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ORGANISÉE PAR
LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ
EN VUE DE LA RÉDACTION
DES DÉCRETS D’APPLICATION
SUR L’USAGE DU TITRE DE PSYCHOTHÉRAPEUTE.
Verbatim +
Rédigé par Philippe Grauer et Geneviève Mattei1
INTRODUCTION
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Texte arrêté au samedi 14 au matin. En bleu les ajouts. Les deux interventions de Jean-
Michel Fourcade et d'Alain Naissant sont restitués au fil du texte. En note quelques variantes.
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DÉBAT
B.B : vous avez le temps de nous faire parvenir votre position dans un
mois, afin que nous puissions élaborer une synthèse.
B.B : Des stages pratiques sont prévus dans le cahier des charges. La
loi ne prévoit pas de cadre nouveau pour la psychanalyse. En
conséquence, la création de nouvelles associations psychanalytiques
reste possible. Il n'est pas question d'entraver la liberté d’association. La loi
n’institue aucun ordre.
B.B : oui, il le devront, s’ils désirent utiliser le titre de psychothérapeute. C’est dans la
loi. Mais rien ne l'exige
B.B : nous essayons de définir les cadres d’une formation mais pas son
contenu. Nous ne pouvons excéder la loi. En clair, cela veut dire que
les membres dits de droit devront satisfaire à des exigences de
formation.
B.B : je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans des débats des sociétés
savantes. J’ai pour souci d’éviter les dérives sectaires pour répondre
ainsi aux parlementaires qui ont le même souci. C’est la raison pour
laquelle nous avons fait référence aux quatre approches "validés
scientifiquement". Nous ne voulons en privilégier aucune.
psychothérapie n'est pas une profession, mais une restant une activité parmi
d’autres de la psychologie. Pour nous ces décrets sont flous.
B.B : par l'autorité préfectorale, c’est-à-dire la DASS. Il n’est pas prévu d’instance
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autre. Et quand il y aura un litige, un recours sera toujours possible .
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Quelle formation complémentaire devraient-ils effectuer (…)
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en particulier sur le contenu de la formation.
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(hiérarchique, gracieux ou contentieux).
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B.B : cette désignation n’est pas dirigée contre ceux qui sont présents
ici mais par exemple contre une "église d’adorateurs de la lune
solaire".
inférieures à celles des universités d'État, ce qui constitue une atteinte grave
au droit à l'enseignement libre.
B.B : nous nous sommes posé la question. D’où le mot master qui
renvoie à des références communautaires.
Madame Craignou : il est dommage que l’on fasse une loi sur un titre
sans que les formations en psychothérapie soient citées. Ce texte sert
aussi à ce que les usagers disposent d'une lisibilité sur les formations
qu'aura suivies le professionnel auquel ils s'adresseront.
Parler de connaissance en psychopathologie clinique, et d'un master
sur 5 ans ne suffit pas comme information. En aucun cas on ne saura à
qui on s'adresse, et s'il a bénéficié d'une formation en psychothérapie.
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D’autre part, qu’est-ce qui m’empêcherait, moi spécialiste des TCC, de m’intituler, ce qui
serait fantaisiste, psychanalyste ?
Bernard Basset : nous avons tout de suite vu cette faille, mais c'est ce
texte qui a été voté. C'est à vous d'y réfléchir, je n'ai pas de solution.
Une autorité, un ordre ? la loi ne nous permet pas de créer cela.
B.B : je suis ouvert, mais sans solution pour l'instant. Si vous faites des
propositions…
Monsieur Gori parlait de feuille de route. Il se trouve que ce qui nous est ici proposé est
quelque chose où nous aurions à faire, à établir nous-mêmes une feuille de route plus précise.
Et toujours dans le cadre de cette maquette. Comment prendre, en effet, position sur ce qui
n'est pas précisé, à savoir sur un master qui se propose comme nouveau et "qui ne crée
cependant pas de nouvelle profession". Si nous remplissons chacun cette feuille de route, vu la
disparité des conceptions qu'il y a autour de cette table, ce que vous recevrez ne pourra donner
lieu qu'à une véritable cacophonie.
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"Nous avons essayé de faire au mieux. "
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vous l'êtes [dans la discorde, mais je vous fais confiance, vous vous
connaissez tous, vous parviendrez bien à des positions communes].
Vous êtes nombreux, vous vous connaissez, aurez des échanges entre
vous et ferez des propositions regroupées probablement.
Bernard Basset : nous n'avons pas trop détaillé dans le décret, pour ne
pas donner prise au Conseil d'État, qui exige que l'on soit concis, que
l'on épure la formulation.
Bruno Dal-Palu : quelle est la date d’entrée en vigueur du décret ? J’aimerais savoir
si le nouveau master professionnel se substitue aux formations des
écoles de psychothérapie qui existent ?
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B.B : nous ne souhaitons pas du tout intervenir sur les pratiques. Nous ne
réglementons que le titre.
P.G : Pour créer un master nouveau sans créer une profession nouvelle,
il convient de l'insérer dans des masters déjà existants.
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Alain Naissant, Psy'G 6 : le décret parle d’une formation en psychothérapie, mais la loi
n’en parlait pas. Le titre crée bel et bien une profession. Il n’y a pas de définition de la
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Le PSY'G a soulevé en séance les points suivants (qu'Alain Naissant développe plus
largement ici) :
1- il est indéniable que le "titre de psychothérapeute" affaiblira celui de psychologue (ce que
nous voulions notamment éviter en refusant depuis toujours la réglementation) et qu'il
enfermera dans un carcan tous les psychothérapeutes, quel que soit leur titre professionnel
initial. En effet, malgré le déni du ministère (qui cherche à rassurer tout le monde afin de nous
faire avaler le méchant brouet concocté et imposé par les parlementaires), cette loi du 9 août
2004 crée évidemment une nouvelle profession réglementée, autonome et spécialisée ;
2- il faut s'étonner que l'on cherche à réglementer l'usage du titre de psychothérapeute sans que
le mot "psychothérapie" soit mentionné dans le texte de loi ;
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psychothérapie. La nécessité d’un travail sur soi n'est pas évoquée dans ce texte. Les
Commissions préfectorales pour le titre de psychologue ont été une catastrophe. Ce n’est pas
cette loi qui empêchera l’infiltration éventuelle des sectes.
B.B : le texte que nous proposons est plus exigeant que cela7.
3- peut-on travailler sans donner une définition à la psychothérapie ? Les travaux initiés par le
ministère à ce sujet n'ont, à notre connaissance, jamais été publiés, ce qui démontre
probablement la difficulté de la tâche ;
4- la formation de base à la psychothérapie doit être réelle et suffisante et comprendre
obligatoirement le travail "sur soi", psychothérapie ou psychanalyse personnelle du
psychothérapeute ;
5- nous refusons la médicalisation de la psychothérapie, et cette crainte semble fondée ;
6- ce n'est pas un tel dispositif légal qui évitera l'emprise sectaire (argument jugé populaire et
utilisé constamment comme cheval de bataille par les parlementaires), d'autant que chacun
peut obtenir le diplôme.
7- concernant les "dispositions transitoires", mise en garde du PSY'G contre la tentation
d'instituer des commissions préfectorales composées très majoritairement de professionnels et
d'enseignants (telles celles créées par le décret de mars 1990 pour l'application de la
réglementation de l'usage du titre de psychologue), afin de ne pas connaître à nouveau les
situations préjudiciables et regrettables vécues par de nombreux professionnels, ce qui avait
provoqué de très nombreux recours devant le tribunal administratif… Le ministère de la santé
lui-même, tirant la leçon, avait reconnu à l'époque que ce dispositif ne devait plus être
reconduit et évoquait, pour l'avenir si nécessaire, une instance impartiale, uniquement
administrative, n'ayant pour seule fonction la validation des documents présentés par les
demandeurs.
À noter que les préjudices subis ne concernaient pas seulement des professionnels exerçant
sous le titre de psychothérapeute (ce qui rendait d'ailleurs la défense de leur dossier difficile
car la loi était claire : il fallait avoir exercé sous le titre de psychologue pour bénéficier des
mesures transitoires) mais surtout des psychologues déclarés en tant que tels dont certains
étaient titulaires de diplômes universitaires en psychologie (licence, maîtrise en psychologie
mais que la commission essayait d'éliminer en refusant de respecter les dispositions du
décret…). Nous avions eu notamment le cas d'une psychologue exerçant depuis plus de vingt
ans, titulaire d'un DESS et d'une maîtrise en psychologie, mais comme sa licence était en
sociologie, la commission rejetait sa demande et il a fallu une longue procédure et plusieurs
années avant que notre adhérente soit rétablie dans son titre.
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Cottraux indique alors que la formule scientifiquement validées permettait cette protection.
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B. B. : je précise que les différents rapports (Cléry-Melin, Inserm, etc.) n’engagent que leurs
auteurs et n’engagent pas le ministre.
Bruno Dal-Palu : il est utile de rappeler que beaucoup de gourous de sectes sont médecins.
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Précision depuis les notes de ** : Il faudrait une invitation évidente à la remise en cause
auprès d'un tiers ou à l'analyse de sa pratique.