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2 Problèmes
Problème no 1. (Le modèle de Cox, Ross & Rubinstein), tiré de [Lamberton et Lapeyre, 1997,
p.23 ≠ 27.]
Le modèle de Cox, Ross & Rubinstein est une version discrétisée du modèle de Back-Scholes
(qui sera vu plus tard au cours de l’année), dans laquelle il y a un seul actif risqué S, de prix Sn
(0)
à l’instant n, 0 6 n 6 N , et un actif sans risque S (0) , noté (Sn )nœJ0,N K de rendement certain
r sur une période, de sorte que l’on a:
On fait les hypothèses suivantes sur l’évolution du cours de l’actif risqué: entre deux périodes
consécutives, la variation relative des cours est soit a, soit b, avec ≠1 < a < b:
®
Sn · (1 + b)
Sn+1 =
Sn · (1 + a).
Le cours initial de S (0) est donné. L’espace naturel des résultats possibles est donc = {1 +
a, 1 + b}N , chaque N -uplet représentant les valeurs successives de SSn+1 n
, pour n appartenant
à J1, N ≠ 1K. On prend naturellement F0 = {ÿ, }, et F = P( ). La tribu Fn sera, pour
n dans J1, N ≠ 1K, la tribu ‡(S1 , · · · , Sn ) engendrée par les variables S1 , · · · , Sn aléatoires.
L’hypothèse dé�nissant P à une équivalence près est que tous les singletons de ont une
probabilité non-nulle.
Introduisons les variables aléatoires Tn := Sn /Sn≠1 , pour n appartenant à l’intervalle J1, N K.
La connaissance de P équivaut donc à celle de la loi du N -uplet (T1 , T2 , · · · , TN ). Notons aussi
que, pour tout n > 1, Fn = ‡(T1 , · · · , Tn ).
1. Montrer que le prix actualisé (S nœJ1,N K est une martingale sous P si et seulement si
Ên )
E[Tn+1 |Fn ] = 1 + r, pour tout n appartenant à J0, N ≠ 1K.
2. En déduire que, pour que la marché soit viable, il est nécessaire que r appartienne à
l’intervalle ]a, b[.
4. Dans la suite de cet exercice, nous supposerons que r appartient à ]a, b[ et on pose:
b≠r
p := . (1)
b≠a
Montrer que (S nœJ1,N K est une martingale sous P si et seulement si les variables aléa-
Ên )
toires T1 , T2 , · · · , TN sont indépendantes équidistribuées, leur loi commune étant donnée
par:
P(T1 = 1 + a) = p = 1 ≠ P(T1 = 1 + b).
En déduire que le marché est viable et complet.
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5. On note Cn (resp. Pn ) la valeur, à l’instant n, d’un call (resp. d’un put) européen sur une
unité d’actif risqué au prix d’exercice K et d’échéance N .
(i) Retrouver, à partir des formules de prix sous forme d’espérances conditionnelles, la
relation de parité call-put:
Cn ≠ Pn = Sn ≠ K · (1 + r)≠(N ≠n) .
6. Montrer que la stratégie de couverture parfaite d’un call est dé�nie par une quantité d’actif
risqué Hn = (n, Sn≠1 ) à détenir à l’instant n, où est une fonction que l’on exprimera
à partir de la fonction c.
Partie II: Introduction des résultats mathématiques nécessaires pour passer du modèle
discret au modèle continu:
(N ) (N ) (N )
YN := X1 + X2 + · · · + XN , (2)
(N )
où pour chaque N , les variables aléatoires Xi sont indépendantes et équidistribuées
sous Pú , à valeurs dans {≠ N ; N } et de moyenne, notée µN . On suppose de plus que
‡ ‡
Â(y) := (Ke≠RT ≠ S0 ey )+ .
Soit Y une variable aléatoire qui suit, sous la probabilité Pú , la loi N(µ, ‡ 2 ). Notons
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Nous allons utiliser le modèle étudié dans la première partie a�n de “pricer” (i.e. établir le prix)
d’une option de vente (donc un put) puis d’une option d’achat. A cette �n, nous allons faire
tendre N vers l’in�ni dans le modèle C.R.R. Pour cela nous considérons un réel strictement
positif, noté ‡. Nous expliquerons à la question 12. la signi�cation et l’origine de ‡.
Plus précisément, dé�nissons les quantités suivantes.
RT
• rN := ; qui est le taux d’intérêt. Le réel R s’interprète comme le taux d’intérêt
N
instantané entre les instants 0 et T , puisque lim (1 + RT
N ) =e
N RT .
N æŒ
On fait les hypothèses suivantes sur l’évolution du cours de l’actif sans risque, noté à présent
(0,N )
(Sn )nœJ0,N K , de rendement certain rN sur une période, de sorte que l’on a:
Sn(0,N ) = (1 + rN )n , ’n œ J0, N K.
et donc, en particulier,
(0,N )
SN = (1 + rN )N .
On fait les hypothèses suivantes sur l’évolution du cours de l’actif risqué, à présent noté
(N )
(Sn )nœJ0,N K : entre deux périodes consécutives, la variation relative des cours est soit aN ,
soit bN . ( (N )
(N ) Sn · (1 + bN )
Sn+1 = (N )
Sn · (1 + aN )
où l’on a posé:
Å ã Å ã
1 + aN ‡ 1 + bN ‡
ln = ≠Ô & ln =Ô . (5)
1 + rN N 1 + rN N
Le cours initial de S (0,N ) est donné. L’espace naturel des résultats possibles est donc (N ) =
(N )
Sn+1
{1 + aN , 1 + bN }N , chaque N -uplet représentant les valeurs successives de (N ) , pour n ap-
Sn
(N )
partenant à J1, N ≠ 1K. On prend naturellement F0 = {ÿ, (N ) }, et F (N ) = P( (N ) ). La
(N ) (N ) (N )
tribu Fn sera, pour n dans J1, N ≠ 1K, la tribu ‡(S1 , · · · , Sn ) engendrée par les vari-
(N ) (N )
ables S1 , · · · , Sn aléatoires. L’hypothèse dé�nissant P(N ) à une équivalence près est que
tous les singletons de (N ) ont une probabilité nulle. Introduisons en�n les variables aléatoires
(N ) (N ) (N )
Tn := Sn /Sn≠1 , pour n appartenant à l’intervalle J1, N K. La connaissance de P(N ) équiv-
(N ) (N ) (N )
aut donc à celle de la loi du N -uplet (T1 , T2 , · · · , TN ). Notons aussi que, pour tout n > 1,
(N ) (N ) (N )
Fn = ‡(T1 , · · · , Tn ).
De même, par analogie avec la dé�nition de p, donnée en (1), on dé�nit pour tout N dans Nú :
bN ≠ rN
pN := . (6)
bN ≠ aN
(N )
En�n, pour tout N dans Nú , on considère la famille de variables aléatoires réelles (Tj )jœNú
i.i.d., dé�nies par:
(N ) (N )
P(N ) (Tj = 1 + aN ) := pN & P(N ) (Tj = 1 + bN ) := 1 ≠ pN .
Consistance du modèle
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11. Montrer alors que les conditions imposées dans cette nouvelle partie nous permettent
d’a�rmer qu’il existe, pour chaque entier N de Nú , une probabilité risque-neutre, notée
](N )
Pú(N ) , sous laquelle (Sn )nœJ1,N K est une martingale. En déduire que le marché est viable
et complet.
Origine et interprétation de ‡
13. Donner une interprétation mathématique, puis �nancière, du réel ‡ dé�ni au début de la
partie III.
14. Montrer comment on pourrait récrire le début de la partie III, de telle façon que ‡ ne soit
plus dé�ni avant rN , aN et bN mais après. Quelle est l’inconvénient d’une telle présenta-
tion?
(N )
On considère à présent un put d’échéance N et de strike K, portant sur l’actif S. On note P0
la valeur de ce put, à l’instant 0.
qN (N )
où l’on a posé YN := j=1 ln(Tj /(1 + rN )).
(N )
16. Montrer que les variables aléatoires (Xj )jœJ1,N K , dé�nies par:
(N ) (N )
Xj := ln(Tj /(1 + rN ))
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(N ) (N )
c) telles que P(Q1 = ≠N
‡
) = Pú(N ) (X1 = ≠N
‡
) , pour tout N de Nú .
En�n, lim N µN existe et est notée µ.
N æŒ
(ii) Montrer que (ZN )N œNú converge en loi vers N(µ, ‡ 2 ).
(iii) En déduire que lim Eú(N ) [Â(YN )] = E[Â(Y )], où Y suit la loi N(µ, ‡ 2 ), sous la
N æŒ
probabilité P.
(N )
lim P0 = e≠RT K · (≠d≠ ) ≠ S0 (≠d+ ), (11)
N æŒ
où l’on a posé:
20. Finalement, déduire que le prix d’un call, à l’instant 0, de même paramètres que celui du
(N )
put, et noté C0 , est donné par:
(N )
lim C0 = S0 (d+ ) ≠ Ke≠RT · (d≠ ).
N æŒ
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