuvre pour


l’acceptation
de la mission

Pour obtenir les informations préalables à l’acceptation de la mission et


disposer d’une connaissance suffisante de l’entité, le professionnel de
l’expertise comptable pourra faire une première visite de l’entité. Cela lui
permettra notamment de rencontrer la direction, d’apprécier le contexte
général de l’entité, de mieux visualiser l’activité, de juger la qualité de
l’organisation et du système comptable et de collecter les documents
nécessaires. De plus, un entretien avec la direction de l’entité lui
permettra de mieux circonscrire les besoins de l’entité et de préciser les
responsabilités respectives dans l’établissement et l’arrêté des comptes.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
40 Démarche générale

Le professionnel de l’expertise comptable rappelle ces responsabilités dans


la lettre de mission (NP 2400 - § 8).

Par ailleurs, le professionnel de l’expertise comptable peut s’appuyer sur


d’autres sources (NPMQ - § A20) qui peuvent par exemple provenir des :
 communications faites par des professionnels comptables rendant
ou ayant rendu des services au client ou à l’adhérent en
conformité avec les règles de déontologie concernées, ainsi
qu’entretiens avec d'autres tiers ;
 informations obtenues auprès du personnel professionnel d'autres
structures d’exercice professionnel ou de tiers, tels que les
banquiers, les conseils juridiques et d’autres entités du secteur
d’activité du client ou de l’adhérent ;
 recherches effectuées dans des bases de données pertinentes.

1.10. Documentation

Le dossier de travail du CSOEC propose une « Fiche d’acceptation et de


maintien d’une mission » comprenant l’ensemble des diligences à mettre
en œuvre avant d’accepter la mission.

Cette fiche recense les informations à collecter en matière de prise de


connaissance de l’entité, besoins de l’entité et répartition des travaux,
faisabilité de la mission. Elle permet de conclure sur l’acceptation de la
mission.

Au regard de la loi anti-blanchiment, elle comprend :


 Fiche d’identification du (client ou adhérent) personne physique
 Fiche d’identification du (des) bénéficiaire(s) effectif(s)
 Fiche d’identification du (client ou adhérent) personne morale
 Questionnaire préalable à l’acceptation de la mission.
 Fiche de détermination du niveau de risques

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 41

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité

L’ensemble des informations collectées lors de cette phase d’acceptation


de la mission est à insérer dans le dossier permanent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
42 Démarche générale

2. La lettre de mission

Article 151 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise


comptable intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable
Les personnes mentionnées à l’article 141 passent avec leur client ou adhérent un
contrat écrit définissant leur mission et précisant les droits et obligations de
chacune des parties.
/…

La lettre de mission fixe les termes, les conditions de la mission et les


obligations réciproques des parties ; elle permet de s’assurer qu’il n’y a
aucun malentendu avec le client ou l’adhérent quant aux termes de la
mission ; elle facilite la planification des travaux et permet de confirmer
l’acceptation de la mission ; elle pourra servir de preuve en cas de litige
pour rechercher les responsabilités respectives (NP 2400 - § 11).

2.1. La rédaction de la lettre de mission

En application de l’article 151 du code de déontologie inséré dans le


décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité d’expertise
comptable, le professionnel de l’expertise comptable établit une lettre de
mission dans laquelle il définit les termes, les conditions de la mission et
les obligations réciproques des parties.

NP 2400 - § A5
La lettre de mission concernant la mission d’examen limité des comptes comporte
notamment les éléments suivants, sans préjudice d'autres éléments liés aux
particularités de l’entité que le professionnel de l’expertise comptable jugerait
utile d'ajouter :
- la nature et l’objectif de la mission y compris le fait qu'elle ne constitue pas
un audit ;
- les responsabilités respectives du professionnel de l’expertise comptable et de
la direction dans le cadre de la mission ;
- la référence au Code de déontologie de la profession et à la norme
professionnelle applicable à la mission d’examen limité des comptes annuels ;
- le fait que la mission n’a pas pour objectif de déceler les erreurs, actes
illégaux ou autres irrégularités, par exemple des fraudes ou des malversations
éventuelles ;
- le fait que les procédures mises en œuvre ne comprennent pas l’appréciation
des procédures de contrôle interne de l’entité et qu’en conséquence, les
procédures mises en œuvre ne permettent pas de détecter toutes les anomalies
pouvant exister dans les comptes, notamment celles de fraudes perpétrées
dans l’entité ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 43

- la nature des informations à communiquer par la direction et le fait que celle-


ci reste responsable de la fiabilité, de l'exhaustivité et de l’exactitude des
informations fournies au professionnel de l’expertise comptable ;
- le référentiel comptable sur la base duquel les comptes sont établis ;
- la forme du rapport établi à l’issue de la mission.
Elle comprend également les conditions générales du contrat de mission.

Les structures d’exercice professionnel peuvent opter pour :


 une lettre de mission globale intégrant la mission principale
d’examen limité des comptes et les « Autres prestations »,
 des lettres de missions distinctes pour la mission principale et
chacune des « Autres prestations ».

Les lettres de mission, rapports et attestations doivent être revêtus de la


signature personnelle du professionnel de l’expertise comptable ou du
salarié mentionné à l’article 83 ter ou 83 quater. Ils doivent être en outre
revêtus du visa ou de la signature sociale si le professionnel de l’expertise
comptable ou le salarié autorisé n’en est pas délégataire.

La signature personnelle des professionnels de l’expertise comptable et


des salariés autorisés à exercer concerne les travaux et activités entrant
dans le périmètre d’exercice de l’article 2, alinéas 1 et 2, de l’ordonnance
de 1945. Les autres travaux (par exemple, études techniques,
consultations) relevant de l’article 22, alinéas 5, 6 et 7, doivent être
signés par le responsable de la mission qui n’est pas nécessairement un
expert-comptable ou un salarié autorisé.

Position arrêtée par la commission juridique du CSOEC les 31 août 2012 et


19 novembre 2013.

2.2. La lettre au confrère

Article 163 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise


comptable intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable
Les personnes mentionnées à l’article 141 appelées par un client ou adhérent à
remplacer un confrère ne peuvent accepter leur mission qu’après en avoir informé
ce dernier.
Elles s’assurent que l’offre n’est pas motivée par la volonté du client ou adhérent
d’éluder l’application des lois et règlements ainsi que l’observation par les
personnes mentionnées à l’article 141 de leurs devoirs professionnels.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
44 Démarche générale

Lorsque les honoraires dus à leur prédécesseur résultent d’une convention


conforme aux règles professionnelles, elles doivent s’efforcer d’obtenir la
justification du paiement desdits honoraires avant de commencer leur mission. A
défaut, elles doivent en référer au président du conseil régional de l’ordre et
faire toutes réserves nécessaires auprès du client ou adhérent avant d’entrer en
fonctions.
Lorsque ces honoraires sont contestés par le client ou adhérent, l’une des
personnes mentionnées à l’article 141 appelées à remplacer un confrère suggère
par écrit à son client ou adhérent de recourir à la procédure de conciliation ou
d’arbitrage de l’ordre prévue aux articles 159 et 160.
Le prédécesseur favorise, avec l’accord du client ou adhérent, la transmission du
dossier.

Extrait du recueil Exercice professionnel et déontologie – Chapitre 3 § 3


Le professionnel de l’expertise comptable doit informer le confrère précédent,
s’assurer que ce changement de professionnel n’est pas motivé par une volonté du
client d’éluder l’application des lois et règlements, et que les honoraires dus au
prédécesseur ont bien été réglés.
Des modèles de courriers accessibles sur le site Internet du CSOEC permettent au
professionnel comptable de procéder à une reprise de dossiers en respectant les
règles ci-dessus énoncées.

2.3. Documentation

La (ou les) lettre(s) de mission ainsi que, le cas échéant, la lettre au


confrère sont à classer dans le dossier permanent.

 Des mises à jour peuvent avoir été faites depuis la publication de ce guide. Il
convient de consulter le site du CSOEC, rubrique Référentiel normatif pour la
dernière mise à jour, le cas échéant.

3. L’approfondissement de la connaissance de l’entité

3.1. La connaissance de l’entité

Dès lors que la lettre de mission est acceptée par le client ou l’adhérent,
le professionnel de l’expertise comptable peut démarrer sa mission, ce qui
le conduit à approfondir la connaissance relativement sommaire de l’entité
qu’il a acquise lors de l’acceptation de la mission.

Il complète ses informations dans tous les domaines qui peuvent avoir un
impact sur les comptes annuels et/ou peuvent être constitutives
d’anomalies significatives.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 45

L’approfondissement de la prise de connaissance de l’entité est permanent


car l’entité est appelée à évoluer. Le professionnel de l’expertise
comptable doit donc actualiser et approfondir cette connaissance tout au
long de la mission, ce qui lui permet d’enrichir et d’optimiser sa
démarche.

L’ensemble des documents sont insérés dans le dossier permanent.

Le dossier permanent comprend tout type d’information qui peut s’avérer


utile pour l’exercice en cours et les exercices ultérieurs ; il peut
rassembler tout document relatif à :
 la connaissance générale de l’entreprise et les caractéristiques
d’exploitation : descriptif de l’activité de l’entité, informations sur
les clients actuels et potentiels, sur les moyens de production et
de commercialisation… Vigilance particulière à avoir, par exemple
sur les activités spéculatives, sur des activités nouvelles :
exemple : e-commerce… ;
 l’organisation générale de l’entité : organigramme général et par
services si nécessaire… Vigilance sur l’attitude des dirigeants, le
risque de confusion patrimoine professionnel / patrimoine privé ;
 l’environnement économique : secteur d’activité, concurrence,
règlementation… Vigilance sur les secteurs en déclin ;
 le financement de l’entreprise : principales sources de
financement… Vigilance sur une structure financière déséquilibrée,
une faible capacité financière de l’entreprise et le risque de
pérennité ;
 l’organisation comptable et les procédures en vigueur dans
l’entreprise ; ce point est développé ci-après § 3.2. ;
 les documents comptables, fiscaux, sociaux et juridiques portant
sur les années précédentes et nécessaires à la conduite de la
mission :
- rapports des commissaires aux comptes, le cas échéant,
- spécificités fiscales et agrément fiscaux particuliers, options
éventuelles…,
- spécificités sociales, convention collective, contrats particuliers,
accord d’intéressement ou de participation…,
- liens juridiques pouvant exister entre l’entité et d’autres
sociétés. Vigilance sur les conflits possibles entre sociétés ou
entre dirigeants et actionnaires,
- existence de brevets, marques, contrats commerciaux,
conventions… ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
46 Démarche générale

 les états de gestion pouvant être utiles pour l’examen critique et


la compréhension des comptes annuels.

Un soin tout particulier doit être apporté à l’actualisation du dossier


permanent et à la conservation des documents.

Des exemples de dossier permanent sont disponibles auprès du CSOEC.

3.2. L’organisation et le système comptable

NP 2400 - § A4
Le professionnel de l’expertise comptable acquiert ou met à jour, en début et tout
au long de la mission, sa connaissance de l’entité, notamment pour ce qui
concerne son secteur d’activité, son organisation, les systèmes comptables
utilisés, la nature des opérations traitées, le référentiel comptable utilisé et les
principes et pratiques comptables suivis par l’entité pour l’enregistrement des
actifs et des passifs, des produits et des charges.

Cette connaissance lui permet d’identifier les procédures appropriées à mettre en


œuvre et de mieux comprendre les informations et autres éléments recueillis
auprès de cette entité. Cette connaissance est obtenue par l’intermédiaire du
personnel de l’entité et auprès de la direction ; elle comprend également une
description des procédures de contrôle interne concourant à l’élaboration des
comptes.

Le professionnel de l’expertise comptable actualise la connaissance


acquise préalablement à l’acceptation de la mission en :
 s’informant sur le système comptable utilisé,
 vérifiant que l’entité utilise un plan de comptes adapté et
conforme au référentiel comptable applicable,
 identifiant les opérations spécifiques et leur traitement dans les
comptes,
 identifiant les principes et pratiques comptables retenus par
l’entité,
 prenant connaissance des procédures liées au traitement
comptable des opérations et de la séparation des fonctions,
 prenant connaissance des procédures de contrôle interne
concourant à l’élaboration des comptes,
 recommandant le cas échéant des bonnes pratiques liées à
l’organisation comptable (devoir d’information et de conseil
inhérent à la mission).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 47

a. Descriptif de l’organisation et du système comptable

Pour prendre connaissance de l’organisation et du système comptable, le


professionnel peut collecter notamment les informations suivantes :
 organigramme du service (nombre de personnes, fonctions),
 compétences du personnel (diplômes, expériences, formations
suivies…),
 manuel de procédures comptables,
Code de commerce, article R123-172
Cet article prévoit que « un document décrivant les procédures et l’organisation
comptables est établi par le commerçant dès lors que le document est nécessaire à
la compréhension du système de traitement et à la réalisation des contrôles. »

 équipement informatique et logiciels (réseau, nombres de postes,


applications…).

L’organisation du système informatique de l’entreprise a de plus en plus


une incidence sur la qualité des informations comptables, la fonction
comptable étant assurée en grande partie automatiquement par
l’informatique.

Les risques sont différents selon la provenance des logiciels :


« spécifiques » (en général développés par l’entreprise), « progiciels »
(standards achetés) :
 dans le cas de programmes spécifiques, développés par l’entité ou
par des SSII, une prise de connaissances plus approfondie est
nécessaire pour s’assurer de la qualité du logiciel et de sa
conformité avec les exigences comptables,
 dans le cas de progiciels, le principal risque est lié au paramétrage
qui définit les règles de fonctionnement du progiciel.

Selon l’équipement informatique et les logiciels comptables utilisés, le


professionnel de l’expertise comptable s’assure du fonctionnement et de
la qualité des interfaces entre applications liées.

Le professionnel de l’expertise comptable s’informe également :


 de l’existence d’une documentation technique sur l’utilisation de
l’équipement informatique et sur les différentes applications,
 des procédures de sécurité et de sauvegarde en place dans
l’entité. Par exemple, contrat de maintenance du matériel et des
applications, gestion des droits d’accès, anti-virus, format et
périodicité des sauvegardes…

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
48 Démarche générale

En cas de système informatique très sophistiqué, le professionnel


comptable peut être amené à solliciter l’intervention de spécialistes
informatiques dans le cadre du respect des règles professionnelles en
matière de consultation d’experts (cf. § 5.7).

b. Plan de comptes adapté en conformité avec le


référentiel comptable applicable

Le professionnel de l’expertise comptable veille à ce que le plan de


comptes soit conforme au référentiel comptable applicable. Des plans
comptables professionnels proposent des nomenclatures spécifiques aux
secteurs d’activité. Il peut s’avérer toutefois que certains comptes prévus
dans ces plans comptables professionnels soient caducs car contraires au
plan comptable général et à ses amendements successifs. Dans ce cas, le
professionnel propose les adaptations nécessaires.

Il vérifie que l’entité utilise un plan de comptes adapté à sa taille et à son


activité.

Le professionnel de l’expertise comptable peut proposer au client ou à


l’adhérent l’utilisation de comptes plus détaillés ou plus regroupés afin de
mieux répondre à ses besoins d’information ; par exemple, la rentabilité
par activité, par produit, par lieu géographique,…

 Pour les comptes sociaux des entités industrielles et commerciales

Article 433-1 du Plan comptable général (R 99-03)


Le plan de comptes est suffisamment détaillé pour permettre l’enregistrement des
opérations comptables conformément aux normes comptables.
Lorsque les comptes prévus par les normes comptables ne suffisent pas à l’entité
pour enregistrer distinctement toutes ses opérations, elle peut ouvrir toute
subdivision nécessaire.
Inversement, si les comptes prévus à l’article 432-1 sont trop détaillés par rapport
aux besoins de l’entité, elle peut regrouper les comptes dans un compte global de
même niveau ou de niveau plus contracté, conformément aux possibilités ouvertes
par l’article visé ci-avant.

c. Recensement des opérations spécifiques

Afin d’obtenir une meilleure compréhension des comptes, le professionnel


de l’expertise comptable s’informera sur l’existence d’opérations
spécifiques faisant l’objet d’un traitement particulier dans les comptes.

On peut citer à titre d’exemples :


 les opérations en devises,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 49

 les opérations d’affacturage,


 les travaux à long terme,
 les opérations résultant du e-commerce,
 les opérations réalisées par le biais de centrales ou de
groupements, …

Pour ces opérations, le professionnel identifie les schémas particuliers


d’écritures utilisés et leur pertinence et adéquation aux règles
comptables.

d. Principes et pratiques comptables retenus par


l’entité

Le professionnel de l’expertise comptable prend connaissance et décrit les


principes et pratiques comptables suivis par l’entité pour l’enregistrement
des actifs et des passifs, des produits et des charges. Ces principes et
pratiques comptables portent principalement sur des aspects de
comptabilisation, de valorisation, d’évaluation, de dépréciation.

Cette prise de connaissance, généralement faite par entretien avec la


direction et le service comptable, a pour objectif de s’assurer qu’il
n’existe pas de risque d’anomalie significative dans les comptes.

Concrètement, ces travaux peuvent être réalisés par cycle ; il convient


alors de s’informer pour chaque cycle sur :
 les méthodes comptables retenues résultant d’une option,
 les autres pratiques comptables utilisées par l’entité.

A l’issue de cette prise de connaissance des principes et pratiques


comptables, le professionnel conclut ses travaux par cycle en évaluant le
risque d’anomalie dans les comptes. Si ce risque s’avère significatif, il
devra mettre en place des procédures de contrôles appropriées.

Pour réaliser cette prise de connaissance des principes et pratiques


comptables, le professionnel peut s’appuyer sur le questionnaire de prise
de connaissance des principes et pratiques intégré en annexe dans le
dossier permanent proposé par le CSOEC.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
50 Démarche générale

Extraits du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

e. Procédures liées au traitement comptable des


opérations et séparation des fonctions

La norme spécifique applicable à la mission d’examen limité prévoit que le


professionnel de l’expertise comptable prenne connaissance des
procédures appliquées par l’entité dans le traitement comptable des
opérations uniquement. Ce travail a pour objectif de s’assurer de
l’existence d’un contrôle interne et d’évaluer le risque d’anomalies
significatives dans les comptes.

Dans cette phase, le professionnel collecte donc le descriptif des


procédures en application dans l’entité pour les principaux cycles
d’exploitation : achats/fournisseurs, ventes/clients, trésorerie/finance-
ment, immobilisations, stocks, personnel.

Ce descriptif doit permettre :


 de comprendre comment circule l’information, les documents qui
aboutissent à une opération comptable,
 de s’assurer qu’il existe une correcte séparation des fonctions,
 d’identifier les faiblesses pouvant exister et leurs incidences sur
les comptes,
 d’identifier les travaux de contrôle à mettre en œuvre.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 51

Pour ces principaux cycles d’exploitation sont donc généralement décrits


les travaux du service comptable de l’entité en matière de :
 émission et/ou réception des documents,
 contrôle des documents émis et/ou reçus,
 enregistrements comptables : méthode, suivi de l’exhaustivité,
fréquence, matérialisation,
 classement des documents,
 préparation des paiements (cycle achats) ou suivi des
encaissements (cycle ventes),
 contrôle régulier des comptes, lettrage des comptes de tiers,
relances des clients…

Si l’entité ne peut mettre à disposition du professionnel les descriptifs des


principaux cycles d’exploitation, le professionnel doit alors formaliser ce
descriptif en rédigeant une note descriptive et/ou en formalisant la
procédure par un schéma et/ou en complétant un questionnaire de prise
de connaissance des procédures.

Il peut notamment s’appuyer sur le questionnaire de prise de connaissance


des procédures liées au traitement comptable des opérations proposé par
le CSOEC dans le dossier de travail portant sur la mission d’examen limité.
Ce questionnaire, présenté par cycle, répertorie les questions essentielles
à se poser pour avoir une bonne compréhension de la procédure.

La prise de connaissance des procédures conduit le professionnel à


conclure sur le risque avéré ou non d’anomalies significatives dans les
comptes et donc à identifier les procédures de contrôle complémentaires à
mettre en œuvre.

Exemple

La description du cycle clients/ventes montre que les informations


concernant les avoirs à établir ne sont pas transmises régulièrement par le
service commercial au service comptable. Le service comptable tarde donc
à établir ces avoirs. A la clôture de l’exercice, il existe donc un risque
significatif de non prise en compte d’avoirs à établir. Le professionnel
devra donc prévoir la mise en œuvre d’une procédure spécifique pour
pallier cette faiblesse : examen des avoirs significatifs établis au cours des
3 mois suivant la clôture ? Examen des demandes d’avoirs auprès du
service commercial ? Analyse des comptes clients anciens qui restent
débiteurs ? …

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
52 Démarche générale

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

f. Procédures de contrôle interne concourant à


l’élaboration des comptes

A ce stade de la prise de connaissance, le professionnel de l’expertise


comptable s’informe notamment sur :
 la méthode retenue pour recenser et enregistrer les opérations
d’inventaire (factures non parvenues, factures à établir, charges et
produits comptabilisés d’avance, inventaire physique des stocks…)
ainsi que les opérations devant figurer dans l’annexe (engagements
hors bilan, autres informations significatives…) ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 53

 les critères retenus par la direction dans la préparation des


comptes et qui peuvent être regroupés comme suit :
- existence : actif ou passif existant à une date donnée,
- droits et obligations : actif ou passif se rapportant à l’entité à
une date donnée,
- rattachement : opération ou événement se rapportant à l’entité
et qui s’est produit au cours de la période,
- exhaustivité : ensemble des actifs, passifs, des opérations ou des
évènements enregistrés de façon complète et tous faits
importants correctement décrits,
- évaluation : enregistrement d’un actif ou d’un passif à sa valeur
d’inventaire (comptes individuels),
- mesure : opération ou événement enregistré à sa valeur de
transaction et produits ou charges rattachés à la bonne période,
- présentation et informations données : information présentée,
classée et décrite selon le référentiel comptable applicable ;
 les contrôles réalisés par l’entité (justification des comptes,
rapprochement avec la comptabilité analytique et/ou
budgétaire…) ;
 la présentation des comptes (formalisation des comptes annuels ou
d’une plaquette de présentation des comptes, en conformité avec
le référentiel comptable…).

A partir des informations recueillies, il identifie là encore s’il existe un


risque d’anomalies significatives dans les comptes et donc les procédures
complémentaires à mettre en œuvre pour limiter ce risque.

3.3. Le seuil de signification et l’évaluation du


risque d’anomalies dans les comptes

NP 2400 § 12
Préalablement à la mise en œuvre des procédures d’examen limité, le
professionnel de l’expertise comptable détermine le ou les seuils de signification
qui vont lui permettre d’évaluer l’incidence des anomalies détectées sur sa
conclusion. Pour la détermination de ces seuils, le professionnel de l’expertise
comptable applique les principes définis dans la norme professionnelle relative
aux anomalies significatives et au seuil de signification applicable à la mission
d’audit de comptes.

Définitions utiles (Référentiel 2012)


Anomalie : information comptable ou financière inexacte, insuffisante ou omise en
raison d’erreurs ou de fraude.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
54 Démarche générale

Anomalie significative : information comptable ou financière inexacte,


insuffisante ou omise en raison d’erreurs ou de fraude, d’une importance telle que
seule ou cumulée avec d’autres, elle peut influencer le jugement de l’utilisateur
des comptes.
Assertions : critères dont la réalisation conditionne la régularité et la sincérité des
comptes.
Seuil de signification : montant au-delà duquel les décisions économiques ou le
jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés.
Seuil de planification : seuil d’un montant inférieur au seuil de signification utilisé
par le professionnel de l’expertise comptable pour définir la nature et l’étendu
des travaux. Le seuil de planification est fixé à un montant tel qu’il permet de
réduire à un niveau acceptable le risque que le montant des anomalies relevées
non corrigées et des anomalies non détectées excède le seuil de signification.

L’appréciation du caractère significatif s’effectue par référence à


l’information examinée et aux besoins des utilisateurs de ces informations,
indépendamment du niveau d’assurance apporté.

La principale norme professionnelle d’audit visée par le § 12 de la NP 2400


est celle relative à l’« Identification et l’évaluation des risques
d’anomalies significatives par la connaissance de l’entité et de son
environnement » (ISA 315). Elle est explicitée par l’ISA 320 « Caractère
significatif lors de la planification et de la réalisation d’un audit » et
l’ISA 450 « Evaluation des anomalies relevées au cours de l’audit », cette
dernière précisant comment cette notion de « caractère significatif » est
appliquée par le professionnel lors de la prise en compte de l’incidence
des anomalies relevées et non corrigées, s’il en existe, sur les comptes
annuels. Ces normes internationales de l’IAASB 2 ont été transposées à
l’identique dans le référentiel d’audit du CSOEC 3 et sont analogues aux
normes d’exercice professionnel de la CNCC : NEP-315, NEP-320 et
NEP-450. Les paragraphes suivants découlent de l’application de ces
normes.

a. Risque inhérent et risque lié au contrôle interne

Lors de la prise de connaissance de l’entité, le professionnel de l’expertise


comptable acquiert ou met à jour sa connaissance portant sur les systèmes
comptables utilisés et les procédures de contrôle interne concourant à
l’élaboration des comptes (§ A4 - NP 2400). C’est au cours de cette
procédure qu’il évalue les risques d’anomalies significatives dans les
comptes qui se composent du risque qualifié d’inhérent et du risque lié au
contrôle interne.

2
International Auditing and Assurance Standards Board (Le conseil des normes internationales d’audit et
d’assurance de l’IFAC)
3
Disponible sur le site internet du CSOEC, rubrique « Référentiel normatif »

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 55

Ces deux risques sont propres à l’entité, c’est-à-dire qu’ils existent


indépendamment de l’examen limité ou de l’audit des comptes. Par
exemple, des montants provenant d’estimations comptables auront a priori
un risque inhérent plus élevé ; de même les opérations non courantes
présenteront, de par leur nature (en général, elles ne sont pas couvertes
par le système de contrôle interne), un risque inhérent plus important ; et
ce, sans égard aux travaux qui seront réalisés par le professionnel de
l’expertise comptable dans le cadre de sa mission sur les comptes. Des
facteurs internes à l’entité et à son environnement, par exemple
l’insuffisance de fonds de roulement, pourront aussi influer sur le risque
inhérent relatif à une assertion donnée sous-tendant l’établissement des
comptes.

Le risque lié au contrôle interne dépend, quant à lui, de la conception du


contrôle interne et de sa mise en œuvre par la direction de l’entité. Le
professionnel de l’expertise comptable appréciera, lors de la prise de
connaissance des procédures de contrôle interne de l’entité, si elles sont
en mesure de prévenir, de détecter ou de corriger les anomalies
significatives dans les comptes.

Si le professionnel de l’expertise comptable qualifie d’élevés les risques


d’anomalies significatives, lors de cette prise de connaissance de l’entité
et de son environnement et de l’évaluation du risque inhérent et du risque
de contrôle interne qui en découlent, il sera appelé, selon son jugement
professionnel, à recueillir des éléments probants d’autant plus persuasifs
pour délivrer son assurance de niveau modéré sur les comptes. Cette
évaluation peut être remise en cause et modifiée au cours de l’examen
limité des comptes en fonction des autres éléments collectés au cours de
la mission.

b. Incidences des risques d’anomalies significatives et


assertions sous-tendant l’établissement des
comptes

Les risques d’anomalies significatives peuvent impacter les comptes à deux


niveaux :
 au niveau des comptes pris dans leur ensemble ; et
 au niveau des assertions pour les catégories d’opérations, les
soldes de comptes et les informations fournies dans l’annexe des
comptes.

Les risques d’anomalies significatives au niveau des comptes pris dans leur
ensemble sont ceux qui touchent de manière diffuse les comptes pris dans
leur ensemble et qui affectent potentiellement plusieurs assertions et/ou

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
56 Démarche générale

plusieurs éléments de comptes ; par exemple, lorsque la direction a pour


projet de vendre son entreprise, on pourra s’attendre à un risque de
surévaluation des actifs/produit et de sous-évaluation des passifs/charges.
Des procédures de contrôle interne déficientes ou inappropriées pour
l’élaboration des comptes affecteront également la qualité des comptes
pris dans leur ensemble.

Concernant les critères significatifs retenus par la direction de l’entité


pour l’établissement des comptes, le professionnel de l’expertise
comptable va s’entretenir avec le client sur l’application de certaines
assertions. Les assertions sont des critères dont la réalisation conditionne
la régularité et la sincérité des comptes, notamment :
 exhaustivité : toutes les transactions sont comptabilisées et les
faits importants correctement décrits ;
 validité : toutes les transactions sont justifiées ;
 comptabilisation : les transactions sont correctement comptabili-
sées, c’est-à-dire en cohérence avec le référentiel comptable
identifié ;
 séparation des exercices : les transactions sont comptabilisées
dans les comptes de l’exercice auquel elles se rapportent
(rattachement à la bonne période) ;
 évaluation : les actifs et les passifs sont correctement évalués ;
 présentation : les comptes sont présentés d’une façon qui ne peut
induire en erreur et selon le référentiel comptable identifié.

L’absence de procédures au sein de l’entité dans le traitement comptable


des achats, par exemple, génèrerait un risque d’anomalies significatives
concernant notamment la validité et l’exhaustivité des charges afférentes
et des comptes fournisseurs. En liaison, les stocks pourraient présenter un
risque de sous-évaluation ou de surévaluation.

Les risques d’anomalies significatives au niveau d’une assertion sont


évalués dans le but de définir la nature et l’étendue des procédures
d’examen limité complémentaires nécessaires pour recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés, le cas échéant, afin que le professionnel
d’expertise comptable puisse exprimer une opinion sur les comptes à un
niveau de risque suffisamment faible pour être acceptable.

En conformité avec le § 15 de la NP 2400, le professionnel de l’expertise


comptable met en œuvre les procédures complémentaires qu’il juge
nécessaires, dès lors que celles mises en œuvre selon l’approche générale
de la mission d’examen limité révèlent que les comptes pourraient
contenir des anomalies significatives. Le § A7 du matériel applicatif précise

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 57

que ces procédures complémentaires consistent essentiellement à


effectuer des contrôles de substance des comptes susceptibles de contenir
des anomalies significatives et à collecter des éléments à caractère
probant. A ce titre, le professionnel choisit parmi les techniques de
contrôle prévues par la norme professionnelle 500 4« Eléments probants »
applicable à la mission d’audit.

Le dossier de travail développé par le CSOEC inclut des questions


spécifiques sur l’évaluation du risque d’anomalies significatives sur les
comptes, notamment :
 Dossier permanent : connaissance générale de l’entité, de son
organisation et de ses procédures comptables. Afin d’aider le
professionnel dans cette prise de connaissance, des questionnaires
spécifiques sur les procédures liées au traitement comptable des
opérations et sur les principes et pratiques comptables, construits
par cycle, ont été développés.
 Dossier général annuel : actualisation de la connaissance de
l’activité et des procédures comptables, synthèse des risques
d’anomalies significatives sur les comptes et conséquences sur les
travaux à effectuer.
 Dossier de contrôle annuel : procédures complémentaires
(exemples de travaux) à mettre en œuvre, le cas échéant, pour
chaque cycle contrôlé.

c. Détermination du seuil de signification

L’évaluation du caractère significatif relève du jugement professionnel du


professionnel de l’expertise comptable et est influencée par sa perception
des besoins des utilisateurs quant aux informations contenues dans les
comptes. Il peut ainsi être amené à juger significatives certaines
anomalies, même si le montant mis en cause n’est pas considéré comme
étant significatif. La norme professionnelle 320 (IAS 320) applicable à la
mission d’audit définit les principes relatifs à l’application par le
professionnel de l’expertise comptable de la notion de caractère
significatif lors de la planification et de la réalisation d’une mission sur les
comptes. Pour déterminer le seuil de planification de la mission, le
professionnel déterminera au préalable un seuil de signification au niveau
des comptes pris dans leur ensemble et appréciera si un ou des seuils de
signification de montants inférieurs doivent être fixés pour des flux
d’opération, soldes de comptes ou informations à fournir susceptibles
d’influencer le jugement des utilisateurs des comptes. Sur la base de son

4
Norme d’audit contractuel ISA 500

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
58 Démarche générale

jugement professionnel, le professionnel identifie des critères pertinents à


partir desquels, par application de taux ou d’autres modalités de calcul, il
fixe le ou les seuils de signification. Ces critères peuvent être, par
exemple :
 le résultat courant ;
 le résultat net ;
 le chiffre d’affaires ;
 les capitaux propres ; ou
 l’endettement net.

Le choix de ces critères dépend notamment de la structure des comptes de


l’entité, du secteur d’activité, de la structure de l’actionnariat ou de son
financement et de la présence dans les comptes d’éléments sensibles à
certains des utilisateurs des comptes. Concernant les petites entités,
notamment celles détenues et dirigées par la même personne, il peut
s’avérer plus pertinent d’utiliser le résultat avant rémunération lorsque le
résultat courant est de façon constante marginal.

d. Seuil de planification (seuil de contrôle)

Le seuil de planification (ou le seuil de contrôle à retenir par le


professionnel) est déterminé afin de réduire à un niveau suffisamment
faible la probabilité que le cumul des anomalies non corrigées et non
détectées contenues dans les comptes excède le seuil de signification fixé
pour les comptes pris dans leur ensemble. Le seuil de planification (de
contrôle) est donc inférieur au seuil de signification. Sa détermination ne
relève pas d’un simple calcul arithmétique mais implique l’exercice du
jugement professionnel. S’appuyant sur la connaissance qu’il a de l’entité,
mise à jour lors de la mise en œuvre des procédures d’évaluation des
risques dans les comptes, le professionnel détermine le seuil de
planification (de contrôle) de la mission en appliquant un pourcentage au
seuil de signification.

e. Evaluation des anomalies relevées au cours de


l’examen limité

Le professionnel de l’expertise comptable prend en compte l’incidence sur


son rapport d’examen limité des anomalies relevées et non corrigées, s’il
en existe, sur les comptes. Il détermine si les anomalies non corrigées,
prises individuellement ou en cumulé, sont significatives. Pour ce faire, il
prend en compte l’importance et l’incidence, en fonction de leur montant

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 59

et de leur nature, des anomalies non corrigées de l’exercice ainsi que des
anomalies non corrigées des exercices précédents.

f. Documentation

Le professionnel de l’expertise comptable doit documenter dans son


dossier de travail les facteurs pris en compte pour la détermination des
seuils de signification et de planification, les anomalies relevées au cours
des procédures mises en œuvre, avec la mention de leur correction ou
non-correction, ainsi que la conclusion relative au caractère significatif ou
non des anomalies non corrigées, prises individuellement ou en cumulé, et
le fondement de cette conclusion.

Le dossier de travail développé par le CSOEC prévoit dans le Dossier


général annuel (DGA) :
 lors de la « Préparation de la mission » : l’identification du seuil de
signification et/ ou des seuils de contrôle à retenir,
 lors de la « Synthèse de la mission et rapport » : les points
importants à l’issue des travaux à porter à l’attention du client et
l’incidence sur le rapport à émettre.

3.4. Les techniques à mettre en œuvre

En vue d’assurer cette prise de connaissance approfondie de l’entité, les


techniques qui peuvent être mises en œuvre sont, par exemple, les
suivantes :
 La visite de l’entité : La visite de l’entité est un élément essentiel
de la prise de connaissance de l’entité.
Elle permet au professionnel de l’expertise comptable :
- de rencontrer le chef d’entreprise ou les membres de la direction
et d’apprécier le contexte général de l’entité,
- de mieux visualiser l’activité de l’entité : mono ou pluriactivités,
état des moyens (locaux, matériels,…),
- de juger de la qualité de l’organisation comptable : système
comptable, système informatique, méthodes de classement,
- de collecter les documents nécessaires.
 Les entretiens : Le professionnel de l’expertise comptable
rencontre le chef d’entreprise ou les membres de la direction
d’une part et, si elles existent, les autres personnes y travaillant
et notamment la personne responsable du service comptable et les
autres responsables. L’objectif est de s’entretenir avec ces

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
60 Démarche générale

interlocuteurs en vue d’obtenir le maximum d’informations de leur


part pour :
- connaître l’entité, son organisation, son fonctionnement,
- connaître les attributions effectives des différents services, tout
particulièrement par rapport au service comptable : documents à
transmettre au service comptable ou à recevoir du service,
procédures d’autorisation et d’approbation…,
- apprécier les besoins éventuels des services vis-à-vis du service
comptable et notamment en termes d’informations comptables
et de gestion.
 La collecte des documents : Le professionnel de l’expertise comptable
se fait communiquer un certain nombre de documents permanents
indispensables à sa mission ; par exemple : comptes annuels des
exercices précédents, organigramme de l’entité, procédures écrites de
l’entité, plan de comptes, rapports du commissaire aux comptes (le
cas échéant).

3.5. Les conseils découlant de la prise de


connaissance

La prise de connaissance de l’entité n’est pas un objectif en soi. Sa finalité


est :
 d’identifier le risque d’anomalies significatives dans les comptes,
et donc d’orienter les travaux de contrôle à mettre en œuvre,
 de proposer à la direction de l’entité les procédures à mettre en
place, les aménagements à apporter, les actions correctives au
niveau par exemple de l’application de principes comptables pour
remédier aux faiblesses identifiées.

Cette étape d’approfondissement de la prise de connaissance débouche


donc très souvent sur des conseils apportés à l’entité sur son
fonctionnement et son organisation comptable. Consacrer du temps pour
apporter des conseils au client sur son organisation et ses procédures
comptables permettra de gagner du temps ultérieurement dans la
réalisation de la mission d’examen limité.

Il est fortement recommandé que ces conseils et recommandations fassent


l’objet d’une lettre de recommandations rappelant les constats effectués,
leurs conséquences et les recommandations apportées (cf. 5ème partie,
point 2).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 61

La formalisation écrite de cette lettre renforce le professionnalisme du


professionnel de l’expertise comptable au regard du client et permet par
ailleurs d’assurer un suivi dans le temps des recommandations apportées.

3.6. Documentation

Tous ces éléments de prise de connaissance approfondie sont à insérer


dans le dossier permanent.

Le dossier de travail proposé par le CSOEC comprend un exemple de


structuration du dossier permanent et des documents pouvant y être
insérés. Il comporte par ailleurs des outils :
 fiche d’acceptation et de maintien d’une mission,
 exemple de lettre de mission,
 questionnaire de prise de connaissance des procédures liées au
traitement comptable des opérations,
 questionnaire de prise de connaissance des principes et pratiques
comptables.

4. Organisation et préparation de la mission

L’objectif général de cette étape est d’assurer qualité et efficacité dans le


déroulement de la mission, compte tenu :
 des exigences liées au respect des normes,
 des demandes du client ou de l’adhérent,
 des impératifs externes : contraintes, délais légaux et réglemen-
taires,
 des spécificités liées à l’organisation de la structure d’exercice
professionnel elle-même.

Le professionnel de l’expertise comptable doit notamment :


 constituer l’équipe à affecter à la mission,
 planifier la mission,
 établir le programme de travail,
 préparer la mission.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
62 Démarche générale

4.1. L’orientation de la mission

Préparer l’intervention sur la mission d’examen limité et orienter les


travaux à effectuer, c’est prendre de la hauteur sur la mission à effectuer
afin de réaliser des diligences adaptées en se concentrant sur les éléments
significatifs du dossier, les comptes sensibles, les points de vigilance.

Pour réaliser cette orientation de la mission, le professionnel de


l’expertise comptable s’assure tout d’abord qu’il peut poursuivre la
mission dans le respect du principe d’indépendance visé à l’article 150 du
code de déontologie et des normes professionnelles (NPMQ et Anti-
blanchiment).

Le professionnel doit s’informer de tout élément nouveau, tout


changement dans les politiques de l’entreprise, tout fait pouvant avoir une
incidence sur les comptes.

Les points d’investigation portent notamment sur des éléments significatifs


retenus pour l’établissement des comptes et notamment :
 évolutions apportées dans la lettre de mission à prendre en compte
(évolution dans la répartition des travaux notamment) ;
 conclusions issues de la prise de connaissance approfondie de
l’entité et prise en compte de l’actualité récente intervenue au
niveau de l’entité, de son évolution, de son environnement ;
 éléments clés de la connaissance de l’entité, domaines sensibles et
points de vigilance (cf. partie 3 § 3.1) ;
Exemples :
- le secteur d’activité de l’entreprise est en difficulté
- l’entreprise a engagé un processus de diversification
- l’actionnariat de l’entreprise a été modifié
 faits marquants de l’exercice : événements importants, opérations
nouvelles avec les parties liées, nouveaux engagements… ;
Exemples :
- l’entreprise a connu un litige
- l’entreprise a été fermée plusieurs mois suite à un sinistre
- le responsable comptable a été licencié
 perspectives d’évolution : projet d’acquisition ou de cession de
segments d’activité, incertitudes sur la continuité de
l’exploitation… ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 63

Exemples :
- l’entreprise est en phase de recherche et de développement sur
un nouveau produit
- un des principaux clients de l’entreprise est en difficulté
 points à traiter issus de la synthèse et des rapports de N-1 (rapport
d’audit contractuel ou d’examen limité précédent, rapport du
commissaire aux comptes précédent) ;
Exemple :
- le professionnel a recommandé à l’entité à l’issue des travaux de
N-1 de procéder à l’inventaire physique de ses immobilisations
 conclusions issues de la connaissance des procédures comptables
(après actualisation le cas échéant) et synthèse des risques
d’anomalies sur les comptes émanant :
- des procédures liées au traitement comptable des opérations,
- des procédures de contrôle interne concourant à l’élaboration
des comptes (cf. partie 3 § 3.2) ;
 seuil(s) de signification et/ou seuil(s) de contrôle identifiés pour le
dossier (cf. partie 3 § 3.3).

Au vu de ces éléments, le professionnel de l’expertise comptable identifie


le programme de travail personnalisé à mettre en place en distinguant :
 les procédures d’examen limité : procédures analytiques, lecture
des PV, entretiens avec la direction,
 les procédures complémentaires, le cas échéant : collecte
d’éléments probants (confirmation directe, observations
physiques, tests de détail),
 l’obtention d’une lettre d’affirmation si nécessaire,
 la consultation d’autres professionnels si nécessaire.

A titre d’exemples, l’orientation de la mission peut conduire :


 à prévoir des contrôles étendus sur un cycle ou sur un poste qui
aura été considéré comme un domaine sensible ou pour lequel une
faiblesse de la fonction comptable aura été relevée ; dans ce cas,
le professionnel de l’expertise comptable pourra définir un seuil de
signification faible, prévoir, dans le cadre des procédures
complémentaires, des contrôles alternatifs autres que ceux liés
directement aux contrôles des comptes (observation physique,
confirmation…), demander au service comptable des travaux
complémentaires (rapprochement d’une marge avec la comptabili-
té analytique)…

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
64 Démarche générale

 ou à alléger, voire à ne pas réaliser les contrôles sur les postes ou


cycles non significatifs ou ne présentant aucune faiblesse au niveau
de la fonction comptable.

Le programme de travail peut être présenté par cycle en indiquant pour


chaque cycle :
 les travaux à mettre en œuvre et les techniques de contrôle
(entretien avec la direction ou le service comptable sur les points
importants relatifs au cycle, examen de l’application des principes
comptables, procédures analytiques, procédures complémen-
taires),
 le(s) seuil(s) de signification ou de contrôle,
 le budget de temps alloué,
 l’intervenant souhaité en fonction des compétences nécessaires,
 la nécessité, le cas échéant, de faire appel à des consultations
d’autres professionnels.

Le dossier de travail proposé par le CSOEC intègre un programme de travail


indicatif comprenant les diligences pouvant être mises en œuvre.

Pour être complète, l’orientation de la mission doit également intégrer les


équipes susceptibles d’intervenir sur la mission (§ 4.2) la planification de la
mission et les délais à respecter (§ 4.3).

4.2. La constitution de l’équipe

Dans le cadre de l’organisation et de la préparation de la mission, le


professionnel de l’expertise comptable constitue l’équipe la plus adéquate
pour réaliser la mission.

Il veille à s’appuyer sur les compétences adaptées en fonction des travaux


à réaliser : la prise de connaissance d’une procédure et l’identification de
ses faiblesses ne requiert pas la même compétence que des contrôles de
substance ou des tests de détail.

Dans tous les cas, il convient de prévoir un suivi de l’avancement et une


revue des travaux réalisés par les personnes compétentes.

(Cf. partie 3 § 1.5)

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 65

4.3. La planification de la mission

NPMQ § A30
Les politiques et les procédures peuvent comporter un système permettant de
suivre la charge de travail et la disponibilité des professionnels de l’expertise
comptable responsables de mission afin de leur permettre de disposer du temps
nécessaire pour remplir leurs responsabilités de manière efficiente.

Tout au long de la mission, le professionnel de l’expertise comptable fait


preuve d’esprit critique et tient compte du fait que certaines situations
peuvent conduire à des anomalies ; il exerce son jugement professionnel
notamment pour décider de la nature, du calendrier et de l’étendue des
procédures d’examen limité à mettre en œuvre et pour conclure à partir
des éléments collectés (NP 2400 - § 9).

Le déroulement de la mission dans l’année doit être organisé : fréquences


et modalités d’intervention. Chaque dossier est rythmé par des délais à
respecter : délais légaux et/ou imposés par le client ou l’adhérent.

La répartition des travaux d’ordre comptable entre le client ou l’adhérent


et la structure d’exercice professionnel, précisée dans la lettre de mission,
a permis de déterminer la fréquence optimale d’intervention des deux
parties. Sur ce point, en vue d’être en mesure de respecter les délais, la
structure d’exercice professionnel peut être amenée à définir avec le
client ou l’adhérent des règles précises en termes de communication des
documents comptables ou de visite de contrôle.

Le professionnel de l’expertise comptable planifie les interventions de la


structure d’exercice professionnel en tenant compte des diligences à
mettre en œuvre prévues dans la norme d’examen limité des comptes, des
compétences requises, de la répartition des travaux avec le client ou
l’adhérent, de la disponibilité des intervenants, du budget…

La planification consiste à établir par exemple :


 le planning des différentes interventions de la mission en cours
d’exercice,
 le calendrier des travaux de clôture en fonction des délais
souhaités par le client et des formalités liées à la clôture des
comptes (remise des comptes aux associés, actionnaires,
commissaire aux comptes, dépôt des comptes annuels au greffe…).

Elle peut également conduire à l’établissement d’un planning des


obligations pour le client ou l’adhérent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
66 Démarche générale

La planification constitue un processus qui se poursuit tout au long de la


mission du fait de l’évolution des circonstances ou de la mission. Les
motifs des modifications importantes apportées sont consignés dans les
dossiers de travail.

Tout au long de ses travaux, le professionnel comptable exerce son


jugement professionnel, notamment pour décider de la nature, du
calendrier et de l’étendue des procédures de contrôle à mettre en œuvre.

4.4. Documentation

Le dossier de travail relatif à la mission d’examen limité proposé par le


CSOEC comprend, dans le Dossier Général Annuel (DGA), une fiche
« Préparation de la mission » qui permet de recenser tous ces points.

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 67

5. Les travaux de contrôle

Les travaux sur les comptes peuvent intervenir dès lors qu’un projet de
comptes annuels a été remis au professionnel de l’expertise comptable.

5.1. La lecture d’ensemble du projet de comptes

La lecture d’ensemble du projet de comptes annuels s’appuie sur des


procédures de contrôle analytique5 appliquées au projet de comptes
annuels et consiste à assurer :
 une comparaison des principaux postes comptables et des
informations de l’annexe avec N-1 et éventuellement avec des
informations sectorielles – obtenir de la direction des explications
pour toute variation importante,
 un examen des principaux ratios d’analyse financière et d’activité
; comparaison avec N-1 et avec des informations sectorielles (si
disponibles),
 un rapprochement avec des données prévisionnelles, si disponibles,
 un examen détaillé du journal des opérations diverses en vue de
détecter des mouvements anormaux,
 des entretiens avec la direction sur des erreurs significatives
détectées et non corrigées et identification de l’impact sur le
rapport.
Ces informations collectées sont portées dans le DCA proposé par le CSOEC
– DCA/A

5.2. La lecture des procès-verbaux

Le professionnel se fait communiquer les procès-verbaux :


 des assemblées générales ordinaires et extraordinaires
 du conseil d’administration.

Il peut également solliciter la direction pour obtenir communication des


procès-verbaux de toute instance dans l’entreprise susceptible de
délibérer ou de prendre de décisions significatives : comité de direction,
comité stratégique, comité des rémunérations, comité d’audit.

5
Des procédures de contrôle analytiques plus développées pourront également être mises en œuvre :
procédures analytiques par cycle (cf. § 5.6) et procédures complémentaires (cf. § 5.10).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
68 Démarche générale

La lecture de ces documents peut notamment porter sur les points


suivants :
 les conventions,
 les rémunérations,
 l’affectation du résultat,
 les décisions d’investissement,
 les litiges en cours,
 les honoraires (frais) de gestion internes (management fees),
 les informations concernant l’activité,
 les contrats en cours,
 etc.

Le professionnel en prend connaissance pour apprécier toute incidence


éventuelle sur :
 les principes et pratiques comptables,
 les comptes directement.

Il pourrait s’agir par exemple :


 de décisions d’investissements,
 des conventions,
 de rémunérations,
 de litiges en cours,
 des relations avec les filiales (management fees), avec les
fournisseurs (conditions particulières),
 de la politique commerciale (contrats en cours, modifications des
modalités de vente...),
 de toutes informations concernant l’activité de l’entité.

Ces informations collectées sont portées dans le DCA proposé par le CSOEC
– DCA/A.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 69

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

5.3. Les autres contrôles préalables

Ces contrôles comportent :


 la revue des écritures de clôture N et comparaison avec N-1 ;
 le contrôle lié à la régularité formelle et notamment :
- le rapprochement Grand-Livre/Balance/Journaux en soldes et en
masses (comptabilité générale / comptabilité auxiliaire),

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
70 Démarche générale

- l’examen de la mise à jour des livres comptables obligatoires


prévus par la Code de commerce,
- l’examen de la conformité entre bilan d'ouverture N et bilan de
clôture N-1.

5.4. Les entretiens avec la direction sur les points


importants relatifs à chaque cycle

Ces entretiens ont pour objectif d’identifier les événements importants


intervenus au niveau du cycle pouvant faciliter la compréhension des
comptes.

Exemple : Cycle Trésorerie - interrogations sur d’éventuels :

- nouveaux financements,

- levée d’emprunts et des garanties afférentes (remboursement de


parts…),

- difficultés de trésorerie,

- comptes bloqués ou sous séquestre,

- cessions de valeurs mobilières,

- opérations avec les parties liées.

Exemple : Cycle Achats/fournisseurs – interrogations sur d’éventuels :

- changement de politique d’approvisionnement et nouveaux contrats,

- nouvelles conditions accordées par les fournisseurs,

- opérations avec les parties liées,

- opérations à l’export,

- événements impactant les charges externes : charges à caractère


environnemental, campagne de communication publicitaire, contrats
d’assurance…,

- recours à la sous-traitance ou externalisation de certaines dépenses,…

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 71

5.5. L’examen de l’application des principes et


pratiques comptables suivis par l’entité

Lors de la phase de préparation de la mission, le professionnel a actualisé


sa connaissance des principes et pratiques comptables suivis par l’entité
(cf. § 4.1). A ce stade, il a pu identifier un risque d’anomalie significative
sur les comptes. Dès lors, il met en œuvre des procédures appropriées
pour apprécier l’impact sur les comptes. Il peut contrôler par épreuves les
opérations concernées.

Exemple :

Une entreprise travaille sur la base de travaux à long terme ; le


professionnel en interrogeant la direction sur le traitement comptable de
ces contrats a été informé de l’utilisation d’une méthode inappropriée :
mixte entre achèvement et avancement. Il réalise des contrôles sur
quelques contrats en identifiant l’impact sur les comptes et les corrections
à apporter.

5.6. La mise en œuvre des procédures analytiques et


l’examen critique des comptes

ISA 500
Les procédures analytiques consistent en des appréciations de l’information
financière à partir de l’étude de corrélations plausibles entre des données aussi
bien financières que non financières. Les procédures analytiques comprennent
aussi l’examen des variations et des corrélations constatées qui sont incohérentes
avec d’autres informations pertinentes ou qui présentent un écart important par
rapport aux montants attendus.

Voir Norme professionnelle d’audit 520 (ISA 520) pour de plus amples modalités
d’application.

Les procédures analytiques s’appuient essentiellement sur :


 l’analyse des postes considérés par comparaison avec N-1 et
l’explication de toutes variations significatives ou inattendues,
 les informations essentielles de formation du résultat au regard
des faits marquants de l’exercice,
 la comparaison avec les données budgétaires,
 le rapprochement avec les données prévisionnelles de l’entité,
 la comparaison avec des données sectorielles si pertinente,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
72 Démarche générale

 le rapprochement avec les politiques de l’entité,


 les rapprochements entre les rubriques du bilan et du compte de
résultat avec les éléments identiques de l’exercice précédent.

Ces procédures analytiques sont à mettre en œuvre de manière


différenciée selon les cycles ou la nature des comptes concernés.

Cet examen porte sur les informations comparatives d’au moins deux
exercices et peut plus particulièrement porter sur :
 les soldes intermédiaires de gestion,
 les ratios significatifs : taux de marge, crédit clients/fournisseurs,
rotation des stocks, ratio d’endettement…,
 la balance des comptes généraux comparée sur deux ans,
 les informations portées dans l’annexe.

Cette analyse des données comparées est menée en tenant compte des
conditions d’exploitation propres de l’entité sur l’exercice considéré, de la
connaissance de son secteur, des informations spécifiques communiquées
par le client ou l’adhérent. Elle permet d’analyser la formation du résultat
de l’exercice.

Le professionnel de l’expertise comptable s’efforce d’obtenir des


explications de la direction en cas d’anomalies relevées.

Le professionnel de l’expertise comptable détermine les procédures


complémentaires à mettre en place pour expliquer des variations
significatives inexpliquées et/ou des incohérences.

Si l’anomalie ou l’incohérence n’a pas été résolue, il en tire les


conséquences pour la rédaction du rapport (cf. Cinquième Partie).

Exemple : Cycle Achats/fournisseurs

- Analyse N/N-1 : comparaison de soldes et explication des variations


significatives ou inattendues.

- Calcul du crédit fournisseur et rapprochement avec N-1. Est-il cohérent


avec les conditions accordées par les fournisseurs ? Avec le secteur
d’activité éventuellement ?

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 73

Exemple : Cycle Immobilisations

- Analyse N/N-1 : comparaison de soldes et explications des variations


significatives ou inattendues,

- Examiner la dotation aux amortissements de l’exercice avec la valeur


brute des immobilisations,

- Examiner les dépréciations éventuelles, remplacements (incluant les


composants) et mises au rebut,

- Comparer les charges d’entretien avec celles de l’exercice précédent,

- Comparer les charges de location avec celles de l’exercice précédent


(recenser l’information pour les contrats de crédit-bail et les nouveaux
contrats de location, le cas échéant),

- Examiner des frais de développement capitalisés : sont-ils cohérents


avec les informations/documents obtenus de la direction ?

5.7. Les consultations

Le professionnel peut être amené à solliciter des avis ou des consultations


dans le cadre de ses travaux de contrôle.

Il s’appuie dans ce cas sur la norme NPMQ § 34 :

NPMQ § 34
La structure d’exercice professionnel doit définir des politiques et concevoir des
procédures destinées à lui fournir l'assurance raisonnable que :
a) des consultations appropriées ont lieu sur les questions complexes ou
controversées ;
b) des ressources suffisantes sont disponibles pour permettre que des
consultations appropriées aient lieu ;
c) la nature et l'étendue des consultations et les conclusions qui en résultent
sont consignées dans la documentation de la mission et sont confirmées à la
fois par la personne qui consulte et par celle qui donne la consultation ;
d) les conclusions résultant des consultations sont appliquées.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
74 Démarche générale

5.8. Les obligations de vigilance liées à la norme


anti-blanchiment

N LABFT6 § 11
Dans le cadre de la mission qui leur a été confiée, les professionnels de l’expertise
comptable mettent en œuvre les diligences définies par les dispositions légales et
réglementaires, notamment les normes professionnelles applicables à cette
mission. Ils n’ont pas à réaliser, dans le cadre des prestations qu’ils effectuent
auprès de leurs clients, des investigations spécifiques ayant pour objectif de
rechercher des opérations susceptibles de comporter un risque de blanchiment ou
de financement du terrorisme, sauf s’ils constatent des anomalies ou ont un
soupçon de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme.

N LABFT § 12
Lorsque dans le cadre de leur mission, les professionnels de l’expertise comptable
ont connaissance d’opérations particulièrement complexes ou d'un montant
inhabituellement élevé ou ne paraissant pas avoir de justification économique ou
d'objet licite, ils procèdent à un examen renforcé en application du II de l’article
L.561-10-2 du code monétaire et financier et ils collectent des informations auprès
du client sur l'origine des fonds ou la destination des sommes ainsi que sur l'objet
de l'opération et l'identité de la personne qui en bénéficie.

N LABFT § 13
Pendant toute la durée de leur mission ou de leur prestation, les professionnels de
l’expertise comptable exercent une vigilance adaptée aux risques identifiés de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, notamment sur les
éléments obtenus à l’occasion de l’acceptation de la mission, en vue de maintenir
une connaissance adéquate du client.

Le professionnel de l’expertise comptable se reporte au Guide


d’application de la norme anti-blanchiment édité par le CSOEC (mis à
disposition sur le site du CSOEC) pour la mise en œuvre de cette norme
dans le cadre de la mission d’examen limité.

5.9. Les entretiens avec la direction sur les travaux


précédents

A la suite des travaux réalisés sur les comptes, le professionnel


s’entretient avec la direction afin de débattre des points apparus à
l’occasion des procédures mises en œuvre et des travaux réalisés. Il
envisage avec la direction les modifications à apporter au projet de
comptes. Il informe par ailleurs la direction des procédures complémen-
taires qu’il prévoit éventuellement de mettre en œuvre.

6
LABFT : Loi anti-blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 75

5.10. Les procédures complémentaires


NP 2400 - § 15
Dès lors que les procédures mises en œuvre par le professionnel de l’expertise
comptable révèlent que les comptes pourraient contenir des anomalies
significatives, il lui appartient de mettre en œuvre les procédures
complémentaires qu’il juge nécessaires (Réf : Para. A7).
NP 2400 - § 16
Lorsqu’à l’issue des procédures complémentaires mises en œuvre, ces anomalies
sont confirmées, le professionnel de l’expertise comptable s'efforce d'obtenir des
explications de la direction. Si les explications données ne sont pas pertinentes et
que les informations comptables présentées sont considérées par le professionnel
de l’expertise comptable comme insuffisantes pour l’utilisateur des comptes, le
professionnel de l’expertise comptable en tire les conséquences dans son rapport
en formulant selon l’importance relative des anomalies, une conclusion avec
réserve, une conclusion défavorable ou une impossibilité de conclure.
NP 2400 § A7
Ces procédures complémentaires consistent essentiellement à effectuer des
contrôles de substance des comptes susceptibles de contenir des anomalies
significatives et à collecter des éléments à caractère probant. Le professionnel de
l’expertise comptable choisit parmi les techniques de contrôle prévues par la
norme professionnelle 500 applicable à la mission d’audit.7

Le professionnel peut mettre en œuvre les techniques de contrôle


suivantes :
 contrôle des informations d’inventaire,
 contrôle des comptes,
 contrôle de la qualité des enregistrements comptables,
 confirmations directes,
 observations physiques.

a. Le contrôle des informations d’inventaire

La mission d’examen limité s’appuie toujours sur les informations


communiquées par l’entité, notamment pour ce qui concerne les
informations d’inventaire.

Le professionnel de l’expertise comptable contrôle par épreuves les


écritures d’inventaire et propose, si nécessaire, les écritures d’ajustement
ou de redressement.

7
Norme d’audit contractuel ISA 500 – Site internet du CSOEC « Référentiel normatif »

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
76 Démarche générale

Il peut s’agir notamment :


 des taux d'amortissement applicables,
 de l'état récapitulatif du stock de marchandises et des en-cours de
production, établi et signé par la direction,
 de la liste éventuelle des travaux faits par l'entreprise pour elle-
même,
 de la liste des créances douteuses,
 des dépréciations d’actifs,
 du montant des provisions,
 du dénouement des opérations bancaires à la clôture.

Le professionnel de l’expertise comptable fait connaître au chef


d’entreprise l’ensemble des informations et des éléments d’inventaire que
celui-ci doit impérativement lui communiquer.

Il peut être utile que le professionnel de l’expertise comptable définisse


une procédure de collecte de ces informations dans l’objectif du respect
des délais, qui peut comprendre des modalités de relance, en cas de
dépassement des délais par le client ou l’adhérent ; dans ce cas, le
professionnel de l’expertise comptable peut faire toute réserve utile
auprès du client ou de l’adhérent concernant la bonne fin et les délais de
ses travaux.

b. Le contrôle des comptes

Le professionnel de l’expertise comptable effectue des contrôles par


sondages sur les comptes de bilan et de résultat les plus significatifs de
l’activité de l’entité : justification des soldes, rapprochement avec des
pièces justificatives externes, recoupement avec des pièces justificatives
internes.

Il prend en considération le caractère significatif des données.

La justification des soldes de comptes consiste à :


 assurer la décomposition du solde en éléments dûment identifiés,
 vérifier la totalisation des composantes du solde,
 apprécier les composantes du solde : date, montant, libellé,
échéance…,
 analyser l’imputation des origines de ces composantes (journal
concerné),

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 77

 dans certains cas, rechercher l’exhaustivité des opérations


composant le solde – Exemple : nombre d’échéances sur le poste
loyers.

 Les rapprochements ou recoupements avec les pièces justificatives

Les rapprochements ou recoupements avec les pièces justificatives ont


pour objectif de vérifier la cohérence des éléments de la comptabilité
et/ou des comptes annuels avec des documents internes ou externes.

La technique du rapprochement avec une pièce externe (exemple : facture


fournisseur) a une force probante plus élevée que la technique du
recoupement (exemple : livre de paie de l’entité).

Le rapprochement avec des pièces justificatives externes peut s’avérer


pertinent pour des données significatives, par exemple pour les éléments
suivants :
 Immobilisations : factures ou actes,
 Clients et fournisseurs : factures, avoirs ou règlements,
 Emprunts : actes et tableaux d’amortissement,
 Dettes fiscales et sociales : avis d’imposition, déclarations…,
 Comptes financiers : relevé bancaire.

Le recoupement avec des pièces justificatives internes permet, par


exemple, de contrôler les postes suivants :
 Capitaux propres : procès-verbal de l’assemblée générale
(sociétés), pièces justificatives fournies par le chef d’entreprise
pour les mouvements affectant le compte de l’exploitant
(entreprises individuelles) ou les comptes courants d’associés
(sociétés) ou accord des intéressés par un visa porté sur ces
comptes,
 Stocks et en-cours : état récapitulatif ou détaillé fourni par le
client ou l’adhérent,
 Provision pour créances douteuses : état de l’exercice précédent,
liste fournie par le client,
 Compte de résultat : ventes avec déclarations de TVA, salaires
avec livre de paie.

Le professionnel de l’expertise comptable prend en considération le


caractère significatif des données, ce qui peut le conduire à simplifier
certaines opérations d’inventaire.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
78 Démarche générale

c. Le contrôle de la qualité des enregistrements


comptables

Le professionnel de l’expertise comptable procède à des contrôles par


épreuves sur la qualité des enregistrements comptables. Il pourra
sélectionner par épreuves des opérations sur les différents journaux de
l’entreprise et s’assurer que chaque enregistrement :
 est appuyé d’une pièce justificative et d’un libellé explicite,
 est correctement imputé,
 est comptabilisé à la bonne date.

Deux approches sont possibles pour assurer ce contrôle des


enregistrements comptables :
 soit préalablement au contrôle des comptes, par épreuves, dans
les différents journaux,
 soit lors du contrôle des comptes par analyse des enregistrements
comptables sur des éléments sélectionnés.
Ce contrôle a pour objectif de s’assurer de :
 l’existence d’une pièce justificative pour chaque enregistrement,
 la pertinence de l’imputation comptable,
 l’enregistrement sur la bonne période.

Un soin tout particulier est apporté aux libellés des opérations diverses.

Le professionnel s’assure de la mise à jour des livres comptables


obligatoires.

d. Confirmations directes

Pour utiliser cette technique de contrôle, le professionnel de l’expertise


comptable se réfère à la norme professionnelle d’audit 500 (ISA 500)
complétée par la norme professionnelle d’audit 505 (ISA 505).

Il peut appliquer cette technique sur toutes opérations pouvant être


validés par des tiers ; essentiellement : les comptes clients, les comptes
fournisseurs, les avocats pour connaître les litiges en cours…

ISA 500 – A18


A18. La confirmation externe représente un élément probant recueilli par
l’auditeur en tant que réponse écrite directe obtenue d’un tiers (tiers à qui la

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 79

confirmation est demandée), sur support papier ou sous forme électronique, ou


par d’autres moyens.
Les procédures de confirmations externes sont souvent pertinentes pour vérifier
des assertions associées à certains soldes de comptes et aux éléments les
composant.
Toutefois, les confirmations externes n’ont pas à être limitées aux seuls soldes de
comptes. Par exemple, l’auditeur peut demander la confirmation des termes
d’accords ou de transactions conclus par l’entité avec des tiers ; la demande de
confirmation peut viser à demander si des modifications des termes de l’accord
sont intervenues et, dans l’affirmative, quel est le détail des modifications
concernées. Les procédures de confirmations externes sont aussi utilisées pour
recueillir des éléments probants quant à l’absence de certaines conditions, par
exemple l’absence d’un « accord parallèle » qui pourrait influer sur la
reconnaissance des produits.
Voir Norme ISA 505 pour de plus amples modalités d’application.

e. Observations physiques

De même le professionnel de l’expertise comptable peut procéder à des


observations physiques des actifs de l’entreprise et notamment des stocks.
Il se réfère dans ce cas à la norme professionnelle d’audit 500 (ISA 500)
§ A17 complétée de la norme professionnelle d’audit 501 (ISA 501).

ISA 500 - § A17


L’observation consiste à examiner un processus ou la façon dont une procédure est
exécutée par d’autres personnes. L’observation de la prise d’inventaire physique
des stocks effectuée par le personnel de l’entité ou l’observation de l’exécution
d’opérations de contrôle en sont des exemples. L’observation fournit des éléments
probants en ce qui concerne l’exécution d’un processus ou d’une procédure, mais
est limitée au moment où elle a lieu, et le fait même d’observer un processus ou
une procédure peut affecter la manière dont celui-ci est exécuté.
Voir la Norme ISA 501 pour de plus amples modalités d’application sur
l’observation de la prise d’inventaire.

5.11. Les événements postérieurs à la clôture

NP 2400 § 17
Le professionnel de l’expertise comptable s'informe de l'existence éventuelle
d'événements postérieurs pouvant avoir une incidence significative sur les comptes
avant la date de signature de son rapport. Il n'est pas tenu d'appliquer des
procédures particulières visant à identifier des événements se produisant après la
date de signature de son rapport.

ISA 560 § 2 et §10-17


Les états financiers peuvent être affectés par certains événements qui surviennent
après la date de clôture des comptes. De nombreux référentiels comptables

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
80 Démarche générale

relatifs à l’établissement des états financiers font spécifiquement référence à ce


type d’événements. Ces référentiels comptables identifient généralement deux
types d’événements :
a) ceux qui contribuent à confirmer des situations qui existaient à la date de
clôture ;
b) ceux qui indiquent des situations apparues postérieurement à la date de
clôture.
La Norme ISA 700 explique que la date indiquée sur le rapport de l’auditeur
informe le lecteur que celui-ci a pris en considération l’incidence des événements
et des transactions dont il a eu connaissance et qui sont survenus jusqu’à la date
de son rapport.
Il convient de distinguer :
- les événements survenus entre la date des états financiers et la date du
rapport de l’auditeur,
- les faits portés à la connaissance de l’auditeur après la date de son rapport
d’audit mais avant la date de publication des états financiers,
- les faits portés à la connaissance de l’auditeur après la publication des états
financiers.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 81

5.12. La lettre d’affirmation des dirigeants

Extraits de la norme professionnel d’audit 580 (ISA 580) « Déclaration écrite ».


Définition de la déclaration écrite (ISA 580 - § 7)
- Affirmation écrite fournie au professionnel de l’expertise comptable par la
direction pour confirmer certains points ou étayer d’autres éléments probants.
- Les déclarations écrites dans ce contexte ne comprennent pas les états
financiers, les assertions contenues dans ceux-ci, ou les livres et autres
documents comptables les justifiant.

Objectifs de l’auditeur (ISA 580 - § 6)


- Les objectifs du professionnel de l’expertise comptable ayant recours à cette
procédure sont les suivants :
a) obtenir des déclarations écrites de la direction et, le cas échéant, des
personnes constituant le gouvernement d’entreprise, confirmant que
celle(s)-ci considère(nt) avoir satisfait à ses (leurs) responsabilités relatives
à l’établissement des états financiers ainsi qu’à l’exhaustivité des
informations fournies à l’auditeur ;
b) conforter d’autres éléments probants relatifs aux états financiers ou à des
assertions spécifiques contenues dans ceux-ci au moyen de déclarations
écrites si l’auditeur l’estime nécessaire ou si celles-ci sont requises par
d’autres Normes ISA ; et
c) répondre de manière appropriée aux déclarations écrites fournies par la
direction et, le cas échéant, par les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise, ou aux situations dans lesquelles la direction ou, le cas
échéant, les personnes constituant le gouvernement d’entreprise ne fournit
(ne fournissent) pas les déclarations demandées par l’auditeur.

Déclarations écrites en tant qu’éléments probants (ISA 580 - § 4)


Bien que les déclarations écrites fournissent des éléments probants nécessaires,
elles ne fournissent pas en elles-mêmes des éléments probants suffisants et
appropriés concernant chacune des questions qu’elles traitent. De plus, le fait
pour la direction de fournir des déclarations écrites fiables n’affecte pas la nature
ou l’étendue des autres éléments probants qu’il appartient au professionnel de
l’expertise comptable de recueillir sur le fait que la direction a satisfait à ses
responsabilités ou sur des assertions spécifiques.

Exemple de lettre d’affirmation


Un exemple de lettre d’affirmation dans le cadre d’un audit est fourni en annexe
2 à la norme ISA 580 qui peut être utilisé en l’adaptant aux diligences propres à la
mission d’examen limité.

5.13. Documentation

Le dossier de travail proposé par le CSOEC comprend un dossier de


contrôle des comptes – DCA – qui regroupe par cycle les contrôles

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
82 Démarche générale

considérés comme incontournables pour une mission d’examen limité de


comptes.

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

6. Travaux de fin de mission

6.1. La lecture finale des comptes

Le professionnel de l’expertise comptable procède à une lecture


d’ensemble des comptes. Il évalue de façon critique les documents et les
informations comptables ou non comptables communiquées ; il reste
attentif aux données recueillies au cours de sa mission qui contredisent ou
remettent en cause les informations obtenues de la direction.

Il s’assure que les comptes :


 ne présentent pas d’anomalie manifeste,
 ne sont entachés d’aucune erreur mathématique,
 sont en conformité avec le référentiel comptable applicable.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 83

6.2. La synthèse de la mission

Les modalités d’établissement de la note de synthèse dépendent des


procédures en vigueur dans le cabinet.

Cette note de synthèse doit permettre au professionnel de l’expertise


comptable de :
 déterminer la nature de l’assurance qu’il pourra émettre à l’issue
de la mission,
 préparer l’entretien avec le client.

Elle peut regrouper tous les points importants, notamment :


 les points importants relevés par les collaborateurs à l’intention du
superviseur et/ou de la direction sur tous les éléments importants
de la mission dans les domaines comptable, fiscal, social, juridique
relevant de la mission d’examen limité des comptes ;
 les points importants qui, éventuellement, nécessitent une prise
de position du superviseur et un entretien avec la direction :
évolutions inexpliquées par exemple ;
 les points restés éventuellement en suspens à l’intention soit du
superviseur soit de la direction : questions à poser, éléments
manquants… ;
 les difficultés rencontrées dans la conduite de la mission ;
 les conclusions issues de la lecture finale des comptes ;
 les points à noter qui doivent être pris en compte pour l’exercice
suivant ;
 la proposition de la nature du rapport (cf. Partie 5)
- sans réserve,
- sans réserve mais avec observation,
- avec réserve,
- avec conclusion défavorable (désaccords),
- avec impossibilité de conclure (limitations),
- avec impossibilité de conclure (incertitudes graves et multiples) ;
 la synthèse de la mission sur un plan administratif : respect des
délais, du budget, questions liées à la facturation et/ou au
recouvrement… ;
 la décision de maintien ou non dans la mission (cf. § 6.7. et 6.8.) ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
84 Démarche générale

 des propositions d’évolution de la mission pour l’exercice N+1et


des modifications à apporter à la lettre de mission.

6.3. La supervision de la mission et la revue des


travaux

NPMQ § A34
La supervision d'une mission consiste notamment à :
- suivre l'avancement de la mission ;
- prendre en considération la compétence et les capacités des personnes
membres de l'équipe affectée à la mission, et voir si le temps qui leur est
imparti est suffisant pour effectuer les travaux, si elles comprennent les
instructions qui leur sont données et si les travaux sont menés conformément à
la démarche définie dans le plan de mission ;
- examiner les problématiques importantes apparues au cours de la mission,
évaluer leur importance et modifier en conséquence la démarche prévue
initialement ;
- identifier les questions nécessitant en cours de mission une consultation ou un
examen particulier par des membres de l'équipe affectée à la mission les plus
expérimentés.

NPMQ § A35
Une revue consiste à examiner si :
- les travaux ont été effectués conformément aux normes professionnelles et
aux obligations légales et réglementaires applicables ;
- les questions importantes ont été identifiées pour faire l’objet d’un examen
plus approfondi ;
- des consultations appropriées ont été initiées et leurs conclusions ont été
consignées dans la documentation et mises en application ;
- il existe un besoin de réviser la nature, le calendrier et l'étendue des travaux
effectués ;
- les travaux effectués qui permettent d’étayer les conclusions sont
correctement consignés dans la documentation ;
- les éléments à caractère probant obtenus sont suffisants et appropriés pour
étayer le rapport ;
- les objectifs des procédures mises en œuvre pour réaliser la mission ont été
atteints.

La structure d’exercice professionnel définit les politiques et les


procédures de supervision de la mission en cours d’année et plus
particulièrement la revue du dossier en fin d’année (NPMQ § A35).

Les modalités de supervision et de revue sont variables selon le dossier


concerné et l’équipe ayant participé à la mission. Elles sont définies dans
le manuel de procédures de la structure d’exercice professionnel.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 85

Le professionnel de l’expertise comptable doit personnellement prendre la


décision relative à la formulation de l’opinion sur les comptes.

Selon les procédures de la structure relatives à la supervision et à la revue,


il s’assure notamment que :
 tous les contrôles ont été effectués conformément au programme
de travail,
 le dossier annuel est correctement documenté et présenté de
façon claire en ce qui concerne les contrôles effectués, les
conclusions apportées, le référencement des feuilles de travail
liées,
 tous les points soulevés et en suspens ont été traités,
 la note de synthèse est rédigée,
 le dossier permanent est documenté et actualisé.

La supervision et la revue peuvent se traduire par :


 une note de commentaires,
 un paraphe ou des annotations sur des documentations établies par
les collaborateurs,
 des notes personnelles du superviseur.

Les documents pouvant prioritairement faire l’objet de la supervision et de


la revue sont :
 le programme de travail standard ou personnalisé et notamment
les observations/conclusions de bas de page,
 les feuilles de travail significatives,
 la note de synthèse.

6.4. La préparation et la conduite de l’entretien


avec le client

L’entretien de fin d’année avec le client est recommandé pour finaliser la


mission. Celui-ci doit être préparé :
 sur la base de la note de synthèse qui comprend éventuellement
des éléments à demander au client ou à l’adhérent ou à porter à sa
connaissance,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
86 Démarche générale

 sur la base de la lecture finale des comptes qui a pu faire


apparaître des anomalies ou des évolutions significatives qu’il est
utile de porter à la connaissance du client ou de l’adhérent.

L’entretien consiste à :
 commenter le projet de comptes annuels au client,
 résoudre les points en suspens,
 faire valider certains documents ou comptes ; exemple : état des
immobilisations, état de l’inventaire physique des stocks et état
des en-cours de production… et à obtenir si nécessaire des
explications sur les variations significatives,
 obtenir des informations complémentaires sur certains points,
 prendre les décisions nécessaires,
 valider avec la direction la version définitive des comptes annuels
sur laquelle le professionnel établira son rapport.

Les points traités avec le client lors de cet ultime entretien ont
généralement trait à des points extrêmement importants : questions
d’évaluation, de principes comptables, explications sur les évolutions
significatives.

Il est donc nécessaire de conserver un compte rendu de cet entretien, ainsi


que, le cas échéant, le procès-verbal du conseil d’administration
confirmant les déclarations de la direction sur ces points.

6.5. Les recommandations

A l’issue de l’ensemble de ces travaux, le professionnel de l’expertise


comptable a formulé son opinion sur les comptes quant à leur conformité
au référentiel comptable à travers le rapport.

Au-delà de cette formulation, et dans le cadre de son devoir de conseil,


sans s’immiscer dans la gestion de l’entreprise, le professionnel peut être
amené à faire des constats sur certaines faiblesses de l’entité et à
formuler certaines recommandations à la direction de l’entité en fonction
des travaux qu’il a conduits. Il peut s’agir de points relatifs :
 à l’organisation et au système comptable,
 aux procédures de contrôle interne,
 à son système informatique,
 aux principes et pratiques comptables suivis par l’entreprise,

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 87

 …

Le professionnel doit veiller à ce que les faiblesses relevées ne soient pas


en contradiction avec la formulation de son opinion dans le rapport de
mission d’examen limité des comptes.

Ces recommandations peuvent faire l’objet d’un rapport spécifique


(cf. 5ème partie point 2).

6.6. Les comptes annuels définitifs

L’entretien avec le client ou l’adhérent peut conduire à modifier le projet


de comptes annuels présenté. Les écritures complémentaires conduisent à
l’établissement des comptes annuels définitifs.

Dans cette phase finale, le professionnel de l’expertise comptable exerce


un contrôle attentif de la cohérence des comptes annuels entre eux et
avec le dossier de travail.

De l’entretien avec le client ou l’adhérent, peut surgir un différend entre


le client ou l’adhérent et le professionnel de l’expertise comptable sur les
comptes annuels définitifs. Dans ce cas, le professionnel de l’expertise
comptable peut être amené à émettre un rapport avec réserve(s),
observation(s), conclusion défavorable ou impossibilité de conclure
(cf. Partie 5).

6.7. La clôture du dossier

Elle conduit :
 à s’assurer que le dossier de l’exercice est complet,
 à insérer ou à mettre à jour certains éléments du dossier
permanent – exemples : doubles des factures d’immobilisations
acquises, actes d’emprunts ou de bail de l’exercice,… Les
éléments du dossier de l’exercice qui ont un caractère permanent
sont photocopiés ou scannés et insérés dans le dossier permanent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
88 Démarche générale

6.8. Le maintien de la mission et l’évolution pour


l’exercice suivant

NPMQ § 28
La structure d’exercice professionnel doit définir des politiques et concevoir des
procédures pour ce qui concerne le maintien d'une mission et de la relation client
ou adhérent qui traitent des situations où la structure d’exercice professionnel a
connaissance postérieurement à l’acceptation d'informations qui l'auraient
conduite à refuser la mission si ces informations avaient été connues plus tôt.
/…

NPMQ § A21
La décision de maintenir ou non la relation client ou adhérent repose sur la prise
en compte des questions importantes qui sont survenues au cours de missions en
cours ou des missions précédentes, et de leurs implications sur la poursuite de
cette relation. Par exemple, un client ou adhérent peut avoir commencé à
développer ses activités dans un domaine dans lequel la structure d’exercice
professionnel ne possède pas l'expertise nécessaire.

Le professionnel de l’expertise comptable est attentif aux événements ou


changements intervenus chez le client ou l’adhérent qui pourraient :
 remettre en cause le maintien de la mission d’examen limité des
comptes annuels. Il peut de ce fait être amené à démissionner
(cf. § 6.9),
 nécessiter des évolutions de la mission pour l’exercice suivant.

Dans les deux cas, il documente le dossier de travail.

Le professionnel de l’expertise comptable pourra utiliser la fiche


d’acceptation et de maintien de la mission et la note de synthèse
proposées dans les dossiers de travail du CSOEC.

6.9. La démission

NPMQ § A22
- Les politiques et les procédures relatives à une démission et éventuellement à
l'interruption de la relation client ou adhérent, doivent obligatoirement
comporter :
- des entretiens avec les dirigeants de l’entité cliente ou adhérente au niveau
hiérarchique approprié et avec les responsables de la gouvernance portant sur
les mesures appropriées que la structure d’exercice professionnel pourrait
prendre compte tenu des faits et circonstances ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Démarche générale 89

- des entretiens avec les dirigeants de l’entité cliente ou adhérente au niveau


hiérarchique approprié et avec les responsables de la gouvernance portant sur
la décision prise par la structure d’exercice professionnel et des motifs sous-
jacents lorsqu’elle considère qu’il y a lieu de démissionner et éventuellement
de mettre fin à la relation client ou adhérent ;
- la prise en considération de l’existence d’une règle professionnelle, légale ou
réglementaire, exigeant de la structure d’exercice professionnel de rester en
place, ou d'avoir à informer des autorités de contrôle de sa décision de se
retirer de la mission, ou de se retirer de la mission et d'interrompre la relation
client ou adhérent, ainsi que des raisons de cette décision ;
- la documentation des questions importantes, des consultations, des conclusions
et le fondement de celles-ci.

6.10. Documentation

Le dossier proposé par le CSOEC comprend une feuille de travail


spécifiquement dédiée à cette étape de fin des travaux, à savoir la fiche
« Synthèse de la mission et rapport » qui comprend les rubriques
suivantes :
 points importants à l’issue des procédures d’examen limité et le
cas échéant à l’issue des procédures complémentaires,
 points en suspens à revoir/réponses apportées,
 points à remonter pour les procédures d’examen limité de N+1,
 nature du rapport à émettre,
 synthèse administrative de la mission,
 évolution de la mission pour N+1,
 autres prestations à proposer au client/adhérent.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
90 Démarche générale

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes

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QUATRIEME PARTIE

QUATRIEME PARTIE -
LA DOCUMENTATION DES TRAVAUX

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La documentation des travaux 93

1. La constitution et la conservation des dossiers

La norme NPMQ – § 45 à 47 – prescrit que les structures d’exercice


professionnel mettent en place des procédures relatives à la constitution
des dossiers. Ces procédures portent sur :
 la confidentialité, l’archivage sécurisé, l’intégrité, l’accessibilité
et la facilité de consultation de la documentation ; sécurité
informatique, mise en place de mots de passe adéquats,
répartition de la documentation entre les membres de l’équipe,
 la conservation de la documentation,
 le délai de mise en forme définitive des dossiers de travail d’une
mission.

Concernant les dossiers numérisés, les procédures doivent porter sur :


 les sauvegardes de la documentation à des stades appropriés de la
mission, y compris les signatures manuelles, les références croisées
et les annotations,
 la possibilité de récupérer et d’imprimer si nécessaire les copies
numérisées,
 la prise en compte des obligations légales et réglementaires ou
autres de conserver la documentation originale numérisée sous
forme papier,
 les durées de conservation adaptées à la mission et à la nature du
document,
 la possibilité de récupérer et de consulter la documentation de la
mission pendant la durée de conservation,
 la nécessité de garder la trace, lorsque cela est nécessaire, des
modifications apportées à la documentation de la mission,
 la possibilité pour les personnes autorisées étrangères à la mission
d'avoir accès à la documentation d’une mission spécifique et de
l’examiner à des fins de contrôle qualité ou pour d’autres raisons.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
94 La documentation des travaux

NPMQ § A63
La documentation de la mission reste la propriété de la structure d’exercice
professionnel. Cette dernière peut, de sa propre initiative, rendre accessibles aux
clients ou aux adhérents des parties ou des extraits de la documentation de la
mission, sous réserve que cela ne remette pas en cause la validité des travaux
effectués ou, dans le cas de missions d'assurance, l'indépendance de la structure
d’exercice professionnel ou de son personnel professionnel.

Concernant la mission d’examen limité, les applicatifs A 8 et A 9


précisent :

NP 2400 - § A8
Le professionnel de l’expertise comptable constitue un dossier de travail pour
chacune des entités dans laquelle il effectue une mission d’examen limité. Le
dossier de travail contient la documentation des travaux ; celle-ci doit permettre
à un autre professionnel expérimenté n’ayant pas pris part à la mission d’être en
mesure de comprendre les problématiques rencontrées au cours de la mission et
d’apprécier la pertinence des travaux réalisés par le professionnel de l’expertise
comptable.
Le professionnel de l’expertise comptable documente et formalise dans ce dossier
les travaux effectués et notamment les discussions intervenues avec la direction
ou avec d’autres interlocuteurs qui portent sur les problématiques susceptibles
d’avoir une incidence significative sur les comptes. Dans le cas où le professionnel
de l’expertise comptable a identifié une information contradictoire ou
incohérente susceptible d’induire en erreur le lecteur des comptes, il documente
dans le dossier de travail la manière dont cette contradiction ou cette incohérence
a été résolue pour la présentation finale des comptes.

NP 2400 - § A9
Le dossier de travail comprend :
- toutes les informations utiles sur l'entreprise pour la mission en cours et les
missions ultérieures ;
- tous les documents de travail relatifs aux comptes de l'exercice.

Dans le cadre d'une mission d’examen limité, le dossier contient, sans préjudice
d'autres éléments liés aux particularités de l’entité que le professionnel de
l’expertise comptable jugerait utile d'ajouter :
- un exemplaire de la lettre de mission ;
- les documents juridiques de l’entité et les contrats importants ;
- la description de l'entreprise et de son activité ;
- la description du système comptable ;
- un programme de travail adapté et un questionnaire aide-mémoire ;
- le grand livre si celui-ci a été utilisé comme feuille de travail et qu’il fait
apparaître les contrôles opérés ;
- les feuilles de travail relatives aux diligences mises en œuvre dans le respect
de la présente norme, notamment la description des procédures analytiques et
la formalisation des entretiens avec la direction ;
- une note de synthèse générale ;

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La documentation des travaux 95

- un exemplaire des comptes définitifs ;


- une copie signée du rapport établi.

2. Les supports proposés par le CSOEC

Le CSOEC propose les supports suivants relatifs à la mission d’examen


limité de comptes :
 le présent guide méthodologique,
 un exemple de dossier de travail comprenant :
- Le dossier permanent (DP)
- Le dossier annuel qui comprend le Dossier général annuel (DGA)
et le Dossier de contrôle annuel (DCA).

Le dossier permanent (DP) doit recueillir tout document, note,


information… qui peuvent être utiles pour la poursuite de la mission sur les
exercices ultérieurs. Il permet d’assurer la conservation des informations
sur le client, d’éviter de reposer les mêmes questions à plusieurs
occasions, de faciliter la supervision. Il constitue la mémoire du cabinet
sur les entités clientes ou adhérentes et doit être régulièrement apuré de
tout document devenu inutile. Un soin tout particulier doit être apporté à
sa conservation et à son archivage. Il peut être dématérialisé à condition
que la structure s’assure des procédures de sauvegarde informatique.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
96 La documentation des travaux

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes


(Sommaire du dossier permanent)

Le dossier général annuel (DGA) comprend les rubriques suivantes :


 Préparation de la mission,
 Synthèse de la mission et rapport.

Le dossier général annuel a une vocation pluriannuelle. Il permet de suivre


sur plusieurs années l’évolution de la mission.

Le dossier de contrôle annuel (DCA) propose une approche de contrôle par


cycles.

Il a été conçu pour une intervention dans un ordre logique, sachant qu’une
préparation rationnelle des comptes annuels suppose que le travail soit fait
de la première séquence : A, à la dernière séquence : K de ce dossier, sans
avoir à quelques exceptions près besoin de revenir en arrière.

Ces dossiers sont des propositions de programme de travail pouvant être


adaptées en fonction de l’organisation interne des structures d’exercice
professionnel et des besoins des clients ; ils doivent toutefois rester en
conformité avec les exigences de la norme d’examen limité.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
La documentation des travaux 97

Chaque cycle peut comprendre :


 une « feuille maîtresse » qui d’une part rappelle les comptes
concernés et la nature des contrôles à réaliser et d’autre part
permet au collaborateur d’indiquer ses observations et sa
conclusion. Si le système informatique le permet, chaque feuille
maîtresse fait apparaître les soldes des comptes relatifs au cycle
concerné avec les soldes correspondants de l’exercice N-1 ; les
feuilles ainsi présentées sont un outil de l’examen analytique
préalable au contrôle (sur la base des soldes avant contrôle) et en
fin de mission (sur la base des soldes après contrôle) ;
 des feuilles de travail spécialisées dont l’objectif est, en proposant
un cadre type à certains contrôles, de faire gagner du temps au
collaborateur ;
 toute feuille de travail explicitant les travaux effectués.

Extrait du dossier de travail de la mission d’examen limité des comptes


(Sommaire du dossier de contrôle annuel)

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
98 La documentation des travaux

3. Les obligations liées à la norme anti-blanchiment

Norme LABFT § 14
Les professionnels de l’expertise comptable conservent dans leurs dossiers pendant
toute la durée de la relation d’affaires et pendant les cinq ans qui suivent sa fin,
les documents relatifs à l’identité du client et le cas échéant du bénéficiaire
effectif ainsi que les éléments d’information pertinents sur le client et les
opérations qu’il effectue, mentionnés aux paragraphes 6, 11 et 12.
Cette documentation doit permettre aux professionnels de l’expertise comptable
de justifier de l’adéquation des mesures de vigilance qu’ils ont mises en œuvre
aux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

Le professionnel se réfère au guide d’application de la norme anti-


blanchiment disponible sur le site internet du CSOEC.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
CINQUIEME PARTIE

CINQUIEME PARTIE -
RAPPORTS

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Rapports 101

1. Le rapport de la mission d’examen limité

NP 2400 - § 19
Le rapport émis à l'issue d'une mission d’examen limité des comptes comporte une
conclusion exprimant une assurance formulée sous une forme négative. Le
professionnel de l’expertise comptable évalue si les éléments collectés lors de ses
travaux ont un caractère suffisamment probant pour étayer cette conclusion (Réf :
Para. A10).
NP 2400 - § 20
Sur la base des travaux effectués, le professionnel de l’expertise comptable
détermine si des informations réunies à l'occasion de ses travaux indiquent que les
comptes « ne donnent pas une image fidèle », conformément au référentiel
comptable retenu.
NP 2400 - A10
Le rapport émis par le professionnel de l’expertise comptable à l'issue d'un
examen limité décrit l'étendue d'un tel examen afin de permettre au lecteur de
comprendre la nature des travaux réalisés. Il précise que les travaux effectués ne
comportent pas tous les contrôles propres à un audit et que, de ce fait, un tel
examen conduit à une assurance moins élevée que celle résultant d'un audit. Le
professionnel de l’expertise comptable date son rapport d'examen limité de la
date de la fin de ses travaux.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
102 Rapports

1.1. Le contenu du rapport


NP 2400 § 21
Le professionnel de l’expertise comptable établit un rapport qui comprend les
éléments suivants :
a) un intitulé ;
b) le destinataire du rapport ;
c) une mention confirmant que la mission a été réalisée conformément à la
présente norme professionnelle et qu’elle ne constitue pas un audit ;
d) un paragraphe d'introduction comportant :
- le rappel de sa qualité de professionnel de l’expertise comptable et de la
mission qui lui a été confiée, de procéder à un examen limité ;
- l'identification de l'entité, des comptes objet de l'examen limité joints au
rapport et de la période couverte par ces comptes ;
- la mention de l'organe compétent ayant pris la responsabilité d'établir les
comptes et précisant qu'il appartient au professionnel de l’expertise
comptable de formuler une conclusion sur ceux-ci ;
e) un paragraphe sur l'étendue de l'examen limité comportant :
- une mention indiquant que l'examen se limite essentiellement à des
procédures analytiques et à l'obtention des dirigeants et de toute personne
compétente des informations estimées nécessaires ;
- une mention précisant que les procédures mises en œuvre conduisent à une
assurance moins élevée que celle résultant d'un audit ;
f) une conclusion exprimée sous une forme négative ;
g) la date du rapport ;
h) l'adresse et l'identification du (des) professionnel(s) de l’expertise comptable
signataire(s) du rapport.
NP 2400 § 22
Le professionnel de l’expertise comptable formule dans le rapport :
- une conclusion favorable sans observation ;
- une conclusion favorable assortie d’une ou de plusieurs observations ;
- une conclusion avec réserve(s) ;
- une conclusion défavorable ;
- une impossibilité de conclure.

NP 2400 - § 23
Dans son rapport, le professionnel de l’expertise comptable :
a) conclut qu'il n'a pas relevé d'éléments le conduisant à considérer que les
comptes ne sont pas établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable identifié. Lorsqu'il conclut avec
réserve(s), ou lorsqu'il exprime une conclusion défavorable ou une
impossibilité de conclure, le professionnel de l’expertise comptable en expose
clairement les raisons et, si possible, en chiffre l'incidence.
b) formule, si nécessaire, toute(s) observation(s) utile(s) pour souligner une
information présentée de manière pertinente dans l'annexe des comptes.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Rapports 103

1.2. La formulation de la conclusion

NP 2400 - § A11
Les situations conduisant à une conclusion avec réserve(s), à une conclusion
défavorable, ou à une impossibilité de conclure, sont analogues à celles
développées dans la norme applicable au rapport d’audit de comptes.
Dans certains cas, le rapport comporte, dans un paragraphe distinct, des
observations dont l'objectif est d'attirer l'attention du lecteur sur un point
concernant les comptes et exposé de manière pertinente dans l'annexe. Ce
paragraphe distinct d'observations est placé après la formulation de la conclusion
du professionnel de l’expertise comptable et précise que celles-ci ne remettent
pas en cause la conclusion exprimée.
Les circonstances dans lesquelles un paragraphe d'observations est inséré sont
analogues à celles exposées dans la norme applicable au rapport d’audit de
comptes.
Le professionnel de l’expertise comptable date son rapport d'examen limité de la
date de la fin de ses travaux.

1.3. Le positionnement du rapport

La plaquette des comptes annuels comprendra généralement une page de


garde, un sommaire, le rapport du professionnel de l’expertise comptable
et les comptes annuels.

Le rapport du professionnel porte le titre de Rapport d’examen limité, sans


distinction quant à la formulation de l’opinion.

1.4. La date du rapport

Le professionnel de l’expertise comptable date son rapport d’examen


limité de la date de la fin de ses travaux (§ A10 - NP 2400).

Cette date fixe le moment de la prise en compte par le professionnel de


l’existence éventuelle d’événements postérieurs pouvant avoir une
incidence significative sur les comptes. (§ 17 de la NP 2400)

Le professionnel de l’expertise comptable a le choix entre un rapport daté


soit du jour de l’entretien avec le client ou l’adhérent (ou du jour où le
professionnel a reçu du client ou de l’adhérent une dernière information
significative ayant une incidence sur les comptes), soit du jour de la revue
finale du dossier par le professionnel.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
104 Rapports

Il faut proscrire la signature d’un rapport du jour d’expédition des


documents au client ou à l’adhérent, même s’il existe un délai important
entre l’une des deux dates ci-dessus et l’envoi effectif à l’entité. Le
professionnel pourrait se voir reprocher la non-connaissance d’événements
intervenus entre la date où les comptes ont été effectivement arrêtés et la
signature du rapport.

Il est bien entendu que la structure s’organise pour minimiser les temps
d’impression et d’expédition.

1.5. La signature du rapport

Article 12 de l’Ordonnance de 1945 (modifié par l’Ordonnance n°2004-279


du 25 mars 2004, article 5)
Les experts-comptables exercent leur profession soit à titre individuel et en leur
propre nom, soit en qualité de salarié d’un autre expert-comptable, d’une
association de gestion et de comptabilité ou d’une société d’expertise comptable,
soit en qualité de mandataire social d’une société d’expertise comptable ; ces
diverses formes d’exercice sont compatibles entre elles.
Ils doivent observer les dispositions législatives et réglementaires régissant leur
profession ainsi que le règlement intérieur de l’ordre qui est établi par décision
du conseil supérieur.
Les experts-comptables et les salariés mentionnés à l’article 83 ter et à l’article
83 quater assument dans tous les cas la responsabilité de leurs travaux et
activités. La responsabilité propre des sociétés membres de l’ordre et des
associations de gestion et de comptabilité laisse subsister la responsabilité
personnelle de chaque expert-comptable ou salarié mentionné à l’article 83 ter et
à l’article 83 quater à raison des travaux qu’il exécute lui-même pour le compte
de ces sociétés ou associations. Les travaux et activités doivent être assortis de la
signature personnelle de l’expert-comptable ou du salarié ainsi que du visa ou de
la signature sociale.
Les membres de l’ordre qui, étant associés ou actionnaires d’une société reconnue
par lui, exercent leur activité dans cette société, ainsi que les membres de l’ordre
salariés d’un confrère ou d’une société inscrite au tableau, peuvent exécuter en
leur nom et pour leur propre compte les missions ou mandats qui leur sont
directement confiés par des clients. Ils exercent ce droit dans les conditions
prévues par les conventions qui les lient éventuellement auxdites sociétés ou à
leurs employeurs.

Les lettres de mission, rapports et attestations doivent être revêtus de la


signature personnelle du professionnel de l’expertise comptable ou du
salarié mentionné à l’article 83 ter ou 83 quater. Ils doivent être en outre
revêtus du visa ou de la signature sociale si le professionnel de l’expertise
comptable ou le salarié autorisé n’en est pas délégataire.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Rapports 105

La signature personnelle des professionnels de l’expertise comptable et


des salariés autorisés à exercer concerne les travaux et activités entrant
dans le périmètre d’exercice de l’article 2, alinéas 1 et 2, de l’ordonnance
de 1945. Les autres travaux (par exemple, études techniques,
consultations) relevant de l’article 22, alinéas 5, 6 et 7, doivent être
signés par le responsable de la mission qui n’est pas nécessairement un
expert-comptable ou un salarié autorisé.

Position arrêtée par la commission juridique du CSOEC les 31 août 2012 et


19 novembre 2013.

Les structures d’exercice professionnel qui le souhaitent peuvent faire


cosigner le responsable technique de la mission, en tant qu’interlocuteur
privilégié du client ou de l’adhérent, même si ce dernier n’est pas inscrit
au tableau de l’Ordre.

1.6. Les règles de communication

Le rapport est intégré à la plaquette des comptes annuels.

Les règles de diffusion du rapport et d’établissement de la plaquette des


comptes annuels sont les suivantes :
 exemplaire destiné au greffe : le rapport n’est pas obligatoire
 plaquettes des comptes annuels remises au client ou à l’adhérent à
l’intention des banquiers et autres partenaires de l’entité :
insertion du rapport dans tous les exemplaires

2. La lettre de recommandations

Comme indiqué au point 6.5 de la troisième partie, les travaux engagés par
le professionnel de l’expertise comptable peuvent le conduire à formuler
certaines recommandations à la direction de l’entité.

Ces recommandations font l’objet d’une lettre spécifique, distincte du


rapport lié directement à la mission d’examen limité.

Le professionnel doit être vigilant sur le fait que cette lettre n’apparaisse
pas en contradiction avec la formulation de son opinion mentionnée dans
son rapport lié à la mission d’examen limité.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
106 Rapports

3. La déclaration à Tracfin

Le professionnel de l’expertise comptable reste vigilant au respect de la


norme anti-blanchiment tout au long de sa mission. Il est de ce fait
susceptible d’être amené à faire une déclaration de soupçon à Tracfin
(cf. norme anti-blanchiment).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
SIXIEME PARTIE

SIXIEME PARTIE -
LES COMPTES INTERMEDIAIRES

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Les comptes intermédiaires 109

NP 2400 - § 14
S’agissant de comptes intermédiaires, le professionnel de l’expertise comptable
est plus particulièrement attentif aux points suivants :
- l’établissement des comptes intermédiaires conformément au référentiel
comptable retenu, en particulier dans l’application du principe de permanence
des méthodes ;
- la présence d’une annexe comportant notamment une information sur les
options retenues dans le cadre d’un arrêté à une date intermédiaire ;
- la pertinence des comptes intermédiaires par rapport à sa connaissance
générale de l’entité.

1. Le concept de comptes intermédiaires

Les entités sont souvent amenées à établir en cours d'année des états
intermédiaires sur leur situation financière.

Il convient de distinguer :
 les états de gestion à vocation purement interne (exemples :
tableaux de bord, situations intermédiaires, résultats flash…)
établis selon des méthodes spécifiques à chaque entreprise,
 les comptes intermédiaires qui ont vocation à être diffusés à des
tiers ; ils sont établis selon les mêmes principes et méthodes
comptables que des comptes annuels et comprennent bilan,
compte de résultat et annexe.

2. Le choix de la mission

Le professionnel de l'expertise intervient dans l'accompagnement à


l'établissement de ces documents.

Pour les états de gestion intermédiaires, sa mission relève des « Autres


prestations fournies à l'entité » ; mission sans assurance qui aboutit à un
compte rendu de mission dans lequel le professionnel relate les travaux
effectués et fait état de constats.

Pour les comptes intermédiaires, le professionnel de l'expertise comptable


propose, comme pour des comptes annuels, une mission de présentation,
d'examen limité ou d'audit contractuel.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
110 Les comptes intermédiaires

3. Les diligences à accomplir

Les missions d’examen limité de comptes intermédiaires relèvent du même


référentiel que les missions d’examen limité de comptes annuels.

Il convient d’attirer la vigilance du professionnel de l’expertise comptable,


lors des entretiens avec la direction, sur les hypothèses retenues pour
procéder à certaines estimations comptables (plus fréquentes, on peut le
penser, pour des comptes intermédiaires que pour des comptes de
clôture).

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
SEPTIEME PARTIE

SEPTIEME PARTIE -
LES COMPTES CONSOLIDES

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Les comptes consolidés 113

Cette partie a pour objectif de préciser les points d’attention particulière


lorsque la mission d’examen limité porte sur des comptes consolidés. En
effet, l’ensemble des diligences développées précédemment s’applique au
professionnel de l’expertise comptable lorsqu’il conduit cette mission au
regard des comptes consolidés ; elles consisteront essentiellement à des
entretiens avec la direction et à la mise en œuvre de procédures
analytiques, adaptés cependant à des comptes présentés sous forme
consolidée. Cette mission aura la même finalité, soit l’obtention d’une
assurance de niveau modéré aboutissant à une opinion exprimée sous une
forme négative ; elle portera sur des comptes consolidés quant à leur
conformité au référentiel comptable qui leur est applicable.

1. Composition des états financiers

En conformité avec le règlement comptable n° 99-02 (section IV), les


comptes consolidés comprennent obligatoirement un bilan, un compte de
résultat et une annexe, cette dernière comprenant, en sus des
informations portant sur les modalités de consolidation, les méthodes et
règles d’évaluation, un tableau de variation des capitaux propres
consolidés et un tableau de flux de trésorerie. Ils doivent être présentés
sous une forme comparative avec l’exercice précédent.

Selon le référentiel IFRS (IAS 1), les comptes consolidés sont composés
d’un état de la situation financière (bilan), un état du résultat global, un
état des variations de capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie et
des notes (annexes) contenant un résumé des principales méthodes
comptables et d'autres informations explicatives. En outre, un état de
situation financière au début de la première période de comparaison devra
être présenté, lorsque l'entité applique une méthode comptable à titre
rétroactif ou effectue un retraitement rétroactif des éléments de ses états
financiers, ou lorsqu'elle procède à un reclassement des éléments dans ses
états financiers. Des informations comparatives au titre de la période
précédente pour tous les montants figurant dans les états financiers de la
période doivent être fournies (§ 38, IAS 1).

Selon le référentiel comptable appliqué, il sera nécessaire de s’assurer de


la présence de tous les états financiers requis ; ils sont de fait sujets à
l’examen et doivent être mentionnés dans le rapport d’examen limité qui
sera émis.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
114 Les comptes consolidés

2. Méthodes comptables

Contrairement aux comptes annuels qui suivent le plan comptable général,


les comptes consolidés sont établis soit selon le règlement n° 99-02 du CRC
relatif aux comptes consolidés, soit selon les normes IFRS obligatoires pour
les sociétés cotées et applicables, sur option, par les sociétés non cotées.

Concernant les deux référentiels comptables applicables aux comptes


consolidés en France, des principes et méthodes comptables différents de
ceux utilisés dans les comptes annuels des entités composant le périmètre
de consolidation sont introduits. Ce principe est d’ailleurs affirmé par le
règlement n° 99-02 qui, au § 300, précise « Les comptes consolidés sont
établis suivant des méthodes définies par le groupe pour sa consolidation
et conformes à la réglementation française, y compris les options ouvertes
par le code de commerce pour les comptes individuels et celles spécifique-
ment ouvertes, pour les comptes consolidés, par l’article L 233-23 du code
de commerce et l’article 248-8 du décret du 23 mars 1967. Ainsi, par
exemple, un groupe peut provisionner dans ses comptes consolidés des
engagements de retraite qu’il se borne à indiquer dans l’annexe des
comptes individuels : dans les deux cas, il se conforme à l’article L 123-13
du code de commerce.» Il en est de même lorsque le référentiel IFRS
trouve son application, ce dernier ne pouvant en outre être utilisé en
France pour les comptes annuels.

Ainsi, en sus des règles inhérentes aux comptes consolidés (méthodes de


consolidation, élimination des opérations réciproques, conversion des
comptes de filiales étrangères, traitement comptable des regroupements,
etc.), des retraitements sont opérés préalablement à la consolidation dès
lors que des divergences existent entre les méthodes comptables et leurs
modalités d’application retenues pour les comptes individuels des
entreprises incluses dans le périmètre de consolidation et celles retenues
pour les comptes consolidés. Sans être exhaustives, les opérations de
retraitement et d’élimination concerneront, par exemple :
 élimination des écritures à caractère fiscal,
 constatation des impôts différés,
 traitement des entités mises en équivalence,
 amortissement des écarts d’acquisition et d’évaluation,
 retraitement des contrats de crédit-bail,
 retraitement des contrats à long terme, des frais de développe-
ment (R&D),
 comptabilisation des avantages au personnel, etc.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Les comptes consolidés 115

Afin d’obtenir le niveau d’assurance requis par une mission d’examen


limité des comptes consolidés, le professionnel de l’expertise comptable,
lors de la prise de connaissance de l’entité et de son environnement, y
compris son contrôle interne, portera par conséquent une attention
particulière aux procédures mises en œuvre par le groupe visant à
maîtriser les processus de consolidation (périmètre de consolidation et
variations de pourcentage de contrôle maintenus à jour, écritures de
consolidation suivies dans un journal spécifique, disponibilité des
informations nécessaires au traitement dans les comptes consolidés des
sociétés mises en équivalence, etc.) et à assurer l’application de principes
et règles comptables homogènes au sein des sociétés intégrées ainsi que
l’identification des opérations réciproques et leur élimination, en
particulier les opérations financières et les résultats internes (dividendes,
marges sur stocks, etc.).

3. Comptes annuels des entités comprises dans la


consolidation

Pour satisfaire à l’expression d’une opinion d’un niveau d’assurance


modéré permettant de conclure que le professionnel n’a pas relevé
d’éléments le conduisant à considérer que les comptes consolidés ne sont
pas établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable appliqué, les comptes annuels des entités
composant le périmètre de consolidation devraient avoir fait l’objet au
minimum d’un examen limité. Au cas où les comptes annuels d’une entité
n’auraient pas d’incidence significative sur les comptes consolidés, une
mission de présentation des comptes annuels peut s’avérer suffisante.

Pour satisfaire à l’obligation d’exprimer une opinion sur les comptes


consolidés et d’en assumer la responsabilité, le professionnel de
l’expertise comptable mettra en œuvre les travaux complémentaires qu’il
estime nécessaires pour obtenir l’assurance modérée que les informations
financières prises dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies
significatives. Dans ce cadre, il pourra être amené à évaluer la
compétence professionnelle et/ou à examiner les travaux des
professionnels chargés du contrôle des comptes des entités comprises dans
la consolidation.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
116 Les comptes consolidés

4. Rapport

Le contenu du rapport n’est pas différent de celui prévu pour l’examen


limité des comptes annuels. Le professionnel de l’expertise comptable
veillera néanmoins à bien identifier le destinataire de son rapport et la
nature des comptes examinés. Il pourra préciser le référentiel comptable
appliqué, s’il le juge utile. Ainsi, dans un rapport sans réserve, il déclarera
qu’à l’issue de son examen limité, il n’a pas relevé d’éléments de nature à
remettre en cause le fait que les comptes consolidés sont établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui
leur est applicable.

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
ANNEXES

ANNEXES

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Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Annexes 119

ANNEXE I – EXEMPLE DE
LETTRE DE MISSION

Voir site Internet du CSOEC : www.experts-comptables.fr

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
120 Annexes

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Annexes 121

ANNEXE II – EXEMPLES DE RAPPORTS

E1 – Rapport d’examen limité

(rapport sans réserve)

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …, nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Sur la base de notre examen limité, nous n’avons pas relevé d’éléments
qui nous conduisent à considérer que les comptes ne sont pas établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui
leur est applicable.

Lieu, date et signature

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122 Annexes

E2 - Rapport d’examen limité

(rapport sans réserve mais avec observation(s))

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …, nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Sur la base de notre examen limité, nous n’avons pas relevé d’éléments
qui nous conduisent à considérer que les comptes ne sont pas établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui
leur est applicable.

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons


votre attention sur le point exposé dans la note XX de l'annexe
concernant ...

(Exposé du point concerné)

Lieu, date et signature

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Annexes 123

E3 - Rapport d’examen limité

(rapport avec réserve (désaccords ou limitations))

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …, nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Nous formulons une (des) réserve(s) sur le(s) point(s) suivant(s) :

(Description motivée et chiffrée des désaccords sur les règles et méthodes


comptables ou des limitations faisant l'objet de la réserve)

Sur la base de notre examen limité et sous cette (ces) réserve(s), nous
n’avons pas relevé d’autres éléments qui nous conduisent à considérer que
les comptes ne sont pas établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.

Lieu, date et signature

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
124 Annexes

E4 - Rapport d’examen limité

(rapport avec conclusion défavorable)

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …, nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Nous portons à votre connaissance le(s) point (s) suivant(s) qui ont une
incidence significative sur les comptes :

(Description motivée et chiffrée des désaccords sur les règles et méthodes


comptables conduisant à la conclusion défavorable)

Sur la base de notre examen limité et en raison des faits exposés ci-dessus,
nous sommes d'avis que les comptes ne sont pas établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est
applicable.

Lieu, date et signature

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
Annexes 125

E5 - Rapport d’examen limité

(rapport avec impossibilité de conclure (limitations))

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …, nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Nous portons à votre connaissance le(s) point (s) suivant(s) :

- (Indication et description des limitations

- conduisant à l'impossibilité de conclure)

Sur la base de notre examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en


raison des limitations exposées ci-dessus, de déterminer si les comptes ont
été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable qui leur est applicable.

Lieu, date et signature

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013
126 Annexes

E6 - Rapport d’examen limité

(rapport avec impossibilité de conclure (incertitudes graves et multiples))

Conformément à la mission qui nous a été confiée par la direction et qui a


fait l’objet de notre lettre en date du …. nous avons effectué un examen
limité des comptes ... (préciser « annuels », « consolidés »,
« intermédiaires ») de ... (préciser l'entité concernée) relatifs à ...
(préciser la période ou l'exercice concerné), tels qu'ils sont joints au
présent rapport.

Ces comptes ont été préparés sous la responsabilité de la direction. Il nous


appartient, sur la base de notre examen limité, d’exprimer notre
conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué cet examen conformément aux dispositions de la


norme professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-
comptables applicable à la mission d’examen limité des comptes.

Cette norme requiert la mise en œuvre de diligences limitées conduisant à


une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les
comptes ... (préciser « annuels », « consolidés », « intermédiaires ») ne
comportent pas d'anomalies significatives.

Un examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à


un audit, mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à
obtenir de la direction les informations que nous avons estimées
nécessaires.

Nous portons à votre connaissance le(s) point (s) suivant(s) :

- (Description motivée des incertitudes

- conduisant à l'impossibilité de conclure)

Sur la base de notre examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en


raison des incertitudes exposées ci-dessus, de déterminer si les comptes
ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable qui leur est applicable.

Lieu, date et signature

Mission d’examen limité des comptes annuels © CSOEC  Edition novembre 2013

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