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1.

INTRODUCTION
Les lieux où une atmosphère explosive est susceptible de se former sont nombreux.
Ainsi, par exemple, les chaufferies, les stockages de produits inflammables et les postes de
soudures sont 3 lieux ou postes de travail concernés par le risque d’explosion.

Le but de ce document est de présenter les obligations qui découlent de la


réglementation traitant de la protection contre les explosions. Celui-ci évoquera notamment le
DRPE (document relatif à la protection contre les explosions).

2. DÉROULEMENT DE LA DÉMARCHE

Afin de répondre aux exigences vis-à-vis du risque d’explosion et mettre en place le


DRPE (document relatif à la protection contre les explosions), la démarche suivante peut être
suivie :

1) Recensement des produits susceptibles d’être à l’origine d’une


atmosphère explosive (ATEX).

2) Mise en évidence des caractéristiques physico-chimiques des produits (fiche de


données sécurité du ou des produits, tableaux de l’institut national de recherche et
de sécurité)

3) Repérage des installations ou/et ateliers contenant des produits pouvant


causer une ATEX. (Stockage de produits inflammables)

4) Zonage
(Définition et de classification des zones ATEX)

5) Évaluation du risque d’explosion


Schéma n°1 : Démarche ATEX

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Présentation des textes réglementaires :

Textes Réglementaires Dispositions visées


Circulaire du 9 mai 1985 L’aération et l’assainissement des lieux de
travail
Directive 1999/92/CE (16 décembre 1999) L’amélioration de la protection en matière de
sécurité et de santé des travailleurs
susceptibles d’être exposés au risque ATEX
Décret n°2002-1553 (24 décembre 2002) Les dispositions concernant la prévention des
explosions applicables aux lieux de travail
Décret n°2002-1554 (24 décembre 2002) Les dispositions concernant la prévention des
explosions que doivent observer les maîtres
d’ouvrage lors de la construction des lieux de
travail
Arrêté du 8 juillet 2003 La signalisation du risque d’explosion et la
protection des travailleurs susceptibles d’être
exposés à l’ATEX
Arrêté du 28 juillet 2003 Les conditions d’installation des matériels
N.B : la circulaire DRT n°11 du 6 août 2003 électriques dans les zones ATEX
commente cet arrêté
Directive 94/9/CE Rapprochement des législations concernant
les appareils et les systèmes de protection
destinés à être utilisés en zones ATEX
Décret n°96-1010 (19 novembre 1996) Les appareils et les systèmes de protection
destinés à être utilisés en zones ATEX
Décret n°2002-695 (30 avril 2002) Les appareils et les systèmes de protection
N.B : Ce décret modifie le décret n°96-1010 destinés à être utilisés en zones ATEX
Arrêté du 3 mars 1997 La définition du modèle de déclaration CE de
conformité et le contenu de l’attestation écrite
de conformité d’un composant
Arrêté du 21 août 2000 Les compétences, la composition et les
conditions de fonctionnement de la
commission des équipements destinés à être
utilisés en zones ATEX

Tableau n°1 : Présentation des textes réglementaires


Source : « Mise en œuvre de la réglementation relative aux atmosphères explosive-Guide méthodologique »
de l’INRS

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Recensement et caractéristique physico-chimique des
produits susceptibles de causer une atmosphère explosive :

La première étape de cette démarche ATEX est le recensement des produits


susceptibles de causer une atmosphère explosive. Lors de ce travail d’inventaire, le nom du
produit et sa nature (liquide, gazeux, ou solide finement divisé) seront notés.

Après le recensement du produit, l’établissement des caractéristiques physico-


chimiques des produits est nécessaire. Les caractéristiques physico-chimiques sont les
suivantes :
 La densité
 Le domaine d’explosivité ou la concentration minimale explosive
 Point éclair ou granulométrie
 La température d’auto inflammation (TAI) ou la température minimale
d’inflammation (TMI)
 La violence de l’explosion
 Les incompatibilités chimiques avec d’autres produits
 L’énergie minimale d’inflammation (EMI) ou le groupe de gaz

N.B : Les caractéristiques en vert ne concernent que les solides finement divisés, celles
en rouge ne concernent que les gaz et vapeurs et celles en noire sont communes.

Repérage et zonage :

Le repérage consiste à effectuer un inventaire des zones potentiellement ATEX et de


définir si il s’agit d’aire de stockage, d’aire de charge de batterie …

Ensuite, il convient de classer les zones ATEX. C’est le zonage (Le classement des
zones est une exigence de la directive 1999/92/CE).

Pour cela il faut déterminer la probabilité d’apparition de l’atmosphère explosive. En


effet, le classement des zones dépend de deux facteurs :
o La fréquence d’apparition d’une atmosphère explosive (ATEX)
o La durée d’apparition d’une atmosphère explosive (ATEX)

A cet effet nous utiliserons les définitions proposées par l’INERIS (Institut national de
l’environnement industriel et des risques) et l’INRS (Institut national de recherche et de
sécurité) présentées dans les tableaux suivants :
o Tableau n°1 : Classement des ATEX poussières combustibles
o Tableau n°2 : Classement des ATEX gaz et vapeur

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Évaluation du risque d’explosion :
Méthodologie applicable pour l’évaluation du risque d’explosion

Définition de l’unité de travail, de l’activité et du type


de zones où ce travail d’évaluation est effectué.

Définition des sources d’inflammation et leurs


conditions de présence (en fonctionnement normal, lors d’un
éventuel dysfonctionnement…).

Recensement des mesures de prévention et de


protection existantes.

La mise en place de
mesures de prévention et
de protection adaptées
peut entraîner la
diminution du risque.

Évaluation du risque
But : évaluer afin d’établir les priorités et de
hiérarchiser les actions à mener.
Critères à estimer

Fréquence Gravité
d’exposition à Critères de
potentielle du
l’atmosphère pondération*
dommage
explosive

Proposition de moyens de prévention et/ou de protection.


+ Instauration d’un suivi

Schéma n°2 : Méthodologie applicable à l’évaluation du risque d’explosion.

* : Il semble intéressant de pondérer l’évaluation fréquence/gravité en tenant compte de certains critères
physico-chimiques comme la TAI (Température d’auto-inflammation), le domaine d’explosivité…

Pour l’évaluation, des « échelles d’estimation » sont mise en place. Elles sont à définir.

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3. CAS PRATIQUES DE ZONAGE

Cas n°1 : Zones de stockage de produits inflammables ou


bouteille de gaz :

Pour cet exemple, les stockages sont


essentiellement constitués de bidons ou/et fûts (de produits
inflammables comme l’essence) et de bouteilles de gaz.

Par conséquent, si les conditions de stockage sont


respectées, il ne doit pas se former d’atmosphère explosive
(ATEX). En effet, dans ce cas la formation d’ATEX ne
sera possible qu’en cas de fuite ou de rupture de bouteille
de gaz et de bidon ou fût mal fermé ou percé.

Nous sommes donc dans le cas d’une formation


d’ATEX d’ordre « accidentelle ». En conséquence, les
zones de stockage pourront être classées ZONE 2.

Cependant, si une ventilation forte (qui permet de réduire la concentration à la source de dégagement de façon
pratiquement instantanée et qui entraîne la diminution de la concentration sous la limite inférieure d’explosivité)
est mise en place et que celle-ci est couplée à un système d’alerte (visuelle et/ou sonore) en cas de
dysfonctionnement du système alors la zone de stockage peut être déclassée.

Ce cas pratique concerne un stockage de produits inflammables confinés (dans des locaux fermés). En effet, dans
le cas d’un stockage extérieur, on peut considérer qu’un éventuel dégagement de gaz ou de vapeurs
inflammables sera immédiatement et suffisamment dilué dans l’air ambiant. Dans ce cas les conditions
d’explosion ne seront pas respectées (le risque d’incendie peut néanmoins subsister et un problème
environnemental peut être causé).

Cas n°2 : chaufferie :

Une chaufferie au gaz est concernée par la


réglementation ATEX. En effet, celle-ci est alimentée
par du gaz naturel (CH4 ou méthane).

Il est à noter que le méthane est un gaz combustible. Le


mélange méthane/oxygène constitue un mélange
explosif si le méthane représente 5 à 15% de celui-ci.

Pour une chaufferie, la formation d’ATEX sera d’ordre


accidentel. En effet, celle-ci sera possible en cas de fuite
au niveau de la tuyauterie, des vannes et robinets. Par
conséquent, un classement en zone 2 semble approprié.

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Cas n°3 : Poste de soudage oxyacéthylénique :
Un poste oxyacétylénique est, entre autre, constitué de deux
bouteilles de gaz, une d’oxygène et une d’acétylène.

Il faut savoir que l’acétylène est un gaz combustible. Le


mélange acétylène/oxygène constitue un mélange explosif si l’acétylène
représente 2.5 à 81% de celui-ci.

Pour ce type de poste de soudage, la formation d’une


atmosphère explosive pourra se produire à la suite d’une fuite
d’acétylène dans l’air ambiant ou d’une rentrée d’air dans une
canalisation d’acétylène ou reflux d’oxygène à partir du chalumeau.
Par conséquent, la formation d’une atmosphère explosive
(mélange acétylène/oxygène) est d’ordre accidentel.

N.B : l’acétylène est livré stabilisé à l’état de soluté sous pression, dans
un solvant tel que l’acétone fixé par une matière poreuse contenue dans
la bouteille. Il faut éviter d’entrechoquer les bouteilles, car la garniture
poreuse pourrait être endommagée et provoquer une explosion

ZONE 2, pour l’intérieur de


la bouteille et du tuyau
d’acétylène + ZONE 2 pour
Poste oxyacétylénique le périmètre (à définir) autour
mobile du poste de soudage pour les
Zonage éventuel. cas de fuites

Poste oxyacétylénique
ZONE 2, pour l’intérieur des
avec bouteille de gaz en
tuyaux d’acétylène +ZONE 2
extérieur pour le périmètre (à définir)
autour des tuyaux pour les cas
de fuites.

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Attention, le zonage n’est pas la finalité de la « démarche ATEX ».
Celui-ci doit être complété par une évaluation des risques d’explosion
en tenant compte, notamment, des mesures de prévention existantes et
des caractéristiques physico-chimiques des produits. Pour finir, toute
cette analyse doit aboutir à la proposition de mesures techniques,
organisationnelles… permettant la diminution du risque.

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4. CONSÉQUENCES D’UN ZONAGE ATEX
Le classement en zone ATEX entraîne un certain nombre de conséquences au niveau :
 De la zone
 De l’organisation
 Du matériel

Au niveau de la zone :

Au niveau de la zone, tout d’abord, un affichage et une délimitation de la zone devront être
effectués au moyen de panneaux de signalisation du risque ATEX et de plans ou marquages au sol.

Image n°1 : panneau ATEX Image n°2 : Marquage au sol

Au niveau de l’organisation :

Au niveau de l’organisation, différentes mesures seront à prendre comme la formation au


risque ATEX des personnes concernées, la mise en place de mesure évitant la mise en contact avec
des sources d’inflammation (interdiction de fumer, permis de feu par exemple)…

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Au niveau du matériel :

Au niveau du matériel, différents critères sont à respecter. En effet, on ne peut pas mettre
n’importe quel matériel dans une zone dite ATEX (Zone 0, 1 et 2 ou Zone 20, 21, 22 suivant la
nature du produit).

Trois critères doivent être respectés :


 Catégorie du matériel
 Température de surface
 Groupe de gaz ou subdivision (si zone gaz et vapeur)
 Etanchéité (si zone solide finement divisé)

Catégorie de matériel : suivant leur degré de protection contre les explosions, les appareils
sont classés en 3 catégories

G (gaz) : concerne les équipements placés en zone gaz et vapeurs D (Dust/poussière) :


concerne les équipements placés en zones poussières

Ensuite, pour savoir quel matériel peut être utilisé dans la zone ATEX, le tableau suivant peut être
utilisé :

Gaz et vapeurs Poussières


Zone Catégorie Zone Catégorie
0 1G 20 1D
1 1 G ou 2 G 21 1 D ou 2 D
2 1 G, 2 G ou 3 G 22 1 D, 2 D ou 3 D

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Température de surface : Aucune surface du matériel utilisé ne doit atteindre la
température d’auto inflammation de l’ATEX. Pour cela des classes de température sont établies et
définissent la température maximale de surface que génère l’appareil. Le matériel adapté à la zone
ATEX sera celui dont la classe de température est inférieure à la TAI de l’ATEX.
Le tableau suivant défini les classes de température :

Groupe de gaz : les groupes de gaz sont les suivants.

Lieu d’utilisation Groupe Subdivision Gaz de référence


Mine grisouteuse I Méthane
A Propane
Industries de surface II B Ethylène
C Hydrogène/Acétylène

En conclusion, le matériel présentera un marquage récapitulant, notamment, toutes ces


caractéristiques. On pourra obtenir un marquage comme celui présenté ci-dessous :

1= Marquage CE
2= Identification de l’organisme notifié
3= Matériel utilisable en ATEX
4= Groupe de gaz
5= Catégorie de matériel

1= Le matériel répond aux modes de protection normalisés par le CENELEC (comité


européen de normalisation en électronique et en électrotechnique)
2= Mode de protection (par enveloppe antidéflagrante dans ce cas)
3= Groupe de gaz test et sa subdivision
4= classe de température

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Étanchéité du matériel : pour les zones ATEX de solides finement divisés, le critère
d’étanchéité doit être respecté.

Rappel : IP XX = IP signifie indice de protection, le premier chiffre correspond à l’IP contre la


pénétration de corps solides et le second chiffre correspond à l’IP contre la pénétration des liquides.

Afin de déterminer l’étanchéité adaptée aux différents types de zones ATEX de solides
finement divisés, le tableau suivant peut être utilisé :

5. DOCUMENTS CONSULTABLES SUR LE


SUJET

1/ « Mise en œuvre de la réglementation relative aux atmosphères


explosives - Guide méthodologique », INRS, ED 945, 2005

2/ « Les mélanges explosifs ; 1.Gaz et vapeurs », INRS, ED 911, 2004

3/ « Les mélanges explosifs ; 2.Poussières combustibles », INRS, ED 944,


2006

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